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Bonjour. Je vous souhaite la bienvenue à la 40
e séance du Comité permanent des anciens combattants.
[Traduction]
Aujourd'hui, nous accueillerons un certain nombre de témoins durant la deuxième heure, mais, pour le moment, durant la première heure, nous sommes ravis d'accueillir M. Donald Leonardo, M. Tim Laidler et M. Tim Armstrong.
Je ne sais pas si vous vous connaissez.
Tim, je vous présente Tim.
Des voix: Oh, oh!
Le président: Nous sommes particulièrement reconnaissants de l'aide que vous allez nous offrir aujourd'hui. Ce qui nous préoccupe tout particulièrement, c'est la transition entre l'état de membre en service des forces armées à celui d'ancien combattant.
Lorsqu'un membre des Forces canadiennes est libéré de ses fonctions, la responsabilité à l'égard de cette personne est transférée du ministère de la Défense nationale vers d'autres acteurs, notamment Anciens Combattants Canada et le Régime d'assurance-revenu militaire. Les programmes qui appuient la transition du personnel militaire sont nombreux. Les membres du personnel militaire, les anciens combattants et le public peuvent donc trouver qu'il est difficile de se retrouver dans le processus, et cela peut causer des malentendus.
Par l'étude de ce continuum de services, le comité, le Comité permanent des anciens combattants, souhaite établir clairement les principales étapes du processus, les programmes offerts aux membres du personnel militaire, aux anciens combattants et à leur famille à chaque étape ainsi que les responsabilités de chacun des acteurs concernés. Nous espérons que cette étude permettra de mieux comprendre le processus en général de transition vers la vie civile pour le personnel militaire. Je vous remercie sincèrement de nous aider à le faire en nous racontant votre expérience personnelle.
Chacun d'entre vous disposera de 10 minutes pour présenter un exposé. Nous espérons tous en tirer des leçons.
Le premier intervenant est M. Leonardo, fondateur et directeur général de Vétérans Canada.
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Je vous remercie, monsieur le président, de m'avoir invité aujourd'hui.
J'espère sincèrement être entendu aujourd'hui, car, au cours des neuf dernières années, les intervenants ont donné environ 486 solutions aux problèmes liés à la Nouvelle Charte des anciens combattants. Je pense que trois d'entre elles ont été utilisées; il serait donc bien que vous me fassiez plaisir de temps en temps et que vous utilisiez une de mes suggestions.
Aujourd'hui, le document que je vais vous présenter comporte deux volets. Il est essentiel que les personnes actuellement en service dans les forces armées soient pleinement informées des mesures qui ont été prises au moment où elles envisagent leur réadaptation à la vie civile. Il est tout aussi important que les employeurs prospectifs de ces personnes et le public canadien dans son ensemble sachent ce qui a été fait pour les rendre aptes à un retour aux domaines des activités normales en temps de paix.
Quelques mois après le déclenchement de la guerre, le Canada a commencé à élaborer des plans pour le rétablissement civil de son personnel de service. Nombre des mesures qui ont été prises sont pleinement opérationnelles. Des centaines de militaires ont reçu de l'aide financière. D'autres ont reçu une formation. Ceux qui ont été libérés de leurs fonctions jusqu'à présent nous ont servi de sujets dans le cadre d'essais, et les résultats de ces essais sont encourageants. La croyance du Canada en ce qui concerne la réadaptation, c'est que la réponse au rétablissement civil, c'est un emploi, et que la réponse à un emploi, c'est l'aptitude à l'emploi et la formation connexe.
L'objectif que nous visons, c'est que les hommes et les femmes qui ont pris les armes pour défendre leur pays et les idéaux de liberté ne soient pas pénalisés pour le temps qu'ils ont passé au service des forces, et nous souhaitons qu'ils soient aptes, de toutes les manières possibles, à prendre part à la vie civile et économique du Canada. Nous croyons que cet objectif et ce souhait peuvent se concrétiser. Les résultats à ce jour indiquent que cette croyance est bien fondée.
Ce document a été rédigé par l'honorable Ian A. Mackenzie, qui a été ministre des Pensions et de la Santé nationale en 1944. Il s'agissait du programme de réadaptation, du programme de transition après la guerre, pour un million de soldats, de marins et d'aviatrices et aviateurs canadiens qui revenaient de la guerre. Pour je ne sais quelle raison, nous avons laissé ce programme de côté et ne l'avons jamais utilisé. J'ai laissé une copie du manuel original au greffier, si vous voulez jeter un coup d'oeil.
Pourquoi ce programme fructueux n'a-t-il pas été mis à jour au fil des ans, comme l'a été le GI Bill des États-Unis? Ce programme était destiné aux personnes qui avaient servi dans les forces armées américaines.
Monsieur le président, je voudrais maintenant présenter deux situations contemporaines.
Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires en 1991, un jeune homme s'est joint aux Forces armées canadiennes et s'est enrôlé au Collège militaire royal du Canada à Kingston, en Ontario, dans le cadre du Programme de formation des officiers de la Force régulière. Durant une période de quatre ans, il a reçu une éducation gratuite, un salaire d'élève-officier ainsi que le gîte et le couvert. En retour, il devait s'appliquer pendant qu'il fréquentait le collège et donner cinq années de service de plus après l'obtention de son diplôme. Il a été nommé officier dans l'Aviation royale canadienne. Il a été détaché à la 17e Escadre Winnipeg, au Manitoba, afin de parachever sa formation de navigateur. Il a reçu son brevet en 1997 et a été détaché à la 12e Escadre Shearwater. Pendant son service à la 12e Escadre, il a été promu au grade de capitaine. En 2000, il a été muté vers la Réserve des Forces canadiennes et a fréquenté la Faculté de droit de l'Université Dalhousie. Il a obtenu son diplôme de cette faculté en 2003 et est retourné en Ontario pour exercer le droit jusqu'à son élection comme député en 2012. En 2015, il a été nommé ministre des Anciens Combattants. Vous comprenez maintenant que je parle du .
Le but de cette petite leçon d'histoire, c'est de dire qu'il a eu toutes les occasions possibles de réussir lors de ses transitions au sein des Forces armées canadiennes.
Examinons maintenant une autre histoire.
Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires en 1991, un jeune homme s'est joint aux Forces canadiennes et s'est enrôlé en tant que militaire du rang. Après l'instruction des recrues, il a été envoyé à l'école de combat, et, après avoir terminé le programme avec succès, il a été détaché à un régiment d'infanterie. En 1992, alors qu'il était employé dans une section d'infanterie, il a été déployé avec le bataillon vers Chypre. À son retour de ce pays, le soldat s'est fait dire qu'il irait avec le bataillon à la FORPRONU de l'ancienne Yougoslavie. C'était au début de 1994. À son retour de Yougoslavie, il a été promu au grade de caporal. En décembre 1996, il a de nouveau entrepris une instruction afin de retourner en Yougoslavie avec le bataillon en faisant partie de la SFOR. Il est revenu au Canada pour environ un an, à la garnison. Encore une fois, il a entrepris un déploiement, cette fois au Kosovo. Il s'agissait de son quatrième déploiement à l'étranger.
Après son retour au Canada, il n'a pas bougé de son unité jusqu'aux événements importants qui ont changé le monde le 11 septembre 2001. Après le 11 septembre, le monde a changé et, encore une fois, le jeune homme a entrepris une instruction préalable au déploiement. Il a été déployé en Afghanistan en février 2002. Le soldat était présent lors de l'incident survenu à la ferme Tarnak le 18 avril 2002, quand un F-18 américain a largué une bombe à guidage laser sur un groupe de soldats. Au cours des neuf années qui ont suivi, il a été redéployé deux autres fois en Afghanistan.
Après de nombreux déploiements, ce soldat a reçu un diagnostic de trouble de stress post-traumatique grave. Après 20 ans de service, il a été libéré pour des raisons médicales pour les motifs 3B.
Depuis sa libération, il continue à lutter contre sa maladie due au stress causé par plusieurs années de combat, et il reçoit un traitement à une clinique TSO d'Anciens Combattants. Après des années de thérapie, il s'est dit qu'il aimerait fréquenter l'université afin de réaliser un but qu'il s'était un jour fixé. Ce but était d'obtenir une formation universitaire. Malheureusement, les programmes offerts aujourd'hui par Anciens Combattants Canada ne permettent plus à cet ancien combattant de participer à un programme de quatre ans payé de formation universitaire menant à l'obtention d'un diplôme aux fins de sa réadaptation civile.
Voici la morale de mon histoire. Les Forces armées canadiennes ont pris un jeune de 17 ans et lui ont fourni une formation universitaire. Elles l'ont fait sans aucune assurance du résultat que donnerait cet investissement. Par contre, un militaire du rang des Forces armées canadiennes endurci par le combat, qui a donné tout ce qu'il avait à maintes reprises pour servir son pays, ne reçoit pas les mêmes considérations ni les mêmes occasions de réussir dans la vie et d'atteindre ses buts après avoir été libéré de ses fonctions.
Personnellement, j'ai eu la conversation suivante avec ma thérapeute: « Si vous réussissiez dans la vie et que vous étiez financièrement indépendant, auriez-vous encore besoin d'Anciens Combattants Canada? » Ce à quoi j'ai répondu par la négative. Elle a dit: « Alors, allez réussir votre vie. »
Cette question et cette réponse sont la raison pour laquelle le gouvernement fédéral et Anciens Combattants doivent créer un contexte d'occasions favorables. Tous les membres des Forces armées canadiennes qui sont ou qui seront libérés honorablement ou pour des raisons médicales méritent une abondance de soutien et d'occasions de réussir.
J'ai eu l'occasion de comparaître devant votre comité à de nombreuses reprises. La dernière fois que je suis venu, j'ai laissé entendre que, lorsqu'un membre est blessé dans les Forces canadiennes et qu'il reçoit une libération pour des raisons médicales par l'intermédiaire de la commission d'expertise médicale et du CRC — le Conseil de révision des carrières —, il ne devrait pas avoir à faire l'objet d'une nouvelle expertise par Anciens Combattants si sa libération pour des raisons médicales est imminente. C'est le témoignage que j'ai présenté la dernière fois que j'étais ici. J'espère qu'il sera entendu cette fois-ci.
J'ai également des recommandations supplémentaires concernant la transition des anciens combattants blessés.
Ajoutez au programme de réadaptation une formation universitaire ou collégiale complète payée, y compris les droits de scolarité, les livres et le matériel scolaire. Cela comprend également un salaire et des avantages sociaux pendant les études menant à l'obtention d'un diplôme. Si le membre souffre d'une incapacité totale, ces avantages sociaux peuvent être transférés à un conjoint. Les MR auraient alors le droit d'occuper des emplois dans la fonction publique. Nous savons tous que nous tentons de faire adopter un projet de loi relativement à l'embauche prioritaire. Le seul problème, c'est qu'un militaire du rang qui n'a pas fait d'études universitaires ne répondra jamais aux conditions préalables qui lui permettraient de toucher dans la fonction publique le même salaire que celui qu'il reçoit actuellement.
Je recommande également que des prêts hypothécaires garantis à faible taux d'intérêt et sans mise de fonds soient accordés aux anciens combattants et que les modalités soient plus favorables pour les nouvelles constructions que pour les habitations existantes. Le gouvernement prête de l'argent aux banques à de faibles taux d'intérêt, pourquoi pas aux anciens combattants qui ont servi notre pays?
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J'aimerais remercier le président et le comité de m'avoir de nouveau invité à présenter un exposé.
J'ai déjà assisté à des séances du comité, et je suis heureux de faire le point au sujet du Veterans Transition Network. Il s'agit d'un réseau qui offre un programme de10 jours aux anciens combattants qui effectuent la transition entre le service militaire et la vie civile. Il s'agit d'un programme qui a été mis sur pied à l'Université de la Colombie-Britannique par M. Marv Westwood et M. David Kuhl, de la faculté d'éducation. Le programme rassemble les anciens combattants en un groupe et les aide à raconter leur histoire, idéalement en y intégrant certaines de leurs expériences, à surmonter les obstacles à la transition et à apprendre comment progresser dans la transition, malgré les difficultés comme le trouble de stress post-traumatique.
Je suis moi-même tombé sur le programme lorsque je suis revenu d'Afghanistan. J'avais servi au sein d'un peloton escorte de convoi en 2008. Notre tâche principale consistait à garder les convois d'approvisionnement qui se rendaient de l'aérodrome de Kandahar vers les diverses bases d'opérations avancées dans la province de Kandahar. Ce que je peux dire de mon expérience personnelle à l'étranger et de mon affectation, c'est que nous avons fait notre travail; nous étions bien entraînés pour le faire, mais, ce à quoi aucun d'entre nous ne s'attendait vraiment — moi y compris, c'est certain —, c'était le nombre de décès d'Afghans auxquels nous allions assister en raison de ce conflit. En 2008, les risques les plus importants étaient les attentats suicide et les engins explosifs improvisés. Nos véhicules étaient bons à cette époque. Nous avons tout de même subi des pertes, mais, dans la plupart des cas, lorsque les IED explosaient, le nombre de nos soldats tués ou blessés n'était même pas comparable à celui des militaires et des civils afghans. Le fait d'avoir à circuler dans la ville et de voir la dévastation et l'absence de considération à l'égard des femmes, des enfants et de quiconque se trouvait là en train de magasiner au marché le jour d'une attaque, c'est quelque chose qui m'a marqué.
Même si nous nous sommes tous repliés dans nos abris, j'ai été en mesure de continuer à travailler, mais, lorsque je suis revenu de l'étranger, j'ai remarqué qu'il m'arrivait de commencer à penser à ces expériences et de me mettre à ruminer et à me demander si j'aurais pu faire quelque chose autrement. Les personnes atteintes de troubles de stress post-traumatique, de blessures de stress opérationnel, sont qualifiées de toutes sortes de choses. Quand j'avais 23 ans, à mon retour, je ne comprenais pas ce qu'étaient toutes ces choses. Tout ce que je savais, c'était que je consacrais beaucoup de temps et d'énergie à penser à ma période de service. Je me rappelle que, à un moment, ma petite-amie de l'époque m'a demandé si j'allais un jour arrêter de parler de l'Afghanistan.
Ainsi, je fonctionnais encore très bien; je suis retourné à l'école pour terminer mon programme d'études. Je réussissais ma transition dans une certaine mesure, puisque je terminais mes études et que j'intégrais la population active; pourtant, quelque chose était légèrement différent. Ce n'est qu'au moment où j'ai trouvé le Veterans Transition Network que j'ai vraiment commencé à me rendre compte du fait qu'il y avait eu une incidence et que je pouvais recommencer à m'ouvrir émotionnellement et à redevenir le civil que j'avais été.
Je vais seulement faire un survol rapide de l'histoire et des leçons tirées du Veterans Transition Network, ici, au Canada, et j'espère que le fait d'en avoir parlé pourra faciliter l'établissement de modèles pour d'autres organisations qui tentent actuellement d'innover dans ce domaine et d'autres organisations qui tentent d'offrir leur aide.
En réalité, notre histoire a commencé en 1997, lorsque les professeurs se sont rassemblés afin de répondre à un besoin qu'avaient de nombreux anciens combattants qui revenaient de l'ancienne Yougoslavie à cette époque-là. Ils ont fait évoluer le programme à l'UBC; ils ont fait l'essai de différentes versions, essayé ce qui fonctionnait et ont toujours évalué le programme avec une rigueur universitaire. Les données probantes étaient présentées chaque année au congrès de l'ICRSMV, l'organisation que dirige Mme Alice Aiken. Il a été possible de présenter les données probantes sur des écrans; elles ont été remises en question par d'autres chercheurs, et le programme a fini par se retrouver au stade où le produit final a été déployé en 2012.
J'ai pu me présenter ici devant le comité afin de présenter le programme, et je suis extrêmement exalté de constater que, près de neuf mois plus tard, après que des membres du comité sont venus en Colombie-Britannique pour voir notre programme, le a pris l'initiative de financer le programme à l'échelon national. Il s'est joint à d'autres partenaires, principalement la Légion royale canadienne — dont le commandement de la Colombie-Britannique et du Yukon a offert un financement, ainsi que la True Patriot Love Foundation et Wounded Warriors.
À ce jour, nous avons fait participer à ce programme près de 500 anciens combattants de partout au pays; en fait, nous avons emmené nos cliniciens dans leur collectivité, où nous avons exécuté le programme de groupe, et nous avons donné aux anciens combattants la possibilité de continuer à se soutenir les uns les autres d'une façon un peu organique.
Cela m'amène à formuler certaines de mes recommandations pour aujourd'hui.
Lorsque nous parlons de transition à l'extérieur des forces, il y a deux expériences très différentes, d'après ce que j'ai découvert auprès des finissants de notre programme. La différence entre l'expérience de la transition de la force régulière, où vous touchez un salaire à temps plein par rapport à la transition de la force de réserve, où vous touchez un salaire à temps plein pendant que vous êtes à l'étranger puis vous recommencez à toucher un salaire à temps partiel à votre retour au Canada, peut être assez unique.
Ce que je voudrais expliquer, c'est que, pour les réservistes, la transition peut souvent commencer à leur retour d'affectation. Ils reviennent de leur affectation; ils ont une semaine de congé, puis ils retournent à la vie civile. S'ils doivent retourner en déploiement encore et encore, ils poursuivent l'instruction. Ils pourraient tenter de travailler à temps plein dans les forces armées, mais certains d'entre eux décident que c'est le moment où ils sont prêts à quitter le service. Par contre, le jour où ils seront réellement libérés de leurs fonctions pourrait arriver de trois à cinq ans plus tard. Par conséquent, si nous considérons que la transition ne commence qu'au moment où ils quittent le service, nous laissons très souvent les réservistes dans les limbes pour une période de trois à cinq ans. Selon moi, nous pouvons examiner les façons de régler ce problème et tenter d'offrir un plus grand nombre de ces programmes et services plus loin en amont. Les réservistes ne peuvent pas présenter leur demande de prestations d'anciens combattants pendant qu'ils travaillent encore au sein des forces; pourtant, nombre des programmes — comme le programme de recyclage professionnel qui est offert, le programme de réadaptation des anciens combattants — ne commencent souvent pas avant que le réserviste ait été libéré de ses fonctions.
L'autre aspect important que je voudrais aborder aujourd'hui concerne la sensibilisation dont on a encore besoin. Notre organisation attire 75 % de ses participants à l'aide de son réseau de pairs. Lorsque nous faisons la publicité de notre programme sur Facebook, dans les médias sociaux, par l'envoi de lettres aux filiales de la Légion, nombre de personnes nous appellent pour nous demander de participer au programme. Je crois que la culture hyper masculine qui existe encore au sein de la communauté militaire et du milieu des anciens combattants est un obstacle majeur qui empêche les gens d'obtenir de l'aide. Il y a eu tellement d'histoires de jeunes soldats que nous avons rencontrés, qui n'étaient jamais allés dans un bureau d'Anciens Combattants, qui n'avaient jamais pensé à consulter un psychologue, et pourtant, si nous leur parlons pendant 5 à 10 minutes seulement, nous pouvons voir qu'ils ont connu beaucoup de difficultés. Je crois qu'il est essentiel de joindre ces personnes.
Envoyez le compte est une organisation qui a été mise sur pied récemment et qui utilisait le système de jumelage avec un pair où le compagnon prenait des nouvelles de ses amis. Nous avons découvert que c'était le genre de modèle qui réussissait le mieux. Si vous tentez de consulter un psychologue, une personne qui ne connaît pas nécessairement bien les forces armées, pour effectuer la sensibilisation, c'est souvent voué à l'échec. Rien ne réussit aussi bien qu'un compagnon qui s'adresse à ses amis et qui dit qu'il pourrait y avoir quelque chose qui ne va pas, qu'il faudrait vérifier auprès de telle ou telle personne, qu'on peut lui faire confiance.
Le dernier aspect — et une chose qui m'a été utile dans le cadre de ma transition —, c'est celui de l'éducation. Lorsque je suis revenu de mon affectation, environ trois jours plus tard, j'étais de retour à l'Université de la Colombie-Britannique pour terminer mes études de premier cycle universitaire. J'ai eu beaucoup de difficulté à faire cette transition tout de suite, mais je pense que cela a contribué à mon succès. Je me suis concentré sur le travail, et, à la fin de cette année-là, j'avais mon diplôme. Plus tard, j'ai poursuivi en faisant une maîtrise en psychologie de l'orientation. Il est certain que mon expérience à l'étranger m'a affecté. Il ne fait aucun doute que j'ai eu des difficultés à mon retour, mais je peux me tenir debout aujourd'hui et dire que je me sens pleinement fonctionnel. Je suis très reconnaissant du soutien que j'ai reçu d'Anciens Combattants Canada. Je sais que ce n'est pas toujours le cas pour les anciens combattants, mais dans mon cas, j'ai été pas mal impressionné par ce soutien.
Je terminerai en remerciant de nouveau le comité au nom du Veterans Transition Network pour sa défense des droits des anciens combattants et pour ses recommandations. Cela a eu une énorme incidence sur ma vie et sur celle de nombreux anciens combattants, ici, au Canada.
Merci.
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Merci de l'invitation, monsieur le président, et messieurs les membres du comité.
Oui, je viens de la ville de New Westminster, en Colombie-Britannique, la capitale initiale de la province pour une courte période. Il y a beaucoup d'histoire à New Westminster. Je suis le chef du service d'incendie de cette ville, et je siège au conseil d'administration de Honour House, qui est le sujet de l'exposé que je vais vous présenter.
Honour House est un foyer loin de chez soi pour les intervenants de première ligne et les membres du personnel militaire qui souhaitent obtenir un traitement médical dans la région du Lower Mainland de Vancouver. Il y a une vision à l'origine de Honour House.
Notre président, Al De Genova, regardait un documentaire sur Trevor Greene. Il s'intitule Peace Warrior. Trevor Greene était en service dans le cadre d'une mission de maintien de la paix en Afghanistan lorsqu'il a été attaqué par un militant qui l'a frappé à la tête à l'aide d'une hache d'incendie. Il a été gravement blessé; il a été envoyé en Allemagne en avion depuis Kandahar et est retourné en Alberta, où il a cherché à obtenir un traitement, puis il est allé en Colombie-Britannique. Al De Genova a vu cela; il a été touché par cette situation, et il a dit qu'il fallait faire quelque chose pour ces anciens combattants, qu'ils avaient besoin d'un endroit où aller, et c'est ainsi qu'est née Honour House.
Nous avions la vision. Nous avons recueilli l'argent nécessaire pour obtenir le capital initial. Le maire de New Westminster m'a abordé pour prendre part au projet et siéger au comité. Ce n'était pas un projet auquel il était difficile de participer.
Le foyer se trouve en fait à l'endroit même où le Parlement était censé être situé, à New Westminster. Nous avons acheté la propriété, mais la maison devait être démolie. Nous avons gardé la charpente, plus ou moins, et nous avons rénové le foyer. La British Columbia Construction Association a fait don d'une somme allant jusqu'à 250 millions de dollars en coûts indirects.
Le coût total pour le foyer a été de 4,9 millions de dollars. Il comptait 10 chambres, toutes munies de leur propre salle de bain accessible pour les personnes handicapées. Il y a des aires communes, des salles de conférence et une cuisine commune pour permettre aux familles de nouer des liens avec d'autres familles qui séjournent au foyer. C'est gratuit pour tout militaire en service ou ancien combattant ayant besoin d'un traitement ou de soins médicaux dans le Lower Mainland.
Parmi les efforts que nous avons déployés afin de recueillir des fonds, mentionnons les galas et Helmets for Heroes, une campagne que nous avons lancée et dans le cadre de laquelle des répondants de première ligne — des pompiers, des policiers, des ambulanciers et des militaires — sortent dans la collectivité et tendent leur casque au public pour obtenir de l'aide. Ce n'est pas quelque chose qui se fait fréquemment. Les membres du personnel militaire et les intervenants de première ligne sont habituellement des gens fiers. Ils sont habitués de rendre service à la collectivité, pas de demander de l'aide; c'est donc une façon pour la collectivité de redonner à nos intervenants de première ligne.
Sur cette diapositive, vous pouvez voir que la maison est très apaisante. Nous avons fait venir des psychologues pour qu'ils choisissent le décor et les couleurs, surtout pour les anciens combattants qui souffrent de stress post-traumatique. Je sais que nous parlons du stress post-traumatique, mais c'est très réel. De fait, lorsque je rentrerai chez moi, la semaine prochaine, nous allons enterrer un pompier qui a reçu un traitement pour stress post-traumatique et qui s'est enlevé la vie la semaine dernière.
Encore une fois, il y a un besoin pour ce genre de foyers. Honour House est le seul au pays qui soit pleinement accessible à tout membre du personnel militaire, que ce soit des membres du personnel en service ou des anciens combattants — ainsi qu'aux membres de sa famille, et c'est probablement l'élément essentiel. Ce n'est pas uniquement pour les anciens combattants. C'est pour leur famille. Certains membres du personnel y séjournent avec leur conjoint pendant qu'ils obtiennent un traitement pour le cancer. La plupart des anciens combattants à qui nous avons parlé disent que cela les ruinerait financièrement s'ils devaient venir rester dans un hôtel dans la région de Vancouver.
Encore une fois, nous avons connu de nombreuses réussites. Depuis l'ouverture de nos portes en 2011, 2 000 personnes sont restées pour la nuit. Néanmoins, la maison est grandement sous-utilisée. Nous avons ouvert nos portes en 2011. Nous aurions pu accueillir environ 10 000 anciens combattants et membres de leur famille pour la nuit; ainsi, nous ne sommes en fait qu'à environ 20 % de notre capacité. Je sais que le besoin est grand pour ce genre de service. C'est gratuit. Le problème tient à la diffusion du message. Nous sommes une petite société composée de bénévoles. Nous n'avons qu'un gestionnaire de la maison qui est payé à temps plein. Les terrains sont entretenus par des bénévoles. Tout le travail lié à la literie, au service de buanderie et à la cuisine est effectué par des bénévoles. Des supermarchés locaux fournissent les aliments pour les gens qui y séjournent.
Encore une fois, nous sommes sous-utilisés seulement parce que nous n'avons pas la capacité de diffuser le message. Nous nous sommes adressés à diverses organisations. Nous parcourons la province. Nous n'avons même pas pu aller à l'extérieur de la province. Nous avons tenu des discussions initiales au sujet de la création d'une autre Honour House en Alberta.
Nous observons un nombre croissant de cas de stress post-traumatique, de blessures de stress opérationnel. Nous tenons des séances dans la maison; des gens viennent assister à des séances mensuelles dans la maison.
L'adjudant maître Jim Sutton, qui a été assez gentil pour nous laisser raconter son histoire, est resté au foyer gratuitement. Il demeurait dans le Lower Mainland. Le séjour à lui seul lui aurait coûté jusqu'à 12 000 $.
Notre but est d'établir une Honour House dans toutes les provinces du pays. Actuellement, il n'y en a qu'une au pays, et c'est celle de New Westminster, en Colombie-Britannique. Nous tenons des discussions avec d'autres collectivités, et il semble y avoir un certain intérêt, mais c'est une entreprise importante. Les coûts liés à l'exploitation de notre foyer s'élèvent à environ 160 000 à 200 000 $ par année. Ils sont tous payés grâce au financement public, à des collectes de fonds et à des dons. Nous n'avons absolument aucun financement fédéral. Nous avons la chance de bénéficier d'un prêt à faible taux d'intérêt de BC Housing. Le simple fait de garder les portes ouvertes devient de plus en plus difficile. Les initiatives de financement sont si nombreuses qu'il devient de plus en plus difficile d'amasser même les 200 000 $ par année nécessaires pour que le foyer demeure fonctionnel; il n'est même pas question d'essayer d'éponger la dette sur le foyer.
En ce qui concerne la collecte de fonds, nous recevons un excellent soutien de divers artistes, Jim Cuddy et Sarah McLachlan ont donné des concerts-bénéfice . À l'occasion des galas que nous organisons une fois par année, nous recueillons entre 200 000 et 300 000 $, somme qui sert essentiellement toute à payer les coûts liés à l'exploitation du foyer.
La leçon à retenir de cela, en fait, c'est qu'il faut demander au comité d'examiner les sources de financement par l'entremise du gouvernement fédéral qui pourrait nous aider à payer les coûts liés aux opérations et aux investissements nécessaires à la mise sur pied de ces foyers partout au pays. Les anciens combattants en ont besoin. La deuxième chose à demander, en fait, c'est la création d'une plate-forme pour communiquer l'existence de cette ressource aux anciens combattants et diffuser clairement le message. Il est difficile de diffuser ce message en se promenant avec un petit groupe de bénévoles. Nous avons entendu de nombreuses fois les gens dire, après coup, qu'ils ne connaissaient pas l'existence de cette ressource. Ils expliquent qu'ils ont dû venir dans le Lower Mainland pour obtenir un traitement médical et que cela leur a causé des difficultés financières. D'autres anciens combattants qui ont séjourné au foyer ont affirmé qu'ils auraient fait faillite s'ils n'avaient pas eu accès à cette ressource.
Merci, monsieur le président, et messieurs les membres du comité. C'était mon exposé.
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Merci, et je remercie nos témoins de leur présence aujourd'hui et de leur participation à cette étude.
Selon moi, mon modèle est légèrement différent de celui de M. Valeriote. J'estime que le gouvernement a un rôle primordial et principal à jouer au chapitre de la prestation des services aux anciens combattants, mais je pense certainement que d'autres organisations apportent leurs propres forces aux services aux anciens combattants. J'envisage cela davantage comme une mosaïque. Selon moi, le travail que vous faites est très précieux, et il faut adopter une approche de travail d'équipe.
Ce que j'entends dire, c'est qu'il est difficile de communiquer avec les anciens combattants et de pouvoir leur faire connaître les services offerts. C'est un défi auquel vous faites face et auquel nous faisons face, et c'est pourquoi des documents de type promotionnel et publicitaire sont distribués aux anciens combattants pour leur faire connaître ce à quoi ils ont accès afin qu'ils puissent s'adresser à Anciens Combattants.
Tim, vous avez parlé d'un ancien combattant qui était passé du côté obscur, dans un sens. Il a rompu les liens, et il s'occupe de lui-même. J'espère que, s'il voit une publicité de votre organisation ou d'Anciens Combattants, il y aura un déclic et qu'il se dira: « je ne m'étais pas rendu compte de cela » ou « vous savez quoi, maintenant que je le vois, je vais me réintégrer », puis qu'il recevra l'aide qu'offre le gouvernement et que vous offrez, vous aussi.
Je me concentrerais un peu plus sur l'étude. Tim, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vous utiliserai peut-être comme exemple.
Laissez-moi revenir à la formation professionnelle. Laissez-moi d'abord vous poser la question suivante: étiez-vous un réserviste ou un soldat à temps plein?
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Merci, monsieur le président.
Je m'adresse à vous à titre tant de client d'ACC que d'ancien secrétaire du Conseil médical de révision des carrières affecté aux militaires du rang. Mon travail au sein du conseil m'a permis d'acquérir des connaissances et de l'expérience en ce qui concerne la manière dont une carrière militaire détermine la nature et l'ampleur d'un trouble médical, et la façon dont un trouble médical influe sur une carrière militaire. En fin de compte, le conseil détermine si un membre du personnel militaire doit être libéré ou maintenu en poste, et mon travail consistait à informer les personnes concernées par les décisions du conseil.
Le conseil comporte des gestionnaires de carrière dont la tâche consiste à affecter les membres du personnel à des emplois et à veiller à ce que les Forces canadiennes disposent d'un effectif suffisant. Il est conseillé par un médecin capable de vulgariser des renseignements de nature médicale. Du moment que le conseil recommande la libération d'un membre, son examen du cas est terminé, et il transmet un avis d'intention au membre par l'entremise de la chaîne de commandement. Le membre dispose de 14 jours pour répondre à l'avis, mais il n'est pas rare qu'il se voie accorder plus de temps, au besoin. Dans le cadre de la procédure, le membre possède trois principaux droits fondamentaux, à savoir celui d'être informé de l'objet de la procédure, celui de se voir communiquer tous les documents dont le conseil dispose, et celui de présenter des observations en réaction à la décision du conseil.
Il est important de comprendre la façon de procéder du conseil, car elle est sensiblement différente de celle d'ACC. En 2000, après que j'ai reçu un diagnostic de TSPT, j'ai fait l'objet d'un examen du conseil destiné aux officiers. La gravité de mon état justifiait une libération pour raisons médicales, vu que, étant gravement malade ou blessé, je ne satisfaisais pas aux exigences relatives à l'universalité du service. Les membres qui ont des contraintes permanentes, qui ne satisfont pas aux exigences relatives à l'universalité du service, qui sont gravement blessés ou malades et dont les besoins en matière de transition sont complexes peuvent être maintenus en poste dans les FAC pour une période de transition pouvant aller jusqu'à trois ans. Ces militaires travaillent individuellement avec une équipe de transition multidisciplinaire afin d'élaborer un plan personnalisé et souple qui comporte des soins de santé complets, du soutien social et de l'aide à la transition de carrière. En prévision de sa libération, chaque membre a le droit de recourir à un éventail de services et de prestations de transition offert par l'intermédiaire de divers organismes des FC.
Cela est vrai aujourd'hui, mais ce ne l'était pas en 2000. À cette époque, j'ai préparé ma retraite ici même, à Ottawa, en collaboration avec une équipe de transition. Dans le cadre de cette préparation, j'ai notamment présenté des demandes en vue de toucher des prestations offertes aux citoyens par ACC et le RARM. Dans un premier temps, il semblait que ma transition s'effectuerait de manière relativement fluide. Je me suis inscrit à un programme de formation du RARM et j'ai commencé à toucher des prestations qui venaient s'ajouter à ma pension militaire. Le premier signe de l'existence d'un problème est apparu lorsque AAC m'a informé de mon degré d'invalidité. J'ai été très choqué d'apprendre que mon état pathologique était considéré comme bénin. D'après l'évaluation d'ACC, je pouvais continuer à travailler, sous réserve de quelques contraintes. Cela contredisait clairement l'évaluation militaire d'invalidité grave dont j'avais fait l'objet. J'ai consulté mon bon ami et ancien collègue Sean Bruyea, qui m'a dit qu'il s'agissait là de la façon de procéder habituelle d'ACC, qui sous-estime considérablement le degré d'invalidité de ses clients.
Par exemple, le seuil couramment appliqué aux blessures de stress opérationnel oscille entre 25 et 30 %, même si AAC reconnaît que ce type de blessure est difficile à évaluer et que la gravité peut varier considérablement en fonction d'une vaste gamme de facteurs. Un ancien combattant peut présenter des symptômes allant de rares signes de détresse à des symptômes manifestes relatifs à une maladie ou à un trouble psychotique chronique. Au moment d'établir la gravité d'une affection, l'un des principaux problèmes tient à la nature trop subjective de l'évaluation et à l'absence d'une méthode normalisée. Les thérapeutes professionnels sont conscients des difficultés. On reconnaît de plus en plus que l'absence de services appropriés destinés aux personnes atteintes de graves troubles de santé mentale représente un problème systémique.
C'est à ce moment-là que j'ai entrepris un combat très traumatisant afin de faire modifier l'évaluation de mon invalidité, combat que j'ai entrepris il y a plus de 15 ans et que je mène toujours aujourd'hui. À mon avis, la procédure d'appel est horrible, et elle est susceptible d'induire un trouble traumatique chez toute personne, peu importe l'affection dont elle est atteinte. Pourquoi cette procédure est-elle si traumatisante?
Eh bien, voici la perception d'AAC:
Nous avons constaté que le système des pensions avait un effet pervers, en fait, parce que nous avions beaucoup de... Nous avons examiné un certain nombre de dossiers correspondant à la période 1998-2002 et nous avons cherché à savoir quel était le nombre des personnes qui venaient nous redemander des pensions supplémentaires. Il y avait des gens qui en faisaient un métier. Il y avait des gens qui revenaient de 9 à 17 ou 18 fois pour essayer d'obtenir une augmentation.
Il s'agit d'un extrait du témoignage présenté au comité par l'ancien sous-ministre, Jack Stagg.
J'ai dû lutter pendant des années pour faire modifier mon degré d'invalidité, et pendant cette période, j'ai été hospitalisé à trois occasions, j'ai été arrêté plusieurs fois en vertu de la Loi sur la santé mentale de l'Ontario, et on m'a ordonné de quitter le bureau du district d'Ottawa d'ACC sous peine d'être arrêté. On m'a refusé l'accès aux services des avocats d'ACC, et j'ai épuisé les recours dont je disposais dans le cadre de la procédure d'appel. La seule option qui me reste est celle de contester ACC devant un tribunal fédéral, ce qui me coûterait au bas mot 25 000 $. De surcroît, des employés d'ACC ont divulgué des informations contenues dans mon dossier de client, ce qui contrevient à la Loi sur la protection des renseignements personnels. Tout cela a contribué à l'aggravation de mon état.
Il convient de souligner que, en se fondant sur mon dossier médical militaire, le RARM avait déterminé que j'étais atteint d'une invalidité permanente bien avant qu'ACC ne détermine avec réticence que j'étais atteint d'une invalidité totale et permanente. ACC doit disposer d'une méthode plus efficace permettant d'assurer une continuité en ce qui concerne l'établissement de la nature et de la gravité du trouble médical de chaque client avant la fin de la période de transition de trois ans.
Je vais maintenant formuler quelques recommandations.
ACC et le MDN doivent collaborer pour faire en sorte que leurs évaluations médicales respectives soient semblables et que le client soit informé de son degré d'invalidité. Le client doit être convaincu d'avoir fait l'objet d'une évaluation appropriée et exhaustive avant la fin de la période de transition de trois ans.
ACC ne devrait pas être autorisé à déterminer si un trouble médical découle du service militaire — les évaluations de ce genre ne devraient relever que du MDN.
Il ne devrait jamais être nécessaire de confirmer l'existence de troubles médicaux graves comme la perte d'une jambe. Une fois qu'il a été déterminé qu'un client est atteint d'une affection permanente, seules les aggravations de son état devraient être consignées.
ACC doit modifier sa procédure d'appel. Trop souvent, le ministère refuse de procéder à une révision de la décision rendue à l'égard d'un client, et renvoie directement au TACRA le client lorsqu'il interjette appel pour une première fois. L'appel de première instance devrait relever du bureau de district, et l'évaluateur d'ACC devrait participer à la procédure et être tenu de justifier son évaluation.
ACC ne devrait pas être autorisé à refuser l'accès à des services ni à intimider les clients comme il l'a fait à mon égard. On devrait toujours accorder le bénéfice du doute au client, et le traiter avec dignité et respect.
ACC devrait également prendre les mesures suivantes: conférer un pouvoir d'approbation de première ligne à des gestionnaires de cas expérimentés plutôt qu'à des fonctionnaires chargés de gérer les cas; dispenser des programmes complets et personnalisés mis au point avant le dernier jour précédant la libération et exécutés le plus tôt possible suivant la libération; constituer une équipe médicale civile prête à offrir des rendez-vous aux clients avant leur libération; mettre sur pied une équipe de spécialistes en réadaptation et de psychologues chargés de fournir des services complets de perfectionnement en éducation afin d'informer le militaire et les membres de sa famille de ce que leur réserve l'avenir en ce qui concerne la transition, l'invalidité et les obstacles et exigences de nature bureaucratique.
De surcroît, il faudrait prendre à la lettre l'expression « possibilités et sécurité » en prenant l'engagement de ne pas réduire le salaire des membres tant qu'ils participent de façon probante à un programme de réadaptation professionnelle dans le cadre non seulement d'une formation dans un métier ou d'un cours d'un collège communautaire, mais également d'un programme universitaire complet englobant éventuellement des études supérieures. De plus, il faudrait offrir du financement et une éducation complète aux membres qui souhaitent créer une entreprise.
Bref, la transition devrait être fluide. Le client devrait pouvoir se concentrer sur sa transition et s'adapter à une nouvelle carrière ou à la retraite. Les clients ne devraient jamais avoir à mener une longue bataille afin d'obtenir et de conserver le soutien d'un quelconque organisme. Il est difficile de se concentrer sur l'asséchage du marais lorsqu'on est dans l'eau jusqu'au cou et qu'on est occupé à combattre des alligators.
Je vous remercie.
Je remercie le président, et les membres du comité, de nous avoir invités à venir ici aujourd'hui pour formuler des recommandations concernant l'amélioration des services de transition offerts à nos anciens combattants.
Je m'appelle Scott Byrne, et je suis directeur de la Stratégie et des Relations avec la clientèle pour Monster Government Solutions, chez Monster Canada. Je partagerai le temps dont je dispose aujourd'hui avec l'amiral de la marine à la retraite Greg Smith, président de Military.com et vice-président de Monster Worldwide.
Il décrira de façon succincte aux membres du comité la façon dont le partenariat de Monster avec le département de la Défense des États-Unis, des organisations du secteur privé et des organismes sans but lucratif a permis de créer un ensemble extrêmement précieux de ressources, d'outils et de services électroniques destinés aux militaires qui retournent à la vie civile à l'issue de missions de combat ayant duré de nombreuses années en Irak et en Afghanistan.
Comme nous le savons, les anciens combattants canadiens éprouvent un grand nombre de difficultés du même ordre, principalement celle liée au fait de transposer sur le marché de l'emploi du Canada les compétences qu'ils ont acquises et maîtrisées pendant leur période de service. Hélas, nous savons également que l'absence de transposition claire donne lieu à un taux de chômage plus élevé que la normale, de même qu'à une situation tout aussi frustrante — voire encore plus frustrante — de sous-emploi. Nous admettons tous que chaque employeur souhaite que ses employés possèdent un ensemble plus concret de qualités liées au leadership, au dévouement, à l'autodiscipline, au travail d'équipe, à l'adhésion aux normes, à la capacité de demeurer concentré sous pression et à la volonté de relever de nouveaux défis. Cependant, comment un militaire âgé de 30 ans doit-il s'y prendre pour prouver qu'il possède ces précieuses qualités dans le cadre d'une demande d'emploi? De même, comment un recruteur ou un superviseur n'ayant jamais servi dans l'armée peut-il relever ces qualités intangibles dans la demande d'emploi d'un ancien combattant?
Si des membres des forces armées sont capables de repérer le potentiel en matière de leadership et de gestion que présentent les anciens combattants, cette capacité et cette compréhension font gravement défaut au sein des services des ressources humaines. D'après un récent sondage mené par le Conseil sur la transition des vétérans auprès de 850 services des ressources humaines d'entreprises canadiennes, à peine 13 % des répondants ont affirmé savoir analyser le curriculum vitae soumis par un ancien combattant dans le cadre d'une demande d'emploi.
Les anciens combattants qualifiés forment un bassin de talent hors du commun, et si nous parvenions à exploiter leur plein potentiel sur le plan civil, ils représenteraient un atout considérable pour les employeurs canadiens. Le gouvernement fédéral a l'occasion de combler cette lacune en investissant dans la création d'un outil capable d'interpréter les compétences, l'expérience et la formation militaires d'une personne afin de l'apparier avec des employeurs potentiels.
Monster a élaboré et mis en oeuvre un tel convertisseur de compétences militaires. L'amiral Smith vous fournira dans quelques instants des précisions à ce sujet. Quelques-uns de vos collègues d'autres comités ont évoqué l'importance que revêt l'utilisation d'un outil de ce genre au Canada.
À la recommandation 32 de son rapport de juin 2014 intitulé Soins offerts aux militaires canadiens malades ou blessés, le Comité permanent de la défense nationale suggère que le gouvernement « […] mette au point un outil logiciel complet et algorithmique de conversion des compétences militaires, ce qui aiderait les membres des Forces armées canadiennes à trouver un emploi civil après leur libération. »
En outre, à la recommandation 47 de son rapport de 2014 intitulé Vers la prospérité: des priorités fédérales pour les gens, les affaires et les communautés, le Comité permanent des finances préconise que le gouvernement fédéral « […] continue de soutenir fermement les anciens combattants par des investissements et des services clés et en explorant de nouveaux moyens de réintégrer les vétérans au marché du travail après leur service comme un convertisseur de compétences militaires. »
Je vais maintenant céder la parole à l'amiral Smith, qui vous fournira des précisions concernant notre convertisseur de compétences.
Je remercie les membres du comité de me permettre de parler de cet important sujet.
J'ai servi dans les forces armées américaines pendant 30 ans. Pendant les quatre dernières années de mon service, j'ai combattu en Irak et en Afghanistan. J'ai pris ma retraite en octobre 2011, et j'ai entrepris à ce moment-là ma propre transition vers la vie civile. Mon cas n'a rien d'exceptionnel, mais il fait ressortir quelques-uns des problèmes qu'éprouvent les jeunes hommes et les jeunes femmes qui réintègrent la vie civile. L'un des principaux problèmes qu'ils éprouvent est le suivant: comment expliquer à un employeur ce que je suis en mesure de lui apporter? Comment décrire de manière compréhensible les expériences apparemment hors du commun que j'ai vécues? Même moi, amiral deux étoiles, je suis confronté à ce type de questions. J'éprouve la plus grande empathie à l'égard des jeunes hommes et des jeunes femmes qui doivent surmonter les mêmes difficultés et les mêmes obstacles au moment de réintégrer le marché du travail.
Monster a saisi la valeur que représenterait pour elle le fait de m'embaucher à titre de cadre supérieur, et aujourd'hui, c'est à titre de président que je représente Military.com, principale ressource communautaire en ligne destinée aux membres de la force régulière et de la force de réserve, aux anciens combattants et aux membres de leur famille. Nous comptons plus de 10 millions de membres, et bien que la vaste majorité d'entre eux soient des Américains, des milliers de Canadiens consultent chaque mois notre site Web.
Chez Monster, nous sommes conscients du défi général que représente la transition des membres de nos forces armées vers la vie civile. Military.com fait office à la fois de ressource communautaire en ligne et de portail d'information destiné à fournir à ces personnes de l'aide en ce qui concerne une multitude de questions complexes liées à la rémunération, aux prestations et — sujet qui nous intéresse aujourd'hui — à l'emploi.
Notre site Web comporte notamment un centre de transition dont l'objet consiste à combler les besoins particuliers des militaires au moment de leur transition vers la vie civile. Entre autres ressources, nous offrons des services d'aiguillage vers des soins de santé de transition destinés aux militaires malades et blessés, des services d'aide au logement, de l'orientation concernant l'admissibilité aux prestations et des services de mentorat professionnel, de même que des renseignements opportuns, des manuels de planification et des listes de vérification soutenant la recherche de l'emploi approprié. L'élément clé de cet ensemble d'outils est le convertisseur de compétences militaires.
Notre convertisseur utilise des algorithmes de pointe qui permettent de transposer littéralement chaque ensemble de compétences documentées qu'un militaire a acquis par suite d'une formation et pour lequel il a reçu une accréditation en ensembles de compétences civiles dont se servent les services des ressources humaines afin de codifier les emplois offerts. En outre, le convertisseur tient compte de divers facteurs, par exemple le nombre d'années de service ou le grade, de façon à mieux apparier un militaire à un emploi éventuel. Une fois que cet ensemble de données a été mis en rapport avec les emplois offerts, par exemple les centaines de milliers d'emplois affichés sur Monster.com, le militaire reçoit une rétroaction immédiate quant aux occasions d'emploi s'offrant à lui.
Nous sommes tous conscients du fait qu'il ne suffit pas d'apparier des compétences militaires et des compétences civiles pour procurer à quelqu'un un emploi, mais il n'en demeure pas moins que l'utilité du convertisseur est indéniable. En 2014, quelque 2,5 millions de visiteurs uniques ont consulté le convertisseur de compétences militaires, et, à ce jour, plus de 800 000 anciens combattants américains ont utilisé l'outil afin de soutenir leur transition. En décembre 2014, le Northern Virginia Technology Council a décerné le prix de l'utilisation la plus novatrice de technologies au convertisseur pour sa contribution à l'amélioration de la situation des vétérans au chapitre de l'emploi.
Élément tout aussi stimulant et significatif, plus de 50 entreprises privées des États-Unis et un certain nombre d'organisations et d'associations professionnelles fournissant de l'aide aux anciens combattants ont adopté des versions personnalisées du convertisseur. Par exemple, The Home Depot a intégré à son propre site Web d'emploi une version personnalisée du convertisseur de compétences militaires afin de contribuer à l'embauche de vétérans et de réaliser ses objectifs internes en matière d'embauche.
Je terminerai en remerciant les membres du comité de se pencher sur ce problème crucial. Vous devez être fiers du personnel militaire hautement qualifié et professionnel qui représente et protège le Canada. Ces personnes ont énormément de choses à apporter au monde civil. Le fait d'investir dans un convertisseur de compétences militaires constitue une mesure concrète qui permettra au gouvernement du Canada de s'assurer que les sommes qu'il a investies pour former ses militaires continuent de lui rapporter longtemps après qu'ils ont quitté les forces armées. Le Canada mérite ce qu'il y a de mieux, et ses anciens combattants continueront de servir le pays de manière tout aussi appréciable sur le marché de l'emploi civil. Les vétérans demandent simplement qu'on les aide un peu à concrétiser leur transition.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être ici aujourd'hui.
Monsieur, je vous remercie. Je crois que bon nombre d'entre nous ont servi avec d'extraordinaires membres de tous les éléments des forces armées américaines. À coup sûr, c'est mon cas.
Je suis en train de survoler votre site Web Military.com. Je vois qu'il s'agit d'un très bon portail, et je constate que le convertisseur semble être un outil très utile.
J'aimerais m'adresser d'abord à vous, monsieur, en ce qui concerne Monster Canada et votre collaboration avec cette organisation. Il existe une foule d'organisations distinctes aux États-Unis, et, bien entendu, comme vous avez quitté les forces armées tout récemment — en 2011 —, vous pouvez nous parler de quelques-uns des problèmes que vous avez observés chez les vétérans des États-Unis. Je crois qu'il s'agit pour eux d'une période très difficile, vu le nombre d'anciens combattants. Bien sûr, à bien des égards, il y a beaucoup plus de vétérans aux États-Unis qu'au Canada.
Pourriez-vous nous dire quelques mots à propos de quelques-uns des problèmes qu'éprouve actuellement le département américain des Anciens combattants relativement aux vétérans?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous d'être venus ici ce matin.
Avant de poser ma question, j'aimerais faire deux commentaires ou fournir deux éléments d'information.
En ce qui concerne Honour House, dont il a été question, j'aimerais mentionner que, au cours de son dernier voyage, qu'il a fait il y a près de deux ans à Washington, D.C., le comité... Il y a aux États-Unis 64 ou 66 établissements connus sous le nom de Fisher Houses qui se trouvent près des hôpitaux militaires partout au pays et qui jouent un rôle semblable. Nous avons visité l'un de ces établissements à Washington, D.C. Il s'agit d'un bel endroit. Fisher House est devenue la Fisher House Foundation afin de financer son réseau d'établissements.
En ce qui a trait à l'observation de M. Valeriote à propos de la raison pour laquelle ces organisations doivent combler les lacunes et de l'idée que le gouvernement devrait s'occuper de tout, je mentionnerai que le comité s'est également rendu dans des cliniques où l'on traite les blessures de stress opérationnel et où l'on héberge des anciens combattants sans abri. Ces établissements ont un rôle très important et très précieux à jouer. Certains vétérans n'aiment pas discuter avec des bureaucrates ou des fonctionnaires d'ACC — ils préfèrent discuter avec leurs pairs. Voilà pourquoi il est si utile et si important de soutenir ce type d'organisation qui effectue un merveilleux travail auprès de nos anciens combattants.
Cela dit, revenons au sujet qui nous occupe. J'aimerais obtenir une précision: vous travaillez pour Monster.ca, n'est-ce pas?