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Je déclare la 28
e réunion du Comité permanent de l'environnement et du développement durable ouverte. Nous poursuivons notre étude de la gestion des déchets solides municipaux et industriels.
Nous recevons aujourd'hui, de l'Association canadienne des carburants renouvelables, M. Scott Thurlow, président. Bienvenue.
De l'Enerkem, nous avons Mme Marie-Hélène Labrie, vice-présidente, Affaires gouvernementales et communications. Bienvenue.
De l'Association canadienne du droit de l'environnement, nous accueillons par vidéoconférence, de Toronto, Mme Theresa McClenaghan, directrice exécutive et conseillère juridique, et Mme Fe de Leon, recherchiste. Bienvenue.
Chaque groupe aura 10 minutes pour faire des remarques préliminaires. Lorsqu'ils auront terminé, les membres du comité leur poseront des questions.
Commençons avec M. Scott Thurlow, de l'Association canadienne des carburants renouvelables. Bonjour, monsieur Thurlow.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui au nom de l'industrie des biocarburants du Canada pour parler de la gestion des déchets et des sites d'enfouissement ici au pays.
Fondée en 1984, l'Association canadienne des carburants renouvelables est le principal défenseur au Canada des avantages économiques et environnementaux des biocarburants et représente l'ensemble du spectre de l'industrie canadienne des biocarburants.
Partout au Canada, nos usines de production de carburants renouvelables génèrent des retombées économiques brutes de 3,5 milliards de dollars par an pour l'économie nationale, et créent plus de 14 000 emplois directs et indirects.
En avril dernier, l'association a lancé la nouvelle vision et le plan d'action de notre industrie qui s'intitule « Évolution et croissance ». Une copie du plan d'action devrait avoir été distribuée à tous les membres du comité avant mon témoignage. Il s'agit du premier plan global sur les biocarburants au Canada depuis de nombreuses années. Il contient six recommandations stratégiques pour la croissance et l'expansion continues de l'utilisation et de la production des biocarburants au Canada.
Une partie importante de notre plan est de transformer le Canada en une superpuissance de l'énergie propre et d'assurer la transition de nos usines actuelles d'éthanol et de biodiesel vers des bioraffineries de l'avenir. Le travail est bien avancé. En fait, j'ai assisté la semaine dernière à l'inauguration de la bioraffinerie d'Enerkem, à Edmonton.
Les déchets solides municipaux sont un problème environnemental pour toutes les populations et les villes du monde. Comme vous le savez, certaines municipalités envoient leurs déchets vers d'autres villes ou d'autres pays, dépensant ainsi du capital et de l'énergie pour gérer un problème qui ne risque pas de disparaître. Il ne fait aucun doute que la conservation sera toujours la première et la meilleure solution, mais avec des populations et des économies en expansion, nous continuerons à produire des déchets solides municipaux, même si nous faisons de notre mieux pour réduire, réutiliser et recycler.
Les membres de l'association travaillent déjà à réduire la quantité de déchets envoyés aux sites d'enfouissement tout en créant simultanément de l'énergie. Comme je l'ai mentionné, la semaine dernière, Enerkem a ouvert son usine d'envergure commerciale de production de biocarburants et de produits chimiques à partir de déchets, une première au monde. De plus, à Varennes, au Québec, GreenField Specialty Alcohols transforme les déchets organiques provenant des secteurs résidentiels, industriels, commerciaux et institutionnels en biogaz. Un digesteur anaérobie sera installé sur le site existant d'une usine de production d'éthanol à partir du maïs et utilisera des déchets organiques provenant de communautés locales de la côte Sud pour remplacer une portion du gaz naturel utilisée par l'usine.
Ces efforts fourniront une nouvelle source de carburant propre et renouvelable ainsi que du compost de grande qualité pour usage direct dans les champs agricoles. L'installation permettra la récupération et le traitement de plus 79 000 tonnes métriques de matières organiques par année. La construction de cette nouvelle installation devrait commencer en juillet et se terminer d'ici septembre 2015.
Sur le même site, GFSA s'associera à Enerkem pour utiliser ses technologies thermochimiques afin de produire de l'éthanol cellulosique à partir de déchets industriels, ce qui permettra de réduire davantage la quantité de déchets envoyée aux sites d'enfouissement.
On dit souvent que les difficultés sont des occasions en devenir. Nous avons des difficultés liées à la gestion des déchets, pour ne pas dire un problème, et une occasion pour les carburants renouvelables qui nous permettrait de réduire les déchets solides municipaux ainsi que les répercussions sur l'environnement des gaz à effet de serre provenant des combustibles fossiles. Il y a ici un double avantage au niveau des gaz à effet de serre, car si les déchets solides municipaux ne sont pas traités, ils continuent de se dégrader au fil du temps et génèrent davantage de gaz à effet de serre.
Le besoin environnemental est réel. Les avantages environnementaux sont clairs. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une stratégie pour atteindre nos objectifs. Le partenariat Enerkem-Edmonton peut servir de modèle pour toutes les municipalités. Plutôt que de payer des frais de déversement pour enfouir ces déchets, la ville d'Edmonton a plutôt choisi de faire des investissements stratégiques, d'investir du capital dans des technologies qui lui permettront de se débarrasser de déchets pour toujours en les convertissant en énergie et en produits chimiques.
Toute municipalité qui dépense des fonds publics pour traiter des déchets, que ce soit pour les enfouir ou les faire transporter, devrait examiner d'un oeil critique l'utilisation de ce capital. Les fonds déboursés pour payer ces frais — des coûts irrécupérables — pourraient être investis dans des technologies qui leur permettraient de se débarrasser pour toujours des déchets en les transformant en énergie ou en produits chimiques.
Les municipalités ne représentent qu'une part des partenaires dont nous avons besoin. Les gouvernements fédéral et provinciaux ont leur propre rôle à jouer. Plus précisément, nous voulons faire en sorte que le Canada continue de produire et de consommer des carburants renouvelables qui brûlent sans résidu et permettent de réduire les déchets envoyés aux sites d'enfouissement.
Les biocarburants cellulosiques produits à partir de déchets sont indifférenciables de l'éthanol traditionnel produit à partir du maïs ou du blé, mais comme vous pouvez imaginer, ce type de technologie exige énormément d'investissements et les risques associés à ces projets sont considérables. De plus, au Canada, la situation est compliquée parce que d'autres administrations soutiennent une concurrence féroce pour accéder à ces capitaux d'investissement et offrent des politiques incitatives agressives. Les États-Unis ont mis en place des obligations volumétriques pour les carburants cellulosiques, ce qui a pour effet d'attirer une grande partie du capital de risque vers ce pays.
Pour aider les producteurs canadiens à obtenir des investissements et à produire ces carburants au Canada, nous demandons au gouvernement fédéral d'éliminer la taxe d'accise sur les carburants cellulosiques. Par le passé, les exonérations fiscales pour l'éthanol et le biodiesel ont contribué à lancer ces industries au Canada.
Il y a un deuxième élément qui, selon nous, va pousser les entreprises à avoir recours aux biocarburants cellulosiques, et c'est la nécessité de mesurer de façon appropriée la valeur que représentent les réductions de GES qu'elles entraînent. Les biocarburants cellulosiques réduisent les GES à hauteur de 60 % par rapport à l'essence à base de pétrole. Il est donc essentiel d'obtenir la juste valeur de ces avantages environnementaux pour le succès de tous les carburants renouvelables. Si les entreprises pouvaient avoir une juste valeur pour les réductions d'émissions, l'écart entre les biocarburants avancés et les produits concurrents se resserrerait davantage.
En terminant, il faut mettre à la disposition des consommateurs canadiens, à la pompe, des mélanges plus riches en éthanol. Les normes de consommation moyenne des véhicules d'entreprises, introduites par le gouvernement actuel pour harmoniser les normes sur les économies de carburant en Amérique du Nord, exigeront des améliorations en matière d'économie de carburant dès la production des modèles 2017 de véhicules. C'est dans un avenir assez rapproché. Les fabricants de cet équipement, y compris Ford, General Motors et Mercedes, réclament des carburants à plus forte teneur en octane afin de respecter leurs obligations au titre du CAFE, et il n'existe aucune source d'octane plus propre et moins coûteuse que l'éthanol.
Jusqu'à présent, notre infrastructure liée au carburant n'a pas suivi le rythme de la technologie. Il suffit d'en parler aux propriétaires des quelque 3 millions de véhicules qui circulent sur nos routes et qui peuvent consommer jusqu'à 85 % d'éthanol. Les consommateurs doivent avoir un choix à la pompe, ce qui n'est pas le cas actuellement.
L'ACCR réclame de la part des gouvernements fédéral et provinciaux des investissements stratégiques dans l'infrastructure et demandent à ces gouvernements d'encourager la transformation des pompes des détaillants indépendants afin de permettre l'arrivée sur le marché de mélanges à plus haute teneur, donnant ainsi plus de choix aux consommateurs. Ces mélanges doivent notamment être des biocarburants cellulosiques à base de déchets.
Nous faisons face à un véritable défi environnemental, mais nous pouvons le relever. La technologie des carburants renouvelables nous donne la possibilité de réduire la quantité de déchets solides déversés dans nos sites d'enfouissement, de réduire les GES et de produire des carburants qui sont durables. Il nous suffit de saisir l'occasion.
Merci. Je répondrai volontiers à vos questions.
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Merci, monsieur le président. Bonjour.
Enerkem est une entreprise privée québécoise qui produit des biocarburants et des produits chimiques renouvelables à partir de matières résiduelles comme les déchets non recyclables et non compostables. Grâce à sa technologie exclusive, Enerkem convertit les matières résiduelles vouées à l'enfouissement en produits à valeur ajoutée comme le biométhanol et l'éthanol.
[Traduction]
Enerkem a été fondée par deux hommes visionnaires qui sont toujours au sein de l'équipe de la haute direction: Esteban Chornet, un scientifique de renommée mondiale, et Vincent Chornet, un entrepreneur et homme d'affaires bien connu.
Enerkem a son siège social à Montréal et emploie 170 personnes au Canada, dont 30 % sont des ingénieurs. La compagnie est à la fois une installation pilote et une installation de démonstration dans la province de Québec et, la semaine dernière, elle a inauguré l'Enerkem Alberta Biofuels, sa première installation de dimension commerciale. Cette usine innovatrice est située à Edmonton. C'est la première installation de la sorte où l'on convertit des déchets solides en biocarburants et en produits chimiques renouvelables. Enerkem envisage d'ouvrir d'autres bioraffineries en Amérique du Nord et à l'étranger, mettant à profit ainsi son approche modulaire.
Le projet qui verra le jour sous peu est une bioraffinerie à Varennes, au Québec, où l'on utilisera des débris de construction et de démolition. Cette installation, la première de ce genre, reçoit du financement du Fonds des biocarburants de la prochaine génération, qui est géré par TDDC.
La technologie d'Enerkem est pionnière, car elle utilise des déchets non recyclables plutôt que du pétrole pour produire des carburants liquides et des produits chimiques renouvelables. C'est une véritable bioraffinerie. Grâce à elle, nous sommes moins dépendants des sources fossiles. Elle transforme la façon dont les collectivités gèrent leurs déchets, car elle offre une solution économique et durable pour remplacer les sites d'enfouissement et l'incinération. Elle est complémentaire au recyclage et au compost qui se font en amont.
La semaine dernière, nous avons inauguré notre première installation avec le maire Iveson d'Edmonton...
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La semaine dernière, nous avons officiellement inauguré notre première installation à pleine échelle à Edmonton. L'annonce a été faite conjointement par le PDG d'Enerkem, M. Vincent Chornet, le maire de la ville d'Edmonton, Don Iveson, de l'honorable Robin Campbell, ministre albertain de l'Environnement et du Développement durable des ressources, et de Diane McQueen, ministre albertaine de l'Énergie. La ville d'Edmonton est un chef de file mondial dans la gestion durable des déchets, et nous sommes fiers d'avoir été choisis pour aider les Edmontoniens à accroître leur taux de réacheminement des déchets actuel de 60 % à 90 %. Alberta Innovates — Energy and Environment Solutions est également partenaire dans ce projet. Ses employés étaient membres du comité directeur qui a fourni des renseignements techniques et des conseils pendant le processus de sélection.
L'installation aura une capacité de production de 38 millions de litres par année, ce qui est suffisant pour approvisionner en essence composé de 5 % d'éthanol 400 000 voitures par année. Nous prévoyons générer près de 60 millions de dollars de dépenses économiques nettes par année dans la région. Pendant la phase de construction, plus de 600 emplois directs et indirects ont été créés pour la fabrication modulaire des systèmes de l'installation et leur assemblage sur place. Vous avez un sommaire de l'analyse des retombées économiques effectuée par Doyletech.
Le démarrage de la bioraffinerie aura lieu dans quelques jours selon un plan de mise en service rigoureux, qui est presque achevé. La production de biométhanol commencera graduellement pendant la phase de démarrage. En 2015, on ajoutera un module pour convertir le biométhanol en éthanol avancé. L'achèvement de cette installation révolutionnaire est de loin l'une des percées les plus importantes dans les secteurs des déchets et du bioraffinage à ce jour. Les municipalités du monde entier surveillent ce que nous faisons à Edmonton. Nous sommes ravis d'être en train de devenir un modèle pour tant de collectivités et d'industries du monde entier.
Les technologies d'Enerkem sont des innovations en matière de technologies propres mises au point ici même. Elles sont le résultat de plus de 10 ans d'efforts soutenus pour mettre à niveau notre technologie à partir de projets pilotes et de démonstration pour atteindre une échelle commerciale.
Les technologies de rupture ne sont pas des succès instantanés. Elles sont élaborées par des clients, des fondateurs visionnaires et des investisseurs qui ont un objectif commun. Les usines pilotes et de démonstration prennent des années à se mettre sur pied et nécessitent de la discipline et des efforts soutenus. Il faut également des politiques gouvernementales et des programmes qui stimulent l'investissement privé, qui ouvrent le marché et qui aident à passer du laboratoire au projet pilote à l'usine de démonstration pour arriver à la production de pleine échelle.
Enerkem a bénéficié de l'appui du gouvernement fédéral qui, par l'entremise de Ressources naturelles Canada, du CRSNG et du Fonds Technologies du développement durable Canada, nous a fourni de l'aide pour mettre au point notre technologie dès le début et qui continue à ce jour d'être un partenaire essentiel à notre succès.
Le gouvernement du Québec a aussi participé à chaque étape de notre développement et de notre croissance, des premières phases de recherche à l'Université de Sherbrooke jusqu'à la mise au point de notre infrastructure de fabrication d'équipement modulaire. Le gouvernement de l'Alberta est un autre de nos partenaires par l'entremise d'Alberta Innovates — Energy Environment Solutions, d'Alberta Energy et de la Climate Change and Emissions Management Corporation.
Les politiques relatives aux normes sur les carburants renouvelables sont la pierre angulaire de la croissance commerciale d'Enerkem. Elles ont ouvert le marché pour les biocarburants d'Enerkem et ont créé le climat de certitude nécessaire pour attirer des investissements privés. Enerkem a réussi à obtenir 240 millions de dollars de capitaux privés depuis sa création.
Selon Analytica Advisors, qui surveille le secteur des technologies propres du Canada depuis cinq ans, l'industrie canadienne se chiffre à 11 milliards de dollars à l'heure actuelle et est déjà sur la bonne voie d'atteindre 22 milliards de dollars d'ici 2022. Son succès est dû en partie à sa structure. En effet, l'industrie est composée d'environ 700 PME situées un peu partout au pays. La plupart d'entre elles ont des revenus de moins de 50 millions de dollars, mais ensemble, elles investissent 1 milliard de dollars dans la R-D et emploient 41 100 Canadiens, dont 20 % n'ont pas encore célébré leur 30e anniversaire.
En plus de fournir des solutions pour la gestion des déchets ici au Canada, la technologie propre d'Enerkem ouvre la porte à une augmentation des exportations. En Amérique du Nord seulement, 529 millions de tonnes de déchets sont produites chaque année. Plus de la moitié de ces déchets aboutissent dans des décharges alors qu'ils pourraient être convertis en 63 000 milliards de litres de biocarburant par année grâce à la technologie d'Enerkem.
Comme l'approche de fabrication d'Enerkem est modulaire, les installations de bioraffinage peuvent être construites en grande partie aux États-Unis ou ailleurs à partir de modules préfabriqués dans l'Est du Canada, où Enerkem a construit la majeure partie de son infrastructure manufacturière.
Les avantages de la conversion de nos déchets non recyclables en produits à valeur ajoutée sont importants pour les Canadiens. Elle permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'environ 60 %. Elle offre aux municipalités une solution de rechange rentable pour remplacer les décharges et l'incinération. Elle accroît la diversification énergétique et rend notre panier énergétique plus écologique. Elle aide à exécuter les mandats fédéraux et provinciaux en matière de combustibles renouvelables. Elle accroît notre production interne et réduit nos importations de biocarburants en les remplaçant par des biocarburants de deuxième génération produits localement. Elle crée des emplois verts de qualité. Elle permet à une nouvelle industrie de se développer, celui de la bioraffinerie. Elle stimule les économies régionales. Elle contribue à revitaliser notre secteur manufacturier. Elle fait mieux connaître le Canada en tant que chef de file dans le domaine des technologies propres et elle contribue à l'avancement de la recherche sur les produits chimiques avancés et sur les nouveaux biocarburants.
Afin d'assurer le développement d'un secteur de la gestion durable des déchets au Canada, nous aimerions faire quatre recommandations.
[Français]
Premièrement, le gouvernement fédéral doit poursuivre ses efforts en vue de soutenir la commercialisation des innovations et technologies propres canadiennes.
[Traduction]
Diverses activités peuvent garantir que les innovations, qui ont le potentiel de résoudre les problèmes de gestion des déchets de manière rentable, seront appuyées jusqu'à ce qu'elles atteignent leur pleine échelle commerciale. Ces politiques et programmes sont essentiels pour attirer les investissements privés nécessaires pour mettre à niveau les technologies et financer des projets uniques jusqu'à ce qu'ils puissent être financés d'une manière plus traditionnelle, c'est-à-dire au moyen d'emprunts bancaires.
Les crédits d'impôt pour la R-D et le Fonds Technologies du développement durable Canada illustrent bien le rôle utile que peut jouer le gouvernement fédéral.
[Français]
Deuxièmement, les gouvernements doivent s'assurer que la réglementation tient compte des nouvelles technologies et qu'elle est mise à jour afin de refléter cette nouvelle réalité.
[Traduction]
Par exemple, les technologies propres utilisées pour convertir les déchets par la chaleur mais sans combustion, comme des incinérateurs, peuvent parfois être forcées de suivre les mêmes processus d'obtention de permis environnementaux restrictifs que les incinérateurs. Ces règlements provinciaux doivent absolument être mis à jour puisqu'ils nuisent maintenant à la mise au point de projets de réacheminement durable des déchets et finissent par renforcer le statu quo, c'est-à-dire, l'utilisation des décharges.
[Français]
Troisièmement, le gouvernement fédéral doit sérieusement envisager de prendre des initiatives pour stimuler le secteur des biocarburants de deuxième génération.
[Traduction]
Le secteur des biocarburants de deuxième génération n'a pas bénéficié des programmes mis en place à l'intention de l'industrie des biocarburants classiques, en raison du moment de son déploiement commercial. Aujourd'hui, il n'existe qu'un programme qui permet de financer uniquement un projet. Il s'agit du Fonds des biocarburants de la prochaine génération administré par TDDC.
D'autres pays ont mis en place des politiques pour stimuler le développement du secteur des biocarburants de deuxième génération. Certains pays, comme le Royaume-Uni, ont un facteur de double comptage pour l'éthanol cellulosique. Un litre d'éthanol cellulosique compte pour deux litres, ce qui incite les raffineurs à acheter ce produit et les investisseurs à financer ces projets à forte intensité de capital. Aux États-Unis, le gouvernement fédéral a créé un mandat précis pour les biocarburants cellulosiques et accordent des incitatifs fiscaux à ce secteur.
Nous aimerions recommander que le gouvernement exempte les biocarburants cellulosiques de l'application de la taxe d'accise sur les carburants. L'exemption de cette taxe d'accise fédérale de 10 ¢ le litre contribuerait directement à l'atteinte de l'objectif du gouvernement visant à stimuler la croissance économique d'une manière financièrement responsable, tout en réduisant les émissions de GES.
[Français]
Finalement, nous aimerions suggérer que les biocarburants produits à partir de déchets soient aussi admissibles à l'incitatif fiscal qu'est la déduction pour amortissement accéléré pour le matériel de production d'énergie propre.
[Traduction]
La déduction pour amortissement accéléré pour la production d'énergie propre des catégories 43.1 et 43.2 s'applique à divers équipements de production ou de conservation de l'énergie qui utilisent des énergies renouvelables comme les gaz d'enfouissement. Cependant, cela ne comprend pas nos équipements qui produisent des carburants liquides pour les transports à partir de déchets plutôt que de l'énergie stationnaire.
En conclusion, la technologie et les installations d'Enerkem offrent aux Canadiens une solution de rechange durable aux décharges et à l'incinération des déchets tout en aidant à diversifier notre panier énergétique et en rendant plus écologiques les produits utilisés tous les jours.
[Français]
Nous pensons sincèrement que les technologies propres comme la nôtre ont le potentiel de créer plus de richesses chez nous et d'offrir un environnement plus sain et durable pour les Canadiens.
Je vous remercie de votre attention.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci d'avoir invité l'ACDE à comparaître aujourd'hui.
Comme vous êtes sans doute nombreux à le savoir déjà, l'Association canadienne du droit de l'environnement est un organisme environnemental sans but lucratif créé il y a 43 ans dans le but d'utiliser le droit pour faire avancer la protection de l'environnement et pour plaider en faveur d'une réforme systémique du droit environnemental. Nous avons également une clinique d'aide juridique spécialisée en Ontario. Nous représentons des clients. Nous fournissons des conseils. Nous plaidons pour la réforme du droit et nous offrons au public de l'information juridique.
L'ACDE s'occupe depuis longtemps des questions relatives aux déchets solides ainsi que des questions de droit environnemental relatives aux matériaux industriels, de l'échelle locale jusqu'à l'échelle internationale. Par exemple, nous avons souvent représenté des groupes de citoyens et des Premières Nations dans des affaires relatives à des projets de décharge, à des installations de recyclage et de compostage et à d'autres installations de traitement des déchets, souvent pour faire en sorte que ces installations, si elles étaient bien situées, soient également conçues de manière à atténuer les répercussions environnementales.
Nous avons également participé à de nombreuses initiatives au fil des années, tant au niveau provincial que fédéral, en ce qui concerne les modifications aux lois relatives aux déchets. Au niveau fédéral, cela comprend bien sûr la Loi canadienne sur la protection de l'environnement et d'autres mesures législatives relatives aux eaux marines, par exemple, comme la Loi sur les pêches.
Nous avons également été très engagés au fil des années dans des initiatives relatives à la participation du Canada à des conventions internationales, comme la Convention de Bâle, qui traite de l'exportation des matières dangereuses, la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, la Convention de Rotterdam, qui exige un consentement préalable donné en connaissance de cause, et la Convention de Minamata sur le mercure, que le Canada a signée l'an dernier, pour n'en nommer que quelques-unes.
Notre participation a consisté, par exemple, à plaider pour que le Canada accepte l'inclusion de l'amiante dans la Convention de Rotterdam. L'amiante est une matière pertinente pour votre étude. Nous allons faire quelques très brefs commentaires, puis nous serons heureux de répondre à vos questions sur ces conventions. Mme de Leon, qui m'accompagne aujourd'hui, travaille beaucoup avec toutes ces conventions, conjointement avec de nombreux autres ONG internationaux et nationaux.
Au fil des années, l'ACDE avait également préparé des rapports en se fondant sur l'inventaire national des rejets de polluants, l'INRP, créé en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, la LCPE.
Aujourd'hui, nous aimerions nous concentrer sur les aspects de nos travaux qui, nous l'espérons, vous aideront dans votre étude. Tout d'abord, en général, l'un des domaines qui nous intéressent est celui des matières dangereuses et toxiques. Dans certains cas, comme pour l'amiante et le mercure, il y a des risques supplémentaires et les décideurs doivent veiller à ne pas créer de nouveaux problèmes relativement au traitement de ces matières. Par exemple, les dangers de l'amiante sont bien connus, mais il y a de fortes chances pour que l'amiante continue d'être acheminée vers les décharges d'ordures ménagères au Canada, et ce dans des conditions mal contrôlées. La manipulation de l'amiante pendant son transport soulève également des préoccupations en matière de sécurité publique. De même, du mercure et d'autres matériaux peuvent être rejetés lorsque des produits deviennent des déchets, comme c'est le cas pour les interrupteurs à mercure dans les voitures et, d'ailleurs, je reviendrai aux véhicules dans un moment.
En général, nous préconisons des solutions du berceau au berceau, qui supposent de planifier, dès l'étape de la conception, de réduire l'utilisation de matériaux, de réduire et d'éliminer plus particulièrement les matériaux dangereux et toxiques, d'accroître la réutilisation de matériaux et de pièces, d'accroître le recyclage de matériaux, de pièces et de substances, et d'utiliser les mêmes matériaux, pièces et substances dans la reproduction. Le but ultime est d'éviter d'envoyer quoi que ce soit dans des décharges et d'éliminer tout rejet dans l'environnement naturel. Bien sûr, nous sommes encore loin de cet idéal.
À cette fin, nous avons examiné diverses propositions au fil des années afin de déterminer si elles étaient compatibles avec une approche de berceau au berceau pour les matériaux. L'énergie tirée des déchets, par exemple, n'est pas toujours conforme à cette approche et il faut toujours examiner ces projets afin de déterminer s'ils nuisent ou non à l'atteinte des objectifs que nous venons de présenter en matière de réutilisation et de recyclage. Par exemple, nous sommes en faveur des digesteurs anaérobies qui utilisent le méthane provenant du fumier et des déchets de restaurants — M. Thurlow l'a mentionné il y a un instant — car non seulement ils décomposent et produisent le méthane qui servira à produire de l'énergie, mais aussi parce qu'une grande partie de cette matière est destinée à être utilisée comme engrais. Les digesteurs anaérobies réduisent les pathogènes dans cette matière, ce qui en fait un fumier beaucoup plus sûr et permet d'éviter le genre de tragédies qui s'est produit à Walkerton, par exemple.
De même, lorsque nous avons déjà des décharges qui génèrent du méthane qui provient de la décomposition des déchets ménagers, nous appuyons la création d'un système de récupération des gaz des sites d'enfouissement et l'utilisation du méthane en question à des fins de production énergétique. Sinon, le méthane est tout simplement libéré dans l'atmosphère en tant que gaz à effet de serre et l'odeur qui en émane peut nuire considérablement aux voisins. Si le méthane s'infiltre dans les édifices, il présente alors un risque considérable d'explosion.
En revanche, nous n'appuyons pas la transformation intégrale de nos programmes de recyclage et de déchets solides où l'on brûle ces matériaux pour produire de l'énergie. Cette approche pourrait considérablement nuire aux programmes de recyclage et de réutilisation des matériaux et accroîtrait le risque d'émissions nocives dans l'atmosphère.
En ce qui a trait aux biocarburants et à la biomasse, notre approche générale est fondée sur le fait que ces processus doivent être examinés afin d'évaluer leurs répercussions globales et de veiller à ce qu'ils ne soient pas en train de créer de nouveaux problèmes alors que le gouvernement tente d'en régler d'autres. Ainsi, par exemple, lorsque nous avons examiné la biomasse dans le passé, nous avons posé des questions afin de veiller à ce que la santé des sols soit maintenue lorsque nous retirons la paille des récoltes et des forêts. Il faut savoir que les réponses ne sont pas noires ou blanches.
J'aimerais maintenant vous parler d'un rapport qui, à notre avis, vous intéressera, que nous avons préparé de concert avec les TAC en 2011. Il porte sur l'amélioration de la gestion des véhicules en fin de vie utile au Canada. Il s'agit d'un rapport détaillé qui est disponible sur notre site Web sous la rubrique « CELA publication 784 ». Je peux également le fournir au comité, mais il est malheureusement uniquement disponible en anglais.
Lorsque nous avons examiné la situation des véhicules, nous avons vu qu'il y avait bon nombre d'enjeux et d'occasions à saisir. Au Canada, 1,2 million de véhicules sont retirés de la circulation chaque année. Si l'on prend, par exemple, le cas de l'Ontario, on sait que 40 ou 35 % de ces véhicules sont envoyés à des recycleurs automobiles certifiés qui respectent les normes des recycleurs automobiles certifiés. En revanche, 65 % des véhicules sont envoyés à d'autres entreprises de démolition d'automobiles. Nous ne savons pas combien de ces autres véhicules — il y en a 400 000 en Ontario et d'autres ailleurs au pays — sont dépollués. J'aimerais parler davantage du concept de dépollution dans un instant.
Il s'agit d'une excellente occasion en ce qui a trait au recyclage des pièces automobiles. Nous aimerions reconnaître le travail effectué par une chercheure de l'Université de Windsor, qui nous a fourni des renseignements précieux pour notre étude. Il s'agit de Mme Susan Sawyer-Beaulieu, qui a fait une recherche approfondie sur ce sujet.
Comme vous pouvez l'imaginer, les pièces qui peuvent être réutilisées sont très variées, allant des compresseurs de climatisation aux piles, en passant par les convertisseurs catalytiques et les pneus. Tout ne sera pas forcément envoyé au recyclage. Bon nombre de ces pièces peuvent être transformées ou réutilisées. Cela, en soit, présente d'excellentes possibilités d'économies au chapitre de l'énergie et des matériaux.
En ce qui a trait à la dépollution, les recherches et les études ont indiqué que, en raison de la complexité des véhicules, il est important de veiller à ce que le processus qui permet de transformer ces véhicules ne présente pas de nouveaux problèmes pour l'environnement. Il s'agit de retirer toutes leurs piles, tout le liquide, les pneus, les interrupteurs à mercure, les agents d'appauvrissement de la couche d'ozone, les sacs gonflables, etc. Les pièces sont ensuite démontées et séparées en catégories. Les pièces restantes sont souvent déchiquetées afin que l'on puisse récupérer les métaux.
À l'échelle fédérale, il y a eu un programme canadien de recyclage des véhicules, Adieu bazou, qui offrait des mesures incitatives afin de recycler les véhicules qui avaient été fabriqués avant 1995. Ce programme a pris fin en mars 2011. Nous avions noté que, afin de recevoir la mesure incitative, il fallait que les véhicules soient laissés entre les mains d'entreprises de recyclage de pièces automobiles qui respectaient certains protocoles en ce qui a trait au démontage. Il est important de le noter. Les mesures incitatives en soit, si on ne les jumelle pas à des normes de rendement, ne permettront pas forcément de résoudre le problème comme il se doit.
J'aimerais maintenant parler de...
Si on songe aux biocarburants de deuxième génération, il s'agit de technologiques révolutionnaires qui sont en train d'être mises au point en ce moment. Sans l'appui du gouvernement pour établir des politiques afin d'attirer des investissements privés, il serait impossible de faire passer ces technologies de l'étape de la R-D à l'étape de la commercialisation.
Quand on parle de l'appui du gouvernement, il s'agit d'une série de politiques publiques, d'outils et de programmes. En fait, je constate qu'il y a trois piliers.
Le premier est l'environnement réglementaire qui ouvre le marché grâce à des normes relatives aux carburants renouvelables. Cela a été un véritable élément clé qui nous a permis d'attirer des investissements privés. On a pu attirer 240 millions de dollars en capitaux privés pour faire évoluer la compagnie, mettre la technologie à niveau et investir dans notre première usine à grande échelle.
Ensuite, il y a les programmes d'immobilisations, comme le Fonds des biocarburants de la prochaine génération de TDDC. Ce fonds contribue à la mise au point d'un autre projet que nous avons en parallèle à celui d'Edmonton. Ce projet est mené à Varennes, sur la Rive-Sud de Montréal, et nous comptons prendre des produits du bois non recyclables découlant des activités de construction et de démolition pour produire de l'éthanol. Ces programmes sont essentiels pour nous aider à combler les lacunes en matière de financement, puisque les banques n'appuient pas nos projets à cette étape puisqu'ils font appel à de nouvelles technologies. Jusqu'à ce que ces technologies deviennent complètement commercialisables et qu'elles aient été utilisées pendant plus de trois ans — c'est grosso modo la règle —, il est impossible d'obtenir du financement traditionnel.
Le troisième pilier, ce sont les incitatifs fiscaux ou opérationnels qui peuvent être très utiles pendant les premières années d'exploitation.
Voilà donc les trois piliers qui sont essentiels pour appuyer la commercialisation de nos innovations.
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Comme nous l'avons expliqué, il ne s'agit pas nécessairement de la rentabilité. La clé ici, c'est que lorsque les investisseurs ont décidé d'investir dans notre entreprise, un incitatif opérationnel était disponible, c'est-à-dire l'initiative écoÉNERGIE pour les biocarburants, mais au bout du compte, nous n'y avons pas eu accès en raison du moment où notre installation a commencé à fonctionner à plein régime. Ainsi, de façon intrinsèque, il existait un incitatif qui, tout à coup, ne nous était plus accessible. Si on prend la situation du point de vue des règles du jeu en ce qui concerne les biocarburants conventionnels, c'est quelque chose qui ne nous est plus offert.
Étant donné qu'il s'agit d'une nouvelle technologie, elle comporte davantage de risques et, du point de vue de l'investissement en capital, les besoins sont plus grands. Sur le plan de la rentabilité, le rendement est au rendez-vous, mais au cours des premières années d'exploitation, il y a une accélération. Il s'agit d'une toute nouvelle technologie, de sorte que cela est utile du point de vue opérationnel au cours des premières années d'exploitation. Cela a un impact réel sur les investisseurs. Ils s'y attendent, parce qu'ils ont investi et qu'à ce moment-là, il y avait un incitatif opérationnel.
Depuis que nous avons découvert que nous n'avons pas accès à cet incitatif opérationnel, nous avons tenté de travailler avec le gouvernement fédéral pour trouver une solution. Les investisseurs qui ont cru en nous ont donc des attentes.
Deuxièmement, j'ajouterais que du point de vue de l'industrie, nous estimons qu'il est important de stimuler les investissements dans le secteur des biocarburants de deuxième génération, comme nous l'avons fait pour les biocarburants conventionnels. Il nous faut des incitatifs afin de soutenir et de stimuler les investissements privés, parce qu'il ne s'agit pas seulement d'une installation.
Il est également important de retenir les biocarburants ici. À l'heure actuelle, nous avons des acquéreurs, des entreprises intéressées à acheter notre carburant pour l'exporter aux États-Unis. S'il est exporté là-bas, alors toutes les réductions d'émissions de gaz à effet de serre ne se produisent pas ici. Ainsi, si nous souhaitons investir, nous devrions pouvoir l'utiliser à l'échelle nationale et locale. Nous avons investi afin de pouvoir vendre notre carburant à l'échelle locale, et non pas pour le transporter, en assumant des coûts additionnels, afin de le vendre aux États-Unis. Les Américains ont également leurs incitatifs et ils reconnaissent les avantages supplémentaires des biocarburants de deuxième génération.
Il y a donc toute une série d'éléments qui sont très importants pour cette demande.
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Je vais répondre à vos questions à rebours. En tant que carburant, ce produit est conçu pour fonctionner en tandem avec l'essence, dont la combustion crée une puissance motrice. C'est ainsi qu'il est conçu. C'est très différent du pétrole brut, toutefois, car c'est biogène. Il y aura évaporation. La dégradation se fait naturellement. Il s'agit d'un alcool qui n'est pas aussi inflammable que le pétrole brut.
Quant aux oxydes d'azote et de soufre, il est indéniable qu'il y a une grande réduction des émissions de matières particulaires, étant donné le perfectionnement des mélanges de biocarburants et l'augmentation de leur teneur. Je pense que c'est à l'origine de notre partenariat avec la Société de l'asthme, qui reconnaît les faits.
S'agissant des GES, le pourcentage se situe entre 60 et 99 % si l'on fait la comparaison avec le pétrole. Il s'agit d'une réduction de GES qui est favorable à l'économie et qui crée des emplois, ce qui fait taire les détracteurs qui prétendent que la politique en matière de GES est néfaste pour l'économie. Je pense qu'il faut féliciter le gouvernement d'avoir élaboré une norme pour les carburants renouvelables, car en fait, il y a eu création d'emplois, en particulier dans les régions rurales.
Je pourrais me consacrer à plein temps à la tâche de dénoncer les mythes à propos de notre secteur, comme la rumeur d'une augmentation du taux de grossesse chez les adolescentes dans le Dakota du Nord... C'est ridicule...
Des voix: Oh, oh!
M. W. Scott Thurlow: Oui, en effet, vous ne pouvez pas imaginer le nombre d'arguments ridicules qu'on m'a présentés. Soyons très clairs. Nous avons des partenariats avec les agriculteurs et ce sont eux qui nourrissent la population. De tout temps, ils se sont avérés les gardiens de nos greniers.
Nous apportons une contribution à l'économie agricole, car nous offrons des solutions de gestion des risques en cas de récoltes records étant donné l'augmentation de la production, laquelle va se poursuivre, comme c'est le cas depuis les 10 dernières années. Il nous faut trouver de nouveaux débouchés pour cette fibre pour qu'elle continue de faire prospérer l'économie. En ce moment, la production alimentaire au Canada est en hausse, alors que nous cultivons moins de terres qu'il y a 10 ans.