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Merci. Bonjour tout le monde. Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité.
C'est la première fois que je comparais devant votre comité, monsieur le président, et j'aimerais dire pour commencer que je suis enchantée d'être ici aujourd'hui.
Merci de m'avoir invitée à venir discuter avec vous du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2013-2014 d'Environnement Canada, de Parcs Canada et de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale.
Je commencerai par une courte déclaration pour mettre en lumière les mesures prises par notre gouvernement ainsi que ses investissements dans l'environnement. Ensuite, je me ferai un plaisir de répondre à toute question que les honorables membres du comité pourraient avoir.
Puisque c'est la première fois que l'occasion m'est donnée de rencontrer nombre d'entre vous, j'aimerais tout d'abord vous parler un peu de moi et vous présenter mes objectifs. Comme habitante du Nord, je peux témoigner de l'importance de l'environnement pour notre subsistance, notre culture et nos traditions. Notre relation avec la terre et avec l'eau est une facette importante de notre identité et de notre vie quotidienne. Nous comptons toujours sur le gibier pour nourrir nos familles. Nous comprenons à quel point il est essentiel de protéger la qualité de notre air, de notre eau et de l'environnement.
Les administrations, les intervenants et les partenaires concernés sont nombreux, et les enjeux ont une grande incidence sur notre qualité de vie, notre niveau de vie et notre économie. Je suis tout à fait consciente du niveau de collaboration qui est nécessaire lorsqu'on veut s'attaquer à des enjeux environnementaux. C'était également un aspect important de mon précédent travail à titre de ministre de la Santé.
Dans le Nord, on ne peut pas choisir entre l'environnement et l'économie. La durabilité et l'équilibre sont un volet important de l'approche utilisée en matière d'environnement. C'est également l'approche que le gouvernement a choisie.
Le mandat d'Environnement Canada est large, et il est important. Notre tâche consiste à protéger l'environnement, à préserver le patrimoine naturel du Canada et à diffuser de l'information sur le climat et la météo de façon que les Canadiens soient renseignés et que leur sécurité soit assurée.
Des données scientifiques fiables sont essentielles à notre travail, et c'est pourquoi, depuis 2006, notre gouvernement a investi plus de 4 milliards de dollars dans les activités scientifiques d'Environnement Canada. Grâce à ces investissements, les scientifiques peuvent étudier — dans des laboratoires bien équipés — des questions environnementales importantes touchant par exemple la qualité de l'air et de l'eau. Ce niveau de soutien inégalé a fait d'Environnement Canada un chef de file mondial de la recherche scientifique, et nous en sommes fiers.
Comme nous pouvons nous appuyer sur de solides données scientifiques, nous arrivons à gérer et à mettre en oeuvre des politiques qui, concrètement, font évoluer les choses et améliorent la qualité de vie des Canadiens et de leur famille ainsi que la qualité de leur environnement. Mon objectif est de m'assurer que les activités d'Environnement Canada sont toujours fondées sur les données scientifiques et les informations les plus fiables qui soient.
Depuis que nous avons formé le gouvernement, nous avons toujours préconisé une plus grande transparence et un meilleur accès aux données scientifiques. Le Portail conjoint Canada-Alberta d'information sur la surveillance des sables bitumineux que nous avons lancé avec le gouvernement de l'Alberta est un exemple parfait de nos efforts en ce sens. Plus tôt, cet automne, je me suis rendue en Alberta et j'ai eu la chance de voir, de mes propres yeux, les passionnantes recherches qui se font sur le terrain. Nous allons continuer d'avancer à grands pas dans ce dossier, et nous fournirons au public un accès aux données scientifiques recueillies dans le cadre du plan de surveillance des sables bitumineux et aux méthodes utilisées pour les produire.
Monsieur le président, depuis que j'ai été nommée ministre fédérale de l'Environnement, j'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux employés du ministère et d'observer le travail important qu'ils font. Au mois d'août, j'ai eu la chance de visiter le Centre de prévision des intempéries de l'Ontario d'Environnement Canada. J'y ai rencontré des scientifiques d'Environnement Canada qui offrent au Canada des services météorologiques respectés partout dans le monde, ainsi qu'une expertise et une technologie scientifiques de pointe.
Notre gouvernement fait des avancées importantes pour ce qui est de protéger la qualité de notre air et de notre eau, et il accroît notre capacité de veiller à ce que notre environnement naturel soit propre, sûr et durable. Par exemple, à propos des changements climatiques, notre gouvernement a adopté de nouvelles règles strictes visant les véhicules utilitaires légers qui seront produits entre 2011 et 2016. Il a également proposé un règlement plus sévère sur les émissions des véhicules légers qui seront produits entre 2017 et 2025 et publié la version finale du règlement visant les camions lourds.
Nous avons également fait oeuvre de pionnier, à l'échelle mondiale, lorsque nous avons adopté un nouveau règlement très sévère sur l'électricité thermique au charbon. D'ailleurs, il est important que votre comité sache que, au cours des 21 premières années, cette réglementation devrait entraîner une réduction cumulative des émissions de gaz à effet de serre de l'ordre d'environ 214 mégatonnes, ce qui équivaudrait à retirer des routes, quelque 2,6 millions de véhicules personnels par année.
Nous continuerons à jouer un rôle de premier plan et nous prendrons des mesures concrètes pour réduire les émissions de carbone. Nous allons mettre à profit les mesures prises jusqu'ici en collaborant avec les provinces afin de réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier tout en nous assurant que les entreprises canadiennes demeurent compétitives.
Sur la scène internationale, monsieur le président, je reviens tout juste de Varsovie, en Pologne, où se tenaient les négociations de l'ONU sur les changements climatiques, et où j'ai eu l'honneur de représenter le Canada. Je crois que les membres de votre comité seront heureux d'apprendre que le Canada a été très bien reçu lors de cette conférence. Tout au long de l'événement, les représentants de plusieurs autres pays sont venus me remercier personnellement, et certains ont même mentionné, dans leurs déclarations, tout le soutien que le Canada a fourni.
Pendant la conférence, le Canada a joué un rôle constructif, et il a insisté pour que soit adopté un accord international sur les changements climatiques englobant les principaux pays émetteurs et soutenant la prise de mesures concrètes à l'échelle mondiale. Nous avons ainsi pu, à Varsovie, donner l'impulsion voulue pour qu'on puisse conclure un nouvel accord sur le climat en décembre 2015, à Paris.
Le leadership du Canada nous a également permis de faire, à Varsovie, une percée importante à l'égard d'une initiative visant à aider les pays en développement à réduire la déforestation et la dégradation de leurs forêts, activités qui comptent pour près de 15 % des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale. De plus, le Canada fait activement la promotion d'un protocole nord-américain qui ajouterait les HFC au protocole de Montréal. Les HFC sont des gaz à effet de serre puissants qui servent de substitut aux produits chimiques destructeurs d'ozone, et ils doivent faire partie de nos cibles de réduction à l'échelle mondiale des émissions de gaz à effet de serre.
Le Canada est en outre un intervenant actif au sein d'autres organismes internationaux qui s'intéressent aux changements climatiques. En septembre, je me suis rendue en Norvège pour participer à une assemblée de haut niveau de la Coalition pour le climat et l'air pur visant à réduire les polluants de courte durée de vie ayant un effet sur le climat. Ces puissants gaz à effet de serre et ces dangereux polluants atmosphériques préoccupent particulièrement les pays arctiques comme le Canada. C'est entre autres à cause d'eux que le réchauffement est plus rapide dans le Nord qu'ailleurs sur la planète. D'ailleurs, je crois qu'il est important de souligner que le Canada est un membre fondateur et un important bailleur de fonds de la CCAP.
Pendant la présidence du Canada au Conseil de l'Arctique, le thème principal sera le développement au service de la population du Nord, et trois sous-thèmes ont été énoncés: l'exploitation responsable des ressources de l'Arctique, la navigation sécuritaire dans l'Arctique et le développement de collectivités circumpolaires durables. Étant donné qu'il est important de prendre des mesures pour lutter contre les polluants à courte durée de vie qui ont une incidence sur le climat, le Canada a fait de cette lutte une des cibles de sa présidence au Conseil de l'Arctique.
Le Conseil de l'Arctique a créé des groupes de travail qui s'occupent de divers enjeux liés à l'environnement, par exemple la surveillance et la prévention des polluants dans l'Arctique, les changements climatiques, la biodiversité et le développement durable. Le conseil s'efforce d'assurer un développement responsable de l'Arctique et de protéger l'environnement marin arctique. Il poursuit également ses efforts de coopération avec des États arctiques et autres pour favoriser la conservation des oiseaux migrateurs sur lesquels comptent les populations nordiques.
Le gouvernement a mis en oeuvre d'importantes mesures de protection de la qualité de l'air. Nous sommes en train de mettre en oeuvre un système de gestion de la qualité de l'air, qui a reçu l'appui de l'Association pulmonaire du Canada. L'approche holistique adoptée pour l'amélioration de la qualité de l'air au Canada est le fruit d'années de collaboration étroite avec les provinces, les territoires et les autres intervenants. Le maintien de cette collaboration est essentiel à la réussite de ce projet, puisque les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont tous un rôle et des responsabilités dans sa mise en oeuvre.
J'aimerais attirer l'attention du comité sur un autre événement important: en octobre, le Canada a signé la Convention de Minamata sur le mercure. Il s'agit d'un accord international visant à réduire les émissions et les rejets de mercure dans l'environnement. C'est un accord important, puisque, au Canada, 95 % de la pollution par le mercure liée aux activités humaines provient de sources étrangères.
Nous allons également tabler sur la réussite de nos projets de conservation et de restauration du patrimoine naturel du Canada au moyen de programmes comme le programme des dons écologiques, le Programme d'intendance de l'habitat et la Loi sur les espèces en péril. Dans le budget de 2013, par exemple, notre gouvernement s'est engagé à verser 20 millions de dollars à l'organisme Conservation de la nature Canada pour l'aider à poursuivre son travail de conservation des terres écosensibles. Cette enveloppe s'ajoute aux 225 millions de dollars qu'Environnement Canada a déjà investis dans Conservation de la nature Canada.
Notre programme de financement communautaire ÉcoAction continue à soutenir les activités de conservation organisées par les collectivités à l'échelle locale et régionale. En septembre, j'ai annoncé que nous avions l'intention d'émettre une ordonnance de protection d'urgence pour le tétras des armoises.
Encore une fois, cette initiative s'appuie sur les mesures que notre gouvernement a prises pour augmenter l'étendue des zones protégées en créant trois réserves nationales de faune, trois aires marines protégées, deux parcs nationaux et deux aires marines nationales de conservation. En superficie totale, les zones protégées sont plus grandes que le Danemark.
Par la suite, comme promis dans le discours du Trône, notre gouvernement poursuivra ses projets de conservation et de protection du riche patrimoine naturel du Canada et dévoilera un nouveau plan de conservation national. Ce plan prévoit l'expansion des zones protégées et s'attachera davantage à la conservation des aires marines et côtières de conservation.
Nous travaillerons également de concert avec les collectivités, les organismes sans but lucratif et les entreprises pour créer, au coeur des zones urbaines et suburbaines, des espaces verts plus nombreux et pour protéger les espaces verts existants.
J'aimerais maintenant parler du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2013-2014. Il s'agit du premier ajustement budgétaire pour...
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Merci, monsieur le président, et merci à vous, madame la ministre.
J'aurais tendance à poser des questions qui concernent surtout les Comptes publics du Canada, volume II, à partir de la page 8.6.
Je vais donc formuler toute une série de questions, puisque je ne dispose que de sept minutes et que j'aimerais avoir des réponses; je suis tout à fait disposé à accepter des réponses écrites.
Première question. À la page 14.7, au regard du crédit 1, vous indiquez des autorisations totales de 768 millions de dollars et des autorisations annulées de 43 millions de dollars. Sur un total de 60 millions de dollars, vous annulez 14 millions de dollars. Sur un total de 171 millions de dollars, vous annulez 67 millions de dollars. Donc, sur un budget total de 1,1 milliard de dollars, vous annulez 125 millions de dollars, soit environ 10 % de votre budget. Cela me semble un montant extraordinaire à retourner au Trésor, ce qui nous oblige à nous demander si les chiffres présentés dans le budget initial sont exacts et sur quoi exactement les députés votent lorsqu'ils reçoivent le budget de votre ministère.
Ma deuxième question concerne la page 14.10, à la première ligne, « Changements climatiques et qualité de l'air ». Le total des autorisations disponibles est de 240 millions de dollars; les autorisations employées au cours de l'exercice s'élèvent à 157 millions de dollars, comme il est également indiqué dans les documents que vous avez présentés le 28 novembre.
Au regard du résultat « Les menaces que représente la pollution pour la population canadienne ainsi que pour leur environnement sont minimisées », vos dépenses sont inférieures de plus de 70 millions de dollars aux autorisations qui vous ont été accordées. Les budgets liés aux activités « Gestion des substances et des déchets » et « Promotion de la conformité et application de la loi » sont également touchés. Le total des autorisations disponibles est de 375 millions de dollars; vous avez dépensé 278 millions de dollars, soit 100 millions de dollars de moins que le budget qui vous avait été accordé.
Toujours à la page 14.10, il est indiqué, pour « Agence canadienne d'évaluation environnementale », un total d'autorisations disponibles de 32 millions de dollars, et vous n'avez dépensé que 27 millions de dollars.
J'ai plusieurs autres questions.
Passons maintenant à la page 14.13. Le total des autorisations disponibles, pour l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, est de 4,7 millions de dollars. Vous avez utilisé 1,9 million de dollars, près de 2 millions de dollars, et vous n'avez pas touché aux 2,7 millions de dollars restants. Encore une fois, l'Agence canadienne d'évaluation environnementale est un organisme assez important, et vous avez renoncé à la moitié de son budget.
À la page 14.14, pour le point « Ressources en eau — Services de réglementation », vous disposez de 163 000 $ pour les ressources en eau, mais vous n'avez pas utilisé un cent.
À la page 14.14, également, sous « Agence canadienne d'évaluation environnementale — Revenus externes — Services d'évaluation environnementale », il est indiqué 7,4 millions de dollars, et vous n'avez utilisé que 2,2 millions de dollars.
Tout cela révèle que des sommes substantielles restent inutilisées, même s'il s'agit de dossiers importants pour les Canadiens. L'Agence canadienne d'évaluation d'environnementale est un organisme important; une somme inutilisée de 5 millions de dollars, sur un budget total de 8 millions de dollars, c'est énorme.
Il y a probablement une explication pour tout cela. La documentation qui a été transmise au comité ne met pas vraiment en évidence ce que ces explications pourraient être, et je vous laisserai répondre à cette question.
Ma dernière question concerne le règlement sur le secteur pétrolier et gazier; à la question de Mme Leslie, vous avez répondu que vous étiez en train de travailler avec les provinces.
Pensez-vous que la décision pourra être prise avant que le président Obama rende une décision touchant le projet Keystone?
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Merci de poser la question.
Vous avez tout à fait raison, notre gouvernement est un chef de file, et les Canadiens devraient être extrêmement fiers de ce que nous avons accompli dans le domaine de la conservation.
À l'heure actuelle, le Canada assure la protection d'environ 10 % de ses aires terrestres. Cela équivaut à environ deux fois la superficie de l'Espagne. Mais ce n'est pas tout; notre gouvernement a également augmenté la superficie de ses zones protégées en créant trois réserves nationales de faune, trois aires marines protégées, deux parcs nationaux et deux aires marines nationales de conservation. Je le répète, ce territoire est plus grand que le Danemark.
De plus, depuis 2006, nous avons assuré la protection de plus de 90 000 hectares d'habitats fauniques, ce qui couvre une zone à peu près deux fois aussi étendue que la ville de Toronto.
En outre, grâce à nos investissements, Conservation de la nature Canada a pu assurer la conservation de plus de 300 000 hectares d'habitats fauniques, ce qui correspond à environ la moitié de la superficie de l'Île-du-Prince-Édouard.
Enfin, le ministère des Pêches et des Océans a protégé près d 800 000 hectares, une superficie à peu près équivalente à celle du Koweït.
Ces réalisations dans le domaine de la conservation ont été reconnues par le Fonds mondial pour la nature, qui a décerné au Canada le prix Don à la Terre pour tout ce qu'il a accompli depuis 2006.
Merci.
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Je crois que c'est un aspect très important, et je suis très heureuse de pouvoir répondre à des questions sur ce sujet.
Le savoir traditionnel autochtone ou, comme nous disons dans ma langue, Inuit qaujimajatuqangit, est une importante source d'information qui éclaire l'élaboration des politiques, des programmes et des activités scientifiques de l'ensemble du portefeuille de l'environnement.
Environnement Canada estime que le savoir traditionnel autochtone est l'équivalent de la science classique, et nous n'accordons pas plus de valeur à l'un ou l'autre de ces aspects. On s'entend en général pour dire qu'en prêtant une oreille à ceux qui habitent sur ce territoire depuis des milliers d'années, en les écoutant et en intégrant leurs expériences, nous pouvons grandement augmenter nos propres connaissances scientifiques. Je vais vous donner l'exemple de la gestion des ours polaires.
On s'appuie sur le savoir traditionnel autochtone quand il faut prendre des décisions de gestion touchant des espèces à risque, les régions de gestion et de protection de la faune, les rapports sur la biodiversité et l'évaluation environnementale. À titre d'exemple, le savoir traditionnel inuit a élargi les connaissances actuelles sur les oiseaux et l'écologie de l'écosystème arctique, ce qui est très important au moment de prendre des décisions concernant l'exploitation.
Je suis très fière de pouvoir dire que le portefeuille de l'environnement montre l'exemple dans ce domaine. Parcs Canada est reconnu à l'échelle mondiale pour son travail de collaboration avec les peuples autochtones et les relations qu'il entretient avec ces divers groupes.
J'aimerais ajouter que le Conseil de l'Arctique a également proposé d'intégrer le savoir traditionnel des Inuits ou le savoir traditionnel autochtone dans ses activités scientifiques — dans le cadre de notre présidence de deux ans —, et que les huit pays membres du conseil ont accepté cette proposition. Tous les pays membres du Conseil de l'Arctique, organe international, ont adopté une politique visant à mieux intégrer à leurs activités scientifiques le savoir traditionnel des peuples qui habitent l'Arctique depuis des milliers d'années; et les États-Unis leur ont emboîté le pas dans leur politique sur le Nord, reconnaissant la pertinence de cette question. Je crois, honnêtement, que cela va améliorer le travail scientifique qui se fait dans les régions arctiques, par exemple. Je suis très fière de travailler au sein d'un ministère qui est le chef de file du gouvernement à ce chapitre.
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Merci, monsieur le président. J'aimerais vous dire dès le départ qu'en plus de Ron et d'Alan, nous avons avec nous des fonctionnaires qui peuvent nous aider à répondre à des questions de détails. Avec votre permission, je vais leur demander, au besoin, de prendre la parole.
Laissez-moi commencer d'abord par la question des Grands Lacs; je demanderais à notre dirigeante principale des finances, Mme Carol Najm, de bien vouloir s'avancer pour fournir les détails précis que vous demandez.
Vous avez raison de souligner que le travail que nous faisons à Environnement Canada dans le dossier de l'eau fait partie de nos priorités. Nous jugeons que c'est très important. Le travail englobe les Grands Lacs, comme vous l'avez dit, mais également la baie Georgienne, le lac Winnipeg et plusieurs autres secteurs au pays. Nous cherchons des moyens de prévenir les effets nocifs des algues et d'autres substances en essayant de limiter la quantité de phosphore qui est rejeté dans l'eau; nous avons également élaboré un certain nombre de programmes qui comprennent des activités scientifiques, de la recherche et des interventions dans ce domaine. Nous collaborons avec le MPO dans plusieurs cas.
Avant de donner la parole à Carol, qui va nous parler du transfert vers les Pêches, j'aimerais seulement mentionner que notre travail avec les États-Unis concernant les Grands Lacs représente aussi une part importante de nos activités, et nous avons consenti au renouvellement de l'Accord sur la qualité de l'eau des Grands Lacs en 2012. C'est un volet très important de notre travail avec les États-Unis dans un domaine qui, de toute évidence, peut avoir des répercussions très importantes sur l'environnement et sur la dense population qui vit dans cette région. C'est un secteur auquel nous accordons beaucoup d'attention, et nous avons été très heureux de pouvoir renouveler cet accord.
L'accord en question indique quels sont les secteurs préoccupants, et vous en avez parlé. J'aimerais vous parler d'un secteur dont on parle beaucoup actuellement et à l'égard duquel nous venons d'avoir les approbations nécessaires pour aller de l'avant. Je parle du récif Randle, dans le port de Hamilton. Il a été désigné secteur préoccupant, et nous pouvons maintenant mettre en oeuvre un très important projet d'atténuation, avec l'accord du gouvernement de l'Ontario, de la municipalité et de l'autorité portuaire de Hamilton. Le projet va s'étendre sur un certain nombre d'années, mais nous pourrons enfin éliminer tous les contaminants qui s'y trouvent. C'est, je le répète, un volet très important de ce que nous faisons dans les Grands Lacs, en plus de tout ce que nous faisons ailleurs au pays.
Carol, si vous désirez ajouter quelque chose au sujet du transfert, allez-y.
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Cela rend ma compréhension de la stratégie gouvernementale encore plus obscure.
J'habite une circonscription où on a la chance d'avoir un parc national, qui est celui des Forges-du-Saint-Maurice, que vous connaissez très certainement. Dans la circonscription voisine, on retrouve le parc national de la Mauricie. Or, pendant plusieurs années, il n'y a eu aucun investissement dans le parc national de la Mauricie pour lui permettre d'atteindre sa pleine maturité sur le plan de sa capacité d'attraction touristique, par exemple.
Il va sans dire que les compressions de quelque 55 millions de dollars n'ont pas amélioré les choses. On a donc assisté à une stratégie que j'aimerais vous entendre m'expliquer. Il y a eu des compressions dans l'offre de service. Par exemple, chez nous, cela veut dire la disparition des visites guidées, ce qui donnait tout son sens à l'expérience touristique qui se vivait chez nous. Il y a eu réduction de la durée de la saison et augmentation de la tarification. Il en va de même au parc national de la Mauricie, où le tarif pour une saison de ski de fond va passer de 49 $ à plus de 100 $, soit autour de 110 $. On fait plus que doubler la tarification.
Comble du comble, il semblerait que les décisions relatives au fonctionnement des parcs soient liées au taux d'achalandage. Vous et moi sommes sensiblement de la même génération. Vous avez probablement connu cette fameuse annonce des saucisses Hygrade qui disait que plus de gens en mangeaient parce qu'elles étaient plus fraîches, et qu'elles étaient plus fraîches parce que plus de gens en mangeaient. J'ai l'impression qu'on est dans une spirale totalement inversée qui pointe vers le bas: moins on investit, moins grande est la capacité d'attirer les gens dans les parcs, et moins on les y attire, plus on a de raisons de faire des compressions.
De deux choses l'une: qu'on m'explique la stratégie, parce que j'avoue ne pas m'y retrouver du tout, ou qu'on me dise que la finalité est de fermer un certain nombre de parcs au Canada, dont celui des Forges-du-Saint-Maurice, pour rééquilibrer le budget.
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Merci de votre question.
Je veux indiquer très clairement qu'aucun parc ou lieu historique de Parcs Canada ne fermera. En fait, aucun n'a été fermé à la suite des changements budgétaires de Parcs Canada.
Par exemple, notre budget indique qu'il y a eu des réductions au cours des deux dernières années, mais pendant ces deux mêmes années, l'achalandage de nos parcs nationaux a augmenté de 2 %, tandis que l'achalandage total des lieux historiques nationaux du Canada a augmenté de 5 %. Alors, je dirais que de notre perspective, on ne peut pas toujours établir une corrélation entre les budgets et l'achalandage.
Je vais vous donner un exemple très concret. Le lieu historique S.S. Klondike, au Yukon, a connu une augmentation de 33 % de son achalandage cette année. Il s'agit aussi d'un site où nous avons travaillé avec le secteur privé pour offrir des services autoguidés.
Le Canada présente différentes situations, différentes réalités économiques et différents défis. Notre objectif à Parcs Canada est d'augmenter l'achalandage de tous nos parcs nationaux et lieux historiques nationaux. C'est dans notre plan d'affaires. Nous visons une augmentation de 10 % sur une période de cinq ans. C'est encore notre objectif aujourd'hui.
Pour ce qui est des services autoguidés, je dois vous dire que dans certains endroits, ils connaissent un grand succès. Certains organismes internationaux utilisent également cette technologie, par exemple les parcs nationaux des États-Unis, dont Alcatraz, un de leur plus grands sites ou lieux historiques nationaux.
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Oui, je peux répondre à cette question.
Comme vous le savez, nous avons mis en oeuvre avec le gouvernement de l'Alberta un projet assez important d'amélioration des mesures de contrôle dans les régions où on exploite les sables bitumineux, et cela suppose une surveillance de l'eau, de l'air, de la terre et de la biodiversité. Cette entente a été conclue il y a relativement peu de temps, et nous commençons tout juste à mettre en place un programme scientifique crédible.
Nous avons toujours fait de la surveillance. Mais aujourd'hui, nous multiplions ces activités, car nous reconnaissons qu'il y a un intérêt public pour les répercussions de l'exploitation des sables bitumineux sur l'environnement. Nous prenons cela très au sérieux. Nous travaillons en collaboration très étroite avec l'Alberta, comme la ministre l'a dit. Il est souvent important, pour nous, de travailler en collaboration avec un gouvernement provincial.
C'est une bonne chose pour le gouvernement, pour l'industrie et pour les citoyens, et ce, pour quelques raisons.
Premièrement, nous aurons une meilleure idée des répercussions. S'il y a des répercussions sur l'eau et les espèces aquatiques, sur le sol, sur l'air, nous serons mieux renseignés grâce à l'accroissement de cette activité.
Deuxièmement, c'est une bonne chose pour l'industrie elle-même, parce que cela montre qu'elle prête attention. Dans la mesure où des gens de l'extérieur du Canada, ou même des Canadiens, s'inquiètent au sujet des sables bitumineux, nous prenons des mesures pour comprendre les répercussions. Si nous observons des répercussions, nous saurons mieux quoi faire.
Troisièmement, cela est lié à notre engagement touchant la « science ouverte ». Toutes les informations que nous recueillons, entre autres sur nos activités de surveillance, sont accessibles à partir du portail que nous avons créé, et tous peuvent y accéder. Encore une fois, nous rendons publique cette information pour que les gens, les chercheurs, puissent les utiliser et mener leurs propres projets de recherche.