:
Je vous remercie, monsieur le président.
J'ai le plaisir de vous présenter mon rapport de l'automne 2014, qui a été déposé à la Chambre des communes hier.
Je suis accompagnée de Kimberley Leach, Bruce Sloan, Andrew Ferguson et Jim McKenzie, qui sont les principaux responsables des audits du rapport.
Les audits que j'aborde aujourd'hui font ressortir que le gouvernement n'a pas les réponses à plusieurs questions qui ont un impact sur l'avenir du développement durable au Canada. En 2012, nous avons examiné les engagements relatifs aux changements climatiques. À l'époque, nous avons conclu qu'il était peu probable que l'approche du gouvernement d'introduire des règlements dans un secteur à la fois réduirait assez les émissions pour atteindre la cible de Copenhague.
[Français]
Avec l'Accord de Copenhague, le Canada s'est engagé à réduire de 17 %, par rapport au niveau de 2005 ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020. L'audit que nous avons effectué cette année a montré que la situation a peu changé depuis deux ans. Nous avons constaté que les mesures mises en place par le gouvernement fédéral auront peu d'effet sur les émissions d'ici 2020.
Le gouvernement a introduit des règlements dans les secteurs du transport et de la production de l'électricité. Cependant, les règlements dans le secteur du pétrole et du gaz, où les émissions augmentent le plus vite, ne sont toujours pas en vigueur huit ans après que le gouvernement a déclaré son intention de réglementer ce secteur.
[Traduction]
Tout indique que le Canada n'atteindra pas sa cible internationale de réduction des émissions en gaz à effet de serre en 2020. Le gouvernement fédéral n'a pas de plan global qui montre comment le Canada atteindra cette cible. Les Canadiens et Canadiennes ignorent quels règlements seront élaborés quand, et quelles réductions sont attendues.
Enfin, le gouvernement fédéral n'a pas assuré la coordination qu'il aurait fallu pour que tous les niveaux de gouvernement puissent travailler ensemble pour atteindre la cible nationale d'ici 2020.
Passons maintenant à notre audit de la surveillance des sables bitumineux. Le gouvernement fédéral travaille avec la province de l'Alberta pour mettre sur pied un programme plus complet de surveillance des impacts environnementaux de l'exploitation des sables bitumineux. Notre audit a examiné le travail accompli par Environnement Canada en vertu du Plan de mise en oeuvre conjoint Canada-Alberta pour la surveillance des sables bitumineux. Nous avons constaté que, dans l'ensemble, Environnement Canada a respecté les budgets et les échéances fixés pour les projets de surveillance que nous avons examinés.
Il reste toutefois du travail à faire. L'information provenant des projets de surveillance de l'air, de l'eau et de la biodiversité doit être mieux intégrée pour comprendre les effets environnementaux à long terme de l'exploitation des sables bitumineux, y compris les effets cumulatifs. Environnement Canada doit mieux intégrer le savoir écologique traditionnel, et mieux engager les Premières Nations, les Métis et d'autres groupes. Enfin, les parties prenantes veulent savoir quel sera le rôle d'Environnement Canada dans la surveillance des sables bitumineux après mars 2015.
[Français]
Notre audit suivant a porté sur les services fournis par Environnement Canada, Transports Canada et Pêches et Océans Canada pour soutenir la navigation maritime dans l'Arctique. Nous avons constaté une amélioration de l'information sur les conditions météorologiques et l'état des glaces. Cependant, nous avons aussi relevé des lacunes et des risques émergents qui, si rien n'est fait, vont s'aggraver avec l'augmentation du trafic maritime dans l'Arctique.
Par exemple, nous avons noté des faiblesses dans les levés et les cartes de nombreux endroits de l'Arctique canadien où les risques sont élevés. Certains levés et cartes ont plus de 40 ans et moins du quart sont qualifiés de « bons » par Pêches et Océans Canada.
[Traduction]
Nous avons également constaté que la Garde côtière canadienne a de la difficulté à répondre aux demandes de l'industrie maritime qui veut des changements ou des ajouts aux aides à la navigation, comme les phares et les feux côtiers.
De plus, la Garde côtière n'a pas évalué les risques associés à la diminution de la présence de brise-glace dans l'Arctique. Je suis préoccupée, car il ne semble pas y avoir de vision d'ensemble de ce que le gouvernement fédéral compte fournir dans cette vaste région. Je parle ici de cartes modernes, d'aide à la navigation et de services de brise-glace, compte tenu de l'augmentation prévue du trafic maritime.
[Français]
Dans un autre de nos audits, nous avons examiné si l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, l'Office national de l'énergie et la Commission canadienne de sûreté nucléaire prenaient des mesures pour mettre en oeuvre la nouvelle Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012.
Nous avons constaté deux aspects inquiétants qui risquent de compromettre l'atteinte des objectifs de la loi.
Le premier est que ce sur quoi se fonde la recommandation qu'un projet fasse l'objet d'une évaluation environnementale n'est pas clair. Je crains donc que certains projets importants échappent à l'évaluation, et que les décideurs n'aient pas l'information dont ils ont besoin pour tenir compte des répercussions environnementales.
Notre deuxième préoccupation a trait à la participation du public. Un objectif de la nouvelle loi était d'augmenter la participation des Autochtones. Or de nombreux groupes, y compris les peuples autochtones, s'inquiètent de ne pas avoir la capacité de participer de manière significative. Cette difficulté peut limiter la contribution de ces groupes et diminuer la confiance du public dans les évaluations environnementales.
[Traduction]
Le dernier audit présenté dans mon rapport s'inscrit dans le contexte du suivi annuel que nous faisons de la façon dont les ministères exécutent leurs engagements en matière de développement durable. Cette année, nous avons regardé comment les ministères audités utilisent les évaluations environnementales stratégiques pour intégrer des considérations environnementales dans leurs propositions au Cabinet et au Conseil du Trésor.
Malgré des améliorations aux processus, il demeure un risque que les ministres ne reçoivent pas toute l'information sur les impacts environnementaux des programmes, plans et politiques proposés par les ministères.
[Français]
Je suis heureuse de présenter aussi notre rapport annuel sur les pétitions environnementales. Cette année, nous avons reçu 16 pétitions demandant à des ministres de l'information sur plusieurs enjeux environnementaux, y compris la gestion des pêches et les menaces pour la santé humaine et l'environnement posées par les substances toxiques.
En conclusion, comme le montrent les audits que nous avons réalisés cette année, malgré de bonnes initiatives et certains progrès, de nombreuses questions restent sans réponse. Dans bien des domaines importants que nous avons examinés, la façon dont le gouvernement entend relever les défis environnementaux importants que la croissance et le développement futur amèneront n'est pas claire.
[Traduction]
Entre autres, le gouvernement ne sait pas quel rôle Environnement Canada jouera dans la surveillance des sables bitumineux au-delà de mars 2015. Il n'a pas expliqué comment seront choisis les projets qui seront soumis à des évaluations environnementales, et je crains que certains projets importants échappent à l'évaluation.
Il n'a pas non plus défini les services qu'il mettra en oeuvre dans l'Arctique pour soutenir la navigation accrue et réduire les risques pour la sécurité et l'environnement. Enfin, il n'a pas établi de plan national, avec les provinces et les territoires, pour atteindre la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre du Canada.
Je m'attends à ce que le gouvernement ait les réponses à ces questions. Dans mon rapport, j'avance de nombreuses recommandations que les ministères ont acceptées.
J'ai hâte de voir les initiatives qui seront mises en place pour y répondre.
[Français]
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
[Traduction]
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier, madame Gelfand, ainsi que les représentants qui vous accompagnent ici aujourd'hui. Je trouve que l'analyse des lacunes que vous effectuez est très utile pour améliorer les services gouvernementaux. Si les Canadiens savaient à quel point votre bureau examine attentivement toutes ces questions, ils seraient très satisfaits du niveau élevé d'excellence qui caractérise le travail réalisé au sein du gouvernement du Canada.
J'ai aussi été très heureux de lire dans le chapitre intitulé « La surveillance environnementale des sables bitumineux » que vous aviez constaté que, dans l'ensemble, les projets de surveillance examinés avaient été mis en oeuvre par Environnement Canada selon les échéanciers et les budgets fixés. Aussi, vous dites que le ministère en est aux premières étapes de l'intégration des résultats de la surveillance visant l'air, l'eau et la biodiversité. Je dois dire que, par rapport à d'autres rapports publiés par votre bureau, j'ai trouvé ces commentaires très positifs.
J'aimerais vous poser quelques questions sur ce chapitre, en commençant par l'étendue de l'audit. À la page 20, on dit que l'utilisation qui sera faite, maintenant ou plus tard, des données de surveillance pour s'acquitter des responsabilités législatives et réglementaires fédérales ne faisait pas partie de l'étendue de l'audit. Cet énoncé semble assez éloquent. Vous n'avez pas examiné l'utilisation qui sera faite, maintenant ou plus tard, des données de surveillance; est-ce exact?
:
Merci, monsieur le président.
Je me reporte au chapitre 2, recommandation 2.50, qui concerne le Plan de mise en oeuvre conjoint Canada-Alberta, où on peut lire: « [...] en prenant dûment en considération la nature et l’étendue de la participation future du Ministère. » M. Woodworth s'est arrêté à cette question. Le ministère conviendrait donc qu'il doit déterminer en quoi consistera sa participation future.
En parallèle, le vérificateur général de l'Alberta a diffusé ses observations, hier, à propos de ce plan. Selon lui, le rapport est flou, passe sous silence des renseignements névralgiques et renferme de l'information inexacte. Il est troublé que le rapport, qui vise l'exercice clos le 31 mars 2013, ait été rendu public en juin 2014 seulement, neuf mois après la date de publication prévue, un retard qui fait perdre de sa pertinence au document, et ainsi de suite.
Le vérificateur général mentionne également que, dans votre rapport distinct — celui que vous venez de publier —, vous vous montrez plus favorable au programme de surveillance conjointe. Il fournit une citation.
Avez-vous discuté de ce programme avec le vérificateur général de l'Alberta?
:
Merci, monsieur le président. Ravie de vous voir parmi nous. Et félicitations pour votre nomination, madame la commissaire. Excellent premier rapport.
Je me reporte au chapitre 4, qui porte sur l’un de mes sujets favoris, l’équivalence. Allons directement au point 4.58. Je dois dire que j’ai été légèrement surprise de voir qu’à votre avis, l’agence s’était assurée que les conditions étaient établies pour que les processus provinciaux soient substitués aux processus fédéraux. Ça me surprend, parce qu’au point 4.61, vous dites vous-même que l’agence n’a pas défini les pratique ou les conditions qui permettraient de qualifier un processus d’une autre instance — provinciale ou autre — comme l’équivalent d’un processus fédéral.
Si j’ai bien compris votre rapport, seule la Colombie-Britannique a signé un protocole d’entente. En fait, ce débat remonte à l’époque où Sheila Copps était ministre. Une réunion à Whitehorse avait même viré à la foire d’empoigne entre deux ministres.
Je dois dire que ça m’inquiète, parce que la Cour suprême a clairement dit, dans l’affaire Oldman, que l’environnement est une compétence que partage le gouvernement fédéral. Dès qu’il est question d’incidences transfrontalières ou de conséquences sur les Premières Nations, les Métis, les Inuits ou les pêches, c’est clair: seul le fédéral a son mot à dire, et les gouvernements provinciaux ne peuvent pas prendre de décisions dans ces domaines. Les autorités provinciales l’ont clairement dit.
Vous dites également dans votre rapport qu’en matière d’évaluation et de surveillance environnementales, les Premières Nations et les Métis n’ont pas été consultés adéquatement.
Je vous donne un exemple récent: lors d’une audience sur le projet de pipeline de TransCanada, en Alberta, la nation chippewyan d’Athabasca a dû se retirer parce qu’au départ, on lui avait refusé de consulter ne serait-ce qu’un résumé du rapport d’évaluation environnementale. Les autorités voulaient rendre une décision avant même la publication du rapport, et les représentants de la nation ont eu à peine 24 heures pour éplucher un rapport extrêmement complexe.
Cela étant dit, je suis impatiente que vous m’expliquiez la conclusion à laquelle vous êtes arrivée au point 4.58.
:
Tout d'abord, je vous remercie de nous accueillir ici aujourd'hui.
Je suis ici au nom de notre sous-ministre, Michael Martin, qui n'a pas pu se joindre à nous. Comme vous l'avez mentionné, monsieur le président, je suis accompagné par des collègues, les sous-ministres adjoints de tout le ministère.
Mes propos seront axés sur les trois premiers chapitres du rapport de Ia commissaire, qui portent sur l'atténuation des changements climatiques, Ia surveillance environnementale visant les sables bitumineux et Ia navigation maritime dans l'Arctique canadien.
[Français]
J'aimerais d'abord remercier la nouvelle commissaire de son rapport, et souligner la collaboration et la participation des professionnels qui ont mené les vérifications. Le ministère leur est grandement reconnaissant.
J'aimerais aussi souligner qu'Environnement Canada a souscrit à toutes les recommandations de la commissaire.
[Traduction]
Dans son examen du travail du gouvernement en matière d'atténuation des changements climatiques, Ia commissaire a conclu qu'Environnement Canada offre aux Canadiens des renseignements sur les émissions futures de gaz à effet de serre qui sont solides et rigoureux sur le plan méthodologique. Elle a aussi tiré Ia conclusion que nos rapports et nos prévisions présentent les renseignements de façon objective et en conformité avec les lignes directrices internationales en matière d'établissement de rapports.
Environnement Canada est d'accord avec Ia recommandation de Ia commissaire consistant à renforcer le processus de planification ministériel. Les changements climatiques représentent une responsabilité partagée au Canada. Environnement Canada prend son rôle de leadership très au sérieux, et il continuera de collaborer avec les autres ministères, les autres ordres de gouvernement, les intervenants et les consommateurs en vue de relever ce défi.
Par exemple, au mois de septembre dernier, le Conseil canadien des ministres de l'environnement a également convenu de discuter des questions liées aux changements climatiques de façon continue.
Le gouvernement met actuellement en oeuvre son approche sectorielle visant a réduire les émissions. À ce jour, des mesures ont été prises à l'égard de deux des plus importantes sources d'émissions de gaz a effet de serre au Canada, soit les secteurs du transport et de l'électricité.
[Français]
En 2012, le ministère a instauré un règlement qui faisait du Canada le premier grand utilisateur de charbon à bannir la construction d'usines traditionnelles de production d'électricité au charbon. Ce règlement devrait engendrer une réduction cumulative des émissions de gaz à effet de serre qui équivaut au retrait d'environ 2,6 millions de véhicules de la route par année pour une période de 21 ans.
Dans le secteur du transport, au moyen des initiatives règlementaires du ministère, on prévoit que les véhicules légers de l'année modèle 2025 produiront environ 50 % moins d'émissions de gaz à effet de serre que les véhicules de 2008. En outre, le mois dernier, la ministre de l'Environnement a annoncé une série de nouvelles initiatives qui permettront d'améliorer le rendement du carburant des voitures et des camions, de réduire les émissions des véhicules lourds et de diminuer la teneur en souffre dans l'essence. La ministre a aussi annoncé que le gouvernement avait l'intention d'adopter des mesures réglementaires dans le but de réduire et de prévenir les émissions d'hydrurofluorurocarbones, ou HFC .
Je dois aussi souligner que plusieurs des politiques clés du ministère, telles que les règlements visant les centrales thermiques alimentées au charbon et les véhicules, produiront aussi d'importantes réductions au-delà de l'échéance de 2020.
[Traduction]
Et nous accomplissons des progrès. En 2012, les émissions de gaz à effet de serre au Canada avaient diminué de 5,1 % par rapport à celles de 2005, et ce, malgré une croissance économique de 10,6 % au cours de Ia même période. Aujourd'hui, les émissions de gaz à effet de serre par habitant au Canada se situent à leur niveau le plus bas depuis que les activités de suivi ont commencé en 1990. Alors que nous continuons d'aller de I' avant, Environnement Canada continue de travailler de concert avec les provinces et les territoires pour faire avancer ces résultats.
La commissaire a aussi reconnu que l'initiative de financement accéléré du gouvernement est exécutée efficacement. Le gouvernement du Canada a entièrement respecté son engagement en matière de financement accéléré, ayant versé Ia somme de 1,2 milliard de dollars à l'appui d'une gamme de projets liés aux changements climatiques dans plus de 60 pays en développement, y compris 680 millions de dollars aux banques multilatérales dans le but de mobiliser l'investissement du secteur privé. Tel que l'a recommandé Ia commissaire, Environnement Canada continuera de travailler avec ses partenaires à appliquer les leçons tirées de cette expérience. Le ministère a pris un engagement de transparence. II continuera de produire régulièrement des prévisions et des rapports, en plus de transmettre aux Canadiens des renseignements solides sur les émissions de gaz à effet de serre.
En ce qui concerne l'examen de Ia surveillance environnementale visant les sables bitumineux qui a été réalisé dans le rapport, Ia commissaire a conclu qu'Environnement Canada avait réussi à mettre en oeuvre ses projets de surveillance des sables bitumineux dans le respect du calendrier et du budget. Comme le savent les membres du comité, le développement responsable des ressources constitue une priorité et une responsabilité que se partagent les gouvernements fédéral et provinciaux.
[Français]
Environnement Canada a aussi accompli des progrès notables depuis le lancement du Plan de mise en œuvre conjoint Canada-Alberta pour la surveillance visant les sables bitumineux. Nous collaborons déjà avec cette province afin d'établir les rôles au-delà de 2015. De même, le ministère continue aussi de chercher des occasions d'améliorer ce programme. Cela comprend la consultation des collectivités, dont celles des Premières Nations et des Métis, au cours de la surveillance des sables bitumineux, ce que font Environnement Canada et l'Alberta depuis le lancement du plan conjoint.
Plus récemment, nous collaborons à l'élaboration d'un processus de consultation révisé qui vise à répondre aux questions soulevées par les peuples autochtones en vue d'augmenter l'influence des connaissances écologiques traditionnelles sur la surveillance, et de cerner davantage d'occasions de désigner et d'inclure efficacement des connaissances dans le cadre de la surveillance.
[Traduction]
Enfin, j'aimerais attirer votre attention sur l'examen que Ia commissaire a fait de Ia navigation maritime dans I'Arctique canadien. Un aspect de cet audit concernait Ia responsabilité d'Environnement Canada. La commissaire a reconnu notre soutien à Ia sécurité de Ia navigation maritime dans I'Arctique jusqu'à maintenant, mettant en évidence les renseignements améliorés du ministère sur les conditions météorologiques et les glaces.
En ce qui concerne les observations de Ia commissaire à propos des besoins à long terme auxquels il faut répondre pour soutenir Ia navigation maritime dans I'Arctique, les ministères collaborent activement en consultation avec les principaux intervenants du Nord canadien en vue d'élaborer une stratégie à long terme pour Ia sécurité du transport maritime dans l'Arctique.
Environnement Canada continuera de surveiller et d'évaluer les effets des changements apportés aux services des glaces dans l'Arctique, ainsi que l'a recommandé Ia commissaire. Conformément aux recommandations de Ia commissaire, le Canada prend aussi des mesures pour garantir et améliorer Ia sécurité maritime dans le Nord par l'intermédiaire de ses travaux en tant que président du Conseil de l'Arctique. II met l'accent sur Ia sécurité du transport maritime dans l'Arctique et dirige conjointement un programme visant à améliorer Ia sécurité des paquebots de croisière dans l'Arctique. Dans Ia suite des choses, le gouvernement a l'intention de poursuivre sa collaboration avec les partenaires clés du Nord canadien dans le but de promouvoir et d'améliorer Ia sécurité du transport maritime dans l'Arctique.
Voilà qui conclut ma déclaration préliminaire. Nous répondrons volontiers aux questions.
:
Monsieur le président, j'aimerais vous remercier de l'occasion qui m'est offerte ici aujourd'hui d'appuyer l'examen du comité du rapport de l'automne 2014 de la commissaire à l'environnement et au développement durable sur la mise en oeuvre de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale 2012.
[Français]
J'aimerais tout d'abord remercier la commissaire et les vérificateurs pour le travail qu'ils ont accompli dans le cadre de cette vérification.
[Traduction]
Pour une organisation dont le succès repose sur l'engagement solide envers l'amélioration continue, l'Agence canadienne d'évaluation environnementale accepte les commentaires et les recommandations décrites au chapitre 4 du rapport.
La commissaire reconnaît que la mise en oeuvre de la LCEE 2012 en était encore à ses débuts lors de la tenue de la vérification, en fait, tout juste 18 mois après sa mise oeuvre. Par conséquent, les vérificateurs se sont concentrés sur les principaux aspects de la loi qu'ils ont jugés pertinents pour cette période précise du processus de mise en oeuvre, notamment, nos processus d'évaluation environnementale et de participation et de consultation des Autochtones.
Je suis heureux de souligner que les observations générales du rapport indiquent que l'agence a mis en place les systèmes, les pratiques et les procédures pour appuyer la réalisation d'évaluations environnementales efficaces. J'apprécie particulièrement que le rapport mentionne des réalisations précises de l'Agence comme la mise en oeuvre de systèmes et de pratiques pour respecter les délais prescrits par la loi, appuyer la participation du public et réduire le chevauchement des processus d'évaluation environnementale.
Comme nous venons tout juste de célébrer le deuxième anniversaire de l'entrée en vigueur de la LCEE 2012, je suis très fier du travail remarquable réalisé par les employés de l'agence qui ont su diriger et coordonner les activités, ce qui a permis d'obtenir les résultats que nous constatons aujourd'hui.
[Français]
Je demeure confiant que nous en connaîtrons davantage au fur et à mesure que la mise en oeuvre de la loi se poursuivra.
[Traduction]
Monsieur le président, je prends très au sérieux les commentaires et les recommandations de la commissaire qui illustrent clairement le besoin d'accroître la clarté et l'accessibilité des renseignements relatifs aux processus d'évaluation environnementale engagés en vertu de la LCEE 2012 et le besoin constant de trouver de nouvelles façons de renforcer la participation et la consultation des Autochtones. Dans sa réponse au rapport, l'agence s'est justement engagée à prendre de telles mesures alors que nous nous efforçons d'améliorer notre approche de mise en oeuvre de la loi au nom de tous les Canadiens.
[Français]
Je vous remercie, monsieur le président.
Cela met fin à ma déclaration d'ouverture.
Comme il ne me reste pas beaucoup de temps, je vais vous poser trois questions en rafale. Vous pourrez prendre le temps qu'il vous faut pour répondre à chacune d'entre elles.
La première question concerne votre ébauche de règlements pour le secteur du pétrole et du gaz, qui existe depuis un an déjà. Selon le rapport de la commissaire, les consultations ont été très limitées.
Pourquoi ont-elles été si restreintes et le groupe, si limité?
Pourquoi cette ébauche n'est-elle toujours pas disponible, après un an?
Comme politiciens, nous voudrions au moins pouvoir en prendre connaissance.
Par ailleurs, à la page 19 du chapitre 1, la commissaire pose quatre questions très précises, dont celles-ci:
Quels autres règlements ou quels règlements plus stricts seront nécessaires dans les secteurs déjà réglementés et quand ces règlements devraient-ils entrer en vigueur?
Quels autres secteurs le gouvernement fédéral prévoit-il réglementer, et quand prévoit-il le faire?
Vous avez dit avoir l'intention de répondre à ces quatre questions.
Vous engagez-vous à le faire dans un délai d'un an?
Cela résume en quelque sorte mes préoccupations.
Enfin, je voudrais parler de la rainette faux-grillon de l'Ouest.
Je veux simplement savoir si vous allez appliquer le fameux décret d'urgence.
Avez-vous des nouvelles à ce sujet?
Je suis désolé de vous avoir bombardé de questions. Je vous cède maintenant la parole.
:
Monsieur le président, l'agence a un cadre de travail souple et complet pour mobiliser les groupes autochtones lors de la réalisation d'une évaluation environnementale. À partir du moment où nous recevons une description de projet d'un promoteur jusqu'à ce que la ministre fasse une déclaration de décision et même au-delà, c'est-à-dire lors de la réalisation et de la construction du projet, nous nous réunissons avec les groupes autochtones. Dans chacune des régions, des coordonnateurs de l'État se rendent dans les communautés pour rencontrer les groupes autochtones, leurs représentants et leurs anciens. Ils discutent avec eux de la description du projet, recueillent leurs réactions sur le point de vue du groupe quant aux types de répercussions possibles du projet sur leurs droits ou leurs intérêts, sur le genre de mesures d'atténuation qui peuvent contribuer à contrer ces répercussions ou à tenir compte de leurs intérêts, le cas échéant, et vont même jusqu'à parler de conditions potentielles dans le cas où le projet serait autorisé.
Nous collaborons donc avec les groupes autochtones tout au long du processus. Nous faisons même appel à des experts d'autres ministères qui nous accompagnent dans la communauté pour aider à rehausser la compréhension, la communication et la capacité des Premières Nations à saisir la teneur du projet et ses répercussions possibles. Ainsi, les lignes directrices relatives à l'étude d'impact environnemental qui sont délivrées au promoteur tiennent compte des préoccupations des groupes autochtones. L'énoncé des incidences environnementales soumis par le promoteur et le rapport préparé par l'agence, qui est aussi rendu public, reflètent donc la participation et les intérêts des groupes autochtones. Par la suite, d'autres consultations sont menées auprès du public et des groupes autochtones.
Nous estimons que, grâce à la nouvelle loi et au financement accordé par le gouvernement dans le cadre du Programme d'aide financière aux participants, nous arrivons à mobiliser très efficacement les groupes autochtones lors de la réalisation des évaluations environnementales.
Parmi ses recommandations, la commissaire a indiqué que l'agence devait établir une approche structurée ou systématique visant la participation des groupes autochtones aux discussions sur les questions de politique actuelle ou future concernant la mise en oeuvre de la loi. Nous avons accepté cette recommandation. Je dis cela parce que, comme vous vous en souvenez peut-être, cet audit a commencé il y a 18 mois, après l'adoption de la loi. Au cours de ces premiers 18 mois et de ceux qui ont suivi, l'agence a travaillé très activement à modifier ses processus opérationnels afin de pouvoir répondre aux exigences relatives à la consultation, respecter les délais prévus par la loi, etc.
Maintenant que la loi est un peu mieux établie, nous nous attendons à ce que des secteurs de politiques surgissent. Nous voudrons en discuter avec le public, avec d'autres intervenants et bien sûr avec les groupes autochtones. Nous chercherons des occasions d'établir avec eux un dialogue constructif qui tiendra compte de leurs besoins de manière à les inciter à participer au processus, tout en respectant les dispositions de la loi relatives aux délais prévus.