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La 27e séance du Comité permanent de l'environnement et du développement durable est ouverte.
Aujourd'hui, nos témoins comparaissent par vidéoconférence, et je commence par remercier nos spécialistes de la TI qui rendent ce genre de chose possible. Je remercie aussi notre greffière qui met ainsi en pratique les valeurs de notre comité de l'environnement en utilisant la vidéoconférence pour éviter beaucoup de voyages. Je pense que nous établissons ici un merveilleux précédent.
Cela dit, passons aux témoins. Nous accueillons aujourd'hui Lewis Staats et Doug Starr, de Renewable Energy Management, de Burlington, en Ontario. Nous entendrons aussi Peter Hargreave, de Ontario Waste Management Association, et Emmie Leung, directrice générale et fondatrice de Emterra Group.
Je pense que tous les trois sont dans la même ville, ce qui nous permet de réduire les coûts et d'être efficients.
Nous allons commencer avec les représentants de Renewable Energy Management. Je ne sais pas qui de Lewis Staats ou Doug Starr sera le porte-parole.
C'est monsieur Staats.
Nous allons donner 10 minutes à chacun des témoins pour sa déclaration liminaire, après quoi nous ouvrirons une période de questions.
Monsieur Staats, vous avez la parole pour 10 minutes.
Je m'appelle Lewis Staats et je suis président de Renewable Energy Management. Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant le comité.
Permettez-moi de vous donner d'abord un aperçu de notre société.
Renewable Energy Management est une société de développement de projets. Nous contrôlons la licence canadienne et la licence américaine de Entech Renewable Energy Solutions, qui est un processus de gazéification à basse température.
Entech-REM est un projet en participation de nos deux entreprises, REM et Entech. Entech-REM est l'entité légale qui s'occupe d'un projet proposé actuellement à Port Hope, en Ontario, et elle s'occupera aussi d'autres projets de transformation de déchets en énergie sur les territoires du Canada et des États-Unis pour lesquels nous détenons la licence.
Comme société de développement de projets, REM a établi et établira des partenariats avec d'autres organisations ou entreprises qui ont une expérience industrielle de la transformation des déchets en énergie, comme société IAC, pour concevoir, approvisionner et construire l'usine que nous nous proposons d'installer dans la région de Port Hope-Wesleyville.
Nous allons aussi collaborer étroitement avec des fournisseurs d'équipements afin d'obtenir les meilleures technologies possible dès le départ pour transformer les déchets qui seront acheminés dans notre usine. Nous allons collaborer avec ces fournisseurs d'équipements pour nous procurer les systèmes de chaudière, de turbine à vapeur et de contrôle de la qualité de l'air qui sont des éléments-clés de l'usine de transformation de déchets en énergie que nous nous proposons de construire à Port Hope. REM répond aussi à l'appel du gouvernement de l'Ontario concernant des technologies thermiques et de gazéification pour résoudre les problèmes croissants que connaît la province en matière de déchets et de protection de l'environnement.
Permettez-moi de mentionner que je suis également président de Grand River Green Power, qui est une société à 100 % sous propriété autochtone, basée sur le territoire de la bande Six Nations of Grand River, dans le sud de l'Ontario. Grand River Green Power a été créée en 2005 dans le but d'investir dans des sociétés d'énergie verte, en commençant par l'énergie éolienne et l'énergie solaire.
Grand River Green Power a effectué des études détaillées des vents sur les terres que nous contrôlons dans la communauté autochtone de Six Nations et, comme les régimes éoliens étaient marginaux, au mieux, nous avons étendu nos centres d'intérêt. Nous avons un petit détour et avons effectué d'autres investissements puis, en 2012, nous sommes revenus et avons décidé avec notre équipe de gestions de recentrer Grand River Green Power et d'étendre notre domaine d'investissement afin d'y inclure d'autres axes verticaux d'énergie verte, dans le but d'investir en Ontario, ce qui a débouché sur notre présentation à Renewable Energy Management.
Grand River Green Power a entrepris un examen poussé de Renewable Energy Management et de la technologie d’Entech, notamment en allant sur place à Port Hope pour obtenir des informations de première main sur un projet qui était déjà en cours de réalisation quand nous envisagions de faire un investissement dans REM. À l'automne de 2012, Grand River Green Power a pris la décision d'investir. Avec cet investissement, nous sommes devenus le deuxième actionnaire de Renewable Energy Management. Je suis devenu président de REM en mars 2013 et je dirige nos efforts depuis lors.
Permettez-moi de vous dire quelques mots d'Entech. Son siège social se trouve à Perth, en Australie occidentale. Elle est présente depuis plus de 20 ans dans le secteur de la transformation de déchets en énergie, et elle est spécialisée dans le processus de gazéification à basse température. En grande mesure comme REM, Entech est une société qui conçoit, dresse les plans et fait construire des installations basées sur son processus de gazéification à basse température, également en collaboration avec des sociétés IAC locales et d'autres fournisseurs partout où ses installations sont construites.
Le système d’Entech est un système modulaire qui permet à chaque usine de transformer efficacement les déchets en fonction du volume et de la teneur en énergie de ses produits de charge. Il n'y a aucun risque de « mise à l'échelle » avec des modules supplémentaires dans une usine comme celle que nous proposons. Entech a des années d'expérience dans la transformation de nombreux flux de déchets grâce à son processus de gazéification à basse température.
En ce qui concerne le projet même de Port Hope, nous avons envoyé toute une délégation de cette ville, avec notre personnel, visiter deux usines d’Entech en Pologne, tout en continuant les travaux nécessaires pour arriver au démarrage de l'usine de transformation de Port Hope.
La dernière chose que je voudrais mentionner dans cette déclaration liminaire concerne nos relations avec le ministère de l'Environnement de l'Ontario. Le projet que nous proposons répond aux exigences du ministère pour ce qui est de son processus d'examen environnemental des projets de gestion de déchets, selon le règlement 101/07 de l'Ontario. Conestoga-Rovers and Associates ont été nommés par Renewable Energy Management pour être leurs consultants environnementaux chargés d'effectuer de nombreuses études ainsi que le travail nécessaire pour répondre aux exigences rigoureuses du ministère de l'Environnement.
REM a mené de larges consultations au cours des quatre dernières années à mesure que le projet proposé de Port Hope évoluait. Les parties consultées ont été des parties prenantes clés telles que la municipalité de Port Hope, le comté de Northumberland, des collectivités autochtones de la région, des établissements académiques, la communauté d'affaires locale et le grand public, avec trois sessions portes ouvertes durant cette période.
Entech-REM a adressé son rapport d'examen environnemental au ministère de l'Environnement de l'Ontario fin septembre 2013. Par suite de cette présentation, REM, en collaboration avec Conestoga-Rovers and Associates, procède actuellement à une évaluation des risques pour la santé humaine et pour l'environnement dans le but d'appuyer son rapport d'examen environnemental et d'assurer la pleine conformité avec les exigences réglementaires du ministère de l'Environnement. Ce dernier rapport détaillé est en cours de préparation et sera terminé à la fin de cette année.
Quand il sera achevé, le projet Entech-REM entrera dans la deuxième et dernière étape du processus d'approbation du ministère de l'Environnement de l'Ontario, qui est un processus d'approbation de conformité environnementale. Il s'agit de la dernière étape qui est axée sur la conception réelle et l'exploitation de l'usine que nous avons l'intention de construire à Port Hope.
C'est seulement une fois que nous aurons obtenu l'approbation définitive du ministère de l'Environnement sur les étapes que je viens d'exposer que nous envisagerons de commencer à construire l'usine proposée de transformation de déchets en énergie à Wesleyville Road, Port Hope, Ontario.
Merci.
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Merci beaucoup. Merci de me donner l'occasion de témoigner aujourd'hui.
La Ontario Waste Management Association est une association à but non lucratif du secteur de la gestion des déchets. Nous représentons plus de 300 sociétés des secteurs privé et public qui gèrent environ 85 % des déchets de l'Ontario.
Nos membres ont des intérêts variés et effectuent des investissements dans des secteurs tels que la collecte et le recyclage des déchets, l'aménagement de dépotoirs, des stations de transfert, des installations de recyclage, des installations de transformation des déchets en énergie, des installations de produits biologiques, et des installations de recyclage et d'élimination des déchets dangereux.
Le thème de vos audiences est très vaste et nous pourrions y consacrer plusieurs jours. J'ai donc décidé de me concentrer sur trois domaines dans lesquels le gouvernement fédéral devrait jouer un rôle plus actif. Il s'agit de la collecte de données, de l'établissement de normes environnementales, et de programmes d'assurance de la concurrence et de la responsabilité élargie des producteurs.
Je précise que je m'exprime uniquement dans le contexte de l'Ontario. La situation est légèrement différente d'une province à l'autre, même s'il y a évidemment beaucoup de points communs.
Permettez-moi d'établir d'abord le contexte des problèmes actuels et des possibilités offertes par la gestion des déchets. Ce secteur connaît actuellement un changement monumental. Dans le passé, les déchets n'étaient considérés que comme des produits à éliminer. Ce n'est certainement plus le cas aujourd'hui. Les déchets recueillis sont valorisés comme source de matières premières et d'énergie pouvant être réintroduite dans l'économie après une collecte et une transformation adéquates. Autrement dit, les matières recyclées sont en fait des denrées: aluminium, acier, papier, etc.
Des organisations dépensent des millions de dollars pour acheter ces denrées, mais l'innovation et le progrès technologique ne peuvent pas tout faire. Bien qu'on ait obtenu certains succès dans l'exploitation de la valeur des déchets de l'Ontario, notamment des déchets résidentiels, le taux de recyclage global ou le taux de récupération est resté relativement stable à moins de 25 % depuis deux décennies. De ce fait, la grande majorité de nos déchets reste destinée à l'élimination, et nous exportons environ 3 millions de tonnes de déchets commerciaux industriels vers des établissements d'élimination américains. Cela représente environ le tiers des besoins d'élimination annuels de l'Ontario. C'est aussi une perte énorme de ressources et de possibilités économiques.
Ce n'est pas seulement la valeur des matériaux ou de l'énergie issue des déchets qui est perdue, mais aussi les possibilités d'affaires associées à l'utilisation de ressources récupérées pour fabriquer de nouveaux produits pouvant être vendus. Les activités de réutilisation sont en grande mesure entravées par la grande différence qui existe entre le coût d'élimination et le coût de réutilisation des déchets, sans compter les problèmes reliés à la capacité et à la facilité d'utilisation.
Comme le secteur de la gestion des déchets est essentiellement tributaire de la réglementation, il faudra une intervention stratégique du gouvernement pour exploiter la valeur des déchets comme ressource. Cela exige l'utilisation des outils économiques et l'ouverture de marchés compétitifs, conjuguées à des normes environnementales et à de la supervision.
Un rapport de la semaine dernière du Conference Board du Canada confirme ce que nous savons depuis longtemps: la réutilisation des déchets offre une importante occasion de rentabilité économique nette. Selon une estimation prudente du Conference Board du Canada, porter le taux de réutilisation des déchets de l'Ontario à 60 % déboucherait sur près de 13 000 nouveaux emplois nets dans la province et une hausse de 1,5 milliard de dollars du PIB.
De nombreux pays adoptent des stratégies pour tirer parti de la réutilisation des déchets comme moteur économique, et ils nous laissent dans la poussière. Il y a plus d'un an, nous avons publié un rapport intitulé « Rethink Waste » dans lequel nous formulions des recommandations pour mieux exploiter les bienfaits économiques de la gestion des ressources en Ontario. Plusieurs de ces recommandations s'appliquent au gouvernement fédéral.
Prenons d'abord le besoin de données solides. À l'heure actuelle, Statistique Canada est la seule source d'information de niveau global sur la circulation des déchets en Ontario et dans l'ensemble du pays. J'ai déjà fait référence à certains de ses chiffres dans ma déclaration. Bien que cela nous donne une idée générale relativement satisfaisante, il y manque de vastes pans de données, ainsi que les détails qui permettraient aux entreprises et aux décideurs publics de prendre de meilleures décisions. Il s'agit là d'un domaine dans lequel le gouvernement fédéral devrait agir avec les gouvernements provinciaux et l'industrie de la gestion des déchets pour améliorer la situation.
Nous recommandons aussi constamment l'adoption de normes environnementales pour le secteur de la gestion des déchets. À l'heure actuelle, les entreprises qui respectent les règles en termes de qualité et de diligence raisonnable sont souvent pénalisées par celles qui se moquent de la manière dont leurs procédés affectent l'environnement et la santé humaine.
Sans un dispositif commun de normes environnementales, il est difficile, voire impossible, aux sociétés de recyclage et de réutilisation qui ont investi dans une technologie et des processus sains de faire concurrence sur le marché puisque les sociétés non conformes peuvent vendre leur production à moindre coût, pour des marges plus élevées. Ces normes sont donc nécessaires pour stimuler la concurrence et l'innovation dans le secteur de la réutilisation des déchets en assurant des règles du jeu communes à toutes les usines de transformation.
Si l'on en veut la preuve, il suffit de voir ce qui a résulté de la politique de la Clôture verte en Chine, en vertu de laquelle des règlements rigoureux sont appliqués à l'importation de déchets contaminés. Bien que cette politique ait entraîné la disparition de certaines sociétés de recyclage, au moins temporairement, elle a ouvert des portes économiques à celles qui avaient investi dans de l'équipement et du personnel de tri, ainsi que dans d'autres caractéristiques, pour produire des matériaux de grande qualité.
En outre, un mécanisme de reddition de comptes est nécessaire pour rehausser la transparence des flux de matériaux entre le point de collecte et le point d'élimination final. Beaucoup de préoccupations ont certainement été formulées au sujet des exportations de matières telles que des produits électroniques, du plastique et d'autres types de déchets.
Étant donné l'absence de leadership politique, la OWMA a pris l'initiative de financer un processus, sous l'égide de l'Association canadienne de normalisation, pour formuler un guide général du recyclage. Notre espoir est que ce guide sera utilisé par les acheteurs de services, dont les gouvernements, ou qu'il sera adopté par le gouvernement comme condition de licence.
J'aimerais finalement aborder la responsabilité élargie du producteur et les marchés compétitifs. La REP est une approche de la politique économique dans laquelle les fabricants de produits et d'emballages assument la responsabilité d'une gestion adéquate de ces matières en fin de vie. C'est un concept qui a été endossé par le gouvernement fédéral et par le CCME.
L'application de la REP a considérablement augmenté durant les cinq dernières années et l'on s'attend à ce qu'elle continue d'augmenter dans toute la province. En vertu de cette approche, dans la plupart des juridictions des gérants de matières désignées s'associent dans une seule agence collective de gérance. Ces monopoles permettent aux entreprises de gérer des programmes en commun, de fixer des droits de recyclage, et d’externaliser ces droits directement chez le consommateur. À bien des égards, ces droits écologiques sont en fait une forme de taxation privée.
En Ontario, le ministre de l'Environnement et tous les partis politiques ont dit que ces agences représentaient une sorte de cartel. Prenons l'exemple des déchets électroniques. L'Association du recyclage de produits électroniques exploite des programmes en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, au Manitoba, au Québec, en Nouvelle-Écosse, dans l'île du Prince-Édouard et, indirectement, en Ontario. Dans ces provinces, elle est autorisée à faire payer directement au consommateur 115 millions de dollars de droits annuellement, sans aucune supervision gouvernementale ni reddition de comptes.
Considérant la prise en considération d'autres matières, comme des pneus et des contenants à boissons, ainsi que l'entrée en vigueur de nouveaux programmes, l'impact sur le consommateur croît de manière exponentielle. Le consommateur n'a pas le choix, il doit payer ces droits. Il est incroyable que le Bureau de la concurrence ne se soit pas encore penché sur ce qui est essentiellement la perception d'une taxe sous prétexte de protection environnementale.
En Europe, les bureaux de la concurrence ont commencé à réagir. En Allemagne et en Autriche, ils ont récemment pris des mesures de libéralisation du marché et d'élimination des monopoles de producteurs qui faussent les deux marchés de la consommation et de l'industrie du recyclage.
Selon une communication du bureau fédéral allemand des cartels, les coûts pour le consommateur ont chuté de plus de 50 % depuis l'élimination de ces monopoles.
Au Canada, le Bureau de la concurrence devrait prendre des mesures dans ce domaine. Ces questions ont été portées à son attention, mais il n'a encore pris aucune mesure sérieuse à ce sujet. Nous avons l'occasion d'éviter les écueils qu'a connus l'Europe dans ce domaine du point de vue de la concurrence, à condition que le bureau décide d'agir sérieusement.
Merci beaucoup.
Je m'appelle Emmie Leung et je suis directrice générale et fondatrice de Emterra Group.
Voici quelques informations à mon sujet. Je suis née en Chine et j'ai été élevée à Hong Kong. J'ai obtenu mon diplôme de l'université du Manitoba. Je suis arrivée au Canada seule et sans famille en 1972, et j'aime beaucoup vivre au Canada, surtout au Manitoba. La province a choisi un slogan qui lui va vraiment bien: « province accueillante ». Je suis heureuse de pouvoir dire aujourd'hui merci aux Canadiens. Je suis devenue citoyenne du Canada il y a de nombreuses années, et je suis très heureuse et très fière d'être canadienne.
Parlons maintenant de mon entreprise. En 1976, quand j'ai obtenu mon diplôme, je n'ai pas pu trouver de travail. Comme n'importe quelle jeune diplômée ayant de hautes aspirations, j'ai fini par me dire que, si aucune entreprise ne voulait me recruter, j'allais créer la mienne, et c'est ce que j'ai fait. À l'époque, cependant, comme je n'étais qu'une pauvre étudiante, je me suis demandé si je devrais me mettre à vendre de la limonade ou ouvrir une baraque à hot dogs. Toutefois, alors que je cherchais du travail, j'ai constaté qu'il avait beaucoup de produits disponibles dans les rues et dans les arrière-cours, comme des vieux cartons et des vieux journaux. Or, je venais d'un pays où ces produits étaient considérés comme des ressources. Une petite lumière s'est alors allumée dans mon cerveau: je devais me lancer dans le recyclage. À l'époque, le recyclage n'avait certainement rien de glorieux. On s'est mis à m'appeler la femme des poubelles.
Je suis donc allée à Vancouver pour lancer mon affaire en 1976. Après l'avoir créée, j'ai commencé à récupérer des journaux. J'étais une équipe d'une seule personne et je connais donc très bien le secteur. Aujourd'hui, notre entreprise fait un chiffre d'affaires de 100 millions de dollars par an et emploie environ 1 000 personnes. Je suis donc très fière d'être ici pour vous raconter ce succès.
Notre succès provient à 100 % de la réutilisation des déchets pour en extraire de la valeur. Permettez-moi de vous donner une brève introduction à ce secteur d'activité et de vous dire comment il peut aider le Canada ainsi que son économie. Plus tard, je vous donnerai quelques exemples notables de ce que j'ai accompli, avec quelques données et des recommandations.
Notre société voit les choses différemment. Qu'est-ce qui nous intéresse? C'est ce que vous rejetez, ce pour quoi vous n'avez plus de place. Donc, nous transformons ces rejets en produits vendables, et aussi en énergie verte.
Nous avons 17 installations au Canada: 8 en Colombie-Britannique, 7 en Ontario, 1 au Manitoba, et 1 en Saskatchewan. Nous avons traité un demi-million de tonnes de produits recyclables et nous fournissons nos services à près de 10 % des Canadiens chaque jour. Nous avons quatre opérations. Il y a tout d'abord Emterra Environnemental [inaudible]… comme entreprise intégrée qui fait la collecte de produits recyclables et de déchets solides, ainsi que la transformation de déchets en produits commercialisables.
La division suivante de notre société est Canadian Liquids Processors Limited, qui est une société tout à fait particulière. Elle transforme les déchets liquides en éthanol. Nous avons aussi Emterra Tire Recycling, qui transforme des vieux pneus en joints en caoutchouc et en fibre. Finalement, vous allez rire, nous avons aussi un dépotoir. Tout ce que nous ne pouvons pas recycler, j'ai le plaisir de l'envoyer au dépotoir.
Comme je l'ai dit, chacune de nos sociétés est intégrée. Nous allons voir le client pour prendre ses produits recyclables et les transformer en produits finis que nous pouvons ensuite vendre. Notre but est de travailler avec notre partenaire pour atteindre ses objectifs de réutilisation et de réduction des déchets de la manière la plus efficace et la plus efficiente possible.
Pendant ces 38 années, nous avons eu beaucoup d'accomplissements différents, bien sûr. Comme je l'ai dit, j'ai lancé l'entreprise en 1976. En 1982, j'ai lancé la première opération en Colombie-Britannique. En 1995, j'ai débuté en Ontario puis, en 2003, au Manitoba. L'an dernier, nous avons étendu notre champ d'action à la Saskatchewan.
En 2003, nous avons lancé la plus grande flotte de camions au gaz en climat froid, en climat extrême. Nous avons 58 camions au GNC qui sont sur la route chaque jour pour faire la collecte de déchets et de produits à recycler dans la ville de Winnipeg. Nous venons de passer une commande pour 20 camions supplémentaires ainsi que pour une station supplémentaire de GNC.
À la fin de cette année, nous aurons trois stations-service de GNC en fonctionnement. Cette année, nous avons créé une entreprise appelée Green by Nature EPR, qui fournit des services à Multi-Material BC. La société a été choisie pour traiter tous les produits recyclables de toute la Colombie-Britannique.
Comme je l'ai dit, notre société est très intégrée dans toute la chaîne de valeur. Il y a en bas de la pyramide les déchets et, tout en haut, un produit qui donne 2 000 $ de revenus, c'est-à-dire les boîtes en aluminium, alors que nous obtenons de 600 $ à 700 $ la tonne pour certains produits de plastique. Bien sûr, j'entends beaucoup de gens dire que les plastiques mélangés sont un problème. Je ne vous dirai pas que c'est faux. Il y a cependant beaucoup d'idées fausses à ce sujet, et nous comprenons qu'il y a 58 conteneurs [inaudible] qui créent beaucoup de problèmes, mais je vais maintenant lancer une innovation dont je vais vous parler.
Nous venons de parler un peu de Emterra Tire. Dans toutes les sociétés, y compris la société de recyclage des liquides, on recycle 100 % des déchets. Il n'y a aucune émission. Il n'y a aucune pollution. Voilà ce qui caractérise l'industrie. Je crois que chacun de vos décideurs est prêt à nous accueillir à bras ouverts; en tout cas, je l'espère et j'y compte bien.
En ce qui concerne le traitement des déchets liquides, nous prenons tout ce que vous pouvez mettre dans votre bouche, et même encore plus, pour l'emporter vers l'usine primaire de traitement des déchets liquides, et cela peut comprendre aussi bien des produits périmés que des produits en surproduction, et c'est pour une entreprise de destruction confidentielle. Après la destruction, beaucoup de gens remettraient simplement les produits dans le dépotoir, mais ce n'est pas notre cas. Nous recyclons tout. Les liquides vont dans un processus de fermentation et en éthanol. Nous empaquetons tous les produits d'emballage, tout comme les bouteilles et les cartons, puis les vendons comme denrées. Encore une fois, 98 % des produits qui nous arrivent sont recyclés.
Comme je viens de le mentionner, l'éthanol est incorporé au diesel pour produire du biodiesel. Actuellement, nous fabriquons aussi un nouveau produit, du lave-glace, à partir de déchets liquides. C'est merveilleux, c'est un produit du berceau à la tombe.
L'innovation est très importante dans notre secteur parce que les choses changent tous les jours. Autrefois, nous faisions le tri à la main. Maintenant, c'est un tri mécanique et optique, ce qui est plus efficient. J'aimerais partager avec vous quelques informations sur nos coûts dans la région de Halton. C'est seulement 0,78 $ la tonne pour les boîtes bleues. C'est pour celles qui sont intégrées, pas les autres, parce qu'on n'a pas employé le système le plus innovateur.
J'aimerais vous donner nos recommandations. Comme vous l'avez dit, c'est la partie la plus importante. Nous dépensons beaucoup d'argent pour innover et j'aimerais vous communiquer nos recommandations.
Notre société emploie 1 000 personnes. J'ai lu la même chose que Peter, en ce qui concerne le Conference Board, où l'on parle de 4,88 équivalents à temps plein si l'on recycle un millier de tonnes de produits recyclables. À l'heure actuelle, selon nos informations, nous ne recyclons que 11 % de nos 6 millions de tonnes de déchets en Ontario. Si les entreprises commerciales suivaient le secteur résidentiel et recyclaient 38 % de leurs déchets, cela pourrait entraîner la création de 12 000 emplois. À l'échelle nationale, vous pouvez facilement imaginer ce que ça pourrait faire. Évidemment, ces emplois auraient aussi un effet démultiplicateur en termes de développement économique.
La chose que je vous encourage à faire et que je vous recommande concerne la R-D. Je ne suis pas ici pour demander de l'argent. Par contre, et c'est important, je pense que vous devriez créer une agence qui offrirait un guichet unique afin de ne pas être obligé de remplir une tonne de formulaires pour savoir où nous pouvons nous adresser pour obtenir de l'aide.
Ma prochaine recommandation…
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous nos témoins. C'est vraiment encourageant d'entendre des témoignages de cette nature car, bien souvent, quand des gens de notre système gouvernemental viennent nous parler d'efforts environnementaux, c'est toujours l'apocalypse. Chacun d'entre vous nous a raconté une histoire pleine d'espoir et d'optimisme, et je vous en remercie.
Je regrette, madame Leung, que vous ne soyez pas à Ottawa. J'aurais bien aimé vous rencontrer et vous serrer la main, car vous êtes vraiment le prototype d'une immigrante qui a réussi. Je vous félicite pour l'entreprise que vous avez bâtie.
J'aimerais demander à chacun d'entre vous si vous avez reçu une aide quelconque d'un organisme du gouvernement fédéral qui s'appelle Technologies du développement durable du Canada et, si tel est le cas, quelles ont été vos relations avec cet organisme.
Je peux peut-être commencer avec vous, madame Leung, puisque vous parliez à la fin de recherche et de développement. Avez-vous eu des relations quelconques avec Technologies du développement durable du Canada?