:
Merci beaucoup, monsieur le président, membres du comité.
[Français]
Le nouveau ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement a été mis sur pied à une époque de changements rapides en matière de pouvoirs économiques et politiques sur la scène mondiale. Les intérêts canadiens sont véritablement mondiaux et notre gouvernement s'emploie à les défendre de manière active et soutenue sur les continents.
Je suis disposé à répondre à vos questions aujourd'hui. Mais avant, j'aimerais toutefois mettre en évidence quelques-uns des défis auxquels nous faisons face et la manière dont nous entendons les relever.
[Traduction]
L'un des défis les plus urgents est évidemment celui que nous pose la violence terrible qui sévit en Syrie. La population canadienne a fait preuve d'une grande générosité pour aider les personnes ayant le plus grand besoin, et nous essayons avec d'autres pays de trouver une solution politique à ce conflit. Je reste en contact étroit avec nos alliés à ce sujet et je suis heureux du progrès récemment obtenu, même s'il est minime, en amenant les deux parties à la table de négociation dans le cadre du processus de Genève II. La recherche d'une solution politique et, plus important encore, l'effort humanitaire continueront d'être un souci primordial pour notre ministère.
À côté de la Syrie, nous constatons aussi un certain progrès dans le conflit israélo-palestinien. J'ai été en contact étroit avec mes homologues israélien et palestinien, ainsi qu'avec le secrétaire d'État des États-Unis, John Kerry. J'ai également eu des contacts ces derniers jours avec Martin Indyk, son ambassadeur et représentant spécial pour les négociations.
Le Canada a été généreux dans son appui à la création d'un État palestinien. Nous souhaitons voir apparaître un État palestinien sûr et prospère, en paix avec son voisin juif. Nous avons annoncé il y a quelques mois un don de 5 millions de dollars pour appuyer l'expansion économique en Cisjordanie. Cela faisait suite à une initiative lancée par John Kerry avec 100 millions de dollars d'investissement à court terme dans l'économie de la Cisjordanie. Lors de mes discussions avec mon collègue Tony Blair, le représentant du Quartet, ce dernier m'a clairement indiqué que les contributions du Canada sont très appréciées et que la voix du Canada dans la région reste respectée et forte.
Ailleurs dans la région, l'Iran vient d'élire un nouveau président, Hassan Rouhani. Nous avons pris note du changement de ton dans ses interventions, notamment en ce qui concerne les ambitions nucléaires de l'Iran. Tous ceux d'entre nous que le régime iranien désespère depuis longtemps veulent croire que l'Iran est sincèrement déterminé à mettre en oeuvre des changements positifs à l'intérieur et dans ses relations étrangères, mais il est clair que de belles paroles, un sourire et une offensive de charme ne sauraient remplacer l'action concrète. Le Canada est déterminé à mettre en lumière la transgression des droits humains en Iran et à lui rappeler ses obligations internationales.
[Français]
Nous dénonçons les abus parce que c'est une valeur canadienne de le faire. C'est pourquoi nous dénonçons également le mariage forcé des jeunes filles. Chaque année, 9,5 millions de jeunes filles, dont certaines n'ont que 8 ou 9 ans, sont forcées de se marier. Le mariage forcé est ni plus ni moins une forme de violence contre les femmes.
[Traduction]
Le mariage forcé et précoce est une pratique détestable et indéfendable, et c'est pourquoi le Canada a présenté devant l'Assemblée générale des Nations Unies la toute première résolution indépendante sur le mariage des enfants, le mariage en bas âge et le mariage forcé. C'est une initiative dont tous les Canadiens peuvent s'enorgueillir.
Certains voudront peut-être ranimer de vieux débats qui ont divisé notre pays dans le passé, mais ce sujet ne s'y prête pas, car ce n'est pas un sujet politique, c'est une question de droits humains. Notre gouvernement tient à ce que la voix du Canada soit entendue en exprimant à ce sujet un message parfaitement clair, sans aucune ambiguïté et libre de tout relativisme moral, en faveur du droit des femmes et des jeunes filles à la liberté religieuse, ce pour quoi le premier ministre a créé avec fierté le Bureau de la liberté religieuse, l'an dernier, et en faveur de la décriminalisation de l'homosexualité à l'étranger. Il ne s'agit pas là de valeurs des conservateurs, des sociaux-démocrates ou des libéraux, ni de valeurs d'une province ou d'une autre, mais bien de valeurs canadiennes qui constituent l'essence même de ce que nous sommes.
J'ai mentionné au début la rationalisation de notre ministère, qui avance à une époque de changements rapides dans le monde. Le Canada se doit plus que jamais de déployer ses ressources judicieusement dans l'intérêt commun. J'ai la conviction que le nouveau ministère nous permettra d'adopter une approche plus intégrée et plus efficace pour la promotion des valeurs et des intérêts du Canada. Nous devons être prêts à endosser le changement et à saisir les occasions d'amélioration qui se présentent à nous.
Tous les Canadiens ont un rôle à jouer, tout comme nos parlementaires. Vous aurez l'occasion d'apporter une contribution précieuse à cet effort national, à ce combat mondial.
Cela étant, je tiens à vous remercier tous, quel que soit votre parti, de votre contribution aux travaux du comité. J'ai hâte d'entendre vos commentaires et de répondre à vos questions.
:
Monsieur le président, c'est un plaisir pour moi d'être ici aujourd'hui pour discuter avec les membres du comité des crédits proposés dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (B).
Avant de commencer, j'aimerais parler de la récente dévastation survenue aux Philippines et dans certaines régions du Vietnam après le passage du typhon Haiyan, dont nous avons tous été témoins avec surprise et tristesse. Comme vous, je suis bouleversé par l'ampleur des dommages et par tant de pertes humaines tragiques. Nos pensées et nos prières accompagnent toutes les personnes touchées par la crise.
Cette récente tragédie ne peut que nous rappeler de manière importante que notre aide internationale est l'expression concrète des valeurs canadiennes les plus nobles et des Canadiens eux-mêmes. Le Canada est un voisin compatissant et nous sommes prêts et disposés à faire davantage pour aider les personnes touchées à se relever de la crise.
[Traduction]
Cette tragédie sert aussi à mettre en relief l'importance des changements que nous réalisons au ministère pour assurer plus de cohérence dans nos activités de développement, d'affaires étrangères et de commerce sous un même toit. Le projet de loi adopté plus tôt cette année a entériné dans le droit canadien l'engagement du pays envers la réduction de la pauvreté et l'assistance humanitaire.
[Français]
Toutefois, j'aimerais d'abord parler de quelques-uns de nos principaux postes qu'on retrouve dans le budget supplémentaire.
Un financement de 100 millions de dollars est sollicité afin de permettre la création permanente d'un mécanisme de décaissement rapide pour intervenir sur la scène internationale en cas d'importantes catastrophes naturelles, de crises humanitaires et de conflits. Un tel mécanisme conférera au Canada la capacité d'intervenir promptement et efficacement lors de crises internationales, comme celle dont nous venons d'être témoins aux Philippines et au Vietnam.
Le ministère cherche en outre à obtenir un financement supplémentaire de 90 millions de dollars pour de l'aide humanitaire en réponse à la crise qui sévit en Syrie. Ce soutien du Canada sera utilisé par des organismes humanitaires chevronnés afin d'offrir une aide humanitaire vitale. Ce financement prend appui sur le montant de plus de 200 millions de dollars que le Canada s'est engagé à fournir pour faire face à cette crise.
Le Canada continue de surveiller de près la situation en Syrie.
[Traduction]
Le nouveau ministère intégré est mieux placé que jamais pour assurer l'efficacité de l'aide humanitaire internationale du Canada et des activités de développement, en garantissant aussi que nos contributions concordent avec nos valeurs et nos priorités. Outre l'impact immédiat de l'aide humanitaire du Canada, notre action à long terme en matière de développement économique améliore la vie de pauvres dans le monde entier. Nous le faisons en veillant à ce que notre aide soit focalisée, efficace et responsable.
Comme vous le savez déjà, le Canada a joué un rôle de chef de file en ce qui concerne les problèmes de santé auxquels sont confrontés les femmes, les nouveau-nés et les enfants dans les pays les plus pauvres. Le Canada a été et reste à l'avant-garde des efforts internationaux pour accroître la redevabilité dans les programmes destinés à la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants. Le Canada est prêt à faire encore plus dans ce domaine et s'acquittera de tous les engagements qu'il a pris dans le cadre de l'initiative de Muskoka de 2010.
[Français]
L'éducation est essentielle pour atteindre de nombreux autres objectifs de développement. Les filles éduquées se marient plus tard et ont moins d'enfants. Elles sont également plus enclines à participer au marché du travail, ce qui se traduit par d'énormes avantages pour leur famille et leur collectivité.
Grâce à l'appui du Canada et d'autres pays donateurs, le Partenariat mondial pour l'éducation a contribué à inscrire 19 millions d'enfants de plus dans les écoles, il a appuyé la construction de plus de 30 000 salles de classe et il a formé plus de 337 000 professeurs.
[Traduction]
La santé et l'éducation, qui sont au demeurant des domaines cruciaux, ne sont qu'une partie de l'équation. Nous appuyons la création de l'environnement habilitant qui aidera les petites et moyennes entreprises du monde en développement à devenir plus solides et plus compétitives par le truchement d'un gouvernement fonctionnant mieux, d’une réduction des obstacles bureaucratiques et d'un accès accru aux marchés.
[Français]
Le Mozambique est un exemple fort éloquent de la façon dont le secteur privé peut contribuer à trouver des solutions originales aux défis du développement. Nous appuyons une initiative visant à renforcer les chaînes d'approvisionnement en vaccins grâce à l'utilisation des camions frigorifiques de Coca-Cola. Si les produits de Coca-Cola peuvent se retrouver aux quatre coins du monde, pourquoi les médicaments ne le pourraient-ils pas également?
Le ministère appuie également un fonds d'investissement de 15 ans qui mise sur un investissement de capitaux propres allant jusqu'à 400 millions de dollars pour aider quelque 250 petites et moyennes entreprises prometteuses à croître. Ce programme créera au moins 15 000 nouveaux emplois dans les pays en développement et il est géré par la Mennonite Economic Development Associates et par Sarona Asset Management.
Pour conclure, je dirai que notre gouvernement est résolu à réduire la pauvreté et les difficultés dans les pays en développement. Par l'entremise de notre aide humanitaire, nous intervenons dans le cas de crises et obtenons des résultats réels en sauvant des vies et en allégeant les souffrances.
Au sein du ministère nouvellement fusionné, nous nous assurons que le volet développement joue un rôle plus important que jamais et nous veillons à atteindre nos objectifs en matière de politique étrangère, dont la sécurité et la prospérité économique partout dans le monde.
Je suis fier du travail que font nos agents de développement, et je veux plus particulièrement les féliciter pour leur travail dans la crise causée récemment par le typhon Haiyan. J'aimerais prendre quelques minutes sur l'horaire du comité pour remercier les citoyens canadiens, de même que les ONG et les entreprises canadiennes, d'avoir répondu avec autant d'abnégation à cet appel à l'aide.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant vous. Je suis prêt à répondre à vos questions.
[Traduction]
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président, membres du comité. Je suis très heureuse de pouvoir m'adresser au comité pour la première fois en ma qualité de ministre d'État aux Affaires étrangères chargée en particulier des questions consulaires. Ces derniers mois ont été très occupés et m'ont permis de vivre une expérience fascinante en contribuant à la promotion des valeurs et intérêts du Canada dans le monde, et je suis fière d'appuyer le travail de mes collègues John Baird, Christian Paradis et Ed Fast.
Il y a déjà bien longtemps que je m'intéresse aux relations internationales du Canada et que j'y contribue, et je représente une circonscription où l'agriculture et les mines sont des activités économiques importantes et à partir de laquelle nous fournissons nos produits aux marchés étrangers. La production de la Saskatchewan, qui n'est pas seulement la potasse, est intégrée à l'économie mondiale.
J'aimerais dire d'abord quelques mots de l'aide consulaire dispensée par le ministère. L'une des priorités de notre gouvernement est de renforcer les services aux Canadiens, dont les services consulaires. Les Canadiens voyagent aujourd'hui plus que jamais, par des moyens et dans des pays qui changent constamment. Cela s'est traduit par une augmentation de la complexité des dossiers consulaires. Selon les estimations, 2,8 millions de Canadiens habitent à l'étranger.
En 2011, les Canadiens ont effectué près de 60 millions de visites à l'étranger, chiffre qui augmente chaque année. Bien que la plupart de ces visites se font sans incident, nous sommes là pour aider nos concitoyens en cas de problème. Les services consulaires du Canada fonctionnent 24 heures sur 24 grâce à un réseau de plus de 260 bureaux répartis dans plus de 150 pays. En outre, le service d'aide et d'intervention d'urgence ouvert en permanence ici même, à Ottawa, répond chaque jour à un grand nombre d'appels téléphoniques et de courriels de Canadiens.
L'an dernier, environ 235 800 de nos dossiers concernaient des services de routine comme le remplacement de passeports volés ou perdus, des demandes de citoyenneté et des conseils de voyage. Il y a eu cependant aussi 6 000 cas graves concernant des choses telles que des arrestations, de la détention, des décès, des agressions, de la détresse familiale ou des catastrophes naturelles. Certains des cas les plus complexes concernaient des enfants, notamment pour des affaires d'enlèvement ou de bien-être. Dans toutes ces situations, nous devons travailler avec des autorités étrangères, et parfois dans le cadre d'accords internationaux, ce qui ajoute d'autres couches de complexité à nos services consulaires.
Les Canadiens doivent comprendre que, lorsqu'ils sont dans un pays étranger, les lois de ce pays s'appliquent à eux et nos services consulaires ne peuvent tout simplement pas les soustraire aux dispositions légales locales. Voilà pourquoi nous fournissons des outils destinés à aider les voyageurs à en savoir le plus possible sur leurs destinations et à prendre de bonnes décisions avant de quitter le Canada. Le site Web voyage.gc.ca contient des informations sur tous les pays ainsi que de nombreuses ressources utiles pour les voyageurs. Ma collègue, Diane Ablonczy, l'ex-ministre d'État chargée des Affaires consulaires, a déployé beaucoup d'efforts pour en faire une meilleure source d'information.
Le site a été agrandi et amélioré pour rehausser les services en ligne et en assurer l'accessibilité. Son contenu est régulièrement mis à jour et est alimenté par 11 autres ministères et agences, ainsi que par les médias sociaux. Je suis fière qu'il ait reçu le mois dernier le prix d'Excellence dans la prestation de services publics externes de la Conférence et exposition sur la technologie dans l'administration gouvernementale. Je rencontre les participants de l'industrie des voyages, comme les compagnies aériennes, les voyagistes, les associations de tourisme, pour recueillir leurs contributions et leurs conseils sur la manière de mieux servir les Canadiens à l'étranger. Ces participants sont utiles et apprécient les améliorations que nous avons apportées.
Outre mon rôle consulaire, j'ai contribué à promouvoir et à défendre les intérêts généraux du Canada sur la scène mondiale. J'ai représenté le Canada au Forum stratégique de Bled, en Slovénie; j'ai fait en Croatie la promotion de liens plus étroits entre le Canada et l'Europe dans le domaine de l'énergie; et j'ai célébré le 20e anniversaire des relations diplomatiques entre nos deux pays.
J'ai eu le plaisir de promouvoir des relations plus étroites avec l'Europe lorsque nous avons renforcé nos liens par le truchement de l'accord commercial entre le Canada et l'Europe. Cet accord sera une source de prospérité et de croissance pour les Canadiens dans un grand nombre de secteurs de chaque région du pays.
En Indonésie, j'ai assisté à une réunion des ministres des petites et moyennes entreprises de l'APEC ainsi qu’au forum Les femmes et l'économie.
J'ai aussi eu l'occasion de mettre en relief l'appui du Canada à l'avancement des femmes lors de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York. Nous avons défendu les objectifs du Canada concernant le désarmement nucléaire, la lutte contre l'extrémisme violent, ainsi que le programme post-2015 de développement international de l'ONU.
Finalement, j'ai eu le plaisir d'appuyer le ministre du Commerce international. En consultant des représentants d'entreprises du secteur de l'extraction, notre gouvernement est déterminé à aider ce secteur à réussir dans l'économie mondiale. Nous savons parfaitement que cela aura des retombées positives dans chaque région du pays.
Je suis ravie d'avoir l'occasion d'aider à assurer que le Canada fournit des services consulaires de première classe et à jouer mon rôle pour faire avancer les valeurs et intérêts du Canada à l'échelle internationale.
Merci beaucoup.
:
Je vous remercie de la question.
Lorsque le typhon Haiyan a frappé les Philippines, un premier montant de 5 millions de dollars a été annoncé par le gouvernement. Deux jours plus tard, il a annoncé un fonds d'aide jumelé destiné aux victimes du typhon. Hier, le a annoncé une somme de 15 millions de dollars, qui est jumelée au fonds d'aide des Canadiens. L'aide canadienne représente 20 millions de dollars provenant du gouvernement et 19,6 millions de dollars provenant des Canadiens, ce qui totalise presque 40 millions de dollars.
[Traduction]
Permettez-moi maintenant d'indiquer la répartition des 20 millions de dollars engagés par le gouvernement. Il y a 12 millions qui ont été attribués: Programme alimentaire mondial des Nations Unies, 4 millions; Fonds des enfants des Nations Unies, 3 millions; Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 2 millions; Organisation internationale pour les migrations, 2 millions; Organisation mondiale de la santé, 800 000 $; et Bureau de la coordination des affaires humanitaires, des Nations unies, 200 000 $.
Il y a ensuite des organisations canadiennes qui recevront en tout 8 millions de dollars, répartis de la manière suivante: CARE Canada, 1 million; Médecins sans frontières Canada, 1 million; Oxfam Canada, 1,5 million; Plan Canada, 1,5 million; Aide à l'enfance-Canada, 1 million; et Vision mondiale Canada, 2 millions.
Les sommes ont été attribuées en tenant compte de la capacité des organisations et de leur accès aux collectivités. Ces organisations sont déjà à l'oeuvre sur le terrain.
[Français]
En ce qui a trait à la francophonie, je me suis rendu au Sénégal la semaine dernière. Deux volets ont été abordés. Le Sommet de la Francophonie de Dakar aura lieu en 2014 et on y discutera d'une stratégie économique. Le Canada est très enthousiaste à cet égard. Le développement et l'implication du secteur privé afin de générer des revenus pour briser le cycle de la pauvreté sont des thèmes qui seront abordés lors de ce sommet.
On a signé deux accords très importants avec le Sénégal. Tout d'abord, la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, qui découle du sommet du G8 ayant eu lieu à Camp David. C'est la première fois qu'une telle initiative est lancée en Afrique. On sait que 10 pays d'Afrique y ont adhéré, mais la grande première a eu lieu au Sénégal, lors de la signature. On a aussi signé le Cadre de responsabilité mutuelle en matière de coopération au développement entre le Canada et le Sénégal, qui découle de la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement, dont le cinquième principe parle de responsabilité mutuelle. C'est la première fois que le Canada signe un cadre de responsabilité mutuelle avec un pays membre en matière d'aide au développement.
Cela promet beaucoup, tant du côté de la Francophonie que de l'implication de l'Afrique francophone et autre, pour les principes de gouvernance et de développement avec le sommet de Dakar. Pas plus tard que la semaine dernière, il y a eu un exemple concret de succès avec le Sénégal.
Merci beaucoup.
:
La question des mariages précoces et forcés n'est pas exclusivement une question de droits des femmes, c'est une question de droits de la personne. C'est de plus en plus une question de développement. Je pense que c'est une chose qui existe depuis de nombreux siècles, mais sur laquelle on ne s’est jamais vraiment penché jusqu'à présent.
Depuis deux ans, j'en ai fait une préoccupation personnelle. Il existe en Europe une excellente organisation appelée Girls Not Brides, basée au Royaume-Uni. Elle est présidée par la princesse Mabel des Pays-Bas. Il y a aussi un groupe d'aînés, comprenant Mary Robinson et Desmond Tutu, qui s'intéresse au problème.
Chaque semaine, des dizaines de milliers de jeunes filles se voient imposer un mariage précoce et sont dans l'impossibilité de poursuivre leurs études. Par ricochet, leurs enfants ne feront jamais d'études non plus, ce qui engendre un cycle de dépendance. Ces jeunes filles ne seront jamais capables d'atteindre leur plein potentiel, ce qui crée un défi énorme pour le développement économique de leur pays.
Nous collaborons avec d'autres pays pour lancer un dialogue international. Nous consacrons certaines ressources à ce sujet. J'en ai parlé à la réunion du Commonwealth de 2011, à Perth, et on m’a plus ou moins laissé entendre que c'était une question délicate pour certains pays et qu'on apprécierait que le Canada n'insiste pas tant à ce sujet. Toutefois, si un pays comme le Canada ne soulève pas le problème, qui le fera? Nous avons tenté d'amener d'autres personnes à faire preuve de leadership. Le ministre des Affaires étrangères du Ghana a commencé à travailler avec nous, ainsi que le ministre du Développement des Pays-Bas et le nouveau ministre des Affaires étrangères de l'Italie. Il y a même certaines choses qui sont faites dans les Émirats arabes unis par l'une des sheikas.
Il s'agit là d'une question que nous souhaitons porter sur la scène internationale. Nous avons eu la première résolution indépendante à ce sujet aux Nations Unies. Nous ne verrons jamais l'Afrique ou l'Asie du Sud atteindre leur plein potentiel si nous ne nous attaquons pas sérieusement à ce grave problème. Nous commençons à le placer parmi les grandes causes internationales. Nous y consacrons certaines ressources financières, comme des subventions et des contributions, et nous sommes prêts à faire encore plus à cet égard et à encourager d'autres pays à se joindre à nous.
Cette question rappelle aussi celle du viol utilisé comme arme de guerre, au sujet de laquelle le Canada est intervenu avec le Royaume-Uni et a consacré certaines ressources financières.
Il y a aussi l'initiative de la santé maternelle, qui a été pilotée par le premier ministre, en particulier avec l'initiative de redevabilité sur laquelle lui-même et le président de la Tanzanie ont pris certaines mesures. Ce ne sont pas là des problèmes de femmes, ce sont des problèmes de droits de la personne. C'est l'expression des valeurs canadiennes, des valeurs que nous souhaitons défendre.
Je peux vous dire que, lorsque la ministre Yelich a été nommée ministre d'État aux Affaires étrangères, j'ai dit lors d'une de nos premières discussions que nous n'allions pas compartimenter ce genre de problèmes comme étant des problèmes propres aux femmes. Ce sont des priorités fondamentales du Canada. Ce ne sont pas simplement des questions de droits de la personne, mais aussi des questions de développement économique car, si ces jeunes femmes ne peuvent atteindre leur plein potentiel, comment pouvons-nous espérer que l'Éthiopie, le Soudan ou l'Inde réalisent jamais leur plein potentiel économique?
:
Merci, monsieur le président et membres du comité.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de vous parler aujourd'hui du projet de loi . Comme vous le savez, la Convention d'Oslo interdit l'utilisation des armes à sous-munitions. Le Canada a été l'un des premiers pays à signer cette convention, en 2008. La convention interdit également la mise au point, la production, l'acquisition, le stockage, la conservation et le transfert de ces armes.
[Traduction]
Permettez-moi de dire d'emblée de manière parfaitement claire et sans équivoque: le gouvernement du Canada est absolument déterminé à débarrasser le monde des armes à sous-munitions. Le projet de loi est un pas important sur cette voie, mais ce n'est que le début de notre travail. Étendre les éléments pertinents de la convention d'Oslo dans notre droit national nous permettra de nous joindre à la liste croissante des pays qui partagent le même objectif. Il vaut la peine de consacrer quelques minutes à expliquer de quoi il s'agit exactement, pour que chacun comprenne bien ce que nous voulons faire.
Par définition, les armes à sous-munitions sont destinées à disperser de nombreuses petites sous-munitions ou petites bombes sur un vaste secteur à partir d'un seul conteneur. J'en ai quelques exemples. Ce sont évidemment des répliques, mais je peux les faire circuler dans la salle pour votre information. Le problème est que, lorsque ces bombes sont larguées au-dessus d'un territoire, elles n'explosent pas toutes, ce qui signifie qu'elles deviennent problématiques après la fin des hostilités.
J'en ai quelques exemples ici. Je demande à mon personnel de les distribuer aux membres du comité afin que vous compreniez ce dont on parle.
L'incorporation des éléments pertinents de la convention d'Oslo à notre droit national nous permettra de nous joindre à un nombre croissant de pays. Il vaut la peine de consacrer quelques minutes à expliquer de quoi il s'agit exactement, pour que chacun comprenne bien ce que nous voulons faire. J'ai apporté quelques répliques avec moi, que l'on est en train de vous distribuer.
Les petites bombes non explosées constituent une menace permanente pour les civils longtemps après la fin des opérations militaires où elles ont été employées. Il est difficile de les retrouver et il est dangereux de les désamorcer. Le nombre de victimes supplémentaires de ces armes est extrêmement élevé, ce qui est tragique.
J'invite les membres du comité à examiner attentivement ces images et ces répliques. Pour un enfant, il y a très peu de différence entre ces petites bombes rondes et un ballon de cours d'école. L'enfant voit ce qui ressemble à un ruban inoffensif ou à un conteneur qu’il pourra utiliser pour rassembler des cailloux ou pour jouer au gré de son imagination.
[Français]
Toute personne qui a rencontré des victimes de bombes à sous-munitions ou qui a entendu parler de leur histoire tragique ne peut rester insensible à leur sort. Je suis certain que bon nombre d'entre vous autour de cette table avez eu l'occasion de constater la gravité de leur situation au cours de vos visites à l'étranger.
Mes propres expériences à ce sujet m'ont touché profondément. Par exemple, le mois dernier, je suis allé au Laos pour répondre à l'appel d'aide internationale lancé par ce pays. Le pays doit démanteler un nombre stupéfiant de 80 millions de bombes miniatures non explosées qui ont été larguées pendant la guerre du Vietnam. Cette guerre a pris fin il y a quatre décennies, mais elle continue d'entraîner des conséquences mortelles. Sans notre aide, il y aurait encore des suites mortelles. Les mots ne suffisent pas pour décrire l'ampleur des coûts humains engendrés par les bombes à sous-munitions.
[Traduction]
Des armes à sous-munitions comme celles-ci ont été utilisées dans près de deux douzaines de conflits armés depuis la Deuxième Guerre mondiale. Hélas, elles le sont encore aujourd'hui et vous voyez sur cette carte l'inventaire des stocks dans le monde.
L'an dernier, près de 90 % des victimes d'armes à sous-munitions ont été des personnes tuées ou blessées dans le conflit syrien. Malgré cela, on perçoit des signes encourageants d'un mouvement mondial pour en arrêter la production, l'utilisation et le transfert.
La convention d'Oslo, négociée en 2008, reflète les préoccupations très répandues à l'égard de l'impact de ces armes et fournit un cadre pour y mettre fin. Le Canada a été l'un des 108 pays fiers de la signer à Oslo.
En adoptant le projet de loi dont vous êtes saisis, vous permettrez au Canada de ratifier légalement la convention et d'en devenir un État partie. Je pense que notre position est très claire au sujet de la réalité de ces armes, et j'espère pouvoir dire que nous sommes tous déterminés à vivre dans un monde où les armes seront choses du passé.
Examinons maintenant comment y parvenir, sur le plan pratique. Le fait est que tous les États ne sont pas prêts à ratifier la convention d'Oslo comme nous voulons le faire. Ainsi, le Laos, où je suis allé, est l'un des pays qui ne sont pas prêts à le faire alors qu'il a été l'un des premiers à signer la convention sur les mines terrestres.
On trouve parmi ces parties les États-Unis, notre allié le plus proche et le pays avec lequel nous avons la relation de défense et de sécurité la plus étroite que peuvent avoir deux pays sur cette terre. Cette coopération revêt une importance cruciale pour notre sécurité nationale. Dans notre monde d'incertitude, renoncer à des générations de partenariat exceptionnel et privilégié nuirait à la sécurité des Canadiens sur notre propre continent, et affaiblirait notre aptitude à contribuer à la paix et à la sécurité internationales.
On a beaucoup parlé de l'article 21 de la convention, qui permet aux forces armées des États parties de mener des opérations ou de participer à des échanges avec les forces armées d'États qui ne sont pas parties à la convention.
Ne pas avoir cette possibilité aurait miné l'aptitude du Canada d’oeuvrer au sein de coalitions et de maintenir ses relations au sein des alliances. Le Canada et plusieurs de ses proches alliés n'auraient pas pu signer la convention. Par exemple, le Royaume-Uni et l'Australie ont adopté des mesures similaires dans leurs propres lois pour des raisons similaires.
Évidemment, je préférerais que cet article 21 ne soit pas nécessaire, et il ne le sera peut-être plus un jour. Je préférerais vivre dans un monde dans lequel tous nos alliés ont signé et ratifié cette convention, mais nous ne sommes pas encore rendus là.
La collaboration de défense exceptionnelle du Canada avec les États-Unis revêt de nombreuses formes: échange d'informations, soutien logistique, exercices interarmées et opérations multinationales, pour ne donner que quelques exemples. Il ne fait aucun doute que c'est absolument crucial pour répondre à nos besoins généraux de défense.
Cette coopération étroite pourrait amener les membres de nos forces armées à se trouver dans une situation où ils seraient assujettis aux dispositions du projet de loi pendant qu'ils font le travail pour lequel ils sont formés et que nous leur avons demandé de faire. Par exemple, du fait de sa portée, le projet de loi pourrait s'appliquer à des situations où des membres des forces armées canadiennes devraient faire appel à un soutien aérien pour repousser une attaque, ou à un avion de ravitaillement, ou simplement à faire de la planification militaire ou échanger des renseignements.
Veuillez noter qu'il s'agit ici d'un projet de loi de droit pénal. Et c'est un projet de loi de droit pénal dont la portée est particulièrement ambitieuse. Sans ces exceptions, qui sont autorisées par la convention elle-même — et je tiens à le souligner, elles sont autorisées par la convention elle-même —, nos soldats pourraient être tenus criminellement responsables d'avoir fait le travail difficile et souvent incroyablement dangereux pour lequel ils se sont portés volontaires.
Nous ne voulons pas cela, et je suis sûr que vous ne le voulez pas non plus. Donc, dans l'intérêt de nos soldats, je pense que cette approche soigneusement équilibrée que nous avons choisie recueillera l'assentiment de tout le monde.
Permettez-moi de rappeler clairement que le projet de loi consacre les interdictions qui sont énoncées dans la convention, ainsi que les exceptions permises qui sont énoncées à l'article 21, rien de plus, rien de moins.
Je tiens aussi à souligner ceci: aucun soldat canadien n'emploiera jamais d'armes à sous-munitions. Je répète: aucun soldat canadien n'emploiera jamais d'armes à sous-munitions. Cela sera confirmé par une directive du chef d'état-major de la Défense qui sera publiée dès que ce projet de loi aura été adopté.
Examinons maintenant la réalité de notre relation de défense avec les États-Unis afin de voir dans quelle mesure ces exclusions pourraient s'appliquer en pratique.
Il y a plus de 67 000 membres actifs des forces régulières du Canada, et plus de 28 000 réservistes. Chaque jour, des centaines de ces membres profitent de notre amitié avec les États-Unis pour participer à de l'entraînement, à des échanges ou à des détachements dans les forces armées américaines. Ces détachements rehaussent la sécurité de tous les Canadiens. Dans ce contexte, il serait extrêmement rare qu'un membre des Forces armées canadiennes puisse être directement impliqué dans l'utilisation d'armes à sous-munitions par les forces armées américaines.
À l'heure actuelle, par exemple, moins de cinq Canadiens occupent des postes de commandement dans des opérations multilatérales, moins de cinq membres des Forces canadiennes. Cette diapositive vous donnera une idée de ce dont nous parlons maintenant: le petit personnage canadien en rouge est en réalité disproportionnellement grand, mais nous ne pouvions pas le dessiner plus petit.
Comme vous pouvez le voir, les principales infractions énoncées dans le projet de loi ne concerneraient qu'un nombre tout à fait minuscule de militaires et d'opérations, mais le projet de loi mentionne aussi les notions d’aider, d'encourager, de conseiller ou d'autres formes de participation indirecte. Ce sont ces interprétations qui pourraient éventuellement faire tomber beaucoup plus de militaires sous le coup de sanctions si nous ne les protégeons pas.
Je suis fier de pouvoir dire que le Canada n'a jamais produit d'armes à sous-munitions et que nous n'en avons jamais utilisé dans des opérations que nous avons dirigé.
Je peux dire aussi que, même si nous ne sommes pas encore État partie à la convention, le ministère de la Défense nationale a déjà entamé le processus de destruction des armes à sous-munitions que nous avions encore en stock.
Il s'agit de munitions qui ont été acquises il y a très, très longtemps, dans les années 1970. Étant donné que ce sont les plus vieilles, ce sont sans doute celles qui devraient nous préoccuper le plus. Évidemment, le taux de non-explosion de ces petites bombes serait encore plus élevé que celui de celles qu'on fabrique aujourd'hui. Ces munitions ont été retirées du service il y a plusieurs années. Elles sont entreposées en sécurité et seront détruites sous supervision canadienne dès que possible.
Donc, comme armes de guerre, les armes à sous-munitions du Canada sont chose du passé. Ce sont des actions comme celle-là qui réduiront réellement l'impact horrible des armes à sous-munitions.
Nos actions ne se limitent d'ailleurs pas à ce projet de loi. Lors de ma visite au Laos, j'ai annoncé un don supplémentaire de 1 million de dollars pour aider ce pays à faire face aux séquelles horribles d'une vieille guerre perdue depuis longtemps.
Pour remettre les choses dans leur contexte, sachez qu'il y a aujourd'hui au Laos 80 millions de ces petites bombes et mines terrestres qui n'ont pas explosé: 80 millions! Et le Laos est un très petit pays. Les horreurs que subissent les gens qui recherchent ces armes pour en récupérer le métal afin de le vendre et de gagner quelques sous, ou les enfants qui jouent… Il y a au quartier général du Cope une maquette d'une maison typique où beaucoup de lampes et d'autres articles ont été fabriqués avec du métal provenant de ces armes, certaines ayant explosé et d'autres, non. Quand on pense que ces armes ont été utilisées durant notre vie, c'est horrible.
Depuis 2006, le Canada a fourni plus de 200 millions de dollars à l'échelle mondiale pour participer à l'élimination de ces séquelles mortelles de conflits armés, mais nous pouvons et devons faire plus. Voilà pourquoi j'ai décidé d'affecter jusqu'à 10 millions de dollars de crédits supplémentaires à ces efforts pendant les 18 prochains mois.
Le grand avantage de cette mesure n'est pas seulement que nous débarrassons des territoires de ces armes mais que, lorsque les terrains sont nettoyés, les gens peuvent y travailler en toute sécurité pour la production agricole. Tout le monde a donc tout à gagner dans ce processus.
Le Canada continuera sa fière tradition de prestation d'un appui aux efforts de déminage, d'aide aux victimes et de programmes de sensibilisation au risque. Nous fournirons également des contributions pour appuyer des campagnes de sensibilisation et d'information à l'intention des acteurs autres que les États pour appuyer la convention d'Oslo. Le Canada continuera aussi ses activités de promotion de la convention et de ses objectifs au niveau diplomatique.
Nous nous assurerons que nous nous ferons entendre sur cette question, mais il nous faut absolument être État partie à la convention pour être crédible, et c'est précisément l'objet de ce projet de loi qui est la bonne chose à faire et la bonne manière de le faire. J'invite donc le comité à collaborer avec nous. Ne laissons pas nos différences nous empêcher d'avancer vers ces objectifs importants.
J'aimerais aussi ajouter ceci: j'ai accueilli la possibilité de parler à plusieurs députés et aux portes-parole de l'opposition officielle et du Parti libéral. Je crois pouvoir en conclure que nous partageons tous le désir de résoudre ce problème. Vous tiendrez vos audiences, durant lesquelles vous en apprendrez davantage. Comme toujours, je suis prêt à écouter de tous les membres du comité et de vos avis sur ces questions.
Je vais conclure en disant clairement deux choses. Premièrement, nous prenons cette question extrêmement au sérieux. Deuxièmement, j'ai pris le temps, comme plusieurs d'entre vous l'avaient demandé, de participer à un débat approfondi avec des membres des Forces canadiennes pour déterminer ce qui est absolument nécessaire pour l'exemption prévue à l'article 21. Je sais que vous accueillerez d'autres témoins et je lirai donc avec grand intérêt votre rapport sur cette question.
Je répondrai maintenant avec grand plaisir à vos questions.
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Puis-je vous demander de définir « partie à l'utilisation »?
Je vais vous parler d'un général qui a acquis beaucoup d'expérience comme commandant numéro deux d'une unité de 60 000 soldats. Si ces armes sont utilisées dans un conflit, même s'il n'en recommande pas l'utilisation et ne les utilise pas lui-même, il reste qu'il est numéro deux dans cette unité. Si nos officiers supérieurs ne peuvent pas atteindre ce niveau de leadership et acquérir cette expérience pratique de première main, je pense que cela nuira à l'atteinte du niveau d'excellence remarquable que possèdent actuellement nos officiers supérieurs.
Permettez-moi d'ajouter une chose: ces armes ne sont pas utilisées exclusivement dans des conflits. Si les États-Unis, par exemple, devaient… Si nous devions suivre votre exemple — et, dans un monde parfait, ce serait extraordinaire de pouvoir le faire —, devrions-nous dire aux États-Unis: « Nous n’autoriserons pas de survol du Canada si vous avez ce genre d'armes en votre possession. » Devrions-nous faire des inspections, devrions-nous avoir des exigences, devrions-nous refuser de ravitailler les appareils pouvant contenir ce genre de choses qui pourraient ou non être utilisées à l'avenir?
En ce qui concerne le Canada, est-ce 100 %? Non. Mais c'est 99,99999 %, indéfini. Si vous revoyez la situation cinq ans après l'adoption du projet de loi, je serai renversé si vous voyez un seul exemple où cela aura été utilisé.
Le chef d'état-major de la défense produira une directive très claire. Je serais très heureux de la faire déposer devant votre comité. Cela dit, j'ai analysé la situation très rigoureusement. J'ai exercé une fonction de critique très robuste avec nos avocats et nos officiers supérieurs pour m'assurer que cette exception, telle qu'elle est envisagée précisément dans la convention, sera utilisée aussi minimalement que possible.
Rien ne me ferait plus plaisir que de voir notre futur gouvernement canadien revenir devant votre comité pour dire que nous avons négocié l'exclusion de l'article 21 de cette convention et que nous pouvons exclure la disposition correspondante de notre propre loi, mais il ne faudrait surtout pas que le mieux soit l'ennemi du bien.
Quand j'étais au Laos, j'ai félicité avec fierté Lloyd Axworthy pour le leadership dont il a fait preuve au sujet du traité d'Ottawa visant à interdire les mines terrestres. On m'a dit cependant que, durant ces discussions, si nous avions été prêts à faire une exception pour la zone démilitarisée de Corée, les États-Unis auraient peut-être pu signer. Malheureusement, la recherche de la perfection a empêché d'amener les États-Unis dans notre camp.
Vous savez, tous les jours je dois essayer de faire avancer le ballon le plus possible. Si nous devions attendre d'avoir atteint la perfection dans chaque dossier d'intérêt public, nous ne ferions pas grand-chose.
Je suis toujours prêt à écouter les critiques mais, après ce témoignage, j'espère que vous prendrez aussi le temps d'écouter les autres membres des Forces canadiennes qui viendront vous parler de leurs besoins.