Depuis plus de 12 ans, je suis très fier de travailler au cabinet de relations publiques NATIONAL, dont le siège social est situé à Montréal. C'est à titre de président de NATIONAL que je suis présent aujourd'hui, accompagné de ma collègue Mme Chantal Benoit, directrice de la pratique Relations consommateurs, à notre bureau de Montréal, et gestionnaire du mandat que nous avions avec l'organisme UNIS.
Permettez-moi de dire quelques mots à propos de notre firme et de notre profession, avant que Chantal ne présente les grandes lignes de notre mandat avec l'organisme UNIS.
Aujourd'hui, NATIONAL regroupe neuf bureaux au Canada, répartis d'un océan à l'autre. Notre quête de l'excellence et le souci d'aider nos clients à réussir nous guident dans l'exécution de chaque mandat. Chacun de nos 300 professionnels incarne nos valeurs de qualité, d'engagement, d'innovation, de collaboration, d'intégrité, de responsabilité et de respect.
Bon an, mal an, plus de 1 000 organisations canadiennes confient un mandat à notre firme. Ce sont toutes sortes d'organisations, allant des PME aux très grandes entreprises, en passant par des organismes à but non lucratif, des ordres professionnels, des sociétés publiques et des regroupements. Ce sont des mandats des plus simples jusqu'aux plus exigeants, venant des plus petites organisations aux plus grandes.
Notre sphère d'activités est très large et témoigne de notre capacité à remplir les mandats les plus complexes: acceptabilité sociale, affaires publiques, communications commerciales, communications financières, communications numériques, relations avec les parties prenantes, relations avec les consommateurs, relations avec les médias et j'en passe.
En choisissant de faire alliance avec NATIONAL et de s'entourer de professionnels aguerris et impliqués dans la société ainsi que dans nos communautés, nos clients, comme l'organisme UNIS, font confiance à un partenaire sûr. Ils font appel à nous pour notre expertise et pour notre engagement.
Le mandat avec l'organisme UNIS n'est pas différent du travail réalisé par nos équipes pour nos autres clients. Dans un monde où les façons de communiquer se multiplient et où la croissance du flot d'information est exponentielle, nous les aidons à mieux faire connaître leurs projets ainsi que leur organisation et à établir un dialogue avec leur public cible.
Nos clients font aussi appel à nous, comme ce fut le cas pour l'organisme UNIS, pour notre ingéniosité, notre efficacité et notre capacité de déploiement rapide quand le volume de travail est important et que les délais sont serrés.
Si l'organisme UNIS nous a approchés pour les accompagner, c'est parce que nous avons l'expérience et les compétences pour réaliser ce genre de mandat exigeant. C'est une employée d'UNIS qui a approché pour la première fois une collègue de notre bureau de Toronto par LinkedIn, le 15 mai. Elle a sollicité une rencontre pour expliquer le projet et démarrer les discussions afin que nous puissions préparer une offre de services, ce qui a pris plusieurs jours à cause de la complexité et de l'ampleur du projet.
Le Conseil des ministres a donné son aval au programme le 22 mai, et nous avons commencé à travailler sur le mandat le 25 mai. À aucun moment, directement ou indirectement, nous n'étions impliqués dans la négociation du contrat entre l'organisme UNIS et le gouvernement fédéral. Par ailleurs, nous n'avons jamais été en contact avec des élus ou des fonctionnaires afin de faciliter l'obtention de ce contrat. À aucun moment nous n'avons fait de lobbying pour le compte de l'organisme UNIS.
Ma collègue Chantal Benoit vous précisera maintenant le mandat qui nous a été confié par l'organisme UNIS.
:
Merci, monsieur Daraiche.
Bonjour, monsieur le président, madame la greffière, mesdames et messieurs les parlementaires.
[Traduction]
Le mandat de National auprès de l'organisme UNIS portait sur les communications. Notre mandat n’était pas de gérer le programme de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant au Québec ni d’agir comme l'intermédiaire d'UNIS auprès du gouvernement fédéral.
Notre rôle était d'aider UNIS à gérer ses communications afin de faire connaître le programme de bourses aux organismes à but non lucratif, aux étudiants et aux autres parties prenantes au Québec et dans les communautés francophones hors Québec. L’objectif était d’aider le plus grand nombre possible d’organismes à but non lucratif et d’étudiants à traverser la pandémie de COVID-19 pendant l’été.
[Français]
Pour aider le plus de gens possible et pour assurer que les étudiants et les organismes sans but lucratif, ou OSBL s'inscrivent, il fallait d'abord qu'ils soient au courant du programme. C'était notre travail de faire connaître le programme de Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant aux publics concernés. Notre mandat comprenait également la préparation de contenu en français, une veille médiatique sur le programme et la rédaction de contenu pour les réseaux sociaux.
Dès nos premières discussions, il était très clair qu'il s'agissait d'un très grand projet, très ambitieux et, surtout, avec un échéancier très serré d'à peine un mois. Notre travail sur ce mandat a débuté le 25 mai et a pris fin le 3 juillet 2020, lors du transfert du programme par l'organisme UNIS au gouvernement fédéral.
[Traduction]
Notre mandat était d'épauler UNIS pour ses communications, de faire connaître le programme.
[Français]
Je vous remercie de votre attention.
M. Daraiche prendra le relais pour répondre à vos questions au meilleur de nos connaissances.
:
Merci, monsieur le président.
Je m’appelle Martin Perelmuter, et je suis le président et cofondateur de Speakers’ Spotlight.
Il y a vingt-cinq ans, ma femme Farah et moi nous sommes mariés. Nous avons quitté nos emplois respectifs et nous avons créé une entreprise à partir d’une chambre d’amis de notre appartement. Nous n’avions pas de conférenciers, pas de clients, pas de contacts ni d’expérience dans le secteur. En fait, nous n’avions pratiquement aucune expérience des affaires. Nous croyions toutefois qu'en construisant notre entreprise sur la base de la confiance et de l'intégrité, c'est la force de nos relations avec les clients et les conférenciers qui allait déterminer le succès de notre entreprise.
Au cours des 25 dernières années, grâce à un travail acharné, à la chance et à la gentillesse de nombreuses personnes, nous avons bâti une entreprise dont nous sommes extrêmement fiers. Nous sommes toujours une petite entreprise et nous avons aujourd’hui une équipe de 27 personnes parmi les plus dévouées, les plus travailleuses et les plus attentionnées que je n’aie jamais connues. Nous sommes honorés de représenter bon nombre des grands penseurs, personnes inspirantes et orateurs exceptionnels que compte notre pays.
L’expérience de nos conférenciers est aussi vaste que profonde, et ils sont tous des leaders dans leurs domaines respectifs, lesquels comprennent les affaires, la politique, le sport, les médias, le monde universitaire, la science, la technologie, la culture et le divertissement. Nous invitons ces personnes à s’exprimer sur divers sujets, qu'il s'agisse du leadership et de la gestion, de la stratégie ou de la culture, en passant par les concepts d'innovation et de rupture, le marketing et l’image de marque, la diversité et l’inclusion, la santé et le bien-être, l’inspiration et bien d’autres encore. Nos clients sont un échantillon représentatif de grandes entreprises, d’associations, d’agences gouvernementales, de collèges et d’universités, d’organismes de bienfaisance, d’organismes de soins de santé, de conseils scolaires et d’établissements d’enseignement. Notre expertise consiste à mettre en relation les organisations avec les talents qui leur conviennent, et à gérer les aspects logistiques de ces rencontres afin que tout se passe bien.
Parmi nos conférenciers, mentionnons l’astronaute Chris Hadfield, l’athlète olympique et défenseur de la santé mentale Clara Hughes, l’entrepreneur en technologie Michele Romanow, et l’icône de la Ligue canadienne de football et humaniste Michael « Pinball » Clemons, pour n’en nommer que quelques-uns.
Il y a neuf mois, lorsque la COVID-19 a frappé, notre monde a changé pratiquement du jour au lendemain, une réalité qui a été le lot d'innombrables personnes et entreprises. Notre industrie, l’industrie de l’événementiel, ainsi que les restaurants, les bars et l’industrie du voyage et du tourisme ont été particulièrement touchés. En quelques jours, à la mi-mars, nous avons vu disparaître du calendrier des centaines de conférences qui devaient avoir lieu au cours des trois mois suivants, justement durant l’une des périodes les plus chargées de l’année. Lorsque la poussière est retombée, il est devenu évident que les événements prévus pour le printemps allaient y passer, certes, mais aussi que nous n'allions probablement pas voir de conférences ou d’événements en personne du reste de l’année, voire pour plus longtemps encore.
En pleine pandémie, avec tout le monde qui travaille à domicile, nous avons dû, à la volée, repenser et réinventer nos activités de fond en comble, et c’est ce que nous avons fait. Nous nous sommes mis à proposer des conférences virtuelles à nos clients. Il va sans dire que cela a été difficile, car très peu de clients connaissaient les plateformes virtuelles. Cela s'est donc traduit par une baisse importante de nos activités. Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls à nous être retrouvés dans cette situation. C’est une chose qu'ont vécue tant de petites entreprises au Canada et dans le monde entier.
Ce qui nous amène à l’été. C'est à ce moment-là que nous avons reçu l'ordre du Comité d'éthique de fournir des dossiers concernant un large éventail de conférences remontant à 2008, chose que nous avons faite. Avant de parler de notre expérience au Comité, je pense qu’il est important de préciser que nous n’avons aucune connaissance des activités de l’organisme UNIS, du gouvernement libéral ou du programme de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Comme la plupart des Canadiens, la première fois que nous avons entendu parler de ce programme, c’était à la fin de juin ou au début de juillet, et c'était dans les médias.
Je tiens également à préciser que ni notre société, Speakers’ Spotlight, ni ma femme Farah, ni moi-même n’avons d’affiliation politique. Nous n’avons jamais participé activement à quelque organisation politique que ce soit, et je crois bien que nous n'avons même jamais fait de dons à un parti ou à une campagne politique. En fait, si vous regardez notre liste de conférenciers de la sphère politique, vous allez voir que nous travaillons avec des gens de toutes les allégeances, dont Rona Ambrose, Preston Manning, John Baird et l’ambassadeur Bruce Heyman.
Étant donné l’ampleur de la demande qui nous était adressée et le fait que nous avons eu moins de trois jours ouvrables pour fournir ces documents — dont certains datant d'il y a 12 ans — alors que toute notre équipe travaillait à domicile en raison de la pandémie, il nous a été impossible de respecter le délai fixé par le Comité. Nous avons donc demandé un sursis pour répondre à l’ordre, ce qui nous a été accordé.
Avant que nous n'obtenions la nouvelle date de tombée, la greffière du Comité nous a contactés et nous a dit de ne pas soumettre de réponse en raison de la prorogation du Parlement. À la mi-octobre, nous avons été contactés de nouveau par la greffière du Comité et, une fois de plus, nous lui avons répondu rapidement et lui avons fait savoir que nous allions coopérer lorsqu’elle nous le demanderait. Le 17 novembre, nous avons reçu un extrait du procès-verbal du Comité contenant un ordre portant production de documents. Nous nous sommes conformés à cet ordre et les documents demandés ont été remis le 23 novembre. Malgré cela, nous avons fait l’objet d'allégations ridicules et de fausses accusations que je me garderai bien d'honorer en les répétant ici.
Au nom de mon personnel, je dois toutefois signaler que, depuis trois mois, notre entreprise fait l’objet de harcèlement, dont des menaces personnelles à notre endroit et à l'endroit de nos employés. Nous avons également été la cible d’une campagne destinée à nous discréditer personnellement et à porter atteinte à la réputation de notre entreprise. Tout cela est décrit dans la lettre que je vous ai adressée le 12 novembre, monsieur le président, et qui, si j’ai bien compris, a été distribuée à tous les membres du Comité.
Ces choses se sont produites malgré le fait que nous ayons traité cette question avec grand sérieux et que nous ayons à tout moment répondu et communiqué avec le Comité, en suivant ses demandes et ses instructions. Nous sommes des citoyens d’une société privée qui ont été inutilement entraînés au milieu de cette tempête politique et qui se retrouvent pris entre deux feux.
Enfin, je tiens à rappeler aux membres du Comité, en tant que titulaires d’une charge publique en ces temps où les dissensions vont croissant, que vos paroles et vos actes ont des conséquences, et que les simples citoyens ne devraient pas servir d'outils pour soutenir des ambitions ou des programmes politiques.
Maintenant, je serai heureux de répondre à vos questions concernant les dossiers visés par cet ordre.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d’abord, je remercie beaucoup les témoins de leur comparution d'aujourd'hui.
Si mes collègues ne veulent pas le faire, je le ferai. En m’adressant à M. Perelmuter, je m’excuserai au nom de ceux d’entre nous qui siègent de ce côté-ci pour la détresse que vos employés et votre entreprise ont éprouvée à la suite des actions de certains collègues du Comité.
Je comprends qu’en tant que parlementaires, nous occupons une position très privilégiée et que nous avons le gros bout du bâton, etc. Pour lancer ce genre de calomnies et mettre les gens en danger... Je m’excuse, bien sûr, pour ce côté-ci du Comité.
[Français]
Je remercie les représentants de NATIONAL.
Vous faites un travail honorable et je suis très curieuse d'en apprendre davantage sur vos méthodes de travail.
[Traduction]
Monsieur le président, je trouve curieux que les membres du Comité aient tenu à convoquer ces témoins, mais nous n’avons qu’une heure pour poser des questions. Si nos témoins souhaitent donner par écrit des réponses plus détaillées à certaines questions qui leur seront posées ici aujourd’hui, je les invite à le faire.
Ma première question, en fait, M. Perelmuter en a déjà évoqué l'objet. En effet, pouvez-vous me dire si vous avez déjà été membre du Parti libéral, d’une manière ou d’une autre? Je fais ici une allusion à l’époque McCarthy, alors que de nombreux innocents étaient traînés devant des comités et que des calomnies étaient proférées.
Monsieur Perelmuter, pouvez-vous me dire si, à votre connaissance, vous ou votre entreprise avez agi de manière inappropriée?
Ma connaissance des rouages de la politique est celle d’un observateur, et je comprends que ce peut être un milieu rude. Je sais qu’il peut y avoir des désaccords entre les partis politiques et au sein de ceux-ci. En tant que titulaires d’une charge publique, j’estime que vous savez que c’est la règle du jeu et que votre rôle est public. Donc, si vous n’aimez pas ce que l’autre parti fait, je comprends la nécessité de le dénoncer de temps à autre. Je crois que vous devriez être poli, mais je comprends comment cela fonctionne.
Nous sommes indirectement liés à cette question. Comme je l’ai dit dans ma déclaration, nous ne savons rien de la Bourse canadienne de bénévolat étudiant. Nous n’avons rien à voir avec elle.
Il était donc très surprenant, une semaine après avoir reçu un appel du greffier de ce comité nous avisant de ne pas soumettre de documents, de recevoir une lettre d’un membre du Comité, sur papier à en-tête de la Chambre des communes, nous demandant de faire ce qui s’impose et de remettre tous les documents.
Nous avons retenu les services d’une avocate spécialisée dans la protection des renseignements personnels parce que nous avons compris d’emblée qu’il s’agissait probablement d’une question complexe et que nous devions nous assurer de procéder adéquatement en tout temps. J’ai envoyé cette lettre à notre avocate, qui l’a trouvée fort vexante. Elle a déclaré qu’il s’agissait d’une demande illégale et que si nous y répondions, nous irions à l’encontre de la loi canadienne. Nous violerions le droit à la vie privée de nos clients.
J’ai été surpris qu’un membre de ce comité nous demande de violer la loi canadienne. Plus surprenant encore, j’ai reçu la lettre le 27 août en matinée, soit en même temps qu’une autre lettre d’un journaliste de La Presse canadienne, qui me fournissait une copie de la lettre en question et souhaitait obtenir mes commentaires.
J’étais abasourdi de constater qu’un journaliste était en possession d’une lettre à mon attention, lettre que je n’avais même pas eu le temps de lire. Nous n’avons pas le temps d’entrer dans les détails, mais la suite des événements nous a mis dans une position très difficile. Je n’avais jamais rien vécu de tel.
En tant que dirigeant d’une petite entreprise, j’estime devoir veiller avant tout à la sécurité et au mieux-être physique, affectif et mental de nos employés. Pour la première fois en 25 ans de carrière, j’étais dans une situation où je n’avais pas l’impression de pouvoir protéger adéquatement tout le monde contre ce qui se passait. Nous avons dû faire appel à la police. La situation était vraiment épouvantable.
Je vous remercie de votre précieux temps.
D'abord, j'aimerais m'adresser à vous pour faire une rétrospective de ce que nous vivons actuellement. Vous devez comprendre dans quelle situation nous sommes en tant que parlementaires. Effectivement, la pandémie a le dos large. Cela dit, l'argent des contribuables, c'est très précieux.
Je sais ce que vous avez vécu, et je suis très mal à l'aise à cet égard parce que nous avons vécu la même chose. Il faut savoir ce qu'il en est de l'argent des contribuables. C'est pour cela que nous nous rencontrons aujourd'hui. Vous devriez en fait être fiers de prendre la parole pour démystifier toutes les questions que nous vous posons. D'ailleurs, j'en ai quelques-unes en vrac.
J'ai consulté les documents. Tout d'abord, ma question s'adresse à M. Perelmuter.
Monsieur Perelmuter, j'aimerais savoir à quel moment vous avez été impliqué dans les conférences et les contrats visant Mme Grégoire et de 2014 à aujourd'hui.
J'aimerais vous entendre sur votre mandat avec eux.
:
Nous avons été très occupés à gérer notre entreprise et à essayer de surmonter la pandémie, et ainsi de suite. Toutefois, cela m'a certainement traversé l'esprit. Lorsque j'aurai un moment pour respirer et que les choses ralentiront un peu à l'approche des Fêtes, il se pourrait que je communique avec quelqu'un.
Je dois dire que je ne suis pas une personne encline à soulever des litiges. Je n'ai jamais intenté de procès à personne, et je ne voudrais pas le faire, mais si jamais il y avait une situation où j'envisagerais de le faire, ce serait celle-là, parce que les déclarations qui ont été faites étaient vraiment décevantes et, en particulier, les circonstances et la façon dont cela s'est produit.... C'était tout simplement inutile.
M. Angus a mentionné tout à l'heure la nécessité d'obtenir des réponses. Je crois en ce processus. Je crois en ce comité. C'est pour cela que nous sommes ici. C'est la raison pour laquelle nous avons coopéré tout au long du processus. Voilà pourquoi la situation est doublement troublante, car si le travail était fait ici en comité, je n'aurais aucune objection à répondre aux questions et à fournir les informations ou les documents demandés. C'est là que réside la déception: la question a été soulevée en dehors du Comité et jetée dans la sphère publique, je suppose, et on nous a simplement abandonnés à notre sort.
Nous n'exploitons pas une grande entreprise. Nous ne pouvons pas engager une firme de communications comme Le Cabinet de relations publiques NATIONAL ou une entreprise de ce genre. Nous nous occupons de ces problèmes nous-mêmes, et ce n'est pas amusant quand la première chose que vous faites en vous réveillant le matin est de vérifier les absurdités qui ont été publiées dans les médias sociaux et ce que les gens disent ou font. La situation a été difficile.
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Je vais préciser ce que j'essaie de trouver, monsieur Daraiche.
Dans l'attribution du contrat à l'organisme UNIS, il y a eu un manquement important: le contrat n'a pas été soumis à une analyse linguistique, ce qui est pourtant obligatoire, par le Secrétariat du Conseil du Trésor. Ce que je comprends des échanges qui ont eu lieu, c'est que l'organisme UNIS a réalisé qu'il n'était pas en mesure de servir les francophones au Canada et a choisi d'appuyer très vite sur un bouton.
Vous avez saisi la balle au bond, et c'est bien. C'était votre rôle de le faire, comme firme de communication. Cependant, ces échanges prennent une importance marquante pour nous qui essayons de déterminer comment un contrat aussi important a pu échapper à la surveillance du Conseil du Trésor, qui devait procéder à cette analyse linguistique.
Si nous vous avons demandé de nous fournir des copies du contrat, c'est pour nous éclairer à ce sujet, ce n'est pas pour connaître vos secrets commerciaux ou quoi que ce soit. Nous voulons uniquement savoir exactement comment un contrat de cette ampleur a pu échapper à cette étape très importante.
Vous avez mentionné que les communications avec les députés avaient commencé après la conférence de presse, et je pense que c'était à l'avantage de NATIONAL. Cependant, j'aimerais vérifier quelque chose. À 8 h 6, avant la conférence de presse, nous recevions des communications de NATIONAL dans lesquelles on nous demandait de collaborer. C'est un détail, mais puisqu'on parle d'éthique, c'est important qu'on mette les choses dans leur contexte.
Comment avez-vous appris, cette fois-là, que votre contrat était terminé?
Quelles ont été les communications qui vous ont signifié qu'on n'avait plus besoin de vous?
Je suis heureux que cette motion ait été présentée, parce que j'étais vraiment perdu ce matin lorsque j'ai essayé d'obtenir une réponse. Je n'ai rien contre le cabinet de relations publiques NATIONAL. Je veux simplement obtenir des éclaircissements parce que les témoins ont dit que leur travail portait sur les communications et les médias, ce qui est très différent de la mobilisation et de l'établissement de relations avec les organisations du Québec. Cependant, lors de la réunion du 13 août du comité des finances, les représentants de l'organisme UNIS ont dit:
Nous avons recruté le cabinet de relations publiques NATIONAL pour nous aider à mobiliser des francophones et des organisations du Québec, surtout des organisations à but non lucratif.
Il semble donc que le cabinet de relations publiques NATIONAL avait un mandat très précis, celui de s'occuper de la mobilisation, mais voilà que nous apprenons que ses services ont été retenus pour les communications et les médias, ce qui est logique puisqu'il s'agit d'une entreprise de médias. Il y a donc là une incohérence que j'aimerais qu'on m'explique.
Je comprends que le travail n'a duré qu'un mois, mais quand on sait que seulement 4 % des jeunes qui se sont inscrits au programme venaient du Québec, force est de constater que quelque chose a mal tourné. Je ne pense pas que ce soit attribuable au cabinet de relations publiques NATIONAL, mais j'aimerais savoir quel mandat lui a été confié. Nous devons comprendre pourquoi, en l'espace d'un mois, 96 % des personnes qui se sont inscrites au programme venaient d'autres régions du Canada et seulement 4 % venaient du Québec.
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Une des raisons pour lesquelles nous avons imposé tous ces paramètres pour la première série de documents, c'est que nous nous sommes fait dire que nous ne devions pas parler de la famille Trudeau parce que nous avions affaire à des particuliers.
Je pense que c'est différent lorsqu'il s'agit d'un contrat et d'un mandat sur la façon dont l'argent du gouvernement fédéral serait dépensé. J'hésite beaucoup à dire que nous ne pourrions consulter le document qu'en l'absence de notre personnel. C'est une chose dont nous devrions pouvoir discuter à huis clos pour ensuite décider si cela devrait figurer dans le rapport du Comité. Si c'est lié au mandat qui a été confié à l'entreprise et à ce qu'elle était censée faire, nous devons pouvoir indiquer si elle ne semble pas avoir effectué le travail qui lui a été demandé.
En ce qui a trait aux secrets commerciaux, je pense que ce serait très précis.
Pour ce qui est des courriels contenant des noms, s'il s'agit de personnes directement impliquées dans l'affaire UNIS, nous voulons le savoir. Qui étaient les fonctionnaires? Nous tenons à le savoir. Nous pouvons rayer leurs adresses électroniques. Je pense que cela pourrait être fait, si la greffière pouvait s'en occuper, mais j'hésite beaucoup à dire que personne d'autre n'est autorisé et que nous devons avoir un ordre du jour très secret.
Ce n'est pas ainsi que nous avons procédé dans le cas des documents financiers. Ils ont été remis au comité des finances, et le gouvernement a caviardé beaucoup de passages, mais je pense que nous devons avoir une approche raisonnable à ce sujet. Selon moi, nous devons examiner cette question à huis clos et prendre une décision. Compte tenu de notre respect pour les lois sur la protection des renseignements personnels et du fait que nous siégeons, après tout, au Comité de la protection des renseignements personnels, je crois que je peux faire confiance à mes collègues pour que nous puissions convenir de procéder en bonne et due forme. Toutefois, nous devons être en mesure d'indiquer s'il y a quelque chose dans le mandat qui mérite notre attention. Nous devons pouvoir le mentionner dans le rapport.
:
Est-ce que tout le monde comprend bien la nature de l'amendement? Oui. Très bien.
La greffière va maintenant procéder à un vote par appel nominal sur l'amendement que Mme Shanahan propose d'apporter à la motion.
Il y a égalité des voix.
Je vais voter contre l'amendement pour maintenir le statu quo.
(L'amendement est rejeté par 6 voix contre 5.)
(La motion est adoptée par 7 voix contre 3. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Chers collègues, pour vous donner une certaine assurance... et j'aime l'observation de M. Angus concernant la façon dont nous gérons ces documents. Encore une fois, je fais toujours attention à ce que je dis au cas où je mettrais la greffière dans une situation impossible. Je propose que nous obtenions ces documents en impression limitée lors d'une séance à huis clos du Comité. Nous examinerions les renseignements, puis nous déciderions ensemble ce qui constitue des secrets commerciaux et ce qui se rapporte exclusivement aux questions d'ordre opérationnel dans le cadre de notre étude, compte tenu de la motion qui a été adoptée et en vertu de laquelle nous entendons des témoins.
Est-ce assez clair et juste? Ainsi, tout le monde a son mot à dire.
Monsieur Dong, vous avez la parole.