:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, je dois m'opposer à cette motion pour le moment. Nous avons eu une réunion de travail très productive juste avant la séance publique, au cours de laquelle je crois que nous avons tous convenu que nous avons des dossiers importants à gérer sur lesquels nous pouvons avancer. Nous savons qu'il y a un certain nombre de questions en suspens concernant la motion sur les dépenses liées à la pandémie. Ce n'est donc pas le moment de discuter de cette motion, qui, à mon avis, nous empêcherait d'accomplir le travail que nous, les membres du Comité, cherchons à achever.
Je dois mentionner de nouveau que, lorsque nous examinons l'étude sur MindGeek, nous constatons que nous sommes très près de l'achever. C'est à cela que nous devons consacrer notre temps en ce moment, afin que nous puissions procéder à l'audition d'autres témoins que nous devons entendre et que nous puissions passer à l'étape de la rédaction du rapport. Le temps dont nous disposons est limité, et je pense que c'est à cette tâche que le Comité doit consacrer son temps.
La motion de M. Fortin, qui a déjà été présentée, serait plus pertinente à l'étape de la rédaction du rapport sur l'étude des dépenses liées à la pandémie, et non à ce moment-ci. Je dois dire que je ne peux pas appuyer cette motion. J'estime qu'il serait regrettable de nuire au travail que nous réalisons en ce moment, et pas seulement sur l'étude de MindGeek, dans le cadre de laquelle nous avons, comme nous le savons, reçu de 40 à 50 mémoires de la part de Canadiens, de défenseurs de leurs droits et de personnes qui sont actives dans ce domaine et qui aimeraient beaucoup voir les résultats de cette étude. C'est une étude que nous devons continuer de faire avancer.
Je pense que d'autres motions concernant d'autres études, y compris l'étude sur la reconnaissance faciale, qui a été mise de l'avant par M. Angus — et je sais qu'il y a des députés de notre côté qui s'intéressent énormément à cette étude —, méritent une attention particulière afin de déterminer comment nous pourrions les intégrer dans le calendrier que nous avons devant nous.
[Français]
Cela est regrettable et je le comprends. Nous avons tout de même déjà consacré du temps à l'étude des enjeux se trouvant dans la motion de M. Fortin. Cependant, compte tenu de ce qui s'est passé du côté l'étude et des témoins appelés à témoigner, nous ne pouvons pas, maintenant, consacrer du temps à cette motion.
D'ailleurs, j'aimerais aussi avoir une copie de la motion de M. Barrett. Quand les motions ne sont présentées que verbalement, il arrive que nous n'ayons pas tous les éléments devant nous. Je serais reconnaissante à la greffière de nous donner une copie de la motion de M. Barrett.
Nous pourrions peut-être, dans ce cas, suspendre la séance quelques minutes, le temps de recevoir le libellé exact de la motion, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
La raison pour laquelle je suis contre la motion de M. Fortin est très simple.
Au début, M. Fortin a dit que la Chambre des communes avait tenu un débat sur la motion, le 25 mars dernier. Dans cette motion, il était dit que le Comité se réunirait pour entendre M. Theis le lundi 29 mars, M. Singh, le 31 mars, et M. Ben Chin, le 8 avril.
Au deuxième point de la motion de M. Fortin, il est dit que le Comité avait constaté l'absence de ces témoins, qui étaient tenus de comparaître devant le Comité.
Si je me rappelle bien, plusieurs personnes, dont quelques membres de ce comité, faisaient partie du gouvernement précédent, lequel avait fait face à une situation semblable en 2011. Le gouvernement de l'époque avait fait valoir l'argument selon lequel il ne revenait pas aux adjoints politiques, qui occupent des postes indépendants de leur maître politique, au sens figuratif, de venir témoigner devant le Comité. Pour cette raison, il était important, compte tenu de la responsabilité ministérielle, que ce soient les ministres qui soient appelés à témoigner devant ce comité.
Si nous examinons bien la motion de M. Fortin, ce dernier a conclu que ces témoins ne s'étaient pas présentés et qu'ils s'étaient libérés de leur obligation à comparaître devant le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique.
Monsieur le président, je pense que c'est une mauvaise interprétation de ce qui s'est passé. En fait, un comité de la Chambre des communes cherche à intimider les mauvaises personnes, ou plutôt à les interroger, je m'excuse. En effet, ces personnes n'ont aucun pouvoir indépendant de leur patron politique. Pour des raisons de responsabilité ministérielle, il était important de faire une enquête et de poser des questions, non seulement à ces adjoints politiques, mais à leur patron. C'est la raison pour laquelle nous avons eu la présence de l'honorable et de l'honorable , pour dire ce qui s'est passé sur cette question.
Monsieur le président, c'est la raison pour laquelle je ne peux pas voter en faveur de cette motion. Cela s'ajoute au fait que nous faisons cela à ce stade-ci de la réflexion, dans le cadre de cette étude, alors que nous ne disposons pas de l'information nécessaire. Or il s'agit d'information qui pourrait s'appliquer à cette motion. Il semble, dans le cas présent, qu'on veuille le beurre et l'argent du beurre.
On dit ceci au quatrième point de la motion:
4. Le Comité a également constaté l’absence du premier ministre à qui l’opportunité de comparaître à la place des témoins avait été donnée à la motion du 25 mars 2021;
C'était au moment où ce débat avait lieu à la Chambre des communes. D'un côté, la motion reconnaît la nécessité d'entendre directement ces individus et semble insister là-dessus, mais d'un autre côté, elle reconnaît la première responsabilité ministérielle lorsqu'elle mentionne la présence du . D'une part, on accepte ce fait, mais d'autre part, on le nie. Ce n'est pas du tout cohérent. C'est une autre raison pour laquelle, à mon avis, nous ne pouvons pas appuyer cette motion.
Le premier ministre est effectivement un ministre comme tous les autres. Il est le premier parmi ses pairs. Dans la situation présente, on veut que le premier ministre soit présent. On invoque comme raison qu'il est la personne responsable de son gouvernement. Or celui-ci est composé de ministres. Ainsi le veut le système parlementaire que nous avons ici, au Canada, et qui existe également ailleurs dans le monde. C'est le Conseil des ministres qui est le gouvernement. Le premier ministre est là tout simplement parce que son gouvernement l'appuie. Il a la confiance de ses ministres. Cela pourrait toujours changer.
Dans le cas présent, il est clair que M. Fortin considère comme acceptable la présence d'un seul des membres du Conseil des ministres, en l'occurrence celle du premier ministre, mais pas celle des autres membres du Conseil. Ce n'est pas cohérent. Ces deux situations ne peuvent coexister.
Si vous le permettez, je vais revenir encore une fois à la motion de M. Fortin.
Si vous le permettez, je vais revenir encore une fois à la motion de M. Fortin. Maintenant que nous avons exploré en détail l'incohérence du quatrième point de la motion, nous arrivons au cinquième:
5. Le Comité a constaté que le ministre Pablo Rodriguez est venu témoigner le 29 mars 2021 au lieu de Rick Theis, après avoir donné l’ordre à celui-ci de ne pas se présenter devant le Comité [...]
Je dois le répéter, il s'agit ici d'un membre du Conseil des ministres, un membre du gouvernement.
Monsieur le président, nous avons posé la question directement au ministre durant sa comparution, et il a répondu que personne n'avait donné l'ordre à M. Theis de ne pas se présenter devant le Comité. Alors, encore une fois, nous sommes en train de débattre d'une motion qui ne reflète pas les faits qui sont devant nous.
M. Rodriguez a dit que personne n'avait donné cet ordre, et que c'est un principe fondamental — c'est un principe que l'opposition officielle avait invoqué lors d'une situation semblable — que la responsabilité ministérielle prime les demandes d'un comité de convoquer un adjoint politique.
Cela est très important. Non seulement cette partie de la motion n'est pas exacte, mais, encore une fois, elle ne reflète pas les décisions antérieures prises par notre Parlement et le gouvernement précédent.
Monsieur le président, quand nous regardons le point 6 de cette motion, nous constatons malheureusement que l'erreur se poursuit. M. Fortin a écrit:
6. Le Comité a constaté que la ministre Mona Fortier a aussi donné l’ordre aux témoins Amitpal Singh et Ben Chin de ne pas se présenter devant le Comité [...]
Dans ce cas-là, monsieur le président, je ne peux pas accuser mon honorable collègue M. Fortin d'inexactitudes. En effet, nous n'avons jamais eu la chance d'entendre l'honorable Mona Fortier, membre du gouvernement, pour qu'elle donne son explication, au cas où mon honorable collègue aurait eu l'intention de lui poser la même question qu'il avait posée à l'honorable Pablo Rodriguez.
Pour être tout à fait clair, on luiavait demandé s'il avait ordonné à un adjoint politique de ne pas se présenter devant ce comité.
Je n'aime pas faire de suppositions. Toutefois, tout indique que, si on lui avait posé la question, Mme Fortier aurait répondu qu'on n'avait pas ordonné aux témoins de ne pas se présenter devant le Comité. Dans les cas de M. Singh et M. Chin, j'imagine qu'elle aurait certainement répondu que c'était plutôt une question de responsabilité ministérielle.
Ce principe était sous-entendu dans la motion présentée à la Chambre des communes, le 25 mars 2021. En vertu de ce principe, les trois adjoints politiques n'ont aucun pouvoir décisionnel sans l'autorisation de leur ministre. On a reconnu ce fait.
Monsieur le président, quand je parle de ma famille, de mes enfants et de mon épouse, j'emploie souvent l'expression qui suit.
[Traduction]
Il s'agit d'un « rejaillissement de la gloire ».
[Français]
Cette expression s'applique certainement à la situation qui nous intéresse. Ces adjoints politiques ne peuvent rien faire et n'ont aucune autorité sans l'autorisation de leur ministre, un membre du gouvernement.
M. Fortin a dit à plusieurs reprises que, si on ne voulait pas faire comparaître ces trois adjoints politiques, le Comité allait demander à un membre du gouvernement, en l'occurrence au , de se présenter.
Monsieur le président, j'espère que vous comprendrez que c'est précisément pour cette raison que le gouvernement, qui est composé de ministres, a demandé à certains de ses représentants de témoigner devant ce comité. Ce même principe avait été invoqué par le gouvernement précédent.
Lorsqu'on convoque un premier ministre, il est très important de reconnaître que ce dernier connaît le principe fondamental de l'unité gouvernementale. Or la motion semble ignorer ce principe.
On ne peut pas avoir un gouvernement où l'opinion d'un ministre diverge de celle des autres ministres. Cela ne fonctionne pas.
[Traduction]
À l'époque, Benjamin Disraeli — et je sais, monsieur Warkentin, que vous avez étudié l'histoire — a effectivement dit à ses ministres que leur avis n'importait pas, mais qu'il était important qu'ils soient tous du même avis lorsqu'ils parlaient en public. C'est effectivement ce qu'il a dit. Des paroles plus dramatiques ont été prononcées, mais au XIXe siècle, la diversité des sexes n'était pas nécessairement aussi grande qu'elle aurait dû l'être, je pense.
[Français]
Cela est important. Le premier ministre n'est qu'un membre du gouvernement, et lorsque tous les membres du gouvernement prennent une décision, ils partagent la même position. C'est très important de le souligner. On ne peut pas avoir un gouvernement où des ministres se font la guerre. Cela ne fonctionne pas, dans notre système parlementaire.
Alors, si le premier ministre se présente devant un comité, c'est exactement comme si c'était un ministre qui témoignait. Il est très important de comprendre que, lorsque les ministres prennent une décision, c'est une décision collective. Alors, quand l'honorable s'est présenté devant nous, il ne parlait pas en son nom, mais bien au nom du gouvernement, parce qu'il doit rendre des comptes aux Canadiens et aux parlementaires. On sait bien qu'aucun gouvernement ne peut rester en place s'il n'a pas la confiance du Parlement.
C'est donc très simple. On a demandé aux adjoints de comparaître devant le Comité, ce que M. Fortin reconnaît, mais en même temps, celui-ci dit qu'à défaut d'entendre ces individus conformément à la motion adoptée à la Chambre des communes le 25 mars, parce qu'ils n'ont aucune autorité sans l'autorisation du ministre, on va accepter la présence du . Bravo!
Le premier ministre est un membre du gouvernement, et les membres du gouvernement sont unanimes. Sinon, ils ne seraient pas au gouvernement très longtemps. C'est ainsi que notre système parlementaire fonctionne, que ce soit ici, à Ottawa, à Québec, à Toronto ou dans n'importe quelle capitale provinciale ou territoriale.
J'aimerais lire un passage de la motion.
Le sixième point de la motion indique que ces personnes ont reçu l'ordre de ne pas se présenter devant le Comité « tel que mentionné dans [les] lettres adressées au Président et datées du 30 mars et du 7 avril 2021 ».
M. Fortin, par incohérence, en vient à une conclusion qui ne respecte pas les faits:
Que le Comité fasse rapport à la Chambre des Communes de ces événements afin de manifester son mécontentement.
Je ne comprends pas comment on peut en venir à une telle conclusion. Les membres du gouvernement appliquaient la solidarité ministérielle. C'est le bon terme que j'aurais dû employer précédemment au lieu d'unanimité ministérielle. Je tenais à souligner que ce n'était pas la bonne expression. Je voulais plutôt parler de solidarité ministérielle. En appliquant la solidarité ministérielle, le gouvernement a bien rempli ses fonctions et respecté les exigences de la motion adoptée par la Chambre des communes, le 25 mars. Lorsqu'il s'agit du premier ministre, il faut bien comprendre que fondamentalement, au-delà de la personne elle-même, son rôle est le même que celui d'un autre ministre. Selon le principe de la solidarité ministérielle, tous les ministres peuvent prendre des décisions et faire des déclarations au nom du gouvernement.
Par conséquent, la présence de a bel et bien respecté les exigences de cette motion. L'offre faite par de venir comparaître devant le Comité a effectivement rempli les exigences de la motion adoptée le 25 mars.
Maintenant que j'ai bien démontré les incohérences de la motion qui nous est soumise et que j'ai expliqué l'importance des principes fondamentaux de notre système parlementaire que constituent la solidarité ministérielle et la reddition de comptes des ministres, il n'y a aucune raison pour laquelle nous devrions adopter cette motion, surtout à ce moment-ci de l'étude que nous effectuons.
Je crois sincèrement que nous devrions clore ce débat. J'espère que le Comité va voter unanimement contre la motion, y compris M. Fortin. J'espère même l'avoir convaincu de retirer sa motion.
M. Fortin, je l'imagine, considère que je lui en demande trop, mais il est vraiment important que nous refusions tout cela.
L'occasion se prête peut-être trop bien à la politicaillerie, et c'est dommage. C'est un fait à déplorer. Il faudrait vraiment nous concentrer sur ce que nous devrions faire dans ce cas et sur les raisons pour lesquelles nous devrions refuser de considérer cette motion. En effet, comme je l'ai souligné déjà, elle comporte vraiment des incohérences. On s'attend à ce que les ministres fassent preuve de responsabilité à l'égard du principe de solidarité ministérielle, qu'ils le défendent et, quand cela fonctionne bien, qu'ils fassent valoir toutes les décisions du Conseil des ministres, sans exception.
On ne peut pas se permettre qu'un ministre fasse cavalier seul en ce qui a trait à ces décisions. C'est impossible; cela ne peut pas fonctionner. Le consensus s'est développé autour de la table du Conseil des ministres. Quand cela ne fonctionne plus, il n'y a plus de système parlementaire.
Imaginez que nous adoptions cette motion. Cela reviendrait à dire que les bases de notre système parlementaire ne sont pas très importantes, que nous devrions laisser tomber tout cela, faire une exception cette fois-ci. Bien sûr, lorsqu'un jour, vous, les membres de l'opposition, serez au pouvoir, vous voudrez revenir à nos traditions parlementaires. Les choses ne fonctionnent pas de cette façon. Nous devons assumer nos responsabilités.
Le principe de solidarité ministérielle implique tous les ministres qui forment le gouvernement. Pour ma part, je suis membre du parti gouvernemental, mais je ne suis pas membre du gouvernement, étant donné que je ne suis pas ministre. C'est précisé dans tous les textes constitutionnels et on sait bien que c'est cela, la définition. D'ailleurs, si je ne m'abuse, la Loi constitutionnelle de 1867 ne fait aucunement mention du premier ministre. On y parle bel et bien du gouvernement. Le rôle du premier ministre en est devenu un de primus inter pares. Mon latin me revient. Le mot « pares » veut dire « pairs » en français. On parle donc de pairs, d'égaux.
Si nous rejetons tous ces principes en adoptant cette motion, quelle autre tradition mettrons-nous à la poubelle?
Je sais que ce n'est pas l'intention de mon collègue M. Fortin, ni l'objectif de M. Barrett, de M. Carrie, de M. Angus ou le vôtre, monsieur le président.
:
Je vous remercie de ce rappel, monsieur le président. Je voulais simplement m'assurer que tout le monde avait compris.
Cela dit, je vous comprends, monsieur le président. Il faut exposer de nouveaux arguments dans le cadre de ce débat. Cela fait partie de notre tradition parlementaire, que j'ai l'intention de respecter. Je continuerai à vous offrir une nouvelle perspective sur cette question.
Monsieur le président, hormis la question des bases de notre système parlementaire, il s'est passé quelque chose de drôle. En fait, ce n'était pas drôle, mais plutôt intéressant. Il y a souvent un fond de vérité dans les blagues.
, la leader du Parti vert, a pris part à notre réunion du lundi 29 mars. Son parti n'a pas de représentant au Comité, puisqu'il n'est pas reconnu à la Chambre des communes. Elle a donc pris la parole à la toute fin de la réunion pour dire quelque chose qui contredit mon point de vue. Je crois qu'elle a dit qu'elle était probablement la seule parmi les personnes qui posaient des questions au ministre à avoir voté en faveur de la motion présentée par l'opposition officielle le 25 mars [difficultés techniques] avec les dispositions. Malgré cela, elle ne comprenait pas pourquoi on avait décidé de tenir une séance de deux heures pour débattre de cette question, qui aurait pu être réglée par une simple lettre.
En ce qui concerne le cas de M. Ben Chin, tout le monde était d'accord pour dire qu'il y avait un nouvel élément, même si cette question avait été abordée par le Comité permanent des finances, au mois d'août 2020. M. Ben Chin avait reçu un message sur la plateforme LinkedIn, que je vais citer de manière approximative.
[Traduction]
Il a juste dit, vous savez, c'est un plaisir de vous voir. Je suis heureux que nous travaillions ensemble pour aider les jeunes.
[Français]
Je ne suis pas en mesure de fournir une citation exacte. Quelqu'un d'autre pourrait peut-être le faire.
Monsieur le président, vous ne me donnez pas l'occasion de consulter mes documents afin de bien vous lire la citation, et je dois vous avouer que je me sens un peu intimidé. Je vous fournis donc une citation approximative, en espérant que la greffière ou mes collègues me corrigeront.
Mme May a dit que cela n'avait aucun sens d'organiser une réunion simplement pour poser quelques questions. Elle a demandé s'il y avait eu d'autres communications avec l'organisme UNIS ou les frères Kielburger.
Le ministre, qui comparaissait à titre de porte-parole du gouvernement, a dit qu'il n'y avait eu aucune autre communication.
Elle a dit que cette réponse la satisfaisait.
Cependant, cela m'a fait rigoler sur le coup, mais nous savons bien qu'il suffit parfois de peu de mots pour dire la vérité. Je sais que je prends beaucoup de temps, aujourd'hui, pour parler. est une femme extraordinaire que j'admire beaucoup. J'aimerais acquérir un jour son intelligence. Nous ne sommes pas toujours d'accord sur plusieurs dossiers, mais elle est solide, comme tous mes collègues ici présents.
:
Merci, monsieur le président.
C'est vendredi après-midi, et nous avons couvert beaucoup de points, mais il en reste.
Je souhaite attirer votre attention sur les lettres incessantes que le Comité reçoit des avocats de l'organisme UNIS qui, selon moi, pratiquent ainsi une forme de harcèlement et d'intimidation. Certaines de leurs lettres mettent en doute ce que nous leur demandons. Ils affirment en outre que nous avons fait de fausses déclarations.
La dernière, et je dois la soumettre dès maintenant, car je n'ai pas pu le faire plus tôt, date du 12 avril et porte sur certaines déclarations de membres de ce comité dans le cadre d'une entrevue à San Francisco News de la chaîne ABC7 où ils expliquent le travail du Comité. L'émission a rapporté qu'un organisme sans but lucratif associé à 1 400 écoles faisait l'objet d'une enquête d'un comité parlementaire canadien.
J'étais parmi les personnes interviewées. Je crois que mes remarques étaient très franches. On m'a posé une question sur les actifs considérables de l'organisme. J'ai demandé pourquoi une œuvre de bienfaisance avait besoin de tous ces biens mobiliers. Le problème avec ce groupe, c'est qu'il n'affiche aucune transparence. On nous dit qu'il œuvre à aider les enfants, mais un comité parlementaire demeure sans réponse quand il tente d'assurer un suivi et de comprendre ce qui se passe. Nous ne savons pas qui possède quoi et de quelle façon l'argent est concrètement acheminé. Sans ces données, comment pouvez-vous dire que vous lui faites confiance?
C'est une déclaration très franche, et les membres du Comité ont le droit de parler de ses travaux.
Nous recevons presque tous les jours des lettres des avocats d'UNIS. Le 12 avril, ils ont écrit au Comité à propos de la couverture aux informations de la chaîne ABC7 et demandé que le président informe les membres du Comité qu'UNIS était en train de préparer ces renseignements.
Les avocats d'UNIS n'ont pas à nous dire par l'intermédiaire de notre président ce qu'UNIS fait et ce que nous devrions dire en public. Je crois qu'il s'agit là d'une forme de harcèlement.
Monsieur le président, nous constatons une tendance. Par exemple, ce matin, nous avons reçu une autre lettre des avocats d'UNIS dans laquelle ils s'en prennent à un de nos témoins, et l'envoi de cette lettre a été coordonnée avec la parution d'un article signé par Guy Giorno, un avocat conservateur de renom aux honoraires très élevés, dans lequel il s'en prend au témoin et au Comité.
Je participe aux activités du Parlement depuis 17 ans. Nous avons abordé de gros sujets, confrontés de gros joueurs. Jamais un comité n'a été harcelé de la sorte ni fait l'objet de telles manœuvres juridiques d'intimidation. J'en ai vu d'autres, alors je peux en prendre, mais je crois qu'un nouveau député qui reçoit continuellement de telles menaces qui précisent en outre ce que nous pouvons et ne pouvons pas dire en comité... C'est un privilège que nous avons, ce droit des membres du Comité de faire leur travail, d'obtenir des réponses.
Je parle en mon nom, mais je suis persuadé que tous mes collègues, après huit mois, ne savent toujours pas de quelle façon UNIS dépense son argent. Nous ne connaissons pas sa structure. C'est un commentaire objectif. L'enquête californienne portait sur l'incapacité d'UNIS à préciser le nombre d'écoles construites avec l'argent des donateurs californiens. Si vous êtes un organisme de bienfaisance pour enfants, vous devriez être en mesure de répondre à cette question.