:
Je vous remercie, monsieur le président.
D'entrée de jeu, j'aimerais souhaiter une bonne Journée internationale de la femme à toutes les femmes parlementaires incroyables de notre institution, ainsi qu'à toutes les femmes extraordinaires de partout ailleurs qui font un travail formidable pour améliorer la société.
[Français]
Deuxièmement, je suis très préoccupé par la réaction des frères Kielburger, qui défient le Comité. Je vais donc appuyer la motion de ma collègue.
Il est inacceptable que les frères Kielburger refusent de s'expliquer. Ils ont l'obligation de se présenter devant le Comité pour expliquer leur rôle dans le scandale de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. C'est aussi une occasion qui leur est offerte d'expliquer leur rôle et de répondre aux allégations qui pèsent contre eux concernant la manipulation de donateurs internationaux. Il est essentiel que les frères Kielburger respectent le droit du Parlement de convoquer des témoins et de lancer des enquêtes sur le déboursement de fonds gouvernementaux.
[Traduction]
Si mes collègues n'y voient pas d'inconvénient, je vais prendre quelques minutes pour voir comment nous en sommes arrivés là, et pour dresser un portrait très clair de la situation afin que nous puissions mieux comprendre. En effet, nous nous trouvons dans une situation très alarmante et sans précédent, avec ce refus de témoigner et cette menace de défier une assignation à comparaître.
Aujourd'hui aurait dû être la dernière journée de témoignage de notre étude, qui porte sur les 912 millions de dollars provenant des poches des contribuables qui ont été versés au groupe Kielburger. Cette étude a été lancée il y a huit mois. Elle a été la cible d'obstructions et d'interruptions d'une ampleur sans précédent. L'été dernier, nous étions sur le point d'obtenir des documents importants relatifs au scandale lorsque le a prorogé le Parlement en raison des effets dévastateurs des révélations qui émanaient tant du comité des finances que du comité de l'éthique.
Lorsque le Parlement a repris ses travaux, notre comité a été paralysé par l'obstruction systématique du gouvernement pendant l'équivalent de 20 réunions consécutives. Il a donc fallu attendre que le mois de novembre soit bien entamé avant que le Comité reprenne ses travaux là où il s'était arrêté cet été. Finalement, tous les partis ont uni leurs efforts et ont convenu que nous devions finaliser le rapport pour remplir notre obligation à l'égard du Parlement. Nous nous sommes entendus pour tenir une dernière série de réunions, qui comprendrait le témoignage des frères Kielburger et d'autres représentants déterminants de l'organisme UNIS.
Au lieu de nous permettre de finaliser notre rapport, les frères Kielburger ont annoncé qu'ils refusaient de comparaître aujourd'hui. Pire encore, ils ont déclaré par l'intermédiaire de leur avocat que les dirigeants d'UNIS iraient même jusqu'à défier le Parlement. J'ignore si ce refus englobe certains de leurs employés. Ce qui est encore plus extraordinaire, c'est qu'ils prétendent être prêts à braver le gouvernement s'ils sont assignés à comparaître légalement. Il s'agit d'une atteinte directe aux pouvoirs du Parlement, qui est autorisé à enquêter sur les dépenses et les enjeux d'accès privilégié. C'est tout à fait du ressort de notre comité. Les députés qui sont démocratiquement élus pour représenter la population du Canada bénéficient également de ces privilèges constitutionnels.
Que s'est-il passé au cours des deux dernières semaines pour que les frères Kielburger prennent une décision aussi irresponsable? Eh bien, il y a un peu plus d'une semaine, nous avons entendu le témoignage extraordinaire d'un important donateur d'UNIS qui a parlé de la manipulation des donateurs. M. Reed Cowan est un journaliste ayant remporté un prix Emmy, et qui est membre du comité consultatif d'UNIS. Après le témoignage chargé d'émotion et percutant qu'il a livré à notre comité, il a dit qu'il fallait une enquête du Internal Revenue Service, de l'Agence du revenu du Canada et de la police sur la façon dont ce groupe recueille des fonds.
Reed Cowan a le droit d'obtenir des réponses de la part des Kielburger, et notre comité aurait dû les trouver aujourd'hui. Les frères auraient-ils eu à répondre à des questions difficiles? Certainement, mais dans le secteur des dons de bienfaisance, la confiance et la reddition de comptes sont sacrés. Il faut donc venir répondre aux questions ardues, car ce sont justement les bonnes questions à poser lorsqu'il s'agit de collectes de fonds.
Reed Cowan n'était pas le seul problème des frères Kielburger la semaine dernière. Le magazine Bloomberg a publié un article accablant qui s'intitule WE Charity's Actions Leave a Trail of Enraged, Grieving Donors. L'article présente des allégations troublantes de manipulation des donateurs, où les liens affectifs des donateurs potentiels ont été exploités pour obtenir des initiatives majeures de collecte de fonds. Bloomberg affirme que « parmi les donateurs d'UNIS, il y a des parents en deuil, des écoliers, des commanditaires, de riches fondations et des veuves comme Joyce Jennison, âgée de 89 ans. »
L'article dit ceci:
Joyce Jennison se demande pourquoi la petite école au toit vert qu'elle voit sur la photo a été dédiée à une autre famille en deuil. Et où est la plaque de [son mari] Don?
C'est plus qu'une plaque à ses yeux. C'est la pierre tombale de son mari.
Joyce Jennison a le droit d'entendre le témoignage des frères Kielburger aujourd'hui, mais ils ont pourtant choisi de se terrer.
Hier soir, CBC a à son tour fait la révélation troublante d'un scénario similaire de manipulation de donateurs qui soutenaient un projet d'aqueduc au Kenya.
Monsieur le président, lorsque j'ai regardé le documentaire, j'ai été profondément touché de voir une incroyable action bénévole au pays à des endroits comme Whistler et Mount Forest, où tant de gens ont uni leurs forces pour changer la donne. Ils ont été inspirés par les promesses des frères Kielburger relatives à l'utilisation de leur argent. Cela m'a fait penser à mes deux filles, qui ont lu l'autobiographie de Craig Kielburger lorsqu'elles étaient jeunes. J'ai parcouru des centaines et des centaines de kilomètres pour les conduire à des événements d'Enfants Entraide. Elles ont commencé à recueillir des fonds pour une école au Nicaragua parce qu'elles croyaient au projet.
Nous devons rassurer les gens pour qu'ils sachent que leurs efforts de bienfaisance ne sont pas vains, et que leur temps et leur collecte de fonds sont respectés, étant donné que ce domaine suscite l'espoir. Tous ces gens qui ont cru au projet et qui ont espéré changer les choses ont le droit d'entendre les explications des frères Kielburger.
Aujourd'hui, Craig et Mark Kielburger avaient l'occasion de répondre à des questions difficiles et d'expliquer ce qui se passe dans leur organisation. Ils ont toutefois décidé de se terrer, car il semble trop difficile pour eux de fournir des justifications dans le cadre d'audiences télévisées.
Par l'intermédiaire de leur avocat, ils ont déclaré être prêts à défier toute assignation à comparaître légale alors qu'un comité partisan tente de mener sa propre enquête de substitution, pour reprendre leurs mots. Or, il n'y a aucune enquête de substitution. Il y a seulement un comité parlementaire qui est saisi de cette affaire depuis l'été dernier. Il incombe au comité de l'éthique de réaliser cette étude, mais notre travail est maintenant entravé par leur refus de témoigner.
Une question légitime se pose: qu'est-ce que les problèmes de donateurs en deuil et en colère ont à voir avec le rapport du Comité? Eh bien, lorsque nous examinons les 912 millions de dollars qui ont été alloués à l'organisme des frères Kielburger, l'enjeu se résume à trois questions.
Premièrement, a-t-on fait preuve d'une diligence raisonnable à l'égard des affirmations des frères Kielburger, qui prétendaient pouvoir mettre en œuvre un programme très complexe d'une somme faramineuse dans un laps de temps très court?
Deuxièmement, les frères Kielburger ont-ils bénéficié d'une longueur d'avance en raison de leurs rapports étroits avec le gouvernement libéral et les principaux ministres dans ce dossier, avec lesquels les frères Kielburger entretenaient des liens? Ce traitement privilégié comportait-il des activités de lobbying illégales? J'aurais adoré que Craig Kielburger ait l'occasion d'expliquer comment il avait accès aux coulisses du pouvoir et comment il a respecté les règles, le cas échéant.
La troisième question est la suivante: quelle est la nature exacte du groupe et son fonctionnement? Il y a l'organisme UNIS, ME to WE, et aussi la fondation UNIS. Il y a une multitude de sociétés secondaires, de biens immobiliers et de sociétés fictives. Les fonctionnaires ont supposé qu'ils avaient affaire à l'organisme UNIS, comme nous l'aurions probablement tous fait. Mais au bout du compte, dans l'entente de financement initiale, on a demandé aux Canadiens de verser 540 millions de dollars à une société fictive qui a été créée dans le but de gérer les immenses biens immobiliers d'UNIS — c'était une coquille vide. Comment est-ce possible? Est-ce parce que la réputation des Kielburger était apparemment tellement reluisante qu'aucune question difficile ne leur a été posée?
Après huit mois d'étude au sein de notre comité, je suis persuadé que chaque membre ne sait pas plus la façon dont l'argent circule, voire le nombre de sociétés que les frères Kielburger contrôlent.
Nous leur aurions posé ces questions aujourd'hui, mais ils ne se sont pas présentés.
Dans les médias, les Kielburger se font maintenant passer pour des personnes politiquement naïves, comme s'ils étaient en quelque sorte les victimes d'une agression partisane, mais les faits n'étayent pas ce qu'ils avancent. Si vous observez l'ascension fulgurante des frères, vous constaterez qu'ils ont pris grandement soin de leurs amitiés politiques. Ils ont noué des liens étroits dans toute l'Amérique du Nord. Ils savent comment se comporter avec la clique de Davos. Par ailleurs, les frères Kielburger ont travaillé en étroite collaboration avec lorsqu'il briguait la direction du parti. Ils ont contribué à bâtir son image de héros d'estrade ambitieux aux yeux des jeunes. Les frères lui ont donné une tribune et l'ont aidé à créer sa marque, allant même jusqu'à réaliser des vidéos promotionnelles pour lui.
Lorsque a été élu premier ministre, les frères Kielburger sont essentiellement devenus des ambassadeurs de bonne volonté du Canada. Ils ont dirigé les célébrations du 150e anniversaire du Canada. Ils ont été choisis pour représenter le Canada aux Nations unies, et ont organisé un grand spectacle en stade qui mettait en vedette le premier ministre et son épouse.
Ils ne peuvent pas décider maintenant de défier nos institutions démocratiques parce qu'elles seraient partisanes et qu'elles ne travaillent plus dans leur intérêt.
Nous avons appris à quel point ils ont entretenu soigneusement leur relation avec Bill Morneau, qui était alors ministre des Finances. Ils ont embauché sa fille. Ils ont envoyé leurs bénévoles travailler aux événements de M. Morneau, et ils lui ont versé 41 000 $ pour que sa famille et lui voyagent dans le monde entier. Il n'est pas étonnant que le personnel de M. Morneau affirme que le ministre et les Kielburger étaient très proches.
Cette relation était tellement étroite que le 10 avril 2020, Craig Kielburger a contourné tout le personnel du cabinet des Finances pour écrire directement à Bill Morneau:
J'espère que Nancy, Henry, Clare, Edward, Grace et vous profitez d'un temps d'arrêt bien mérité...
Dans son message, Craig Kielburger demandait à Bill Morneau d'approuver une subvention de 12 millions de dollars. À peine 11 jours plus tard, le ministre des Finances a donné son accord verbal à ce financement.
À aucun moment Craig Kielburger ne s'est inscrit au registre des lobbyistes. Sa directrice des relations gouvernementales, Sofia Marquez, qui n'était pas non plus enregistrée comme lobbyiste, a déclaré à notre comité ne pas avoir participé du tout aux négociations de cette proposition de 12 millions de dollars. C'est Craig Kielburger qui s'en est occupé.
Une entente particulière de 12 millions de dollars négociée entre deux amis proches n'est pas la façon dont le financement de projets est censé se faire au Canada. Craig Kielburger aurait pu être ici aujourd'hui pour expliquer comment les choses se sont déroulées, mais il n'est pas venu.
La démarche entreprise par Craig Kielburger le 10 avril a abouti à une rencontre avec la le 17 avril. Selon les courriels subséquents de Mme Marquez et de M. Kielburger, la ministre Chagger leur aurait fait part d'une proposition distincte dans le volet de service, qui a donné lieu à une subvention de 900 millions de dollars.
Je dois préciser que la et la , dont les ministères supervisaient la proposition, ont toutes les deux fait des apparitions sur scène lors des rassemblements de la Journée UNIS. Il n'y a rien de mal à cela. Le problème, c'est que personne n'a posé les questions difficiles qui s'imposaient.
Même si le gouvernement affirme qu'il étudiait d'autres options, les documents sont éloquents. Le groupe Kielburger avait une longueur d'avance dès le départ. Aucun autre groupe n'a été consulté, et aucune autre organisation n'a eu la possibilité de faire une soumission. Il n'est pas acceptable que les Kielburger, qui ont profité de leur accès extraordinairement privilégié aux coulisses du pouvoir, refusent aujourd'hui de répondre aux questions sur la manière dont ils ont utilisé ces relations à leur avantage.
En dernier lieu, permettez-moi d'établir un lien entre le scandale relatif aux portes des donateurs, qui a circulé dans les médias, et celui des bourses d'été pour étudiants.
Une des allégations profondément troublantes de l'article du magazine Bloomberg est le fait que plusieurs membres du personnel d'UNIS plaisantaient sur ce qu'ils appellent les « mathématiques à la Kiel ».
Bloomberg a discuté avec près d'une vingtaine d'anciens membres du personnel, qui ont été à l'emploi du groupe partout dans le monde sur une période de 20 ans. Ils ont décrit une culture d'entreprise qui déformait les faits. Les « mathématiques à la Kiel »: c'est ainsi que le personnel désignait la manière dont UNIS chiffrait son incidence...
Pourquoi est-ce important? Parce que dans tous les documents que les Kielburger ont envoyés au gouvernement canadien, nous voyons des affirmations qui ne tiennent tout simplement pas la route.
Prenons par exemple le fait que les Kielburger avaient d'abord affirmé pouvoir accueillir eux-mêmes 16 000 étudiants, alors que l'organisme venait de licencier des centaines de personnes. Lorsque la sous-ministre adjointe pour Finances Canada, Michelle Kovacevic, a écrit qu'UNIS était prêt à recevoir 20 000 étudiants plutôt que 16 000, les Kielburger ont mis des bémols en disant que ce serait plutôt 10 000. N'importe lequel de ces chiffres aurait été extraordinaire.
Pour toute personne qui a déjà travaillé à la gestion de programmes, le fait que l'organisme annonce soudainement qu'en un mois, il pourra accueillir 20 000, 16 000 ou 10 000... C'était peut-être possible, ou peut-être pas. On s'attendrait à ce que des questions difficiles leur aient été posées, notamment pour savoir comment les choses allaient se passer exactement.
Quand UNIS a annoncé que le nombre de places avait été réduit à 10 000, l'organisme a prétendu avoir une entente avec Imagine Canada pour placer 10 000 étudiants supplémentaires. C'est ce que Craig Kielburger a déclaré le 30 avril. L'information a été mise à jour dans la déclaration de partenariat du 4 mai. La n'a pas mis en doute ces affirmations; en fait, elle a repris leur déclaration mot à mot dans ses notes d'information destinées au Cabinet. C'est donc la propagande des Kielburger et les « mathématiques à la Kiel » qui ont servi à convaincre le Cabinet de cette idée.
Les mots des Kielburger ont été repris par Emploi et Développement social Canada pour rassurer le Conseil du Trésor, lorsque celui-ci a commencé à demander comment les choses allaient se dérouler. C'est un élément important, car le partenariat avec Imagine Canada a assuré aux représentants du ministère que ce projet était réaliste. Pourtant, il n'y a jamais eu d'entente avec Imagine Canada. Les cabinets ni de la ministre Chagger ni du ministre Morneau n'ont pris la peine de vérifier l'information.
Imagine Canada a même ressenti le besoin de se manifester pour nier toute participation à cette affaire. Pourtant, fin juin, ce prétendu partenariat était toujours promotionné dans les notes de l'ancien ministre Bill Morneau. Qu'en déduire? Qu'on n'a pas exercé la plus simple des diligences raisonnables. Dès le début, on a fait confiance aux frères Kielburger et à leurs méthodes de calcul.
Si les frères Kielburger s'étaient présentés aujourd'hui, nous aurions pu leur poser ces questions difficiles. Contrairement au moment de leur premier témoignage, en juillet dernier, nous possédons maintenant les documents qui montrent la réalité des faits. Ils auraient pu répondre à toutes nos objections. Si les faits témoignaient en leur faveur, ils auraient pu en profiter pour faire une mise au point.
Tout groupe ou organisation qui aspire à recevoir 912 millions de dollars des contribuables doit être disposé à se présenter et à répondre aux questions difficiles. À la place, les principaux acteurs de ce scandale refusent de témoigner et défient le Parlement.
En notre qualité de parlementaires réunis en comité, nous avons l'obligation de communiquer au Parlement les témoignages que nous avons entendus. Nous ne pouvons pas être entravés uniquement parce que les principaux acteurs de ce drame ne veulent pas rendre de comptes. Nous avons dû envoyer quatre assignations pour obliger un organisme international de charité qui a oeuvré dans les écoles de tous nos enfants à venir témoigner. C'est renversant. Les oeuvres de bienfaisance sont transparentes, elles sont responsables. Nous ne devrions pas nous retrouver dans l'obligation d'envoyer quatre assignations, seulement pour connaître ses façons de faire.
Mais, chers collègues, je dirais que le problème dépasse notre comité et les frères Kielburger, parce que la menace de défier une assignation du Parlement n'est pas de la simple obstruction. Elle lance un défi à l'ensemble de notre système parlementaire, parce que nous, les parlementaires, nous créons des précédents. Si c'est de rendre admissible d'agir comme si le Parlement n'existait pas, les émules ne manqueront pas, au détriment de nos mécanismes démocratiques de responsabilisation.
Notre problème est de taille. Je voudrais amender la motion de mon collègue, pour donner aux frères Kielburger jusqu'à vendredi pour comparaître. Si, vendredi, ils ne se sont pas présentés, nous considérerons qu'ils entravent notre travail et qu'ils sont hostiles. Nous préparerons le rapport entamé dans le sens prévu et nous le communiquerons au Parlement. Que mes collègues envisagent de plus la possibilité, si les frères ne comparaissent pas d'ici vendredi, de préparer un autre rapport pour le Parlement, pour le saisir de cette manifestation de mépris envers notre comité.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je suis bien heureux d'apprendre que tout le monde est d'accord pour dire que c'est une bonne chose de faire des essais techniques avant le début des réunions. Je comprends que c'est une pratique courante, et c'est tant mieux. Je pense qu'on le fait à presque tous les comités. Malheureusement, ce n'est pas encore inclus dans les motions de régie interne, et je pense que ce devrait l'être.
Cela dit, je pense que tout le monde est d'accord avec moi pour dire que l'équipe d'interprètes, l'équipe technique et les greffiers font un travail exceptionnel en temps de pandémie. Nous sommes tous appelés à travailler d'une façon nouvelle avec Zoom. Mon collègue disait que c'était temporaire. Si c'est le cas, tant mieux. Moi aussi, je m'ennuie de nos réunions en « présentiel » — c'est un nouveau mot que nous avons appris au cours des derniers mois — au Parlement. Cependant, nous ne savons pas pendant combien de temps encore nous allons devoir nous voir sur Zoom. Je pense que nous devons nous assurer de faire notre travail de façon efficace et diligente, et nous devons prévoir les outils nécessaires pour le faire.
Plus tôt, M. Angus disait qu'il fallait éviter de retarder ou d'empêcher la comparution de témoins, parce que c'était déjà difficile de les recevoir. Je suis d'accord avec lui, mais justement, il faut les aider. Cette motion ne dit pas qu'on va rejeter des témoignages. Elle vise à faire adopter une motion de régie interne pour qu'on fasse des essais techniques avec les témoins avant le début de nos audiences. Je n'ai entendu personne, ici, dire que ce n'était pas une bonne idée. Je pense que nous sommes tous d'accord que c'est une bonne idée.
Par ailleurs, ma collègue disait que le Comité permanent des langues officielles était en train de faire une étude à ce sujet. C'est tant mieux. Cela dit, chaque comité est autonome, et ce n'est pas parce que le Comité permanent des langues officielles adopte certaines dispositions que les membres de tous les comités seront d'accord. Il est possible que oui, et tant mieux si c'est le cas. Quant à moi, je pense que nous devrions tous avoir les mêmes motions de régie interne, mais c'est mon opinion.
Il n'en demeure pas moins qu'au moment où nous nous parlons, chaque comité est autonome. Nous devons donc prendre une décision pour nous, ici, au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique, sur notre façon de fonctionner. Si nous sommes d'accord sur le fond, c'est-à-dire que des essais techniques doivent être faits avec les témoins au préalable pour les aider et aider nos interprètes, pour nous assurer que tout baigne dans l'huile quand ils viennent témoigner, nous devrions adopter cette motion.
Si jamais, dans un mois, dans un an ou dans deux ans, le Comité permanent des langues officielles ou un autre comité déposaient un rapport disant que nous pouvons faire mieux que cela, nous pourrons toujours amender la règle et faire mieux que cela. Nous ne sommes pas contre la vertu. Cependant, en attendant un rapport ou des décisions d'autres comités, je pense qu'il serait sage que notre comité se dote d'une règle toute simple qui, de toute façon, va dans le sens de ce qui se fait déjà. Il s'agit de dire qu'avant d'entendre des témoins, nous allons faire des essais techniques.