:
Merci, monsieur le président. Je suis heureux de pouvoir échanger avec mes collègues du comité de l’éthique.
Cet été, nous avons, je crois, tenu deux réunions sur la question dont nous sommes saisis, soit celle des conflits d’intérêts et celle de l’attribution des contrats qui ont mené au scandale UNIS. Toujours durant l’été, le comité des finances a aussi mené une enquête.
Cependant, aucun des deux comités n’a pu terminer son travail. Le a prorogé le Parlement. Le travail qui aurait pu être terminé avant le début septembre a alors été reporté. Nous en sommes à une trentaine d’heures d’obstruction par les libéraux. Je n’ai jamais vu, au cours de toutes mes années en politique, un gouvernement tenter de mettre un terme aux travaux d’un comité en érigeant ainsi des obstacles les uns après les autres.
Ce sont des questions importantes et plus nous nous écartons du sujet initial, plus les gens se disent qu’il est temps de passer à autre chose. Il est temps de passer à autre chose quand un comité parlementaire a terminé son rapport destiné au Parlement. C’est notre obligation. Un rapport au Parlement peut être unanime, quand nous sommes tous d’accord avec son contenu, ou minoritaire quand il y a désaccord entre les partis sur les conclusions à tirer de la preuve, mais nous avons l’obligation de terminer le rapport.
Par conséquent, je pense qu’il est important de passer en revue certaines des raisons pour lesquelles cette étude est si importante pour les Canadiens. Il s’agit de déterminer l’influence politique extraordinaire que le groupe UNIS possède pour avoir pu communiquer directement avec le bureau du ministre des Finances et obtenir une très grosse somme d’argent en ne se soumettant qu’à très peu de contrôle et en n’ayant presque aucun compte à rendre. Il s’agit en fait d’un programme légèrement différent, et je vais y revenir plus tard, du programme de 912 millions de dollars sur lequel nous nous penchons.
Les questions auxquelles il faut répondre sont les suivantes. Le groupe avait-il la capacité d'administré le programme? Y a-t-il eu une surveillance adéquate? Les freins et contrepoids appropriés ont-ils été mis en place? Dans la négative, pourquoi? Est-ce à cause de l’incroyable habileté de ce groupe à s’intégrer à la structure du pouvoir libéral? Le problème n'est pas, selon moi, de savoir si le a ou non appelé son personnel pour lui dire qu’il voulait que les frères Kielburger obtiennent ces fonds.
Je pense que, dans ce cas, les frères Kielburger ont pu tirer profit de leur relation étroite avec le premier ministre, l’épouse du premier ministre qui a agi comme ambassadrice de bonne volonté pour eux, la mère du premier ministre qui a été rémunérée pour participer à des événements de l’entreprise, et le frère du premier ministre qui a aussi été payé. Ils ont ainsi instauré un sentiment de confiance qui a certainement embrouillé le jugement du ministre Bill Morneau, dont les relations politiques et financières avec les Kielburger, que nous allons examiner de plus près aujourd’hui, ont mené sans aucun doute à la démission.
Et puis, cela concerne d’autres ministres, comme la , qui a déformé les faits devant notre comité quant à ses discussions avec les deux frères, ainsi que la et la dans une certaine mesure, que les Kielburger ont pris soin de contacter afin qu'elles ne posent pas certaines questions gênantes.
Lors de la dernière réunion de notre comité, j’ai parlé de la nouvelle surprenante selon laquelle l’organisation des Kielburger avait embauché une équipe israélienne spécialisée en désinformation, Percepto. Selon un article publié le 1er novembre dans le Times of Israel, ce groupe a été formé par d’anciens militaires israéliens afin d’aider ses clients à enterrer leur passé douteux. Maintenant, les frères Kielburger disent qu’ils ne connaissent pas Percepto, qu’ils n’ont jamais eu de contact avec eux, mais ils figurent sur la liste des clients de la firme dans un fichier Dropbox de Percepto sur lequel le Times of Israel a pu mettre la main à la faveur de son enquête. Le Globe and Mail aussi se l'est procuré.
Vous devez vous demander pourquoi un organisme de bienfaisance pour la jeunesse embauche des spécialistes israéliens de la désinformation pour qu’ils s’occupent de l’information en ligne. On peut également s'interroger au sujet des 600 000 $ que le groupe UNIS a versés à des firmes d’experts-conseils en politique aux États-Unis, en particulier à Firehouse Strategies, une firme qui était très étroitement liée au Parti républicain, et qui a reçu 130 000 $.
Comme nous le savons maintenant, la firme Firehouse Strategies a été mise sur pied par des anciens de la campagne de Marco Rubio. L'intention étant de reprendre les tactiques de neutralisation agressive des médias perfectionnées par Donald Trump.
Encore une fois, nous avons un organisme de bienfaisance pour la jeunesse qui avait accès à toutes nos écoles et à tous nos ministres et qui a embauché une équipe républicaine de désinformation. Nous nous demandons pourquoi. C’est aussi un groupe qui nous dit que tout l’argent qu’il recueille sert à aider les enfants, mais qui a dépensé 600 000 $ aux États-Unis pour les services de ces consultants politiques.
La raison pour laquelle je reviens à Firehouse Strategies et à ses liens avec les frères Kielburger, c’est que cette firme propose des stratégies qu’elle appelle des formations de défense ou de lutte contre les médias. Pourquoi donc un organisme de bienfaisance pour la jeunesse aurait-il besoin de stratégies pour bloquer les médias de façon agressive?
Dans une balado diffusée en 2019, M. Sullivan, l’un des trois cofondateurs anciens membres de la campagne de Marco Rubio, a dit que la stratégie de la firme consistait à désigner l’adversaire et à trouver 18 informations négatives à son sujet. Au sein de l'entreprise, a-t-il ajouté, dans le monde des communications modernes, soit on lance des couteaux soit on se fait lancer des couteaux, et qu'il n’est certes pas amusant d’être celui qui les reçoit.
Nous avons affaire à un groupe qui est censé être un organisme de bienfaisance pour la jeunesse, mais qui applique une stratégie politique consistant à dénicher 18 informations négatives au sujet de ses adversaires, parce qu’il veut être celui qui lance les couteaux.
Chers collègues, j’ai l’impression que c’est notre comité qui reçoit maintenant les couteaux du groupe Kielburger, qui est très compétent, comme nous le savons, dans le domaine des médias et de la manipulation des médias. Tandis que notre comité n’est pas en mesure de terminer son rapport, ce groupe a lancé une vaste campagne de publicité. Firehouse Strategies propose de publier 18 articles. Des articles d’opinion ont déjà été publiés dans le Toronto Star et dans d'autres organes de presse.
Ce qui est intéressant dans ce dernier blitz médiatique qui, à mon avis, dépeint faussement le travail de notre comité, c’est que son porte-parole est M. David Stillman. Les gens qui n’ont pas suivi notre réunion de lundi ne savent pas que David Stillman est un ancien employé d’UNIS, et pourtant on le présente dans les médias comme une voix indépendante sur les sujets concernant les organismes de bienfaisance, le bon travail et les bonnes fondations. Il a été membre du conseil d’administration d’UNIS; il est un ancien membre de l’organisme de bienfaisance.
Pourquoi embaucher ainsi des gens qu’on connait et avec qui on travaille pour faire sa propre publicité? Pourquoi est-ce nécessaire? Soit cet organisme de bienfaisance se tient debout et peut expliquer ce qui s’est passé dans ce scandale, soit nous avons affaire à quelque chose de beaucoup plus nébuleux.
Mes collègues libéraux ont fait des recherches et découvert que mes filles avaient fait du bénévolat pour UNIS. Petites, elles avaient été très inspirées par le livre de Craig Kielburger, et l’une d’elles est partie travailler à l’étranger. Quand j’ai entendu parler du groupe pour la première fois, je pensais qu’il donnait de la formation sur le leadership, et j'ai trouvé cela très emballant.
Puis, je l'ai un peu perdu de vue pendant quelques années, avant d'assister à son rapprochement avec , qui allait faire des exposés lors d'événements. Les frères Kielburger semblaient très proches de la famille Trudeau, ce qui m'a paru étrange. Il semble qu’ils soient passés de l’organisation de réunions et de formations à l'organisation de ces grands rassemblements.
J’ai ensuite commencé à voir qu’il y avait de plus en plus d’entreprises qui y participaient, ce qui peut être ou non un problème. Cependant, le fait que nous n’avons pas été informés que l’épouse du avait été embauchée pour ces événements d’entreprise est discutable, à mon avis. C’est discutable au sens où quand nous avons demandé si la famille du avait été payée, on nous a dit qu’elle ne l’avait pas été, et c’était faux.
Je vous renvoie à un article de CBC du 7 juillet 2020 dans lequel on apprend que 150 employés d’UNIS ont écrit au sujet du racisme systémique au sein de l’organisation. L’article parle de ce qui est arrivé à Amanda Maitland, qui a démissionné, une jeune femme de couleur et inspirante enthousiaste qui était là pour inspirer les jeunes. Je pense qu’elle aurait pu être un véritable symbole du genre de travail que le groupe UNIS a fait. Elle a dit que son travail était réécrit par du personnel blanc et que son expérience était radicalement transformée. Voilà un élément intéressant qui vaut la peine d’être mentionné.
Elle a dit:
J’ai commencé à parler de la culture de la peur. J’ai commencé à dire que, dans cette organisation, les employés ne communiquaient qu’au sein de leurs groupes.
Elle a aussi indiqué que, lorsqu’elle a commencé à parler de la culture de la peur, beaucoup de gens hochaient la tête. C’était lors d’une réunion avec le personnel. Elle a ajouté que Marc Kielburger avait immédiatement pris la parole et l’avait interrompue.
Dans cet article du 7 juillet 2020, CBC a confirmé qu’elle avait parlé à quatre employés d’UNIS qui étaient présents à cette séance de discussion ouverte. Ils ont confirmé que, lorsque Amanda Maitland a parlé, les Kielburger avaient rapidement essayé de mettre fin à la conversation. Ils ont mentionné que Marc Kielburger avait automatiquement tenté de l’interrompre et qu’il était visiblement en colère. D’autres employés ont parlé d’une culture de la peur au sein de l’organisation.
Pour moi, c’est un élément important parce que le gouvernement Trudeau a accordé à ce groupe un statut de quasi-ambassadeur. Quand le gouvernement Trudeau voulait faire quelque chose à l’ONU, UNIS était là. Quand le mouvement a voulu faire un grand spectacle en Angleterre, il a fait venir l’épouse du premier ministre. On parle de jeunes bénévoles qui auraient pu être mes filles, qui étaient vraiment enthousiastes. Pourquoi est-ce important de parler de la culture de peur parmi les employés de cette organisation? C’est important parce que ce sont des problèmes et que l’organisation et la culture de l’organisation auraient dû, à mon avis, être prises en compte par les fonctionnaires, mais comme les Kielburger sont si étroitement liés à la famille du premier ministre, aucune question n’a été posée à ce sujet.
On peut également lire dans l’article de CBC News que:
Les gens avaient peur de parler, pour ne pas risquer de perdre leur emploi. Un autre employé de couleur, membre de l’équipe de la Journée UNIS, a aussi mentionné sa peur de parler, car ceux qui osaient se dresser ou remettre les choses en question, tombaient en disgrâce, se faisaient expulser de l’équipe ou se faisaient carrément congédiés.
Nous pourrions dire que quelque chose s’est peut-être transformé lorsqu’ils sont passés d’une petite organisation communautaire à un énorme conglomérat organisant de grands spectacles. Ils s’attendaient peut-être simplement à ce que leurs jeunes employés le comprennent. Nous vivons à une époque où il faut jouer franc jeu et répondre aux questions liées à la toxicité du milieu de travail et à l’intimidation et les gens ont besoin de ces réponses. Ce qui m’a surpris quand j’ai commencé à me pencher sur la question, c’est que de nombreux anciens employés d’UNIS ont communiqué avec moi, mais qu’ils avaient très peur de dire leur nom. Ils avaient très peur de parler publiquement. Je pensais qu’il s’agissait simplement d’un organisme de bienfaisance pour les enfants. Ils font des choses inspirantes avec les jeunes. Pourquoi avaient-ils si peur?
Jusqu’où cela remonte-t-il? Nous avons un courriel du 4 septembre 2009 de Dan Mossip Balkwill dans lequel il dit au revoir à tout le personnel d’UNIS. L’objet est: « Des adieux honnêtes ». J’ai été très ému, parce que cet employé aurait pu être une de mes filles. Il s’est joint à l’organisation, parce qu'il était inspiré et qu'il souhaitait changer le monde.
Dans son courriel, il a écrit notamment:
Mais le personnel qui y travaille le fait par amour. Il s’agit d’amour, bon sang, pas d’argent, de prestige, de célébrité ou de fortune, juste d’amour. Les employés aiment ce qu’ils font, pour qui ils le font et avec qui ils le font. Ils se sont engagés à donner au moins deux ans de leur vie pour changer le monde, littéralement, c’est ce pour quoi ils se sont engagés.
Je pense que c’est une déclaration très percutante.
Il poursuit en disant:
Pour faire pleurer ces employés, il suffit de leur dire de partir s’ils n’aiment pas ce qu’ils voient, qu’ils doivent prendre sur eux, ou encore que leurs problèmes n'ont rien à voir avec ceux des enfants en Afrique... c’est atroce! En leur disant de partir s’ils ne sont pas contents, on leur montre qu’on ne les apprécie pas en tant que membres du personnel.
Il a parlé des dangers auxquels les jeunes travailleurs étaient exposés. On leur disait notamment que s’ils avaient un long voyage à faire, ils n’auraient pas droit à une chambre d’hôtel payée. Il a ajouté:
Bien que des gens soient tombés dans les escaliers au bureau, aucune bande antidérapante n'a jamais été installée. De plus les femmes sont obligées de marcher dans des allées non éclairées à minuit pour rejoindre leur véhicule à la fin de leur journée de travail.
Me to We devait redéfinir l’entreprise. Au lieu de cela, elle est devenue une autre entreprise du secteur privé dont le principal objectif est l’argent, où les gens et le personnel passent en second. Je ne veux pas travailler dans une organisation où on nous rappelle constamment que notre salaire est bas parce qu’il faut diminuer les frais administratifs, pour que les donateurs donnent plus d’argent. Je ne veux pas travailler dans une organisation qui utilise la peur comme tactique pour arriver à ses fins.
C’était en 2009, donc il y a 11 ans, que cette culture d'intimidation a été dénoncée.
Quand les déclarations du groupe Kielburger ont été remises en question, les dirigeants ont communiqué avec David Stillman, un ancien employé, pour qu’il les disculpe et réfute tout ce qui avait été affirmé contre eux. Ils ont répondu aux questions sur la toxicité du milieu de travail à UNIS pour les jeunes bénévoles et les jeunes employés.
En 2018, ils ont embauché un consultant du New Hampshire, David Baum, qui se décrit comme un « architecte de la conversation ».
Le rapport de Baum disculpe totalement UNIS et est très impressionnant. On peut y lire:
Si j'en juge d'après mon expérience professionnelle, je dirais qu'UNIS et ses dirigeants ont su faire face à des changements constants, à des demandes complexes et multiples aussi bien que n’importe quel des organismes sans but lucratif ou à vocation sociale de même taille avec qui j’ai travaillé.
Il ajoute:
Une grande partie du succès d’UNIS est directement attribuable aux fondateurs. Leur vision convaincante et leur capacité à la concrétiser par l’entremise de gens qui croient sincèrement qu’ils changent le monde sont très impressionnantes.
Ce rapport cadre très bien avec le genre d’image que nous avions de l’organisation UNIS, soit un groupe inspirant qui apporte des changements incroyables, dirigé par deux frères ayant vraiment la cause à cœur. Alors, comment concilier cela avec ces allégations concernant le traitement toxique réservé aux jeunes?
Le rapport a été remis aux médias pour faire suite aux allégations d’intimidation.
Canadaland a demandé où ce rapport avait été rédigé et on lui a répondu que M. Baum l’avait produit de façon indépendante et impartiale. Cependant, nous avons appris que M. David Baum, selon les déclarations de l’IRS, avait reçu 750 000 $ pour du travail de consultation pour UNIS, de 2015 à 2019. Il recevait donc d’énormes sommes d’argent d'UNIS tandis qu'il était présenté comme une voix indépendante.
Les frères ont aussi écrit une lettre d’opinion sur Postmedia en 2015. Voici ce qu'ils y disent au sujet de M. Baum: « Dans notre cas, ce quelqu'un est notre fidèle ami, David Baum. » Voici le passage complet:
Même les gens les plus endurcis que je connaisse sont soulagés de pouvoir se tourner vers quelqu’un tourner pour obtenir des conseils et des encouragements. Dans notre cas, ce quelqu'un est notre fidèle ami, David Baum.
Leur fidèle ami est celui qu’ils nous présentent comme l’auteur de ce rapport entièrement indépendant sur le milieu de travail toxique dans lequel baignent les jeunes d’UNIS.
J’aimerais ajouter une chose vraiment surprenante: David Baum a été le célébrant pour le mariage de Craig Kielburger.
Vous avez donc d'un côté une série de graves allégations au sujet d’un organisme de bienfaisance pour la jeunesse, de conditions de travail abusives, de 150 jeunes employés qui parlent du racisme et de voix racialisées qui sont muselées et, de l'autre, les deux frères qui présentent aux médias un document disculpant complètement et disant à quel point ils sont formidables, un document qui a été rédigé par celui-là même qui a été le célébrant du mariage de Craig Kielburger.
Ce sont des questions qu’il faut se poser, parce que je pense que, si la fonction publique avait eu l'impression qu’elle pouvait poser des questions au sujet de cette entente pour laquelle et M. Morneau étaient si optimistes, les choses ne seraient peut-être pas allées aussi loin.
Je vous renvoie encore une fois aux propos de Michelle Douglas, qui a témoigné devant le comité des finances, parce que nous parlons de gouvernance. Aucune question n’a été posée au sujet de la gouvernance de l’entreprise et de la capacité de cette organisation à prendre en charge cet énorme programme.
Michelle Douglas, si vous consultez son curriculum vitae, a un parcours très impressionnant. Vous voudriez qu’elle siège à votre conseil d’administration. Je ne sais pas si mes collègues du Parti libéral ont déjà travaillé pour des organismes de bienfaisance, mais les conseils d’administration y jouent un rôle très important. Ils surveillent les finances; ils doivent être en mesure de dire aux donateurs, à l’ARC et à leurs organismes de réglementation que l’organisme de bienfaisance satisfait aux critères financiers et aux obligations juridiques.
Quand Michelle Douglas a comparu devant le comité des finances, nous lui avons demandé ce qui s’était passé à la réunion où Marc Kielburger s’était apparemment mis en colère et avait raccroché, et pourquoi elle avait quitté l’organisation en mars.
Elle dit:
En raison de la passion que j’entretenais pour l’organisme, la décision de démissionner a été très difficile. Ma démission n’était pas une décision courante et ne faisait pas non plus partie d’une transition planifiée du conseil. J’ai démissionné parce que je ne pouvais pas faire mon travail. Je ne pouvais pas m’acquitter de mes fonctions de gouvernance.
Elle ajoute qu’en mars, l’équipe de direction d’UNIS avait du mal à gérer les incidences de la pandémie:
[Elle] a commencé à mettre à pied de très nombreux employés. Au fil des jours, le nombre de pertes d’emploi a rapidement grimpé dans les centaines. Bien entendu, le conseil d’administration estimait devoir protéger l’organisme et tenir compte des intérêts de ses parties prenantes, dont ses employés, donateurs, partenaires, bénéficiaires et autres. J’ai mis sur pied un comité spécial du conseil chargé de joindre quotidiennement l’équipe de direction pour obtenir des exposés et des mises à jour, puis nous faisions le point ensuite avec l’ensemble des membres du conseil.
L’un des éléments clés de la déclaration de Mme Douglas qui, à mon avis, est vraiment puissant, c’est que parmi les intervenants qu’elle voulait protéger, il y avait les employés, les jeunes. Dans son courriel précédent, elle parlait du fait qu’ils étaient sous-payés et de la culture de la peur, mais elle voulait s’assurer qu’ils étaient protégés, et elle a dit:
Nous estimions que nous ne pouvions pas mettre à pied des centaines de personnes sans avoir des preuves très solides et vérifiables, et que même avec de telles preuves, nous devions explorer les mesures d’atténuation possibles pour conserver des emplois. Au lieu de cela, l’équipe de direction congédiait les employés très rapidement et en très grands nombres.
Elle poursuit ainsi:
Le 25 mars, Craig Kielburger m’a téléphoné pour me demander de démissionner du conseil d’administration d’UNIS.
Je n’ai jamais entendu parler d’un organisme de bienfaisance où les fondateurs peuvent appeler les membres du conseil d’administration pour leur dire qu’ils sont congédiés parce qu’ils ont posé des questions d’ordre financier. C’est le travail de ces gens-là. Le conseil d’administration s’inquiétait du fait que des jeunes gens qui avaient donné tant de temps à l’organisation soient si peu rémunérés, et il essayait de trouver une façon d’atténuer la situation, mais il semble que ce n’était pas du tout une priorité pour UNIS, et les membres du conseil ont été congédiés.
Cet élément compte parce que, encore une fois, quand il est question de programmes gouvernementaux — surtout s'il s'agit d'un montant de près de 1 milliard de dollars —, nous devons savoir si la structure de gouvernance est solide et si l’organisation peut réellement obtenir les résultats voulus.
Si vous lisez les documents — je ne sais pas si mes collègues libéraux ont lu les 5 000 pages que nous avons reçues, celles qui ne sont pas caviardées —, vous verrez qu’ils soulèvent encore un certain nombre de questions sur les raisons pour lesquelles les fonctionnaires n’ont pas vérifié les demandes d'UNIS. Je reviens toujours au fait qu’il s’agissait d’un groupe très proche du , proche de la mère du premier ministre, qui a été rémunérée, proche du frère du premier ministre, qui a aussi été rémunéré, proche de la femme du premier ministre, qui a été leur ambassadrice de bonne volonté et qui est proche des principaux ministres mêlés au dossier.
Pour être en mesure d’exécuter ce programme — c’est tout un défi que de trouver un emploi d'été à 20 000 jeunes très rapidement, en quelques mois —, ils ont affirmé notamment une chose que l'on trouve dans...
Comme vous pouvez le voir à la diapositive 13 qui dresse la liste des documents remis aux fonctionnaires du ministère des Finances et d’EDSC, UNIS a confirmé un partenariat de coordination stratégique avec Imagine Canada pour le recrutement et la coordination de partenaires sans but lucratif.
L'organisme Imagine Canada est incroyablement bien branché, alors si vous êtes fonctionnaire de première ligne essayant d’examiner ce projet, vous trouverez logique qu’Imagine Canada y participe et que c’est très bon signe. La diapositive a été mise à jour quelques jours plus tard, le 4 mai, et voici ce qu'on peut maintenant y lire:
Favoriser la création d’un maximum de 20 000 possibilités initiales de bénévolat au moment du lancement. UNIS créera des stages de bénévolat pour 10 000 étudiants et s’associe avec Imagine Canada, un organisme-cadre pour les organismes de bienfaisance canadiens, afin de mobiliser 50 organismes nationaux sans but lucratif (OBNL) pour créer 10 000 possibilités supplémentaires qui seront offertes deux semaines après le lancement. Ces possibilités seront offertes dans toutes les régions du pays, tant dans les centres urbains que dans les petites collectivités rurales.
Nous savons maintenant que les partenaires avaient d’énormes problèmes. Ils n’avaient pas l’appui qu’ils prétendaient avoir au Québec. Nous ne voyons pas de chiffres réels pour les collectivités rurales et isolées, néanmoins, en raison de l’association avec Imagine Canada, la proposition semblait viable aux yeux de nos dévoués fonctionnaires.
Ces extraits ont été copiés et collés, mot pour mot, dans les documents d’information de la à l’intention de ses collègues pour la réunion du 5 mai du comité du Cabinet sur la COVID. Ils se trouvent également dans les notes d’information ministérielles et les documents sur la mise en œuvre. En fait, ils sont repris dans les questions que le Conseil du Trésor a posées à EDSC et au ministère des Finances le 8 mai.
Le Conseil du Trésor a demandé quels étaient les 50 grands organismes sans but lucratif avec lesquels la tierce partie travaillerait directement et si ces organismes ont des liens étroits avec les petits organismes sans but lucratif partout au Canada. Dans sa réponse, EDSC dit ceci:
Le mouvement UNIS a convenu de travailler en collaboration avec le gouvernement du Canada pour trouver des organismes en mesure de créer des possibilités de placement. De plus, il a confirmé un partenariat de coordination stratégique avec Imagine Canada pour le recrutement et la coordination de partenaires sans but lucratif... Il tirera parti de ses réseaux pour rejoindre de plus petits organismes sans but lucratif.
Le problème tient à l'absence d’entente avec Imagine Canada. Imagine Canada a dû le préciser. En fait, cet organisme a publié une déclaration dans laquelle on peut lire: « Notre PDG, Bruce MacDonald, avait initialement accepté de participer à un comité consultatif pour le projet. Il s’est retiré de ce comité consultatif avant même la première réunion. »
Le président-directeur général d’Imagine Canada, Bruce MacDonald, a dû donner plus de détails quand on lui a demandé si Imagine Canada avait participé aux discussions sur le programme de la BCBE. Je le cite:
Mouvement UNIS a communiqué avec Imagine Canada en mai dernier au sujet d’une nouvelle initiative en développement conçue pour les étudiants postsecondaires dont les chances de trouver un emploi d’été seraient passablement réduites [...] Imagine Canada joue souvent le rôle d’intermédiaire et de rassembleur, et j’ai donc dirigé Mouvement UNIS vers plusieurs organismes du secteur qui auraient peut-être pu l’aider dans la mise en œuvre du programme.
Dans cette phase initiale, on m’a demandé de siéger au comité consultatif du programme, et j’ai accepté. Le comité ne s’est jamais réuni.
Il ajoute:
On a également demandé si Imagine Canada accepterait de participer à l’évaluation du programme. L’évaluation et la recherche représentent depuis longtemps deux aspects phares du travail d’Imagine Canada; c’est pourquoi j’ai accepté de réfléchir à cette demande. Cependant, l’évolution des discussions autour du programme a soulevé des préoccupations, car le programme semblait brouiller la distinction entre le travail rémunéré et le bénévolat. Nous avons communiqué ces préoccupations à Mouvement UNIS et aux fonctionnaires du gouvernement fédéral, sans qu’on y donne suite. Par conséquent, Imagine Canada a décidé de ne pas participer au programme, et je me suis retiré du conseil consultatif.
Il dit ensuite:
[...] il a été rapporté qu’Imagine Canada figurait parmi un groupe d’organismes qu’Emploi et Développement social Canada (EDSC) avait considérés comme prestataires de la BCBE. Nous n’avons jamais été contactés par quiconque à EDSC ou par toute autre personne à l’intérieur du gouvernement fédéral pour discuter de cette possibilité.
À mon avis, c’est très préoccupant, car nous nous sommes dits inquiets de la confusion à propos d'un soi-disant bénévolat et du fait que la rémunération accordée pourrait être illégale selon le droit du travail canadien. Imagine Canada a soulevé ces questions et a indiqué qu’il n’était pas prêt à participer. Pourtant, Imagine Canada a été présenté comme un partenaire, et personne n’a posé de question.
Ce qui est vraiment préoccupant, c’est que même à la fin juin, après qu’Imagine Canada a renoncé à jouer un rôle même mineur avoir dans la BCBE, son nom n'a pas été retiré des documents soumis au gouvernement fédéral. Dans la note d’information jointe à la décision finale du ministre des Finances de débloquer des fonds pour... On peut lire à la page 6 du document du 22 juin sur la mise en œuvre de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant que 10 000 de ces placements seront créés directement par UNIS et que le reste sera créé en partenariat avec 50 organismes sans but lucratif et Imagine Canada, un organisme-cadre.
Puis, et c'est encore plus inquiétant, à la veille du lancement de la BCBE le 25 juin, UNIS mentionne délibérément Imagine Canada parmi ses partenaires. Dans un courriel du 24 juin, portant la mention « Questions sur le déploiement de la BCBE » en objet, on trouve la liste complète des organismes sans but lucratif confirmés. Le premier est YMCA Nationwide et le deuxième Imagine Canada. Ce qui n’était pas le cas.
Le gouvernement a semblé très choqué que ce plan, cette combine, se soit effondré si rapidement et il a dit que c’était en quelque sorte parce que les gens avaient été méchants à l’égard d’UNIS, et qu’ils ne voulaient pas soutenir cette grande organisation. Ces affirmations étaient archi-fausses, et personne ne les a vérifiées. Je trouve que c’est vraiment préoccupant.
Ce qui est étrange dans toute cette affaire, c’est que même quand les frères Kielburger et le groupe UNIS peuvent nous donner des réponses simples et directes, ils semblent avoir tendance à créer la confusion, à exagérer et à faire ce qui me semble être de fausses représentations.
Mon bon ami, M. Sorbara, m’a dit qu’UNIS n'aurait pas fait de profit. Qu'il était impossible de faire des profits et que le groupe faisait tout cela pour les Canadiens. Marc Kielburger a soutenu que lui et son frère n’auraient jamais répondu à l’appel du Canada s’ils avaient su dans quel pétrin ils se mettraient.
Comme nous l’avons vu, et je devrai peut-être l’expliquer encore une fois à mes collègues libéraux, le Canada n'a rien demandé à UNIS. C'est plutôt UNIS qui a n'a eu de cesse de relancer le Canada par la voix de sa lobbyiste, Sofia Marquez, et par des communications directes avec le ministre des Finances, par courriel et par téléphone. Les frères se présentaient tout simplement à son bureau pour lui parler. Donc, l’idée qu’il n’y avait pas de profit...
Ensuite, c’est devenu encore plus clair: il n’y avait pas de frais d’administration. Comment peut-on imaginer administrer un programme de cette envergure sans frais de gestion? Quelque chose me fait penser que les Kielburger voulaient nous faire croire qu’ils étaient tellement disposés à travailler pour le bien des Canadiens qu’ils ne pouvaient même pas accepter quoi que ce soit, mais cela n’a aucun sens.
, au Comité des finances, le 28 juillet, a dit:
J’aimerais vous interroger au sujet des frais d’administration. Combien auraient-ils coûté si UNIS avait administré la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, et à quelles fins? Lorsque nous parlons de « frais d’administration », je ne suis pas certain que beaucoup de Canadiens, sinon la plupart, comprennent ce que cela signifie. Alors, pourriez-vous...
Craig Kielburger a répondu:
Je vous remercie d’avoir posé cette question. Permettez-moi d’abord de préciser qu’en fait, il ne s’agissait pas de frais d’administration, mais de frais de mise en œuvre du programme. Ce que je veux dire par là, c’est... Souvent, dans le monde caritatif, lorsque les gens pensent à l’administration, ils pensent aux services administratifs ou à la collecte de fonds. Les coûts ici étaient simplement directement liés au remboursement de la mise en œuvre du programme.
Ouaou!
Plus tard, durant la même réunion, a dit qu’il avait parfois du mal à entendre les réponses. Il a dit qu’une des réponses données à sa collègue, , puis à , « [l']a étonné ». « Je veux m’assurer d’avoir bien compris, » a-t-il indiqué.
Il a ajouté:
Sur les quelque 500 millions de dollars du programme, il y a des frais d’administration allant « jusqu’à » 43 millions de dollars, selon le nombre d’étudiants qui peuvent être placés. J’avais l’impression que cela allait procurer un certain avantage à l’organisation qui administrerait ce programme.
Ai-je raison de croire que chaque sou de ces frais d’administration, si le programme avait été exécuté correctement, n’aurait pas été versé à l’organisation, mais aurait servi exclusivement à couvrir des dépenses?
M. Marc Kielburger a répondu: « Monsieur, c’est exact. D’abord et avant tout, cet argent aurait servi exclusivement à couvrir les dépenses. »
Craig Kielburger a ajouté: « Pour les dépenses de programme — pas même l’administration ».
M. Marc Kielburger a dit:
Deuxièmement, il ne s’agit pas de frais d’administration, monsieur. Il s’agit, en fait, de frais de programme.
— et c’est reparti —
Nous le faisions au nom du gouvernement, pour l’aider. Le gouvernement nous a demandé de le faire. L’organisation n’en aurait pas elle-même tiré profit. Nous étions là parce que nous voulions aider.
Encore une fois, il ne s’agissait pas de frais d’administration. C’était des frais de programme, et cela devait, bien sûr, servir en totalité au programme.
Je pense que les gens auraient moins réfléchi si M. Kielburger avait seulement dit, bien sûr, qu’il y a des frais d’administration. Comment pensiez-vous que l’organisation allait gérer 500 à 900 millions de dollars?
Mais non, il n’y avait pas de frais d’administration. Tout allait servir à aider les jeunes durant la pandémie.
Mais voilà... dans le document, il est question de « frais d’administration » à chaque étape. UNIS voulait facturer des frais d’administration. Dans sa proposition de projet révisée, dans la présentation PowerPoint du 4 mai, UNIS ventile le budget des deux cohortes proposées.
Ces budgets très détaillés précisent combien de personnes seront embauchées, le coût, les frais juridiques, les moyens technologiques à acquérir, etc. La dernière catégorie budgétaire de chaque cohorte est intitulée « administration du programme » et, sous cette ligne, il est indiqué « frais d’administration pour le mouvement UNIS 15 % ».
Pour la première cohorte, c’était 2 543 478 $ et pour la deuxième cohorte, c’était 1 796 288 $. Il s’agirait de frais d’administration de 4 339 766 $ en plus des dépenses.
Une autre chose m’a vraiment frappé. Si vous dirigez un groupe, que vous facturez des frais d’administration et que vous payez déjà des coûts pour le loyer et les biens immobiliers, c’est votre affaire. L’administration couvre le programme, parce que, je le répète, les Kielburger ont dit que chaque dollar allait servir à aider les jeunes. Toutefois, dans le cadre de cette entente avec le gouvernement fédéral, ils ont inclus le paiement de leurs biens immobiliers. Il y a une inscription de 590 000 $ pour la location, ce qui est en sus.
Nous savons qu’il y a eu beaucoup de questions au sujet de leur incapacité à honorer leur contrat immobilier — et j’ai les documents ici au cas où mes collègues libéraux n’auraient pas lu les documents du gouvernement —, mais il y a ces frais de loyer de 590 000 $ qui s’ajoutent aux frais d’administration, qui sont distincts des frais de programme. C’est beaucoup d’argent pour un organisme qui affirme ne pas vouloir prendre un sou.
Le traitement initial du dossier et la capacité administrative représentent 12,8 millions de dollars. Sous la rubrique « Décaissement des subventions pour les 40 000 premiers placements », nous avons 2 millions de dollars pour les « coûts de mise en place et de décaissement pour 40 000 subventions liées aux placements », et un coût d’administration de 15 %. Pour l’« approbation supplémentaire des placements et du décaissement de subventions pour un maximum de 60 000 étudiants admissibles », nous avons 9,13 millions de dollars pour « la capacité d’évaluer les placements ‘‘extérieurs’’ et les coûts de décaissement pour 60 000 subventions liées aux placements en dehors de ceux créés par UNIS », plus 15 % supplémentaires de frais d’administration.
Alors voilà: 15 % pour l’administration, puis 15 % pour l’administration. Pourquoi ne pas simplement nous dire qu'ils facturent 15 % pour l’administration? Cela les aurait peut-être rendus un peu plus crédibles.
Voici le problème. Le 18 juin, alors qu’ils parlaient de prolonger le programme jusqu’au 30 octobre ou au 15 novembre... Dans chaque catégorie, il y avait des coûts de décaissement pour l’ONG, des coûts de programme et, oui, des coûts d’administration. Dans ce cas-ci, ils se seraient élevés à 482 791 $ ou 566 591 $. De toute évidence, UNIS auraient reçu 15 % pour les coûts de programme, encore d’autres sommes à l’automne.
Quand mon collègue, M. Sorbara, a affirmé qu’il n’y aurait jamais eu de profit, et que l’opposition ne faisait qu'attaquer le gouvernement, je me demande pourquoi l’organisme n’a pas dit la vérité au Parlement. Pourquoi, sous serment, les deux frères ont-ils déformé le fait qu’ils auraient perçu des frais d’administration de 15 %?
Je pourrais aussi parler des libéraux, qui semblent avoir le même problème. C’est simple. Quels auraient dû être les coûts de ce programme? L’autre jour, M. Sorbara a de nouveau repris la déclaration de M. Kielburger selon laquelle l’opposition déformait les chiffres en disant qu’il s’agissait de 900 millions de dollars, alors qu’en fait, il s’agissait seulement de 543 millions de dollars, et pourquoi l’opposition utilisait-elle ces faux chiffres? Eh bien, il s'agit bel et bien de 912 millions de dollars, et nous allons en arriver au montant crucial de 12 millions de dollars. Je pense que mes collègues seront très intéressés par ces 12 millions de dollars.
Où l’opposition a-t-elle pris ce montant de 912 millions de dollars? Lorsque le a fait l’annonce le 22 avril et a distribué des documents, le coût indiqué de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant était bien de 912 millions de dollars. Le 25 juin, le premier ministre a finalement annoncé tous les détails. Sur la base du document d'information du 22 avril, les médias ont rapporté ce montant de 912 millions de dollars, et le gouvernement n’a pas démenti. Le lendemain, le 26 juin, le bureau de la a expliqué aux médias qu’UNIS ne recevrait que 19,5 millions de dollars pour administrer le programme. Aucun autre détail n’a été donné.
Si vous vous souvenez bien, c'est à ce moment-là que nous avons appris qu'il y aurait un programme de 912 millions de dollars dont l'administration serait confiée à un groupe si étroitement lié au que beaucoup de questions — et des questions vraiment majeures — ne manqueraient pas d'être soulevées. Le gouvernement semblait surpris que les gens aient remarqué que le premier grand discours du premier ministre après son arrivée au pouvoir ait été prononcé devant UNIS, que son épouse voyageait avec lui et que sa mère et son frère y étaient mêlés. Le gouvernement a donc dû sortir de son silence pour se faire rassurant: seulement 19,5 millions de ces 912 millions de dollars iraient à UNIS.
Voilà. Si vous ressentez quelque confusion quand il s'agit des relations entre les libéraux et le groupe Kielburger, si vous avez parfois l'impression d'être comme un péquenot à la fête foraine qui essaie de suivre le jeu des gobelets, c'est que les libéraux et les Kielburger ne cessent de les déplacer. Nous allons donc tâcher de les suivre pas à pas.
Le 16 juillet, la ministre Chagger a comparu devant le comité des finances. Dans sa déclaration liminaire, elle a dit:
La première annonce que nous avons faite concernait 20 000 stages, une initiative qui a reçu 19,5 millions de dollars. De cette somme, 5 millions de dollars étaient destinés à des organismes sans but lucratif pour la création et le soutien dont ils avaient besoin, et 300 000 $ étaient prévus pour le soutien à l'accessibilité […] Deux autres catégories de financement ont été envisagées au titre de l'entente de contribution. Un montant de 10,5 millions de dollars devait être accordé à l'organisme de bienfaisance UNIS afin de gérer le programme relatif aux petits organismes sans but lucratif locaux souhaitant participer au programme […] Si les choses s'étaient passées ainsi, un montant supplémentaire de 13,53 millions de dollars aurait été versé à UNIS afin d'offrir 20 000 stages additionnels […] Du budget total de 912 millions de dollars, c'est un montant maximal de 43,53 millions de dollars qu'aurait pu recevoir l'organisme de bienfaisance UNIS.
Elle retient donc le chiffre de 912 millions de dollars, mais le montant à être versé à UNIS passe de 19,5 millions à 43,5 millions de dollars, à 43,53 millions, pour être précis. Mais c'est toujours 912 millions de dollars, et c'est ce chiffre qu'elle communique à notre comité.
Le greffier du Conseil privé n'a pas apporté la correction, pas plus que Bill Morneau, les fonctionnaires de son ministère ou d'EDSC ne l'ont pas fait dans leurs témoignages. Si nous avons pu apprendre qu'il ne s'agissait pas de 912 millions de dollars, c'est seulement parce que j'ai demandé directement au Comité des finances d'obtenir une copie de l'accord de contribution. C'était le 27 juillet. C'est alors que nous nous sommes rendu compte que l'accord était de 543 millions de dollars.
Mon Dieu! quel empressement dans les rangs libéraux pour accuser l'opposition de déformer les faits et de tout grossir, de prétendre qu'il s'agissait de 912 millions de dollars, alors que c'était seulement de 543 millions. Pourquoi donc les libéraux ne l'ont-ils pas dit au départ? Il y a eu tellement de brouhaha à ce sujet que nous avons eu beaucoup de mal à savoir ce qu'il est advenu du reste de l'argent.
Poursuivons. On nous a dit que c'était 43,53 millions de dollars pour administrer un budget de 912 millions de dollars, mais ensuite, quand les chiffres ont changé, c'était toujours 43,33 millions de dollars, mais pour administrer un budget de 500 millions de dollars. C'était donc le maximum qu'UNIS pouvait recevoir.
La ministre Chagger l'a dit au Comité le 16 juillet: « Du budget total de 912 millions de dollars, c'est un montant maximal de 43,53 millions de dollars qu'aurait pu recevoir l'organisme de bienfaisance UNIS. » Mais nous apprenons ensuite, d'après les documents que nous avons obtenus, qu'un fonds de prévoyance de 354,23 millions de dollars était également disponible, en cas d'épuisement éventuel du financement initial de 500 millions de dollars prévu pour les bourses. C'était toujours 912 millions de dollars. On venait d'ajouter 354,23 millions de dollars, disponibles au besoin. Nous en sommes revenus à 900 millions de dollars et plus.
C'est alors que le groupe UNIS franchit le seuil des 43,53 millions de dollars. Le 18 juin, Emploi et Développement social Canada et UNIS ont discuté de la possibilité de prolonger le programme. Marc Kielburger écrit:
Merci de votre temps. Comme suite à notre conversation d'aujourd'hui, vous trouverez ci-dessous les coûts de la prolongation du programme.
Nous avons demandé à notre équipe financière d'extraire les chiffres et ils sont conformes à d'autres aspects du programme...
Il parle ensuite de « l'effet de contagion à la baisse » et des coûts de « transit », et c'est là, dans ces documents, que nous découvrons, ô surprise, qu'UNIS va toucher entre 3,2 et 3,8 millions de dollars en plus des 43,53 millions de dollars déjà prévus. Cela figure dans l'accord qui a été conclu. Pourtant, c'est à nous qu'on a reproché à maintes reprises d'avoir faussé les chiffres, d'utiliser des chiffres erronés.
J'espère que les gens ne se lassent pas de tous ces chiffres. C'est important, parce qu'il s'agit de la diligence raisonnable à laquelle n'importe qui d'autre, n'importe quel autre groupe, aurait été soumis, mais à laquelle le groupe UNIS a échappé, si bien que l'accord n'a même pas été signé avec UNIS, mais avec une société de portefeuille qui, à l'examen de sa structure d'origine, ne semble détenir que des biens immobiliers.
Personne ne s'est donné la peine de faire les vérifications voulues. Personne n'a pris la peine de vérifier si cette société, au moment de signer les documents juridiques, a attesté se conformer à la Loi sur le lobbying, même si nous savons qu'elle faisait beaucoup de lobbying, même plus que General Motors. Comme elle n'était pourtant pas enregistrée comme lobbyiste, elle s'est peut-être même livrée à des activités de lobbying illégal. Mais personne n'a vérifié et tout a été approuvé.
Qu'en est-il donc de ces 12 millions de dollars? Il y a l'annonce de 900 millions de dollars pour la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, mais il y a un autre montant de 12 millions de dollars qui s'y ajoute. Vous souvenez-vous de la façon dont la ministre Chagger a parlé de la proposition d'entrepreneuriat social d'UNIS, la première proposition? Le 17 avril, lorsque le groupe UNIS a eu vent de cette possibilité beaucoup plus intéressante, cette proposition s'est mutée en un nouveau programme, qui est devenu la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant.
Qu'est-il advenu de cette proposition initiale, qui a quand même été financée? Il se trouve que la proposition de 12 millions de dollars a été communiquée le 10 avril par le cabinet de la ministre Ng à celui du ministre Morneau, qui l'a examinée le même jour. Ce qui est curieux, c'est que Katie Telford, dans son témoignage, a dit que la proposition avait été étudiée et que le BCP n'y voyait pas d'intérêt. Il ne voulait pas qu'il soit adopté, mais il l'a pourtant été.
Le 10 avril, Craig Kielburger a adressé le courriel suivant à Bill Morneau:
J'espère que vous vous portez tous bien, Nancy, Henry, Clare, Edward et Grace, et que vous profitez ensemble d'un temps de repos bien mérité pendant Pâques.
Je ne peux pas imaginer le rythme de l'information et de la prise de décisions au cours des dernières semaines. Vous m'avez déjà dit que vous vouliez être membre de la charge publique pour faire une différence — et c'est certainement l'incidence la plus déterminante que vous aurez jamais pour le pays.
Permettez-moi d'ouvrir une petite parenthèse pour vous parler des conversations avec la ministre Ng. Elle a suggéré que nous soumettions une proposition visant à élargir notre programme d'entrepreneuriat jeunesse (initialement parrainé par votre bureau) dans le but d'atténuer les difficultés économiques et de nous préparer à un monde post-pandémique.
Voilà. C'est le 10 avril qu'il communique directement avec Bill Morneau.
Le 21 avril, Bill Morneau a non seulement affecté le montant de 900 millions de dollars, mais il a aussi ajouté 12 millions de dollars destinés à Emploi et Développement social Canada pour soutenir l'initiative originelle d'entrepreneuriat social d'UNIS. Le lendemain, quand le annonce la BCBE, son coût s'élève à 912 millions de dollars. Ces 12 millions de dollars se sont donc ajoutés aux 900 millions de dollars prévus dans le plan initial. Le 10 avril, Craig Kielburger a envoyé un courriel à Bill Morneau pour lui demander de l'examiner personnellement et, 11 jours plus tard, il a été adopté.
Je pense que ce point est vraiment crucial. Au cours de son témoignage, on a demandé à Bill Morneau s'il avait parlé aux Kielburger. Il a répondu:
[Le] 26 avril, j'ai parlé à Craig Kielburger. Je sais que nous avons discuté de façon générale des répercussions de la pandémie de COVID-19. Il n'a pas dit un mot de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, et moi non plus.
Si vous vous souvenez bien, chers collègues, le ministre Morneau a insisté sur le fait qu'il ne faisait qu'appeler les entreprises intermédiaires de la région, simplement pour s'assurer que tout allait bien et qu'il a, comme par hasard, appelé Craig Kielburger. Il ne nous a pas dit qu'il avait parlé à Craig Kielburger le 10 avril de ce programme de 12 millions de dollars. Le 26 avril, il ne s'agissait que de vérifier que tout le monde se portait bien. C'est incroyable. Nous retrouvons pourtant, parmi les documents publiés par le Comité des finances, des notes d'UNIS dans lesquelles Craig Kielburger parle d'avoir rencontré le ministre des Finances et discuté avec lui de la proposition d'entrepreneuriat social d'UNIS.
Le ministre Bill Morneau a peut-être oublié qu'il avait une villa en France; le gars a oublié qu'il avait une facture de 40 000 $ à régler avec les Kielburger; il a oublié peut-être qu'il avait rencontré les frères Kielburger et signé une entente leur accordant 12 millions de dollars, chose qui, selon Katie Telford, n'avait pas la faveur du gouvernement. Il a peut-être oublié de dire à notre comité qu'ils avaient discuté de cette proposition qu'il venait d'approuver. Nous pourrions croire le ministre Morneau sur parole, mais nous pourrions aussi penser que le ministre Morneau a peut-être menti au Comité, qu'il n'a pas dit la vérité.
Pourquoi est-ce important? C'est important parce que, le 10 avril, Kielburger a communiqué avec Bill Morneau et que, 11 jours plus tard, le groupe Kielburger est en voie de recevoir 12 millions de dollars. Il obtient ce montant d'un ministre dont la fille a été embauchée par les Kielburger, dont la famille a voyagé par avion partout dans le monde gracieuseté du groupe Kielburger. De plus, selon des rapports qui nous sont parvenus, le jeune personnel d'UNIS, ces jeunes dont nous avons parlé, qui craignaient parfois de perdre leur emploi, ont participé à des manifestations politiques pour Bill Morneau. À la fin du compte, ce groupe s'en tire avec 12 millions de dollars.
Je sais que mes collègues libéraux diront que 12 millions de dollars, c'est une peccadille. Qu'est-ce que 12 millions de dollars? Après tout, les libéraux étaient bien prêts à gaspiller 900 millions de dollars avec ce groupe.
Pour mettre les choses en contexte, parmi les collectivités que je représente, nous avons assisté, voilà deux ans, à l'écroulement complet, désastreux, de l'infrastructure et du logement dans la réserve de la Première Nation de Cat Lake, sur le territoire du Traité no 9. La situation était tellement mauvaise qu'il y a fallu procéder à des évacuations sanitaires. Il y a eu des décès. Des gens sont morts à Cat Lake à cause de la moisissure dans leurs maisons et de la nature condamnée de... le fait est que 75 % de l'infrastructure de cette réserve était si déplorable que les gens ont dû être évacués et que des gens sont morts. Et il a fallu livrer une bataille rangée pour amener le gouvernement à promettre, en bout de ligne, un investissement de 10 millions de dollars aux gens de Cat Lake.
Il a fallu des manifestations nationales. Il a fallu la présence de médias étrangers. Il a fallu l'évacuation sanitaire de gens et des photos insoutenables d'enfants souffrants pour enfin obtenir 10 millions de dollars. Mais Craig Kielburger, lui, pouvait appeler le ministre des Finances, s'informer de sa famille, demander comment les enfants allaient, et obtenir, sans contrôles ni questions, 12 millions de dollars pour le groupe Kielburger.
Cela montre la capacité de ce groupe d'échapper à un contrôle de base, de se soustraire à la Loi sur le lobbying, de communiquer directement les ministres. Pourquoi? À cause de ses liens politiques. C'est pourquoi ce problème ne va pas disparaître. C'est pourquoi, chers collègues, nous devons nous occuper de cette question. Si les libéraux veulent continuer à protéger... à embrouiller et à entraver notre travail, qu'ils sachent que nous, membres de l'opposition, sommes résolus à aller au fond des choses.
Je demande à mes collègues de mettre fin aux jeux procéduraux. Passons au vote.
Merci, monsieur le président.
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Certainement. La motion porte sur l'approvisionnement, sur l'approvisionnement par le gouvernement, ce qui comprend l'EPI et les ventilateurs.
Ce que je dis ici, c'est que, premièrement, nous devons nous pencher sur le contexte, les défis auxquels sont confrontés le gouvernement, les travailleurs de première ligne et les professionnels de la santé, afin de bien comprendre les difficultés qui se posent en matière d'approvisionnement. Personne n'en parle en ce moment. En avril et en mai, nous avons tous vu dans les médias à quel point il était difficile de mettre la main sur de l'EPI. C'est pourquoi j'ai communiqué avec les hôpitaux locaux. C'est pourquoi j'ai tâché d'assurer la liaison, d'établir un lien entre ceux qui avaient des ressources, qui disposaient d'EPI, et ceux qui en manquaient cruellement.
Je pense donc que c'est très pertinent. Si nous voulons examiner toute la pratique des marchés publics, nous devons d'abord comprendre le contexte et les conditions à ce moment-là. Nous comprendrons alors le plan d'approvisionnement et son exécution. Cela me paraît pertinent.
Je veux aussi saluer les étudiants de Seneca. En mai, tout a été fermé. Nous avons entendu dire que certains travailleurs de première ligne, en très petit nombre, craignaient pour leur sécurité, pour celle de leur famille. Il y avait une grave pénurie de main-d'œuvre sur ce front. Mais à Seneca, une classe de nouveaux diplômés, plus de 200, dont la majorité étaient des étudiants étrangers, s'est portée à l'avant. Je peux comprendre pourquoi le gouvernement, par l'entremise du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, a adopté des politiques pour reconnaître les contributions faites jusqu'à présent par des non-Canadiens ayant ce genre de compétences grâce à leur formation au Canada. Encore une fois, je tiens à les saluer.
Le travail des travailleurs de première ligne est crucial. C'est pourquoi le gouvernement continue de concentrer en priorité ses efforts sur l'obtention de l'équipement de protection individuelle et des fournitures médicales dont ils ont besoin, particulièrement en ces jours de recrudescence de la pandémie. Les travailleurs de la santé et des services essentiels du Canada ont besoin d'EPI, de ventilateurs et de tests de dépistage rapide. C'est ce que le gouvernement a fait: leur en assurer la disponibilité. Le groupe d'experts de la COVID, à la demande de l'Agence de la santé publique du Canada, a attribué, par l'entremise de SPAC, un contrat à FTI Medical pour produire, au Canada, des ventilateurs destinés à sauver la vie de Canadiens.
Nous sommes fiers du travail que nous faisons à l'appui de la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19 et pour obtenir l'équipement et les fournitures nécessaires pour sauver des vies pendant cette crise. Car il s'agit bien d'une crise de santé publique. Il me semble que, surtout au début de la pandémie, nous n'avions pas assez de fournitures pour soutenir le travail des travailleurs de première ligne. Au cours du dernier mois, nous avons réussi à acheter suffisamment d'EPI essentiel pour répondre aux besoins des Canadiens, bien que nous ayons eu à le faire sur un marché hyperconcurrentiel caractérisé par une demande mondiale sans précédent. Au Canada, surtout au tout début de la pandémie de la COVID, notre secteur manufacturier, insuffisamment outillé, n'était pas préparé à produire du matériel au Canada. Nous avons entendu ces histoires d'horreur d'interception d'EPI à la frontière ou dans les aéroports. Nous étions en fait dans une situation très pénible, et je dois féliciter le gouvernement de s'en être si bien tiré en si peu de temps.
N'oubliez pas — je crois que c'était à la mi-mars — qu'on a demandé aux fonctionnaires de travailler à domicile. Malgré tous ces obstacles, le gouvernement a su agir très rapidement, non seulement pour obtenir à l'étranger l'EPI et l'équipement médical dont nous avons tant besoin, mais aussi pour soutenir dans les plus brefs délais notre production nationale. Je me souviens qu'on avait annoncé un investissement de 600 millions de dollars afin d'accroître notre capacité de production au cas où nous trouverions un vaccin contre la COVID-19. Cela avait été prévu en février, si je me souviens bien. Vous pouvez donc constater à quel point le gouvernement a réagi rapidement pour stimuler la production nationale.
Grâce à ces efforts, l'EPI utilisé au Canada est produit ici, au Canada. Je me souviens que mon bureau recevait beaucoup d'appels provenant de la collectivité et d'entreprises locales qui avaient réussi à mettre la main sur de l'EPI et qui voulaient, par l'entremise de mon bureau, en faire don aux établissements ou organismes, dont les banques alimentaires, l'hôpital général de North York et les établissements de soins de longue durée, qui en avaient grand besoin. Très rapidement, nous avons été en mesure de leur donner satisfaction.
J'ai aussi aidé certains de ces donateurs à faire des dons dans les circonscriptions voisines, aux hôpitaux du centre-ville de Toronto et à Mississauga, parce que nous étions tous dans le même bateau. Nous avons entendu la dire que ce virus faisait fi des frontières. Il lui importe peu de s'implanter à Don Valley-Nord ou à Oakville. Pour tous, la solidarité était donc à l'ordre du jour.
Nous avons également pu constater le grand nombre de leaders communautaires qui se sont manifestés. Dans ma circonscription, qui est très diversifiée, nous avons vu des leaders de la communauté sino-canadienne se présenter pour recueillir des dons, trouver de l'EPI et distribuer des repas. Nous avons vu des leaders de la communauté tamoule, des propriétaires de restaurants locaux, faire don de nourriture aux gens, infirmières et médecins, qui travaillent d'arrache-pied sur la ligne de front pour sauver des vies. Nous avons vu des leaders de la communauté musulmane s'engager pour faire connaître les pratiques exemplaires et offrir du soutien à ceux récemment arrivés au Canada qui, soumis à la quarantaine, donc confinés à domicile pendant 14 jours et coupés à peu près complètement de leurs amis et des membres de leur famille, ont ainsi pu bénéficier de l'appui de leaders et de bénévoles de leur communauté. Ce sont tous des faits très encourageants quand il s'agit de lutter contre la COVID avec des ressources très limitées et à une époque où la disponibilité d'EPI et d'équipement médical faisait défaut.
Monsieur le président, comme vous le pouvez le deviner, je pourrais vous citer des dizaines d'entreprises canadiennes chez qui des gens se sont portés volontaires pour produire de l'EPI, des tests de dépistage rapide et d'autres produits, notamment des ventilateurs. Des entreprises à Calgary, à Winnipeg, à Saint John, à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Montréal, et dans combien d'autres villes et villages partout au pays, ont travaillé sans relâche sans jamais déroger aux normes de transparence des plus rigoureuses et ont fait régulièrement le point avec les Canadiens et les parlementaires quant à nos efforts d'approvisionnement sans jamais en compromettre l'intégrité. Je me souviens que, de mai à juillet, j'ai participé à une conférence téléphonique presque tous les jours avec fonctionnaires et responsables de différents ministères dans le but de transmettre de l'information sur l'accès à l'EPI ou de donner des conseils sur ce qu'il fallait faire pour protéger nos aînés.
J'ai trouvé que le gouvernement intervenait très, très rapidement. À l’époque, la ministre tenait des séances d’information quotidiennes non seulement pour le Parti libéral, mais pour les députés de tous les partis et pour les sénateurs. J'ai entendu dire que la chef du Parti vert , , avait été félicitée pour cette initiative par la et avait également noté les changements qu'elle avait constatés très rapidement après avoir suggéré des conseils à la ministre.
En ces occasions — rares, mais admirables —, les membres de tous les partis ont agi ensemble avec créativité en réunissant leurs réseaux et leurs connaissances pour soutenir le travail du gouvernement, autant en matière de santé publique que d’approvisionnement.
J’ai vu que le Ministère avait créé un portail parce qu’il avait reçu un volume accablant d'information de la part des entreprises canadiennes, qui tenaient à apporter leur aide. Cherchant à éviter de devenir un goulot d’étranglement, le Ministère a créé un portail pour recueillir tous ces actes de bonne volonté. Ce portail s'est ensuite transformé en une sorte de « place du marché » en ligne. Les entreprises qui n’avaient pas accès à l’EPI pouvaient traiter directement avec les fournisseurs sur ce portail. J’ai trouvé cette initiative extrêmement judicieuse. Les entreprises en ont été très reconnaissantes, croyez-moi.
En visitant les entreprises de ma circonscription, je commence souvent la conversation en demandant aux dirigeants s’ils ont suffisamment d’EPI pour continuer à fonctionner. Ils doivent assurer la sécurité et la protection de leur personnel ce qui, indirectement, protège aussi leurs clients.
Monsieur le président, depuis le mois de mars, le gouvernement déploie des efforts sans précédent pour veiller à ce que les Canadiens aient tout ce qu'il leur faut pour demeurer en santé et en sécurité pendant cette pandémie de la COVID-19. Nos experts en approvisionnement ont travaillé jour et nuit pour acheter auprès de tous les fournisseurs et distributeurs possibles le précieux EPI dont les Canadiens ont besoin.
À l'heure actuelle, nous continuons à traiter au sein d'un marché mondial extrêmement concurrentiel, car le monde entier cherche les mêmes articles, notamment des masques, des tests, des gants et des blouses. Les chaînes d’approvisionnement subissent une pression énorme.
Nous poursuivons des négociations avec un certain nombre d’entreprises à ce sujet. Nous continuerons cependant à produire de l’EPI pendant de nombreuses années pour assurer la sécurité actuelle et future des Canadiens. En demandant à des entreprises de comparaître devant ce comité uniquement parce qu'un seul partenaire d'un consortium est un ancien député libéral — je ne le connais pas personnellement, mais il ne s'agit que de l’un des nombreux partenaires de ce consortium —, on risque de nuire à la capacité du Canada d'accomplir ce travail, qui est absolument crucial.
Face aux Canadiens, nous avons le devoir de protéger l’intégrité du système d’approvisionnement; nous prenons cela très au sérieux. Notre gouvernement a tenu les Canadiens au courant de ce qu'il fait pour les protéger. Depuis le mois d'avril, nous avons tenu tous les citoyens, dont les députés, pleinement au courant de nos travaux de manière aussi transparente que possible.
Nous avons rendu public le processus que nous suivons pour obtenir les articles cruciaux de protection contre la COVID-19. Au fur et à mesure que les commandes sont arrivées et continuent d’arriver, les Canadiens ont pu consulter le site Web de SPAC pour obtenir des mises à jour régulières ainsi qu'un aperçu des achats et des livraisons, ce qui explique comment le contrat du cabinet FTI Consulting a été rendu public. En fait, le site Web affiche un excellent aperçu des modalités de paiement de l’EPI pendant la pandémie. Je vais donner un exemple au Comité et à mes collègues.
Voici donc un sommaire de toutes les acquisitions effectuées le 15 octobre, ce qui est plutôt récent. Nous y voyons beaucoup d’équipement: des gants en vinyle pour 2,2 millions de dollars, des respirateurs N95 pour 655 millions, des masques chirurgicaux pour 239 millions, des masques en tissu pour 34 millions, des écrans faciaux pour 261 millions, des lunettes de protection pour 23 millions, des blouses pour 1,7 milliard, d’autres vêtements de protection pour 30 millions. Le gouvernement a versé 375 millions de dollars pour acheter du désinfectant pour les mains. D’autres articles d'EPI, comme des thermomètres, des accessoires, des sacs d’autoclaves, des gants en caoutchouc épais, ont coûté 21 millions. Le gouvernement a également acquis du matériel servant aux tests pour 688 millions, des ventilateurs et leurs accessoires pour 1,14 milliard ainsi que d'autres fournitures médicales pour 293 millions. La valeur totale des contrats protégés s’élève à 162 millions. La somme totale atteint près de 6 milliards de dollars.
Notre comité cible avant tout la transparence et la reddition de comptes. Le gouvernement divulgue publiquement l’information sur sa passation de marchés dans toute la mesure du possible tout en protégeant sa chaîne d’approvisionnement. Permettez-moi de citer quelques-uns de ces fournisseurs. Tout cela est du domaine public. Citons par exemple ABC Technologies, qui nous a vendu des écrans faciaux pour 3,49 millions de dollars. Nous avons acheté à AMD Medicom Inc. des respirateurs N95 et des masques chirurgicaux. Le montant est indiqué à la décimale, soit 116 076 840,61 $. On trouve toute une série de ces divulgations au site Web du gouvernement. Je pourrais continuer longtemps; cette liste est très longue.
Je tiens donc à souligner que nous avons divulgué avec transparence les produits, l’EPI et les fournitures médicales achetés. Nous avons divulgué très ouvertement les contrats, les types de produits et les montants. Tout est affiché en ligne. Cette information, que l'on trouve également au site Web de SPAC, comprend le nom des fournisseurs et les montants des contrats. Nous mettons ces sites régulièrement à jour. Pour protéger la place du Canada et sa position dans les négociations, seuls certains renseignements sur les marchés publics sont protégés. Le gouvernement a toujours soutenu les Canadiens, et il continuera à le faire. Il les soutient en leur fournissant l’EPI nécessaire pour assurer le fonctionnement des hôpitaux, des établissements de soins de longue durée et des services d’urgence.
De plus, monsieur le président, nous avons publié de nombreuses annonces afin de renseigner régulièrement les Canadiens sur les acquisitions d’EPI et sur les nouveaux contrats de fabrication conclus avec des entreprises canadiennes et internationales. Nous avons fait le point sur les ententes que le gouvernement a signées avec plusieurs entreprises afin d’assurer l’accès du Canada aux vaccins les plus prometteurs mis au point dans le monde. Nous intervenons rapidement pour que le Canada ait accès aux tests les plus efficaces et les plus efficients possibles. Nous avons aussi informé régulièrement les Canadiens des ententes conclues avec ces entreprises ainsi que des types et des quantités de trousses que nous achetons.
Je peux vous assurer, monsieur le président, que notre gouvernement est déterminé à fournir aux Canadiens, ce qui comprend les membres de ce comité, le plus d’information possible sur ses activités d'intervention à la COVID-19. Lorsque les chaînes d’approvisionnement en équipement essentiel et en fournitures se stabiliseront, nous pourrons divulguer publiquement plus de renseignements sur les contrats. Les Canadiens méritent de recevoir toute l’information que nous pourrons leur fournir sans compromettre l'approvisionnement crucial en EPI. Nous ne voulons absolument pas courir ce risque.
Malgré l’hypercompétitivité du marché mondial, le gouvernement a acquis des milliards d’articles d’EPI, dont des masques, des respirateurs N95, des écrans faciaux, du désinfectant pour les mains, des blouses de protection et des gants, et d’autres articles sont en route. Nous y sommes parvenus en suivant une stratégie à deux volets, qui consiste à communiquer avec de multiples fournisseurs étrangers pour obtenir des fournitures existantes et assurer la sécurité des expéditions futures et à faire appel à des entreprises canadiennes novatrices qui se sont mobilisées pour produire ici au pays l’EPI le plus vital. La stabilité d'approvisionnement devient d'autant plus cruciale que le nombre des cas de COVID est de nouveau à la hausse.
Nous devons plus que jamais poursuivre nos activités d’approvisionnement avec toute la vigueur requise. Le Canada demeure déterminé à acquérir suffisamment d’équipement pour faire face à toutes les situations que causera cette pandémie. Nous traversons une période sans précédent. Notre gouvernement veille à ce que les Canadiens se sentent soutenus et en sécurité et il continuera à les tenir au courant des efforts qu'il déploie pour assurer leur sécurité.
Monsieur le président, permettez-moi de répéter que comme les cas de COVID se multiplient dans tout le pays, nous devons préparer les Canadiens à faire face à toutes les situations possibles. Le Canada n'a jamais fait face à une crise de santé publique aussi grave, et notre objectif premier est de veiller à la santé et à la sécurité des Canadiens.
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Merci, monsieur le président, et je tiens à vous remercier pour vos sages paroles. Il est très important de ne pas oublier que des gens de partout au pays regardent ce qui se passe ici, et je pense que ce petit échange au sujet des sous-vêtements et de qui est à blâmer pour avoir commencé à mentionner des sous-vêtements représentait l'un des points les plus bas de tous les débats des comités auxquels j’ai siégé, et j’ai participé à des débats de comité très houleux et amers.
Ce qui m’inquiète surtout, c’est que je n'avais jamais siégé à un comité dont les travaux auraient été délibérément obstrués.
Nous avons tenu deux réunions sur cette question. Pendant l’été, nous étions sur le point d’obtenir les documents de Speakers' Spotlight. Le a prorogé la Chambre. Cela a interrompu les travaux du Comité pendant plus d’un mois. Puis, nous sommes revenus en ayant l’impression que nous allions simplement poursuivre notre étude et terminer le rapport. Je crois que nous l'aurions déjà terminé si nos collègues du gouvernement n'avaient pas continuellement entravé notre travail.
J’ai essayé de faire quelques compromis, parce que je crois que nous avons l’obligation de faire progresser les travaux des comités. Nous n’obtenons pas tout ce que nous voulons quand nous comparaissons devant un comité. Nous obtenons parfois des compromis. Nous avons souvent entendu dire qu’un chameau est un cheval de course engendré par un comité. Nous voulions tous le cheval de course, mais nous nous retrouvons parfois avec un chameau asymétrique. Voilà, c'est la démocratie.
Je regrette un peu maintenant d’avoir tenté de faire ces compromis, car j’ai l’impression que chaque fois que nous avons convenu de modifier la motion pour rallier les libéraux, les règles du jeu ont changé.
Les libéraux nous ont dit à maintes reprises qu’il était scandaleux que nous demandions d'inclure à notre étude Mme Margaret Trudeau et Sasha Trudeau et les montants d’argent qu'ils ont reçu dans le cadre de leur travail pour UNIS. On nous a dit que c’était exagéré, qu’il s’agissait d’une atteinte personnelle, alors que la pertinence résidait dans le fait que le groupe UNIS avait commencé à verser d’énormes paiements à la famille Trudeau après l’élection du premier ministre, et que quand il a cherché à obtenir l'approbation d'un programme de 900 millions de dollars, il s'est servi de photos de la famille du premier ministre. UNIS a placé le premier ministre en conflit d’intérêts en vertu de l’article 5 de la Loi. Cette question était tout à fait légitime.
Nous avons dit aux libéraux que nous mettrions en place des processus très rigoureux pour protéger ces documents. Nous voulions cette documentation uniquement pour la vérifier, parce que nous avions entendu de fausses déclarations. On nous avait dit que la famille Trudeau n’avait pas reçu de rémunération, ce qui n’était pas vrai. Michelle Douglas, du Conseil d'administration d'UNIS, a déclaré qu’elle avait demandé directement si la famille Trudeau avait été payée et qu’on lui avait répondu que non. Notre comité n’avait aucune raison de ne pas croire ce témoignage. Ces documents auraient simplement dû le confirmer, et nous aurions pu passer à autre chose, mais les libéraux ont bloqué notre travail à ce moment-là.
J’ai communiqué avec la famille Trudeau et je lui ai dit que je ne m’intéressais pas vraiment à la rémunération qu'elle aurait reçue. Nous avions déterminé qu’il s’agissait d’une somme importante. Le montant de cette somme ne changeait rien à la situation même. Cependant, dès que nous nous sommes entendus à ce sujet, il est soudainement devenu terriblement injuste de poser des questions au sujet de l’épouse du premier ministre, même si les libéraux avaient déterminé au cours de ces négociations que nous devrions examiner le mari et la femme, le premier ministre et son épouse. Dès que nous avons limité notre objectif, les libéraux l'ont à nouveau modifié. J’ai trouvé cela très préoccupant.
Ils ont repris les négociations en nous demandant d'examiner le contrat de Frank Baylis. Cependant, les libéraux n'ont jamais suggéré qu'il était terriblement injuste d'enquêter sur le contrat de Frank Baylis. Ils ont cité en exemple d’autres fabricants d’EPI qui font des dons, en affirmant que nous ne devrions pas les entraîner dans cette enquête uniquement parce qu'ils font des dons à un parti ou à un autre.
Ce n’est pas parce que M. Baylis a fait des dons, mais parce qu’il est un ancien député. C’est un fait important. Rahim Jaffer était un ancien député qui a conclu un nouveau contrat commercial et qui a été accusé, je crois, et condamné, parce qu’il enfreignait les règles en utilisant ses relations.
Nous voulons simplement vérifier si ces relations n'ont pas été utilisées à mauvais escient. C’est tout simple. Une étude en comité ne présuppose pas la culpabilité. Nous examinons des exemples.
Quand les libéraux ont dit qu'ils ne voulaient pas qu'on se penche sur le cas de M. Silver, mais qu'on se penche sur le cas de M. Baylis, j'étais d'accord. Puis, tout à coup, on s'est fait dire à quel point c'était terrible de persécuter ainsi M. Baylis. Donc, je ne fais pas beaucoup confiance aux libéraux en ce moment, surtout quand je les écoute, heure après heure, parler de n'importe quoi sauf de la question qui nous occupe.
Pour ce qui est de l'amendement du Bloc, je crois qu'il était irrecevable, et je l'ai dit à ce moment-là. J'ai dit que, si le Bloc votait pour mettre fin à la demande de documents, l'affaire était close. Or, la présidence a jugé que c'était recevable. Je peux être en désaccord avec le président, mais une fois qu'une décision est prise, elle devient la décision du Comité et on passe à autre chose. On ne remet pas sur le tapis, comme le font les libéraux. On ne se met pas à dire: « Eh bien, ce n'est pas démocratique parce que nous n'avons pas aimé le résultat. »
Ce qui était démocratique, c'est qu'il y a eu un vote et que le président a déclaré que c'était recevable. Nous devons maintenant aller de l'avant, mais on ne nous le permet pas. Les libéraux continuent de faire de l'obstruction, même aujourd'hui, où mon collègue prétend que les libéraux se préoccupent en fait de la sécurité des Canadiens. Qu'est-ce à dire? Est-ce que nous, qui faisons notre travail au Comité, ne nous soucions pas de la sécurité des Canadiens? Je trouve cela très, très offensant.
Le cirque auquel nous venons d'assister quant à savoir si les sous-vêtements Stanfield, fondés en je ne sais quelle année, étaient hors de propos ou non, ou bien si on tentait de dénigrer au passage des libéraux qui voulaient en parler, me montre bien qu'il s'agit d'obstruction.
Je vais donner deux citations à mes collègues libéraux. La première date du 7 mars 2011:
Monsieur le Président, voilà où nous en sommes. Pour faire leur travail et prendre des décisions éclairées au nom des Canadiens, les députés doivent se battre contre les conservateurs [alors au pouvoir] en comité afin que ceux-ci livrent, à leur corps défendant, les renseignements pertinents.
Et qui a dit cela? C'est Justin Trudeau.
Justin Trudeau a aussi dit:
Monsieur le Président, des bribes de documents caviardés où il manque des renseignements essentiels, ce n'est pas de la divulgation. Des non-réponses à la Chambre, ce n'est pas de la divulgation. Des attaques personnelles oratoires, ce n'est pas de la divulgation. Nous devons connaître la vérité.
Ce qu'on nous a caché, ce sont les documents qui devaient être rendus publics. Beaucoup de pages ont été caviardées. C'est inacceptable.
En ce qui concerne les documents de Speakers' Spotlight, j'ai été bien surpris d'apprendre que l'agence n'avait pas tous les documents, mais je ne prétends pas du tout qu'elle ait participé à une opération de camouflage. J'aimerais que Speakers' Spotlight vienne nous expliquer ce qui s'est passé, mais elle a bien dit qu'il y avait plus d'information.
Alors, obtenons-la, cette information, et passons à autre chose, parce que les libéraux ont encore essayé aujourd'hui de faire passer une motion irrecevable — ce qu'ils n'ont pas réussi à faire — pour limiter les documents à 2013, alors que Speakers' Spotlight a bien dit qu'il y avait de l'information antérieure à cela. Je ne pense pas que cela porte à conséquence. Je pense que les documents devraient exonérer le et son épouse. Si on en croit leur parole, il ne devrait pas y avoir de problème.
Si nous pouvons en arriver à cette motion, nous pourrons faire venir Speakers' Spotlight, parce qu'il n'appartient absolument pas au Comité d'insinuer que quelqu'un à l'extérieur du gouvernement a pu faire quelque chose de mal. Nous voulons simplement vérifier.
Notre rôle ici est de produire un rapport à l'intention des Canadiens pour qu'ils sachent de quoi il retourne, alors je demanderais à mes collègues d'arrêter d'argumenter à propos de sous-vêtements, d'arrêter de nous dire comment chaque masque et chaque gant de protection individuelle ont été approuvés jusqu'au dernier sou, d'arrêter de trouver des raisons pour ne pas discuter de ceci, et de tenir un vote.
Nous en sommes là depuis 33 heures. Les libéraux gaspillent l'argent des contribuables, ils nous font perdre notre temps et ils ridiculisent un comité qui a souvent été très divisé, très partisan et sujet à controverses et, parfois, le théâtre d'échanges corsés, mais ce comité a toujours siégé, il s'est toujours réuni, il a toujours voté et il a toujours produit des rapports, alors je dis à mes collègues libéraux, qu'il est temps de se brancher.
Je demanderais, monsieur le président, de sonder l'assemblée pour voir si nous sommes prêts à voter ou si nous sommes encore à la merci de l'obstruction des libéraux. Pouvons-nous passer au vote?
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Encore une fois, bonjour à tous. Nous avons entendu beaucoup de délibérations et de discussions de fond aujourd'hui. Je conviens moi aussi que les esprits ont tendance à s'échauffer. Nous avons parfois des points de vue différents, mais en fin de compte, nous représentons les Canadiens. C'est ce que je vais faire et ce que j'essaie toujours de faire. Ceux d'entre vous qui me connaissent et qui m'ont côtoyé au fil des ans savent que je ne me considère pas comme un député archipartisan, si je peux m'exprimer ainsi. Je représentais les libéraux et je suis fier d'être libéral. J'avais 15 ans lorsque j'ai acheté ma première carte de membre et que j'ai commencé à m'intéresser à la politique. Quoi qu'il en soit, j'ai été élu pour représenter les merveilleux électeurs de Vaughan—Woodbridge et je les représente tous. Peu importe pour qui ils ont voté, peu importe d'où ils viennent et peu importent leurs opinions, j'ai du temps pour eux tous, je les aime tous et j'essaie de faire de mon mieux comme député de Vaughan—Woodbridge, ici, dans cette merveilleuse ville de Vaughan.
Je sais que mes chers collègues en font autant dans leur circonscription. C'est quelque chose qui me tient à cœur et je sais qu'il en va de même pour eux.
Cela dit, monsieur le président, je sais que mon nom a été mentionné plusieurs fois depuis le début de la séance d'aujourd'hui, vers 11 heures. Étonnamment, je ne m'étais jamais rendu compte que j'étais populaire ou important à ce point, mais on dirait que je suis devenu très populaire aujourd'hui auprès de mes collègues.
Je vous remercie de penser à moi. Je trouve toujours agréable qu'on pense à moi et qu'on mentionne mon nom. Si vous avez envie de commenter à propos de mes propos antérieurs, n'hésitez pas à le faire. Nous sommes en comité. Nous avons le droit de discuter et de défendre nos opinions, et c'est très bien.
Monsieur le président, tant et aussi longtemps que je siégerai au Comité de l'éthique, je m'engage à faire preuve de respect envers mes collègues, et c'est d'ailleurs ce que j'essaie toujours de faire. Si j'ai manqué de respect à quelqu'un, je serai le premier à présenter mes excuses.
Voilà ce que j'avais à dire.
Monsieur le président, je veux revenir en arrière, parce que M. Angus, dans ses premières réflexions ce matin, était très disert et en avait long à dire, et je l'écoute toujours attentivement. Oui. Je le trouve très avisé.
J'ai vu, monsieur Angus, que vous aviez affiché la photo d'Ortona, où nous étions l'année dernière durant cette semaine. J'ai vu quelques-unes de vos publications sur Instagram, qui m'ont beaucoup touché et qui m'ont rappelé notre voyage de l'an dernier. J'en parle simplement parce que c'était la semaine du jour du Souvenir, sans aucune autre raison, alors n'y voyez rien de plus, je vous prie.
Mais M. Angus a bel et bien parlé de finances, d'un certain nombre de délibérations et de son interprétation des choses. Donc vous-même, monsieur le président, vous lui avez laissé beaucoup de latitude.
M. Angus, je crois, a récemment mentionné qu'il était déçu et qu'il trouvait que nous, du côté du gouvernement, n'avions pas été à la hauteur non pas de nos obligations, mais des conclusions de certaines discussions. Je considère toujours ces discussions comme des échanges privés entre députés. Nous bavardons toujours entre nous. Beaucoup parmi nous ont des liens d'amitié.
Lors de notre voyage, monsieur Angus, le député du Bloc qui nous accompagnait était M. Desilets, avec qui je reste en contact et que je considère comme un ami; c'est quelqu'un avec qui j'échange des sourires, avec qui je bavarde et ainsi de suite. Nous avons ce genre de rapports. Je pense qu'il faut respecter ces choses-là.
Je vais revenir à la motion du député Angus du 22 octobre, dont nous avions convenu de retirer, je crois, l'amendement de M. Fergus, qui a été adopté dans de bonnes intentions, en collaboration avec le député du Nouveau Parti démocratique. Nous avons supprimé le point a) sur l'examen de l'implication de MCAP et de Rob Silver dans les files d'attente à l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial.
Je vais ralentir pour les interprètes.
[Français]
Pardonnez-moi, Mme Gaudreau.
[Traduction]
Je m'excuse si je parle trop vite.
Nous avons également supprimé « d) un examen du recours à des ressources et des processus partisans dans la nomination des juges fédéraux qui pourrait constituer une atteinte à la vie privée des candidats; et que le Comité... ».
Monsieur Angus, en ce qui concerne votre motion modifiée, avec l'aide de M. Fergus, je félicite le député néo-démocrate de reconnaître ainsi que c'était une erreur de s'en prendre à la mère de quelqu'un. C'était une erreur de s'en prendre au frère de quelqu'un. Je tiens à le souligner. Le député Angus l'a reconnu. Personnellement, comme je l'ai dit ici dans mon bureau de circonscription, à Vaughan, je trouve que c'était malvenu de la part de l'opposition officielle. C'était aller beaucoup trop loin. À ce moment-là, monsieur le président, j'ai soutenu qu'il était fondamentalement répréhensible, honteux et embarrassant de s'en prendre à la mère du . Je suis heureux que le député Angus nous ait aidés à progresser jusqu'à un point où nous pouvons...
Je suis d'accord avec lui sur son interprétation de l'amendement que Mme Gaudreau a proposé et sur lequel nous avons voté. Monsieur le président, d'après ce que je comprends de la procédure, cette partie de l'amendement de Mme Gaudreau reprenait essentiellement, voire presque exactement, l'intention de la motion qui a été mise aux voix et qui a été rejetée. Pour moi, cet amendement était irrecevable.
Je ne suis pas le président. Je ne suis pas le greffier. Je ne suis pas le Comité au complet. C'est mon interprétation. C'est, comme je l'ai dit, la même chose qu'un mulligan au golf, un coup à reprendre. Je comprends aussi et j'aime beaucoup le commentaire du député Angus, qui mentionnait récemment...
Monsieur Angus, si je vous ai mal cité, veuillez me corriger.
Il a dit qu'il croyait que l'amendement de Mme Gaudreau était irrecevable, mais parce que la présidence en a décidé autrement, il a voté en faveur de l'amendement visant à compléter sa motion modifiée, alors que la motion modifiée comprenait l'amendement de M. Fergus. Nous avons donc une motion qui a été modifiée une fois, puis deux fois, et c'est devenu un point de friction.
J'ai vraiment l'impression qu'il y avait eu du mouvement et de la bonne volonté. J'aimerais passer à toute étude que le Comité adoptera sous votre direction, monsieur le président, et je vous remercie de votre patience. C'est admirable. Vous avez demandé une pause de 10 minutes pour calmer les esprits, ce que j'ai trouvé très à propos et très avisé de votre part, monsieur le président. Je vous en remercie beaucoup. Je pense que cela a été une bonne chose.
Franchement, certains députés m'attaquent sur Twitter chaque fois que je quitte ce comité de l'éthique. Je le vois sur Twitter. Je vois les gazouillis de M. Warkentin. Je les lis et je dis: « Tiens donc, vous m'attaquez aujourd'hui, monsieur Warkentin. » Mais ce que je sais, c'est que je vais continuer à faire le bon travail que mes électeurs attendent de moi. Je vais continuer de rendre visite aux aînés lorsque je le pourrai, et je vais m'assurer que les soutiens du revenu sont en route pour les personnes qui sont toujours touchées par la COVID-19. C'est ce que notre gouvernement va faire.
Si le camp adverse veut m'attaquer sur Twitter... Tout est là, monsieur le président. Si le camp adverse veut m'attaquer — c'est le niveau auquel il est prêt à s'abaisser —, qu'il ne se gêne pas pour le faire... Parce que vous savez quoi? Mes électeurs et les Canadiens savent que nous sommes aux prises avec une pandémie et que le gouvernement va continuer de les aider, en collaboration avec toutes les provinces. Alors, si le député Warkentin veut attaquer et se complaire dans la négativité, qu'il ne se gêne pas.
Ce n'est pas constructif. La moitié des choses que vous avez dites sont fausses. En fait, c'est un peu indigne de nous, indigne de la raison pour laquelle nous sommes élus députés. C'est ce que je pense, monsieur Warkentin. Je vous vois marmonner en arrière-plan, et je vais vous laisser faire, mais moi, je vais me comporter en député. Je vais faire le travail pour lequel j'ai été élu, non seulement pour les gens qui ont voté pour moi, mais pour tout le monde dans ma circonscription, c'est-à-dire bâtir un meilleur pays, un bel avenir pour nos enfants, un environnement sain et un pays en santé, un pays qui offre des chances égales à tous les Canadiens. C'est notre raison d'être, celle de chaque député. Nous ne sommes peut-être pas d'accord sur la façon de nous y prendre, mais c'est notre raison d'être à tous.
Je partage la passion du député Angus pour aider nos concitoyens autochtones et favoriser la relation de nation à nation. Beaucoup de députés ne le savent peut-être pas, mais j'ai grandi dans le nord de la Colombie-Britannique, dans la circonscription de Skeena—Bulkley Valley. Dans ma jeunesse, j'ai trop bien connu les problèmes de nos frères et de nos sœurs autochtones. Je suis tellement heureux de voir notre gouvernement cultiver cette relation de nation à nation et poursuivre dans cette voie.
Monsieur le président, je souhaite proposer un amendement. Je veux voir si vous et la greffière le jugez recevable. Permettez-moi d'en faire lecture au Comité.
Je propose qu'on ajoute, après le paragraphe b):
c) Que, afin de se conformer aux lois canadiennes et provinciales sur la protection de la vie privée, toute demande de documents soit limitée aux documents en possession de l'organisation, ainsi qu'aux autres documents pertinents qu'elle peut avoir.
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Merci, monsieur le président. J'aimerais prendre un instant pour vous remercier du leadership dont vous faites preuve au sein de ce comité. Il est assez évident que ce n'est pas une tâche facile. De ce côté-ci, nous apprécions certainement le leadership et l'intendance dont vous avez fait preuve en tant que parlementaire très aguerri. Je respecte cela. Je crois que si vous interrogez les membres, vous constaterez que nous pouvons au moins tous nous entendre là-dessus, et j'espère que cela sera une source d'inspiration pour nous.
J'allais demander quelle était la justification de l'amendement sur lequel nous venons de voter, mais M. Sorbara a répondu à cette question. En fait, j'ai vu la pertinence et aussi la justification de l'amendement. J'espérais que les députés de l'opposition verraient la même chose. J'ai trouvé le commentaire de M. Warkentin contradictoire. D'une part, il a affirmé que l'amendement était totalement inutile, que la situation était évidente et qu'on ne demanderait à personne de faire quelque chose d'illégal. Par contre, vers la fin de son intervention, il a mentionné qu'il s'agissait d'une autre tentative des libéraux d'édulcorer la motion initiale. Je trouve cela très contradictoire. Si cela va de soi et que l'amendement n'est pas nécessaire, c'est-à-dire qu'il ne change rien à la motion, comment peut-on s'en servir pour diluer la motion principale?
Je ne veux pas m'éterniser sur ces détails. Je crois que nous sommes toujours saisis de la motion. Nous avons de toute évidence des points de vue différents sur celle-ci et sur ce qui s'est passé depuis qu'elle a été présentée. Nous avons un point de vue différent à ce sujet, et c'est pourquoi nous débattons de cette question.
C'est un fait qu'il s'agit de la même motion dont nous sommes saisis depuis plusieurs jours maintenant, et je sais que les membres ont hâte de la mettre aux voix. Cependant, je pense que tous mes collègues de l'opposition conviendront que, grâce à un débat réfléchi — et ils conviendront probablement que le débat est essentiel dans notre système parlementaire —, nous faisons ce qu'il faut pour nous assurer que la motion soit la plus juste possible. Je pense que tous les députés conviendront, monsieur le président, qu'il est essentiel de bien faire les choses.
Nous avons déjà vu les effets négatifs des études en comité qui vont trop loin. Prenez l'exemple du mouvement UNIS, qui a dû cesser ses activités au Canada. Nous pouvons accepter ne pas être en accord sur la pertinence de choisir UNIS pour superviser la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Cependant, avant cette affaire, UNIS était un organisme de bienfaisance respecté, avec lequel des dizaines de milliers d'étudiants canadiens ont travaillé. J'ai entendu dire que la fille de mon collègue, la fille de M. Angus, a participé à ses programmes par le passé, et que certains des plus grands philanthropes l'ont appuyé. Maintenant, UNIS n'a plus d'activités au Canada. C'est un fait.
Je ne peux penser qu'à ceux qui en souffrent, c'est-à-dire les dizaines de milliers de jeunes qui, autrement, auraient eu la chance de faire progresser leur leadership et leur réseau professionnel et de faire quelque chose qui les motivait vraiment. Je ne prends pas position sur le mouvement UNIS d'une façon ou d'une autre. Je ne fais qu'énoncer les faits. En tant que membres du Comité, nous devons nous rappeler que ce sont là des résultats concrets et tangibles de nos actions au sein de ce comité.
Chaque mesure que nous prenons ici donne souvent lieu à une réaction équivalente. Alors que nous envisageons la possibilité d'entreprendre l'étude recommandée par M. Angus, je crois qu'il nous incombe de prendre du recul et de nous assurer que nos travaux n'auront pas d'effets néfastes.
Je crois d'abord et avant tout, monsieur le président, que si nous devons étudier des questions qui touchent des entreprises canadiennes plus particulièrement, nous devons nous assurer d'avoir les justifications nécessaires pour le faire.
Nous sommes tous très conscients des effets de la COVID-19 sur les entreprises des circonscriptions que nous représentons. Je parle presque tous les jours avec des résidents et des entreprises de Don Valley-Nord, monsieur le président, et ce que je peux vous dire avec certitude, c'est qu'une quelconque étude du comité de l'éthique n'est pas leur principale préoccupation. En fait, j'ai soulevé la question auprès des électeurs que je représente, et j'ai constaté que leurs préoccupations concernent la pandémie et ses effets sur leurs familles et leurs entreprises. Ces électeurs m'ont dit à maintes reprises qu'ils s'attendent à ce que le gouvernement — en fait, tous les gouvernements — se concentre sur la lutte contre la pandémie et sur la planification de solutions pour aider à la relance économique qui suivra.
Nous devons faire très attention d'orienter nos travaux de façon à ne pas nuire aux entreprises et aux industries canadiennes. J'ai entendu dire que l'affaire UNIS avait refroidi l'industrie, mais cela dit, nous pouvons en même temps atteindre certains des objectifs énoncés par M. Angus.
Dans l'ensemble, l'examen des dépenses liées à la pandémie et les décisions sur la façon dont les fonds ont été dépensés représentent une bonne utilisation de notre temps. Au moment de l'ajournement des travaux de la Chambre le 13 mars, les décisions qui ont été prises ne l'ont pas été à la légère. Nous avons reconnu que notre pays s'engageait dans une bataille nationale d'une ampleur que nous n'avions pas connue depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour ce qui est du nombre de morts et de la destruction, il n'y a pas de comparaison. Cependant, la réaction attendue de la population canadienne pendant cette pandémie est assez semblable.
Avant que M. Angus ne m'attaque sur la pertinence — et j'ai été interrompu à plusieurs reprises aujourd'hui et auparavant, ce qui ne me dérange pas parce que cela fait partie du fonctionnement du Comité et que j'ai pris votre conseil à cœur, monsieur le président —, je tiens à préciser où je veux en venir.
Ce que je veux dire, c'est que lors de l'ajournement, nous avons adopté une motion de consentement unanime. L'objectif actuel de cette motion d'urgence était que toutes les dépenses d'urgence en réponse à la pandémie soient examinées, non seulement par le Parlement, mais aussi par le vérificateur général et d'autres mandataires indépendants du Parlement. C'était essentiel. Nous avons besoin de transparence, surtout lorsque nous demandons aux parlementaires de permettre au gouvernement d'avoir les coudées franches en situation d'urgence, comme nous l'avons fait.
Il a toujours été entendu qu'un comité parlementaire compétent examinerait les dépenses engagées pendant la pandémie. Les Canadiens étaient nombreux à s'attendre à ce que cet examen ait lieu après la fin de la pandémie, et non en pleine deuxième vague. Il est toutefois bon que nous ayons une longueur d'avance sur certains aspects.
Lorsque je regarde la motion de M. Angus, je considère que son objectif initial est pertinent. Bien que le comité des finances se concentre naturellement sur l'aspect des dépenses proprement dit, comme la façon dont l'argent est dépensé et où il est dépensé, le mécanisme de contrôle pertinent permettant de savoir qui a obtenu un contrat particulier et de connaître le processus d'attribution peut être étudié par le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires.
Je crois qu'il serait tout à fait justifié que notre comité entreprenne une étude des mesures de protection mises en place pour veiller à ce que les fonds dépensés pour la lutte contre la pandémie n'entraînent aucun conflit d'intérêts. Je pense également qu'il est approprié que notre comité examine les dépenses dans le contexte de la protection de la vie privée, afin de s'assurer que les lois pertinentes sont respectées et, en ce qui a trait au lobbying, de veiller à ce que les règlements pertinents sont également appliqués. Je pense que l'orientation générale et la portée de l'étude... Nous ferions vraiment du bon travail si nous examinions le contexte de la pandémie sous ces angles.
Cependant, ce que j'ai du mal à comprendre, monsieur le président, ce sont les détails de la motion, principalement le fait de ne parler que de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et ensuite de la question de Baylis Médicale et de Palantir. À mon avis, le fait de regrouper toutes ces questions présuppose un résultat.
Mes collègues de l'opposition continuent d'essayer de bâtir un récit autour de chacun des éléments énumérés dans cette motion, en tentant de présumer qu'il s'est produit quelque chose d'irrégulier et que l'on a enfreint les règles, à tel point que l'un des promoteurs a dû répondre par l'entremise des médias sociaux, réponse que je vous ai lue plus tôt. Les critiques comme celles de M. Barrett pourraient nous faire supposer qu'il y a eu corruption et qu'elle n'a pas été réprimée, alors que nous savons que ce n'est tout simplement pas le cas. Ce n'est pas vrai.
Je soutiens également qu'il y a une question de pertinence, tous ces éléments étant distincts et ne comportant qu'un vague lien dans cette motion. À mon humble avis, cela est fait simplement pour semer la confusion dans la population.
Cela me ramène à la présomption de culpabilité. J'en ai parlé plus tôt. Il est très évident que l'opposition est obsédée par la culpabilité. Je crains qu'une fois que nous aurons constaté que rien ne s'est produit et que chaque organisation est innocente, le résultat n'aura plus d'importance, mais la réputation des personnes impliquées sera gravement entachée. J'ai parlé d'UNIS et des résultats qu'a eus cette affaire. Cette entreprise canadienne et d'autres seront durement touchées par les répercussions, comme les Canadiens ont déjà pu le constater.
Notre objectif ici ne devrait pas être de trouver un coupable par simple plaisir, ou encore de trouver un acte répréhensible ou de causer un préjudice aux seules fins d'un avancement politique. Notre objectif devrait être de ne causer aucun tort si cela n'est pas nécessaire.
Je pense aussi qu'il convient de souligner que nous ne sommes pas un tribunal. Nous ne sommes pas la police. Nous n'avons pas une équipe d'enquêteurs à notre disposition, pas plus que nous n'avons les règles de procédure nécessaires pour assurer l'équité et l'application régulière de la loi.
Il a toujours été clair que les comités sont un lieu politique. Il n'y a rien de mal à cela. J'ai reconnu cela, comme le montrent mes observations des derniers temps. Cette guerre d'opinions entre le gouvernement et les députés de l'opposition est ce qui rend notre système parlementaire si efficace. Cela mène à de meilleures décisions et à de meilleures politiques. Je comprends cela.
Cependant, nous devons aussi reconnaître nos limites, notamment le fait que nous ne sommes pas un tribunal. Lorsque nous entreprenons une étude qui donne l'impression que nous en sommes un, cela a des conséquences tangibles. C'est le point sur lequel je reviens sans cesse aujourd'hui, soit les effets négatifs sur les organisations ou les entreprises concernées, même si on s'aperçoit par la suite qu'il n'y a rien de mal dans leurs pratiques.
Je pense que nous devons prendre un moment pour réfléchir aux effets négatifs d'une étude sans entraves d'une entreprise privée... Par exemple, monsieur le président, prenez la question de Baylis Médicale. Je ne défends pas une certaine organisation ou une certaine entreprise, mais si nous prenons un peu de recul par rapport au fait que M. Frank Baylis, un ancien membre du caucus libéral, est impliqué dans l'entreprise...
Monsieur le président, je vais maintenant prendre un instant pour faire l'historique de cette entreprise, et je crois que c'est important pour mettre les choses en contexte.
Je crois savoir que, lors de notre dernière réunion, M. Angus avait l'impression que Baylis Médicale recevait de la publicité gratuite. Ce n'est pas ce qui se passe ici en ce moment. Un bref aperçu historique fournira le contexte nécessaire pour expliquer pourquoi nous devons faire attention à l'effet que notre étude pourrait avoir sur cette entreprise.
La vérité, c'est que Baylis Médicale est une réussite québécoise, le genre d'entreprise dont nos collègues de l'opposition parlent habituellement. M. Baylis et sa famille ont immigré de la Barbade lorsqu'il était jeune. Il était en fait...