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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
La lettre en vertu du paragraphe 106(4) que vous avez mentionnée et qui nous a amenés ici aujourd'hui a été envoyée en raison de certaines révélations inquiétantes qui ont été publiées dans les médias, en particulier dans le Globe and Mail, et qui concernent les contrats auxquels participe Data Sciences, une entreprise fondée par un individu nommé Tom Pitfield. Cette personne est un ami personnel de longue date du , qui est lui-même membre du caucus libéral. Cette personne est également un stratège principal de la campagne libérale et l'organisation Data Sciences fait partie intégrante, comme on l'a indiqué publiquement, des campagnes électorales du Parti libéral du Canada et de sa base de données des coordonnées des électeurs, connue sous le nom de Libéraliste. La société contribue également à l'engagement numérique dans les campagnes du parti.
En outre, le Parti libéral du Canada accorde une licence à la société NGP VAN pour gérer sa base de données politiques. Selon les personnes contactées par le Globe and Mail, NGP VAN et Data Sciences font la même chose. Nous avons vu le contrat entre les députés libéraux qui ont signé et NGP VAN, et nous savons que Data Sciences a un contrat de sous-traitance avec des députés libéraux. L'entreprise justifie son contrat avec Data Sciences en affirmant que cette dernière fournit un soutien technique pour les services offerts par NGP VAN. Le problème, dans ce cas‑ci, c'est que le contrat publié dans le Globe and Mail décrit en détail l'accord sur les niveaux de service, y compris le soutien technique pour son propre logiciel. On peut donc se demander ce que fait Data Sciences pour les députés libéraux et ce que ces derniers retirent de ce contrat.
Lorsqu'on leur a posé la question, voici ce qu'ont répondu certains membres du caucus libéral — et je me réfère ici à un article publié le 21 juin dans le Globe and Mail, et dont le titre mentionne que les budgets des députés libéraux rémunèrent les mêmes entreprises qui gèrent les campagnes numériques du parti. Voici un extrait de l'article:
M. Easter [le député de Malpeque] n'a pas été en mesure d'expliquer ce que fait Data Sciences en matière de gestion des médias sociaux pour son bureau.
« Je m'en occupe moi-même », dit‑il. « Honnêtement, je ne sais pas ce que fait [Data Sciences] », ajoute‑t‑il.
Le député libéral John McKay a également affirmé qu'il n'avait aucune idée de la raison pour laquelle des fonds provenant du budget de son bureau étaient versés à l'entreprise de M. Pitfield.
« Je ne sais pas du tout pourquoi », dit‑il. « Je ne peux pas l'expliquer. Je me souviens vaguement que chaque année, nous faisons un chèque et qu'on nous a toujours expliqué que cela respectait les directives éthiques, alors nous signons tous et nous n'en entendons plus parler. »
Ce qui préoccupe le Comité, monsieur le président, c'est que cela place certains députés du gouvernement — des membres du caucus libéral — en conflit d'intérêts en raison de leur relation avec M. Pitfield. Il y a donc des personnes qui entretiennent des liens d'amitié avec des titulaires de charge publique. Ces titulaires de charge publique leur accordent ensuite des contrats et, qui plus est, ces personnes — dans ce cas‑ci un ministre — sont en mesure de diriger ou de coordonner d'autres députés pour qu'ils retiennent ces mêmes services sans qu'on leur en explique la raison.
Dans le contexte de notre responsabilité fiduciaire de gérer les fonds qui nous sont confiés dans l'exercice de notre rôle de député et de distribuer des fonds à partir de ce que nous appelons nos budgets des bureaux des députés, il est certainement important que nous comprenions d'abord pourquoi nous retenons les services d'autres personnes. Je pense également qu'il est important que les Canadiens comprennent que la signature de contrats n'est pas une chose qu'un député peut déléguer. En effet, les députés doivent personnellement signer et autoriser les contrats. Il faut donc qu'ils comprennent la raison d'être générale d'un contrat, afin d'être en mesure d'exercer une responsabilité fiduciaire de base.
Quand il y a tout ce contexte de relations personnelles et de liens avec une organisation politique, et quand il est énoncé clairement, dans ces contrats, qu'il y a exclusivité et que la société ne traitera qu'avec les membres d'une affiliation politique — dans ce cas‑ci les députés libéraux —, cela soulève toutes sortes de questions. La fonctionnalité du logiciel soulève également des questions quant à la possibilité de mener des activités très précises liées aux électeurs.
C'est pour ces raisons que nous avons demandé la tenue de cette réunion. C'est très important, car il semble qu'une élection soit inévitable cet été… Je serais heureux que le donne tort aux spéculateurs à ce sujet, car ce n'est pas le moment de tenir des élections. Je pense qu'il est important que nous comprenions si, oui ou non, de l'argent des contribuables provenant des budgets des députés a été utilisé pour subventionner les activités politiques d'un parti politique au Canada. Il est très important que nous déterminions que ces fonds n'ont pas fait l'objet d'un détournement et qu'il n'y a pas eu de conflit d'intérêts dans le cadre de l'exercice des fonctions des députés et des ministres. C'est ce qui nous amène ici aujourd'hui.
Cela dit, monsieur le président, j'aimerais maintenant présenter la mention suivante:
Que, conformément à l'article 108(3)(h)(vii) du Règlement, et à la lumière des récents reportages des médias, le Comité entreprenne une étude sur les conflits d'intérêts liés aux contrats, financés par les contribuables, avec Data Sciences Inc; et que le comité invite M. Tom Pitfield à comparaître et à témoigner devant le Comité à l'heure et à la date choisies par le Président et, au plus tard, sept jours après l'adoption de la présente motion.
Monsieur le président, cette motion est disponible dans les deux langues officielles en format papier, et elle a été fournie à la greffière en format électronique. C'est donc à vous ou aux membres du Comité de décider s'il est préférable de la recevoir en format papier. Une fois que la motion aura été distribuée, je n'aurai que quelques derniers commentaires à formuler avant que d'autres membres du Comité se prononcent pour ou contre la motion.
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Monsieur le président, la question des préoccupations liées à un conflit d'intérêts a fait l'objet de discussions l'année dernière — on a certainement discuté de l'apparence d'un conflit d'intérêts —, mais nous devons manifestement être aussi conscients des conflits d'intérêts réels. La relation personnelle avec M. Pitfield et les questions que cela soulève… Comme je l'ai indiqué au départ, il y a le problème de la relation avec le , mais il y a aussi les relations avec d'autres ministres de la Couronne — le et le . Les liens avec le Parti libéral sont on ne peut plus étroits, car au moment de la signature initiale de ces contrats, M. Pitfield était marié à la présidente du Parti libéral du Canada de l'époque. De plus, le secrétaire principal du premier ministre à l'époque, M. Butts, était également un ami personnel de M. Pitfield.
Ces relations étroites au moment de l'attribution d'un contrat… Nous parlons de l'ampleur des deux contrats, mais qu'il s'agisse de dizaines de milliers ou de centaines de milliers de dollars, nous avons la responsabilité de nous assurer que non seulement nous dépensons les fonds judicieusement pour pouvoir servir nos électeurs avec ces budgets des bureaux des députés, mais également de nous assurer de ne pas miner la confiance du public à l'égard de notre travail et de la façon dont nous sommes arrivés ici.
Comme je l'ai déjà mentionné, dans le contexte d'une élection, si les membres d'un parti utilisent les fonds de ces budgets des bureaux pour aider à subventionner les activités politiques d'un parti politique, qui sera en fin de compte la même bannière sous laquelle ils se présenteront à la prochaine élection, eh bien, cela va susciter des inquiétudes chez les Canadiens quant à l'indépendance de leurs représentants élus et de leurs institutions publiques, ainsi que la mesure dans laquelle ils peuvent leur faire confiance. Ce type de relations étroites entraîne donc cette perception et ce conflit réel.
Il y a aussi la situation où le whip du parti, comme le précise le journal, est celui qui donne à tous les députés la directive d'avoir recours au même fournisseur de services. Les députés n'ont pas une très grande marge de manœuvre. Vous savez, le travail du whip du parti consiste à faire faire aux gens ce que le gouvernement veut qu'ils fassent. Le whip attribue les rôles dans les comités. Il attribue également les sièges à la Chambre. Ainsi, une personne qui ne s'entend pas bien avec le whip du parti ne siégera certainement pas sur les premières banquettes, et n'occupera pas le poste de secrétaire parlementaire ou de président de comité si son parti est premier ou deuxième à la Chambre.
C'est certainement inquiétant. Cette situation réunit toutes les conditions pour l'émergence d'un conflit, car une personne entretient des relations personnelles avec des membres du Cabinet et un membre du Cabinet dirige ou coordonne les autres députés pour qu'ils se procurent tous les services de cette personne et de sa société. Dans une telle situation, que fait réellement cette entreprise? Y a‑t‑il un avantage pour les services rendus? Ce n'est pas clair. Deux députés libéraux affirment qu'ils n'ont aucune idée de l'utilité de ces services, puis le Bureau de recherche du Parti libéral répond à la question de savoir ce que fait l'entreprise pour ses députés, alors que ces mêmes députés ont également signé un contrat avec une entreprise qui fournit le même service, en termes de soutien technique, que leur fournit NGP VAN.
C'est là le nœud du problème. Je pense que c'est une affaire que nous pouvons traiter assez rapidement. Je pense que nous pouvons régler cette situation. S'il s'agit simplement d'une mauvaise communication ou d'un manque d'information, les députés pourront peut-être nous éclairer aujourd'hui sur ce que fait exactement ce contrat dans leur bureau. Cela pourrait grandement aider à faire diminuer le temps que nous devrons consacrer à cette affaire. Si M. Pitfield était libre et que cette motion était adoptée, nous pourrions peut-être régler cette question avant la fin de la semaine. Je sais que des gens se sont rendus à Ottawa. Nous pourrions régler cette question au cours de quelques réunions rapides après aujourd'hui.
Je pense que cela contribuerait grandement à rassurer les Canadiens sur ce qui se passe dans leurs institutions démocratiques à la veille d'une élection.
Je vous remercie.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier M. Barrett d'avoir soulevé cette question, car elle concerne directement la transparence fondamentale de notre système électoral. J'ai été extrêmement préoccupé lorsque j'ai lu cela dans le Globe and Mail, surtout maintenant que nous nous dirigeons vers une élection dont nous n'avons pas besoin. Les Canadiens méritent de savoir où va leur argent. Il est évident que M. Pitfield est un intervenant partisan dans ce cas‑ci. En effet, il a travaillé pour le Parti libéral lors des campagnes politiques de 2015 et de 2019, et je crois comprendre qu'il va refaire la même chose. Toutefois, il est payé à partir des budgets des bureaux des députés libéraux. Comme l'a souligné M. Barrett — et ce qu'un grand nombre de Canadiens ne comprennent pas —, c'est que les budgets des bureaux des députés doivent servir à nos électeurs.
Mon bureau s'occupe des personnes âgées, des anciens combattants, des personnes qui cherchent à obtenir des prestations et de l'immigration. Tous les citoyens sont inquiets lorsque l'argent de leurs impôts est utilisé à des fins partisanes, surtout pendant une pandémie, car cela remet en question la transparence fondamentale de notre système. Ce qui me trouble énormément dans ce cas‑ci, c'est le lien apparent, car il s'agit d'autres initiés libéraux. Autrement dit, nous avons M. Pitfield, l'un des meilleurs amis du . Parlons donc de cette relation. M. Pitfield a grandi avec lui. Leurs pères étaient des meilleurs amis. M. Pitfield a participé à ce voyage illégal avec le premier ministre et sa femme, en compagnie de sa femme, qui était présidente du Parti libéral du Canada. Ensuite, les médias ont divulgué les accords et les contrats secrets dont nous avons parlé. Même les députés libéraux ne savent pas ce que fait l'entreprise de M. Pitfield. Nous avons un exemplaire du contrat qui a été signé avec la société qui est censée accomplir ce travail, c'est‑à‑dire NGP VAN, et nous avons découvert qu'il y avait une campagne centralisée qui était dirigée par le whip du parti. M. Barrett a clairement souligné — et je ne pense pas que les Canadiens savent qui est le whip du parti — que le whip du parti est celui qui mène la barque. Il s'occupe de la discipline et il précise ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire, et lorsqu'il a présenté un contrat à signer aux députés, comme l'a indiqué le Globe and Mail, 97 % des députés libéraux l'ont signé.
Je me demande seulement quel type de pressions je subirais, à titre de député, si mon whip me disait de signer un document, car nos fonctions ici à la Chambre — et tout le reste — sont déterminées par le bureau du whip. Qu'il s'agisse de faire partie d'un certain comité ou qu'il s'agisse de devenir ministre ou secrétaire parlementaire, d'énormes pressions s'exerceraient sur les députés parlementaires. Il suffirait d'établir la liste des députés qui n'ont pas signé ce contrat et de voir ce qu'ils font maintenant. Ce serait une enquête intéressante.
Ces questions ont été posées au gouvernement, mais il n'a pas réagi. Nous nous trouvons actuellement dans une situation préélectorale. Nous voyons le dépenser l'argent des contribuables à gauche et à droite. Comme je l'ai dit, les budgets des bureaux des députés doivent servir à nos électeurs. La situation actuelle a été organisée par l'entremise d'un bureau de ministre, dans le cadre d'une directive du whip à d'autres ministres et députés, et si c'est vrai, monsieur le président, il y a conflit d'intérêts. Le fait que des ministres libéraux entretiennent des relations avec une entreprise et qu'ils obligent des députés à signer des contrats avec un ami personnel du premier ministre pour des services qui sont apparemment assurés par une autre entreprise représente un abus scandaleux des privilèges qui nous sont accordés ici, monsieur le président.
Comme le dit M. Barrett, cette situation découle peut-être d'un simple malentendu. Je pense que les Canadiens méritent de savoir où va l'argent de leurs impôts, et étant donné les antécédents du actuel, nous devons aller au fond des choses le plus rapidement possible.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Normalement, il est très agréable de voir tout le monde en personne, mais franchement je ne sens pas beaucoup d'énergie ici, dans la pièce, et je me demande pourquoi. Nous avons déjà vu M. Barrett être bien plus passionné sur d'autres sujets. C'est peut-être parce qu'il n'y a ici aucune matière à soulever les passions.
Je profite quand même de l'occasion pour répondre à une question fondamentale, c'est-à-dire expliquer à quoi sert la firme Data Sciences.
Pour ma part, je sais très bien que cette firme fournit un appui technique à mon bureau. Peut-être que M. Gourde, Mme Gaudreau et M. Boulerice seront d'accord avec moi pour dire que, lorsqu'il s'agit de logiciels, surtout ceux conçus en anglais, il est très difficile d'avoir du soutien technique en français. C'est ce qu'offre Data Sciences: c'est une firme d'ici, au Canada, qui engage des employés bilingues capables de nous fournir les services.
J'ai regardé les factures mensuelles, et elles ressemblent à n'importe quelles autres factures de soutien technique: 200 $ par-ci, 149 $ par-là. Ce soutien profite à mes concitoyens ainsi qu'à mes employés qui sont francophones. Voilà à quoi cela sert. Une firme américaine ne peut pas donner des services en français. Pour ce qui est des anglophones, cette firme permet d'ajouter une dimension canadienne à tout cela.
De notre côté, nous nous demandons pourquoi nous sommes ici, mais au fond nous savons très bien pourquoi nous sommes ici. Nous savons très bien pourquoi nos collègues ne veulent pas laisser passer l'été sans nous convoquer à Ottawa. Tout à coup, ce n'est plus le temps pour des élections, malgré le fait qu'ils ont voté contre le gouvernement à plusieurs reprises. Ils estiment qu'il est temps d'avoir ce que j'appelle le faux scandale de l'été. Ils essaient de faire tout ce qu'ils peuvent pour le provoquer.
J'ai vraiment pitié pour toutes les personnes maintenant adultes qui, lorsqu'elles étaient enfants, ont côtoyé dans la cour d'école. J'imagine que quelqu'un est en train de faire une liste de tous les copains d'école du premier ministre. Chaque fois qu'on en trouve un, on investigue. Quand on en trouve un autre qui a une entreprise, on se dit qu'on devrait aller voir ce qui se passe de ce côté.
Nous avons déjà vu cela dans ce comité, n'est-ce pas? Par chance, cela ne se passait pas en personne, mais de façon virtuelle. On a appelé des gens à témoigner devant le Comité dès qu'ils avaient le moindre lien avec quelqu'un au Parti libéral. Ces gens ont été envoyés ici, devant le Comité, pour qu'on fasse leur procès. C'étaient des citoyens ordinaires. Par exemple, nous nous souvenons tous de la comparution de Martin Perelmuter, qui est l'un des propriétaires de Speakers' Spotlight. Je me sentais mal d'entendre les questions qui étaient posées à tous ces témoins. Tout ce qu'ils faisaient, c'était leur travail, c'est-à-dire engager des gens pour aller donner des conférences. Cependant, ils ont eu le malheur de faire affaire avec quelqu'un ayant un lien avec le , et c'était assez pour qu'on les traite de toutes sortes de noms. On a vu cela dans les médias sociaux.
D'ailleurs, monsieur le président, j'attends toujours que certains membres du Comité présentent leurs excuses. Heureusement, notre président l'a fait à l'époque, mais j'attends toujours ces excuses.
Je n'embarquerai pas là-dedans, parce que j'aurais bien des choses à dire à ce sujet.
Je respecte quand même le fait qu'il y a eu des reportages médiatiques à propos de la collecte et l'utilisation des données des partis politiques. C'est déjà un sujet important pour nous ici, au Parlement, mais pas dans ce comité-ci. Normalement, c'est le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre ou bien le Bureau de régie interne qui vont traiter des opérations des partis politiques.
Notre comité s'occupe plutôt des gens qui sont des titulaires de charge publique, c'est-à-dire des gens qui occupent des postes de ministre ou des postes importants dans la fonction publique. Ce n'est pas notre rôle, ici, de faire des enquêtes sur ce qui se passe dans le bureau de l'un ou de l'autre. Je vous regarde, monsieur Gourde, mais il pourrait s'agir aussi bien de votre bureau que du mien ou de celui de Mme Lattanzio. Ce n'est pas notre rôle, ici.
Tantôt, j'aimerais demander à la greffière de nous donner un sommaire du mandat de ce comité. Il est vrai que cela fait longtemps que nous l'avons revu ensemble. Je sais que vous, monsieur Boulerice, avez de l'expérience et savez très bien de quoi je parle. Chaque comité a un mandat qui lui est alloué, ainsi qu'une raison d'être. Ici, nous traitons d'affaires relevant de quatre commissaires, qui font enquête respectivement sur des questions relatives à l'éthique, à la vie privée, au lobbying et à un quatrième élément, que j'oublie. Est-ce que quelqu'un peut m'aider?
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C'est bien vrai. C'était alors que M. Jim Flaherty travaillait sur l'éducation financière. Savez-vous que je reçois encore des courriels de certains députés provenant de leur compte « Assistant 1 »? J'ai fait un don au parti politique, mais je reçois des courriels provenant de bureaux de circonscription. C'est intéressant, n'est-ce pas? Peut-être que nous avons besoin d'étudier cela. Je pense que c'est très important.
Revenons aux informations qui sont devant nous concernant le Parti libéral. Cela fait des années que nous avons ces deux contrats. Laissez-moi retrouver le nom de l'entreprise. Pourquoi a-t-elle un drôle de nom, aussi? Voilà, c'est NGP VAN. C'est la compagnie qui fournit le logiciel. Nous avons ce contrat depuis longtemps. En effet, c'est la même compagnie avec qui nous faisons affaire pour la Libéraliste. Cependant, il y a entre les deux ce qu'on appelle un coupe-feu. Cela existe dans toutes les grandes compagnies de l'informatique, parce qu'elles ont plusieurs clients. Si jamais un autre parti politique voulait faire affaire avec cette compagnie, peut-être qu'il en aurait la chance.
Cela dit, nous avons bien vu toutes les tentatives de notre cher collègue de Leeds—Grenville—Thousand Islands et Rideau Lakes — c'est tellement un beau nom de circonscription. On essaie à tout prix de trouver les noms de tous les gens d'affaires qui sont des libéraux. En fait, ce n'est pas un crime d'être un libéral. Nous avons tous nos allégeances, dans la vie. On veut que les gens soient impliqués dans la vie civique. On veut que les gens participent dans les partis politiques. C'est cela, la démocratie. Cependant, M. Barrett semble trouver que le fait d'avoir une compagnie et de faire affaire avec nous n'est pas une chose acceptable. On voit bien que, encore une fois, c'est une chasse aux sorcières. On n'a rien trouvé, n'est-ce pas? Nous avons reçu le rapport du commissaire à l'éthique, et ce n'était peut-être pas le résultat souhaité par les députés de l'opposition.
Comme je l'ai dit tantôt, j'aimerais bien que la greffière nous parle du mandat de ce comité et aussi de celui du Bureau de régie interne. J'ai quand même un petit extrait, mais peut-être que ce n'est pas complet.
Voici le mandat de ce comité-ci:
h) celui du comité de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique comprend notamment :
(i) l'étude de l'efficacité, de l'administration et du fonctionnement du commissaire à l'information ainsi que ses plans opérationnels et de dépenses, et la présentation de rapports à ce sujet;
(ii) l'étude de l'efficacité, de l'administration et du fonctionnement du commissaire à la protection de la vie privée ainsi que ses plans opérationnels et de dépenses, et la présentation de rapports à ce sujet;
(iii) l'étude de l'efficacité, de l'administration et du fonctionnement du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique ainsi que ses plans opérationnels et de dépenses, et la présentation de rapports à ce sujet;
(iv) l'étude de l'efficacité, de l'administration et du fonctionnement du commissaire au lobbying ainsi que ses plans opérationnels et de dépenses, et la présentation de rapports à ce sujet;
(v) l'étude des rapports du commissaire à la protection de la vie privée, du commissaire à l'information, du commissaire au lobbying et du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique au titre des responsabilités qui lui incombent aux termes de la Loi sur le Parlement du Canada concernant des titulaires de charge publique et des rapports déposés en application de la Loi sur l'accès à l'information et de la Loi sur la protection des renseignements personnels, tous réputés être renvoyés en permanence au comité dès leur dépôt sur le bureau de la Chambre, et la présentation de rapports à ce sujet;
J'en arrive au fameux article 108(3)h)(vi) du Règlement:
(vi) de concert avec d'autres comités, l'étude de tout projet de loi ou règlement fédéral ou de toute disposition du Règlement qui a une incidence sur l'accès à l'information ou la protection des renseignements personnels des Canadiens ou sur les normes en matière d'éthique des titulaires de charge publique;
(vii) la formulation de propositions d'initiatives en matière d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels de toutes les tranches de la société canadienne et en matière des normes en matière d'éthique des titulaires de charge publique, ainsi que la promotion, le contrôle et l'évaluation de ces initiatives;
ainsi que toute autre question que la Chambre renvoie au besoin au comité permanent.
Donc, il est clair que le mandat de notre comité s'inscrit seulement dans le cadre du travail de ces quatre commissaires ou bien dans le cadre d'un projet spécial, comme celui sur la sécurité des données personnelles et sur les nouvelles technologies, que nous avons tenté de faire et que nous espérons avoir la chance de faire. Par contre, l'organisme au Parlement qui traite des questions plus politiques et partisanes et des questions relatives aux dépenses des députés, c'est le Bureau de régie interne.
Nous avons déjà vu des situations où des députés avaient abusé de leur budget. Ils ont dû comparaître devant le Bureau de régie interne pour défendre leur cas. Ils ont reçu des amendes ou fait l'objet de restrictions à la suite de cela.
Comme on le sait, le Bureau de régie interne est composé de députés de tous les partis reconnus. C'est l'un des principes du Parlement: ce sont des députés qui vont régler des questions ayant trait à des activités d'autres députés.
Nous voilà réunis ici. Je ne sais pas ce qu'il en est, mais je pense que nous essayons tous de prendre un peu de temps pour relaxer avec notre famille. Chez nous, les choses vont bien, nous sommes capables de sortir. J'ai même fait quelques activités avec des organismes à but non lucratif. Les entreprises ont été capables d'engager des étudiants. Les choses vont bien et nous faisons notre travail auprès de nos concitoyens. C'est l'objectif lorsque nous utilisons n'importe lequel de ces logiciels de gestion des concitoyens. Par exemple, cela nous permet de reconnaître où sont les producteurs qui ont besoin de consultations. Je tiens présentement des consultations auprès de gens et d'organismes qui travaillent avec les personnes handicapées. Il est très important d'avoir ce genre de logiciel qui nous aide dans ce travail. J'espère que personne ici ne va nier l'importance d'avoir un service accessible en français également. J'espère que tout le monde comprend qu'il est très important que ce genre de soutien technique soit offert dans les deux langues officielles.
Une fois qu'on commence à parler, on a le goût de continuer, mais je vais m'arrêter ici. Je passe maintenant à l'anglais pour expliquer ce que je veux faire.
[Traduction]
Je propose maintenant l'amendement suivant:
Attendu que l'article 52.6 de la Loi sur le Parlement du Canada stipule, en ce qui concerne le Bureau de régie interne, que « [l]e bureau a compétence exclusive pour statuer, compte tenu de la nature de leurs fonctions, sur la régularité de l’utilisation — passée, présente ou prévue — par les députés de fonds, de biens, de services ou de locaux mis à leur disposition dans le cadre de leurs fonctions parlementaires, et notamment sur la régularité de pareille utilisation au regard de l’esprit et de l’objet des règlements administratifs pris aux termes du paragraphe 52.5(1) », je propose que la motion soit modifiée par adjonction, après le mot « Que », des mots:
la question des contrats liés à Data Sciences soit renvoyée au BRI. Que la question du système « CIMS » qui facilite les actions partisanes liées aux élections prises par les bureaux de circonscription et les bureaux de colline du Parlement pour déterminer s'ils sont conformes aux règles établies par le Comité soit également renvoyée au BRI
[Français]
Je l'ai seulement en anglais. Est-ce que je peux vous l'envoyer?
:
Eh bien, je suis heureux que M. MacKinnon se joigne à notre émission déjà en cours. Bienvenue au Comité, monsieur MacKinnon.
Vous n'avez peut-être pas eu l'occasion d'entendre toutes les affirmations extravagantes faites par vos collègues sur les raisons pour lesquelles l'organisme UNIS a été choisi pour exécuter un programme qu'il ne pouvait pas exécuter. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a dû faire appel à un sous-traitant pour fournir les services en français, afin d'être en mesure d'exécuter le programme de Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant au Québec. C'est toujours la même chose. Les libéraux affirment qu'ils ont un excellent fournisseur de services, mais que ce fournisseur ne peut accomplir que la moitié du travail, car il ne peut pas servir les électeurs de langue française et ils doivent donc payer quelqu'un d'autre pour fournir aussi ce service.
Mme Shanahan a également parlé de la capacité du Comité à traiter cette question. Le sous-alinéa 108(3)h)(vii) du Règlement est très clair à cet égard:
la formulation de propositions d’initiatives en matière d’accès à l’information et de protection des renseignements personnels de toutes les tranches de la société canadienne et en matière des normes en matière d’éthique des titulaires de charge publique, ainsi que la promotion, le contrôle et l’évaluation de ces initiatives;
Par conséquent, cette étude s'inscrit très clairement dans le mandat de notre comité. Je suis sûr qu'ils aimeraient parler de bien d'autres choses — par exemple, ce que font les conservateurs —, et si nous devons parler de ce que nous faisons dans nos bureaux, je suis ravi que nous ayons abordé le sujet. En effet, je suis heureux de dire aux membres du Comité que dans mon bureau, nous utilisons un programme appelé CivicTrack. Nous n'utilisons pas d'autres logiciels.
J'aimerais beaucoup entendre parler de leurs pratiques de gestion des données. Vous avez entendu les miennes. Vous pouvez consulter cette divulgation et vous pouvez parler aux membres de mon personnel. En fait, certains d'entre eux sont ici. Si nous souhaitions commencer aujourd'hui, les membres de mon personnel pourraient expliquer au Comité la façon dont nous exerçons notre fonction et dont nous gérons de manière appropriée l'argent des contribuables.
J'ai de nombreuses questions sur ce qui se passe de l'autre côté de la table. C'est la raison pour laquelle il est très important que nous entendions le témoignage de M. Pitfield. L'amendement des libéraux est une diversion. Ils espèrent que nous utiliserons tout le temps imparti pour parler de cet amendement.
Nous sommes ici pour traiter une question précise. Nous pouvons le faire très rapidement. Je serais très heureux d'appuyer un amendement à la motion principale qui, comme l'a suggéré M. Boulerice, nous permettrait de nous réunir pendant deux heures. Une fois que nous aurons réglé cette question, je serai ravi de me pencher sur cette idée. Si l'intention des députés est d'ajouter tous les logiciels de gestion de données des partis et tous les fournisseurs de services indépendants qu'ils utilisent, afin de donner au Bureau de régie interne beaucoup de travail à faire pendant l'été, je présume qu'il reviendrait au Bureau de régie interne de décider s'il veut assumer cette tâche, mais parlons de ce que notre comité peut faire. Aujourd'hui, notre comité peut décider de s'occuper de cette question.
Je pense que c'est très grave lorsqu'il y a un conflit d'intérêts potentiel et qu'un ministre de la Couronne donne des directives à d'autres députés sur la façon de dépenser le budget de leur bureau. Ces députés n'ont aucune idée de la façon dont les choses fonctionnent. Évitons les entourloupettes aujourd'hui. Concentrons-nous plutôt sur ce dont nous sommes ici pour discuter, à savoir le fait que l'argent des contribuables est dépensé pour un contrat qui est très problématique dans le cas des libéraux. Occupons-nous de cette question.
Une fois que nous aurons traité l'amendement dont nous sommes saisis, monsieur le président, je serai heureux de proposer un amendement à la motion pour appuyer la suggestion de M. Boulerice, qui vise à traiter cette question rapidement, et peut-être même de la régler au cours de la semaine.
Je ne sais pas trop pourquoi nous sommes ici aujourd'hui, et je vais passer à l'amendement. Je pense que la plupart d'entre nous sont occupés dans nos bureaux de circonscription, alors que nous rencontrons nos concitoyens et que nous faisons notre travail. En tant que membre de ce comité, même si je suis nouvelle, j'ai vu ce qui s'est passé au cours de la dernière année, les chasses aux sorcières qui se sont succédé. Nous utilisons essentiellement l'argent des contribuables à cette fin, mais même au‑delà de cela, nous avons donné au Comité le mandat de mener des enquêtes qui se font parallèlement à celles d'autres comités. Quelle perte de temps et quel gaspillage de l'argent des contribuables.
Nous avons vu à maintes reprises ce genre de tentatives de la part du député de Leeds—Grenville—Thousand Islands et Rideau Lakes alors que le gouvernement se concentrait sur la livraison des vaccins et sur l'aide accordée aux Canadiens pour se remettre de cette pandémie. Nous sommes toutefois ici aujourd'hui. Au cours de la dernière année, il nous est arrivé à maintes reprises de nous rencontrer uniquement pour donner suite aux ambitions des conservateurs, mais ce qui distingue manifestement cette fois-ci de la précédente, c'est que ce comité n'a clairement pas la compétence pour enquêter sur ce que M. Barrett présente.
Il a parlé il y a quelques minutes, et je l'ai entendu lorsqu'il a cité le mandat de notre comité en matière d'accès à l'information, de protection des renseignements personnels et d'éthique, soit le sous-alinéa 108(3)h)(vii), je crois. Je vais le relire dans l'intérêt des membres de notre comité aujourd'hui. On peut lire:
[...] la formulation de propositions d’initiatives en matière d’accès à l’information et de protection des renseignements personnels de toutes les tranches de la société canadienne et des normes en matière d’éthique des titulaires de charge publique, ainsi que la promotion, le contrôle et l’évaluation de ces initiatives [...]
Dans sa motion, il veut que M. Pitfield témoigne ici. M. Pitfield n'est pas un titulaire de charge publique, et la voie sur laquelle nous nous engageons est maintenant évidente: ce n'est essentiellement pas pour remplir le mandat du Comité, mais plutôt pour mener une autre chasse aux sorcières.
Nos comités ne sont pas des organismes d'enquête ni des organismes judiciaires. On ne peut pas simplement réunir le Comité et proposer par caprice d'entreprendre une chasse aux sorcières politique parce qu'il s'agit d'une question intéressée du jour. Cette assemblée est régie par les règles et les lois qui ont été établies lorsqu'elle a commencé à siéger en tant que Parlement du Canada et qui constituent les traditions de longue date que nos observons aujourd'hui.
L'amendement proposé par ma collègue — et je ne vais pas le lire, car elle l'a déjà fait — mentionne, je crois, la tribune appropriée pour régler le problème, si problème il y a. Encore une fois, la motion énonce très clairement — il s'agit presque d'une allégation — qu'il y a un conflit d'intérêts. Elle contient une allégation sans avoir la moindre justification. Je pense que l'amendement permettrait au Comité d'enquêter et de faire son travail, et d'examiner non seulement la base de données des libéraux, mais aussi le système de gestion de l'information sur les électeurs. Si nous voulons être transparents — et comme l'a dit mon collègue, M. Carrie, il faut faire preuve de transparence —, alors soyons‑le et faisons‑le au moyen de l'autre logiciel utilisé.
Quiconque lit ce passage proposé par ma collègue peut manifestement déduire que le Bureau de régie interne possède un pouvoir discrétionnaire absolu pour déterminer comment les membres se servent des ressources parlementaires. On ne mentionne aucun autre comité parlementaire dans ce passage. En fait, il est désormais établi que le Bureau peut traiter ce genre de questions.
Je comprends mal, monsieur le président, pourquoi le député et ses collègues semblent penser que nous avons le pouvoir d'enquêter dans ce dossier. Le Bureau de régie interne, comme nous le savons, est composé de membres de tous les partis reconnus, et ce sont eux qui établissent les règles et les règlements qui régissent notre conduite. En ce qui concerne la façon dont les députés se servent des fonds publics qui leur sont confiés, le Bureau a préparé le manuel Allocation et services aux députés, qui explique très clairement comment nous devons gérer les budgets en tant que députés, et comment des organisations comme notre bureau de recherche, les bureaux des whips et les bureaux des leaders parlementaires doivent également mener leurs activités à l'aide des fonds publics.
Les règles et les lignes directrices énoncées dans le manuel des services aux députés sont très claires quant à la façon dont nous devons nous conduire lorsque nous dépensons des fonds publics. Je crois que chaque député à la chambre, et en fait chaque député présent ici, s'efforce de suivre les règles du manuel.
Lorsque des différends ont eu lieu dans le passé au sujet de l'utilisation des fonds dans notre budget, ces questions ont été renvoyées au Bureau de régie interne et traitées en conséquence. Je pense que nous devons nous demander ce qui est différent dans la situation actuelle, au point de nous écarter des précédents quant à la façon de traiter ces questions.
La vérité, c'est que rien n'est différent, mise à part l'occasion politique qui se présente pour l'opposition.
Je pense que nous pouvons tous nous entendre pour dire que nous sommes ici pour servir les gens qui nous ont élus pour les représenter. C'est un exercice d'humilité — surtout la première fois qu'on est élu, comme moi — lorsqu'on sait qu'on est responsable de défendre les intérêts de notre collectivité en prenant des décisions qui auront une incidence sur notre famille, nos amis et nos voisins. En tant que députés, nous sommes tenus de défendre tous les membres de notre collectivité, peu importe leur affiliation politique, qu'ils aient voté ou non pour nous. Le service que nous rendons à nos collectivités consiste à ignorer les intérêts partisans, et il devrait en être ainsi.
Dans nos fonctions de députés, nous devons souvent aider nos concitoyens à avoir accès aux nombreuses ressources du gouvernement fédéral et effectuer un tri parmi les problèmes qui émanent de l'aide offerte ainsi. Je pense que nous pouvons tous nous entendre pour dire qu'avec au minimum environ 70 000 concitoyens dans nos circonscriptions respectives, il est essentiel pour accomplir notre travail de député de faire un bon suivi des dossiers et des demandes d'aide.
Tous les partis ici admettent volontiers que nous maintenons des systèmes de gestion pour nous aider à faire un suivi des demandes d'aide de nos concitoyens ainsi que pour pouvoir offrir tout le soutien nécessaire et faire ensuite un suivi afin que les dossiers soient traités de manière satisfaisante pour les concitoyens. Une base de données de gestion des dossiers des concitoyens nous aide effectivement à organiser les dossiers et à faire un suivi des progrès concernant les problèmes de la circonscription ou de nos concitoyens dans le but de mener les dossiers à bien. Ce n'est pas extraordinaire ni inapproprié. Cela fait partie de nos tâches en tant que parlementaires. Il n'est pas inhabituel pour les partis de gérer ces bases de données à l'aide d'un logiciel semblable à leurs bases de données électorales. À vrai dire, c'est logique. Les députés et leur personnel connaissent déjà les bases de données électorales. Le recours à la même expérience utilisateur pour gérer les bases de données des dossiers des concitoyens permet aux députés et à leur personnel d'avoir rapidement accès à un système convivial et connu.
La distinction importante ici est la présence d'un coupe-feu complet entre ces bases de données pour que l'information recueillie à titre officiel ne soit pas mélangée avec celle des bases de données partisanes. C'est ce qui est important. Notre caucus observe les normes les plus élevées à cet égard, comme on l'a souligné, et nous travaillons avec les fournisseurs qui gèrent nos bases de données pour veiller à ce qu'il n'y ait aucun transfert entre les deux.
Nous ne sommes pas le seul parti qui fonctionne ainsi. Le NPD et les conservateurs en font autant. Le NPD l'a ouvertement admis la semaine dernière, le 9 juillet, dans un article du Globe and Mail qui cite un député qui siège au Comité. Il est également bien connu depuis plus de 15 ans que le système de gestion de l'information sur les électeurs qui est utilisé par les conservateurs fonctionne lui aussi de façon similaire.
J'aimerais lire les propos du député qui sont cités dans le Globe and Mail: « Je ne sais pas s'ils s'en servent d'une façon qui contrevient aux règles. Il faudrait prouver qu'ils transfèrent des données sur la circonscription à des fins politiques. Chaque parti a une section consacrée aux données et une section consacrée à la circonscription. » Le député du NPD a également affirmé que son parti a également recours aux services du fournisseur de bases de données Populus dans le cadre de son travail politique et de son travail de campagne, ainsi qu'à une version de base de données différente de la même entreprise pour gérer ses dossiers de circonscription. « Il y a un coupe-feu bien évident » entre les deux services, a‑t‑il dit.
J'estime que les membres conservateurs du Comité font preuve de mauvaise foi en décidant soudainement qu'il y a quelque chose d'inapproprié ou de répréhensible lorsque des députés font un suivi des dossiers de circonscription ou de concitoyens, surtout lorsqu'ils le font eux-mêmes. Mme Shanahan vous a donné un exemple de la façon dont on l'avait contactée à maintes reprises à partir d'un compte A1 après avoir fait un don il y avait très longtemps. Il faut donc se demander qui fait quoi et qui se sert des différentes bases de données.
Je pense, monsieur le président, pour reprendre les mots prononcés ce matin par mon collègue, M. Carrie, qu'il faut être transparent. Nous devons tout examiner, mais ce comité n'a pas le mandat nécessaire à cette fin. Je pense qu'il convient de renvoyer le dossier au Bureau de régie interne. Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais tout d'abord remercier ma collègue de Montréal de son intervention bien étayée sur cette question. Je trouve qu'elle a fait valoir un argument très pertinent.
Nous sommes dans une situation où toutes les formations politiques de la Colline du Parlement utilisent certainement des bases de données pour gérer leur bureau de circonscription ainsi que leur bureau sur la Colline, et c'est tout à fait approprié. Il est important d'avoir recours à ces outils pour nous assurer d'offrir de bons services. Cela nous permet de savoir qui nous a contactés et pour quelles raisons, s'il s'agit d'un premier contact ou si nous avons déjà été en contact plusieurs fois, et s'il y a des liens à faire. C'est tout à fait normal.
Il est certainement normal aussi que toutes les formations politiques, chacune de leur côté, se servent de bases de données à des fins partisanes, par exemple pour se souvenir de leurs interactions.
Cependant, ces deux utilisations des données ne doivent pas être mélangées. Les bases de données ne doivent pas communiquer. On doit s'assurer qu'elles fonctionnent en vase clos. C'est la raison pour laquelle il existe un coupe-feu, comme on le sait bien, qui fonctionne parfaitement.
J'ai lu les commentaires de mon collègue du NPD du Nord de l'Ontario, qui dit la même chose. Il s'assure que les bases de données fonctionnent en vase clos. Je me suis dit que c'était effectivement la même chose que ce que nous faisions.
Je peux vous dire que c'est un dossier que je connais très bien. Dans une autre vie, bien avant de devenir député, j'étais le directeur national du Parti libéral du Canada. C'est moi qui ai fait les recherches et signé le contrat avec NGP VAN. Je suis très fier de ce que nous avons fait dans ce dossier. Nous avons vraiment modernisé le Parti libéral. Auparavant, nous n'avions que des listes sur papier et c'était un peu broche à foin. Nous avons décidé de vraiment faire notre entrée dans le XXIe siècle grâce à un système informatisé très flexible, offrant beaucoup de souplesse, mais un système qui a aussi un bilan extraordinaire quand il s'agit de s'assurer que certaines affaires restent bien séparées.
Cela n'aurait aucun sens d'avoir un système qui n'aurait pas de coupe-feu. Si c'était le cas, le fournisseur de ce système verrait sa réputation être détruite et ne pourrait plus faire de commerce. Ce système n'est pas exploité seulement au Canada; il est également bien établi et bien rodé aux États‑Unis. Personnellement, je pense que c'est le meilleur système qui existe, mais j'imagine que les conservateurs vont dire que leur système est meilleur que le nôtre.
Monsieur Barrett, vous avez parlé de CivicTrack ou de Softchoice.
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C'est seulement vous, d'accord.
J'imagine que le Parti conservateur du Canada est fier de son système CIMS, et je suis certain que le NPD est fier de son système Populus. Je leur dis bravo.
Ce qui me préoccupe, comme l'ont indiqué Mme Lattanzio et Mme Shanahan, c'est que cela ressemble à une chasse aux sorcières.
M. Barrett prétend être très raisonnable en disant que nous allons tenir juste une rencontre de deux heures avec des témoins. Par contre, c'est quelque chose que nous avons entendu à plusieurs reprises au cours des 15 derniers mois. Chaque fois que quelqu'un comparaît, il mentionne un autre nom, et tout à coup il faut qu'on fasse enquête, même si ce n'est aucunement pertinent. On invite alors une autre personne, et ainsi de suite.
Excusez-moi si je suis un peu réticent à m'engager dans tout cela.
[Traduction]
Je sais maintenant à quoi m'en tenir.
[Français]
Même si vous ne croyez pas que j'ai raison, monsieur le président, je suis certain que je m'appuie sur des bases solides en ce qui concerne les responsabilités de ce comité par rapport à celles du Bureau de régie interne. Je ne vais pas répéter ce que mes collègues ont dit, car elles ont bien énuméré les responsabilités de ce comité-ci. Comme elles l'ont aussi indiqué, il y a un comité où l'on examine les dépenses et les actions des députés et des bureaux de circonscription, que ce soit celles qui sont actuelles ou celles réalisées dans le passé, et c'est le Bureau de régie interne.
Aucune dépense qui n'est pas considérée comme valide ne peut être autorisée sans l'approbation du Bureau de régie interne. Quand quelquefois une erreur survient, les conséquences sont assez graves. Dans le passé, le Bureau de régie interne a pris des décisions lourdes de conséquences, pour donner au grand public canadien l'assurance que les dépenses des parlementaires, en l'occurrence les députés de la Chambre des communes, sont effectuées correctement.
Je pense que c'est très limpide, quand on regarde la compétence exclusive du Bureau de régie interne décrite au paragraphe 52.6(1) de la Loi sur le Parlement du Canada:
52.6 (1) Le bureau a compétence exclusive pour statuer, compte tenu de la nature de leurs fonctions, sur la régularité de l'utilisation — passée, présente ou prévue — par les députés de fonds, de biens, de services ou de locaux mis à leur disposition dans le cadre de leurs fonctions parlementaires, et notamment sur la régularité de pareille utilisation au regard de l'esprit et de l'objet des règlements administratifs pris aux termes du paragraphe 52.5(1).
C'est donc à cet endroit que cette question devrait être examinée.
L'amendement présenté par ma collègue Mme Shanahan démontre que nous sommes prêts à soutenir ce qui a motivé M. Barrett à proposer cette motion. Selon lui, c'est en raison d'un article paru dans les médias que nous devrions examiner cette question. En fait, M. Barrett me fait signe qu'il s'agit de quatre articles dans les médias. Je le remercie beaucoup de me corriger.
Or, je crois que ces quatre articles, sinon certainement trois de ceux-ci, parlent à la fois du système utilisé par les députés libéraux, du système utilisé par les députés conservateurs et du système utilisé par les députés néo-démocrates. Malheureusement, la portée de la motion de M. Barrett s'arrête à juste une formation politique. Cependant, Mme Shanahan a dit que nous devrions élargir la définition et examiner non seulement ce qui se passe chez les députés libéraux, mais aussi du côté de l'opposition officielle. En effet, ces articles soulèvent des questions qui sont d'un grand intérêt pour les Canadiens.
J'espère que mes collègues vont nous donner la chance de transmettre ces questions au Bureau de régie interne. Ce dernier pourra faire enquête et, puisqu'il a le rôle d'un comité de la Chambre, faire part des conclusions de leur enquête à tous les députés.
Je pense que c'est la meilleure façon de procéder. C'est la raison pour laquelle cet amendement a été proposé et c'est la raison pour laquelle je vais personnellement l'appuyer.
Si nous nous fions à la motion originale, encore une fois, nous allons tomber dans le même piège que celui dans lequel nous sommes malheureusement tombés dans le passé. Monsieur le président, je sais que vous êtes venu de loin pour assister à cette rencontre en personne. Je respecte certainement les efforts que tous les députés ont faits pour assister à cette rencontre. Nous ne voulons pas gaspiller de temps, mais il faut dire les choses telles qu'elles sont. Nous devons mettre les choses au clair. C'est la raison pour laquelle je crois qu'il est vraiment important que nous nous assurions que tout est fait convenablement. Pour ce faire, il faut confier la question à un comité chargé d'examiner les dépenses passées, présentes et prévues des députés et de leurs bureaux. Le comité qui a cette responsabilité, c'est le Bureau de régie interne.
Je me doute fortement de ce qui arrivera si nous n'appuyons pas l'amendement et que nous adoptons la motion sans modifications. Je peux déjà l'entendre. Je gagerais n'importe quoi qu'aussitôt que le témoin va mentionner un nom, on va dire qu'on devrait peut-être inviter cette personne à venir nous parler. Ce sera un nom par-ci, puis un autre nom par-là. On va inviter encore une autre personne, et ainsi de suite. J'ai déjà assisté à cette pièce de théâtre dans le passé. Honnêtement, les critiques n'étaient pas bonnes.
Il faut passer à autre chose. Il faut employer de façon très efficace notre temps, nos énergies et nos efforts. Alors, je pense qu'il est important d'appuyer l'amendement et de confier l'examen de ce dossier aux instances les plus pertinentes.
Merci, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je veux remercier encore une fois mes collègues de se rassembler pour se pencher sur cette question extrêmement importante, qui semble une fois de plus être embrouillée par les libéraux.
Monsieur le président, soyons très clairs: il est question d'allégations selon lesquelles un ministre a donné un contrat en se servant de l'argent des contribuables pour défendre les intérêts du Parti libéral du Canada et des intérêts partisans du ministre. C'est de cela qu'il est question.
Je pense que tout le monde ici comprend le rôle du Bureau de régie interne et ce qu'il fait, mais ce n'est peut-être pas le cas des personnes qui nous écoutent. Le Bureau de régie interne n'a aucune compétence pour se prononcer sur un ministre dans une situation de conflit d'intérêts. À vrai dire, il fonctionne au moyen de consensus. Nous savons que si les libéraux obtiennent ce qu'ils veulent ici, ils étoufferont tout simplement le dossier là‑bas, comme il essaie de le faire au Comité aujourd'hui.
C'est très simple, monsieur le président. Comme l'a dit M. Barrett, il est très ouvert au délai très raisonnable de M. Boulerice: une réunion de deux heures. Cela ne semble pas être extraordinaire. Ce qui me dérange vraiment, c'est entendre les députés libéraux dire: « Eh bien, si nous entendons quelque chose de suspect ici, l'opposition voudra faire comparaître un autre témoin », ou autre chose. Bien sûr, monsieur le président. C'est notre travail. C'est la raison pour laquelle des Canadiens nous ont envoyés ici.
Nous nous apprêtons à commencer une campagne électorale. Les libéraux sont sur le terrain cet été. Nous savons qu'ils ne veulent pas être ici; ils veulent être sur le terrain. Ils veulent remettre de l'argent, en remettre en personne, en souriant à pleines dents. Ils ne veulent pas encore parler de corruption ni de questions éthiques, et pas plus d'un qui était avec M. Pitfield, pour l'amour du ciel, qui a pris des vacances illégales. Ils ne veulent pas en parler. Ils ne veulent surtout pas que les Canadiens y pensent.
Monsieur le président, je ne veux pas parler trop longtemps. J'ai lancé la discussion et j'ai dit de quoi il s'agit. Je pense que j'ai expliqué ce que les libéraux essaient de refaire, c'est‑à-dire de l'obstruction pour étouffer la question. Je pense que nous devons faire en sorte que les Canadiens comprennent qu'il s'agit d'un conflit d'intérêts de la part d'un ministre. Lorsqu'on pose ces questions, c'est notre travail en tant que députés de l'opposition d'être très raisonnable. Nous ne demandons pas aux gens de passer tout l'été ici, mais seulement deux heures pour obtenir des réponses très simples. Si le processus est ouvert et transparent, nous obtiendrons ces réponses très rapidement.
Je pense, monsieur le ministre, qu'il nous reste environ 10 minutes. Je pense qu'on va parler de la réunion. C'est tout ce que j'avais à dire.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je ne veux pas parler longtemps. Je pense que M. Barrett a parlé pendant environ huit à dix minutes, et je vais donc conclure si vous me donnez un signal après huit minutes. Je ne veux pas parler plus que les membres de l'opposition.
Monsieur le président, j'ai écouté respectueusement et attentivement tous les membres du Comité aujourd'hui. À mon avis, ce que Mme Shanahan a dit au début de son intervention, avant de proposer sa motion, était très important: il était question du mandat de ce comité. Si nous parlons de remettre en question l'intégrité de députés alors qu'ils accomplissent des tâches à titre d'élus, nous ne parlons pas juste de quelques membres; nous parlons de l'ensemble du caucus libéral. Je pense que nous devrions examiner le processus. Quel est le code de conduite? Cela relève du Bureau de régie interne. Je pense que c'est son travail de déterminer si ces élus respectent les codes de conduite.
Je sais que vous avez dit que les comités n'ont pas le mandat ou le pouvoir de dire à un autre comité ce qu'il doit faire. Bref, je suis certain que des conservateurs sont membres du Bureau de régie interne. Ils peuvent, selon le résultat du débat d'aujourd'hui, proposer une motion là‑bas pour entamer une enquête. Je pense que c'est beaucoup mieux que d'avoir un débat ici. Nous formulons beaucoup d'hypothèses selon lesquelles des députés se servent en quelque sorte de deniers publics, de l'argent des contribuables, à des fins partisanes.
Le champ d'action de ce comité porte sur les renseignements personnels. On pourrait l'élargir pour inclure les renseignements personnels de nos concitoyens. Je pense qu'il faut se pencher là‑dessus.
J'ai entendu des membres du Parti conservateur dire qu'ils n'utilisent pas de deniers publics pour financer d'une façon ou d'une autre ce genre de système. Je suis vraiment curieux de savoir comment ces systèmes sont financés et comment l'information sur les électeurs est utilisée. D'après Mme Lattanzio de côté‑ci, un pare-feu très efficace est dressé autour des données des particuliers, de l'information sur les électeurs qui est consultée par les bureaux des députés. La protection des renseignements personnels est très importante, et j'ai insisté là‑dessus auprès du personnel de mon bureau.
En parlant de gaspiller l'argent des contribuables, je veux rappeler au Comité et aux gens qui nous regardent que je siège à ce comité depuis le premier jour de la 43e législature, et si j'ai bonne mémoire, nous n'avons terminé que deux études: celle sur l'organisme UNIS et celle sur Pornhub. C'est un interrogatoire à l'aveuglette payé par les contribuables. Notre étude et notre enquête sur l'organisme UNIS ont été faites parallèlement à une enquête effectuée par un fonctionnaire de la Chambre. Le commissaire à l'intégrité a mené une enquête.
De plus, je tiens à signaler que cette réunion ne figurait pas au calendrier. Ce n'est pas une séance ordinaire. On a convoqué une réunion spéciale. Nous voyons tout le personnel de soutien, tous les formidables interprètes et la greffière. Tout est payé avec l'argent des contribuables. Je m'interroge sur l'efficacité de notre comité.
M. Barrett, dans ses propos sur l'amendement, a dit qu'il est très heureux de s'adresser au Comité pour parler des pratiques de son bureau. J'applaudis sa transparence et, en toute honnêteté, sa bravoure. Il n'est pas facile de s'adresser à un comité et de divulguer de l'information, à l'intention du public, comme nous le savons tous.
Je dois souligner rapidement le résultat de certaines recherches.
L'entreprise dont il a parlé, CivicTrack, avec qui il fait affaire, est un fournisseur de logiciels appartenant à Momentuum BPO Inc. Son président est Matt Yeatman, qui a donné 12 556 $ à différentes associations conservatrices de circonscription et à des campagnes conservatrices entre 2008 et 2019.
Dans son rapport de dépenses, que tout le monde peut consulter en ligne, il est indiqué qu'il a recours aux services d'une autre entreprise de logiciels, qui s'appelle Softchoice. Elle appartient à Vince De Palma, qui a fait de multiples dons de 1 000 $ au Parti conservateur. Je crois que l'amendement aurait du bon, car si nous supposons que de nombreux députés ne connaissent pas les règles et que nous nous interrogeons sur leur intégrité, nous devrions poser plus de questions pour améliorer le processus, même si, comme je l'ai dit avant, je ne crois pas que cela relève du mandat du Comité.
Cela me mène à mon dernier point. Lorsque j'ai lu la motion originale, je l'ai trouvée atypique. Je vois habituellement dans une motion que nous allons renvoyer la question à la Chambre et demander une réponse au gouvernement ou, dans ce cas‑ci, au Bureau de régie interne, ou peu importe. Nous devons avoir une certaine recommandation dans l'étude; quel en serait autrement l'objectif? Je n'en ai pas vu, ce qui me fait douter du caractère opportun de l'étude proposée.
Les députés conservateurs ont dit à maintes reprises que nous sommes sur le point d'avoir des élections. À ma connaissance, on n'en a pas déclenché. Ce que je sais, c'est que tous les députés de la Chambre ont adopté une motion pour dire que nous ne voulons pas d'élections d'ici à ce que ce soit sécuritaire.
Je n'ai pas entendu dire que c'était le cas. Ils veulent régler la question rapidement. Savez-vous ce que cela signifie pour moi? Ils veulent en passer une petite vite. Ils veulent en passer une petite vite aux libéraux, à la veille d'élections...
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Merci beaucoup, monsieur le président. C'est une très bonne coordination auprès du groupe que nous avons devant nous.
Une personne est absente, et dans le but d'invoquer le comité de l'éthique dans toute sa splendeur et ainsi de suite, je veux citer , qui a été interviewé pour l'article du Globe and Mail. Je pense pouvoir ainsi expliquer un petit peu pourquoi nous pensons qu'il convient de renvoyer le dossier au Bureau de régie interne.
M. Angus a dit, lorsqu'on lui a posé la question, qu'il n'est pas convaincu que les libéraux contournent les règles en matière de dépenses, ce qui est bon à entendre de la part de M. Angus, qui a ensuite dit qu'il n'est pas certain qu'ils se servent des données d'une façon qui contrevient aux règles, car il faudrait établir que des données sur les circonscriptions sont utilisées à des fins politiques. Il a ensuite dit que chaque parti politique a une section qui se consacre aux données et une autre pour les circonscriptions.
Je pense que c'est l'élément essentiel: le fait que les données proprement dites, comme nous l'avons appris dans d'autres études, sont une ressource importante. Il faut non seulement déterminer si nous utilisons un appareil ou les locaux de la Chambre ou bien le personnel de la Colline ou des bureaux de circonscription, mais aussi tenir compte du fait qu'il est grandement préoccupant, je pense, pour tous les députés, que les données qui sont recueillies dans le cadre de notre travail quotidien dans les circonscriptions peuvent être réutilisées à des fins électorales par le parti politique concerné.
C'est la raison pour laquelle je pense que , qui fait toujours preuve d'une grande perspicacité, va droit au cœur de la question. Il y a, d'une part, le travail que nous faisons tous les jours dans les circonscriptions, un travail très important pour établir des contacts, le travail d'élaboration de politiques, les dossiers. Nous savons tous ce que notre personnel et nous-mêmes faisons tous les jours. Il faut gérer cela. Nous avons tous entre 70 000 et 120 000 concitoyens. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais même si je préfère le papier, j'ai besoin d'un logiciel pour accomplir ces tâches. Il ne fait aucun doute que chaque député consacre une partie de son budget à un logiciel, et il est logique de ne pas demander à chaque député de commander un logiciel, car cela coûte cher. En effet, on commande un logiciel qui fonctionne pour tous les membres du groupe, c'est‑à‑dire les groupes du caucus dans notre système parlementaire. C'est à cela que nous avons accès. Je suis certainement satisfaite du service offert.
C'est toute autre chose lorsque nous parlons de fins électorales, de l'identification des électeurs, des dons et ainsi de suite. Ce sont des données précieuses, des données personnelles, et nous savons qu'il est question des données les plus personnelles des gens lorsque nous parlons de dossiers d'immigration, de passeports, de Revenu Canada et de la myriade de choses dont nous sommes saisis lors de notre travail dans les circonscriptions. C'est important, mais cela ne doit pas — jamais — être mélangé avec les données électorales, que nous utilisons pendant une campagne, lorsque nous identifions nos partisans et que nous allons les rencontrer.
C'est ainsi pour notre logiciel. Nous ne savons pas si c'est la même chose pour le logiciel payé par des particuliers que le Parti conservateur utilise, qui est exploité par des donateurs conservateurs ayant des liens individuels avec des députés et des membres du personnel du .
Nous pouvons en dire beaucoup plus à ce sujet, mais faute de temps, je vais m'arrêter ici et céder la parole à M. MacKinnon, je crois.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Comme l'a dit mon honorable collègue M. Barrett, je suis effectivement un nouveau venu au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Malheureusement, la réputation de ce comité le précède, en raison de certaines interventions de mes collègues de l'autre bord qui datent d'avant mon arrivée au Comité.
Je veux emboîter le pas à ma collègue Mme Shanahan, pour ce qui est de rappeler les responsabilités de ce comité et de déterminer quelle entité devrait faire l'examen de ce dossier, si jamais cela s'avérait nécessaire.
Ce dossier relève nettement de la compétence du Bureau de régie interne. À titre d'information pour mes collègues, je vais citer les règlements administratifs.
Au paragraphe 52.6(1) de la Loi sur le Parlement du Canada, on parle de la compétence exclusive du Bureau de régie interne. Je dis bien « compétence exclusive »:
52.6 (1) Le bureau a compétence exclusive pour statuer, compte tenu de la nature de leurs fonctions, sur la régularité de l'utilisation — passée, présente ou prévue — par les députés de fonds, de biens, de services ou de locaux mis à leur disposition dans le cadre de leurs fonctions parlementaires, et notamment sur la régularité de pareille utilisation au regard de l'esprit et de l'objet des règlements administratifs pris aux termes du paragraphe 52.5(1).
Manifestement, ce que nous avons ici, c'est un exercice très partisan et très politique. On souhaite contourner la tradition de ce comité et, en outre, contourner les meilleures traditions de la Chambre et de cette institution. Malheureusement, nous avons affaire à une opposition conservatrice qui cherche à dénigrer à tout prix les gens impliqués dans la vie publique de leur pays.
Je réitère ce qu'ont dit mes collègues quant à l'utilisation du logiciel en question. De façon écrite, officielle et absolue, il existe effectivement une séparation entre l'utilisation d'un logiciel pour nous aider à servir les citoyens de notre circonscription et l'utilisation d'un logiciel à des fins partisanes, c'est-à-dire aux fins du Parti libéral du Canada.
[Traduction]
J'ai trouvé intéressante l'intervention très juste de mon collègue, M. Dong, qui a fait remarquer que le Parti conservateur et les députés conservateurs utilisent un logiciel qui est probablement très similaire, un logiciel fourni par une entreprise.
Ce n'est pas pour minimiser leur participation à la vie publique. Le soutien aux institutions publiques est une bonne chose, et c'est pour cette raison que je me demande pourquoi M. Barrett continue de s'engager dans cette voie. Des gens qui ont fait des dons de dizaines de milliers de dollars fournissent le logiciel auquel M. Barrett a fait allusion, dont il a confirmé devant le Comité l'utilisation qu'il en fait dans le cadre de ses activités quotidiennes. Ce logiciel est fourni par une entreprise qui s'appelle Momentuum, dont le PDG a donné des milliers de dollars au Parti conservateur du Canada et à ses différentes entités.
Le président d'un autre fournisseur confirmé dans la divulgation proactive de M. Barrett, Softchoice, a fait des dons au Parti conservateur du Canada à plusieurs reprises, notamment pour la campagne à la direction de Lisa Raitt. Je pense qu'il est aussi très facile de retrouver ces dons.
Le prolongement logique, monsieur le président, consiste absolument à dire que M. Barrett s'est adonné à de nombreux forages improductifs au cours de la présente législature. Il est comme le foreur de la vallée de la mort. Il y a eu beaucoup d'activités, monsieur le président, beaucoup de va‑et‑vient, sans avoir extirpé grand-chose.
En tant que porte-parole en matière d'éthique, je pense qu'il s'est révélé être...
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Je souligne que M. Brown, son prédécesseur, ne s'adonnait pas à ce genre d'activités. M. Barrett est, de toute évidence — comme nous tous —, libre d'exercer ses prérogatives à titre de député.
Nous sommes ici aujourd'hui. Nous sommes dans une salle de réunion sur la Colline du Parlement, pour discuter d'un sujet qui, comme je viens tout juste de l'expliquer très clairement, ne relève pas de la compétence du Comité et dépasse son pouvoir d'enquête. Je répète qu'on a très clairement établi que le sujet outrepasse les paramètres de ce qui devrait intéresser M. Barrett.
Il est également très évident, monsieur le président, que c'est une chose que tous les partis font pour servir les députés au Parlement en nous fournissant des technologies qui nous aident à servir nos concitoyens le plus efficacement et le mieux possible.
Je me demande donc pourquoi, monsieur le président, on a demandé à un si grand nombre de députés de revenir de toute urgence à Ottawa pendant le mois de juillet pour examiner une autre fantasme de M. Barrett, qui est motivé par son hostilité envers le et les membres du gouvernement. Je ne comprends pas, monsieur le président. C'est indigne d'un député. Agir ainsi est indigne des honorables membres de la Chambre des communes ou du Comité.
Cependant, si M. Barrett veut continuer de s'engager dans cette voie, j'estime alors qu'il est tout simplement équitable de faire preuve de logique et d'examiner ces donateurs conservateurs, qui sont manifestement bien nantis, comme l'indiquent les dizaines de milliers de dollars donnés au parti. Il est tout à fait logique d'examiner les liens entre eux, le logiciel qu'ils fournissent ainsi que les différentes bases de données du Parti conservateur.
Mme Shanahan a décrit l'expérience qu'elle a vécue en tentant de s'extirper à tout prix de cet écheveau, de ce piège à données dans lequel elle se trouve depuis 10 ans. Je crois qu'il conviendrait que ce comité, dans cette enquête, examine comment cela pourrait être possible. Il pourrait être approprié pour le Comité de questionner le du parti de M. Barrett sur les contrats pour lesquels des fonds parlementaires sont utilisés, des contrats qui ont été accordés aux membres de son équipe de campagne à la direction, à ceux qui se sont portés bénévoles, vraisemblablement, ou qui ont peut-être été dédommagés pour avoir travaillé à la campagne de direction de M. O'Toole et qui sont maintenant devenus des sous-traitants du bureau du chef de l'opposition ou du Groupe de ressources conservateur, soit deux entités qui sont évidemment financées à l'aide d'impôts payés par des Canadiens qui travaillent fort. Il nous incombe peut-être d'examiner ces liens, car certaines de ces personnes fournissent des services de consultation en matière de logiciels, de technologie de l'information et ainsi de suite.
Comme vous le savez, monsieur le président, ces choses deviennent un peu floues. À notre connaissance, certaines personnes qui semblent avoir participé à une gestion partisane de logiciels — peut-être pour la campagne à la direction de ; peut-être pour le Parti conservateur du Canada — fournissent maintenant des services de TI, une base de données ainsi que d'autres services de consultation à une entité publique, c'est‑à‑dire le bureau du chef de l'opposition ou le Groupe de ressources conservateur. De toute évidence, il conviendrait également que les membres du Comité s'y attardent longuement si nous voulons faire preuve de logique et de cohérence en appliquant les critères très rigoureux que M. Barrett a énumérés pour les membres du Comité.
Monsieur le président, je pense qu'il est important de se souvenir de tous ces faits. Nous ne devons pas oublier que ce que nous faisons vraiment ici, c'est donner suite à l'hostilité et à la haine de M. Barrett ainsi que du Parti conservateur envers le . Nous faisons revenir des députés de partout au pays pour donner suite à...
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Il est présentement 13 h 35. La séance est en cours depuis 11 heures ce matin. Je prends le temps de m'installer, puisque c'est ma première intervention.
Tout comme vous, nous avons des activités dans nos circonscriptions. Les gens qui nous écoutent aujourd'hui ont l'occasion de nous voir en personne et de constater que nous travaillons vraiment, à Ottawa. Oui, nous travaillons. Par contre, je dois leur expliquer un peu ce qui se passe.
En vertu de l'article 106(4) du Règlement, on peut signer une demande écrite pour convoquer une réunion lorsque, dans un dossier donné, on n'a malheureusement pas pu obtenir certains éléments de réponse. Comme indiqué dans le libellé de la demande, c'est pour cette raison que j'ai accompagné mes collègues conservateurs dans cette demande: c'est parce que, malheureusement, je ne pouvais pas trouver les réponses à mes questions.
Lors de la dernière session parlementaire, je n'ai pas cessé d'être étonnée de constater qu'on laissait beaucoup de place à de possibles interprétations. Dans la vie, on m'a toujours dit d'aller voir au fond des choses pour m'assurer si ce qu'on affirme est vrai ou si c'est faux.
Depuis une heure trente, selon les éléments qui ont été mis sur la table — c'est une perception, je tiens à le souligner —, il n'y aurait pas anguille sous roche, il n'y aurait pas de soucis à avoir. D'entrée de jeu, nous nous sommes dit que c'était parfait, que cette rencontre serait tellement simple, pour une fois, et que nous pourrions profiter du temps que nous aurions pour faire notre travail dans nos circonscriptions et rencontrer les gens que nous avons vus seulement de façon virtuelle pendant toute l'année. Personnellement, cela me rassurait. Je me disais que la séance serait simple, puisque les collègues d'en face n'avaient absolument rien à craindre. Je me disais que ce serait une rencontre de deux heures pour faire la lumière sur l'objet de la demande écrite formulée en vertu de l'article 106(4) du Règlement.
On nous a demandé à quoi servait d'entreprendre cette démarche à ce moment-ci, entre deux sessions parlementaires. En fait, le travail continue. D'ailleurs, la Chambre des communes est ouverte. Je suis très contente que nous puissions nous voir en personne, cela fait du bien. On m'a déjà dit que je dansais derrière l'écran. Ce que nous vivons en ce moment ressemble un peu à ce que j'ai vécu. J'ai été initiée à cela avec vous tous. Pendant des heures et des heures, nous avons entendu des discours qui allaient souvent à l'encontre des propositions dont le Comité était saisi, afin de tuer le temps. Des mots reviennent constamment pour essayer de dire qu'on ne veut pas perdre de temps, mais on en perd. On dit qu'on veut faire la lumière sur cela, mais on ne veut pas ouvrir la porte à la possibilité de poser des questions.
En fait, la question est plutôt la suivante: pourquoi est-ce si compliqué aujourd'hui? Pourtant, tout être humain qui n'a rien à cacher ou à craindre devrait être prêt à aller de l'avant et à régler les choses. Malheureusement, on a fait une intervention pour dire qu'on se sentait menacé. C'est un mécanisme de défense. Aux gens qui nous écoutent, je précise que c'est tout à fait normal, c'est ce qui se passe au Comité.
Cependant, voici ce qui en est dans la vraie vie. C'est l'été. Nous ne savons pas trop ce qui s'en vient. Selon mon agenda, je serai de retour parmi vous le 20 septembre, en personne. Ce sera très stimulant. En attendant, je n'ai pas envie de répéter ce que nous avons fait l'été passé. Je suis convaincue que personne d'autre parmi vous n'en a envie.
Certains ont l'impression que, si l'on ouvre la porte une fois, il faudra l'ouvrir la fois suivante aussi. La preuve est là: nous venons déjà d'ouvrir la porte, sur la base d'un élément que nous avions. Il n'y avait pas de soucis, c'était parfait, nous allions nous rencontrer la semaine suivante. Il y aura peut-être d'autres propositions; cela dépend de la volonté de chacun.
Quand il est question de confiance et de transparence, c'est le rôle du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Nous sommes un comité de surveillance. Chaque comité a sa force. La nôtre est très large, mais tout aussi importante.
Il est facile de dire que nous essayons de chercher le mauvais et de gratter là où il n'y a rien à gratter. Au-delà de tout cela, nous sommes en train de démontrer une chose aux gens. Dans le fond, techniquement, les résultats ne devraient pas être une grande surprise. Nous avons simplement vu, je le répète, que 95 % des députés libéraux avaient versé 30 000 $ à Data Sciences et que le Parti libéral avait versé 1 million de dollars à NGP VAN. Nous voulons donc poser quelques questions au fondateur de la firme Data Sciences. Si tout est beau, ce sera terminé; si ce n'est pas le cas, alors ce sera autre chose. Les gens ont besoin de savoir ce qui se passe.
On dit que le temps est précieux. Je suis convaincue que certains de mes collègues doivent avoir une rencontre dans leur circonscription dans une heure. Moi, j'en ai une à 17 heures. Les gens ont envie de nous voir. Ils ont également envie de voir que nous ne perdons pas notre temps. Là, nous venons de leur démontrer que nous avons perdu notre temps. À l'heure actuelle, je pense qu'avant 14 heures nous aurons terminé d'entendre tous ceux qui voulaient prendre la parole. Nous sommes prêts. Tout le monde s'est exprimé. Nous savons tous déjà quel sera le résultat du vote. Mettons aux voix l'amendement. Rapidement, quand nous nous sentirons à l'aise et que nous serons d'accord, nous pourrons alors nous prononcer sur la motion.
Pourquoi devons-nous le faire? Je pense que Mme la greffière a, elle aussi, le droit de profiter de l'été. Nous sommes capables de faire notre travail et notre planification de façon efficace.
Vous connaissez ma position. Nous restons d'accord sur le libellé de base. Le 20 septembre, les travaux reprendront. Il y aura alors des requêtes, mais nous cesserons de nous éparpiller.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
J'écoute tout le monde depuis pratiquement trois heures. Nous sommes devant un problème dont il vaut la peine de prendre le temps de parler, parce qu'il existe depuis des années. C'est un problème de base.
Je vais attendre que mes collègues m'écoutent, parce que c'est pour eux que je parle présentement. J'aimerais que nous puissions avoir un échange, parce que cela va peut-être aider à trouver une solution, espérons-le.
Quand j'ai été élu pour la première fois, en 2006, le Bureau de régie interne et les services de la Chambre des communes n'offraient pas de logiciel pour nous aider dans la gestion des dossiers de nos concitoyens à nos bureaux de circonscription. C'est un problème de base. Ces services n'existent toujours pas aujourd'hui, 15 ans plus tard, et c'est probablement ce qui a causé le problème que nous connaissons aujourd'hui. Des firmes ont conçu des logiciels à la demande de députés, tous partis confondus. Garder une mémoire vive, c'est vraiment problématique quand nous travaillons avec 90 000 citoyens de notre circonscription. Au début, pendant quelques années, nous pouvons tenir des registres sur papier, mais faire de la recherche devient un travail très fastidieux. Souvent, les personnes reviennent nous voir, et il est plus facile de donner un service adéquat à nos concitoyens lorsque nous avons des logiciels destinés à ce genre de gestion de dossiers.
Toujours est-il qu'il est difficile de démystifier tout cela et de comprendre comment une même firme peut fournir à un parti politique à la fois un logiciel non partisan, comme nous l'a expliqué Mme Shanahan, et un logiciel utilisé à des fins partisanes. On a beaucoup insisté sur le fait qu'il y avait des pare-feu pour garder les deux bases de données complètement séparées. Franchement, je l'espère, parce que nous nous devons vraiment de mettre à part les informations recueillies auprès des citoyens de notre circonscription pour leur donner des services. Ces données sont pratiquement toutes inutiles pour les activités partisanes d'un parti. Dans le fond, les données que les partis veulent obtenir dans le cadre de leurs activités partisanes, ce sont les numéros de téléphone qu'ils ne sont pas capables de trouver sur Canada 411 et les adresses courriel. Pour ce qui est des adresses, Élections Canada nous les donne. Les partis se livrent toujours à une chasse aux adresses courriel et aux numéros de téléphone cellulaire. C'est à qui en obtiendra le plus grand nombre. On ne se le cachera pas, ici. Le nerf de la guerre pour entrer en contact avec nos concitoyens, c'est aller les voir ou leur téléphoner. Le problème, c'est que de moins en moins de citoyens, au Canada, ont des lignes terrestres. Alors, nous avons tous le même problème. Nous voulons tous avoir leurs numéros de téléphone cellulaire pour entrer en contact avec eux. Il n'y a pas de cachotteries là.
Or, il y a une compagnie américaine dans le portrait. Pourquoi? Il y a peut-être une raison sous-jacente que personne ne connaît. Je vous donne un indice: au Canada, il n'y a pas d’annuaire téléphonique pour les numéros de téléphone cellulaire, mais il y en a un aux États‑Unis pour toute l'Amérique du Nord. Je ne sais pas si vous savez lire entre les lignes. Il est illégal d'avoir les numéros de téléphone cellulaire des citoyens canadiens, mais les Américains sont capables d'avoir les numéros de téléphone cellulaire de tous les Canadiens. C'est bizarre.
Peut-être un jour pourrions-nous chercher à savoir pourquoi nous avons le droit d'avoir les numéros de téléphone résidentiel, mais pas les numéros de téléphone cellulaire. Seulement 20 % des Canadiens ont uniquement une ligne fixe. Tout le monde abandonne sa ligne fixe pour se procurer des téléphones cellulaires. Un jour, nous ne serons même plus capables de faire notre travail de politiciens pendant une campagne électorale.
Il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable et de faire l'autruche. Au Canada, nous avons présentement un problème en ce qui concerne les téléphones cellulaires. Nous cherchons, par tous les moyens légaux possibles, à parvenir à une solution. En fait, il existe une façon légale: si la personne veut nous donner son numéro de cellulaire, nous le prenons. S'il y a consentement, c'est légal. Par contre, il n'y a pas 90 % des Canadiens qui veulent donner leur numéro de téléphone cellulaire à un parti politique. Nous n'obtiendrons donc pas ces numéros, à moins de recourir à des stratagèmes qui coûtent cher aux partis politiques et qui se trouvent à la frontière de la légalité.
Présentement, il est illégal pour un parti politique d'avoir une base de données comportant les numéros de téléphone cellulaire de tous les Canadiens, peu importe le parti dont il s'agit.
On fait une chasse aux sorcières et tout le monde se garroche sur cela, alors que nous avons tous le même problème: nous ne sommes plus capables d'entrer en contact avec les citoyens de notre circonscription. C'est bien beau faire du porte-à-porte, mais, si les gens n'ouvrent pas leur porte ou ne veulent pas nous donner leur numéro de téléphone cellulaire, nous ne serons pas capables de les appeler, puisqu'ils n'ont plus de ligne téléphonique résidentielle.
À la campagne, c'est un peu moins problématique. Dans les villes, par contre, la situation est pire. La quantité de gens qui n'ont plus de ligne téléphonique résidentielle est énorme. Vous comptez tous des villes dans vos circonscriptions. Savez-vous combien de vos concitoyens ont des téléphones cellulaires? Entre 90 et 95 % des citoyens ont des téléphones cellulaires, tandis que 20 % ont une ligne téléphonique résidentielle.
Pour ce qui est des lignes terrestres, on peut obtenir légalement les numéros de téléphone sur Canada 411, ainsi que les noms et les adresses des citoyens.
Cela nous ramène à l'idée d'un logiciel utilisé à des fins non partisanes. Un tel logiciel devrait être fourni par le Bureau de régie interne et compris dans les services aux députés, et ce devrait être le même logiciel pour tous les députés, peu importe le parti. Ce serait la seule façon de garder l'indépendance entre un parti et ses députés. Si les députés avaient un logiciel fourni par la Chambre pour la gestion des dossiers des concitoyens, il y aurait sûrement un pare-feu suffisamment efficace pour protéger les informations dans le logiciel. Si un parti demande à une firme de concevoir un logiciel pour aider ses députés dans la gestion de leurs dossiers de citoyens, c'est sûr qu'il sera tentant d'obtenir, du même coup, les numéros de téléphone cellulaire et les adresses courriel. Pour ce qui est du reste des données, les partis n’en ont pas besoin et n'en veulent pas. Voilà la réalité.
Nous pouvons bien nous lancer de la boue. J'ai des petits-enfants et, si je leur mets des bottes et qu'il y a une flaque d'eau, ils iront jouer dans l'eau et ils finiront par se salir. Nous faisons exactement comme des enfants qui jouent dans une flaque d'eau. Nous allons tous jouer dans la même flaque d'eau et nous en sortirons tous sales jusqu'au cou. À la fin, nous ne serons pas plus avancés et nous ne serons pas plus capables de faire notre travail. Aux yeux des Canadiens, nous n'aurons pas l'air intelligents.
J'ai un petit doute quant à votre proposition de soumettre la question directement au Bureau de régie interne, tout simplement parce qu'elle va mourir là. Nous ne réglerons pas le problème, nous n'allons que retarder le moment où nous le réglerons, dans l'éventualité d'une élection. D'une façon ou d'une autre, il y aura une élection d'ici deux ans, il ne faut pas se le cacher. Or, le problème ne sera toujours pas réglé d'ici deux ans ni au cours des quatre années suivantes.
Alors, prenons le temps d'en parler à la réunion d'aujourd'hui du Comité. Plusieurs députés ont dit que, si l'on veut avoir un logiciel, il faut des pare-feu. Je suis d'accord là-dessus. Du point de vue de l'éthique, si nous voulons protéger les députés, il faut des pare-feu. Par contre, aucun logiciel ne pourra rester hermétique s'il est géré par un parti, peu importe le parti. Si les cinq partis ont cinq logiciels différents, nous ne serons pas plus avancés.
Si nous avions une recommandation à faire, d'après moi, ce serait de faire une étude sur ces logiciels et demander que la Chambre en fournisse un aux députés pour la gestion des dossiers de leurs concitoyens. Quant aux activités partisanes, les partis s'organiseront de leur côté. Les activités partisanes des partis nous touchent un peu, mais ce n'est pas nécessairement à nous, les députés, qu'en revient la responsabilité.
Par contre, la confidentialité des renseignements qui se trouvent dans le logiciel pour la gestion des dossiers des citoyens, c'est notre responsabilité. Nous signons une procuration. Chaque fois qu'un citoyen permet à un député de travailler sur son dossier et de faire de la recherche en son nom, peu importe dans quel ministère, c'est une procuration qu'il a donnée au député, et non au parti.
C'est pour cette raison qu'on dit souvent que, lorsqu'un député perd ses élections, les dossiers des citoyens sont tous vidés. C'est parce que la procuration n'a pas été donnée au nouveau député, après une élection. Elle a été donnée au député qui était en place. La procuration est à son nom à lui et, pour cette raison, le député peut faire l'objet de poursuites n'importe quand. Si un citoyen n'est pas heureux de ce qui s'est passé et qu'il y a une fuite d'information, c'est la responsabilité du député.
C'est pour cette raison que tout un chacun, ici, devrait faire attention. Nous avons des devoirs vis-à-vis de nos concitoyens. En vertu de la loi, nous avons des devoirs et des responsabilités.
Ce n'est donc pas en nous garrochant la balle comme nous le faisons maintenant que nous trouverons une solution.
Malheureusement, en 15 ans, la Chambre ne nous a peut-être pas fourni tous les outils nécessaires. Cela dit, il y a eu une grande évolution sur le plan informatique. En 2006, tout était fait sur papier. On commençait à utiliser plus d'outils informatiques. Maintenant, nous avons beaucoup de services informatiques de la Chambre, mais nous n'avons jamais eu de logiciel pour la gestion des dossiers des citoyens. Il est difficile pour la Chambre d'en créer un. C'est vraiment compliqué. Il est facile pour la Chambre de faire de la gestion administrative, parce que c'est son domaine, mais la gestion des dossiers des citoyens, c'est une autre paire de manches. Ce sont des systèmes qui sont élaborés dans les bureaux de députés. Certains ont eu la chance de travailler avec les mêmes employés pendant 10 ou 15 ans, alors ceux-ci sont au courant de tous les cas et de toutes les situations qui peuvent arriver.
Je vous donne des exemples. Le simple fait de retirer de la liste des citoyens le nom des personnes décédées, c'est tout un exercice. Il y a moyen de le faire plus rapidement, maintenant. Auparavant, j'avais un employé qui travaillait 12 heures par semaine pour faire cette tâche. Par la suite, nous avons trouvé une façon de le faire en 15 minutes, grâce à l'informatique. Pour ce qui est de la gestion du programme de cartes de Noël, cela prenait deux mois en 2006, tandis qu'aujourd'hui nous le faisons à peu près en deux heures.
De bons logiciels existent aujourd'hui pour faire ce genre de travail. Les outils se sont améliorés au fil du temps. Or, ce n'est pas la Chambre des communes qui a conçu ces logiciels, mais bien des firmes indépendantes, à la demande de certains députés qui voulaient faire gagner du temps à leurs employés. Quand une personne consacre deux mois de travail uniquement au programme de cartes de Noël pour savoir à qui les envoyer, c'est dur sur le moral. L'année d'après, si la personne doit refaire ce travail, parfois elle choisira de quitter son emploi, plutôt que de refaire ce travail. On ne se le cachera pas, ce n'est pas une tâche intéressante.
Pour gérer nos employés à long terme, nous devons leur donner des outils pour rendre leur travail agréable. C'est notre responsabilité, si nous voulons garder longtemps les bons employés. Quand nous avons de bons employés, nous pouvons donner un meilleur service aux citoyens de notre circonscription. Si un député a un grand roulement à son bureau et change d'employés tous les ans, il doit toujours recommencer. Je pense notamment à la formation du personnel. Il faut entre un et deux ans pour bien former une personne qui sera dévouée à son travail, qui connaîtra tous les programmes et qui sera au courant des situations. Le travail se fait beaucoup plus vite lorsque la personne connaît bien les tâches à faire. Elle peut donc aider davantage les citoyens. Un employé peut régler jusqu'à 90 % des cas dans la journée même, lorsqu'ils ne sont pas trop compliqués. Pour les cas plus compliqués, il faut plus de temps. Cela devient de plus en plus facile en fonction de l'expérience.
Pour garder les bons employés, il faut leur donner des outils. À cet égard, nous pouvons travailler tous ensemble à la recherche de solutions, ou bien nous pouvons faire preuve de partisanerie et jouer à des jeux politiques pour savoir qui va salir l'autre le plus jusqu'à la prochaine élection. Fondamentalement, je suis député pour aider les citoyens de ma circonscription. Pour les aider et leur donner un bon service, je dois fournir des outils à mes employés, des outils bien à nous. Cela me fait plaisir de vous en parler, mais, à un moment donné, l'expérience a sa place.
La grande question dans tout cela, c'est que la mémoire collective d'un bureau se garde...
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Si vous me le permettez, monsieur Gourde, je vais poursuivre mon intervention.
J'ai entendu les autres collègues dire qu'une seule rencontre serait suffisante pour tout régler. C'est ce qui semble être la pierre d'achoppement. On pense qu'en une seule rencontre, on va poser des questions au témoin, étudier le dossier et évacuer la question.
À ce comité-ci, nous en avons l'expérience. Nous savons fort bien que ce ne sera pas une seule rencontre. Le libellé de la requête ne demande même pas que l'on rapporte le tout à la Chambre des communes, car elle ne siège pas.
J'ai donc beaucoup de misère à comprendre mes collègues autour de la table qui demandent au Comité de faire comparaître un seul témoin afin d'aller chercher des réponses. Selon eux, si l'on n'a rien à cacher, on va pouvoir évacuer cette question de façon expéditive. Justement, si les autres partis n'ont rien à cacher, eux non plus, pourquoi ne veulent-ils pas que l'on évalue les logiciels qu'ils utilisent? Pourquoi ne sont-ils pas d'accord pour élargir la portée de cette étude, de façon à ce que tout le monde soit transparent? C'est justement ce que vise l'amendement de ma collègue, c'est-à-dire élargir la portée de cette étude.
On nous répond qu'on n'est pas d'accord sur l'amendement et qu'on veut s'en tenir à la motion initiale. Soit dit en passant, le libellé de la motion parle d'une étude qui, de prime abord, semble vraiment vaste. En effet, on ne dit pas que l'étude se limitera à une seule réunion pour faire comparaître le témoin. Par ailleurs, dans la motion, on semble alléguer qu'il y a déjà un conflit d'intérêts, alors que ce n'est pas ce que nous avons devant nous. On veut faire comparaître le témoin pour faire une expédition de pêche, comme le disait si bien mon collègue . On recommence; c'est comme une deuxième version de l'enquête sur l'organisme UNIS.
Les collègues disent tous qu'ils veulent se concentrer sur le travail à faire auprès de leurs concitoyens et sur les questions concernant les Canadiens. Malheureusement, en plein mois de juillet, nous avons été convoqués presque d'urgence à une réunion à propos de quelque chose qui n'a aucun fondement. De toute évidence, on veut enquêter et aller voir s'il y a quelque chose à trouver. Qui plus est, on veut limiter le débat. C'est contraire au principe de transparence, dont M. Carrie parlait ce matin. On ne veut pas qu'on examine les autres logiciels et qu'on enquête sur les autres. On veut se limiter à ce logiciel-ci.
Vous allez me dire qu'il n'y a pas d'intentions politiques et que ce n'est pas une chasse aux sorcières. Je suis...
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Merci, monsieur le président.
Je comprends la volonté de mon collègue, et nous avions tous bon espoir de pouvoir y arriver.
[Français]
Soit dit en passant, j'ai trouvé l'intervention de M. Gourde très intéressante. Il a dit très directement et très honnêtement comment les choses fonctionnaient. Pour les citoyens, ce sont peut-être des faits nouveaux.
On dit vouloir en arriver à des solutions. Justement, le Bureau de régie interne est conçu pour examiner ce genre de demande. En effet, il est question ici de la façon dont sont utilisées les ressources de la Chambre. Il est donc tout à fait approprié que la discussion que nous avons ici soit portée au Bureau de régie interne. C'est vraiment là que se réunissent les décideurs en cette matière. À moins qu'il y ait ici des gens qui relèvent des bureaux des whips, par exemple, c'est le Bureau de régie interne qui est tout désigné. Il réunit des représentants de chacun des partis. On peut y avoir des discussions très franches et très honnêtes au sujet des défis auxquels nous faisons tous face, dans le but d'en arriver à une solution.
Je vois mal en quoi cela concerne M. Pitfield. Le malheur de M. Pitfield, c'est qu'il était un ami de lorsqu'ils étaient enfants. Doit-il pour autant s'empêcher de faire sa vie, de mettre sur pied une entreprise, de travailler, et même d'appuyer le Parti libéral?
C'est pour cette raison que j'ai fait remarquer, au début, qu'on semblait être en train de dresser la liste de tous ceux qui avaient été amis avec le . Si c'est ce qu'on cherche à faire, on devrait commencer à en faire autant du côté des chefs de tous les partis. On voit où cela s'en va. C'est la définition pure et simple de la partisanerie. Dans ces conditions, c'est sûr qu'il n'est pas du tout intéressant de faire une étude.
On a vu cela, monsieur Gourde. Soyez honnête avec moi, car je le suis avec vous. Le Comité a fait comparaître des témoins simplement pour essayer de tirer ici et là; il n'y avait aucune autre raison. C'étaient des fonctionnaires, des jeunes employés ou des citoyens ordinaires qui avaient des entreprises. Dans certains cas, il s'agissait même d'entrepreneurs qui étaient apparemment des donateurs du Parti conservateur, mais qui avaient eu le malheur de travailler avec un ancien député libéral qui était maintenant responsable d'une entreprise de fabrication de ventilateurs pour lutter contre la COVID‑19.
Où tout cela va-t-il s'arrêter? Allons-nous devoir envoyer comparaître devant le Comité tous nos bénévoles? Vais-je devoir y envoyer toutes les petites dames qui font des appels pour moi? J'imagine que vous en avez aussi, de ces bénévoles. Va-t-on questionner toutes ces personnes sur tout ce qu'elles font? Comme vous l'avez évoqué, ainsi que Mme Lattanzio, je ne pense pas que les Canadiens soient intéressés de voir l'intégralité de ce que nous faisons.
En politique, on a besoin d'appuyer les efforts. Je sais que les gens n'aiment pas les campagnes électorales, mais cela fait partie de la démocratie. Bien sûr, quand nous sommes en campagne électorale, nous avons besoin de parler avec les électeurs pour leur présenter notre projet et les convaincre de notre position.
Nous tomberons bientôt en élections. Vous avez plus d'expérience que moi en la matière. Quoi qu'il en soit, j'ai déjà vécu des élections. Il y a des hauts et des bas. Quand cela va bien, c'est super et on est content; quand c'est serré, c'est différent. Soit dit en passant, j'ai bien des amis de plusieurs partis politiques qui ont déjà vécu des élections. Au bout du compte, une fois que la campagne est finie et que la personne a été élue, qu'il s'agisse d'un député fédéral, d'un député de l'Assemblée nationale, d'un maire ou d'une mairesse, son rôle est maintenant de rendre service aux citoyens.
Vous avez sans doute raison de dire que la Chambre devrait fournir aux députés un outil pour les aider dans ce travail. C'est peut-être une discussion qu'il faut avoir, mais ce n'est pas au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique que l'on va créer un tel logiciel.
Il est question ici des ressources de la Chambre...
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Je crois qu'il est absolument primordial de savoir que, non seulement nous utilisons une infrastructure numérique, mais aussi que les conservateurs, les néo-démocrates, les bloquistes et les verts disent être en faveur de grandes bases de données pour les aider à gérer le travail dans leurs circonscriptions. Notre pays compte 37 millions d'habitants. Je sais que les conservateurs n'ont rien contre l'idée d'aider les résidants, sinon ils auraient rappelé ce comité pour d'autres raisons.
Je tiens une fois de plus à souligner que cette réunion n'est pas une réunion ordinaire. Il s'agit d'une réunion extraordinaire demandée par les membres de l'opposition d'après ce qui a été rapporté dans les médias. Il est compréhensible que les Canadiens puissent être quelque peu préoccupés par la confidentialité et la rétention de services pour l'utilisation adéquate de ces ressources par les parlementaires dans leur travail auprès des résidants. Toutefois, le service fourni par NGP VAN est complètement distinct des activités liées à la Libéraliste afin de veiller à ce que nous soyons tous en mesure de poursuivre notre travail dans notre circonscription d'une façon qui, sur le plan éthique, ne représente pas une utilisation abusive des ressources parlementaires.
On nous a dit qu'il s'agit d'un programme utilisé à des fins électorales. Ils sont complètement distincts. Je comprends et respecte les règles quant à la nécessité de séparer le membre du parti du parlementaire, et nous continuons d'aspirer à l'excellence dans notre travail auprès de nos résidants. L'utilisation de NGP VAN a également l'avantage d'être facile pour beaucoup de députés et employés qui connaissent déjà sa configuration, son format et ses fonctions.
Puisque la campagne utilise la Libéraliste, beaucoup des employés qui y participent sont à l'aise avec le programme et en connaissent bien les fonctions. C'est un avantage pour eux de travailler avec ce logiciel qu'ils maîtrisent déjà, mais qui comporte un ensemble tout à fait différent de données. Il est très important d'insister sur ce point: le pare-feu ou les limites intégrés pour protéger la vie privée des résidants — un aspect que je chéris tout particulièrement — sont assez robustes.
Bien sûr, le Comité manquerait à son devoir s'il faisait fi du comportement du Parti conservateur dans ce dossier. M. Barrett nous a très bien expliqué en quoi la gestion de son bureau de circonscription peut être structurée différemment de celle de ses collègues, mais j'aimerais rappeler au Comité que, en 2007, on a découvert l'utilisation scandaleusement abusive de la base de gestion des données des résidants du Parti conservateur par le gouvernement conservateur. Il s'agissait d'un incident où le Parti conservateur du Canada avait utilisé sa base de données sur les résidants pour envoyer des renseignements sur les électeurs directement à la machine du parti, un parti qui allait être en campagne électorale l'année suivante.
Dans le contexte de la réunion d'aujourd'hui, les conservateurs, ou plutôt certains députés conservateurs, car je n'aime pas mettre tout le monde dans le même panier, nous accusent, de notre côté, d'utiliser la même entreprise pour gérer séparément notre travail dans notre circonscription et notre travail de campagne, tandis que les conservateurs, ou à tout le moins certains conservateurs, ont décidé d'utiliser les mêmes entreprises pour leur travail dans leur circonscription et leurs activités de compagne, à des fins électorales. L'information fournie par les Canadiens qui font appel aux services de leur député conservateur ou à d'autres députés conservateurs, qui souhaitent se prévaloir de l'aide de leur bureau, de leur bureau de circonscription, est directement transmise au Parti conservateur et à sa machine électorale.
Cette pratique malhonnête a été largement traitée dans les médias et a aussi été confirmée par un ancien député fédéral conservateur et des représentants du parti dans le rapport de l'ancien député conservateur Garth Turner sur cette pratique à son départ du Parti conservateur en 2006. Il a déclaré que le parti utilise les données recueillies par les députés conservateurs dans le cadre de leur travail sur le terrain, et il y avait beaucoup de preuves appuyant cette allégation de faute professionnelle. En 2006, plusieurs personnes ont porté plainte pour avoir reçu les vœux du premier ministre de l'époque, Stephen Harper, à l'occasion de Rosh Hashanah, et ce, même si elles n'étaient pas juives.
Plus tard, la députée conservatrice Cheryl Gallant...
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Merci, monsieur le président.
Je sais exactement ce pour quoi j'ai voté. Je souhaite simplement répéter mon argument. Je ne veux pas contester la décision du président, mais je tiens à remercier mon collègue de son intervention. De toute évidence, M. MacKinnon voit un lien clair entre les preuves que je présente et le point que je soulève. J'espère que mes collègues de l'opposition saisiront également ce point et comprendront pourquoi il est très important que nous fassions témoigner un fournisseur de services, non seulement pour les membres du caucus libéral, mais aussi pour les membres du caucus conservateur.
J'ai entendu mon collègue, M. Fergus, essayer d'apporter une solution qui servirait réellement les Canadiens en faisant la lumière sur les liens entre ces fournisseurs de services, les contrats et les parlementaires. Je suis évidemment ouvert à cette idée. J'étais prêt à appuyer sa proposition selon laquelle les Canadiens ont le droit de savoir, lorsqu'ils élisent un député, comment leur vie privée est protégée, comment la base de données est gérée, quelles sont les exigences en matière d'acquisition de ces services, qui, pour être honnête, prend ces décisions, et qui se rendra sur place et peaufinera toutes ces exigences si nécessaire, afin de veiller au respect de l'argent des contribuables. J'estime que le public doit le savoir.
Si vous interrogiez les habitants de vos circonscriptions respectives et leur demandiez si seuls les députés libéraux doivent faire l'objet d'un examen, parce que nous pensons qu'ils utilisent des fonds publics à des fins partisanes, je pense qu'ils vous diraient que cet examen devrait porter sur tous les députés.
Il est regrettable que la proposition de mon bon ami et collègue, le député Fergus, n'ait pas été appuyée, mais j'aimerais demander à mes collègues du NPD et du Bloc d'examiner l'amendement et de proposer également des fournisseurs de services pour les députés conservateurs, pour que nous disposions au moins d'une portée plus large pour l'étude.
Si vous jugez que cette démarche correspond au mandat de ce comité — si vous le croyez honnêtement —, alors nous devrions faire quelque chose de constructif. J'espère qu'à la fin de l'étude — je sais que l'on a parlé d'une seule séance, mais je pense qu'il en faudra plus d'une —, nous aurons obtenu quelque chose de constructif qui nous permettra d'aller de l'avant. Puis, lorsque vous retournerez dans votre circonscription et que les gens vous demanderont quel a été le résultat de l'étude, vous pourrez leur dire que nous avons formulé les recommandations A, B, C et D, et que nous allons améliorer le système. Si, au bout du compte, il ne s'agit que de prolonger la couverture médiatique et de créer des arguments supplémentaires pour attaquer le parti au pouvoir ou le parti en place, je pense que le public s'en rendra compte.
Mes collègues ont dit qu'il s'agissait d'une façon pour les conservateurs de se préparer à des élections, des élections proches. Ils partent du principe qu'il y aura bientôt des élections. Je n'ai pas entendu le chef de mon parti déclarer qu'il y aurait des élections, et je n'ai pas entendu parler du déclenchement d'élections. Cette démarche vise en quelque sorte à se préparer à cette éventualité et ils ont attiré l'attention des médias sur ce sujet, en utilisant des fonds publics.
J'espère que la députée du Bloc et le député du NPD verront clair dans cette histoire et ne l'appuieront pas. Si nous voulons vraiment que la séance d'aujourd'hui et les séances à venir nous apportent quelque chose, convoquons quelques fournisseurs de services supplémentaires. Nous pourrons alors faire des comparaisons et voir les différences.
Merci, monsieur le président.
Je vais céder la parole au prochain intervenant.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie mon bon ami, M. Dong, de ses remarques. Je suis toujours heureuse de constater que, de ce côté-ci, du moins, parmi les personnes que j'ai appris à connaître ces dernières années, il existe de nombreux courants de pensée différents. On trouve assurément tout un éventail de points de vue entre les membres de ce côté-ci de la Chambre concernant les changements à apporter au Règlement et la façon dont nous pouvons améliorer notre travail en politique. Comme je l'ai déjà mentionné — mon secret a été dévoilé —, je suppose que je suis plutôt ce que vous appelez une libérale « bleue ». Je penche plutôt de ce côté. Cependant, comme je l'ai déjà dit, je suis très heureuse de voir qu'avec des membres comme M. Dong et M. Fergus, pour lesquels j'ai beaucoup de respect, et qui ont une grande expérience de la vie politique, nous pouvons aller de l'avant. Nous pouvons nous entendre. En fait, j'avais des doutes, au sujet de certaines des choses dont j'ai été témoin ici, en particulier au cours de la présente législature, mais l'espoir est éternel. C'est vraiment de cette conviction que découle l'amendement que j'ai proposé. Il vise à ce que nous puissions discuter...
Vous savez, quand des députés arrivent et qu'ils sont tout nouveaux, ils cherchent à obtenir des conseils de leurs collègues, de leur caucus, etc. Il est possible que des députés, quel que soit leur parti politique, ne sachent pas que, si leur whip ou le chef de leur parti leur a demandé de signer un contrat, cela allait avoir une incidence sur les dépenses dans leur BBD, comme nous l'appelons, leur budget de la Chambre des communes. Bien sûr, ces renseignements sont maintenant publics. Nos dépenses sont divulguées au public. Je crois que c'est — je regarde si l'on me fait oui de la tête — notre chef, lorsqu'il était chef du troisième parti, qui a lancé cette pratique, qui est rapidement devenue connue du public. Tous les partis ont évidemment dû l'adopter, sans quoi on leur aurait demandé pourquoi ils ne voulaient pas divulguer leurs dépenses à la Chambre des communes.
C'est ainsi que ces chiffres sont devenus publics. En tant qu'ancienne banquière, notamment, je me réjouis évidemment de ce type de transparence. Nous allons dans cette direction, et c'est pourquoi, à ce stade, je suis ouverte à l'idée. Je pense que le Bureau de régie interne est le mieux placé pour étudier cette question, mais si, comme l'a suggéré mon collègue, M. Fergus, nous procédons à une étude complète et publique de tous les partis, l'exercice pourrait s'avérer très instructif.
J'hésite à utiliser des noms, mais n'oubliez pas, monsieur le président, que nous n'avons pas convoqué la séance d'aujourd'hui. Ce n'est pas nous qui nommons un citoyen et qui voulons traîner cette personne devant ce comité. Cependant, si nous nous engageons dans cette voie, il y a des membres qui paient — c'est ce à quoi mon collègue, M. Dong, faisait référence — pour des contrats. C'est de notoriété publique. Tony Baldinelli, de Niagara Falls, paie aussi Momentuum...
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Merci, monsieur le président.
En réponse à l'intervention de mon collègue, M. Dong, et tout récemment de ma collègue, Mme Shanahan, je pense que M. Dong a fait valoir ses arguments, et d'après votre intervention, monsieur le président, je comprends que cela dépassait la portée de l'amendement. Par conséquent, la question était de savoir s'il pouvait y avoir un sous-amendement.
À la lumière de tout ce qui a été dit cet après-midi et pour que nous puissions couvrir ce que nous avons envoyé de notre côté, nous disons que si nous voulons être transparents, nous devons examiner les données de tous les membres du Parlement. Nous voulons être transparents. Examinons toutes ces données, car aujourd'hui, nous sommes arrivés avec une idée, et au fil de la discussion, nous découvrons de plus en plus de renseignements qui devraient peut-être être connus des Canadiens.
Je pense que nous voulons rester très brefs, mais j'en arrive à la conclusion que bien d'autres renseignements pourraient intéresser le Bureau de régie interne.
Voici mon sous-amendement, monsieur le président. Vous vous souviendrez du paragraphe que ma collègue, Mme Shanahan, tente de modifier. Si vous voulez suivre, dans le deuxième paragraphe, où il est dit « Que la question du système CIMS », j'ajouterais « et de tous les fournisseurs de services aux députés », puis je continuerais, « qui facilitent les actions partisanes liées aux élections et prises par les bureaux de circonscription et les bureaux sur la Colline du Parlement pour déterminer s'ils sont conformes aux règles établies par le BRI, soit également » et j'ajouterais « examinée et » avant « renvoyée au BRI », le Bureau de régie interne.
Est‑ce que cela vous convient, monsieur le président?