Bienvenue à la 35e réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique.
Je rappelle que la séance d'aujourd'hui sera diffusée sur le Web et qu'elle sera disponible sur le site Web de la Chambre des communes.
Nous étudions aujourd'hui le Budget principal des dépenses 2021-2022, y compris le crédit 1 sous la rubrique Commissariat au lobbying ainsi que les crédits 1 et 5 sous la rubrique Commissariats à l'information et à la protection de la vie privée du Canada.
Aujourd'hui, notre témoin pendant la première heure est Caroline Maynard, la commissaire à l'information du Canada. Nous aimerions lui souhaiter la bienvenue et lui donner directement la parole pour qu'elle commence par une déclaration liminaire, et nous allons ensuite entendre des questions des députés.
Merci beaucoup de votre présence parmi nous.
[Français]
Je vous remercie de m’avoir invitée à comparaître devant le Comité aujourd’hui.
La dernière fois que j’ai comparu devant vous remonte à un an déjà. Je suis heureuse d’être ici pour répondre à vos questions sur la partie du budget principal des dépenses qui concerne le Commissariat à l’information.
En règle générale, par le passé, nos chiffres ne changeaient pas d’une année à l’autre. Cependant, vous avez peut-être remarqué que, cette année, notre financement permanent a augmenté. En effet, nous avons reçu ces fonds dans le cadre du budget supplémentaire des dépenses (B). Ces fonds ont eu une grande incidence sur les activités du Commissariat.
[Traduction]
Au cours des dernières années, en raison de la nature temporaire du financement supplémentaire qui nous était octroyé chaque année pour réduire notre arriéré de plaintes, je ne pouvais pas doter de façon permanente des postes dans l’équipe des enquêtes. Et année après année, mes prédécesseurs et moi avons dû demander du nouveau financement.
Le financement permanent m’a enfin permis de planifier mes ressources humaines à plus long terme afin d’assurer la stabilité au Commissariat et de faire face au volume de plaintes sur lesquelles nous enquêtons. Et nous profitons de l’occasion.
J’ai utilisé ce financement pour entreprendre des processus de dotation qui, une fois terminés, nous permettrons d’ajouter à notre effectif 26 équivalents temps plein, dont 21 seront affectés au secteur des enquêtes et de la gouvernance. Certains de ces nouveaux employés travaillent déjà à des enquêtes au Commissariat. D’autres les rejoindront bientôt. J’ai hâte de les accueillir dans mon équipe.
Ensemble, nous continuerons de faire respecter le droit d’accès, qui est menacé par les pressions que nous observons à l’intérieur du système. Une situation que j'ai mise en évidence bien avant la pandémie, mais qui, à mon avis, peut être résolue grâce à un leadership fort et à des actions audacieuses, y compris la divulgation volontaire et une bonne gestion de l'information.
[Français]
Avant de terminer, je tiens à vous assurer que le Commissariat demeure engagé à assurer la transparence et à mener des enquêtes justes et efficaces. Nous avons toujours besoin de plus de ressources, mais nous avons démontré que nous pouvions innover avec celles dont nous disposions et que nous savions nous adapter, particulièrement pendant cette période de bouleversements.
Je suis très fière de dire que, depuis le début de la pandémie, le Commissariat a pu poursuivre ses activités et continuer à innover, alors que nous devions tous composer avec les restrictions qui nous étaient imposées.
Le Commissariat est donc sur la bonne voie.
[Traduction]
Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la commissaire, d’être parmi nous. Il est toujours agréable de vous recevoir.
Il me semble que, la dernière fois que nous nous sommes parlé, il était question des retards dans le traitement des plaintes.
La situation s’est-elle améliorée depuis un an, malgré tout ce que nous vivons?
:
Désolée. Je ne pensais pas m'être mise en sourdine.
[Français]
Excusez-moi.
Monsieur Gourde, ce n’est pas mieux qu'avant, mais ce n’est pas pire non plus.
Je suis contente d’avoir pu garder la cadence au Commissariat. Nous avons reçu encore cette année plus de 4 000 plaintes et nous avons réussi à clore 4 060 dossiers, et ce, malgré le fait que nous ayons tous travaillé à partir de la maison depuis le mois de mars de l’année dernière.
Mon but était de ne pas augmenter le nombre de dossiers en attente. J'ai donc tenté de faire en sorte que le nombre de dossiers sortants et le nombre de dossiers entrants soient équivalents. Idéalement, nous en aurions mené davantage à terme. Or, comme vous le savez, bien que j’aie reçu des ressources additionnelles, cela n'a pas nécessairement été le cas pour les autres organismes. Nos enquêtes sont en effet limitées par la vitesse à laquelle ces organismes peuvent répondre à nos demandes de représentation. Cette année, cela a eu une incidence sur la clôture des dossiers.
Malgré tout cela, je suis d'avis que nous sommes sur la bonne voie.
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Oui, assurément. La pandémie nous a forcés à adopter de nouvelles façons de travailler.
Nous avons été chanceux, car tous mes employés avaient accès à leurs ordinateurs à la maison et tout le monde était branché, et ce, dès le mois de mars dernier. De plus, nous avons appris à vivre avec de nouvelles méthodes de travail, dont les signatures électroniques et la poste électronique. Plusieurs documents sont maintenant envoyés de manière électronique. Cela nous a rendu la tâche plus facile. Nous nous rendons compte que nous sommes capables de travailler de la maison, et mes employés m'ont dit, dans le cadre de plusieurs sondages, qu'ils aimeraient avoir cette flexibilité quand on retournera à la normale, au cours des prochains mois.
Nous allons probablement offrir une certaine flexibilité, c'est-à-dire une formule de travail hybride. Certaines journées, on travaillera à partir de la maison et certaines autres journées à partir du bureau. Cela nous permettra d'avoir une certaine collégialité et de tenir des rencontres. Cela nous manque énormément. Le travail comme tel et l'efficacité des employés n'ont pas changé.
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Nous allions manquer d'espace sur place pour accueillir 27 nouveaux employés, et nous cherchions donc d'autres locaux à louer. Cependant, compte tenu de la possibilité offerte par le travail hybride et de la marge de manœuvre que nous procurent le télétravail et le travail à distance, nous constatons que la location de locaux supplémentaires ne sera pas nécessaire. C'est donc de l'argent que nous pourrons dépenser pour aider les gens et appuyer l'innovation technologique.
Mon bureau fait sans aucun doute une transition vers un environnement infonuagique, ce qui signifie que nous avons facilement accès à tous nos documents. Nous scannons tous les fichiers pour ne plus avoir de papier et pour que les gens puissent facilement travailler de la maison.
Nous aurons également ainsi la possibilité d'engager des gens à l'extérieur de la région de la capitale nationale, car le recrutement a toujours été difficile pour nous dans ce domaine. Nous pouvons dorénavant avoir des gens à Toronto, à Vancouver et à London. C'est une excellente occasion pour mon bureau sur le plan de l'embauche et du maintien en poste de ces personnes.
Pour ce qui est de la somme de 3 millions de dollars que nous recevons de façon permanente, je l'ai reçue tous les ans depuis cinq ans, mais, comme je l'ai dit plus tôt, cette mesure a toujours été temporaire. Nous pourrons enfin investir à long terme dans nos employés et notre infrastructure, et nous allons donc sans aucun doute obtenir des avantages à long terme.
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Nous nous penchons sans aucun doute sur l'ensemble des différentes options.
À l'heure actuelle, nous ne cherchons pas à occuper d'autres immeubles ni à louer d'autres locaux, car les gens aiment travailler de la maison. Cependant, des personnes me disent aussi qu'elles s'ennuient de leurs collègues, des cafés-causeries et des dîners de groupe, et de pouvoir parfois demander de l'aide à un collègue qui se trouve à côté. C'est un peu plus difficile maintenant. Il faut maintenant appeler les gens. Il faut leur envoyer un courriel ou clavarder.
Nous envisageons aussi d'utiliser les réunions Zoom et Teams — les vidéoconférences, et toutes ces technologies — pour aider tout le monde à apprendre à être plus efficace et plus heureux en travaillant de la maison ou au bureau. Je pense qu'il sera positif d'avoir les deux.
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Bonjour, madame la commissaire. Je suis heureuse de vous revoir et, surtout, de vous parler en français.
Aujourd'hui, nous avons la chance d'avoir une tribune pour parler de certaines choses.
Je trouve rassurant que votre budget ait été augmenté et que vous ayez pu embaucher 27 nouveaux employés, dont 21 enquêteurs.
Il m'apparaît également intéressant de constater que vous ayez réussi à traiter 4 060 plaintes qui étaient en retard.
Vous avez maintenant reçu des sommes et l’on dit souvent que le rendement est tributaire du financement. Concrètement, pour arriver à maximiser et à assurer le traitement des plaintes en retard, qu'est-ce qui manque dans votre organisation?
Je sais que vous avez plusieurs suggestions à nous faire, alors je vous cède la parole.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier la commissaire de son excellent travail, en particulier en cette période difficile que nous traversons tous cette année.
Dans votre déclaration liminaire, vous avez mentionné quelque chose que j'ai trouvé très intéressant. Vous avez dit que la pandémie a eu des effets positifs. Par exemple, vous pourriez ne pas avoir besoin de plus de locaux et de bureaux en raison des gains d'efficacité obtenus grâce au travail à domicile. Je pense que [Difficultés techniques] les électeurs et la population du Canada, mieux c'est.
Je me demandais simplement si vous étiez en mesure de suivre ces gains d'efficacité. Pouvez-vous nous donner une idée du nombre d'heures supplémentaires que vos employés peuvent consacrer aux plaintes et à la résolution des problèmes?
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Oui, maintenant je peux. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre vos questions à cause des coupures dans le son.
Je pense que vous vouliez savoir si nous avons des moyens de trouver des gains d'efficacité ou de calculer les gains d'efficacité qui ont été obtenus pendant la pandémie grâce au travail à domicile.
M. Colin Carrie: Oui.
Mme Caroline Maynard: Nous ne l'avons pas fait expressément. Nous nous sommes assurés que nos dossiers continuaient de progresser. Nous ne nous penchions pas encore sur des tâches particulières, car nous étions encore en train de nous adapter au travail à domicile.
Comme je l'ai dit précédemment, il y a deux ans, le nombre maximum de dossiers que mon bureau pouvait traiter se situait entre 2 000 et 2 300 par an. L'année dernière, nous avons traité plus de 5 000 dossiers, et cette année, nous en avons traité 4 000 tout en travaillant à domicile. Je crois vraiment que nous aurions pu faire plus si nos organisations avaient été en mesure de répondre à nos demandes. Nous avons souvent été freinés dans nos avancées par l'incapacité des organisations de travailler à domicile ou de répondre aux enquêtes parce qu'elles n'avaient pas les ressources dont nous disposons dans mon bureau. Lorsque nous avons constaté cela, nous nous sommes penchés sur d'autres dossiers un peu plus complexes ou nous avons réaffecté des dossiers.
Je pense qu'au cours de l'année prochaine, nous allons voir une énorme amélioration, parce que maintenant les ministères sont tous préparés. Les employés travaillent à domicile et ont accès à leurs dossiers. Beaucoup d'entre eux sont également passés aux documents numériques au lieu des dossiers papier. Cela va nous aider beaucoup dans nos enquêtes de l'année prochaine.
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Non. Nous recrutons normalement partout au Canada, mais en raison du type de travail que nous faisions auparavant, nous exigions que les gens déménagent à Ottawa parce que le travail était entièrement axé sur des dossiers papier dans notre bureau. Il n'était pas envisageable que des employés travaillant à domicile réalisent des enquêtes. C'est pourquoi je disais tout à l'heure que la pandémie nous a ouvert les yeux sur toutes ces possibilités. Beaucoup de gens — je suis sûre de ne pas être la seule — qui disaient auparavant que le travail ne pouvait pas se faire à domicile ont été obligés de le faire, et cela a fonctionné.
Maintenant, nous ne voulons plus revenir en arrière. Nous devons aller de l'avant et nous devons voir à quel point nous nous sommes adaptés. Je pense que nous allons autoriser les gens à travailler en dehors de la région de la capitale nationale, car ce sera plus facile. Nous pouvons toujours les rencontrer sur Zoom.
La seule difficulté est la formation. Il est beaucoup plus difficile de former les gens sur Zoom, surtout pour nos applications et nos tâches particulières. Nous avons encore certaines limites en ce qui concerne les dossiers secrets, mais de manière générale, je pense que nous pourrons faire preuve de beaucoup plus de souplesse dans ce domaine à l'avenir.
Madame Maynard, le 11 mai dernier, dans un article de La Presse rédigé par la journaliste Mme Marquis, on disait qu’il y avait des demandes d'accès à l’information en français qui prenaient plus de temps à traiter que les demandes en anglais. Vous en avez sûrement entendu parler.
Mes deux questions sont très simples.
Êtes-vous au courant de ce qui a été mentionné dans cet article du 11 mai concernant l’engagement de la Gendarmerie royale du Canada, ou GRC, à répondre tout aussi rapidement en anglais qu’en français?
Si vous êtes au fait de la situation, savez-vous si ce problème existe également ailleurs?
Je suis porte-parole en matière de vivre-ensemble. Mon collègue M. Fergus pourrait très bien témoigner de mon souci de l’équité. Pour moi, ce n’est pas juste une question de loi, c’est une question d’équité.
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J’ai lu l’article, moi aussi, madame Gaudreau.
Je n’ai pas vu de plaintes à cet égard, mais je ne serais pas surprise que cette situation se retrouve ailleurs. Il n'est pas toujours facile de trouver des gens bilingues, des gens qui parlent français au gouvernement fédéral. Surtout lorsqu'il s'agit de trouver des gens de la région, comme nous l'avons dit tout à l'heure.
Il faut vraiment créer des postes et trouver des employés qui parlent les deux langues.
En ce qui a trait à l’accès à l’information, encore une fois, c’est très difficile de trouver des personnes désireuses de travailler dans ce domaine. C'est un poste très exigeant. On fait affaire avec des demandeurs qui sont impatients d’obtenir l'information, mais on fait également affaire avec un ministère qui ne veut pas répondre, qui n’a pas le temps de répondre ou qui a d’autres choses plus importantes à faire. Ce n’est pas une profession facile.
L'offre de service dans les deux langues a toujours été précaire au gouvernement.
Nous avons reçu cette semaine une lettre d'un député conservateur, M. Kmiec. Il nous a dit avoir, auprès d'Affaires mondiales, de Services publics et Approvisionnement, d'Innovation Canada et du ministère des Finances, 18 demandes d'accès à l'information en suspens qui restent lettre morte. Il a dit qu'ils ont ignoré ses demandes, qu'ils ont refusé d'accuser réception des demandes et qu'ils ont refusé de fournir des documents.
J'essaie de savoir si c'est une tendance que vous observez. Traitez-vous ce genre de plaintes de plus en plus souvent, ou s'agit-il d'un cas isolé?
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Je dois dire que je n'ai eu l'intention d'ordonner la divulgation ou le traitement d'un dossier qu'à deux reprises jusqu'à présent. Je n'ai jamais eu à aller aussi loin. Les gens savent que nous avons ce pouvoir. Le simple fait que nous puissions le faire est un grand avantage dans nos relations avec l'institution.
L'autre pouvoir dont nous disposons maintenant, qui est un avantage considérable et qui a eu une incidence positive énorme, est la publication de nos rapports. Lorsque nous pouvons publier un rapport qui explique la position de l'institution et la nôtre, cela aide vraiment par la suite à guider d'autres demandeurs et institutions à comprendre la loi et son application lorsqu'ils voient des dossiers semblables.
À ce stade-ci, je préfère en fait le pouvoir de publier. Comme je l'ai dit, je n'ai pas utilisé le pouvoir d'ordonner. Je l'utiliserai quand il le faudra, mais je préfère résoudre les enjeux de manière informelle si les gens sont satisfaits et si l'on obtient le résultat souhaité plus rapidement ainsi. Si j'émets une ordonnance à une institution, elle peut ensuite la contester devant les tribunaux, ce qui constitue une nouvelle étape qui peut entraîner des retards supplémentaires. Par conséquent, je préfère que nous puissions le faire de manière informelle.
Je vous invite à consulter mon site Web et à voir quelques-uns des rapports que nous avons publiés. Je pense qu'il y en aura de plus en plus au cours de la prochaine année.
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La principale plainte concerne les retards, les prolongations, les délais déraisonnables qu'il faut aux institutions pour répondre à une demande d'accès, ou des personnes qui ne reçoivent pas de réponse du tout, comme nous l'avons mentionné plus tôt. Je pense que l'année dernière, nous avons eu 3 000 cas de plaintes concernant des prolongations ou des retards.
Normalement, encore une fois, nous sommes en mesure d'obtenir une réponse de l'institution et de résoudre des cas, mais nous devons examiner pourquoi ils prennent autant de temps.
L'une des principales raisons est la consultation entre les ministères. Si vous consultez un autre ministère, celui-ci n'a pas de délai pour vous répondre. Souvent, les institutions attendent simplement de recevoir la réponse d'une autre institution, et c'est un énorme problème dans notre loi. C'est un point que j'ai abordé dans mes propositions de changements à la prochaine révision législative. Il s'agit d'ajouter des délais.
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Merci, madame Lattanzio.
Commissaire Maynard, merci beaucoup de votre témoignage cet après-midi. Je vous remercie de vous être libérée et j'ai hâte de vous entendre à nouveau à l'avenir. Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions.
Chers collègues, je vais suspendre la séance maintenant pour permettre d'ajouter Mme Bélanger à l'échange, de même que d'autres membres. Nous reprendrons la séance à 14 heures tapantes.
Encore une fois, merci, madame la commissaire.
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Bonjour, monsieur le président. Je crois que c'est la première fois que nous nous rencontrons.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui au sujet du Budget principal des dépenses. Je suis ravie de vous parler du commissariat, de nos réalisations de la dernière année et de ce que nous prévoyons accomplir cette année.
J'aimerais commencer par dire que je suis très fière de la façon dont mon équipe a fait preuve d'innovation, de souplesse et de détermination au cours des 14 derniers mois. Une partie de cette réussite peut être attribuée à la planification réfléchie de notre déménagement en 2019, lors duquel nous avons pris des mesures pour doter notre effectif avec les outils et l'équipement dont il avait besoin pour être moderne et mobile.
Cette décision a porté fruit en mars 2020 lorsque nous avons eu besoin de passer soudainement au télétravail. Par conséquent, mon bureau a pu faire face à son année la plus chargée et s'acquitter des trois volets de son mandat: maintenir le Registre des lobbyistes, assurer la conformité à la Loi sur le lobbying et au Code de déontologie des lobbyistes et accroître la connaissance du régime de lobbying du Canada parmi toutes les parties prenantes.
[Français]
Je vais tout d'abord vous parler du Registre des lobbyistes.
Lorsque des personnes, des entreprises ou des organisations mènent des activités de lobbying auprès du gouvernement fédéral, elles doivent soumettre un enregistrement public contenant des détails précis sur leurs activités de lobbying. Elles doivent également rendre compte dans des rapports de communications mensuels de certaines communications orales organisées avec des décideurs de haut niveau.
Dans la dernière année, un nombre record d'activités ont eu lieu dans plusieurs domaines. Nous avons connu la moyenne mensuelle de lobbyistes actifs la plus élevée ainsi qu'un nombre record de 6 435 lobbyistes en mars 2021. Il y a eu 2 457 nouveaux enregistrements, ce qui représente une augmentation de 41 % par rapport à l'exercice précédent. En ce qui a trait aux rapports de communications mensuels, nous avons aussi observé un record avec un total de 28 919 communications pour l'année.
Nos activités de conformité ont aussi augmenté. Nous avons entamé 28 évaluations préliminaires, soit presque le double des évaluations de l'année précédente. Au cours du dernier exercice financier, six de mes évaluations préliminaires sont passées à la phase d'enquête et 12 ont été fermées. J'ai suspendu trois enquêtes après les avoir transférées à la GRC. J'ai aussi déposé un rapport d'enquête au Parlement. À la fin du dernier exercice, nous avions 24 évaluations préliminaires et quatre enquêtes en cours.
[Traduction]
Sur le plan de la sensibilisation, nous sommes passés à un modèle complètement virtuel pour mener nos activités. En moyenne, l'équipe a fait une présentation par semaine et elle a atteint plus de 900 parties prenantes. J'ai aussi participé à plusieurs activités virtuelles au niveau international pour présenter l'Expérience canadienne en ce qui a trait à la réglementation du lobbying. Comme vous le savez, la Loi sur le lobbying et le Code de déontologie des lobbyistes sont considérés par plusieurs autres juridictions comme étant des modèles à suivre.
Bien que la loi canadienne réussisse à favoriser le lobbying transparent et éthique, il est toujours possible de l'améliorer. À votre demande, j'ai présenté à ce comité au mois de février un rapport intitulé Améliorer la Loi sur le lobbying: recommandations préliminaires. Ce rapport présente 11 domaines d'amélioration à la loi qui permettraient de renforcer la transparence, l'équité, la clarté et l'efficacité. Je me réjouis à l'idée de discuter de ces recommandations avec vous.
En novembre dernier, nous avons lancé une consultation publique afin d'obtenir les commentaires des parties prenantes à propos des changements possibles au Code de déontologie des lobbyistes. Mon bureau révise présentement le Code en vue de consultations ultérieures. Je prévois présenter un Code de déontologie des lobbyistes révisé à ce comité et en publier la version finale dans la Gazette du Canada avant la fin du présent exercice financier.
D'autres initiatives clés pour l'exercice en cours comprennent l'amélioration de la convivialité du Registre des lobbyistes passant par la facilitation de la saisie et de la recherche d'informations. Nous explorerons aussi différents moyens d'améliorer l'efficacité du travail de conformité et des activités de sensibilisation liées à la compréhension de la Loi et du Code en faisant suite aux commentaires des parties prenantes pour aider à cibler les activités de sensibilisation.
[Français]
Tout ce travail est effectué par une très petite équipe de 28 employés. Il est important de reconnaître que, la plupart du temps, on demande à ces personnes d'aller bien au-delà de ce qu'exige leur poste.
Mon budget total est d'environ 4,18 millions de dollars, sans compter la contribution au régime d'avantages sociaux des employés. Plus des trois quarts de mon allocation totale sont réservés aux salaires et aux avantages sociaux, ce qui donne un budget opérationnel d'environ 1 million de dollars. Près de la moitié de cette somme est utilisée pour obtenir des services ministériels, comme les services de ressources humaines, auprès d'autres organisations gouvernementales. Le budget du Commissariat n'a pas substantiellement changé depuis 2008.
Ainsi, je me réjouis de vous dire que le Commissariat a reçu une réponse favorable à sa demande de financement supplémentaire. En effet, le budget de 2021 nous a accordé une augmentation totale de 4 millions de dollars répartis sur les cinq prochaines années pour nous aider à veiller à ce que le Registre des lobbyistes et les systèmes de gestion de l'information et de la technologie de l'information restent modernes, fiables, sécuritaires et accessibles. Cette augmentation servira principalement à embaucher cinq employés qui exerceront les fonctions requises pour y parvenir.
Je voudrais conclure mes observations en remerciant chacun des membres de mon équipe. Je tiens à souligner leur dévouement, leur professionnalisme et leur excellence dans l'exécution de notre mandat, malgré les grands défis de la dernière année.
[Traduction]
Merci. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais vous remercier, madame la commissaire, de votre présence parmi nous aujourd'hui.
Je me demandais si vous pouviez formuler des observations sur le paragraphe 14.1(1) de la Loi sur le lobbying. Il recommande qu'un examen complet de la loi ait lieu tous les cinq ans. Le dernier examen a été effectué en 2012, ce qui signifie que l'examen suivant aurait dû avoir lieu en 2017. Il y a presque quatre ans de cela, et l'examen n'a toujours pas eu lieu.
Je me demandais si vous pouviez faire des commentaires à ce sujet et si vous pensiez qu'à ce stade, il était urgent de procéder à un examen.
:
Notre équipe est composée de 28 personnes qui remplissent un mandat très important. Par conséquent, nous sommes déjà extrêmement efficaces. Le fait de travailler à domicile nous a probablement aidés à fonctionner de façon plus numérique, en ayant recours à des signatures électroniques et en éliminant les documents papier. Toutes ces mesures sont très bénéfiques.
Nous sommes extrêmement productifs, mais en fin de compte, la productivité réalisée dans le cadre du travail à domicile a un coût. Les gens sont fatigués. Je ne suis pas certaine que nous ayons gagné beaucoup en efficacité. Vous commencez une réunion, et le WiFi de quelqu'un s'éteint, puis quelqu'un d'autre quitte la réunion parce que son RPV est en panne. Vous devez alors répéter tout ce qui a été dit précédemment lorsqu'ils peuvent à nouveau se joindre à vous. C'est difficile, et cela prend du temps.
L'année a été difficile, mais les gens sont résistants. Je suis très fière d'eux. Nous avons été aussi productifs que d'habitude, mais en ce qui concerne l'efficacité, je ne suis pas très sûre qu'elle ait augmenté.
:
Voilà une question intéressante. Je ne pense pas entendre de plaintes de la part des lobbyistes. Ils respectent la loi, puisque 6 000 personnes sont enregistrées à titre de lobbyistes.
J'ai entendu quelques récriminations depuis que j'ai déposé mes recommandations, mais habituellement, je n'entends pas... C'est plutôt l'inverse. En fait, je reçois souvent des courriels bienveillants au sujet de notre équipe des services aux clients et de la façon dont les gens sont là pour les aider à s'assurer qu'ils peuvent s'enregistrer et fournir des informations requises. Parfois, nous recevons de nombreuses questions sur les aspects techniques de la saisie des informations, mais nous sommes là pour les aider. L'outil est excellent, et les gens semblent être en mesure de l'utiliser assez facilement aussi.
Je ne peux pas dire que je reçois vraiment des plaintes, mais c'est une bonne question.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
J'espère que ma connexion est bonne et que mes questions seront limpides.
Tout d'abord, madame la commissaire, je vous souhaite la bienvenue. C'est un plaisir de vous revoir.
La dernière fois que j'ai eu la chance de vous rencontrer, alors que j'étais secrétaire parlementaire, vous avez proposé un plan ministériel qui incluait une augmentation de votre budget.
Dans le budget de 2021, un montant supplémentaire de 4 millions de dollars a été alloué à votre bureau pour que vous puissiez améliorer vos capacités et vos systèmes informatiques.
Pouvez-vous nous parler un peu de ce que vous prévoyez faire avec ce montant supplémentaire? Comment allez-vous utiliser ces fonds pour mieux servir les Canadiens?
:
Je peux vous dire que l'équipe était tout à fait enchantée de constater que ces fonds nous étaient accordés dans le budget. Nous sommes en train de mettre au point la soumission.
Pour cette année, le montant est à peu près de 620 000 $ et pour les années suivantes, le montant sera de 780 000 $. Nous utiliserons les fonds pour embaucher cinq nouveaux employés. Présentement, dans le domaine de la gestion de l'information et de la technologie de l'information, nous avons trois employés du groupe CS, soir le Groupe de la gestion des systèmes d'ordinateurs, qui travaillent sur le Registre des lobbyistes.
Nous nous fions beaucoup à des consultants, qui sont fantastiques. Toutefois, il nous faudra un peu plus d'employés pour travailler sur le Registre afin d'améliorer son accessibilité et son utilisation pour ceux qui doivent faire des rapports. Nous pouvons faire plusieurs choses pour rendre le Registre un peu plus convivial. Les fonds seront donc utilisés pour embaucher cinq employés.
Nous avons aussi demandé à peu près 158 000 $ par année pour mettre nos outils à jour. Nous avons beaucoup de belles choses, mais les licences et les ordinateurs coûtent plus cher. Tout coûte plus cher.
Cette année, nous avons demandé un montant de 175 000 $ pour évaluer la possibilité d'utiliser l'infonuagique, que le gouvernement recommande. Nous n'en avons vraiment pas les moyens et je n'avais même pas la possibilité d'évaluer la situation. Nous espérons pouvoir le faire cette année pour ensuite déterminer quel serait le coût de l'utilisation de l'infonuagique.
Nous améliorerons le Registre des lobbyistes et nous essayerons aussi d'intégrer nos systèmes. Nous utilisons trois ou quatre systèmes à l'interne qui ne sont pas vraiment interreliés. Nous espérons donc que nos employés pourront travailler là-dessus pour améliorer l'efficacité de ceux qui travaillent avec ces systèmes.
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Je vous remercie de la question.
Pour ma part, j'ai vraiment hâte de revoir mes employés en personne. Vous n'avez pas idée comme j'ai hâte.
Les gens ont trouvé des solutions pour travailler à partir de la maison, malgré tous les défis que cela comporte, surtout pour ceux qui ont de jeunes enfants. Nous commençons notre journée sans trop savoir quand elle va se terminer. J'ai dit plus tôt que nous avions été très productifs, c'est parce que nous avons travaillé pendant de plus longues heures pour tenter de composer avec la situation. Nous ne pouvons pas sortir de notre bureau pour aller discuter d'un cas avec quelqu'un, par exemple.
J'avais déjà préparé un plan de réintégration pour le mois de septembre de l'an dernier. J'ai donc déjà un plan, mais il va de soi qu'il va devoir être mis à jour en fonction de la situation. Je vais suivre ce que vont nous indiquer nos responsables de la santé publique. Ils vont nous dire ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Je suis certaine que des arrangements seront faits pour que le télétravail puisse se poursuivre.
Je vais aussi demander aux gens de venir au travail de temps en temps, ne serait-ce que pour une question de santé mentale. En effet, il est clair que les gens ont besoin de voir des personnes autres que celles avec qui ils habitent. Le fait de mettre de côté les pantoufles, de voir les collègues, de discuter des dossiers et de faire avancer les choses va faire du bien à tout le monde.
Bref, il va y avoir du télétravail, mais je m'attends à ce qu'il y ait également une réintégration au bureau. Je pense que c'est important.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour, madame Bélanger.
Je suis heureuse de m'entretenir avec vous pour quelques minutes. Il s'agit de notre deuxième rencontre.
Encore une fois, je pense qu'il faut avoir travaillé au cours de plus d'une législature avant de pouvoir dire qu'on a de l'expérience.
Mes questions vont donc porter davantage sur le fonctionnement. Je vais utiliser un exemple. En tant que parlementaires, nous rencontrons des gens qui, dans certains cas, ont un statut officiel de lobbyiste. Je n'ai pas lu vos 11 recommandations, mais je sais que, dans le cadre de l'examen de la Loi, beaucoup de choses peuvent être faites pour éviter tout ce que nous avons vécu au cours de la dernière année.
En quoi consiste l'obligation des parlementaires de vérifier à qui ils s'adressent? Quelles sont les étapes qui doivent être suivies?
Je sais que, en principe, l'accessibilité au Registre permet de savoir à qui on a affaire et avec qui on a travaillé. Comme je n'ai pas suffisamment d'expérience en la matière, j'aimerais que vous me donniez des détails là-dessus.
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Je vous remercie beaucoup de la question.
À l'heure actuelle, la Loi sur le lobbying n'oblige aucunement les députés ou tout autre titulaire d'une charge publique désignée à prendre des notes ou à s'informer sur les lobbyistes. Cela étant dit, je le recommande fortement.
Lorsqu'il est prévu que vous rencontriez des gens, demandez aux personnes avec qui vous travaillez de consulter le Registre. Celui-ci contient une foule de renseignements sur ce qui intéresse ces gens. Il indique, entre autres choses, qui ils ont rencontré avant vous. Ces renseignements peuvent faire en sorte que vous soyez mieux préparés.
Vous n'avez aucune obligation, mais il est certain que vous êtes mes premiers témoins lorsque je fais une enquête. Si je dois communiquer avec vous pour savoir si un lobbyiste ou une personne qui devrait être inscrite au Registre ne l'est pas, il serait vraiment très utile que vous ayez de l'information à me donner. En effet, en ayant pris des notes précises, vous pourriez me dire qui vous avez rencontré et à quel moment.
Vous avez toutefois l'obligation de me répondre lorsque vous recevez un genre de formulaire automatisé dans lequel on vous demande de confirmer une rencontre avec un lobbyiste qui a inscrit celle-ci dans le Registre pour un mois donné. Il est donc important que vous gardiez des notes précises indiquant qui vous rencontrez et à quel moment.
Vous n'avez donc aucune autre obligation, sauf celle de me répondre quand je communique avec vous.
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Pour ma part, toute ma vie, j'ai été transparente, et mon premier grand constat est de voir qu'il y a des zones grises dans cette confédération. J'ai constaté qu'il est facile de se faufiler.
Comme je le dis à mes enfants, il faut une règle pour nous dire quoi faire ou ne pas faire, parce que tout ce qui n'est pas spécifiquement interdit est alors considéré comme étant autorisé.
Il faut donc imposer des règles, ici aussi, dans le but de garder la confiance des électeurs dans un Parlement qui se veut intègre et neutre.
J'ai hâte de voir vos onze recommandations. J'y prêterai une grande attention, et j'espère qu'il y en aura une douzième, qui parlera d'une réforme pour s'assurer que, si nous ne l'avons pas fait, nous devrons par la suite voir comment nous allons légiférer en la matière. Au bout du compte, il s'agit de l'argent des contribuables, et nous devons donc être dignes de leur confiance.
Je vous remercie beaucoup, madame la commissaire, de votre participation. C'est un plaisir de vous revoir. Je partage votre sentiment d'urgence. Nous devons vraiment faire en sorte que le gouvernement demande à notre comité d'examiner la Loi sur le lobbying.
Normalement, les questions que je vous pose concernent les failles et les lacunes de la loi, car nous avons besoin d'obtenir des éclaircissements. Par exemple, lorsque M. Kielburger s'est adressé à notre comité, il a déclaré qu'il lui était légalement impossible de s'enregistrer à titre de lobbyiste. Nous l'avons interrogé à propos des multiples réunions que le groupe Kielburger avait eues avec le gouvernement concernant les millions de dollars de contrats, et il a déclaré qu'en tant que bénévole cofondateur, il lui était juridiquement impossible de s'enregistrer.
Vous m'avez envoyé une lettre le 19 mars de cette année-là dans laquelle vous confirmiez que rien dans la loi n'empêche une personne comme M. Kielburger de s'enregistrer à titre de lobbyiste, et qu'il pourrait le faire à des fins de transparence. S'agit-il d'une interprétation correcte de la loi?
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D'accord. Donc, d'un point de vue juridique, rien ne l'empêchait de le faire. Il lui était certainement possible de s'enregistrer.
La question de la rémunération est intéressante, car l'un des arguments avancés par les frères Kielburger était qu'ils n'étaient que des bénévoles non rémunérés et que, par conséquent, ils étaient comme n'importe quel autre bénévole qui frappe à la porte d'un député.
Nous venons de lire le rapport du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, et il déclare que: « Autrement dit, toute décision de M. Morneau qui pourrait favoriser les intérêts personnels d'UNIS serait forcément prise de façon irrégulière au sens de la Loi, puisqu'elle favoriserait du même coup les intérêts du cofondateur de l'organisme, M. Kielburger ». Il poursuit en affirmant qu'« UNIS était le seul administrateur de la BCBE et aurait obtenu un intérêt financier considérable en s'acquittant de cette fonction. ...[La] participation [des Kielburger] aux opérations quotidiennes d'UNIS est si prédominante que les intérêts de l'organisme sont aussi ceux de ses cofondateurs ».
Compte tenu de cette interprétation des conclusions du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, diriez-vous qu'ils auraient mieux fait de s'enregistrer comme lobbyistes en raison de leurs intérêts financiers directs?
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Ce n'est pas tellement difficile.
J'ai trouvé vos propos intéressants, parce que vous disiez que la plupart des lobbyistes vous remercient. Cette situation est assez simple. À mon sens, il s'agit de mettre tout le monde sur un pied d'égalité et de s'assurer que tout le monde a le même niveau d'accès, et non un niveau d'accès inéquitable.
Je sais que vous ne voulez pas parler de cas particuliers, mais en novembre et décembre 2017, le ministre des Finances a tenu ses consultations budgétaires dans les bureaux de l'organisme UNIS, lequel a fait la promotion de ces consultations. M. Morneau a demandé à la secrétaire parlementaire d'assister à la réunion, et elle a demandé pourquoi elle devait être là. Tout cela est conforme aux conclusions du commissaire. Ils ont dit qu'« il », c'est-à-dire Craig, « avait été [très] bon nous » — c'est-à-dire le personnel du bureau du ministre des Finances — « alors nous voulons lui faire plaisir ».
J'ai trouvé ces faits extraordinaires. Il me semble que le bureau du ministre des Finances organisait des réunions pour contenter Craig Kielburger, et pourtant rien de tout cela n'a été enregistré.
Cela ne mettrait-il pas les autres groupes qui essaient de faire du lobbying de manière équitable, et qui remplissent tous les formulaires, dans une situation extrêmement désavantageuse?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la commissaire, d'être avec nous aujourd'hui.
Ma question porte sur le nombre record d'inscriptions au Registre des lobbyistes cette année. Pourtant, la pandémie a fait en sorte qu'il a été plus difficile pour les lobbyistes de nous rencontrer, de rencontrer les fonctionnaires, les dirigeants et les titulaires de charge publique.
Qu'est-ce qui pourrait alors expliquer ce nombre record d'inscriptions?
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Je suis justement en train de préparer notre rapport annuel. Au cours de l'année, les lobbyistes avec qui nous avons communiqué ont dit que tous les parlementaires avaient été très accessibles.
Les lobbyistes ont dû changer leur façon de travailler, et ils ont tenu plusieurs rencontres par la plateforme Zoom. Ces réunions ont dû être inscrites dans le Registre des lobbyistes, parce qu'elles étaient organisées à l'avance et qu'on y faisait des présentations orales. L'explication que l'on m'a donnée, c'est que, les députés ne passant plus autant de temps à voyager, ils sont devenus plus accessibles, grâce aux outils qui sont en place pour les parlementaires.
De plus, plusieurs groupes ont dû discuter avec vous tous pour ce qui est des programmes devant être mis en place pendant la pandémie. Les gens ont voulu connaître les priorités et savoir ce que l'on faisait pour que les Canadiens survivent pendant l'année, qui a été très difficile pour tout le monde.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous.
Madame la commissaire, soyez la bienvenue.
J'ai jeté un coup d'œil au plan ministériel de 2021-2022, et j'ai eu l'occasion de le lire tout à l'heure. Je vais peut-être partir de cet angle, parce que je pense que mes collègues ont posé d'autres questions que je ne veux pas réitérer.
Dans les faits saillants qui se trouvent littéralement à la page 1 — et j'aimerais que vous nous en disiez davantage à ce sujet, si vous le pouvez —, il est indiqué ce qui suit:
une amélioration du Registre des lobbyistes pour en faciliter l’utilisation — de la saisie de données à la recherche d’information
des pratiques de conformité qui favorisent [la transparence]
et
mobiliser davantage les Canadians
Pouvez-vous, s'il vous plaît, nous expliquer ce que cela signifie réellement, ou quel est votre objectif?
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Bien sûr. Le registre est un système automatisé qui, l'année dernière, n'était pas vraiment accessible au moyen d'un téléphone cellulaire, ce qui est désormais chose faite.
Lorsque nos lobbyistes enregistrés entrent dans le système, ils doivent constamment saisir les mêmes données. L'un des résultats que nous recherchons, c'est peut-être le fait d'avoir un système dans lequel ils pourraient utiliser les données qu'ils ont saisies auparavant plutôt que de devoir saisir à nouveau les informations.
Nous envisageons la possibilité de créer des listes déroulantes de noms de titulaires d'une charge publique désignée. À l'heure actuelle, lorsqu'ils commencent à taper un nom, un nom s'affiche et ils le choisissent, mais si quelqu'un fait une faute d'orthographe ou une quelconque erreur, la façon dont le nom est affiché dans le système pourrait être erronée.
Nous cherchons des moyens de permettre aux personnes de publier des rapports un peu plus facilement. De nombreux journalistes utilisent notre registre et, en conséquence, nous essayons de trouver des moyens d'améliorer la façon dont ils peuvent rédiger des articles portant sur le registre.
Il y a de nombreuses améliorations que nous pourrions apporter pour rendre le système encore plus convivial, et c'est ce que nous étudions en ce moment.
Si vous voulez que j'aborde la question de l'amélioration de la sensibilisation...
M. Francesco Sorbara: Oui, s'il vous plaît.
Mme Nancy Bélanger: ...au cours de l'année dernière, nous avons mis à jour notre registre. Toutefois, nous sommes toujours à la recherche de façons d'améliorer nos outils et les documents que nous fournissons. Nous venons de mettre en place une petite enquête pour interroger les gens sur la façon dont ils trouvent notre matériel, sur l'utilité de ce matériel, et sur ce que nous pouvons faire de plus.
Nous ne refusons jamais une invitation. Je participe à une invitation à six heures du matin la semaine prochaine, je crois. Nous ne refusons jamais de participer à ces activités. En moyenne, nous participons à une invitation par semaine.
Parce que notre organisation est très petite, nous essayons de trouver des moyens de prendre davantage les devants, mais c'est très difficile, parce que nous sommes beaucoup plus en mesure de gérer des processus transactionnels et de réagir que de travailler de manière préventive. L'une de nos priorités cette année consistera à élaborer un plan de communication afin de pouvoir sensibiliser un nombre encore plus important de Canadiens afin qu'ils connaissent la Loi sur le lobbying, qu'ils comprennent ce que nous faisons et qu'ils puissent utiliser l'outil du registre pour savoir qui parle à leurs députés.
Il y a toujours du travail à faire, mais nous devons avancer pas à pas parce que notre organisation est encore petite. Nous faisons ce que nous pouvons.
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Je tiens à vous remercier pour le travail que vous faites. Je peux comprendre les 24 ETP qui sont prévus pour les trois prochaines années, c'est-à-dire de 2021 à 2022 et de 2023 à 2024.
Je suis heureux d'entendre parler d'une numérisation accrue, du moins en ce qui concerne les informations que vous collecteriez à cet égard. Il s'agit de mon deuxième mandat en tant que député, mais même au cours de ma première session — je siégeais au Comité des finances —, je pense que j'étais le troisième député le plus visité à l'époque. J'aime vraiment rencontrer les intervenants parce que je peux apprendre des choses, n'est-ce pas? Vous apprenez des choses sur les enjeux. Qu'il s'agisse de courtiers en hypothèques, d'éleveurs de poulets ou d'une association d'entreprises, vous apprenez et vous comprenez les problèmes qu'affrontent les différentes parties de l'économie, les différents secteurs et tout le reste. J'ai toujours pensé, surtout en tant qu'expert en politique ou en tant que personne qui aime connaître les politiques, que cet aspect de la fonction de député était très important, mais il y a un revers à la médaille, à savoir que ces personnes doivent s'enregistrer en raison de notre rôle.
Je trouve que l'équilibre est bon, si je puis dire. Mes interactions avec le bureau, si je peux les caractériser, ont toujours été excellentes — et je vais les garder ainsi, bien sûr — et productives, mais en même temps, nous avons tous une responsabilité à assumer en tant que titulaires de fonctions.
En ce qui concerne le télétravail — puisque vous formulez des observations sur le télétravail dans le plan ministériel —, comment a-t-il changé votre travail? Le télétravail a-t-il rendu votre travail plus productif? Trouvez-vous que vos employés sont surmenés ou stressés? Nous avons entendu dire, surtout en ce qui concerne les professionnels, que les courriels ne cessent de circuler à tout moment de la journée.
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Non, je ne conteste pas votre décision. Je me pose la question.
Alors, voilà ma question. M. Dion s'est intéressé aux Kielburger et à leur amitié avec... Nous savons qu’ils déjeunaient avec les Morneau, et qu'ils prenaient des brunchs en famille avec eux, mais Craig Kielburger a déclaré qu’il n’allait pas voir les Morneau chez eux en ami, mais pour des raisons « professionnelles ».
Si la personne avait été inscrite dans le registre des lobbyistes, et si elle avait respecté la loi, aurions-nous pu le voir dans le registre? Nous n’étions pas au courant de réunions, d'événements et de sorties de ce genre.
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Au cours de la dernière année, nous avons doublé le nombre d'évaluations préliminaires. Il s’agit de la première étape pour déterminer s’il y a lieu ou non de faire enquête. La charge de travail est lourde, et je n’ai qu’une équipe, directeur en tête, de trois enquêteurs et de deux employés de soutien de l’équipe d’enquête. L’un d’eux s’occupe de toutes les exemptions. C’est une petite équipe.
Je suis en train d’examiner la charge de travail et de voir si je peux déplacer des ressources pour m’assurer que nous demeurerons efficaces. Dans le courant de la prochaine année, nous envisageons de faire le point sur nos processus afin de voir s’il y a des gains d’efficacité à aller chercher.
Évidemment, une enquête est une enquête. Nous devons obtenir la documentation. Nous devons faire des entrevues. Nous devons analyser la situation.
J’ai une excellente équipe d’enquêteurs ainsi que le personnel de cette direction de la conformité et deux excellents avocats qui les appuient. Bien sûr, j'interviens personnellement beaucoup.
Pourrions-nous avoir un personnel plus important? Évidemment, mais mon budget est limité, et nous faisons bouger les choses autant que possible.
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Merci, monsieur le président. Je vais tout prendre.
Je remercie Mme Bélanger de sa présence. Quand je suis devenue députée, elle était commissaire au lobbying et c'est elle qui nous avait donné une séance d’orientation; c’était plutôt intimidant.
Je vais parler d'une chose qui, je crois, se trouve dans vos recommandations: l’idée de la proportionnalité ou du temps qu'une personne pourrait passer en entretien avec un député. Sinon, pour chaque personne qui entre dans mon bureau et qui est potentiellement lobbyiste, je vais me sentir obligée, comme Mme Gaudreau, de... Je vais demander à la personne si elle est enregistrée ou pas.
Pouvez-vous nous en parler?
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À l’heure actuelle, même si tous ceux avec qui vous parlez est lobbyiste, ça va. Les gens doivent s’inscrire.
Pour le moment, les organisations et les sociétés n’ont pas besoin de s’inscrire si le lobbyisme ne représente pas une partie importante de leur travail. Pour s’inscrire, les gens doivent calculer s’ils ont passé une trentaine d'heures par mois à se préparer et à vous rencontrer. Pour moi, que ce soit deux heures, une heure ou dix minutes, c’est le fond de la conversation qui compte. Cela devrait figurer dans le registre pour que les Canadiens sachent qui rencontre qui et à propos de quoi. Si le critère veut que toute conversation avec un député soit consignée, alors les gens seront tenus de le faire. Il n’est pas si difficile de faire une inscription. Vous n’avez pas besoin de calculer si vous avez parlé à quelqu'un 10 minutes, 20 minutes ou une demi-heure. Vous devriez prendre note de la rencontre, afin que, si jamais je communiquais avec vous pour confirmer l’information, vous l’ayez sous la main. Toutefois, les lobbyistes ont l’obligation de faire preuve de transparence dans leurs communications avec les décideurs canadiens.
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Je n’ai pas toujours parfaitement l'ordre des recommandations en tête, mais oui.
Le problème actuel, dans le cas du registre, c’est que les sociétés n’ont pas à dresser la liste des employés qui font du lobbying moins de 20 % du temps. Une organisation, elle, est tenue d'énumérer dans le registre tous ceux qui font du lobbying, mais une société n’a pas à le faire pour des employés qui passent moins de 20 % de leur temps en lobbying. Cela veut dire que les personnes qui ne figurent pas dans le registre ne sont pas assujetties au code de déontologie des lobbyistes, et c’est là le problème.
Ce n’est pas compliqué. Il s'agirait simplement d'énumérer tous ceux qui font du lobbying au nom d'une société ou d'une organisation. Les organisations doivent le faire. Je ne sais pas pourquoi les sociétés ne le font pas. Ce n’est pas un changement très difficile à faire.
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Merci. Votre temps est maintenant écoulé.
Madame la commissaire, merci pour votre témoignage. Nous vous remercions d’avoir répondu à nos questions. Nous vous sommes reconnaissants du travail que vous faites et de continuer à nous faire rapport. Je vous remercie au nom du Comité.
Chers collègues, nous voterons sur le budget des dépenses à notre prochaine réunion, pas cette semaine, mais dans une semaine. Comme lundi prochain est un jour férié, nous ne pourrons pas nous réunir de nouveau avant le vendredi suivant. Nous accueillerons alors le commissaire à l’éthique. M. Dion se joindra donc à nous le vendredi 28 mai, date à laquelle je recommanderais que nous votions sur tous les budgets, ce qui nous permettra de faire rapport à la Chambre des communes avant la date limite.
Chers collègues, s’il n’y a rien d’autre, je vais lever la séance.