FAIT Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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37e LÉGISLATURE, 1re SESSION
Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international
Témoignages du comité
TABLE DES MATIÈRES
Le mardi 19 février 2002
¿ | 0910 |
Le greffier du comité |
M. Stan Keyes (Hamilton-Ouest, Lib.) |
Le greffier |
Le greffier |
Mme Jean Augustine (Etobicoke--Lakeshore, Lib.) |
Mr. Keyes |
La présidente |
M. O'Reilly |
La présidente |
La présidente |
Le greffier |
La présidente |
M. Marc Lortie (sous-ministre adjoint (Amériques), ministère des Affaires étrangères et du Commerce international) |
¿ | 0915 |
¿ | 0920 |
¿ | 0925 |
¿ | 0930 |
¿ | 0935 |
¿ | 0940 |
La présidente |
M. John Duncan (île de Vancouver-Nord, Alliance canadienne) |
M. Marc Lortie |
M. John Duncan |
La présidente |
Mme Francine Lalonde (Mercier, BQ) |
¿ | 0945 |
M. Marc Lortie |
¿ | 0950 |
La présidente |
Mme Diane Marleau (Sudbury, Lib.) |
M. Marc Lortie |
¿ | 0955 |
La présidente |
M. Bill Casey (Cumberland--Colchester, PC/RD) |
M. Marc Lortie |
À | 1000 |
M. Bill Casey |
M. Marc Lortie |
M. Jon Allen (directeur général, Bureau de l'Amérique du Nord, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international) |
Mr. Casey |
M. Marc Lortie |
M. Bill Casey |
M. Marc Lortie |
À | 1005 |
M. Bill Casey |
M. Marc Lortie |
M. Bill Casey |
M. Marc Lortie |
M. Bill Casey |
M. John Allen |
M. Bill Casey |
M. Jon Allen |
M. Bill Casey |
La présidente |
M. Bill Casey |
Mme Aileen Carroll (Barrie—Simcoe—Bradford, Lib.) |
M. Marc Lortie |
Mme Aileen Carroll |
M. Marc Lortie |
À | 1010 |
La présidente |
Mme Francine Lalonde |
À | 1015 |
M. Marc Lortie |
À | 1020 |
M. Jon Allen |
La présidente |
M. Bernard Patry (Pierrefonds--Dollard, Lib.) |
M. Marc Lortie |
À | 1025 |
M. Jon Allen |
M. Marc Lortie |
La présidente |
M. Bill Casey |
M. Marc Lortie |
À | 1030 |
À | 1035 |
M. Bill Casey |
M. Marc Lortie |
Mr. Casey |
La présidente |
Mme Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce--Lachine, Lib.) |
À | 1040 |
M. Marc Lortie |
À | 1045 |
Mme Marlene Jennings |
La présidente |
Mme Marlene Jennings |
M. Marc Lortie |
À | 1050 |
La présidente |
M. Jon Allen |
La présidente |
M. Marc Lortie |
À | 1055 |
La présidente |
La présidente |
Mme Francine Lalonde |
La présidente |
Mme Francine Lalonde |
La présidente |
Á | 1105 |
Mme Francine Lalonde |
La présidente |
Mme Marlene Jennings |
Á | 1110 |
La présidente |
Le greffier |
La présidente |
Mme Francine Lalonde |
Le greffier |
La présidente |
Le greffier |
La présidente |
M. Pat O'Brien (London--Fanshawe, Lib.) |
Á | 1115 |
La présidente |
M. John Duncan |
La présidente |
M. John Duncan |
M. Pat O'Brien |
M. John Duncan |
M. Pat O'Brien |
La présidente |
M. Bill Casey |
La présidente |
Mme Aileen Carroll |
Le greffier |
Mme Aileen Carroll |
Ms. Marleau |
Ms. Carroll |
Le greffier |
Ms. Carroll |
La présidente |
M. Pat O'Brien |
La présidente |
M. Pat O'Brien |
Á | 1120 |
La présidente |
M. Pat O'Brien |
Le greffier |
La présidente |
Le greffier |
La présidente |
CANADA
Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international |
|
l |
|
l |
|
Témoignages du comité
Le mardi 19 février 2002
[Enregistrement électronique]
¿ (0910)
[Traduction]
Le greffier du comité: Honorables députés, nous avons le quorum. Conformément au paragraphe 106(2) du Règlement, votre première affaire à l'ordre du jour fait suite à la réception de cette lettre-ci, que je vais vous lire:
À: Le greffier du Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international |
De: Bill Graham, ministre des Affaires étrangères |
Date: 18 février 2002 |
Objet: Démission du poste de président du CAECI. |
Monsieur, |
Veuillez prendre note qu'à compter de ce jour, le 18 février 2002, je remets ma démission à titre de président du Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international. |
Je vous remercie, |
Bill Graham. |
Je suis prêt à recevoir vos motions pour l'élection à la présidence.
Monsieur Keyes.
M. Stan Keyes (Hamilton-Ouest, Lib.): Je déplore que le président, Bill Graham, qui a accompli un travail magnifique, ait décidé de nous quitter. Je regrette.
Des voix: Oh, oh!
M. Stan Keyes: Nous devrions lui transmettre un message pour lui dire qu'il devrait reprendre sa place de président.
Monsieur le greffier, c'est un privilège et un honneur pour moi de proposer la candidature de Mme Jean Augustine au poste de présidente de notre distingué comité.
Le greffier: Il est proposé par M. Keyes, appuyé par Mme Lalonde et Mme Marleau, que Mme Jean Augustine assume la présidence. Plaît-il au comité d'adopter la motion?
(La motion est adoptée)
Le greffier: J'invite Mme Jean Augustine à prendre place. Bienvenue.
Mme Jean Augustine (Etobicoke--Lakeshore, Lib.): Merci beaucoup, Stephen. Je remercie également le motionnaire, la comotionnaire, ma mère, mon...
Des voix: Oh, oh!
M. Stan Keyes: Vous avez oublié Bill Graham.
La présidente: Oui, merci, Bill, d'avoir été promu.
En toute modestie, je suis ravie de l'honneur qui m'est fait. Je ferai du mieux possible dans mes fonctions. J'ai toujours privilégié la coopération et le travail en équipe. Nous nous sommes toujours entraidés et avons réalisé d'excellents documents. J'espère que nous poursuivrons dans cette voie.
Le prochain point de l'ordre du jour est l'élection du vice-président du comité.
Oui, monsieur O'Brien.
M. John O'Reilly (Haliburton--Victoria--Brock, Lib.): Moi, c'est O'Reilly; moi je suis le beau gosse, O'Brien est celui qui est plein aux as. Dieu sait que je ne suis pas riche.
Des voix: Oh, oh!
M. John O'Reilly: J'ai le plaisir de proposer Bernard Patry au poste de vice-président.
La présidente: Le Dr Bernard Patry au poste de vice-président, appuyé par Mme Marlene Jennings.
(La motion est adoptée)
La présidente: Choisissons-nous un vice-président de l'opposition?
Le greffier: Il y en a déjà un; il s'agit de M. Pallister.
La présidente: Je vois.
Passons donc à l'ordre du jour. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, étude de l'intégration nord-américaine et le rôle du Canada face aux nouveaux défis que cause la sécurité.
Des représentants du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international nous donneront aujourd'hui une séance d'information. Nous recevons M. Marc Lortie, sous-ministre adjoint, Amériques. La plupart d'entre vous se souviendront du travail accompli par M. Lortie à l'occasion du Sommet de Québec. Il est accompagné du directeur général pour l'Amérique du Nord, M. John Allen, ainsi que de M. Michael Welsh, directeur général par intérim pour les Antilles et l'Amérique latine.
Je vous souhaite la bienvenue. C'est un plaisir pour nous de vous recevoir ce matin. Je vous invite à commencer.
M. Marc Lortie (sous-ministre adjoint (Amériques), ministère des Affaires étrangères et du Commerce international): Merci, madame la présidente.
Au nom de mes collègues, je tiens d'abord à vous présenter mes félicitations pour votre élection.
[Français]
Nos félicitations s'adressent également à M. Patry pour son élection à titre de vice-président du Comité des affaires étrangères, qui est un comité d'une très grande importance pour le ministère des Affaires étrangères. Tous les agents du ministère se feront toujours un devoir et un plaisir de venir témoigner devant le comité.
[Traduction]
Il sera question ce matin des relations entre le Canada et le Mexique. Je vais donc commencer par un aperçu général des relations très dynamiques entre nos deux pays. C'est un des exemples les plus fascinants des dernières années... la genèse de ces relations. Non seulement entre les États mais entre les gens, qu'il s'agisse du tourisme, d'échanges universitaires, de culture ou de relations entre parlementaires. Nos relations avec le Mexique sont donc très dynamiques.
Je profiterai de l'occasion aujourd'hui pour passer en revue l'état de ces relations dans un cadre bilatéral mais aussi dans le cadre trilatéral des relations entre pays d'Amérique du Nord.
¿ (0915)
[Français]
C'est pour moi un grand plaisir d'être encore une fois parmi vous, devant le Comité permanent des Affaires étrangères et du commerce international. C'est avec grand plaisir que mes collègues et moi participons aujourd'hui à votre réunion.
Le Mexique est en ce moment notre partenaire commercial le plus important en Amérique latine. C'est le pays d'Amérique latine avec lequel nous partageons également l'agenda politique le plus important et le plus large. Cette relation nous aide à influencer l'ensemble de nos relations avec l'hémisphère.
Vous avez eu la gentillesse, madame la présidente, de faire allusion à mon rôle comme représentant personnel lors du Sommet des peuples des Amériques. Le dynamisme qu'a démontré le gouvernement canadien pour bâtir l'agenda à l'égard des Amériques a été inspiré par la qualité de notre relation avec le Mexique au cours des dernières années. Il y a en ce moment un lien entre notre relation avec le Mexique et l'ensemble de l'hémisphère qu'il ne faut jamais perdre de vue lorsqu'on examine la relation bilatérale Canada-Mexique. Il est donc tout à fait à propos d'étudier de près ce pays et la relation bilatérale qui existe entre nos deux pays.
Pourquoi le Mexique est-il important pour nous? Eh bien, depuis l'élection du président Fox, en juillet 2000, le Mexique connaît d'importants changements politiques, sociaux et économiques. Le nouveau président a jeté les fondements d'une réforme qui veut d'abord consolider la démocratie, promouvoir l'égalité sociale, combattre la pauvreté, développer le capital humain, revitaliser le fédéralisme au Mexique, assurer une plus grande transparence dans la gestion gouvernementale et assurer une bonne gouvernance ainsi que la sécurité publique. Ce sont les grands objectifs que le président Fox, lors de son inauguration, a décrits devant le Congrès mexicain. Il a réaffirmé son engagement envers ce programme au cours de sa visite d'État au Canada au mois d'avril 2001, à la veille du Sommet des Amériques.
Pour la première fois dans l'histoire mexicaine, ces valeurs ont été intégrées à la politique étrangère de ce pays. Nous pourrons, lors de la période de questions, faire le point sur la façon dont le nouveau gouvernement est en train de changer la politique étrangère mexicaine également.
Le Mexique est un grand pays: 100 millions d'habitants. Il est le 11e pays le plus peuplé au monde. Son PIB est de l'ordre de 6 000 $ américains par habitant, ce qui le place, dans le contexte de l'Amérique latine, parmi les pays les plus riches de la région. Ce chiffre met également en lumière l'écart qui existe entre le Mexique, d'une part, et le Canada et les États-unis, d'autre part.
Le gouvernement Fox doit relever d'importants défis pour arriver à stimuler la croissance économique tout en assurant la justice sociale. Néanmoins, le gouvernement a réalisé d'importants progrès au cours de la première année de son mandat. Le gouvernement Fox a imposé d'importantes réformes institutionnelles dans l'espoir d'améliorer le respect des droits de la personne. Citons, à titre d'exemple, la création d'un poste de procureur spécial chargé d'enquêter sur les crimes commis pendant la «guerre sale» du Mexique des années 1970 et 1980, la création d'un poste de sous-secrétaire au sein du ministère des Affaires étrangères et l'approbation d'une loi sur les droits et la culture des autochtones. Le gouvernement mexicain admet toutefois qu'il reste beaucoup à faire.
La politique étrangère mexicaine, sous le régime Fox, est devenue plus ouverte et plus active. Dernièrement, le Mexique a été élu pour occuper un siège non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, ce qui ouvre la voie à une participation plus marquée dans les dossiers mondiaux. C'est une nouveauté dans la politique étrangère mexicaine.
¿ (0920)
Avec un PIB de plus de 575 milliards de dollars américains, le Mexique se classe au 16e rang des pays aux économies les plus importantes et est sur le point de dépasser le Brésil pour devenir l'économie la plus importante de l'Amérique latine.
Avec des importations et des exportations de plus de 300 milliards de dollars, le Mexique est la principale puissance commerciale de l'Amérique latine. Convaincu des avantages du libre-échange, le Mexique a ratifié 10 accords de libre-échange avec 31 pays sur trois continents.
Bien que l'économie du Mexique ait connu un repli depuis quelques mois, comme tous les autres pays y compris les pays de l'Amérique du Nord, les principes fondamentaux ne changent pas et le gouvernement reste engagé à maintenir des politiques fiscales et monétaires prudentes.
En reconnaissance de ce fait, les grandes agences d'investissement telles que Fitch et Standard & Poor's ont pour la première fois accordé au Mexique leur cote «bon placement» en citant les solides politiques économiques du gouvernement Fox et la transparence et l'intégration dans l'économie nord-américaine pour justifier leur décision, une décision qui devrait nous inciter à investir davantage au Mexique. Et c'est certainement une invitation à l'ensemble des investisseurs étrangers à s'intéresser au Mexique.
[Traduction]
D'importantes relations existaient depuis longtemps entre le Canada et le Mexique, mais l'élection du président Fox leur a donné un nouvel élan. Elles étaient importantes parce que nous sommes partenaires en vertu de l'ALENA depuis le début de 1994, ce qui remonte à sept ans à peine. Le Mexique considère maintenant le Canada comme un partenaire important dans ses efforts pour faire face aux défis nombreux profondément enracinés auxquels il est confronté dans les domaines social, politique et économique.
La coopération en matière de gouvernance a donné une nouvelle dimension aux relations bilatérales au cours de l'année, des cadres supérieurs canadiens ont partagé de l'information avec leurs homologues mexicains sur la gestion de l'appareil gouvernemental, notamment sur la planification des budgets et la rationalisation des dépenses du gouvernement, l'accès à l'information et sur la coordination du gouvernement et la planification stratégique. Dernièrement, nous avons créé un projet conjoint visant à aider le Mexique à moderniser son appareil fédéral fortement centralisé et à le rendre plus souple et mieux adapté aux besoins de ses citoyens.
Le Canada est clairement engagé à aider le Mexique à réformer ses institutions gouvernementales pour qu'il puisse s'attaquer à la pauvreté et à la disparité régionale. De plus, l'ACDI, principalement à travers la direction des partenariats, a octroyé au Mexique en moyenne 7 millions de dollars par année au cours des trois dernières années. Cela comprend le Fonds canadien d'initiatives locales, fonds de financement de projets populaires annuel de 500 000 $. Le plus clair de cette somme est allouée aux États les plus pauvres du sud du Mexique.
L'ALENA s'est avéré être un puissant vecteur de croissance économique pour l'Amérique du Nord dans son ensemble. Le Canada comme le Mexique se sont engagés à consolider la relation établie par l'ALENA. C'est en grande partie grâce à l'ALENA que le Canada est devenu le deuxième marché d'exportation en importance pour le Mexique. C'est un gros changement par rapport à il y a sept ans. C'est une nouvelle dimension de nos relations. En 2000, le Mexique a exporté plus de biens au Canada qu'aux 15 pays de l'Union européenne réunis.
Le Mexique est le quatrième marché d'exportation en importance pour le Canada, après les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni. Le Mexique dépassera bientôt le Royaume-Uni et occupera ainsi le troisième rang. Selon les dernières statistiques-- janvier-novembre 2001--nos exportations vers le Mexique ont augmenté de 12 p. 100, les exportations mexicaines vers le Canada de près de 1 p. 100, ce qui indique que le repli économique n'a pas nui outre mesure à notre commerce bilatéral.
Les investissements étrangers directs canadiens au Mexique s'élèvent à près de 5 milliards de dollars et les Mexicains ont investi plus de 600 millions de dollars au Canada. Lorsque vous vous rendrez au Mexique, madame la présidente, à la tête du comité, vous constaterez dans quelle mesure il y a une nouvelle présence canadienne en raison de l'ampleur du commerce et des investissements au Mexique, non seulement à Mexico mais aussi dans le reste du pays.
Outre l'aspect économique et commercial, l'un des éléments fascinants de ces relations sont les contacts entre les gens. Aujourd'hui, près de un million de touristes canadiens se rendent au Mexique tous les ans tandis que plus de 180 000 touristes mexicains visitent le Canada. Les maisons d'enseignement canadiennes reçoivent plus de 10 000 étudiants mexicains tous les ans et 11 000 travailleurs agricoles saisonniers mexicains viennent au Canada.
¿ (0925)
Ce chiffre est important, madame la présidente, car je tiens à insister sur le secteur de l'enseignement. Le fait que beaucoup de Mexicains fréquentent nos établissements est d'excellent augure pour nos relations. Parallèlement, un grand nombre de Canadiens se rendent au Mexique pour apprendre l'espagnol, faire la découverte du pays, ce qui est aussi garant de succès pour l'avenir.
Les études canadiennes rendent compte de plus en plus de succès au Mexique. Une dynamique association mexicaine d'études canadiennes comptant plus de 250 universitaires, sept programmes d'études canadiennes dans les grandes universités et plus de 350 ententes universitaires sont à la base de la coopération universitaire.
Enfin, vu le programme vigoureux de politique étrangère du président Fox, nous voyons dans le Mexique un partenaire potentiel important dans les dossiers régionaux, notamment la ZLEA et le processus du Sommet des Amériques ainsi qu'au sein de diverses organisations multilatérales, dont l'Organisation des Nations Unies, l'OEA, l'Organisation des États américains, et l'OCDE.
La relation entre les gouvernements est dynamique, large et bien portante et de nombreux ministères fédéraux y contribuent. Plus de la moitié de nos ministres ont rencontré leur homologue mexicain au cours de l'année, plusieurs plus d'une fois. Un certain nombre de gouvernements provinciaux ont noué de solides relations avec leurs homologues au Mexique.
Passons maintenant au programme nord-américain et à la relation trilatérale. À l'occasion de sa première visite au Canada au mois d'août 2000, le président Fox a réaffirmé sa promesse de campagne électorale à l'égard de l'intégration nord-américaine. Les objectifs à long terme comprennent une devise commune, une union douanière et la pleine mobilité de la main-d'oeuvre.
Lors de la première rencontre trilatérale entre les présidents Bush et Fox et le premier ministre, qui a eu lieu après le Sommet des Amériques de Québec au mois d'avril 2001, le président Fox a proposé la création d'un fonds de cohésion sociale destiné à relever le niveau de vie du Mexique pour qu'il atteigne un jour celui du reste de l'Amérique du Nord.
Notre réaction initiale a été que cette proposition ne s'inscrivait pas dans la stratégie d'ensemble au niveau hémisphérique établie dans le cadre du processus du Sommet des Amériques. Lors de cette rencontre, les leaders nord-américains ont aussi tenu des propos favorables à l'égard du niveau de coopération intergouvernementale actuel, de même que des rapports intensifs entre le privé et la société civile, et ont demandé davantage de discussions publiques, de recherches et de réflexion sur l'émergence d'une communauté nord-américaine.
J'estime, madame la présidente, que les travaux du comité s'inscrivent tout à fait dans ce cadre, à savoir étudier la communauté nord-américaine, trouver de nouvelles voies de coopération, inspirer les pouvoirs publics et ouvrir de nouvelles voies de coopération.
Le gouvernement appuie l'établissement d'une relation nord-américaine. Le président Fox a dit que l'établissement d'une devise commune et d'une union douanière sont des objectifs à long terme. À court terme, nous nous penchons sur les questions qui seraient le mieux réglées au niveau trilatéral. On étudiera de plus près les thèmes à envisager avec le ministre des Affaires étrangères, M. Castañeda, lors de sa visite à Ottawa plus tard dans la semaine.
¿ (0930)
L'Amérique du Nord tient en réalité à quatre relations: trois bilatérales et une trilatérale (Canada-États-Unis; Canada-Mexique; États-Unis-Mexique et Canada-Mexique-États-Unis). La relation Canada-Mexique est la moins connue. Elle croît, mais doit être entretenue. Elle mérite son propre espace de croissance. Il ne faut pas considérer les relations trilatérales comme une solution de rechange à la relation Canada-États-Unis ou Canada-Mexique, mais bien comme une relation qui vient enrichir les autres et les appuyer.
Au niveau des gouvernements, on dispose déjà d'un programme actif d'engagement trilatéral: commerce et investissement en vertu de l'ALENA; environnement en vertu d'une commission créée aux termes de l'ALENA; main-d'oeuvre au sein de cette même commission; enseignement et énergie, initiative lancée lors de la rencontre trilatérale de Québec en avril.
Il y a eu une collaboration considérable dans les dossiers hémisphériques et multilatéraux, dans le cas de la Colombie par exemple. Les trois pays échangent des vues à intervalles réguliers. Le comité s'est rendu en Colombie où, au niveau des gouvernements, en compagnie du Mexique et des États-Unis, nous avons également échangé des vues dans un contexte trilatéral.
Pour faire avancer davantage le processus consistant à cerner les nouveaux domaines de convergence des politiques, nous mettons activement l'accent sur l'avenir de l'Amérique du Nord dans les centres de recherches, les universités et les autres établissements canadiens. On a incité nos universitaires à collaborer avec leurs collègues américains et mexicains pour discuter de ces questions. Le gouvernement du Canada a établi que les liens nord-américains sont un domaine d'étude et d'analyse qui constitue une priorité au sein du gouvernement et en partenariat avec l'ensemble des universitaires. Nous appuyons aussi un projet conjoint intitulé «Intégrer l'Amérique du Nord», auquel ont participé le Brookings Institute, la Inter-American Dialogue et la National Policy Association des États-Unis, le Consejo Mexicano de Relaciones Internacionales et le InstitutoTecnológico Autónomo de México du Mexique ainsi que le Forum des politiques publiques, le CNAPS de l'université Carleton et le projet de recherche sur les politiques du Canada en vue d'explorer les défis à long terme auxquels feront face les gouvernements en cas d'intégration économique ou sociale plus poussée.
Vous-même au comité, madame la présidente, avez entendu certains des universitaires les plus éminents, qui vous ont exposé leurs vues sur la question. Nous, de l'Administration, collaborons étroitement avec eux. Nous sommes en dialogue ouvert et constant avec ces groupes. Nous les encourageons à poursuivre leurs travaux parce que nous avons besoin d'idées nouvelles.
Plus près de chez nous, on organisera une «semaine du Mexique» la dernière semaine du mois de février. Elle aura l'appui de plusieurs ministères, de FOCAL, de l'université Carleton, du projet de recherche sur les politiques et de l'Institut Nord-Sud. La manifestation a pour but de mieux faire comprendre la relation entre le Canada et le Mexique et de favoriser d'autres discussions bilatérales sur les liens nord-américains.
¿ (0935)
[Français]
Madame la présidente, permettez-moi de conclure sur les questions hémisphériques.
Les mesures que nous avons adoptées en Amérique du Nord ne peuvent être dissociées des événements qui ont cours dans l'hémisphère. Au Sommet de Québec, tous les pays de l'hémisphère se sont entendus sur une stratégie et ont établi des priorités pour la région. Cette vision pour l'hémisphère, qui comprend l'Amérique du Nord, repose sur les piliers que sont la sécurité, la démocratie, la prospérité et le développement social. Le Sommet de Québec a porté cette vision des Amériques au premier plan des discussions en cours sur l'intégration des pays de l'hémisphère et a donné au Canada une occasion incomparable d'influer sur l'avenir des Amériques.
Le processus du Sommet des Amériques inclut la dimension commerciale. Mais ce processus va plus loin et comprend également la démocratie, le développement social et la connectivité. Lors du Sommet, nous avons proposé un programme de coopération, une méthode cohérente et équilibrée axée sur les individus, sur nos citoyens.
Le plan d'action qui découle du Sommet de Québec est fondé sur l'hypothèse selon laquelle la bonne gouvernance, la libéralisation du commerce, une répartition plus équilibrée des richesses et l'accès aux occasions de même que des mesures visant à promouvoir la protection de l'environnement et les droits des travailleurs sont des mesures qui peuvent et qui doivent se renforcer mutuellement. Le plan d'action a pour but de communiquer à nos citoyens que l'intégration exige non seulement des politiques d'ouverture commerciale, mais également des institutions et des politiques solides dans un large éventail. Ce n'est pas par pur hasard que notre approche vis-à-vis de l'hémisphère ressemble de près à celle adoptée à l'endroit du Mexique.
Je vais conclure ma présentation formelle de cette manière, en rappelant ce que j'ai dit en introduction. Notre relation avec le Mexique, qui a été très dynamique au cours des dernières années, est une source d'inspiration et le fondement de notre relation avec l'ensemble de l'hémisphère également. C'est un point qu'il faut toujours garder à l'esprit dans la croissance très importante de nos relations avec l'hémisphère.
Enfin, votre comité, madame la présidente, visitera Washington et le Mexique au cours des prochaines semaines. Vous y rencontrerez des interlocuteurs de haut niveau, et nos ambassades sont déjà à l'oeuvre pour contribuer à l'organisation de votre programme. Nos ambassades à Washington et à Mexico, comme ont pu le constater certains membres du comité lors de leur récente visite à Mexico, sont d'une très grande qualité. Ce sont des gens que je vous recommande beaucoup. Ils constituent les meilleurs éléments du service extérieur du Canada et de la diplomatie canadienne. Nous avons en poste à Mexico et à Washington nos meilleurs éléments et je suis sûr qu'ils sauront bien vous servir lorsque vous serez de passage dans ces deux capitales nord-américaines.
Merci beaucoup.
¿ (0940)
[Traduction]
La présidente: Je vous remercie beaucoup de ce tour d'horizon, monsieur Lortie. Cela nous aidera beaucoup puisque nous rencontrons à déjeuner aujourd'hui l'ambassadeur du Mexique. Vous nous avez donné matière à discussion.
Nous allons maintenant passer aux questions. Nous espérons que vous pourrez y répondre.
Passons à M. Duncan.
M. John Duncan (île de Vancouver-Nord, Alliance canadienne): Très rapidement, je vous remercie de ce survol. J'ai une question de nature plutôt abstraite mais qui a aussi son côté pratique.
Je constate que l'ACDI dépense des fonds au Mexique et je suis convaincu qu'on ne fait pas de même dans le cas de notre autre partenaire de l'ALENA, les États-Unis. J'imagine qu'à un moment donné ce financement ne sera plus de mise. En a-t-il été question? Y a-t-il un calendrier d'élimination progressive de ce financement ou avez-vous quelque chose à nous proposer en ce qui concerne les activités de l'ACDI avec notre partenaire de l'ALENA?
M. Marc Lortie: Les activités de l'ACDI au Mexique sont minimes. Elles ont pour but de créer des partenariats entre des entités. Il s'agit surtout d'universités canadiennes qui veulent conduire un programme avec des partenaires mexicains. L'ACDI a un programme qui facilite ces rapports.
De plus, l'ACDI a un programme de coopération industrielle très novateur à l'intention des PME qui veulent commercer avec les pays au sud du Rio Grande. Voilà donc le genre d'activités de l'ACDI au Mexique. Nous n'avons actuellement rien de ce genre avec nos autres partenaires de l'ALENA et nous n'en avons pas discuté non plus.
Notre ambassade, comme toutes celles que nous avons dans les Amériques à l'exception des États-Unis, a un fonds canadien d'initiatives locales de 500 000 $ par année qui lui permet d'investir dans les États les plus pauvres du Mexique, au sud de Mexico, entre le Mexique et la frontière, dans de petits projets pour aider les populations. Au total, cela représente environ 7 millions de dollars par année.
M. John Duncan: J'ai dit tout ce que j'avais à dire, madame la présidente.
[Français]
La présidente: Madame Lalonde.
Mme Francine Lalonde (Mercier, BQ): Merci beaucoup, madame la présidente, et félicitations.
Monsieur Lortie, merci de votre présence.
Comme le temps nous est compté, je vais rappeler rapidement--mes collègues le savent et vous le savez aussi--que nous allons, Gilles Duceppe, Yves Rocheleau et moi, faire une tournée au Mexique qui portera sur trois propositions.
La première, qui était au départ l'idée de M. Fox, porte sur un fonds social et structurel, et je vais y revenir; la deuxième, sur un périmètre de sécurité négocié à trois ou, à tout le moins, entre le Canada et les États-Unis avec un observateur mexicain lors des négociations Canada--États-Unis et vice versa; et, troisièmement, sur un institut monétaire des Amériques qui étudierait la question d'un dollar ou d'une monnaie commune, parce qu'au rythme où le dollar progresse, non seulement en Amérique du Nord mais dans les Amériques, il faut s'y arrêter.
M. Pastor, que nous avons entendu, faisait remarquer que plus de la moitié des dépôts dans les banques au Canada, en ce moment, se font en dollars et que la grande partie du commerce des grandes entreprises se fait déjà en dollars. Quand je dis dollars, on comprend bien dollars américains.
Nous sommes à faire une étude sur l'intégration, et vous souhaitez que nous le fassions. On essaie de voir plus loin. Le rôle du comité, à plusieurs périodes, a pu être cela. Il est plus facile de le faire en tant que parlementaires qu'en tant que gouvernement.
Ne croyez-vous pas que cette proposition d'un fonds social et structurel dans l'Amérique de l'ALENA s'inscrit justement dans la perspective d'un développement accéléré du Mexique, ce qui ne va pas contre les intérêts du Canada ou des États-Unis? Est-ce qu'au contraire, elle ne va pas dans le sens du développement du commerce, de la capacité d'achat des Mexicains et aussi de leur capacité à nous faire parvenir des produits qui actuellement ne nous parviennent pas, en somme d'une plus grande égalité entre les niveaux de vie? C'est qu'ils ont un gros problème d'infrastructure et aussi d'infrastructure de l'éducation.
J'aimerais avoir votre avis là-dessus parce que mon espoir... C'est que vous avez dit, monsieur Lortie: «notre réaction initiale a été...». Vous avez bien dit «initiale». Cela veut dire que vous réfléchissez et je sais qu'aux États-Unis aussi on réfléchit. J'aimerais donc vous entendre là-dessus.
¿ (0945)
M. Marc Lortie: Nous réfléchissons beaucoup et nous parlons beaucoup à nos amis mexicains de ces questions-là. Je dois vous dire d'emblée que les Américains n'ont pas beaucoup d'intérêt dans la création d'un tel fonds. D'abord, ce n'est pas leur pratique et ils n'ont, à ce jour, démontré aucun intérêt dans les diverses conversations qu'on a eues avec les collègues mexicains.
Cela dit, nous avons examiné les mécanismes dont dispose le gouvernement canadien pour arriver à l'objectif d'un fonds social ou structurel. Nous avons des organismes--et je crois que certains collègues l'ont dit à cette table--comme la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement, deux organismes qui ont été créés par les gouvernements afin d'être actifs dans le développement des infrastructures et des secteurs sociaux tels ceux de l'éducation et de la santé dans les pays en voie de développement, principalement dans les pays des Amériques.
Lorsque nous prenons le Mexique et que nous regardons ce que la Banque mondiale, section des Amériques, et la Banque interaméricaine font, nous constatons qu'elles investissent chaque année environ 2,7 milliards de dollars dans le développement des infrastructures mexicaines.
Voilà donc un fonds qui a des ressources financières et qui appartient aux Amériques d'une certaine façon. Ce ne sont pas des institutions étrangères à ce que nous faisons. La Banque interaméricaine de développement rend compte au gouverneur de la banque; 85 p. 100 des actionnaires de la banque sont du continent américain et la grande majorité de ceux-ci sont nord-américains.
Quand nous examinons sous toutes ses coutures la création et le lancement d'un nouveau fonds, d'un nouveau mécanisme, nous devons examiner ce que nous avons. Est-ce que nous devons changer ce que la Banque mondiale et la Banque interaméricaine font dans les Amériques? Peut-être, mais devons-nous les écarter pour créer quelque chose de nouveau? Jusqu'à présent, notre réaction initiale a été de dire que cela n'était pas nécessaire. Nous n'avons pas à créer une nouvelle institution, un nouveau mécanisme, mais nous pourrions regarder ce que nous faisons et voir si ça correspond aux volontés actuelles du gouvernement Fox, aux exigences actuelles de la croissance que nous cherchons à développer en Amérique du Nord et même dans les Amériques.
Il y a donc des ressources financières qui sont très importantes. Je vous encourage, lorsque vous serez au Mexique, à aller voir les représentants de la Banque interaméricaine de développement et de la Banque mondiale et à vous renseigner afin de savoir ce qu'ils font au Mexique. Vous allez voir toute la panoplie de leurs activités, qui vont de la construction d'autoroutes dans le sud du pays à l'électrification dans le Chiapas, à l'éducation dans les provinces les plus pauvres, au développement des services sanitaires et des services de santé.
On a peut-être besoin d'ajuster notre perspective. Nous devons constamment l'examiner afin de nous assurer que ces organisations internationales travaillent en fonction de ce que nous avons décidé et en fonction des besoins des citoyens de ces pays exprimés au Sommet des peuples des Amériques.
Voilà ma réponse sur le fonds structurel.
Je pourrais faire le point sur le périmètre de sécurité, parce que nous faisons là aussi des choses intéressantes.
¿ (0950)
[Traduction]
La présidente: Nous reviendrons là-dessus plus tard, monsieur Lortie.
Passons donc maintenant à Mme Marleau.
[Français]
Mme Diane Marleau (Sudbury, Lib.): Je veux poursuivre dans la même veine que Mme Lalonde, si vous le voulez.
Vous avez absolument raison de dire qu'il y a des institutions qui font des investissements substantiels au Mexique. Mais ne pensez-vous pas qu'en raison de la relation spéciale que nous avons avec le Mexique et les États-Unis, ce serait une bonne idée de faire des investissements qui vont au-delà de ce qui se fait déjà? Je crois fermement que plus nous pouvons travailler avec les Mexicains, mieux ce sera pour nous.
[Traduction]
Plus nous investissons au Mexique, en éducation, dans le développement de la population, mieux ce sera pour nous—aider les autres est une façon de s'aider soi-même. J'aimerais que nous développions un fonds spécial, si possible, avec les États-Unis, pour contribuer davantage au développement du Mexique. C'est mon premier point.
Mon prochain point concerne ce que nous appelons la transparence. Il y a encore très peu de transparence. Comment les Canadiens peuvent-ils se sentir à l'aise à l'idée de faire des affaires au Mexique s'ils ont l'impression que le système judiciaire manque peut-être de transparence en cas de problème? J'aimerais que vous nous donniez un peu plus de précisions à propos de la situation concernant la transparence.
Je sais que Vicente Fox avait promis de travailler là-dessus, mais c'est une question extrêmement difficile, et l'absence de transparence est un phénomène extrêmement répandu. Donc vous pourriez peut-être aborder cet aspect car pour intensifier nos échanges commerciaux avec le Mexique, je crois que nos gens doivent savoir qu'ils seront bien traités par les tribunaux.
M. Marc Lortie: Merci beaucoup.
Tout d'abord, en ce qui concerne les fonds sociaux, nous tâchons de prendre beaucoup d'initiatives stratégiques avec le Mexique pour soutenir la réforme qu'il a entreprise. Vous avez parlé du domaine de l'éducation: nous avons beaucoup à faire dans le domaine de l'éducation. Un aspect pour lequel nous avons collaboré avec les Mexicains l'année dernière, et c'est une toute nouvelle initiative, consiste à partager notre expérience pour ce qui est de brancher le Canada et de déterminer maintenant la façon de brancher le Mexique. C'est un grand défi pour les Mexicains. Voilà un exemple de domaines où nous pourrions être utiles aux Mexicains, en partageant avec eux notre expérience en ce qui concerne l'initiative Rescol, par exemple, qui offre de nouvelles possibilités de collaboration.
Devrions-nous nous engager un peu plus au niveau financier? Peut-être que oui, mais le système est très sollicité.
Pour l'instant, il est important de développer cette relation, et vous pourrez peut-être formuler des recommandations qui appuient la création de nouvelles activités. Nous avons fait preuve d'innovation avec nos collègues de l'ACDI; nous avons fait preuve de beaucoup d'innovation ces dernières années par rapport aux Amériques. Nous travaillons avec des pays comme le Chili, l'Argentine et le Brésil, et nous pourrions peut-être faire de même avec le Mexique. Mais nous n'en sommes pas encore là, parce que le Mexique a un revenu par habitant beaucoup plus élevé que les autres pays. Mais nous restons ouverts d'esprit.
En ce qui concerne la transparence, c'est un aspect fondamental. Les Mexicains sont convaincus qu'il s'agit de l'unique moyen d'attirer les investissements étrangers dans leur pays. Si la règle de droit ne prévaut pas, l'investissement étranger demeurera absent. Ils sont arrivés à cette conclusion après plusieurs générations d'un régime gouvernemental non viable. C'est pourquoi l'élection du président Fox est une bouffée d'air frais pour les Amériques. Pourquoi? Parce qu'il s'agit des élections les plus transparentes de l'histoire récente du Mexique, du premier geste.
Maintenant, il a pour priorité de veiller à ce que son gouvernement soit transparent, ouvert à la société civile, qu'il oblige le système à être plus transparent, y compris le système judiciaire. Il a beaucoup de travail à faire. Mais ce que nous avons constaté jusqu'à présent, depuis son entrée en fonction il y a 14 mois, est très encourageant. Et c'est pourquoi le gouvernement du Canada pourrait jouer un rôle important en encourageant le président Fox, en l'aidant au chapitre de ce qu'on appelle la gouvernance. Nous pourrions jouer un rôle important en offrant non pas des conseils mais en partageant notre expérience de la gouvernance.
L'expérience la plus importante que nous pourrions partager serait sans doute au niveau du système judiciaire. Nous avons travaillé en très étroite collaboration avec les Mexicains en ce qui concerne le système électoral. Cela n'est pas connu, cela s'est fait très discrètement, mais si vous invitiez Jean-Pierre Kingsley, directeur général d'Élections Canada, il pourrait vous dire qu'il a travaillé avec son collègue au Mexique depuis 1994-1995. Le processus a été long mais les résultats en ont valu la peine. Il a fallu six ans, mais les résultats en ont valu la peine. Nous allons maintenant faire la même chose avec la presidencia au Mexique.
Le greffier du Conseil privé s'est rendu au Mexique la semaine dernière pour parler des rouages du gouvernement et partager notre expérience avec les Mexicains. Par conséquent, poco a poco, comme nous le disons au Mexique, nous allons les familiariser avec notre expérience de la gouvernance. Les Mexicains s'en réjouissent parce qu'ils se sont rendu compte que s'ils veulent attirer les investissements étrangers, ils doivent améliorer le système fondé sur des règles.
¿ (0955)
La présidente: Merci, monsieur Lortie.
Monsieur Casey.
M. Bill Casey (Cumberland--Colchester, PC/RD): Je tiens à vous remercier pour votre exposé.
Je ne vous ai pas entendu parler de transport dans vos remarques, bien que je crois comprendre que les questions de transport préoccupent beaucoup les Mexicains dans le cadre de l'accroissement du commerce; apparemment, c'est pour eux le plus grand obstacle à l'expansion du commerce entre nos deux pays. Bien sûr, cela concerne les trois pays, mais avons-nous une structure ou un comité pour se pencher sur les questions de transport, surtout en ce qui concerne le transport par camion, entre le Mexique et le Canada?
M. Marc Lortie: Le camionnage est un problème qui concerne principalement les États-Unis et le Mexique. Nous n'avons pas de problème avec les camions mexicains, mais jusqu'à tout dernièrement, les Américains ont eu des problèmes à cet égard. Aucun camion mexicain ne pouvait franchir une distance de plus 20 milles une fois aux États-Unis. Par conséquent, en matière de transport... Et c'est ainsi que s'effectuent la plupart de nos échanges commerciaux. On passe des camions mexicains aux camions américains ou canadiens à 20 milles de la frontière mexicaine, puis jusqu'au Canada ou l'inverse.
Par conséquent, nous n'avons pas examiné la question du transport en tant que telle parce que pour nous le transport n'est pas un obstacle à nos échanges commerciaux. Nos camions se déplacent aux États-Unis sans aucun problème. Parfois, il y a de la congestion. Mais ce que nous comptons faire avec les Mexicains, c'est d'examiner comment nous pouvons améliorer la gestion de la frontière, parce que nous constatons que l'on perd beaucoup de temps à la frontière mexicaine, et qu'ils tiennent à ce que la situation soit améliorée. Ils ont examiné les mesures que nous avons prises récemment avec le gouverneur Ridge aux États-Unis pour moderniser la frontière dans le Nord. Il les intéresse beaucoup de savoir comment ils pourraient appliquer certains éléments de cette recette dans le Sud, parce que la frontière à cet endroit est très difficile à gérer.
Le transport pour les Mexicains est un énorme défi. Pourquoi? Parce qu'ils n'ont pas de réseau d'autoroutes depuis la frontière guatémaltèque vers le nord, et par conséquent la grande partie de leur secteur industriel reste dans le nord; elle n'existe pas dans le sud. Donc il existe une grande différence entre le nord et le sud du Mexique.
Mais c'est une question que doit examiner la Banque interaméricaine de développement, afin de déterminer comment investir dans le développement de l'infrastructure. Les Mexicains ont lancé une vaste initiative appelée le plan Puebla-Panama, afin essentiellement d'étudier la façon de développer l'infrastructure à partir de Puebla au sud de Mexico, jusqu'à Panama. Dans le cadre de ce plan, la BID est chargée, avec notre soutien, de financer le développement des autoroutes—des pipelines—de l'électricité, et de bâtir l'infrastructure de l'Amérique centrale et du sud du Mexique, parce que le sud du Mexique et l'Amérique centrale ne sont pas vraiment reliés dans un certain sens. Ils sont très semblables mais ne sont pas vraiment bien reliés. Et c'est l'objectif du plan Puebla-Panama qui a été lancé récemment—c'est-à-dire s'occuper des questions de transport.
À (1000)
M. Bill Casey: Un camion peut-il quitter le Mexique aujourd'hui et se rendre au Canada?
M. Marc Lortie: En traversant les États-Unis?
M. Jon Allen (directeur général, Bureau de l'Amérique du Nord, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international): À l'heure actuelle, un camion ne peut pas quitter le Mexique et se rendre au Canada. Tous les régimes précédents, lorsque Bill Clinton et le président Zedillo étaient au pouvoir, nous avons eu certaines rencontres trilatérales—le ministre Axworthy, la secrétaire Albright et le secrétaire Green au Mexique—et on a discuté à l'époque de corridors verts de transport, afin d'envisager la possibilité d'installer un transpondeur à bord d'un camion qui irait de Winnipeg jusqu'à Guadalajara en passant par les États-Unis, par exemple.
Nous n'avons pas poussé ce dossier aussi loin que nous l'aurions voulu, et je crois que c'est une initiative dont les Mexicains aimeraient discuter. Mais comme M. Lortie l'a dit, je crois que les Mexicains et les Américains vont devoir régler leurs problèmes de camionnage à la frontière avant que nous puissions adopter une approche continentale. Je crois que c'est ce qu'ils sont en train d'essayer de faire.
M. Bill Casey: Un camion peut-il partir de Winnipeg et se rendre à Mexico?
M. Marc Lortie: Oui.
M. Bill Casey: Ils peuvent faire le chemin à l'aller, mais pas au retour. Un camion mexicain ne pourrait pas venir au Canada, même si un camion canadien peut se rendre au Mexique.
M. Marc Lortie: Eh bien, la réglementation entre les États-Unis et le Mexique y fait obstacle. Mais les sociétés de camionnage font du transport de ce genre constamment. Si un exportateur mexicain retient les services d'une société de camionnage mexicaine, les produits peuvent partir immédiatement pour être livrés à Winnipeg. Et nous ne saurions même pas qui a fait le transport des marchandises. Ces marchandises passent du camion A au camion B et au camion C pour se rendre à destination.
À (1005)
M. Bill Casey: C'est très inefficace et très coûteux.
M. Marc Lortie: Cela peut l'être.
M. Bill Casey: C'est le cas.
M. Marc Lortie: Mais on a aussi constaté que cela pouvait être très efficace dans une certaine mesure. Il faut également tenir compte des coûts d'assurance et d'enregistrement pour pouvoir traverser les États. Le système est donc plus contraignant pour les Américains.
M. Bill Casey: Oh, je n'en doute absolument pas. Mais cela influe également sur la relation entre le Canada et le Mexique, puisque les États-Unis se trouvent entre les deux.
J'aimerais également savoir comment on a constitué le comité chargé de mettre au point les routes vertes, si c'est bien comme cela que vous les appelez.
M. John Allen: Le corridor vert. Les trois ministres des Affaires étrangères se sont réunis pour discuter des grands objectifs, et c'était l'un de ces objectifs.
M. Bill Casey: Le Canada est-il intéressé à reprendre ces négociations ou à améliorer ce genre de transport? Le Canada est l'un des partenaires à ce comité.
M. Jon Allen: Le transport est certes un des nombreux domaines—il y a également la main-d'oeuvre, la gouvernance et la collaboration parlementaire—pour lesquels nous sommes plus qu'intéressés à négocier avec nos homologues américains et mexicains pour accroître la collaboration.
M. Bill Casey: Passons à un sujet entièrement...
Mon temps est-il expiré?
La présidente: Oui. Vous aurez de nouveau votre tour.
Madame Carroll.
M. Bill Casey: Merci beaucoup.
Notre présidente est déjà redoutable dans l'exercice de ses pouvoirs.
Des voix: Oh, oh!
Mme Aileen Carroll (Barrie—Simcoe—Bradford, Lib.): Merci.
Merci, monsieur Lortie. Vous nous avez fait un exposé excellent et très positif. J'étais déjà au courant de certaines des initiatives que vous avez décrites, mais je ne me rendais pas compte de toute leur ampleur. Comme je l'ai dit, j'estime que c'est très positif.
Vous avez parlé de partage. Enfin, vous avez abordé cette question mais vous avez donné un peu plus de détails à Mme Marleau au sujet des méthodes exemplaires et de la gouvernance. Pour moi, c'est un élément essentiel. D'autres députés ont également abordé cette question, ne serait-ce que brièvement, et j'ai l'impression que même si ce nouveau gouvernement est très innovateur et progressiste, il repose sur une bureaucratie qui a été dirigée pendant quelque 70 années, si je ne m'abuse, par un gouvernement antérieur dont la philosophie était bien différente. Aussi progressiste que soit ce nouveau gouvernement, il faudra attendre que sa vision puisse percoler jusqu'à la bureaucratie et soit mise en pratique dans la mise en oeuvre des politiques qu'on veut mettre en place. C'est du moins l'impression que j'ai eue en discutant avec des ministres.
L'autre préoccupation à laquelle je vous demanderais de répondre est celle des attentes croissantes. C'est une vieille expression des années 60, qui révèle mon âge encore une fois. Malgré toutes les bonnes intentions et les meilleurs des programmes que le gouvernement Fox peut adopter, pourra-t-on répondre assez rapidement aux attentes de la population mexicaine? La pauvreté est encore endémique. C'est un dilemme.
Enfin, on a parlé de la question de l'aide et je crois que nous avons raison de faire ce que nous faisons. Je suis entièrement d'accord avec ces initiatives. Je ne veux pas vous poser de colle, mais que font les Américains dans ce domaine? Mettent-ils en oeuvre des programmes? Apportent-ils une aide, exception faite des banques dont vous avez parlé dans votre réponse à Mme Lalonde? Existe-t-il un programme d'aide bilatéral entre le Mexique et les États-Unis?
M. Marc Lortie: Ma réponse à votre dernière question est oui, mais je ne connais pas les chiffres.
Mme Aileen Carroll: Non. Je voulais simplement savoir s'il s'agissait d'un montant élevé.
M. Marc Lortie: Le président Fox mérite notre appui car la transformation qu'il envisage pour son pays nécessite un profond changement de la société mexicaine. Nous savons tous que tout cela ne peut pas se faire du jour au lendemain, mais dans ses 14 premiers mois de présidence, il a établi une bonne orientation.
Le président Fox ne réalisera pas ce projet sans difficulté. Son parti n'est pas majoritaire au Congrès et il doit réformer la relation entre le gouvernement national et les gouvernements d'État ainsi que la façon dont les deux ordres de gouvernement servent les citoyens. Il a donc entrepris une énorme réforme de la structure de gouvernance et cette tâche lui est rendue plus difficile du fait que son parti n'est pas majoritaire au Congrès. Il doit consacrer beaucoup d'énergie à convaincre le Congrès tout en essayant de faire appliquer ses réformes. Ce n'est pas une mince tâche.
Cette réforme est effectivement du sommet vers la base, dans une certaine mesure, mais M. Fox a été élu pour apporter des changements en profondeur. C'est ce que voulait la population mexicaine. En élisant Vincente Fox, les Mexicains manifestaient leur volonté de changements profonds dans leur société. Cela marche donc toujours à l'inverse. La population a manifesté vigoureusement sa volonté aux élections de juillet 2000 et il existe donc des attentes.
Peut-il démontrer qu'il y a suffisamment de progrès? Cela reste à voir et vous pourrez le constater quand vous irez au Mexique. Il a beaucoup de pain sur la planche et son mandat de six ans n'est pas renouvelable.
Vous rencontrerez également des parlementaires. Ces derniers sont élus pour une période de quatre ans non renouvelable et on envisage la possibilité de modifier ce mandat. Mme Lalonde m'a dit trois ans et six ans. Pour ce qui est de la gouvernance, il y a énormément de choses à changer dans la culture des partis politiques, dans la façon de faire les choses, etc. C'est tout un programme pour le président Fox et les Mexicains.
À (1010)
La présidente: Madame Lalonde.
[Français]
Mme Francine Lalonde: C'est formidable d'observer la démocratie mexicaine. J'ai eu la chance de passer presque un mois en immersion totale, avec la televisión y periódicos . C'est une vraie démocratie vivante. Les élections ont été propres et le Parlement là-bas a certainement plus de pouvoirs que le Parlement canadien. C'est un régime présidentiel. Il n'y a pas de parti qui a la majorité et tout le monde est obligé de faire des compromis, ce qui peut causer des problèmes comme celui de la loi sur les Indiens que M. Fox avait plus ou moins négociée avec le Chiapas et que les députés et sénateurs ont modifiée au grand dam des Indiens. Je lisais ce matin qu'un groupe de députés veulent reprendre les négociations.
J'aimerais aborder plusieurs questions. Il y a celle de la politique étrangère et celle de l'énergie, dont vous ne nous avez pas parlé et qui est très importante.
Pour ce qui est de la politique étrangère, M. Castañeda est un ministre exceptionnel. Le Mexique est au Conseil de sécurité. Il a une politique de non-intervention et aussi une tradition de ne pas toujours s'aligner sur les politiques des États-Unis.
Ma question, qui ne porte pas seulement sur la politique étrangère, est la suivante: est-ce que le Canada n'aurait pas intérêt à intensifier ses relations avec le Mexique--les États-Unis ne nous en voudront pas--pour essayer de rééquilibrer un peu les rapports qui, dans les deux cas, sont disproportionnés?
Deuxièmement, j'aimerais avoir de l'information sur ce qui se passe dans le domaine de l'énergie. Le Mexique doit changer sa constitution parce qu'ils n'ont pas le droit de vendre une partie de Pemex. Or, M.Fox dit que le Mexique a absolument besoin d'investissements. Les Mexicains sont effrayés par ce qui est arrivé à Enron et tout le monde utilise le cas d'Enron pour dire qu'on ne va pas se départir de la compagnie qu'on a. Or, en ce moment, ils brûlent du gaz parce qu'ils ne sont pas capables d'investir dans l'énergie. Est-ce que vous pourriez nous parler de cette situation?
À (1015)
M. Marc Lortie: Je vous remercie beaucoup, madame Lalonde. Ce sont deux points très importants.
Du point de vue de la politique étrangère, la transformation a été également très profonde sous la gouverne de Jorge Castañeda, le ministre des Affaires étrangères mexicain. On voit des changements d'une façon quotidienne. C'est avec eux qu'on s'assoit de façon très régulière, non seulement à Mexico, la Ciudad de México, mais également à Washington, dans le contexte de l'Organisation des États américains, où on a développé depuis deux ans une relation privilégiée avec la diplomatie mexicaine, non seulement pour obtenir leurs vues et savoir dans quelle direction ils s'en vont, mais également pour leur faire partager nos objectifs.
On a bâti l'agenda du Sommet des Amériques en travaillant de très près avec les Mexicains, surtout les nouveaux Mexicains qui sont arrivés après le 1erdécembre 2000 et qui s'intéressaient à certaines questions, quand tout à coup... La diplomatie classique mexicaine, par exemple, était rébarbative, pour ne pas dire tout à fait négative, à l'idée d'engager la société civile dans les discussions. Il y a eu un changement d'attitude avec l'arrivée de Castañeda. Tout à coup, on a vu de la consultation et de la transparence, ce qui a changé le rôle de la politique étrangère mexicaine.
Cela dit, ils ont un grand défi à relever parce que, tout à coup, ils sont confrontés à la gestion des affaires mondiales puisqu'ils font partie du Conseil de sécurité. Ils viennent d'y arriver. Ils occupent ce mois-ci la présidence du Conseil de sécurité. Alors, tout à coup, la diplomatie mexicaine est confrontée à des sujets qu'elle a ignorés pendant des générations. Elle ne s'est jamais embarquée à cause de son principe fondamental de non-intervention dans les affaires des autres États. Donc, elle a ignoré une grande partie des questions mondiales en s'appuyant sur ce principe.
Ils sont donc en train de faire leurs classes d'une certaine façon, directement assis dans le fauteuil de la présidence au Conseil de sécurité. Nous avons des consultations régulières avec eux sur une foule de sujets qui touchent à la politique étrangère. Et je dois dire que nous sommes en train d'approfondir une relation qu'on n'a jamais eue avec le Mexique à cet égard.
Dans les questions hémisphériques, le Mexique a une perspective unique sur l'hémisphère, ce qui nous est très utile, de même que sur d'autres questions; je pense, par exemple, à l'Afrique, où ils doivent être engagés, mais aussi aux Caraïbes. Le président Fox revient d'un séjour à Cuba, où il a passé quelques jours au début du mois de février. Sur l'ensemble de ces questions-là, nous avons donc un échange de vues et ce sera le thème central de la rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, Bill Graham, et le ministre Jorge Castañeda jeudi et vendredi ici, à Ottawa.
La question énergétique est une bonne question, une question de fond. Nous avons établi entre le ministère mexicain de l'Énergie et le ministère canadien de l'Énergie, au niveau des ministres et des hauts fonctionnaires, une relation de travail qui était inexistante. Elle a fleuri, cette relation de travail, au cours de l'automne. Les Mexicains savent à quoi ils sont confrontés dans leur réforme de l'énergie. S'ils veulent attirer le secteur privé étranger, et notamment le secteur canadien, à venir investir dans le domaine, ils doivent procéder à une réforme, mais ils n'en sont pas là. Ils sont en plein examen. Ils sont à la recherche de solutions et ils examinent toutes les avenues. Une des avenues qui, selon eux, sont remplies de promesses, c'est celle de séparer le pétrole du gaz naturel, de développer le gaz naturel en fonction d'une nouvelle réforme et de permettre non seulement l'exploration, mais aussi l'exploitation du gaz naturel. Ils sont en ce moment des importateurs de gaz naturel. Et tout le monde est d'accord pour dire que ça n'a aucun sens que le Mexique soit un importateur de gaz naturel alors qu'il devrait être un producteur efficace de gaz naturel, voire même un exportateur de gaz naturel. Mais ils n'en sont pas là à cause de la difficulté de gérer la réforme de l'énergie. Nous avons établi avec eux, au niveau bilatéral et au niveau trilatéral, une relation très étroite.
C'est le sujet qui a été discuté lors de la réunion des trois leaders à Québec, en avril dernier. Nous avons créé un groupe de travail sur les questions énergétiques trilatérales, groupe qui travaille en ce moment à l'examen des règles et réglementations des uns et des autres.
Donc, la balle est dans le camp mexicain sur la réforme de l'énergie. Le président Fox a invité à son ranch, le 16 juillet dernier, les grands capitaines de l'industrie canadienne en matière d'énergie pour faire le point avec eux, pour les inciter à investir et à s'intéresser au Mexique. Il leur a dit qu'il était engagé dans une grande réforme du secteur de l'énergie, mais la réforme n'a pas encore donné tous ses fruits.
À (1020)
[Traduction]
M. Jon Allen: Permettez-moi d'ajouter, madame Lalonde, que la politique étrangère mexicaine vis-à-vis des États-Unis a subi une transformation très importante également, en partie en raison du ministre des Affaires étrangères, Jorge Castaneda. Vous avez pu voir le président Fox qui a comparu le 7 septembre devant le Congrès américain pour demander à la population et aux législateurs des États-Unis de lui faire confiance afin qu'il puisse mettre en oeuvre avec les Américains un programme essentiel, celui de la mobilité de la main-d'oeuvre et de la réforme de l'immigration. Mais cette politique traduit une vision entièrement nouvelle de cette relation; c'est une vision très positive et qui nous est également profitable car nous pourrons travailler à trois si cette relation s'améliore.
La présidente: Merci, monsieur Allen, merci également madame Lalonde.
Monsieur Patry.
[Français]
M. Bernard Patry (Pierrefonds--Dollard, Lib.): Merci beaucoup. Merci, monsieur Lortie.
En août de l'an 2000, alors qu'il était président désigné, M. Fox a lancé l'idée d'un ALENA plus. C'est une idée qu'il a lancée. En avril dernier, à Québec, les présidents Bush et Fox et notre premier ministre se sont rencontrés, surtout pour renforcer la coopération trilatérale et économique, mais avec possiblement comme toile de fond une communauté nord-américaine élargie.
Est-il superflu de penser que cette communauté nord-américaine pourrait avoir d'autres préoccupations que celles liées au commerce et, si oui, existe-t-il actuellement une réflexion ou une certaine stratégie de la part du Canada, une stratégie non économique avec le Mexique et peut-être avec les États-Unis?
M. Marc Lortie: Il n'y a pas encore de stratégie, mais il y a certainement un désir, de la part du gouvernement canadien, d'explorer toutes les avenues possibles sur les questions de la coopération trilatérale, de la coopération triangulaire en Amérique du Nord.
Comment y parvenir? Nous avons des discussions avec les Mexicains et avec les Américains sur une foule de sujets. La politique étrangère en est un. J'ai mentionné un peu plus tôt les discussions que nous avons sur la Colombie, par exemple. Les Mexicains ont une perspective unique sur certaines questions aussi difficiles et délicates que la question colombienne.
Il y a également les ministres qui se voient de façon régulière sur une base trilatérale, mais nous avons lancé, du côté canadien, à la fois auprès de nos universités et de nos centres de recherche, le mandat d'explorer à fond cette relation ainsi que les paramètres d'une communauté nord-américaine. Qu'est-ce qu'on pourrait y mettre comme effort et comme travail? Qu'est-ce qu'on doit y mettre comme activités intellectuelles également pour y parvenir?
Nous sommes en pleine période de réflexion, et le travail de votre comité, monsieur le vice-président, s'inscrit tout à fait dans cette réflexion-là. Va-t-on déboucher sur une nouvelle stratégie, approfondir l'ALENA, le faire déborder sur des questions autres que des questions économiques et commerciales? Peut-être, mais en ce moment, nous sommes engagés d'une façon unique, dans l'histoire des relations Canada-Mexique, à approfondir cette relation. Le thème de la bonne gouvernance est une piste que les deux gouvernements ont identifiée. Les Américains nous regardent aller. Ils ne sont pas très engagés dans ça. Cependant, étant très pragmatiques, les Américain viennent s'engager, par exemple, lorsqu'on crée un groupe de travail sur une question précise comme l'énergie. C'est de nature économique, car c'est pour favoriser les investissements. Mais les Américains ont créé quelque chose que nous n'avons pas. Lors de la visite du président Fox aux États-Unis, ils ont créé, sous la responsabilité du sous-secrétaire au Trésor américain, un groupe pour favoriser l'investissement privé des Américains au Mexique, qu'ils appellent Partnership for Prosperity.
À (1025)
Nous n'avons pas ce groupe-là comme tel, mais encore là, nous tombons dans le domaine tout à fait économique. Il s'agit de voir comment favoriser les investissements américains au Mexique.
Nous sommes en pleine réflexion et, fort heureusement, notre réflexion sur ce que devrait être une communauté nord-américaine est alimentée par les milieux universitaires et les milieux de recherche au Canada. Certains font une comparaison avec l'Union européenne; d'autres font une comparaison avec ce que le MERCOSUR est en train de développer en Amérique du Sud. Dans toutes ces réflexions, il y a quand même un processus dynamique qui est lancé, qui est très satisfaisant pour le gouvernement canadien, qui est pour nous une très grande source de satisfaction dans nos relations avec le Mexique.
[Traduction]
M. Jon Allen: Quand M. Pastor a comparu devant vous, il vous a fait part d'un certain nombre d'idées. Si j'ai bien compris son opinion sur les institutions, il dit qu'il faut créer les institutions et que les idées viendront ensuite. Nous croyons au contraire qu'il faut d'abord avoir les idées, établir les relations et mettre en place le fonds, puis peut-être fonder des institutions—sans compliquer tout cela indûment.
[Français]
M. Marc Lortie: Je voudrais juste terminer, si vous me le permettez, madame la présidente.
Mon collègue me fait remarquer que la réflexion ne se fait pas seulement aux Affaires étrangères en ce moment. Vous allez la retrouver également aux ministères de l'Énergie et de la Santé, à l'ACDI et dans d'autres ministères du gouvernement canadien, où on se demande comment mieux intégrer nos façons de faire, comment mieux nous intégrer au contexte nord-américain, et comment mieux intégrer le Mexique également avec nous.
[Traduction]
La présidente: Merci.
Monsieur Casey, voilà votre chance. Vous avez cinq minutes.
M. Bill Casey: Je crois savoir que le gouvernement mexicain n'aime pas beaucoup certains aspects du programme de périmètre de sécurité, selon la version américaine de ce programme. Pourriez-vous nous dire quelle est l'opinion du gouvernement mexicain au sujet des aspects militaires et des aspects relatifs aux douanes et à l'immigration d'un programme de périmètre de sécurité auquel participeraient le Mexique, les États-Unis et le Canada? Quelle était l'opinion de ce gouvernement sur cette proposition? Est-il pour ou contre?
M. Marc Lortie: Monsieur Casey, c'est toute une question.
M. Bill Casey: Vous avez cinq minutes pour y répondre.
M. Marc Lortie: Je vais y répondre élément par élément.
M. Bill Casey: D'accord.
M. Marc Lortie: Les Mexicains sont d'accord avec l'idée générale d'un périmètre de sécurité. Ils sont d'accord avec l'idée que l'Amérique du Nord devrait être considérée en principe comme une seule entité. Cela vient du fait que leur grand objectif est de résoudre le problème de la mobilité de la main-d'oeuvre avec les États-Unis. Ils se disent donc que s'il y avait un périmètre de sécurité autour de l'Amérique du Nord, les travailleurs mexicains pourraient aller travailler au Nord et revenir ensuite, et cela résoudrait le problème des 3 millions de travailleurs mexicains illégaux aux États-Unis.
Voilà pour la théorie. En réalité, il n'y a pas vraiment de frontière avec le Guatemala. Cela signifie donc que les travailleurs migrants d'Amérique centrale traversent la frontière du sud du Mexique pour se retrouver aux États-Unis ou même au Canada. Il ne faut jamais oublier que 40 p. 100 des revendicateurs du statut de réfugiés que nous recevons arrivent par les États-Unis. D'où viennent-ils? En vaste majorité du sud, d'Amérique centrale. Ils traversent cette frontière du Mexique. Par conséquent, les Mexicains se retrouvent tout-à-coup sans frontière sûre au sud de leur pays. Il y en a une au nord, mais pas au sud. Quand vous mentionnez ce problème aux Mexicains, ils vous disent que c'est bien vrai et qu'ils devraient mieux gérer leur frontière du sud .
Voilà pour le premier élément, celui de l'immigration. Ils estiment cependant que leur immigration devrait être mieux coordonnée avec la nôtre et celle des Américains, c'est-à-dire que le Mexique ne devrait pas être utilisé par des forces étrangères pour pénétrer en Amérique du Nord. Ils veulent éviter cela. Par conséquent, il y a une grande collaboration dans le domaine de l'immigration. Nous avons mis sur pied le processus Puebla sur l'immigration pour discuter de nos points de vue, des méthodes exemplaires avec les Américains et les Mexicains ainsi que d'autres pays d'Amérique du Sud, afin d'éviter ce phénomène d'immigration.
Peu après le 11 septembre, le ministre des Affaires étrangères Castañeda a communiqué avec le ministre des Affaires étrangères de l'époque, M. Manley, pour lui proposer une réunion des trois ministres des Affaires étrangères afin de discuter des douanes et de l'amélioration de la gestion frontalière. À cette étape, nous avons refusé. Nous estimions que les problèmes des Mexicains avec les États-Unis étaient bien différents de ceux que nous avons avec les États-Unis. Enfin, notre frontière est ouverte. Nous avons eu des problèmes le 12 septembre, mais nous avons pu trouver des solutions.
Le 12 septembre, le Mexique avait aussi un énorme problème puisque 1,2 million de Mexicains traversent la frontière chaque jour. Certaines personnes envoient leurs enfants à l'école aux États-Unis. Mais le 12 septembre, les enfants ne pouvaient plus se rendre à l'école. Il y a eu toutes sortes de problèmes à la frontière mexicaine et les Mexicains cherchaient des moyens d'améliorer leurs relations avec les États-Unis et invitaient le Canada à participer aux pourparlers.
Nous avons eu une bonne discussion avec le ministre Castañeda sur la meilleure façon de procéder, sur la relation bilatérale et sur le partage d'information. Nous sommes en train de négocier cela avec les Mexicains. Nous avons élaboré un plan d'action en 30 points avec le gouverneur Ridge le 12 décembre dans le cadre d'une rencontre entre le ministre Manley et le gouverneur Ridge visant à améliorer la gestion de notre frontière pour ce qui est des douanes et de l'immigration, et aussi dans le but de moderniser la frontière. Par conséquent, nous allons de l'avant et mettons en oeuvre cette frontière.
À (1030)
Nous avons informé les Mexicains de notre stratégie en décembre. Ils ont été très intéressés par cette nouvelle idée de dédouaner les marchandises ailleurs qu'à la frontière. Ils aiment bien cette idée. Le gouverneur Ridge se rendra au Mexique la première semaine de mars, et on constatera que bon nombre des idées qui seront proposées aux Américains seront semblables à celles dont nous avons convenu avec les Américains le 12 décembre. Les Mexicains adoptent la même orientation au sujet des douanes.
Mais il y a une grande différence dans le cas des frontières mexicaines. L'immigration illégale est un énorme problème. Aux États-Unis, il y a un mur et des soldats tous les 900 pieds le long de la frontière. Il y a également un problème de trafic de drogue. Par conséquent, la frontière mexicaine pose des problèmes énormes et de nature différente. Mais d'une façon générale, le gouvernement mexicain préférerait abattre ce mur pour favoriser la mobilité de la main-d'oeuvre et avoir une frontière semblable à celle que le Canada partage avec les États-Unis au nord. C'est son objectif général. C'est loin d'être fait toutefois. La meilleure chose que nous puissions faire avec les Mexicains, c'est de nous asseoir, d'ouvrir nos livres et de leur dire comment nous traitons avec les Américains, avec les organismes et avec les douanes.
L'objectif final du gouvernement mexicain, qui est un peu différent du nôtre et qui correspond à leur façon de faire les choses, c'est de mettre sur pied une commission binationale chargée de gérer les questions frontalières. Des représentants des États, des municipalités et de toutes les diverses agences siégeraient au sein de cette commission. Mais une telle commission n'existe pas et nous traitons encore au cas par cas avec les Américains.
À (1035)
M. Bill Casey: Et au sujet de l'armée?
M. Marc Lortie: Du point de vue militaire, les Américains s'orientent depuis le 11 septembre vers une nouvelle approche qu'ils appellent UCP, le Unified Command Plan, pour l'Amérique du Nord. Le Mexique se trouve inclus dans ce plan. Le secrétaire Colin Powell et le secrétaire de la Défense Rumsfeld ont discuté avec leurs homologues canadiens. Nous avons envoyé des représentants à Washington pour examiner ce qui se fait dans ce contexte.
Nous avons toujours collaboré avec les États-Unis du point de vue militaire. Le NORAD en est un bon exemple; il a été créé à la suite de la signature de l'accord d'Ogdensburg, en 1940. Les Mexicains n'ont rien de ce genre.
Dans le contexte de la défense et de la sécurité en Amérique du Nord, cela signifie pour eux que leur armée doit entreprendre quelque chose d'entièrement nouveau. Les Mexicains n'ont jamais discuté des questions de sécurité avec les Américains depuis la guerre entre leurs deux pays. C'est donc une nouvelle dimension et nous ne savons pas dans quelle mesure ils développeront pour les États-Unis une confiance semblable à ce qui existe entre le Canada et les États-Unis en matière de sécurité.
M. Bill Casey: Merci beaucoup.
Je vais m'arrêter ici, sinon notre nouvelle présidente va se fâcher.
La présidente: J'ai été très généreuse; je ne vous dirai même pas combien de minutes je vous ai laissées.
Madame Jennings.
[Français]
Mme Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce--Lachine, Lib.): Monsieur Lortie, monsieur Allen et monsieur Welsh, merci beaucoup de vos présentations. Je veux toucher un sujet à l'endroit duquel j'ai peut-être des inquiétudes ou des préoccupations simplistes, mais qui vient d'une expérience que j'ai vécue au cours des deux dernières années.
Dans la présentation que vous avez faite, vous avez mentionné que le Mexique, convaincu des bienfaits du libre-échange, a signé des accords avec 31 pays. Vous mentionniez également que grâce à l'ALENA, le Canada est devenu le deuxième marché en importance pour les exportations du Mexique et qu'en 2000, le Mexique a exporté plus de biens au Canada que vers les 15 pays de l'Union européenne réunis.
Je suis membre de l'Association parlementaire Canada-Europe. J'ai eu le privilège d'assister à trois assemblées de parlementaires à Strasbourg. Nous avons le statut d'observateur permanent et le Mexique a obtenu également le statut d'observateur permanent. Le Mexique, d'après mon expérience, investit beaucoup d'énergie et de ressources pour tisser des liens avec tous les parlementaires européens, au point où il a une délégation là-bas en quasi-permanence. Comme c'est toujours la même équipe, c'est beaucoup plus facile de tisser des liens solides et continus que ça l'est pour le Canada, dont l'équipe n'est jamais la même. Seul le président ou le vice-président est constant. Chez les parlementaires, il y a toujours une rotation; alors, à chaque fois, il faut recommencer à zéro.
Mes collègues parlementaires des deux côtés de la Chambre m'ont dit que les Mexicains avaient suivi le Canada en ce sens qu'ils ont observé ce que nous faisons à l'association parlementaire et aux comités sur lesquels nous avons siégé, où nous avons investi notre énergie, et ils ont appris de notre expérience, de notre performance. Maintenant, ils sont en train de nous dépasser parce qu'ils y mettent les ressources. Je regarde cela et je me dis que si le Mexique investit tant dans l'association parlementaire, il le fait, j'en suis certaine, pour améliorer ses relations avec les pays d'Europe, que ce soit au niveau du commerce, au niveau des investissements directs ou au niveau social, bref à tous les niveaux. Donc, nous voulons améliorer nos relations avec le Mexique.
D'un côté, j'étais très contente quand vous disiez que le Canada prend au sérieux ses relations bilatérales avec le Mexique et qu'on a multiplié de façon importante les domaines dans lesquels on veut travailler avec le Mexique. Mais je trouve quand même préoccupant que le Mexique dirige une bonne partie de ses ressources en Europe. Si on ne multiplie pas davantage nos ressources pour tisser des liens avec le Mexique au niveau bilatéral, on risque peut-être, dans cinq ans, six ans ou dix ans, de ne pas être le deuxième pays en importance pour les exportations du Mexique; ce sera peut-être l'Union européenne, les pays réunis.
Qu'est-ce que vous en pensez?
À (1040)
M. Marc Lortie: Madame Jennings, c'est une question de fond que vous soulevez. Je vais faire deux commentaires.
Premièrement, les Mexicains ont toujours eu et ont encore une diplomatie très active à l'égard de l'Europe. Une fois qu'ils ont eu négocié l'accord de libre-échange avec les États-Unis, ils se sont rapidement tournés du côté de l'Europe et se sont demandé comment ils allaient engager les Européens et l'Union européenne avec eux. Ils l'ont fait et ils ont déployé des moyens modernes. Ils ont usé de diplomatie parlementaire auprès des décideurs européens, qu'ils soient à Bruxelles ou à Strasbourg, pour s'assurer que le Mexique demeure sur l'agenda des Européens.
Ils le font également parce que leur diplomatie relève d'un principe qui est près d'un principe fondamental de la diplomatie canadienne, c'est-à-dire établir des contrepoids à l'omniprésence de nos relations respectives avec les États-Unis.
On sait que 90 p. 100 du commerce mexicain se fait avec les États-Unis. Nous sommes à 87 p. 100 et les Mexicains sont à 90 p. 100. Ils se disent qu'ils doivent aller du côté des Européens. Ils y vont. Grand bien leur en fasse. Je trouve que c'est extrêmement sain de leur part. C'est très sain de leur part de chercher à engager les Européens et l'Union européenne pour le développement du Mexique et le développement de bonnes relations.
Cela dit, un peu comme nous, ils sont un peu déçus de leurs relations avec les Européens, parce que, malgré les efforts, les Européens sont fondamentalement occupés à construire l'Europe, à approfondir les relations de l'Union européenne en négligeant certains de leurs partenaires traditionnels que sont le Mexique et le Canada, d'une certaine façon.
Qu'ils aient une diplomatie active à Strasbourg, c'est très bien, mais l'expérience démontre que les accords qu'ils ont signés au cours des dernières années les amènent de plus en plus vers une plus grande intégration en Amérique du Nord.
Les Européens vont-ils nous dépasser ou non? Je ne le sais pas, mais les signes indicateurs ne sont pas là. La qualité de l'accord Mexique-Union européenne n'est pas de même niveau que celle de l'ALENA.
À (1045)
Mme Marlene Jennings: J'apprécie beaucoup vos explications. Premièrement, je trouve cela rassurant. Ce n'est pas parce que je souhaite du mal au Mexique. Bien au contraire, je préfère que nous, les Canadiens et les Canadiennes, bénéficiions d'une relation privilégiée avec les Mexicains et le gouvernement mexicain, justement parce que nous sommes tous des Nord-Américains et que nous avons tous intérêt à bâtir cette relation bilatérale.
Voici ma dernière question.
[Traduction]
La présidente: That is all. La première question a utilisé tout votre temps.
Des voix: Oh, oh!
[Français]
Mme Marlene Jennings: Ma dernière question porte sur le périmètre de sécurité. Vous avez bien expliqué la question du mouvement des êtres humains. La problématique du mouvement entre le Mexique et les États-Unis est complètement différente de celle du mouvement entre le Canada et les États-Unis. À court terme, outre la question douanière, voyez-vous des points sur lesquels les trois pays pourraient travailler ensemble en vue d'établir un périmètre de sécurité? Est-ce qu'il y a des éléments autres que la question douanière qui pourraient faire l'objet de discussions et peut-être de résolutions ou d'ententes trilatérales?
M. Marc Lortie: Je crois que l'avenir va nous amener à discuter de plus en plus des questions de sécurité avec les Mexicains. C'est un sujet qui n'était pas à l'ordre du jour au cours de la dernière décennie. C'est un sujet qui sera de plus en plus à l'ordre du jour, notamment sur les questions d'immigration. Les questions d'immigration sont un thème clé. Il y a un phénomène nouveau: on a établi des conversations, des groupes de travail réguliers avec les Mexicains et d'autres partenaires, ce qui n'était pas le cas auparavant. C'est une nouvelle dimension.
La sécurité du continent est aussi une nouvelle dimension. C'est un changement dans la politique américaine. La politique américaine avait des commandements pour l'ensemble du monde, sauf l'Amérique du Nord. Tout à coup, la politique américaine est d'avoir un commandement unifié pour l'Amérique du Nord. C'est une nouvelle dimension qui apparaît à l'ordre du jour des gouvernements.
Mais le grand intérêt, en ce moment, du côté mexicain, et vous allez le voir quand vous serez au Mexique, est l'immigration. Le président Fox a promis la transformation, la transparence et la réforme, mais il a fait une autre grande promesse durant son élection, celle de trouver une solution aux 3 millions de travailleurs considérés comme illégaux aux États-Unis. Ça, c'est un défi très grand que les Mexicains souhaitent relever. Quand vous poussez plus loin la discussion avec les Mexicains, ils vous disent qu'ils souhaitent que dans 10 ans, ces 3 millions de travailleurs immigrés reviennent au Mexique, trouvent du travail au Mexique, enrichissent la société mexicaine en revenant au Mexique. C'est leur vision de la prochaine décennie. C'est un grand défi que celui de trouver les solutions nécessaires avec les Américains à cet égard.
Quand le président Fox s'est présenté devant le Congrès américain le 7 septembre dernier, il a dit que ce qui manquait aux Mexicains, c'était la confiance des Américains. Il disait que les Américains ne faisaient pas suffisamment confiance aux Mexicains. Le président Fox, dans toute sa nouvelle diplomatie, chercher à amener le Canada à s'asseoir avec lui auprès des Américains pour augmenter le degré de confiance du partenaire américain.
Donc, l'immigration sera un sujet de discussion très important parce que c'est une très grande préoccupation du président Fox et des Mexicains à l'heure actuelle.
À (1050)
[Traduction]
La présidente: Merci.
Monsieur Allen.
M. Jon Allen: J'ajouterai peut-être que la question de la sécurité est au coeur des préoccupations des États-Unis et des propositions américaines en matière de sécurité nord-américaine. L'exécution des lois et la collaboration en matière de renseignements de sécurité sont au coeur de notre relation avec les Américains. Du point de vue des douanes et de l'immigration, nous avons donc un sentiment profond de partage qui repose sur un sentiment profond de collaboration.
À l'heure actuelle, les Américains et les Mexicains n'ont pas ce même sentiment, peut-être à cause des problèmes de transparence et de développement. Mais cela viendra. Et lorsque cela viendra, il sera possible de travailler de concert.
La présidente: Merci beaucoup.
Cet exposé était très intéressant, assorti de la discussion et des précisions que nous avons eues cet après-midi, pour cette question d'importance.
Monsieur Lortie, si vous deviez choisir des sujets de coopération en Amérique du Nord, pourriez-vous en mettre un, deux, trois ou quatre sur une liste, en ordre de priorité? Quelles seraient vos priorités?
M. Marc Lortie: Tout d'abord, il y aurait l'utilisation optimale des institutions crées dans le cadre de l'ALENA. Nous avons une commission et deux groupes de travail, sur le travail et sur l'environnement. Ils sont tous très importants pour nos citoyens respectifs et nous devons donc améliorer les mécanismes et le fonctionnement de ces institutions.
Au sujet des relations trilatérales, je dirais que les questions d'énergie, de transport et d'immigration doivent primer. Pour l'éducation, nous devons nous assurer que notre jeunesse s'intéresse au Mexique. Il faut enseigner l'espagnol à nos enfants.
Et je dirais aussi, en ce moment, la gouvernance. Par gouvernance, j'entends ce que les trois gouvernements peuvent faire ensemble pour se parler de leur expérience, y compris les relations parlementaires. Je ne crois pas que les trois gouvernements ont des relations parlementaires. Des rencontres régulières des parlementaires des trois pays faciliteraient grandement la coopération gouvernementale.
Enfin, il faut encourager les représentants de la société civile, les groupes d'intérêts, à se rencontrer régulièrement. Cela pourrait se faire dans un cadre universitaire, mais l'expérience des dernières années a prouvé que lorsqu'on pouvait rassembler des représentants de la société civile du Mexique, des États-Unis et du Canada, les sujets de coopération hémisphérique s'en trouvaient améliorés.
C'est une liste assez longue, peut-être trop longue, mais c'est un menu à partir duquel nous devons travailler. Nous travaillons sur tous ces points, et si nous le faisons avec diligence, nous pourrons façonner la communauté nord-américaine.
À (1055)
La présidente: Merci beaucoup, monsieur Lortie et merci de la part du comité. Je crois que vous nous avez donné des renseignements très utiles sur lesquels nous pourrons faire un suivi.
Je remercie aussi MM. Allen et Welsh.
Nous faisons une pause de deux minutes.
À (1057)
Á (1102)
La présidente: Nous reprenons notre travail. Une ébauche d'ordre du jour vous a été envoyée. Même si nous n'avons pas demandé le huis clos, nous disposerons d'abord de quelques motions dont nous sommes saisis.
Madame Lalonde.
[Français]
Mme Francine Lalonde: Merci, madame la présidente. Je voulais ramener justement la motion que je vous ai fait parvenir relativement à la convocation de M. Gagliano, qui a été nommé ambassadeur au Danemark et dont nous avons appris la nomination par les voies habituelles.
Je voudrais qu'il vienne témoigner au comité comme l'usage le veut. J'ai fait examiner les procès-verbaux qui existent depuis que ce règlement est en vigueur. Chaque fois qu'un membre du comité en avait fait la demande, le comité avait été d'accord pour faire venir la personne dont la nomination avait été faite ou devait être faite.
[Traduction]
La présidente: L'avis de motion a été déposé et distribué. Il est recevable.
Je veux aussi attirer l'attention du comité sur le fait que M. Casey a déjà déposé au comité un avis d'intention, dans un format différent de votre motion. Il nous a dit qu'il avait l'intention de présenter une motion ou une demande semblable.
Nous avons déjà demandé la comparution d'autres députés, d'autres personnes nommées. Au sujet de votre motion, nous passons maintenant à la mise aux voix.
(La motion est adoptée—Voir le Procès-verbal)
[Français]
Mme Francine Lalonde: Madame la présidente, est-il possible de prévoir tout de suite le moment? J'ai regardé le calendrier. Nous pourrions le recevoir le mardi matin de la semaine du 19 mars et continuer le mardi après-midi.
[Traduction]
La présidente: Je crois que nous avons un comité directeur, qui se penche sur les travaux du comité et sur son ordre du jour. Nous pourrions peut-être saisir le comité directeur de cette question, en gardant à l'esprit la suggestion que vous avez faite. Nous espérons que nous pourrons régler cette question au comité directeur, compte tenu du travail du comité.
Nous avons un autre point à l'ordre du jour, le point 4, je crois, dont nous devons parler. Une date a déjà été fixée pour cela. Conformément à la recommandation du rapport publié en décembre 1998 par notre comité, Le Canada et le défi nucléaire, nous avons demandé à l'ambassadeur du Canada aux Nations Unies de venir témoigner le 25 avril.
Des voix: Adopté.
La présidente: À la dernière réunion du comité, nous avons adopté une motion portant que nous rencontrions et que nous offrions le déjeuner au comité des Affaires étrangères de la Croatie. En regardant notre calendrier, je vois qu'il est probable que cette rencontre aura lieu en mai.
Puis-je avoir votre assentiment pour cela, c'est-à-dire que nous les invitions en mai?
Des voix: Adopté.
La présidente: Pour le prochain point à l'ordre du jour, la plupart d'entre vous ont reçu de l'information sur nos audiences dans la région Atlantique et au Québec. M. Patry présidera la partie du voyage qui se déroulera au Québec. Une liste des témoins est en voie de préparation, et tout va bien. Vous pouvez présenter d'autres suggestions.
Ceux d'entre vous qui ont accepté de venir pour une partie du voyage recevront l'information à leur bureau. Je veux simplement m'assurer que vous n'avez pas d'objection.
Á (1105)
[Français]
Mme Francine Lalonde: Madame la présidente, en téléphonant à des groupes du Québec qui pourraient venir pour la consultation sur l'Afrique, notamment à l'AQOCI qui, comme plusieurs ici le savent, regroupe l'ensemble des groupes en intervention internationale, notamment en Afrique, j'ai été surprise de voir que le ministère des Affaires étrangères faisait des consultations parallèles, d'une manière qui fait que les gens vont préférer aller à la consultation organisée par M. Fowler. Donc, il y a une consultation organisée par M. Fowler et une autre par le ministère des Affaires étrangères, et nous n'avons pas du tout été informés de cela.
Je trouve cela assez gênant, parce que j'essaie d'obtenir que l'AQOCI, par exemple, vienne à Montréal, mais comme il y a une rencontre ici, à Ottawa, les 25 et 26, elle a décidé de ne pas venir parce qu'elle n'avait pas le temps, compte tenu de la nouvelle information qu'elle va avoir, de venir le mercredi ou le jeudi. Pour moi, c'est assez grave. Cela veut dire que nous nous trouvons, comme parlementaires, à offrir une consultation à peu près en même temps que le ministère, sans aucune coordination. Est-ce clair?
[Traduction]
La présidente: Je ne sais pas si nous avons de l'information sur l'autre réunion, sur la réunion du ministère.
Êtes-vous au courant, madame Jennings, vous qui êtes la secrétaire parlementaire?
Mme Marlene Jennings: Je vais simplement signaler que lorsque M. Fowler a comparu, il a bien mentionné les consultations publiques et auprès des ONG qui auraient lieu en préparation du sommet du G-8 à Kananaskis.
C'est peut-être notre erreur, la mienne et celle de tout le monde, de ne pas avoir tout de suite compris: Si ces consultations ont lieu, quel effet auront-elles sur les nôtres? Je crois que ce que voulait dire Mme Lalonde, c'est que comme ils ont davantage de ressources que nous, et que leur consultation a commencé avant la nôtre, et que nous nous lançons là-dedans maintenant, peut-être pas seulement dans l'Atlantique et au Québec mais aussi ailleurs au Canada, si d'autres consultations ont déjà eu lieu, ces groupes pourraient choisir de ne pas comparaître devant nous, parce que c'est un dédoublement, et qu'ils n'ont pas nécessairement le genre de ressources qu'il faut pour faire la même chose deux ou trois fois.
Peut-être que le comité, le comité directeur ou le greffier peuvent contacter les responsables pour savoir quel est leur calendrier, afin d'obtenir une collaboration pour éviter que nous soyons toujours après eux, afin que dans certains cas, nous soyons les premiers à consulter certaines régions. Il semble qu'on ait manqué le bateau pour le Québec, du moins. Je ne sais pas ce qu'il en est pour la région Atlantique. Essayons de ne pas faire de même pour nos consultations dans les autres régions du pays.
Á (1110)
La présidente: Bonne suggestion, madame Jennings. Le greffier fera un suivi. Merci.
Le deuxième point au projet d'ordre du jour que vous avez reçu, c'est l'adoption du plan de voyage et du budget pour les audiences du comité dans l'Ouest et en Ontario pour les études du G-8 et de la relation nord-américaine; on songe donc au Québec, à la région de l'Atlantique et maintenant, à l'Ouest et à l'Ontario, pour les déplacements du comité. Vous avez sous les yeux le budget demandé.
Je vais demander à Stephen de vous en parler quelques instants.
Le greffier: Madame la présidente, nous avons simplement inscrit le nom des villes appropriées, et je crois que cela concorde avec les discussions antérieures du comité. Nous présumons prendre deux jours pour Toronto, deux jours pour Vancouver et un jour pour chacune des autres villes.
Bien entendu, nous attendons les commentaires et les conseils des membres du comité. Mais voilà ce que le personnel du comité lui propose.
La présidente: Y a-t-il des commentaires?
[Français]
Mme Francine Lalonde: Je veux revenir à ce que je suggérais tout à l'heure.
D'après l'avis que nous avons reçu de M. Knowles, le 12 avril serait la date limite pour recevoir M. Gagliano. Il faudrait donc situer cela dans la période précédant la rencontre avec M. Gagliano.
[Traduction]
Le greffier: Madame la présidente, j'en parlerai aujourd'hui au ministère des Affaires étrangères, c'est certain, mais avec le congé de Pâques, et les semaines de relâche, et la nécessité de déposer le rapport sur le sommet du G-8 avant la fin d'avril...
La présidente: Notre horaire est très serré, mais nous en parlerons au comité directeur et nous verrons comment nous pouvons gérer la chose.
Êtes-vous d'accord pour que le greffier continue de travailler en suivant ce plan d'action?
Des voix: Oui.
Le greffier: Nous nous adresserons donc au comité de liaison et au Sous-comité du budget, madame la présidente, puis à la Chambre. Nous espérons avoir la motion pour la Chambre. Il faut que cette motion à la Chambre soit adoptée avant le congé de Pâques.
La présidente: Merci.
Le prochain point est le troisième du projet d'ordre du jour. Il s'agit de l'étude d'un itinéraire et d'un budget pour un voyage du Sous-comité du commerce en Amérique latine.
En l'absence du président du sous-comité, M. Harb, M. O'Brien pourrait peut-être nous en présenter les points saillants.
M. Pat O'Brien (London--Fanshawe, Lib.): J'en serais ravi, madame la présidente.
Nous savons tous que la première réunion sur la ZLEA a eu lieu il y a un an à Ottawa. Certains d'entre nous y ont participé. Nous savons que le commerce se fait sur trois plans: bilatéral, régional et au sein de l'OMC. Voilà l'un de ces trois éléments, l'élément régional, et c'est une initiative très importante. Elle nous aidera à faire avancer notre cause à l'OMC.
Il est très important que certains parlementaires visitent ces endroits. Nous savons quelles sont les questions dont on doit traiter, au sujet du Brésil et je n'insisterai pas là-dessus. Nous sommes au courant des récentes discussions bilatérales avec le Costa Rica et de certaines préoccupations formulées des deux côtés de la table, particulièrement au sujet du sucre et des investissements. Il est essentiel qu'un groupe de parlementaires se rende dans ces pays.
Le sous-comité présidé par Mac Harb fait beaucoup de travail dans ce domaine. Ce voyage est destiné à montrer l'attention et le respect que nous avons pour ces pays. Je pense que c'est un voyage important et nous espérons avoir l'appui du comité, bien entendu.
Á (1115)
La présidente: Monsieur Duncan.
M. John Duncan: Je veux simplement demander à la présidente si elle a des renseignements sur cette demande présentée par le Sous-comité du commerce international, pour ce qui est de son statut de comité.
La présidente: Je n'ai pas d'information là-dessus, monsieur Duncan, mais je peux me renseigner et peut-être que le secrétaire parlementaire pourra faire un suivi.
M. John Duncan: Le secrétaire parlementaire a-t-il quelque chose à ajouter?
M. Pat O'Brien: On en a discuté avec le ministre du Commerce international. Je ne peux pas parler en son nom, mais je peux certainement dire que c'est une idée à considérer. Je ne sais pas où on en est pour l'instant, je pense qu'on en est encore à l'étape de l'exploration, monsieur Duncan.
On pourrait certainement affirmer qu'il se passe suffisamment de choses du côté du commerce pour justifier un comité distinct. Notre comité est extrêmement occupé, d'après mon expérience, depuis mon arrivée il y a un an. Il y a des pour et des contre, au sujet d'une séparation du comité, mais je crois qu'on en est encore à l'étape de la réflexion.
M. John Duncan: Quand la demande a été faite, tous les partis ont appuyé cette idée et je me demandais simplement où en était le processus.
M. Pat O'Brien: Comme je le disais, aucune décision n'a été prise, mais je m'engage à en parler au ministre à son retour, et à vous en donner des nouvelles.
La présidente: Merci, monsieur O'Brien.
Merci, monsieur Duncan.
Monsieur Casey, avez-vous un commentaire à formuler?
M. Bill Casey: Ce n'est qu'une observation. Je constate avec intérêt que le voyage de neuf députés au Brésil, au Chili, au Costa Rica et au Pérou coûte la même chose que celui de neuf députés qui vont à Vancouver, Edmonton, Calgary et Saskatoon. On peut peut-être tirer des conclusions au sujet d'Air Canada.
Mais je donnerais mon appui à cette proposition.
La présidente: Je me permets d'attirer l'attention des membres du comité sur un tableau qui leur a été remis au début de la session, permettant une planification pour 2002. À mesure qu'on ajoute des choses à notre calendrier, il faut garder à l'esprit que d'autres sont déjà planifiés et que notre calendrier doit en tenir compte.
Le comité directeur continuera son travail et s'assurera que le calendrier est préparé pour le comité.
Mme Aileen Carroll: Madame la présidente, pendant que nous sommes ensemble, puis-je vous demander de rappeler à M. Knowles que vous deviez vous pencher sur cette liste. Vous vous rappellerez qu'à la dernière rencontre du comité directeur, bon nombre d'entre nous n'avaient pas reçu d'avis de convocation. Je ne sais pas s'il y a eu un problème technologique ce jour-là, mais je veux m'assurer d'être avisée de la prochaine réunion.
Le greffier: Si vous permettez, madame la présidente, j'ai examiné la liste et je peux confirmer que les députés qui sont censés y être y figurent bien. La liste remonte à la mi-octobre et à la dernière séance du sous-comité, tous les membres étaient présents.
J'ai ai parlé à certains des bureaux de député. Ce qui est arrivé, à mon avis, madame la présidente, c'est qu'en raison de la rareté des réunions du sous-comité, un employé a dû se dire que son député ne faisait pas partie du sous-comité. On reçoit des milliers de courriels et d'avis et dans un ou deux cas, quelqu'un s'est peut-être dit que ce n'était pas pertinent. Je crois que c'était probablement une simple erreur.
Mme Aileen Carroll: Je n'étais pas la seule dans ce cas; bon nombre d'entre nous n'avaient pas cela à l'horaire préparé par notre personnel.
Je parle du comité directeur du comité permanent.
Mme Diane Marleau: Je n'ai pas non plus reçu d'avis. Personne n'était au courant.
Mme Aileen Carroll: Bon, c'est bien, dans la mesure où nous...
Le greffier: J'ai téléphoné à vos bureaux pour savoir ce qui s'était passé.
Mme Aileen Carroll: Colorer l'avis en rose vif.
La présidente: Monsieur O'Brien.
M. Pat O'Brien: Madame la présidente, voulez-vous recevoir une motion au sujet du voyage du Sous-comité sur la ZLEA?
La présidente: Oui. Pour le moment, nous pouvons recevoir la motion et les dates seront fixées plus tard, par le comité directeur.
M. Pat O'Brien: Oui. Je peux vous donner des dates provisoires, si vous voulez. On songeait à la période du 15 au 25 avril, si je me souviens bien.
Á (1120)
La présidente: Nous avons des échéances. Nous devons présenter deux rapports en avril. Pourriez-vous nous laisser fixer les dates et ne pas les inclure dans votre motion, pour que le comité directeur puisse s'en occuper?
M. Pat O'Brien: Bien entendu. Je propose l'adoption du budget proposé pour le voyage du Sous-comité sur la ZLEA.
Le greffier: Cela signifie que le budget est adopté, sans que la date soit fixée.
La présidente: Oui. Êtes-vous d'accord?
(La motion est adoptée)
La présidente: Merci beaucoup.
Nous nous revoyons au déjeuner avec l'ambassadeur du Mexique, à la pièce 602 du restaurant parlementaire, à 12 h 15.
Le greffier: Madame la présidente, j'ai dit 12 h 30 à l'ambassadeur, au cas où il y aurait des problèmes.
La présidente: Bien.
La séance est levée.