HAFF Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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37e LÉGISLATURE, 2e SESSION
Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre
TÉMOIGNAGES
TABLE DES MATIÈRES
Le jeudi 25 septembre 2003
Á | 1105 |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish (Mississauga-Centre, Lib.)) |
M. Yvon Godin (Acadie—Bathurst, NPD) |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Jean-Pierre Kingsley (directeur général des élections du Canada, Bureau du Directeur général des élections) |
M. Michel Guimond (Beauport—Montmorency—Côte-de-Beaupré—Île-d'Orléans, BQ) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Á | 1110 |
Á | 1115 |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Joe Jordan (Leeds—Grenville, Lib.) |
Á | 1120 |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Joe Jordan |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Joe Jordan |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Á | 1125 |
M. Joe Jordan |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Reed Elley (Nanaimo—Cowichan, Alliance canadienne) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Reed Elley |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Reed Elley |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Reed Elley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
Á | 1130 |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Mme Diane Davidson (sous-directrice générale des élections et première conseillère juridique, Bureau du Directeur général des élections) |
M. Michel Guimond |
Mme Diane Davidson |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
Á | 1135 |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
Mme Judi Longfield (Whitby—Ajax, Lib.) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Mme Judi Longfield |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Mme Judi Longfield |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Mme Judi Longfield |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Gerald Keddy (South Shore, PC) |
Á | 1140 |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Gerald Keddy |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Gerald Keddy |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Gerald Keddy |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Gerald Keddy |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Gerald Keddy |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Á | 1145 |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
Mr. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Yvon Godin (Acadie—Bathurst, NPD) |
Á | 1150 |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Yvon Godin |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Geoff Regan (Halifax-Ouest, Lib.) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Geoff Regan |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Geoff Regan |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Geoff Regan |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Á | 1155 |
M. Geoff Regan |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Yvon Godin |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Yvon Godin |
 | 1200 |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Yvon Godin |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
Mme Paddy Torsney (Burlington, Lib.) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Mme Paddy Torsney |
 | 1205 |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Mme Paddy Torsney |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Mme Paddy Torsney |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Mme Paddy Torsney |
M. Jean-Pierre Kingsley |
Mme Paddy Torsney |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Gerald Keddy |
 | 1210 |
Mme Paddy Torsney |
M. Gerald Keddy |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Gerald Keddy |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Gerald Keddy |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Joe Jordan |
 | 1215 |
M. Yvon Godin |
M. Joe Jordan |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Joe Jordan |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Joe Jordan |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Joe Jordan |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
 | 1220 |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
 | 1225 |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Michel Guimond |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Yvon Godin |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Yvon Godin |
M. Jean-Pierre Kingsley |
M. Yvon Godin |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Jean-Pierre Kingsley |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
 | 1230 |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Yvon Godin |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Geoff Regan |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
 | 1235 |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Geoff Regan |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Joe Jordan |
M. Michel Guimond |
M. Joe Jordan |
M. Michel Guimond |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
 | 1240 |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
M. Michel Guimond |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
Mme Paddy Torsney |
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish) |
CANADA
Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre |
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TÉMOIGNAGES
Le jeudi 25 septembre 2003
[Enregistrement électronique]
Á (1105)
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish (Mississauga-Centre, Lib.)): La séance est ouverte.
Nous allons d’abord examiner une motion portant nomination des membres associés au Sous-comité de la révision des limites des circonscriptions électorales—ce n’est qu’une simple formalité. La motion se lit comme suit : Que Marcel Proulx, Scott Reid et Paddy Torsney soient membres du Sous-comité de la révision des limites des circonscriptions électorales dès l’adoption par la Chambre du 45e rapport du comité; et que Paddy Torsney soit présidente du sous-comité.
(La motion est adoptée)
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Je tiens également à vous signaler que M. Kingsley participe à une autre réunion ailleurs dans l’édifice. Donc, nous allons d’abord entendre son témoignage, et ensuite lui poser des questions. Si le débat se prolonge, nous le laisserons partir, si vous n’y voyez pas d’inconvénient.
Monsieur Godin, ne faites pas la moue. Il va répondre à toutes vos questions.
M. Yvon Godin (Acadie—Bathurst, NPD): Toutes?
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Le plus grand nombre possible, monsieur Godin.
Peter Adams ne sait pas s’il a eu raison de me confier cette tâche. Il se pose sans doute des questions.
Monsieur Kingsley, souhaitez-vous dire quelques mots au comité?
[Français]
M. Jean-Pierre Kingsley (directeur général des élections du Canada, Bureau du Directeur général des élections): Merci beaucoup, madame la présidente.
C'est pour moi un privilège d'être invité à vous adresser la parole au moment où vous examinez le projet de loi C-49, Loi sur la date de prise d'effet du décret de représentation électorale de 2003.
J'aimerais apporter une petite précision, madame la présidente. Je suis aussi au Comité consultatif des partis politiques, dans un autre édifice.
M. Michel Guimond (Beauport—Montmorency—Côte-de-Beaupré—Île-d'Orléans, BQ): Vous avez le don d'ubiquité, ou alors vous avez un clone.
M. Jean-Pierre Kingsley: Quand on vous parlera de clonage, vous vous rappellerez ce moment-ci, que vous soyez en faveur ou pas.
Mme Diane Davidson, qui est sous-directrice générale des élections, m'accompagne aujourd'hui.
Je vous suis reconnaissant de me fournir cette occasion aujourd'hui puisque la semaine prochaine, je serai en Lettonie à la demande du Président de la Chambre des communes, l'honorable Peter Milliken. Évidemment, si le comité désire m'entendre, ce sera ma priorité.
Mon exposé se divise en deux parties. Dans la première, je brosserai un tableau des étapes impliquant mon bureau qui ont mené au projet de loi C-49. Dans la deuxième, je fournirai un aperçu des plans d'Élections Canada pour la mise en place de la nouvelle carte électorale. Les plans détaillés, qui comportent des dates précises, occupent quelque 11 pages de cette taille-ci et existent à mon bureau. Je tiens à souligner qu'à titre de directeur général des élections, j'ai le devoir d'être prêt à tout scénario électoral pouvant influencer l'administration des élections. Je désire vous assurer que j'en suis toujours conscient.
À quelques reprises, la possibilité de réduire la période d'un an prévue pour le redécoupage a été évoquée devant ce comité. Ce sujet a également été soulevé au Comité consultatif des partis politiques, auquel je faisais allusion il y a quelques instants. Chaque fois qu'il a été question de modifier en ce sens la Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales, j'ai fait remarquer qu'on devait aussi accorder une attention particulière à la position des partis politiques sur ce sujet ainsi qu'à celle des candidats et des candidates, ce que vous serez possiblement lors de la prochaine élection.
La réduction du délai faisant l'objet de plus en plus de conjectures dans les médias, j'ai demandé à M. Peter Adams, votre président, s'il serait utile que j'écrive à votre comité à ce sujet. M. Adams m'a répondu que cela serait utile. J'aimerais aussi rappeler aux membres du comité que le comité m'a toujours dit qu'à tout moment où je voulais soulever quelque sujet ou quelque rapport auprès de lui, je pouvais lui écrire selon mon bon jugement. Ce bon jugement, je l'ai exercé, mais avec l'approbation du président du comité.
Donc, le 15 juillet 2003, je lui ai fait parvenir une lettre indiquant que mon organisme pourrait mettre en place la nouvelle carte électorale d'ici le 1er avril 2004. Je dois ajouter qu'une copie de ma lettre, transmise dans les deux langues officielles afin de permettre sa diffusion aux députés, a été envoyée à l'honorable Don Boudria, ministre d'État et leader du gouvernement à la Chambre, au sénateur George Furey, président du Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles, et à Mme Paddy Torsney, présidente du Sous-comité de la révision des limites des circonscriptions électorales. J'ai également envoyé cette lettre à tous les membres du Comité consultatif des partis politiques et on a pu la lire sur le site d'Élections Canada dans les jours qui ont suivi son envoi, puisque j'en ai fait un communiqué de presse.
Je vais maintenant passer à l'anglais.
Á (1110)
[Traduction]
Comme je le disais, en tant que directeur général des élections, j'ai le devoir d'être prêt à tout scénario, en tout temps. Depuis le 31 mars 2003, mon bureau est prêt à administrer une élection selon la carte électorale actuelle de 301 circonscriptions, avec les systèmes et services améliorés dont j'ai parlé plus tôt, qui sont destinés aux Canadiens. Au 31 mars, nous étions fin prêts, mais à cette date, nous avions aussi atteint nos objectifs en matière d'amélioration des systèmes. Le 1er janvier 2004, nous aurons appliqué les dispositions du projet de loi C-24 concernant le nouveau régime de financement des partis politiques, dont je discuterai en détail toute la journée d'aujourd'hui avec le Comité consultatif des partis politiques. Enfin, le 1er avril 2004, nous serons prêts à tenir une élection générale selon la carte de 308 circonscriptions, si le projet de loi C-49 est adopté. Le bref électoral doit être émis au plus tôt à cette date, conformément au projet de loi C-49 soumis à votre étude.
Pour être prêt à tenir une élection générale aux termes du nouveau décret de représentation dès le 1er avril 2004, mon bureau doit former tous les directeurs du scrutin, nouveaux et réaffectés. De fait, nous nous attendons à former près de 1 000 personnes, c'est-à-dire 308 directeurs du scrutin et, pour chacun d'entre eux, deux employés principaux, le directeur adjoint du scrutin et le coordonnateur de l'informatisation. Ils assisteront tous à diverses séances de formation. J'ai appris que, dans le cadre du processus en cours, une forte proportion de directeurs du scrutin seront réaffectés. Cela facilitera considérablement la préparation des élections selon la nouvelle carte électorale. Nous pourrons aussi former les nouveaux directeurs du scrutin de manière à ce qu'ils puissent exécuter leurs tâches préparatoires cet automne. La formation que nous offrons aux nouveaux directeurs du scrutin dure maintenant huit jours.
Soit dit en passant, les tâches préparatoires dont je viens de parler comprennent l'examen, par tous les directeurs du scrutin, des nouvelles limites des circonscriptions, pour que les changements nécessaires soient apportés aux bases de données d'Élections Canada, et qu'ils figurent dans les listes d'électeurs, les cartes électorales, la description des sections de vote, et les autres produits géographiques que nous offrons aux partis, à vous, les candidats, et aux directeurs du scrutin pendant la tenue des élections. Tout ce travail est essentiel.
À cet égard, permettez-moi de vous signaler que d'ici le 15 octobre prochain, c'est-à-dire dans quelques semaines, tous les députés et les partis inscrits qui l'auront demandé recevront une version à jour de la liste des électeurs de leur circonscription. Après cette date, nous poursuivrons nos mises à jour et, quand les élections auront été déclenchées, tous les candidats recevront une version à jour des listes, que la carte compte 301 ou 308 circonscriptions, et que ce projet de loi soit adopté ou non.
Nous devons aussi convertir les données du Registre national des électeurs et de notre base de données géographiques en fonction des nouvelles limites des circonscriptions. Les directeurs du scrutin doivent examiner ces changements et formuler leurs commentaires le plus tôt possible cet automne, pour que nous puissions corriger nos produits géographiques et les bases de données de l'administration centrale. Ces bases de données sont de première importance, car elles nous permettent d'informer les électeurs de l'endroit où ils doivent voter, que ce soit à l'aide de la carte d'information de l'électeur, par téléphone, ou dans notre site Web. Nous offrons maintenant ce service dans notre site Web.
De plus, d'ici la fin de décembre 2003, nous aurons terminé la transposition, bureau de scrutin par bureau de scrutin, des résultats de l'élection générale de 2000, en fonction des nouvelles circonscriptions. Cette importante opération nous permet de déterminer quels sont les partis inscrits et leurs candidats qui ont le droit de faire aux directeurs du scrutin des recommandations concernant les agents réviseurs, les directeurs adjoints du scrutin et les secrétaires des bureaux de vote. Nous avons abordé cette question avant que je prenne congé du Comité consultatif des partis politiques, qui a demandé s'il nous était possible de réduire ce délai afin de pouvoir aussi transférer des éléments d'actif entre les circonscriptions existantes et les nouvelles. Nous ferons donc de notre mieux à cet égard, et j'avertirai le comité si nous pouvons réduire ce délai.
Á (1115)
Enfin, nous devons préparer tous les produits géographiques en fonction des nouvelles limites des circonscriptions. Ces produits, y compris bien entendu les cartes, seront mis à la disposition des directeurs du scrutin et des partis politiques d'ici le 1er avril 2004, et à la disposition des candidats après le déclenchement des élections après cette date, qu'il y ait 301 ou 308 circonscriptions.
Nous devons accomplir une autre tâche essentielle qui exige du temps et des ressources, celle de faire connaître aux Canadiens, par une campagne médiatique et de relations publiques, tous les changements qui surviendront avant les prochaines élections générales. J'ai le devoir de veiller à ce que le système électoral soit le plus accessible possible à tous les électeurs, ce qui signifie qu'ils doivent pouvoir savoir s'ils sont inscrits et comment faire corriger leur inscription au besoin, comment s'inscrire s'ils ne figurent pas sur la liste, où et comment voter, et quelles sont les règles concernant les contributions aux partis politiques.
Madame la présidente, je vous suis reconnaissant de m'avoir donné l'occasion de présenter ce bref survol du projet de loi C-49 et de son incidence sur Élections Canada. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
Merci beaucoup.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Avant de donner la parole au premier intervenant, j'aimerais vous demander des précisions. Vous avez dit que vous alliez refaire les listes électorales. Par exemple, Mississauga obtient une nouvelle circonscription; jusque là, ça va. En transposant les résultats de l'élection précédente dans cette région, vous décidez quel parti a dominé et, par conséquent, quel parti nomme le directeur du scrutin et lequel nomme les secrétaires des bureaux de vote?
M. Jean-Pierre Kingsley: Le directeur du scrutin et les secrétaires des bureaux de vote. En général, il n'y a pas de changement inattendu, mais, lors de la dernière opération de ce genre, il y en a eu. Autrement dit, quand nous avons transposé les résultats parce que cette circonscription avait été scindée—certaines de ses parties avaient été transférées—, il est arrivé qu'on constate un changement dans l'ordre des partis. C'est pourquoi la loi nous oblige à effectuer cette opération. Ce matin, nous avons expliqué avec quelle minutie nous devrons agir dans le cas des bureaux de vote qui sont scindés, par exemple. Si c'est la liste complète des élections générales de 2000 qui forme une nouvelle circonscription, alors nous transférons les résultats tels quels, mais si ce n'est qu'une partie de cette liste, nous effectuons une répartition proportionnelle selon le nombre d'électeurs dans ce secteur. Nous pouvons alors déterminer le nombre d'électeurs du secteur qui changent de circonscription par rapport à ceux qui restent, et nous faisons une répartition selon les résultats dans le bureau de scrutin et selon la population visée.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Je ne cesserai jamais de m'étonner de ce que vous pouvez faire, monsieur Kingsley.
M. Jean-Pierre Kingsley: Je vous remercie.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Très bien, je vais donner la parole aux intervenants : d'abord M. Jordan, puis M. Guimond.
M. Joe Jordan (Leeds—Grenville, Lib.): Merci.
J'aimerais d'abord souligner que nous nous intéressons aussi à ce processus. Je ne veux pas m'attarder là-dessus aujourd'hui, car nous avons convenu d'examiner cette question en comité; je vais essayer de ne pas mêler les deux questions; je veux seulement préparer le terrain. La seule objection que j'ai du mal à réfuter concerne la situation où le rapport préliminaire a été publié montrant que la circonscription de certaines personnes est ou n'est pas modifiée. Les gens dont la circonscription a été modifiée entreprennent alors de réunir des arguments pour ou contre la modification, et de suivre le processus. Des rajustements sont faits, et dans certains cas, des électeurs dont la circonscription n'avait pas été touchée en premier lieu constatent qu'elle l'est après les audiences, même s'ils n'y ont pas participé, parce que naïvement, à tort, ou pour toute autre raison, ils ne croyaient pas que leur circonscription risquait d'être modifiée. Ils n'ont donc pas participé aussi activement au processus et n'ont pas eu la même chance d'examiner les arguments. C'est le problème que j'aimerais soulever, même si nous n'allons pas en discuter aujourd'hui.
Cela dit, j'estime que les nouvelles limites des circonscriptions, établies en fonction du recensement, assurent une représentation plus juste du Canada. Plus tôt nous pourrons les appliquer, mieux ce sera. Mais nous nous perdons dans les détails. En ce qui concerne le délai d'un an prévu par la loi, a-t-il été défini ainsi parce que c'est le temps qu'il fallait y consacrer quand la loi est entrée en vigueur, ou y a-t-il une autre raison?
Á (1120)
M. Jean-Pierre Kingsley: De toute évidence, je n'y étais pas quand la loi a été adoptée—c'était en 1964 il me semble—et je n'ai pas lu la transcription, mais ce délai devait reposer sur le temps requis, de l'avis des intervenants, pour accomplir toutes les tâches nécessaires à la transition entre les circonscriptions existantes et les nouvelles. Les partis politiques ont dû participer à ce débat, tout comme les députés, et je présume que le directeur général des élections y était aussi.
M. Joe Jordan: Je pose cette question car il est bien connu que le redécoupage des circonscriptions a déjà fait l'objet de manipulations politiques et d'abus. Je pense qu'avec cette loi, on a vraiment essayé d'éliminer ces abus. J'espère seulement que nous ne retomberons pas dans ce genre d'excès. J'ai entendu dire par des représentants des provinces que le système de décision assisté par ordinateur accélère certainement les choses : il suffit de cliquer sur une limite et de la déplacer pour que tout s'ajuste automatiquement. Je veux être certain que nous ne sommes pas en train de tripoter autre chose qu'un échéancier sous prétexte d'intégrer de nouvelles technologies, comme vous l'avez indiqué dans votre lettre.
Dans votre lettre, vous signalez aussi que la faisabilité de ce scénario dépend de la réception des rapports de l'Ontario et du Québec au plus tard le 31 juillet. Ces rapports n'ont été déposés que le 25 août. Cela change-t-il quelque chose?
M. Jean-Pierre Kingsley: Pas vraiment, parce qu'ils nous sont parvenus durant l'été, et que cela ne compromet pas vraiment notre capacité de nous préparer.
M. Joe Jordan: C'est bien.
J'ai une dernière question. Il me semble, que ce soit explicite ou non, qu'Élections Canada entreprendra un processus très expéditif pour mettre une nouvelle carte électorale en place d'ici le 1er avril, en espérant probablement qu'il n'y aura pas d'élections d'ici là. S'il y avait des élections entre-temps, puisque dans notre démocratie il y a plusieurs façons de déclencher des élections, quelles seraient vos possibilités? Pourriez-vous prolonger la durée du bref si vous en aviez vraiment besoin? Quelle serait l'ampleur de la difficulté?
M. Jean-Pierre Kingsley: Je n'aurais pas cette possibilité, et je n'en aurais pas besoin. La carte de 301 circonscriptions est prête, et il suffit de tenir les données à jour dans le Registre des électeurs, et c'est ce que nous faisons quand nous recevons des mises à jour. Ainsi, hier, j'ai reçu le fichier d'électeurs du Manitoba; nous allons mettre nos données à jour. Il y aura des élections en Ontario, et nous allons mettre notre fichier à jour. Nous obtenons régulièrement du Québec et de la plupart des provinces des données sur l'enregistrement des véhicules automobiles. Nous tenons la carte de 301 circonscriptions à jour; nous allons préparer celle de 308 circonscriptions. Comme je l'ai mentionné, nous avons 11 pages d'activités détaillées à mener à bien d'ici au 1er janvier, relativement au projet de loi C-24, ou au 31 mars, si ce projet de loi est adopté.
Á (1125)
M. Joe Jordan: Je comprends. Merci beaucoup.
M. Jean-Pierre Kingsley: Et si le projet de loi n'est pas adopté, nous serons évidemment prêts en août, puisque nous allons l'être de toute façon en avril.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Je dois des excuses au comité. Je suis un peu rouillée. Je n'ai pas commencé par l'opposition officielle; je vais donc laisser parler deux membres de l'opposition, puis nous alternerons. Je cède la parole à M. Elley, puis à M. Guimond, et nous entendrons ensuite Mme Longfield, puis nous reviendrons à M. Keddy, à M. Regan, et à M. Godin. Vous savez maintenant pourquoi personne ne m'avait confié de responsabilités depuis longtemps.
Monsieur Elley.
M. Reed Elley (Nanaimo—Cowichan, Alliance canadienne): Merci beaucoup.
Merci beaucoup, monsieur Kingsley, d'être venu nous rencontrer ce matin.
Bien entendu, ceux qui sont ici depuis déjà un bon moment savent qu'une élection est en vue lorsque certaines choses commencent à se produire. Il est en effet difficile de tenir une élection secrète. Je voudrais savoir si vous êtes en train d'établir des bureaux de scrutin dans les circonscriptions afin que tout soit prêt le 1er avril.
M. Jean-Pierre Kingsley: Nous avons déjà une liste informatisée des lieux de scrutin éventuels, grâce au travail qu'ont effectué l'an dernier les directeurs du scrutin. Ces derniers, qu'ils soient nouveaux ou non, devront, sous le scénario de 301 ou 308 circonscriptions, confirmer l'emplacement des bureaux et en ajouter d'autres à la liste. Le projet, qu'on appelle, je crois, iSITES, consiste en une base de données informatisée que nous partageons, sur demande, avec les candidats et les partis. Voilà ce que nous sommes en train de faire à l'heure actuelle. La liste, qui existe déjà, est mise à jour régulièrement.
Il ne faut pas oublier que, peu importe les plans que nous établissons, que ce soit pour la nomination des directeurs du scrutin ou l'emplacement des bureaux de scrutin, il y a des changements qui surviennent à la dernière minute. Nous avons prévu des mesures pour les imprévus. Nous avions, lors de la dernière élection, conclu des ententes avec des conseils scolaires. Certains se sont désistés à la dernière minute, et nous avons dû trouver de nouveaux emplacements. Ce genre de chose se produit tout le temps. Cela fait partie des caprices du système électoral.
M. Reed Elley: Bien entendu, les titulaires de ce poste, dès que l'on pressent qu'il va y avoir une élection, commencent à recevoir des appels de personnes qui veulent travailler comme greffiers du scrutin, par exemple. Savons-nous à quel moment nous pouvons commencer à leur dire, d'accord, nous allons ajouter votre nom à la liste, ou il est encore trop tôt pour le faire?
M. Jean-Pierre Kingsley: Il y a deux réponses à la question, et elles se recoupent. La première a trait au pressentiment auquel vous avez fait allusion et, sur ce point, je ne peux rien faire. La deuxième a trait au fait que ces personnes ne peuvent être nommées, ou recommandées au directeur du scrutin, que lorsqu'il y a déclenchement d'une élection. C'est une formalité qui prend peu de temps. Elles doivent être nommées dans un délai bien précis pour que le directeur du scrutin puisse effectuer son travail.
M. Reed Elley: Donc, nous pouvons leur dire que nous allons tout simplement ajouter leur nom à la liste.
M. Jean-Pierre Kingsley: C'est exact.
M. Reed Elley: Merci.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Guimond.
[Français]
M. Michel Guimond: Merci, madame la présidente.
Monsieur Kingsley, nous avons une version française et une version anglaise de la lettre que vous avez écrite à notre président, M. Adams. Vous y mentionnez que vous avez envoyé un exemplaire de cette lettre à M. Boudria, le leader du gouvernement à la Chambre. Donc, même si vous ne le précisez pas dans la lettre, je crois comprendre que M. Boudria vous a demandé au préalable si un changement de date serait faisable. Est-ce exact?
M. Jean-Pierre Kingsley: Non, monsieur Guimond.
M. Michel Guimond: Vous n'avez jamais reçu de lettre de M. Boudria?
M. Jean-Pierre Kingsley: Non, je n'ai jamais eu de demande de M. Boudria, ni écrite ni verbale.
M. Michel Guimond: Est-ce que le député de LaSalle--Émard, M. Martin, vous a aussi écrit?
M. Jean-Pierre Kingsley: Non.
M. Michel Guimond: Il ne vous a pas écrit. Cela veut dire que vous avez écrit cette lettre de votre propre initiative. Quel était votre objectif en envoyant cette lettre?
Á (1130)
M. Jean-Pierre Kingsley: J'y ai fait allusion dans la lettre et aussi dans mon texte tout à l'heure. C'était à cause de tout ce qui se passait dans les médias, de toute la spéculation, et j'avais aussi une certaine crainte que les gens commencent à penser qu'on pourrait faire cela au mois de février, au mois de mars ou à un autre moment. Je me suis dit qu'il valait mieux me pencher là-dessus et tirer cela au clair.
M. Michel Guimond: Excusez-moi de vous interrompre. Qu'est-ce que vous voulez dire quand vous dites qu'on pouvait faire cela en février ou en mars? Vous voulez dire que cela pouvait se faire un ou deux mois avant une élection en avril ?
M. Jean-Pierre Kingsley: Il commençait à y avoir des spéculations selon lesquelles cela pourrait peut-être se faire beaucoup plus tôt. Étant un officier du Parlement, j'ai voulu vous dire que, si le Parlement avait l'intention de bouger là-dessus, voilà le mieux que je pouvais faire pour qu'au moins il n'y ait pas de spéculations erronées.
M. Michel Guimond: Le mieux que vous pouviez faire, c'était la date du 1er avril. Pourquoi avez-vous choisi cette date?
M. Jean-Pierre Kingsley: Parce que c'était le mieux que je pouvais faire. J'ai regardé mes plans et organisé une réunion de mon personnel exécutif. On a examiné les éléments qui étaient nécessaires pour tout faire, parce que la tâche est énorme, vous en conviendrez. Les partis me le disent aujourd'hui, j'en conviens, et je comprends aussi la tâche qui vous incombe en tant que candidats potentiels, surtout quand il y a des changements aux limites des circonscriptions. J'ai donc décidé qu'il fallait que je me prononce, et le Parlement disposera de la lettre comme il le voudra.
M. Michel Guimond: La date de prise d'effet du décret de représentation électorale de 2003 prévoyait un délai d'un an après le dépôt du dernier rapport de la dernière commission. Est-ce exact?
M. Jean-Pierre Kingsley: Mme Davidson va répondre plus précisément.
Mme Diane Davidson (sous-directrice générale des élections et première conseillère juridique, Bureau du Directeur général des élections): Le décret de représentation de 2003 s'applique pour toute élection qui a lieu un an après la date de la prise du décret. Le décret a été pris le 25 août 2003. Donc, toute élection qui aurait lieu après le 25 août 2004 serait sous le nouveau décret.
M. Michel Guimond: Vous dites en d'autres mots ce que je viens de dire. Qu'est-ce qui fixe la date du 25 août? C'est le dépôt de la dernière commission. C'était le sens de ma question.
Mme Diane Davidson: Une fois que la dernière commission a remis son dernier rapport, un décret est pris cinq jours plus tard.
M. Michel Guimond: Ça se voit que nous sommes deux avocats; nous ne sommes pas capables de nous entendre sur le libellé de la question. J'espère que nous allons nous entendre sur le libellé de la réponse. Quelle est la raison de ce délai d'un an? Pourquoi est-il d'un an? Pourquoi n'est-il pas de trois mois, six mois ou un an et demi?
Voici ma prochaine question. Pour quelle raison veut-on le changer? Il n'y a pas eu d'ingérence politique dans le processus, qui est neutre. Quelle est la raison du délai d'un an?
M. Jean-Pierre Kingsley: J'ai tenté de répondre à cette question tout à l'heure, quand j'ai répondu à M. Jordan, madame la présidente. C'est la convention qui a été établie à l'époque en fonction des besoins des partis, des candidats et de la machine électorale que je préside maintenant.
Quelle était votre deuxième question?
M. Michel Guimond: Pour quelle raison veut-on maintenant devancer ce délai en avril 2004? Quand vous faites la lecture du projet de loi C-49, quelle raison y voyez-vous? Vous témoignez au sujet de C-49.
Á (1135)
M. Jean-Pierre Kingsley: Madame la présidente, je crois que c'est au Parlement de décider de modifier la loi ou pas, mais j'ai senti qu'il était de ma responsabilité d'aviser le Parlement du meilleur effort que je pouvais déployer parce qu'il y avait beaucoup de spéculations médiatiques à propos de cette possibilité, comme je l'ai mentionné plus tôt. C'est la seule raison qui m'a poussé à faire cela en tant que directeur général des élections. Pourquoi le gouvernement fait-il cette proposition? Il faudrait le demander au gouvernement.
M. Michel Guimond: Le projet de loi C-49 s'interpose dans un processus qui prévoyait déjà un délai d'un an. Tout le processus de révision des cartes électorales par des commissions dans chacune des provinces est un processus neutre, apolitique, complètement en dehors du parlementarisme, tout comme l'est l'institution du directeur général des élections. Je crois à votre neutralité, mais nous considérons que le projet de loi C-49 est une intrusion politique dans un processus qui a été neutre. Pouvez-vous commenter cela?
M. Jean-Pierre Kingsley: Je crois qu'il est tout à fait naturel qu'on débatte de cette question au Parlement, car le Parlement existe pour débattre des projets de loi. C'est ce que vous êtes en train de faire. Je n'ai jamais compris que le projet de loi avait besoin de l'approbation unanime du Parlement.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Merci, monsieur Guimond.
Madame Longfield.
Mme Judi Longfield (Whitby—Ajax, Lib.): Merci.
Nous avons l'occasion d'accélérer le processus, et j'en suis fort heureuse. Je viens d'une région qui connaît une forte croissance. Le dernier recensement a permis d'établir que ma communauté comptait environ 83 000 habitants. Il y a quelques jours, je suis passée devant le panneau, en voiture, et j'ai remarqué que le chiffre était passé à 100 000. Le nombre d'habitants a donc augmenté de façon radicale en très peu de temps. Ce geste peut être perçu comme étant politique, comme l'a laissé entendre M. Guimond, mais je pense que nous devons, en tant que parlementaires, encourager les hautes sphères à accélérer le processus, pour que nous ayons quelque chose qui soit conforme à la réalité. Si nous le retardons, il faudra encore attendre quatre ou cinq ans avant qu'il ne se concrétise, ce qui est inacceptable. Je suis donc heureuse de voir que nous nous attaquons à ce problème.
M. Jordan a déjà abordé plusieurs des points que j'allais soulever. Toutefois, monsieur Kingsley, des élections sont prévues en Ontario et à Île-du-Prince-Édouard. Vous espérez, comme vous l'avez dit, que les listes électorales révisées vont être prêtes le 15 octobre. Est-ce que les mises à jour pour l'Ontario et l'Île-du-Prince-Édouard auront déjà été effectuées à ce moment-là?
M. Jean-Pierre Kingsley: Je ne le crois pas, non. L'Ontario représente 36 p. 100 des électeurs dont le nom figure au registre. Le processus va être... J'attends de recevoir les listes du directeur général des élections de l'Ontario, et elles ne seront pas prêtes avant un certain temps. Je ne sais plus quelle est la date butoir, mais ce n'est pas le 15 octobre. Il en est de même pour l'Île-du-Prince-Édouard, même si c'est une petite province.
Mme Judi Longfield: Combien de temps faudra-t-il ensuite attendre avant d'avoir une mise à jour?
M. Jean-Pierre Kingsley: Les parlementaires reçoivent une liste préliminaire chaque année, le 15 octobre. Les candidats, eux, reçoivent une liste quelques jours après l'émission du bref électoral. Il s'agit d'une liste définitive qui comprend toutes les mises à jour que nous avons effectuées.
Mme Judi Longfield: Donc, la liste du 15 octobre ne fera pas état de tous les changements enregistrés en Ontario et à l'île-du-Prince-Édouard?
M. Jean-Pierre Kingsley: Non.
Mme Judi Longfield: M. Jordan a déjà abordé les autres points qui m'intéressaient.
Merci.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Keddy.
M. Gerald Keddy (South Shore, PC): Merci, madame la présidente.
Je tiens à remercier M. Kingsley d'être venu nous rencontrer aujourd'hui.
J'ai beaucoup de mal à comprendre ce que je perçois comme étant, à tout le moins, une intervention de votre part dans le processus. Vous êtes un haut fonctionnaire du Parlement, vous travaillez dans ce milieu depuis déjà un bon moment et vous connaissez bien les règles en vigueur. Je ne dis pas que vous avez violé ces règles, mais c'est tout juste. Ce qui m'inquiète surtout, c'est que, bien que vous ayez répondu à la question de M. Elley quand il a dit qu'on pressentait la tenue d'une élection, vous n'avez pas vraiment suivi le processus établi. Or, quand on a eu le pressentiment qu'une élection allait être déclenchée, vous avez écrit à M. Boudria et au comité, et vous leur avez dit que le gouvernement voudrait peut-être, sans qu'il en est fait la demande, aller de l'avant avec ce processus. D'après Mme Longfield, l'application des nouvelles limites pourrait prendre cinq ou six ans. Or, on vise ici avril. Autrement dit, il y a cinq mois, moins cinq ou six jours, entre le 25 août et le 1er avril. Je ne comprends pas.
Á (1140)
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Keddy, vos propos ont pour effet de placer M. Kingsley dans une situation très embarrassante.
M. Gerald Keddy: Je ne pense pas que ce soit le cas, madame la présidente.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Si vous me permettez de terminer, je vais vous laisser poser votre question, après quoi je vais demander à M. Jordan de nous expliquer ce qui s'est passé. Je vous invite donc à poser votre question.
M. Gerald Keddy: Sauf votre respect, madame la présidente, M. Jordan peut très bien dire ce qu'il veut, mais j'ai une question à poser. En fait, j'en ai trois.
Bien que personne n'en ait fait la demande, vous avez décidé d'exposer votre position, n'est-ce pas? Compte tenu de tous les scénarios sous lesquels l'élection pourrait se dérouler, pourquoi devrions-nous devancer le processus de cinq mois... ou laisser entendre au gouvernement qu'il pourrait être devancé de cinq mois? Ne revient-il pas au gouvernement d'aller vous voir et de vous demander, à titre de directeur général des élections : « Nous souhaitons tenir une élection hâtive; est-il possible de le faire? » C'est au gouvernement de poser la question. Cela ne fait pas partie de votre rôle.
M. Jean-Pierre Kingsley: Comme j'ai essayé de l'expliquer dans ma déclaration liminaire, le comité m'a invité à lui écrire en tout temps, sur n'importe quel sujet que je juge pertinent. La question donnait lieu à bien des conjectures dans les médias, conjectures auxquelles je tenais à répondre afin d'être prêt à faire face à toute éventualité. J'ai fait mon possible pour établir un plan qui avait comme date butoir le 1er avril.
M. Gerald Keddy: Et vous n'avez subi aucune pression politique? Vous avez tout simplement réagi à un fait qui pourrait ou non se produire?
M. Jean-Pierre Kingsley: Je n'ai subi aucune pression politique indue. Je n'ai fait l'objet d'aucune pression.
Je tiens à préciser que le directeur général des élections, et c'est là un point très important, doit être en mesure d'écouter tous ceux qui communiquent avec lui. Par ailleurs, et ce point aussi est très important, si le directeur général des élections juge nécessaire d'intervenir dans un dossier pour aider le Parlement dans ses discussions, il doit faire ce que ce comité l'a invité à faire. Je n'ai pas abusé de ce privilège dans le passé, mais j'estime qu'il était de mise, dans ce cas-ci, d'exposer mon point de vue.
M. Gerald Keddy: Je voudrais poser une question sur les listes électorales, bien qu'on ait déjà abordé le sujet.
On a relevé beaucoup d'erreurs dans les listes électorales, lors des élections qui ont eu lieu dans les provinces. Je n'ai pas les chiffres avec moi, mais je crois que 12 ou 22 p. 100 des électeurs ne figuraient pas sur les listes lors de l'élection qui a eu lieu récemment en Nouvelle-Écosse. Êtes-vous au courant de la situation, et quelles mesures ont été prises pour enregistrer ces électeurs?
Je ne pense pas que nous puissions accepter, sans poser de questions, les listes qu'établissent les provinces. J'aimerais également savoir quel pourcentage d'électeurs ne figuraient pas sur les listes électorales du Nouveau-Brunswick, et aussi de l'Île-du-Prince-Édouard. Ces données devraient exister, et vous devriez y avoir accès.
M. Jean-Pierre Kingsley: Le...
M. Gerald Keddy: Excusez-moi, mais le pourcentage en Nouvelle-Écosse était élevé. Je n'ai pas les chiffres avec moi, mais je tiens à être précis, et je pense qu'il était de 22 p. 100. C'est énorme.
M. Jean-Pierre Kingsley: Le pourcentage auquel vous faites allusion s'appliquait au nombre d'électeurs qui ne vivaient pas à l'adresse indiquée. Toutefois, environ 92 p. 100 des électeurs sont inscrits, en moyenne, sur nos listes. Plus de 80 p. 100 des adresses indiquées sont exactes. Nous profitons, au cours de chaque élection, de la période de révision pour corriger ces adresses. C'est pour cette raison que nous effectuons des révisions ciblées et que nous vous demandons, en tant que candidats, de nous transmettre les noms des gens qui communiquent avec vous, pour que nous puissions apporter les changements nécessaires.
Au début de chaque élection, les directeurs du scrutin fournissent à chaque candidat un relevé de l'exactitude des listes applicables à chaque circonscription. Ils étaient censés le faire lors de la dernière élection, mais ils ne l'ont pas fait. J'émettrai donc une directive à ce sujet la prochaine fois. Chaque candidat recevra donc une liste. Nous allons également leur indiquer les secteurs qui devraient faire l'objet d'une révision ciblée. Nous allons inclure dans ces listes les secteurs qui, d'après les candidats, devraient faire l'objet d'une révision ciblée.
Par ailleurs, nous pourrons, au cours de la prochaine élection, déplacer par ordinateur, d'une circonscription à une autre, les électeurs qui auront changé d'adresse—et non pas laisser leur nom sur l'ancienne liste, une question qui, jusqu'ici, posait problème. Nous n'avons pas pu le faire lors de l'élection qui a eu lieu en Nouvelle-Écosse.
Enfin, nous pourrons également, comme l'exige la loi, enregistrer les électeurs le jour du scrutin. Nous allons faire paraître beaucoup d'annonces dans les journaux à ce sujet. Avec la liste informatisée, nous aurons un système à toute épreuve.
Á (1145)
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Keddy, je vais rajouter votre nom à la liste des intervenants, parce que vous avez eu droit à plus de six minutes et demi.
Monsieur Kingsley, votre rôle consiste, entre autres, à titre de directeur général des élections, à revoir la transcription des délibérations du comité, n'est-ce pas?
M. Jean-Pierre Kingsley: Oui.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Si je ne m'abuse, M. Jordan, qui est un peu fauteur de troubles, a demandé à trois ou quatre reprises au cours des réunions du comité s'il était possible de devancer la date, n'est-ce pas?
M. Jean-Pierre Kingsley: J'ai fait allusion au fait qu'on a abordé la question à plusieurs reprises au sein du comité.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Donc, si vous lisez les comptes rendus de nos délibérations, comme vous êtes tenu de le faire, vous allez remarquer que la question est abordée à au moins trois ou quatre reprises, ce qui pourrait vous porter à y répondre, comme vous l'avez fait, n'est-ce pas?
M. Jean-Pierre Kingsley: Si je le juge nécessaire, oui.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Merci.
Mr. Jean-Pierre Kingsley: C'est uniquement à moi d'en juger.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Comme je l'ai mentionné, nous avons abordé la question à au moins trois ou quatre reprises avant même que vous n'ayez envoyé cette lettre. J'aimerais qu'on mette fin à cette chasse aux sorcières et qu'on arrête d'insinuer que M. Kingsley poursuit un objectif politique. C'est l'homme le moins politisé sur la Colline.
Monsieur Guimond.
[Français]
M. Michel Guimond: J'invoque le Règlement, madame la présidente.
Je dois dire que votre attitude me surprend. Pourtant, j'ai siégé avec vous au Sous-comité des affaires émanant des députés.Or, à moins que vous vouliez démontrer je ne sais quoi--que vous êtes du calibre d'une présidente, par exemple, ce dont je suis pour ma part persuadé--, vous n'avez pas à prêter des intentions aux collègues qui posent les questions. Il s'agit là d'un privilège qui nous est accordé. M. Kingsley est au service du Parlement et payé--du moins, il n'est pas bénévole--pour servir la démocratie. Je pense qu'il a très bien répondu et qu'il se sent bien à l'aise, quand on aborde des questions qui ne sont pas de sa compétence, de nous dire que le sujet relève du domaine politique.
En ce qui me concerne, j'avoue avoir risqué une question qui relevait du domaine politique. Je l'ai tenté, oui, et je m'en confesse. Mais jusqu'à nouvel ordre, on est en politique; j'ose croire qu'on n'est pas une communauté religieuse. M. Kingsley est en mesure de nous dire qu'une question ne relève pas de son champ de compétence. Madame la présidente, avec tout le respect que je vous dois, vous n'avez pas à faire des commentaires concernant la chasse aux sorcières.
Nous sommes des députés et nous voulons des réponses. Lorsque je lui ai demandé si Paul Martin ou Don Boudria lui avait écrit pour demander de changer la date, il m'a répondu.
Les choses se passent assez bien dans ce comité, mais on est capables de foutre le bordel si...
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Guimond, vous avez raison. J'ai dépassé les bornes. Je m'en excuse.
Je vais toutefois demander aux membres du comité de poursuivre la discussion en posant des questions, non pas en faisant des discours et en jetant un doute sur les motifs qui sous-tendent une décision. Tenons-nous en aux questions.
Monsieur Guimond, mes propos étaient déplacés, et je m'en excuse.
M. Michel Guimond: Très bien.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Bien.
Monsieur Godin.
[Français]
M. Yvon Godin (Acadie—Bathurst, NPD): J'invoque aussi le Règlement, madame la présidente. Toute question nécessite un préambule et, à mon avis, c'est à moi de décider du préambule et de ma question. Dans aucun autre comité où je suis allé, je n'ai eu besoin de poser directement une question. On procède toujours par commentaire et question. Je suis au Parlement depuis six ans et demi, et aucun président n'a jamais refusé--avec tout le respect que je vous dois, comme le disait M. Guimond--que je décide de mon préambule et de ma question. C'est le rôle des témoins que de répondre à nos questions.
Á (1150)
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Merci, monsieur Godin.
Le comité s'efforce toujours d'agir de façon non partisane et civilisée. J'espère que nous allons continuer de le faire.
[Français]
M. Yvon Godin: Madame la présidente, en ce qui concerne le témoin d'aujourd'hui, le problème est que le projet de loi C-49 a trait à la politique. Il est difficile d'éviter cela. Vous devez nous laisser la possibilité de poser nos questions; autrement, ça ne vaut pas la peine qu'un témoin comparaisse devant ce comité. Je pense que vous n'avez pas à protéger l'aspect politique; c'est à nous de le faire.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Merci, monsieur Godin.
Monsieur Regan.
M. Geoff Regan (Halifax-Ouest, Lib.): Monsieur Kingsley, merci d'être venu nous rencontrer aujourd'hui. Depuis combien d'années occupez-vous le poste de directeur général des élections?
M. Jean-Pierre Kingsley: Depuis environ treize ans.
M. Geoff Regan: Comme vous occupez ce poste depuis un bon moment, est-il raisonnable de vous demander combien de temps il faut attendre, après la tenue d'un recensement, pour mettre en application les nouvelles limites des circonscriptions, en fonction des résultats de celui-ci, et procéder aux déclenchement d'une élection? Est-ce que ce délai sert l'intérêt public?
M. Jean-Pierre Kingsley: On s'accorde de manière générale pour dire que le processus... comme le recensement a lieu au cours d'une année qui se termine par les chiffres 01, il faut un certain temps avant que les résultats ne soient connus et que les commissions ne soient créées. Vous avez dit qu'un sous-comité allait examiner la question du redécoupage. Je tiens à préciser que j'envisage de déposer un rapport sur l'ensemble du processus, suite à la conférence que j'ai organisée, récemment, avec les directeurs et, dans certains cas, leurs remplaçants, des commissions—je pense qu'elle a eu lieu il y a une semaine et demie de cela.
Le comité sera donc saisi de la question, et il pourra décider s'il y a lieu de réduire les délais et d'améliorer le processus. Nous avons maintenant de plus en plus d'outils qui nous permettent d'apporter des changements importants aux délais qui visent certains aspects du processus.
M. Geoff Regan: Merci.
Madame la présidente, j'aimerais poser une question au sujet d'un point que M. Keddy a soulevé et que je trouve intéressant, puisqu'il concerne l'élection qui a eu lieu en Nouvelle-Écosse. La question est la suivante : est-ce que les données recueillies au cours de cette élection vous ont été transmises? Autrement dit, il y a des personnes qui se sont enregistrées dans chacun des bureaux de vote. Des corrections ont été apportées aux listes. Les gens ont été obligés de prêter serment et de fournir des renseignements les concernant. Ceux qui se sont enregistrés au cours de l'élection ont vu leur nom ajouté à la liste. Est-ce que les changements d'adresse et les ajouts effectués au cours du processus sont communiqués à Élections Canada?
M. Jean-Pierre Kingsley: Si ma mémoire est bonne, nous avons une entente à ce sujet avec la Nouvelle-Écosse. En fait, je suis sûr que nous en avons une, parce que c'était la condition... bien, ce n'est pas une condition, car je vais toujours aider un collègue à propos du processus électoral. Mais c'est une des ententes que nous avons conclue avec la directrice générale des élections de la Nouvelle-Écosse.
Je tiens toutefois à préciser que je n'ai pas encore reçu le rapport détaillé que je compte recevoir. Je vais aussi lire ce qu'elle a à proposer. Mais les listes ne lui ont pas été remises directement. Elle a pu combiner la liste avec d'autres données auxquelles elle a accès en tant que directrice générale des élections. Mais il n'y a pas eu de transposition directe des listes fédérales pour ces élections provinciales.
M. Geoff Regan: D'accord. J'aimerais vous demander si, dans les provinces où il y a eu des élections au cours de l'année, la liste fédérale est un peu plus... Dans quelle mesure pensez-vous qu'elle serait plus précise, ou peut-on poser la question? Pouvez-vous me donner un pourcentage? Pouvez-vous m'indiquer dans quelle mesure la liste devrait être plus précise dans ces provinces? Ce pourcentage serait-il supérieur à 80 p. 100, dans le cas des adresses, par exemple?
À quoi vous attendez-vous à ce sujet?
M. Jean-Pierre Kingsley: Je répondrais oui, mais avec des réserves compte tenu d'un impondérable qui est le facteur temps. Disons qu'il s'écoule six ou neuf mois entre des élections provinciales et des élections fédérales, les listes vont être encore utiles, mais évidemment pas autant que si les élections fédérales avaient lieu deux ou trois mois après les élections provinciales. La liste est utile parce que les informations sur les véhicules automobiles sont justes, mais elle n'est pas parfaite. Beaucoup de gens, les Canadiens étant ce qu'ils sont, n'effectuent pas leur changement d'adresse sur leur permis de conduire s'ils n'ont pas une raison de le faire.
C'est donc un aspect.
Quatre-vingt-quatre pour cent des gens cochent la case oui sur leur déclaration d'impôt, ce qui me permet de modifier mes données. Il reste 16 p. 100 des gens qui ne le font pas, et dans leur cas les données ne sont pas à jour.
Mais nous le savions tous au départ. Nous voulons améliorer la nature des données, et les ententes conclues avec chaque directeur général des élections des provinces ont tellement été bonifiées à cet égard que je m'attends à des progrès importants. Les chiffres que nous allons obtenir quand nous vous fournirons les relevés sur l'exactitude de la liste vont d'ailleurs nous en donner une idée.
Á (1155)
M. Geoff Regan: Merci, madame la présidente.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Godin.
[Français]
M. Yvon Godin: Merci, madame la présidente. J'aimerais aussi vous souhaiter la bienvenue.
Au début de votre présentation, vous avez dit que vous alliez partir pour la Lettonie. Je suis certain, sans savoir pourquoi vous allez là-bas, que c'est pour faire valoir la démocratie qui prévaut au Canada, pour instruire les gens de la façon dont se déroulent nos élections. Aussitôt que j'ai entendu la nouvelle, j'ai pensé que ce serait votre rôle.
Au sujet du redécoupage des circonscriptions, vous avez dit, si je me rappelle bien, que vous n'aviez pas vérifié le hansard ou, à l'année de l'entrée en vigueur de la loi--je pense que c'était en 1964--, tous les détails de la loi. Maintenant, vous dites--si je comprends bien, encore une fois--que selon l'information dont vous disposez, vous êtes en mesure, grâce à l'électronique, de changer la date.
Est-il possible qu'à l'époque où on avait établi un délai d'un an, à cause de cette démocratie en laquelle vous croyez--et sur cela, je n'ai aucun doute--, les gens, lors d'un redécoupage électoral, aient eu la chance d'entamer des procédures judiciaires et que les juges aient eu le temps de rendre une décision? Il ne s'agit pas seulement de savoir qui et où on est. Les juges ne rendent pas de décisions en un mois; on parle ici d'une longue procédure. On ne fera pas de commentaires sur la révision juridique qui a été mise en oeuvre cette semaine par l'Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick dans le cadre du redécoupage électoral du Nouveau-Brunswick.
En démocratie, les gens devraient pouvoir aller jusqu'au bout de toutes les procédures. Ne pensez-vous pas aussi que cela pourrait en faire partie, ou est-ce que vous avez étudié le cas? Est-ce que seul l'aspect électronique était en cause ou est-ce qu'il y avait aussi autre chose en plus?
M. Jean-Pierre Kingsley: Dans ma lettre, j'ai pris bien soin de mentionner qu'on devait consulter d'autres intervenants ou que ces derniers devaient participer aux délibérations des parlementaires; il s'agissait des partis politiques, des candidats ou des députés. Cela équivalait à admettre qu'en plus du directeur général des élections, d'autres intervenants avaient eux aussi une influence là-dessus. C'est la position que j'ai maintenue chaque fois que vous avez abordé le sujet ici. J'ai vérifié les transcriptions.
Pour ce qui est des actions en justice, je n'en ai pas tenu compte. Je dois admettre que la Loi électorale est probablement celle qui est la plus contestée sur le plan constitutionnel. Depuis que la Charte existe, tout ce qui est électoral est ce qui est le plus contesté. À chaque élection, je suis donc confronté à une foule de décisions, en fonction d'un jugement de cour ou d'une injonction. Cela fait partie des choses dont je dois tenir compte.
M. Yvon Godin: Mais n'êtes-vous pas d'accord qu'ici, c'est différent? Le jeu est déjà joué. On sait maintenant qu'il y a eu un comité de délimitation et que le loi accorde un délai de 12 mois. Le seul à pouvoir convoquer une élection est le gouvernement, qui est majoritaire au Parlement. Alors, un projet de loi comme celui-ci...
Vous parlez de consulter les partis politiques; en réalité, il n'y a pas eu de consultations. On nous a présenté le projet de loi C-49, sans qu'il y ait eu de consultations, et maintenant, avec ce projet de loi, il y a trois partis politiques qui... [Note de la rédaction: inaudible]. Malgré la démocratie, c'est le parti au pouvoir qui va convoquer l'élection qui va avoir le pouvoir de voter et de remettre la date, et peut-être même d'abolir cet aspect de la démocratie qui permet d'aller en cour pour qu'une décision soit rendue.
Finalement, il faut prendre cela en considération, sinon demain, le parti au pouvoir, étant majoritaire, pourrait tout contourner.
 (1200)
M. Jean-Pierre Kingsley: Mais c'est ça, la démocratie, monsieur Godin.
M. Yvon Godin: Peut-être, mais en démocratie, il faut accorder du temps. C'est du moins ce que je pense. Si cela fait partie de la règle en vertu de laquelle une personne peut amener une commission devant la cour... Au fait, la commission en question est dissoute.
Par exemple, madame la présidente, quand j'ai demandé à la commission où était la délimitation entre Allardville et Saint-Sauveur et quelles étaient les personnes impliquées, on m'a répondu qu'on ne pouvait plus me répondre parce que la commission n'existait plus. J'ai ensuite posé la question à Élections Canada. Nous sommes le 25 septembre, et on n'a pas encore été en mesure de me répondre.
Maintenant, vous êtes en train de nous dire que vous allez refaire la carte électorale de tout le Canada en cinq mois. Vous n'avez pas peur, monsieur Kingsley, que ce soit un fiasco et qu'il soit ensuite trop tard?
M. Jean-Pierre Kingsley: Laissez-moi vous dire une chose. S'il arrive quelque chose et que je suis incapable d'être prêt pour le 1er avril, ce comité sera avisé en premier, en supposant que la loi soit adoptée. Si elle n'est pas adoptée, que mon échéance est le 25 août et que je ne suis pas prêt, je ferai la même chose. J'aviserai le Parlement aussitôt, avec ma démission, peut-être. Je suis obligé de le faire.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Godin, c'est la fin du premier tour de table et je vais vous redonner la parole plus tard.
Madame Torsney.
Mme Paddy Torsney (Burlington, Lib.): Merci.
J'aimerais simplement avoir deux ou trois précisions. Nous modifions une loi adoptée il y a un certain nombre d'années et qui prévoyait un délai d'un an. Ayant fait partie du sous-comité qui a examiné les objections des députés, je peux vous dire que la technologie utilisée cette fois-ci est fort différente de celle utilisée la première fois. Je ne sais même pas pourquoi il y a un délai d'un an, et même le délai de six ou sept mois qui existera maintenant devrait être amplement suffisant compte tenu des nouvelles technologies dont nous disposons.
Mais ce qui est important, c'est que les gens dans les nouvelles circonscriptions, et même dans la mienne, savent que, si des élections ont lieu n'importe quand l'an prochain, il y aura une nouvelle... Les gens sont prêts à ces changements. Ils veulent qu'ils entrent en vigueur une fois la décision prise. Ils ne tiennent même pas à garder les anciennes organisations de député. Ils veulent seulement aller de l'avant avec leur nouveau député.
Il y a un travail de sensibilisation qui est important, mais il est certain que, depuis la première version de cette mesure législative, les choses ont évolué... Devrait-on changer la loi pour prévoir seulement un délai de six mois après le travail du comité... ou devrait-il y avoir un délai même plus court une fois le travail terminé? Devrait-on en fait songer à cela?
M. Jean-Pierre Kingsley: J'ai évoqué cela dans une réponse précédente. Je crois comprendre que le sous-comité que vous présidez cherchera à améliorer tout le processus, en examinant peut-être différents échéanciers. J'ai sûrement l'intention d'aborder ces sujets dans un rapport que je vais présenter au comité sur la question, et c'est un aspect que je vais étudier dans l'évaluation du fonctionnement de l'appareil électoral qui est à la base de tout le processus.
Mme Paddy Torsney: Je pense que d'autres personnes ici présentes vont être d'accord pour dire qu'il vaut probablement mieux prévoir un délai plus long avant qu'après la prise de décision. La population s'intéresse avec raison au processus et veut savoir si elle a une autre possibilité de formuler des objections. C'est une question que le sous-comité aimerait examiner.
 (1205)
M. Jean-Pierre Kingsley: Nous avons eu un échange très fructueux avec les présidents qui ont eux aussi formulé des recommandations. Ils ont entre autres proposé d'être nommés deux mois avant le début du processus plutôt que le jour même. Ils ont aussi demandé d'examiner plus en profondeur divers sujets au cours des colloques ou des conférences que nous organisons. Je vais produire un rapport là-dessus y compris sur les échéanciers d'exécution de différentes activités.
Mme Paddy Torsney: Ensuite, je suis très impressionnée par ce que fait la province. Elle a fait un travail de communication formidable pour expliquer aux gens pourquoi il est important d'aller voter. Il serait intéressant de vérifier si la publicité a fonctionné, mais on ne peut pas manquer les affiches, les annonces dans les journaux et à la télévision et les autres messages sur l'importance d'aller voter. La province a changé certaines de ses méthodes pour encourager les gens à participer.
Quel budget prévoyez-vous, ou quel mécanisme allez-vous mettre en oeuvre pour vous assurer que, si les élections ont lieu après le 1er avril—ou à une autre date parce que cela n'a pas d'importance...? Que faisons-nous pour faire en sorte que plus de gens participent et que, en Nouvelle-Écosse ou là où il y a des problèmes d'inscription, plus d'électeurs savent qu'ils peuvent faire des démarches pour se faire inscrire sur la liste?
M. Jean-Pierre Kingsley: Nous sommes en train de mettre la dernière main à la campagne de publicité qui sera lancée selon le scénario de 301 circonscriptions ou le scénario de 308 circonscriptions. Nous attendons les informations de John Hollins, le directeur général des élections de l'Ontario, qui est très dynamique. Nous voulons connaître son point de vue.
Je veux aussi savoir ce que votre comité pense des annonces que nous avions lors des dernières élections. Nous voulons faire preuve d'initiative. Nous nous occupons aussi actuellement... J'ai entrepris cette démarche il y a quelques mois, et il va y avoir une conférence à Calgary à laquelle nous allons inviter des jeunes, des dirigeants communautaires et des entrepreneurs privés à réfléchir à toute la question de la participation des jeunes au processus électoral. Les jeunes représentent vraiment la majorité de ceux qui ne vont pas voter. C'est ce que nous indiquent des études que nous avons fait faire et qu'on peut consulter sur notre site Web. Je pense que j'en parle chaque fois que je viens vous rencontrer. Elles ont été menées par des professeurs de différentes universités et elles se trouvent toutes sur notre site.
Nous allons surtout mettre l'accent sur les jeunes mais, pour ce qui est de la révision des listes, nous allons faire des annonces qui seront bien claires. Je ne veux pas qu'il y ait de confusion comme certains députés ont dit qu'il y en a eu lors des dernières élections; nous sommes aussi en train de corriger cela.
Mme Paddy Torsney: Enfin, si les listes électorales se fondent sur les déclarations fiscales...
M. Jean-Pierre Kingsley: C'est une source d'information.
Mme Paddy Torsney: Aura-t-on assez de temps pour se servir des informations que les contribuables vont fournir dans leur déclaration d'impôt d'avril 2004?
M. Jean-Pierre Kingsley: Les gens ont jusqu'au 30 avril 2004 pour envoyer leur déclaration; donc, si les élections ont lieu le 1er avril, je ne pense pas que la liste pourra tenir compte de ces informations.
Mme Paddy Torsney: Les gens qui n'ont pas déménagé figureront sur la liste et ceux qui ont déménagé seront inscrits à leur ancienne adresse.
M. Jean-Pierre Kingsley: Non, parce que nous aurons aussi obtenu des provinces des données sur l'état civil concernant les personnes décédées. Les provinces vont nous envoyer leurs données. À ce sujet, la relation que nous entretenons avec le Québec est exemplaire. La liste du Québec est formidable et la province nous fournit des mises à jour que nous incorporons à notre liste tous les trois mois. Ces mises à jour se font régulièrement.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Merci, madame Torsney.
Monsieur Keddy.
M. Gerald Keddy: Merci, madame la présidente.
Je n'ai pas vraiment de questions à poser sur le processus. Je suis heureux que d'autres membres en posent. Les relations que nous avons avec Élections Canada me paraissent excellentes. Les directeurs du scrutin et les scrutateurs sont formés. À l'exception de très légers ennuis que tous les parlementaires connaissent, les élections se déroulent sans anicroche.
C'est vraiment l'inscription des électeurs qui me préoccupe. Il faut savoir que le pourcentage des électeurs inscrits à la mauvaise adresse et qui ont donc dû prêter serment au bureau de vote en Nouvelle-Écosse a été établi en proportion seulement du nombre de gens qui sont allés voter. Comme il y a énormément de gens qui ne vont pas voter, ce pourcentage est vraiment problématique. Il est beaucoup plus important que nous le pensons. Ce n'est pas une question, seulement un commentaire.
Sans vouloir m'étendre là-dessus trop longtemps, et je comprends ce que la présidente a dit, nous évoluons dans un milieu politique et le projet de loi prévoit un délai de cinq mois. Un projet de loi sur le financement des élections prévoyait aussi un délai.
Madame la présidente, j'aimerais franchement que des recommandations soient formulées à l'issue de cette étude et que le directeur général des élections en fassent lui aussi.
Si nous devions prévoir des délais de 10 ans, il faudrait comprendre que le gouvernement peut déclencher des élections quand il le veut.
Vous l'avez dit. Les 301 circonscriptions sont prêtes à la tenue d'élections au moment où le gouvernement le décidera. Établie d'après les renseignements sur le recensement, la nouvelle carte électorale va permettre de représenter plus de Canadiens, ce qui est sage et raisonnable, et son adoption le 25 août est tout à fait logique et pertinente à ce moment-ci.
Je ne remets pas en question votre crédibilité ou votre travail. Je trouve qu'il est très embarrassant de tout devancer de cinq mois pour offrir une occasion plus favorable sur le plan politique, peu importe le parti qui est au pouvoir ou celui qui le sera plus tard. J'aimerais d'une façon ou d'une autre qu'on tourne la page.
Vous savez, le processus est enclenché et nous allons être prêts le 1er avril. Le Parlement va adopter le projet de loi, mais j'espère qu'on pourra éviter pareille situation à l'avenir. Je ne sais pas quelles recommandations nous pouvons formuler ou quel processus proposer, mais la situation me gêne beaucoup.
Je n'ai pas posé de question, mais j'aimerais bien que M. Kingsley commente mes propos parce que je crois qu'il peut comprendre la politique partisane, même s'il s'en tient à l'écart...
 (1210)
Mme Paddy Torsney: Ou est en plein dedans.
M. Gerald Keddy: ...et qu'il connaît les difficultés qui se présentent. J'aimerais mieux que ce soit le gouvernement qui indique au directeur général des élections les paramètres à suivre et lui demande de faire des changements. Je considère que c'est alors que vous devez agir, en tant que serviteur du Parlement, mais que ce n'est pas à vous de prévoir ce qui pourrait se passer.
M. Jean-Pierre Kingsley: D'après moi, monsieur, si le comité décide qu'il ne veut plus entendre ce que je lui propose de mon plein gré, je vais respecter cela. Il suffit de me le dire.
M. Gerald Keddy: Je ne voulais pas aller jusque là.
M. Jean-Pierre Kingsley: D'accord. J'ajouterais encore autre chose, monsieur. J'ai présenté un rapport le 25 novembre 2001 sur la modernisation du processus électoral. Si je me rappelle bien, il n'a pas obtenu l'approbation unanime. Il m'est impossible de travailler sans faire à la fois des heureux et des mécontents, même si j'aimerais plaire à tout le monde en même temps ou déplaire à tout le monde en même temps. Ce n'est pas possible. J'essaie de faire mon travail honnêtement. J'essaie de me détacher complètement des considérations politiques, et je n'accepterai aucune ingérence politique de la part de qui que ce soit dans l'exercice de mes fonctions. Vous serez le premier à en entendre parler si cela arrive.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Avez-vous fini, monsieur Keddy? Je ne voudrais pas vous interrompre.
M. Gerald Keddy: Non, j'ai terminé.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Très bien.
Monsieur Jordan, monsieur Guimond, puis monsieur Godin.
M. Joe Jordan: Merci, madame la présidente.
Dans l'intérêt du comité peut-être... Je ne prétends pas avoir provoqué les choses, mais j'étais là quand c'est arrivé. Ce qui est arrivé—et je vais vous expliquer pourquoi je suis revenu à la charge à ce sujet—c'est que ma circonscription devait faire l'objet d'une importante révision électorale et M. Elley, pendant la pause, a fait un commentaire sur les résultats du vote dans ma circonscription. C'est la réalité à laquelle j'étais confronté. Des gens étaient furieux de la révision. D'ailleurs, je pense que je vous ai tout de suite posé la question l'automne dernier : « Pourquoi un an? » J'ai pensé qu'il pourrait bien y avoir des élections selon les anciennes limites des circonscriptions après l'annonce des nouvelles limites, et que les électeurs mécontents de ma circonscription s'en prendraient à moi en grand nombre, et que je serais foutu. Peu importe la façon dont j'essayais de formuler la chose, j'agissais dans mes propres intérêts avec acharnement.
J'ai de nouveau soulevé la question quand nous avons reçu des représentants provinciaux. Je leur ai demandé s'ils comprenaient les implications, parce que les limites des circonscriptions ontariennes changent quand les limites de nos circonscriptions changent. Nous pouvons donc essayer de réviser notre carte électorale au moment où il n'y a pas de répercussion politique. C'est ce qui me préoccupait, même si c'est dans mon propre intérêt. Pour moi, le processus ne devait pas avoir d'incidence sur le plan politique.
Si on annonce la création de nouvelles circonscriptions, mais qu'on doit tenir des élections selon les anciennes circonscriptions, il y a inutilement ingérence politique dans le processus. Il y a toujours un moindre mal, mais c'était ma crainte.
Je suis revenu à la charge encore une fois à propos du projet de loi C-24, parce qu'on devait modifier les règles des associations de circonscription, puis changer les associations à un autre moment.
La quatrième fois que j'ai soulevé la question, on m'a dit—vous n'étiez pas ici—que le leader à la Chambre examinait la situation, et les choses en sont restées là. C'était le printemps dernier.
J'ai insisté là-dessus pour diverses raisons, mais je tiens à dire que mes raisons étaient claires, et ne sortaient pas de nulle part. Maintenant, le destin a voulu que la révision électorale soit modifiée et que ma circonscription ne soit pas touchée de toute façon.
Ma question fait référence à ce que M. Guimond a dit, parce que c'est la première fois, depuis un an, qu'il explique pourquoi le délai de 12 mois est peut-être important, et c'est parce qu'il y a une cause devant les tribunaux. Il y en avait aussi une la dernière fois...
 (1215)
M. Yvon Godin: C'était M. Godin, pas M. Guimond.
M. Joe Jordan: Désolé, monsieur Godin. Je m'excuse.
Les tribunaux ont donc été saisis d'une affaire la dernière fois, sans que cela ne bloque le processus, n'est-ce pas? À moins qu'il y ait une injonction, le Parlement va de l'avant.
M. Jean-Pierre Kingsley: Les tribunaux agissent séparément. S'il faut précipiter les choses, il est possible de demander une injonction d'un côté ou de l'autre, ou de maintenir une injonction. Tout cela arrive assez rapidement, pas en une journée, mais sûrement en l'espace de quelques jours ou de quelques semaines.
Maintenant, le processus normal est plus long si les tribunaux interviennent. Nous le savons tous. C'est la nature des choses. Mais s'il faut agir vite, les tribunaux en tiennent compte.
M. Joe Jordan: Depuis 1964, savez-vous si...? Ces questions soulèvent toujours beaucoup d'émotivité; elles sont toujours de nature politique. Étant donné que la loi prévoyait un délai de 12 mois, est-ce que les tribunaux ont réagi en imposant une injonction?
M. Jean-Pierre Kingsley: Non. Il n'est jamais rien survenu...
M. Joe Jordan: Oh, jamais.
M. Jean-Pierre Kingsley: ... pour empêcher le déroulement des choses.
M. Joe Jordan: D'accord, merci.
M. Jean-Pierre Kingsley: Autant que je sache.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): J'aurais dû laisser « M. Balayage Jordan » s'occuper du dossier. Je n'aurais pas dû intervenir comme je l'ai fait, n'est-ce pas, monsieur Guimond? Il a été beaucoup plus habile que moi.
C'est maintenant au tour de M. Guimond, puis de M. Godin.
[Français]
M. Michel Guimond: Merci, madame la présidente.
Monsieur Kingsley, êtes-vous au courant que M. Boudria, le leader du gouvernement à la Chambre, s'apprête à déposer un projet de loi sur les changements de noms de circonscriptions?
M. Jean-Pierre Kingsley: Pas encore.
M. Michel Guimond: Vous n'êtes pas au courant?
M. Jean-Pierre Kingsley: J'ai été avisé que c'était une possibilité.
M. Michel Guimond: Vous êtes tellement prudent dans vos réponses. Il n'y a pas de colle. Il n'a pas sous-entendu avoir fait de l'ingérence. Il m'a dit que vous étiez au courant.
M. Jean-Pierre Kingsley: Monsieur Guimond, j'ai déjà eu l'occasion...
M. Michel Guimond: Je vais vous faire déclarer témoin hostile et je vais vous faire assermenter.
M. Jean-Pierre Kingsley: J'ai déjà eu l'occasion d'échanger avec vous, ce que j'ai toujours apprécié, notamment quand je suis allé chez vous, et je sais que vos questions sont très précises. Suis-je au courant qu'il veut déposer un projet de loi? Je savais qu'il avait l'intention d'en discuter et j'ai frémi quand j'ai entendu cela. C'est pourquoi j'ai eu cette réaction, réaction très honnête. J'ai frémi et je me suis dit: « pas encore ». C'est exactement ce que je viens de vous dire.
M. Michel Guimond: On voit combien c'est beau, la démocratie!
Je poursuis mon idée. Si M. Boudria déposait son projet de loi sur les changements de noms des circonscriptions et que le projet de loi C-49 était adopté, ces changements de noms pourraient entrer en vigueur pour une élection tenue le ou après le 1er avril 2004. Est-ce exact?
M. Jean-Pierre Kingsley: J'espère que vous m'inviterez à témoigner à ce moment. Si le timing--comme on dit en bon français--est bon, je vous dirai si je peux être prêt ou pas et si cela menace la date de la mise en vigueur, parce que le fait de changer les noms entraîne des changements aussi pour mes systèmes.
M. Michel Guimond: On a posé la question à M. Boudria, parce qu'on a su par votre service que changer un nom de circonscription plus tard se ferait à des coûts plus élevés pour les contribuables. C'est l'information que nous a donnée votre bureau.
M. Jean-Pierre Kingsley: Je tiens à rappeler un fait. Si un nouveau nom avait plus de 50 caractères, cela entraînerait des coûts beaucoup plus élevés.
M. Michel Guimond: Les noms soumis à M. Boudria comportent un maximum de 49 caractères, incluant les espaces, les apostrophes et les traits d'union.
M. Jean-Pierre Kingsley: Si cela se fait rapidement, je vais être capable de mettre ces changements en vigueur.
M. Michel Guimond: Je dis cela pour montrer que le Parlement est l'organe suprême de la démocratie. Vous avez rencontré les 10 présidents des commissions depuis le dépôt du dernier rapport du Québec et de l'Ontario. Des membres de certaines commissions, que je ne nommerai pas, ont affirmé s'être fait plaisir au niveau des changements de noms et qu'il n'y aurait plus de noms de comtés comprenant trois ou quatre noms.
Je souligne que le Parlement est l'organe suprême de la démocratie. Ce ne sont pas les membres des commissions qui le sont, d'autant plus qu'elles n'ont plus d'identité juridique et qu'elles sont, comme les petits bébés qui meurent avant d'avoir été baptisés, dans les limbes. Les commissions sont parties dans les limbes, et ce sont les députés qui ont le pouvoir de faire les changements de noms. Cela nous fait plaisir.
 (1220)
M. Jean-Pierre Kingsley: Lorsque vous aurez changé les noms, je vais les modifier sur-le-champ moi aussi.
M. Michel Guimond: Merci.
Voici ma deuxième question. Vous avez une bonne mémoire, monsieur Kingsley. À la suite de l'élection de 2000, vous avez déposé votre rapport du 27 novembre 2001. Je sais aussi que vous lisez les procès-verbaux du comité lorsque vous êtes présent et que vous lisez les comptes rendus du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre lorsque vous êtes absent. Mon parti est entièrement d'accord sur une recommandation, celle de nommer les directeurs du scrutin comme cela se fait dans d'autres provinces, au terme d'un processus ouvert, transparent et dénué de toute partisanerie politique. Je suis heureux de voir que mes collègues libéraux d'en face opinent du bonnet, ce qui veut dire qu'ils hochent la tête et sont d'accord. Nous sommes donc d'accord sur votre demande.
Je vous cite un passage de votre lettre à M. Adams:
Pour que les nouvelles limites soient en vigueur le 1er avril 2004, il faut que les directeurs du scrutin aient été nommés d'ici la mi-septembre 2003. |
Nous en sommes aux derniers jours du mois de septembre. La semaine prochaine sera la dernière semaine de septembre. À ce jour, combien de directeurs du scrutin ont été nommés, pour que le projet de loi C-49--parce que mes questions sont toujours liées au projet de loi C-49, madame la présidente--puisse être en vigueur le 1er avril? Combien de directeurs du scrutin ont été nommés à ce jour?
M. Jean-Pierre Kingsley: À ce jour, il y en a une dizaine qui ont été nommés ou renommés; la semaine prochaine, il y en aura 100, la semaine d'après 100, à moins que je ne m'abuse, et les autres seront nommés dans les jours qui vont suivre.
M. Michel Guimond: Donc, nous aurons assez de temps. Vous savez, monsieur Kingsley, que nous devons rencontrer les titulaires des fonctions, parce que dans les circonscriptions qui changent, il est possible que ce soit une personne différente. Il faut les rencontrer, entre autres, pour l'inventaire. Vous avez été gentil de venir visiter... Il y a toute la question des lieux de votation, des choses qui ont été faites tout croche les autres fois. Il faudra y sensibiliser le nouveau titulaire. On ne pouvait pas parler avec le titulaire actuel tant qu'il n'avait pas été renommé vu qu'on savait que notre circonscription changeait.
 (1225)
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Je vous demanderais d'être très bref, monsieur Kingsley. Vous en êtes à sept minutes.
M. Michel Guimond: Je vais me reprendre au troisième tour de table.
[Français]
M. Jean-Pierre Kingsley: Les séances de formation avec les directeurs du scrutin commencent à la mi-octobre. On fait ça en cascade. On va les sensibiliser à tout ça durant huit jours, et ensuite, ils vont communiquer avec vous pour commencer tout le processus en fonction des 308 sièges potentiels.
M. Michel Guimond: J'ai une dernière question.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Très brièvement.
[Français]
M. Michel Guimond: Votre clone est probablement en train d'en discuter à la réunion du Comité consultatif des partis politiques, parce que je sais que le représentant de mon parti politique va lui poser cette question. Il va falloir que, de votre côté, vous fassiez de la publicité pour informer les électeurs. Je vous donne l'exemple de la grande région de Québec, qui compte 500 000 électeurs et où il y a un électeur sur deux qui change de circonscription. J'espère que vous avez prévu des fonds dans vos budgets pour informer les électeurs que leur circonscription a changé, leur expliquer où sont les nouvelles frontières, etc. Ce sera votre responsabilité.
M. Jean-Pierre Kingsley: Vous n'avez pas à avoir peur. L'autorité statutaire de dépenser s'applique à toute la publicité afférente aux 308 sièges. Je n'ai pas besoin d'une autorisation préalable pour ça et je vais le faire.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Merci, monsieur Guimond.
Monsieur Godin, je vous prierais d'être bref si possible.
[Français]
M. Yvon Godin: I could, yes.
Monsieur Kingsley, je peux comprendre que s'il y avait une élection en avril ou en mai, avec les nouvelles circonscriptions qui s'ajoutent dans certaines provinces, il serait important que la population puisse avoir cette représentation. Mais au Nouveau-Brunswick, il y a toujours 10 députés. Vous connaissez un peu la dynamique qu'il y a eu au Nouveau-Brunswick. Si dans ce projet de loi C-49, il y avait un amendement pour exclure le Nouveau-Brunswick du processus pour cette élection-ci, est-ce que cela pourrait déranger Élections Canada?
M. Jean-Pierre Kingsley: Madame la présidente, je dois m'abstenir de répondre à cette question, parce qu'une action a été intentée au Nouveau-Brunswick et que ma réponse pourrait avoir un impact, même s'il pourrait sembler que non. Donc, monsieur Godin, je vous demande de m'excuser, mais je ne pourrai pas répondre à cette question parce que cela pourrait être relié à la cause qui est devant la cour.
M. Yvon Godin: J'ai une dernière question. On essaie de voir si c'est politique ou non politique; on a eu ces petites chicanes tout à l'heure. Dans votre rapport, seriez-vous prêt à donner l'exemple de ministres responsables de certaines provinces qui suggèrent au Président de la Chambre des noms de personnes pour agir à titre de membres de commissions partout au Canada? C'est une influence politique.
M. Jean-Pierre Kingsley: Monsieur Godin, je vais voir comment je pourrai traiter de cette question dans le rapport que je vais déposer.
M. Yvon Godin: Merci.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Merci beaucoup. C'est ce qui met fin à la période de questions, monsieur Kingsley.
Merci beaucoup d'être venu nous rencontrer aujourd'hui.
M. Jean-Pierre Kingsley: Merci beaucoup.
[Français]
Merci beaucoup à tous les membres du comité.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): J'aimerais passer à la prochaine question inscrite à l'ordre du jour, c'est-à-dire l'étude article par article du projet de loi qui établit au 1er avril 2004 la date de prise d'effet du décret. Le projet de loi ne comprend qu'un seul article.
Monsieur Guimond, la parole est à vous.
[Français]
M. Michel Guimond: Merci, madame la présidente.
Je voudrais simplement vous aviser d'une chose. Je crois que le greffier--je le dis en toute amitié et en toute simplicité--a peut-être pris une initiative locale ou personnelle pour souligner qu'on pourrait passer à l'étude article par article du projet de loi. Je veux simplement dire aux membres du comité que nous avons quelques témoins à faire entendre parce que nous sommes opposés au projet de loi. Ce ne seront pas des mesures dilatoires. Nous n'aurons pas 22 ou 24 témoins; nous voulons en faire comparaître quelques-uns.
Madame la présidente, je veux vous dire une chose que je dirais à M. Adams s'il était là. C'est qu'on n'a pas eu de réunion sur nos travaux futurs avant de commencer cette étude. On a parlé à huis clos de nos travaux futurs, oui, mais on n'a pas étudié ensemble comment se déroulerait l'adoption du projet de loi C-49. C'est pour cela que je m'engage à remettre au greffier, d'ici cet après-midi ou au plus tard demain après-midi, la liste des témoins. Mais, je le répète, ce n'est pas une mesure dilatoire. Je n'arriverai pas avec une liste d'une vingtaine de témoins; j'ai quelques témoins à faire entendre au nom de mon parti.
Merci, madame la présidente.
 (1230)
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Godin.
[Français]
M. Yvon Godin: Merci, madame la présidente.
J'abonde dans le même sens. Personnellement, j'ai un amendement que j'ai donné au greffier et qui a été reçu, et j'ai aussi l'intention de présenter des témoins pour qu'on soit capables de discuter de la situation. Le comité n'a même pas eu la chance de se rencontrer parce que cela a été renvoyé à un sous-comité. C'était censé être renvoyé à un sous-comité. En réalité, on n'est pas le sous-comité; c'est le comité principal qui siège aujourd'hui. En tout cas, je pense que c'est précipiter les choses.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Le secrétaire parlementaire, M. Regan.
M. Geoff Regan: Merci, madame la présidente.
Je pense que c'est une bonne chose que nous ayons pu discuter aujourd'hui avec le directeur général des élections. C'est un projet de loi assez simple. Nous n'avons pas souvent l'occasion d'étudier des projets de loi qui comptent seulement un article d'une trentaine de mots. Il n'est pas difficile d'examiner ce qu'il prévoit.
Je pense que la plupart d'entre nous savent que les élections de 1993 ont eu lieu en se fondant non pas sur les données du recensement de 1991, mais sur celles du recensement effectué 12 ans auparavant. Les premières élections qui ont tenu compte du recensement de 1991 ont eu lieu en 1997, soit six ans plus tard. Cela me paraît un peu long. Si les prochaines élections ne se déroulent pas selon le recensement de 2001, selon toute probabilité, ce ne sera qu'en 2008, soit sept ans après la tenue de ce recensement, que des élections tiendront compte de ses données. Les données utilisées seraient tellement différentes de la réalité canadienne au moment des élections.
Dans une démocratie, il me semble que nous voulons que les élections et la carte électorale reflètent le mieux possible la façon dont la population est répartie sur l'ensemble du territoire, compte tenu des contraintes constitutionnelles. Je pense que nous reconnaissons tous qu'il est nécessaire que les nouvelles limites des circonscriptions électorales entrent en vigueur le plus tôt possible après la tenue d'un recensement.
Le directeur général des élections nous a dit qu'il était au courant des suppositions avancées par notre comité. Tous les partis en ont fait. Donc, dire que c'est lui qui a commencé le bal et qu'il a mal réagi alors que c'est le comité qui est à l'origine de tout cela est un peu maladroit et injuste.
Quoi qu'il en soit, il reste que nos électeurs n'aimeraient pas que nous tenions des élections en 2004 en fonction d'un recensement vieux de 13 ans. Il nous appartient de donner suite le plus rapidement possible à cette importante mesure législative.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Merci, monsieur Regan.
Je pense que je vais demander à M. Guimond de présenter une motion proposant que nous entendions d'autres témoins. Nous allons en discuter rapidement et passer au vote. Si la motion est rejetée, nous pourrons examiner le projet de loi article par article et, alors, M. Godin pourra présenter son amendement.
Est-ce que cela vous convient?
[Français]
M. Michel Guimond: Je tiens d'abord à avertir mes collègues que je n'ai pas l'intention de déposer une motion en ce sens. Nous avons toujours discuté et pris des décisions de façon consensuelle. Si ma motion est défaite par la majorité des membres du comité, je crois qu'on va commencer tout de suite l'étude article par article. Je ne vais pas déposer de motion, mais je vais parler jusqu'à épuisement total. Je vais entreprendre un filibuster.
Lors de l'étude du projet de loi C-20, j'ai parlé pendant cinq heures et 45 minutes de façon consécutive. Je vous avertis, madame la présidente. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je vous suggère d'ajourner. Si M. Regan pense qu'il a des avantages à agir en bulldozer, il en verra l'impact. Il peut foutre le bordel dans un paquet de comités. Je le mets au courant que je n'ai pas l'intention de déposer de motion.
On a toujours présenté des listes de témoins et je n'ai pas l'intention de me faire « bulldozer ». Vous allez battre ma motion. Je n'embarque pas. Je ne dépose pas de motion. Je vous demande de suspendre pour me permettre de soumettre une courte liste de témoins. Je n'ai pas 20 témoins, ce n'est pas une manoeuvre dilatoire, mais je voudrais faire entendre quelques témoins la semaine prochaine. C'est ce que je voulais dire.
 (1235)
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Guimond, je suis fortement tentée de vous inciter à parler pendant 45 minutes, parce que j'aime toujours vous entendre, mais je vais m'abstenir.
Si vous ne voulez pas présenter de motion, le comité pourrait alors recevoir la courte liste de témoins que vous voulez soumettre.
Monsieur Regan.
M. Geoff Regan: Madame la présidente, je me demande s'il serait possible de s'entendre assez rapidement au sujet de ces témoins pour que nous puissions les convoquer à la séance de mardi et passer à l'étude article par article le même jour.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Êtes-vous d'accord, monsieur Guimond?
[Français]
M. Michel Guimond: J'ai parlé. C'est possible mardi. Si la liste des témoins n'est pas considérable, on peut se réunir mardi soir. Si des témoins ne sont pas disponibles mardi, on verra comment cela va aller, quitte à adopter le projet de loi jeudi. Je le répète, il ne s'agit pas de mesures dilatoires, mais je veux faire entendre des témoins.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Jordan.
M. Joe Jordan: J'aimerais dire à M. Guimond que je trouve que M. Kingsley a répondu aux questions et aux inquiétudes que j'avais. Pouvez-vous simplement me donner une idée des témoins que vous voulez inviter et indiquer ce qu'ils pourraient apporter de plus?
[Français]
M. Michel Guimond: Je sais, monsieur Jordan. Vous êtes tellement compétent et vous arrivez avec votre liste de témoins. Par contre, je suis si peu compétent que j'ai besoin de me faire conseiller par des témoins. Je n'ai pas le monopole de la vérité et je n'ai pas la science infuse. Il a dit qu'il avait sa liste de témoins et je voulais répondre à cela. Quant à moi, j'arrive avec ma liste de questions. Demandez à M. Kingsley si j'ai vraiment une liste de questions. Je ne suis pas encore en mesure de vous répondre, mais cet après-midi ou demain, le greffier aura cette liste de témoins, dans les plus brefs délais.
[Traduction]
M. Joe Jordan: Je ne mets pas en cause votre compétence. Je me demande sincèrement quels sont les sujets de préoccupation. J'essaie de comprendre. J'ai accepté les arguments de M. Godin. J'ai trouvé que son point de vue sur le délai d'un an était pertinent. J'essaie de comprendre quels sont les obstacles à ce qui semble être une modification bien technique pour accélérer un processus qui va se réaliser de toute façon et qui correspond mieux à la répartition de la population dans les différentes circonscriptions. Je suis simplement curieux. Nous pouvons attendre d'entendre les témoins, mais je me demande simplement si vous savez actuellement pourquoi vous voulez entendre des témoins.
[Français]
M. Michel Guimond: Comme je vous l'ai dit, je vais vous soumettre ma liste et on entendra les témoins. Ces témoins ne sont pas télégraphiés par moi et je ne connais pas le message qu'ils veulent transmettre. Des groupes nous ont approchés parce qu'ils ont des choses à dire sur le projet de loi C-49, qui déplace la date de mise en vigueur du décret du mois d'août au mois d'avril. Des groupes nous ont approchés pour nous en parler. Je ne sais pas ce qu'ils veulent nous dire, mais on les questionnera, comme on a questionné M. Kingsley et comme on questionne tous les témoins qui viennent témoigner devant nous.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Guimond, puis-je vous poser une question? Si nous vous demandions de remettre cet après-midi au greffier votre liste énumérant un nombre de témoins que nous pourrions entendre en une seule séance, et si nous réservions la réunion de mardi matin pour les entendre, seriez-vous d'accord?
[Français]
M. Michel Guimond: J'aurais l'impression, madame la présidente, que vous voulez me brimer dans mon droit de me faire entendre. Je vous ai donné un ordre de grandeur. J'ai dit qu'il n'y en aurait pas 20, qu'il ne s'agissait pas de mesures dilatoires, mais je ne suis pas capable de m'engager à ce que ces témoignages ne durent qu'une journée. Une journée compte 24 heures. Je vais vous présenter un autre argument. Le projet de loi C-49 ne compte qu'un seul article et il ne sera pas long à adopter. Ce serait différent si ma liste était constituée de 150 témoins et que le projet de loi comptait 642 articles. Il serait probable que nous aurions de la difficulté à tout faire dans une journée. Je ne suis pas en mesure de vous dire ce que contiendra ma liste à l'heure actuelle. D'autre part, ça ne s'est jamais passé ainsi au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre lors de l'étude de n'importe quel autre projet de loi. On n'a jamais limité à deux ou trois le nombre de témoins qu'on pouvait présenter. Pourquoi cela commencerait-il aujourd'hui? Pourquoi voulez-vous me brimer dans mon droit de demander au comité de faire entendre des témoins? Pourquoi? Je le répète: ce projet de loi ne compte qu'un article.
 (1240)
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Monsieur Guimond, avec tout le respect que je vous dois—parce que vous et moi travaillons ensemble depuis longtemps—vous avez commencé par dire que vous ne vouliez pas présenter de motion aujourd'hui pour ne pas risquer qu'elle soit rejetée. Ensuite, vous avez dit que vous feriez de l'obstruction. Et maintenant vous nous dites que vous voulez entendre des témoins, mais vous ne pouvez pas nous indiquer combien.
Je veux être aussi raisonnable que possible. J'essaie de réparer l'erreur que j'ai commise plus tôt. Si vous pouviez choisir vos trois plus importants témoins et si nous pouvions prévoir les recevoir mardi matin, je pense qu'on pourrait facilement tous s'entendre sans que personne n'ait à faire d'obstruction, à crier ou à s'énerver. C'est tout ce que je vous demande. Nous sommes prêts à collaborer, moi la première.
Si vous nous dites que vous allez inviter vos trois plus importants témoins mardi matin, nous allons organiser cette séance. Je serais très heureuse de le faire, comme tous ceux de ce côté-ci de la table, je pense, ainsi que M. Godin.
[Français]
M. Michel Guimond: À l'heure actuelle, je ne suis même pas en mesure de vous dire si cela se limite à trois. Il y en aura peut-être deux, peut-être un. Je ne suis même pas en mesure de vous dire si on parle d'un maximum de trois. Madame la présidente, où trouve-t-on dans le Règlement qu'on peut limiter le nombre de témoins à trois?
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Un instant. Attendez. Je n'entends pas l'interprétation, ce qui me rend complètement dépourvue.
[Français]
M. Michel Guimond: Je vais poser mes questions à Jamie puisque c'est lui qui vous envoie les papiers. Jamais, lors de l'étude de quelque autre projet de loi, le nombre de témoins n'a été limité au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Si vous voulez agir ainsi dorénavant, parfait. Je refuse de parler ainsi parce que je qualifierais une telle attitude d'« anticollaboratrice ».
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): D'accord, monsieur Guimond. Je vais faire une autre suggestion : je propose que tous les membres du comité, y compris ceux du parti ministériel, présentent une liste de témoins possibles d'ici 17 heures, vendredi, que le comité de direction se réunisse lundi matin et fasse un choix parmi la liste proposée, et que nous invitions les témoins retenus mardi. Qu'en pensez-vous?
[Français]
M. Michel Guimond: Parfait.
[Traduction]
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Ensuite, nous passerons à l'étude article par article si nous avons fini d'entendre les témoins. Sinon, nous nous réunirons de nouveau plus tard.
Allez, n'en demandez pas trop.
M. Michel Guimond: Il veut être ministre. Nous faisons partie de son plan. Geoff fera un bon ministre de la Nouvelle-Écosse. Nous faisons partie du plan.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Les membres sont-ils d'accord? Cela convient à tout le monde?
Qu'en pensez-vous, de l'autre côté? Quelqu'un veut-il prendre la parole de ce côté-ci?
Madame Torsney.
Mme Paddy Torsney: Je veux simplement dire,
[Français]
qu'il est parfois difficile pour les témoins de se présenter ici et qu'il est possible qu'ils préfèrent envoyer un message au comité.
[Traduction]
On peut accepter leur témoignage écrit.
La vice-présidente (Mme Carolyn Parrish): Normalement, le comité de direction choisit les témoins qu'il veut inviter. S'ils ne peuvent se présenter, ils peuvent envoyer un mémoire. Nous procédons toujours de cette façon.
Êtes-vous tous d'accord?
Parfait. La séance est levée.