:
C'est le débat auquel M. Julian et d'autres se livrent concernant toute la question du contournement de l'accord et de l'engagement des Américains de ne pas prendre d'autres mesures commerciales pour la durée de l'entente. L'entente actuelle nous donne, selon moi, une bien meilleure protection contre la prise d'autres mesures commerciales.
Actuellement, même si nous allions de l'avant et que nous gagnions toutes nos causes, il y aura appel sur appel. Quand nous aurons enfin épuisé tous les recours, nous aurons peut-être gain de cause, mais cela n'empêchera pas l'industrie américaine de lancer d'autres poursuites encore, armée de l'information qu'elle a recueillie dans le cadre des poursuites juridiques dont ont été saisis jusqu'ici les divers tribunaux.
Par conséquent, nous pourrions sans conteste nous attendre dans très peu de temps à être poursuivis pour préjudice, qui serait calculé d'une manière légèrement différente. Nous pourrions même voir ce scénario prendre de l'expansion. Donc, essentiellement, l'entente intègre l'engagement pris par les Américains — par les membres de l'industrie et par le Département du commerce — de ne pas intenter d'autres poursuites.
Quant à nous, nous nous engageons à faire des pratiques relatives aux droits de coupe qui ont cours chez nous la pierre angulaire de l'entente. Si nous envisageons d'apporter au régime des droits de coupe des changements qui pourraient être considérés comme étant une subvention, nous devrons alors consulter, comme nous l'avons fait par le passé. Les provinces ont toujours consulté le Département du commerce des États-Unis au sujet des changements d'orientation qu'elles faisaient, simplement parce qu'elles souhaitaient éviter la possibilité que des poursuites puissent être entamées très rapidement et très facilement sous le régime de l'ALENA. Les présumés préjudices se sont avérés en grande partie fictifs, parce que jusqu'ici on avait l'habitude d'entamer des poursuites habituellement sans fondement. Entre temps, on exige le versement de droits — au début, les droits antidumping et les droits compensateurs réunis, si vous vous souvenez bien, totalisaient 27 p. 100; après cinq ans de procès, nous en étions à un peu plus de 10 p. 100 — 10,8 p. 100, actuellement —, de sorte que l'entente devrait nous protéger contre de pareilles mesures.
Pour ce qui est de la latitude dont jouissent les provinces à l'égard de la politique, il faudra trouver un moyen de régler cette question. L'entente comprend une disposition qui nous permet d'examiner d'éventuelles portes de sortie, en fonction des réformes des politiques provinciales. Elle ne sous-entend pas que chaque province devrait avoir en place exactement le même régime de droits de coupe ou de gestion des forêts. Il existe différents modèles qui pourraient mener au même résultat.