Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité permanent du commerce international reprend son étude des possibilités et des défis que présente la relation commerciale entre le Canada et les États-Unis pour les entreprises canadiennes et pour nos partenaires commerciaux.
Le comité souhaite tout particulièrement repérer et éliminer les obstacles qui nous empêchent de nouer des liens économiques plus solides avec les États-Unis, et répondre à la question de savoir ce que peut faire le gouvernement du Canada afin d'aider les entreprises canadiennes à profiter davantage des possibilités d'échanges, d'investissement et commerciales en général dans ce contexte?
Aujourd'hui, nous accueillons les témoins suivants: premièrement, M. Anthony Burger, économiste en chef du bureau de l'économiste en chef du MAECI; ensuite, William Crosbie, directeur général, Direction générale de l'Amérique du Nord, MAECI; Paul Robertson, directeur général, Politique commerciale de l'Amérique du Nord, MAECI; et M. Lee Gill, directeur de la recherche et de l'analyse industrielles à Industrie Canada.
Messieurs, je vous remercie tous de votre présence parmi nous ce matin. Vous avez déjà eu des discussions avec le greffier. Vous savez donc que chaque représentant ministériel dispose d'environ huit minutes pour faire son exposé, et ensuite, nous allons ouvrir la période des questions. Nous n'avons qu'une heure et quart à passer avec vous ce matin. Par la suite, le comité pourra, je l'espère, mettre la dernière main à son rapport et régler aussi certaines questions liées aux voyages.
Messieurs, je vous invite à commencer. Nous sommes impatients d'entendre vos exposés liminaires et de passer ensuite à la période des questions. Vous m'avez dit que d'autres personnes vous accompagnent, qui seront disposées à répondre à nos questions, si besoin est, mais je vous donne tout de suite la parole.
Monsieur Crosbie.
:
Merci, monsieur le président.
Nous avons remis une copie intégrale de nos remarques liminaires au greffier, mais pour gagner du temps, nous les avons abrégées. Je vais donc commencer, et je donnerai ensuite la parole à mes collègues pour poursuivre nos remarques liminaires. Nous espérons ne pas dépasser neuf minutes pour notre exposé liminaire.
Bonjour. Je m'appelle Bill Crosbie et je suis le directeur général du bureau de l'Amérique du Nord au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.
Mes collègues, Tony Burger et Paul Robertson, vous brosseront un portrait un portrait détaillé de la relation économique qu'entretient le Canada avec ses partenaires nord-américains. Pour ma part, on m'a demandé de commencer cet exposé en décrivant les grandes lignes des aspects politiques de la relation du Canada avec les États-Unis et le Mexique.
Les États-Unis sont plus que notre premier partenaire commercial; ces derniers constituent, avant toute chose, notre plus importante source d'investissement et de nouvelles technologies. Ils représentent également notre plus importante relation bilatérale, relation qui prend appuie sur des valeurs communes.
[Français]
Notre société se fonde sur un partenariat politique axé sur des règles et des institutions, et renforcé par plus de 300 traités et accords qui guident la relation que nous entretenons avec les États-Unis dans tous les domaines politiques et économiques, comme la gestion de la frontière et la coopération écologique. Dans ce contexte, la défense et la sécurité de l'Amérique du Nord demeurent la priorité absolue de nos deux pays.
[Traduction]
Bien entendu, la relation que nous avons avec nos partenaires nord-américains comporte des écueils. Le premier est de nature démographique : la population américaine se déplace lentement du nord et du nord-est, régions traditionnellement très liées au Canada, vers le sud et le sud-ouest, là où nous avons moins de notoriété et d'influence. Parallèlement, la population hispanique qui, historiquement, n'a eu que très peu de contacts avec le Canada, joue un rôle de plus en plus fort dans la vie politique américaine.
Le second écueil est que, dans l'après-11 septembre, le discours « la sécurité éclipse le commerce » est devenu une réalité. Les États-Unis ont adopté de nombreuses mesures, comme la Bioterrorism Act et l'initiative de transport de l'hémisphère occidental, avec l'objectif déclaré d'accroître la sécurité intérieure. Peu importe si ces mesures ont atteint leurs objectifs de sécurité, elles peuvent entraver la circulation des biens et des voyageurs légitimes le long de la frontière Canada—États-Unis ou bien affaiblir a compétitivité des entreprises menant des activités des deux côtés de la frontière.
[Français]
Enfin, notre relation avec les États-Unis est de plus en plus considérée dans un contexte trilatéral par les chefs politiques de l'administration et du Congrès américain. Sur tous les plans, soit politique, économique et social, le Mexique et la population hispanique américaine, dominée par les Mexicains-Américains, ont changé la façon dont les Américains voient leur propre société. Ces tendances ont aussi influé sur la façon dont les États-Unis envisagent leur relation avec leurs deux gouvernements voisins. La politique frontalière américaine est l'exemple le plus connu.
[Traduction]
Qu'on me comprenne bien. Nous voyons d'un bon oeil l'évolution du Mexique en partenaire du Canada et des États-Unis au chapitre de la politique, de l'économie et de la sécurité. Notre relation avec le Mexique s'est consolidée, particulièrement depuis la signature de l'ALENA, à notre plus grand avantage. En outre, un Mexique plus dynamique et prospère décuple les forces uniques de l'économie nord-américaine.
Aussi, nous ne voulons pas perdre ce qui est unique à la relation du Canada et des États-Unis, en l'occurrence notre frontière commune. Les États-Unis représentent notre plus important allié et partenaire. Cela ne changera jamais. La stratégie commerciale mondiale, nouveau cadre mis en place par le gouvernement pour favoriser la participation du Canada au commerce international, met l'accent sur l'importance de ce marché pour développer la productivité, la croissance et la prospérité du Canada.
Cette stratégie, qui constitue le volet international du plan économique du gouvernement, Avantage Canada, établit une démarche pour conserver notre avantage nord-américain : renforcer notre solide réseau de missions ainsi que la présence de celles-ci, accroître la force avec laquelle nous attirons l'investissement dans les principaux secteurs à forte concentration du savoir, et consolider les liens en matière d'innovation afin de favoriser l'excellence dans la recherche au Canada. La stratégie commerciale mondiale reconnaît que notre position concurrentielle aux États-Unis est non seulement très avantageuse pour nos entreprises mais aussi accroît l'intérêt qu'on nous porte comme destination de choix pour l'investissement direct étranger, tout en garantissant la présence au Canada de chaînes de valeur régionales et mondiales.
[Français]
Nous devons cependant être plus proactifs face aux tendances politiques et économiques qui se dessinent aux États-Unis si l'on veut en profiter pleinement, si l'on veut maintenir notre accès traditionnel et si l'on veut continuer d'accroître la compétitivité et la prospérité de notre pays.
Nos missions situées en Amérique du Nord continueront d'agir comme première ligne de défense en nous aidant à définir et à élaborer des stratégies qui préviendront et/ou élimineront les obstacles qui surgissent. Aux États-Unis, le personnel de nos missions joue un rôle primordial en faisant le pont entre les provinces, d'autres ministères fédéraux, des entreprises canadiennes et des associations industrielles et les principaux joueurs américains. Nous sommes ouverts aux suggestions des députés et vous invitons à continuer à visiter nos missions nord-américaines et à y travailler.
[Traduction]
Ce contexte politique nous renseigne sur la meilleure façon d'établir des liens avec les États-Unis et le Mexique eu égard à nos intérêts économiques.
Je donne maintenant la parole à mon collègue, Tony Burger, qui traitera de ces éléments économiques.
[Français]
Merci, monsieur le président.
Le comité a demandé quel effet l'intégration économique a eu sur l'économie canadienne, la composition industrielle du pays, ainsi que le bien-être de la vie des Canadiens.
[Traduction]
Selon nous, les effets de l'intégration économique sur la croissance économique et l'emploi ont été positifs mais, afin de consolider ces succès, nous devons à présent élaborer de nouvelles stratégies afin de relever les défis auxquels nous sommes confrontés dans le contexte mondial. À cette fin, les trois pays signataires de l'ALENA devront travailler ensemble afin de s'assurer d'avoir une plate-forme nord-américaine commune qui leur permettra d'affronter la concurrence à l'échelle internationale, de sorte que nos produits et services soient concurrentiels dans le contexte, non seulement des États-Unis, mais des chaînes de valeur mondiales qui traversent l'Atlantique et le Pacifique.
L'ALENA et l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis ont facilité la restructuration de notre économie et ont garanti que notre production manufacturière secondaire devienne plus spécialisée et ont fait en sorte que les cycles de production deviennent plus longs, que la production s'accélère et que les revenus augmentent. Mais nous nous rendons compte à présent que nous avons atteint les objectifs fixés dans le cadre de l'ALENA et, par conséquent, la question clé est de savoir maintenant comment nous pouvons optimiser, sur la scène internationale, notre positionnement sur la plate-forme nord-américaine?
[Français]
La Chine a radicalement changée au cours des années 1990 et 2000, et elle continuera sur sa lancée. L'Inde, le Brésil, la Russie, l'Afrique du Sud et beaucoup d'autres pays qui font partie des chaînes d'approvisionnement mondiales se transforment également. Il se produit aussi des changements dans l'Union européenne, qui s'emploie activement à intégrer l'espace économique commun à la communauté de 25 membres.
[Traduction]
De plus, les exportations canadiennes vers les États-Unis ont augmenté de 238 p. 100 depuis 1989, tandis que les exportations de marchandises vers le Mexique se sont accrues de 304 p. 100 depuis 1994, l'année de l'entrée en vigueur de l'ALENA. Le secteur manufacturier en a profité, sa part du PIB passant de 15,7 p. 100 en 1991 à 19 p. 100 en 2000. Par contre, nous savons que sa part a diminué depuis la restructuration qui s'est opérée dans l'environnement mondial. Le secteur manufacturier correspond à présent à 15,9 p. 100 du PIB canadien mais, même si cela représente une baisse par rapport à 2000, où sa part était de 19 p. 100, ce résultat est tout de même supérieur à celui enregistré en 1991. Nous constatons, au cours de la même période, qu'il y a eu une réduction importante de la contribution de l'activité manufacturière à l'économie américaine. Donc, si vous vous inquiétez de l'avenir des entreprises manufacturières au Canada, vous devriez vous rappeler qu'elles s'en sont beaucoup mieux sorties que leurs homologues américaines. Donc, en 2006, 82 p. 100 de nos exportations de produits manufacturés étaient destinées aux États-Unis. Un autre indicateur — l'emploi — était de 7,5 p. 100 en 1989. Il est passé à 11,4 p. 100 en 1993, mais a ensuite baissé, pour atteindre 6,3 p. 100 en 2006. Donc, depuis 1989, nous connaissons une baisse importante du chômage. À présent, notre secteur manufacturier est plus fort qu'il ne l'était au début de cette période, et à prix constants, le PIB s'est accru de 56 p. 100 depuis 1989.
D'autres statistiques indiquent que nous nous en sommes bien tirés également du point de vue structurel. Le nombre d'emplois aux sièges sociaux du Canada était de 158 000 en 1999. Toutefois, en 2005, la dernière année pour laquelle nous avons des chiffres, ce nombre était passé à 175 000. En 2006, 14 sociétés canadiennes figuraient au classement des 500 plus importantes entreprises de la revue Fortune, par rapport à seulement cinq en 1995. Le PIB par habitant est passé de 28 000 $, en dollars constants de 2000, à 36 500 $ aujourd'hui. Le revenu disponible moyen des familles a augmenté de 7,7 p. 100, ou 3 600 $ en dollars constants de 2000, pendant la même période. Les dépenses en santé et en éducation de tous les ordres de gouvernement ont augmenté de 129 p. 100, pour atteindre 96 milliards de dollars.
Par contre, je ne serais pas tout à fait honnête si je n'avouais pas que le revenu réel des catégories de revenus les plus faibles a baissé, bien que des données récentes indiquent que la tendance se renverse à présent, et que les revenus de toutes les catégories de revenus augmentent. Il est probable que, d'ici l'année prochaine, les pertes de revenus chez les personnes les plus pauvres auront été compensées puisque leurs revenus auront été ramenés au niveau précédent, c'est-à-dire avant que l'économie ne subisse les changements qu'elle a connus au cours de la récession du début des années 1990.
Certains changements se seraient opérés de toute façon, et on peut donc se demander dans quelle mesure ce phénomène est attribuable à l'ALENA. Selon des études d'experts, nous pouvons conclure que la croissance des exportations canadiennes vers les États-Unis aurait été inférieure d'environ 50 p. 100 en l'absence des deux accords commerciaux. La croissance de la productivité aurait été inférieure de 25 p. 100 et inférieure de 90 p. 100 pour les secteurs d'activité les plus touchés.
L'accès au marché nord-américain a permis aux entreprises manufacturières canadiennes d'opter pour des cycles de production plus longs et plus spécialisés. La taille de l'entreprise manufacturière moyenne au Canada a augmenté de plus d'un tiers. Les consommateurs ont économisé environ 8 milliards de dollars chaque année, du fait de pouvoir obtenir les produits dont ils ont besoin à un coût inférieur.
Je ne vais pas beaucoup vous parler d'Avantage Canada, étant donné que mon collège a déjà abordé la question. Je vais me contenter de dire que cette stratégie comporte un volet intérieur et un volet international, et que la stratégie commerciale mondiale correspond au volet international. Maintenant je voudrais vous parler brièvement de l'aspect investissement de cette stratégie commerciale mondiale.
[Français]
Les entreprises sous contrôle étranger qui mènent des activités au Canada apportent une contribution de 22 p. 100 aux actifs canadiens, de 25 p. 100 aux investissements de capitaux, de 30 p. 100 aux recettes d'exploitation, de 32 p. 100 des dépenses en recherche et développement et, enfin, de 25 p.100 aux exploitations de marchandises. Donc, l'investissement étranger transfère des technologies de pointe, stimule la concurrence nationale, introduit de nouvelles techniques de gestion et offre un meilleur accès aux canaux de distribution et aux marchés internationaux. Tout compte fait, l'investissement direct étranger permet de faire croître la productivité et d'améliorer le niveau de vie des Canadiens.
[Traduction]
Les États-Unis constituent le plus important investisseur étranger au Canada. À la fin de 2006, l'investissement direct américain au Canada se chiffrait à 285 milliards de dollars et représentait 61,5 p. 100 de l'investissement direct étranger total au Canada. Le Mexique représente également un partenaire d'investissement de plus en plus important pour le Canada. À la fin de l'année, l'investissement direct en provenance du Mexique atteignait 204 millions de dollars, soit une hausse de 26 p. 100 depuis 1995.
De plus, le Canada investit au Mexique, où l'investissement direct canadien était de 3,1 milliards de dollars en 2004, comparativement à un niveau bien inférieur en 1995. Il y a donc eu une augmentation de 231 p. 100 au cours de cette période.
[Français]
Les pays de l'Amérique du Nord ont également une vision commune de ce qu'est un environnement favorable dans lequel sont exploités les forces respectives de chacun en science, en innovation, en technologie et en affaires. Le Canada et les États-Unis jouissent également de la plus importante relation bilatérale du monde au chapitre de la science, de l'innovation et des technologies de commerce. Les organisations gouvernementales, les instituts et les universités ont noué des liens solides dans les domaines de la recherche et du développement.
[Traduction]
Une autre partie de la vision de la stratégie commerciale mondiale suppose l'amélioration de la capacité des entreprises canadiennes d'exploiter les technologies, les talents, les investissements et les débouchés commerciaux. Le partenariat stratégique Canada-Californie axé sur l'innovation, un partenariat qui repose sur les sciences et la technologie, montre la valeur des partenariats public-privé dans des domaines clés, tels que les liaisons entre les réseaux à haute vitesse à large bande, la recherche sur les cellules souches cancéreuses et les maladies infectieuses, le développement durable des ressources énergétiques et la nanotechnologie. Dans tous ces domaines, la coopération avec les États-Unis nous aide à établir une plate-forme qui favorise notre compétitivité à l'échelle internationale.
Un autre aspect de notre aide a trait à la politique commerciale. Pour faire l'examen des principaux problèmes de la politique commerciale auxquels le Canada et nos partenaires de l'Amérique du Nord sont confrontés, je donne la parole à mon collègue, Paul Robertson.
:
Bonjour. Je m'appelle Paul Robertson et je suis le directeur général de la Politique commerciale nord-américaine au ministère.
Le commerce et l'investissement trilatéral ont connu 13 années de croissance, et l'ALENA continue d'être au coeur de la relation que nous entretenons avec les États-Unis et le Mexique au chapitre du commerce et de l'investissement. L'ALENA a bien servi le Canada, les États-Unis et le Mexique. Il a dopé la croissance, élevé le niveau de vie et offert aux consommateurs des prix concurrentiels. On parle désormais d'un accord mûr dont la mise en oeuvre est presque terminée. À cet égard, l'achèvement en 2008 de la libéralisation tarifaire marquera l'établissement d'une zone de libre-échange à toutes fins pratiques exempte de droits en Amérique du Nord. L'Accord s'est avéré très avantageux pour la communauté commerçante.
De plus, au fil des années, les différents groupes de travail de l'ALENA ont élaboré des plans de travail visant à faciliter la libre circulation des biens, des services et des capitaux et à renforcer la compétitivité nord-américaine. Comme mon collègue l'a illustré plus tôt, les avantages de ce travail sont concrets.
Les États-Unis représentent notre plus important partenaire commercial, et la grande majorité de nos échanges avec eux ne font l'objet d'aucun différend. Le Canada est résolu à travailler en étroite collaboration avec les États-Unis afin de renforcer la compétitivité de l'Amérique du Nord et d'améliorer la relation commerciale qu'ils entretiennent, la plus importante et vaste au monde. Il existe encore certaines pommes de discorde pour lesquelles nous continuerons de défendre les intérêts canadiens, s'il y a lieu, mais elles ne définissent pas la relation qu'ont les deux pays qui continuent par ailleurs de collaborer à l'atteinte de résultats.
[Français]
Nos liens commerciaux avec le Mexique sont également forts. Il s'agit désormais d'une relation économique bien établie. Nous travaillons avec le Mexique afin de faire progresser des questions d'intérêt commun, notamment le Partenariat Canada-Mexique.
Il importe toutefois de ne pas tenir ce succès pour acquis. Avec l'émergence de la concurrence mondiale engendrée par des pays comme la Chine, l'Inde et le Brésil, nous devons travailler avec les États-Unis et le Mexique à accroître davantage la compétitivité et la prospérité de l'Amérique du Nord, de sorte qu'elle soit bien positionnée pour rivaliser avec les autres pays dans un nouveau contexte commercial.
[Traduction]
À cette fin, les trois ministres du Commerce ont demandé aux représentants compétents, lors de la dernière réunion de la Commission du libre-échange de mars 2006, de cerner les occasions qui permettront d'atteindre des résultats concrets et viables sur le plan commercial, afin de continuer à faciliter la circulation des biens, des services et des capitaux entre nos trois pays.
Plus précisément, ils ont entrepris des travaux qui mettront l'accent sur certains secteurs et permettront d'éliminer les obstacles à la libre-circulation des biens, des services et des capitaux. Ils ont mandaté les représentants à mener un examen complet des activités des groupes de travail et des comités de l'ALENA pour voir si ces institutions pourraient être davantage efficaces. Enfin, ils leur ont demandé d'étudier comment les trois pays pourraient collaborer en concluant des accords commerciaux avec d'autres pays, et comment les éléments de ces nouveaux accords de libre-échange pourraient contribuer à améliorer les pratiques de l'ALENA, comme la transparence et la facilitation du commerce. Par exemple, les technologies des communications, comme Internet, ont connu des progrès incroyables depuis la mise en place de l'ALENA, dont les pratiques pourraient profiter d'une meilleure utilisation de telles technologies.
Dans l'ensemble, le contexte commercial nord-américain a considérablement changé au cours de la dernière décennie. Bien qu'il y ait eu d'importantes améliorations, puisque l'ALENA est encore un instrument essentiel, nous devons nous assurer de continuer de travailler ensemble pour relever les défis de demain.
En résumé, grâce aux initiatives de promotion de la politique commerciale et aux services que nous offrons tant au Canada que dans nos missions, nous aidons les entreprises à réussir sur un marché mondial de plus en plus concurrentiel. C'est aussi grâce à ces efforts permanents que nous continuerons de bâtir une prospérité durable pour tous les Canadiens.
[Français]
Merci. Nous serons maintenant heureux de répondre aux questions du comité.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier de vos remarques liminaires et du fait que vous avez collaboré à ce sujet. Cela nous donne l'occasion de poser nos questions dès maintenant, étant donné que le temps dont nous disposons en comité est limité.
Tous les membres du comité, de même que la grande majorité des Canadiens, reconnaissent généralement que nos relations avec les États-Unis sont importantes en raison de nos liens économiques. Depuis la conclusion de l'ALENA, il y a une très grande appréciation de cette relation. Par contre, depuis qu'on en discute à la Chambre des communes, cette question suscite des controverses. Beaucoup d'efforts ont été déployés afin de sensibiliser les citoyens à l'importance et au rôle de l'ALENA dans les relations économiques que nous avons nouées avec les États-Unis. De plus, il y a des liens culturels et historiques entre nos deux pays.
Depuis les événements du 11 septembre, d'aucuns ont reconnu que la sécurité constitue l'une des grandes priorités de bon nombre de Canadiens et d'Américains. Par conséquent, nous comprenons l'importance de ces enjeux, et c'est ainsi que le PSP a vu le jour. Par contre, ce Partenariat pour la sécurité et la prospérité a été vivement critiqué. Ces critiques n'ont pas nécessairement été formulées par le Canada, mais je sais qu'il y en a eu aux États-Unis, surtout depuis qu'il existe un gouvernement démocrate.
Au départ, je voudrais que vous me disiez si ce genre de critiques a effectivement été formulé aux États-Unis, et dans quelle mesure on vous en a parlé?
:
Merci, monsieur le président.
Dans un premier temps, je précise que ces démarches ne s'excluent pas mutuellement. En tant que programme de travail, l'ALENA renforce et prend en compte les différentes activités. Par exemple, je vous ai dit que notre relation dans le contexte de l'ALENA a atteint une certaine maturité, et c'est pour cette raison que les ministres commerciaux ont décidé, à la dernière réunion de la Commission, de charger leurs responsables d'examiner les possibilités que pourrait présenter l'ALENA au cours des 10 prochaines années et les nouvelles initiatives qui pourraient être prises dans ce contexte.
Par exemple, les ministres ont maintenant déterminé qu'ils souhaitent examiner les secteurs dans leur ensemble afin de comprendre quel type de difficultés, qui sont causées par les gouvernements, peuvent être éliminées afin de faciliter la plus libre circulation des biens, des services et des investissements. Il s'agit donc d'une approche sectorielle, plutôt que d'une approche axée sur des enjeux précis, dans le cadre de laquelle on doit se pencher sur la relation économique dans son ensemble et dans quelle mesure elle est profitable dans chacun des secteurs. Voilà donc une nouvelle initiative qui a été prise.
D'autres éléments de renouvellement, comme mon collègue, Tony, vient de vous le dire, comprennent la reconnaissance de notre désir, non seulement d'accroître l'activité en Amérique du Nord, mais aussi de nous servir de la plate-forme nord-américaine pour mieux affronter la concurrence mondiale. Comme vous le savez, nous faisons face à de nombreux défis du point de vue de la nouvelle compétitivité économique de l'Asie, d'Amérique latine et d'autres pays; ainsi cette question est considérée comme une nouvelle priorité pour le programme de travail de l'ALENA. Des éléments tels que la façon de traiter le commerce avec des pays tiers, ou les accords de libre-échange, etc., font partie des initiatives qui vont permettre à l'ALENA de bien entamer la prochaine décennie. Donc, nous examinons ce qu'il est possible de faire pour faciliter la plus libre circulation des biens, des services et des investissements, afin d'accroître non seulement les commerces entre les signatures de l'ALENA, mais aussi entre l'Amérique du Nord et le reste du monde.
:
La mondialisation qui s'opère actuellement et les effets que nous observons au sein de notre économie nous sont bénéfiques. Nous en avons profité au cours des deux dernières décennies. Il y a un certain nombre de secteurs d'activité où une restructuration s'imposera. Il y aura des problèmes pour certains travailleurs et certaines collectivités, et nous en sommes conscients.
Le gouvernement — RHDCC, par exemple, — a examiné et continue à examiner cette problématique. Nous ne voulons pas nécessairement mettre fin à la restructuration qui s'opère actuellement; nous voulons plutôt la faciliter là où cela peut être bénéfique.
Dans le secteur du textile, par exemple, nous avons pris des mesures afin d'aider les entreprises à restructurer de façon à progresser dans cette chaîne de valeur et mieux affronter la concurrence. Nous avons permis une augmentation de nos importations pour les procédés de production, comme l'ont fait les entreprises américaines, pour être sûrs de profiter de nos avantages concurrentiels, tels que les compétences et qualifications de nos ressources humaines, afin que les travailleurs puissent gagner des salaires plus élevés à moyen et à long termes.
Le Partenariat pour la sécurité et la prospérité fait partie de cette démarche. Comme vous le signalez Anthony, il est essentiel que nous accordions nos violons en Amérique du Nord pour pouvoir mieux affronter la concurrence que nous livrent des pays comme la Chine et l'Inde, pour que nous profitions tous les deux de nos avantages comparatifs et que nous améliorions le niveau de vie des Canadiens.
Grâce au Partenariat pour la sécurité et la prospérité, par exemple, il a été possible de réaliser un certain nombre de choses. Nous nous sommes attaqués à des questions complexes telles que l'étiquetage des aliments, des politiques communes relativement à l'infrastructure frontalière, la surveillance environnementale et la libéralisation des règles d'origine qui présentent certaines difficultés relativement à la proportion de la production qui est vraiment vôtre, par rapport à la proportion qui dépend du contenu importé d'un autre pays. Nous avons établi un réseau de zones maritimes protégées en Amérique du Nord. Nous nous sommes entendus sur un ensemble de principes communs dans le domaine du commerce électronique. Nous avons également élaboré une stratégie trilatérale sur l'acier, et je pourrais vous citer d'autres exemples du même genre.
Donc, il y a un certain nombre d'éléments qui ne sont pas nécessairement englobés dans d'autres rubriques où nous avons réussi à trouver des solutions grâce à la démarche du PSP, et nous estimons que cela va nous aider et surtout aider nos citoyens à mieux affronter la concurrence dans le monde d'aujourd'hui.
:
Je vais essayer de m'en tenir à de brefs commentaires et questions, pour qu'on puisse me faire une brève réponse et que M. Cannan puisse partager mon temps de parole.
Premièrement, je tiens à dire aux membres du comité et à faire consigner au compte rendu que j'ai l'avantage de pouvoir regarder par la fenêtre. Je constate que les stores sont fermés à côté de moi, mais depuis que nous sommes assis à cette table — depuis 45 minutes — je n'ai pas vu passer un seul hélicoptère noir, ce qui me semble positif. On semble vouloir susciter beaucoup de peur, alors que nous ne voyons pas bien souvent l'hélicoptère noir dont on nous parle si souvent.
Merci à vous tous pour vos exposés. J'apprécie aussi la plus récente intervention de M. Gill au sujet des initiatives positives qui se déroulent actuellement.
À mon avis, nous avons tendance à oublier que nous sommes une nation commerçante. Les États-Unis constituent notre plus important partenaire commercial. Nous avons de bonnes relations avec eux. Il nous faut absolument parler de sécurité et de prospérité, car sinon, nous n'aurons pas rempli le mandat qu'on nous a conféré en nous élisant. Je suis donc content de savoir que nous parlons des avantages des échanges, et notamment de l'augmentation du PIB par habitant.
Il a été mentionné tout à l'heure que les entreprises manufacturières moyennes ont pris de l'expansion, et qu'au Canada, la taille des entreprises manufacturières a augmenté de 33 p. 100. Voilà justement le genre de changements positifs dont il faut nous parler. De nombreux témoins nous ont fait part des avantages de cette relation et de ce que peut faire le Canada pour favoriser une expansion des échanges afin de créer d'autres emplois et plus de richesse, de faire augmenter le revenu disponible moyen qui s'impose, et aussi de pouvoir continuer à faire progresser les dépenses gouvernementales au titre de la santé et de l'éducation, qui ont augmenté de 129 p. 100, soit 96 milliards de dollars. C'est possible grâce au commerce, qui génère des recettes fiscales, et nous devons continuer à promouvoir ce genre de choses.
Monsieur Burger, j'aimerais vous demander un éclaircissement. Beaucoup de gens nous disent que les familles à faible revenu sont perdantes, même si cela ne figurait pas dans votre texte écrit, vous contestez cette affirmation. Pourriez-vous nous fournir, pas nécessairement maintenant —
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible]
M. Ted Menzies: Excusez-moi, mais c'est moi qui ait la parole.
En fait, je suis content d'entendre quelqu'un dire cela, parce que nous entendons tout à fait le contraire, alors que ces affirmations sont sans fondement, et je vous invite donc à corroborer ces chiffres et à les faire consigner au compte rendu, pour que nous n'ayons pas à écouter ce genre d'affirmations non fondées.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Merci, monsieur Menzies.
En 1997, le dernier cinquième des ménages gagnait 1 700 $ — là il s'agit de dollars de 2004. En 2004, cependant, ce montant était passé à 3 000 $. Donc, on aurait beau citer tous les faits qu'on voudrait, en 1989, le revenu de ces ménages était de 3 400 $. Donc, la récession des années 1990 a conduit à l'effondrement des revenus des plus pauvres. Ce n'est guère surprenant, car les personnes les plus pauvres étaient celles qui se sont retrouvées au chômage.
Il y a eu une croissance soutenue depuis 1997, où le montant était de 1 700 $; 2 300 $ en 2001; 3 000 $ en 2004 — il s'agit de revenus liés au marché. Lorsqu'on tient compte des éléments stabilisateurs — et cela comprend les prestations d'assistance sociale, d'autres transferts, etc. — les revenus par habitant des ménages faisant partie du cinquième de la population le plus pauvre en 1997 étaient de 11 800 $. Ils sont passés à 12 200 $ en 2004. Ce sont des dollars de 2004, et ils ont donc été corrigés en fonction de l'inflation. Encore une fois, les revenus après impôt, y compris les transferts, étaient légèrement plus élevés en 1989, soit 13 200 $.
La réalité — et cela ne devrait surprendre personne — c'est que les revenus des pauvres se sont effondrés au début des années 1990, et ont connu une lente progression depuis. En mai, nous aurons les chiffres pour 2005, et je vais m'avancer un peu en vous disant que, selon moi, il y aura une autre amélioration pour les personnes les plus pauvres.
:
Merci, monsieur le président.
Messieurs, merci pour votre exposé.
Dans le texte qui a été remis au comité, il y a une phrase qui m'a vraiment frappé. Elle se lit ainsi : « Les effets de l'intégration économique sur la croissance économique, l'emploi, l'étendue des activités économiques menées au Canada, par habitant et par revenu, et la qualité de vie ont été positifs ».
Le contenu de ce texte relatif à cette collaboration économique entre le Canada et l'Amérique du Nord et ses effets sur notre économie, les industries, le bien-être et la vie des Canadiens correspond à un sujet dont j'ai discuté avec mes électeurs de la circonscription de Kelowna—Lake Country, et sur lequel j'ai fait des recherches. Le Canadien moyen lit le journal. Hier un article est paru dans lequel on disait que ce mouvement vers la mondialisation « a donné lieu à certaines craintes concernant une sorte d'évidement du secteur commercial canadien, à savoir que les sièges sociaux seraient transférés à New York, Boston ou Atlanta, donnant lieu à la perte de postes de cadres fortement rémunérés, d'investissements, d'emplois et de recherche au Canada, si bien que nous finirons par perdre notre indépendance économique. »
Comment le citoyen canadien moyen qui lit cela — ou un de mes électeurs — peut-il concilier ces deux énoncés? Risquons-nous réellement de perdre notre indépendance, ou cette collaboration économique entre le Canada et l'Amérique du Nord est-elle positive pour les citoyens et pour le Canada en général?
J'adresse ma question à M. Burger ou à n'importe lequel des témoins qui souhaiteraient répondre.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis content d'apprendre que le médium personnel du Parti conservateur a déclaré que tout va bien au Canada et que les pauvres ne sont pas réellement pauvres.
Mais revenons maintenant à la réalité. Vous avez fait allusion à la croissance des revenus tirés du marché des Canadiens les plus pauvres, et vous avez également parlé du fait — je ne suis pas sûr que M. Menzies l'a bien entendu — que les revenus des 20 p. 100 des familles canadiennes les plus pauvres ont diminué en chiffres réels, c'est-à-dire à prix constants.
En 1989, le revenu réel moyen à prix constants des familles canadiennes les plus pauvres était de 13 600 $. Ce montant a baissé à 12 400 $. Donc, ces familles ont environ un mois de revenu de moins qu'en 1989.
Passons maintenant aux prochains 20 p. 100 de la population, parce que vous avez dit qu'il y a une petite minorité de citoyens qui n'ont pas prospéré et je pense que, d'après ce que nous avons pu observer, cette minorité correspond à au moins 20 p. 100 de la population. Là nous parlons de familles qui ont des revenus se situant entre 20 000 $ et 36 000 $ par an: le revenu moyen à prix constants de 29 900 $ en 1989 a baissé à 28 500 $. Donc, elles ont perdu en réalité deux semaines de revenu.
Passons maintenant au prochain groupe de familles, c'est-à-dire celles dont les revenus se situent entre 36 000 $ et 56 000 $ par an. En 1989, leur revenu était de 48 100 $, alors que le revenu moyen à prix constants n'est plus que de 45 900 $. Donc, une fois de plus, elles ont perdu plus de deux semaines de revenu. C'est comme si elles devaient se passer d'un chèque pendant deux semaines.
Parlons maintenant du quatrième groupe. Nous avons déjà couvert 80 p. 100 des familles canadiennes. Il n'y a pas de changement dans cette catégorie de revenu.
Donc, 80 p. 100 des familles canadiennes soit n'ont connu aucune changement, soit ont subi une baisse de revenu depuis 1989. Mais si nous examinons la situation de l'élite — c'est-à-dire des Canadiens les plus riches — leur revenu moyen est passé de 121 000 $ à 136 000 $.
Nous sommes donc en présence d'un écart de prospérité faramineux qui continue à se creuser, puisque 80 p. 100 des familles canadiennes gagnent moins, et cet élément doit faire partie intégrante de l'analyse et des discussions que vous tenez au sujet de notre stratégie commerciale. S'il n'a rien donné pour les 80 p. 100 des familles canadiennes, on peut en conclure qu'il y a un problème fondamental en ce qui concerne le résultat net.
Au cours de cette même période, les heures supplémentaires ont augmenté de plus d'un tiers, comme vous le savez tous, et en même temps, nous avons constaté, comme Statistique Canada nous l'apprend, que la plupart des emplois créés de nos jours dans notre économie sont des emplois à temps partiel ou temporaires. Il n'est donc pas surprenant que les revenus baissent. Le fait est que les gens passent d'un emploi temporaire à un autre. Ils essaient d'obtenir deux emplois à temps partiel pour être en mesure de joindre les deux bouts.
Ma question est donc celle-ci: il existe cet écart de prospérité grandissant. Il est tout à fait évident que, depuis 1989, le revenu réel de la plupart des familles canadiennes a diminué. Que faites-vous au sein du ministère face à ce problème?
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Eh bien, il est clair que cette stratégie a échoué.
Je comprends pourquoi vous avez été un peu sur la défensive dans vos remarques liminaires. C'est bien, parce que vous commencez à vous intéresser aux questions dont parlent les Canadiens à tous les coins de rue dans l'ensemble du Canada. Je suis content de constater cela, et je dois dire que j'ai apprécié davantage ces remarques que celles faites précédemment par les représentants du ministère.
Mais, s'agissant de l'économie, le fait est que la plupart des familles canadiennes gagnent moins maintenant qu'en 1989. Il nous faut repenser l'ensemble des mécanismes afin de voir comment nous pourrons créer de bons emplois et de quelle façon nous devrions réagir comme pays à ce phénomène qu'on peut pour le moins qualifier de marasme ou de dégradation économique ayant touché la plupart des familles.
La solution qu'on ne peut absolument pas accepter serait une solution correspondant au statu quo ou à un nouvel ALENA plus musclé, ce qui inquiète justement beaucoup de gens quand nous parlons du PSP. J'ai apprécié la clarté de votre exposé, mais le fait est que beaucoup de priorités différentes sont liées au PSP, et chaque ministère passe par un processus différent de déréglementation ou de réduction de la réglementation.
Ma question est donc celle-ci: comment peut-on concilier tous les éléments? Comment suivre les changements d'ordre législatif, réglementaires, ainsi que la déréglementation qui s'opère dans tant de secteurs différents, comme vous nous le disiez tout à l'heure, monsieur Crosbie? Comment le ministère peut-il suivre tout cela?