Trois points sont inscrits à l'ordre du jour. Nous allons d'abord entendre le témoin, après quoi nous discuterons du rapport du sous-comité. Il s'agit simplement que le comité approuve ou modifie ce rapport, qui traite de questions diverses, mais surtout de l'étude du commerce en Amérique du Nord et au-delà du continent nord-américain. Nous y reviendrons. Enfin, M. Julian a présenté deux motions. S'il les propose, et je crois qu'il a annoncé son intention de le faire, nous les étudierons.
D'abord, tous mes remerciements au témoin qui a accepté de comparaître malgré la brièveté du préavis. Carol Osmond est conseillère en matière de politiques à l'Association canadienne des importateurs et exportateurs.Les autres témoins ne pouvaient pas se présenter, semble-t-il. Nous savons gré à Mme Osmond d'avoir bien voulu comparaître.
Je crois savoir que votre exposé est très bref. Nous passerons donc aux questions dès que possible. Nous siégerons probablement jusqu'à 10 h 15 en présence du témoin, après quoi nous passerons aux autres travaux du comité.
Encore une fois, madame Osmond, merci beaucoup d'être là. Une chose encore, avant de vous laisser la parole. Nous avons déjà consacré plusieurs réunions à notre étude du commerce en Amérique du Nord et aussi du commerce en dehors de l'Amérique du Nord, et nous envisageons de continuer dans cette voie jusqu'à Noël, mais j'estime que la réunion d'aujourd'hui fait aussi partie de cette étude. Nous en parlerons une fois que le témoin aura pu faire son exposé et que nous serons passés aux questions.
Madame Osmond, je vous en prie.
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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du comité de l'invitation qui m'a été faite.
Je crois savoir que la soirée d'hier a été longue. J'ai regardé le vote à l'aéroport de Toronto, en venant à Ottawa.
Je représente IE Canada, c'est-à-dire l'Association canadienne des importateurs et exportateurs, qui est porte-parole des milieux du commerce depuis 1932. Sa 75e conférence annuelle a eu lieu à Toronto en octobre dernier.
L'Association est au service des entreprises de tout le Canada, petites, moyennes et grandes, et de nombreuses entreprises qui offrent des services aux milieux du commerce. Nos membres sont des fabricants, des distributeurs et des détaillants dans un large éventail de secteurs, dont ceux des aliments et produits alimentaires, de l'automobile, des produits électroniques et des textiles et vêtements. Le nombre de nos membres est à la hausse et dépasse aujourd'hui les 750.
Vu la nature de notre association, il est évident que les questions douanières et frontalières sont au premier plan de nos préoccupations et sont une priorité essentielle.
Je travaille chez IE Canada à titre de conseillère principale en politiques depuis un an et demi. Je suis juriste de formation et j'ai exercé le droit des douanes et du commerce dans une maison de droit international pendant 12 ans, dont cinq au Mexique, après la mise en vigueur de l'ALENA. Je suis donc au nombre des Canadiens pour qui, sur les plans personnel et professionnel, les accords de libre-échange ont eu des conséquences importantes.
Dans un passé plus récent, j'ai également participé à des projets de recherche juridique portant sur l'application de mesures de facilitation du commerce en Amérique latine et surtout en Amérique centrale, sur des questions de commerce international de produits piratés et de contrefaçon, et sur l'application à la frontière des droits de propriété intellectuelle. Je suis vice-présidente du Canadian Anti-Counterfeiting Network, auquel IE Canada assure les services de secrétariat.
Je vais commencer par rappeler certains points qui ont été soulignés au cours de la table ronde sur la politique commerciale que le comité a organisée le 19 octobre. Le premier point est l'intégration du commerce.
Exportation et développement Canada a signalé récemment que la part des importations utilisées pour fabriquer les produits exportés par le Canada avait augmenté régulièrement et s'établissait maintenant en moyenne à 35 p. 100. Dans beaucoup d'industries manufacturières, elle est de 50 p. 100, voire plus. La composition de notre association reflète cette évolution. Selon un sondage récent, en effet, 51 p. 100 de nos membres sont à la fois importateurs et exportateurs. Si nous faisons abstraction des fournisseurs de services, ce chiffre est de plus de 63 p. 100. Les importations représentent donc une part croissante de nos exportations.
Deuxième point: l'importance de l'intégration de la politique commerciale et de la politique intérieure. Tout en modernisant et en améliorant nos processus douaniers pour tirer parti de nos relations commerciales, nous devons veiller à avoir en place l'infrastructure matérielle à la frontière, ainsi que dans nos principaux ports maritimes, pour transporter efficacement les produits qui partent du Canada ou y arrivent.
Pour la plupart des importateurs et exportateurs, la préoccupation actuelle, ce ne sont pas les délais de dédouanement, mais le temps qu'il faut pour arriver au poste d'inspection douanière parce que les infrastructures des principaux bureaux d'entrée et celles qui y conduisent ne répondent pas aux besoins. Le problème va s'aggraver dans les années à venir au gré de l'augmentation du volume des échanges. On estime qu'il y a 58 000 traversées de la frontière chaque jour dans la région de Detroit-Windsor. D'ici 2020, ce nombre pourrait atteindre 90 000. Le port de Vancouver prévoit que, d'ici 2020, il devra gérer un volume trois fois plus important que maintenant. Dans l'état actuel des infrastructures, la plupart des ports nord-américains ne pourront absorber les volumes prévus en 2010.
Nos relations commerciales avec les États-Unis sont, bien entendu, nettement plus importantes pour le Canada que pour les États-Unis. Comme le souligne un rapport du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, L'ALENA: déjà 10 ans, les États-Unis dépendent beaucoup moins des marchés étrangers que le Canada, car ils exportent 10 p. 100 de leur PIB, alors que la proportion est de 40 p. 100 au Canada.
Les exportations vers le Canada représentent moins de 2 p. 100 du PIB américain. Néanmoins, le commerce entre le Canada et les États-Unis a énormément progressé depuis la mise en application de l'ALE en 1989 et de l'ALENA en 1994. Nos économies deviennent de plus en plus interdépendantes: 34 p. 100 de nos expéditions bilatérales de produits sont des échanges à l'intérieur d'une même société et les échanges à l'intérieur d'une même industrie représentent plus de 70 p. 100.
Le Canada et les États-Unis doivent affronter une vive concurrence de la part de l'Asie-Pacifique, et surtout de la Chine. Ce pays concurrence le Canada comme source principale des importations américaines, notamment pour les produits manufacturés. Pour faire face à cette concurrence, il est crucial que nous poursuivions notre très étroite coopération avec les États-Unis et le Mexique au moyen d'initiatives comme le Partenariat pour la sécurité et la prospérité pour assurer la compétitivité de l'Amérique du Nord et régler les problèmes frontaliers.
Hélas, il semblerait que la frontière entre le Canada et les États-Unis soit en train de devenir plus opaque et non plus transparente. Malgré d'importants investissements consentis par les secteurs public et privé pour essayer de rationaliser et de faciliter la circulation des marchandises et des personnes à la frontière, des mesures comme l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental et l'imposition par le département américain de l'Agriculture des droits de l'APHIS, soit l'Animal and Plant Health Inspection Service, menace de saper ces efforts.
Il ne faut pas oublier, dans nos relations avec les États-Unis, que la sécurité demeure une préoccupation majeure chez nos voisins. Pour préserver notre accès au marché américain, il nous faut répondre à cette préoccupation, de sorte que le ministère de la Sécurité publique et l'Agence des services frontaliers du Canada ont un rôle essentiel à jouer dans nos relations économiques et diplomatiques avec les États-Unis.
Enfin, je voudrais dire quelques mots de la contrefaçon et du piratage. Comme je l'ai déjà dit, IE Canada offre les services de secrétariat au Canadian Anti-Counterfeiting Network. Il s'agit d'une coalition au sein de laquelle des associations aux larges assises ainsi que des bureaux d'avocats et des détenteurs de droits de propriété intellectuelle se sont regroupés pour lutter contre la contrefaçon et le piratage.
L'absence de mesures efficaces, au Canada, pour faire respecter la propriété intellectuelle, notamment à la frontière, est un important sujet de discorde dans les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis. Depuis plusieurs années, le Canada figure sur la « 301 Watch List » du représentant américain au Commerce. La principale source des produits contrefaits ou piratés est l'Asie, et surtout la Chine. Ce problème a une incidence sur nos relations avec les États-Unis, certes, mais il a aussi un lien direct avec nos relations commerciales avec la Chine et la concurrence qu'elle nous oppose.
On estime que la contrefaçon et le piratage coûtent chaque année des milliards de dollars à l'économie canadienne. Les produits qui arrivent chez nous vont des produits pharmaceutiques, peut-être contrefaits, aux pièces de voiture en passant par les produits de luxe, les jouets, les produits électriques, etc. Ces produits sont une menace non seulement pour notre économie et nos revenus fiscaux, mais aussi un grave danger pour la santé et la sécurité des Canadiens.
Malheureusement, le Canada n'a pas de système efficace pour lutter contre le problème de ces produits contrefaits et piratés. Plus particulièrement, nos mesures d'exécution à la frontière sont très peu rigoureuses, au point que c'est, je crois, embarrassant pour notre pays. Le problème est déjà préoccupant dans nos relations avec le Canada et les États-Unis, mais il a aussi été soulevé au niveau international.
Je vais m'arrêter là, et j'attends vos questions.
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Merci beaucoup, madame Osmond.
Un simple rappel: le comité a accepté, au cours de réunions antérieures, d'étudier la politique canadienne sur le commerce et l'investissement sur nos principaux marchés. Bien sûr, nous avons aussi convenu de cerner des problèmes particuliers et de faire des recommandations précises pour les résoudre. Comme les États-Unis, nous l'avons déjà reconnu, sont le principal partenaire du Canada en matière de commerce et d'investissement, il va de soi qu'ils sont un élément clé de l'étude.
Comme vous le verrez plus tard, le sous-comité recommandera que, vu le temps qu'il nous reste, nous tenions des réunions jusqu'à la pause de Noël. Cette réunion-ci doit porter sur les enjeux du commerce et de l'investissement entre le Canada et les États-Unis. Nous voulons commencer à comprendre les problèmes actuels qui risquent d'entraver la capacité des Canadiens de faire des affaires avec les États-Unis.
Madame Osmond, votre exposé a été très prisé. Il y aura, bien sûr, d'autres réunions dans les mois à venir, mais nous vous sommes très reconnaissants d'avoir bien voulu comparaître aujourd'hui.
Nous passons aux questions, et ce sera d'abord M. Eyking.
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Je commence par votre question sur les ports. Nous remarquons parmi nos membres des entreprises qui cherchent à minimiser ou à répartir le risque, surtout depuis le différend des camionneurs dans le port de Vancouver, il y a environ un an. Elles songent de plus en plus à passer par les ports de la côte est.
Pour beaucoup d'entreprises, des importations considérables en provenance de la Chine et du reste de l'Asie continueront de transiter par le port de Vancouver. Pour beaucoup de nos membres, il demeurera le port principal.
À cause des préoccupations que suscitent nos ports de la côte ouest, de plus en plus de nos membres s'intéressent à Halifax et songent à faire passer une partie de leurs importations par le port de Halifax.
Comment aborder cette question des ports? Selon moi, il nous faut certainement une politique d'ensemble intégrée qui tient compte à la fois de la côte ouest et de la côte est, et de la collaboration possible entre les ports des deux régions.
Pour ce qui est de la Chine, il est regrettable que Mary Anderson, qui est présidente de l'Association, ne soit pas parmi nous. Elle séjourne actuellement à Hong Kong et en Chine.
La Chine est un partenaire commercial d'une importance extrême pour le Canada.
J'ai dit un mot de l'intégration du commerce. Nous avons toujours considéré les exportations comme quelque chose de bien et les importations comme quelque chose de mal. Nous cherchons à promouvoir les exportations et, sans doute, à décourager les importations. Or, nous constatons que de plus en plus d'entreprises sont à la fois exportatrices et importatrices.
Nous avons de plus en plus intégré les chaînes d'approvisionnement dans le monde. Pour pouvoir livrer concurrence à l'échelle de la planète et sur le marché américain, les entreprises cherchent les fournisseurs les moins chers pour se procurer des pièces et composantes.
Il importe de ne pas l'oublier, lorsque nous considérons nos relations commerciales avec la Chine et d'autres marchés émergents dans le monde. La possibilité de s'approvisionner sur ces marchés peut aider les entreprises canadiennes qui sont à la fois des fabricants et des exportateurs à livrer concurrence dans le monde.
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L'investissement n'est pas au centre des préoccupations de notre association. Nous nous intéressons surtout au commerce de produits entre le Canada et les États-Unis et entre d'autres pays. L'investissement et les questions qui s'y rapportent ne font donc pas partie du mandat de l'Association.
À propos des craintes de protectionnisme américain, lorsque je discute avec des gens avec qui j'ai travaillé aux États-Unis, ils me font remarquer que, chez eux, le commerce et la sécurité, par exemple, sont des enjeux qui transcendent les clivages de parti et que nous ne pouvons déduire du fait que le Congrès et le Sénat sont contrôlés par les démocrates, qu'il y aura une nette montée du protectionnisme chez nos voisins, notamment à l'égard du Canada.
Il y a des préoccupations d'un autre ordre: le pouvoir de négociation des États-Unis, le pouvoir d'appliquer la procédure accélérée, la façon dont la nouvelle composition du Sénat et du Congrès influera sur les négociations des États-Unis en matière de libre-échange, par exemple avec la Communauté andine et divers autres pays, l'adoption des traités par le Congrès américain.
Selon un article paru récemment dans le Washington Post, les négociations se poursuivent. Les démocrates veulent que, comme dans d'autres accords de libre-échange, il soit tenu compte des questions d'environnement et de travail. La préoccupation clé, du point de vue canadien, ce sont les conséquences des négociations sur le commerce multilatéral et le cycle de Doha. On a l'impression que, s'il n'y a pas un net déblocage d'ici le printemps prochain, d'ici mars prochain, il faudra probablement attendre 2009 avant que ce dossier ne progresse.
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Merci, monsieur le président.
Madame, bonjour et bienvenue.
Vous êtes la représentante de l'Association canadienne des importateurs et exportateurs. Le comité a décidé de faire porter son étude sur le développement de ce que nous pourrions appeler « la meilleure politique possible de commerce extérieur ».
En ce qui vous concerne, bien sûr, votre principale préoccupation est de représenter tous vos membres, tant sur le plan de l'exportation que de l'importation.
J'imagine que, pour quelqu'un qui se spécialise dans l'exportation et l'importation, il peut y avoir une différence relative entre ces deux activités, mais ce qui importe au bout du compte, c'est que la personne puisse continuer à faire des affaires et à prospérer.
En ce qui nous concerne, nous disons oui aux échanges avec les autres pays, mais nous nous préoccupons aussi de la concurrence de pays émergents tels que la Chine, l'Inde, etc.
Il faut vraiment développer une stratégie, avec des éléments très précis, afin de pouvoir concurrencer d'autres pays du monde. Mon collègue libéral l'a mentionné tout à l'heure: il faut le faire dans le contexte où l'entreprise de fabrication d'ici, dans le cas des exportations principalement, n'a pas nécessairement suivi assez rapidement la tendance au développement, à la modernisation, à l'acquisition de nouvelles technologies et à l' innovation.
Vous avez parlé un peu de mesures de sauvegarde. Je pense qu'elles sont importantes pour le Canada, pour lui donner le temps — que l'on parle de l'industrie du meuble, ou du vêtement, par exemple — de se moderniser afin d'avancer. Voyez-vous d'un bon oeil les mesures de sauvegarde? Le fait est que vos membres importeraient peut-être moins et travailleraient donc probablement davantage à l'exportation. Quelle est la position de votre association par rapport à ce dilemme potentiel entre l'importation, l'exportation et les mesures de sauvegarde?
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De façon générale, notre association est en faveur de la libre circulation des marchandises à la frontière. Si nous songeons à des mesures de sauvegarde, nous devons les utiliser avec beaucoup de prudence. Ce qu'il faut faire de plus en plus, en Amérique du Nord, c'est élaborer une stratégie nord-américaine pour affronter la concurrence de la Chine et d'autres pays d'Asie.
Je le répète, le commerce entre le Canada et les États-Unis et, dans une moindre mesure, avec le Mexique, est de plus en plus intégré. Entre le Canada et les États-Unis, 34 p. 100 du commerce se fait à l'intérieur des sociétés. Un exemple souvent cité est celui du secteur automobile: une voiture peut traverser la frontière huit fois avant de constituer un produit fini, les pièces et composantes traversant la frontière dans un sens ou dans l'autre. Il est absolument essentiel de s'attaquer aux problèmes de la frontière si on veut préserver la compétitivité des entreprises du Canada et de l'ensemble de l'Amérique du Nord.
Il faut aussi prendre nos décisions d'investissement en Amérique du Nord dans une optique stratégique. Lorsque je vais au Mexique... Je vais prendre l'exemple d'une entreprise canadienne. Elle a constaté qu'il n'était plus rentable de fabriquer certaines lignes de produits au Canada. Les coûts étaient trop élevés. Mais ses clients réclamaient une ligne complète de produits. Pour les satisfaire, elle a dû maintenir une ligne complète, y compris les produits qu'il n'était plus rentable de produire au Canada.
L'entreprise a implanté une usine au Mexique pour fabriquer ces produits, à un coût inférieur sur le marché mexicain, et ainsi continuer à offrir aux clients la ligne complète. Elle y a trouvé un avantage de surcroît, c'est-à-dire la proximité du marché du sud des États-Unis, auquel elle n'avait pas accès depuis le Canada, ou en tout cas pas aussi efficacement.
Il existe certainement des possibilités. Nous devons tirer parti de la proximité géographique, à l'intérieur de l'Amérique du Nord, pour affronter la concurrence qui vient d'outre-mer. Cela veut dire que nous devons investir dans notre infrastructure, accorder une grande attention à nos frontières, etc., et entretenir une étroite coopération avec nos partenaires commerciaux de l'ALENA.
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Les ressources naturelles, les métaux, le bois et différentes composantes constituent la base des échanges commerciaux, particulièrement dans le domaine de la fabrication. La tendance est à la fixation d'un prix mondial, dans le cas des métaux, entre autres. À l'échelle mondiale, le prix des ressources et des métaux devrait donc normalement s'équilibrer. Toutefois, il reste des considérations comme, par exemple, les conditions de travail, les conditions sociales et l'environnement.
Par exemple, un peu en réponse au gouvernement canadien qui ne semble pas très intéressé par le protocole de Kyoto sur le plan international, la France a même dit qu'elle pourrait imposer une taxe spéciale sur les produits canadiens, compte tenu du fait que le gouvernement met de côté l'environnement. Il faut donc respecter certaines dimensions internationales. De plus, l'OMC semble vouloir donner raison à la France d'imposer des taxes spéciales. Dès lors, on peut parler de dumping. En effet, certains prix baissent parce qu'on ne s'occupe pas des conditions de travail, des conditions sociales des employés et de l'environnement.
Cela étant dit, il devrait normalement y avoir une tendance à la globalisation des marchés, et cela va nous mener à la globalisation des conditions tant humaines qu'économiques et sociales. Dès lors, il ne restera plus beaucoup de différences dans les éléments de base du commerce et la façon de transiger. Je pense que nous sommes arrivés au plus important, ce qu'on pourrait appeler l'économie du savoir et la capacité d'innover rapidement pour toujours devancer ses concurrents. Sans cela, nous ne nous en sortirons pas.
Il faut rendre les règles plus justes et équitables sur la planète sur le plan des conditions sociales et de l'environnement. Je sais que le but de votre association est de faire des affaires et de faciliter le plus possible les échanges, mais comme je vous le disais plus tôt, vous êtes coincés. Si vous faites plus ou moins d'exportation, à l'inverse, vous ferez moins ou plus d'importation. Les gens en sortiront gagnants. Votre vision globale pour faire avancer l'ensemble de l'économie canadienne, pour éviter ce que l'on pourrait appeler du dumping social ou environnemental et — je reviens toujours à mes mesures de sauvegarde — pour arriver à un équilibre afin que les éléments de concurrence...
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Il y a certainement des cas de cette nature. Le Canada a des procédures en place pour que les entreprises prennent des mesures de sauvegarde. Dans la pratique privée, j'ai participé à des enquêtes sur le dumping, par exemple. Le Canada a des recours, bien sûr, mais on ne peut y faire appel qu'en des circonstances très exceptionnelles et dans des conditions très précises. Ils ne constituent évidemment pas une politique générale pour affronter la concurrence des étrangers sur le marché canadien. Nous ne pouvons pas compter sur ces mesures protectionnistes, me semble-t-il, pour nous protéger contre la mondialisation et la concurrence d'autres pays.
Quant à notre façon de livrer concurrence sur le marché mondial, il ne s'agit pas de dire, je le répète, que les exportations sont bonnes et les importations mauvaises. Les importations contribuent à notre capacité d'exporter, et elles représentent un pourcentage croissant de la valeur de nos exportations. Il faut que nous puissions profiter des sources d'approvisionnement bon marché sur la planète.
Les grandes préoccupations de nos membres, ce sont, le coût, bien entendu, les chaînes mondiales d'approvisionnement, la capacité de s'approvisionner partout dans le monde, la réduction des coûts que permet cette circulation des produits dans le monde entier, et la visibilité. On parle souvent de la visibilité dans la chaîne d'approvisionnement.
Une étude qu'Industrie Canada vient de publier porte notamment sur le rôle crucial de la logistique et de la gestion de la chaîne d'approvisionnement pour la compétitivité des entreprises canadiennes. Le Canada perd du terrain par rapport à d'autres pays, surtout les États-Unis, sans doute, dans l'utilisation de la technologie et d'autres moyens en vue de mesurer les coûts liés à la logistique, au roulement des stocks, etc.
Pour que nos entreprises puissent exporter, exploiter les marchés d'exportation, elles doivent pouvoir réduire les coûts associés à la logistique et au transport des importations vers notre pays et des exportations vers les marchés. Les questions de logistique prennent de plus en plus d'importance pour l'accès aux marchés d'exportation.
J'ai parlé des produits contrefaits et piratés qui nous arrivent de Chine. C'est évidemment un cas où la Chine enfreint les règles. Pourtant, le Canada ne s'est pas beaucoup soucié de ce problème. Nos marchés, à la fois le nôtre et ceux du monde entier, sont inondés de produits qui ne respectent pas les normes de sécurité du Canada et concurrencent des produits qui le font. Le coût économique est énorme. Il y a une incidence sur nos revenus fiscaux, et il y a aussi des problèmes de santé et de sécurité. C'est là un autre problème auquel nous devons nous intéresser pour préserver notre compétitivité.
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Les droits de l'APHIS frappent toutes les importations aux États-Unis. Par le passé, le Canada a été épargné en raison de ses relations particulières avec ce pays. Lorsque la règle provisoire a été publiée aux États-Unis, la question a beaucoup inquiété un grand nombre de nos membres, et pas uniquement dans l'industrie de l'alimentation et de l'agroalimentaire. Il faut prendre conscience que les Américains proposent d'imposer ces droits sur tous les véhicules commerciaux qui entrent chez eux et à l'égard de tous les voyageurs aériens. C'était l'une de nos inquiétudes: l'application est générale, pour tous les modes de transport et toutes les importations, et pas seulement les produits alimentaires et agricoles exportés aux États-Unis.
L'autre problème que posent ces droits, ce sont les retards que leur perception pourrait occasionner à la frontière. Comme les droits s'élèvent à 5,25 $ par véhicule, je crois, les préposés à la frontière américaine devront faire la monnaie. Pour la majorité des transporteurs, il n'y aurait pas de difficulté, car ils pourraient payer à l'avance et arborer une vignette sur le véhicule, par exemple, mais, pour un certain pourcentage des exportations, la perception des droits est donc un sujet de préoccupation. On a aussi dit que les États-Unis prévoyaient intensifier l'inspection des expéditions aux États-Unis.
Il y a ici une ou deux questions qui se posent. D'abord, est-ce vraiment la meilleure solutions, au vu des préoccupations américaines? Les Américains ont dit que, s'ils ont décidé d'imposer ces droits et d'intensifier l'inspection des livraisons canadiennes, c'est qu'ils avaient l'impression qu'il y avait un plus grand risque de transit par le Canada de produits provenant d'autres pays. Il est arrivé que des oranges d'Espagne entrent aux États-Unis avec la mention « Made in Canada ». On a donc l'impression qu'il existe un plus grand risque. Les réactions du Canada ont été nombreuses, venant d'associations diverses, dont IE Canada, mais l'ambassade du Canada a aussi présenté un mémoire très détaillé qui traitait de tous les risques soulevés par les États-Unis. Il s'agit d'une lettre passablement détaillée, et, si vous ne l'avez pas lue, je vous invite à y jeter un coup d'oeil. C'est très utile. Essentiellement, la thèse du gouvernement du Canada et de l'industrie canadienne est qu'il y a de meilleurs moyens de régler ces problèmes, de dissiper les inquiétudes des États-Unis et qu'il faut travailler en coopération.
À un niveau plus général, si nous considérons les dépenses faites par le gouvernement et l'industrie, nous avons dépensé des milliards de dollars pour faciliter le commerce entre le Canada et les États-Unis et alléger le fardeau à la frontière. C'est un combat difficile. Comme je l'ai déjà dit, nous avons l'impression que la frontière ne devient pas plus transparente, mais plus opaque. Nous consacrons tous ces efforts et toutes ces ressources à l'amélioration de l'infrastructure et des formalités douanières à la frontière, et voici soudain d'un organisme distinct impose de nouveaux droits et entend intensifier les inspections à la frontière, ce qui va clairement à l'encontre de notre grand objectif, qui est de faciliter la circulation des marchandises entre le Canada et les États-Unis. Voilà qui montre à mon avis qu'il faut observer avec une vigilance de tous les instants les politiques et procédures que les États-Unis adoptent et qui peuvent nuire aux entreprises canadiennes qui exportent vers le marché américain.
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Oui, car il y a le problème du nombre d'emplois. On a l'impression, très justifiée selon moi, que, depuis 10 ou 15 ans, il y a eu une diminution du nombre de bons emplois et une dégradation de la qualité des emplois offerts dans l'économie canadienne.
Certains, dont je suis, croient que notre politique commerciale est en grande partie responsable de cette évolution, que nous entendons remplacer les bons emplois que nous avions par le passé dans le secteur manufacturier par des emplois moins rémunérés dans le secteur des services. Les chiffres de Statistique Canada semblent le confirmer. Dans ses études les plus récentes, elle a dit que la plupart des emplois créés aujourd'hui dans l'économie canadienne sont des emplois à temps partiel ou temporaires et qui ne donnent pas droit à des avantages sociaux comme autrefois, par exemple une caisse de retraite. Il y a donc eu diminution du nombre de bons emplois.
L'une des raisons qu'on avance, c'est que nous mettons tous nos oeufs dans le même panier, soit le commerce avec les États-Unis, marché qui représente 86 p. 100 de nos échanges. Un propriétaire de petite entreprise ne ferait certainement pas cela. Il ne se concentrerait pas sur un seul client, parce que cela le rendrait vulnérable, face à ce client. Nous avons vu dans les dossiers du bois d'oeuvre et de l'ESB que cette vulnérabilité peut être un vrai problème pour nous.
Votre association discute-t-elle de la diversification des échanges? Avez-vous des recommandations à formuler sur la façon de diversifier nos échanges pour ne pas être à la merci de nos relations avec les États-Unis à ce point, et sur la façon de diversifier nos débouchés dans le monde entier?
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Il y a évidemment les problèmes d'infrastructure aux bureaux d'entrée, la capacité des terminaux, etc. Il y a aussi les infrastructures d'accès aux bureaux d'entrée, les moyens de parvenir aux bureaux et d'en repartir. Tout cela est essentiel pour nos membres.
L'autre problème que l'on continue de soulever est celui de la capacité ferroviaire et de la capacité de transporter les marchandises, une fois qu'elles sont arrivées dans le port de Vancouver, vers les destinations situées plus à l'est. Depuis le différend qui a eu lieu à Vancouver, il y a environ un an, avec les camionneurs, nous constatons qu'il y a eu amélioration. D'après ce qu'on me dit, il ne faut plus dix jours en moyenne pour charger les conteneurs à bord des trains, mais environ cinq.
Pour certains de nos membres, c'est toujours un délai non négligeable. On nous dit que les chemins de fer répartissent l'espace à bord des trains entre les diverses lignes de transport maritime. Cela dit, je crois que les chemins de fer ont beaucoup fait pour accroître leur capacité, mais la question sera de nouveau soulevée.
L'autre question que j'ai signalée est celle de la visibilité de nos membres dans la chaîne d'approvisionnement. Puisque les conteneurs peuvent attendre en moyenne cinq jours avant d'être mis à bord d'un train, on ne peut pas savoir s'il faudra un ou cinq jours. Dans les coûts de maintien d'inventaire, etc., il faut donc prévoir le pire cas de figure, même s'il est possible qu'il faille moins de temps.
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Notre association s'intéresse avant tout au commerce des marchandises et à leur circulation dans les deux sens à la frontière, plutôt qu'aux services.
Les services que l'Association représente, ce sont en grande partie des entreprises qui fournissent des services au secteur de l'import-export. Elles s'occupent par exemple de courtage en douane, de logistique, de transports, etc.
Fait intéressant, dans le secteur du courtage en douane, bien des entreprises canadiennes jouent le rôle d'importateur attitré aux États-Unis pour servir des clients américains. Elles ne se contentent pas d'exporter aux États-Unis; elles s'occupent aussi du processus d'importation et de toutes les exigences à satisfaire pour importer les marchandises aux États-Unis.
On a permis à des entreprises canadiennes de courtage en douane d'établir des activités aux États-Unis. Elles comptent parmi les plus importants fournisseurs de services dans ce secteur aux États-Unis parce qu'elles ont un contingent d'exportateurs canadiens qui sont également importateurs aux États-Unis.
Comme je l'ai dit, la logistique qui permet d'assurer une circulation efficace des marchandises à l'intérieur de notre pays et à destination des marchés d'exportation est aussi devenue de plus en plus importante pour les milieux de l'import-export. Il s'agit peut-être d'un secteur où le Canada pourrait avoir un avantage.
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Merci beaucoup. Nous vous savons gré de votre participation.
Nous allons passer immédiatement à la partie suivante de notre réunion. Vous pouvez partir à votre convenance. Encore une fois, merci beaucoup.
Avant d'aborder les motions de M. Julian, nous allons voir le plan d'étude. Veuillez passer à la page 2 du document rédigé par les attachés de recherche, « Plan d'étude produit pour le Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes ». On y trouve un calendrier. Pourriez-vous y jeter un coup d'oeil.
Voilà ce que le sous-comité a décidé de présenter au comité. Les réunions que nous aurons d'ici Noël y sont indiquées. Je crois qu'il n'y en a que quatre ou cinq. La réunion d'aujourd'hui se termine. Mardi prochain, nous envisageons d'accueillir quatre groupes, et ils ont accepté de comparaître. Nous n'avons pas encore pu communiquer avec le dernier, l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, mais nous espérons que les quatre groupes pourront être là pendant les deux heures. Je sais que les députés s'intéressent beaucoup au commerce des produits agricoles.
Le jeudi 7 décembre et le 12 décembre — ceux qui n'ont pas pris part aux discussions ne savent peut-être pas ce que nous proposons —, il y aura un séminaire de deux jours. Cela correspond aux heures de séance du comité, puisque l'atelier dure de 8 à 10 heures les deux jours. Il se donne sur la Colline, à l'édifice du Centre, je crois. L'atelier est organisé par le ministère des Affaires étrangères et le FIPA, le Forum interparlementaire des Amériques. Les réunions ont pour thème « Réseaux de connaissances commerciales pour les parlementaires ».
Il nous a semblé bon que le comité enregistre ces réunions. Nous proposons que, de 10 à 11 heures, pour compléter l'horaire du comité, il y ait une séance d'une heure, dont la première portera sur la nomination par décret de Daniel Ross, à titre d'administrateur à la Corporation commerciale canadienne.
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Je voudrais d'abord présenter la proposition du comité directeur.
En deuxième heure, de 10 à 11 heures, le 12, nous proposons d'accueillir le Conference Board du Canada. Il n'a pas encore publié son étude. Nous ne sommes pas sûrs que ses représentants voudront venir tout de suite en parler de façon détaillée.
Il serait possible également de faire témoigner le Conference Board après Noël pendant une ou deux réunions, puisqu'il a réalisé une étude très importante, comme on l'a dit au comité il y a environ un mois. Ce pourrait être très intéressant. Cela nous mène ensuite à la deuxième partie des travaux, après Noël, du 30 janvier au 29 mars. Ce que le sous-comité a proposé, c'est que nous fassions une étude sur les échanges entre le Canada et les États-Unis — il devrait s'agir plutôt de l'ALENA, il me semble. Nous pourrions peut-être inviter le Conference Board du Canada, qui a réalisé une étude majeure sur l'ALENA, pour une ou plusieurs réunions pendant cette période.
Et puis, du 17 avril à la fin de juin, s'il n'y avait pas d'élections avant, nous pourrions réaliser la deuxième étape de l'étude à long terme, qui déborderait le cadre de l'ALENA. Nous pourrions préciser davantage un peu plus tard.
Voilà une esquisse approximative. Pourrions-nous en discuter? La première page du plan d'étude donne un peu plus d'information sur la première étape, soit le commerce entre le Canada et les États-Unis, mais, je le répète, nous devrions probablement parler plutôt de l'ALENA, pour englober le Mexique. J'estime que ce serait un prolongement de l'étude. Nous avons déjà entendu plusieurs témoins à ce sujet, et il serait probablement plus juste de parler de prolongement de l'étude.
Madame Guergis, voudriez-vous parler de cette proposition?
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Le programme que vous proposez me convient.
Cependant, j'aimerais quand même que nous prenions le temps d'examiner la question suivante. Certaines entreprises sont en crise actuellement: elles connaissent des difficultés. Nous devrions prendre du temps — je ne sais trop quand, avant les élections, j'espère — pour analyser les entreprises ici, au Comité permanent du commerce international. Je sais que M. Julian soumettra une proposition portant sur le textile, par exemple. On sait que c'est un marché qui éprouve actuellement de grandes difficultés sur le plan du commerce international. Je pense aussi à l'industrie du meuble.
Nous, au Comité permanent du commerce international, devrions prendre le temps d'examiner cela de façon à pouvoir formuler des recommandations quant à la manière de soutenir ces industries qui, actuellement, éprouvent des difficultés importantes sur le plan des échanges avec les États-Unis, la Chine, etc.
Si notre comité n'aborde pas ces sujets, nous manquerons le bateau. À mon avis, il faut le faire.
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Merci, monsieur le président.
Je propose la première motion, qui porte sur l'industrie du vêtement :
Le Comité exhorte le gouvernement du Canada à contrer la perturbation du marché dans des catégories particulières de l'industrie du vêtement, en invoquant sans délai l'article 242 du protocole d'adhésion de la Chine à l'OMC et en assujettissant à des mesures de restriction ou de sauvegarde la croissance des importations de vêtements provenant de Chine, dans certaines catégories.
Je ne crois pas que la question suscitera beaucoup de débat ni de désaccord. Nous avons perdu 50 000 emplois en quatre ans. Je n'ai pas dans ce dossier la même éloquence que M. Menzies. Je vais donc me contenter de lire les propos qu'il a tenus, car je sais qu'il ne les démentira pas.
À propos des garanties, il a déclaré le 8 novembre 2005 :
Un gouvernement conservateur défendra les travailleurs canadiens et prendra les devants en faisant jouer les politiques sur le commerce international pour s'assurer que le Canada peut lutter à armes égales.
Et l'opposition officielle d'alors, le caucus conservateur, y compris son chef, Stephen Harper, a appuyé au Parlement, le 8 février 2005, une motion invitant le gouvernement fédéral à négocier des mesures de sauvegarde avec le gouvernement chinois, à encourager l'utilisation des textiles québécois et canadiens et à créer des programme d'aide aux travailleurs âgés de l'industrie.
M. Menzies avait absolument raison. Je suis tout à fait d'accord avec lui. Il est agréable que tous les partis puissent s'entendre sur des choses semblables. Le député a été très éloquent. Monsieur le président, étant donné ses propos convaincants, je ne peux que me ranger à son avis, et j'espère que tous les députés appuieront la motion à l'étude.
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Merci, monsieur le président. Je suis un peu surpris.
Effectivement, il pourrait être intéressant de rencontrer des témoins de l'industrie et même des syndicats du domaine du vêtement et du textile. Cela dit, où étions-nous tous, où étaient les libéraux et les conservateurs quand la vague importante de pertes d'emploi dans l'industrie du vêtement et du textile a débuté?
Ce n'est pas d'hier, monsieur le président, que nous rencontrons des gens de l'industrie et que nous leur parlons. On se souviendra que les mesures à mettre d'avant avaient déjà été énoncées en Chambre sous la gouverne des libéraux, et rien n'a été fait à cette époque. Aujourd'hui, les conservateurs gouvernent, mais il semble qu'il y ait moins d'entreprises de vêtement et de textile dans la majeure partie du reste du Canada. Mais dans le cas du Québec, de toute évidence, toutes les personnes — l'industrie, les syndicats, les employés — ont été amplement consultées. C'est en fonction de cela aussi.
D'ailleurs, il y a deux semaines, la représentante du Syndicat des vêtements, du textile et autres industries a encore demandé qu'on applique des mesures de sauvegarde, compte tenu de la situation qui se dégrade toujours rapidement, et ce, depuis déjà plusieurs mois, voire même quelques années. Si nous n'agissons pas immédiatement, nous pouvons dire adieu au secteur du vêtement et du textile. Ce ne serait pas une mauvaise chose dans certains cas, mais tout de même. Il faut donc aller de l'avant avec cette proposition. Mon collègue, dans sa sagesse légendaire, voudrait y apporter un amendement.