:
Tout d'abord, je tiens à remercier mon motionnaire et les membres du comité qui m'ont donné leur appui.
Avant de continuer, j'aimerais souhaiter la plus cordiale des bienvenues aux trois nouveaux membres du comité: M. Marcel Lussier du Bloc québécois et MM. Charles Hubbard et Mark Holland du Parti libéral.
Je vous souhaite tous la bienvenue. J'espère que vous trouverez votre expérience au comité gratifiante et agréable, comme c'est le cas pour tous.
Le point suivant à l'ordre du jour, chers collègues, est l'adoption des motions usuelles. Je pense que nous devons les passer une à une.
Bien, nous allons suivre l'ordre dans lequel elles se trouvent maintenant. Nous allons reprendre les dernières motions usuelles que nous avions.
La première motion, chers collègues, porte sur les services des analystes de la Bibliothèque du Parlement:
Que le comité retienne, au besoin et à la discrétion du président, les services d'un ou de plusieurs analystes de la Bibliothèque du Parlement pour l'aider dans ses travaux.
Il s'agit vraiment d'une motion usuelle. Puisque notre comité ne pourrait fonctionner sans ses analystes, je présume qu'un membre proposera d'adopter la motion. Autrement, nous serions en bien fâcheuse posture.
(La motion est adoptée.)
Cela vient conclure l'examen des motions usuelles, à l'exception de celle qui sera inscrite à l'ordre du jour de la prochaine réunion, quand tous les partis auront eu le temps de délibérer de l'amendement et de la motion originale.
Nous allons inviter les analystes à venir nous rejoindre.
Alex et Lydia, je vous prie de vous joindre à nous. La motion a été adoptée, Dieu merci.
Chers collègues, cela vient conclure les travaux que nous avions à l'ordre du jour d'aujourd'hui. Cependant, comme tout le monde le sait, notre comité est déjà très en retard par rapport à son programme et à ses rapports, donc pour ne pas perdre le temps qu'il reste à la réunion, j'ai demandé au greffier d'inviter la vérificatrice générale pour que nous puissions commencer à examiner son rapport.
Je souligne que cette décision doit être prise par le comité dans son ensemble et non seulement par le greffier ou le président. Nous allons donc avoir besoin d'une motion afin d'inviter la vérificatrice générale à commencer à nous présenter son rapport. Il s'agit du rapport déposé il y a deux semaines, en octobre 2007.
Est-ce que quelqu'un est prêt à proposer que nous entendions la vérificatrice générale?
Je vous souhaite la bienvenue à la première réunion de la session parlementaire. J'aimerais souhaiter publiquement la bienvenue, encore une fois, à nos trois nouveaux membres: M. Lussier, M. Hubbard et M. Holland.
Chers collègues, nous recevons aujourd'hui la vérificatrice générale, Sheila Fraser. Elle est accompagnée des vérificateurs adjoints Ronnie Campbell et Hugh McRoberts. Elle va commencer à nous présenter son rapport d'octobre 2007, qui a été déposé au Parlement il y a environ deux semaines.
Mesdames et messieurs, je propose que nous siégions jusqu'à 11 heures. Je vais demander aux membres du comité de direction, soit à M. Christopherson, à M. Laforest et à M. Sweet de rester cinq minutes de plus, parce que j'aimerais avoir une très brève conversation avec eux.
Cela dit, je cède maintenant la parole à Mme Fraser, pour sa déclaration d'ouverture.
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Merci, monsieur le président.
Nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui pour vous présenter notre rapport de l'automne 2007, déposé à la Chambre des communes le 30 octobre.
Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagnée des vérificateurs généraux adjoints Hugh McRoberts et Ronnie Campbell.
Plusieurs chapitres de mon rapport portent sur l'utilisation que le gouvernement fait de l'information dont il dispose pour gérer. Pour assurer son succès, toute organisation doit absolument savoir de quelle information elle a besoin, et comment l'obtenir et l'utiliser pour gérer efficacement.
Une de nos vérifications traite d'une source d'information importante pour les gouvernements, le recensement de la population. Plus précisément, nous avons examiné comment Statistique Canada a géré le Recensement de 2006.
[Français]
Les administrations gouvernementales et d'autres institutions se servent de cette information à des fins très importantes. Par exemple, les paiements de transfert fédéraux aux provinces, qui se chiffraient à environ 62 milliards de dollars pour l'exercice 2006-2007, sont fondés en partie sur les estimations de population découlant du recensement. Il est donc essentiel que Statistique Canada veille à la qualité des données recueillies.
Nous avons constaté que Statistique Canada a géré le recensement de 2006 de manière satisfaisante. Il a pris les mesures qui s'imposaient pour améliorer la qualité de l'information sur les sous-groupes de population traditionnellement difficiles à dénombrer et il a déployé beaucoup d'efforts pour protéger les renseignements personnels fournis par les répondants.
Nous avons remarqué que certains aspects pouvaient être améliorés, et je suis heureuse que Statistique Canada ait accepté d'apporter les améliorations que nous avons recommandées.
[Traduction]
Au chapitre 4, lors de notre vérification des soins de santé fournis aux militaires, nous avons constaté que, selon un sondage mené par des cliniques militaires, les membres des Forces canadiennes sont satisfaits des soins qu'ils reçoivent. Par contre, nous avons aussi constaté que la Défense nationale avait très peu d'information pour évaluer la qualité des soins fournis dans le cadre de son système de soins de santé au Canada. La Défense nationale ne possède pas certains renseignements de base qui sont essentiels à la bonne gestion d'un système de soins de santé. Par exemple, le ministère ne sait pas si tous ses professionnels de la santé sont accrédités ou s'ils ont l'autorisation d'exercer leurs fonctions.
La Défense nationale ne dispose pas d'information lui permettant de déterminer si les soins donnés dans les cliniques militaires sont adaptés aux besoins médicaux et opérationnels et si les coûts des soins sont raisonnables.
Si la Défense nationale disposait d'informations plus complètes sur son système de soins de santé, elle pourrait s'assurer que les militaires reçoivent des soins de qualité, appropriés et à un coût raisonnable.
[Français]
La gestion de nos frontières est un autre domaine pour lequel l'information est essentielle. Pour assurer la sécurité et l'ouverture de nos frontières, l'Agence des services frontaliers du Canada doit avoir l'information nécessaire et l'utiliser de manière efficace. Nous n'avons pas vérifié tous les aspects de la sécurité à la frontière. Nous avons examiné les mesures prises par l'agence pour mieux évaluer les risques et améliorer ses méthodes de ciblage.
L'agence ne peut pas examiner toutes les personnes et toutes les expéditions de marchandises qui entrent au Canada et maintenir quand même une frontière ouverte. Elle doit donc trouver des méthodes de ciblage efficaces pour laisser entrer au pays des personnes qui présentent un faible risque et prendre les mesures adéquates à l'égard des personnes présentant un risque élevé.
Nous avons constaté que l'agence a beaucoup investi dans les systèmes automatisés qui permettent de repérer les voyageurs et les expéditions de marchandises qui présentent un risque élevé avant que ceux-ci n'entrent au pays. Cependant, ces systèmes en sont encore aux premières étapes de la conception et de la mise en oeuvre, et les agents continuent de se fier davantage à leur propre analyse et à leur jugement pour sélectionner les marchandises à inspecter.
Nous avons voulu savoir si l'agence avait pris des mesures pour déterminer si ces démarches donnaient des résultats. Nous avons trouvé qu'elle ne recueille pas suffisamment de données sur les résultats de ses activités pour savoir si elle fait réellement un bon travail à la frontière et pour déterminer si des améliorations s'imposent.
Nous espérons que cette vérification sera utile à l'Agence des services frontaliers du Canada alors qu'elle travaille à améliorer son approche pour assurer la sécurité à la frontière. Je constate avec plaisir que l'agence a accepté toutes nos recommandations.
[Traduction]
Passons maintenant à un sujet connexe — la façon dont le gouvernement assure la protection des biens et des renseignements sensibles dans le cadre du processus contractuel. Nous avons constaté de sérieux problèmes dans le système qui devrait assurer la protection des biens et des renseignements sensibles confiés au secteur privé par le gouvernement. Ce qui m'inquiète surtout, c'est que les exigences relatives à la sécurité de grands projets de construction de défense n'ont pas été déterminées.
Nous avons trouvé qu'un grand nombre des fonctionnaires qui contribuent à assurer la sécurité industrielle ne comprennent pas bien leurs responsabilités. De plus, le Programme de sécurité industrielle, qui joue un rôle important dans la protection des biens et des renseignements, n'a pas de financement stable et à long terme qui permettrait d'engager et de retenir suffisamment de professionnels qualifiés.
Le fait de ne pas assurer la protection des renseignements sensibles dans le processus contractuel peut présenter de grands risques pour l'intérêt national. Pour réduire ces risques, il faudra des efforts concertés en vue de renforcer la reddition de comptes, de préciser les politiques et de s'assurer que les rôles et les responsabilités sont bien compris et bien assumés.
Mon rapport traite aussi d'une autre question préoccupante, soit l'application par le gouvernement fédéral de la Convention définitive des Inuvialuits. Cette convention a été signée en 1984 pour régler des revendications territoriales des Inuvialuits dans l'Arctique de l'Ouest. Nous avons constaté que, 23 ans après l'entrée en vigueur de la Convention, le gouvernement fédéral n'a toujours pas respecté certaines de ses principales obligations qui en découlent. Par exemple, le gouvernement n'a pas encore pris les mesures requises pour transférer aux Inuvialuits le contrôle et les droits d'utilisation de plusieurs parcelles de terre. Il ne peut pas non plus démontrer qu'il respecte son obligation d'informer les Inuvialuits des contrats fédéraux qui touchent leur région.
En 2003, nous avions fait des observations semblables au sujet de l'approche du ministère relativement aux ententes avec les Gwich'in et les Inuits. Il est décevant de constater que le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien a continué d'axer ses efforts uniquement sur certaines obligations et qu'il n'a pas travaillé en partenariat avec les groupes autochtones pour atteindre les buts fixés par ces ententes.
[Français]
Nous avons récemment commencé à inclure quelques petites entités fédérales dans le cadre normal de nos travaux de vérification de gestion. Ces organismes peuvent, malgré leur petite taille, jouer un rôle important dans la vie de la population canadienne.
Cette année, nous avons effectué une vérification au sein du Conseil canadien des relations industrielles, du Comité des griefs des Forces canadiennes et du Service administratif des tribunaux judiciaires. Nous sommes heureux de signaler que les résultats de cette vérification sont généralement satisfaisants.
Les trois entités avaient mis en place des procédures adéquates et des mécanismes de contrôle efficaces pour ce qui est de l'utilisation des cartes d'achat, la gestion des frais de voyage des cadres supérieurs, la gestion des dépenses d'accueil et la rémunération des cadres supérieurs. Nous avons constaté cependant des lacunes dans la gestion des ressources dans deux des trois organismes. Ceux-ci font des efforts pour régler ces problèmes.
L'Agence du revenu du Canada a beaucoup investi dans la formation et l'apprentissage de ses employés en matière d'impôt et de taxes: elle a également adopté bon nombre des processus nécessaires pour bien gérer son investissement. Le défi de l'agence est maintenant de mettre pleinement en oeuvre ces processus.
La capacité de l'agence de protéger l'assiette fiscale du Canada repose en grande partie sur les connaissances et les compétences de ses employés, surtout ceux dont les tâches comportent l'interprétation de lois et de règlements fiscaux complexes et constamment modifiés. Je suis heureuse de constater que l'agence est sur la bonne voie pour ce qui est de gérer son investissement dans le perfectionnement de ses employés.
[Traduction]
Comme vous le savez, le rapport annuel du commissaire à l'environnement et au développement durable a également été déposé au Parlement le 30 octobre. Dans ce rapport, le commissaire par intérim a conclu que les faiblesses constatées à l'égard des stratégies de développement durable au cours des dix dernières années persistent aujourd'hui. Il a trouvé que la plupart des ministères n'ont toujours pas mentionné les effets de leurs politiques et de leurs programmes. Pourtant, c'est ce que le Parlement attendait des stratégies.
Le commissaire invite le gouvernement à effectuer un examen complet de son approche actuelle à l'égard des stratégies de développement durable. Je suis heureuse que le gouvernement accepte la recommandation du commissaire et qu'il se soit engagé à la mettre en oeuvre d'ici octobre 2008.
Les stratégies de développement durable sont un outil de gestion très important. J'encourage le Comité des comptes publics à étudier la question. L'intérêt du Comité montrerait que les parlementaires attachent de l'importance à cet examen et serait un bon moyen de communiquer ses attentes. Aussi, les audiences du Comité des comptes publics amènent souvent le gouvernement à préparer des plans d'action accompagnés d'échéanciers précis. Elles pourraient donc, avec les recommandations du Comité, déboucher sur des actions concrètes.
Et maintenant, monsieur le président, nous serions heureux de répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Comme vous l'avez mentionné, nous avons souligné dans le rapport qu'il y avait quelques personnes inscrites à la liste de surveillance qui n'avaient pas fait l'objet d'une inspection secondaire comme nous nous y serions attendus. De même, certains conteneurs ont été admis au pays alors qu'il avait été clairement établi qu'ils ne devraient pas l'être. La difficulté que nous voyons, c'est que l'Agence n'a pas de système pour recueillir l'information, donc nous n'avons pas été en mesure de déterminer si, dans l'exemple des conteneurs, c'était parce que l'Agence avait reçu des renseignements supplémentaires lui permettant de déterminer qu'ils présentaient peu de risque ou s'il y avait simplement eu une erreur et que le conteneur avait été admis alors qu'il n'aurait dû pas l'être.
C'est la même chose pour les personnes inscrites à la liste de surveillance. Il a été difficile de savoir pourquoi ces personnes ont réussi à entrer. Était-ce une erreur ou était-ce, comme nous l'avons mentionné dans le rapport, parce que parfois, le nom donné ne correspond pas exactement au nom inscrit sur la liste?
Bref, l'une des grandes recommandations que nous faisons à cet égard, et notre bureau la répète depuis plusieurs années, c'est que l'Agence recueille beaucoup plus d'informations, qu'elle connaisse les résultats de ses inspections secondaires, par exemple, et qu'elle se dote de systèmes d'information beaucoup plus rigoureux. Elle est en train d'y travailler, mais je pense qu'elle n'en est encore qu'à un stade très préliminaire.
Mon autre commentaire est d'ordre général. Je disais plus tôt que je siège au Comité permanent des comptes publics depuis un an et que j'ai pu analyser différents rapports que vous avez faits. Il est arrivé à quelques occasions que vous souleviez le fait qu'un organisme ou un ministère ait été vérifié trois, quatre ou cinq ans auparavant. Les gens du ministère, les responsables, avaient annoncé qu'ils prendraient les mesures nécessaires pour corriger la situation. Or, lorsque vous vérifiez à nouveau un item, cinq ou six ans plus tard, le problème n'est toujours pas résolu.
Je constate, à chacun des chapitres que vous avez déposés, la même conclusion, la même réaction du ministère ou de l'agence visé. On peut lire, par exemple, que le ministère de la Défense nationale a accepté vos recommandations et qu'il prend des mesures pour examiner les préoccupations... J'imagine qu'il y a cinq ans, on disait la même chose. Je ne l'ai pas lu, mais je présume qu'on disait la même chose.
On a déjà parlé de cette situation, que je trouve achalante. Dans votre calendrier de vérification, avez-vous déjà prévu faire des vérifications surprises? Peut-être est-ce toujours par surprise, mais vous pourriez, pendant trois ou quatre ans, faire la vérification d'un ministère ou d'une agence en particulier pour vérifier...
Je prends l'exemple du chapitre 4. On y dit qu'en 2002, 25 p. 100 des militaires qui avaient signalé des problèmes de santé mentale estimaient avoir été bien soignés. C'était en 2002: il y a déjà cinq ans. N'y aurait-il pas moyen, l'année prochaine, de vérifier auprès des militaires? On sait que certains vivent des situations assez difficiles sur le plan psychologique. Y aurait-il moyen de faire une vérification semblable en 2008 et de la refaire en 2009 et en 2010, s'il le faut?
Je comprends que vous ne pouvez pas refaire des vérifications à outrance, mais vous comprenez le principe. Il s'agit de chercher à les coincer un petit peu. Il me semble qu'il est facile de dire qu'on accepte les vérifications, qu'on va mettre des mesures en place, mais cela prend tellement de temps, que bien des choses ne se règlent pas.
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Merci, monsieur le président, et merci encore une fois pour votre excellent rapport. En fait, c'est un trop bon rapport. C'est d'une richesse inouïe. Certains éléments ont plus d'impact que d'autres.
Je ne vais pas m'attarder à la valeur de chacun des chapitres. J'ai eu assez de temps pour vous poser des questions la dernière fois, alors je vais parler immédiatement du dilemme que nous allons avoir au moment de choisir ce que nous voulons retenir.
Le problème, c'est que deux des chapitres portent directement sur la sécurité nationale, sujet que nous aurions beaucoup de difficulté à ignorer — et nous ne le voudrions pas non plus — et l'autre porte sur la santé des soldats, qui est aussi une question de la plus haute priorité.
J'entends les recommandations de la vérificatrice générale au sujet des chapitres trois et sept. Je ne sais pas si nous pouvons en faire des versions tronquées, pour qu'ils ne soient pas mis de côté — en présumant que d'autres pensent la même chose que moi, ce qui n'est peut-être pas le cas. Mais voilà notre dilemme. J'aimerais voir au moins ces trois chapitres. Ce serait mon choix: les chapitres un, quatre et cinq. Je sais que le comité directeur se charge de faire cela, mais nous pourrions peut-être convenir de faire quelque chose avec les chapitres trois et sept, ne serait-ce que parce que la vérificatrice générale insiste rarement pour que nous examinions une chose en particulier parce qu'il y a des messages liés au processus, et non seulement aux constatations. Nous devons en tenir compte. Comme nous sommes probablement six mois en retard, la tâche n'est pas facile.
Ce serait là mon objectif, que nous examinions en profondeur ces trois chapitres et que nous jetions au moins un coup d'oeil relativement rapide aux deux autres pour qu'ils ne soient pas mis de côté.
Autrement, monsieur le président, tout ce que j'ai à dire a soit déjà été dit ou bien je le dirai lorsque les témoins comparaitront.
Je vous remercie.
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En vertu des modifications apportées à la Loi sur le vérificateur général en 1995, les grands ministères doivent produire des stratégies de développement durable aux trois ans. Nous en sommes maintenant à la quatrième série de stratégies de développement durable. Les ministères consacrent passablement de temps et d'argent à la préparation de ces stratégies, et ils sont censés énoncer les effets de leurs programmes et politiques et la façon dont ils y intègrent le développement durable. C'est bien la gestion des programmes du gouvernement qui est en cause, dans laquelle on doit tenir compte de l'environnement ainsi que des impacts sociaux et économiques.
Comme le commissaire à l'environnement l'a fait remarquer, ces initiatives ont été un échec. Elles n'ont pas été à la hauteur des attentes. C'est vraiment une question de gestion. Le rapport du commissaire a été renvoyé au comité de l'environnement et du développement durable, mais ce dernier se penche davantage sur la politique que sur la responsabilité. À mon avis, c'est vraiment ici, devant votre comité, que les questions de responsabilité, de gestion, sont traitées.
Je suis d'accord avec vous pour dire que c'est une question de dépenses publiques, mais c'est aussi une question de saine gestion. Et nous devons tenir compte des incidences environnementales dans notre travail. Par le passé, nous avons produit un certain nombre de rapports sur les pêches, les sites contaminés et ainsi de suite. J'espère vraiment que ceci... surtout avec cet examen qui a été promis et qui vise à déterminer si ces stratégies doivent se poursuivre et comment elles peuvent être améliorées. Je crois que les parlementaires doivent participer à ce débat également, parce qu'il pourrait avoir des répercussions sur une loi et les exigences des ministères.
Je dirais que le rapport d'étape dont j'ai parlé tout à l'heure, et qui sera déposé en février 2008, sera entièrement consacré aux questions environnementales ou au suivi des vérifications antérieures du commissaire à l'environnement. Bien sûr, certains enjeux n'intéresseront pas le comité, mais j'espère que vous vous pencherez sur certains autres. Des enjeux très importants seront mis en évidence, comme les substances toxiques, les sites contaminés, l'habitat, etc. — je crois qu'il y a 14 chapitres — mais je crois que le comité de l'environnement s'occupera probablement davantage de ces questions.
Vous pourriez peut-être trouver un peu de temps dans votre horaire et j'espère que votre comité participera à cet examen également.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais jeter un bref coup d'oeil, tout d'abord, au chapitre 4, qui porte sur les soins de santé fournis aux militaires. Je suis un peu déçu du peu d'étendue de la vérification, bien qu'elle soit peut-être plus vaste que ce que le rapport indique.
Lorsque vous déterminez l'étendue et la méthode de votre vérification, vous engagez une certaine somme d'argent pour effectuer cette étude. Combien a coûté le chapitre 4? Combien vous a coûté cette vérification? Voilà ma première question.
Deuxièmement, pourquoi l'étendue de la vérification est-elle si limitée? Par exemple, les 500 millions de dollars que consacrent les Forces canadiennes aux soins de santé servent-ils à la fois à la force régulière et aux réservistes? Et qui détermine l'étendue de la vérification?
Nous avons rencontré un certain nombre de militaires cet été, qui nous ont fait part de graves préoccupations concernant les soins de santé qui leur sont offerts.
Monsieur McRoberts, vous avez dirigé ce groupe, n'est-ce pas? Lorsque vous avez rencontré des militaires, avez-vous perçu certaines préoccupations majeures?
Si j'étais cantonné au camp Petawawa, par exemple, ou au camp Gagetown, et que j'avais une épouse et trois enfants, cela ferait-il partie des discussions que vous auriez avec le personnel militaire pour connaître leur impression, bonne ou mauvaise, sur les soins de santé qu'ils reçoivent?
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Je comprends cela, monsieur le président, mais c'est un grave problème. Je voulais savoir si, lorsque vous visitez les bases, ce problème ne pouvait pas également être soumis à notre comité.
Un des aspects les plus accablants de tout cela, c'est que bon nombre de nos techniciens et fournisseurs de soins de santé n'ont pas toutes les compétences pour faire ce qu'ils devraient faire. En fait, le rapport dit que seulement 1 p. 100 de ces personnes connaissent les derniers développements dans leur profession. Ce n'est pas acceptable, dans aucun secteur d'activité, de consacrer si peu d'argent à la formation.
J'ai déjà fait partie des forces, et vous vous attendez à ce que le technicien qui assiste le dentiste ait les compétences qu'exige l'exercice de son métier, mais vous dites que seulement 1 p. 100 de ces personnes ont des compétences à jour...
Une voix: Tenez-vous loin du dentiste, Charlie.
L'hon. Charles Hubbard: Pas dans les Forces; j'ai connu d'excellents dentistes militaires.
Monsieur le président, j'ai aussi des questions sur le rapport global, les points saillants, chapitres 1 à 7. Nous avons l'annexe D, où il est question de vérification. Un grand nombre de sociétés d'État et d'autres organismes font l'objet de vérification, et le coût de ces exercices est présenté dans ces pages. Il s'agit des pages 46, 47 et 48. En avons-nous pour notre argent? Comment les contrats sont-ils établis? Prenons Ridley Terminals, par exemple; est-ce que les vérificateurs de cet organisme sont nommés à la suite d'un processus concurrentiel? C'est la même chose pour Marine Atlantique ou l'Administration du pont Blue Water. La façon dont les contrats de vérification sont attribués pose-t-elle problème et ces sociétés obtiennent-elles la meilleure valeur possible pour l'argent qu'elles consacrent aux vérifications?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais faire un commentaire. Madame Fraser, je ne sais pas ce que nous ferions avec les opérations gouvernementales sans votre bureau, parce qu'il me semble que bien des choses suivraient leur cours sans qu'aucune amélioration ni aucun changement ne soit apporté si ce n'était de vos vérifications et des mesures qui s'ensuivent. À mon avis, vous fournissez un excellent service au gouvernement.
J'aimerais me concentrer sur certaines choses aujourd'hui et je céderai ensuite la parole à M. Williams. Il me semble que le problème que pose la liste de surveillance à la frontière pourrait devenir passablement difficile. Si j'étais un garde-frontière, j'aurais l'impression de chercher une aiguille dans une botte de foin. Je pense à des noms courants, comme celui de notre collègue, John Williams. Dans l'annuaire téléphonique de Toronto, il y a probablement deux ou trois pages de John Williams et peut-être de Mark Hollands.
À la frontière, il me semble que cela poserait un problème non seulement pour la personne qui porte ce nom. Si John Williams se trouvait sur une liste de surveillance...
Des voix: Il l'est.
M. Brian Fitzpatrick: Pas celui-ci. Il ne serait pas l'aiguille que l'on cherche dans la botte de foin. Il est peut-être l'aiguillon de notre comité, mais pas l'aiguille dans la botte de foin, dans cet exemple.
J'imagine que je fais de l'anticipation. Qu'on le veuille ou non, il semble bien qu'un système de passeport sera instauré à la frontière entre le Canada et les États-Unis. L'utilisation du passeport réglera-t-elle vraiment les problèmes que posent les listes de vérification?
:
De quel M. Williams parlez-vous donc?
Quoi qu'il en soit, madame la vérificatrice générale, je vous félicite pour ce nouveau rapport. Il s'agit là de votre septième rapport, alors c'est donc dire qu'il vous en reste trois. Il est bien que vous ne cessiez de porter à notre attention et à celle du public ce genre de choses, car bien que nous sachions tous que le gouvernement fédéral fait des efforts, il n'atteint pas toujours ses objectifs.
J'ai aimé votre commentaire à propos du fait qu'il s'agit généralement d'un problème de gestion, que ce n'est pas simplement une question de chiffres et de sommes d'argent, mais aussi de gestion et de résultats. Parfois, ce que vous portez à notre attention est choquant pour les Canadiens.
Au paragraphe 4.56 du chapitre qui porte sur les soins de santé fournis aux militaires, vous écrivez ceci: « Nous avons interrogé des médecins militaires, des infirmiers et infirmières, des techniciens médicaux et des adjoints au médecin et avons constaté que peu tirent profit du programme de maintien des compétences cliniques, même s'il est obligatoire », c'est ce que vous dites, « parce qu'ils croient qu'ils ne peuvent pas être libérés de leurs tâches régulières. » Ensuite, vous citez certains pourcentages — par exemple, vous mentionnez que seulement 6 p. 100 ont satisfait à toutes les exigences du programme.
Vous êtes une professionnelle et moi aussi je suis un professionnel, comme bien d'autres personnes. De nos jours, on préconise l'apprentissage continu. Dans presque toutes les professions, afin de pouvoir conserver son statut, il faut prouver qu'on suit une formation continue et qu'on maintient nos compétences. Pourquoi le gouvernement fédéral ne se préoccupe-t-il pas du fait que les personnes qui assurent des services professionnels ne veillent pas à maintenir leurs compétences, à les actualiser, etc.?