:
Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de nous donner l'occasion de comparaître devant le comité pour discuter du chapitre 3 de notre rapport de mai 2007 sur la gestion des ressources humaines au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagnée aujourd'hui de Richard Flageole, vérificateur général adjoint, et de Marie Bergeron et Paul Morse, directeurs principaux responsables de cette vérification.
Notre vérification visait à évaluer si Affaires étrangères et Commerce international Canada planifie convenablement ses ressources humaines et gère bien son effectif pour ce qui est du recrutement, de la dotation et de l'affectation du personnel canadien et des employés recrutés sur place pour réaliser son mandat. Je tiens à souligner que les travaux de vérification pour ce rapport ont été terminés à l'automne 2006. Nous ne sommes donc pas pleinement en mesure de commenter l'évolution de la situation depuis.
De toutes les questions que nous avons soulevées dans notre rapport, nous aimerions attirer votre attention sur les trois éléments suivants: la planification des ressources humaines, le recrutement et la dotation des postes, ainsi que les directives sur le service extérieur.
Au niveau de la planification des ressources humaines, nous avons constaté que le ministère ne disposait pas d'une vue d'ensemble des employés, des compétences et de l'expérience dont il aura besoin au cours des prochaines années. À notre avis, il est essentiel que le ministère se dote d'un plan stratégique en matière de ressources humaines qui énonce les stratégies visant à combler les pénuries de personnel à court, à moyen et à long terme. Nous avons noté que 58 p. 100 des employés du groupe de la direction et 26 p. 100 de tous les employés seront admissibles à la retraite d'ici 2010. Le ministère risque ainsi de ne pas avoir les ressources humaines nécessaires pour réaliser son mandat efficacement.
En matière de recrutement et de dotation, le ministère n'était pas en mesure d'indiquer le nombre exact de postes vacants qu'il tentait de doter. Dans notre rapport, nous avons signalé que nous avions des doutes sur la fiabilité et l'utilité des données qu'on nous a fournies. Par exemple, même si le système d'information sur les ressources humaines faisait état d'un taux de vacances de 35 p. 100 en date du 31 mars 2006, le ministère l'estimait à 20 p. 100. De plus, ni les processus de recrutement ni ceux de promotion ne permettaient de trouver le nombre suffisant de personnes possédant les aptitudes et les compétences requises pour doter ces postes en temps voulu. Par exemple, quand le ministère a fait un concours de promotion pour les cadres supérieurs en avril 2005, seuls 39 des 370 candidats pré-qualifiés en fonction de leur expérience avaient été promus en mai 2006, soit plus d'un an plus tard.
[Français]
En ce qui concerne les affectations des employés permutants, soit ceux appelés à occuper un poste à l'administration centrale ou dans une mission à l'étranger, on avait constaté qu'un nombre élevé de personnes occupaient un poste intérimaire, et ce, pour des périodes plus ou moins longues. Au 31 mars 2006, par exemple, 116 employés qui ne faisaient pas partie du groupe de la direction occupaient ces postes à titre intérimaire.
Les employés permutants du ministère se trouvent en première ligne de l'exécution des programmes à l'étranger, et leur situation personnelle, tout comme celle de leur conjoint et de leur famille, est aussi touchée par l'évolution des circonstances. De nombreuses missions se trouvent dans des milieux qui se comparent défavorablement avec le Canada pour ce qui est du niveau de vie, de la sécurité, de la sûreté et des soins de santé.
Les directives du service extérieur visent à indemniser les employés pour les conditions de vie à l'étranger et à offrir des incitatifs pour les affectations difficiles. Elles sont négociées par le Secrétariat du Conseil du Trésor avec le Conseil national mixte. Nous avons constaté que ces directives n'avaient pas permis au ministère de réagir rapidement aux circonstances changeantes et aux problèmes qui en découlent pour les employés. La capacité du ministère d'affecter du personnel à l'étranger en était ainsi entravée.
À titre d'exemple, il aura fallu plus d'un an au sous-ministre pour obtenir la confirmation du Conseil du Trésor qu'il pouvait recourir aux pouvoirs qui lui étaient délégués en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques pour acheter des polices d'assurance-vie appropriées aux employés en affectation dans des pays en zone de guerre, tel l'Afghanistan.
L'emploi des conjoints constitue une autre question qui suscite depuis très longtemps une préoccupation particulière. À preuve, déjà en 1981, la Commission royale d'enquête sur la situation dans le service extérieur signalait ce problème. Les obstacles auxquels font face les familles affectées à l'étranger peuvent avoir une incidence importante sur elles ainsi que sur la prestation des programmes et services dans les missions. Avec l'augmentation du nombre de familles à deux revenus, la question de l'emploi du conjoint n'en est que plus pressante.
D'autres ministères et organismes fédéraux qui doivent affecter du personnel à l'étranger sont également touchés par les contraintes découlant des directives. Malgré les préoccupations exprimées au fil des ans par notre bureau et divers intervenants, la question, qui interpelle le Secrétariat du Conseil du Trésor avec la participation active d'Affaires étrangères et Commerce international Canada ainsi que d'autres ministères et organisations, n'était toujours pas réglée au moment de notre vérification.
[Traduction]
Étant donné l'importance des questions soulevées dans notre rapport, nous encourageons le comité à demander au gouvernement de prendre des mesures concrètes afin de préciser qui est responsable de quoi, à établir des échéanciers clairs et à rendre compte régulièrement au Parlement des progrès réalisés à l'égard de nos observations et de nos recommandations.
Monsieur le président, cela conclut notre déclaration d'ouverture, Nous serions heureux de répondre aux questions des membres du comité.
Merci.
:
Oui, monsieur le président. Merci beaucoup. Je veux présenter de nouveau Michael Small, qui m'accompagne aujourd'hui. Il est le tout nouveau sous-ministre adjoint des ressources humaines depuis le 1
er avril.
Je suis très heureux de vous rencontrer aujourd'hui pour vous décrire les démarches que nous avons entreprises au MAECI au cours des 11 derniers mois pour répondre à l'examen de la gestion des ressources humaines du MAECI fait par la vérificatrice générale. Je vais également vous expliquer comment cette réponse sera accélérée par la transformation qui s'opère actuellement au ministère.
La vérificatrice générale a présenté son rapport en mai 2007. En juin, le gouvernement a déterminé que le MAECI serait parmi les 17 premiers ministères et organismes à faire l'objet d'un examen stratégique. Au MAECI, nous avons relevé le défi de l'examen stratégique en faisant un examen approfondi du ministère afin de déterminer ses activités essentielles et la manière selon laquelle il devrait organiser ses ressources en vue de mieux servir les Canadiens.
Cet examen a été ma priorité, ainsi que celle de ma collègue, la sous-ministre du Commerce international, et de toute l'équipe de gestion du ministère au cours des dix derniers mois. Maintenant que le Cabinet a approuvé nos plans de transformation et que ceux-ci ont été annoncés dans le budget 2008, nous sommes prêts à les mettre en application.
La transformation du ministère, monsieur le président, s'articule autour de six thèmes principaux. Le premier consiste à faire converger les ressources du ministère avec les priorités du gouvernement. Le deuxième consiste à renforcer notre principal atout en tant que ministère, à savoir notre plate-forme de missions à l'étranger. Le troisième consiste à améliorer les services offerts aux Canadiens qui ont besoin d'un passeport et d'assistance consulaire et qui cherchent des débouchés commerciaux. Le quatrième consiste à concentrer notre savoir-faire en matière de politiques sur les principales responsabilités en matière d'affaires étrangères et de commerce. Le cinquième consiste à améliorer nos mécanismes de reddition de comptes. Finalement, le sixième consiste à renouveler nos systèmes de gestion des ressources humaines et notre complément d'effectif.
Les travaux relatifs au dernier thème seront effectués par le MAECI dans le cadre du vaste processus de renouvellement de la fonction publique dirigé par le greffier du Conseil privé avec l'appui du premier ministre. Notre obligation de répondre aux conclusions de la vérificatrice générale relève directement de ce dernier thème et a pris une nouvelle ampleur en raison de celui-ci. Nous croyons que la réussite du renouvellement des ressources humaines sera essentielle à la réussite de chacun des cinq autres thèmes du programme de transformation. Nous pensons que nous avons réalisé des progrès importants dans certains domaines, mais il reste encore beaucoup à faire.
Premièrement, la vérificatrice générale a constaté l'année dernière que le ministère ne disposait d'aucun plan stratégique en matière de ressources humaines. Il en a maintenant un. Il a été approuvé par notre équipe de gestion en juin dernier et communiqué à tous les employés en octobre. Notre plan stratégique des ressources humaines pour 2007-2010 établit les besoins actuels et prévus du ministère en matière d'effectifs. Le plan sert maintenant de fondement à l'intégration de la gestion des ressources humaines à la planification des activités du ministère. Les deux seront axées sur les priorités du programme de transformation.
Nous passons maintenant à la prochaine étape du processus de planification. Nous avons chargé toutes nos missions de dresser leur propre plan des ressources humaines, qui fera état des facteurs locaux ayant une incidence sur notre capacité de recruter, de conserver et de former les employés recrutés sur place.
Deuxièmement, la vérificatrice générale a constaté que le manque de données sur la main-d'oeuvre nuisait à la planification et à la gestion des ressources humaines. Je suis d'accord. C'est encore une difficulté importante. L'été dernier, nous avons fait un investissement considérable dans l'amélioration de nos systèmes de données sur les ressources humaines en créant une grande équipe de projet de TI qui se consacre à cette tâche. Elle travaille activement à mettre à niveau le logiciel que nous utilisons afin de pouvoir passer à la version 8.9 de PeopleSoft, tâche qui se poursuivra jusqu'au milieu de 2009. Un conseil de gestion composé de tous les intervenants ministériels responsables de l'intégrité des données supervisera ce processus très important.
Troisièmement, la vérificatrice générale a constaté qu'il n'était pas viable de compter sur les méthodes traditionnelles de recrutement. Ma collègue, la sous-ministre du Commerce international, Marie-Lucie Morin, et moi sommes d'accord. Par conséquent, au cours de la dernière année, nos équipes de direction et nous avons eu recours à des méthodes de recrutement non traditionnelles, y compris un programme pancanadien de sensibilisation visant à expliquer ce que le ministère fait et ce qu'il offre aux Canadiens.
Plus particulièrement, nous expliquons aux jeunes Canadiens dans les universités pourquoi ils pourraient vouloir poursuivre une carrière au MAECI. Plus particulièrement, le Service des délégués commerciaux a mené une campagne très médiatisée l'automne dernier dans le cadre de laquelle des jeunes agents du SDC sont retournés dans leur université, et des techniques novatrices ont été utilisées, y compris des annonces sur le site Facebook, pour atteindre des recrues potentielles.
Dans le ministère, nous avons ouvert tous les concours pour les postes permutants du groupe FS à l'ensemble des employés du MAECI afin d'élargir notre bassin d'employés prêts à être affectés à l'étranger. Le mois prochain, pour la toute première fois, nous ferons des entrevues aux quatre coins du Canada et dans trois villes étrangères en vue d'embaucher de nouvelles recrues non seulement pour des postes FS permutants, — notre approche traditionnelle — mais aussi pour des postes de spécialistes en politiques CO et ES. Ce sont nos économistes et nos agents commerciaux. Cet automne, nous lancerons une vaste campagne nationale de sensibilisation et de recrutement afin d'embaucher une nouvelle cohorte d'agents commerciaux, économiques et administratifs au ministère des Affaires étrangères qui commenceront à travailler au printemps 2009, dans seulement un an.
Ces campagnes constitueront la première étape de la stratégie de dotation en personnel mise en oeuvre pour répondre aux besoins prévus dans notre plan stratégique des RH. Dans l'ensemble, ces méthodes ont fonctionné. En 2007-2008, lors du dernier exercice, nous avons fait des offres d'emploi pour une durée indéterminée à 294 nouvelles recrues possédant un diplôme postsecondaire, soit un peu moins de 10 p. 100 des 3 000 personnes ciblées par le greffier du Conseil privé pour l'ensemble de la fonction publique.
Quatrièmement, la vérificatrice générale a constaté que le ministère ne pouvait combler à temps ses besoins par voie de promotions. Nous sommes également d'accord avec elle à cet égard. Je crois que nous avons fait des avancées majeures dans ce domaine. Au cours de la dernière année, nous avons lancé ou conclu des processus de promotion pour chaque catégorie du groupe EX. Au total, 124 cadres ont été promus. Les résultats du processus de promotion des EX-2 seront divulgués sous peu. Nous venons tout juste de lancer de nouveaux exercices d'avancement pour les niveaux EX-1 et EX-5, et celui des EX-4 suivra bientôt. Aux niveaux EX-2 et supérieurs, tous les concours pour les postes permutants sont maintenant ouverts à l'ensemble de la fonction publique. Avec l'aide de la Commission de la fonction publique, nous avons mis au point une approche novatrice permettant de promouvoir les employés qui occupent des postes EX par intérim et qui ont montré qu'ils avaient un bon rendement à ce niveau pendant au moins deux ans. Cela a permis de nommer 45 nouveaux EX-1, et 15 autres nominations sont prévues pour bientôt. Nous avons donc considérablement dépassé l'objectif établi dans notre plan stratégique pour 2007-2008, qui était d'embaucher 34 nouveaux EX.
Pour ce qui est des postes inférieurs au niveau EX, nous avons procédé à la plus importante vague de promotions du ministère aux postes permutants de tous les niveaux du groupe FS. En tout, 469 agents ont reçu une promotion. De plus, nous avons embauché 124 nouveaux agents FS dans la filière politique et commerciale, ainsi que 39 nouveaux agents de la gestion et des affaires consulaires dont nous avons grandement besoin pour reconstituer notre équipe permutante à partir des échelons inférieurs.
[Français]
Cinquièmement, la vérificatrice générale a constaté que « le processus d'affectation ne [produisait] pas les résultats escomptés ». Une grande partie de cette section du rapport porte sur le grand nombre d'employés qui sont affectés par intérim à des postes supérieurs à leur classification. Selon moi, les affectations intérimaires peuvent être une excellente façon de former les employés prometteurs et de combler des besoins spécialisés, particulièrement en ce qui a trait aux postes permutants du service extérieur, et nous continuerons par conséquent d'y avoir recours.
Cela dit, au cours de la dernière année, nous avons toutefois réduit le nombre d'affectations intérimaires, en promouvant un grand nombre des employés occupant des postes EX par intérim, en procédant à des processus de nomination et en étant plus vigilants dans le processus d'affectation en cherchant d'abord à pourvoir aux postes par des employés de même niveau. Les procédures d'affectation sont maintenant beaucoup plus transparentes à l'égard des employés, et les décisions prises sont beaucoup mieux documentées. Toutes les affectations du service extérieur font l'objet d'un examen par un comité de surveillance composé de directeurs généraux qui veille à ce que tous les besoins ministériels soient comblés et que les normes soient respectées, particulièrement en ce qui concerne les nominations intérimaires.
Sixièmement, la vérificatrice générale a constaté que « les exigences en matière de langues étrangères [n'étaient] pas respectées ». Malheureusement, c'est toujours le cas. Notre comité des langues étrangères a adopté une nouvelle procédure visant à mieux déterminer quels postes à l'étranger nécessitent divers degrés de maîtrise d'une langue étrangère, mais nous devrons faire des investissements importants dans les postes de formation linguistique et dans le remplacement des employés qui suivent une formation linguistique, afin que le rendement atteigne un niveau satisfaisant. Ce sera un défi considérable pour le programme de transformation du ministère.
Septièmement, la vérificatrice générale a constaté que « la gestion des employés recrutés sur place ne [recevait] que peu d'attention ». Pour être plus précis, quoiqu'il s'agisse d'une responsabilité importante pour nos équipes de gestion des missions à l'étranger, la gestion des employés recrutés sur place reçoit relativement peu d'attention à Ottawa, où de trop nombreuses décisions concernant ces employés recrutés sur place sont centralisées.
On y accordera beaucoup plus d'attention au cours des prochaines années grâce à la création, ce mois-ci, du Secteur de la plateforme internationale. Ce nouveau secteur cherchera à réaliser des économies en créant des noeuds de services et des réseaux à l'étranger, ce qui constituera un élément important du programme de transformation du ministère. Nous examinons actuellement notre modèle de service en ce qui concerne les employés recrutés sur place afin de trouver une façon de faire plus souple et décentralisée. Entre-temps, nous avons lancé une opération de mise à jour des nombreux manuels désuets régissant l'emploi du personnel recruté à l'étranger. Un contrat est actuellement en cours pour consolider nos 23 manuels dans nos missions aux États-Unis, et un autre contrat portant sur la mise à jour des manuels dans 69 autres missions est maintenant en appel d'offres.
[Traduction]
Huitièmement, la vérificatrice générale a constaté qu'il y avait peu de flexibilité pour indemniser le personnel ou lui fournir des incitatifs pour vivre à l'étranger. Je suis parfaitement d'accord. Le MAECI trouve depuis longtemps que les Directives sur le service extérieur ne traduisent plus les besoins réels des familles canadiennes et que leur processus de négociation est trop rigide pour répondre au changement rapide des conditions dans lesquelles doivent vivre les employés à qui nous demandons de représenter le Canada à l'étranger.
Nous nous réjouissons du fait que le Conseil du Trésor se soit engagé à diriger un partenariat entre des ministères et organismes afin de déterminer toutes les difficultés associées à l'affectation de fonctionnaires à l'étranger. Entre-temps, le Conseil du Trésor m'a autorisé, en ma qualité d'administrateur général, à contracter une assurance en cas de mort ou de mutilation accidentelles pour les employés affectés en Afghanistan. De plus, au début de l'année, le Conseil du Trésor nous a autorisés à verser des indemnités pour risques particuliers aux employés affectés à Kaboul et à Kandahar. Nous n'avons cependant pas encore trouvé de façon d'indemniser suffisamment les familles des employés affectés aux États-Unis pour les dépenses personnelles supplémentaires qu'elles engagent.
Finalement, la vérificatrice générale a constaté que les obstacles à l'emploi des conjoints étaient dissuasifs à l'égard d'un travail à l'étranger. Cette constatation ne surprendra pas les ménages à deux revenus qui envisagent une affectation à l'étranger avec un seul revenu. Outre les difficultés, et souvent l'impossibilité, de trouver du travail dans une culture et un pays étrangers, les conjoints rencontrent également des obstacles dans l'obtention de prestations d'emploi à leur retour au Canada lorsqu'ils commencent à se chercher un emploi.
Mon ministère s'est engagé à faire tout en son pouvoir, dans les limites de ses moyens et de son mandat, pour aider les conjoints de ses employés à gérer les interruptions que subissent leur carrière en raison de leur appartenance à des familles permutantes. Nous aimerions profiter de l'examen exhaustif entrepris récemment par le Conseil du Trésor pour aborder la question de l'emploi des conjoints.
En conclusion, monsieur le président, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui et d'expliquer ce que nous avons fait en réponse au rapport de la vérificatrice générale. Je vous garantis que l'amélioration de la gestion des ressources humaines conformément aux conclusions de la vérificatrice générale est une partie importante de mon travail au ministère et qu'elle sera essentielle à la réussite de la stratégie de transformation du MAECI.
Merci.
:
Oui, je ne parlerai pas très longtemps.
Monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie pour cette occasion de vous entretenir aujourd'hui de la réponse du Secrétariat du Conseil du Trésor ou SCT au rapport de mai 2007 de la vérificatrice générale du Canada.
Parmi les nombreuses recommandations qui ont été examinées par M. Edwards, la vérificatrice générale a demandé au SCT de collaborer pleinement avec le MAECI ainsi qu'avec d'autres ministères et organismes à la réalisation de certaines choses.
Premièrement, il fallait diriger un examen exhaustif des défis que pose l'affectation d'employés à l'étranger et veiller à la mise en place de mécanismes permettant aux ministères et organismes de réagir aux circonstances changeantes qui affectent le déploiement de personnel partout dans le monde.
[Français]
Le Secrétariat du Conseil du Trésor et le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international ont tous deux accepté cette recommandation. Ils se sont conjointement engagés d'abord à établir un partenariat avec les principaux ministères et organismes concernés. Ensuite, ils élaboreront et mettront en oeuvre un plan d'action.
J'ai d'ailleurs le plaisir de vous annoncer aujourd'hui que ce partenariat a bel et bien été établi. Nous avons donc mis sur pied un comité interministériel pour l'examen de la fonction publique à l'étranger, qui est coprésidé par le Secrétariat du Conseil du Trésor et le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Ce comité comprend aussi des représentants des quatre principaux ministères qui comptent des employés oeuvrant à l'étranger, c'est-à-dire Citoyenneté et Immigration Canada, l'Agence canadienne de développement international, le ministère de la Défense nationale et la Gendarmerie royale du Canada.
[Traduction]
J'aimerais remercier le MAECI au nom du SCT de sa collaboration remarquable à tous les aspects de la création du comité.
Le mandat du comité interministériel a été élaboré et approuvé. Les membres du comité en ont reçu une copie, et le travail a commencé. Le comité interministériel s'est déjà réuni deux fois, et je suis heureuse de souligner les progrès qu'il a déjà réalisés au chapitre de l'élaboration des activités qu'il mènera et de l'orientation qu'il suivra.
Le comité a créé deux groupes de travail: le premier, qui est présidé par le SCT, s'occupe des données démographiques sur l'effectif; et le deuxième, qui est présidé par le MAECI, examinera les besoins opérationnels.
À la fin de janvier, plus de 1 570 fonctionnaires fédéraux canadiens de l'administration publique centrale travaillaient à l'extérieur du Canada. Environ le tiers d'entre eux ne travaille pas pour le MAECI. Chaque année, au moins 100 millions de dollars sont consacrés aux paiements visant à répondre aux besoins particuliers d'employés qui desservent le Canada à l'étranger.
Le groupe de travail chargé des données démographiques recueillera des données sur les fonctionnaires qui desservent le pays à l'étranger, qu'il s'agisse d'employés qui travaillent à l'étranger dans le cadre d'une seule affectation ou d'employés qui font carrière dans le service extérieur. Le comité se penchera également sur les défis auxquels font face les personnes à charge de ces employés, y compris leurs conjoints. Pour le moment, malheureusement, la plupart des renseignements dont nous disposons sont empiriques. C'est pourquoi nous devons recueillir des données. Les données recueillies constitueront donc le point de départ dont nous avons absolument besoin pour fournir des solutions adéquates et viables, ce que nous nous sommes engagés à faire.
Le deuxième groupe de travail, celui chargé. des besoins opérationnels, examinera les besoins opérationnels immédiats et futurs à l'étranger. Il procédera notamment à l'évaluation de la manière dont les Directives sur le service extérieur (DSE) répondent aux besoins des fonctionnaires admissibles aux affectations à l'étranger dans le but de cerner des occasions de répondre aux besoins changeants ou urgents.
Encore une fois, pour être en mesure de prendre des décisions judicieuses, nous devons disposer de renseignements de qualité, et ce groupe de travail devrait fournir un fondement solide permettant l'élaboration de solutions viables.
[Français]
Nous sommes convaincus que les travaux du comité interministériel constituent une première étape importante vers l'atteinte d'une solution à long terme. Ils nous donneront également l'occasion de recueillir les données dont nous avons besoin pour bien analyser la situation et trouver des solutions viables qui répondront aux défis auxquels font face les ministères et les organismes à l'égard de la dotation de postes à l'étranger.
Le comité interministériel doit d'abord établir les éléments de base qui permettront de prendre des décisions qui seront fondées sur des faits dans le cas de préoccupations courantes et futures.
[Traduction]
Il faudrait noter que les DSE font actuellement l'objet d'une révision. Les DSE sont élaborées conjointement par l'employeur et les agents négociateurs du Conseil national mixte et sont réputées faire partie des conventions collectives.
La révision porte principalement sur le remaniement des DSE afin qu'elles répondent mieux aux changements démographiques. D'autres priorités consistent à accroître l'efficacité des DSE ainsi qu'à rationaliser et à simplifier le langage afin d'assurer leur application uniforme dans les divers secteurs où elles sont utilisées. Nous espérons que cette révision sera terminée au cours du printemps. La date cible est juin 2008. L'amélioration des DSE fait partie de la solution viable à long terme, et nous croyons que nous sommes sur la bonne voie pour obtenir de bons résultats avec cette révision.
Monsieur le président, voici qui met un terme à mon intervention. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
En cette époque de mondialisation croissante et rapide, nos ambassades et les bureaux commerciaux de leurs sections consulaires ont un rôle crucial à jouer au Canada. Il est décourageant de constater, lorsqu'on lit le rapport, qu'il y a des problèmes importants en matière de ressources humaines. Ils semblent porter sur deux aspects. Premièrement, nous avons un taux d'attrition qui dépasse notre taux de recrutement, et, deuxièmement, nous engageons des gens qui n'ont pas les compétences adéquates pour pourvoir les postes.
Quand j'examine la pièce 3.1 dans le rapport de la vérificatrice générale, sous « Exigences en matière de langues étrangères », il est indiqué « Langue locale requise pour certaines affectations ». La connaissance de la langue n'est pas requis pour tous les postes à l'étranger.
Puis, au paragraphe 3.63, la vérificatrice générale signale que seulement 16 p. 100 des personnes occupant des postes qui exigent la maîtrise d'une langue étrangère répondent aux exigences linguistiques de leur poste. En effet, parmi les titulaires de ces postes, seulement 33 p. 100 ont subi une évaluation de leurs connaissances linguistiques.
Je constate également que, parmi les démocraties occidentales, nous avons le plus haut taux d'embauche d'employés locaux. Je suis surpris que certaines démocraties occidentales sont mieux en mesure de placer du personnel. J'ai visité de nombreux pays et beaucoup d'ambassades, et ils étaient capables de trouver des employés qui parlaient la langue locale. Pourtant, au Canada, un pays multiculturel, où il suffit d'aller dans les centres urbains pour entendre toutes les langues du monde, on ne peut pas trouver de recrues pour ces postes cruciaux.
Est-ce un problème propre à votre ministère? Y subsiste-t-il encore une attitude fermée et élitiste en matière de recrutement ou cela est-il attribuable à la même attitude que j'ai rencontrée dans les pays de l'ancien bloc de l'Est lors de l'établissement des ambassades? En effet, je me suis fait dire à maintes reprises que nous ne pouvions pas nommer des gens qui venaient des ces endroits aux postes les plus importants, car nous ne connaissions pas les préjugés qu'ils pouvaient avoir.
J'aimerais que vous répondiez à cette question. Comment est-il possible que nous avions ces problèmes de recrutement quand nous avons un si grand bassin de personnes qualifiés au Canada? Les attitudes ont-elles changé depuis le début des années 1990 quand j'ai entendu des membres du MAECI dire à plusieurs reprises que nous ne pouvions pas nommer des gens de ces communautés aux postes les plus importants dans les ambassades, car ils pouvaient avoir des préjugés?
:
Merci, monsieur le président.
Je répondrai à cette question. Il y a plusieurs points qui ont été soulevés, et je tenterai d'aborder quelques-uns d'entre eux.
Avant de répondre à la question, toutefois, j'aimerais répondre à votre affirmation selon laquelle nous avons des problèmes à attirer des gens au ministère et nous ne sommes pas en mesure d'avoir un taux de recrutement supérieur à notre taux d'attrition. Ce n'est pas vrai. En effet, pendant l'année qui s'est terminée en 2007, nous avons recruté approximativement 600 employés et approximativement 330 sont partis. Notre taux de recrutement est donc supérieur à notre taux d'attrition.
Cela ne change évidemment pas le fait qu'il est extrêmement difficile de nos jours d'attirer de bons employés. L'ensemble de la fonction publique fait face à de la concurrence de la part du secteur privé, entre autres. Par conséquent, comme la vérificatrice générale l'a signalé dans son rapport, il nous faut absolument trouver des méthodes non traditionnelles de recruter et d'attirer des employés. C'est ce que nous tentons de faire, et j'ai tenté d'expliquer dans ma déclaration d'ouverture que nous allions dans cette direction.
Pour ce qui est du type de personnes que nous engageons, je dois dire que je n'ai pas observé, au cours du temps que j'ai passé au ministère, des règles interdisant l'embauche de personnes provenant de certains pays. Il est possible que des personnes pensent de cette manière, mais nous n'avons certainement aucune restriction à cet égard. En fait, c'est plutôt le contraire. Nous désirons réellement engager des néo-Canadiens, des Canadiens qui sont membres de minorité visibles et qui peuvent faire bénéficier le service extérieur canadien de leur bagage culturel et linguistique, entre autres. Lorsque nous procédons à des campagnes de recrutement dans l'ensemble du pays, nous sommes très ouverts à l'idée de recruter ce type de personnes. En effet, je dirais même qu'elles sont l'avenir de notre service extérieur.
:
Laissez-moi vous dire, monsieur le président, que je suis un agent du service extérieur qui a été affecté à l'étranger six fois, et que j'ai une conjointe. J'ai entendu ce genre de remarques tous les jours de ma carrière. Je suis donc personnellement très intéressé à m'occuper de la question de la meilleure manière possible.
Il y a un certain nombre de mesures que nous pouvons prendre à l'intérieur du ministère, et que nous avons prises, afin de fournir du counselling professionnel, de tenter de trouver des emplois dans le marché local où des personnes sont affectées, de fournir une formation sur la façon de trouver un emploi et de faire tout genre de choses comme cela. Essentiellement, même les gens qui ne font pas partie du service extérieur voudraient aller à l'étranger, selon ce que nous a dit le Conseil du Trésor. Plus du tiers des personnes participant à nos missions à l'étranger ne provient pas de mon ministère. Ces personnes viennent d'autres ministères, et c'est une tendance qui se poursuivra. Je prévois que le nombre d'employés à l'étranger provenant de mon ministère passera à approximativement 50 p. 100 au cours des quatre ou cinq prochaines années, étant donné la croissance des autres ministères.
J'aimerais dire aux gens qui ne se joignent pas aux services extérieurs et qui s'attendent à un certain style de vie... beaucoup d'employés du service extérieur s'attendent à ce qu'il y ait des perturbations. Disons simplement qu'ils savent à quoi s'en tenir quand ils se joignent à ce service. Cependant, la situation devient de plus en plus difficile, car les familles à deux revenus sont maintenant devenues la norme. Les familles où les deux conjoints ont une carrière sont devenues la norme, et nous devrons trouver un moyen d'y faire face. La question n'était peut-être pas aussi urgente en 1981, et nous n'avions pas à faire face à la situation concernant les autres ministères.
Premièrement, nous allons faire de notre mieux au ministère. J'ai certains pouvoirs. Nous pouvons faire certaines choses. Deuxièmement, nous travaillons avec le Conseil du Trésor à l'examen des DSE cette fois-ci et nous prenons cet examen très, très au sérieux. J'espère que nous trouverons des moyens d'aller de l'avant.
Il y a une question qui a présenté des difficultés particulières pour les conjoints, et c'est celle de l'assurance-emploi. Ils ont éprouvé des difficultés à demander des prestations d'assurance-emploi lorsqu'ils se préparaient à partir à l'étranger dans le cadre d'une affectation ou à leur retour, lorsqu'ils cherchaient un emploi. C'est une question qui dépasse les compétences de mon ministère et du Conseil du Trésor. Elle est du ressort de la mesure législative relative à notre système d'assurance-emploi.
Cette question doit donc être traitée à un certain nombre de niveaux, et c'est...
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Edwards, je suis heureux de vous voir de nouveau.
Madame Fraser, je veux vous remercier pour votre travail, car il semble que vous nous incitez à faire beaucoup de choses qui doivent être faites. Nous devons certainement nous assurer que notre service extérieur fonctionne correctement et qu'il est à la hauteur. Il semble y avoir quelques problèmes à cet égard.
J'ai remarqué quelque chose dans votre rapport, madame Fraser, que je crois vaut la peine d'être cité, car cela démontre l'étendue du problème. Je parle du paragraphe 3.4 où l'on dit: « Le Ministère est divisé en deux secteurs opérationnels, huit secteurs fonctionnels, et deux secteurs administratifs, dont l'un est voué au soutien de la gestion des ressources humaines (Secteur des ressources humaines). » Puis, on y affirme ce qui suit...
Je suis désolé. J'ai perdu le fil de mes pensées. Laissez-moi recommencer ce que je disais, monsieur le président.
Je m'inquiète de l'absence de plan stratégique en matière de ressources humaines, monsieur Edwards.
Monsieur Small, j'ai cru comprendre que vous veniez de commencer cet emploi. Allez-vous aborder la question maintenant? Je sais que vous avez commencé à travailler à l'élaboration du plan. Cette tâche sera-t-elle poursuivie et menée à terme? À quelle date sera-t-elle terminée?
:
Je n'en doute pas, mais vous devrez attendre le prochain tour, M. Williams.
Nous allons passer au deuxième tour, mais avant, j'aimerais vous poser une question, M. Edwards, et vous pourrez intervenir aussi, Mme Laurendeau.
J'ai l'impression que ce rapport reflète un problème au sein du gouvernement du Canada, et je crois que les vérificateurs ont souligné que votre ministère n'est probablement pas le seul qui soit confronté à de telles difficultés sur les plans des ressources humaines et du recrutement.
Vous êtes fonctionnaire fédéral depuis longtemps. Je crois que vous avez déjà été sous-ministre de l'Agriculture. Il semble y avoir un problème. La plupart des nouveaux employés de la fonction publique — plus de 80 p. 100, je crois — sont temporaires ou à contrat. Je ne sais pas si le système est déficient, amis les ministères ne semblent pas être en mesure de recruter. Il faut huit ou neuf mois pour combler un poste. Et le vieillissement de la main-d'oeuvre n'améliorera pas les choses. Je crois que les données fournies par les vérificateurs sur votre ministère peuvent s'appliquer à presque tous les ministères. Vous l'avez sans doute constaté quand vous étiez au ministère de l'Agriculture. Est-ce que les sous-ministres discutent de ce problème?
Pourriez-vous aussi nous donner votre avis, Mme Laurendeau? Je crois que c'est probablement le plus sérieux obstacle au bon déroulement des opérations gouvernementales: les difficultés de recrutement, le fort pourcentage de nouveaux employés temporaires ou à contrat, ce qui entraîne évidemment des postes intérimaires, des postes vacants et tous les problèmes de la fonction publique.
Avez-vous des commentaires à formuler, M. Edwards?
J'essaie de comprendre l'agencement temporel entre ce que vous faites, la révision des directives du service extérieur qui est en cours et qui se termine bientôt parce que les nouvelles directives doivent être en application à compter du 1er juin 2008, donc dans un mois et demi, et ce que le ministère des Affaires étrangères fait avec son projet de deux ans sur la gestion de personnel au moyen de PeopleSoft 8.9. Comment tout cela s'agence-t-il?
Je voudrais aussi poser une autre question, cette fois à M. Edwards, au cas où je manquerais de temps.
[Traduction]
M. Edwards, vous avez dit que vous aviez mis sur pied l'an dernier un groupe chargé d'améliorer votre capacité en matière de TI — sur une période de deux ans, car le projet devrait être mené à bien l'été prochain — et vous avez choisi PeopleSoft 8.9. J'aimerais savoir comment vous en êtes arrivés à cette décision, si toutes les agences utilisent ce logiciel et s'il y a eu un processus concurrentiel.
C'est tout pour cette question.
[Français]
Finalement, je m'adresse au Conseil du Trésor au sujet d'un dossier qui n'est peut-être pas soulevé par la vérificatrice générale, mais qui concerne les fonctionnaires qui doivent être à l'étranger et qui doivent utiliser un vol des Nations Unies pour se déplacer. Je connais un cas où un fonctionnaire est décédé parce qu'il était à bord d'un vol des Nations Unies qui s'est écrasé, malheureusement. Les Nations Unies ne fournissent pas d'assurance-vie pour nos fonctionnaires et refusent de le faire.
Je voudrais savoir qui est saisi de cette question, car c'est une question très importante, qu'il faut régler, et j'aimerais savoir si elle a été réglée ou non. Je ne crois pas qu'elle l'ait été. Alors, lorsque nos fonctionnaires utilisent des vols des Nations Unies à l'étranger, ils n'ont pas d'assurance-vie en cas d'un écrasement ou d'un accident quelconque. J'espère qu'on va corriger cette situation.
Merci, monsieur le président.