:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui pour discuter de la dernière initiative du gouvernement conservateur visant à aider les travailleurs canadiens et leur famille, le projet de loi , la .
Le s'est engagé, en 2008, à donner l'accès aux prestations de maternité et parentales aux travailleurs indépendants. Il a alors affirmé:
Les travailleurs indépendants canadiens, et ceux qui espèrent un jour le devenir, ne doivent pas avoir à choisir entre fonder une famille et fonder une entreprise en raison des politiques du gouvernement. Ils devraient pouvoir poursuivre leurs rêves, en tant qu'entrepreneurs et en tant que parents.
Après avoir procédé à d'autres consultations et avoir directement écouté des travailleurs indépendants canadiens, nous nous sommes rendu compte de la nécessité d'aller encore plus loin et d'élargir l'accès à toutes les prestations spéciales d'assurance-emploi.
Actuellement, les travailleurs indépendants canadiens ont très peu ou pas de protection de revenu pour faire face aux événements marquants de leur vie: s'ils ont un enfant, ou s'ils adoptent un enfant, si un parent ou un de leurs enfants tombe gravement malade, ou s'ils tombent eux-mêmes malades. La Loi sur l'équité pour les travailleurs indépendants rendra accessibles aux travailleurs indépendants canadiens toutes les prestations spéciales de l'assurance-emploi, notamment les prestations de maternité, parentales, de maladie et de compassion, sur une base volontaire. Nous avons non seulement respecté notre engagement, mais nous l'avons dépassé.
[Français]
Les recherches effectuées par le secteur public confirment que la majorité des Canadiens qui sont des travailleurs autonomes veulent avoir accès aux prestations spéciales de l'assurance-emploi. En fait, j'ai reçu la semaine dernière une pétition signée par près de 1 000 Canadiens demandant accès aux prestations spéciales de l'assurance-emploi.
Les travailleurs autonomes canadiens ont demandé ce projet de loi, et, pour la première fois dans l'histoire du Canada, nous leur donnons ce qu'ils ont demandé. Il s'agit de la bonne chose à faire et d'une bonne politique familiale.
[Traduction]
Il y a 2,6 millions de travailleurs indépendants canadiens au Canada, ce qui représente 15 p. 100 de la population active, et ce chiffre ne cesse de croître. Ils font partie intégrante de notre économie et apportent une importante contribution à l'innovation, à l'investissement et à la création d'emplois. Ils jouent un rôle crucial dans la continuité de notre productivité et dans la reprise économique.
Les travailleurs indépendants forment un groupe très diversifié, qui comprend des agriculteurs, des gens de métier, des propriétaires d'entreprises à domicile, des avocats, des architectes, des propriétaires de dépanneurs, pour n'en nommer que quelques-uns.
En outre, ce sont de plus en plus les femmes qui choisissent le travail indépendant. On s'attend à ce que le nombre d'entreprises menées par des femmes atteigne le million l'année prochaine.
L'accès aux prestations spéciales est particulièrement important pour elles. Le tiers des travailleuses autonomes au Canada ont l'âge d'avoir des enfants. Ce projet de loi signifiera que les femmes n'auront plus à repousser leur projet d'avoir des enfants ou même à y renoncer de peur de ne pas pouvoir assumer ces deux responsabilités en même temps. Cela signifie que les travailleurs indépendants canadiens pourront désormais être présents quand leur bébé prononcera ses premiers mots, ou qu'il fera ses premiers pas.
[Français]
Dorénavant, les travailleurs autonomes canadiens auront la possibilité de prendre soin d'un parent âgé ou d'un enfant gravement malade. Tous ici présents comprennent toute l'importance de soigner un être cher gravement malade et de passer les dernières semaines au chevet d'une personne mourante.
[Français]
Notre gouvernement conservateur sait que la famille est le fondement de ce grand pays. Dorénavant, les travailleurs autonomes canadiens n'auront plus à choisir entre leurs responsabilités familiales et professionnelles. Les travailleurs autonomes canadiens, comme tous les autres travailleurs qui font face à des situations importantes de la vie, doivent pouvoir avoir l'esprit en paix en ce qui a trait à leur sécurité financière. C'est ce que ce projet de loi leur apportera.
[Traduction]
Madame la présidente, permettez-moi de vous expliquer brièvement comment fonctionnerait ce régime.
De façon générale, les prestations spéciales pour les travailleurs indépendants seraient les mêmes que celles qui sont accordées aux travailleurs salariés dans le cadre du régime d'assurance-emploi. En vertu du projet de loi, les travailleurs indépendants canadiens qui désirent contribuer au régime paieraient les mêmes cotisations à l'assurance-emploi que les travailleurs salariés. En 2010, le taux de cotisation sera de 1,73 $ par tranche de 100 $ de gains assurables. Ils n'auront pas à payer la portion du taux de la prime de l'employeur, étant donné qu'ils n'auront pas accès aux prestations d'assurance-emploi régulières. La durée de la période de prestations, les taux de remplacement du revenu, les gains maximums assurables, le traitement de la rémunération et les périodes d'attente seront les mêmes.
Toutefois, il y aurait certaines différences. Ceux qui choisissent de se prévaloir des prestations spéciales devront participer au régime d'assurance-emploi pendant une période d'au moins un an avant d'avoir droit aux prestations. Ils devront également payer des cotisations pour l'année d'imposition durant laquelle ils demandent de s'inscrire au régime. Par exemple, quelqu'un qui s'inscrit en mai 2010 pourrait réclamer des prestations à partir du 1er mai 2011.
Cependant, nous nous montrerons plus flexibles pour la première année; ceux qui présenteront une demande avant le 1er avril 2010 pourraient toucher des prestations dès le 1er janvier 2011.
Pour avoir accès aux prestations spéciales de l'assurance-emploi, les travailleurs indépendants devront avoir gagné au moins 6 000 $ au cours de l'année civile précédente. Étant donné que les travailleurs indépendants ne déclarent pas leur nombre d'heures de travail, ce montant a été établi en convertissant 600 heures de gains assurables selon le salaire horaire minimum représentatif de 10 $. Les travailleurs salariés sont tenus d'avoir accumulé 600 heures de travail pour avoir accès aux prestations spéciales de l'assurance-emploi existantes.
Il est important de souligner que les travailleurs indépendants pourront se retirer du régime, pourvu qu'ils n'aient jamais touché de prestations. Si toutefois ils ont reçu des prestations, ils devront contribuer sur leur revenu de travailleur indépendant tant et aussi longtemps qu'ils seront travailleurs indépendants. De cette façon, les travailleurs autonomes auront le même traitement que celui qui est réservé aux employés payés dans le cadre du régime régulier d'assurance-emploi. Nous pensons que cette façon de faire est équitable.
[Français]
Dans la province de Québec, notre gouvernement conservateur offre aux travailleurs autonomes la possibilité de recevoir des prestations de maladie et des prestations de compassion pour la première fois de l'histoire. À l'heure actuelle, la seule option qui s'offre aux Québécois qui sont appelés à s'occuper d'un parent gravement malade ou qui doivent prendre un congé eux-mêmes parce qu'ils tombent malades est une assurance privée, parfois très coûteuse.
Notre gouvernement offre aux Québécois une option plus abordable pour la paix de l'esprit. Ce projet de loi tient compte du fait que les travailleurs autonomes résidant au Québec ont déjà accès aux prestations de maternité et aux prestations parentales par l'intermédiaire du Régime québécois d'assurance parentale.
Au Québec, les taux ont été ajustés de manière à prendre en compte le Régime québécois d'assurance parentale donnant accès aux prestations de maternité et aux prestations parentales provinciales. Les travailleurs autonomes québécois qui décideront de cotiser au programme fédéral paieront le même taux de cotisation à l'assurance-emploi que les autres employés du Québec. Le taux de cotisation à l'assurance-emploi, au Québec, sera de 1,36 $ par tranche de 100 $ de gains assurables.
[Traduction]
Je souhaite insister sur le fait que la participation au régime d'assurance-emploi est entièrement volontaire. Chaque travailleur indépendant n'est pas obligé de se prévaloir de ces nouvelles prestations.
Le projet de loi est en fait un autre exemple qui démontre que le gouvernement offre un appui et plusieurs choix aux familles canadiennes. Le gouvernement pense que les travailleurs indépendants canadiens ne devraient pas avoir à choisir entre leur famille et leurs responsabilités professionnelles. Le projet de loi aura des répercussions importantes sur la vie des travailleurs indépendants canadiens et celle de leur famille.
Je ne suis pas la seule à le dire; en effet, le projet de loi a été accueilli avec beaucoup d'enthousiasme. Citons les producteurs de céréales du Canada, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, la Coalition of BC Businesses, l'Association des comptables généraux accrédités du Canada, l'Alliance des artistes canadiens du cinéma, de la télévision et de la radio, et l'Independent Contractors and Businesses Association. Il ne s'agit que de quelques exemples d'organisation qui représentent les travailleurs indépendants canadiens et appuient cet important projet de loi.
Ce projet de loi représente la plus importante amélioration au programme d'assurance-emploi de la dernière décennie. C'est une mesure qui s'inscrit dans le cadre d'une série d'améliorations opportunes que nous avons déjà apportées pour nous assurer que le programme d'assurance-emploi continue de répondre aux besoins des Canadiens.
Notre plan d'action économique vise à aider les travailleurs canadiens et leur famille en cette période de ralentissement économique mondial. Nous réalisons un investissement opportun inégalé de 8,3 milliards de dollars pour renforcer les prestations d'assurance-emploi et améliorer les possibilités de formation indépendamment de l'assurance-emploi.
Pour terminer, madame la présidente, je tiens à remercier le comité de son travail relativement à notre dernier projet de loi, le projet de loi , qui a récemment été adopté. Il offre entre cinq et 20 semaines de prestations d'assurance-emploi additionnelles aux travailleurs de longue date qui ont travaillé fort et payé des cotisations pendant des années, mais qui ont maintenant besoin d'un coup de pouce.
J'encourage vivement les membres du comité à aider les travailleurs indépendants canadiens et leur famille en appuyant le projet de loi .
C'est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions. Merci.
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Merci, madame la présidente.
Merci, madame la ministre, et merci à vos fonctionnaires, qui travaillent très fort, d'être ici aujourd'hui.
Comme vous le savez, nous avons indiqué en Chambre et ici à notre comité que nous appuyons le projet de loi en principe; je pense que beaucoup de gens disent après l'avoir examiné que cela semble être une bonne mesure, mais il y a des questions. Bon nombre d'organisations qui étaient heureuses de voir le projet de loi ont des questions. J'ai rencontré ce matin l'association des CGA, des comptables généraux accrédités, et j'ai rencontré d'autres groupes qui disent qu'ils pensent que c'est une bonne chose et qu'ils veulent que le projet de loi soit adopté, mais ils ont des questions.
La première question que je voudrais vous poser concerne la durabilité du programme. L'actuaire en chef a-t-il évalué le projet de loi?
:
Merci, madame la présidente.
Je veux aussi souhaiter la bienvenue à Mme la ministre et aux fonctionnaires; les échanges sur ce projet de loi commencent à leur être familiers.
D'abord, je pense que vous aurez bien compris qu'on accueille favorablement le principe de ce projet de loi parce que c'est un fait nouveau que de pouvoir ouvrir les bénéfices de l'assurance-emploi aux travailleurs autonomes. Cela nous apparaît être un avantage. De quelle façon devons-nous le faire et est-ce que ce sont les bonnes mesures? Ça, c'est autre chose, et c'est là-dessus, je pense, que porte notre discussion aujourd'hui.
Ma première question portera sur les choix que vous avez faits en termes de couverture. Pourquoi, madame la ministre, avez-vous choisi de ne pas donner la couverture des prestations d'assurance-emploi pour les travailleurs autonomes qui sont en difficulté financière lorsqu'ils n'ont plus de revenus d'un emploi?
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Je vous remercie de votre question. J'y répondrai en anglais.
[Traduction]
Dans une certaine mesure, nous pouvons séparer cela en deux programmes distincts. Cependant, pour le reste du Canada, il faut considérer que les gens peuvent profiter des prestations de maternité ou des prestations parentales et des prestations de maladie et de soignant. On ne sait jamais jusqu'à quel point une personne pourra recevoir des prestations ni quel genre de demande elle pourra faire. Dans le cas du Québec, naturellement, il ne peut y avoir que des prestations de maladie et des prestations de soignant, car les Québécois ont déjà des prestations pour congé de maternité ou congé parental dans le cadre du RQAP.
On ne peut pas complètement séparer les deux, mais on peut faire un exercice conceptuel pour dire qu'il y aura un groupe qui voudra surtout recevoir des prestations de tel type et un autre qui recevra surtout des prestations de tel autre type. Essentiellement, c'est de cette façon que nous avons fait la plupart de nos calculs lors de la simulation.
Il y a un groupe qui sera surtout intéressé à recevoir des prestations de maternité ou des prestations parentales. Nous évaluons le nombre de personnes qui, à notre avis, décideront de participer pour recevoir de telles prestations, ce qui nous donne une très bonne idée du nombre de demandes qui seront présentées. Je pense que ces chiffres découlent surtout du modèle du RQAP, de sorte que nous pouvons en avoir un très bon aperçu.
Donc, nous savons combien de personnes participeront, combien de demandes seront présentées et quelles seront les cotisations. Il faut ensuite faire un autre calcul pour ce qui est des gens qui participeront surtout pour recevoir des prestations de maladie et de soignant. Naturellement, c'est là leur principale motivation, mais ils peuvent se prévaloir de toutes les prestations spéciales.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci d'être ici aujourd'hui.
Vous avez dit au début qu'en tant que caucus, nous allons appuyer le projet de loi. Cependant, pour nous, ce n'est qu'un début. En fait, pour mettre les choses en contexte, c'est quelque chose dont nous parlons depuis un certain temps déjà.
Je ne sais pas si vous le savez, mais mon collègue de Bathurst, , a déposé un rapport à la Chambre en 1999. Il parlait du marché du travail qui changeait à l'époque et qu'il y avait de plus en plus de gens qui devenaient des travailleurs indépendants. Il a dit à l'époque que le gouvernement devrait trouver des façons de faire en sorte que les travailleurs indépendants puissent cotiser au régime d'assurance-emploi et en recevoir des prestations; naturellement, à l'époque, c'était le régime d'assurance-chômage.
C'est donc le rapport qu'il a déposé. Je pense qu'il vaudrait la peine de l'examiner et de comprendre la dynamique de son raisonnement.
Par ailleurs, lorsque j'étais député provincial, comme je reconnaissais la fragilité des travailleurs autonomes qui ont une petite entreprise et que j'envisageais d'ouvrir une franchise à l'époque, j'ai présenté un dossier en vue de réglementer cette industrie de sorte qu'elle puisse avoir certains recours si les choses tournaient mal.
Aujourd'hui, nous sommes heureux de parler de ce projet de loi. Nous pensons qu'il accorde une prestation — qui, en fait, à notre avis, devrait être plus large et plus générale — à un groupe de gens qui travaillent très fort, qui tentent de gagner leur vie et qui se retrouvent parfois dans une situation très difficile.
Quelle était la logique du gouvernement lorsqu'il a décidé de limiter la couverture des travailleurs autonomes aux prestations spéciales?
:
C'était vraiment assez simple. Le avait promis au départ de simplement offrir des prestations de maternité et des prestations parentales. Dans le cadre des discussions avec les travailleurs indépendants, nous avons réalisé qu'ils en voulaient davantage. En fait, ils étaient même plus intéressés par d'autres types de prestations spéciales. Cela était mathématiquement sensé, alors nous avons opté pour cette voie.
Comme je l'expliquais à , il est très difficile d'imaginer la façon d'offrir des prestations régulières aux travailleurs indépendants. Comment déterminer si le travailleur indépendant s'est mis à pied lui-même? Comment mesurer de façon objective si l'entreprise a cessé ses opérations pendant un certain temps ou si l'exploitant voulait simplement prolonger ses vacances?
Les circonstances prévues dans le cadre des prestations spéciales peuvent être facilement documentées: une naissance, une adoption, les soins prodigués à un membre de la famille très malade, une maladie prolongée chez le prestataire ou un accident de travail. Toutes ces circonstances peuvent être documentées de façon objective.
Nous avons étudié ce qui se passait ailleurs dans le monde, et jusqu'à présent, il n'existe aucun mécanisme fiable de soutien du revenu pour les personnes qui se mettent elles-mêmes à pied, si l'on peut dire.
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Je comprends qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction. En fait, cela nous donne même l'occasion d'aller plus loin et d'explorer les possibilités.
Pensez au marché du travail d'aujourd'hui, à la nature du travail et aux nombreux travailleurs indépendants qui, dans certains cas, sont au service des anciens employeurs qui les avaient mis à pied. Ils reviennent alors à titre de travailleurs indépendants. Dans bien des cas, les travailleurs indépendants vendent leurs services à de grandes entreprises et autres sociétés, et il arrive qu'ils perdent effectivement leur emploi. Dans la conjoncture actuelle, compte tenu des difficultés économiques, il est difficile de trouver un emploi dans son domaine de spécialité.
Cela donne matière à réflexion. Ne vaudrait-il pas mieux étudier la situation d'un peu plus près, compte tenu de la nature du marché du travail actuel? Comme je l'ai dit plus tôt, de nombreux travailleurs indépendants sont en fait des employés et ils perdent leur emploi facilement parce que c'est moins difficile de les mettre à pied.
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Merci madame la présidente. Je vais partager mon temps avec M. Anderson.
Merci, madame la ministre, de comparaître aujourd'hui. Votre circonscription, Haldimand—Norfolk, est très similaire à la mienne, Huron—Bruce. Je crois que chaque année, nos deux circonscriptions sont nez à nez au palmarès des plus grosses recettes agricoles brutes.
Manifestement, le milieu agricole a connu des temps difficiles et ce, pendant de nombreuses années, à commencer par les ravages causés par l'ESB en 2003 jusqu'aux déboires de l'industrie porcine. L'âge des agriculteurs pose aussi un problème.
J'aimerais que vous commentiez deux points précis du projet de loi. D'abord, j'aimerais que vous nous parliez des jeunes familles d'agriculteurs — car nous en avons de plus en plus besoin — ainsi que des options et des avantages qu'offre le projet de loi. Nous savons également que la moyenne d'âge des agriculteurs est d'environ 60 ans et que leurs parents en sont à une période de leur vie où ils ont besoin de soins. Je crois que le projet de loi permettra de s'attaquer à certaines de ces questions. Pourriez-vous commenter ces aspects dans l'intérêt du comité?
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Oui, volontiers. Les familles d'agriculteurs ont toujours eu du mal à faire participer tous les membres. Il n'est cependant pas toujours possible pour l'agriculteur de prendre congé de son travail pour s'occuper d'un parent malade, par exemple, ou des enfants, parce que cette absence aurait des répercussions économiques si la conjointe reste au foyer.
Bien sûr, les exploitations agricoles ont différentes structures financières et structures d'entreprise, mais dans bon nombre de cas, de nos jours, les employés de l'exploitation sont admissibles aux prestations alors que les propriétaires n'y ont pas droit en raison de ces structures financières et d'entreprise. Nous ne croyons pas que cela soit équitable.
Nous croyons que les jeunes couples qui démarrent une entreprise agricole devraient avoir l'occasion de fonder une famille. Ce projet de loi est l'une des façons de contribuer à poursuivre la tradition familiale agricole. De même, comme vous l'avez dit, d'autres agriculteurs plus vieux peuvent avoir besoin de prendre congé pour s'occuper de leur famille ou pour se soigner. Pour les agriculteurs qui choisiront de participer au régime, il s'agira d'un filet social.
Je connais aussi beaucoup de gens qui se trouvent dans la génération sandwich, c'est-à-dire qu'ils s'occupent d'une jeune famille, mais aussi de parents plus vieux dont la santé décline. Ces travailleurs ont besoin d'une certaine marge de manoeuvre que nous leur offrons. Leurs employés y ont droit et nous croyons qu'ils devraient aussi pouvoir en bénéficier.
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En fait, j'ai plusieurs pages de commentaires positifs qui ont été formulés par un éventail varié de groupes.
J'ai énuméré les Producteurs de grains du Canada, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, le président de l'Independent Contractors and Businesses Association, l'Institut du mariage et de la famille, l'ACTRA ainsi que l'association de l'immobilier. J'ai rencontré des représentants de l'Association de ventes directes du Canada, qui représente beaucoup de gens, et toutes ces organisations étaient favorables au projet de loi.
Ils partagent les mêmes sentiments que nous, c'est-à-dire que c'est une question d'équité et qu'il s'agit de donner aux membres l'occasion de réaliser leurs rêves, tant sur le plan familial que professionnel, sans sacrifier l'une ou l'autre de ces aspirations. Les réactions ont été extrêmement positives.
Les seuls commentaires négatifs provenaient de gens qui n'avaient pas bien compris et qui croyaient que nous offrions des prestations régulières. Il est intéressant de constater que ce sont les travailleurs indépendants eux-mêmes qui s'opposaient le plus à l'idée de leur offrir des prestations régulières. Je trouve cela absolument fascinant.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame la ministre, il ne fait aucun doute que la majorité des Canadiens sont en faveur de cette orientation, et nous l'appuyons également. Toutefois, j'aimerais obtenir des clarifications au sujet de certains aspects du projet de loi.
Le programme est optionnel plutôt qu'obligatoire. Cela signifie que les travailleurs indépendants les plus susceptibles d'en bénéficier — par exemple, ceux qui planifient d'avoir des enfants ou dont la santé n'est pas bonne — seront surtout ceux qui contribueront au régime, par rapport aux autres travailleurs indépendants qui sont en santé et ne veulent pas fonder une famille. Chez les employés salariés, le programme est obligatoire pour tous, et les coûts sont répartis entre tous les cotisants, qu'ils soient susceptibles de recevoir ou non des prestations. Il s'agit d'une répartition élargie. Dans le cas des travailleurs indépendants, il en va tout autrement parce que seules les personnes qui estiment en avoir besoin participeront au régime.
Pourquoi le programme est-il optionnel plutôt qu'obligatoire? N'aviez-vous pas prévu qu'il y ait des écarts faisant en sorte que le nombre de personnes qui ont besoin du régime et qui décident d'y participer soit plus élevé que le nombre de personnes n'en ayant pas besoin? Cette situation exercerait davantage de pression sur le système. Quel pourcentage des 2,6 millions de travailleurs indépendants décidera de participer à votre avis? Revenons au calcul actuariel...étant donné que le programme n'est pas obligatoire, les gens qui décideront de participer seront probablement ceux qui estimeront en avoir besoin, plutôt que ceux qui penseront pouvoir s'en passer.
Merci d'être ici, madame la ministre.
Plus tôt, vous avez mentionné des exemples d'organisations qui représentent des travailleurs autonomes et qui appuient ce projet de loi. Des gens m'avaient déjà parlé de ce sujet par le passé, en fait avant la dernière élection et même avant cela. Il y a différentes personnes qui demandaient — ou qui s'activaient, si vous préférez — que nous mettions en place un tel programme. En tant que parti, nous avons dit que nous appuierions une telle action. Cela faisait partie de notre plateforme, entre autres. Alors j'ai reçu ces bons commentaires lors des discussions ici.
Vous êtes une ministre très occupée, je le sais, mais vous sortez d'Ottawa. Vous retournez dans votre circonscription et vous visitez l'ensemble du pays beaucoup plus que moi, alors pourriez-vous nous parler de la réaction des Canadiens qui seront touchés par ces changements?
La deuxième partie de ma question concerne le fait que le programme soit volontaire et non obligatoire. J'imagine qu'il y a de bonnes raisons le justifiant, à tout le moins dans la situation présente. Vous pourriez peut-être aussi nous en parler.
Mais j'aimerais connaître aussi la réaction générale que vous avez vue et que vous avez reçue de vos électeurs... Je sais que vous voulez être une bonne députée de votre circonscription, et non seulement une bonne ministre. Quelle a été la réaction? Est-ce qu'il s'agit de la même réponse positive que nous avons entendue?
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Comme M. Lobb l'a mentionné, ma circonscription est très rurale, avec beaucoup d'agriculteurs. En fait, plus de la moitié de notre économie provient de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Il y a beaucoup de petites entreprises et de travailleurs autonomes, et ils sont ravis de ce changement.
Des gens de partout au pays m'ont parlé. Ils me disent qu'il est plus que temps d'avoir un tel projet de loi et ils utilisent le mot que l'on retrouve dans le nom du projet de loi: c'est une question « d'équité ». Nombre d'entre eux sont dans une situation où ils sont considérés travailleurs autonomes, et ils ont beaucoup d'employés qui partent en congé de maternité ou qui reçoivent des prestations d'assurance-emploi pendant une maladie prolongée ou à cause d'une blessure. Les propriétaires, qui sont ceux qui créent les emplois, n'ont pas cette occasion, alors ils sont très, très contents.
La réponse a été très positive. J'étais ravie de la réaction des gens. J'espère que cela se reflétera dans le nombre de personnes qui s'inscrivent au programme.
C'est un programme volontaire. Cela faisait partie de l'engagement pris par le premier ministre. Il ne voulait pas forcer les gens à y adhérer. C'est volontaire, c'est une occasion qu'on offre.
Souvenons-nous également que nous voulons aider les travailleurs autonomes. Une grande partie de ces gens sont considérés comme des petites entreprises, et ce sont les petites et moyennes entreprises au Canada qui créent le trois quarts des nouveaux emplois. Nous voulons nous assurer que les gens qui ont cet esprit d'entreprenariat et qui sont prêts à prendre des risques pour développer leur entreprise et faire croître notre économie reçoivent l'aide nécessaire, non seulement pour leur entreprise mais pour leur famille également.
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J'aimerais encore faire un commentaire à ce sujet. Je ne sais pas si vous voulez nous parler du fait que, comme c'est un programme qui est volontaire plutôt qu'obligatoire, certaines personnes ont dit, « Eh bien, c'est un bon programme et je pourrai m'y inscrire à un moment donné ». Ils disent que la porte ne sera pas fermée s'ils choisissent de ne pas s'inscrire présentement et ce sera à eux de choisir selon leur situation d'affaires et leur situation en général.
Bien que je n'aie pas fait d'enquête systématique, il me semble que les gens d'affaires, les travailleurs autonomes, sont contents du fait que ce soit volontaire, sachant qu'ils pourront s'y inscrire lorsqu'ils le veulent et sachant que ce n'est pas obligatoire. Il n'y a pas de coercition, ceux qui respectent qui nous sommes en tant que parti. Les conservateurs, avec un c majuscule ou minuscule, ne veulent pas imposer des choses aux gens ou les forcer, parfois à l'encontre de leur propre jugement, lorsque cela ne répond pas à leurs besoins et intérêts.
Voilà ce que j'entends dire, et j'imagine que c'est ce contexte qui a déterminé la voie choisie.
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Comme vous le dites, c'est une question de choix. Nous nous attendons à ce que les travailleurs autonomes à faible ou moyen revenu seront plus tentés d'y participer que ceux qui gagnent un revenu élevé.
Ceux dont le revenu est plus élevé recevraient des prestations proportionnellement moindres à cause du maximum de la rémunération assurable — en d'autres mots, le plafond des prestations. Ceux dont le revenu est plus élevé ont aussi une plus grande possibilité de mettre de côté de l'argent en prévision de tels événements.
Il y a plusieurs raisons. Ils ne veulent peut-être pas participer, et ça va, parce que c'est leur esprit d'entrepreneur qui les inspire. Certaines très petites entreprises de travailleurs autonomes ne pourront peut-être pas se le permettre. Ils diront peut-être non. Ou il s'agira peut-être d'une situation temporaire. Peut-être qu'une personne est travailleur autonome, mais cherche un autre emploi. Cela ne pose pas problème.
Le programme offre une souplesse. Nous ne voulons pas lier les mains des travailleurs autonomes, parce que ce sont des entrepreneurs et nous voulons encourager et nourrir cet esprit des affaires. C'est ce qui fait avancer notre pays.
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Merci, madame la présidente.
Madame la ministre, on sait que le Québec a maintenant la responsabilité des congés parentaux et qu'un transfert a été effectué, en termes de coût, pour ces congés. On sait aussi que la majeure partie de la couverture que vous voulez faire assumer par l'assurance-emploi touche les congés parentaux. Je vous rappelle que lorsqu'une personne utilise des congés parentaux, habituellement, elle utilise les 35 semaines prévues à cet effet, alors que parmi les personnes qui utilisent les congés de maladie, qui sont d'une durée de 15 semaines, 15 p. 100 d'entre eux, environ, se rendent à la limite des 15 semaines. Pour les congés de compassion, ce sont six semaines. C'est donc dire que la partie qui concerne les congés de compassion et de maladie est la partie la plus faible en termes de coût.
Pourriez-vous nous expliquer comment vous en arrivez à faire payer la totalité des cotisations à l'assurance-emploi, pour les travailleuses et travailleurs du Québec, pour obtenir les deux congés qui sont les moins coûteux?
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Merci, madame la présidente.
Bienvenue encore une fois. Je sais que vous faites du bon travail pour les Canadiens.
Frank, vous et moi avons passé du temps ensemble cet été et j'ai pu passer du temps avec les bureaucrates, en plus de la ministre Finley et d'autres.
Je veux revenir au problème que j'ai soulevé et qui m'inquiète. Nous appuyons le projet de loi et nous ne voulons pas le retarder. Le comité s'est entendu pour essayer de terminer l'étude à ce sujet d'ici la semaine prochaine, alors nous ne faisons pas les difficiles, mais je me pose de plus en plus de questions à propos de l'analyse économique qui sous-tend ce projet.
D'un côté, la ministre insiste pour dire qu'il y a eu des enquêtes de faites et qu'il y a eu un examen rigoureux du nombre de travailleurs autonomes qui veulent s'y inscrire, assez pour qu'un taux soit fixé, avec une certaine confiance. De même, vous avez ces enquêtes que vous dites contenir des informations précises concernant les gens qui s'inscriront, mais vous ne pouvez pas nous parler de coût puisque c'est volontaire.
Il y a de nombreuses choses qui sont volontaires, et voilà de quoi s'occupent les actuaires, les comptables et les analystes. Ils inscrivent les chiffres et disent « voilà notre modèle ». Le modèle peut être exact ou se tromper. Pourriez-vous me dire quel morceau il me manque? Parce que je ne comprends pas.
:
Merci beaucoup de cette question.
Je pense que nous avons une très bonne idée des coûts et des revenus de ce programme. Nous les avons examinés de façon assez rigoureuse.
Je pourrais vous fournir une très brève explication de comment nous avons fait ces calculs. Vous verrez qu'ils limitent la gamme des chiffres dont nous parlons.
Quand nous entreprenons de tels calculs, nous créons deux groupes. Quel est l'intérêt principal d'un groupe, c'est-à-dire, les prestations pour congé de maternité et congé parental? Quel est l'intérêt principal du deuxième groupe qui veut des prestations pour maladie ou pour raison familiale? Comme je l'ai dit plus tôt, bien qu'une personne puisse profiter de toutes les prestations, il y a un intérêt principal.
Nous débutons de cette façon et nous nous demandons: combien de personnes s'inscriront pour obtenir des prestations pour congé de maternité ou parental? Nous en avons une très bonne idée en regardant le RQAP, qui est un système obligatoire. Lorsque nous examinons ce système obligatoire, nous regardons combien de demandes ont été présentées. Lorsque nous examinons les données récentes de 2008, nous constatons que 7 300 personnes ont présenté une demande.
Parce que c'est un système obligatoire, nous savons que tous ceux qui peuvent présenter une demande le feront, parce qu'il n'y a rien qui les incite à ne pas le faire. Ils ont déjà payé les cotisations.
Vous êtes alors en mesure d'extrapoler assez clairement le nombre maximum de demandes qui pourraient se faire dans le reste du Canada. Alors vous prenez...
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Dans les documents que nous avons lus, on estime que le coût des congés de maternité et parentaux va représenter 75 p. 100 du montant total. Est-ce que vous croyez que la proportion sera beaucoup plus élevée que 75 p. 100? Y a-t-il des chances que les prestations parentales constituent beaucoup plus que 75 p. 100 du montant, compte tenu que ça pourrait intéresser plusieurs travailleurs autonomes?
Lorsqu'il est question d'assurance-emploi, il y a toujours un pourcentage qui va à administration; on dit ici qu'il sera de 8 p. 100. Les chiffres des actuaires nous disent qu'en ce qui concerne le programme pour salarié, 8 p. 100 du montant sert à l'administration. Est-ce qu'on retire ce pourcentage du montant de 1,73 $ pour les travailleurs autonomes? Ça nous amènerait à un montant de 1,59 $. Et si on extrait 75 p. 100 pour la prestation parentale, ça nous amène à 1,19 $.
Je fais un gros calcul. En fait, j'ai l'impression de vous parler comme vous nous répondez souvent.
Tous ces pourcentages de frais, les avez-vous retirés du montant de 1,73 $?
Je vous remercie à nouveau de votre comparution.
J'aimerais poursuivre dans la même veine que lors de mon échange avec la ministre en vous demandant si vous avez analysé les répercussions d'un programme obligatoire, par opposition à un programme volontaire. Si vous avez des chiffres à nous fournir à cet égard, je vous en serais reconnaissant. On suppose qu'un certain montant d'argent sera nécessaire pour tenir compte d'une demande de prestations qui pourrait être supérieure aux prévisions. Vous avez parlé d'un montant d'environ 80 millions de dollars, en fin de compte, que l'on devra bien prélever quelque part. Or, on craint que ce montant provienne d'une caisse de l'assurance-emploi déjà restreinte, qui est alimentée par les cotisants habituels, soit les travailleurs et les employeurs.
A-t-on analysé le coût de rendre la mesure obligatoire plutôt que volontaire?
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Évidemment, le monde du travail évolue. Mon collègue M. Godin, de Bathurst, en a fait état dans son rapport de 1999 intitulé
Le côté humain: assurance-chômage. Il a recommandé très clairement à l'époque que le système, qui s'appelait alors l'assurance-chômage, soit élargi pour englober les travailleurs autonomes. Il prévoyait alors donner l'accès à l'ensemble des prestations.
Je suis étonné que l'on n'ait pas fait d'analyse pour déterminer... En effet, quant à faire, aussi bien de tenter de couvrir le plus grand nombre possible de personnes, et de le faire en tenant compte de l'évolution du monde du travail.
Je sais fort bien, tout comme vous, que bon nombre de personnes qui obtiennent un emploi ne peuvent faire autrement que d'être des travailleurs autonomes. Dans de nombreux milieux de travail, il n'y a pas d'autre choix. Pour certaines grandes entreprises, à l'heure actuelle, c'est une façon d'éviter de dépenser beaucoup d'argent en avantages sociaux et autres frais. Les travailleurs ont peu de marge de manoeuvre à cet égard.
Je me demande donc pourquoi vous n'auriez pas fait une analyse à cet égard.
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J'aurais quelques questions à poser au sujet de la mise en oeuvre.
Dans ma circonscription, quelques personnes... et avant le scrutin de 2008, le premier ministre est venu parler aux gens et les écouter à ce sujet. Justement, une propriétaire de petite entreprise lui a alors demandé s'il envisageait de faire quelque chose. Elle administrait une petite entreprise, ce qu'elle fait toujours d'ailleurs, et était enthousiaste à l'idée que cette disposition allait être mise en oeuvre.
L'une des préoccupations entendues lors de cette table ronde, et que je partage également, a moins à voir avec les montants en question et davantage avec une stratégie de communication et d'explication de ce programme. En effet, lorsque nous lançons un nouveau programme, nous nous heurtons toujours au fait que les gens comprennent peu ou comprennent mal ce qui va être mis en oeuvre.
Par conséquent, pouvez-vous dire à notre comité comment vous allez vous y prendre pour faire connaître le programme et pour rejoindre tous ceux qui pourraient en bénéficier; comment vous allez les aviser afin qu'ils sachent au moins que ces mesures ont été adoptées et quand elles seront mises en oeuvre.
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Je vous remercie de votre question.
En premier lieu, nous avons conçu une foire aux questions, c'est-à-dire une série de questions et de réponses qui seront affichées sur le site Internet. Les travailleurs indépendants y auront donc accès.
Nous allons également mettre à la disposition des gens, tant sur papier que sur support électronique, une fiche de renseignements, où nous fournirons des renseignements très poussés sur les critères d'admissibilité à ces prestations spéciales d'assurance-emploi. Nous offrirons également des renseignements sous diverses formes de messages publicitaires afin que les gens soient mis au courant. Enfin, nous avons l'intention de collaborer avec l'Agence du revenu du Canada afin d'envoyer ces mêmes renseignements par la poste aux travailleurs autonomes.
Vous n'êtes pas sans savoir, pour ce qui est de la mise en oeuvre, que nous allons inscrire les travailleurs indépendants qui veulent adhérer volontairement à ce régime. Nous percevrons ensuite les cotisations par l'entremise de l'Agence du revenu du Canada. En effet, c'est cet organisme qui dispose des renseignements sur les travailleurs autonomes, et nous pourrons donc passer par son entremise pour renseigner les gens par la poste.
Nous allons également donner aux travailleurs indépendants accès aux comptes de Service Canada afin qu'une fois inscrits, ils puissent accéder à leur propre dossier de renseignements au sujet tant de leurs prestations que de leurs cotisations à payer. Nous envisageons donc un train de mesures complet.
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Je pourrais certainement vous en dire quelques mots.
Tout d'abord, environ le tiers des travailleurs autonomes sont des femmes. Il y a certainement un grand nombre de femmes qui pourront éventuellement profiter que ce soit des prestations de maternité et parentale ou des prestations de maladie et de soignant.
En vertu du régime actuel, un fort pourcentage des demandes sont présentées par des femmes, cela donne donc une idée du pourcentage de travailleuses qui pourraient présenter une demande en vertu des nouvelles règles. Quatre-vingt-sept pour cent des demandes de prestations parentales, lors d'une naissance ou d'une adoption, 59 p. 100 des demandes de prestations de maladie et 74 p. 100 des demandes de prestations de soignant sont faites par des femmes. Ainsi, de manière générale, les femmes s'intéressent grandement à ces prestations.
En ce qui concerne les travailleurs indépendants, comme je le disais, il y a un million de femmes dont le tiers environ ont l'âge d'avoir des enfants. Il y en a donc certainement un grand nombre qui pourrait profiter de cette mesure. Nous pensons que ce sera une prestation très importante pour ceux qui élèvent une famille et pour ceux qui ont besoin d'un peu plus de sécurité de revenu en période de maladie ou de soins prodigués à un proche.
Je voudrais revenir à la question que j'ai posée tout à l'heure à la ministre au sujet des 6 000 $ qui équivalent à 600 heures. À 10 $ l'heure, ou 6 000 $, si quelqu'un gagne beaucoup moins, qu'est-ce que cela... Voici ma question... Oui, les femmes travaillent pour leur propre compte, mais en général elles gagnent moins que les hommes. Il y a aussi celles qui s'occupent de leur famille, etc., de sorte qu'il leur faudra plus de temps et beaucoup plus d'heures pour être admissibles. Quelqu'un d'autre pourrait facilement devenir admissible au bout d'un mois ou deux. Il pourrait même arriver que le mari soit admissible à un congé parental, mais pas la mère, si elle n'a pas ses 600 heures.
J'essaie de comprendre comment vous avez déterminé cette équivalence. En outre, a-t-on fait une analyse comparative selon les sexes en bonne et due forme de ce projet de loi?
J'aimerais maintenant ajouter quelque chose. Il y a le seuil des 600 heures, mais comme on n'y a pas attaché de valeur monétaire, certaines personnes pourront être admissibles en travaillant beaucoup moins d'heures que d'autres. Or, il y a des travailleurs à temps partiel. La plupart d'entre eux, contrairement à ceux de l'autre catégorie, sont des femmes qui ne peuvent pas demander un congé parental. La plupart des femmes qui travaillent à temps partiel aujourd'hui ne sont pas admissibles au congé parental. Même si elles cotisent à l'AE, elles ne sont jamais admissibles aux prestations, de sorte qu'elles se trouvent à subventionner les autres.
Avez-vous fait une analyse en bonne et due forme de l'incidence de tous ces programmes qui sont créés sans plan d'ensemble sur les femmes? Est-ce que votre ministère a fait une telle analyse? C'est ce qui me frustre en tant que membre du comité. Est-ce que ce travail a été fait? Et ce n'est pas juste le projet de loi qui nous occupe en ce moment; ça nous arrive au coup par coup et je dois essayer de déterminer quelle sera l'incidence sur les femmes. C'est vraiment frustrant. Avez-vous analysé les répercussions des programmes d'AE pour les femmes, et le faites-vous chaque fois qu'une nouvelle mesure est créée... pour vous assurer de n'oublier personne?
Je vais poser une question, mais M. Lobb fait du si bon travail que je vais probablement lui laisser le reste de mon temps.
L'un des aspects du programme d'assurance-emploi, et je suppose le plus complexe, est que les chômeurs peuvent travailler par intermittence. Ensuite, ils peuvent présenter une autre demande ou retourner au travail et gagner un peu d'argent auparavant... Eh bien, je suppose que ça commence à faire baisser le montant du chèque d'assurance-emploi reçu du gouvernement fédéral.
Est-ce que les mêmes règles vont s'appliquer aux travailleurs autonomes? Est-ce qu'ils vont pouvoir faire un peu de travail sans que cela ait pour effet de réduire le mondant des prestations qu'ils recevront pendant leur congé?
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D'accord. Merci beaucoup, votre réponse est précise, dans ce cas-ci.
Quant à l'évaluation des coûts réels des congés de maladie et de maternité pour le reste du Canada par rapport au transfert qui a été fait au Québec, avec les congés parentaux, soit 35 ¢, nos calculs donnent le même taux pour les congés de compassion et les congés de maladie. Nous nous retrouvons toujours avec 35 ¢. Pour le Québec, l'autre montant de 35 ¢ ne s'applique pas puisqu'il est déjà transféré. Si on ajoute à cela la contribution normale de l'employeur, on se retrouve avec une fois 0,40. Donc, 70 ¢, plus le 1,40, cela nous amène à environ 90 ¢.
Ne reconnaissez-vous pas qu'il y a un écart important entre le coût réel et le coût exigeant cotisation, entre 90 ¢ et 1, 38 $?
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Si j'ai bien compris, la question que vous posez est la suivante. Dans le cas du régime actuel et des congés de maternité et parentaux, nous réduisons le taux du Québec par un montant équivalent à 90 ¢. C'est bien ce que vous dites? Ou alors nous compensons le Québec par une réduction du taux de 90 ¢, si bien que ces 90 ¢ représentent plus ou moins le montant que coûtent les prestations de maternité et parentales. Vous dites, je crois: « Prenons ce montant et traduisons-le pour le taux pour le Québec ».
Je pense que vous devez tenir compte du fait que, pour la réduction du taux, il s'agit d'un régime non optionnel. La réduction du taux, les 35 ¢, qui, si on fait des calculs, donne environ 90 ¢, tient compte du fait que c'est un système non optionnel où le risque et la clientèle sont très différents.
Selon moi, il y a deux différences essentielles chez les individus qui font des demandes de remboursement pour maladie et pour congé de compassion, dans le contexte d'un système optionnel. Tout d'abord, il va y avoir un certain degré d'auto-sélection. Les personnes qui pensent pouvoir tirer parti des prestations vont être plus enclines à cotiser. C'est vrai pour n'importe quel système d'assurance optionnel. Deuxièmement, les employés en général, s'ils sont malades, se tournent d'abord vers leur employeur, qui leur fournit ce type de prestations. La demande de remboursement a donc lieu seulement en dernier ressort. C'est une façon de présenter les choses.
Il y donc une structure de coût très différente selon le type d'assurance: obligatoire ou optionnel; la clientèle est différente...
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C'est la raison pour laquelle je suis intervenue, il y a quelques secondes, monsieur Lessard, en disant à nos témoins que j'apprécierais, c'est-à-dire que le greffier de ce comité apprécierait être informé si jamais il n'était pas possible de transmettre la totalité des informations qui ont été demandées par les membres de ce comité. À ce moment-là, on pourra poursuivre. Pour le moment, rien ne nous indique que les informations ne nous parviendront pas. Donc, attendons de voir. Je pense qu'elles nous parviendront. Et si ce n'est pas le cas, on pourra agir en conséquence. En tout cas, c'est dans le compte rendu de cette réunion.
Madame Binette, monsieur Vermaeten, monsieur Beauséjour, on voudrait vous remercier. Ce n'était pas une séance facile. Je suis en admiration devant les number crunchers que vous êtes, et j'inclus Mme Beaudin dans ce groupe.
Merci beaucoup et à la prochaine.
[Traduction]
Membres du comité, auriez-vous l'obligeance de rester deux secondes, pour que je puisse vous donner des renseignements au sujet de la semaine prochaine?
Si vous vous souvenez, la séance de mardi sera divisée en deux parties, avec quatre témoins lors de la première heure et quatre autres lors de la seconde heure, comme la séance de jeudi, où il y en aura quatre et quatre aussi. De ce fait, nous avons un problème majeur: quand passerons-nous à l'étude article par article?
J'attends le retour de notre président pour qu'on puisse discuter de la question avec lui, peut-être même lundi, où nous pouvons ajouter une séance supplémentaire. On pourrait effectuer l'étude article par article jeudi. Il le faut absolument, vu que nous devons le déposer avant vendredi, comme promis.
Merci beaucoup.
La séance est levée.