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Bienvenue au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. Il s'agit de la séance n
o 58 du mardi 24 novembre. À l'ordre du jour, conformément à l'ordre de renvoi du jeudi 5 novembre 2009, il y a l'étude du projet de loi .
Cependant, avant d'entendre nos témoins, je voudrais faire un accueil très chaleureux aux étudiants de l'UQAM, un endroit où je donnais des cours il y a très longtemps.
Bienvenue à la Chambre des communes.
Je voudrais aussi féliciter notre collègue M. Tony Martin de sa présentation, ce matin, et de la motion qui a été entendue par les autres membres.
[Traduction]
Pour commencer, avant d'entamer nos délibérations, nous avons une petite affaire à régler. Il n’y en a pas pour longtemps. Il s'agit de la demande se rapportant à notre budget de fonctionnement. Elle s'applique en fait aux personnes que nous allons entendre aujourd'hui. Elles sont déjà ici, mais nous devons payer leur billet.
Je dépose la mention suivante devant le comité:
Que le budget proposé de 7 600 $, pour le projet de loi C-56, Loi modifiant la Loi sur l'assurance-emploi et modifiant d'autres lois en conséquence, soit adopté.
Le budget proposé est de 7 600 $.
Quelqu'un veut-il intervenir?
Monsieur Savage.
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Ils rentreront chez eux sans avoir eu leur mot à dire.
Y a-t-il des interventions? Je ne crois pas que ce soit le cas.
Il s'agit en fait de payer le voyage de quatre témoins venant de Toronto — à 1500 $ le billet, rien que ça — et de deux témoins venant de Montréal, à 300 $ le billet. Il ne m'en coûte que 30 $ lorsque je fais le trajet en conduisant ma voiture, mais bon...
Dois-je passer au vote ou est-ce que nous sommes tous d'accord?
Tout le monde est d'accord?
(La motion est adoptée.)
La vice-présidente (Mme Raymonde Folco): Je vous remercie.
[Français]
Nous aurons deux groupes de témoins, cet après-midi. Le premier groupe est ici devant nous jusqu'à 16 h 30, et le deuxième groupe viendra immédiatement après.
[Traduction]
Je tiens à souhaiter la bienvenue à Mme Corinne Pohlmann, vice-présidente des affaires nationales de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante; à Mme Carole Presseault, vice-présidente, Affaires gouvernementales et réglementaires; à M. Ross Creber, représentant l'Association des ventes directes du Canada; à M. Richard Phillips, directeur exécutif des Producteurs de grains du Canada; enfin à Mme Kristin Ego MacPhail, représentante du Canadian Young Farmers’ Forum.
Vous disposez chacun de sept minutes pour faire votre exposé. Je propose que nous vous entendions à tour de rôle dans un premier temps. Une fois que vous aurez fait votre exposé, nous donnerons la parole à tous les députés autour de cette table, qui vous poseront des questions.
[Français]
À l'intention des étudiantes — je pense que la majorité sont des femmes — qui sont ici cet après-midi, je voudrais simplement faire savoir que nous avons, d'un côté, les députés du gouvernement et, de l'autre, les députés de l'opposition, donc les libéraux, les bloquistes et les néo-démocrates.
[Traduction]
Madame Pohlmann, vous pouvez commencer votre exposé.
Je vous remercie.
Vous devez avoir devant vous ces deux documents que je vais vous commenter.
La première diapositive vous donne quelques précisions au sujet de la FCEI. Nous représentons plus de 105 000 propriétaires indépendants de petites et moyennes entreprises au Canada, qui tous travaillent pour leur propre compte. Nos membres représentent toutes les régions du pays et tous les secteurs de l'économie. Même si en théorie nos 105 000 membres travaillent pour leur propre compte, environ 12 000 d'entre eux n'ont pas de personnel rémunéré.
Selon les chiffres de la dernière enquête de Statistique Canada concernant la main-d'oeuvre, que vous pouvez voir sur la diapositive suivante, il y avait plus de 2,7 millions de travailleurs autonomes, représentant environ 16 p. 100 du nombre total des salariés. Ce pourcentage a en fait augmenté depuis septembre, compensant en partie les pertes d'emploi de ce même mois. Il y a eu effectivement une augmentation de plus de 100 000 travailleurs autonomes au Canada au cours des 12 derniers mois, ce qui représente une augmentation de 3,9 p. 100. Nous considérons que c'est une bonne nouvelle, puisque nombre de ces Canadiens ont choisi de suivre leur propre voie et que c'est leur esprit d'entreprise qui va permettre de créer des sociétés et des emplois.
En fait, si vous regardez la diapositive suivante, le Canada a enregistré une nette croissance du travail autonome ces 20 dernières années, surtout en ce qui a trait aux entreprises constituées en société. Le tableau de la quatrième diapositive, qui est tiré du recensement de 2006, nous montre qu'il y a eu une augmentation de 8,5 p. 100 du nombre d'employés entre 2001 et 2006, contre une augmentation de 18,6 p. 100 du nombre de travailleurs autonomes ayant une entreprise constituée en société au cours de la même période.
Qui sont ces gens? À l'heure actuelle, il y a environ deux tiers d'hommes et un tiers de femmes parmi les travailleurs autonomes. Le nombre de travailleuses autonomes a considérablement augmenté au cours des années 1980 et 1990, bien plus vite que pour les hommes, mais ce rythme de croissance semble s'être quelque peu ralenti au cours de la première moitié de notre décennie. Il reste bon, cependant, avec une croissance de 8,4 p. 100 du nombre de travailleuses autonomes, contre 6,5 p. 100 pour les hommes au cours de la même période. Tous ces chiffres sont examinés plus en détail dans le document Une nation d'entrepreneurs.
Comme vous pouvez le voir sur la cinquième diapositive, c'est dans la catégorie d'âge des 45-64 ans que l'on a enregistré la plus forte croissance des travailleurs autonomes. Cela est dû en partie au poids démographique de la génération de l'après-guerre, et en partie au fait que pour créer avec succès une entreprise, il faut souvent beaucoup d'expérience en technique et en gestion tout en disposant de bons réseaux que seule une expérience de travail permet d'obtenir. Je propose donc que parmi les avantages particuliers que procure le projet de loi , figure la possibilité de pouvoir accéder à des prestations de maladie, qui sont susceptibles d'intéresser plus particulièrement les travailleurs autonomes, étant donné la représentation démographique et l'âge de cette population ainsi que la difficulté pour ces travailleurs de se procurer une assurance-santé dans le privé.
Donc, quelles sont les motivations de ces personnes. La diapositive 6 fait état des résultats d'un sondage national d'opinion publique portant sur 900 propriétaires de petites entreprises ainsi que des raisons pour lesquelles ils sont devenus des travailleurs autonomes. Comme vous pouvez le voir, ils l'ont fait en majorité pour pouvoir prendre eux-mêmes leurs décisions. Un tiers d'entre eux l'ont fait pour améliorer leur mode de vie, pour mieux utiliser leurs compétences et leurs connaissances, ou pour avoir une plus grande liberté financière.
Ces résultats ne sont pas surprenants lorsqu'on les rapproche de ceux de la diapositive suivante, qui nous enseigne que ce sont les travailleurs autonomes qui ont tendance à être le plus satisfaits de leur travail. En fait, plus de la moitié d'entre eux ont jugé qu'être travailleur autonome était très gratifiant. Pour quelles raisons je vous fais part de ces chiffres? Parce que je veux que vous compreniez bien que la grande majorité des personnes qui deviennent des travailleurs autonomes l'ont fait par choix et non par obligation. Il est important de tenir compte de cette réalité pour bien comprendre comment elles vont éventuellement accueillir le principe d'une participation volontaire au régime des prestations d’AE telle que la propose le projet de loi C-56.
Nous avons en fait interrogé nos membres un peu plus tôt cette année pour savoir ce qu'ils pensaient de la possibilité d'étendre les prestations de maternité et parentales aux travailleurs autonomes sur une base facultative. Vous voyez à la diapositive 8 la façon dont la question a été posée à l'époque, compte tenu du fait que nous savions bien peu de choses concernant cette proposition. La question ne portait que sur les prestations de maternité et parentales, mais elle englobait aussi le côté facultatif du projet de loi, et je considère par conséquent qu'elle nous donne une bonne idée de ce que les travailleurs autonomes canadiens sont susceptibles de penser du projet de loi C-56.
La diapositive suivante nous donne des résultats tirés de plus de 10 000 réponses à cette question. Comme vous pouvez le voir à gauche, une faible majorité appuie cette initiative, 35 p. 100 s'y opposent, 9 p. 100 sont indécis et 3 p. 100 ne s'intéressent pas à la question. En examinant les données de plus près, on constate que l'appui est le plus fort chez les travailleuses autonomes, avec 67 p. 100 d'opinions favorables, et chez les propriétaires de petites entreprises, avec 60 p. 100 d'opinions favorables chez ceux qui ont moins de cinq employés.
Compte tenu des réponses données par ses membres, la FCEI appuie le projet de loi et considère qu'il comble une lacune en permettant aux travailleurs autonomes de bénéficier s'ils le désirent du régime des prestations spéciales d’AE. Il est indispensable toutefois que ce programme reste facultatif et qu'il respecte ses objectifs en étant autofinancé. Ces principes sont essentiels pour que la FCEI puisse appuyer ce projet de loi.
Il est très important que ce programme puisse s'autofinancer étant donné que le compte général d’AE va enregistrer une forte augmentation des cotisations à compter de 2011. Je tiens à dire que le gel actuel des cotisations d’AE, en vigueur jusqu'à la fin de 2010, a été très bénéfique. Il a permis à nombre de propriétaires d'entreprises de conserver leur personnel dans une conjoncture économique très difficile. Il apparaît toutefois que le gouvernement envisage de récupérer ce gel de deux ans des cotisations d’AE sur le compte général d’AE, ce qui va obliger l'Office de financement de l'assurance-emploi du Canada à rembourser au gouvernement entre 10 et 13 milliards de dollars supplémentaires, avec les intérêts. Il ne pourra y parvenir qu'en augmentant les cotisations d’AE. Étant donné que les augmentations annuelles sont limitées à 0,15 $ pour les employés et à 0,21 $ pour les employeurs, nous prévoyons, comme l'illustre la diapositive 10, des augmentations maximales pendant de nombreuses années à venir, tant pour les employeurs que pour les employés.
Ce qui rend ce scénario d'autant plus frustrant, c'est que l'on a accumulé un excédent de 57 milliards de dollars dans le compte d’AE de 1994 à 2008. Nous ne voyons aucune objection à ce que le gouvernement demande à l’OFAEC de lui rembourser le coût supplémentaire de l’AE du fait de la récession actuelle à condition qu'il s'engage de son côté à rembourser l'excédent de 57 milliards de dollars enregistré dans un premier temps. On s'est contenté de fournir au départ une réserve de 2 milliards de dollars à l'Office de financement de l'assurance-emploi du Canada, laquelle, compte tenu du scénario que je viens de vous exposer, va être complètement épuisée dès la première année.
Nous sommes fermement convaincus que le gouvernement fédéral a l'obligation morale de rembourser l'excédent accumulé par les employeurs et les employés. Pour y parvenir, il faut que le gouvernement absorbe les coûts supplémentaires et maintienne le gel des cotisations jusqu'à ce que ces 57 milliards de dollars aient été remboursés.
Compte tenu de ce scénario, il serait inacceptable d'augmenter encore les coûts à la charge de l'Office de financement de l'assurance-emploi du Canada en subventionnant le projet de loi à partir du compte général d’AE. Il serait aussi inacceptable que les travailleurs autonomes en soient réduits à subventionner le compte général d’AE étant donné les difficultés de celui-ci à l'heure actuelle. En conséquence, la FCEI exige une bonne comptabilité et un contrôle périodique du programme des prestations spéciales d’AE à titre facultatif pour les travailleurs autonomes pour qu'on ne se retrouve pas dans cette situation. La comptabilité doit être séparée de celle du compte général d’AE et les cotisations versées par les travailleurs autonomes doivent être calculées de manière à ce que ce programme soit autofinancé.
En conclusion, la FCEI appuie le projet de loi dans la mesure où son application reste facultative et où le programme est autofinancé. Des critères comptables rigoureux doivent s'attacher à ce programme. Il conviendra donc de vérifier périodiquement les coûts et les recettes afin d'ajuster les cotisations en conséquence de manière à ne pas avoir à subventionner, ou au contraire à ponctionner, le compte général d’AE. Nous recommandons que le projet de loi soit analysé en tenant compte de l'augmentation vertigineuse des cotisations d’AE à compter de 2011.
Je vous remercie.
:
Madame la présidente et distingués membres du comité, nous vous remercions de donner à l'Association des comptables généraux accrédités du Canada l'occasion de joindre sa voix à celle des nombreux particuliers et organismes du Canada qui appuient le projet de loi , lequel vise le versement, à des travailleurs indépendants, de prestations spéciales d'assurance-emploi, soit des prestations parentales et des prestations de maternité, de maladie et de compassion.
[Traduction]
Je me permets de rappeler aux membres du comité que CGA-Canada représente 73 000 comptables généraux accrédités et étudiants. Nos membres travaillent dans l'industrie, le monde de la finance, le secteur public et en cabinet privé. Ce sont des professionnels respectés dans les domaines de la comptabilité et de la gestion financière. CGA-Canada, fondée il y a plus de 100 ans, établit les exigences en matière d'accréditation et les normes professionnelles associées au titre de CGA, offre du perfectionnement professionnel, poursuit des activités de recherche et de défense des intérêts, et représente les CGA tant au pays que sur la scène internationale.
Le projet de loi représente une mesure législative importante pour les Canadiens, tout comme pour CGA-Canada et ses membres. Ma collègue, Mme Pohlmann, vous a fait une excellente description de ce secteur. Les travailleurs indépendants du Canada jouent un rôle important dans l'économie, que ce soit sur le plan de l'investissement, de la création d'emplois, de la productivité, de l'innovation ou des compétences et de l'expertise.
Nous savons d'après les statistiques que les chiffres continuent à augmenter. Il y a quelque 200 000 professionnels comptables au Canada, et environ le cinquième de ces comptables sont des travailleurs indépendants. Le projet de loi touche directement ce groupe de travailleurs professionnels indépendants -- non seulement des propriétaires de cabinets comptables et d'autres petites entreprises, mais aussi des consultants et conseillers en fiscalité, en gestion, en technologies de l'information et en ressources humaines.
[Français]
Ces dernières années, CGA-Canada a constaté une forte croissance de son effectif, et particulièrement de son effectif féminin. Aujourd'hui, environ 60 p. 100 des nouveaux diplômés sont des femmes. C'est donc tout naturellement dans cette perspective des travailleuses indépendantes, qui ont de nombreux défis à relever en tant que mères et souvent de responsables du bien-être de leur famille, que notre organisation s'est intéressée aux façons d'améliorer le régime d'assurance-emploi et de le rendre plus accessible.
Une consultation menée auprès de nos membres il y a quelques années a révélé que, puisqu'elles n'ont pas droit aux prestations de maternité, les travailleuses indépendantes retardent parfois la fondation de leur famille en raison de leurs responsabilités professionnelles. D'autres, par contre, attendent que leur famille soit bien établie pour bâtir leur propre carrière. Et, plus tard, bien que les travailleuses indépendantes ne puissent pas se permettre de prendre soin de leurs parents vieillissants, elles n'ont pas le choix.
Le projet de loi élimine la différence qui subsiste entre les familles des salariés et des travailleurs indépendants alors que les responsabilités et difficultés sont les mêmes pour tous.
C'est là une question d'équité. Pour la toute première fois, les travailleurs indépendants du Canada auront accès au régime d'assurance-emploi et auront la possibilité, s'ils le désirent, de participer à ce régime et de recevoir les mêmes prestations spéciales que les salariés. Ils pourront ainsi s'acquitter de leurs responsabilités familiales et professionnelles sans avoir à privilégier les unes au détriment des autres.
[Traduction]
CGA-Canada a depuis longtemps l'habitude de se prononcer sur les questions d'intérêt public. Il est nettement dans l'intérêt de tous les Canadiens, dans la conjoncture actuelle, d'assurer la sécurité financière et la protection du revenu d'une plus grande partie de la population.
Nous considérons par ailleurs que la question va au-delà de l'élargissement des prestations aux travailleurs indépendants qui désirent participer au régime d'assurance-emploi. Il faut en effet apporter des améliorations mesurables au régime actuel afin que ces nouveaux cotisants s'intègrent à un régime d'assurance-emploi renforcé. Comment peut-on s'y prendre? Comment peut-on améliorer le régime tout en veillant à ce qu'il s'inscrive dans un cadre économiquement viable et ne devienne pas un fardeau accablant pour l'État, les employeurs et les employés qui cotisent au régime? Le défi est de taille.
CGA-Canada se doit ici de formuler une mise en garde. Le gouvernement s'attend à ce que ce régime s'autofinance, mais il ne peut le garantir puisque la participation au programme sera volontaire et que sa viabilité dépendra des cotisations recueillies auprès des travailleurs indépendants. Il est donc possible que le régime ne fasse pas ses frais ou soit déficitaire. Il est à craindre que cette situation grève les finances publiques ou fasse monter les cotisations d'assurance-emploi.
Madame la présidente et distingués membres du comité, nous vous remercions de nous avoir donné de votre temps cet après-midi. Je suis toute disposée à répondre à vos questions.
Madame la présidente et distingués membres du comité, au nom de l'Association des ventes directes du Canada, je tiens à vous remercier de nous donner la possibilité d'apporter nos commentaires au sujet du projet de loi , Loi sur l'équité pour les travailleurs indépendants.
J'ai aujourd'hui à mes côtés Lynda Rose, vice-présidente des ventes et du marketing chez Mary Kay Cosmetics et dernière présidente de l'Association des ventes directes du Canada.
Depuis 1954, l'Association des ventes directes du Canada est le représentant incontesté de notre secteur et se charge de faire respecter des normes strictes, des critères d'éthique et de bonnes pratiques commerciales. Dans un secteur qui permet à plus de 1,3 million de Canadiens de se réaliser en tant qu'entrepreneurs, nous nous chargeons de garantir l'intégrité de nos membres et d'établir un climat de confiance entre les consommateurs et les entrepreneurs indépendants s'occupant des ventes.
Les 45 entreprises qui sont nos membres, parmi lesquelles figurent des noms connus tels qu’Amway, Mary Kay, Avon ou Tupperware, ainsi que leurs entrepreneurs indépendants chargés des ventes commercialisent et distribuent toute une gamme de produits et de services directement aux consommateurs, généralement mais non exclusivement au domicile des consommateurs plutôt que par l'intermédiaire du réseau traditionnel des commerces de détail. Généralement, ces produits et ces services sont vendus dans le cadre de présentations de groupe réunissant plusieurs acheteurs, ou encore sous la forme de consultations personnelles. Je sais qu'un certain nombre d'entre vous ont participé la semaine dernière à la réception parlementaire au cours de laquelle un grand nombre de nos entreprises ont présenté leurs produits et leurs services.
Les ventes directes apportent une contribution importante à l'économie canadienne. Notre main-d'oeuvre compte quelque 3 900 employés permanents et, ce qui est particulièrement significatif pour nos délibérations d'aujourd'hui, plus d'un million d'entrepreneurs de ventes indépendants dont le revenu est estimé à 1,1 milliard de dollars. Selon une étude de l'impact économique global de notre secteur sur l'économie canadienne, menée par Ernst et Young, cet impact se montait à plus de 1,56 milliard de dollars en utilisant un coefficient multiplicateur s'appliquant aux revenus.
L'industrie des ventes directes est par ailleurs un élément vital du secteur des petites entreprises au Canada, car elle investit dans le capital humain et l'esprit d'entreprise. Notre industrie a une énorme capacité à créer des emplois et à promouvoir la volonté d'entreprendre dans la population canadienne.
Nous donnons des possibilités d'entreprise accessibles, pratiquement sans investissement, offertes à tous les Canadiens, sans aucune restriction liée au sexe, à l'âge, à l'éducation, aux connaissances ou à une expérience antérieure. L'étude socioéconomique que je viens de mentionner nous révèle par ailleurs que 21 p. 100 des personnes faisant de la vente directe sont des diplômés de l'école secondaire, 49 p. 100 ont une certaine formation collégiale ou universitaire et 27 p. 100 sont des diplômés du collège ou de l'université.
Les personnes qui s'engagent dans la vente directe le font pour diverses raisons, y compris le chômage. Cette même étude nous révèle que 11 p. 100 des personnes faisant de la vente directe étaient au chômage avant d'entreprendre cette activité.
Dans notre secteur, les femmes sont majoritaires, 88 p. 100 des personnes faisant de la vente directe étant des femmes. Par ailleurs, 81 p. 100 d'entre elles sont mariées, 56 p. 100 travaillaient à plein temps et 15 p. 100 à temps partiel avant d'entreprendre cette activité, 12 p. 100 représentant plus d'une entreprise de vente directe.
Voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles les prestations devant être fournies dans le cadre du projet de loi sont importantes pour notre secteur.
La capacité de notre secteur à créer des possibilités d'emploi indépendant nous a amenés récemment à discuter avec RHDCC. Nous œuvrons en collaboration avec la ministre et son ministère pour faire en sorte que ces possibilités soient offertes à tous et plus particulièrement à ceux qui touchent des prestations d'assurance dans le cadre d'un emploi régulier considéré comme un emploi indépendant.
C'est pourquoi nous sommes si heureux d'être ici aujourd'hui pour appuyer le projet de loi . Nous appuyons sans réserve toute mesure visant à assurer l'égalité des chances entre les employés et les entrepreneurs indépendants.
Il est encore trop tôt pour que je puisse me prononcer sur le taux de participation auquel on peut s'attendre, mais si ce projet de loi était adopté, nous nous attendons très certainement à ce qu'il soit vu d'un oeil favorable par nos entrepreneurs indépendants chargés des ventes. Ceux qui choisiront de participer le feront parce qu'ils seront convaincus que c'est une bonne chose pour eux dans leur situation. Il est fondamental d'avoir cette possibilité de choix.
Les Canadiens qui travaillent pour leur propre compte, ou qui envisagent de le faire, n'auront plus à s'y résoudre en considérant que c'est un pis aller. Ils pourront faire ce choix en sachant qu'ils disposent de mesures de soutien, comme c'est le cas pour les emplois traditionnels. Ce ne peut être qu'une mesure positive pour les entrepreneurs indépendants.
Nous félicitons la ministre d'avoir pris cette mesure et nous félicitons les députés de tous les partis qui s'engagent à adopter ce projet de loi dans les meilleurs délais.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente, et je salue mesdames et messieurs les députés ainsi que les invités.
Vous serez heureux d'apprendre que j'arrive à pied du marché et que je n'ai rien coûté à votre budget.
Avec ma femme, Sally, je suis originaire d'une ferme de Tisdale, en Saskatchewan, où nous avons élevé quatre fils. Je suis actuellement le directeur exécutif des Producteurs de grains du Canada et je tiens à vous remercier de la possibilité qui nous est offerte d'intervenir sur ce projet de loi.
J'ai à mes côtés aujourd'hui Kristin, qui représente le Canadian Young Farmers Forum, une organisation membre des Producteurs de grains du Canada. Elle partagera avec moi mon temps de parole, qui devrait être bien inférieur à sept minutes.
Les Producteurs de grains représentent quelque 80 000 producteurs de grains, d'oléagineux et de légumineuses au Canada. J'aimerais vous communiquer quelques chiffres et évoquer ensuite les prestations de soignant, après quoi Kristin vous parlera des jeunes agriculteurs.
Soixante-dix pour cent des fermes canadiennes ont des revenus non agricoles. Il y a aujourd'hui plus de 200 000 exploitations agricoles au Canada. Si 10 p. 100 seulement de ces exploitations devaient tirer parti de l'augmentation des prestations découlant de ce projet de loi, 20 000 jeunes familles d'agriculteurs pourraient être incitées à continuer à travailler la terre.
Il y a une autre réalité démographique, c'est que la population des agriculteurs vieillit de plus en plus rapidement. Dans la pratique, la moyenne d'âge des agriculteurs canadiens est largement supérieure à 50 ans. Nombre de familles d'agriculteurs doivent à l'heure actuelle prendre soin de leurs parents. Toutefois, dans de nombreuses collectivités rurales, il n'y a pas toujours la possibilité d'avoir accès à des soins à domicile ou à long terme. Dès qu'il y a une crise quelconque, nous sommes souvent appelés à dispenser des soins à court terme, soit à domicile, soit à celui de nos parents. Bien souvent, ces possibilités de soins n'existent pas dans nos collectivités. Certaines exploitations agricoles sont situées assez loin de toute agglomération. C'est parfois très difficile pour une exploitation agricole familiale, l'un des conjoints travaillant à l'extérieur et l'autre devant assurer l'exploitation et la garde des enfants.
Kristin va maintenant vous faire part de ses observations en tant que jeune agricultrice.
Je salue les députés ainsi que les invités. Je m'appelle Kristin Ego MacPhail et je vous remercie de nous donner la possibilité d'intervenir au sujet de ce projet de loi.
Le Canadian Young Farmers Forum a pour mission de promouvoir l'échange d'idées et de favoriser la collaboration entre les jeunes et les futurs agriculteurs du Canada. L'un des buts de notre organisation est de répertorier les problèmes rencontrés par les jeunes qui souhaitent s'installer dans le secteur agricole.
Avec mon mari, Gary, nous sommes de jeunes agriculteurs de la région de Barrie, où nous exploitons une serre, une pépinière et un marché agricole. Nous avons deux jeunes enfants, Sadie, qui a trois ans, et Ewan, âgé de trois mois et demi. Gary et moi-même sommes des employés totalement indépendants sur notre exploitation agricole.
Je suis fermement convaincue que l'extension des prestations d’AE, telles que les prestations parentales ou les prestations de soignant, est un pas dans la bonne direction si l'on veut améliorer la qualité de vie de toutes les familles d'agriculteurs.
Nombre de jeunes continuent comme par le passé à quitter l'agriculture. L'un des critères dont nous avons tenu compte avec mon mari pour décider ou non d'exploiter une ferme portait sur le type d'aide qui pouvait être mise à notre disposition. Gary a laissé son emploi pour travailler à plein temps sur notre exploitation. À ce moment-là, nous avons dû abandonner la possibilité de bénéficier des prestations d’AE. C'est un choix que nous avons dû faire. Nous voyons que nos amis qui occupent d'autres emplois ont eu la possibilité de prendre des congés lorsqu'ils ont eu des enfants.
Dans notre exploitation agricole, ce programme pourra permettre à l'un d'entre nous, ou aux deux, de prendre quelques congés et d'engager quelqu'un pour nous remplacer, même si ce n'est qu'à court terme. Toutes les jeunes familles d'agriculteurs ne tireront peut-être pas parti de cette possibilité, mais du moins elles auront le choix.
Merci encore de m'avoir invitée, je suis prête à répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Il n'y aura pas de débat, mais j'ai quelques questions à poser.
J'apprécie que vous ayez tous pris le temps, plus particulièrement Mme Ego, de vous éloigner de vos proches.
Tous les intervenants se sont prononcés de manière générale en faveur de ce projet de loi. Il est logique d'envisager d'étendre le bénéfice des prestations d’AE aux travailleurs indépendants. Nous avons quelques questions à vous poser. J'ai quelques doutes au sujet du coût de ce programme. Il a été très difficile d'obtenir des précisions de la part du gouvernement. Le ministre nous dit que c'est un programme d'application facultative. Il y a de nombreux programmes de ce genre et l'on peut toujours indiquer des chiffres et faire une estimation. Il est important de pouvoir procéder au calcul des cotisations en fonction du nombre de participants au programme si l'on veut qu'il soit autofinancé comme le ministre et nous-mêmes le souhaitons.
Cela pourrait coûter de l'argent. Mme Pohlmann nous a dit que cet argent ne proviendrait pas des fonds du Trésor public, qu'il ne proviendrait pas des recettes générales, mais du fonds d’AE visant à approvisionner ce nouvel Office de financement de l’AE. Ce fonds n'est que de 2 milliards de dollars, et nous avons probablement largement dépassé cette somme à l'heure actuelle, étant donné la gravité de la conjoncture économique. Il y a déjà eu des sommes dépensées. Cinq semaines supplémentaires de prestations régulières d’AE ont été prévues pour les membres. Ces cinq semaines devaient être prélevées sur les recettes générales, mais le projet de loi , qui rajoute ces cinq à 20 semaines, sera financé à partir du fonds d’AE, comme c'est le cas ici.
Nous en avons discuté l'autre jour avec les fonctionnaires, et l'on nous a donné ici aujourd'hui quelques précisions. Si je comprends bien, on nous dit que la première année le fonds va enregistrer un excédent de 48 millions de dollars, ce qui paraît logique. Il faut cotiser pendant 12 mois dans ce fonds avant de pouvoir en bénéficier. La première année, le fonds enregistre un excédent net. À partir de 2014, il y aura un déficit de 78 millions de dollars, si je ne me trompe. Ce sera peut-être plus, ce sera peut-être moins, mais ces crédits devront être prélevés sur le fonds d’AE, ce qui pose un gros problème, parce que l'argent manque.
Mme Pohlmann, et éventuellement Mme Presseault, doit-on s'inquiéter de la chose?
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Vous partagez mes préoccupations.
Je vous répète que nous tenons à appuyer ce projet de loi. Nous estimons que ça pourrait être un pas dans la bonne direction. Il est toutefois tout à fait inhabituel de présenter un projet de loi au Parlement et de passer par toute la procédure parlementaire sans qu'on en ait encore estimé les coûts. Il m'apparaît que c'est uniquement parce que votre comité a tenu à avoir des précisions pour qu'on nous donne des chiffres. J'espère qu'il n'y aura pas de problème et que l'on procèdera régulièrement à un suivi.
Nous trouverons le moyen d'équilibrer les cotisations. Comme vous le savez, les travailleurs indépendants verseront les mêmes cotisations que les employés. En somme, le gouvernement prend en charge les cotisations de l'employeur. Le travailleur cotise au même taux que l'employé normal, mais ne peut pas bénéficier des prestations normales -- uniquement des prestations parentales et de maternité, des prestations de maladie et des prestations de soignant.
Monsieur Creber, je vous remercie de nous avoir rendu visite la semaine dernière sur la Colline. Je sais que tous les parlementaires ont apprécié de pouvoir rencontrer les professionnels des ventes directes. C'est gentil à vous.
Vous savez que pour pouvoir bénéficier des prestations, il faudra qu'une personne ait eu des revenus de 6 000 $ l'année précédente. Quel est le pourcentage des professionnels de la vente directe qui gagnent plus de 6 000 $? Tous pratiquement, ou seulement une partie d'entre eux?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins de nous avoir fait part de leur expérience et d'avoir pris un peu de temps, si précieux pour un travailleur indépendant, pour évoquer avec sagesse les plaisirs du travail indépendant et les difficultés qui s'y rattachent.
Je suis marié depuis un peu plus de 25 ans. Nous exploitions une épicerie et une station d'essence. Je me souviens que ma femme travaillait jusqu'à ce qu'elle soit prête à accoucher, qu'elle ouvrait le magasin et se rendait à l'hôpital pour donner naissance à son enfant. Ce sont là des choses que font les travailleurs indépendants. Je suis conscient du fait que c'est l'une des valeurs fondamentales de notre pays -- la force des familles. Pour ce qui est des engagements de notre gouvernement, je vois avec plaisir qu'il s'en acquitte.
Vous avez évoqué dans votre exposé la nécessité de mettre tout le monde sur un même pied et d'agir de manière équitable et impartiale. Les petites entreprises sont le moteur de notre économie. Je représente une magnifique région de la Colombie-Britannique dans la vallée de l’Okanagan, qui compte de nombreuses petites exploitations agricoles. Au moins 70 p. 100 des agriculteurs ont un travail à l'extérieur de leur exploitation pour faire bouillir la marmite.
Je souhaite bonne chance à votre équipe de Regina cette fin de semaine, et j'espère que les Rider pourront se réjouir de leur succès.
Pour ce qui est des agriculteurs, pouvez-vous nous dire, d'après votre expérience au sein de la communauté agricole, si ce projet de loi va aider les agriculteurs et leurs familles à conserver leurs exploitations?
Bonjour. Je m'appelle Ferne Downey. Je suis actrice professionnelle et présidente nationale élue de l'Alliance des artistes canadiens du cinéma, de la télévision et de la radio. J'ai à mes côtés mon collègue Stephen Waddell, directeur national exécutif de l’ACTRA. Je vous remercie de nous avoir invités aujourd'hui pour vous faire part des préoccupations des 21 000 membres de l’ACTRA qui vivent et travaillent dans toutes les régions du pays.
Nous sommes des travailleurs et des artistes anglophones dont les spectacles divertissent, éduquent et informent le public canadien et international sur tous les types de supports — cinéma, télévision, radio et médias électroniques. La culture canadienne est un stimulant pour notre économie avec une contribution de plus de 85 milliards de dollars. Cette activité correspond à 7,4 p. 100 du produit national brut réel du Canada et procure plus de 1,1 million d'emplois. Notre industrie canadienne de la production de films et d'émissions télévisées met directement dans les poches des travailleurs canadiens 776 millions de dollars en salaires et en prestations sociales et a apporté 5,2 milliards de dollars à notre économie l'année dernière.
Toutefois, comme c'est le cas pour nombre de travailleurs de la culture exerçant un emploi indépendant, nous avons bien du mal à bénéficier des prestations qui sont mises à la disposition des autres salariés du Canada. La majorité des membres de l’ACTRA figurent parmi les 2,6 millions de travailleurs canadiens indépendants et par conséquent ne peuvent pas prétendre à bénéficier des prestations de base dispensées dans le cadre de l'assurance-emploi. L’ACTRA lutte depuis des dizaines d'années pour que les gouvernements, à tous les paliers, reconnaissent que nos membres, comme tous les travailleurs indépendants du Canada, ont droit aux mêmes bénéfices et aux mêmes prestations que les autres travailleurs.
Laissez-moi vous décrire brièvement ce qui se passe lorsque nos membres perdent le bénéfice de cet important filet de sécurité. Les femmes cascadeuses arrêtent souvent de travailler dès qu'apparaissent les premiers signes de grossesse, ce qui dans bien des cas se produit bien avant les trois premiers mois. Elles perdent leurs revenus pendant toute la durée de leur grossesse, ce qui peut entraîner de grandes difficultés financières pour leur famille. Dans d'autres métiers physiquement exigeants, qu'il s'agisse des agents de police ou des pompiers, on reclasse les femmes enceintes dans un poste administratif, mais cette possibilité n'existe pas pour les cascadeuses.
L'impossibilité de bénéficier des congés de maladie oblige les acteurs à continuer à travailler dans les séries télévisées, cachant leurs problèmes de santé et mettant celle-ci en danger, plutôt que de risquer de perdre leurs revenus; de même, un acteur ayant déjà 30 ans de carrière va se retrouver sans revenus s'il doit se faire soigner pour un cancer, une situation absolument angoissante.
L'absence de prestations de soignant empêche tout simplement que l'on puisse s'occuper de personnes chères, tout particulièrement à la fin de leur vie.
Pour les acteurs, de longues périodes de travail dans une série télévisée peuvent être suivies de périodes de chômage tout aussi longues. Des acteurs que tout le monde connaît parce qu'ils ont joué dans des films ou des séries télévisées vont parfois compléter leurs revenus dans des carrières toutes aussi lucratives... dans la restauration.
Être toujours à la limite pendant des années finit par peser. Il faut bien l'avouer, s'il n'y avait pas ces moments merveilleux qui illuminent de temps en temps la vie d'un artiste, il n'y aurait tout simplement plus d'artistes.
Tout ce que nous demandons aujourd'hui, c'est d'être traités sur le même pied que les autres travailleurs canadiens.
Je passe maintenant la parole au directeur exécutif national de l’ACTRA, Stephen Waddell, qui vous détaillera les améliorations susceptibles d'être apportées au régime canadien d’AE.
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Le 3 novembre, nous avons eu le plaisir de voir la ministre des ressources humaines, l'honorable Diane Finlay, déposer un projet de loi pour étendre le bénéfice de différentes prestations d’AE aux travailleurs indépendants du Canada. S'il était adopté, le projet de loi , Loi sur l'équité pour les travailleurs indépendants, étendrait aux travailleurs indépendants le bénéfice des prestations d’AE, notamment les prestations de maternité, parentales, de maladie et de soignant. Nos membres, comme des millions d'autres travailleurs indépendants canadiens, ne pouvaient jusqu'à présent bénéficier de ces prestations.
Je veux qu'on me comprenne bien. L’ACTRA estime que c'est un pas dans la bonne direction qui est effectué par le gouvernement fédéral, mais ce n'est qu'un premier pas. Même si les modifications proposées ne sont pas aussi favorables que les prestations mises actuellement à la disposition des canadiens pouvant prétendre à l’AE, l’ACTRA invite tous les partis à appuyer l'extension des prestations spéciales d’AE aux travailleurs indépendants canadiens. Nous demandons aussi aux députés représentant tous les partis de tenir compte des remarques que nous faisons aujourd'hui pour faire en sorte que tous les artistes canadiens puissent participer pleinement à l'économie canadienne et profiter de ses avantages.
Selon la nouvelle législation, les travailleurs indépendants canadiens qui choisiront de participer au programme d’AE pourront prétendre à bénéficier des mêmes prestations que celles qui sont dispensées actuellement aux employés salariés, mais il y a des différences d'admissibilité qui méritent d'être étudiées de plus près. Aux termes du projet de loi , l'accès à ces prestations d’AE sera facultatif. Les participants devront avoir gagné au moins 6 000 $ en tant que travailleurs indépendants et être inscrits depuis au moins un an au sein du programme pour pouvoir déposer une demande de prestations. Ces conditions sont différentes de celles du programme actuel d’AE, qui dispense des prestations à partir du moment où les demandeurs ont travaillé pendant l'équivalent de 17 semaines à temps plein, soit 600 heures.
De plus, le coût de ces prestations spéciales sera à la charge des participants eux-mêmes plutôt que de faire l'objet d'une participation conjointe de l'employeur et de l'employé, comme c'est le cas dans le programme général d’AE. Pour garantir la viabilité et la bonne marche du régime à l'avenir pour les travailleurs indépendants, nous estimons que les producteurs devraient aussi cotiser. D'autres modèles existent au Canada qui nous prouvent qu'il est possible de dispenser ces prestations aux travailleurs indépendants d'une manière équitable. Le gouvernement du Québec a d'ores et déjà établi un régime d'assurance parentale, qui dispense des prestations de maternité et parentales pour les travailleurs indépendants qui viennent d'avoir un enfant dans cette province. Le programme québécois diffère du programme fédéral d’AE en ce sens que les prestations sont plus fortes, le maximum des gains assurables est plus élevé, il n'y a pas de délai de carence et la participation est obligatoire.
Nous invitons le comité à étudier de plus près le modèle québécois pour avoir une meilleure idée de la façon dont on pourrait améliorer les prestations des travailleurs indépendants et des employés salariés. Nous l'invitons aussi à permettre aux artistes canadiens de mieux équilibrer leur carrière et leur vie familiale en étendant l'application des prestations régulières d’AE aux travailleurs indépendants canadiens, soit les versements ou les prestations régulières d’AE dont un travailleur bénéficie lorsqu'il perd son emploi. Nous recommandons qu'après l'adoption du projet de loi , un groupe d'experts soit constitué, tant pour étudier les possibilités d'amélioration des prestations spéciales prévues par cette législation que pour étendre l'application des prestations régulières d’AE aux travailleurs canadiens indépendants.
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Je suis venu parler ici au nom du Syndicat des travailleurs et travailleuses canadiens de l'automobile et de son président, Ken Lewenza. Nous vous remercions de nous donner la possibilité d'intervenir. Le syndicat de l'automobile est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada et représente une gamme très large de travailleurs, non seulement dans l'automobile, mais dans les secteurs de l'accueil, des compagnies aériennes, du commerce de détail, des magasins, de l'aérospatiale, etc. Nos membres appartiennent à des secteurs très diversifiés.
Nous nous félicitons de voir que le gouvernement prévoit d'étendre le bénéfice des prestations, et nous n'avons pas manqué de préconiser l'adoption d'un programme sur le modèle du programme d'assurance parentale du Québec, qui dispense des prestations aux travailleurs indépendants, mais nous considérons que des modifications importantes doivent être apportées au projet de loi et que l'on devrait suspendre son adoption tant que le gouvernement n'aura pas nommé comme prévu un groupe d'experts chargé de procéder à une enquête publique, de revoir la question et de publier un rapport.
Nous sommes collectivement les gardiens du programme né de la dépression survenue au cours des années 1930. Les travailleurs ont dû constamment lutter pour maintenir et étendre l'application de ce programme. Nous prenons au sérieux cette obligation et nous sentons le besoin qu'on nous garantisse, même en étendant l'application du programme, que l'on ne remet pas en cause les principes de l'assurance sociale, que l'intégrité financière du programme d’AE est respectée et que l'on ne remet pas en question, en l'affaiblissant, le régime d’AE des employés touchant un salaire en établissant des précédents dangereux, tels que la participation facultative, ou en ne faisant pas respecter le financement intégral des nouvelles prestations, avec pour conséquence que les coûts supplémentaires devraient être à la charge des employés touchant un salaire.
Nous devons nous assurer que le projet de loi prévoit et dispense aux travailleurs indépendants des prestations qui soient financièrement saines. Le risque qu'elles ne le soient pas augmente en effet lorsque viennent s'y ajouter les prestations de maladie et d'incapacité. On peut véritablement se demander ce qu'il en résultera sur le déficit de 24,8 milliards de dollars du compte d’AE qui est prévu pour 2014, tel que l'a estimé le directeur parlementaire du budget, si ce n'est en augmentant très largement les cotisations. Nous devons nous assurer que cela n'incitera pas les employeurs à mettre encore davantage de gens au chômage, et même à recourir à de fausses demandes de chômage de travailleurs indépendants, comme on le voit souvent dans certains secteurs, dans les centres d'appels de l'industrie du transport routier par exemple. Enfin, nous devons nous-mêmes assurer de ne pas perdre de vue la grande tâche qui nous attend, qui est de remettre en état le régime d’AE.
En somme, nous devons préserver l'intégrité du programme d’AE et les principes de base de l'assurance sociale, ce qui englobe la participation obligatoire. La participation facultative favorise ce que l'on qualifie en termes d'assurance l’antisélection, dont vous avez certainement déjà entendu parler. En augmentant le taux de cotisation, on ne réglera pas le problème des gens qui s'inscrivent en sachant pertinemment qu'ils vont percevoir des prestations, parce que ce faisant l'augmentation des cotisations décourage encore plus ceux qui se savent peu susceptibles de toucher des prestations.
Le blocage des cotisations qui est proposé — en l'occurrence la nécessité de continuer à verser des cotisations une fois que l'on s'est inscrit dans le programme — ne résout pas ce problème, parce que l'on ne partage toujours pas le risque au niveau de l'ensemble de la population des travailleurs indépendants, on le fait uniquement avec les autres employés touchant un salaire. Le moyen classique de réduire les effets de l’antisélection dans les programmes d'assurance consiste à rendre obligatoire le régime d'assurance, comme on le fait au Québec. Nous vous répétons une fois de plus que le modèle québécois, comme vous l'ont dit l’ACTRA et d'autres intervenants, est celui que l'on s'attendait à voir dans ce projet de loi, ce qui n'est pas le cas.
Nous voulons nous assurer que ce programme est bien conçu. Nous ne sommes pas certains d'être en présence d'un programme viable et de dispositions utiles à long terme s'appliquant aux prestations versées aux travailleurs indépendants. Nous savons par expérience qu'un programme mal conçu finit par coûter très cher. Des prestations qui existent en théorie peuvent très bien n'être jamais versées dans la pratique.
Je vous donne quelques exemples... Les prestations de soignant partent d'une bonne intention mais, bien des années plus tard, très peu de gens peuvent en bénéficier étant donné les conditions qui y sont attachées. Le calcul horaire de l’AE, pour remonter encore plus loin, nous a de même été présenté avec la promesse que les travailleurs à temps partiel seraient mieux assurés, alors qu'en réalité ils ont perdu une partie de leurs droits, et d'aucuns diraient qu'il y a là un prélèvement indu de cotisations. Plus récemment, le programme de formation des travailleurs de longue date, l’IIIDF et l’IPAEEF, auxquels ont été étendues les prestations d’AE, ne marche pas. Les fonctionnaires de DRH ont confirmé qu'en octobre moins de 1 p. 100 des crédits mis de côté dans le cadre du projet de relance avaient été perçus dans la province de l'Ontario. En fin de compte, nous avons une AE très mal financée et très mal conçue qui, étant donné les changements apportés récemment, accentue les cycles au lieu de fonctionner à contre-cycle, de sorte que nous ne payons plus les bonnes années pour compenser les mauvaises années. Finalement, nous en sommes arrivés à baisser les cotisations les bonnes années, ce qui va entraîner de fortes augmentations des cotisations, quelles que soient les conséquences de ce projet de loi, à compter de 2010.
En fin de compte, après avoir lu les épreuves des délibérations du comité, nous constatons que les prestations de maladie et de soignant n'ont été rajoutées qu'après coup sans réfléchir, en se fondant sur les conclusions des enquêtes et des groupes de consultation, sans même que les coûts et les conditions d'admissibilité au programme aient été présentés aux participants. Des études antérieures de Statistique Canada nous montrent que les gens sont bien moins intéressés lorsqu'on leur présente les conditions réelles du programme.
Pour finir, je tiens à dire que nous devons nous assurer que ce programme n'est pas plus avantageux — si je peux me permettre ce mot — que pour les employés touchant un salaire. Prenez par exemple le projet de paragraphe 152.03(3), qui dispose que si une personne touche une rémunération pendant une période au cours de laquelle elle a demandé à bénéficier des prestations d’AE, cette rémunération sera déduite des prestations en cause. Le critère qui s'applique dans la pratique aux employés percevant un salaire concerne les rémunérations payées ou devant être payées, de sorte qu'un paiement fait après coup continue à être affecté rétroactivement. C'est là un élément important lorsqu'on examine la situation des travailleurs indépendants.
Un journaliste spécialisé dans les questions d'entreprise, Michael Hlinka, nous a signalé dans une émission de Radio-Canada que certaines personnes vont faire les calculs, qu'elles vont organiser leur facturation et que certaines catégories d'entrepreneurs indépendants seront en mesure de prendre des dispositions avec leurs clients pour retarder le paiement des factures. Certaines catégories de travailleurs indépendants sont particulièrement bien placées pour ce faire, de sorte que l'utilisation du terme « reçoit » nous inquiète.
Dans un même ordre d'idée, le projet de paragraphe 152.18(2), qui traite des autres rémunérations perçues pendant qu'une personne touche l’AE, prévoit un taux de 25 p. 100. Dans la pratique, les projets pilotes qui s'appliquent désormais dans tous les secteurs prévoient un taux de 40 p. 100, contre 25 p. 100 ici. On nous dit que cela s'applique à l'ensemble des prestations visées par la loi. Cela contredit le témoignage des deux hauts fonctionnaires de DRH — excusez-moi si je prononce mal leur nom — Vermaeten et Beauséjour. Dans les épreuves, là encore, à 17 h 15, ils nous disent que les règles qui s'appliquent aux employés percevant un salaire, en l'occurrence les sommes déduites au titre des prestations de maternité et de maladie, même si une formule différente s'applique aux congés parentaux, seraient les mêmes pour tout le monde.
Nous nous posons beaucoup de questions de ce genre. Elles doivent être réglées avant l'adoption de ce projet de loi et non après.
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Mais bien sûr. Je vous laisserai ma carte tout à l'heure.
J'ai à mes côtés Andrew Jones, le directeur des affaires publiques de notre bureau, qui est lui aussi à Ottawa.
L'Association dentaire canadienne est le porte-voix national de la profession des dentistes, qui se consacre à la promotion et à l'administration d'une profession unifiée en veillant à garantir des soins optimums, ce qui est une composante essentielle de la santé générale de la population. C'est un projet ambitieux, mais nous voulons dire par là que notre association s'efforce de renforcer notre profession, de faire en sorte que nous puissions compter sur une meilleure collaboration au sein de la communauté des dentistes, et de promouvoir la santé du public. Nous cherchons à faire respecter ces priorités en tirant parti de nos connaissances et en assurant la défense de la profession, et c'est avant tout dans notre rôle de défenseur de la corporation et de promoteur de la santé publique que nous sommes ici devant vous cet après-midi.
L’ADC appuie le projet de loi et invite votre comité ainsi que le Parlement du Canada à l'adopter dans les meilleurs délais. Nous avons deux grandes raisons d'appuyer ce projet de loi. Tout d'abord, voilà des années que nous demandons que l'on accorde des prestations de maternité et familiales à tous les travailleurs indépendants canadiens. Nous avons fait figurer cette recommandation dans notre mémoire présenté au Comité permanent des finances de la Chambre des communes lors des consultations pré-budgétaires, et nous avons évoqué cette question lors de nos rencontres périodiques avec les responsables des politiques et des décisions de la Colline parlementaire.
Vous serez peut-être surpris d'apprendre que nous sommes d'ardents défenseurs et de fermes partisans de l'extension du bénéfice des prestations de maternité, parentales, de maladie et de soignant aux travailleurs indépendants, y compris les dentistes. En réalité, la main-d'oeuvre des dentistes et le cadre de pratique dentaire privée sont en train de changer. Nous estimons que les mesures proposées sont susceptibles de faciliter l'entrée de jeunes dentistes dans notre profession.
Ainsi, nous considérons que cette loi permettra à un plus grand nombre de jeunes dentistes de modifier leur pratique pour mieux équilibrer leurs obligations professionnelles et familiales. En conséquence, ils seront en mesure de pratiquer plus facilement pendant les périodes de grossesse ou lorsqu'ils élèvent des enfants. L'un des changements enregistrés dans la profession vient du fait que nombre de nouveaux arrivants y entrent dans une optique différente et en ayant des besoins qui ne sont pas les mêmes qu'avant. À l'heure actuelle, les diplômés de nos écoles dentaires sont en majorité des femmes — 58 p. 100 en 2008 — et nous estimons qu'il est important de donner à ces nouveaux dentistes, hommes ou femmes, qui ont un point de vue nouveau sur la façon d'équilibrer les tâches familiales et la profession de dentistes, la possibilité de prendre part à ce programme.
De plus, même si notre profession ne fait heureusement pas face aux mêmes risques de pénurie que nos collègues médecins, c'est une question que nous suivons de près. Tout laisse croire qu'il est de plus en plus difficile d'attirer de nouveaux dentistes dans les régions rurales et éloignées du Canada. Pour cette raison, là encore, la possibilité de bénéficier de ce programme pourrait être un facteur positif permettant aux jeunes dentistes de s'installer dans les régions rurales en modifiant leur pratique et en s'écartant d'un modèle que je qualifierai de traditionnel à plein temps, tout en continuant à dispenser dans leur région les soins dentaires de grande qualité qu'ont l'habitude d'offrir nos dentistes canadiens et auxquelles s'attendent nos clients.
Nous appuyons ce projet de loi pour une deuxième raison, son caractère facultatif. Nous estimons que la majorité des dentistes établis à l'heure actuelle ne vont pas en fait prendre part au programme, et s'il était d'application obligatoire, nombre d'entre eux assimileraient le versement de cotisations à une taxe injuste et inutile sur leur pratique, ne leur procurant aucun avantage personnel et ne faisant qu'augmenter le coût de leurs services. Je suis sûr qu'ils se trouveraient aujourd'hui devant vous pour vous demander de modifier ce projet de loi afin que ses dispositions ne s'appliquent qu'aux personnes qui le veulent. Nous sommes donc en faveur de cette application facultative.
Pour terminer, M. Jones et moi-même vous remercions de nous avoir invités dans le cadre de vos délibérations à faire entendre la voix des dentistes canadiens à l'appui du projet de loi C-56 et nous sommes tout disposés à répondre dans quelques minutes aux questions que vous voudrez bien nous poser.
Je vous remercie.
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Merci, madame la présidente.
Je suis heureuse de me présenter devant votre comité au nom des 3,2 millions de membres du Congrès du travail du Canada, qui touchent pratiquement à toutes les professions existantes dans toutes les régions du Canada.
Le CTC est depuis longtemps favorable au versement de prestations spéciales (de maternité, parentales, d'adoption, de maladie et de compassion) par l'intermédiaire du Programme d'assurance-emploi. Ces prestations occupent aujourd'hui une place importante dans le système canadien de sécurité du revenu. Les prestations de maternité et parentales permettent aux parents qui travaillent, les femmes surtout, d'atteindre un meilleur équilibre entre les responsabilités professionnelles et les soins à la famille, ce qui égalise les chances des hommes et des femmes sur le marché du travail tout en contribuant d'une façon essentielle au bien-être des enfants en très bas âge. Les prestations de maladie procurent un important coussin pour amortir le choc d'une absence involontaire du travail pouvant aller jusqu'à 15 semaines.
Le CTC a salué l'amélioration majeure des prestations de maternité et parentales en 2001, alors que le nombre de semaines de prestations parentales est passé de 10 à 35 pour une durée combinée de congé pouvant atteindre jusqu'à un an en tenant compte du délai de carence de deux semaines. Puisqu'une proportion significative et en hausse de la population active, surtout féminine, travaille de façon indépendante de nos jours et que cette tendance est susceptible de se maintenir, il importe que les travailleuses et travailleurs indépendants puissent avoir accès aux mêmes droits et protections que les travailleuses et travailleurs employés lorsque c'est faisable et approprié. Nous croyons qu'il serait aussi faisable qu'approprié de leur permettre d'accéder à des prestations de maternité et parentales comparables à celles qu'elles auraient dans le cadre d'un emploi.
Nous sommes fortement favorables au principe de l'élargissement des prestations de maternité et parentales aux travailleuses et travailleurs indépendants. Par contre, il faut que cet élargissement se fasse d'une manière qui respecte les principes fondamentaux d'un programme d'assurance sociale. Un de ces principes fondamentaux est que la participation doit être obligatoire pour que les coûts soient partagés par l'ensemble de la population active. Le mouvement syndical a salué l'introduction du Régime québécois d'assurance parentale en 2006, une mesure progressiste qui a beaucoup amélioré l'accès aux prestations de maternité et parentales au Québec ainsi que le niveau de ces prestations pour l'ensemble des travailleuses et travailleurs québécois; ce régime a également eu pour effet d'élargir l'accès aux prestations aux travailleuses et travailleurs indépendants. À notre avis, le projet de loi est loin d'équivaloir au modèle québécois. Il n'apporte pas d'amélioration au chapitre de l'accès des employés aux prestations de maternité ou parentales ni au chapitre du niveau de prestations. De plus, sa façon d'élargir les prestations aux travailleuses et travailleurs indépendants est différente et désavantageuse. En vertu du régime québécois, les travailleuses et travailleurs indépendants doivent cotiser. Leur cotisation est aussi obligatoire que celle des employés. Le taux de cotisation des travailleuses et travailleurs indépendants au Québec est fixé d'une manière à couvrir l'intégralité des coûts des prestations qui leur seront versées. Par contraste, le projet de loi C-56 veut permettre aux indépendants de choisir s'ils veulent être couverts en s'inscrivant et en versant des cotisations pendant une année avant de pouvoir demander des prestations. De plus, le taux de cotisation — le même que pour les employés — n'est pas établi en fonction d'un plein financement du coût des prestations.
Notre principale préoccupation vient du fait que cette façon de faire pour élargir l'accès aux prestations aux travailleuses et travailleurs indépendants va s'avérer coûteuse et pourrait fort bien entraîner une augmentation significative des primes des employés et des employeurs afin de subventionner les prestations versées aux indépendants. Une telle situation pourrait amener le public en général à ne plus appuyer les prestations spéciales d'assurance-emploi, surtout que les cotisations d'assurance-emploi sont susceptibles d'augmenter très rapidement après 2010.
Cela dit, nous recommandons l'adoption du projet de loi , mais nous recommandons également au gouvernement de nommer immédiatement les membres du groupe d'experts promis par le budget de 2009. Le groupe d'experts devrait se voir confier le mandat d'établir les bases d'un programme de prestations de maternité et parentales à l'intention des travailleuses et travailleurs indépendants, dans le respect des principes des programmes d'assurance sociale et suivant un modèle apparenté à la recette gagnante fournie par le régime québécois. En ce qui a trait en général à la question de l'accès des travailleuses et travailleurs indépendants aux prestations spéciales, nous avons remarqué à plusieurs occasions que plusieurs travailleuses et travailleurs soi-disant indépendants sont, au sens de la loi, des employés qui devraient bénéficier d'une protection découlant de leur statut d'employé, y compris au titre de l’AE. Répétons-le, le régime québécois n'a pas seulement élargi les prestations aux travailleuses et travailleurs indépendants: il a aussi amélioré les prestations de maternité et parentales des travailleuses et travailleurs employés. Le CTC est favorable à un abaissement du seuil d'admissibilité de 600 à 360 heures — c'est bien ça — et préconise également que le montant des prestations soit fixé à 60 p. 100 de la rémunération assurable des 12 meilleures semaines précédentes.
Des changements s'imposent également pour s'assurer que la perception de prestations de maternité ou parentales ne réduise ni n'élimine le droit aux prestations régulières d'assurance-emploi, comme c'est ce qui se produit à l'heure actuelle lorsqu'un licenciement intervient peu après le retour d'un congé parental et inversement, lorsqu'un licenciement se produit avant un congé parental.
Je vous remercie et je suis prête à répondre aux questions.
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à remercier les témoins d'être venus. Je considère que c'est un excellent groupe.
Laissez-moi remercier l'Association dentaire canadienne ainsi que l’ACTRA d'être intervenus au nom de leurs membres. Je veux aussi remercier nos amis du monde syndical, qui ont soulevé un certain nombre de questions très importantes.
De manière générale, je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que les travailleurs indépendants doivent pouvoir accéder à l'assurance-emploi. Le problème, ce sont toutes ces questions laissées sans réponse.
Le STTCA et le CTC ont adopté des points de vue quelque peu opposés, qui partent dans chaque cas d'une bonne analyse. Le CTC nous demande d'adopter le projet de loi et d'établir ensuite des mécanismes permettant d'assurer le suivi de cette nouvelle extension de l’AE. Le STTCA nous demande de surseoir à l'application, ce qui représente un point de vue bien différent.
Nous avons tous fait part de notre appui, mais il n'a pas été facile d'obtenir des réponses du gouvernement, qui a déposé ce projet de loi sans fournir aucune estimation des coûts. Ce n'est qu'après avoir posé de nombreuses questions la semaine dernière que nous avons obtenu quelques précisions fournies par Frank Vermaeten et Louis Beauséjour, de RHDCC.
Je tiens à vous lire ce texte, parce que je veux savoir quelle est votre réaction. Voici ce que nous avons reçu: « Étant entendu que la ministre a fait savoir que ce programme serait autofinancé »:
Les répercussions financières sont différentes au Québec car les prestations de maternité et parentales sont d'ores et déjà dispensées dans le cadre du RQAP. Au Québec, où seules les prestations de maladie et de soignant seront dispensées au moyen de l’AE, il est prévu que les cotisations recueillies compenseront intégralement les coûts.
En ce qui concerne le reste du Canada, il est prévu que les cotisations perçues auprès des travailleurs indépendants ne compenseront pas pleinement les coûts car ceux qui sont liés aux prestations de maternité et parentales dépasseront le montant des cotisations versées par les personnes principalement intéressées par ces prestations.
Le tableau trois, au-dessous, fait état des prévisions portant sur les répercussions financières cumulées dans le compte d’AE. Les prévisions pour 2014 devraient ressembler étroitement au modèle de référence.
On peut voir dans ce tableau que nous allons enregistrer la première année un excédent de 48 millions de dollars, ce qui est logique, étant donné que les participants doivent payer pendant un an avant de pouvoir toucher des prestations. Toutefois, en 2014, le compte enregistre un déficit de 78 millions de dollars. Voilà qui justifie, je pense, que l'on s'inquiète des coûts. À cela vient s'ajouter le fait que cet argent va être prélevé sur le fonds d’AE et non pas sur le Trésor public, de sorte que cela risque de grever financièrement les cotisants du régime normal de l’AE — les employeurs ou les employés — qui n'ont pas le choix.
J'aimerais que le CTC et le STTCA nous disent ce qu'ils pensent de l'information que nous avons reçue aujourd'hui.
Vous savez donc qu'au Québec, nous avons déjà des prestations parentales. Le Québec, en vertu de cette contribution, recevra en fait les deux autres prestations, celles de compassion et de maladie.
Finalement, en ce qui nous concerne, on pourrait donc appeler cela un sous-programme québécois. Selon les estimations du ministère, le Québec aura des surplus de ces prestations. Par contre, tous les travailleurs du reste du Canada auront un déficit marqué que devront éponger les autres cotisants au régime —, les cotisants réguliers.
Trouvez-vous juste que les travailleurs autonomes du Québec paient plus que ce qui est nécessaire pour financer les régimes, tandis que les travailleurs du reste du Canada verront leur déficit épongé par les autres cotisants réguliers?
Madame Byers, madame Ritchie, si vous avez une réponse, je suis très intéressée à vous entendre.
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J'aimerais rajouter un certain nombre de choses. Il est évident que du point de vue de l’ACTRA, du STTCA et de nous-mêmes, ce que nous avons évoqué en fait, ce sont des principes d'équité touchant l'octroi des prestations et le niveau de celles-ci. Je pense qu'il y a une certaine cohérence, même s'il existe évidemment des différences.
Je reviens sur ce que j'ai toujours dit. Lorsque j'ai évoqué les 360 heures, par exemple, c'est parce que le problème qui va se poser, à mon avis, avec ce qui est proposé ici, c'est que dans la pratique une femme qui aura travaillé dans un hôtel pendant 10 ans, compte tenu de la façon dont est structuré le régime d’AE, ne va pas pouvoir bénéficier des congés de maternité ou parentaux parce qu'elle n'aura pas travaillé un nombre d'heures suffisant. Pourtant, une personne qui aura cotisé au régime des travailleurs indépendants pendant moins de temps, en ayant le choix de cotiser ou non, pourra par contre bénéficier de ces prestations. Nous allons nous apercevoir que les femmes salariées ayant un faible revenu vont en fait subventionner bien d'autres personnes. C'est d'ailleurs actuellement le cas. C'est ce qui se passe en réalité.
Je reviens à ce qui doit être fait par ailleurs. Dans le cadre de ce régime, les 360 heures doivent s'appliquer à toutes les personnes qui en font partie, sans exception. Le régime que nous avons devant nous doit être équitable. Nous préconisons depuis longtemps que les travailleurs indépendants soient intégrés au régime d'assurance-emploi. C'est depuis longtemps notre politique, mais cela doit se faire sur la base d'un mécanisme d'assurance sociale englobant tout le monde.
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De manière générale, cela nous renvoie à la question de l'assurance sociale, qui diffère dans une certaine mesure de l'assurance commerciale. Il s'agit de répartir les risques sur l'ensemble de la population, ce qui permet d'assurer la viabilité du régime. Cela nous ramène, jusqu'à un certain point, à la question que vous venez de poser.
Hors du Québec, l'existence d'un tel fonds séparé m'inquiète, parce que nous entendons depuis des années certaines organisations professionnelles, et à l'occasion certains responsables politiques, s'en prendre à ces prestations, ces prétendues « prestations sociales », même si dans une décision récente la Cour suprême a réaffirmé qu'elles faisaient partie intégrante du mandat du régime d'assurance-emploi. Un régime séparé deviendrait plus vulnérable face à tous ceux qui veulent retirer les prestations sociales du régime d’AE.
Nous obtenons les meilleurs résultats, à mon avis, lorsque nous partageons cette responsabilité à l'échelle de l'ensemble de la population, et bien évidemment je suis convaincue que mon dentiste ne va pas prendre part au régime et ne voudra pas payer de cotisations, mais je sais aussi qu'il en va de même pour d'autres catégories d'employés salariés. Certains enseignants vont vous dire: « je ne vais jamais pouvoir prétendre à bénéficier des prestations, alors pourquoi cotiser? » Un régime d'assurance sociale ne peut être viable que si tout le monde cotise et partage les risques quoiqu'il arrive, entre les différentes professions, d'un bout à l'autre du pays — et je fais exception pour le Québec.
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On dit qu'il y a quelques ressemblances entre les pêcheurs et les acteurs.
De par leur nature, les contrats de travail dans l'industrie du cinéma, de la télévision, des médias électroniques, du spectacle, etc., ne sont qu'occasionnels. Nous ne parlons pas ici d'emploi; nous prenons bien soin de dire qu'il ne s'agit pas d'un emploi en raison des incidences fiscales. Personne ne peut vivre en gagnant quelque chose comme 15 000 $ par an. Dans leur ensemble, les contrats de travail ne sont que très occasionnels: on fait de temps en temps une publicité, par-ci par-là. On obtient un contrat à long terme que si l'on travaille à Stratford ou si l'on passe régulièrement dans une série télévisée.
Nos membres n'ont jamais eu la possibilité de bénéficier d'un programme d’AE. Comme nous l'avons dit dans notre exposé, c'est un bon pas en avant de la part du gouvernement, mais nous aimerions qu'il en fasse davantage, sans compter le fait, nous l'avons dit, qu'une participation obligatoire serait une excellente chose et qu'il serait bon que les producteurs puissent aussi cotiser au régime.
Pour ce qui est de l’AE elle-même — du régime normal d’AE, puisque c'est là que vous voulez en venir — ça ne pourrait pas marcher. Ça ne peut pas cadrer avec la nature des contrats de travail dans notre secteur, mais c'est pourquoi nous recommandons que...
Je tiens à remercier tout le monde d'être venu. J'ai quelques petites affaires à régler et j'aimerais que les membres du comité restent encore quelques minutes.
Merci à tous d'être venus. Je dois dire, madame Downey, que lorsque vous prenez la parole, je vois l'actrice en vous et c'est une chose que j'apprécie beaucoup. Merci à tous.
Nous allons maintenant nous réunir à huis clos.
Pendant que nos témoins nous quittent, laissez-moi évoquer une ou deux questions qui n'ont pas à être traitées à huis clos.
Tout le monde a reçu les dernières notes concernant notre déplacement dans le Nord et dans l'Ouest. Comme vous avez peut-être pu le voir en jetant un coup d'oeil sur les quelques pages du document, seul le déplacement à Vancouver est définitivement organisé concernant l'assistance et les séances qui auront effectivement lieu. Je pars du principe, monsieur Etoka, que les détails concernant Whitehorse, Yellowknife, etc., seront connus très bientôt.
Oui, monsieur Savage.