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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis ravi d'être ici.
Le jour, je suis vice-recteur et bibliothécaire en chef à l'Université de l'Alberta, mais je suis ici pour représenter l'Association des bibliothèques de recherche du Canada, dont je suis le président.
Notre organisation compte 29 des plus grandes bibliothèques universitaires au pays, de même que trois organisations fédérales: l'Institut canadien de l'information scientifique et technique, Bibliothèque et Archives Canada et la Bibliothèque du Parlement. Bien que ces trois dernières institutions ne prennent pas part à nos efforts de revendication, elles font quand même partie du réseau dont le but est de fournir aux Canadiens du contenu de recherche à des fins d'utilisations diverses.
Au cours de nos plus de 30 années d'existence, nous sommes devenus un partenaire dans le domaine de la recherche et de l'enseignement supérieur. Nous favorisons des activités de communication scientifique durables et efficaces. Nous faisons la promotion des politiques gouvernementales, encourageons la recherche de même qu'un accès généralisé à l'information scientifique.
Au fil des années, nous avons accompli notre mandat par le biais d'organisations essaimées. Dans le cadre de l'exposé d'aujourd'hui, nous parlerons de l'Institut canadien de microreproductions historiques, le Réseau canadien de documentation pour la recherche et une organisation qui s'appelle Canadiana.org.
Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de participer à la séance d'aujourd'hui. Les questions dont vous êtes saisis sont importantes, surtout pour nous. S'il est vrai que notre temps est limité aujourd'hui, nous vous présenterons un mémoire exhaustif qui abordera certains points dont je ne ferai pas mention aujourd'hui. Mais il y a assurément des secteurs qui sont importants pour vous, des questions comme celle des dépôts numériques, des bibliothèques oeuvrant à titre d'éditeurs de documents numériques et, plus important encore, j'y reviendrai plus tard, l'archivage du contenu numérique.
Aujourd'hui, je traiterai surtout de la question numéro cinq de votre document, qui porte sur le contenu numérique et surtout sur le lien entre le contenu numérique et nos utilisateurs, c'est-à-dire les Canadiens de tous les milieux socio-économiques, et sur le fait qu'il faut veiller à ce que ces personnes aient accès aux médias numériques et émergents.
Il ne fait aucun doute que l'Association des bibliothèques de recherche du Canada encourage le gouvernement à continuer ses efforts visant l'expansion du réseau à large bande dans les régions rurales et les collectivités du Nord pour que tous les Canadiens aient accès à ce service. Nous encourageons le gouvernement fédéral à poursuivre son programme visant à veiller à ce que les bibliothèques publiques soient dotées d'ordinateurs que les usagers peuvent utiliser pour élargir leurs connaissances et réaliser leur engagement civique, surtout dans les zones rurales et dans les régions du Nord.
Nous incitons aussi le gouvernement à continuer à appuyer la multiplication de bibliothèques et d'archives partout au pays par le truchement des programmes d'institutions et d'organisations comme Bibliothèque et Archives Canada et l'Institut canadien de l'information scientifique et technique (ICIST). Ces deux organisations sont extrêmement importantes pour notre bien-être.
Tous ces programmes sont importants et fournissent des moyens aux chercheurs, professeurs, étudiants et Canadiens en général et leur permettent d'obtenir l'information dont ils ont besoin dans le cadre de leur recherche, de leur éducation et de leur activité de perfectionnement.
Mais l'accès au contenu numérique n'est qu'un facteur dans l'équation numérique. L'Association des bibliothèques de recherche du Canada est depuis longtemps d'avis que le gouvernement a un rôle direct à jouer dans la fourniture de contenu numérique aux Canadiens et, de ce fait, dans la protection des documents actuels pour les générations à venir en numérisant le patrimoine documentaire du Canada.
Si vous ne retenez qu'une chose de mon exposé aujourd'hui, ça devrait être que le gouvernement du Canada doit assumer un rôle de leader en préservant le patrimoine canadien et, de ce fait, doit investir dans la numérisation du patrimoine documentaire du Canada.
Nombre d'entre vous connaissez bien Tom Jenkins, de Open Text. C'est un entrepreneur canadien qui fait partie de notre équipe. Il siège au conseil de Canadiana.org. Il y a environ un an, il a été cité dans The Globe and Mail. Il a affirmé que:
« une grande partie de la production créative et des connaissances du Canada reste sur des tablettes, dans des livres, des revues, des publications gouvernementales, des rapports de recherche, des films, des productions télévisées et des archives. Moins de un pour cent de ces documents se trouvent en ligne. Nous devons mobiliser nos ressources et nos connaissances en appuyant la création de nouveau contenu. »
La numérisation du patrimoine documentaire du Canada suscite l'intérêt de l'Association des bibliothèques de recherche du Canada depuis longtemps. Les bibliothèques de recherche canadiennes sont responsables de la préservation à long terme de ce patrimoine et de le rendre accessible aux Canadiens. La numérisation est l'approche qui nous permettra d'atteindre ces deux objectifs.
Le patrimoine documentaire du Canada se trouve sous forme papier ou autre support semblable dans des bibliothèques, archives, musées et autres établissements. Il n'existe que quelques copies de documents plus anciens et celles-ci sont souvent extrêmement fragiles.
Après la numérisation, la durée de vie de l'original augmente énormément et l'information qu'il contient peut survivre même si l'original est détruit. La préservation des documents par la numérisation comporte certaines difficultés, bien sûr, mais elles sont plus surmontables que celles associées à la préservation de l'artefact en tant que tel.
Permettez-moi de dire en passant que sous la direction de Bibliothèque et Archives Canada et sous l'impulsion de beaucoup de mes collègues et des bibliothèques de l'association, nous élaborons un réseau de ce que nous appelons des dépôts numériques fiables partout au Canada qui pourront recevoir le genre de documents que nous vous demandons aujourd'hui d'aider à créer.
La numérisation du patrimoine documentaire canadien a pour principale raison de faciliter son accès pour les Canadiens et les autres intéressés au Canada ainsi que son usage. Il peut être difficile ou coûteux pour un chercheur de consulter des documents dispersés dans beaucoup de bibliothèques et d'archives. Les prêts interbibliothèques de documents rares ou fragiles sont souvent impossibles et les déplacements nécessaires pour les consulter sur place coûtent parfois trop cher. Beaucoup d'entre vous le reconnaîtront, du moins je l'espère.
Ce même objectif a été exprimé par une commission royale du gouvernement en 1976 qui s'est penchée sur la même situation que celle qui existe aujourd'hui, envisageant cependant un autre médium. À l'époque, on pensait à préserver les documents sur microforme. Le but était cependant le même: mettre les documents patrimoniaux canadiens à la disposition de tous les Canadiens.
Beaucoup de projets sont déjà en cours. Je ne voudrais pas que vous croyiez qu'on n'avance pas sur ce plan. Bibliothèque et Archives Canada a numérisé beaucoup de documents gouvernementaux canadiens. Votre Bibliothèque du Parlement a numérisé les Débats de la Chambre des communes et du Sénat de pratiquement tout le XXe siècle.
Les bibliothèques de l'Université de Toronto travaillent avec d'autres institutions, dont l'Université de l'Alberta pour laquelle je travaille, pour numériser des millions de volumes tombés dans le domaine public. L'Université de l'Alberta a entrepris de numériser 30 millions de pages de documents canadiens anciens, publiés avant 1923. La Bibliothèque et les Archives nationales du Québec ont numérisé de nombreuses collections de documents en français. L'Université Simon Fraser s'est dotée d'un projet plus spécialisé, la numérisation de documents publiés au sujet de différentes catégories d'immigrants au Canada.
Beaucoup de projets sont en cours, mais le mot « numérisation » désigne beaucoup de processus différents. Je ne vais pas tous les expliquer aujourd'hui car c'est une question assez complexe et difficile. Il faut établir ce que l'on appelle les « métadonnées » afin de pouvoir repérer des choses, indexer le texte lui-même et faire en sorte qu'on puisse repérer tous ces éléments en ligne. Évidemment, ce ne sont pas des opérations faciles.
Mais il s'agit dans tous les cas d'excellents projets qui sont en quelque sorte des précédents dont on peut s'inspirer pour concevoir un projet national auquel contribueraient de nombreux établissements. Vous vous doutez bien que ces projets ne représentent qu'un très faible pourcentage de la montagne de documents qu'il faut encore préserver, et dont le nombre s'élèverait à quelque 40 millions de titres. Nous ne pouvons même pas évaluer le nombre de manuscrits ou de documents d'archives qu'il faudrait numériser.
Le gouvernement fédéral a bien entendu contribué à ces activités et nous en remercions le ministère du Patrimoine canadien. Ainsi, l'Association des bibliothèques de recherche du Canada a reçu une subvention de 200 000 $ pour mettre au point un logiciel qui aide dorénavant toutes nos bibliothèques à faire ce que je viens de décrire: attribuer des métadonnées à des collections numérisées. Je pense même que certains d'entre vous, du moins c'est le cas de M. Uppal, étaient présents au lancement de ce projet il y a environ un an. Ce logiciel s'avère extrêmement précieux.
Mais il y a quelque chose d'ironique et pour tout dire de triste dans cette affaire. Dans le cas de certains des projets que j'ai évoqués, celui de l'Université de l'Alberta par exemple et de l'Université de Toronto, la plupart des ressources consacrées à la numérisation de documents patrimoniaux canadiens proviennent d'un philanthrope américain et non pas de sources canadiennes ou du gouvernement canadien.
Je pense qu'il faudrait investir un peu plus d'argent. Nous ne voulons pas un fiasco à la Google, où il faudrait numériser notre patrimoine et ensuite le racheter. Nous voulons éviter cette situation dans la mesure du possible.
La nécessité de numériser le document est mentionnée dans la consultation numérique récemment lancée. Nous avons l'intention d'exprimer d'autres observations dans le cadre de ce processus.
Nous croyons également, toutefois, que l'élaboration et la commercialisation de services à valeur ajoutée concernant les collections pouvaient offrir des possibilités de recouvrement des coûts, et très certainement des occasions d'établir des partenariats avec le secteur privé.
Nombre des documents que j'ai énumérés il y a quelques minutes sont utilisés par des éditeurs scolaires et divers intervenants du milieu des médias pédagogiques qui tirent parti de ce que nous avons déjà numérisé. On ne peut que présumer que plus il y aura de contenu disponible, plus on créera de débouchés pour ce genre de partenariats et d'éditeurs du secteur privé. Il s'agit d'une vaste industrie à laquelle nous pensons pouvoir contribuer.
La mise en ligne de nos innombrables documents historiques nationaux serait d'une aide précieuse pour le secteur créatif, puisque cela permettrait aux écrivains et aux autres créateurs d'économiser temps et effort, tout en encourageant la création culturelle au Canada et au sujet du Canada.
J'aimerais aborder brièvement la question du droit d'auteur. Les bibliothèques de recherche sont convaincues et soutiennent que les créateurs doivent être rémunérés pour leur travail. Aujourd'hui, lorsqu'on vous parle de numérisation rétrospective, on vise surtout les documents qui ne sont plus protégés par le droit d'auteur. Toutefois, sachez que l'ABRC verse annuellement environ 250 millions de dollars aux créateurs et aux éditeurs, puisqu'elle utilise leur matériel, l'achète, et paie des redevances aux diverses sociétés de gestion collective du Canada.
Notre association a participé aux consultations gouvernementales et vous fournira volontiers un exemplaire de ses observations. Nos bibliothèques veulent prendre part à la discussion que suscitera le dépôt par le gouvernement — sous peu, semble-t-il — d'un nouveau train de mesures visant à réformer le droit d'auteur.
Nous tenons à remercier le comité du patrimoine de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui. Nous vous sommes reconnaissants de nous avoir donné l'occasion de souligner l'engagement des bibliothèques de recherche du Canada en matière d'utilisation, de dissémination et même de création de médias numériques. Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
Merci.
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Ce sera moi. Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Mark Jamison, et je suis directeur général de Magazines Canada. Je suis accompagné de Jim Everson, notre directeur exécutif des affaires publiques. Mon collègue, Jocelyn Poirier, est malade et regrette de ne pouvoir être présent. Jocelyn est membre du conseil d'administration de Magazines du Québec, ainsi que de celui de Magazines Canada, et il est président du groupe TVA; malheureusement, il est malade et ne pouvait se joindre nous.
Nous sommes ravis que le comité mette l'accent sur les médias numériques, que les éditeurs de magazines ont adoptés. Nous vous remercions de nous recevoir.
Au fil des années, les Canadiens ont grandement bénéficié des politiques fédérales progressistes dans le secteur des magazines. À mesure que l'économie numérique et la demande des consommateurs évoluent, les politiques doivent s'adapter pour continuer à répondre aux besoins des lecteurs canadiens.
Nous aimerions prendre quelques minutes pour vous parler de la situation actuelle des magazines et de ce que leur réserve l'avenir. Sur les écrans s'affichent des diapositives en français et en anglais.
Tout d'abord, j'aimerais vous glisser quelques mots au sujet de l'industrie et de Magazines Canada. Notre association nationale fournit des conseils et des services de commercialisation et de perfectionnement professionnel aux magazines canadiens dans le domaine de la consommation, de la culture et des affaires. Nos membres sont surtout des éditeurs indépendants situés aux quatre coins du pays, et publient leurs magazines en français, en anglais, dans des langues autochtones et bien d'autres.
Les magazines membres sont de propriété et de contrôle canadiens, et nous tenons à insister là-dessus. En outre, la plupart publient un contenu canadien dans une proportion de 80 p. 100 et plus. Ensemble, nous livrons plus de 700 millions de magazines imprimés chaque année et attirons des millions de lecteurs en ligne. L'industrie canadienne du magazine, dont le chiffre d'affaires s'élève à 2,2 milliards de dollars, emploie directement et indirectement quelque 13 000 personnes, ce qui comprend les créateurs — écrivains, concepteurs, illustrateurs, et ainsi de suite.
Y a-t-il un problème avec les diapositives en français?
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Nous soulignons que bien que nous apprécions l'investissement du gouvernement et que cet investissement est important, l'ensemble des investissements des différents ordres de gouvernement dans l'industrie du magazine au Canada représente collectivement moins de 4 p. 100 de la valeur de l'industrie.
La politique fédérale relative aux magazines est efficace. Au fil des ans, le Canada a élaboré et peaufiné cette politique sur les magazines de sorte qu'il en découle toute une série d'outils raffinés. Dans une économie numérique, ces outils devront être perfectionnés, mais pas remplacés.
D'une part, nous avons un faible niveau d'investissement gouvernemental qui a généré un niveau élevé de succès. D'autre part, nous avons un marché mondial complètement ouvert pour les magazines du Canada et dans le cadre duquel les maisons d'édition canadiennes ont réussi. Pour s'assurer que cette réussite se poursuive dans l'économie numérique, il faudra actualiser et peaufiner les outils actuels dont nous disposons, et ne pas les remplacer.
Lorsque nous disons que la politique fédérale est efficace, en voici la preuve. Le nombre de magazines canadiens continue de croître. Les Canadiens veulent du contenu canadien, et les magazines le leur donnent. En répondant aux intérêts des lecteurs, les magazines se font le moteur de l'activité économique partout au Canada et ils créent des emplois de haute qualité.
Les Canadiens dépensent environ 41 p. 100 de leur argent sur des titres canadiens lorsqu'ils achètent des magazines. Les magazines canadiens possèdent également 80 p. 100 du marché des abonnements au Canada. Cela se compare très favorablement, par exemple, au temps cinématographique et au temps télévisuel dédiés au contenu canadien.
Sur ce tableau on peut voir que la croissance des magazines imprimés au cours des 10 dernières années a augmenté parallèlement à celle d'Internet. Malgré le ralentissement économique, le nombre des lecteurs de magazines est demeuré très stable.
En outre, tout le monde lit des magazines. Un thème commun de discussion fait état du fait que les jeunes abandonnent les médias imprimés, mais rien n'est plus faux. En fait, les jeunes âgés de 18 à 24 ans constituent la plus grande frange du lectorat de magazines imprimés. Comme vous pouvez le voir, c'est assez stable dans l'ensemble de tous les groupes d'âge.
Toutefois, comme les Canadiens exigent davantage d'accès et de contenu canadiens et de façons nouvelles, les maisons d'édition de magazines réagissent en conséquence. Comme le temps passé sur Internet augmente, le temps passé à consommer d'autres types de médias changera également. Les marques de magazine répondent aux attentes des Canadiens en créant du contenu enrichi sur les sites Web, dans des blogues, au moyen de Twitter, et de Facebook et dans tous les nouveaux outils de communication qui seront inventés la semaine prochaine et dont nous n'avons pas encore eu vent. Nous voulons vous montrer comment tout cela progresse.
Voici un exemple de la capacité des Canadiens de travailler ensemble. Magazines Canada a lancé un kiosque numérique vers la fin de l'an dernier. Ce kiosque offre 145 titres dans les deux langues officielles et la réponse des lecteurs va croissant; ce projet est soutenu en partie par le Fonds du Canada pour les périodiques. Cela démontre bien comment ce partenariat entre les secteurs public et privé peut obtenir des résultats dans une économie numérique.
Le kiosque numérique et les sites Web connexes offrent au Canada des options quant à l'accès au contenu créé par des Canadiens. Ces formats numériques permettent également aux éditeurs d'améliorer le contenu de base avec des liens à des sites Web reliés, qu'il s'agisse d'information gouvernementale ou de possibilités d'affaires, notamment.
Les nouvelles plates-formes permettent aux petits éditeurs d'avoir accès à un plus grand marché à la fois au Canada et à l'étranger. Nos magazines diffusent partout dans les médias numériques les pratiques commerciales et culturelles du Canada, les initiatives des collectivités ainsi que les diverses idées en matière de politique. Prenons par exemple Sky News, un petit magazine imprimé basé à Belleville en Ontario. Ce magazine porte sur l'astronomie et comprend un lectorat très fidèle d'environ 5 000 personnes par numéro. C'est typique pour un petit magazine de créneau. Voyez ce qui se passe dans le monde numérique: ce magazine attire maintenant des mordus d'astronomie de partout dans le monde.
Le contenu canadien de qualité a toujours été exportable, et maintenant dans un monde numérique il l'est encore davantage. Ce kiosque numérique en est encore qu'à ses débuts, mais il ouvre déjà des portes pour des magazines de toutes sortes leur permettant d'atteindre davantage de lecteurs à la fois au Canada et à l'étranger. Ce concept ne peut que croître grâce aux bonnes initiatives publiques et privées, et nous remercions le Fonds du Canada pour les périodiques de son aide à cet égard.
Malheureusement, Jocelyn ne pouvait pas être ici, mais je dois vous parler un peu de Clin d'oeil. C'est une marque de commerce d'un magazine qui a fait ses preuves et qui a une forte part de marché au Québec. Il s'agit d'un magazine de mode et de beauté qui brille de bien des façons différentes. En particulier, par exemple, le magazine est en outre devenu un diffuseur; ce n'est plus tout simplement un magazine. Il participe à toutes les activités sur Twitter, contribue à divers blogues et à tout ce que vous pouvez vous imaginer mais c'est également le diffuseur d'une série Web appelé Comment survivre aux week-end? Cette série, qui en est à sa deuxième saison, a été téléchargée près de 1,6 million de fois. La trame de la série provient des articles du magazine et elle contient également d'autres éléments connexes. Le magazine offre également d'autres trames et de la musique. C'est un exemple typique de la voie vers laquelle se dirigent les magazines. Ils deviennent des portails pour toutes sortes de contenus: le cinéma et la musique ainsi que de longs articles de journalisme de magazine.
Quand on parle de plates-formes, il faut inclure les activités en face à face, c'est ce que fait Cottage Life en Ontario. Ce qu'on remarque ici c'est la valeur qu'un magazine comme Cottage Life apporte aux entreprises qui font de la publicité dans ses pages, et c'est vrai pour beaucoup de magazines. Étant donné que ce magazine est lu par des propriétaires de chalet, il attire de la publicité de la part d'entreprises canadiennes intéressées par ce marché, tout comme son émission. Les personnes de la collectivité qui s'est bâtie autour de ce magazine font beaucoup d'affaires. Sans le magazine, son émission en direct, sa présence sur le Web ainsi que sur d'autres plates-formes, un bon nombre de Canadiens commanderaient par la poste à des entreprises américaines leurs fournitures pour leur chalet plutôt que de les acheter chez des entreprises canadiennes. Il faut vraiment insister là-dessus: la valeur des marques de commerce et la facilitation du commerce.
La marqueAlberta Venture est un véritable géant de l'édition régionale qui fait affaire directement avec les entreprises et directement avec les consommateurs. À partir de plates-formes multiples elle est le moteur du commerce, elle célèbre le leadership commercial de l'Alberta et fait la promotion d'Albertains qui font preuve d'excellence. Les lecteurs de partout au Canada apprécient également cette marque de commerce qui les informe sur des questions et des innovations ayant trait aux hommes d'affaires albertains.
Je vais terminer avec Hockey News, parce que apparemment les Canadiens aiment le hockey, c'est-à-dire jusqu'à hier soir. Hockey News joue un rôle important dans la vie des amateurs de hockey qui reçoivent des informations actualisées, le pointage le plus récent, etc., directement sur leur assistant numérique personnel. Ces téléchargements sur assistant numérique représentent environ 500 000 téléchargements sur les 4,5 millions de pages qui sont téléchargées mensuellement sur l'ensemble des plates-formes.
Alors, dans un monde de plates-formes numériques et d'information imprimée, en ligne, diffusée à la télévision, à la radio et sur des iPads mobiles, où se trouve le contenu canadien pour les Canadiens? D'emblée, examinons cette question pour une minute. On peut laisser de côté American Idol; cinq magazines canadiens dépassent largement les cotes d'écoute d'émissions de télévision américaines très populaires comme American Idol. Des millions et des millions de personnes lisent les magazines canadiens.
Pourquoi réussissons-nous si bien? Encore une fois, c'est en raison du contenu canadien. Et nous avons réussi dans un marché très compétitif. Il faut souligner que plus de 100 titres sont offerts au Canada, il s'agit de magazines de tout genre, étrangers ainsi que domestiques, et nous faisons concurrence dans un marché mondial ici au Canada.
Nous pensons que cela découle essentiellement du Fonds du Canada pour les périodiques, qui existe maintenant sous une nouvelle forme. Il a été remanié pour permettre aux créateurs de contenu de magazine de jouir suffisamment de souplesse pour gérer leur fonds de façon stratégique, par exemple, pour gagner des lecteurs canadiens et internationaux au moyen de contenu canadien sur de multiples plates-formes numériques. Nous pensons que c'est la clé du succès. Et nous voudrions à l'avenir qu'il soit renforcé. Nous voudrions qu'il conserve son niveau de financement actuel, y compris les 15 millions de dollars prévus dans ces négociations par le gouvernement du Canada. Nous voudrions que ce soit renouvelé.
En terminant, pour réussir dans une économie numérique, nous voudrions le maintien d'un Fonds du Canada pour les périodiques renforcé. Nous pensons que le Conseil du Canada fait un excellent travail pour la transition vers un monde numérique. Nous voudrions que le droit d'auteur soit modifié en faveur des créateurs pour qu'ils restent au Canada et aussi pour faciliter l'accès des utilisateurs canadiens et internationaux au contenu canadien.
Nous pensons que le perfectionnement professionnel est absolument essentiel pour nous aider à être concurrentiels à l'ère numérique. Nous croyons aussi qu'il faut soutenir les collectifs industriels pour favoriser des initiatives de commercialisation, de distribution et de monétisation innovatrices qui s'avéreront très utiles.
En terminant, nous vous remercions du temps que vous nous avez consacré. Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement du Canada pour son investissement, et nous vous invitons à vous joindre aux Amis des magazines canadiens dans l'une des deux langues officielles.
Merci.
Monsieur Ingles, vous n'êtes pas le premier du milieu de la littérature ou des bibliothèques à venir nous présenter les enjeux du monde de la documentation en ce qui concerne la numérisation. J'ai compris qu'il y avait quatre enjeux. J'aimerais entendre vos commentaires.
Je vais vous présenter les trois premiers et, après, on parlera du quatrième qui est le droit d'auteur.
Le premier des enjeux est la numérisation des documents eux-mêmes. Je suppose que, plus tôt, quand vous avez parlé des documents, vous ne parliez pas seulement des documents écrits, sur papier, mais aussi d'autres genres de documents. La numérisation des documents, si j'ai bien compris, est le premier enjeu. Pour d'autres représentants du milieu du livre, il y a un problème de contenu, mais dans le secteur des bibliothèques, ce n'est pas un problème.
Le deuxième, c'est Google. On sait que Google a numérisé des millions de livres en français, en anglais, en espagnol, et a envoyé une lettre aux éditeurs leur disant que s'ils n'étaient pas contents, ils n'avaient qu'à intenter une poursuite en cour. Au Québec, il y a une grosse guerre contre ça. Je voudrais savoir si vous avez été touché par ça, et de quelle façon vous avez réagi.
Le troisième enjeu, c'est l'aide gouvernementale. Vous nous avez dit que vous aviez reçu une subvention de 200 000 $ pour créer un logiciel.
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Vous les avez effectivement très bien identifiés.
Comme vous l'avez dit, le premier enjeu est la numérisation. À bien des égards, c'est le plus facile, mais cela est très coûteux. C'est le plus facile pour ce qui est des technologies utilisées. Elles sont très perfectionnées aujourd'hui. Nous savons ce que nous faisons et nous savons comment le faire, mais c'est quelque chose qui est réellement très coûteux.
Ce qui est intéressant cependant c'est que cela crée également de l'emploi car nous devons créer nos sites et nous devons utiliser ces sites pour faire une numérisation de masse — et la masse est énorme.
À titre d'exemple, au Québec, les premières nations sont en train d'élaborer une partie de cette capacité de numérisation, ce qui crée de l'emploi dans le contexte québécois. Donc, il y a des retombées vraiment intéressantes, mais cela est un défi énorme pour nous.
Naturellement, le simple fait de numériser quelque chose ne la rend pas nécessairement accessible. Cela ne mène pas à sa découverte. En soi, cela constitue un autre enjeu.
Je ne voudrais pas vous donner l'impression que la numérisation rétrospective représente tout le problème. Mes collègues ici ont parlé avec beaucoup de persuasion et de clarté des versions électroniques ou numériques de ces magazines, et je les en félicite.
J'espère qu'ils envisagent préserver ce dossier, non pas pour cinq ans, non pas pour 10 ans, mais notre défi dans le milieu des bibliothèques de recherche c'est de préserver ces dossiers pour 500 ans. C'est cela notre défi. Je pense que nous sommes les seuls au pays à penser de cette façon. C'est là où les dépôts numériques fiables entrent en jeu.
Google a été un élément intéressant dans nos vies. L'accès à tous les dossiers de Google ne fait pas encore partie de la gamme de services que nous offrons au Canada. Il en fera probablement partie, mais il y a encore des détails juridiques à régler.
Mais ce qui m'inquiète, en tant que Canadien, peut-être pas dans mon rôle actuel, c'est qu'une bonne partie du contenu canadien — Dieu merci pas autant qu'ils le pensent — a été numérisée par Google et que nous allons maintenant devoir racheter ce contenu, l'extraire d'un autre dépôt étranger. Je dois admettre que cela m'angoisse quelque peu.
Nous aimerions avoir davantage d'aide gouvernementale, particulièrement pour faire des progrès dans le cadre de ces immenses projets de numérisation que j'ai mentionnés. Il y a énormément de contenu qui existe. Nous estimons que le contenu peut être transformé de bien des façons par le secteur culturel, le secteur privé, le secteur de l'éducation, et bien d'autres. Que ce soit 1 million, 10 millions ou 500 000 $, alors que nous entreprenons ce projet petit à petit, cela est une aide importante...
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Merci énormément de vos propos. Combien de temps me reste-t-il? Une minute.
Je prendrai donc le temps de dire que nous avons du vécu en commun. J'ai également été administrateur de la Bibliothèque publique d'Ottawa, de 1978 à 1983 ou 1984, avant que je ne déménage dans l'Ouest.
J'aurais plusieurs suggestions. Tout d'abord, pour être honnête, je sais que ce n'est pas nécessairement politique de tendre la main et de dire que nous avons besoin de plus d'argent, mais en fait on a très peu investi dans la numérisation rétrospective de notre patrimoine, surtout dans nos institutions de mémoire. Certaines contributions ont été versées, et je suis le premier à m'en réjouir, par l'entremise du Programme Culture canadienne en ligne de Patrimoine canadien. Par exemple, j'ai moi-même siégé au conseil d'administration du Musée virtuel du Canada pendant 10 ans, et j'ai vu l'espace numérique évolué de façon magnifique. Donc, certains investissements ont été effectués, mais je crois véritablement et sincèrement qu'il faut en faire davantage.
Puisque nous sommes des institutions de mémoire, je pense qu'il faudrait également davantage d'appui pour Bibliothèque et Archives Canada, par exemple, pour nous aider à élaborer ces dépôts numériques fiables. Je sais que ça peut vous sembler bête qu'on s'inquiète de ce qui se passera dans 500 ans, mais c'est le genre de choses qui nous préoccupe, à juste titre. Si personne ne s'était inquiété des publications imprimées des siècles précédents, nous n'aurions rien à numériser et, bientôt, plus de patrimoine. Il faut se tourner vers l'avenir, tout en comprenant que cela implique, notamment financièrement.
À de nombreux égards, on peut s'en remettre au secteur privé pour nous aider, mais il nous faut parfois l'appui du secteur public.
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Monsieur le président, membres et personnel du comité, bonjour. Avant tout, je tiens à remercier le comité d'avoir invité Astral à participer à son étude sur les médias numériques et émergents.
Astral est une entreprise de médias canadienne, active dans les domaines de la télévision spécialisée et payante, de la radio, des nouveaux médias et de l'affichage extérieur, tant dans les marchés francophones qu'anglophones, dans tout le Canada. L'impact de I'évolution du numérique sur le secteur de la radiodiffusion dans son ensemble est donc un sujet de première importance pour nous. Nous assistons tous à une accélération des évolutions technologiques qui bouleverse de façon excitante et extraordinaire les modes de consommation des contenus sur une multitude de plateformes. Pour une entreprise comme la nôtre, cela représente certes des énormités, pardon!, des opportunités...
Des voix: Ah, ah!
Mme Carole Lavallée: Est-ce un lapsus freudien?
M. André Bureau: Oui, je me fais traiter cet après-midi, madame.
Des voix: Ah, ah!
M. André Bureau: ... mais cela représente aussi des défis. Nous devons trouver des modèles d'affaires rentables. Nous devons adapter nos services télévision et radio afin de rester pertinents dans la chaîne de valeurs de diffusion face à de nouveaux compétiteurs; nous devons investir, nous devons développer toutes nos activités dans l'interactif et évoluer afin de rester « connectés » à nos auditoires.
[Traduction]
Nous avons suivi vos travaux au cours des dernières semaines. Nous en retenons principalement deux choses. Premièrement, l'ampleur et la complexité des enjeux non résolus auxquels nous faisons tous face que ce soit a) les mesures d'aide publique à la création de contenu numérique canadien comme des fonds et les crédits d'impôt pour la production, pour l'aide à la numérisation du contenu ou pour le développement de talent; b) le régime actuel de droits d'auteur; c) l'accès, tant par les consommateurs que par les créateurs, aux nouvelles plates-formes de diffusion; d) l'adéquation du système réglementaire actuel par rapport à ce nouvel environnement; e) le piratage; f) les règles de propriété canadienne; et g) l'incidence des traités internationaux sur la capacité d'adopter des mesures favorisant les entreprises canadiennes. À cette complexité s'ajoute le fait que les politiques et règles sont du ressort de plusieurs intervenants — organismes ou ministères — sans nécessairement toute la coordination souhaitée.
Deuxièmement, si les discussions sont très instructives et nous permettent de mieux cerner les enjeux collectifs, ce n'est malheureusement pas en quelques heures — et individuellement en une heure — qu'on peut former des solutions exhaustives. Nous devons absolument nous donner le temps et profiter de l'expertise existante pour trouver ensemble des solutions.
Nous avons bâti notre système de radiodiffusion sur des fondations solides grâce à des politiques publiques et grâce à la contribution des piliers du système: les radiodiffuseurs privés et publics, les producteurs indépendants et les entreprises de distribution. Notre politique canadienne de radiodiffusion a établi les conditions propices à la création et à la diffusion de contenus qui tiennent compte des perspectives et des idées d'ici. Elle a joué un rôle déterminant dans la concrétisation d'une souveraineté culturelle canadienne dans le contexte nord-américain plus large. Elle a aussi facilité l'essor d'un secteur à la fois important et dynamique de l'économie canadienne.
Sophie.
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Bonjour, monsieur le président Schellenberger et membres du comité. Je m'appelle Gary Maavara et je suis vice-président directeur et avocat général de Corus Entertainment. Je suis accompagné de Mme Sylvie Courtemanche, vice-présidente aux relations gouvernementales.
Monsieur le président et membres du comité, Corus est heureuse d'avoir l'occasion de participer à ces délibérations. Nous sommes d'avis qu'il est important de faire valoir notre point de vue en ce qui a trait au marché des médias numériques interactifs au Canada et à l'étranger. Comme vous le savez, Corus est l'une des principales entreprises du secteur des médias et du divertissement au Canada. Nous détenons un vaste réseau de stations de radio qui sont présentes partout au Canada et qui desservent les circonscriptions de presque tous les membres de votre comité. Nous offrons plusieurs services spécialisés et payants nationaux ainsi que trois stations de télévision par la voie des ondes qui desservent les collectivités de Peterborough, de Kingston et d'Oshawa.
Nous employons un très grand nombre de Canadiens, du Québec jusqu'à la Colombie-Britannique. Nous sommes aussi propriétaires de Nelvana, l'un des plus grand producteurs d'émissions d'animation pour enfants au monde. Notre catalogue comprend actuellement quelque 3 300 épisodes de 30 minutes produits et coproduits au Canada.
Kids Can Press est le plus important éditeur canadien de titres destinés aux enfants. Certaines de nos marques comprennent les populaires personnages comme Frisson l'écureuil et Franklin la tortue ainsi que Babar, l'éléphant préféré de tous.
Au cours des dernières années, nous avons exploré de nouvelles façons d'innover pour tirer profit des nouveaux marchés axés sur la technologie. Pour y parvenir, nous avons sans cesse continué la mise à niveau de nos installations physiques et la formation de nos employés, afin de toujours nous adapter aux besoins des Canadiens. Par exemple, nous sommes sur le point d'aménager dans notre nouvelle installation, Corus Quay, qui participera à la renaissance de la partie est du secteur riverain de Toronto. Grâce à cet investissement de plusieurs millions de dollars, nous nous dotons de l'un des centres médiatiques les plus avancés au monde.
Nous réalisons cet investissement en reconnaissance du fait que nous devons pouvoir livrer la concurrence aux meilleures entreprises du monde entier. Nous rivalisons avec le monde, et le monde rivalise avec nous, ici même au Canada.
Corus fournit du contenu canadien appartenant à Nelvana avec des canaux multiplateformes comme KidsCo en Europe, en Asie et en Afrique, et qubo aux États-Unis.
Nous avons également mis en oeuvre une stratégie de téléchargement numérique directement aux consommateurs. Le résultat, c'est que nos productions sont aujourd'hui disponibles dans plus de 160 pays dans le monde entier, dans plus de 40 langues différentes.
Pourquoi parlons-nous des marchés étrangers? Parce que, bien entendu, c'est dans ces marchés que nous pourrons élargir notre présence canadienne. Les nouvelles technologies ne constituent pas que des menaces; elles nous procurent tous des occasions. Cependant, il faut être réfléchi, agile et stratégique pour réussir.
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Lors de nos récentes comparutions devant le CRTC, nous avons demandé que les politiques et la réglementation soient fondées sur ce que nous appelons les six grands principes de Corus. Nous croyons que nos six grands principes sont particulièrement pertinents dans le cadre de cette instance. Permettez-moi de vous les énumérer un par un.
Le premier principe est de reconnaître les avantages qu'il y a à favoriser un secteur canadien florissant et concurrentiel à l'échelle internationale. Il faut reconnaître explicitement que nous évoluons dans un marché mondial. Évidemment, cela a toujours été le cas de la radiotélédiffusion traditionnelle. Nos politiques sont fondées sur les réalités de nos petits marchés, qui évoluent parallèlement à un marché énorme. Les médias numériques accroissent ce défi encore davantage. Aujourd'hui, notre marché voisin, c'est le monde entier.
Les organismes de réglementation et le gouvernement devraient harmoniser les politiques et les règles de sorte que nous puissions avoir un système vraiment sous propriété canadienne et concurrentiel à l'échelle mondiale. Nous ne pouvons plus protéger notre marché national. Les barrières que nous avons construites pour protéger les médias canadiens peuvent devenir un piège si nous ne prenons pas conscience de ce changement.
Le deuxième principe est d'augmenter les chances de réussite du secteur des médias canadiens en encourageant la création d'entreprises plus grandes et plus fortes.
Corus est un acteur important du marché canadien, mais, à l'échelle internationale, nous sommes tout petits. Google a dépensé environ 1,5 milliard de dollars américains en recherche et développement en 2007. Ce montant est supérieur aux recettes qu'a enregistrées tout le secteur de la radio au Canada l'année dernière. Il faut donc reconnaître que ce problème est encore plus grave dans le domaine numérique qu'il ne l'a été dans celui de la radiodiffusion traditionnelle. Cette réalité mine notre capacité de participer pleinement au monde des nouveaux médias.
Le troisième principe est de concevoir une stratégie canadienne pour notre secteur d'activité. Comme cela a été le cas pour d'autres secteurs, nous devons examiner notre milieu d'un point de vue stratégique. Il s'agit de déterminer les priorités à adopter pour le système. C'était l'un des thèmes soulevés lors de la Conférence Canada 3.0.
Comme première mesure immédiate, nous recommandons la création d'un groupe d'experts qui précisera l'état de l'environnement médiatique et proposera des pistes de solutions au gouvernement. Cette approche a été appliquée avec succès récemment lors des travaux du Groupe d'étude sur le cadre règlementaire des télécommunications, de même que dans le cadre du processus ayant mené à la publication du rapport Caplan-Sauvageau en 1986.
Le quatrième principe est de reconnaître que c'est la réussite des entreprises privées qui permettra un secteur culturel plus fort, et non pas le système actuel des frais, conditions et tarifs progressifs.
L'imposition d'un système règlementaire de conditions, de tarifs et de quotas aux acteurs des nouveaux médias n'accroîtra pas la présence du Canada dans ce secteur. En fait, il est probable que cette mesure ait justement l'effet contraire. Par ailleurs, le conseil ne devrait faire aucune tentative pour réglementer les activités des radiodiffuseurs canadiens dans le secteur des nouveaux médias. Comme nous l'avons souligné, cela ne ferait que restreindre, et pas améliorer, notre capacité à prospérer au sein de l'univers numérique.
Je ne pense pas que ce soit du tout impossible et nous devons le faire.
Monsieur Maavara, les six grands principes de Corus me plaisent, mais si je peux me permettre d'en retenir un — ce que je vais faire — j'aimerais vous lire le quatrième, et je cite:
Reconnaître que c'est la réussite des entreprises privées qui permettra un secteur culturel plus fort et non pas le système actuel des frais, conditions et tarifs progressifs.
Il s'agit bien des piliers de notre système actuel, n'est-ce pas? Il est constitué de droits et de tarifs. On me dit, par exemple, que la proposition d'acquisition de CanWest par Shaw pourrait entraîner des frais de transfert de plus de 200 millions de dollars. Dans le secteur immobilier, on appelle cela des droits de cession immobilière, mais quoi qu'il en soit, c'est vraiment ce qu'on envisage, des frais de transfert de centaines de millions de dollars, ce qui dissuade certainement les entreprises canadiennes de chercher à s'agrandir en acquérant d'autres compagnies.
Je crois savoir que la compagnie Shaw s'est engagée à offrir un contenu canadien de plus de 150 millions de dollars. Elle respecte donc une entente convenue par CanWest et se dirige dans cette voie. En dépit de cela toutefois, elle doit s'attendre à des frais de transfert très élevés.
Est-ce que ce genre de chose favorise la création ou l'expansion d'un système, ou, ainsi que vous le dites, est-ce que cela ne dissuade pas les gens d'innover et de rehausser le système de radiodiffusion canadien? Cela est une entrave à la réussite des entreprises, n'est-ce pas? Je parle ici de votre quatrième principe.