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Merci, monsieur le président, membres du comité. Je m'appelle Paul Sparkes et je suis le vice-président exécutif des affaires corporatives à CTV.
En temps que le plus important service de radiodiffusion au Canada, nous sommes heureux de comparaître ici aujourd'hui pour vous faire part de nos commentaires sur les implications de l'intégration verticale pour l'industrie de la radiodiffusion. Je dois d'abord faire observer que même si nous comparaissons ensemble ici aujourd'hui, CTV et Bell ne forment pas une seule entreprise. Les régulateurs n'ont pas encore approuvé la transaction entre BCE et CTV.
À CTV, nous sommes fiers des réalisations que nous laissons en héritage en tant que principal radiodiffuseur privé au Canada. Nous tenons ce que nous faisons très à coeur, et nous sommes convaincus que les émissions canadiennes de haute qualité sont le moyen d'intensifier notre sens d'identité nationale. Nos antécédents à cet égard sont convaincants en eux-mêmes.
Nous avons créé de nombreuses émissions canadiennes très courues qui permettent aux Canadiens d'un bout à l'autre du pays de partager la même expérience. Il s'agit d'émissions comme Degrassi, CornerGas, Dan for Mayor, Flashpoint, Canadian Idol, eTalk, So You Think You Can Dance Canada et bien d'autres encore, y compris la couverture de certaines de nos plus importantes remise de prix, entre autres The MuchMusic video awards, The Junos et les Gillers. Chacune de ces émissions typiquement canadienne nous a donné l'occasion de nous rendre hommage en tant que Canadiens et d'unir nos téléspectateurs par une expérience vécue en commun.
Notre programmation canadienne ne se limite pas seulement à nos ondes. Bon nombre de nos émissions, dont Degrassi et Flashpoint, apportent les talents canadiens à la scène mondiale.
Nous sommes fier d'avoir à notre actif le téléjournal national qui se classe le premier au Canada, notamment CTVNational News with Lloyd Robertson. Nos émissions de nouvelles locales sont également en tête de liste dans tous les marchés saufs un. Notre réseau de nouvelles continues 24 heures sur 24, CTV News Channel, présente des renseignements sur les nouvelles de dernière heure, l'actualité et aussi, avec l'émission Power Play, la politique, en faisant appel à notre service de nouvelles, CTV News, afin de présenter les nouvelles de dernière heure au moment même où elles se produisent dans les collectivités à travers le Canada et dans le monde entier. En outre, CP24 fait partie intégrante du Grand Toronto comme source imbattable de nouvelles et d'information.
Les sports représentent également un élément majeur de la programmation que nous offrons tant par le biais de la télévision traditionnelle que de nos services spécialisés, dont TSN et RDS. Au titre de nos réalisations de premier plan, nous citons notre rôle en tant que radiodiffuseur officiel des Jeux Olympiques d'hiver de 2010 à Vancouver. Nous nous sommes engagés à raconter les histoires et à bien faire connaître le nom des athlètes canadiens dans les foyers canadiens, et ce dans les deux langues officielles. Je crois que vous serez d'accord avec nous pour dire que nous avons réussi sur tous ces plans.
Lorsque Bell se sera portée acquéreuse de CTV nous serons en mesure de continuer, voire même améliorer, ces réalisations que nous laissons en héritage. Nous sommes demeurés un chef de file dans notre domaine pendant si longtemps parce que nous avons réussi à devancer nos concurrents et les changements qui s'opèrent au sein de notre industrie. Comme vous savez, les changements technologiques donnent une toute nouvelle allure au secteur des communications. Les médias non réglementés et les services « contourneurs » comme Netflix, YouTube et AppleTV redéfinissent les modèles d'entreprise traditionnels.
Les services de câblodistribution et les entreprises de télécommunications réagissent en se portant acquéreurs de fournisseurs de contenu afin d'être en mesure d'offrir des produits qui se distinguent les uns des autres. Et, si le réseau CTV souhaite survivre, il doit faire partie de cette vague de changement. Les services de câblodistribution et les entreprises de télécommunications qui sont propriétaires de radiodiffuseurs ne sont pas un nouveau phénomène. Le CRTC leur permet de posséder les services de télévision traditionnelle depuis le milieu des années 1990, et d'être propriétaires de services de télévision spécialisée et payante depuis 2001. À l'heure actuelle, pour ainsi dire tous nos concurrents traditionnels sont verticalement intégrés, y compris Rogers, Shaw et Quebecor. Mais ce n'est pas simplement un phénomène canadien.
L'intégration verticale se veut également la nouvelle norme à l'échelle internationale, tout particulièrement aux États-Unis. Mais pourquoi tout cela se produit-il maintenant? C'est une réaction aux changements tant sur le plan du comportement du consommateur que de celui du milieu concurrentiel. Alors que les radiodiffuseurs pouvaient, à un moment donné, compter sur « le visionnement sur rendez-vous », aujourd'hui le même contenu est offert sur de multiples plates-formes provenant de nombreuses sources qui peuvent être réglementées ou non. Cela entraîne la fragmentation de l'auditoire et la dégradation des revenus. Et, alors que CTV tente de concurrencer en assurant la plus grande disponibilité possible de sa programmation, le réseau est assujetti à un désavantage important s'il n'a pas un accès direct à une infrastructure de distribution.
Par conséquent, la meilleure voie que CTV puisse emprunter afin de demeurer un chef de file est celle qui lui permet de faire équipe avec une entreprise ayant une forte présence dans les domaines des télécommunications et de la distribution en radiodiffusion. Les entreprises qui à la fois créent le contenu et qui le distribuent également seront en mesure de maximiser l'expérience du consommateur et de demeurer valables dans l'univers médiatique de l'avenir.
Cela m'amène à l'acquisition proposée de CTV par Bell. Il ne fait aucun doute que c'est la bonne voie pour CTV, ses téléspectateurs, les consommateurs et le système de radiodiffusion canadien. Pourquoi? Parce que cette mesure nous permet de continuer à faire ce que nous faisons de mieux.
Autrement, le réseau aurait probablement été fragmenté et vendu au coup par coup à nos concurrents. Non seulement cela aurait-il été mauvais pour le secteur canadien de la production, les consommateurs et les spectateurs, mais cette situation aurait également eu des conséquences négatives pour la diversité des voix à laquelle les Canadiens ont accès aujourd'hui.
Plus important encore, cette mesure représente une occasion formidable pour CTV. Elle nous permettra de mettre en valeur notre contenu sur davantage de plates-formes, ce qui à son tour offrira une expérience encore meilleure à nos téléspectateurs.
Et, pourquoi Bell? Parce qu'ils nous connaissent et nous les connaissons. Voilà 10 ans que Bell est un actionnaire de CTV. Nous partageons un bout d'histoire ensemble. Tout récemment, nous avons formé un partenariat avec Bell à l'occasion des Jeux Olympiques d'hiver de Vancouver, afin que Bell puisse assurer la diffusion vidéo en continu sur plateforme mobile, dont la couverture des parties de hockey sur glace masculin et féminin et la récapitulation et les points saillants de nombreux événements sportifs. Ce partenariat avec Bell nous a permis de réussir très bien à accroître l'auditoire sur des plates-formes de rechange.
Cette transaction nous assurera la stabilité et la confiance nécessaires pour livrer concurrence à nos concurrents réglementés et non réglementés. Elle nous apporte également la certitude que nous pourrons continuer à présenter de superbes histoires canadiennes à l'écran.
Merci de nous avoir donné l'occasion de comparaître. Il me fera plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président, membres du comité, bonjour. Je m'appelle Mirko Bibic et je suis premier vice-président du groupe Affaires réglementaires et gouvernementales de BCE.
D'abord, je vous remercie de me donner l'occasion de vous présenter notre point de vue dans le cadre des importants changements qui surviennent dans le monde de la radiodiffusion. En examinant de plus près les changements rapides et profonds qui sont en train de se produire, nous sommes convaincus que vous verrez les énormes avantages que cela comporte pour les Canadiens. Plus particulièrement, nous sommes certains que vous reconnaîtrez que notre retour à une participation majoritaire dans CTV, fondée sur une relation de longue date entre BCE et la première entreprise de médias au Canada, profitera aux consommateurs et sera extrêmement bénéfique au système de radiodiffusion en termes d'investissement et d'innovation.
Le paysage des communications a changé de façon spectaculaire au cours des cinq dernières années. Même au cours des 24 derniers mois, nous avons été témoins de développements sans précédent. De nos jours, les consommateurs peuvent visionner du contenu numérique sur les écrans de plusieurs appareils, en provenance de multiples fournisseurs et sur de nombreux réseaux.
Que ce soit sur un téléviseur, un ordinateur portatif, un téléphone intelligent ou une tablette PC, une sélection apparemment infinie de contenu est maintenant accessible. Par conséquent, les consommateurs ont maintenant la possibilité de programmer facilement ce qu'on pourrait décrire comme leur combinaison idéale de contenu média. Le monde évolue, et cela représente de grands défis — et aussi de grandes occasions — pour les entreprises de communications et de radiodiffusion.
La vidéo fait partie intégrante des services de Bell depuis plus de dix ans et elle demeure un impératif clé de notre entreprise encore aujourd'hui. Depuis 1997, nous avons ajouté beaucoup de valeur au système de radiodiffusion canadien. Notre service Bell Télé Satellite a permis à des milliers de communautés partout au pays d'accéder à l'univers télévisuel des « 500 canaux », tout en introduisant la concurrence dans un secteur encore dominé par les entreprises de câblodistribution.
Aujourd'hui, la vidéo représente environ 40 p. 100 des revenus des services filaires résidentiels de Bell, ce qui dépasse les revenus tirés de notre service de téléphonie résidentielle. Tout un revirement, quand on pense au long chemin parcouru par notre entreprise. Nous avons ouvert la voie dans ce domaine en favorisant la concurrence et l'innovation avec l'introduction de la télévision par satellite — y compris le passage au numérique, la haute définition et les récepteurs enregistreurs, ainsi qu'en versant chaque année des contributions de plus de 100 millions de dollars pour encourager la production de contenu canadien. Et nous continuons de nous considérer comme un leader pour ce qui est de la capacité d'offrir aux consommateurs la possibilité de créer leur propre combinaison idéale de contenu média.
Pour ce faire, nous devons continuer d'investir des milliards de dollars dans l'infrastructure réseau et de faire figure de leader national en matière d'investissements en recherche et développement. Au cours des deux dernières années seulement, nous avons investi plus de six milliards de dollars. Nous améliorons continuellement notre service national Bell Télé Satellite. Nous continuons de mettre à niveau notre réseau large bande haute vitesse sans fil de classe mondiale. Et nous sommes en bonne voie de relier plus de cinq millions de foyers à un réseau Internet optique évolué capable de prendre en charge le service de télévision IP que nous avons récemment lancé, Bell Télé Fibe.
Grâce à notre infrastructure en constante évolution, les consommateurs canadiens sont réellement au coeur de la nouvelle dynamique qui s'amorce. Plus tôt cette année, des études ont rapporté que chaque mois, plus de 30 p. 100 des Canadiens regardent de 30 à 60 minutes d'émissions de télévision sur Internet, et plus de 20 p. 100 utilisent un téléphone cellulaire ou téléphone intelligent pour regarder des vidéoclips. La direction prise ne pourrait être plus claire.
Pour Bell et CTV, l'expérience des Jeux olympiques d'hiver de 2010 a permis de démontrer sans l'ombre d'un doute qu'en travaillant en étroite collaboration, les distributeurs et les radiodiffuseurs canadiens peuvent arriver à d'excellents résultats. Il faut cependant se poser une question importante: comment les Canadiens peuvent-ils continuer de se démarquer tout en participant au renouvellement constant de ce contenu média?
Le défi est particulièrement grand pour les radiodiffuseurs canadiens, surtout en raison des énormes disparités en termes de taille qui existent entre eux et leurs homologues des États-Unis, où la consolidation est une pratique bien établie. Il suffit de penser aux associations de Disney et d'ABC, d'Universal et de NBC, de Sony et de Columbia, de Viacom et de CBS, de Fox et de NewsCorp. Chacune de ces entreprises produit du contenu populaire et le diffuse partout dans le monde.
Au même moment, une multitude d'entreprises — certaines de grande taille et d'autres relativement petites, mais toutes non réglementées — font leur apparition dans le marché canadien des services vidéo. Netflix et AppleTV — cette dernière faisant partie d'une entreprise de 280 milliards de dollars — créent d'énormes catalogues d'émissions de télévision et de films, afin de rendre ce contenu accessible en ligne grâce à la vidéo en continu.
Les plus grands câblodistributeurs au Canada — les principaux concurrents de Bell — font également l'acquisition de contenu. Vidéotron possède TVA depuis des années, Rogers a acheté City TV en 2007, et Shaw a récemment fait l'acquisition de Canwest.
L'élément-clé est que cette transaction permettra à Bell et à CTV d'atteindre une taille et une portée qui permettront de soutenir de nouveaux investissements dans le réseau et de nouvelles innovations, tout en favorisant une plus grande production de contenu canadien de qualité encore meilleure. Produire du contenu populaire de grande qualité peut coûter cher. Mais plus le contenu est accessible sur un plus grand nombre d'appareils et meilleures sont les chances d'attirer un plus grand auditoire. Et, bien sûr, plus l'auditoire grandit, plus les revenus publicitaires augmentent.
[Français]
Les choses évoluent, mais les consommateurs restent aux commandes. Ils peuvent regarder leur émission préférée sur leur téléviseur au moment de sa diffusion ou l'enregistrer afin de la regarder plus tard. Ils peuvent s'abonner à la vidéo sur demande. Ils peuvent visionner l'émission en continu sur un ordinateur portatif ou un PC Tablette PC au moment qui leur convient, ou encore la regarder sur leur téléphone mobile.
Encore plus d'options s'offrent à eux, comme télécharger des émissions sur iTunes ou se procurer la saison complète auprès d'un détaillant local. Le fait d'avoir accès à autant de choix indique clairement que le marché fonctionne. Il continuera d'évoluer de façon dynamique.
Dans un tel environnement, on peut fort bien penser que les consommateurs se basent sur la nature spécialisée et novatrice du contenu et des applications offertes pour différencier les entreprises. Cette différenciation a plusieurs avantages concrets: elle accroît la concurrence dans tous les secteurs, elle force les entreprises à innover et elle offre un meilleur choix aux consommateurs.
Ainsi, Bell offre aux clients amateurs du Canadien de Montréal l'accès à une émission de téléréalité d'une demi-heure sur les joueurs. À compter de ce week-end, cette émission sera accessible aux clients de Bell sur les trois écrans: téléphone mobile, Internet et téléviseurs avant d'être plus largement diffusée sur les réseaux de télévision en janvier. Cela permet d'améliorer l'expérience des utilisateurs, de leur offrir plus de choix et de stimuler la concurrence dans les marchés des services Internet et sans fil.
C'est bon pour tout le monde: les amateurs aussi bien que les producteurs de l'émission et tous ceux qui travaillent en coulisse.
Un autre bon exemple est le nouveau partenariat entre Bell et Radio-Canada pour diffuser du contenu francophone de premier plan sur les téléphones intelligents de Bell Mobilité, le service sur demande de Bell TéléFibre et le portail Internet Sympatico.ca. Cette entente commerciale comporte des avantages indéniables, surtout pour les consommateurs.
En combinant les atouts et l'expertise de deux secteurs d'activité distincts, les diffuseurs et distributeurs canadiens peuvent continuer de travailler dans ce sens en tâchant de lancer des initiatives qui aident les entreprises canadiennes à se démarquer dans un univers où la sélection de contenu est presque infinie.
Les changements que l'on constate dans le paysage de la radiodiffusion sont donc certainement positifs et doivent être encouragés. Si surviennent des enjeux sérieux sur le plan concurrentiel ou réglementaire, le CRTC conserve tous les pouvoirs nécessaires pour prendre les mesures appropriées.
[Traduction]
En conclusion, messieurs les membres du comité et monsieur le président, les services de radiodiffusion actuels ne sont plus du tout ce qu'ils étaient à l'époque où les Canadiens étaient limités à quelques canaux transmis à un nombre limité d'appareils: récepteurs, téléviseurs et radios. Les consommateurs sont aux commandes et décident de la direction que prendra le contenu en fonction de leur préférence. Mais jusqu'où cette évolution nous mènera-t-elle? Et quelle sera son ampleur compte tenu des différents intérêts? Cela dépend des diffuseurs et des distributeurs canadiens, qui devront avoir la souplesse et la taille nécessaires pour répondre aux besoins des Canadiens.
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Permettez-moi de dire quelques mots avant de donner la parole à Paul.
Tout d'abord, en ce qui concerne cette transaction, il n'y a absolument aucun niveau de concentration des médias. Les gens parlent sans réfléchir car, dans ce cas, il n'y en a pas du tout. Bell est actionnaire de CTV depuis 10 ans. Il se trouve que nous retournons d'un taux de propriété de 15 p. 100 à 100 p. 100, comme il y a dix ans. Par contre, nous ne possédons par d'autre actif de contenu et ce n'est donc pas comme si nous allions opérer une fusion horizontale en intégrant deux sociétés de radiodiffusion dans une seule. Nous n'allons pas réduire la diversité des voix. Il y a en réalité beaucoup de joueurs sur le marché, grands et petits.
Permettez-moi de vous donner mon point de vue de distributeurs, puisque nous exploitons Bell Télé Satellite. Nous voulons diffuser le plus de contenu possible, étant donné la capacité que nous avons dans le ciel par nos satellites. Nous avons des centaines de services canadiens de producteurs grands ou petits, et nous voulons fournir aux consommateurs ce qu'ils veulent vraiment. En mariant ce contenu à du contenu d'autres producteurs sur nos réseaux de niveau mondial, nous allons mettre le contenu canadien à l'avant-plan.
Une dernière remarque avant de passer à Paul. Ce que je viens de dire explique précisément pourquoi j'ai parlé dans ma déclaration liminaire de notre entente avec Radio-Canada. Nous n'allons évidemment pas devenir copropriétaires de Radio-Canada mais nous voulons son contenu sur nos plates-formes parce que c'est ce que veulent les consommateurs.
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Messieurs, je suis très heureux de vous voir ici.
Je peux dire que l'un des avantages de votre fusion est que nous allons pouvoir réduire de moitié le nombre de séances que nous avions avec vous. Ce sera plus efficient.
Je trouve cette discussion très intéressante mais je dois admettre que je ne comprends pas très bien pourquoi quelqu'un voudrait regarder la télévision sur un téléphone. C'est peut-être parce que je suis de la vieille école. Et puis, en y réfléchissant, je me suis souvenu des années 1980 — j'étais alors un gamin de 10 ans — et qu'un type venait me voir pour prendre les articles que je rédigeais afin de les mettre sur un babillard électronique. Je ne savais pas ce que c'était et il m'avait expliqué que c'était un truc que les gens allaient voir. Je lui avais demandé ce qu'ils y faisaient et il m'avait répondu qu'on n'y trouvait pas grand-chose. On avait besoin de contenu. Je lui avais demandé pourquoi diable les gens allaient voir ça si on n'y trouvait pas grand-chose. Évidemment, ces ensuite devenu l'Internet et j'ai donc raté le coche. C'est pour ça que j'ai dû devenir politicien, pour gagner ma vie.
Je mentionne cela parce qu'on nous demande d'établir les règles d'un marché qui en est encore à ses balbutiements. Nous savons que les choses vont changer de manière spectaculaire dans les dix prochaines années pour la livraison du contenu. Notre génération qui a vu le jour avec la télé en noir et blanc, puis en couleurs, puis par le câble, vit toujours dans ce paradigme. Je suis sûr que vous deux êtes déjà bien au-delà, comme beaucoup d'autres gens.
Quand vous dites que le contenu spécialisé innovateur est ce qui différencie une société d'une autre, je comprends. Rogers a la FIFA, vous, la Coupe Grey. Ça fait monter les prix. Il va y avoir des enchères très animées pour décrocher ces spectacles très populaires. Vous devrez toujours avoir des choses à offrir sur vos applications et vos téléphones.
Je m'intéresse à ce que finance le Fonds des médias du Canada, qui est le partenaire canadien à la table. Nous payons pour avoir du contenu. Nous voulons avoir accès à du contenu.
Auriez-vous un problème si le Fonds des médias du Canada recevait l'instruction que tous les programmes qu'il finance au nom du contribuable canadien ne soient pas limités à un contrat d'exclusivité par téléphone? Si c'est disponible sur les plates-formes de la prochaine génération, très bien. Est-ce que ça poserait un problème à Bell?
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Merci de cette question.
Je pense qu'un autre témoin en a déjà parlé ici plus tôt cette semaine. J'ai pensé que c'était une idée intéressante qui mérite réflexion.
Je dois admettre que je n'ai pas encore de position officielle de Bell à ce sujet. C'est cependant une chose qui mérite réflexion. Je suis sûr que le CRTC l'examinera lors de ses audiences de l'année prochaine.
J'estime que c'est une proposition intéressante au sens où elle est ciblée et porte sur un problème particulier. Sur le plan des principes, comme les Canadiens ont donné de l'argent à ces fonds indirectement par le truchement de leurs EDR, pourquoi ne pourraient-ils pas y avoir accès sur toutes les plates-formes? Ça semble au moins être dans l'intérêt de l'auditoire.
Je pense que c'est de loin préférable aux mesures brutales que certains de nos concurrents viendront proposer, comme l'interdiction de tous les arrangements d'exclusivité. À mon avis, cela étoufferait l'innovation sur-le-champ.
Vous parlez d'une industrie naissante. Le pire qu'on puisse faire à une industrie naissante ou à un secteur économique émergent, c'est de lui infliger des règles brutales.
Je pense que la proposition mérite d'être examinée mais je ne sais pas encore très bien comment j'y réagirais officiellement. C'est intéressant et ca mérite réflexion.
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Merci, monsieur le président.
Bon après-midi, monsieur le président, membres du comité. Je m'appelle Ken Engelhart et je suis vice-président principal à la Réglementation de Rogers Communications Inc. et je suis heureux de me présenter devant vous aujourd'hui pour discuter des questions touchant la propriété de la télévision privée et l'exploitation des nouvelles plates-formes de visionnement dans le secteur de la radiodiffusion et des communications au Canada.
Mon intervention portera essentiellement sur la stratégie d'intégration verticale et de livraison du contenu de Rogers, et sur l'impact qu'ont les récentes acquisitions d'entités de radiodiffusion par Shaw Communications et par Bell Canada tant sur la diversité dans le système de radiodiffusion canadien que sur l'accessibilité du contenu.
Rogers a été l'une des premières entreprises de communications au Canada à recourir à une stratégie d'intégration verticale pour tirer profit de ses réseaux de distribution par câble et sans fil et de son contenu de radiodiffusion. Pendant de nombreuses années, la réglementation du CRTC avait interdit à Rogers d'être propriétaire directe de services spécialisés analogiques, ce qui a freiné sa capacité à se lancer complètement dans l'intégration verticale jusqu'à la fin des années 1990. Néanmoins, Rogers a toujours reconnu la valeur d'intégrer contenus et services de distribution afin d'offrir les meilleurs produits et services aux clients.
L'objectif de Rogers est de regrouper les services de communications et de divertissement de nos clients de façon à créer une expérience personnalisée simple et intégrée, accessible sur n'importe quel appareil, en tout temps et en tout lieu. Pour réaliser un tel projet, il faut beaucoup investir dans l'infrastructure sans fil et à très large bande, et avoir accès à une vaste gamme de contenus.
Au fil des ans, Rogers a fait figure de chef de file en investissant dans ce domaine, et l'entreprise s'est associée à plusieurs fournisseurs de contenu pour offrir de nouveaux modes de livraison tels que le service vidéo sur demande de Rogers et son portail en ligne, Rogers sur demande en ligne. À notre avis, cette stratégie a donné lieu à de nouveaux produits et plateformes pour les consommateurs et a aidé les entreprises canadiennes à mieux se positionner pour faire concurrence à divers fournisseurs de médias non réglementés qui ne contribuent strictement rien aux objectifs culturels de la Loi sur la radiodiffusion.
Notre vision à Rogers Câble est de faire payer un prix unique à nos consommateurs pour le forfait de télévision linéaire de leur choix, tout en leur permettant de recevoir toutes leurs émissions préférées, sans frais supplémentaires, en ligne et sur leurs téléphones cellulaires. Nous sommes déjà bien avancés quant à l'offre de ce service. Les téléspectateurs d'aujourd'hui veulent obtenir leur contenu n'importe où et n'importe quand, et il nous faut satisfaire à cette exigence.
Les entreprises canadiennes de radiodiffusion et de distribution sont confrontées à la concurrence croissante que leur livrent de grands fournisseurs de services non réglementés comme YouTube, AppleTV, Hulu, Netflix et divers services illégaux sur le marché noir. Ces compagnies constituent une sérieuse menace pour les entreprises de radiodiffusion et de câblodistribution car elles rivalisent avec les entreprises médiatiques canadiennes pour attirer des revenus publicitaires et les abonnements qui se font plus rares et parce qu'elles encouragent les consommateurs à se « débrancher » du système réglementé en leur offrant du contenu spécialisé sur demande à peu de frais, voire gratuitement.
Il est évident que ces concurrents ne sont aucunement obligés de satisfaire aux exigences en matière de diffusion de contenu canadien. L'intégration d'entreprises de radiodiffusion et de distribution est une réponse naturelle à ce type de concurrence, et cette pratique est déjà bien implantée ailleurs, y compris aux États-Unis et en Europe.
Contrairement à ceux qui estiment que l'intégration verticale accrue réduira la diversité au sein du système, nous croyons qu'elle peut offrir des avantages considérables en matière d'innovation, de choix et de valeur accrus pour le consommateur et aussi en ce qui concerne l'appui continu aux objectifs culturels tels que le développement, la promotion et l'exploitation de la programmation canadienne.
Étant donné la taille plus ou moins petite de l'industrie médiatique canadienne, les entreprises de radiodiffusion et de distribution canadiennes doivent être financées et structurées pour réagir à la concurrence accrue des intervenants mondiaux non réglementés. Faute de quoi, d'importantes contributions culturelles et financières au système pourraient être perdues ou considérablement réduites, y compris des mécanismes de financement comme le Fonds des nouveaux médias du Canada et le Fonds pour l'amélioration de la programmation locale, qui sont tous les deux soutenus par les contributions des entreprises de câblodistribution et de services par satellite.
La consolidation n'est pas un phénomène nouveau dans l'industrie de la radiodiffusion canadienne. Au fil des ans, nous avons été témoins d'une série d'acquisitions, de fusions et de cessions d'actifs impliquant diverses propriétés médiatiques. Certaines de ces transactions ont connu un vif succès, d'autres ont été moins bien réussies. Il s'agit d'une évolution saine pour un secteur de radiodiffusion qui s'est avéré fort et dynamique. Tout au long de cette évolution, le CRTC a continué à mettre en oeuvre et à faire appliquer des mesures pour garantir la diversité au sein du système.
Au nombre des principales mesures élaborées, citons des limites sur le nombre de stations de radio et de télévision locales que peut posséder un seul propriétaire dans un marché; des limites sur l'ensemble de l'écoute de la télévision que peut contrôler une seule entreprise; des exigences spécifiques pour l'utilisation de contenus provenant de la production indépendante diffusés aux réseaux de télévision traditionnels et facultatifs; des mécanismes de financement pour appuyer l'offre d'émissions de nouvelles locales dans les marchés anglais et français; et des règles concernant la préférence indue sur les plateformes linéaires, en ligne et sans fil.
Récemment, certains ont exprimé la crainte que les entreprises verticalement intégrées n'adoptent des pratiques qui nuiront à la concurrence et limiteront l'accès général au contenu en l'offrant exclusivement sur leurs propres réseaux de télévision, à large bande et sans fil. Le CRTC a annoncé qu'il tiendra compte de ces préoccupations et d'autres enjeux liés à l'intégration verticale lors d'une audience publique prévue pour mai prochain. Ce sera l'occasion pour toutes les parties intéressées d'exprimer leurs points de vue sur la question de l'exclusivité des contenus et d'établir des règles claires pour certaines pratiques commerciales.
Rogers continue de privilégier l'optimisation de l'expérience de nos clients en leur offrant une riche gamme de contenus sur la plateforme de leur choix. Pour réussir, il faut que nous ayons un accès équitable à du contenu provenant de diverses sources. Nous comprenons et reconnaissons la valeur de contenus offerts en exclusivité; cependant, nous doutons que cela devienne un modèle de fonctionnement dominant ou l'une des pratiques commerciales dominantes.
Nous croyons que l'instance publique que tiendra le CRTC prochainement arrive au bon moment car elle permettra au Conseil d'établir des politiques claires et transparentes en matière d'utilisation de contenus sur de multiples plateformes qui donneraient aux intervenants verticalement intégrés un cadre réglementaire prévisible sur lequel fonder leur mode de fonctionnement. Nous anticipons avec impatience notre participation à cette instance publique.
Ici se termine mon intervention. Je répondrai maintenant avec plaisir aux questions du comité.
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Bon après-midi, monsieur le président ainsi que mesdames et messieurs les membres du comité.
Il y a quelques semaines, lorsque je vous ai parlé de l'avenir des médias numériques, je vous ai fait remarquer que, selon nous, sans la mise en place de mesures de protection claires et efficaces, une intégration verticale sans précédent au sein de l'industrie de la radiodiffusion constitue une menace majeure pour l'accès, la diversité et le choix dans le domaine de la radiodiffusion. Cela est vrai non seulement pour le public, mais également pour les producteurs indépendants ou non intégrés, les radiodiffuseurs et les distributeurs comme Telus, qui a elle-même investi plus de 2 milliards de dollars dans son nouveau service Optik IPTV pour affronter la concurrence des câblodistributeurs. Je suis heureux que ce comité et le CRTC aient décidé d'examiner de plus près cette question.
Le système de radiodiffusion canadien est parvenu à offrir une programmation diversifiée, à la fois étrangère et canadienne, en grande partie en raison des mesures réglementaires qui font que la programmation étrangère populaire contribue à financer la programmation canadienne. C'est un point important quand on parle d'exclusivité. Le système a également permis d'offrir un choix de plateformes de diffusion, comme la câblodistribution ou la distribution par satellite, maintenant Optik TV, et à l'avenir Internet et des platesformes mobiles. Cette concurrence a profité aux Canadiens en exerçant une pression favorisant la fourniture d'un service de la qualité la meilleure possible au prix le plus bas possible.
Nous croyons qu'il est d'une importance fondamentale que les consommateurs continuent d'avoir accès au contenu qu'ils souhaitent à partir de la plateforme de leur choix, sans restrictions. Bien que la concentration des médias et l'intégration verticale du contenu et de sa distribution puissent apporter certains avantages au système, elles peuvent également nuire considérablement si aucune mesure n'est prise pour empêcher d'éventuels abus de la part des acteurs exerçant une emprise sur le marché ou pour contrer les décisions prises par les sociétés intégrées verticalement dans le but de promouvoir leurs activités de distribution grâce à un contenu exclusif ou à des ententes préférentielles indues au détriment de leurs activités d'exploitation du contenu, réduisant de ce fait les revenus du système canadien de radiodiffusion.
Nous réclamons donc des règles claires interdisant les pratiques discriminatoires pouvant porter préjudice au système de radiodiffusion. Premièrement, comme nous l'avons indiqué la dernière fois, les ententes d'exclusivité du contenu doivent continuer d'être complètement interdites sur toute plateforme de distribution. Pour ce faire, il faut énoncer formellement que la distribution exclusive de contenu de radiodiffusion étranger ou canadien est interdite à l'Internet et sur les plateformes sans fil, tout comme elle l'est clairement sur les plateformes classiques ou la vidéo sur demande à l'heure actuelle.
Nous croyons que l'interdiction concernant l'exclusivité des contenus doit s'appliquer également aux contenus canadien et étranger, car les recettes issues du contenu étranger ou national le plus populaire génèrent les ressources permettant de soutenir le système dans son ensemble. Si les recettes issues du contenu de grande valeur sont réduites par des ententes d'exclusivité visant à augmenter les ventes de téléphones mobiles, les ressources financières permettant de soutenir le contenu canadien seront réduites.
Deuxièmement, nous pensons que l'interdiction de l'exclusivité du contenu doit s'appliquer également au contenu étranger et canadien parce que ce sont les revenus du contenu le plus populaire, tant étranger que canadien qui génèrent les ressources permettant de soutenir le système dans sa globalité. Nous croyons que la discrimination indue fondée sur le prix, la qualité, l'accès et d'autres facteurs doit être clairement interdite pour promouvoir la concurrence et la réduction des prix. Ce qui constitue une discrimination indue et comment les plaintes seront résolues doit être défini clairement, avant la réception des plaintes.
Par exemple, un fournisseur intégré verticalement qui exercerait une discrimination fondée sur le prix pourrait accepter de rendre un certain contenu accessible, donc de ne pas s'en réserver l'exclusivité, mais seulement à un prix prohibitif, donc qui ne respecterait pas les règles de la concurrence. Le CRTC devrait établir à l'avance comment il va déterminer les plaintes portant sur la discrimination en matière de prix, ce qui découragerait le comportement anti-compétitif. Le Conseil pourrait établir que les conflits soient résolus en imposant, en temps utile, un arbitrage dans le cadre duquel l'arbitre aurait accès aux données historiques concernant le prix du contenu pour voir si les choses ont changé dans un environnement intégré verticalement.
Troisièmement, nous pensons qu'il est essentiel de garantir la mise en application des règlements en temps opportun. Aucun des deux règlements précédents ne sera utile si la mise en application est retardée jusqu'à ce qu'il ne soit plus pertinent d'accéder au contenu. Par exemple, obtenir l'accès à la diffusion en continu des parties de hockey sur les téléphones mobiles après le début de la saison de baseball n'aidera pas les consommateurs qui ont un autre forfait de téléphonie mobile, ni la concurrence en général.
Par conséquent, le CRTC doit être en mesure de régler rapidement les conflits, et des mesures provisoires doivent être mises en place. Nous pensons que si l'on a recours à un arbitrage commercial obligatoire avec des échéanciers clairs, il n'y a pas lieu de retarder l'accès au contenu sur une base temporaire.
Quatrièmement et finalement, l'intégration verticale nécessite l'instauration de mesures coupe-feu spéciales pour garantir la confidentialité de l'information entre les services de contenu et de distribution. Cette mesure est nécessaire parce que les négociations concernant l'acquisition de contenu nécessitent la divulgation d'une quantité importante de renseignements de nature délicate du point de vue de la concurrence. Par exemple, lorsque le service de distribution télévisuelle de Telus, Optik, négocie la distribution d'un service de télévision spécialisé, il doit souvent fournir des renseignements sur la façon dont il prévoit distribuer le service, le forfait, les incitatifs de vente, etc.
Avant l'intégration verticale, tous ces renseignements de nature délicate étaient protégés par des ententes de non-divulgation. À l'heure de l'intégration verticale, le CRTC doit intervenir pour imposer une certaine division de l'organisation qui garantira que l'information qui doit être divulguée à Global ou à CTV ou à TVA ne soit pas immédiatement divulguée à nos concurrents Shaw, Bell ou Vidéotron.
Monsieur le président ainsi que mesdames et messieurs les membres du comité, laissez-moi terminer en vous faisant remarquer que les mesures que nous proposons ne sont pas radicales. Elles s'inspirent des règles qui existent déjà. Les règles du CRTC incluent déjà plusieurs de ces restrictions de manière explicite ou implicite. Toutefois, les sociétés non intégrées et les consommateurs ont besoin de plus de clarté afin de limiter les conflits en matière d'accès. Selon nous, c'est un bien faible prix à payer pour les sociétés de télécommunications intégrées verticalement, chez qui l'on observe une consolidation sans précédent.
C'est ainsi que se termine la présentation. Je serais heureux de répondre à vos questions. Merci.
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La concurrence entre le système réglementé et le système non réglementé devient très vive. Nous avons vu récemment aux États-Unis, au dernier trimestre, environ un quart de million d'abonnements en moins à la télévision. Ce n'est pas parce que le câble est passé au satellite ou que le câble est passé à l'IPTV, c'est tout le système qui a enregistré une baisse.
Ce n'est pas parce que les gens jettent leurs téléviseurs à la poubelle. Ils regardent la télévision par Internet. Vous pouvez acheter aujourd'hui des téléviseurs qui se branchent directement sur Internet. Vous ne regardez pas Internet sur votre ordinateur portatif mais sur votre téléviseur. Il y a des sociétés comme Hulu, Apple et Netflix qui font ça tout à fait légalement. Elles payent pour obtenir ce contenu.
C'est un gros problème pour les câblodiffuseurs. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous devons offrir à nos consommateurs le choix le plus diversifié possible, sinon ils abandonneront le système réglementé.
J'ajoute que l'intégration verticale peut contribuer à la diffusion sur les nouvelles plates-formes. C'est un peu le problème de l'oeuf et de la poule quand il y a une nouvelle plate-forme: quand vous lancez une nouvelle plate-forme, personne ne veut y mettre sa programmation parce que personne ne s'en sert encore et, bien sûr, personne ne veut s'en servir parce qu'il n'y a pas de programmation.
Nous venons de créer un service innovateur appelé Rogers sur demande en ligne qui permet aux gens de regarder leurs émissions télévisées sur leur ordinateur, à l'aéroport ou n'importe où. Ils peuvent regarder gratuitement les émissions pour lesquelles ils ont payé le câblodiffuseur.
Évidemment, aucun des réseaux de télédiffusion ne voulait s'en servir pour diffuser ses émissions, sauf Citytv parce qu'elle nous appartient. Une fois que Citytv a commencé, les autres réseaux se sont dit qu'ils devaient faire la même chose s'ils ne voulaient pas laisser un avantage à Citytv.
Donc, l'intégration verticale peut en réalité offrir plus de choix aux consommateurs.
Tout d'abord, bienvenue à notre comité. C'est dommage que Quebecor ne soit pas représenté, je pense que vous auriez formé un très beau trio. Il y a une question que j'aurais voulu aussi poser à Quebecor, mais je m'adresserai quand même à chacun de vous.
On voit actuellement sur le marché que — vos prédécesseurs en ont parlé et, de toute façon, on n'a pas besoin d'un grand cours classique pour le comprendre —, de plus en plus, les sans-fil et Internet sont utilisés comme outils de radiodiffusion. Par ailleurs, ces appareils de radiodiffusion ne sont pas soumis à la Loi sur la radiodiffusion, mais à la Loi sur les télécommunications.
Vous parlez, monsieur Hennessy, de faire un petit ménage dans les règlements et vous en suggérez de nouveaux. Dans la situation actuelle de convergence, où chacune de vos entreprises de radiodiffusion a des sans-fil, je me demande si ce ne serait pas plus simple, plus efficace et plus réaliste de fusionner les deux lois, la Loi sur les télécommunications et la Loi sur la radiodiffusion, comme, d'ailleurs, le président du CRTC l'a déjà souhaité publiquement.
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Je ne le pense pas. Je pense qu'on se retrouverait en fait avec une loi en deux parties, l'une à motivation culturelle et l'autre, à motivation économique. L'une permettrait une concurrence ouverte et l'autre, une concurrence limitée, pour assurer le succès d'objectifs culturels. Mettez les deux lois ensemble et vous vous retrouvez en fait avec deux choses concurrentes sur la même page.
Pour que ce soit clair, si quelqu'un fournit un service de télévision sur un appareil sans fil, ce service relève de la compétence du CRTC au titre de la Loi sur la radiodiffusion. Il se trouve simplement qu'il a jusqu'à présent décidé de ne pas réglementer. Il pourrait le faire. Je ne pense pas que ce soit nécessaire à l'heure actuelle mais il a compétence en la matière.
Ce qu'il ne réglemente pas, c'est la totalité des activités du fournisseur de services sans fil, et c'est probablement une bonne chose. En fin de compte, je ne pense pas que la question importante soit de réglementer en détail le télédiffuseur mais plutôt de s'assurer que le consommateur a accès au contenu et que les producteurs indépendants ont la possibilité de fournir leur contenu et de le faire diffuser sur toutes les plates-formes.
Je pense que c'est dans cette voie que nous voulons aller, vers cette forme d'ouverture, afin que les Canadiens et les producteurs canadiens puissent utiliser le système, que ce soit par Internet, par la diffusion sans fil ou par les plates-formes traditionnelles, afin de pouvoir s'adresser au monde entier. En nous adressant au monde entier, je pense que nous pourrons commencer à créer des modèles financièrement plus viables qui ne dépendront pas de subventions.
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Merci beaucoup. Merci aux témoins.
J'étais un peu troublé par le premier groupe de témoins. Je remercie Mme Crombie d'avoir posé la première question sur le sujet qui me préoccupe. D'après vous, qu'est-ce qui a changé depuis la dernière fois? Je sais qu'ils envisagent un achat, que Bell veut acheter CTV. Je pense que c'est logique. Je pense qu'on voit de l'intégration verticale dans le monde entier sur des marchés comme celui-ci. Ce n'est pas un phénomène purement canadien. Je conviens avec Telus unque, quelles que soient les règles, nous devrions les fixer.
Je pense que ça marche. Je pense que Rogers démontre que ça marche. Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous avons vu Shaw racheter Canwest et prendre le contrôle des actifs de télévision de Global et de ses chaînes spécialisées. Rogers a toujours défendu la même position, même si elle possède Citytv et que Citytv était dans le trou, il faut bien l'admettre, du point de vue de ses revenus et dépenses, durant la récession, mais elle s'est toujours opposée à la tarification de la diffusion, sous toutes ses formes.
Monsieur Hennessy, vous dites que c'est ridicule, que c'est presque pervers, qu'au moment où tous les télédiffuseurs sont essentiellement possédés par les EDR, ceux-ci devraient essayer de déterminer combien ils devraient se payer les uns les autres pour les signaux qu'ils diffusent, surtout lorsque les deux plus grandes EDR du pays s'y opposent.
Qu'est-ce qui a changé, d'après vous? Pourquoi entendons-nous ce que nous avons entendu aujourd'hui?
L'étude que nous avons entreprise est fascinante. Je suis heureux de vous voir ici. Je sais que mes collègues d'en face pensent que, pour les Néo-démocrates, le marché, c'est le diable. En réalité, nous pensons que c'est très bien, le marché, mais nous croyons simplement qu'il doit y avoir certaines règles pour qu'il reste concurrentiel.
Voyez par exemple le secteur de l'épicerie. Autrefois, il y avait toutes ces petites épiceries de quartier et puis, peu à peu, il y a eu une consolidation et elles sont devenues de plus en plus grosses. Aujourd'hui, il y a toutes sortes de choix mais, dans beaucoup de ces grandes épiceries, les petits opérateurs n'ont pas leur place. C'est comme ça. Si vous voulez faire concurrence dans la production de lait et que vous êtes une petite société laitière, mieux vaut changer de profession parce que, dans le système actuel, il n'y a pas de concurrence. On ne vous laissera pas faire concurrence aux autres.
C'est la même chose dans l'élevage du bétail. Vous avez deux gros éleveurs et, s'ils voient arriver un petit éleveur concurrent, ils vont baisser leurs prix de quelques sous pour le mettre sur la paille. Ils ne font pas cela pour faire plaisir au consommateur, ils le font parce qu'ils ne veulent pas de concurrence. C'est ça, leur modèle commercial, et c'est ça qu'ils font.
Voici donc ma question: en ce qui concerne l'intégration verticale, que devons-nous faire, s'il y a quelque chose à faire, pour empêcher les pratiques anticoncurrentielles?
Monsieur Hennessy, vous présentez une image très différente du potentiel de ce marché, par rapport à certains des autres témoins. Vous parlez de rendre le contenu disponible mais seulement à des prix prohibitifs, ou de ne pas autoriser l'accès en temps opportun. Pourquoi pensez-vous que le potentiel de l'intégration verticale puisse être contré par ces questions troublantes de comportement anticoncurrentiel envers les petits acteurs tiers?