:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Bonjour. Je suis vraiment très heureuse d'être ici pour discuter du projet de loi , la Loi supprimant le droit des prisonniers à certaines prestations.
Toute la population canadienne a été outrée d'apprendre que des meurtriers comme Clifford Olson, qui a brutalement tué 18 enfants, reçoivent des prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti. D'ici à peine quelques années, Paul Bernardo devrait être admissible à de telles prestations. Robert Pickton et Russell Williams aussi. Aux yeux du premier ministre, à mes yeux et aux yeux du gouvernement, cette situation, qui attise la colère de la population, est tout à fait scandaleuse. Dès que notre gouvernement conservateur a découvert cette pratique pour le moins aberrante, il est immédiatement intervenu et a déposé le projet de loi C-31 pour mettre fin au versement de telles prestations à des criminels incarcérés.
[Français]
Madame la présidente, le Programme de la sécurité de la vieillesse vise à aider les aînés, en particulier les personnes à revenus fixes, à subvenir à leurs besoins fondamentaux immédiats et à maintenir un niveau de vie minimal à la retraite. Il s'agit d'une reconnaissance de l'apport de nos aînés à la société canadienne, à notre économie et à nos collectivités.
[Traduction]
Les besoins d'un détenu, tels que la nourriture et le logement, sont déjà comblés au moyen des impôts versés par les travailleurs canadiens. Ceux-ci acceptent d'assumer ces coûts parce qu'ils veulent s'assurer que les criminels demeurent derrière les barreaux, là où ils doivent être. Les Canadiens et notre gouvernement conservateur trouvent cependant qu'il est inacceptable de verser aux criminels incarcérés des prestations destinées aux aînés qui ont travaillé fort toute leur vie et qui respectent les lois. La Sécurité de la vieillesse n'est pas un régime d'épargne dans lequel les détenus peuvent accumuler des fonds aux frais des contribuables. Les fonds publics servent déjà à répondre aux besoins essentiels des personnes incarcérées. Les contribuables canadiens ne devraient pas avoir en plus à assurer aux détenus un soutien de revenu comme des prestations de la Sécurité de la vieillesse. Il est absolument injuste de demander aux honnêtes contribuables de payer deux fois pour des criminels incarcérés. Madame la présidente, qu'une personne soit derrière les barreaux pendant trois mois ou pendant 30 ans, le fait demeure que l'argent des contribuables sert déjà à payer le logement et les repas des détenus.
Les détenus ne devraient donc pas avoir droit aux prestations de la Sécurité de la vieillesse, qui sont censées aider les personnes âgées à faible revenu à subvenir à leurs besoins fondamentaux. Par conséquent, le projet de loi supprime le droit des criminels à recevoir des prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti pendant leur incarcération. Le processus se fera en deux étapes. D'abord, dès l'adoption du projet de loi, les prisonniers purgeant une peine de plus de deux ans dans un pénitencier fédéral n'auraient plus droits aux prestations de la Sécurité de la vieillesse. Cette mesure toucherait environ 400 détenus sous responsabilité fédérale et se traduirait par une économie de deux millions de dollars pour les contribuables canadiens.
Le gouvernement fédéral travaillerait ensuite avec les provinces et les territoires en vue de conclure des ententes sur l'échange de renseignements afin de mettre fin au versement des prestations aux criminels purgeant une peine de 90 jours ou plus dans un établissement provincial ou territorial. Cette mesure toucherait quelque 600 détenus sous responsabilité provinciale ou territoriale, ce qui représente une économie additionnelle de huit millions de dollars pour les contribuables canadiens. Ce sont donc 10 millions de dollars qui seraient épargnés annuellement, si toutes les provinces et tous les territoires appliquent les nouvelles dispositions.
Le projet de loi est conforme à ce que plusieurs provinces font déjà. En fait, la Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan, l'Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et les Territoires du Nord-Ouest ne versent déjà pas d'aide sociale ou d'aide au revenu aux criminels incarcérés. J'ai personnellement écrit à tous les ministres provinciaux et territoriaux pour demander leur soutien et leur collaboration afin qu'ils signent des ententes sur l'échange de renseignements dès que ce projet de loi sera adopté. Je félicite la Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l'Ontario et Terre-Neuve-et-Labrador de m'avoir informée qu'ils appuient le projet de loi C-31 et qu'ils travailleront avec nous pour faire en sorte qu'une entente soit signée le plus tôt possible.
[Français]
Madame la présidente, j'estime important de noter que nous avons pris soin de veiller à ce que les époux et les conjoints de fait innocents ne souffrent pas à cause des actions de leur conjoint. Les modifications législatives proposées ne priveront pas ces personnes innocentes de leur droit individuel de recevoir le Supplément de revenu garanti et d'autre allocations. Les prestations auxquelles elles ont droit seront calculées en fonction de leur revenu individuel plutôt qu'en fonction du revenu combiné du couple.
Le projet de loi se veut un autre exemple des mesures prises par notre gouvernement pour assurer l'équité envers les contribuables. C'est aussi un autre exemple des efforts déployés par notre gouvernement pour accorder la priorité aux victimes plutôt qu'aux criminels.
[Traduction]
En résumé, avec ce projet de loi, nous voulons faire ce qui est juste et équitable. Selon notre gouvernement, les personnes qui méritent les prestations du gouvernement sont les Canadiennes et les Canadiens qui travaillent fort, contribuent à la société et respectent les lois —ce qui n'est pas le cas des prisonniers.
L'appui considérable de la population partout au pays démontre toute la pertinence de ce projet de loi. Le volume particulièrement élevé de correspondance qui m'a été adressée à l'égard de cet enjeu témoigne effectivement de l'intérêt qu'il suscite. Une des personnes qui m'a profondément touchée est une mère dont la vie a été bouleversée à tout jamais par Clifford Olson, le meurtrier de son fils. Elle s'appelle Sharon Rosenfeldt et elle est présidente de l'organisme Victimes de violence. Lorsque j'ai déposé ce projet de loi, elle a dit ceci:
Je félicite le premier ministre et la ministre d'avoir fait preuve de leadership relativement à cette importante question en demandant que cessent les prestations aux criminels. C'est bien de voir que ce gouvernement fait passer les victimes et les contribuables avant les criminels. La suspension du versement des prestations de la Sécurité de la vieillesse aux détenus en témoigne.
La vie de Ray King, père d'une autre victime des crimes odieux de Clifford Olson, a également été bouleversée. Lorsque M. King a appris que le gouvernement présentait ce projet de loi, il a déclaré: « C'est la meilleure nouvelle que j'ai entendue depuis longtemps. Je suis très heureux d'apprendre que le gouvernement prend des mesures concrètes. »
Ces deux personnes ne sont pas les seules à appuyer le projet de loi . David Toner, président de Families Against Crime and Trauma, et Jim Chu, chef de la police de Vancouver, entre autres, l'appuient eux aussi. Ces gens luttent pour la défense des victimes et des Canadiens respectueux des lois, et ils s'accordent à dire que ce projet de loi doit être adopté.
Ce qui m'a aussi profondément touchée, c'est le nombre impressionnant de Canadiens « ordinaires » qui ont pris le temps, malgré leur emploi du temps chargé, de nous faire part de leurs opinions sur la question. En quelques semaines à peine, 50 000 Canadiens ont signé une pétition de la Fédération canadienne des contribuables à l'appui du projet de loi. De nombreux Canadiens m'ont également écrit ou ont écrit à leur député.
Lorsque j'ai parlé de ce projet de loi la première fois, j'ai cité quelques exemples de ce que disent les Canadiens. Les exemples sont nombreux et j'aimerais vous en donner d'autres afin que les membres du comité comprennent bien que les Canadiens appuient fermement ce projet de loi.
De Redvers, en Saskatchewan:
Les contribuables canadiens paient pour le logement, les repas et les soins médicaux de ceux qui ont choisi de violer les règles de notre système de justice et les droits de leurs victimes. Nous ne devrions pas leur verser de prestations.
De Kingston, en Ontario:
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Le fait que Clifford Olson, un meurtrier notoire, reconnu coupable, reçoive des prestations de la Sécurité de la vieillesse m'irrite au plus haut point. Cette situation me révolte et je veux que vous modifiiez la loi.
De Fredericton, au Nouveau-Brunswick:
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Vous avez raison. [Le fait que des prisonniers reçoivent des prestations de la Sécurité de la vieillesse] constitue une insulte aux victimes et à tous les Canadiens.
De Vancouver, en Colombie-Britannique:
Merci beaucoup de nous dire avec empressement que vous veillerez à ce que les prisonniers n'aient pas droit aux prestations de la Sécurité de la vieillesse. Je me réjouis des mesures prises [par votre gouvernement] pour améliorer les programmes de sécurité sociale de manière responsable en tenant compte des intérêts des contribuables et des bénéficiaires.
Madame la présidente, des Canadiens de partout au pays nous appuient. Il faut supprimer le droit des prisonniers à certaines prestations et il faut que le projet de loi C-31 soit adopté. Les Canadiens savent que notre gouvernement conservateur défendra toujours les intérêts des travailleurs respectueux des lois et ceux de leurs familles. Ils savent aussi que nous utiliserons l'argent durement gagné des contribuables de façon équitable, responsable et judicieuse. Le projet de loi C-31 concerne l'utilisation responsable des fonds publics et le traitement équitable des contribuables. Nous prenons des mesures pour mettre fin au versement de prestations aux prisonniers et pour nous assurer que les Canadiens qui travaillent fort toute leur vie et respectent les lois reçoivent les prestations qu'ils méritent.
J'espère que tous les membres de ce comité défendront les intérêts des travailleurs canadiens respectueux des lois, qu'ils défendront ce qui est juste et équitable et qu'ils appuieront le projet de loi C-31.
Merci. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
Madame la ministre, merci d'être venue. C'est toujours agréable de vous accueillir au comité. Je crois que vous savez que tous les partis ont signifié leur appui à ce projet et que nous sommes tous préoccupés parce que nous constatons qu'il y a dans le système des faiblesses qui permettent à des gens comme Clifford Olson de toucher des prestations.
De fait, notre porte-parole, Judy Sgro, a manifesté son appui dès le début, et je pense que nous aurions pu examiner ce projet de loi au comité encore plus tôt. Mais nous savons aussi qu'il y a des personnes qui ne sont pas des Clifford Olson et qui ont des familles ou des personnes à charge et je sais que ma collègue, Mme Minna, a des questions à ce sujet. Néanmoins, nous croyons qu'il faut faire avancer ce projet de loi.
Vous avez mentionné les provinces dans vos remarques, celles qui ont appuyé le projet. Certaines provinces ne l'ont pas fait, et je me demande quelle mesure vous allez prendre pour les convaincre. Vous pourriez peut-être nous dire ce qui les fait hésiter dans le projet de loi .
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Mais vous avez un contrôle là-dessus parce que le bureau du commissaire vous enverra une liste mensuelle des personnes sur le point d'être libérées. Il serait très facile, sur cet état mensuel, de vous indiquer si la situation a changé. Cela n'est pas particulièrement compliqué.
L'hon. Diane Finlay: Eh bien, c'est...
M. Joe Comartin: Je suis désolé de vous interrompre, madame la ministre, mais M. Head a été très clair. C'est un système informatique, alors il est facile de faire une modification. Nous parlons d'un très petit nombre d'avis mensuels. Il se peut que certains mois, il n'y ait aucune libération, alors c'est facile à faire.
Je veux que vous compreniez bien — et je pense que d'autres membres du comité ont le même souci que moi. Ce qui va se passer, c'est que vous allez être avisée au cours du mois où le détenu doit être libéré, des gens de plus de 65 ans vont se retrouver à la rue, sans doute après une longue période d'incarcération. Il leur sera impossible de trouver du travail à cause de leur âge et à cause de leur casier judiciaire, ils n'auront pas un sou sauf les 80 $ qu'on leur remet quand ils sortent de prison. Le taux de réemprisonnement sera très élevé pour cette raison, ou alors ils devront s'inscrire à l'aide sociale des municipalités. Ce n'est pas juste pour la municipalité ni pour la province. Cela nous préoccupe.
Il me semble que ce type d'amendement, qui permettrait de présenter l'avis au moment où le prisonnier est informé, réglerait le problème.
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Merci, madame la présidente.
Bienvenue, madame la ministre. Je dois dire que le titre de la loi — Loi supprimant le droit des prisonniers à certaines prestations — est bien trouvé.
J'ai bien aimé que vous citiez un de mes électeurs de Redvers, en Saskatchewan, dans vos remarques. Je crois que cette citation saisit l'essence du projet de loi:
Les contribuables canadiens paient pour le logement, les repas et les soins médicaux de ceux qui ont choisi de violer les règles de notre système de justice et les droits de leurs victimes.
Je sais que les députés de l'opposition ont fait allusion à l'article 78. C'est un article peu commode, et s'il était efficace, il permettrait de retenir 25 $ par semaine, 100 $ par mois, sur les paiements de la Sécurité de la vieillesse ou du Supplément de revenu garanti, ce qui n'est pas beaucoup. Le reste, j'imagine, serait versé sur un compte.
Je crois comprendre que, selon vous, l'article 78 ne permet pas d'atteindre les objectifs que nous visons avec le projet de loi.
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J'ai combien de temps, madame la présidente?
La présidente: [Note de la rédaction: Inaudible]
Mme Raymonde Folco: D'accord.
[Français]
La question se pose, par exemple, non seulement par rapport aux étudiants, comme vous l'avez mentionné, madame la ministre, mais aussi par rapport à des enfants handicapés. Un enfant handicapé pourrait être dépendant de ses parents et de la personne qui est incarcérée. Il pourrait en être dépendant toute sa vie, dans certains cas.
À la question que j'ai posée aux représentants de Service correctionnel Canada il y a deux jours, ils nous ont répondu qu'ils n'avaient pas l'information sur le nombre ou sur qui avait des dépendants. La prochaine étape consiste à demander pourquoi à la ministre responsable de ce domaine. Si vraiment il y a une raison valable, je suggère alors fortement — Mme Minna et moi en avons discuté auparavant — que ce soit une question posée à la personne qui va être incarcérée, quelle que soit la raison de son incarcération, pour que l'on ait accès à cette information.
On a déjà accès à l'information à savoir que la personne incarcérée a un époux ou une épouse, un conjoint ou une conjointe. Pourquoi ne pas avoir accès à l'information sur les dépendants?
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Je crois que nous confondons les problèmes.
Nous sommes évidemment soucieux des enfants à charge, qu'ils soient ou non à l'université, comme l'a indiqué , et c'est pour cela que j'ai cité le Programme canadien de bourses aux étudiants... Mais nous avons tout un éventail de programmes pour aider les familles à faible revenu qui ont des enfants à charge, que ce soit la prestation pour enfants handicapés, les bons d'études ou la subvention pour l'épargne-étude. Il y a de nombreux programmes déjà offerts aux familles à faible revenu.
Ce projet de loi porte sur les prestations aux aînés. Ces prestations sont sensées pourvoir aux besoins essentiels des aînés. Elles ne sont pas destinées aux enfants, mais bien aux aînés. Ce sont les aînés qu'elles aident.
Dans le cas des prisonniers, ils bénéficient déjà de ces avantages, gracieuseté des bons contribuables du Canada. C'est de cela qu'il s'agit.
Je crois que si quelqu'un se soucie vraiment de sa famille et du bien-être de sa famille, il ne fait rien pour se retrouver derrière les barreaux.
La prestation de Sécurité de la vieillesse a été conçue pour aider les personnes âges, les gens qui ont bâti notre grand pays, afin de s'assurer qu'elles aient un certain niveau de vie au cours de leur période d'âge d'or. Cette prestation existe pour que ces personnes puissent avoir un logement, qu'elles aient les moyens de se le payer et qu'elles puissent s'acheter de la nourriture. C'est pour qu'elles puissent s'occuper de leur bien-être immédiat.
Cette prestation n'a jamais été conçue comme un régime d'épargne. Elle est fonction du revenu. Dès qu'une personne atteint un certain niveau de revenu, le montant de sa SV est réduit, étant donné qu'elle a les moyens de satisfaire les besoins de base que sont la nourriture et le logement.
Les détenus touchent également cette prestation, gracieuseté des contribuables.
Non, ce programme n'a jamais été conçu comme un régime d'épargne. Il n'a jamais été un programme de réhabilitation. Le seul but inscrit dans la loi est de subvenir aux besoins de nos aînées, de nous assurer qu'elles ont suffisamment de ressources pour maintenir un niveau de vie acceptable.
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Merci, madame la présidente.
Merci beaucoup, madame la ministre, d'être ici aujourd'hui.
Merci à vous, messieurs.
D'abord, je me réjouis, à la suite de votre discours, d'apprendre que le chef de police de Vancouver défend ce projet de loi, et je me réjouis également de voir que l'opinion des chefs de police a parfois une importance pour le gouvernement lorsqu'il s'agit d'appuyer certains projets de loi.
Je veux revenir à une question que je vous avais posée, monsieur Paquette, et je vais la poser à Mme la ministre.
En effet, vous dites que vous avez personnellement fait parvenir des lettres aux gouvernements des provinces et du Québec. J'aimerais donc savoir s'il y a un début d'entente, ou quelle a été la réception du Québec, entre autres du ministère de la Sécurité publique, d'une part.
D'autre part, je sais qu'au Québec, l'aide sociale accordée aux détenus est suspendue à compter du troisième mois d'emprisonnement, justement pour leur permettre d'avoir un certain montant d'argent à leur sortie et de pouvoir assumer une réinsertion un peu plus intéressante.
Avez-vous établi un premier contact avec le Québec?
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Je vous donnerai la première partie de la réponse, et peut-être que M. McCombs pourra répondre au deuxième volet de la question.
Premièrement, précisons qu'il y a deux composantes à l'universalité de la SV: la SV et le SRG.
Le SRG n'est pas accessible à tous. Pour l'obtenir, il se soumettre à un examen fondé sur le revenu et il s'adresse donc aux personnes âgées à faible revenu. Pour le SRG, les critères de sélection sont très clairs.
En ce qui a trait à la SV, certains critères sont également établis: l'âge, le statut juridique, la résidence au Canada, et ainsi de suite. Dans ce cas particulier, le détenu demeurerait admissible, mais le versement de la SV serait suspendu pendant son incarcération puis serait rétabli par la suite. En d'autres mots, lorsque le détenu sera mis en liberté, il n'aura pas à présenter une nouvelle demande. Les versements qui ont été suspendus reprendront.
Je laisserai à M. McCombs le soin de commenter la constitutionnalité.
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Si je peux me le permettre, je répondrai brièvement.
Il y a deux composantes. Le conjoint ou la conjointe non incarcéré continue de recevoir ses prestations de la Sécurité de la vieillesse, il n'y a pas de doute à ce sujet. En ce qui concerne le supplément que le conjoint ou la conjointe non incarcéré reçoit — les suppléments étant accordés lorsque les personnes âgées ont de faibles revenus —, nous avons envisagé, justement, d'ajuster ce montant. En ce moment, lorsqu'il s'agit d'un couple, celui-ci a droit à un certain montant. On calcule que les deux montants combinés leur permettent de subvenir à leurs besoins. Dans le cas d'un ou d'une célibataire, le montant est légèrement plus élevé parce que, justement, il y a des coûts supplémentaires du fait que la personne est célibataire.
En ce qui concerne le conjoint ou la conjointe non incarcéré, nous allons revoir la situation, selon le revenu des personnes, ce qui pourrait aboutir à une augmentation du Supplément du revenu garanti pour le conjoint non incarcéré, afin de s'assurer que tout impact négatif est minimisé.
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Permettez-moi de faire une observation compte tenu des échanges que nous avons aujourd'hui.
Vous voulez le savoir — le gouvernement est obsédé par les sanctions. Je lisais une citation de la ministre Finley tirée d'une allocution prononcée le printemps dernier dans laquelle elle fait référence aux détenus qui sont admissibles à la SV et dit qu'ils devraient être punis et non toucher une pension. Madame la présidente, c'est cet état d'esprit qui pose problème.
Nous aurions pu adopter une approche plus globale. Prenons le cas de Russell Williams puisque nous traitons de cas individuels. En l'occurrence, M. Watson a tort. Nous avons des opportunités de modifier la Loi sur la sécurité de la vieillesse et la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition et nous avons également eu l'opportunité de traiter utilement des réclamations des victimes. Pensez à ces femmes qui ont été violées par M. Williams. Pensez aux familles des femmes qui ont été tuées. Si ces fonds avaient été disponibles, les lois actuelles nous auraient servies.
Et il y a davantage d'argent. M. Williams est admissible à une pension de 65 000 $ par année. Si les fonds étaient disponibles, mais ils ne le sont pas présentement pour les victimes, nous aurions pu les dédommager financièrement pour leurs souffrances, pour qu'elles se paient le counselling dont elles ont besoin, et pour d'autres dépenses que les familles doivent engager. Si ce gouvernement voulait vraiment s'occuper des victimes, ce serait l'une des façons de procéder. Il avait l'opportunité de le faire. Est-ce que nous serons obligés d'examiner un autre projet de loi plus tard? Peut-être.
J'ai une autre question à vous poser. Il n'est sans doute pas juste de vous la poser, mais je tiens à le faire pour la mémoire. J'aurais aimé la poser à la ministre. A-t-on pensé à étendre la portée de l'article 78 pour avoir accès à d'autres ressources — RPC, SV, Supplément de revenu garanti, pensions privés et biens privés — lorsque les gens sont incarcérés, particulièrement pour ce genre de crimes?
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Merci, madame la présidente.
Normalement, je ne fais pas deux tours de table, mais selon votre recommandation, je veux clarifier les choses.
Il y a des choses qui se passent ici. Nous avons tenu un certain nombre d'audiences sur ce projet de loi et tout le monde a assez bien coopéré. Nous avons posé nos questions, puis brusquement nous nous transportons à l'édifice du Centre, d'où nos travaux sont télévisés et le gouvernement commence à faire des allégations qui doivent être corrigées. J'en ai déjà corrigé une.
M. Watson a dit que l'opposition parle des détenus qui mettent leur SV en banque. Il a clarifié la position formulée par M. Comartin.
Les gens doivent comprendre que ce projet de loi aurait pu être étudié beaucoup plus rapidement. C'est le 26 mars que les médias ont commencé à dire que Clifford Olson touchait une pension. Nous en avons tous été scandalisés. Le même jour, la ministre a dit en Chambre qu'elle déposerait un projet de loi très rapidement. Il a fallu attendre au 1er juin pour que le projet de loi soit présenté en première lecture. Il s'est donc écoulé beaucoup de temps. À cette époque, nous avions exprimé notre soutien au projet de loi C-31. Nous voulions vraiment l'appuyer. Nous avons même été jusqu'à suggérer que le projet de loi devrait permettre de recouvrer des fonds qui seraient ensuite versés aux victimes de crime.
N'oublions pas que le gouvernement a réduit de 41 p. 100 le budget consacré aux subventions à l'Initiative sur les victimes d'actes criminels et de 34 p. 100 le budget consacré aux contributions à l'Initiative sur les victimes d'actes criminels. Il a congédié l'ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels. Nous estimons que cet argent devrait aller aux victimes d'actes criminels.
Je suis d'accord avec Mme Wong quand elle parle de ceux qui ont subi un préjudice de la part de personnes qui sont maintenant en prison.
Il importe de bien comprendre que l'opposition fait diligence dans l'étude de ce projet de loi et qu'elle ne cherche pas à freiner les travaux. Nous ne nous opposons pas. Nous voulons nous assurer que ce projet de loi fera bien ce qu'il doit faire ainsi que nous nous efforçons de le faire depuis le début et comme le fait notre critique en la matière, Mme Judy Sgro, qui a fait diligence depuis le 26 mars, date de publication de ces rapports.
Voilà ce que j'avais à dire, madame la présidente.
S'il me reste du temps, je donnerai la parole à Mme Minna.
:
Merci, madame la présidente.
Monsieur Paquette, je vous remercie de votre dernière réponse. Depuis longtemps, on cherche à savoir une chose, et vous l'avez dit à Mme Minna. En effet, vous reconnaissez que lorsqu'une personne incarcérée a une conjointe de moins de 60 ans ou de 65 ans — peu importe — et que ce détenu a encore des enfants à charge, la personne incarcérée ne recevra pas de pension de vieillesse, donc pas de revenu.
Une de nos préoccupations est de s'assurer que ce projet de loi ne crée pas de victimes. On a ici un souci que je trouve déplorable. On dit vouloir pénaliser un peu plus le détenu. Comme M. Comartin le disait, on veut faire en sorte qu'il apporte sa contribution parce qu'il est logé, etc., étant donné qu'il purge déjà sa peine. On est favorable à cela.
Cependant, on ne trouve aucune préoccupation de soutenir les victimes. Non seulement on ne soutient pas les victimes, mais on risque de faire des victimes. Ces victimes sont des personnes à charge, comme Mme Minna le soulevait tout à l'heure.
Je suis donc étonné de voir qu'il n'y ait pas de statistiques indiquant combien il y a d'enfants à charge qui pourraient être touchés par cette mesure. C'est assez étonnant. Je comprends que vous n'ayez pas ces données pour les personnes incarcérées dans les pénitenciers provinciaux, mais vous les avez sûrement pour ceux qui sont dans des établissements fédéraux. Vous avez le dossier du détenu. Vous savez tout sur le détenu. Vous avez même la couleur de ses sous-vêtements.
Comment se fait-il qu'on ne sache pas s'il a des enfants à charge, quel âge ils ont ou si ce sont de jeunes enfants, des personnes ayant un handicap, etc. On ne voit pas ce souci de soutenir des victimes éventuelles et d'éviter qu'on en crée.
C'est le défaut de ce projet de loi. Je pense que notre travail est d'essayer de trouver des mesures. Je pense que vous pourriez nous aider à cet égard. Quelles mesures pourrait-on prendre pour faire en sorte d'apporter les ajustements nécessaires sans, bien sûr, briser l'objectif du projet de loi? Avez-vous une réponse?