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Ordre du jour. Nous formons le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. C'est la séance n
o 11. Nous sommes le lundi 19 avril 2010.
L'ordre du jour, chers collègues, se lit comme suit: conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, étude des mesures de soutien par le gouvernement fédéral aux parents adoptifs.
Je voudrais souligner qu'il y a une erreur de français dans la version française du document.
Je vais maintenant lire la motion qui avait été adoptée. Par la suite, nous allons entamer le travail. La motion se lit comme suit:
La motion suivante fut adoptée par le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées:
Extrait des procès-verbaux
Il est convenu, — Que le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées examine les mesures de soutien actuellement offertes par le gouvernement fédéral aux parents adoptifs et à leurs enfants adoptés, tout en respectant les compétences des provinces et des territoires en la matière, et au terme de cette étude, qu'il présente un compte rendu de ses conclusions à la Chambre.
Cette motion donne autorité à ce comité de procéder à recevoir M. Jeff Watson, député de la circonscription d'.
[Traduction]
Monsieur Watson, je pense que vous avez une proposition à nous faire.
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Merci, madame la vice-présidente.
Je tiens d'abord à remercier le comité d’avoir attendu mon témoignage avec tant de patience. Comme vous le savez peut-être, la semaine dernière, j’étais trop malade pour venir à Ottawa; je vous suis donc reconnaissant d’avoir fait preuve de patience et de souplesse, et de me permettre d’être ici aujourd’hui.
Je veux aussi remercier le comité d’avoir ressuscité ma motion antérieure, la motion 386, et d'avoir procédé à l’unanimité. Le comité s'est maintenant approprié le fond de la motion, et je suis ravi que nous puissions aller de l’avant et entamer l’étude.
J’aimerais partager quelques réflexions dans l’espoir de vous guider un peu dans votre travail, après quoi je serai heureux de répondre à vos questions.
Beaucoup d’entre vous connaissent maintenant mon histoire. En 1970, ma mère biologique, qui m’attendait depuis quatre mois, a quitté la Croatie pour venir s’installer au Canada. En raison de certaines difficultés causées par le fait qu'elle se trouvait dans un nouveau pays — les barrières linguistiques et bien d'autres —, elle a pris la dure décision de me confier à ce qui s’appelait à l’époque la Roman Catholic Children's Aid Society. J’ai donc été adopté, et ce, quelques semaines seulement après ma naissance, en 1971. Ainsi, les enjeux liés à l’adoption me touchent de très près.
Je rêve depuis longtemps, probablement depuis ma naissance, d'un Canada où tous les enfants sont accueillis et valorisés, en particulier ceux qui se retrouvent sans parents, peu importe s'ils sont nés ici ou à tout autre endroit où il est impossible pour eux d’être placés au sein d’une famille de leur pays.
Au sujet de la situation actuelle, à mon avis, l’infrastructure — si vous me passez l'expression — qui entoure l’adoption au Canada a été établie en fonction de la réalité du milieu du XXe siècle; or, elle ne convient pas nécessairement aux réalités du siècle présent. Par exemple, je pense que nous affronterons un plus grand nombre de défis sur le plan humanitaire au cours du XXIe siècle, surtout en raison de l’augmentation des crises graves dues aux changements climatiques. L’exemple du tremblement de terre en Haïti — qu’il soit lié ou non aux changements climatiques — nous a montré que lorsque les gouvernements s’efforcent d'éliminer les obstacles, il est possible de réagir rapidement pour les personnes qui attendent déjà l’adoption. Or, je vous pose la question suivante: comment pouvons-nous créer une infrastructure pour l’adoption telle que nous n’aurons plus à réagir?
Bien sûr, ce point soulève une question primordiale que le comité devra étudier au cours de son étude, question à laquelle j’ai été confronté moi-même à titre de député. Je respecte certainement, d’abord, les privilèges des comités, mais aussi les compétences des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Cela dit, comment peut-on examiner uniquement les mesures de soutien offertes par le gouvernement fédéral, sans se pencher aussi sur l'ensemble du système d’adoption au Canada? Puisque les services d’adoption relèvent de la compétence des provinces et des territoires, comment faire la quadrature du cercle?
Après avoir longuement réfléchi, j’en suis venu à la conclusion qu’il convient que le comité procède à une étude approfondie de l’infrastructure entourant l’adoption ainsi que des mesures de soutien connexes, et qu’il fasse des observations; or, il devrait finir par recommander au gouvernement fédéral d’inclure la question dans un programme, peut-être dans les 12 mois suivant la publication du rapport, et de réunir soit les premiers ministres, soit les ministres fédéraux pertinents et leurs homologues des provinces et des territoires, afin d’examiner comment les deux paliers peuvent collaborer pour renouveler les services d’adoption, qui datent du milieu du XXe siècle, de manière à les adapter aux réalités du XXIe siècle.
En outre, le comité pourrait aussi se pencher sur les points suivants, dont je vais parler brièvement.
D’abord, le comité pourrait examiner les politiques d’immigration du gouvernement fédéral et tenter de déterminer si on devrait créer une catégorie relative à l’adoption au ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration dans le but de répondre aux défis posés par les crises humanitaires. J’ai porté récemment ce point à l'attention du ministre et des responsables des politiques de son ministère. Personnellement, je suis curieux de savoir ce que donnerait une telle mesure.
Le comité pourrait également se pencher sur les méthodes potentielles à suivre pour encourager les gens à adopter des enfants âgés. Il est plutôt inquiétant que la majorité des gens veulent adopter de jeunes enfants. Les plus âgés posent davantage de défis. Comment peut-on faciliter la tâche des familles qui adoptent des enfants âgés? On pourrait examiner les mesures de soutien offertes aux parents adoptifs pour les aider à affronter les difficultés et les défis liés à l’adoption. Je parle des services postadoption et de leurs sources de financement. Finalement, comment calcule-t-on la valeur d’un enfant et du rôle de parent de façon à établir des prestations spéciales d’assurance-emploi équivalentes?
Enfin, de façon générale, j'incite le comité à viser haut dans son étude, ne serait-ce que pour mieux faire connaître l'adoption au Canada et pour affirmer la juste valeur de chaque être humain. On a rarement l'occasion de se pencher sur cette question. Je vous encourage à faire preuve de courage et d'audace, ainsi qu'à entrer dans le détail; or, pour être certain que la réponse du gouvernement soit efficace, il importe aussi de bien cibler les recommandations et d'en limiter le nombre afin qu'elles ne mènent pas à des mesures improductives.
Je remercie le comité de me permettre d'être ici. Je vais répondre à vos questions comme je peux. Je sais que les intervenants qui témoigneront après moi en sauront beaucoup plus au sujet des données et pourront mieux répondre, mais je vais faire tout mon possible.
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Merci, madame la présidente. Je vais peut-être partager mon temps de parole avec M. Savage.
Vos propos me rappellent une observation intéressante. Je me suis rendue récemment au Bangladesh. Au cours de ma visite, de nombreux journalistes et quelques ministres m'ont demandé si le Canada était prêt à accepter des réfugiés du climat — tant des familles que des enfants.
Je présume qu'à un moment ou à un autre, il surviendra une crise quelconque, comme celle causée par le tsunami ou par le tremblement de terre en Haïti, dans le cadre de laquelle il faudra aider les enfants au moyen de l'adoption ou d'autres mesures. Cela nous amène à la question de l'immigration et des réfugiés; le gouvernement canadien a donc sûrement un rôle à jouer dans la création d'une section quelconque dont le mandat viserait les réfugiés du climat ou les situations catastrophiques pour les enfants et les adultes. Avez-vous réfléchi à cet aspect de la question et à ce qu'on pourrait faire dans le cas des réfugiés?
Vous avez dit qu'il faudrait des prestations spéciales d'assurance-emploi pour ces parents. Voulez-vous dire qu'on devrait apporter des modifications au régime d'assurance-emploi, qu'il faut autre chose que ce qui est prévu actuellement pour les parents biologiques et adoptifs?
Les pays d'où viennent ces enfants ont toujours des préoccupations majeures. Lorsque j'étais ministre de la Coopération internationale, je me suis rendue dans de nombreux pays en développement, en Afrique et ailleurs, et j'ai constaté que ce qui les tracasse le plus, c'est le fait que les pays développés sont toujours prêts à accueillir leurs enfants, mais qu'eux ne veulent pas les perdre. Ils ne veulent pas que de grands groupes d'enfants soient envoyés ailleurs. Ils souhaitent les élever. Ils veulent qu'on les aide à garder leurs enfants.
Le sujet peut donc être envisagé aussi de ce point de vue. L'enjeu éthique est très réel et doit être pris en considération. Selon moi, il faut examiner les deux côtés de la question.
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Merci à la députée de toutes ses questions. Je vais répondre du mieux que je peux.
Évidemment, sur le plan des crises humanitaires, il n'est pas seulement question des changements climatiques, mais aussi d'autres circonstances, comme les famines, les catastrophes naturelles ou les guerres. Bien sûr, toutes ces situations produisent de nombreux orphelins.
Selon moi, une des raisons principales d'examiner le processus d'adoption, c'est de concilier... Non, je devrais probablement employer une autre expression... C'est de renouveler, finalement, la façon dont nous procédons à l'adoption au Canada compte tenu du fait que ces événements sont de plus en plus fréquents. Le système actuel est-il assez souple, si l'on veut, pour réagir, et les mesures de soutien sont-elles suffisantes?
Plutôt que de répondre à ces situations, je nous encourage à faire preuve d'initiative. Je pense que notre réaction a été bonne dans le cas d'Haïti, mais c'était justement cela: une réaction. Que faisons-nous maintenant pour nous préparer, puisque nous savons que de tels événements se reproduiront? Pouvons-nous créer un système, en collaboration avec nos partenaires provinciaux et territoriaux, qui nous permettra de réagir avec souplesse?
L'autre point, bien sûr — et je crois l'avoir mentionné dans ma déclaration —, c'est qu'il est certainement préférable que les enfants soient confiés à des familles dans leur propre pays; or, lorsqu'il n'est pas possible de procéder ainsi, notre système permet-il de les placer au sein de familles qui vivent ici et qui veulent adopter?
En ce qui a trait à l'autre question, ce que je vise, c'est une mesure équivalente aux prestations de maternité. Je pense que le gouvernement a fait un pas en avant en offrant l'accès aux prestations parentales et de maternité aux travailleurs indépendants. Maintenant, la prochaine question évidente, tant pour les travailleurs indépendants que pour les autres, est la suivante: devrait-on considérer la possibilité d'offrir des prestations spéciales d'assurance-emploi additionnelles compte tenu du fait que l'attachement entre parents et enfants adoptifs ne se fait pas sans difficulté? Selon moi, il faut beaucoup de temps et de moyens pour y arriver.
Les discours que j'ai entendus lors de la deuxième lecture me portent à croire que ce point fait l'unanimité. Je soupçonne que le comité inclura cette recommandation dans son rapport; lorsqu'il y a adoption, les enfants et les parents doivent vraiment surmonter des défis considérables pour s'attacher. Dans le cas des enfants biologiques, le processus commence au cours de la grossesse, donc...
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Watson, j'allais parler de mon expérience de l'adoption et recueillir vos commentaires à ce sujet. J'ai un frère et une soeur qui ont tous deux adopté, un ici au Canada et l'autre, en Chine, dans des circonstances différentes mais, à certains égards, il ont rencontré des problèmes similaires.
Je veux que vous me disiez à quoi vous vous attendez de la part du comité. Vous nous en avez donné un bref aperçu et vous nous avez entre autres encouragés à faire preuve d'audace, mais quand ceci a été déposé à la Chambre, j'en ai discuté avec vous parce que je ne savais pas vraiment où cela allait mener, et je pense que c'est une étude digne d'intérêt. Cependant, le comité doit s'occuper d'un certain nombre de choses. Quelles sont vos attentes? En ce qui concerne le temps consacré à l'étude de cette motion, qu'aimeriez-vous que le comité fasse?
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Je remercie la députée d'avoir posé cette question.
Je ne sais pas si j'ai le coût exact, parce que cela varie d'une province à l'autre, mais le coût peut être élevé, particulièrement dans le cas de l'adoption internationale, qui peut être extrêmement coûteuse. Pour l'adoption internationale, cela peut atteindre 30 000 $ ou 35 000 $. Il n'est certainement pas irréaliste de dire qu'on peut dépenser entre 10 000 $ et 15 000 $ pour une adoption. Je pense qu'à ce sujet, d'autres témoins pourront vous fournir des renseignements plus détaillés, par province.
Le comité aura aussi l'occasion de se pencher sur les pratiques en matière d'adoption au pays, et une des raisons pour lesquelles je pense que cela serait profitable au comité, c'est qu'il pourrait aussi examiner les pratiques exemplaires. Le Québec, en particulier, est assez en avance sur le reste du pays dans ce domaine, et le comité pourrait tirer des leçons en examinant les pratiques de la province en matière d'adoption.
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Vous avez répondu en partie à ma question et, compte tenu que le temps est très limité, j'aimerais vous en poser une dernière, si vous le permettez.
L'aspect financier est important, soit, mais vous souhaitez également que des services soient offerts aux parents avant et après l'adoption, j'imagine. Au Québec, nous considérons les parents adoptifs au même titre que les parents biologiques. Les parents adoptifs ont donc accès à l'assurance parentale. Ils ont même droit, avant et après l'adoption, à du soutien psychologique offert par nos centres jeunesse, de même qu'à un crédit d'impôt remboursable couvrant 50 p. 100 des frais associés à l'adoption, et ce, pour un maximum de 10 000 $.
Je suis particulièrement préoccupée par le fait que vous dites dans votre motion considérer les compétences des provinces et des territoires. Si le présent comité vous entend et propose des mesures, j'aimerais savoir si vous êtes d'accord pour que cette motion permette au Québec d'avoir un droit de retrait sans condition et avec pleine compensation.
J'ai une série de questions. Je vais toutes vous les poser et vous n'aurez qu'à en choisir une.
En ce moment, des parents attendent d'adopter des enfants du Népal. On leur a dit qu'on a interrompu les adoptions. Certains de ces parents attendent depuis de nombreuses années. En ce qui concerne ce pays, le Népal, il y a peut-être eu des problèmes dans le passé, mais certaines des adoptions de 2009 doivent être finalisées. Mon bureau a reçu des appels à ce sujet; c'est pourquoi je m'en sers comme exemple de situations occasionnelles où des familles canadiennes désireuses d'adopter des enfants de certains pays en perdent l'occasion. Ce pourrait être un des domaines que nous pourrions étudier, mais il ne fait pas de doute que le Népal est un problème.
Le deuxième point que je peux signaler, c'est que l'an dernier, le comité de l'immigration a discuté de la question suivante: les enfants de deuxième génération, s'ils sont nés à l'étranger, pourraient devenir non-citoyens. Par exemple, si je suis née à l'extérieur du Canada, que mon enfant adoptif habite Beijing et qu'il y a un enfant, ma petite-fille deviendra apatride. Elle ne sera pas citoyenne canadienne. Cela ne s'appliquerait qu'aux enfants adoptés qui arrivent au pays à titre de résidents permanents. Voilà un domaine qui pose problème. Beaucoup de parents d'enfants adoptifs disent que c'est injuste envers leurs enfants, si ceux-ci ont des enfants à l'étranger. C'est la deuxième chose que nous pourrions examiner.
Il y a une troisième question qui pourrait être digne d'intérêt. Je sais que beaucoup d'organismes d'aide à l'enfance d'un bout à l'autre du Canada — en particulier celui de Toronto, par exemple — sont à la recherche de familles d'accueil, surtout dans certaines des communautés ethniques. Le comité ou le gouvernement fédéral pourrait se pencher sur les moyens à prendre à l'échelle nationale pour inciter les gens à devenir des familles d'accueil.
Le quatrième point qui, je crois, serait digne d'intérêt —et sur lequel j'aimerais faire un commentaire —, c'est que je sais que le taux de jeunes qui ont des démêlés avec la justice et qui finissent par quitter leur foyer est plus élevé chez les jeunes issus des familles d'accueil. Certains d'entre eux ont de la difficulté à trouver un endroit où loger à compter de l'âge de 16 ans. Le comité pourrait donc se pencher sur la question du logement pour les jeunes des familles adoptives ou des familles d'accueil.
J'ai pensé vous présenter les quatre points qui me sont venus à l'esprit et voir si vous ne pourriez pas nous faire part de vos commentaires sur n'importe lequel d'entre eux.
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Je remercie la députée pour les questions.
Je ne suis pas certain d'avoir moi-même considéré toutes ces questions quand j'ai proposé l'étude. Permettez-moi d'abord et avant tout de dire qu'en fin de compte, le comité peut déterminer la direction à prendre, et qu'il va le faire.
Il y a probablement 50 ou 100 questions qui ont une incidence sur l'adoption ou qui, du moins, s'y rapportent. Mon sentiment global par rapport à tout ceci — permettez-moi d'y revenir pendant un instant —, c'est que nous pourrions étudier le système sous deux aspects: l'aide fédérale et le système d'adoption lui-même. Et cela, dans l'optique de voir comment nous pouvons l'adapter aux nouvelles réalités. Somme toute, ma préoccupation, c'est que le système présente des lacunes. Il a été créé pour une autre époque. Le comité pourrait étudier certaines de ces questions. Je ne sais pas ce que vous choisirez d'étudier, en fin de compte, mais la question est de repenser notre système pour qu'il soit adapté au XXIe siècle.
En définitive, je pense que j'aimerais que ceci soit placé en tête de la liste des priorités, soit pour une réunion des premiers ministres ou des ministres concernés, dans le but de commencer à chercher de quelle façon nous pouvons réaliser cela en partenariat, parce qu'on ne peut le faire isolément. Je sais que l'étude fera des recommandations au gouvernement fédéral seulement, mais nous devons avoir un partenariat pour pouvoir aller de l'avant avec la refonte de notre système en vue de l'adapter aux réalités du XXIe siècle.
C'étaient là mes considérations initiales, et elles toucheront manifestement un certain nombre d'aspects. Elles pourraient toucher des aspects comme la politique de l'immigration. Je pense avoir parlé, au cours de ma déclaration préliminaire, de la préoccupation particulière en ce qui concerne les moyens à prendre pour favoriser l'adoption d'enfants plus âgés. Les parents ont typiquement une préférence pour les nourrissons ou pour quelqu'un d'assez jeune... Il y a toutes sortes de défis.
À un certain point au cours de notre quête pour adopter des enfants, ma femme et moi nous sommes demandés, parce que ma femme est une interprète gestuelle, si ne nous pourrions pas songer adopter un jeune enfant sourd, ou un enfant sourd plus âgé, du reste, en raison de notre capacité à satisfaire aux besoins en matière de langage. Cela pourrait prendre un certain nombre de directions, et j'attendrai le choix du comité avec grand intérêt.
Si je peux ajouter quelque chose à cela, je sais que M. Savage a posé une question sur la durée. Je ne sais pas combien de réunions seront nécessaires, mais je ne veux tout simplement pas que ce soit une étude rapide qui passerait à côté de l'essence de certaines de ces questions. Je sais que le calendrier peut parfois être assez chargé, mais j'ai bon espoir qu'on consacrera beaucoup de temps à cette question, tant pour la mettre en évidence que pour pouvoir traiter des points importants devant le comité.
Je suis désolé, madame la présidente, je ne sais pas si elle envisage plus d'un rapport. Je n'en étais pas tout à fait certain.
Il est évident que le comité voudra commencer par établir les paramètres de son étude et réserver un certain nombre de réunions aux aspects qu'il aura choisi d'examiner. Je ne sais pas si je vais émettre un commentaire à l'intention du comité sur la direction qu'il entend prendre. Je pense vous avoir brossé un portrait général de ce que j'aimerais que l'étude examine et, bien entendu, je vous ai encouragés à voir gros, plutôt que petit. Je pense que le comité ne devrait pas rater l'occasion qui lui est fournie de présenter une étude qui fera date.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente. Je vais partager mon temps avec M. Cannan.
Je suis certainement reconnaissant au témoin de nous avoir fait part de ses réflexions à ce sujet. Je sais qu'à bien des égards, c'est plutôt d'ordre personnel.
Si je devais répartir cela en deux aspects, selon ce que vous me dites que vous aimeriez voir se produire, le premier serait d'examiner les mesures d'aide existantes pour essayer de savoir ce qu'on doit en faire et déterminer si on doit y ajouter quelque chose, les bonifier ou les modifier. Différents moyens peuvent être utilisés pour ce faire: régime d'imposition, financement direct, modifications à la Loi sur l'assurance-emploi, et des choses de ce genre. Je dirais qu'on pourrait les classer dans la catégorie des choses qui serviraient à nous amener au XXIe siècle. Ce n'est pas nécessairement voir grand, mais c'est une partie de cela.
Le deuxième, et c'est peut-être l'aspect qui pose davantage problème, c'est la question de l'adoption internationale et de la création de classes spécifiques en ce qui concerne les classes d'immigration. Selon ce que j'ai pu constater, l'adoption est gérée au niveau provincial, par chaque province, et je suppose que les provinces ont des règles et des procédures différentes. Essentiellement, les provinces savent que cela doit être dans l'intérêt supérieur de l'enfant ou des enfants, et c'est très bien.
Le gouvernement fédéral intervient seulement après l'adoption, après la province, sur le plan de la citoyenneté. Il intervient particulièrement dans ce domaine, et c'est en quelque sorte un supplément à ce que font les provinces, à ce qu'elles sont capables de faire, et je présume que c'est ce qu'elles sont en droit de faire en vertu de la Constitution.
Donc, si vous décidez d'aller dans ce champ de compétence provinciale pour créer une nouvelle classe d'adoption, il me semble qu'il se peut que nous ayons à nous pencher sur des questions d'ordre constitutionnel. Il est possible, compte tenu de la nature de ces questions d'ordre constitutionnel, que toute incursion du gouvernement fédéral dans le processus d'adoption doive par la suite nécessiter une sorte de collaboration ou d'entente avec les diverses provinces, ce qui signifie que ce n'est pas quelque chose qui peut être fait directement à l'aide d'une loi.
Il s'agit donc d'un domaine plus problématique, à mon avis, mais voudriez-vous que nous nous penchions sur les répercussions constitutionnelles, y compris l'approche de collaboration avec les provinces qui pourrait être empruntée pour réussir à créer cette nouvelle classe d'adoption?
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Je remercie le député pour sa question.
Manifestement, il y pourrait y avoir de réels problèmes techniques. Je ne les connais pas tous, tout comme je ne suis pas au courant de ceux dont vous venez de parler précisément. L'enjeu ici, c'est le partenariat, je pense. Chaque ordre de gouvernement a un rôle à jouer en matière d'adoption et doit encourager l'établissement des liens nécessaires. Comment allons-nous aussi répondre aux défis de nature humanitaire?
Je ne dis pas nécessairement que le gouvernement fédéral doit s'immiscer dans les champs de compétences des provinces. Ce que je dis, sans doute, et ce que je pense que le comité serait en droit de dire, c'est qu'il faut d'abord examiner ces études. N'ayez pas peur de vous pencher sur les questions délicates.
En fin de compte, il serait fructueux de faire en sorte qu'à un moment où à un autre, les ministres concernés ou les premiers ministres discutent de la façon dont on offre les services d'adoption au Canada. En matière d'adoption, existe-t-il un meilleur moyen pour favoriser la collaboration nécessaire dans le respect des champs de compétences — si possible — que de voir cela se produire à un jour? Je pense que cela placerait aussi bien en évidence la question de l'adoption au Canada.
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Merci, madame la présidente.
Merci de partager votre temps, monsieur Komarnicki.
Et merci d'être venu ici, monsieur Watson, et d'avoir amené votre charmante épouse avec vous et de votre passion pour cette question.
Tout autour de la salle, nous avons des histoires de familles, dont certaines n'ont pas réussi à avoir d'enfants et ont essayé d'en avoir au moyen de la fécondation in vitro, et d'autres qui n'ont pas eu de succès avec cette technologie et qui ont eu recours à l'adoption.
Je n'ai pas beaucoup de temps. Vous avez parlé du coût, qui est quelque chose que j'ai toujours trouvé ahurissant. Les gens disent toujours que la solution à un problème est de lui consacrer encore plus d'argent. D'après votre expérience, quel est le principal facteur qui intervient dans le délai et quelle est la raison pour laquelle il coûte si cher pour traiter des adoptions? Comment pouvons-nous travailler ensemble pour rationaliser, du point de vue fédéral, le processus pour qu'il soit plus efficace?
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Désolée, mais pourrais-je faire un bref commentaire?
La présidente: Certainement.
L'hon. Maria Minna: Merci, madame la présidente.
Je ne veux pas paraître insensible, mais il me semble que le seul rôle que le gouvernement du Canada puisse jouer ici, étant donné qu'il s'agit d'une compétence provinciale, c'est le rôle en matière d'immigration, et c'est ce que nous faisons en ce moment. Nous n'agissons maintenant qu'au niveau de l'immigration une fois que la province a déjà réalisé l'étude de la famille; une fois que la famille a été approuvée, alors, nous faisons le travail en matière d'immigration. Je sais, pour avoir vécu ce genre de situation récemment dans ma circonscription, que nous n'autorisons pas l'immigration tant et aussi longtemps que la province n'a pas terminé sa partie du travail. Alors, cela demeure à peu près inchangé.
La seule autre chose serait l'AE, si nous voulons envisager la possibilité de l'étendre, mais je ne vois pas de rôle ici qui nécessiterait autre chose que ce qui existe déjà.
Alors, il n'est pas clair dans mon esprit ce qu'on nous demande de faire ici. C'est mon principal commentaire, parce que je pense que nous avons déjà tout ce qu'il faut, vraiment, sauf la partie qui concerne l'AE, dont nous pourrions discuter, je suppose.
Je suis désolée, je ne veux pas... [Note de la rédaction: inaudible].
La présidente: Monsieur Watson?
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Merci, monsieur Watson, de votre présence ici. J'aime beaucoup le cœur et la passion que vous mettez à défendre cette question. Je pense que c'est quelque chose de très grand que nous pouvons faire pour notre propre pays de même que pour l'étranger.
Une catégorie spéciale pour l'adoption internationale, cela m'intrigue beaucoup. Pour donner suite à une des observations de Mme Minna, que pensez-vous, après avoir examiné la situation outre-mer, de la création d'une catégorie de réfugiés pour l'adoption, mais également, comme elle l'a souligné à juste titre, tout ce que nous appelons la question ou la composante éthique de faire venir des enfants ici? Je sais qu'il y a eu un petit incident à Haïti où certaines personnes zélées ont essayé d'aider ces jeunes enfants et où il y a eu, par la suite, certaines difficultés, ou des regrets, ou de l'hésitation de la part des parents.
Y a-t-il des questions comme celles-là que nous devrions examiner avant de créer une catégorie spéciale pour l'adoption en matière d'immigration?
Oui. Lorsque nous regardons des situations de crise humanitaire, la première considération, évidemment, ce n'est pas d'ignorer un autre pays, mais de travailler en partenariat avec les gouvernements légitimes. La priorité, c'est de placer les enfants provenant de ces pays dans des familles là-bas, mais il est possible qu'il n'y ait pas de capacité pour le faire. Au-delà de cela, avons-nous un système qui est assez souple pour nous permettre d'apparier des enfants avec des familles d'ici qui ont à cœur d'adopter des enfants d'autres pays et de leur donner l'amour, l'attachement et l'affirmation de soi qu'ils veulent leur donner?
Mais la première considération, c'est de placer d'abord ces enfants, lorsque c'est possible, dans des familles dans leur propre pays. Au-delà de cela, pouvons-nous faire de cela une réalité ici?
J'ignore, madame la présidente, si cela répond à la question.
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Merci, madame, de m'offrir cette occasion. Je suis ici de passage, et ça tombe bien. On a posé la question de savoir s'il était de la compétence du comité d'aborder cette question. Or on en parle maintenant.
Pour ma part, j'ai vécu l'expérience dont vous avez parlé au tout début, mais à l'envers. J'ai un fils péruvien qui aura bientôt 30 ans. L'ensemble des procédures que nous avons suivies il y a 30 ans, donc il y a plus d'un quart de siècle, étaient pleinement et entièrement de la compétence du Québec. Vous n'êtes donc pas surpris de nous voir plaider en faveur de cet état de chose. Ça m'amène à parler de principes.
Bien des gens ont pu constater que les juridictions internationales étaient très claires. C'est au pays « adoptant » qu'il incombe de vérifier si les parents sont aptes à adopter des enfants. Manifestement, dans mon cas, la réponse était oui. Vérifier si l'enfant était libre d'être adopté n'était la responsabilité ni du Québec ni du Canada, mais du Pérou. Il s'agit dans de tels cas d'éviter les enlèvements et le genre de rumeurs qu'on a pu entendre par le passé. Ces pays sont libres de dire oui ou non, d'accepter que les gens vident ou non le pays. Cette décision leur appartient. Il faut faire des vérifications parce qu'un enfant, on ne peut pas le rendre. Ce n'est pas un projet à court ou à moyen terme, mais celui d'une vie. L'enfant ne vient pas avec une garantie et on ne peut pas lui coller un timbre sur la fesse gauche pour ensuite le renvoyer chez lui.
Ça m'amène à parler des principes de base très simples que nous devons appliquer. D'abord, qu'il s'agisse d'un enfant naturel ou d'un enfant adoptif, c'est la même chose. Je n'ai jamais vu de différence entre mes enfants. Certains sont des enfants naturels et d'autres ont été adoptés. L'enfant adopté ne doit pas voir de différence. Il sait qu'il a été adopté, que la grandeur des mains, la couleur de la peau, la forme des yeux et la couleur des cheveux sont différentes. On n'a pas à lui faire sentir, en plus de l'aspect administratif, qu'il y a une différence. Un enfant adopté dont la mère adoptive reçoit moins d'assurance-emploi que s'il s'agissait d'un enfant naturel va se dire qu'il a moins de valeur, qu'il est un enfant à rabais. Si on ajoute des crédits spécifiquement pour des enfants adoptés, la conséquence va être exactement la même. Ces enfants vont se dire qu'il faut plus d'argent pour arriver à subvenir à leurs besoins. Peu importe la façon dont vous allez aborder la chose, l'enfant va toujours se considérer comme étant de seconde zone. C'est la même chose pour les parents. À mon avis, dès le moment de l'adoption, la personne devient un parent, point à la ligne. La pire insulte qu'on puisse faire à des parents est de dire qu'un de leurs enfants a été adopté alors qu'un autre est un enfant biologique. C'est du moins la pire insulte qu'on puisse me faire.
Pour ce qui est des crédits d'impôt pour les frais, par contre, c'est différent. En effet, quand on adopte un enfant à l'étranger, ça entraîne d'énormes frais, que ce soit des frais juridiques, des frais de traduction ou d'autres encore. Cependant, dès l'instant où l'enfant arrive à la maison, il faut le traiter dans la plus stricte égalité. Il ne faut jamais le différencier. Sinon, il y a un effet négatif énorme.
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Merci de votre présence et merci de votre temps.
Nous allons maintenant demander aux témoins du Conseil d'adoption du Canada et de la Société de l'aide à l'enfance d'Ottawa de s'approcher. Nous avons quelques questions pour elles également.
J'aimerais remercier nos témoins, Laura Eggertson et Barbara MacKinnon, d'être venues après un si court préavis.
Pour l'information des membres du comité, il y a une exposition cette semaine à Ottawa appelée Galerie des petits cœurs. Le Conseil d'adoption du Canada est ici. Nous avons estimé que si nous avions un peu de temps, nous ferions une petite place pour entendre ce que ces personnes ont à dire sur l'adoption et sur l'exposition qu'elles ont mise sur pied.
Merci de votre présence ici.
De l'information a été distribuée aux membres du comité et nous espérons que cela fournira un certain contexte; mais ce que j'aimerais faire, c'est simplement donner aux témoins l'occasion de nous dire brièvement ce qu'elles font. Ensuite, nous aurons la possibilité de faire seulement un tour de questions.
Nous aimerions entendre parler de ce que vous faites à Ottawa.
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Merci, madame la présidente.
Barbara et moi allons partager notre temps ici, mais je veux simplement commencer en disant que nous sommes vraiment heureuses de la décision du comité d'examiner toute cette question du soutien que le gouvernement fédéral peut apporter à l'adoption au Canada. Nous pensons qu'un certain nombre de domaines pourraient vraiment profiter de cette étude et nous serions heureuses de vous fournir plus de détails sur ces questions à une autre occasion.
Mais aujourd'hui, nous allons simplement vous dire quelques mots au sujet de la Galerie des petits cœurs. La Galerie des petits cœurs est un concept qui a vu le jour aux États-Unis. La Heart Gallery of America a débuté en 2001 au Nouveau-Mexique. L'idée, c'est que des photographes locaux font don de leur temps pour prendre des photos d'enfants en attente d'une famille permanente. Ce sont des enfants placés en famille d'accueil.
Cette initiative a eu beaucoup de succès aux États-Unis; alors, nous voulons faire la même chose ici parce que nous avons besoin de solutions et d'outils novateurs. Il y a des milliers d'enfants en famille d'accueil qui sont, du point de vue légal, libres pour l'adoption partout au Canada, mais nos taux d'adoption à l'intérieur du pays stagnent. Ils n'ont pas vraiment augmenté au cours de la dernière décennie, et peut-être davantage. Ils se situent aux environs de 1 700 à 2 000 par année. Nous avons besoin d'autres moyens pour attirer les familles adoptives potentielles et apparier ces enfants avec ces familles.
C'est pourquoi nous avons décidé d'adopter ce moyen. Nous avons parlé à la Société de l'aide à l'enfance d'Ottawa, parce que nous sommes situés ici, à Ottawa. Le Conseil d'adoption du Canada est un organisme national, mais son siège social est ici, à Ottawa. Nous savions également que la Société de l'aide à l'enfance avait un excellent dossier pour ce qui est d'essayer de nouvelles méthodes, d'entrer en contact avec les gens et de faire preuve de beaucoup de dynamisme dans le recrutement des parents. Nous espérons que ce sera un projet pilote.
Jeudi soir, ici sur la Colline parlementaire, nous avons inauguré la galerie. Nous avions des photos de 18 enfants différents d'ici même, à Ottawa, qui ont besoin d'une famille permanente. Certains étaient frères ou soeurs; je pense que nous avions trois groupes de frères ou soeurs. Les autres étaient des enfants uniques ayant besoin d'un foyer permanent. L'idée, c'est que cette galerie se promènera — nous l'espérons — dans certains immeubles du gouvernement fédéral, du gouvernement municipal, dans des bureaux d'entreprises privées ou dans des immeubles à bureaux, pour attirer différentes clientèles de parents adoptifs qui pourraient ne pas avoir pensé à adopter ces enfants particuliers, qui n'avaient peut-être pas pensé à faire une place dans leur foyer pour accueillir un autre enfant, de façon générale, et qui pourraient ensuite entreprendre des démarches auprès de la Société de l'aide à l'enfance d'ici pour suivre le processus approprié si jamais ils décidaient qu'ils aimeraient adopter un enfant.
Voilà l'idée derrière la Galerie des petits cœurs. Comme je le dis, cette idée a connu beaucoup de succès. À certains endroits aux États-Unis, le nombre d'appels et de demandes de renseignements provenant de parents adoptifs potentiels a doublé. On a trouvé des familles d'adoption; dans certaines régions, jusqu'à 50 p. 100 des enfants exposés dans les galeries ont été placés ou appariés potentiellement, et entre 25 et 40 p. 100 dans les autres endroits. C'est pourquoi nous avons décidé de tenter l'expérience ici. Nous espérons qu'elle fera boule de neige partout au pays.
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J'aimerais revenir sur les raisons pour lesquelles la Société de l'aide à l'enfance d'Ottawa a décidé de participer à cette initiative emballante. C'est vraiment parce que nous avons constamment du mal à trouver des familles adoptives pour des enfants plus âgés et des groupes de frères et soeurs. Lorsque des enfants sont pris en charge, ils vivent souvent une expérience positive dans leur famille d'accueil, mais peu importe à quel point leur expérience est positive, ils souhaitent tous avoir une famille pour toujours.
L'important pour eux, c'est de savoir ce qui se passera lorsqu'ils ne seront plus pris en charge, lorsqu'ils quitteront le système. Qui sera présent à leur remise de diplôme? Qui les aidera à déménager dans leur premier appartement? Qui sera présent lorsque naîtra leur premier bébé? Qui les aidera à organiser leurs finances? Ce sont des choses que ceux d'entre vous qui êtes parents, savent. Vous êtes parents pour toujours et les enfants veulent être enfants pour toujours et avoir cet appui.
Nous avons constamment de la difficulté à trouver des gens prêts à ouvrir leur porte à des enfants plus âgés; on présente l'image classique d'adoption de bébés. Pour cette raison, ce processus innovateur nous a été présenté par le Conseil d'adoption du Canada. Nous étions très enthousiastes, car nous avons découvert que ce qui fonctionne le mieux pour le recrutement, c'est lorsqu'il est axé sur les enfants — en d'autres mots, lorsqu'on crée un attachement personnel. Nous savons, de par les études en marketing social, que l'utilisation de Facebook et de photos est une façon de créer un attachement. Nous étions très heureux lorsque cette option nous a été offerte.
Je pense que ce que j'ai aimé le mieux, et ce qui a été vraiment positif pour nous, c'est que les enfants que nous avons sondés pour savoir s'ils étaient intéressés à faire partie de cette galerie se sont montrés très enthousiastes. Ils sentaient qu'ils faisaient partie du processus. Il faut tout d'abord qu'ils acceptent de participer.
Lorsque des enfants plus âgés sont en adoption, ils peuvent contribuer à trouver la famille adoptive de leur choix. Cette galerie leur offre cette option. Ils ont des photos qui les valorisent en tant que personne. Ils écrivent leur propre petite biographie décrivant qui ils sont et ce qu'ils peuvent offrir à une famille, et ils se rendent compte qu'ils ont quelque chose à apporter à une famille. De plus, ils ont la possibilité de sentir vraiment qu'ils tentent de faire des changements dans leur propre vie.
Comme les enfants ont réagi très positivement à ce processus jusqu'à maintenant, nous sommes très encouragés. Nous espérons qu'au cours de vos discussions, vous admettrez que l'adoption est une chose différente et que les enfants ont besoin d'être adoptés, que chaque enfant au Canada a besoin d'une famille, et dans ce cadre, il nous faut être créatifs quant à la façon de trouver ces familles et de les appuyer dans leur préparation et dans leur rôle permanent de parents adoptifs.
Nous attendons avec impatience les résultats de votre rapport.
Vous avez certainement beaucoup à nous offrir sur les questions d'adoption. Lorsque nous ferons notre étude officielle sur le sujet, je crois qu'il serait très bénéfique que vous comparaissiez de nouveau et que vous nous prépariez un rapport.
Il n'y aura qu'une série de questions. J'accorde sept minutes à chaque groupe.
Si vous souhaitez les répartir entre les partis, vous pourriez tous poser une question et nous pourrions encore passer aux travaux que nous voulions faire.
Monsieur Savage, vous disposez de sept minutes. Si vous voulez laisser du temps de parole à d'autres personnes, vous pouvez le faire.
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Je suis très heureux de partager mon temps de parole avec mes collègues.
Merci de votre présence aujourd'hui. Certaines des questions que j'aimerais vous poser sont des questions que je vous poserais en tant que témoins dans cette étude, même si nous n'en sommes qu'au tout début.
Je crois que des gens seraient surpris d'entendre que beaucoup d'enfants sont en attente d'adoption. On semble croire généralement qu'il est difficile d'adopter un enfant. Pouvez-vous me donner une idée du temps qu'il faut pour adopter, du nombre d'enfants en attente et du fonctionnement du processus d'adoption? Il serait probablement sensé de prendre l'exemple de l'Ontario, étant donné que nous nous y trouvons.
Pouvez-vous me donner une idée du nombre d'enfants en attente d'adoption selon les âges, et du temps qu'il faut pour adopter un enfant?
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Madame la présidente, je remercie le député de cette question.
Tout d'abord, permettez-moi de vous expliquer qu'au Canada, nous avons du mal à obtenir de bonnes statistiques sur l'adoption, surtout l'adoption nationale. Une partie du problème réside dans le fait que, bien entendu, chaque province a ses propres statistiques et catégorise les enfants de façon un peu différente pour ce qui est de leur adoption légale.
Je peux vous dire que d'après de vieilles statistiques, nous pensons qu'entre 70 000 et peut-être 100 000 enfants sont pris en charge, mais ils ne peuvent pas tous être légalement adoptés. Nous estimons que peut-être entre 30 000 et 40 000 d'entre eux peuvent l'être partout au Canada. En Ontario, selon les derniers chiffres de l'Association ontarienne des sociétés de l'aide à l'enfance, environ 9 400 enfants et jeunes peuvent légalement être adoptés, des enfants en bas âge jusqu'aux jeunes de 18 ans.
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Beaucoup de compétences font du bon travail, au Canada et à l'étranger. Il y a beaucoup de pratiques exemplaires, comme l'a mentionné M. Watson aujourd'hui.
Je suis particulièrement au fait de ce qui se passe aux États-Unis présentement. Les Américains sont beaucoup plus dynamiques d'après le grand nombre d' idées de recrutement que bien des États ont. Par exemple, le but de l'organisme new yorkais « You Gotta Believe! » est de faire sortir du système de placement en famille d'accueil les jeunes qui vieillissent et de les placer dans des foyers permanents. L'organisme a trouvé des familles adoptives pour des jeunes âgés de 18, 19, 20 et 21 ans.
Généralement, au Canada — et Barbara pourra me corriger — l'ensemble de la population et les gens qui travaillent dans les sociétés de l'aide à l'enfance ont l'impression que ces jeunes personnes, ces adolescents ne sont pas adoptables, mais je crois que nous pouvons changer cela. Le Conseil d'adoption du Canada adhère certainement à la philosophie — et je crois que la Société de l'aide à l'enfance d'Ottawa aussi — que tous les enfants et tous les jeunes sont adoptables.
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On va partager le temps de parole, étant donné que je suis le membre adopté pour la journée.
Je trouve vos efforts extrêmement intéressants, et sans doute avez-vous les réponses aux questions que je vais vous poser, mais je suis un peu dubitatif. Après avoir lu le documents, de grosses lumières se sont allumées: danger. Étant donné qu'il y a 30 000 enfants en attente d'adoption, j'ai peur que ce genre d'exposition de photos ne devienne une espèce de marché. Vous avez sans doute des critères quant au choix des enfants photographiés — par rapport à ceux qui ne le sont pas. Vous avez aussi sans doute des critères quant au choix des photos d'enfants qui seront exposées — ce terme me défrise déjà. Il y a sans doute aussi des critères en ce qui a trait à la méthode adoptée pour le vernissage proprement dit. Car on sait tous, quand on va dans un vernissage, que des places sont plus significatives ou plus populaires que d'autres: les places dans une salle de vernissage n'ont pas toutes la même valeur. Vous devez sans doute composer avec les critères du photographe en matière de photo, que ce soit les critères de couleur, le noir et le blanc, les critères de grandeur, etc.
J'aimerais que vous me sécurisiez à ce sujet, car j'ai peur que ce soient des annonces classées, et ça me rend très dubitatif. C'est ma seule question.
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Merci beaucoup d'être présents, d'abord.
C'est peut-être difficile pour nous d'imaginer cette galerie. Justement, je me préoccupais du fait que les familles qui se disent intéressées... Je fais mal la différence entre l'adoption, dans votre cas, où on devient une famille d'accueil... Néanmoins, vous souhaitez que les familles d'accueil soient là de façon permanente, si j'ai bien saisi.
Ne craignez-vous pas que toutes sortes de familles puissent se présenter, justement? J'aimerais savoir quel est le processus, ensuite, avec les familles qui se disent intéressées à adopter un enfant. Quel processus suit-on pour s'assurer que c'est en effet une famille sûre pour l'enfant?
Aussi, j'aimerais savoir si, par exemple, la motion de M. Watson vous satisfait. En d'autres mots, souhaitez-vous que le comité mette des mesures en place pour inciter peut-être d'autres familles à devenir une famille adoptive?
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Je vais vous dire ce qui se passe une fois que quelqu'un a manifesté de l'intérêt.
Nous avons un processus de sélection rigoureux et nous donnons une formation aux familles pour les préparer à adopter un enfant. Les familles sont ainsi pleinement conscientes des difficultés qu'il peut y avoir à adopter un enfant plus âgé et elles sont sensibilisées au fait qu'il est important de respecter l'histoire personnelle de l'enfant et le milieu d'où il provient. Le programme de formation et le programme de sélection sont des programmes exhaustifs. Toutes les mesures requises sont prises pour assurer la sécurité, les dossiers et les curriculum vitae sont vérifiés et des entrevues sont menées. Le processus est très exigeant.
Le deuxième volet est réellement important. Vous pouvez avoir des gens qui sont intéressés à devenir des parents, mais il est crucial de s'assurer que l'adulte est approprié pour l'enfant et qu'il saura l'aider dans son développement, et il faut, pour cela, tenir compte des besoins et des désirs de cet enfant. On ne se contente pas d'accepter quiconque se présente à la porte. Un processus de sélection complet s'enclenche au cours duquel nous devons déterminer si la personne a la capacité d'élever un enfant. Il faut ensuite choisir les meilleurs parents. Enfin, il faut présenter les parents potentiels aux enfants et laisser les enfants décider s'ils veulent aller vivre chez eux.
Comparativement à l'adoption internationale, l'adoption au Canada est un processus beaucoup plus fouillé, qui comprend un certain nombre de mesures de garantie.
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Merci beaucoup de votre question, monsieur Martin.
Un certain nombre d'obstacles potentiels nuisent à l'adoption. Je parle également en qualité de mère adoptive et de personne adoptée. J'ai adopté deux enfants plus âgés par l'entremise de la Société de l'aide à l'enfance d'Ottawa.
L'un des obstacles les plus importants est le manque d'information. Comme je l'ai mentionné, beaucoup de gens ne savent pas combien d'enfants peuvent être adoptés au Canada. Ils ne connaissent pas l'âge de ces enfants. Ils ne croient pas qu'il serait possible pour eux d'adopter un enfant plus âgé. L'aide après l'adoption constitue un problème. Il y a des façons... Nous avons deux ou trois groupes de soutien pour les parents adoptifs à Ottawa, dirigés par des bénévoles, qui donnent beaucoup de formation de parent à parent. Ce genre de soutien, plus répandu un peu partout au Canada, est très utile. Des mesures d'aide variées...
Nous ne demandons pas d'utiliser les fonds de l'assurance-emploi pour fournir une aide spéciale aux parents adoptifs. Nous aimerions que les parents adoptifs profitent des mêmes mesures de soutien que les parents biologiques.Nous aimerions qu'outre les congés parentaux auxquels ils ont droit, les parents adoptifs profitent du même nombre de semaines de congé, en raison des questions d'attachement dont vous avez entendu parler un peu, je crois. Nous pourrons discuter davantage de cette question un autre jour.
La simple transmission d'informations, bien que la seule promotion de l'adoption comme solution... Lorsque nous parlons de permanence, nous parlons d'adoption légale, mais on peut également y inclure la prise en charge par un membre de la parenté dans les collectivités autochtones, la garde légale et les soins en milieu surveillé. Nous avons un certain nombre d'options, mais le principe de base est d'éviter que les enfants soient ballottés d'un foyer d'accueil à un autre pendant toute la période au cours de laquelle ils sont sous la responsabilité du réseau de protection de la jeunesse.
Là encore, un certain nombre de domaines existent dans lesquels, selon nous, le gouvernement fédéral pourrait être utile, ne serait-ce qu'en organisant une campagne nationale pour faire connaître les familles adoptives, les gens qui ont adopté et l'expérience heureuse qu'ils ont vécue, de façon à montrer qu'il est possible d'adopter des enfants de différents âges, qui en sont à différentes étapes de leur vie.
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Cela serait extrêmement utile, parce que les provinces ont des idées différentes sur l'aide à apporter aux parents. Il n'y a aucune uniformité au pays. Il n'y a même pas d'uniformité à l'intérieur de certaines provinces.
Par exemple, l'Ontario n'offre pas de subventions garanties si vous adoptez un enfant qui a des besoins spéciaux, ou un enfant plus âgé, ou encore... En fait, je crois que Barbara vous dira que les sociétés de l'aide à l'enfance n'ont pas de budget en tant que tel. Elles n'ont pas de poste budgétaire pour fournir ce genre d'aide financière ou d'appui ultérieur à l'adoption. Elles concoctent parfois une aide à même leurs propres budgets lorsque cela est nécessaire.
Toutefois, certaines autres provinces... l'Alberta, je crois, dispose d'une subvention garantie pour, par exemple, les parents adoptifs d'enfants qui ont des besoins spéciaux. L'un de ces besoins peut être un âge plus avancé ou le fait d'avoir un frère ou une soeur également adopté.
Alors, oui, il y a une vaste gamme d'options dans l'ensemble du pays. En fait, l'Ontario a présenté un rapport l'été dernier dans lequel elle traitait de ces questions. Le rapport s'intitule « Faire croître l'espoir ». Il ne traite que de la situation en Ontario, mais il serait très utile de connaître la situation dans chaque province et de réfléchir à des moyens d'uniformiser l'aide.
M. Ben Lobb: D'accord. Merci.
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Merci d'être venues nous voir. J'espère que nous aurons encore l'occasion de vous entendre, Laura et Barbara, lorsque nous examinerons plus en détail les obstacles que vous constatez présentement ainsi que les autres difficultés du système et les moyens qui nous permettraient de les atténuer.
J'ai un frère plus jeune que moi dont l'aîné est un enfant adopté. C'est un jeune homme merveilleux, encore à l'adolescence, un formidable joueur de hockey, avec beaucoup d'autres qualités. Ses parents n'étant pas capables d'avoir des enfants, ils ont décidé de l'adopter. Puis, ils ont réussi à concevoir eux-mêmes deux enfants. Ainsi va la vie parfois.
Quoi qu'il en soit, la mère naturelle n'avait pas vingt ans à la naissance du garçon. Elle vivait à l'autre bout du pays. Elle ne se sentait pas capable d'être mère et de s'occuper de son jeune enfant, alors elle a fait le choix de le donner en adoption. Ce fut un bon choix et pour elle, et pour les parents adoptifs, évidemment.
Cela m'amène à mes deux questions. La seconde porte sur l'adoption ouverte et sur les constats que l'on peut faire à ce sujet. Quelle évaluation tirez-vous de l'expérience acquise, après de nombreuses années? J'aimerais aussi savoir si le Conseil d'adoption du Canada et les sociétés d'aide à l'enfance ont des moyens de promouvoir l'adoption parmi les étudiantes universitaires, les jeunes femmes de moins de 20 ans et les autres femmes qui tombent enceintes sans l'avoir voulu, y compris celles qui sont plus âgées.
J'apprécie votre expression, qui a été mentionnée tout à l'heure, selon laquelle il n'y a pas d'enfant non désiré, mais seulement des parents qui s'ignorent. Je crois que c'est juste. Lorsque de jeunes femmes se sentent incapables de porter... ce serait peut-être leur premier choix, mais elles ne s'en croient pas capables ou sont perturbées ou mal à l'aise devant la perspective d'un avortement. Avez-vous des moyens pour promouvoir l'adoption dans le milieu universitaire, au pays, pour sensibiliser ces femmes à la possibilité de donner leur enfant en adoption et pour les mettre au courant également de l'adoption ouverte?
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Certainement. Je peux vous en parler. Et Barbara est également une mère adoptive.
Mes enfants avaient huit ans et neuf ans respectivement lorsque je les ai adoptés. Il y a certainement des problèmes d'attachement, comme nous l'avons dit. Ces enfants ont connu leur famille naturelle. La situation est différente dans le cas d'un nourrisson. J'ai été moi-même adoptée lorsque j'étais encore un bébé. Je ne me souviens pas du tout de ma famille naturelle. Mais un enfant conserve des souvenirs lorsqu'il est confié à d'autres parents après avoir vécu dans sa famille naturelle pendant un certain temps, puis lorsqu'il devient légalement admissible à l'adoption. Ces enfants ont souvent eu des visites dans le passé. Ils ont parfois des frères ou des soeurs dont ils sont séparés. Leur conception de la famille est un peu plus compliquée, probablement, que celle d'un enfant ayant été adopté lorsqu'il était bébé.
Premièrement, de mon point de vue et selon mon expérience, les problèmes qui sont difficiles à résoudre sont les problèmes de traumatisme, plutôt que les problèmes d'adoption. Les enfants ne se retrouvent pas toujours à la Société d'aide à l'enfance parce que leurs deux parents sont morts dans un accident d'automobile. Il y a habituellement une autre raison pour laquelle ils ne vivent plus dans leur famille d'origine. Cette raison peut être très difficiles à supporter pour l'enfant. C'est souvent ce qui rend les choses difficiles dans sa famille adoptive.
Je pense que l'adoption d'un enfant qui n'est plus en bas âge peut donner de très bons résultats, mais les parents ont besoin d'aide. Je l'ai fait en tant que chef de famille monoparentale et j'ai eu beaucoup d'aide de la part de la Société d'aide à l'enfance d'Ottawa. Cette aide fut très utile dans mon cas.
Par ailleurs, des problèmes peuvent survenir comme dans le cas de n'importe quel enfant. Que vous en soyez les parents biologiques ou les parents adoptifs, il est possible que vous ne soyez pas préparés pour certaines choses et que vous ayez à faire preuve de souplesse. Vous devrez peut-être ajuster vos attentes ou traverser des périodes difficiles, mais avec l'aide nécessaire, de tels placements et de telles adoptions peuvent donner de très bons résultats, selon moi.
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Oui, mais je dirais que la dernière partie, celle que M. Komarnicki a demandé de retirer, nous permettra — si nous nous y prenons de la bonne façon — de rester sur la bonne voie et de nous concentrer sur l'atteinte d'objectifs réalistes, à court et à long terme.
Nous risquons, comme cela se produit souvent dans ce genre d'étude, de nous éparpiller et de nous pencher sur des questions à propos desquelles nous ne pourrons peut-être pas faire grand-chose, honnêtement, et de faire des recommandations qui ne relèveront peut-être pas du gouvernement fédéral. Nous pourrions formuler des recommandations en sachant, au fond de nous, que le gouvernement ne les acceptera pas ou qu'il ne voudra pas agir dans ce dossier. Tout ce que nous disons, c'est que nous devons définir clairement l'objet de l'étude.
J'aime bien les mots « pleine participation au marché du travail et à l'économie » et la première partie. Nous pourrions certainement faire un travail extrêmement utile pour ces deux secteurs. Par contre, je conserverais la dernière partie, pour être certain que c'est ce que nous allons étudier et qu'au bout du compte, nous allons trouver des solutions qui, comme nous le disons ici, ont de « fortes possibilités » de réussir.
Vendredi dernier, à Halifax, j'ai assisté à une cérémonie pour célébrer la ratification par le Canada de la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées. À cette occasion, j'ai pu discuter avec des gens de la région qui jouent un rôle actif sur le plan national. Nous sommes tous invités à assister à une cérémonie visant à célébrer la ratification par le Canada de la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées mercredi prochain, le 28 avril, de 17 heures à 19 heures, ici à Ottawa. À cette occasion, la ministre prendra la parole.
On m'a dit que de nombreux représentants des personnes handicapées de partout au Canada seront à Ottawa ce jour-là. C'est un mercredi. J'ai donc abordé la question avec eux et je leur ai dit que je vous en parlerais. Je me demandais, si nous n'avons rien d'urgent à traiter ce jour-là, s'il serait possible de rencontrer quelques représentants des personnes handicapées afin de discuter de notre étude et de connaître leur point de vue sur la meilleure façon de procéder. Je voulais vous le proposer. C'est la raison pour laquelle le temps est important.
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Merci, madame la présidente.
D'après ce que contient cette motion, je crois comprendre l'objectif de M. Martin. De toute évidence, pour se faire une opinion très juste ou pour faire une évaluation bien précise, il faut obtenir les données qui concernent le gouvernement fédéral, mais aussi les gouvernements provinciaux et les administrations municipales.
Je sais que M. Martin vise précisément le gouvernement du Canada, mais il est certain, compte tenu des transferts aux provinces... Il se pourrait bien que le problème de la pauvreté soit réglé avant que nous obtenions la réponse au sujet des coûts. S'il y a des domaines qui intéressent particulièrement M. Martin, qu'il s'agisse du supplément de revenu garanti ou du logement, il serait peut-être plus utile de demander l'information au moyen du rapport. Il s'agirait ainsi de renseignements précis que le gouvernement serait peut-être en mesure de nous fournir en temps voulu.
La demande formulée dans la motion semble représenter un travail de très longue haleine, et je crois que nous devrions prendre cela en considération.
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Je suis du même avis que ma collègue, pour les mêmes raisons. Nous pouvons chercher à modifier le texte de la motion, sans toutefois jamais obtenir une version qui conviendra à tout le monde. Ce qui importe, c'est l'intention.
J'aime bien l'idée d'inclure les dépenses fiscales, car elles ne font jamais l'objet d'un examen. Croyez-le ou non, quand je siégeais à ce comité dans les années 1990, je me souviens qu'on se soit penché là-dessus.
À cette époque, nous avions demandé au ministère des Finances de nous fournir toutes les dépenses fiscales, et c'est ce qu'il a fait, mais nous avons consacré peu de temps à évaluer le coût des mesures fiscales et à déterminer si elles avaient les retombées escomptées sur le plan social. Par exemple, certains crédits d'impôt ont une incidence sur un petit nombre de gens seulement, alors que ce n'est pas ce qui avait été prévu. Et il y a aussi le coût pour le Trésor... parce qu'au bout du compte, ce sont des fonds qui pourraient être utilisés autrement.
Je crois qu'il est très important que le comité comprenne bien les dépenses fiscales. Simplement parce qu'elle nous permettrait de nous pencher sur les dépenses fiscales, cette motion est utile à mon avis.