[Français]
Nous sommes le Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international. Aujourd'hui, le 22 avril, nous tenons notre séance numéro 9 et nous commençons notre étude des droits de la personne au Venezuela.
[Traduction]
J'ignorais jusqu'ici que le Venezuela porte exactement le même nom en français et en anglais et c'est une chose qu'il faudrait, à mon avis, généraliser pour tous les noms de pays, au niveau international.
Quoi qu'il en soit, nous sommes tous ici et nous allons commencer l'audition de nos témoins dans un instant. Comme vous pouvez le voir, j'essaie de procéder rapidement, car je veux être certain de leur laisser suffisamment de temps et de nous permettre de leur poser des questions.
Je désire informer les membres du sous-comité de ce qui s'est passé depuis notre dernière séance. Ce matin, j'ai rencontré les membres du comité directeur de notre comité principal, le Comité des affaires étrangères à qui j'ai dit qu'ils devaient s'attendre à recevoir notre rapport sur l'Iran au cours des sept prochains jours. C'est, je crois, ce qui est prévu.
Pourrons-nous remettre ce rapport d'ici là?
:
Non? D'accord, je comprends.
[Traduction]
Quoi qu'il en soit, j'ai dit qu'il y en aurait sans doute un et j'étais donc dans l'erreur. C'est tout ce qui s'est passé. Les membres du comité directeur ont posé quelques questions au sujet de nos travaux futurs afin qu'ils puissent planifier leurs activités. Je les ai informés de cette étude sur le Venezuela, de même que de notre étude sur l'examen périodique universel.
Maintenant que nous avons un vaste sujet d'étude et un grand nombre de petites questions à examiner, je vais sans doute devoir faire rapport au comité directeur à peu près une fois par mois. Nous allons prendre l'habitude de nous concerter, la greffière et moi, ce que nous n'avons pas fait par le passé, car les deux comités avaient la même greffière.
Cela dit, nous recevons aujourd'hui trois témoins. J'ai le plaisir de dire que vous êtes nos premiers témoins pour notre étude concernant le Venezuela. Nos témoins d'aujourd'hui, qui sont tous du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, sont Alexandra Bugailiskis, sous-ministre adjointe pour l'Amérique latine et les Antilles; Jeffrey Marder, directeur pour l'Amérique du Sud et les Relations interaméricaines et Kirk Duguid, chargé de dossier pour le Venezuela.
Normalement, nous accordons 10 minutes aux témoins. Si cela semble utile et si vous voulez tous prendre brièvement la parole, nous pouvons vous accorder un peu plus de temps. Cela veut dire simplement que nous devrons ajuster nos questions. Je vais vous laisser décider.
Sur ce, veuillez commencer.
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Merci beaucoup, monsieur le président. J'allais vous demander de bien vouloir m'excuser si je dépassais un peu cette limite de 10 minutes. Je promets d'être plus brève la prochaine fois, mais comme c'est la première occasion que nous avons de vous parler, nous voudrions vous brosser un tableau le plus complet possible de la situation.
[Français]
Je remercie le sous-comité de m'avoir donné la possibilité de comparaître devant lui pour aborder la question de la situation des droits de la personne dans la République bolivarienne du Venezuela. Sur le plan de la politique étrangère, le renforcement de nos relations avec l'Amérique latine et les Caraïbes est une priorité pour le gouvernement canadien. La stratégie d'engagement dans les Amériques mise sur notre longue tradition des échanges commerciaux, d'investissements, de développement, d'immigration et de liens personnels avec la région.
[Traduction]
Les intérêts et les relations du Canada dans la région s'orientent vers trois thèmes interdépendants et complémentaires: la gouvernance démocratique, la prospérité et la sécurité.
En appuyant la gouvernance démocratique, le Canada s'est bâti une réputation de partenaire fiable dont la voix et l'influence comptent. La promotion et la protection des droits de la personne font partie intégrante de son action.
Le Canada se porte à la défense des droits de la personne et défend des principes permettant aux peuples du monde entier de jouir de la liberté, de la démocratie, des droits de la personne et de la primauté du droit, des valeurs qui définissent notre pays.
Le Canada est profondément convaincu de la valeur des principes, processus et institutions démocratiques. L'une·des priorités clés du Canada dans la région est de faire en sorte que les régimes démocratiques y soient plus efficaces, responsables et inclusifs. Le Canada est résolu à travailler avec ses partenaires dans les Amériques à I'édification d'institutions démocratiques solides, efficaces et responsables qui correspondent aux besoins et aux intérêts des citoyens et soutiennent Ie développement économique.
[Français]
Le Canada appuie ouvertement la démocratie dans la région en offrant leadership et soutien à l'Organisation des États américains, l'OEA. La charte démocratique interaméricaine de l'OEA fait du respect des principes démocratiques fondamentaux une condition de la participation active à l'organisation.
La charte représente un jalon important pour la région et, depuis plusieurs années, le Canada dépose devant l'Assemblée générale de l'OEA une résolution visant à appuyer la charte et son application.
Nous croyons que l'OEA est en mesure de contribuer activement à la protection des institutions démocratiques naissantes et fragiles de cette partie du monde et de prendre des mesures préventives lorsque la démocratie est menacée.
[Traduction]
Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international encourage les citoyens canadiens à exprimer leurs opinions en toute franchise.
Dans le cadre du Programme Glyn Berry pour la paix et la sécurité, un million de dollars est consacré à la promotion de la démocratie locale dans les Amériques. Les projets financés visent à contribuer au renforcement de la société civile et à donner à ses membres la capacité de protéger et de promouvoir les principes de la Charte démocratique dans leurs pays respectifs.
Le Ministère intensifie son appui à la démocratie en s'efforçant d'augmenter sa présence sur le terrain et en recueillant des pratiques exemplaires pour ensuite les appliquer. Dans le cadre de cet exercice, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a récemment mis sur pied, à l'ambassade du Canada à Lima, une unité de travail sur la démocratie chargée d'élaborer et de promouvoir des politiques et des programmes d'aide à la démocratie dans un contexte régional. Cette unité offrira du soutien à nos missions de la sous-région des Andes pour ce qui est de recenser et de signaler les tendances et les enjeux régionaux. Elle permettra également de répondre plus efficacement aux besoins en renforcement des capacités par l'application conjointe de pratiques exemplaires dans l'ensemble de la région.
Je vais maintenant parler plus particulièrement du Venezuela.
[Français]
La situation des droits de la personne au Venezuela continue de susciter de l'inquiétude au sein des organisations internationales de défense des droits de la personne telles que la Commission interaméricaine des droits de l'homme, la CIDH.
Le 24 février dernier, celle-ci a d'ailleurs publié un rapport faisant état d'une série de problèmes qui font obstacle à la pleine jouissance des droits de la personne et mettant en évidence l'absence de séparation réelle et d'indépendance entre les diverses branches du pouvoir public.
Le gouvernement du Venezuela a vigoureusement dénoncé ce rapport ainsi que les déclarations formulées par la commission au sujet de la situation dans le pays dans son rapport annuel publié en avril.
En plus de critiquer les membres de la commission, le président Chavez a menacé de se retirer de la CIDH, une menace qu'il a déjà faite à la suite des précédents rapports annuels.
[Traduction]
Malgré le rejet des conclusions du rapport par le Venezuela, il est indéniable que plusieurs problèmes existent au chapitre des droits de la personne. La CIDH et le Bureau du Rapporteur spécial pour la liberté d'expression de l'OEA ont sans cesse réitéré leurs inquiétudes quant à la liberté d'expression au Venezuela. Tout récemment, à la fin du mois de mars, la CIDH a publié une déclaration dans laquelle elle questionne les mesures punitives auxquelles l'État a eu recours et qui visaient à criminaliser les défenseurs des droits de la personne et les manifestants pacifiques pour des causes sociales, soulignant que l'État vénézuélien utilise également le régime juridique pour persécuter ses opposants politiques.
Les organisations de défense des droits de la personne au Venezuela ont rapporté, entre autres, les violations suivantes: homicides illégaux; conditions de détention difficiles; arrestations et détentions arbitraires; système judiciaire inefficace et politisé, caractérisé par des retards dans la tenue des procès, l'impunité et des violations à l'application régulière de la loi; l'intimidation et les attaques exercées par le gouvernement à l'endroit des médias indépendants et les fermetures et suspensions visant les médias; et les restrictions imposées au droit d'association des travailleurs.
[Français]
Il importe toutefois de signaler aussi certaines améliorations sociales au Venezuela. Selon le rapport de la CIDH, des améliorations ont été remarquées aux plans de l'accès à l'éducation de base et de la sécurité alimentaire. De même, des avancements législatifs ont été constatés en matière de protection des autochtones et des minorités.
Cependant, le secteur des soins de santé s'est détérioré. Le chômage est en hausse. Le prix des aliments a connu une forte augmentation et les pannes d'électricité se multiplient. En raison de cette situation, les manifestations se sont intensifiées de même que la répression et les détentions des manifestants par les forces de l'ordre, alors que les lois visant à protéger les groupes marginalisés et à leur donner une voix ne sont pas appliquées.
[Traduction]
La plupart des observateurs s'entendent pour dire que, depuis qu'il a accédé à la présidence il y a onze ans, Hugo Chávez a consolidé sa position à l'échelle nationale grâce à une série de mesures qui ont concentré les pouvoirs dans les mains de l'Exécutif. Cela a eu une incidence sur l'indépendance d'un certain nombre d'institutions et de secteurs importants, dont la magistrature. En décembre, les Nations Unies se sont dites préoccupées par l'arrestation de la juge Maria Lourdes Afiuni Mora, affirmant que l'incident était révélateur du climat de peur qui régnait au sein de la communauté juridique au Venezuela et compromettait la primauté du droit.
Le Canada est préoccupé par les récentes tendances observées au Venezuela en matière de droits de la personne et de gouvernance démocratique, en particulier par les actions initiées par l'État contre ses opposants et son ingérence dans les affaires d'institutions indépendantes, tel que la magistrature, les médias et le secteur de l'éducation.
[Français]
Le Canada continue de tenter d'engager un dialogue avec le gouvernement du Venezuela ainsi qu'avec la société civile sur certaines questions relatives aux droits de la personne, à la démocratie et à la primauté du droit. Le Canada appuie les efforts d'un certain nombre d'ONG vénézuéliennes. Grâce au Fonds canadien d'initiatives locales, notre ambassade offre un appui financier aux ONG travaillant sur des enjeux prioritaires comme les droits de la personne, la démocratie, la transparence et les pratiques de saine gestion publique.
Les ONG du Venezuela ont également pu profiter du programme Glyn Berry pour leurs activités en lien avec l'efficacité et la transparence de l'administration publique, la formation pour et sur les médias et la participation électorale. L'an dernier, pour la première fois, nous avons remis le prix de l'Ambassade du Canada pour les droits de la personne à un citoyen de la République bolivarienne du Venezuela. Le récipiendaire, le défenseur des droits de la personne et des droits des prisonniers Humberto Prado, a été choisi par un groupe de Vénézuéliens bien en vue appartenant à la communauté oeuvrant dans le domaine des droits de la personne.
[Traduction]
En janvier, le ministre d'État aux Affaires étrangères, Peter Kent, s'est rendu au Venezuela, mais aucun de ses homologues vénézuéliens n'a été en mesure de le rencontrer. Après sa visite, le ministre Kent a fait des déclarations publiques au sujet des inquiétudes dont lui avaient fait part des groupes de la société civile vénézuélienne concernant la dégradation de l'espace démocratique au Venezuela.
Le gouvernement canadien a également publié des communiqués dans lesquels il se disait préoccupé par la suspension de six stations de radiodiffusion par câble ou satellite pour ce qui semble être des motifs d'ordre politique. Devant l'Organisation des États américains, nous avons encouragé et soutenu un débat sur la liberté d'expression dans les Amériques et en cette occasion, nous avons dénoncé haut et fort la nature restrictive des plus récentes mesures administratives adoptées par le Venezuela pour réduire le nombre des médias et restreindre la liberté de presse. En outre, dans une déclaration publiée le 25 mars, le ministre Kent a exprimé son inquiétude face à l'arrestation de l'ancien gouverneur d'État Oswaldo Álvarez Paz pour des commentaires qu'il aurait fait durant une émission d'interview-variétés diffusée à la télévision vénézuélienne.
[Français]
Nous croyons à l'importance du soutien du Canada et de la communauté internationale pour un gouvernement démocratique et le respect intégral des droits de la personne au Venezuela. Conformément aux priorités que nous nous sommes fixées dans le cadre de notre stratégie dans les Amériques, nous continuerons d'encourager le gouvernement du Venezuela à renforcer sa protection des droits de la personne et à adopter des pratiques exemplaires en matière de gouvernance démocratique.
Merci beaucoup.
[Traduction]
Vous pouvez également poser des questions aux experts qui m'accompagnent, M. Jeffrey Marder et M. Kirk Duguid.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Excusez-moi, mais je vais devoir être très bref. M. Cotler et moi-même voulons tous les deux poser des questions.
Bien entendu, une des raisons pour lesquelles nous tenons cette audience au sujet du Venezuela est que la situation nous préoccupe vivement. Les Vénézuéliens que j'ai rencontrés au Canada ou à l'étranger m'ont fait part de leurs préoccupations et de leur indignation quant à la façon dont ils ont été traités, surtout en ce qui concerne le traitement des dissidents politiques, des gens qui ne sont pas d'accord avec le gouvernement.
Vous avez mentionné que la dégradation de l'espace démocratique au Venezuela est inquiétante. Comme vous le savez, les communautés minoritaires, particulièrement la communauté juive, ont également rétréci depuis un certain nombre d'années. Chávez et ses partisans ont tenu des discours très antisémites. Ils collaborent aussi avec l'Iran, un pays hostile qui a menacé de rayer Israël de la carte. C'est pour nous un grave sujet de préoccupation que je crois nécessaire d'aborder de façon beaucoup plus sérieuse.
Par l'entremise de ses animateurs et de ses porte-parole à la télévision, Chávez… En fait, un de ses principaux alliés, qui a sa propre émission de télévision très populaire, porte malheureusement le même nom que moi. Ce personnage est ouvertement antisémite et blâme les Juifs pour tous les malheurs du monde. Même si cela ne sort pas de la bouche de Chávez, son entourage et ses porte-parole officiels ont tenu des propos extrêmement antisémites. Ils se sont également montrés hostiles envers la communauté juive dont les membres craignent pour leur vie. C'est une des raisons pour lesquelles un grand nombre d'entre eux sont partis ou essaient de quitter le Venezuela.
Je désire savoir quel genre d'aide nous apportons, sur le plan de l'immigration, pour aider ceux qui viennent ici. Également, rencontrons-nous les dirigeants de l'opposition? Si nous ne pouvons pas rencontrer les ministres et les représentants du gouvernement, ce que je trouve absolument scandaleux, faisons-nous des efforts pour rencontrer les dirigeants de l'opposition à l'intérieur du pays?
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Je pourrais peut-être répondre à la première partie, monsieur Marston, et laisser les autres pour mes collègues.
Pour ce qui est des priorités dans les Amériques, c'est en 2007, je crois, que le premier ministre, Stephen Harper, a décidé qu'une des principales priorités de sa politique étrangère serait le renouvellement et le renforcement de nos relations avec les Amériques. J'ai eu la chance de participer à cet effort. C'est nouveau, je pense, en ce sens que notre approche dans les Amériques repose, comme nous l'avons mentionné tout à l'heure, sur les trois piliers ou priorités que sont la démocratie, la sécurité et la prospérité.
Comme un de mes premiers postes était en Afrique, je ne suis pas d'accord avec les gens qui s'imaginent que ce travail s'est fait aux dépens de l'Afrique. Il n'en est rien. Si vous examinez les résultats, les engagements que le gouvernement actuel a pris à l'égard du G8 et du financement de l'Afrique ont été maintenus.
En fait, pour ce qui est de notre engagement dans les Amériques, ils ne représentent pas un très gros montant d'argent. J'en suis d'ailleurs fière, car nous avons surtout essayé d'établir des liens durables. Ces liens, qui sont noués grâce à des accords de libre-échange, une coopération dans le domaine de l'aviation ou la mobilité de la jeunesse ne coûtent pas cher, mais établissent des relations durables à très long terme entre le Canada et la région. Bien entendu, un financement a été assuré par l'entremise de l'ACDI et nous avons certainement accru notre présence en Haïti avec l'aide au développement que nous apportons à Haïti et aux Caraïbes. Toutefois, ces fonds supplémentaires provenaient en grande partie de l'augmentation de l'enveloppe de l'aide publique au développement et non pas aux dépens de l'Afrique.
Je vais céder la parole à M. Marder pour répondre à la deuxième partie de la question de M. Marston.
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Merci beaucoup pour cette question.
Quand nous avons adhéré à l'Organisation des États américains, il y a plus de 20 ans, une des premières mesures que le Canada a prises a été d'établir une unité pour la promotion de la démocratie. Elle porte maintenant un nom différent, mais elle a continué à se développer et à prendre de l'expansion. Jusqu'ici, elle a consacré une bonne partie de son expertise à l'observation des élections. L'OEA a acquis beaucoup d'expérience et de compétence à cet égard. C'est, je pense, un des éléments fondamentaux des bonnes démocraties.
Depuis toujours, nous faisons valoir que l'Organisation des États américains peut faire plus. À notre avis, le renforcement des capacités est essentiel. Les rapports sont une chose, surtout lorsqu'ils émanent d'autres gouvernements. Toutefois, il est beaucoup plus important de donner à la société civile le pouvoir d'exiger des comptes de son gouvernement à l'égard des violations ou du non-respect des droits de la personne. Nous estimons que l'Organisation des États américains devrait fournir de plus en plus une assistance technique. Nous assurons nous-mêmes un financement sur ce plan-là.
D'autre part, lorsque la situation atteint un certain seuil critique, cela devrait activer l'OEA. Elle a un conseil permanent et les représentants du pays ainsi que nos ambassadeurs peuvent faire des déclarations aux réunions de ce conseil. Nous l'avons fait à plusieurs reprises, non seulement pour le Venezuela, mais pour d'autres pays.
Encore une fois, nous pensons que non seulement les pays, mais également les autres branches du pouvoir devraient être en mesure de faire connaître leur opinion. Jusqu'ici, c'est seulement quand le pouvoir exécutif d'un pays soumet à l'OEA une grave menace à la démocratie qu'il est entendu. Nous croyons que ce recours devrait être également ouvert à la magistrature et au pouvoir législatif.
Un bon exemple serait le cas du Venezuela où nous constatons une tendance à ne pas respecter le droit de la magistrature d'être entièrement indépendante. Comme je l'ai dit, je souhaiterais que les autres branches du gouvernement puissent faire part de leurs préoccupations à l'OEA avant une crise majeure comme celle que nous avons vue au Honduras il y a un an environ.