:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion de faire cette présentation devant le comité, aujourd'hui. Je suis accompagné de mon sous-ministre, M. John Knubley, ainsi que des autres personnes dont vous avez mentionné les noms précédemment.
[Traduction]
Je suis heureux de pouvoir vous parler aujourd'hui du travail important que fait actuellement notre gouvernement et de la manière dont il crée des emplois et stimule la croissance économique, qu'il considère comme de grandes priorités pour les Canadiens au cours de la présente session parlementaire. Ce travail permet de commencer à préparer le terrain pour notre avenir économique, qui est selon moi un avenir numérique du Canada.
Le mois dernier, à Waterloo, j'ai eu le plaisir de lancer Canada numérique 150, un plan ambitieux visant à permettre aux Canadiens de tirer pleinement parti des occasions qu'offre l'ère numérique. Ce plan comprend des objectifs clairs afin de faire du Canada un pays branché et compétitif d'ici son 150e anniversaire, en 2017. Canada numérique 150, qui se fonde sur les mémoires que nous ont fait parvenir des milliers de Canadiens au cours des consultations que nous avons tenues à l'échelle du pays, comprend cinq piliers, 39 nouvelles initiatives et un plan national pour 35 millions de Canadiens. Il s'agit d'un plan d'ensemble qui orientera l'avenir numérique du Canada, et je vous donnerai un exemple.
Dans le cadre de Canada numérique 150, nous branchons plus de 280 000 ménages à Internet haute vitesse, à cinq mégaoctets par seconde. C'est assez rapide pour regarder des vidéos en haute définition, faire du cybercommerce et permettre aux Canadiens de profiter des occasions d'éducation et d'emplois dans toutes les régions du pays. C'est un plan audacieux, puisque le Canada est le deuxième pays au monde de par sa taille, mais le 37e de par sa population. Il y a de quoi être fier de pouvoir nous mettre tous en rapport grâce à cette infrastructure numérique.
Notre plan s'appuie aussi sur une vision, qui a fait l'objet de louanges. Google Canada considère que Canada numérique 150 est un plan qui accélérera l'adoption numérique et l'innovation technologique parmi les entreprises canadiennes, ce qui est essentiel si nous voulons rester une puissance économique mondiale.
[Français]
La Fédération canadienne des municipalités a publié la déclaration suivante, et je cite:
Les entreprises, les collectivités et les populations rurales ont besoin d'une largeur de bande suffisante pour participer à l'économie mondiale moderne, et ces nouvelles ressources ne manqueront pas de réjouir les Canadiens de ces régions.
[Traduction]
Enfin, OpenText, la plus grande entreprise de conception de logiciels du Canada, a affirmé que Canada numérique 150 constitue la fondation d'un Canada branché et concurrentiel.
Évidemment, si on veut brancher les Canadiens, il faut aussi prendre les bonnes décisions pour permettre l'accès au spectre sans fil. Les consommateurs canadiens dépendent de plus en plus de leurs iPhones, de leurs iPads, de leurs téléphones intelligents, de leurs tablettes et de leurs BlackBerrys pour rester en contact avec leurs êtres chers, pour travailler, pour organiser leurs activités et leurs études, et pour gérer tous les aspects de la vie quotidienne.
En mars, j'ai annoncé les résultats d'une mise aux enchères du spectre de la bande de 700 mégahertz, le spectre de la meilleure qualité jamais mis aux enchères au Canada. Ce spectre traverse de plus longues distances, requiert moins de stations cellulaires, et pénètre les murs et même les stationnements souterrains, ce qui permet évidemment de jouir d'une meilleure connectivité, de perdre moins d'appels et d'utiliser la technologie plus efficacement.
Vous vous souviendrez sans doute que les consommateurs ont, bien entendu, été les grands gagnants de ces enchères. Au cours des enchères, auxquelles 10 entreprises canadiennes qui ont participé lors de plus de 100 rondes d'offres qui ont duré cinq semaines, 97 licences ont été accordées à huit entreprises canadiennes. Rogers, Telus et Bell ont ainsi acquis du spectre de qualité, et un quatrième joueur du secteur des communications sans fil a obtenu du spectre dans toutes les régions du Canada. Ces enchères ont généré des revenus de 5,27 milliards de dollars et montré que les critiques avaient tort, puisqu'il s'agit de l'enchère du spectre qui a connu le meilleur rendement au Canada.
[Français]
C'était l'une des nombreuses décisions stratégiques prises par notre gouvernement dans le secteur du sans-fil en vue d'atteindre un objectif bien clair, à savoir d'offrir plus de choix, des prix plus bas et de meilleurs services aux consommateurs canadiens.
[Traduction]
Afin d'atteindre cet objectif et d'offrir aux consommateurs un plus grand choix, des prix plus bas et de meilleurs services, nous avons pris des mesures délibérées sur plusieurs fronts dans le secteur des communications sans fil.
[Français]
Premièrement, nous n'approuvons aucune demande de transfert du spectre qui aurait pour effet de diminuer la concurrence dans le secteur sans fil.
Deuxièmement, nous avons libéralisé les règles sur l'investissement étranger dans le secteur des télécommunications.
[Traduction]
Nous considérons également que les communautés doivent avoir davantage voix au chapitre sur le choix de l'emplacement et l'implantation des stations cellulaires. Voilà pourquoi nous avons instauré de nouvelles règles qui exigent que les entreprises de communications sans fil partagent si possible les stations cellulaires pour qu'on ait moins besoin d'en installer dans les communautés. Bien entendu, nous exigeons également que les communautés soient consultées au sujet de la construction d'une station pour qu'elles aient leur mot à dire à ce sujet. La Fédération canadienne des municipalités a bien accueilli cette initiative et s'est jointe à moi lors de l'annonce. Ces changements ont déjà une incidence réelle dans les communautés des quatre coins du pays.
Nous avons en outre imposé une limite aux taux d'itinérance de gros pour les télécommunications sans fil pour favoriser la concurrence. Nous avons aussi autorisé le CRTC à imposer des sanctions pécuniaires aux fournisseurs de services sans fil qui ne respectent pas les règles. En 2015, nous tiendrons également des enchères du spectre dans la bande de 2 500 mégahertz, en prévoyant des règles conçues expressément pour être bénéfiques aux consommateurs, particulièrement les Canadiens qui vivent dans les communautés rurales.
Pour dire les choses simplement, nous branchons les Canadiens comme jamais auparavant grâce à notre stratégie en matière de services à large bande et à nos politiques sur les télécommunications sans fil. Le secteur canadien des technologies de l'information et des communications est évidemment un des principaux moteurs économiques du Canada, générant des revenus de 155 milliards de dollars chaque année, injectant plus de 67 milliards de dollars dans l'économie du Canada et créant plus de 570 000 emplois bien rémunérés dans toutes les régions du pays.
Pour maintenir ces contributions substantielles, notre gouvernement est déterminé à faire en sorte que les employés, les étudiants, les chercheurs et les entreprises disposent tous des compétences et des occasions nécessaires pour réussir dans l'économie mondiale.
[Français]
Ainsi, par l'entremise de Canada numérique 150, 200 millions de dollars nouveaux serviront à aider les petites et moyennes entreprises à adopter les technologies numériques. Une enveloppe supplémentaire de 300 millions de dollars en capital de risque sera destinée aux entreprises du secteur numérique.
Quarante millions de dollars seront accordés pour appuyer 3 000 stages dans les domaines à forte demande. Cent millions de dollars supplémentaires seront versés au Programme canadien des accélérateurs et des incubateurs. Trente-six millions de dollars seront octroyés au programme Ordinateurs pour les écoles afin de fournir à des bibliothèques publiques, des organismes sans but lucratif et des collectivités autochtones le matériel dont les étudiants ont besoin pour participer au monde numérique.
[Traduction]
Je me suis rendu récemment à Sillicon Valley, juste au sud de San Jose et de San Francisco, pour discuter de l'avantage numérique du Canada avec quelques-unes des plus grandes entreprises de technologies du monde, comme Google, Twitter, Microsoft et Facebook. Pour l'occasion, j'ai organisé un forum sur l'innovation dans le cadre duquel j'ai travaillé avec des entrepreneurs canadiens pour montrer que le Canada est la Sillicon Valley du Nord. J'y ai entendu dire que les entreprises de toutes les régions du Canada sont à la fine pointe de l'innovation technologique numérique et font ainsi du Canada une destination de choix pour l'investissement.
Mark Barrenechea, PDG d'OpenText, la plus grande entreprise conceptrice de logiciels du pays, a indiqué que les entreprises choisissent le Canada en raison de la main-d'oeuvre très instruite, des partenariats solides avec les universités et des nouvelles entreprises dynamiques et novatrices qu'on y trouve. Selon lui, l'économie numérique est le moteur qui stimulera la croissance et la prospérité au Canada, un moteur qui carbure à la technologie et à l'innovation.
Notre gouvernement comprend évidemment que pour que l'économie numérique soit forte, il faut protéger les Canadiens quand ils surfent sur le Web ou magasinent en ligne. C'est pourquoi nous avons déposé la au cours de la présente législature. Cette loi exigera que les organisations informent les consommateurs en cas de perte ou de vol de leurs renseignements personnels. Les entreprises qui ne le feront pas ou qui violeront délibérément les règles s'exposeront à des amendes pouvant atteindre 100 000 $.
[Français]
Les nouvelles mesures seront aussi assorties de règles plus rigoureuses pour faire en sorte que les Canadiens vulnérables, particulièrement les enfants, comprennent pleinement les répercussions que peuvent avoir la collecte et l'utilisation de leurs renseignements personnels par les entreprises.
La Loi sur la protection des renseignements personnels numériques conférera aussi à la commissaire à la protection de la vie privée plus de pouvoirs pour prendre les mesures d'application nécessaires et tenir les délinquants responsables.
Avant la présentation du projet de loi, j'ai rencontré la commissaire à la protection de la vie privée par intérim, Mme Chantal Bernier. Je la remercie de son appui en ce qui a trait aux mesures que notre gouvernement a mises en place.
[Traduction]
La commissaire à la protection de la vie privée du Canada a déclaré que la « semble contenir des éléments très favorables aux droits à la protection de la vie privée des Canadiennes et Canadiens », ajoutant qu'elle « accueille avec satisfaction » le fait que le gouvernement s'attaque à des problèmes comme l'absence de signalement et qu'elle voit d'un bon oeil les propositions que contient le projet de loi. Le comité aura évidemment l'occasion d'étudier ce projet de loi et de formuler des propositions afin de l'améliorer au cours de processus.
Dans le domaine des sciences, nous travaillons à une nouvelle stratégie relative aux sciences, à la technologie et à l'innovation, qui constitue un plan à long terme visant à faire du Canada un chef de file mondial de l'innovation en recherche et en affaires. Notre pays effectue des investissements sans précédent dans ces domaines pour repousser les limites du savoir, accroître la prospérité et améliorer la qualité de vie des Canadiens.
Grâce à ces efforts, le Canada est le pays du G7 qui investit le plus dans la recherche et le développement dans les universités, les collèges et les établissements de recherche, et compte une des populations les plus instruites du monde. Les Canadiens qui ont été témoins de la réussite extraordinaire de Chris Hadfield à titre de commandant dans le cadre de sa mission sur la Station spatiale internationale sauront que le Canada a des motifs d'être extrêmement fier de ses réalisations dans l'espace. Le Canada est le troisième pays du monde à mettre en orbite son propre satellite de recherche et le premier à disposer de son propre satellite de communication.
Plus tôt cette année, j'ai annoncé une nouvelle politique spatiale pour le Canada, un cadre qui orientera notre avenir dans l'espace. J'ai été enchanté de recevoir non seulement le soutien du commandant Hadfield et d'astronautes d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi celui de , un de nos collègue de la Chambre des communes à qui nous avons fait appel avant de déposer le projet de loi et qui a accordé son appui à la politique également.
À mesure qu'approche le 150e anniversaire du Canada, qui aura lieu en 2017, nous devons nous assurer de pouvoir compter sur une industrie spatiale forte et concurrentielle sur le plan commercial, une industrie qui continuera d'inspirer les Canadiens dans les années à venir et, bien entendu, toutes les sciences connexes.
[Français]
Le Canada possède une industrie de l'aérospatiale et de l'espace dynamique. Elle offre des postes hautement rémunérés à plus de 170 000 personnes et sa contribution à l'économie canadienne est de plus de 27 milliards de dollars par année.
L'Association des industries aérospatiales du Canada a applaudi à notre plan, affirmant que nous avions reconnu l'importance de l'innovation canadienne et de notre fier patrimoine dans le domaine de l'espace.
[Traduction]
Chris Hadfield a dit lui-même qu'il se réjouit de voir que le nouveau gouvernement du Canada appuie l'industrie spatiale, car cela contribuera à créer de nouveaux emplois dans l'économie spatiale.
En ce qui concerne le secteur de l'automobile, monsieur le président, il s'agit évidemment d'une pierre angulaire du secteur manufacturier canadien. Il injecte 16,1 milliards de dollars dans notre économie, ce qui représente environ 10 % du PIB du secteur manufacturier du Canada. Dans le budget de cette année, le gouvernement a presque triplé son investissement dans le secteur manufacturier du pays, investissant 500 millions de dollars de plus afin de soutenir l'industrie de l'automobile grâce au Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile.
Voici un exemple de la manière dont cela a fonctionné jusqu'à présent. L'an dernier, j'ai annoncé un prêt de 72 millions de dollars pour la transformation de l'usine de montage de Ford à Oakville. Cette usine dispose aujourd'hui de la souplesse nécessaire pour produire 11 modèles de véhicules intermédiaires à volume élevé de Ford, notamment la Ford Edge redessinée et la Lincoln MKX sur une plateforme. Cette usine sera une des cinq usines de Ford à pouvoir le faire dans le monde.
[Français]
En effet, les ventes ont repris et s'établissent maintenant à 20 % de plus qu'au moment de la récession. Un récent rapport démontre que notre gouvernement est sur la bonne voie, les recettes du secteur canadien de la fabrication ayant atteint près de 51 milliards de dollars au mois de mars, soit le niveau le plus élevé depuis 2008.
[Traduction]
En conclusion, monsieur le président, notre gouvernement a promis aux Canadiens d'atteindre l'équilibre budgétaire d'ici 2015, et il travaille avec diligence pour faire avancer ces mesures et d'autres initiatives afin de défendre les intérêts des consommateurs, renforcer l'économie numérique du Canada et améliorer notre position financière grâce à l'innovation et à la recherche. En mettant l'accent sur les priorités que je vous ai exposées aujourd'hui, le gouvernement offre aux Canadiens les résultat pour lesquels il leur a demandé de lui confier un mandat.
[Français]
Je serai maintenant heureux de répondre aux questions des membres du comité.
[Traduction]
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de m'écouter.
Je répondrai à vos questions avec plaisir.
:
Vous venez de Winnipeg, donc vous savez ce qu'est une grande institution bien organisée. Bien sûr, il y a le Musée du Manitoba et son exposition géniale sur la Compagnie de la Baie d'Hudson, le nouveau Musée canadien pour les droits de la personne, qui va ouvrir tout bientôt, et bien sûr, la Winnipeg Art Gallery, qui est un lieu extraordinaire. On peut assurément dire que Winnipeg, compte tenu de sa taille, accueille quelques-unes des plus grandes institutions culturelles du Canada.
Vous avez bien raison, à l'approche de notre 150e anniversaire — et c'est en partie la raison d'être de Canada numérique 150 —, nous nous sommes dotés d'une infrastructure pour rejoindre les Canadiens, nous l'avons rendue plus sécuritaire, nous profitons maintenant de débouchés économiques et on peut dire que le gouvernement a entrepris le virage numérique. Ce sont les quatre premiers piliers. Le cinquième et celui qui m'apparaît le plus amusant, le plus intéressant, c'est qu'il reste à imprégner tout cela de la culture canadienne, de contenu canadien et d'histoire canadienne pour célébrer notre 150e anniversaire. C'est la chose responsable à faire.
Nous avons créé le Musée canadien de l'histoire, anciennement le Musée canadien des civilisations, nous lui avons donné un nouveau mandat et y avons investi 25 millions de dollars de plus. Sa collection compte 3 millions de pièces, dont plus de 90 % sont entreposées. Nous voulons que toutes ces choses soient sorties et qu'elles se promènent d'un bout à l'autre du pays grâce à des partenariats avec tous les musées, de toute les tailles, dans toutes les régions du pays, pour que les musées locaux puissent raconter leur histoire locale ou nationale, en faire leur propre récit, mais avoir accès à ces 3 millions de pièces qui font partie de la collection nationale mais qui dorment en entrepôt. Nous voulons que les Canadiens y pensent, qu'ils en parlent, qu'ils élaborent des thématiques attirantes pour tous les musées locaux du pays.
Encore une fois, contrairement à ce dont nous accusent nos opposants partisans, nous ne disons pas aux musées quoi faire, mais nous leur donnons accès au matériel nécessaire pour qu'ils puissent raconter l'histoire qu'ils veulent et pour que ces objets se promènent au pays.
Dans le monde numérique, voici ce dont je suis le plus fier. On m'a parlé du Projet Mémoire quand je suis devenu ministre, au début de 2008. À cette époque, j'étais très frustré de l'intransigeance du ministère du Patrimoine et de tout ce qu'il ne faisait pas pour appuyer ce projet. Voici le même projet dans une forme simple. Il est on ne peut plus logique quand on y pense.
En 2011, si je ne me trompe pas, est malheureusement mort le dernier ancien combattant de la Première Guerre mondiale. L'âge moyen d'un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale est aujourd'hui de 91 ans, et cette génération s'éteint rapidement, malheureusement. Nous n'avons pas réussi à bien répertorier toutes les histoires de la génération de la Première Guerre mondiale et à traiter les anciens combattants comme les trésors qu'ils sont pour les générations futures.
Le Projet Mémoire nous vient de l'Institut Historica-Dominion, qui ne s'appelle plus qu'Historica Canada et qui a eu une idée très simple, très peu coûteuse, mais très efficace. Les gens de cet institut voulaient travailler avec les organisations des anciens combattants et des légions de tout le pays pour inviter les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale à leur raconter leurs histoires. L'idée était d'aller les voir pour enregistrer leurs histoires sur support numérique, par caméra vidéo s'ils le voulaient bien ou tout simplement sur support audio sinon. Ils pouvaient parler de n'importe quel aspect de leur vie en service, qu'il s'agisse de la formation, de la bataille, de l'après-guerre, ou peut-être de la façon dont ils ont rencontré l'amour de leur vie ou peut-être de la perte la plus traumatisante de leur vie à cause de la mort d'un ami.
Quel que soit l'aspect de la vie en service qu'ils voulaient partager et quelle que soit la forme de leur témoignage, l'idée était d'aller les rencontrer pour les entendre raconter leur histoire, la numériser et la protéger à tout jamais et la conserver au Musée canadien de la guerre, qui fait également partie du Musée canadien de l'histoire. C'est ce qu'ils ont fait, et nous avons prévu des fonds supplémentaires pour permettre de mener le projet à bien. Ils en sont maintenant à inclure la génération de la Guerre de Corée, de 1950 à 1953, et cette génération vieillit elle aussi, bien sûr. Nous voulons donc numériser et protéger ces récits, et nous arrivons à le faire avec très peu d'argent.
Canada numérique 150 ne se limite pas aux stations de base, à la LPRPDE et à la Loi sur la propriété intellectuelle, il va bien au-delà de tout cela. Il s'agit de construire une infrastructure et de lier les Canadiens entre eux. Pourquoi? Pour tirer avantage de débouchés économiques, bien sûr. Mais le plus important pour moi, la plus grande tâche d'un gouvernement est toujours de laisser le pays plus uni et plus prospère qu'il ne l'était quand il l'a trouvé. C'est le défi perpétuel du Canada, nous devons veiller à ce que le pays reste uni et fort.
Nous ne pourrons pas rester unis et forts si les jeunes Canadiens ne connaissent pas notre histoire, si les gens ne peuvent pas nommer nos anciens premiers ministres, s'ils ne connaissent pas les sacrifices consentis par la population et s'ils ne saisissent pas la valeur de notre propre histoire collective et non seulement de notre histoire individuelle. Nous devons pouvoir nous raconter nos histoires entre nous. C'est la raison pour laquelle nous avons créé le musée de l'histoire, c'est pourquoi c'est un élément central de la politique de Canada numérique 150. Nous voulons nous assurer de pouvoir nous raconter nos histoires les uns les autres, sans rien oublier.
Il y en aurait beaucoup à dire. Bien sûr, c'est une industrie qui a connu ses difficultés, mais je crois que notre gouvernement a réagi efficacement au fil des ans aux difficultés qu'a connues l'industrie canadienne de l'automobile. Bien sûr, les contribuables canadiens ont été très généreux envers cette industrie pendant la récession. Cet argent nous est d'ailleurs revenu en grande partie. C'est tout un défi, particulièrement quand on tient compte de ce qui se passe aux États-Unis. Quand le dollar est presque à parité, les tensions sont grandes sur l'industrie canadienne. Bien honnêtement, quand le simple bien-être de l'entreprise... Au gouvernement du Canada, il y a le Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile, qui est un prêt remboursable taxable, qui revient donc aux contribuables canadiens.
Je pense à un exemple dans l'État du Kentucky, qui n'est qu'un État des États-Unis, où l'on a offert 700 millions de dollars en argent et un site de première implantation à un fabricant pour la construction d'une usine d'assemblage et de fabrication au Kentucky. C'est le genre de politique avec laquelle nous ne devons pas et nous ne pouvons pas rivaliser au Canada. Nous pouvons par contre faire d'autres choses.
Nous pouvons d'abord signer l'accord commercial Canada-Europe, c'est-à-dire l'AECG ou accord économique et commercial global. L'AECG va permettre d'aller chercher 500 millions de nouveaux consommateurs pour les automobiles fabriquées au Canada. Il s'agit d'un avantage pour les usines de fabrication et d'assemblage du Canada, qui n'a pas son équivalent aux États-Unis.
L'impôt des entreprises au Canada est 13 % inférieur à l'impôt des entreprises aux États-Unis. Il faut dire aussi, en toute honnêteté, que la médecine est socialisée au Canada. Les entreprises américaines doivent donc assumer un fardeau financier qui n'existe pas au Canada, ce qui constitue un grand avantage économique pour nous.
Nous avons une main-d'oeuvre éduquée et réfléchie. Si l'on prend les usines de Chrysler à Brampton et d'autres, qui fonctionnent plus qu'à pleine capacité, elles arrivent à fabriquer des produits phénoménaux, qui remportent des prix partout dans le monde. Ajoutez à cela que nous sommes intimement liés à la frontière Detroit-Windsor. Nous avons l'initiative Par-delà la frontière, qui facilite l'accès aux États-Unis aux voitures fabriquées au Canada.
Compte tenu de tout cela — le soutien pendant la récession, l'impôt inférieur, l'accord de libre-échange avec l'Europe, les avantages des programmes sociaux et de la formation et les mesures destinées à faciliter les échanges avec les États-Unis à la frontière, en plus du Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile — on peut dire que nous avons un ensemble de politiques publiques très efficaces pour aider l'industrie, si l'on se compare au Mexique ou aux États-Unis, où l'on ouvre des sites de première implantation, où l'on aide les entreprises parasites, où l'on se bat pour le « droit au travail ». Franchement, nous ne pouvons pas rivaliser avec cela au Canada, et c'est tant mieux, du point de vue financier.
Nous avons nos propres difficultés dans l'industrie de l'automobile. Cela reste un domaine à surveiller, mais les statistiques sont de bonne augure. Le secteur de l'automobile affiche ses meilleures ventes d'avril à vie, avec un bon de 4 % cette année par rapport au mois d'avril dernier. Chrysler a enregistré une hausse des ventes de 6 %, soit son meilleur mois d'avril depuis plus d'un quart de siècle. Nissan Canada a annoncé une hausse des ventes de 30 % en avril. Il y a donc de bonnes nouvelles dans le secteur, mais il y a encore bien des défis à relever en raison de la dynamique qui prévaut aux États-Unis, mais nous allons y réagir efficacement, parce que c'est un aspect fondamental de l'économie canadienne.