:
Merci beaucoup, monsieur le président, de me donner l'occasion de revenir, comme vous l'avez souligné, avec mon personnel afin de traiter du projet de loi , qui est à mes yeux une mesure législative très importante pour un certain nombre de raisons: le contexte dans lequel il s'inscrit au chapitre de la politique numérique du Canada dans l'avenir, mais aussi la responsabilité qui est la nôtre à titre de gouvernement, de Parlement, de moderniser notre Loi sur la protection des renseignements personnels pour protéger les Canadiens.
Mais avant de traiter de la question, je crois comprendre que la composition du comité a changé; je voulais donc féliciter ceux d'entre vous à qui on a demandé de faire partie de ce comité. Comme vous le savez, le ministère de l'Industrie... et, par conséquent, la supervision que vous faites de nos activités, vos conseils et vos critiques constructives constituent, bien entendu, un volet important de notre fonction parlementaire. À ceux d'entre vous qui font partie du comité, je suis impatient de travailler avec vous dans les mois à venir quand nous présenterons des projets de loi comme celui-ci.
[Français]
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invité à me présenter devant le comité aujourd'hui pour vous parler d'un important projet de loi qui vise à mieux protéger les renseignements personnels en ligne des Canadiens. Il s'agit de la Loi sur la protection des renseignements personnels numériques.
[Traduction]
Vous savez, notre gouvernement met l'accent sur le mandat que lui ont confié les Canadiens en 2011, lequel consiste à créer des emplois, à stimuler la croissance économique du pays et, en ce qui concerne le ministre de l'Industrie, à adopter une politique numérique efficace pour le Canada.
Nous savons également que tout plan du gouvernement portant principalement sur l'économie doit évidemment comprendre un engagement ferme à renforcer l'économie numérique du Canada. Voilà pourquoi j'ai, l'an dernier, lancé Canada numérique 150, le plan où notre gouvernement établit des objectifs clairs pour que le Canada soit branché et concurrentiel. Il aidera les Canadiens à participer avec succès à notre économie numérique. L'un des principaux objectifs de Canada numérique 150 vise à protéger les renseignements personnels.
La est un volet essentiel de cet objectif. Le gouvernement comprend que pour que l'économie numérique soit forte, il faut offrir de solides mesures de protection aux Canadiens quand ils consultent Internet et magasinent en ligne. La Loi sur la protection des renseignements personnels numériques modernisera la Loi régissant la protection des renseignements personnels dans le secteur privé du Canada en instaurant de nouvelles mesures de protection importantes pour les internautes canadiens. Elle établit des règles claires sur la manière de recueillir, d'utiliser et de communiquer les renseignements personnels. Elle exige en outre que les organisations informent les Canadiens de la perte ou du vol de leurs renseignements personnels, et impose de lourdes amendes à celles qui contreviennent délibérément à ces règles. Elle confère également des pouvoirs supplémentaires au commissaire à la protection de la vie privée afin d'appliquer la loi et d'obliger les contrevenants à rendre des comptes. Au final, elle repose sur une approche équilibrée afin de protéger les renseignements personnels des Canadiens, tout en permettant l'échange d'information afin de mettre fin aux activités illégales.
Ce sont des modifications qu'il est très nécessaire d'apporter à la Loi régissant la protection des renseignements personnels dans le secteur privé du Canada, intitulée Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, aussi connue sous l'acronyme LPRPDE, laquelle « définit les règles d'applications à la collecte, à l'utilisation et à la communication des renseignements personnels par les organisations du secteur privé dans le cadre d'activités commerciales » au Canada. Il ne faut pas la confondre avec la Loi sur la protection des renseignements personnels, qui régit la manière dont le gouvernement fédéral traite les renseignements personnels des Canadiens.
Permettez-moi de vous parler de quatre domaines où la améliorera considérablement la LPRPDE.
Il y a d'abord les atteintes à la sécurité des données, un problème que les Canadiens connaissent malheureusement trop bien en cette ère numérique.
[Français]
Les membres du comité seront peut-être surpris d'apprendre que, en vertu des lois actuelles, les entreprises ne sont pas tenues de signaler aux Canadiens les atteintes à la sécurité, notamment aux données, qui se produisent au sein de leurs organismes.
En d'autres mots, si les données d'une entreprise sont compromises et que les renseignements de votre carte de crédit tombent entre les mains d'un pirate informatique, l'entreprise en question n'est nullement obligée de vous en informer. Il s'agit d'un sérieux problème.
[Traduction]
En décembre dernier, par exemple, Target a révélé qu'une atteinte à la sécurité des données avait compromis les renseignements relatifs aux cartes de crédit et de débit de millions de consommateurs. En septembre, Home Depot a annoncé que des pirates inconnus avaient porté atteinte aux mesures de sécurité des données, exposant ainsi à la fraude les cartes de débit et de crédit de quelque 56 millions de clients en Amérique du Nord. Le 10 octobre, Kmart dévoilait que la presque totalité de ses 1 200 magasins aux États-Unis avaient été la cible de pirates, menaçant potentiellement la sécurité des données sur les cartes de crédit et de débit de ses clients. Plus tard le même mois, Stapples a aussi annoncé qu'une atteinte suspecte à la sécurité des données sur les cartes de crédit et de débit de ses clients s'était produite.
Les consommateurs canadiens en ligne ont besoin de lois plus rigoureuses pour les protéger de telles fraudes ici. La loi sur la protection des renseignements personnels numériques obligera les organisations à aviser les gens que leurs renseignements personnels ont été perdus ou volés, que cela les expose à un risque ou non.
[Français]
En vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels numériques, les organismes auront l'obligation d'informer les individus dont les renseignements personnels ont été perdus ou volés et si cela risque de leur porter préjudice.
Les entreprises devront informer les Canadiens des mesures à prendre pour se protéger comme, par exemple, changer le numéro d'identification personnelle de leur carte de crédit ou le mot de passe de leur courriel. Ce sont là des mesures de protection essentielles pour les Canadiens, mais elles n'existent pas actuellement.
[Traduction]
La a été encensée par les groupes de défense des droits des consommateurs et par l'industrie du commerce de détail pour son équilibre. L'Association de la recherche et de l'intelligence marketing a déclaré qu'elle appuyait la divulgation obligatoire des atteintes aux mesures de sécurité prévue dans le projet de loi. L'Association canadienne du marketing a pour sa part indiqué qu'elle était favorable à la modification des dispositions sur les atteintes aux mesures de sécurité.
La obligera les organisations à informer le commissaire à la protection de la vie privée également des atteintes aux mesures de sécurité potentiellement préjudiciables. Ainsi, quand de telles atteintes se produisent, la loi exige qu'on en informe non seulement la personne concernée, mais aussi le commissaire à la protection de la vie privée. En fait, toutes les organisations seront obligées de tenir des registres de toutes les atteintes à la sécurité des données. Si le commissaire à la protection de la vie privée demande qu'on lui remette ces registres, les organisations doivent s'exécuter. Une fois la loi promulguée, les organisations qui camouflent délibérément des atteintes à la sécurité des données et détruisent les registres s'exposeront à des amendes pouvant atteindre 100 000 $ pour chaque personne ou client non avisé.
Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a affirmé qu'il appuyait ces modifications, considérant qu'elles étaient dans l'intérêt supérieur des Canadiens. Qui plus est, la commissaire à la protection de la vie privée de ma province, la Colombie-Britannique, a aussi recommandé que le gouvernement provincial adopte la même approche que nous avons prise dans le projet de loi .
De plus, notre clarifie les règles concernant l'obtention du consentement pour protéger les Canadiens vulnérables en ligne, particulièrement les enfants et les aînés, quand des entreprises leur demandent de recueillir et d'utiliser leurs renseignements personnels. Par exemple, quand le propriétaire d'un site Web pour enfants veut recueillir de l'information sur les visiteurs du site, il devra employer un langage qu'un enfant pourrait raisonnablement comprendre. Si on ne peut raisonnablement s'attendre à ce qu'un enfant comprenne la manière dont l'information sera utilisée, le consentement de cet enfant ne serait pas considéré valable. Le propriétaire devrait alors obtenir le consentement d'un parent.
Cette modification indique clairement aux entreprises la manière dont le consentement fonctionne en vertu de la loi. C'est un aspect qui portait à confusion. Le projet de loi éclaircit les choses pour qu'elles puissent adopter des pratiques exemplaires.
Si une organisation destine un produit ou un service à un segment précis de la population, comme les enfants, alors toute tentative pour obtenir le consentement doit être adaptée en conséquence.
Ici encore, monsieur le président, l'Association de la recherche et l'intelligence marketing approuve ces modifications, indiquant qu'elle soutient pleinement les dispositions du projet de loi S-4 qui permettent aux organisations d'y voir plus clair quand elles cherchent à obtenir le consentement valable de quelqu'un. Comme les jeunes utilisent de plus en plus les téléphones intelligents et les tablettes, les règles plus sévères que contient ce projet de loi feront en sorte que les citoyens canadiens, particulièrement les enfants et les adolescents, puissent pleinement comprendre les conséquences potentielles de la communication de leurs renseignements personnels.
[Français]
La Loi sur la protection des renseignements personnels numériques protège aussi les Canadiens en prévoyant quelques exceptions afin de permettre la communication de renseignements personnels dans des situations où cela est nécessaire pour protéger quelqu'un d'un préjudice.
Dans certaines situations, le partage des renseignements sans le consentement de la personne concernée relève de l'intérêt public. Par exemple, de tels renseignements pourraient être communiqués en vue de réunir des parents et des membres de leur famille qui sont malades ou blessés et qui ne peuvent pas initier ce contact.
[Traduction]
Autre exemple: on permet aux banques et aux institutions financières de transmettre des renseignements personnels aux organismes d'exécution de la loi ou aux membres de la famille quand ils soupçonnent un cas d'exploitation financière, particulièrement pour protéger les aînés de tels problèmes. L'Association des banquiers canadiens a accueilli favorablement les modifications que comprend le projet de loi afin d'autoriser les banques et les institutions financières à aviser les tuteurs publics, les organismes d'exécution de la loi ou des membres de la famille quand elles détiennent des preuves d'exploitation financière, en ce qui concerne particulièrement les aînés.
Monsieur le président, je veux faire une pause ici pour traiter d'une question soulevée pendant la période de questions lorsque le Parlement débattait de ce projet de loi avant qu'il ne soit renvoyé au comité. Cela concerne la décision de la Cour suprême du Canada dans l'affaire Spencer. Certains ont fait valoir que la LPRPDE, et par conséquent la , pouvaient violer de quelconque façon la Charte des droits et libertés et devaient être modifiées.
C'est absolument faux. La LPRPDE ne confère pas de pouvoirs de perquisition ou de saisie aux organismes d'exécution de la loi. Elle n'exige pas que les entreprises remettent de l'information à ces derniers. Elle prévoit seulement que les entreprises remettent volontairement l'information aux organismes d'exécution de la loi et au gouvernement quand ces derniers ont le pouvoir juridique de l'obtenir. Cette décision ne signifie pas que la LPRPDE ou le projet de loi sont inconstitutionnels, et aucun changement ne doit être apporté à ce projet de loi à cet égard.
Certains protecteurs de la vie privée, dont le commissaire à la protection de la vie privée, ont réclamé une plus grande transparence de la part des entreprises en ce qui concerne la fréquence à laquelle elles transmettent de l'information sur leurs clients à la police et les circonstances dans lesquelles elles le font.
L'ouverture est évidemment un des principaux principes sous-jacents de la LPRPDE, et rien dans cette loi n'empêche les fournisseurs de services Internet ou d'autres entreprises de publier de tels rapports afin d'assurer la transparence. Je suis enchanté de constater qu'un certain nombre d'entreprises canadiennes l'ont fait au cours de la dernière année.
[Français]
Enfin, en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels numériques du Canada, le commissaire à la protection de la vie privée disposera de nouveaux pouvoirs et outils pour appliquer la loi.
[Traduction]
L'ancienne commissaire à la protection de la vie privée par intérim a appuyé ce projet de loi en affirmant qu'il renforcerait les droits à la protection de la vie privée des Canadiens. Elle a accueilli favorablement les propositions visant à instaurer un régime d'avis obligatoire sur les atteintes aux mesures de sécurité et les dispositions sur les accords de conformité, grâce auxquels il sera plus facile pour le commissariat de veiller à ce que les entreprises honorent les engagements qu'elles ont pris. Elle appuie pleinement ces dispositions.
Je ferais également remarquer qu'avant de rédiger ce projet de loi et de le présenter au Parlement du Canada, nous avons consulté le bureau du commissaire à la protection de la vie privée pour nous assurer qu'il apaisait ses préoccupations sur le plan de la protection de la vie privée et que nous prenions toutes les mesures nécessaires pour que les préoccupations soulevées par le passé au sujet de ce type de réforme soient prises en compte lors de l'élaboration du projet de loi. C'est pourquoi je suis reconnaissant envers le commissaire à la protection de la vie privée d'appuyer cette mesure législative.
En vertu de la loi sur la protection des renseignements personnels numériques, le commissaire pourra maintenant négocier des accords de conformité volontaire avec les organisations pour qu'elles aient des comptes à rendre sur leurs engagements à corriger les problèmes relatifs à la protection des renseignements personnels. En outre, il disposera désormais d'un an au lieu de 45 jours pour potentiellement entamer des poursuites contre elles si elles ne respectent pas les règles. La loi sur la protection des renseignements personnels numériques lui conférera également plus de pouvoir afin qu'il puisse nommer et dénoncer publiquement les entreprises ne respectant pas les règles. Cette modification permettra aux Canadiens d'être informés des questions qui ont une incidence sur la protection de leur vie privée. Les organisations se conformeront à la loi, sinon elles seront soumises à un examen du public.
Notre gouvernement concilie ainsi les besoins de protection des renseignements personnels des Canadiens et la capacité des entreprises d'accéder et d'utiliser légitimement des renseignements personnels dans leurs activités quotidiennes. L'Association canadienne du marketing a exprimé son appui pour l'ensemble de ce projet de loi en affirmant qu'elle soutient l'effort du gouvernement et ce projet de loi afin de moderniser la loi régissant la protection des renseignements personnels dans le secteur privé.
L'Association du Barreau canadien a pour sa part indiqué qu'elle exprimait son soutien à l'égard de la loi sur la protection des renseignements personnels numériques.
Quand nous procéderons à la mise en oeuvre de la loi, je collaborerai avec plaisir avec le commissaire à la protection de la vie privée afin de donner toutes les indications claires et pratiques nécessaires pour favoriser une conformité pleine et entière. Comme je l'ai souligné, la loi sur la protection des renseignements personnels numériques est une mise à jour bien nécessaire de la loi régissant la protection des renseignements personnels dans le secteur privé, particulièrement dans notre économie numérique moderne.
[Français]
La loi assure les citoyens que, peu importe avec qui ils choisissent de faire affaire au Canada, leur information recevra la même protection.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé. Je serai heureux de répondre aux questions des membres du comité.
[Traduction]
Je tiens certainement à remercier de nouveau les membres du comité d'examiner ce projet de loi. Comme vous le savez, il s'agit du projet de loi , et non C-4, et il a déjà été adopté par le Sénat, où il a fait l'objet d'une étude approfondie et exhaustive. Il a été, je crois, traité avec beaucoup de respect et toute l'intensité nécessaire, et je suis comblé qu'il ait été adopté par le Sénat. Je suis impatient que votre comité le soumette à l'examen qu'il mérite.
Merci.
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Canada numérique 150 repose sur cinq piliers, 39 mesures précises et une politique nationale pour l'ensemble du Canada.
Le premier pilier consiste à brancher les Canadiens. Dans le cadre de ce pilier, nous veillerons à ce que tous soient reliés et participent pleinement dans un pays qui se classe au deuxième rang au chapitre de la taille, mais dont la population figure au 37e rang. Dans une sphère sans fil, avec notre programme visant à brancher les Canadiens et notre investissement réalisé en partenariat public-privé dans le domaine de l'infrastructure à l'échelle du pays, tous les Canadiens seront branchés dans l'avenir. En outre, nos politiques sur le service sans fil visent évidemment à faire en sorte que nous jouissions d'une connectivité de calibre mondial et de prix concurrentiels grâce à une concurrence adéquate. Voilà pourquoi nous avons adopté nos approches actuelles au sujet de la politique relative aux enchères du spectre et au transfert de licence.
Le deuxième pilier concerne l'économie numérique. Vous vous souviendrez que quand nous avons déployé nos efforts initiaux afin d'élaborer notre politique numérique au cours du premier mandat de notre gouvernement, nous avons parlé d'une stratégie sur l'économie numérique. Eh bien, à l'époque, nous étions au bord de la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale, et tout portait évidemment sur la politique économique et sur la science économique. Mais la vérité, c'est qu'une stratégie sur l'économie numérique est, à mes yeux, un outil légèrement trop limité pour englober la politique numérique globale d'un pays. Cela dit, le gouvernement peut prendre des mesures précises pour faire progresser l'économie numérique. Il en est un peu question ici, mais il y a aussi d'autres mesures.
Un pilier vise à nous brancher. Le deuxième pilier concerne l'économie numérique et les occasions qui s'y présentent. Le troisième pilier consiste à rendre le gouvernement plus numérique que jamais. L'Open Data Institute et l'initiative de science ouverte visent à rendre l'information du gouvernement plus accessible que jamais en ligne et à mettre en oeuvre les initiatives que Tony Clement, président du Conseil du Trésor, a proposées.
Le quatrième pilier consiste à protéger les Canadiens en ligne. On entend donc brancher les Canadiens, appliquer la stratégie sur l'économie numérique, rendre le gouvernement plus numérique que jamais et protéger les Canadiens en ligne, un objectif pour lequel le présent projet de loi est essentiel.
Le cinquième et dernier pilier est celui que je considère le plus plaisant et le plus intéressant. Une fois que tout le monde est branché et que la sécurité est renforcée, on profite pleinement des occasions économiques numériques, et le gouvernement prêche par l'exemple en adoptant, espérons-le, l'approche la plus numérique dans toutes ses activités en insufflant la vie à tout cela avec du contenu canadien numérique. À cette fin, il est essentiel d'inciter nos musées à être plus numériques et de veiller à ce que le diffuseur public, le Conseil des arts du Canada et tout le monde racontent des histoires canadiennes aux Canadiens au sujet du Canada, de notre histoire, de nos aspirations et de tout ce qui nous concerne. Notre pays ne survit que si nous comprenons mieux notre histoire et avons de meilleures occasions de parler de nos aspirations pour l'avenir. Le cinquième et dernier pilier vise à insuffler la vie dans le contenu.
Aucun de ces piliers n'est autonome. Si un seul d'entre eux constituait toute la politique numérique, la compréhension ferait défaut. Cette stratégie nous est essentielle pour que nous allions de l'avant.
:
Vous avez raison de vous montrer prudent. Je sais que vous êtes devenu de nouveau grand-père très récemment et je vous en félicite.
C'est évidemment une partie importante de l'obligation du gouvernement à mesure que tout passe au numérique et que tout le monde fait tout avec des tablettes et des téléphones intelligents quand bon leur semble.
L'approche du projet de loi concerne le consentement qui est offert. Comme vous le savez, dans le domaine des données massives et de leur collecte, nous devons nous assurer que les enfants comprennent les risques auxquels ils sont exposés en ligne. Tout cela ne peut pas ou, à dire vrai, ne devrait pas être fait comme si le gouvernement adoptait pratiquement un rôle de parent. Nous avons tous l'obligation de protéger notre propre personne, ceux qui nous sont chers et la société en général.
Mais il y a aussi des institutions et des organismes, comme le commissaire à la protection de la vie privée et le gouvernement du Canada, qui, grâce à la LPRPDE ou la loi sur la protection de la vie privée qui régit la manière dont le gouvernement fédéral en général agit en interaction avec les citoyens, assurent notre protection. Le projet de loi prévoit des mesures pour que lorsqu'un enfant est en ligne et donne son consentement ou communique des renseignements, le langage utilisé soit simple et qu'il soit raisonnable de s'attendre à ce qu'un enfant le comprenne. Je sais que c'est une façon très subjective de dire les choses.
Disons, par exemple, qu'un enfant va sur le site Web d'un personnage de dessin animé et fournit son adresse de courriel, son adresse postale ou son numéro de téléphone personnels. Ces renseignements lui ont été soutirés. Ils utilisent le site Web de manière douteuse ou nébuleuse, ou il a peut-être fourni ces renseignements dans des circonstances... trompeuses, et un parent s'en rend compte par la suite. L'incident est signalé au commissaire à la protection de la vie privée, qui entreprend alors des démarches. L'entité responsable du site Web doit immédiatement fermer le site pour offrir de nouveau l'information de manière plus responsable.
Oui, une part de subjectivité entre en jeu, mais nous avons choisi de confier cette approche au commissaire à la protection de la vie privée, en nous appuyant sur les expériences menées dans d'autres pays et sur les essais et erreurs que ces derniers ont faits en tentant d'instaurer un genre de politique publique. Les entreprises qui ne se conforment pas à ce projet de loi s'exposeront certainement à des sanctions de la part du gouvernement ou, par le fait même, du commissaire à la protection de la vie privée, qui pourra les dénoncer sur la place publique. On pourrait croire que certaines de ces entreprises, si elles se livrent à un tel comportement... Si le commissaire à la protection de la vie privée publie un rapport indiquant qu'elles recueillent de l'information sur nos enfants d'une manière risquée qui viole la vie privée de nos jeunes, je pense que cela signerait leur arrêt de mort.
Le projet de loi prévoit des pouvoirs incroyablement forts sur le libre marché contre les entreprises qui recourent à pareil processus. Comme mon sous-ministre vient de me le faire remarquer, l'amende est de 10 000 à 100 000 $ par atteinte à la protection des données ou par violation de la vie privée des citoyens, y compris les enfants.
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Je serai bref, monsieur le président.
J'aimerais parler de deux choses. Il y a d'abord les objectifs fondamentaux de la loi, dont le ministre a parlé. J'aimerais aussi parler des principes et des objectifs quant à la conception du projet de loi, car je pense qu'il est important de savoir pourquoi le projet de loi a été conçu ainsi.
[Français]
Le projet de loi prévoit quatre changements importants.
[Traduction]
D'abord, il oblige les entreprises à informer les Canadiens en cas de perte ou de vol de leurs renseignements personnels et que, par conséquent, ils sont exposés à un risque.
Deuxièmement, il précise que les mesures prises pour obtenir le consentement doivent être adaptées au public visé, en particulier dans le cas des groupes vulnérables comme les enfants, comme nous l'avons entendu plus tôt. En ce qui concerne le consentement, il modifie les cas très restreints — et nous insistons sur le fait que c'est très restreint — dans lesquels des renseignements personnels peuvent être communiqués sans consentement, et ce, dans le but de contrebalancer d'autres importants objectifs d'intérêt public; par exemple, lorsqu'une banque ou un conseiller financier soupçonne qu'un client est victime d'exploitation financière.
Troisièmement, le projet de loi offre au commissaire à la protection de la vie privée de nouveaux outils et plus de marge de manoeuvre pour appliquer la loi.
Quatrièmement, il comporte des mesures qui réduiront le fardeau imposé aux entreprises et leur permettront d'utiliser cette information dans le cadre de leurs activités et d'exercer la diligence voulue lors de diverses transactions commerciales.
En ce qui concerne la conception — et du point de vue d'un administrateur, il s'agit probablement de l'élément le plus important à porter à votre attention —, il y a deux concepts, essentiellement. Je pense que le sujet a été abordé plus tôt. Le premier est la question de l'équilibre, et l'autre, celle des principes. Le projet de loi est fondé sur des principes.
Alors que nous apportons des modifications et nous nous tournons vers l'avenir, nous voulons maintenir un concept d'équilibre et tirer parti de l'approche axée sur des principes qui a contribué à la réussite de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques. Ces principes sont énoncés dans l'annexe du projet de loi et comprennent des concepts importants, tels que la responsabilisation, le consentement, l'exactitude, les mesures de sécurité et la transparence.
À la lumière des questions qui ont été soulevées plus tôt, j'aimerais souligner que la transparence est un principe dont nous nous soucions constamment et qui s'applique notamment à la question du partage des renseignements entre les entreprises. Évidemment, tout est lié à la protection du droit de savoir de la population.
En ce qui concerne l'équilibre, je veux parler de quelques points, brièvement. Veiller à ce que les Canadiens aient les renseignements dont ils ont besoin pour qu'ils puissent prendre les mesures nécessaires pour protéger leur vie privée est une priorité. Doter le commissaire à la vie privée de l'information et des outils nécessaires pour protéger les Canadiens et accroître la conformité est une priorité. Établir des règles claires et un fardeau administratif minimal pour le secteur privé est une priorité. Ces priorités ne sont pas toujours compatibles; c'est là que la notion d'équilibre entre en jeu.
En conclusion, je tiens à dire que même si chaque pays adopte une approche qui lui est propre pour aborder la protection des renseignements personnels — par exemple, les États-Unis ont une approche axée sur la réglementation, tandis que l'Union européenne emprunte une voie plus normative —, nous considérons que l'approche canadienne en matière de protection des renseignements personnels est avant-gardiste. Cela se reflète dans les modifications proposées. Nous espérons continuer d'être un chef de file à l'échelle internationale à cet égard.
Merci, monsieur le président.