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Merci, monsieur le président, merci, chers collègues.
Joyeux Noël. Je suis ravi d’être ici.
Je sais que je suis ici pour parler du Budget principal des dépenses, mais je sais également que la fin de la session d’automne est un moment où de nombreux sujets peuvent être abordés. Je suis ici pour parler des questions qui piquent votre curiosité. Cela dit, je vais aborder plusieurs sujets au cours de ma déclaration préliminaire, puis je vous céderai bien sûr la parole pour que vous posiez vos questions.
Le sous-ministre de mon ministère, John Knubley, m'accompagne, ainsi que les sous-ministres adjoints Kelly Gillis, Mitch Davies et Phil Jennings.
Comme vous le savez, lors de ma dernière comparution devant le comité, j'ai parlé du plan de notre gouvernement pour l'économie numérique, de notre avenir dans l'espace, et de notre engagement à créer des emplois et des débouchés pour les Canadiens.
[Français]
Il me fait plaisir de vous faire part aujourd'hui des progrès importants que notre gouvernement a accomplis en ce qui a trait à notre priorité absolue, la création d'emploi et la croissance économique pour les familles canadiennes.
[Traduction]
L'objectif de croissance économique doit se traduire par un plan clair et établi en matière d'économie numérique. La population canadienne vit dans un monde de plus en plus numérique où l'accès à l'internet haute vitesse signifie l'accès au commerce électronique, la diffusion en continu de vidéos, l'emploi, la formation à distance et les services de santé. Le manque d'accès à l'internet haute vitesse ne permet pas à la population rurale canadienne d'accéder aux possibilités que la plupart d'entre nous tiennent pour acquises.
C'est pourquoi, l'été dernier, j'ai lancé le programme « Un Canada branché ». Grâce à ce programme, 280 000 foyers canadiens de régions rurales et éloignées auront désormais accès à l'internet haute vitesse.
[Français]
Pour ces régions nordiques et éloignées du pays, l'accès à Internet haute vitesse ouvre la porte à de nombreuses possibilités. N'oublions pas que le Canada se classe au deuxième rang mondial sur le plan de la superficie des pays, mais au 37e rang seulement sur celui de la population.
[Traduction]
C'est un objectif vraiment ambitieux d'être en mesure de fournir un service internet haute vitesse et de brancher 98 % des ménages au sein d’un pays aussi immense que le Canada, mais je suis ravi d'annoncer qu'Industrie Canada accepte maintenant les demandes pour des projets dans le cadre de ce programme, et nous envisageons de dévoiler les premiers bénéficiaires au printemps.
En ce qui concerne le programme « Un Canada branché », j’ajouterais que, lorsque la communauté internationale, comme les champions d’Internet de l’UE, parle de la politique d’accès Internet en milieu rural — et je remercie les partis de l’opposition de l’appui qu’ils ont manifesté lorsque je l’ai annoncée — il la considère comme une norme internationale de réussite sans précédent.
Un Canada branché se traduit également par une prise de décisions judicieuses pour assurer l'accès à des ressources essentielles, comme le spectre sans fil. En mars dernier, j'ai annoncé le résultat de la mise aux enchères dans la bande de 700 MHz: le spectre pour les services sans-fil de la meilleure qualité jamais vendu aux enchères au Canada. Cette vente, décriée par les critiques, a généré 5,27 milliards de dollars, un nouveau sommet pour une vente aux enchères sans fil au Canada.
Depuis, notre gouvernement a volontairement pris des mesures pour que le marché du sans-fil offre des choix, des prix plus bas et un meilleur service. Nous avons respecté notre engagement d'imposer le plafonnement des tarifs canadiens d'itinérance. Nous avons déposé un projet de loi pour mettre fin aux pratiques de payer des frais pour recevoir des factures papier. Enfin, au début de l'année prochaine, nous rendrons disponibles plus de spectres que jamais auparavant à la population canadienne, car nous tiendrons deux ventes aux enchères de spectre supplémentaires — pour les bandes de SSFE-3 et de 2500 MHz.
Bien entendu, cela s’ajoute aux initiatives que nous avons entreprises pour tirer parti de la politique du partage des pylônes d’antennes et à celles que nous avons mises en oeuvre en collaboration avec la Fédération canadienne des municipalités pour mobiliser les collectivités lorsque des pylônes d’antenne cellulaire sont construits.
Nous savons que l'ensemble de ces décisions a eu un effet positif sur notre industrie du sans-fil. En fait, selon le rapport Wall, la concurrence s'est accrue et les tarifs des services sans fil ont chuté de 22 % depuis 2008.
[Français]
Notre secteur manufacturier est l'un de ceux qui ont connu une croissance phénoménale depuis la récession. Cet automne, j'ai rencontré les représentants de certaines entreprises canadiennes de premier plan pour en apprendre davantage sur les possibilités de croissance.
[Traduction]
Le secteur manufacturier représente plus de 166 milliards de dollars de notre PIB, ce qui représente environ 10 % de l’ensemble de notre activité économique. Au Canada, il génère 1,7 million d'emplois, à temps plein et bien rémunérés pour la plupart.
L'industrie automobile, l'un des principaux et certainement l’un des plus importants secteurs manufacturiers du Canada, connaît des résultats positifs. En effet, depuis peu, le Canada affiche le plus important excédent commercial des exportations automobiles depuis le début de la récession.
L'appui de notre gouvernement pour le secteur de l'automobile se concentre sur des projets générateurs d'emplois de haut niveau et d'avantages économiques à long terme pour le Canada. Le mois dernier, Ford a annoncé la création de 1 000 nouveaux emplois à son usine d'Oakville, en partie grâce à l'investissement de notre gouvernement et à un partenariat avec la société.
Nous sommes convaincus que l'ensemble des politiques canadiennes — les baisses des impôts, les débouchés commerciaux mondiaux, les politiques d'investissement, les investissements dans les infrastructures, comme le jumelage des passages frontaliers entre Detroit et Windsor, et l’établissement d’une main-d'œuvre qualifiée — maintiendra le secteur de l'automobile canadien parmi les leaders mondiaux. Le Canada est un excellent endroit pour la fabrication d'automobiles.
[Français]
J'aimerais aussi parler brièvement de l'industrie aérospatiale, qui constitue un autre pilier clé du secteur manufacturier canadien. Cette industrie composée de plus de 700 entreprises génère plus de 170 000 emplois au Canada et représentait 28 milliards de dollars du PIB en 2013.
Elle se classe au troisième rang mondial sur le plan de la production d'aéronefs civils. Nos fabricants dans le domaine exportent près de 80 % de leurs produits sur le marché mondial. Nous allons continuer de soutenir ce secteur clé de notre économie grâce au Programme de démonstration de technologies et à l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense.
[Traduction]
Plus tôt cette année, j'ai annoncé une nouvelle politique spatiale canadienne, un cadre qui guidera notre avenir dans l'espace. Depuis, certaines entreprises bien de chez-nous ont participé à l'histoire en contribuant à la mission Rosetta de l'Agence spatiale européenne.
[Français]
Nous pouvons être très fiers du succès du Canada dans l'espace.
Pour poursuivre sur cette lancée, j'ai récemment annoncé la création du Comité consultatif de l'espace. Les membres de ce comité, dont le colonel Chris Hadfield et l'ex-président de l'Agence spatiale canadienne, Walter Natynczyk, fourniront des conseils éclairés et sans réserve à notre gouvernement sur le rôle et l'avenir du Canada dans l'espace.
[Traduction]
Monsieur le président, lorsque l'Accord sur le commerce intérieur du Canada a été signé en 1994, le Canada avait conclu des accords de libre-échange avec seulement deux pays du monde entier, soit le Mexique et les États-Unis. Aujourd'hui, de tels accords nous unissent à 43 pays, qui représentent 52 % du marché mondial. Au fil de ces accords entre le Canada et les autres pays, nous devons nous assurer que les entreprises et les consommateurs canadiens bénéficient des mêmes possibilités sur leur sol national. Il existe de trop nombreux obstacles au commerce, à la mobilité et à la croissance à l'intérieur du Canada.
[Français]
Au cours des 10 derniers mois, j'ai dialogué avec les entreprises, le premier ministre et les ministres des provinces et des territoires du pays à propos de l'urgence de libéraliser le commerce intérieur au Canada.
Notre proposition pour le changement à cet égard se nomme « Un Canada, une économie nationale ». Cette proposition présente deux voies pour moderniser notre commerce intérieur. La première consiste à faire des réformes ciblées portant sur des secteurs prioritaires d'intérêt, par exemple la mobilité de la main-d'oeuvre et l'équivalence des crédits en éducation.
[Traduction]
La seconde est plus globale: une refonte complète de l'accord pour la mettre en conformité avec les récents accords commerciaux internationaux. Lors de la réunion du Conseil de la fédération tenue cet été à Charlottetown, les premiers ministres provinciaux ont convenu à l’unanimité d'entreprendre un renouvellement exhaustif de l'Accord sur le commerce intérieur. Je suis impatient de travailler avec mes homologues provinciaux et territoriaux, pour voir ceci se réaliser.
Monsieur le président, notre gouvernement a promis aux Canadiens de retourner à l'équilibre budgétaire d'ici 2015. Nous avons promis aux Canadiens que, s’ils nous confiaient un gouvernement majoritaire en mai 2011, notre priorité serait principalement l’économie canadienne. En nous concentrant sur les priorités que j'ai présentées aujourd'hui, nous allons continuer à créer des emplois et à stimuler la croissance économique du Canada.
[Français]
C'est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions sur n'importe lequel des sujets abordés dans mon discours,
[Traduction]
ou sur d’autres sujets qui intéressent les membres du comité. Merci beaucoup.
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Les commentaires d’Hillary Clinton étaient liés à l'étude qui a fait la une du
New York Times. Nous, en tant que gouvernement, n'avons pas tardé à claironner les conclusions de ce rapport. Cela se voulait une déclaration selon laquelle le Canada a la classe moyenne la plus forte et la plus en santé dans le monde.
Par contre, c'est la vérité. Je crois que c'est juste de le dire en ce qui concerne non seulement certaines mesures que vous avez mentionnées, comme la fin de la pratique consistant à facturer la facturation dans le secteur de la téléphonie mobile, mais aussi la loi antipourriel ou l'entrée en vigueur de la Loi sur l'équité à la pompe, que nous avons également adoptée, ou la promotion d’une concurrence accrue dans le secteur de la téléphonie mobile, ce qui permet aux gens d’avoir plus d’argent, ou même honnêtement des mesures, comme la bonification de la prestation universelle pour la garde d'enfants, qui permettent aux Canadiens d'avoir un peu plus d'argent pour décider de la manière dont ils veulent vivre leur vie.
La somme de ces politiques avantage grandement les familles canadiennes. Comme vous n'êtes pas sans le savoir, sans inclure la bonification de la prestation universelle pour la garde d'enfants que nous prévoyons mettre en vigueur l'année prochaine, la famille canadienne moyenne de quatre personnes a 3 500 $ de plus dans ses poches qu’en 2006. Nous en sommes très fiers. Ce n'est pas l'oeuvre d’une politique nationale gigantesque; c'est la somme d'une série de politiques, qui ont petit à petit modifié la politique gouvernementale dans l’intérêt de la famille canadienne moyenne. Évidemment, ce sont principalement les familles de la classe moyenne avec des enfants qui ont profité de cette série de politiques.
L'économie canadienne en général et, par extension, les familles moyennes... Notre plus grand défi, ainsi que celui de l'économie canadienne, est en fait très simple et très direct. On peut le résumer en un mot: complaisance. On présume que nous aurons toujours mieux, que nous connaîtrons toujours une croissance, que nous aurons toujours une meilleure qualité de vie et que tout sera toujours correct. Voilà le plus grand défi que nous devons relever au Canada en ce qui a trait à notre économie: la complaisance.
Nous devons nous assurer de demeurer concurrentiels, de continuer de croître, de créer des débouchés dans les marchés mondiaux, de mettre en valeur nos ressources de manière responsable, de gérer l'économie canadienne le plus efficacement possible, de continuer de consulter et de rester à l'affût des politiques que le reste du monde adopte dans le secteur de l'automobile et d'essayer de mettre en place des politiques concurrentielles.
Nous devons être conscients que le reste du monde nous rattrape dans les industries aéronautique et aérospatiale. Nous devons essayer de maintenir notre avance et d’aller de l'avant. La complaisance est notre plus grand défi. Nous devons nous assurer de demeurer vigilants.
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Bien sûr. Il faut tout d'abord chercher à stimuler la concurrence dans le secteur des communications sans fil. Je sais que bien de voix se sont élevées pour dire que cela ne peut pas fonctionner, qu'on court à l'échec, et qu'il n'y a pas de capacité ou de véritable demande sur le marché pour réussir, mais c'est évidemment faux.
Quand on observe la courbe de croissance en bâton de hockey montrant l'augmentation fulgurante de la consommation de services sans fil par les Canadiens, et ce, dans presque toutes les cohortes d'âges, car ce n'est pas que les jeunes qui sont concernés, on constate que la demande augmente dans toutes les régions du pays. Notre gouvernement sait évidemment que dans les régions du Canada où un quatrième joueur fait une concurrence féroce aux trois grandes entreprises titulaires offrant des services de télécommunication sans fil, il y a un plus grand choix de services sur le marché, les prix diminuent généralement et les consommateurs sont plus satisfaits de l'offre sur le marché. C'est une bonne chose.
Soit dit en passant, notre pays devrait être très fier des services sans fil qui sont offerts par Rogers, Bell, Telus, EastLink, MTS et SAS. Toutes ces entreprises fournissent des services formidables. Quand on compare la qualité des services offerts au Canada à celle qu'on trouve dans presque tous les autres pays du monde, nous faisons très bonne figure. Là où nous nous en sortons moins bien, c'est au chapitre du prix et de la concurrence; nous devons nous assurer que les Canadiens peuvent se permettre la qualité des services que nous avons. C'est là que le gouvernement a la responsabilité d'agir.
Quand nous mettons fin à la télévision analogue pour passer à la télévision numérique, nous mettons du spectre sur le marché, comme nous l'avons fait lors de la mise aux enchères dans la bande de 700 MHz ou de la mise aux enchères de 2008 relatives aux SSFE, ou au SSFE-3 l'année prochaine. Quand nous accordons du spectre pour combler la demande en services sans fil et pour permettre aux entreprises de télécommunication d'avoir la capacité de servir le marché, nous devrions en profiter pour essayer de faire d'une pierre deux coups en favorisant l'augmentation de la concurrence sur le marché, comme nous l'avons d'ailleurs fait.
Nous avons maintenant la capacité de spectre permettant à quatre fournisseurs de services sans fil de servir chaque région du pays. Certaines personnes aux avis éclairés ont déclaré que c'était impossible et qu'on n'y parviendrait jamais. Eh bien, nous y sommes parvenus et la capacité de spectre est là.
Il y a maintenant dans chaque région du pays des entreprises impatientes de servir le marché avec le spectre de la meilleure qualité jamais mis en place; il y aura donc plus de choix et de concurrence sur le marché. C'est une bonne chose. C'est bénéfique pour les consommateurs, les entreprises, l'éducation et les soins de santé et, au final, cela permettra aux consommateurs de payer des prix moins élevés et d'avoir accès à la meilleure technologie, peu importe leur lieu de résidence. C'est une bonne nouvelle pour le Canada.
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C'est une question qui nous préoccupe depuis longtemps. Ce n'est rien de bien nouveau. À dire vrai, c'est peu dire que d'affirmer qu'il s'agit d'une question qui nous préoccupe depuis longtemps.
En admirant le magnifique tableau qui orne le mur devant nous, on sait que la Conférence de Québec en 1864 a mené à la Conférence de Charlottetown, laquelle a pavé la voie à la Confédération de 1867. Nous regardons les Pères de la Confédération dans ce superbe tableau.
L'oeuvre de la Confédération n'est pas achevée, selon moi. Nous devons toujours nous rappeler qu'à l'époque de la Confédération, ce sont quatre provinces qui se sont réunies pour former un gouvernement fédéral. Ce n'est pas un gouvernement fédéral qui a créé les provinces et leur a octroyé des pouvoirs, mais bien ces dernières qui ont créé le gouvernement fédéral. Nous vivons dans une des structures constitutionnelles les plus décentralisées au monde. Elle présente de nombreux avantages, mais aussi bien des inconvénients.
Quand je dis que l'oeuvre de la Confédération n'est pas achevée, j'entends par là que nous permettons aux Américains, bientôt aux Sud-Coréens et enfin aux Européens, quand l'AECG entrera en vigueur, d'avoir davantage accès à l'activité économique sur les marchés dans l'Est et dans l'Ouest du pays que n'en ont les Canadiens. Je vais vous donner en exemple les marchés publics. L'ensemble des provinces et des territoires, c'est-à-dire les gouvernements provinciaux néo-démocrates, libéraux et conservateurs de toutes les régions du Canada, ont adhéré à l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Europe.
Cet accord prévoit des dispositions qui permettent aux Canadiens d'accéder aux marchés publics de tous les pays d'Europe. C'est une occasion formidable et brillante pour un pays de 35 millions d'habitants que d'avoir accès à un marché de 500 millions d'habitants et à tous les marchés publics à l'échelle des pays, des États et des localités de toute l'Europe. C'est une occasion extraordinaire pour le Canada. Mais l'inverse est vrai. Les Européens ont accès aux marchés publics du pays, des États, des provinces, des territoires et des localités du Canada.
L'ennui, c'est que les Canadiens n'ont pas accès aux marchés publics de tous les ordres de gouvernement dans l'économie canadienne. Ainsi, un jeune vivant à Bruxelles ayant peut-être une idée brillante d'une application mobile de perception de tarifs de frais de stationnement peut vendre cette application aux gouvernements de Belgique, de France ou d'Allemagne, et a accès aux marchés et aux marchés publics. Il peut la vendre à Brandon, à Lethbridge, à Vancouver ou à Sept-Îles, au Québec. Mais un jeune de Brandon, au Manitoba, ne peut vendre son produit à Saskatoon, à Vancouver ou à Sept-Îles. Nous accordons aux Européens et aux Américains un accès au marché canadien plus grand que celui dont jouissent les Canadiens, et cela doit changer.
Je répète la même chose depuis près d'un an maintenant afin de tirer parti du fait politique qu'au Canada, le Québec est dirigé par un gouvernement fédéraliste et que l'Ontario a réélu un gouvernement qui collabore fort bien avec le gouvernement fédéral dans certains dossiers, comme l'accès commercial entre le Canada et les États-Unis, l'accord par-delà la frontière, et la réussite que nous avons remportée concernant le passage frontalier de Détroit-Windsor, un dossier au sujet duquel nous avons une bonne relation de travail avec le ministre Duguid. Il y a maintenant dans toutes les régions du pays — dans toutes les régions du pays — des gouvernements élus qui sont disposés à discuter de la question.
Je martèle le même message depuis près d'un an maintenant, et la question de la réforme du libre-échange intérieur figurait en tête de liste des sujets abordés par le Conseil de la fédération l'été dernier. Il est bon que les provinces aient accepté que quatre premiers ministres — M. McNeil, M. Wall, Mme Wynne et M. Couillard — forment un sous-comité du Conseil de la fédération afin de présenter à ce dernier un tout nouvel accord de libre-échange intérieur approuvé par tous, y compris le gouvernement fédéral, bien entendu.
Nous avons pris un certain nombre de mesures dans les budgets précédents. Le budget de l'an prochain comprendra également de nouvelles mesures qui tenteront de faciliter les choses afin de réaliser des progrès sur la question du libre-échange intérieur.
Je suis très fier de défendre ce dossier et de collaborer avec les gouvernements provinciaux néo-démocrates, libéraux et conservateurs, tout cela dans le but de rendre l'économie canadienne plus efficace pour accroître les perspectives économiques au pays.
Je peux vous citer en exemple un certain nombre de biens et services. Notre pays se situe au 2e rang au chapitre de la superficie et au 37e rang au chapitre de la population, mais il n'a pas de norme nationale entre l'Est et l'Ouest au sujet des transports. Nous n'avons pas de norme nationale sur les carburants ou de réglementation convenue sur les pneus de camions, alors qu'il s'agit de l'industrie canadienne qui compte le plus d'employés. Il n'existe pas de norme nationale pour le transport de marchandises entre l'Est et l'Ouest.
Nous nous apprêtons à célébrer notre 150e anniversaire, et il n'y a toujours pas de collaboration ou d'entente au sujet de ces normes. C'est ridicule, et nous devons faire mieux. Je vais continuer de favoriser le progrès, et je suis certain que nous y arriverons.
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Merci, monsieur le ministre, d'être ici aujourd'hui.
Je suis content que vous ayez parlé du poste frontalier Windsor-Detroit. C'est très important. Malheureusement, votre gouvernement a signé une entente qui nous oblige à payer, même du côté de Detroit. Donc, en ce moment même, on achète des terrains à Detroit et l'entente va nous obliger à construire une esplanade douanière pour eux, sans contribution financière du Michigan ni de Washington.
Je veux cependant parler du secteur automobile. Vous avez fait référence aux milliers d'emplois qui vont être créés à Oakville, mais nous avons perdu plus de 1 500 emplois qui auraient pu aller à Windsor. J'ai demandé à la Bibliothèque du Parlement de faire des recherches — elle agit de manière indépendante — sur les pays qui ont une stratégie nationale pour l'automobile. Il y a le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, la République de Corée, l'Australie, la Suède, le Mexique, la Chine, l'Inde, la Malaisie et le Nigeria.
Plus récemment, votre gouvernement a entamé des négociations avec Ford, et le député d'Essex a dit ceci:
Ford Canada doit des explications à Windsor. La société devrait sortir de son mutisme et informer Windsor de sa décision et lui expliquer pourquoi l'offre n'était pas suffisante pour concrétiser cette entente, qui aurait bénéficié d'un soutien historique des gouvernements fédéral et provincial.
Je vous demande donc si vous êtes d'accord avec le député d'Essex. Qu'ont offert les gouvernements fédéral et provincial pour que Ford investisse à Windsor, comme prévu? L'entente a finalement été négociée en public, à la une des journaux.
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Je serai heureux de vous exposer les différences. Je vais reprendre mon calme.
Je pense que vous en avez eu un très bon exemple il y a quelques secondes. Est-ce que quelqu'un qui a toute sa tête peut vraiment croire qu'une société internationale qui envisage d'investir des milliards de dollars au Canada va accepter d'entamer des négociations avec le gouvernement de l'Ontario, le gouvernement du Canada et la ville de Windsor si elle doit exposer absolument toutes ses idées sur ce que le Mexique, ou la Caroline du Sud, ou Oshawa ou le sud des États-Unis peut offrir par rapport à Windsor? Il est ridicule de croire que c'est une manière efficace de faire les choses.
Nous devons nous assurer d'obtenir la meilleure valeur pour les contribuables canadiens. Nous voulons bien sûr favoriser le secteur manufacturier au Canada, mais il est ridicule de croire qu'il faut se priver de tout pouvoir de négociation pour obtenir des ententes profitables pour les Canadiens et attirer ces investissements.
Jerry Dias, un homme sérieux qui comprend l'art de la négociation et qui était là, va contredire toutes les affirmations du NPD dans ce dossier. Si le comité l'invite, il lui dira que le gouvernement du Canada a fait tout son possible pour conclure cette entente avec Ford.
Je comprends que Brian Masse veuille défendre Windsor, entre autres parce qu'il est originaire de là, mais je pense que le gouvernement du Canada a l'obligation globale de mener de telles négociations de la manière la plus efficace qui soit pour obtenir le meilleur rendement possible pour les contribuables canadiens. C'est risible d'affirmer tout haut que nous avons perdu cet investissement.
De façon générale, les nouvelles sont très bonnes pour le secteur manufacturier. Les ventes ont rebondi. Elles ont grimpé de 25 % depuis le début de la récession. Comme vous le savez, le secteur manufacturier emploie près de 1,7 million de Canadiens. Nous avons eu de bonnes nouvelles de Honda. Même chose pour Magna et Linamar. Les nouvelles sont bonnes également pour les fabricants de produits alimentaires, ainsi que pour l'industrie pharmaceutique. Des progrès ont été enregistrés dans bien des secteurs de l'économie canadienne, mais il reste bien sûr des défis à relever par rapport à certains pays bon marché. Nous allons continuer à collaborer avec le comité et avec les Manufacturiers et Exportateurs du Canada pour faire progresser les initiatives que vous avez étudiées et recommandées au gouvernement, et qui figurent au budget de cette année.
Les Manufacturiers et Exportateurs du Canada ont dit, par exemple, que le budget de 2014 « contient des mesures qui aideront les manufacturiers et exportateurs à engager de la main-d'oeuvre qualifiée et leur donner accès à des programmes de formation, à réduire les coûts administratifs des réglementations, et à attirer des investissements importants dans le secteur automobile canadien ».
Les experts en la matière ont proposé au gouvernement du Canada des façons optimales pour aider le secteur manufacturier. Nous les avons écoutés et nous avons instauré ces mesures dans notre budget. De leur côté, ils ont appuyé notre budget. Nous leur en sommes très reconnaissants.
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Parmi les pays du G7, c'est le Canada qui a le meilleur bilan au chapitre de l'emploi depuis la récession. Nous avons le plus faible taux d'imposition en 55 ans. Nous sommes les seuls qui auront un budget équilibré en 2015. À partir de l'an prochain, les familles canadiennes profiteront d'un allégement fiscal de 4,6 milliards de dollars. Je suis très fier de notre situation actuelle.
Encore une fois, si vous n'avions pas pris les mesures, la TPS ne serait pas à 5 %, mais bien à 7 %. Les familles canadiennes n'auraient pas 3 500 $ de plus dans leurs poches. Cet argent serait bloqué à Ottawa pour être dépensé dans divers programmes gouvernementaux. Nous ne serions pas sur le point d'atteindre l'équilibre budgétaire, de mettre en oeuvre l'accord de libre-échange Canada-Corée, ni de donner aux Canadiens l'accès à 500 millions nouveaux consommateurs de biens, de services et de produits grâce à l'Accord de libre-échange Canada-Union européenne. Rien de tout cela ne serait possible.
Le Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile, qui a permis de créer les milliers d'emplois à Oakville, au-delà des milliers d'emplois qui ont été créés grâce à cet investissement, n'aurait jamais existé.
Je suis donc très satisfait de notre situation actuelle. Notre économie est en pleine croissance. On estimait que la croissance de notre économie serait à 2,1 % ce semestre. Or, elle est maintenant à 2,8 %. Comme je l'ai dit, nous avons le meilleur bilan du G7 au chapitre de l'emploi; 82 % de ces emplois sont à temps plein, et 78 % sont bien rémunérés. Nous continuons d'aller dans la bonne direction.
Je suis très satisfait de ce que disent de nous des observateurs qui, à maintes reprises, ont fait valoir que... Quand Shinzo Abe, Angela Merkel, le président Obama et Hillary Clinton — que vous avez citée tout à l'heure — disent que la démarche du Canada est un modèle qui devrait inspirer le reste du monde, je pense que nous faisons ce qu'il convient de faire.
Je crois également que la population le sait, et c'est pourquoi l'on voit, d'ailleurs, que l'appui qu'accorde la population à l'opposition officielle et à son parti est en chute libre, tant pour les gouvernements provinciaux qu'aux élections partielles fédérales.
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Je vais vous donner une réponse générale, puis demander à Phil de vous parler de l'activité sectorielle que nous avons amorcée.
Il existe un problème de productivité en général, et ce, depuis de nombreuses années. Si Kevin Lynch, l'un de mes prédécesseurs, était ici, il vous dirait exactement la même chose que moi. Depuis de nombreuses années, comme nous l'avons indiqué plus tôt, le Canada est très solide sur le plan de la recherche fondamentale et du personnel hautement qualifié, mais là où le bât blesse, c'est sur le plan de l'investissement dans la R-D commerciale, la commercialisation et le transfert des idées du laboratoire au marché.
Cela a fait l'objet de nombreuses études, dont le récent rapport de Tom Jenkins, dont j'ai parlé tout à l'heure.
Les initiatives que j'ai mentionnées, par exemple la transformation du CNRC visant à favoriser davantage la recherche appliquée dirigée par l'entreprise, font partie des efforts déployés pour corriger cette lacune qui existe depuis de nombreuses années sur le plan de la commercialisation au Canada.
En outre, le gouvernement a investi 40 millions de dollars dans les incubateurs d'entreprises pour favoriser la croissance des entreprises en démarrage, qui sont en forte croissance et orientées vers le marché; c'est un autre moyen par lequel nous tentons de corriger cette lacune sur le plan de la productivité relativement à la R-D et aux investissements.
Je vais laisser Phil vous parler de nos approches sectorielles. Il est le sous-ministre adjoint responsable du secteur de l'industrie, qui s'occupe de chacun des secteurs.
J'aimerais poser une question au sujet de la vente aux enchères du spectre et la raison pour laquelle les critiques l'ont sous-estimée. Mais avant cela, je voudrais faire un bref commentaire.
Le ministre a souligné que nous avons maintenant 43 accords de libre-échange. Durant la décennie de noirceur causée par le gouvernement libéral précédent, je crois qu'il y en avait trois. Il ne s'agissait manifestement pas d'une priorité pour le gouvernement de l'époque. La feuille de route du NPD montre, bien sûr, qu'il n'appuie pas les accords de libre-échange. Je pense que nous avons vu une augmentation considérable du nombre d'accords de libre-échange parce que l'amélioration des échanges commerciaux est une priorité pour les Canadiens.
Nous avons parlé du pont Detroit-Windsor. Cela met en relief l'importance qu'accorde le gouvernement au commerce, et pas seulement le commerce avec les États-Unis, notre principal partenaire commercial. Je suis de la région de Vancouver; cette ville est l'une des principales portes d'entrée au Canada pour les échanges commerciaux avec l'Asie. Nous avons annoncé l'accord de libre-échange avec la Corée, et nous poursuivrons avec la Chine et l'Europe.
Le commerce connaît une croissance exponentielle sous le gouvernement actuel. Cela se traduit par une diminution du prix des produits et une réduction des impôts des Canadiens; l'avenir sera très prometteur si nous continuons dans la même direction.
L'une des réalisations dont je suis le plus satisfait, c'est la vente aux enchères du spectre. Cela signifie que les Canadiens ont davantage de choix. Cela signifie également qu'ils paient moins cher. Je sais que les Canadiens aiment cela. Ils me disent souvent qu'ils se réjouissent de la baisse des prix.
Pourquoi a-t-on sous-estimé le montant que nous obtiendrions grâce à la vente aux enchères du spectre de la bande de 700 mégahertz? Je crois que cette vente a généré 5,27 milliards de dollars. Pourquoi les critiques l'ont-ils tellement sous-estimée?