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De toute façon, nous allons commencer la séance, puisqu'il y a quorum. Merci de me signaler le problème, madame Jansen.
La séance d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride conformément à l'ordre que la Chambre a adopté le 25 janvier 2021. Des membres sont donc présents en personne dans la salle tandis que d'autres participent à la séance au moyen de l'application Zoom. Il est possible de suivre les délibérations sur le site Web de la Chambre des communes, où on ne verra que la personne qui parle et non l'ensemble du Comité.
Je rappelle à tous les participants que le Règlement de la Chambre des communes interdit les captures d'écran. Elles sont tout à fait exclues. De plus, je demande aux participants de respecter tous les protocoles sanitaires et de rester en sécurité.
Sur ce, passons à la liste des témoins. Comme je l'ai dit, nous avons un peu moins de temps à consacrer à ce groupe de témoins, car nous n'avons qu'une heure et quinze minutes. J'invite les témoins à limiter leurs déclarations à environ cinq minutes, puis nous passerons aux questions.
Nous allons commencer par BGC Canada. Nous accueillons M. Josh Berman, directeur de Recherche et politique publique, et M. Chad Polito, directeur exécutif de BGC Dawson, à Montréal.
Allez-y. Vous avez la parole.
Je tiens pour commencer à remercier le gouvernement fédéral, les députés et les fonctionnaires fédéraux du travail important, essentiel qu'ils accomplissent pour aider les Canadiens pendant la pandémie. Merci.
Je suis fier de représenter aujourd'hui, avec M. Polito, que vous entendrez dans un instant, nos 84 clubs qui, ensemble, offrent des services à plus de 200 000 enfants et jeunes dans plus de 775 endroits au Canada. Notre organisation est l'une des plus importantes au Canada qui soit au service des enfants et des jeunes, et ses programmes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants, et ses programmes avant et après l'école aident les jeunes à devenir des adultes en bonne santé, actifs et engagés.
Au cours des 100 dernières années, et notamment des 13 mois difficiles que nous venons de vivre, nos clubs ont été présents auprès des enfants, des jeunes et des familles vulnérables. Aujourd'hui, ils apportent une aide alimentaire aux familles, en partenariat avec les banques alimentaires locales. Nous offrons des services de garde d'enfants et des programmes sécuritaires pour les enfants et les jeunes, et nous aidons à diffuser une information sûre auprès de nos membres sur les mesures de sécurité à prendre à l'égard de la COVID et sur les vaccins. Nous avons mis en place des programmes en ligne sécuritaires et de grande qualité pour les enfants qui ne peuvent pas fréquenter les clubs.
M. Polito et moi voulons aujourd'hui mettre l'accent sur quatre points clés à retenir.
Premièrement, même si le Fonds d'urgence pour l'appui communautaire a permis aux clubs de poursuivre leur action dans les premiers mois de la pandémie pour aider les collectivités, les besoins continuent de dépasser leur capacité d'offrir une intervention totale. Fait important, tandis que la demande pour nos programmes et nos services est à la hausse, les dépenses augmentent plus vite que les rentrées.
Deuxièmement, si la demande a augmenté pour nos programmes et services, les revenus ont fléchi. D'un bout à l'autre du pays, ils ont diminué d'environ 20 millions de dollars, même si on tient compte de l'aide fédérale et d'autres mesures d'urgence, en raison d'importantes diminutions des revenus gagnés et de l'aide philanthropique. Des programmes comme la Subvention salariale d'urgence du Canada ont été extrêmement importants pour aider les organismes de bienfaisance comme BGC à protéger les postes du personnel malgré la baisse des revenus. La prolongation de ce programme jusqu'en juin est une mesure constructive, et nous appuyons les demandes générales pour que le programme soit maintenu encore plus longtemps, puisque la pandémie s'éternise.
Enfin, les organismes de bienfaisance qui offrent des services sociaux de première ligne font toujours face à de graves difficultés financières qui n'ont pas été réglées par les programmes gouvernementaux jusqu'à maintenant et qui limitent gravement leur capacité commune d'offrir des services aux collectivités frappées de plein fouet par la COVID-19. Pour continuer à lutter contre la crise, il faut de nouvelles mesures. C'est pourquoi nous nous sommes joints à d'autres et continuons de réclamer un fonds d'aide lié à la COVID-19 pour les services communautaires dans le budget de la semaine prochaine. Ce financement fournirait un programme temporaire de fonds d'exploitation sur 18 mois permettant aux organismes de première ligne de passer au travers de la pandémie, et soutenant un fonds de transformation pour aider les services communautaires à investir dans leur capacité, la technologie, les modèles de fonctionnement et les fusions pour émerger de la pandémie plus forts et plus résilients.
Nous remercions les membres du Comité de leur recommandation prébudgétaire concernant les subventions de fonctionnement provisoires pour les organismes communautaires de services sociaux essentiels. Ce sont des organisations comme la nôtre, dirigées par et pour ceux qui sont au service des Noirs, des Autochtones et des gens de couleur, et qui sont de fiers membres de notre économie commune, une économie qui emploie, dois-je le préciser, 315 000 personnes partout au Canada. BGC soutient les membres vulnérables de la collectivité depuis plus de 100 ans tout en équilibrant ses comptes. Le fonds proposé ne suffirait pas à nous remettre sur pied, mais il nous permettrait de continuer à offrir des services de garde d'enfants et des programmes parascolaires, à proposer des programmes de logements de transition sécuritaires et à fournir du soutien aux nouveaux arrivants, du counselling virtuel et des refuges pour les sans-abri et les femmes qui fuient la violence familiale.
Là-dessus, je cède la parole à M. Polito.
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Merci, monsieur Berman.
BGC Dawson est un organisme communautaire qui a récemment célébré son 60e anniversaire et qui apporte ses services à plus de 800 familles de la région de Montréal.
La pandémie de COVID-19 a provoqué des difficultés uniques pour notre collectivité. La sécurité alimentaire est l'objectif de l'un de nos principaux programmes. Avant la pandémie, notre banque alimentaire servait de 40 à 50 personnes par semaine. Au plus fort de la pandémie, ce nombre a grimpé à 941 personnes par mois. Bien que nous soyons extrêmement reconnaissants du Fonds d'urgence pour l'appui communautaire, qui nous a permis de répondre à ce besoin temporairement, la demande reste plus forte que nos moyens d'y répondre. Nous avons dû prendre la difficile décision de réduire les services de notre banque alimentaire et nous servons maintenant un peu plus de 400 personnes chaque mois, mais la demande demeure.
Le camp d'été, l'un de nos principaux programmes lucratifs, est passé en mode virtuel l'été dernier et il a été offert gratuitement, ce qui a mis à mal notre capacité de respecter notre budget de 2020.
De plus, notre bâtiment a désespérément besoin de réparations. Cette année, nous avons consacré plus de 100 000 $ à son entretien et nous devons toujours planifier le remplacement d'un toit qui fuit et du chauffage central d'origine si nous voulons pouvoir garder nos portes ouvertes.
Notre club, comme d'autres au Canada, a dû prendre la décision difficile de mettre à pied du personnel et de réduire l'offre de programmes. Les femmes représentent environ 70 % du personnel à l'échelle nationale, et nous savons que les services que nous offrons permettent aux mères qui le souhaitent d'entrer sur le marché du travail et d'y rester.
Pour l'avenir, nous sommes déterminés à rester présents auprès de notre collectivité et nous voulons être en bonne position pour adapter nos programmes aux nouvelles réalités. Selon un article paru dans le Financial Post du 8 avril, « le nombre de Canadiens qui sont sur le point de devenir insolvables a atteint un sommet en cinq ans », 53 % des personnes interrogées ayant déclaré que leur marge de manoeuvre « avant de devenir incapables de payer leurs factures et de faire leurs remboursements chaque mois, n'est que de 200 $ tout au plus ».
Nous savons que bon nombre des familles que nous aidons ont du mal à joindre les deux bouts. Tandis que la pandémie se poursuit, il faut que les organisations comme la nôtre soient en mesure d'offrir des programmes et des services essentiels à tous ceux qui en ont besoin, elles qui sont déterminées à offrir des soins communautaires de façon durable.
Merci de m'avoir donné l'occasion de témoigner.
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Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner. Pour faire écho à mon collègue, je tiens à remercier sincèrement tous les députés de tout ce qu'ils font chaque jour pour les Canadiens pendant la pandémie et de ce qu'ils feront pendant la période qui suivra.
Les Grands Frères Grandes Sœurs sont actifs au Canada depuis plus de 100 ans. Ils facilitent les relations de mentorat intentionnel pour plus de 41 000 jeunes dans 1 100 villes et localités avec l'appui de plus de 21 000 bénévoles.
Les enfants et les jeunes qui participent à nos programmes sont confrontés à un stress toxique en raison de l'adversité causée par des problèmes systémiques comme la pauvreté, la maladie mentale, la négligence, la toxicomanie et toute une série d'autres facteurs. Selon nos recherches, 63 % des jeunes qui participent aux programmes des Grands Frères Grandes Sœurs éprouvent au moins trois de ces difficultés, tout en ayant une seule relation — voire aucune, souvent — qui favorise leur développement. La pandémie n'a fait qu'amplifier ces facteurs de stress, les rendant plus complexes et les ancrant plus profondément.
Le mentorat proposé par les Grands Frères Grandes Sœurs est plus nécessaire que jamais. Par exemple, le nombre d'appels à Jeunesse, J'écoute a augmenté de 55 % et celui des messages textes de 61 %, et 76 % des jeunes qui ont communiqué avec ce service ont dit qu'ils n'avaient personne d'autre vers qui se tourner en toute sécurité.
Bon nombre de ces jeunes qui appellent au secours sont aiguillés vers les Grands Frères Grandes Sœurs, qui sont les mieux placés pour les aider. Nous venons de terminer des recherches avec l'Université York et l'Université de Victoria. Elles ont révélé que les problèmes de santé mentale comme la dépression et l'anxiété pendant la pandémie sont beaucoup moins graves chez les jeunes inscrits aux programmes des Grands Frères Grandes Sœurs et que les taux de dépression et d'anxiété diminuent au fur et à mesure que les jeunes tissent des liens avec leur mentor. Le problème, c'est que nous avions déjà 15 000 jeunes sur notre liste d'attente avant la pandémie, et cette liste s'allonge de jour en jour.
Cette demande accrue survient au moment même où les revenus sont en chute libre, car ils sont en recul de 13 millions de dollars en 2020, et nous prévoyons une autre baisse de 30 % en 2021, ce qui représente un manque à gagner total de 25 millions de dollars dans l'ensemble de la fédération.
Bien que le gouvernement ait accordé des fonds supplémentaires à Jeunesse, J'écoute, que nous appuyons à fond, financer une ligne d'écoute téléphonique sans aussi aider les organismes de services communautaires vers lesquels ces jeunes sont aiguillés, c'est comme financer le service d'appel d'urgence 911 sans fournir les systèmes médicaux nécessaires pour intervenir.
Nous sommes extrêmement reconnaissants des programmes que le gouvernement fédéral a mis en place, comme les subventions salariales et le Fonds d'urgence pour l'appui communautaire. Sans cela, nos pertes seraient encore plus lourdes, mais nous ne savons plus vers qui nous tourner et il reste encore beaucoup à faire.
Nous ne sommes pas les seuls à nous retrouver dans cette impasse que constitue une augmentation de la demande de services coïncidant avec la plus grave crise financière de notre histoire. C'est pourquoi les Grands Frères Grandes Sœurs, de concert avec le YMCA du Canada, le YWCA du Canada, BGC Canada, United Way-Centraide Canada, l'Association nationale des centres d'amitié et de nombreux autres organismes qui offrent un soutien de première ligne, se sont unis pour réclamer un fonds d'aide lié à la COVID-19 pour les services communautaires.
Vous avez entendu mes collègues à des séances antérieures, et M. Berman en a parlé aujourd'hui, mais je vais également me joindre à vous pour implorer le Comité de demander à la de prévoir ce fonds dans le budget du 19 avril. Il s'agit de décider si vos collectivités continueront d'avoir des organismes comme le nôtre qui fournissent des services que les gouvernements n'offrent pas. Le mentorat auprès des jeunes par l'entremise des Grands Frères et Grandes Sœurs sera essentiel au rétablissement de l'économie, de la société et de la santé publique au Canada.
Pour vous donner une idée du contexte local, je vais céder la parole à ma collègue, Margie Grant-Walsh, directrice exécutive des Grands Frères Grandes Soeurs du comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse.
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Merci, monsieur Chater.
Quand vous aviez 9 ans, quelle était la personne la plus importante dans votre vie? Quelles auraient été les conséquences si elle n'avait pas été là?
Les enfants et les jeunes souffrent d'isolement, ils éprouvent des problèmes de santé mentale et d'insécurité alimentaire, ils ont du mal à poursuivre leurs études, et il y a peu de logements abordables.
Je peux parler de l'expérience que j'ai vécue dans la partie nord de la Nouvelle-Écosse. Les localités rurales ont été les plus touchées: absence de transports en commun, passage difficile au mentorat virtuel et problèmes de connectivité. Et d'après le dernier bilan de la pauvreté chez les enfants et dans les familles en Nouvelle-Écosse, cette province se situe au troisième rang au Canada pour le taux de pauvreté chez les enfants. Un enfant sur quatre vit dans la pauvreté.
La demande de services est à la hausse. Nous avons constaté une augmentation de la demande de choses essentielles comme l'alimentation et le chauffage. Quels organismes de services sociaux peuvent dire qu'ils sont en contact hebdomadaire avec les familles qu'ils aident? Nous le pouvons.
Nous encadrons non seulement les enfants qui font face à l'adversité, mais aussi les familles, et elles nous font confiance. Le personnel a été surchargé, stressé et a travaillé extrêmement fort pour soutenir les familles, réagissant immédiatement aux besoins même avec des ressources budgétaires sous tension. Ajoutez à cela la fusillade qui a fait le plus grand nombre de victimes de toute l'histoire du Canada.
Les revenus ont diminué considérablement. À la différence de beaucoup d'organisations, nous pouvons recueillir des fonds qui suffisent pour une bonne partie de notre budget. Chez nous, 69 % des fonds sont réunis grâce à des activités spéciales seulement. En 2020, les revenus ont baissé de 29 %, soit de plus de 270 000 $. Au cours de mes 34 ans chez Grands Frères Grandes Sœurs, je n'ai jamais vu une année difficile comme celle-ci.
Nous avons la chance de vivre en Nouvelle-Écosse, car le taux de COVID y reste faible, mais cela ne change rien aux difficultés attribuables à l'isolement préventif. Le grand problème des enfants et des jeunes, c'est le manque de contact avec des adultes attentionnés qui s'investissent dans leur bien-être. Rappelez-vous vos 9 ans. Comment auriez-vous réagi à une pandémie sans le soutien de votre mentor?
Je vous remercie de m'avoir invitée.
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureuse de prendre la parole pour vous entretenir du revenu de base garanti.
Je tiens à souligner le projet de loi d'initiative parlementaire de la députée Dzerowicz, le projet de loi , et la motion 46 de la députée .
Monsieur le président, si un système de soutien du revenu de base avait déjà été en place, nous aurions eu un mécanisme plus efficace pour répondre aux besoins financiers des personnes touchées par la COVID-19.
Je commencerai par un résumé des avantages d'un revenu de base garanti. Il aidera les gens à répondre à leurs besoins fondamentaux. Il améliorera la santé physique et mentale. Il fournira un moyen plus efficace de soutenir les travailleurs saisonniers et à la demande. Il peut faciliter la transition entre emplois, par exemple, entre le secteur des combustibles fossiles et celui des énergies renouvelables.
Le revenu de base est un bon allié d'un régime d'assurance-emploi rationalisé pour assurer le soutien du revenu. Il peut rendre la dignité à ceux qui vivent dans la pauvreté et les aider à se prendre en main.
Au cours des dernières décennies, le revenu de base a été une idée soutenue par des représentants de tous les partis au Canada. Par exemple, les partis politiques provinciaux de l'Île-du-Prince-Édouard appuient à l'unanimité un projet de mise en œuvre du revenu de base et demandent au gouvernement fédéral de collaborer avec eux.
Je travaille avec des défenseurs du revenu de base depuis plus de six ans et j'ai entendu diverses préoccupations au sujet de cette proposition. Elles se classent dans trois catégories: les idées fausses sur les détails du revenu de base, l'attachement au statu quo et le scepticisme quant à la modification de nos systèmes actuels de soutien du revenu.
Plusieurs idées fausses circulent au sujet du revenu de base. La plupart des Canadiens favorables à cette idée préconisent un revenu de base axé sur le revenu, sans vérification des moyens, versé aux personnes à faible revenu. Ce régime remplace certains transferts et s'associe à des programmes d'assurance-emploi et de soutien social.
Dans son dernier rapport, le directeur parlementaire du budget estime que le revenu de base entraînera une réduction substantielle du taux de pauvreté, que son coût brut sera de 85 milliards de dollars la première année, mais que son coût net sera presque nul, une fois pris en compte des crédits d'impôt particuliers. Ce rapport ne tient pas compte des économies en aval qu'un revenu de base pourrait permettre dans des secteurs comme ceux des soins de santé et de la justice pénale.
En ce qui concerne la deuxième préoccupation, l'attachement au statu quo, nous ne pouvons qu'espérer qu'il tient à la conviction que le système actuel est efficace et non à des intérêts personnels ou professionnels acquis.
Troisième préoccupation, le scepticisme. Je dois avouer que je respecte cette attitude. Face à des changements majeurs, cette conviction contribue à la bonne gouvernance si elle s'accompagne d'une ouverture aux nouvelles pratiques fondées sur des données probantes.
Monsieur le président, les questions de coût sont primordiales dans votre travail. Pour ce qui est du revenu de base garanti, les données montrent que les avantages pour le Canada en valent la peine. Nos mécanismes actuels de soutien du revenu sont désuets, trop compliqués et coûteux.
Le système actuel de soutien du revenu empêche les Canadiens à faible revenu d'acquérir l'indépendance financière, réduit les incitations financières à travailler, contribue à de piètres résultats scolaires et augmente également les coûts des soins de santé. De plus, les données révèlent que le système actuel contribue à ce que certains restent dans des situations de violence, affaiblit le secteur artistique et culturel et entrave le renforcement des capacités dans les collectivités agricoles.
Je peux faire ces affirmations parce qu'elles reposent sur des faits. Les problèmes de santé mentale et physique, d'alimentation et de sécurité sont tous liés au faible revenu. La surreprésentation des Autochtones et des personnes d'origine africaine à tous les stades du système de justice pénale découle de leur surreprésentation parmi les pauvres.
Les preuves de ces effets du faible revenu et de la pauvreté proviennent d'entités comme le Syndicat national des cultivateurs, l'Association canadienne de santé publique, l'Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux, les Diététistes en santé publique de l'Ontario, le SCFP de l'Île-du-Prince-Édouard et l'Union internationale des employés des services, ou UIES, sans oublier d'autres syndicats, la Société Elizabeth Fry, des conseils de planification sociale et de recherche, des municipalités et bien d'autres. Toutes ces entités sont favorables au revenu de base.
Monsieur le président, je demande au Comité d'étudier les données probantes sur le revenu de base afin d'en comprendre les avantages financiers et sociaux dans le but de mettre ce régime en œuvre.
Je crois que les données inciteront le Comité à reconnaître qu'un revenu de base garanti permettra aux Canadiens d'en avoir plus pour leur argent et d'avoir une société plus résiliente à l'avenir.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Membres du Comité permanent des finances, bonjour.
C'est un plaisir de vous retrouver, une fois de plus.
Festivals et événements majeurs Canada, ou FAME, et le Regroupement des événements majeurs internationaux, ou RÉMI, représentent plus de 500 festivals et événements au Canada, qui sont des membres directs et affiliés dans le secteur de l'industrie touristique et culturelle. Ce secteur contribue à lui seul pour plus de 1 milliard de dollars au PIB du pays, et ce, année après année.
En septembre, FAME était au Château Laurier aux côtés de l'Association de l'industrie touristique du Canada, de l'Association des hôtels du Canada et de l'Association touristique autochtone du Canada pour lancer la Coalition des entreprises les plus touchées
Sur le site Web de la Coalition, que je vous invite à aller voir à hardesthit.ca, il y a aujourd'hui plus de 100 logos d'entreprises et d'associations de toutes sortes, issues principalement des deux secteurs où FAME fait office de trait d'union, c'est-à-dire ceux du tourisme et de la culture.
À l'automne, à la suite de la conférence de presse, nous avons été entendus par le gouvernement canadien. Nous avons été heureux de voir notre réalité reconnue dans le discours du Trône et dans l'Énoncé économique de l'automne. Le taux de la Subvention salariale d'urgence du Canada, ou SSUC, a été augmenté par la suite.
Pour tout cela, nous sommes très reconnaissants envers le gouvernement.
Par contre, devant la perspective d'une fin possible de la Subvention salariale en juin, la Coalition a dû officiellement faire appel au gouvernement il y a trois semaines, en conférence de presse.
Nous avons demandé à la de profiter du dépôt du budget pour prolonger et améliorer la SSUC ainsi que la Subvention canadienne d'urgence pour le loyer au-delà de la limite du 5 juin, soit jusqu'à la fin de l'année 2021.
Nous comprenons que ces programmes coûtent cher aux contribuables, mais nous mettons en garde les élus qui voudraient y mettre fin trop tôt ou opter pour une aide dégressive.
S'il faut faire des choix, nous croyons qu'il faut plutôt continuer de soutenir moins d'entreprises en ne maintenant admissibles aux programmes que celles qui continuent d'être les plus touchées, dans les secteurs du tourisme et de la culture, par exemple, où les pertes de revenus vont parfois jusqu'à 100 %.
Si la SSUC doit se terminer en juin, cela ne doit être que pour faire place à la subvention salariale pour les entreprises les plus durement touchées.
Dans un festival, bien que cela varie d'une province ou d'un territoire à l'autre, les revenus autonomes représentent 85 % des budgets, et les revenus des gouvernements, environ 15 %. Actuellement, ces 15 % sont souvent les seuls revenus dont disposent nos organisations, et ce, tant pour organiser des activités à l'intention des communautés d'ici la fin de cette pandémie, que pour payer les frais fixes et les salaires. Sans la SSUC, le compte n'y est pas. Des organisations vont fermer ou devoir remercier des employés clés qui se retrouveront au chômage. Nous ne serons alors pas plus avancés.
Si elles ont toujours bon espoir d'organiser des festivals et événements cet été, les organisations ne retrouveront pas avant 2022, après la troisième vague de la pandémie de COVID-19 et l'effet escompté des vaccins, leurs modèles d'affaires souvent basés sur des achalandages importants, même si le tout se passe dans le respect des règles sanitaires qui seront allégées, nous l'espérons. C'est dire que, pour les festivals et événements, nous n'avons traversé en ce moment que la moitié du désert.
On nous dit chaque jour que la pandémie n'est pas terminée. On dit aux Canadiennes et aux Canadiens de ne pas lâcher avant d'être rendus au fil d'arrivée et on demande encore d'énormes sacrifices à nos entreprises. Nous, nous disons au gouvernement: « D'accord, mais ne nous lâchez pas non plus avant que nous ayons vu le bout de tout cela. » C'est un pacte ou un accord qui doit aller dans les deux sens.
Si les gouvernements maintiennent des restrictions, ils doivent aussi maintenir le soutien aux entreprises qui en souffrent le plus, comme les nôtres.
Il serait dommage de perdre des festivals et des institutions culturelles et touristiques en général, parce qu'on n'aura pas voulu verser six mois de plus de subventions salariales, alors qu'on l'aura fait pendant plus d'un an. Nous en aurons besoin plus que jamais après la pandémie pour relancer l'économie et le tourisme et nous offrir de la guérison sociale. Nous en aurons besoin aussi pour nous retrouver tous ensemble enfin et faire la fête comme avant la pandémie.
Nous allons bien sûr écouter avec attention l'annonce du budget la semaine prochaine, en espérant que votre recommandation, la recommandation 55 de votre rapport sur les consultations prébudgétaires, soit reprise intégralement, notamment parce qu'elle intègre notre idée d'un programme de relance des festivals et événements. Nous y serons aussi attentifs, parce que vous recommandiez dans votre rapport que le gouvernement soutienne les secteurs de la culture, du tourisme et de l'hôtellerie en « apportant un soutien financier supplémentaire à ces secteurs jusqu’à ce que les restrictions liées à la COVID-19 puissent être levées en toute sécurité ».
Nous n'irons pas jusqu'à dire que l'annonce du Budget sera le moment où nous pourrons réunir 90 000 personnes sur les plaines d'Abraham à Québec ou au Stampede de Calgary. Vous conviendrez avec moi que ce moment pourrait se produire en juillet 2022, mais certainement pas le 5 juin 2021.
Je vous remercie de votre attention.
Ma question s'adresse à M. Roy.
Je viens de Cloverdale—Langley City. Le rodéo de Cloverdale a normalement lieu au centre-ville. J'ai discuté avec les organisateurs, qui me disent que son annulation, l'an dernier, leur a fait perdre des revenus de 2 millions de dollars. Pour Surrey, les retombées étaient de 30 millions de dollars. Je pense au Best Western Hotel qui se trouve au coin de la rue, juste ici. Je pense à toutes les foires et à tous les marchés, aux petits camions-restaurants, etc. Ces entreprises ont perdu toute possibilité de faire de l'argent.
Le rodéo de Cloverdale s'accompagne d'autres activités. Il y a Gone Country de Twins Cancer Fundraising. Les dons recueillis jusqu'à maintenant s'élèvent à 3,9 millions de dollars. L'activité ne peut pas avoir lieu. Pas plus que celle de Ride to Conquer Cancer. Impossible de proposer les courses de 10 km et de 5 km. On ne peut pas tenir de congrès là-bas. Des concerts, des foires commerciales, le fameux Longhorn Saloon... Toutes ces initiatives locales incroyables qui font de notre collectivité ce qu'elle est sont complètement écartées.
Comme vous l'avez dit, j'ai signalé à un responsable du rodéo de Cloverdale que nous ne prévoyons pas de déblocage avant 2022 au rythme actuel des vaccinations. Mon interlocuteur n'a rien dit. Pour nombre d'activités que j'ai énumérées, ce sera la fin, estime-t-il.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
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Je vous remercie de la question.
Vous décrivez bien ce drame, qui est le nôtre et celui des communautés dans lesquelles nous sommes présents. Ce qui a été vécu dans votre circonscription, nous l'avons aussi vécu à Calgary. En 2020, les commerçants étaient consternés de voir que le Stampede n'aurait pas lieu. Nous verrons ce qui se passera en 2021.
Cela a été la même chose pour le festival international du film de Toronto, ou TIFF, dont les répercussions économiques sont normalement considérables. Cela a été le cas pour le Bluesfest à Ottawa, pour le Festival international de jazz de Montréal ainsi que pour le Festival d'été de Québec, dont profitent normalement les commerçants de la Grande Allée, à Québec. Ils ont tous été privés de ces revenus.
Il n'y a pas que nos festivals et nos événements qui subissent des répercussions économiques, les communautés de même que l'industrie du tourisme, qui fait partie de cet écosystème, s'en ressentent également. C'est d'ailleurs pourquoi nous avons recommandé la création d'un programme de stimulation de l'industrie touristique qui s'appuie sur les festivals et les événements. Il s'agit d'un programme basé sur une expérience de 2009 et de 2010, soit le Programme des manifestations touristiques de renom. Nous avons fait cette proposition, et le Comité l'a récemment accueillie dans cette recommandation 55. Nous espérons vivement que, dans le budget présenté la semaine prochaine, le gouvernement aura de bonnes nouvelles pour nous.
En ce qui concerne les revenus de la prochaine année, les revenus autonomes ne seront vraisemblablement pas au rendez-vous, ou certainement pas dans la même mesure qu'habituellement. Le point d'interrogation persiste en ce qui concerne la Subvention salariale d'urgence du Canada. Nous espérons qu'elle sera prolongée.
Ce programme viendrait compléter nos revenus et nous permettre de traverser la deuxième moitié du désert, comme je l'appelle.
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Il n'y a effectivement pas de plan, ce que je déplore.
Nous avons la conviction que nous sommes en mesure d'organiser, cet été, des événements sécuritaires un peu partout au Canada. Évidemment, ce ne sera pas des événements avec le même achalandage, mais nous pensons être capables de faire certaines choses. Il existe tout un éventail de possibilités, qu'il s'agisse de tests rapides, de passeport vaccinal ou de distanciation physique des festivaliers. Il y a moyen d'assurer la distanciation entre les festivaliers, par exemple, avec des barrières, des clôtures, des plateformes ou des chaises.
Le problème que nous avons dans les provinces — je le vis en particulier au Québec puisque j'ai eu des discussions à cet égard avec des représentants de la santé publique —, c'est qu'elles gèrent actuellement la troisième vague. Elles suivent l'ordre du calendrier, ce qui pose un problème.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais d'abord vous informer que, lors du deuxième tour, je pourrai céder ma place à Mme Elizabeth May si elle souhaite la prendre et s'il reste du temps. Je vois que Mme May opine du bonnet. C'est parfait.
Je tiens à saluer tous les invités et à les remercier de leurs présentations. Encore une fois, c'est très intéressant.
Je vais d'abord m'adresser à vous, monsieur Roy.
Rappelez-nous en quoi les événements culturels d'importance jouent le rôle d'une locomotive dans l'économie, non seulement pour le secteur de la culture, mais aussi, comme vous l'avez mentionné, pour l'ensemble de l'industrie du tourisme et de l'hôtellerie.
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Il faut exercer un certain leadership quant à la question des tests rapides, dont nous venons de parler, et du passeport vaccinal. Les provinces apporteront-elles vraiment différentes solutions indépendantes relativement au passeport vaccinal ou le gouvernement du Canada doit-il évaluer rapidement la question?
Il est évident que nous ne serons pas tous vaccinés avant le mois de septembre ou que nous n'aurons pas reçu les deux doses. Toutefois, à partir du moment où nous recevrons la première dose, nous bénéficierons d'une certaine protection, et notre système de santé ne subira pas la même pression. Nous serons alors peut-être en mesure de reprendre un certain nombre d'activités dès le mois de juin ou de juillet.
Peut-être pourrait-on, par exemple, réserver une partie d'un terrain ou d'un parc à un groupe de gens ayant été vaccinés, que nous pourrions accueillir en grand nombre. Une autre partie du terrain serait réservée à un plus petit groupe de personnes et l'on exercerait davantage de contrôle relativement aux mesures de sécurité. Nous devons prendre part à ce genre de discussions, notamment en nous livrant à une vraie réflexion sur le passeport vaccinal.
Je lisais qu'il y avait eu des discussions à ce sujet et que des décisions avaient été prises en Grande-Bretagne. Des discussions ont aussi eu lieu concernant le passeport vaccinal au Danemark et dans plusieurs pays. Au Canada, nous devons effectivement nous poser les mêmes questions que dans ces pays.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais adresser mes questions à Margie Grant-Walsh, de Grands Frères Grandes Sœurs, qui se trouve être ma voisine, dans le comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse.
Votre témoignage et celui de votre collègue ont porté en partie sur les facteurs de stress exacerbés par la pandémie chez les jeunes de notre collectivité. Je me hasarderais à dire que nous avons parlé tous deux à quelques jeunes qui se trouvent être les mêmes.
Je me souviens qu'au début de la pandémie, on craignait beaucoup les conséquences de cette urgence de santé publique. Au cours de l'année, les gens ont été privés de leurs activités communautaires, de leurs sports collectifs à l'école, de leurs bals, des rencontres avec leurs amis, des cours en salle de classe. Vous avez tout à fait raison de souligner à quel point cela a eu une incidence sur la santé mentale et le bien-être des jeunes.
Nous avons accordé du soutien à Jeunesse, J'écoute, à la fin mars de l'an dernier, je crois, parce que nous avons constaté une forte augmentation du besoin de soutien en santé mentale pour les jeunes.
Chaque fois qu'il est question de télésanté ou de santé virtuelle, j'entends parler de réserves à propos des lignes 1-800 ou des consultations par écran interposé, alors que les gens ont besoin de voir une personne en chair et en os. Il y a certainement des gens qui ont besoin de ces soins en personne pour préserver leur santé mentale.
Je suis curieux de savoir, d'après votre expérience, si ces investissements dans Jeunesse, J'écoute ou d'autres services semblables peuvent aider un organisme comme le vôtre à entrer en contact avec des gens dans la vraie vie?
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Merci, monsieur Fraser.
Oui, ils le peuvent vraiment. Les investissements dans le programme Jeunesse, J'écoute, par exemple, ont certainement eu des retombées pour les organisations locales de tout le pays. Lorsque l'appel arrive, on a tendance à l'aiguiller vers l'organisme local.
Vous avez parlé en particulier de l'augmentation des problèmes d'isolement et de santé mentale. En fait, nous constatons que les jeunes qui ont été isolés, surtout dans les régions rurales, ont vraiment besoin de ce mentorat intentionnel dans leur vie. Sans cela, ils sont vraiment perdus.
Ici, dans le comté de Pictou, je peux parler de mon expérience. Nous n'avons pas de transports en commun. Il y a aussi des problèmes de connectivité dans certaines régions périphériques. Bon nombre de nos clients n'ont pas accès à un appareil mobile, comme une tablette ou un téléphone. Donc, il est très difficile de communiquer avec leurs mentors.
L'autre chose que nous voyons aussi, c'est dans nos écoles. Bien entendu, lorsque la pandémie a éclaté, un grand nombre des écoles étaient très embêtées — comme nous tous, vraiment — de ne pas savoir à quoi s'attendre ni comment tout cela allait se dérouler. Au début, les écoles hésitaient beaucoup à nous accueillir. Dans le comté de Pictou, nous sommes présents dans 19 écoles. Multipliez cela par les 102 organismes au pays. Bon nombre de ces enfants n'ont pas eu accès à leur mentor.
Nous savons que 42 % des jeunes ont dit que leur mentor les a aidés à se sentir moins isolés pendant la pandémie. Nous savons que 70 % des jeunes qui ont eu des contacts réguliers avec leur mentor ont dit que cela les a aidés à se sentir moins inquiets ou anxieux, et que 44 % des jeunes pris en charge par les Grands Frères Grandes Sœurs du Canada ont exprimé des sentiments de dépression, comparativement à 51 % des autres jeunes. Nous savons que la présence d'un adulte attentionné dans la vie d'un enfant ou d'un jeune fait une grande différence.
On a parfois tendance à nous considérer comme une organisation « bonbon », mais nous savons que chaque dollar consacré aux programmes de mentorat est réinvesti dans la collectivité et donne un ratio de 23-1. C'est très important.
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Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse à M. Chater, qui a des liens à London, je le sais. S'il reste du temps, monsieur le président, ce sera la même question pour M. Berman.
Les programmes d'intervention d'urgence contre la COVID-19 ont beaucoup aidé les organismes sans but lucratif. Le Comité en a beaucoup entendu parler. Bien sûr, il reste des lacunes. Mais, lorsqu'on construit l'avion en plein vol, les lacunes sont inévitables.
Dans votre perspective, encore une fois pour commencer avec M. Chater, quelle est la lacune la plus évidente que le gouvernement fédéral peut corriger?
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La beauté du revenu de base, c'est qu'il procure un mécanisme, chaque fois que change la nature des économies ou des emplois.
Le mouvement vers les robots ou l'IA est un exemple particulier. Un autre exemple extraordinaire est la prédiction selon laquelle l'emploi vert va connaître une croissance extraordinaire au Canada. Je crois que l'Alberta connaîtra l'un des meilleurs taux de croissance de l'emploi.
Cependant, ces emplois exigent des compétences différentes. Alors, comment faire la transition des emplois, par exemple, pour les personnes qui travaillent dans une économie pétrolière, vers des emplois verts et une économie demandant de plus grandes compétences?
C'est là qu'entre en jeu le revenu de base. Il procure le coussin qui permet aux personnes, aux économies et aux gouvernements de recycler les travailleurs dans de nouveaux types d'emplois, comme dans l'IA. Les emplois verts en sont un autre. Un autre domaine que personne n'a vraiment encore abordé dans cette discussion est la façon dont le revenu de base peut contribuer à développer les capacités dans les fermes et les régions rurales, parce que l'assurance-emploi ne fonctionne pas dans leur cas.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Roy, nous savons que le tourisme sera le dernier grand secteur à se relever de la pandémie. C'est donc aussi le secteur le plus durement touché. Les festivals et les événements majeurs attirent beaucoup de monde dans beaucoup de collectivités. Le Parksville Beach Festival, dans ma circonscription, est essentiel pour nous amener des visiteurs. Nous ne nous attendons pas, même avec la vaccination, à voir beaucoup de tourisme international cet été.
Vous avez parlé de la subvention salariale, du programme des loyers et de la nécessité d'un engagement fédéral pour avoir la certitude que ces programmes seront prolongés jusqu'à la fin de la pandémie et jusqu'à la fin de l'année, au strict minimum.
Pouvez-vous nous parler aussi du prêt du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, le CUEC? Le maximum est de 60 000 $ à l'heure actuelle. Le NPD réclame que le maximum de 60 000 $ soit porté à 80 000 $ et que la date de remboursement ne soit pas l'an prochain. Ce sera presque impossible pour les événements et les entreprises qui en dépendent. Le NPD réclame de repousser la date du remboursement, peut-être à 2025.
Pouvez-vous nous parler de l'importance de ces mesures de soutien pour sauver votre secteur et des autres mesures de soutien qui pourraient vous aider?
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Merci, monsieur le président.
Nos collègues conservateurs ont dit bien des choses ici, surtout au sujet du déploiement des vaccins et des tests rapides. Il vaut la peine de corriger les chiffres et de les communiquer à nos témoins d'aujourd'hui et aux Canadiens qui nous regardent.
Nous avons entendu notre dire et répéter maintes fois que nous avons vraiment intensifié nos achats, que nous recevons des vaccins et que tous les Canadiens qui le souhaitent auront l'occasion de l'avoir d'ici la fin de septembre. Environ 8,1 millions de doses de vaccin ont été administrées aux Canadiens, et nous en avons livré plus de 10,5 millions aux provinces et aux territoires.
Je sais que Mme Jansen trouve cela drôle. Je suis vraiment heureuse d'offrir un certain répit comique, mais la question est grave.
Pour ce qui est des tests rapides, nous en avons envoyé près de 42 millions aux provinces et aux territoires. Sur ces 42 millions de tests rapides, seulement 9,7 millions ont été déployés, lit-on dans un article du National Post, alors que canada.ca affirme que le chiffre est de 10,5 millions.
Vous verrez également sur ce site — qui est excellent et que j'invite tout le monde à visiter — que certaines provinces vont plus vite que d'autres. Par exemple, dans ma propre province, le Québec, nous avons expédié 4,8 millions de tests rapides, dont près de 1,9 million ont été déployés et administrés. En Colombie-Britannique, d'où vient ma collègue, Mme Jansen, près de 2,8 millions de doses ont été expédiées, mais seulement 357 000 ont été déployées. Il faut prendre un peu de recul et se demander pourquoi.
Le gouvernement fait tout ce qu'il peut pour nous donner les outils nécessaires pour sortir de la pandémie de COVID en toute sécurité et rouvrir notre économie. Nous faisons tout ce qui est possible et plus encore, et les Canadiens le savent.
Ma question s'adresse à tout le monde, mais peut-être plus particulièrement à M. Roy.
Selon vous, qu'est-ce qui empêche aujourd'hui les entreprises d'utiliser les tests rapides? Le gouvernement fédéral a-t-il un rôle à jouer pour aider les provinces et faciliter le déploiement des tests? D'où vient le retard, selon vous?
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs. Je suis heureux d'être des vôtres ce soir, et j'espère que tout le monde va bien. Je tiens à vous remercier tout particulièrement des services que vous rendez aux Canadiens en ces temps vraiment difficiles.
Je commencerai par vous présenter notre vision de sortie de la COVID pour le Canada côtier: la prospérité des collectivités côtières et autochtones; la construction d'écoles, de centres communautaires et d'hôpitaux; le retour des jeunes; la représentation égale des hommes et des femmes sur le marché du travail, avec un sentiment de motivation et d'enthousiasme pour leur travail et de fierté à l'égard de leur emploi; un sentiment d'espoir et de belles perspectives d'avenir; l'exportation de l'innovation et de la technologie partout dans le monde; et la collaboration avec d'autres pays dans le cadre d'une entreprise qui n'a pas son pareil dans la production durable de fruits de mer.
Mesdames et messieurs, l'aquaculture peut et doit être un moteur essentiel de cette fierté et de ce renouveau. Le secteur de l'aquaculture ou de la production de fruits de mer a une énorme possibilité de croissance durable dans le cadre de la relance post-COVID. Le Canada a sans doute la plus grande capacité marine du monde, et la croissance de la demande de fruits de mer est l'une des plus fortes de tous les secteurs alimentaires du monde. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture l'estime à 7 à 9 % par an. On prévoit que l'aquaculture produira plus de 60 % des fruits de la planète d'ici 2030, et que la production, la croissance du volume et les emplois passeront essentiellement par le développement de l'aquaculture.
Selon le Groupe d'experts de haut niveau pour une économie océanique durable, dont le Canada est signataire, l'aquaculture marine est la meilleure solution pour réduire les émissions de carbone dans le système alimentaire mondial, et chaque dollar investi dans le secteur rapporte 10 $ en bienfaits pour la santé, l'environnement et l'économie.
Près de 25 000 Canadiens tirent leur subsistance de l'aquaculture des fruits de mer, et la valeur économique de notre secteur est de l'ordre de 5 milliards de dollars. On parle ici de bons emplois bien rémunérés, surtout à temps plein, dans des collectivités côtières et autochtones qui présentent peu d'autres possibilités. Notre secteur viabilise des centaines de petites entreprises à l'échelle du Canada.
Dans ses recommandations de 2018, la table de stratégie économique pour le secteur agroalimentaire a mis en lumière notre secteur, en faisant valoir que nous pourrions doubler la production d'ici 2030 par la mise en place des bonnes mesures d'aide, et signalé qu'« [a]vant d'atteindre cet objectif de croissance, il y a [...] des obstacles [à franchir] » et notamment qu'« [a]u gouvernement fédéral, il n'y a pas d'efforts soutenus et ciblés de développement économique dans ce secteur ». De fait, la production aquacole du Canada stagne depuis près de 20 ans. D'autres pays, comme la Norvège, le Royaume-Uni, le Chili et l'Australie, nous ont pris de 50 % de notre part du marché mondial.
Que s'est-il passé dans ce secteur pendant la COVID? Le secteur des mollusques a été durement frappé, la majeure partie de sa production étant passée aux services alimentaires. Le secteur des poissons à nageoires — le saumon et la truite surtout — est plus également partagé entre les services alimentaires et la vente au détail. La demande au détail de poisson frais a augmenté au cours de cette période, et nous espérons que la tendance se maintiendra, car les Canadiens n'ont jamais consommé les deux portions hebdomadaires de poisson que recommandent les experts. Mais la demande globale n'est pas revenue aux niveaux d'avant la COVID.
La table de concertation sur l'économie agroalimentaire a reconnu que le système fédéral accorde peu d'importance économique au secteur de l'aquaculture. Nous sommes un amalgame de pêche et d'élevage et, à cause de cela, nous sommes laissés pour compte et n'avons pas de ministère champion de notre croissance économique durable. Nous recevons des miettes d'Agriculture et Agroalimentaire Canada et de l'aide temporaire et sporadique par l'entremise de Pêches et Océans Canada, et cela n'a pas changé pendant la COVID.
S'il y a une chose pour laquelle je vous demanderais votre appui aujourd'hui, ce serait de nous permettre de jouer notre rôle important dans la relance post-COVID. Appuyez le gouvernement fédéral dans la désignation officielle et définitive d'un ministère qui sera le champion économique du secteur des fruits de mer. Notre secteur a besoin d'un redémarrage au Canada. Dire oui à la croissance durable de cette occasion extraordinaire pour le Canada et désigner et équiper comme il se doit un ministère chargé d'assurer le même genre de soutiens que ceux dont jouissent les agriculteurs traditionnels entraînera la création d'emplois et assurera une production alimentaire durable tout en continuant de renouveler les collectivités côtières.
Le ministère pourra travailler avec les provinces, l'industrie, les peuples autochtones et les autres à la création d'un plan national de développement durable. Le plan fixerait des objectifs de croissance, définirait des blocs et trouverait des solutions pour la croissance durable du secteur au Canada. Il ciblerait et susciterait l'attention nécessaire pour recharger le secteur.
L'avenir des fruits de mer au Canada passe à la fois par la pêche et par l'aquaculture. Les deux secteurs, la faune marine et l'aquaculture, se sont réunis pour définir une vision du potentiel de l'économie bleue du Canada et d'un important secteur de croissance pour après la COVID: d'ici 2040, le Canada devrait être le producteur de fruits de mer de la meilleure qualité et le plus durable au monde. Il en résulte un secteur qui appuie nettement la relance post-COVID en contribuant à la prospérité et à l'épanouissement des collectivités côtières et autochtones.
Je vous demande encore une fois de nous aider à formaliser, enfin, la désignation d'un champion économique fédéral pour le secteur des fruits de mer comme principal moteur de la reprise après la COVID.
Merci.
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Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs. C'est un plaisir d'être ici aujourd'hui.
Le gouvernement du Canada et tous les députés méritent des félicitations pour le travail qu'ils ont accompli pour venir en aide aux entreprises et aux Canadiens en ces temps sans précédent et de grande incertitude.
Les mesures d'aide d'urgence qu'il a prises ont sauvé de nombreuses entreprises canadiennes de la catastrophe économique et aideront de nombreux Canadiens à traverser une autre année difficile. Ces soutiens financiers liés à la pandémie ont par ailleurs coûté très cher, et leur prix continuera de grimper pendant des mois. En concentrant les dépenses publiques sur les programmes et les politiques qui favoriseront la croissance, créeront des emplois et aideront les entreprises à se rétablir, nous obtiendrons le meilleur rendement de l'investissement pour tous les Canadiens. Nous pourrons ainsi générer les revenus nécessaires pour faire contrepoids aux dépenses publiques extraordinaires que nous avons engagées et aider le Canada à réussir une relance économique financièrement saine.
Nous comprenons tous qu'il faut des dépenses d'urgence pour aider les personnes et les entreprises à traverser la crise, mais nous devons éviter de créer des déficits structurels qui hypothéqueront l'avenir de la prochaine génération de Canadiens. Malgré la récente troisième vague de la pandémie, la vigoureuse croissance de notre PIB cette année donne aux Canadiens un avant-goût du rebondissement économique à venir lorsque les vaccins seront largement disponibles.
Il ne sera probablement pas nécessaire d'engager des dépenses publiques robustes pour stimuler la croissance à court terme, puisque la demande refoulée est sur le point d'exploser une fois la pandémie résorbée. Cela ne veut pas dire que le gouvernement doit fermer les robinets ou commencer à sabrer des programmes essentiels, mais nous ne sommes pas dans une récession typique qui naît de problèmes liés aux facteurs économiques fondamentaux; il ne sera donc pas nécessaire d'injecter des stimulants traditionnels pour déclencher la croissance.
Notre plan de relance économique, y compris le budget fédéral de la semaine prochaine, devrait plutôt cibler la compétitivité du Canada, et notamment la productivité, l'investissement des entreprises, le commerce interprovincial et les obstacles réglementaires. C'est en nous attaquant à ces enjeux que nous saurons tirer parti de nos taux de croissance élevés et remplacer le rebondissement initial de cette année par la prospérité à long terme, la création d'emplois et une relance économique inclusive.
En même temps, il ne faut pas perdre de vue que, plus d'un an après le début de la pandémie, les entreprises, et surtout les petites entreprises et celles des secteurs les plus durement touchés, continuent d'éprouver des difficultés. Ces secteurs auront besoin d'un soutien renouvelé pour pouvoir contribuer à propulser la création d'emplois.
Je suis accompagné aujourd'hui de ma collègue, Alla Drigola, directrice des affaires parlementaires et de la politique des petites et moyennes entreprises. Elle vous parlera des types d'appui ciblé pour aider les entreprises qui en ont le plus besoin.
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Merci, monsieur Stratton.
Bonjour.
Si la Chambre de commerce du Canada avait un seul message à laisser aujourd'hui aux membres du Comité pour aider les entreprises qui éprouvent encore des difficultés, ce serait que les programmes d'aide aux entreprises en contexte de COVID-19 doivent demeurer en place tant que les entreprises, et en particulier celles qui sont dans les secteurs les plus durement touchés, ne seront plus soumises à des restrictions.
La subvention salariale, la subvention au loyer, les programmes de liquidité, le PCE, c'est-à-dire le Programme de crédit aux entreprises, et le PCSDT, c'est-à-dire le Programme de crédit pour les secteurs durement touchés, le prêt aux petites entreprises qui est en partie à remboursement conditionnel, et le CUEC, soit le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, sont tous d'excellents programmes nécessaires pour la survie des entreprises, qui fonctionnent bien pour la plupart.
Le gouvernement s'est donné pour objectif initial, à raison, de créer des programmes de soutien aux entreprises qui soient aussi accessibles que possible; mais il est temps de commencer à adopter une approche mieux ciblée des programmes de soutien et des dépenses pour après la COVID-19, ce qui suppose un plan.
Malgré toutes les subventions et les dépenses que le Canada a connues et continuera de connaître, la seule voie d'accès à une réelle croissance durable est la création d'emplois et l'investissement des entreprises. Pour le prochain budget, dans six jours, la Chambre de commerce du Canada attend un plan clair du gouvernement. Ce plan devra comporter deux volets.
D'une part, nous devons voir le maintien de l'aide aux secteurs les plus durement touchés. Les secteurs qui dépendent des interactions en personne, comme le tourisme, les voyages, l'accueil et les événements, éprouvent d'immenses difficultés et devraient être parmi les derniers à se rétablir. Ils auront besoin de politiques ciblées pour faciliter leur plus longue période de relance.
La Subvention salariale d'urgence du Canada, soit la SSUC, et la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer, la SUCL, doivent rester disponibles après leur date d'expiration actuellement prévue en juin, avec quelques améliorations, comme un relèvement du plafond multi-entités de la SUCL pour que les moyennes entreprises en difficulté soient traitées équitablement.
Ce n'est pas en s'appuyant sur la croissance de quelques secteurs seulement que nous réussirons la relance. Nous avons besoin d'un plan qui remettra tout le monde sur pied et qui fera croître toutes les entreprises, grandes et petites, d'un océan aux deux autres.
Je vous sais gré de cette occasion de vous rencontrer cet après-midi. C'est avec plaisir que nous poursuivrons notre discussion.
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Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs.
Je m'appelle Nancy Wilson. Je suis la fondatrice et la directrice générale de la Canadian Women's Chamber of Commerce. Je suis accompagnée aujourd'hui d'une membre de notre conseil d'administration, Petra Kassün-Mutch, qui m'aidera à répondre aux questions du Comité.
Je vais m'écarter un petit peu des notes que j'ai transmises par courriel; les interprètes voudront bien m'en excuser. Très brièvement, je définirai la portée de la population entrepreneuriale féminine et dirai que le groupe dont je parle aujourd'hui est formé d'environ 1,1 million d'entités d'affaires. C'est 16 % des petites et moyennes entreprises, les PME, du Canada. Ce sont les chiffres d'avant la pandémie. Ces 16 % représentent quelque 114 000 PME. Environ 37 % des travailleurs autonomes au Canada sont des femmes. C'est plus d'un million de femmes qui se disent travailleuses autonomes au Canada. Ce ne sont pas de petits chiffres dont nous parlons.
Pour revenir à mes notes, il ne fait aucun doute que les femmes en général — salariées, travailleuses autonomes et propriétaires d'entreprise — ont été frappées en nombre disproportionné par la pandémie de COVID. D'abondantes recherches le démontrent. En même temps, les entreprises appartenant à des femmes sont essentielles à la relance économique du Canada. Elles sont fortement représentées dans les secteurs les plus durement touchés par la pandémie, qui sont aussi les secteurs employant un grand nombre de femmes salariées. Par conséquent, un effet secondaire de l'investissement dans le rétablissement des entreprises dans ces secteurs sera d'alléger certains problèmes de marché du travail et de chômage qui accablent les femmes à leur retour sur le marché du travail. Ces questions ont été étroitement liées aux mesures qui aident les femmes propriétaires d'entreprise à se remettre sur pied et repartir.
L'un des principaux problèmes pendant la pandémie — et l'un des facteurs qui ont fait que la pandémie a été si dévastatrice pour les femmes entrepreneures et propriétaires d'entreprise — a été qu'une foule des mesures de soutien financier par lesquelles le gouvernement est venu en aide aux entreprises en 2020 étaient conçues pour les grandes entreprises traditionnelles. Par conséquent, beaucoup de femmes propriétaires d'entreprise n'étaient tout simplement pas admissibles à ces programmes de soutien. La CUEC, c'est-à-dire le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, la subvention salariale et de nombreux programmes de prêts et de financement qui ont été mis en place étaient très efficaces pour les grandes entreprises traditionnelles. Mais ils ont été très inefficaces pour la population que je représente à la Canadian Women's Chamber of Commerce.
Lorsqu'il est question de concevoir une politique de relance, nous devons penser très différemment. Je veux parler de deux recommandations précises.
Premièrement, nous aimerions voir la création d'un fonds de relance, qui aiderait directement les femmes entrepreneures et propriétaires d'entreprise, et nous aimerions que ce fonds soit administré et géré par des organismes communautaires qui font partie de l'écosystème entrepreneurial des femmes. Les raisons sont tout simplement que l'écosystème a déjà l'expertise et l'infrastructure, tout comme la méthode d'exécution, la connaissance des entreprises des femmes, et les contacts avec les personnes qui ont le plus besoin de cet argent.
Deuxièmement, nous voudrions que le gouvernement consacre plus d'efforts à la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat. Cette stratégie, présentée initialement dans le budget de 2018, était révolutionnaire. Elle a retenu beaucoup d'attention à l'échelle mondiale, comme il se devait. Elle commençait à prendre de l'ampleur lorsque la pandémie a frappé.
Pour que cette stratégie atteigne vraiment ses objectifs, le gouvernement doit y réinvestir. Nous demandons un réinvestissement d'au moins 5 milliards de dollars dans cette Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat pour lui redonner son efficacité, reprendre le terrain perdu, soutenir l'écosystème des organismes qui appuient l'entrepreneuriat des femmes, assurer un financement d'urgence pendant la relance et amorcer la mise en œuvre d'une stratégie durable à long terme pour les femmes en entrepreneuriat, de manière que le Canada demeure reconnu dans le monde comme champion de l'entrepreneuriat féminin.
Enfin, je me fais l'écho de mes collègues de la Chambre de commerce du Canada. Je pense que le gouvernement mérite d'être applaudi pour de nombreux points de sa réponse de l'an dernier — sa réponse rapide et agile à la pandémie. Avec la relance, nous devrons nous pencher sur les leçons apprises et voir à ce que nos initiatives de reprise et nos politiques soient vraiment inclusives, tout en faisant en sorte que les personnes les plus durement touchées pendant la pandémie de COVID soient celles qui recevront la considération qui leur est due, mais pas nécessairement à l'exclusion des autres groupes.
Merci beaucoup.
Je vous remercie de l'occasion de me joindre à vous aujourd'hui. L'ARN messager est la technologie de vaccination la plus efficace sur la planète. Dans la course mondiale pour un vaccin contre la COVID, l'ARN messager a été le plus rapide, avec des mois d'avance. C'est lui qui a le meilleur taux d'efficacité, soit 95 %. Il sera la plateforme de vaccination la plus rapide pour répondre aux variants. Il s'agit de la technologie de vaccination la plus évolutive, qui est passée en une seule année de la technologie nouvelle au déploiement de centaines de millions de doses.
Le Comité se rappellera qu'avant novembre 2020, aucun médicament à ARN messager — vaccin ou autre — n'avait jamais été approuvé pour utilisation chez les humains. En fait, avant 2020, Moderna et BioNTech, l'inventeur du vaccin Pfizer, n'avaient jamais effectué d'essai de phase trois. Toutefois, ces entreprises, qui n'avaient pas encore fait leurs preuves, offrent maintenant au Canada une garantie de sécurité et de stabilité économique.
Providence Therapeutics se réjouit à la perspective de se joindre à ces entreprises et d'ajouter à l'offre mondiale de vaccins à ARNm au début de 2022. Je m'en voudrais de ne pas ajouter que Providence a toujours été engagée à accorder la priorité aux besoins du Canada. Il est certain que le Canada aura besoin de vaccins supplémentaires en 2022, car les vaccins actuels ne viendront pas à bout des variants.
Permettez-moi de résumer les progrès que Providence a réalisés depuis un an. Providence a conçu un vaccin en moins de quatre semaines. Nous avons négocié et payé la licence de propriété intellectuelle nécessaire avec Genevant de Vancouver. Nous avons établi des collaborations productives avec l'Université de Toronto, le Sunnybrook Research Institute et l'Institut ontarien de recherche sur le cancer. Nous avons effectué plus de cinq essais précliniques sur des animaux pour établir l'innocuité et l'efficacité de notre vaccin. Après avoir fait reconnaître nos bonnes pratiques de fabrication, nos BPF, nous avons fabriqué suffisamment de vaccins pour mener à bien tous nos premiers essais cliniques. Notre essai de phase un a été entièrement souscrit. Notre dernière visite de suivi d'un patient est prévue pour le 20 avril prochain. L'aveugle des résultats définitifs sera levé et le public en sera informé dans environ six semaines.
Entretemps, nous avons donné un accès limité au gouvernement du Canada via le Fonds d'innovation stratégique et le Conseil national de recherches, de même qu'à l'Alberta et au Manitoba, pendant que ces groupes évaluent les possibilités d'appuyer les essais de phases deux et trois et l'accélération de la fabrication pour la commercialisation. Je suis heureux d'informer le Comité que Providence a un vaccin qui est en voie d'être le meilleur de sa catégorie comparativement à Pfizer et Moderna, plus particulièrement dans les domaines de la tolérabilité, de la stabilité et de la réponse immunitaire.
Providence a eu une rencontre avec Santé Canada le 18 mars pour une demande d'essai préclinique, c'est-à-dire une réunion préalable à la DEC, afin de jeter les bases des essais des phases deux et trois au Canada. Ces essais seront des essais de comparaison ou de non-infériorité, où le vaccin de Providence sera testé directement, par comparaison avec un vaccin approuvé. La lecture principale sera un marqueur de substitution de l'immunité. Cela permettra à Providence de mener ces essais au Canada. Tous les participants recevront un vaccin, soit celui de Providence, soit celui d'un concurrent, et aucun participant ne recevra de placebo.
Un élément essentiel qui n'a pas encore été résolu pour ces essais est que Providence doit avoir accès au vaccin concurrent pour effectuer l'essai. Nous en avons parlé au gouvernement canadien, qui nous a dit de nous adresser à la société en question. Ce que nous avons fait. On nous a informés qu'elle n'est pas disposée à fournir des doses. Nous sommes retournés au gouvernement canadien, dont nous attendons maintenant une autre réponse. Il nous a donné à entendre que nous devrions parler aux provinces. Ce que nous avons fait également. Cependant, comme il s'agit d'un essai multiprovincial, il serait difficile de garantir que toutes les doses proviennent du même lot de production.
Providence est d'avis que, si le gouvernement canadien s'engage à appuyer la R-D et les essais au Canada, il serait raisonnable que l'ouverture de l'accès aux doses fasse partie des responsabilités du gouvernement. Nous demandons respectueusement ce soutien pratique, en gardant à l'esprit que toutes les doses reçues seront, au bout du compte, administrées aux Canadiens.
Votre comité et d'autres témoins savent certainement que les variants de la COVID menacent actuellement le succès du déploiement du vaccin au Canada.
Je tiens à dire pour mémoire que Providence a prévenu le gouvernement du Canada de cette issue possible, il y a des mois, et que nous lui avons fait part de la nécessité de développer un vaccin à spectre plus large dès mars 2020.
Providence a déposé une demande de financement auprès du CNRC en vue de développer un vaccin contre les variants. Celle-ci est en cours d'examen et devrait être approuvée d'ici le premier trimestre de 2022. L'essai complémentaire contre les variants devrait débuter en octobre 2021. Cet effort est justifié car, à l'heure actuelle, les variants parviennent à échapper aux vaccins approuvés jusqu'ici et les Canadiens auront besoin de vaccins anti-variants dès que possible en 2022.
Si nous souhaitons éviter d'autres décès et d'autres confinements au Canada, avec leurs lots de souffrance économique et psychologique, il nous faudra — tant que nous n'aurons pas de vaccin universel à large spectre contre la COVID — disposer chaque année de vaccins anti-variants à jour, et cela dans un avenir prévisible.
Puisque je m'adresse au comité des finances, je signale que la contribution financière que nous avons reçue du Canada en 2020, par le biais du CNRC et de NGen, s'élève à 1,6 million de dollars. Depuis le début 2021, Providence a reçu 1,8 million de dollars du Canada. Le total des sommes remboursables consenties sous forme de prêts autorisés à Providence à ce jour est de 4,9 millions de dollars, dans le cas de la subvention de la phase 1 du CNRC, et de 3,5 millions de dollars de NGen.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions. Merci.
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Bien sûr. Les services de garde sont essentiels pour appuyer les femmes entrepreneures. En l'absence d'un programme national de garde d'enfants, toute autre stratégie ou intervention serait quand même être utile, mais nous lutterions alors toujours contre le travail non rémunéré et le temps moindre, par rapport aux hommes, que les femmes entrepreneures peuvent consacrer à l'édification de leur entreprise, sans parler des autres inégalités.
La question de l'accessibilité aux services de garderie dans les régions et dans les centres urbains est complexe. Il se trouve sans doute des gens et des organismes qui connaissent beaucoup mieux que moi le dossier des garderies. Je dirais que le programme national de garderies est extrêmement important pour les femmes entrepreneures, mais attention, ce n'est pas une panacée. Ce n'est pas la solution universelle pour les femmes propriétaires d'entreprises. C'est un élément de la solution parmi d'autres.
J'ajouterais qu'un programme national de garderies serait avantageux pour tous les parents, tous genres confondus. Pour le moment, cette question est envisagée sous l'angle des avantages qu'elle représente pour les femmes entrepreneures, et nous allons dans ce sens. Cela étant, ne serait-ce qu'en raison du rôle des deux sexes et de tous les soins non rémunérés qu'assument principalement les femmes-mères, cette solution sera principalement avantageuse pour les mères et pour les femmes. À l'avenir, grâce à une répartition plus égale du travail, un tel programme national de garderies profitera vraiment à tous les Canadiens. Il profitera à nos enfants, à nos éducateurs de la petite enfance, aux employeurs et aux parents, tous genres confondus.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour, tout le monde.
Je remercie les témoins de leurs présentations.
Ma première question s'adresse à M. Stratton ou à Mme Drigola.
Je conviens qu'il est important de maintenir, pour la durée de la pandémie, les mesures comme la Subvention salariale d'urgence du Canada et la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer afin d'aider les gens à traverser la crise. Ma question porte sur l'après-pandémie.
Dans l'Énoncé économique de l'automne de 2020, annonçait un plan de relance de 70 milliards à 100 milliards de dollars pour l'après-pandémie. Cela fait écho au plan de 1 900 milliards de dollars de l'administration Biden, aux États-Unis. Dans ce pays, ce plan fait toutefois l'objet d'un débat. Certains économistes disent que c'est une bonne idée et d'autres affirment qu'il n'est pas nécessaire.
Qu'en pensez-vous? Quelle est la position de votre organisation sur ce plan de relance?
Mes questions s'adresseront à M. Stratton, car il est rare que nous accueillions un économiste. Merci à nos deux témoins de la Chambre de commerce du Canada de s'être joints à nous.
M. Ste-Marie nous a déjà amenés sur cette voie, mais j'aimerais que vous m'aidiez à mettre au point quelques éléments différents. Comme de nombreuses autres banques centrales dans le monde, la Banque du Canada a adopté une politique d'assouplissement quantitatif dynamique, surtout au début de la pandémie, et elle n'a toujours pas réduit ses achats d'obligations de l'État. Il faut ajouter à cela les mesures de stimulation massives qui sont prises aux États-Unis et les dépenses d'infrastructures que le gouvernement américain espère faire adopter. Ajoutez à cela une croissance assez forte du PIB et, à la marge, vous dégagez des économies record pour les entreprises et les ménages.
Compte tenu de tout cela, avons-nous toujours besoin d'un programme de stimulation de 100 milliards de dollars au Canada? Quelles pourraient être les répercussions de toutes ces influences sur notre économie?
Étant entrepreneure moi-même, je peux répondre à cette question en disant que le fait de prolonger le remboursement et d'offrir plus de possibilités est une bonne chose. Cependant, en réalité, la plupart des femmes entrepreneures n'ont pas le genre de facilité de crédit, de cote de crédit ou de valeur nette qui leur permettrait d'accéder à une partie de ces fonds, parce que les créanciers ou les banques leur demandent quand même de garantir personnellement ces prêts. À terme, il faut encore payer la note.
Bon nombre d'entrepreneures que nous voyons sont réticentes. Elles adoreraient pouvoir profiter du programme, mais je travaille dans un certain nombre d'espaces d'entrepreneuriat différents au sein de notre écosystème et je connais beaucoup de gens qui ont simplement essayé et qui n'ont pas pu y avoir accès, ou qui sont réticents parce qu'ils ne sont pas certains d'être admissibles. C'est particulièrement le cas des entreprises en démarrage.
Je suis à la tête des deux types d'entreprise. Je dirige une entreprise existante et une autre en démarrage. Dans mon monde des affaires bien établi, j'aurais pu prédire l'évolution de la demande et tout le reste, ainsi que ma capacité à rembourser. Cependant, dans une entreprise en démarrage, où l'on dépense encore pour l'innovation, le développement du marché et le développement communautaire, on ne sait pas vraiment si l'on sera en mesure de rembourser ces sommes dans trois ou quatre ans, parce qu'on en est encore au stade du pari.
Je terminerai là-dessus en disant simplement que, selon moi, nous devons revoir la façon dont nous soutenons les entrepreneurs, surtout les femmes, qui ont tendance à avoir moins de valeur nette pour une foule de raisons, comme les écarts en matière d'équité salariale et ainsi de suite. Comment pouvons-nous aider ces femmes entrepreneures à avoir accès à ces fonds, étant donné que nous nous fions toujours aux critères traditionnels des créanciers?