:
Comme il y a quorum, je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à cette 24e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le jeudi 19 novembre 2020, le Comité se réunit pour étudier les dépenses engagées par le gouvernement, Mouvement UNIS et la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant.
La réunion d'aujourd'hui se tient selon un format hybride, conformément à l'ordre adopté à la Chambre le 25 janvier 2021. Ainsi, certains membres du Comité participent à la réunion dans la salle et d'autres utilisent l'application Zoom.
Les délibérations du Comité seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes et montreront toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble des membres du Comité.
Avant de présenter les témoins, nous devons régler deux questions, rapidement. La première est une demande de budget pour le projet de loi , Loi modifiant la Loi de l'impôt sur le revenu (transfert d'une petite entreprise ou d'une société agricole ou de pêche familiale). La demande vise un montant de 1 275 $, et je crois que vous en avez obtenu une copie.
M. Falk propose la motion.
(La motion est adoptée.)
Le président: La deuxième est une demande de budget pour une étude sur les dépenses et programmes associés à la COVID-19. Le montant demandé pour cette étude est de 3 025 $ pour le moment. Quelqu'un veut-il proposer la motion?
Mme Koutrakis propose la motion.
(La motion est adoptée.)
Le président: Monsieur le greffier, ces deux budgets sont maintenant autorisés.
Sur ce, je vois que M. Fraser est avec nous.
Voulez-vous faire un test de son? Nous entendrons ensuite M. Dufresne.
Sur ce, comme je l'ai dit plus tôt, nous nous réunissons pour discuter de Mouvement UNIS et de l'étude connexe, et nous avons invité le légiste et conseiller parlementaire à témoigner devant nous.
J'aimerais maintenant présenter les témoins. Nous recevons Philippe Dufresne, qui est légiste et conseiller parlementaire et Marie-Sophie Gauthier, qui est conseillère juridique au Bureau du légiste et conseiller parlementaire, tous deux à la Chambre des communes. Bienvenue à vous deux.
Je crois que vous allez faire une déclaration préliminaire, monsieur Dufresne. Je vous cède la parole. Allez-y.
:
Merci, monsieur le président.
J'espère que tout le monde m'entend bien.
[Français]
Monsieur le président, membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui à la suite des motions que le Comité a adoptées respectivement le 7 juillet et le 19 novembre 2020 pour ordonner la production de documents concernant le mouvement UNIS et l'entreprise sociale ME to WE.
En tant que légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes, je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour répondre à toutes les questions que le Comité pourrait avoir au sujet de ces motions. J'espère que mes réponses aideront le Comité dans son étude.
[Traduction]
Avant de parler des motions du Comité, je m'arrêterai quelques instants sur le pouvoir du Comité d'exiger la production de documents. La Chambre a certains pouvoirs qui sont essentiels à ses travaux et qui font partie de ses privilèges collectifs. En tant que « grand enquêteur de la nation », la Chambre a le droit d'instituer et de mener des enquêtes, et ce droit fait partie des privilèges, immunités et pouvoirs qui tirent leur origine du préambule et de l'article 18 de la Loi constitutionnelle de 1867, et de l'article 4 de la Loi sur le Parlement du Canada. En fait, ces droits et ce rôle fondamental ont été reconnus par les tribunaux, et ils comprennent le pouvoir constitutionnel de convoquer des personnes et d'exiger la production de documents et de dossiers.
Comme l'a déclaré le Président Milliken dans la décision historique qu'il a rendue le 27 avril 2010 concernant la production de documents au Comité spécial sur la mission canadienne en Afghanistan, le droit d'ordonner la production de documents est essentiel au bon fonctionnement du Parlement, et ces droits sont aussi anciens que le Parlement lui-même.
Le Président Milliken a ajouté:
Le libellé du Règlement ne circonscrit pas les contours du pouvoir d'exiger la production de documents et dossiers. Il en résulte un pouvoir général et absolu qui ne comporte a priori aucune limitation. La nature des documents qui sont susceptibles d'être exigés est indéfinie, les seuls préalables étant qu'ils soient existants, peu importe qu'ils soient en format papier ou électronique, et qu'ils soient au Canada [...]
Aucune loi ou pratique ne vient diminuer la plénitude de ce pouvoir dérivé des privilèges de la Chambre, à moins que des dispositions légales le limitent explicitement ou que la Chambre ait restreint ce pouvoir par résolution expresse. Or, la Chambre n'a jamais fixé de limite à son pouvoir d'exiger le dépôt de documents et de dossiers.
[Français]
Le Parlement a le droit d'exiger la production de tous les documents dont il estime avoir besoin à titre d'information. Les seules limites sont que les documents ou les dossiers doivent exister et qu'ils doivent se trouver au Canada.
Le pouvoir de la Chambre et de ses comités d'ordonner la production de documents constitue un privilège parlementaire constitutionnel qui a préséance sur les lois, et c'est pourquoi les comités ne sont pas limités par les obligations statutaires prévues par des lois comme la Loi sur l'accès à l'information ou la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Lorsque les comités demandent des documents, ils ont le droit de les recevoir, sous réserve uniquement des exceptions ou des limites à la divulgation que les comités prévoient expressément eux-mêmes.
Cela dit, dans l'exercice de ce pouvoir, je recommande toujours aux comités de tenter de trouver un équilibre entre leur rôle en tant que grand enquêteur de la nation et les considérations d'intérêt public pouvant justifier de limiter la divulgation de l'information demandée dans un cadre public, qu'il s'agisse de documents confidentiels du Cabinet, d'éléments touchant la sécurité nationale ou d'autres impératifs de confidentialité.
[Traduction]
Dans les cas où la confidentialité est invoquée, diverses options s'offrent au comité concerné. Celui-ci peut décider de ne pas insister sur la production des documents. Il peut aussi décider d'adopter des mesures qui protégeraient la nature confidentielle de certains renseignements ou il peut simplement conserver sa demande initiale.
Afin de garantir que l'information demeure confidentielle pendant qu'il la consulte, le comité pourrait entre autres examiner l'information à huis clos, charger mon bureau d'examiner et de caviarder les documents, au besoin, pour garantir que toute revendication de...
Le comité peut donc charger mon bureau d'examiner et de caviarder les documents, au besoin, pour garantir que toute revendication de confidentialité est justifiée, demander à la partie qui fournit les documents de caviarder certains types d'information, demander des copies papier numérotées en nombre limité, et prendre les dispositions nécessaires pour éliminer ou détruire les copies après la réunion du comité.
Il revient à la Chambre et à ses comités de prendre cette décision et de fixer les paramètres de la divulgation des documents qui sont produits. Si l'ordre du comité n'est pas respecté, le comité peut faire rapport du refus à la Chambre. Ultimement, la Chambre a le dernier mot et elle peut ordonner la production de tout document ou dossier, ou imposer des sanctions.
En l'espèce, le Comité a adopté le 7 juillet 2020 une motion ordonnant au gouvernement de produire des documents concernant Mouvement UNIS et Me to We. La motion prévoyait expressément que les questions confidentielles du Cabinet et de sécurité nationale soient exclues de la demande. Elle prévoyait également que toute expurgation nécessaire — y compris pour protéger la vie privée des citoyens canadiens et des résidents permanents dont les noms et les renseignements personnels peuvent être inclus dans les documents, ainsi que des fonctionnaires qui ont fourni une assistance à ce sujet— soit effectuée par mon bureau.
[Français]
Le gouvernement a fourni les documents demandés au Comité, qui, à son tour, nous les a transmis pour que nous puissions faire les caviardages nécessaires. Une fois les documents examinés et caviardés conformément à l'ordre du Comité, j'en ai fait rapport au Comité dans ma lettre du 18 août 2020.
Dans mon rapport, j'ai mentionné que les documents produits par le gouvernement avaient déjà été caviardés et que certains des motifs n'avaient pas été envisagés dans l'ordre du Comité. Étant donné que mon bureau n'avait pas eu l'occasion de voir les documents non caviardés, je n'avais pas pu confirmer si les caviardages étaient conformes à l'ordre du Comité.
J'ai conclu que, dans les circonstances, il revenait au Comité de décider s'il était satisfait des documents qui avaient été caviardés par les ministères. Comme je l'ai indiqué, lorsque la confidentialité est invoquée, il revient au Comité de décider s'il accepte le motif qui est présenté.
[Traduction]
Le 19 novembre 2020, le Comité a adopté une autre motion ordonnant au gouvernement de me remettre « tous les documents tels qu’originalement demandés dans la motion du 7 juillet [...], y compris tous les documents [qui m’ont été remis] par le gouvernement [...] au mois d’août, sans aucune censure, omission ou exclusion à l’exception de [celles] qui auraient été justifiées aux articles et sous-alinéas 69(1) à 69(3)b)(ii) de la Loi sur l’accès à l’information », soit les documents confidentiels du Cabinet. La motion prévoyait également que j’utilise l’information afin de « déterminer la conformité ou non-conformité du gouvernement avec la motion du 7 juillet 2020 ».
Le 24 novembre 2020, mon bureau a reçu les documents du gouvernement fournis en réponse à la motion du 7 juillet, mais, cette fois-ci, sans aucune censure, omission ou exclusion, sauf en ce qui concerne les renseignements confidentiels du Cabinet ou les renseignements non pertinents. Le 14 décembre, le gouvernement a transmis à mon bureau les pages qui manquaient dans la série de documents en français.
Les documents fournis en réponse aux motions du Comité du 7 juillet et du 19 novembre avaient été caviardés pour protéger les renseignements confidentiels du Cabinet. Je ne remets pas en question ces caviardages, car les renseignements confidentiels du Cabinet ont été expressément exclus des deux motions.
À la suite de l’examen des documents fournis à mon bureau en novembre et en décembre 2020, je peux confirmer que certains des caviardages effectués par le gouvernement sont fondés sur des motifs qui n’étaient pas prévus dans l’ordre du Comité du 7 juillet, mais qui relèvent plutôt de la Loi sur l’accès à l’information. Plus précisément, ces motifs sont les suivants: renseignements personnels — la motion du 7 juillet prévoyait le caviardage des renseignements personnels, mais le Comité avait chargé mon bureau de caviarder ces renseignements, et non le gouvernement —, renseignements de tiers, renseignements portant sur la vulnérabilité des réseaux ou systèmes informatisés ou de communications du gouvernement, ou portant sur les méthodes employées pour leur protection, renseignements protégés par le secret professionnel de l’avocat, protection des comptes rendus de consultations ou délibérations auxquelles ont participé des administrateurs, dirigeants ou employés d’une institution fédérale, un ministre ou son personnel.
[Français]
Je peux confirmer que ces caviardages concernent des renseignements qui répondraient aux définitions de ces motifs aux termes de la Loi sur l'accès à l'information. Cependant, comme il est mentionné dans le rapport que j'ai présenté au Comité en août dernier, la Chambre et ses comités ne sont pas assujettis à ces contraintes législatives.
Si le Comité accepte de permettre le caviardage de documents pour les motifs que je viens de mentionner, je peux confirmer que la façon dont le gouvernement a interprété ces motifs serait appropriée, à la lumière de la définition de ces motifs.
En fin de compte, c'est au Comité qu'il revient de déterminer s'il est satisfait des documents fournis en réponse à son ordre.
Sur ce, je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
D'accord. Nous ne savons pas si ces exclusions sont appliquées de manière appropriée.
Dans le même ordre d'idées, monsieur Dufresne, vous êtes le conseiller juridique principal du Parlement. Vous connaissez ses pouvoirs mieux que quiconque. Aujourd'hui, votre bureau m'a envoyé une note d'information pour me dire que le pouvoir du Parlement de convoquer des personnes faisait partie des privilèges, droits et immunités de la Chambre des communes émanant de sa création, qui se trouvent à l'article 18 de la Loi constitutionnelle de 1897 et à l'article 4 de la Loi sur le Parlement du Canada.
Maintenant que les frères Kielburger ont refusé de témoigner devant le comité de l'éthique — et ont refusé une invitation du Parlement —, est-ce que le Parlement peut les citer à comparaître devant le comité? S'ils refusent encore...
:
Je le souligne parce que vous avez indiqué dans votre exposé — je l'ai écrit ici et je vais donc en faire la lecture aux fins du compte rendu — que « certains des caviardages effectués par le gouvernement » sont fondés sur des motifs qui n'étaient pas prévus dans la motion du 7 juillet. C'est la partie que M. Poilievre a entendue. Je reconnais qu'il a entendu cette partie. Cependant, il semble qu'il n'ait pas entendu le reste, lorsque vous avez dit qu'elles « relèvent plutôt de la Loi sur l'accès à l'information ».
Vous avez mentionné le secret professionnel de l'avocat. Vous avez affirmé l'importance du secret professionnel de l'avocat pour notre système juridique au Canada. Vous donnez d'autres exemples, notamment les renseignements personnels.
Je dirais à mes collègues du Comité qu'il est très important que les renseignements personnels des fonctionnaires et d'autres tiers soient protégés, à moins que M. Poilievre ne veuille avoir les numéros de cellulaire ou les adresses électroniques de certains fonctionnaires pour les appeler ou leur envoyer des courriels. Je suis sûr qu'il est prêt à le faire. Je suis sûr qu'il le ferait, mais je ne pense pas que ce soit vraiment important. Je pense que l'information est protégée — je sais qu'elle l'est — en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, ce qui est essentiel.
Monsieur Dufresne, auriez-vous caviardé les mêmes passages si cela avait relevé de vous?
Monsieur le président, je pense que ce que nous avons entendu ici est clair. Vous vous souviendrez que lors des nombreuses réunions que nous avons consacrées à ce sujet au fil de nombreux mois, je n'ai pas empêché mes collègues libéraux de discuter de la question du Mouvement UNIS.
Maintenant, on nous confirme qu'il n'y a pas eu de caviardages pour des raisons politiques. Les caviardages qui ont été faits sont tout à fait conformes aux lois canadiennes. Encore une fois, on parle de choses comme le secret professionnel de l'avocat et la protection des renseignements personnels.
J'aimerais demander à mes collègues du Comité s'ils seraient prêts, par exemple, à ce que les numéros de cellulaire ou les adresses électroniques de leurs proches ou amis qui sont fonctionnaires, le cas échéant, soient divulgués. Nous connaissons la réponse, et nous avons des lois en place pour protéger ces renseignements personnels.
M. Poilievre brandira des documents comme il l'a fait lors de cette infâme conférence de presse, et j'insiste sur le mot « infâme » en particulier, monsieur le président. Il brandira des documents qui sembleront caviardés pour créer une autre histoire, alors qu'il n'y a rien à raconter. Je ne vois rien de répréhensible. Je suis convaincu que le gouvernement a agi de manière appropriée.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Dufresne et madame Gauthier, je vous remercie, au nom des élus, de votre présence ici aujourd'hui et de votre travail. Nous espérons que vous et vos proches demeurerez en sécurité durant la pandémie.
Monsieur Dufresne, je voudrais revenir sur vos commentaires initiaux au sujet du caviardage ou de la censure de documents dépassant l'ordre du Comité. Vous avez fait référence à la Loi sur l'accès à l'information, qui fait l'objet de vives critiques, bien entendu. À bien des égards, il s'agit plutôt d'une loi empêchant l'accès à l'information, étant donné les motifs d'exclusion.
J'aimerais vraiment savoir dans quelle mesure le gouvernement est allé au-delà de l'ordre du Comité du 7 juillet. Il est maintenant évident que cela a été le cas, comme l'a heureusement démontré votre examen. J'aimerais savoir combien de pages ont été censurées ou caviardées au motif qu'il s'agissait de renseignements personnels ou de renseignements relatifs à un tiers — motifs qui sont larges, en matière d'accès à l'information. Combien de pages ont été caviardées pour ces motifs?
:
On parle de quelques centaines de pages, tout de même.
Je sais que vous ne pouvez pas commenter — vous devez commenter la loi dans sa forme actuelle —, mais notre Loi sur l'accès à l'information fait l'objet de vives critiques en raison de ses exceptions si larges qu'un camion pourrait y passer. Cela entraîne beaucoup de frustration chez de nombreux parlementaires. Je vous remercie de la réponse.
Parlons maintenant de la question du respect d'une citation à comparaître par un comité et des frères Kielburger. Il y a eu de très graves allégations récemment — malgré la prorogation soudaine en août et le chaos qui a régné au Comité pendant des mois en raison de l'obstruction des libéraux — concernant l'utilisation abusive de dons à des organismes de bienfaisance et de fonds de bienfaisance. Évidemment, il est important que les comités aillent au fond des choses.
Vous avez indiqué qu'un comité dont la citation à comparaître est ignorée peut en faire rapport à la Chambre. La Chambre peut alors débattre de la question et conclure à un outrage au Parlement. Vous avez cité le cas de 1913. Pour ceux qui nous écoutent, en particulier à la Tribune de la presse parlementaire, il serait peut-être pertinent que vous parliez du dernier cas où la Chambre a conclu à un outrage au Parlement et que vous nous disiez quelle en a été l'issue.
:
De plus, si nous n’avions pas remis ces documents, personne n’aurait su qu’ils existaient.
Je veux revenir un peu en arrière. Nous avons commencé par la motion du 7 juillet, qui demandait un certain nombre de documents. Vous nous avez ensuite fait savoir que nos fonctionnaires ont décidé d’exclure en plus certains éléments d’information conformément à la Loi sur l’accès à l’information, et vous les avez très bien énumérés dans vos remarques, en notant qu’il s’agit de renseignements personnels, de tiers, du secret professionnel de l’avocat, etc.
Je veux être claire. Avez-vous vu des preuves de l’existence d’une quelconque ingérence politique dans l’application de la Loi sur l’accès à l’information, ou cela a-t-il été fait uniquement par des fonctionnaires?
:
Merci, monsieur le président.
Je viens d'entendre ma collègue de Davenport dire que, si l'on n'avait pas fourni un document au Comité, ce dernier n'aurait jamais remarqué qu'il n'avait pas ce document ou cette information. Elle parlait de la pertinence des documents. J'espère que ce n'est pas dans cette optique que le gouvernement a agi. Bien évidemment, je vais répéter que je crois que c'est au Comité de décider de la pertinence des documents.
Monsieur Dufresne, un peu plus tôt, je vous ai demandé si, à votre connaissance et selon votre expérience, ce type d'expurgation de la part de fonctionnaires était une pratique courante. J'aimerais creuser davantage la question.
M. Shugart, que vous connaissez, a dit en comité qu'il avait « donné le coup d'envoi dans le système, et, s'il y avait des questions, des doutes, des difficultés d'interprétation des instructions...
Ma collègue de Davenport vient tout juste de mentionner que, si des documents n'avaient pas été fournis, personne ne l'aurait remarqué. Elle vient de nous dire cela. J'espère que ce n'était pas la volonté du gouvernement lorsqu'il a décidé que les fonctionnaires expurgeraient les documents. Personnellement, cela m'inquiète, parce que je considère que la responsabilité de déterminer la pertinence des documents revient au Comité ou encore au légiste et conseiller parlementaire, et non aux gens de l'extérieur.
Pour cette raison, monsieur Dufresne, j'aimerais creuser la dernière question que je vous ai posée, à savoir si, à votre connaissance et selon votre expérience, ce type d'expurgation est pratique courante.
Je vais citer M. Shugart, que vous connaissez. Il a dit ceci en comité: « [...] j'ai donné le coup d'envoi dans le système, et, s'il y avait des questions, des doutes, des difficultés d'interprétation des instructions, les ministères pouvaient demander au Bureau du Conseil privé de rendre un jugement. En ce sens, oui, et finalement, je suis responsable. »
Je me demande si vous trouvez étrange que le plus haut fonctionnaire du ministère du ait demandé aux différents ministères de caviarder les documents. Est-ce une pratique courante?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, monsieur Dufresne. C’est très éclairant.
Jusqu’à présent, nous avons constaté que les documents ont été entièrement ou partiellement caviardés — au moins 300 pages — en utilisant les grandes échappatoires de la Loi sur l’accès à l’information. Je trouve cela très troublant.
J’aimerais revenir sur l’autre élément de votre témoignage que je trouve assez inquiétant. C’est que d’autres caviardages, omissions et exclusions ont eu lieu pour des raisons de confidentialité et de pertinence.
La motion originale, comme vous l’avez indiqué, traitait aussi de sécurité nationale. Je présume que la sécurité nationale n’a pas été citée comme raison pour l’un des caviardages substantiels auxquels on a procédé. Ma question est la suivante: combien de pages ont été entièrement ou partiellement caviardées pour des raisons confidentielles du Cabinet, et combien de pages ont été exclues, entièrement ou partiellement, pour des raisons de pertinence?
Madame Gauthier, si vous avez quelque chose à ajouter, n'hésitez pas.
Nous sommes maintenant rendus à au moins 600 pages. Ce que j'ai trouvé troublant, lorsque les documents originaux ont été jetés alors que le Parlement était dépouillé de ses pouvoirs par la prorogation, c'est la portée et l'ampleur du caviardage de documents. En tant que membre du Comité, j'ai été stupéfait de voir à quel point le gouvernement était en train de détruire ce qui avait été une indication très claire de l'importance d'obtenir ces documents.
Si nous en sommes maintenant à plus de 600 pages qui ont été caviardées sur la base de la pertinence, je serais intéressé, monsieur Dufresne, de vous entendre parler des options du Comité pour l'avenir. Nous avons ce qui est encore un caviardage substantiel de la demande initiale. Quelles options avons-nous, en tant que membres du Comité, pour aller au fond de ce scandale?
:
Exactement. Nous avons précisément demandé que cette documentation vous soit remise non caviardée afin que vous, un avocat de confiance de la Chambre des communes et du Parlement, puissiez déterminer ce qui était pertinent et ce qui ne l'était pas et nous dire si le gouvernement expurgeait de l'information parce qu'elle n'était vraiment pas pertinente ou s'il ne faisait que dissimuler ce qu'il ne voulait pas que les Canadiens voient. Nous avons maintenant appris qu'il a dissimulé ces renseignements, même à vous, et qu'il vous a demandé de croire que tout ce qui se trouvait sous cette encre noire n'était pas pertinent et que vous n'aviez pas besoin de le voir.
C'est exactement le contraire de ce que nous avons demandé au gouvernement de faire et de ce que les membres de ce comité ont accepté de faire. Honte à tous les membres libéraux de ce comité qui se sont précisément engagés à faire cela. M. Fraser s'est précisément engagé auprès de moi à ce que la divulgation du gouvernement comprenne, sans caviardage, l'information qu'il avait précédemment déclarée non pertinente. Ce n'est pas ce qui s'est passé, si bien que les membres n'ont pas tenu leur parole. Ils devraient avoir honte de leurrer les Canadiens et leurs collègues parlementaires.
Permettez-moi maintenant de soulever la question de la convocation de témoins qui refusent de coopérer.
À mon sens, votre rapport révèle que la Chambre des communes a le droit d'incarcérer des personnes pour les punir d'outrage. Vous poursuivez en disant que la Chambre a ordonné au sergent d'armes de placer des personnes en détention à quatre reprises et a ordonné l'emprisonnement d'autres personnes. Ainsi, la Chambre des communes pourrait-elle demander aux autorités chargées de l'application de la loi de placer les Kielburger en détention et de les obliger à témoigner, si elle le souhaitait et s'ils refusaient de comparaître? Est-ce là une lecture exacte du rapport que vous m'avez remis?
:
Je me permets de dire que j'espère qu'on n'aura jamais à le refaire. J'espère que les Kielburger prendront connaissance des pouvoirs détenus par le Parlement — de l'autorité ancienne que nos ancêtres britanniques nous ont léguée — et qu'ils accepteront de comparaître et de répondre honnêtement aux questions des parlementaires. Je voulais simplement confirmer que ce pouvoir existait bel et bien, et que si les Kielburger refusaient de comparaître, nous pouvions l'exercer. Je suis convaincu que c'est exactement ce que le Parlement ferait.
Aujourd'hui, nous avons appris et vous avez confirmé que le pouvoir absolu du Comité de demander et de recevoir des renseignements n'avait pas été pleinement respecté; que le gouvernement avait caviardé des renseignements qu'il avait promis de rendre publics, sous prétexte qu'ils ne seraient pas pertinents; qu'il est impossible pour vous de confirmer que ces renseignements ne sont pas pertinents parce que le gouvernement ne vous y donne pas accès; et que des centaines de pages continuent d'être cachées. Nous ne savons pas ce qu'elles contiennent et nous ignorons s'il est conforme à la loi qu'elles demeurent cachées. Maintenant, nous, les parlementaires, devons décider ce que nous allons faire.
En guise de conclusion, monsieur Dufresne, pouvez-vous confirmer que les parlementaires ont le droit de demander la production de tout document, sans limites et sans restrictions?
:
Et ainsi s'écroule le fragile raisonnement de M. Fraser, lequel prétendait que la première motion prévoyait l'exclusion fondée sur le motif de la pertinence. Ce n'est pas le cas, comme vous venez de le confirmer, et la deuxième motion ne prévoit pas non plus cette exclusion. Par conséquent, le gouvernement n'était absolument pas habilité à caviarder des renseignements sous prétexte qu'ils n'étaient pas pertinents.
Les renseignements jugés non pertinents par le gouvernement pourraient comprendre toutes sortes de preuves de corruption associées à ce scandale. Je vous rappelle que ce scandale implique le , qui est intervenu personnellement pour allouer un demi-milliard de dollars à un groupe qui a versé un demi-million de dollars à sa famille. Ailleurs dans le monde, les politiciens qui commettent de tels actes de corruption se retrouvent derrière les barreaux, mais de son côté, le gouvernement trouve cette conduite acceptable. Maintenant, on s'attend à ce que le gouvernement même qui se livre à de telles pratiques soit habilité à caviarder les renseignements qu'ils ne trouvent pas pertinents. Ce n'est pas ce que le Comité a demandé.
M. Fraser nous a promis, à moi et au Comité, que les seuls renseignements qui seraient exclus de la divulgation seraient ceux qui sont protégés par le secret du Cabinet. Le gouvernement et lui ont violé cette promesse. Nous devrons en tenir compte la prochaine fois que nous accepterons de transiger avec lui et les membres du gouvernement. Je suis très déçu d'apprendre qu'ils n'ont pas respecté l'engagement sur lequel nous nous sommes entendus en novembre lorsque nous avons adopté la deuxième motion.
Monsieur le légiste, j'aimerais reprendre notre première discussion concernant la comparution des témoins. Je vais lire un autre passage du rapport que vous m'avez fourni:
Pour favoriser sa présence, le Comité a présenté un rapport à la Chambre demandant au Président de délivrer un mandat pour faire comparaître M. Schreiber. La Chambre a adopté le rapport.
Autrement dit, un comité peut adopter une motion demandant qu'un mandat soit délivré pour obliger un témoin à comparaître. Si la Chambre consent à délivrer le mandat, le Président demande aux autorités policières de l'exécuter. Est-ce bien cela, d'après vous, monsieur Dufresne?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur Dufresne, je vous remercie d'être ici aujourd'hui pour témoigner devant le comité des finances.
J'aimerais réagir aux commentaires de M. Poilievre qui mettent en cause ma participation, à titre de députée libérale, au comité des finances. Comme tout le monde le sait, je suis députée depuis relativement peu de temps; c'est mon premier mandat. Or je peux vous dire que mon intégrité n'a jamais été mise en doute et que je n'ai jamais été accusée de négocier de mauvaise foi, que ce soit en ma qualité de députée libérale ou autre. Je tiens à ce qu'il soit noté au compte rendu que je n'aime pas les commentaires faits dans le but de nous bafouer, mes collègues libéraux et moi, car je sais que tous les membres du Comité travaillent de bonne foi, et ce, peu importe leur parti. J'ose espérer qu'on nous traite avec la même courtoisie.
Monsieur Dufresne, pourquoi est-ce important que le gouvernement examine les renseignements protégés par le secret du Cabinet ou considérés comme n'étant pas pertinents, sans les transmettre au Bureau du légiste? Pourquoi ces mesures de protection sont-elles en place?
:
Je pense que le greffier du Conseil privé l'a expliqué plus éloquemment que je le pourrais, en disant pourquoi le gouvernement agit et réagit ainsi. Ce que je peux dire, c'est que le gouvernement, c'est-à-dire la fonction publique et les greffiers du Conseil privé, a toujours protégé les documents confidentiels du Cabinet, peu importe le parti politique au pouvoir. Au pays, nous avons une fonction publique neutre et non partisane. Elle sert les intérêts de l'exécutif de façon non partisane et impartiale, comme mon bureau sert les intérêts du pouvoir législatif.
À propos des documents confidentiels du Cabinet, comme je l'ai dit, le témoignage du greffier était éloquent et portait sur la nécessité pour les ministres de pouvoir parler franchement et d'avoir des discussions au Cabinet. Une fois que la décision est prise, la solidarité ministérielle fait en sorte que tout le monde doit la défendre, et il faut que ce soit protégé. C'est le fondement qui permet au gouvernement...
Le tribunal a fait observer à juste titre que la Cour suprême du Canada a reconnu la protection des documents confidentiels du Cabinet, et ce n'est donc pas une chose à prendre à la légère. Ce que je veux faire valoir aujourd'hui, c'est que, selon moi, la Chambre, en tant que grande enquêteuse de la nation, a le pouvoir de demander toute l'information voulue, et elle doit accorder du poids, peut-être beaucoup, à certaines de ces considérations d'intérêt public.
:
Merci, monsieur le président.
J'aurais voulu répondre à ma collègue de Vimy quant à la meilleure façon de faire les choses. Ici, tout est une question de confiance. Il s'agit de faire confiance au Comité, mais également aux élus, par ricochet, qui sont les représentants des Québécois et des Canadiens. On se rend compte que la pratique du caviardage par les fonctionnaires est devenue une norme. On devrait plutôt faire confiance aux élus. On devrait avoir confiance dans leur capacité à protéger l'information confidentielle.
Dans son allocution, M. Dufresne a présenté cinq moyens à la portée du Comité pour protéger les renseignements confidentiels. Pourquoi ne pas s'en prévaloir? Je n'ai pas tous les chiffres, mais on a dit qu'environ 15 % des documents avaient été caviardés. Cela m'inquiète. Je me dis que c'est le Comité qui ordonne la production de documents, et non le premier ministre ou son bureau. Comme je viens de le dire, il y a des moyens à la disposition du Comité pour protéger l'information confidentielle.
Monsieur Dufresne, on a entendu parler de 5 000 pages de documents en lien avec l'affaire UNIS. Bien sûr, le Comité n'a pas demandé de produire tous ces documents. Cependant, s'il l'avait fait et qu'il avait analysé tous les documents à huis clos, de façon à en assurer la confidentialité, bien sûr, pensez-vous qu'il aurait trouvé des informations supplémentaires ou complémentaires pertinentes? Encore là, c'est au Comité de juger de leur pertinence dans le cadre de son étude.
:
Merci beaucoup, monsieur Dufresne. Je vous en suis très reconnaissant.
Honnêtement, je dois dire que je suis très frustré, en tant que député de la Chambre des communes et membre de ce comité. Après le début de la pandémie, on nous a donné pour tâche de réviser toutes les dépenses du gouvernement et de nous assurer qu'elles avaient été effectuées en bonne et due forme. Quand des dépenses étaient discutables, nous avions la responsabilité de faire le suivi. C'est ce que nous avons tenté de faire cet été. Par la suite, le bureau du a suspendu les travaux du Parlement, plutôt que de laisser le Comité permanent des finances poser des questions. Maintenant, nous en apprenons davantage sur le nombre de documents qui ont été caviardés ou censurés: il s'agit de plus de 600 pages.
Plutôt que de poser une question à M. Dufresne, je me permets de faire un commentaire. Ce sera extrêmement important pour le Comité d'aller au fond des choses, d'avoir accès aux documents sans caviardage et de rendre public ce qui doit être rendu public. C'est la responsabilité que la Chambre des communes a donnée au Comité permanent des finances au début de la crise.
:
Merci, monsieur le président.
Pour résumer la situation, on parle d'un scandale où le est intervenu afin d'accorder un contrat d'un demi-milliard de dollars à un groupe qui avait versé un demi-million de dollars à sa famille. Notre comité a demandé de recevoir tous les documents associés à cela, mais le gouvernement a caviardé des centaines de pages. Après une longue période d'obstruction systématique, le gouvernement a dit vouloir fournir tous les documents, sauf ceux protégés par le secret du Cabinet. Nous apprenons aujourd'hui que, contrairement à leur engagement, les libéraux ont encore caviardé des documents sous prétexte qu'ils n'étaient pas pertinents.
Monsieur Dufresne, vous avez confirmé trois choses aujourd'hui. Premièrement, le gouvernement n'a pas honoré la motion du Comité, qui lui demandait de divulguer tous ces documents sans les caviarder. Deuxièmement, il y a toujours des documents caviardés sous prétexte qu'ils ne sont pas pertinents. Troisièmement, vous n'avez aucune façon de savoir si les documents caviardés sous prétexte qu'ils sont protégés par le secret du Cabinet ont véritablement été caviardés pour cette raison.
Voulez-vous ajouter quoi que ce soit à mes commentaires?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Dufresne, je viens tout juste de voir un gazouillis récent de M. Poilievre, selon lequel vous avez révélé, pendant la réunion, que le gouvernement n'a pas divulgué tous les documents dont la publication a été demandée par le Comité au cours de l'été, et que le gouvernement caviarde de l'information qui est impertinente selon lui. D'après votre témoignage, je ne pense pas que cela reflète la réalité.
Je crois que vous avez plutôt dit que des fonctionnaires non partisans ont caviardé de l'information qui n'était pas pertinente parce que le Comité ne l'avait pas demandé au départ. Est-ce une meilleure description de votre témoignage?
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Merci. Je pense qu'il est évident que votre préoccupation ne concerne pas la pile de documents considérés comme « non pertinents », mais d'autres documents.
À propos de la pertinence, M. Poilievre a mentionné plus tôt dans la réunion qu'il n'y avait aucun pouvoir explicite pour exclure les documents en fonction de leur pertinence, mais, de toute évidence, il est inutile de produire des documents qu'on n'a pas demandés.
Je me demande si vous pensez comme moi que des documents qui portent sur, disons, l'approvisionnement en vaccins ou la production au pays d'équipement de protection individuelle, et qui ont peut-être été caviardés, ressemblent, selon vous, aux autres documents que détient le gouvernement du Canada sur d'autres dossiers non liés à la motion.
Pour terminer, je vais résumer une partie de ce que je vous ai entendu dire. Lorsque j'aurai terminé, monsieur Dufresne, pouvez-vous confirmer que mon interprétation de votre témoignage est exacte?
Vous avez dit que le gouvernement a caviardé certains passages pour protéger des documents confidentiels du Cabinet et en fonction de leur pertinence, et qu'il avait le droit de le faire. Dans la mesure où vous pouvez le dire, ils ont été caviardés par des fonctionnaires indépendants. Vous avez également indiqué que, même si vous avez des préoccupations concernant les motifs présentés pour avoir accès à l'information, pourvu qu'on ait bien appliqué la norme législative, le caviardage s'est fait conformément aux normes législatives.
Est-ce un résumé exact de vos propos?
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Monsieur le président, pour confirmer ce que nous avons toujours dit, les conservateurs n'ont jamais cherché à inclure tous les documents impertinents. Nous voulions obtenir les documents que le gouvernement a caviardés avec de l'encre noire sous prétexte — comme il l'a prétendu — qu'ils étaient impertinents et ne devaient pas être examinés par le légiste.
Nous voulions les obtenir pour vérifier si, dans les faits, l'information caviardée était impertinente, ce que le légiste ne peut pas confirmer à défaut de l'avoir vue. Si elle n'avait rien à voir avec le dossier, elle n'aurait pas fait partie des documents divulgués au départ. De toute évidence, l'information impertinente n'aurait pas été comprise, car, comme M. Fraser l'a correctement indiqué, il y aurait alors carrément eu des millions, voire des milliards de pages.
Nous parlons de renseignements qui ont été retenus, mais caviardés. Si le gouvernement n'a rien à cacher — si ce n'est, en fait, que des renseignements distincts sur l'approvisionnement en équipement de protection individuelle, comme l'affirme M. Fraser —, il aurait laissé le légiste les consulter et confirmer que c'est bien le cas. Il aurait pu se prononcer sur la pertinence de l'information en toute confidentialité.
Je pose encore la question, monsieur Dufresne: avez-vous eu l'occasion d'examiner l'information considérée comme « non pertinente » pour confirmer si elle l'était vraiment?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Il restera peut-être une minute, si un de mes collègues a une autre question.
Je veux rectifier les faits, car je pense que c'est important dans ce genre de situation. Mon collègue, monsieur Poilievre, a fait une déclaration inexacte lorsqu'il a dit que le est intervenu pour donner le contrat d'un demi-million de dollars à l'organisme UNIS. Cela s'est révélé être parfaitement faux, selon toutes les preuves que nous avons entendues pendant l'été. Je pense qu'il est important de le mentionner pour le compte rendu de la réunion.
Je veux revenir à ce que M. Poilievre vient tout juste de dire à propos de croire le gouvernement sur parole en ce qui concerne la pertinence des documents. Je tiens à rappeler à tout le monde que lorsque nous disons « le gouvernement », nous parlons de fonctionnaires non partisans chargés de suivre les instructions du Comité et de fournir les documents en conséquence.
Ce que je souhaite vous demander, monsieur Dufresne, car je tiens à ce que ce soit clair et net pour toutes les personnes qui nous écoutent, c'est si vous avez vu la moindre preuve d'ingérence politique, selon vous, dans le travail effectué par nos fonctionnaires pour nous fournir cette information.