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Monsieur le président, je veux commencer où M. McLeod s'est arrêté.
Un élément clé, c'est que nous ne pouvons pas, au comité des finances, évaluer ce que nous n'avons pas reçu. C'est le premier point.
Le deuxième point porte sur quelques observations au sujet de la transparence que Mme Jansen et d'autres membres du Comité ont formulées. Je peux vous dire que ce ne sont pas que de simples citations sur la transparence dont nous faisons preuve. Je pense que nous avons parfois la mémoire courte et que la prorogation nous a fait oublier davantage.
On a fait preuve d'énormément de transparence par rapport à l'argent que nous avons dépensé pendant la crise de la COVID. Notre ancien ministre des Finances a fourni un effort extraordinaire pour nous transmettre aux deux semaines un rapport sur chaque dollar dépensé. Nous l'avons reçu toutes les deux semaines. De plus, notre ministre des Finances a comparu devant le Comité pour répondre aux questions sur les dépenses. Des fonctionnaires sont ensuite restés une autre heure, ce qui nous a donné le temps de poser des questions encore plus précises.
On a rendu des comptes. Je ne veux pas que des Canadiens pensent que le gouvernement fédéral a dépensé plus de 300 milliards de dollars sans rendre de comptes. On a rendu beaucoup de comptes, et cela se poursuivra. Le gouvernement rendra des comptes; il sera transparent, et c'est un énorme engagement de sa part, non seulement en paroles, mais aussi concrètement.
Je vais également dire que nous avons consacré beaucoup de temps à la question de la bourse canadienne pour le bénévolat. On a posé des questions très légitimes pour savoir si l'argent avait été gaspillé et si certains leaders du gouvernement avaient tenté de sélectionner l'Organisme UNIS pour défendre leurs intérêts. La sélection de l'Organisme Unis a fait l'objet de questions légitimes.
Un nombre extraordinaire d'heures a été consacré aux réponses à ces questions. Nous avons fait comparaître de hauts fonctionnaires devant le Comité. La comparution du de notre pays devant le Comité fut un moment historique.
Nous avons très clairement entendu — c'est documenté dans le compte rendu du comité des finances — qu'il n'y a eu aucun gaspillage d'argent. Tout a été remis. Aucune somme n'a été mal dépensée. Même dans l'entente signée avec l'Organisme UNIS, il lui était impossible de profiter de cet argent.
On a également très clairement indiqué que le et les ministres n'ont aucunement participé à la sélection de l'Organisme UNIS. Nous avons entendu le greffier du Conseil privé, M. Ian Shugart. Nous avons entendu Mme Rachel Wernick et Mme Gina Wilson, toutes deux de hautes cadres de notre fonction publique. Nous avons également entendu les Kielburger dire sous serment qu'aucun des ministres, y compris le premier ministre, ni aucune autre personne n'avait demandé à qui que ce soit de choisir l'Organisme UNIS.
Nous avons répondu à tous les points qui ont été soulevés. Des réponses ont été fournies. C'est documenté et cela demeure dans le compte rendu officiel.
Avons-nous agi de manière éthique? Je pense que ce n'est pas un comité partisan comme le nôtre qui devrait trancher. Deux personnes très importantes, qui sont indépendantes et très compétentes, des fonctionnaires remarquables, se penchent sur la question. Puis-je effectivement me permettre de rappeler à tout le monde que le vérificateur général examine nos finances et nos dépenses; il est indépendant. Le commissaire à l'éthique vérifie également si des actes contraires à l'éthique ont été commis au nom du et de l'ancien ministre des Finances, ou de quelqu'un d'autre.
Pour ce qui est du caviardage, ce qui s'est dit la dernière fois semble refléter la volonté de certains députés de constituer un autre comité spécial, indépendant de notre comité, pour examiner plus à fond le dossier de l'Organisme UNIS. Je pense que l'idée pourrait être bonne, si un groupe croit que la question doit être approfondie davantage. J'affirme toutefois humblement que personne ne m'a approchée au cours des dernières semaines pour me poser d'autres questions sur le dossier de l'Organisme UNIS.
Ce qui préoccupe les gens en ce moment, c'est que leurs enfants aillent à l'école, qu'ils soient en sécurité, qu'ils passent la fête de l'Action de grâces en sécurité, qu'ils puissent garder leur emploi et, d'une manière ou d'une autre, qu'ils puissent donner un câlin à quelqu'un après cette... C'est ce que l'on espère. C'est ce qui compte pour eux en ce moment. S'il y a une volonté de créer un comité spécial, c'est une décision qui doit être prise en dehors de ce comité.
Au Comité, j'ai proposé une motion visant à entamer des consultations prébudgétaires, ce sur quoi les Canadiens veulent que nous nous concentrions. Ils veulent que nous nous concentrions sur la manière de relancer notre économie canadienne de la meilleure manière possible, et que nous écoutions plus de 800 groupes. Les gens frappent à notre porte et disent qu'ils ont de très bonnes idées. Ils veulent s'assurer que nous disposons des renseignements dont nous avons besoin, afin que nous puissions non seulement relancer notre économie de la manière la plus vigoureuse possible, mais aussi bâtir un avenir meilleur, plus équitable et plus durable pour notre pays.
Je vais en rester là. J'espère vraiment que nous pourrons revenir à ma motion de consultation prébudgétaire et reprendre le travail sur les sujets sur lesquels les Canadiens demandent à ce comité de se pencher.
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D'accord. Je voulais juste clarifier que la greffière n'est actuellement pas en mesure d'avoir ces documents et qu'elle ne les a pas.
Cela me laisse, en écoutant cette conversation aujourd'hui... et je crois vraiment à la transparence et à la reddition de comptes à tous les niveaux. De toute évidence, l'une des raisons pour lesquelles je me suis présenté en politique et que je suis devenu fonctionnaire, c'est que je crois en la nécessité de représenter mes électeurs au mieux de mes capacités et d'obtenir toutes les réponses dont j'ai besoin.
Dans le cadre des délibérations auxquelles j'ai pris part cet été, de nombreux renseignements ont été mis au jour. Je crois que de nombreux renseignements sont ressortis selon lesquels le Cabinet du premier ministre a fait preuve de diligence raisonnable dans le dossier des subventions aux étudiants de Service Canada. Il a posé beaucoup de questions très, très difficiles, beaucoup de questions secondaires, je dirais. Là où j'ai travaillé dans une vie antérieure, nous parlions d'une « chambre de données ». Vous avez passé en revue les données et vous avez répondu à des questions difficiles et en avez posées, et vous avez examiné les questions de fond en comble.
Je crois que le but de ce comité consiste à se pencher sur les documents relatifs aux audiences prébudgétaires et de commencer à les examiner. Ce devrait être l'objectif du Comité, d'examiner les mémoires de tous ces organismes d'un océan à l'autre, les mémoires de notre merveilleux secteur de l'énergie, la façon dont nous pouvons avoir un secteur de l'énergie concurrentiel, à mesure que nous progressons au Canada, que ce soit en Alberta, en Saskatchewan, à Terre-Neuve ou dans le Nord-Est de la Colombie-Britannique.
J'ai grandi à Prince Rupert, où nous avons l'élévateur à grains et le port houiller. De plus, Pembina a une installation là-bas. AltaGas a une installation là-bas, où elle exporte des condensats secondaires, des dérivés secondaires liquéfiés. Il y a beaucoup de bonnes choses qui se produisent dans notre économie.
Par ailleurs, nous devons nous assurer de rester compétitifs. Le monde change et l'innovation en est le moteur. Il incombe aux membres du Comité de poursuivre sur cette voie encore davantage. Nous avons vu partout dans le monde, dans les pays développés et en voie de développement, la politique fiscale, la politique monétaire pour appuyer notre économie, appuyer les Canadiens.
J'y fais référence, et je crois savoir qu'il y a eu des discussions sur la formation d'un comité spécial pour examiner les programmes qui ont été mis en place. Cela me ramène à une conversation que j'ai eue avec le Comité lorsque j'ai siégé il y a quelques mois, alors qu'il examinait les investissements que nous faisions dans le secteur des entreprises. J'ai évoqué un type d'investissement que nous avons fait au sein de Mastercard, qui a créé plusieurs centaines d'emplois de haute technologie à Vancouver, et j'ai souligné combien il était important pour nous, en tant que gouvernement, de nous associer à ce projet.
Aujourd'hui, et je ne pense pas qu'aucun député de l'opposition se plaindrait de l'investissement, ou s'y opposerait, qui a été réalisé par la province de l'Ontario et notre gouvernement dans l'usine de moteurs Ford à Oakville, en Ontario.
Je regarde aujourd'hui les propositions prébudgétaires que nous avons recueillies ici au Comité, et le nombre d'idées et de suggestions est incroyable. Je regarde les programmes que nous avons mis en place, qui ont été mentionnés par nos membres de l'opposition, et les suggestions qui ont été formulées par des électeurs de tout le pays, d'un océan à l'autre, pas seulement par des fonctionnaires ou des élus. Je regarde la Prestation canadienne d'urgence, la Subvention salariale d'urgence du Canada et le fonds de secours et de relance pour les régions. J'examine tous ces programmes, la façon dont nous avons soutenu les entreprises — le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes — et la façon dont nous continuons de soutenir les entreprises.
Au comité des finances, nous devons passer en revue ces propositions pour pouvoir aller de l'avant dans cette phase de reprise. Je pense que ce devrait être l'objectif du Comité. Néanmoins, si on me pose des questions sur ce que le gouvernement a fait au cours des sept ou huit derniers mois pour les Canadiens, encore une fois d'un océan à l'autre, je serai très heureux de participer à cette étude. Je serai très heureux de souligner comment nous avons aidé les Canadiens à recevoir des prestations de 2 000 $ par mois de façon anticipée et comment nous avons fait la transition du système de soutien du revenu que nous avons ici au Canada, de la prestation de relance pour l'assurance-emploi, des prestations de maladie.
En tant qu'économiste ayant occupé diverses fonctions sur les marchés financiers sur une période d'environ 20 ans, je suis très heureux de voir les mesures prises par notre gouvernement, non seulement en matière de soutien au revenu, mais aussi pour assurer la compétitivité de notre économie et veiller à ce qu'elle évolue correctement.
Monsieur le président, concernant les motions d'aujourd'hui, pour d'abord revenir au sujet dont M. Poilievre a parlé cet après-midi. J'ai toujours considéré que M. Poilievre est d'une grande éloquence. J'apprends beaucoup de lui et j'ai beaucoup de respect pour lui. Nous sommes amis, et je lui souhaite toujours tout le succès possible dans toutes ses entreprises, mais je pense qu'il faut parfois mettre l'accent sur le vécu et les préoccupations des Canadiens ordinaires et sur les inquiétudes qui les habitent lorsqu'ils rentrent à la maison le soir pour retrouver leur famille.
Ce qui les inquiète, c'est ce qui arrivera à notre économie et la capacité de tous les ordres de gouvernement de travailler ensemble. C'est ce qu'on voit entre le gouvernement de l'Ontario dirigé par le premier ministre Ford, et notre et notre . Ils travaillent tous ensemble avec nos partenaires régionaux et nos partenaires municipaux. Nous continuons à le faire. C'est là-dessus que devrait se concentrer le comité des finances. Voilà comment les membres du comité des finances peuvent trouver des idées pour faire progresser le Comité, faire relancer l'économie et créer de bons emplois pour la classe moyenne, dans tous les secteurs.
Il m'importe peu de savoir où nous créons ces emplois, mais nous devons être créatifs et nous avons besoin de la croissance du secteur privé. Nous avons besoin qu'il prenne des risques et qu'il investisse. Nous devons veiller à créer les conditions propices dans cette économie. Oui, nous avons misé sur nos excellents atouts financiers pour aider les Canadiens. Nous leur avons dit que nous avons construit un pont, et nous l'avons solidifié pour nous permettre de sortir de cette pandémie de COVID-19. Toutefois, monsieur le président, nous voyons la deuxième vague déferler dans le monde entier, en Europe, aux États-Unis ou en Asie du Sud-Est, et nous devons nous y préparer. Aujourd'hui, le nombre de tests effectués en Ontario augmente: 48 000 tests ont été faits. Nous le faisons. Nous travaillons rapidement. Nous sommes dans un tout nouveau monde, évidemment, d'où cette essentielle coopération.
J'y fais continuellement référence, monsieur le président, car je pense que dans le cadre de ses activités des prochains mois, le Comité... Si je ne me trompe pas, j'ai participé aux consultations prébudgétaires cinq années de suite au sein de ce comité. J'ai aimé chaque minute. J'ai eu l'occasion de voyager dans tout le pays, de voir le pays d'un océan à l'autre — littéralement —, car nous sommes allés voir M. McLeod. Je tiens d'ailleurs à le féliciter d'être devenu grand-père; c'est génial. Nous nous sommes rendus sur place et avons écouté ces intervenants. Il est important que notre comité continue de le faire.
Maintenant, si les députés de l'opposition — et je ne les blâme pas, puisque c'est leur travail — souhaitent poser d'autres questions et se concentrer sur des aspects dont les Canadiens ne se soucient pas, c'est leur droit. Ces décisions leur appartiennent.
Dans mon travail de député, j'essaie de faire abstraction des allégeances politiques, de discuter et d'avoir des conversations avec l'ensemble de mes collègues. Je vois Mme Jansen.
Madame Jansen, vous semblez être sur mon écran. C'est comme si vous me regardiez en ce moment. C'est un peu bizarre. Tous les autres sont partis, alors je ne sais pas ce qui s'est passé, mais il semble que vous êtes là. J'ai tendance à bien travailler avec tout le monde. Je pense que cela vaut pour l'ensemble du Comité.
Monsieur le président, je pourrais continuer un certain temps. J'espère que nous pourrons poursuivre cette conversation. Je propose de suspendre la séance pendant cinq minutes, monsieur le président. Est-ce que cela convient?
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La séance est suspendue.
Je déclare officiellement la séance ouverte.
Nous reprenons la séance du jeudi 8 octobre du Comité permanent des finances de la Chambre des communes, qui poursuit son étude des travaux du Comité.
Aujourd'hui, nous allons passer en revue un certain nombre de choses, au cas où nous aurions oublié, étant donné que nous n'avons pas siégé depuis un certain temps. La séance d'aujourd'hui se déroule par vidéoconférence, et les délibérations seront télévisées et accessibles sur le site Web de la Chambre des communes.
J'aimerais mentionner quelques règles. L'interprétation fonctionnera un peu comme dans une réunion ordinaire. Vous avez le choix de parler en anglais ou en français. Il est essentiel que les députés portent leur casque d'écoute pour que les interprètes les entendent bien. Si vous prévoyez alterner d'une langue à l'autre, vous devez changer le canal d'interprétation en fonction de la langue que vous utilisez. Il serait peut-être préférable de faire une courte pause pendant le changement pour donner le temps aux interprètes de vous suivre.
Je sais que tous les députés étaient au courant de ces points au printemps, mais je tiens à rappeler que toutes les interventions doivent être adressées à la présidence. Si les députés doivent demander la parole en dehors du temps qui leur est alloué pour des questions ou des observations, ils doivent activer leur micro et déclarer qu'ils ont un rappel au Règlement.
Si des députés souhaitent intervenir sur un rappel au Règlement soulevé par un autre député, ils doivent utiliser la fonction « lever la main ». Cela montrera au président et à la greffière que vous souhaitez prendre la parole. Pour ce faire, vous devez cliquer sur « participants » au bas de l'écran. Lorsque la liste s'affiche, vous pouvez cliquer sur « lever la main » à côté de votre nom.
Veuillez mettre votre micro en sourdine lorsque vous ne parlez pas. S'il y a des problèmes techniques, comme des problèmes de son, de traduction ou autres, veuillez m'en aviser, et nous attendrons que ce soit réglé.
Je vais maintenant parler de la suspension de la séance. Il y a eu une certaine confusion à ce sujet. Vous vous souviendrez que j'ai dit, au sujet de la question de privilège soulevée par M. Poilievre, qu'il y avait un détail de procédure dans son argument et dans la motion qui a suivi.
Nous avons suspendu la séance pendant quelques minutes, et je n'ai pas tout à fait compris la situation vraiment inhabituelle qui était liée dans une large mesure au fait qu'il s'agit d'une nouvelle session du Parlement. J'y reviendrai dans un instant. La séance n'a pas été levée, comme certains l'ont laissé entendre, mais elle a été suspendue par le président. Voici ce qu'on peut lire à la page 1098 de la troisième édition de La procédure et les usages de la Chambre des communes:
Les comités suspendent fréquemment leurs réunions pour diverses raisons, avec l'intention de reprendre leurs travaux plus tard dans la journée. Les suspensions peuvent durer seulement quelques secondes, plusieurs heures, même s'étendre sur plus d'une journée.
Au sujet de la question de privilège, certaines personnes m'ont demandé: « Comment pouvez-vous interrompre l'examen d'une motion et passer à une autre motion? » Lorsqu'une motion est débattue, la question de privilège a préséance, et la présidence a l'obligation de s'en occuper. En vertu de la procédure parlementaire, le président doit entendre l'argument. Voici ce qu'on peut lire à la page 1060 de la troisième édition de La procédure et les usages de la Chambre des communes:
Si un député désire soulever une question de privilège au cours d'une réunion d'un comité ou s'il survient un incident concernant les travaux du comité qui peut constituer une violation du privilège, le président du comité permet au député d'exposer la situation. Le président détermine ensuite si la question soulevée touche bel et bien au privilège parlementaire. S'il estime que c'est le cas, le comité peut alors envisager de présenter un rapport à la Chambre sur la question. Ce rapport devrait:
exposer clairement la situation;
nommer les personnes en cause, le cas échéant;
indiquer qu'il pourrait y avoir atteinte au privilège; inviter la Chambre à prendre les mesures qu'elle juge appropriées, le cas échéant.
D'ordinaire, la présentation d'un rapport à la Chambre est une condition préalable à toute question de privilège émanant des travaux d'un comité.
M. Fraser a soulevé un point de procédure parlementaire au cours de la discussion, mais il n’a pas contesté la décision de la présidence à ce sujet.
Ce n’est pas dans le Règlement, mais, à l’époque, je me suis demandé si une question de privilège pouvait être invoquée pour contourner la chronologie des motions.
Rappelez-vous que, au début de la séance, j’ai dit que les motions commenceraient par celle de Mme Dzerowicz sur les consultations prébudgétaires. Nous sommes régis par un règlement du Parlement selon lequel nous devons les examiner à l’automne et en faire rapport d’ici décembre. C’est une obligation pour le Comité.
J’ai parlé à M. Julian et je lui ai dit que je veillerais à ce que sa motion soit étudiée en deuxième lieu au Comité, à mesure que les propositions seraient présentées. Sa motion portait également sur le privilège et les documents. Le personnel de M. Poilievre m’a envoyé un courriel pour me dire que celui-ci présenterait une motion. On ne m'a pas dit qu'une question de privilège serait soulevée. C’est ainsi que la motion m’a été présentée.
Je pensais m'attaquer aux consultations prébudgétaires pour que notre personnel, les greffiers et les autres, puissent entamer le processus, convoquer des témoins et organiser des réunions pendant que nous continuerions à discuter de ces autres questions.
Enfin, la raison pour laquelle j’ai dit que la motion présentait un problème technique était que nous sommes à la deuxième session de la 43e législature et qu’il y a eu prorogation de la première.
Au sujet de la prorogation, on peut lire ceci dans la troisième édition de La procédure et les usages de la Chambre des communes aux pages 975 et 976: « (...) au moment d’une prorogation, les comités parlementaires (sauf exception) perdent leurs ordres de renvoi, mandats, pouvoirs et composition », et toutes les études entreprises par les comités tombent.
Toujours dans La procédure et les usages de la Chambre des communes, troisième édition, page 977, sous la rubrique « Rétablissement des affaires lors d'une nouvelle session parlementaire », on peut lire:
Pour les comités permanents et mixtes permanents, s’il s’agissait d’une étude qu’ils avaient eux-mêmes entreprise, le rétablissement des études passe par l’adoption d’une motion en ce sens (...).
S’il y a lieu et s’ils le jugent à propos, les comités qui en ont le pouvoir peuvent réadopter des ordres relatifs à la comparution de témoins ou à la production de documents. Il est par ailleurs assez fréquent que la Chambre ou les comités adoptent un ordre voulant que les témoignages entendus et les documents reçus dans une session parlementaire précédente soient pris en considération dans la nouvelle session.
Cela nous laisse avec la motion actuelle de M. Poilievre sur sa question de privilège. Techniquement, il n’a pas la preuve nécessaire pour faire valoir son point de vue, parce qu’il n'y a pas de motion dans cette preuve et qu’il n’y a pas eu de motion pour reporter cette preuve de la session antérieure à celle-ci. Par conséquent, le président pourrait nous renvoyer la balle en nous disant qu'il n'y a pas de preuve.
Je vois que M. Julian hoche la tête, mais ce sont les faits. Ceux d’entre nous qui siégeaient au Comité savent tous ce que cela signifie, mais, techniquement, c’est là que nous en sommes.
Je vais proposer deux ou trois solutions.
Je vais déclarer irrecevable la motion en l'état et demander à M. Poilievre de la remplacer par une proposition d'amendement ou de la présenter de nouveau avec proposition de reporter la preuve du comité antérieur. Mais je la déclare irrecevable telle qu’elle est rédigée.
Ce sont là les solutions possibles. M. Poilievre peut reprendre la motion, se placer en troisième position, et nous reviendrons où nous en étions, avec la motion de Mme Dzerowicz en premier, puis nous traiterons la motion modifiée de M. Poilievre. Il pourrait contester la décision de la présidence. Nous verrons où cela nous mènera. Nous devrons nous en occuper.
Je vais donner aux membres du Comité un moment pour y réfléchir. Comme je l’ai dit, je dois déclarer irrecevable la motion telle qu'elle est rédigée. Elle peut être corrigée, et je propose que M. Poilievre la présente de nouveau plus tard au cours de la séance.
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Si quelqu’un entrait dans le bureau de M. Falk, je ne pense pas qu’il crierait après lui. Pas de problème.
Le premier point vise simplement à réitérer la question de savoir si nous sommes vraiment en présence d'une question de privilège.
Après avoir lu la partie qui suit immédiatement celle que vous avez tirée de l'ouvrage de Bosc et Gagnon, je suis d’avis que, puisque le Comité est habilité à traiter ce grief ou cette question d’une autre façon — à savoir en disant au gouvernement que ne sommes pas satisfaits et que cela peut être fait autrement —, nous pouvons procéder ainsi. Il ne s’agirait donc pas d’une question de privilège, mais plutôt d’une motion ordinaire du Comité ou d’un sujet de débat ou de grief, ce qui éliminerait l'éventualité que le Comité se saisisse d'une question de privilège.
Si, cependant, je fais erreur à cet égard, je ne crois pas qu’il s’agisse d’une atteinte au privilège du Comité. Il faudra peut-être approfondir certaines questions concernant la divulgation de documents, mais après l’adoption de la motion par le comité des finances en juillet, celle-ci a obtenu — pour en revenir à la question soulevée par M. Julian — un appui important de tous les partis. Les fonctionnaires ont travaillé en étroite collaboration pour rassembler les documents utiles. Ils ont fourni littéralement des milliers de pages au Comité.
La motion adoptée par le Comité se lit comme suit:
que les questions de confiance du Cabinet et de sécurité nationale soient exclues de la demande; et que toute censure nécessaire, y compris pour protéger la vie privée des citoyens canadiens et des résidents permanents dont les noms et les renseignements personnels peuvent être inclus dans les documents, ainsi que des fonctionnaires qui ont fourni une assistance à ce sujet, soit effectuée par le Bureau du légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes.
J’expliquerai plus tard qui était responsable de quel aspect.
Dans ce cas-ci, les exemptions ont été appliquées par notre fonction publique professionnelle et non partisane. Les représentants d’EDSC ont déclaré dans leur lettre d’accompagnement que le principe serait de divulguer le plus d’information possible dans le champ d'application de la motion du Comité.
Aucune exclusion pour raisons de sécurité nationale n'a été appliquée. De nombreux renseignements normalement assujettis au secret du Cabinet ont été fournis au Comité dans le cadre des divulgations publiques faites par les membres du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Des renseignements relevant du secret du Cabinet, mais qui n’étaient pas liés à la demande de Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et qui, par conséquent, n’étaient pas utiles à l’étude du Comité, ont effectivement été retenus. Cela a été rappelé dans la lettre d’accompagnement envoyée au Comité par lesdits représentants.
La motion dit clairement que les documents confidentiels du Cabinet doivent être exclus de la demande. C’est clair comme de l'eau de roche dans le libellé. Telle qu’elle est rédigée, la motion ne dit pas que ces exemptions particulières doivent être appliquées par le légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes. En fait, le Comité n'a jamais demandé de documents confidentiels du Cabinet, et le gouvernement n’aurait donc pas eu l’obligation de les divulguer— ce qui est évident, car je pense que nous voulons tous protéger les documents confidentiels du Cabinet.
Comme l’indiquent les autres lettres d’accompagnement envoyées au Comité, les ministères sont tenus de protéger les renseignements personnels en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels, à moins que les personnes auxquelles ces renseignements renvoient consentent à leur divulgation ou que leur communication soit par ailleurs autorisée dans certaines circonstances précises, ou encore si l’intérêt public l’emporte clairement sur toute atteinte à la vie privée.
Des renseignements qui auraient constitué des renseignements personnels ont été communiqués dans certains cas dans le cadre de la divulgation de ces documents lorsqu'il a été déterminé, notamment par le greffier du Conseil privé, que l’intérêt public l’emportait sur l’atteinte à la vie privée.
Le greffier a également décidé, comme il l’a indiqué dans sa lettre d'accompagnement, que dans certains cas, s'agissant de renseignements personnels comme les noms de membres de la famille d’un fonctionnaire et les numéros de téléphone d'employés de l'organisme UNIS, sauf Craig ou Marc Kielburger, l’intérêt public ne l’emportait pas sur l’atteinte à la vie privée.
Le sous-ministre des Finances a pour sa part fait remarquer que « le type de renseignements personnels qui demeurent protégés consiste en l’identité de tiers indépendants dont l’opinion ou le point de vue se rapporte à une question non liée à la présente demande de renseignements, ainsi que les adresses électroniques et les numéros de téléphone personnels. »
Il a ajouté ce qui suit au sujet des pages 190 et 194 à 213:
[...] à la suite de consultations avec l’intervenant d’origine, l’autorisation de divulguer ces renseignements n’a pas été accordée, puisqu’ils constituent des renseignements personnels au sens de la Loi sur la protection des renseignements personnels. De plus, ces renseignements sont considérés comme étant exclusifs au tiers. Le contenu de ces renseignements n’est pas pertinent en ce qui concerne l’accord de financement ou le programme de bourses pour étudiants; par conséquent, ils ont été entièrement retranchés.
De plus, les lettres d’accompagnement du greffier du Conseil privé et du ministère de l’Emploi et du Développement social indiquent qu’une renonciation limitée au secret professionnel entre avocat et client a été prévue parce qu'ils l'estiment dans l'intérêt public.
La question du privilège parlementaire n’est pas une question simple. Les comités peuvent certainement demander les documents qu’ils veulent, mais ils ne peuvent pas en contraindre la divulgation. Les fonctionnaires qui ont la garde de ces documents ont le devoir de garder confidentiels certains renseignements en leur possession dans l’exercice de leurs fonctions. Une loi leur en fait obligation.
Comme l’indique le document intitulé Pour un gouvernement ouvert et responsable, lorsque les fonctionnaires « comparaissent devant les comités parlementaires, ils sont liés par ces obligations juridiques, mais aussi par leur obligation envers leur ministre et le gouvernement, de ne pas divulguer d’information confidentielle » que la fonction publique estime devoir protéger. On peut également lire dans le document: « En pratique, les fonctionnaires doivent collaborer avec les députés (...) pour trouver des façons de répondre aux demandes d’information légitimes (...) dans le cadre des limites qui leur sont imposées. » Cela revient à ce dont je parlais plus tôt, à savoir que nous pouvons engager une conversation avec le gouvernement, plutôt que de saisir la Chambre d'une question de privilège.
Les membres du Comité doivent aussi se rappeler que, en 2010, le gouvernement précédent a réaffirmé les principes remontant à 1973 qui régissent la production de documents dans le cadre de la réponse à un rapport présenté au comité des comptes publics à l’époque. Ces principes comprennent les critères en vertu lesquels des documents doivent être exemptés, notamment, bien sûr, les documents confidentiels du Cabinet et du Conseil privé. La confidentialité des documents du Cabinet, faut-il le rappeler, n’est pas une simple étiquette qu'on colle sur quelque chose pour en empêcher la divulgation. C’est l'un des fondements de notre système de démocratie parlementaire, qui permet aux ministres d’avoir des conversations franches et, s’il y a lieu, de changer d’avis et d’être persuadés par d'autres. Il est essentiel que ces délibérations demeurent privées. C’est prévu dans l'assermentation des conseillers privés. La Cour suprême du Canada a réaffirmé l’importance de la confidentialité des documents du Cabinet. Elle a même rappelé que l’indépendance judiciaire, le privilège parlementaire et la confidentialité des documents du Cabinet contribuent tous à la capacité de chaque organe du gouvernement à remplir son rôle respectif sans influence indue. C’est une tension naturelle.
Quant aux renseignements personnels, même si les parlementaires ne sont pas assujettis aux restrictions de la Loi sur la protection des renseignements personnels, celles-ci s’appliquent aux institutions gouvernementales auprès desquelles le Comité a cherché à obtenir de l’information. C'est également une source de tension. La communication de renseignements personnels non expurgés, même au légiste, constituerait une divulgation en vertu de la loi applicable. Il y faut tout le soin et l’attention que lui accordent les fonctionnaires. Ces renseignements personnels pourraient être légalement divulgués dans certains cas, notamment lorsque l'intéressé l'autorise et lorsque l’intérêt public l’emporte clairement sur l'atteinte à la vie privée, comme c’était le cas ici, ainsi qu'on l’a dit tout à l'heure.
De plus, l’information pourrait être divulguée conformément à une ordonnance d’un organisme ayant le pouvoir d’en exiger la production, mais nous avons déjà dit très clairement, et je pense que tout le monde en conviendra, qu’un comité de la Chambre n’a pas ce pouvoir. Nous ne sommes donc pas dans cette situation.
Compte tenu de tout cela, je trouve important de rappeler que la motion du Comité demande au légiste d'expurger des renseignements sur des fonctionnaires en plus de ce que le gouvernement a effectivement fait. Ces renseignements n'ont pas été expurgés par les fonctionnaires, puisque la Loi sur l’accès à l’information ne le prévoit pas. Contrairement à ce qu'on a laissé entendre, il ne s'agit pas d'une atteinte à notre privilège.
L’opposition semble prétendre que la seule solution possible pour le Comité est de renvoyer la question à la Chambre. Avec tout le respect que je vous dois, je ne crois pas que ce soit vrai. Le Comité n’a pas encore demandé au gouvernement les renseignements auxquels les fonctionnaires ont appliqué des exemptions — voir mes remarques plus haut — pour des motifs très précis. Par exemple, si des membres du Comité veulent de l’information sur les membres de la famille de fonctionnaires, ils peuvent la demander, mais nous ne l'avons pas fait à titre de comité. Le privilège parlementaire ne dispense en aucun cas le gouvernement de son obligation de protéger les renseignements personnels et les documents confidentiels du Cabinet. En fait, la motion que nous avons présentée excluait expressément une demande de documents du Cabinet. La fonction publique a pourtant fait un effort sérieux, et je dirais un effort sincère, pour fournir le plus d’information possible.
Compte tenu de ces éléments et des exemples que j’ai utilisés, nous ne sommes pas, me semble-t-il, en présence d'une atteinte à notre privilège et encore moins d'une question de privilège.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Si j’ai offensé M. Julian, je veux profiter de l’occasion pour dire que je peux comprendre en quoi il serait offensé. Dans ce que j’ai dit, il y a probablement un fond de vérité qui l’agace et qui le pousse à s’indigner. Cela, je le comprends, mais M. Julian aurait peut-être dû consulter un peu plus largement et pousser un peu sa réflexion ou, lorsque c’était son tour de parler, prendre le temps de nous dire pourquoi il pensait qu’il y avait vice de procédure. Il ne l’a pas fait. Tout ce qu’il a fait, c’est nous dire pourquoi il importait tellement d’adopter la motion.
C’est la raison pour laquelle j’ai commencé en disant que vous avez fait un travail remarquable en tant que président, non seulement pour déclarer la motion irrecevable... Vous auriez pu vous en tenir à cela, mais vous avez proposé un moyen de rendre cette motion recevable. Plutôt que d’accepter votre offre, ce qui aurait été extrêmement facile, les membres de l’opposition du Comité ont préféré s’en servir pour renverser votre décision.
À mon avis, cela est signe d’une incompréhension foncière de l’importance de la fonction du président et de ce qu’il est censé faire. Tout comme le Président de la Chambre, il obtient ses renseignements et prend des décisions selon ce qu’il juge être, sur le plan de la procédure, correct ou incorrect. a pu le constater au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Elle a été beaucoup critiquée dans les médias. J’imagine que M. Julian devait s’inquiéter de subir le même sort. Il craignait que s’il s’engageait dans cette voie, bien que conforme à la procédure, il finirait par avoir l’air de se prêter à une opération de camouflage ou à quelque chose du genre. Sur le plan politique, je comprends pourquoi il a agi comme il l’a fait. C’est tout à fait logique.
Il est extrêmement décevant de voir que non seulement M. Julian — je suis conscient de m’acharner un peu sur lui et je ne voudrais pas l’offenser, comme je l’ai manifestement fait il y a quelques minutes —, mais aussi tous les membres des partis d’opposition ici veuillent saisir l’occasion de défier le président afin de promouvoir un objectif partisan. C’est exactement ce qu’ils ont fait, et de devoir le constater est profondément désolant.
Comme la plupart des membres le savent, je ne suis député que depuis environ six ans. Auparavant, je siégeais au conseil municipal de Kingston. J’ai été conseiller municipal et maire. Il m’est arrivé de devoir voter sur une contestation de la décision de la présidence et aussi de devoir subir une contestation. Je peux dire en toute honnêteté que je ne me souviens pas d’un seul cas de contestation réussie. En fin de compte, la plupart des membres comprennent que le travail du président est d’utiliser l’information et les conseils qu’il reçoit de son greffier pour prendre la meilleure décision possible pour le comité qu’il préside.
Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est que tous les membres de l’opposition, obéissant uniquement à des motifs partisans, malgré le fait que le président ait énoncé très clairement ses raisons et qu’il ait proposé une voie et un moyen de respecter la procédure, ont quand même voté contre sa décision.
Je ne sais pas, très franchement, si nous allons voir telle situation se reproduire. Je ne sais pas si cela se produit souvent dans le cours des travaux parlementaires. C’est la première fois que je me trouve dans un parlement où le gouvernement est minoritaire, où j’ai l’occasion de voir ce qui se passe, mais je peux dire que, pendant toutes les années où j’ai fait de la politique et siégé dans des conseils d’administration, des comités et des conseils sans but lucratif, Je n’ai jamais vu une contestation d’une décision de la présidence à ce point motivée par des enjeux partisans, surtout qu’il s’agit dans ce cas d’un président qui saisit l’occasion non seulement d’expliquer en détail, mais aussi de proposer des avenues et des voies pour sortir de l’impasse.
Comme je l’ai dit au début — et j’ai encore beaucoup à dire à ce sujet —, il y a beaucoup de choses à discuter. Je vais certainement y revenir.
J’aimerais maintenant aborder un autre point. Je trouve vraiment désolant de voir les membres agir ainsi, surtout pour avoir siégé au Comité de la procédure et des affaires de la Chambre. J’y ai vu le NPD défendre la procédure parlementaire, la façon dont les présidents sont censés exercer leur rôle et la façon dont cette procédure doit être interprétée, et non pas utiliser la procédure à des fins partisanes.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci au personnel qui a participé à la comparaison.
L’une des choses vraiment importantes, c’est que les lettres d’accompagnement, en particulier, soient incluses dans la documentation qui sera soumise à l’examen du Comité.
Vous vous souviendrez que la motion initiale, présentée en juillet, avait reçu l’appui des deux côtés de la Chambre. Elle se lisait comme suit:
Que, conformément à l'article 108(1)(a) du Règlement, le Comité ordonne que tout contrat conclu avec Mouvement UNIS et Me to We, toutes les notes de synthèse, notes de service et courriels... de hauts fonctionnaires préparés ou envoyés à tout ministre concernant la conception et la création de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, ainsi que toute correspondance écrite et tout dossier d'autre correspondance avec Mouvement UNIS et Me to We à partir de mars 2020 soient fournis au Comité au plus tard le 8 août 2020;
La partie suivante souligne l’importance des lettres d'accompagnement, et pardonnez-moi de prendre un peu de temps pour y arriver, mais c'est un élément important:
que les questions de confiance du Cabinet et de sécurité nationale soient exclues de la demande;
Avant de lire le reste de la motion, je crois important de bien comprendre que le gouvernement n’a pas été enjoint de fournir des documents qui portaient sur des documents confidentiels du Cabinet ou qui compromettaient la sécurité nationale.
La motion se poursuit ainsi:
et que toute expurgation nécessaire, y compris pour protéger la vie privée des citoyens canadiens et des résidents permanents dont les noms et les renseignements personnels peuvent être inclus dans les documents, ainsi que des fonctionnaires qui ont fourni une assistance à ce sujet, soit effectuée par le Bureau du légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes.
J’ai fait valoir plus tôt, au cours de cette réunion, que cela ne libère pas la fonction publique, qui doit faire abstraction de tout intérêt partisan, de l'obligation d'obtempérer. Quoi qu’il en soit, je vais mettre cet argument de côté pour l’instant.
Ce qu’il faut retenir ici, c’est que, pour les éléments qui ne sont pas pertinents pour le Comité ou les demandes de documents qui ont été caviardés par la fonction publique professionnelle, ces caviardages ont eu lieu pour de bonnes raisons. Il peut s’agir de questions inscrites à l’ordre du jour d’une réunion du Cabinet, peut-être même des réunions du Cabinet sur lesquelles portaient le témoignage du et celui de son chef de cabinet devant le Comité des finances au cours de la session précédente; de questions de sécurité nationale et d’approvisionnement de nature délicate qui pourraient nuire à la capacité du gouvernement d’agir dans l’intérêt national; ou de questions qui, si elles étaient rendues publiques, pourraient nuire au Canada, et c’est bien franchement ce que nous essayons d’éviter de divulguer en temps normal.
Je suis toujours désireux de protéger notre réputation nationale et notre sécurité nationale avant toute chose et de permettre au gouvernement de prendre des décisions en sachant qu’il peut avoir, dans certaines circonstances, des conversations confidentielles.
À mon avis, les expurgations que j’ai vues établissent un juste équilibre entre la divulgation des renseignements pertinents, comme le Comité l’a demandé et, comme je l'ai dit, la protection des documents confidentiels du Cabinet à laquelle le Comité s'attend.
Dans le document du Bureau du Conseil privé que la greffière a distribué aujourd’hui, il y a un résumé d’une réunion du Cabinet. Franchement, c’est un document extraordinaire, quand on y pense, qui serait rarement publié. Je ne pense pas que les gouvernements précédents auraient permis ce genre de divulgation de documents du Cabinet qui devraient être confidentiels. Le résumé d’une réunion complète du Cabinet a été rendu public, bien qu’il y ait évidemment des éléments qui sont protégés par le secret du Cabinet.
Les éléments liés à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant étaient toujours divulgués. Je ne sais pas quels autres sujets ont été abordés. Il pourrait y avoir des questions de sécurité nationale — nous ne le saurons jamais — et les documents confidentiels du Cabinet sans aucun rapport avec cette affaire devraient être protégés aux fins d’une bonne politique publique.
C’est le greffier du Conseil privé qui l’a déterminé dans sa lettre d’accompagnement. Ces lettres d’accompagnement donnent un contexte aux documents pour expliquer précisément pourquoi certaines choses ont été caviardées ou non.
En toute honnêteté, il y a des raisons pour lesquelles des documents de ce genre ne sont normalement pas publiés avant longtemps après la fin du mandat d’un gouvernement. La confidentialité des délibérations du Cabinet est essentielle à la paix, à l’ordre et au bon gouvernement, sur lesquels nos collègues s'expriment souvent publiquement dans leurs commentaires.
Ces renseignements confidentiels sont essentiels au fonctionnement d’un gouvernement responsable, mais, d’une façon plutôt extraordinaire, le greffier a renoncé à ce privilège pour certaines parties de ces documents, particulièrement en ce qui concerne les discussions du Cabinet sur la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Ces renseignements confidentiels sont parmi les plus protégés au pays. Tout le monde peut les lire.
Si les collègues de l’opposition veulent voir des documents du Cabinet qui sont confidentiels, ils devraient former le gouvernement, être nommés au Cabinet et ils auront alors accès aux documents confidentiels du Cabinet et, en toute sincérité, je défendrais leur droit d’avoir ces documents confidentiels, même dans l’opposition.
En attendant, monsieur le président, la divulgation de ces renseignements pertinents du Cabinet concernant la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant devra suffire.
Dans le communiqué du BCP, encore une fois, qu’est-ce qui a été caviardé? C’est le numéro de téléphone personnel d’un membre du personnel, un renseignement qui n’aurait jamais été divulgué dans le cadre d'une demande d’accès à l’information. Je pense que ce genre de protection est important et nécessaire.
Pour conclure mes observations à l’appui du sous-amendement, nous savons maintenant que les lettres d’accompagnement ne figuraient pas parmi les quelques autres documents dont il vient d’être question, et elles ne sont pas visées par la motion. Il est difficile d’imaginer comment nous pouvons déterminer si les divulgations du gouvernement sont satisfaisantes si nous acceptons simplement les documents en excluant délibérément les explications du gouvernement quant aux raisons pour lesquelles certains caviardages ont peut-être été faits. Par conséquent, j’appuierai le sous-amendement que mon collègue a présenté au Comité.
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Voici ce que la remarque que M. Poilievre vient de faire a de problématique. Cela revient à dire, monsieur le président, qu'il a reconnu que la motion de Mme Dzerowicz était à l’étude, mais qu'il n’aimait pas le fait que nous devions l'examiner. Il a alors essayé de recourir à des motions de procédure, lors de la dernière réunion, pour se faufiler avant elle afin que nous votions seulement sur sa propre motion, après quoi il voudra bien qu'on revienne à celle de Mme Dzerowicz.
S’il ne voit pas le problème, monsieur le président, alors je pense qu’il doit vraiment réévaluer sa participation à ce comité. Tout ne tourne pas autour de lui. C’est peut-être le cas sur les banquettes conservatrices, parce qu’il semble mener la barque là-bas, ce qui est très respectable, et ses soldats font un excellent travail en son nom.
La réalité, c’est qu’un processus était déjà en place pour la motion de Mme Dzerowicz et que M. Poilievre a essayé de se faufiler avant. Il essaie maintenant de faire valoir que si nous votons sur sa motion, nous pourrons passer ensuite à celle de Mme Dzerowicz, pourvu que ce qui est important pour lui soit traité en premier. Je trouve extrêmement malheureux qu’il ait choisi cette voie. S’il a des objections à ce que des membres du caucus libéral s'en offusquent, je peux lui assurer que c'est parfaitement légitime de la part des députés libéraux, du moins à mon avis.
Voilà ce qui m'amène à penser qu’il est peut-être dans l’intérêt de M. Poilievre de retirer sa motion, de se mettre dans la file d’attente, comme il se doit, et de présenter sa motion comme il se doit. Je crois que même M. Julian en avait présenté une, entre celle qui était à l’étude et la sienne, mais, pour une raison que j'ignore, il est l’atout le plus important de notre comité et du processus parlementaire en général et, par conséquent, il faut s'occuper au plus vite de ce qui l'intéresse.
Je vais revenir à l’amendement dont nous discutons, qui est mon sous-amendement, monsieur le président. Je tiens à souligner pourquoi ces lettres d'accompagnement sont essentielles.
Il est déjà rare que les documents confidentiels du Cabinet d’un gouvernement soient divulgués. Le greffier a pris la mesure extraordinaire de divulguer tous les renseignements relatifs à la BCBE tout en assurant qu’il protégerait les documents confidentiels du Cabinet nécessaires et non liés. Il a décrit en détail ce processus, comme d’autres sous-ministres l'ont fait dans leurs lettres d’accompagnement. C'est dans cet esprit que tous ces documents ont été présentés, tout en respectant la motion du Comité concernant l’information à fournir.
Permettez-moi de vous donner quelques exemples. Dans le communiqué du BCP, nous avons un résumé d’une réunion complète du Cabinet. La discussion aurait pu être liée à l’achat d’un vaccin ou d’EPI, à la sécurité nationale ou à d’autres questions. Un document du Cabinet comme celui-ci n'est rarement, voire jamais, rendu public. Les documents confidentiels du Cabinet qui ne sont pas liés à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant sont expurgés conformément à la motion adoptée par le Comité. Conformément à l’esprit de la motion du Comité, les éléments concernant cette bourse étaient visibles.
Le deuxième exemple se trouve dans un communiqué du BCP. Nous avons une deuxième note du Cabinet, monsieur le président, où le document est caviardé. Il s’agit de la dernière réunion du Cabinet, en mai 2020. La mise en œuvre de la BCBE a fait l’objet de discussions et elle n’a pas été expurgée comme l’avait ordonné le Comité et comme le greffier du Conseil privé en avait convenu; toutefois, le reste de l’information est encore caviardé puisqu’il s’agit d’un document confidentiel du Cabinet. Encore une fois, nous ne savons pas quels étaient les sujets abordés. Il aurait pu y avoir des discussions sur des questions de sécurité nationale, des discussions juridiques relevant du secret professionnel de l’avocat ou des discussions clés sur l’acquisition d’équipement de protection individuelle et de vaccins supplémentaires qui auraient mis en péril notre compétitivité si elles avaient été rendues publiques.
Monsieur le président, en conclusion, je pense que nous avons démontré, de façon exhaustive, que les passages caviardés que les députés de l’opposition ont transformés en théâtre politique sont, en fait, conformes à la motion qu’ils ont proposée au Comité.
Merci, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais répondre aux commentaires qu'a faits M. Julian il y a quelques instants. Certains des points qu'il soulève m'apparaissent légitimes. Je ne suis pas d'accord sur le fond, mais lorsqu'il présente des arguments généraux sur la nécessité que chacun de nous se concentre sur les Canadiens, je trouve son point de vue tout à fait raisonnable et j'aimerais que le Comité l'adopte à l'unanimité.
Notre pays traverse les moments les plus difficiles, se heurte aux plus grands défis, qu'il a connus depuis la Deuxième Guerre mondiale. M. Julian a exprimé ce sentiment très récemment dans un tweet demandant d'aider les banques alimentaires canadiennes. Je félicite le gouvernement de prendre le parti des banques alimentaires, en annonçant non pas une, mais deux aides financières, comme nous l'avons vu récemment. C'est justement le genre de questions que le Comité devrait débattre.
Il y a des Canadiens dans le besoin. J'ai remarqué que M. Julian n'a pas mentionné l'importance de la PCU, la Prestation canadienne d'urgence, et de l'aide qu'elle a apportée aux Canadiens, ni du CUEC, le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Le programme AUCLC, c'est-à-dire l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial, a été utile, malgré certaines lacunes, il faut le dire. Parlons donc de ces choses-là. Voyons donc la motion de Mme Dzerowicz visant à lancer les consultations prébudgétaires qui, je le rappelle, sont absolument obligatoires. Nous n'avons pas le choix. L'article 83.1 du Règlement mentionne expressément le Comité permanent des finances, notre comité. Il nous commande des consultations prébudgétaires, qui doivent commencer à un moment donné et se terminer à un autre moment donné. Nous n'avons pas le choix. Nous y sommes tenus.
J'espère sincèrement que nous pourrons aller dans cette direction. C'est ce que les libéraux ont voulu faire. En fait, je tiens à féliciter notre collègue Gabriel Ste-Marie, du Bloc, qui souhaite clairement souhaiter lui aussi présenter une motion pour lancer le Comité dans les consultations prébudgétaires. Nous devons nous y mettre. Impossible d'y échapper.
Je sais que l'opposition veut soulever des questions au sujet de Mouvement UNIS. Comme je l'ai déjà dit au Comité, nous ne cherchons pas à laisser ces questions de côté. Il faut en parler. Le gouvernement a commis des erreurs, qu'il ne nie pas. Lorsqu'on construit un avion en plein vol, on commet des erreurs. Le gouvernement n'a pas caché son désir de rendre publics des milliers de documents. Je sais que l'opposition continue quand même de lever les bras et veut présenter des motions concernant ces documents qu'elle est bien la seule à comprendre.
Nous avons ici un sous-amendement qui, à mon avis, est des plus raisonnables. Il apporte plus de certitude et de clarté. Il invite l'opposition à faire un compromis, à mettre de l'eau dans son vin. L'opposition n'aura pas toujours, dans tous les cas, gain de cause au Comité. Sa proposition initiale n'était pas acceptable. Elle était presque, sinon carrément, une violation du privilège des députés qui siègent au Comité.
Que s'est-il passé? M. Gerretsen a très correctement proposé un amendement à l'amendement proposé par M. Kelly. Il y a des heures de cela, et nous sommes toujours là à en débattre. Je n'accepte pas le raisonnement qui sous-tend l'amendement. Comme M. Fraser l'a dit également, cet amendement pose de sérieux problèmes, pour diverses raisons techniques, mais très importantes. Avec l'amendement proposé, les membres du Comité, qui veulent prendre des décisions dans le respect de la procédure parlementaire reconnue, pourraient aller de l'avant. Si nous devions accepter tel quel l'amendement de M. Kelly, je crains que nous nous engagions dans une voie qui déboucherait sur un précédent très négatif pour notre comité. Ce n'est pas ce que je souhaite. Je sais que la question préoccupe tous les membres, à juste titre.
Oui, nous avons une décision à prendre sur la question, mais nous avons vu près de 800 mémoires d'intervenants canadiens de tous les coins du pays — et je suis certain que nous reprendrons cette discussion plus tard — et je veux parler de certains de ces intervenants.
La Fédération canadienne des municipalités souhaite le maintien de l'aide aux municipalités. Le gouvernement fédéral a pris des mesures remarquables pour aider nos villes, et il doit continuer. La relation renouvelée entre le gouvernement fédéral et les municipalités qui a commencé à prendre forme en 2015 doit être développée avec encore plus de vigueur, surtout maintenant que les villes et les villages affrontent de grandes difficultés. La Chambre de commerce du Canada, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je viens juste de passer en revue certains renseignements contenus dans la lettre du sous-ministre des Finances, que l'amendement à la motion principale exclurait et qui font l'objet du sous-amendement.
La lettre suivante, qui a été présentée dans le dossier concernant la divulgation de renseignements par le gouvernement et qui ne serait pas adoptée par le Comité dans les circonstances actuelles, vient du sous-ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique. Elle a été envoyée à M. Gagnon. Je vais peut-être épargner à certains membres du Comité le fardeau d'entendre la prochaine partie, qui est répétitive. Elle commence par un copier-coller du libellé de notre motion du 7 juillet 2020, que j'ai déjà lue. Madame Jansen, je vais vous priver un peu du son de ma voix que, comme vous l'avez mentionné, vous aimez tant.
Quoi qu'il en soit, la lettre qui commence par un énoncé de la motion se poursuit ainsi:
Innovation, Sciences et Développement économique Canada a récupéré tous les dossiers provenant du Ministère qui répondent à la motion du Comité. Vous trouverez ci-joint les résultats de cette recherche pour examen par le Comité.
Toutefois, il est à noter que, lors de la préparation de ce dossier, on a pris soin d’obtenir le consentement d’employés exonérés mentionnés dans les documents pour divulguer certains renseignements personnels et, en collaboration avec d’autres ministères, le consentement d’employés de WE Charity conformément aux dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels.
En outre, la motion du Comité stipule que les renseignements confidentiels du Cabinet et les informations sur la sécurité nationale sont à exclure du dossier. Aucune information n’a été retirée pour des raisons de sécurité nationale puisque de telles informations ne s’appliquent pas dans le cas présent. Pour ce qui est des renseignements confidentiels du Cabinet, vous noterez que l’information portant sur la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant qui constitue un renseignement confidentiel du Cabinet est fournie au Comité. Ceci est conforme aux divulgations publiques de renseignements sur ce sujet effectuées par des membres du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Une approche fondée sur des principes a été adoptée à l’égard de cette information pour assurer une application non sélective de la protection prévue en vertu de la confidentialité du Cabinet. L’information n’ayant pas trait à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et qui constitue un renseignement confidentiel du Cabinet n’est pas divulguée puisqu’elle n’est pas pertinente à la demande.
Cette lettre est signée par M. Simon Kennedy. ISDE a également fait valoir que la divulgation était conforme à ce que le Comité avait demandé. Dans les cas où il y avait une distinction, on a expliqué à quoi elle était attribuable et, en fait, on a mentionné que des documents qui auraient autrement été considérés comme des documents confidentiels du Cabinet avaient quand même été divulgués.
La lettre du secrétaire du Conseil du Trésor, également envoyée à M. Gagnon, commence de la même façon. Elle se lit comme suit:
En réponse à la motion adoptée par le Comité permanent des finances (FINA) de la Chambre des communes le 7 juillet 2020 concernant tout contrat conclu avec Mouvement UNIS et Me to We, toutes les notes de synthèse, notes de service et courriels, incluant l'entente de contribution entre le ministère et Mouvement UNIS, de hauts fonctionnaires préparés ou envoyés à tout ministre concernant la conception et la création de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, ainsi que toute correspondance écrite et tout dossier d'autre correspondance avec Mouvement UNIS et Me to We à partir de mars 2020, veuillez trouver ci-jointes des copies bilingues des documents du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada.
Il est à noter que, lors de la préparation de ce dossier, nous avons pris soin d’obtenir le consentement d’employés exonérés pertinents qui sont mentionnés dans les documents afin de divulguer certains renseignements personnels.
Dans cette lettre du Conseil du Trésor, comme dans les autres, il est dit ceci:
Selon la motion du comité, les renseignements confidentiels du cabinet et les renseignements relatifs à la sécurité nationale sont à exclure. Les renseignements en cause n’ayant pas trait à la sécurité nationale, aucun n’a été exclu pour une raison liée à celle-ci. En ce qui concerne les renseignements confidentiels du cabinet, une quantité considérable de renseignements relatifs à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant qui étaient considérés comme des renseignements confidentiels du cabinet est transmise au Comité. Cela correspond aux communications publiques de renseignements sur cette question faites par les membres du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Une approche de principes a été adoptée pour assurer une application non sélective de la protection prévue par le principe de confidentialité du cabinet. Par conséquent, parmi les renseignements communiqués sur la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, une quantité considérable serait, en d’autres circonstances, considérée comme des renseignements confidentiels du cabinet. Les renseignements qui ne concernent pas la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et qui constituent des renseignements confidentiels du cabinet sont exclus et identifiés comme étant sans objet aux fins de la demande.
Cette même approche de principes a également été appliquée au deuxième ensemble de documents du SCT ci-joint, qui est fourni à l'appui de l'engagement pris par le Greffier du Conseil privé de fournir des informations supplémentaires sur la diligence raisonnable concernant la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant après sa comparution le 21 juillet 2020. De plus, puisque je pense qu'il est dans l'intérêt public de le faire, l’ensemble comprend des informations rendues disponibles grâce à une renonciation limitée du privilège avocat-client en ce qui concerne les informations fournies par Emploi et Développement social Canada.
Alors que de nombreux employés du SCT continuent à travailler de façon virtuelle, guidés par des mesures de santé publique et visant à freiner la propagation de la COVID-19, ces deux ensembles fournissent, à ma connaissance, à compter du 7 août 2020, les documents du SCT en réponse à la demande de production de documents et à la ligne d'enquête de diligence raisonnable susmentionnés.
Une tendance ressort, à savoir que ces lettres d'accompagnement, qui font l'objet du sous-amendement, fournissent le contexte nécessaire. Elles font référence aux demandes d'information du Comité auprès de différents ministères.
Ces lettres d'accompagnement, qui ne feraient pas partie du dossier de preuve en vertu de la motion proposée ou de l'amendement proposé à la motion principale, nous ramènent néanmoins au fait que les documents ont été caviardés en conformité avec ce que le Comité avait demandé. Néanmoins, particulièrement en ce qui concerne les documents confidentiels du Cabinet, des renseignements nous ont été divulgués qui seraient normalement assujettis au privilège de la Couronne ou au secret du Cabinet. Nous avons des lettres de plusieurs autres ministères aussi, monsieur le président.
C'est tout pour le Secrétariat du Conseil du Trésor. La lettre signée par le sous-ministre de l'Emploi et du Développement social, la sous-ministre déléguée principale de l'Emploi et du Développement social et chef de l'exploitation pour Service Canada, ainsi que la sous-ministre déléguée principale de la Diversité, de l'Inclusion et de la Jeunesse, contient des points semblables et ne devrait pas être exclue du compte rendu parce qu'elle fournit un contexte important. Elle a elle aussi été envoyée le 8 août à M. Gagnon, alors greffier du Comité permanent des finances.
La lettre se lit comme suit:
Au nom de Patrimoine canadien et d'Emploi et Développement social Canada, veuillez trouver ci-joint, en format électronique, tous les dossiers demandés en vertu de la Motion pour la production de documents liés à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, à WE Charity et à ME to WE, adoptée par le Comité permanent des finances le 7 juillet 2020. Ces documents sont fournis dans la langue dans laquelle ils ont été écrits. En raison de la grande quantité de documents qui ont dû être traduits, vous trouverez inclus une portion de ces documents. Veuillez noter que plus de 400 traducteurs travaillent sur ces documents depuis quelque temps et nous vous les ferons parvenir aussitôt que possible.
Comme il a été mentionné lors des témoignages devant le Comité, Patrimoine canadien, avec le soutien d'Emploi et Développement social Canada et de Service Canada, travaille assidûment pour veiller à ce que les étudiants souffrants des répercussions de la COVID-19 reçoivent le soutien dont ils ont tant besoin pour poursuivre leurs études en cette période où les occasions d'emploi se font plus rares.
En consultant les documents ci-joints, vous constaterez que l'approche adoptée par les deux ministères consiste à divulguer autant d'informations que possible dans le cadre de la motion, afin de permettre au Comité de mieux comprendre la conception et la création de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant (BCBE).
La motion du Comité stipule que les documents confidentiels du Cabinet et les renseignements relatifs à la sécurité nationale doivent être exclus de l'ensemble des dossiers. Aucun renseignement n'est refusé pour des raisons de sécurité nationale puisqu'aucun n'est classé ainsi. En ce qui concerne les documents confidentiels du Cabinet, vous remarquerez qu'un grand nombre de renseignements sur la BCBE qui étaient classés confidentiels sont fournis au Comité. Cette décision est conforme à la divulgation publique…
Je ne répéterai pas cette partie parce qu'elle reprend exactement le même argument que les lettres précédentes, à savoir qu'en fait, même si le Comité a demandé que les documents confidentiels du Cabinet et les renseignements liés à la sécurité nationale soient exclus, le gouvernement a néanmoins pris l'initiative, en procédant au caviardage, de rendre publiques certaines mesures, conformément au souhait exprimé dans ces lettres d'accompagnement de garder publiques des questions qui seraient normalement assujetties aux règles de confidentialité du Cabinet.
La lettre se poursuit après le même paragraphe que nous avions vu auparavant:
Reconnaissant que cette affaire a suscité un intérêt considérable de la part du public, nous avons inclus des informations personnelles pertinentes, mais non les opinions, conformément à l'article 37 de la Loi sur le ministère de l'Emploi et du Développement social et à l'alinéa 8(2)m) de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Nous avons informé le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada de cette décision. De même, puisque nous croyons qu'il est dans l'intérêt public de le faire, nous sommes disposés à accorder une dérogation au secret professionnel d'une durée limitée en ce qui concerne les renseignements fournis par Emploi et Développement social Canada.
Les renseignements ci-joints sont répartis en quatre catégories:
1. L'entente de contribution signée par le gouvernement du Canada et la WE Charity Foundation;
2. Une liste comprenant les noms des représentants du gouvernement du Canada qui ont reçu une proposition de WE Charity visant l'obtention d' un financement qui permettrait d'offrir un programme estival de bénévolat de trois mois et un programme d'entrepreneuriat de 12 mois aux jeunes âgés de 16 à 29 ans;
3. Un ensemble de documents qui illustrent les principaux moments de la conception de la BCBE;
4. Un recueil plus vaste de communications, de documents et de notes de réunion portant sur les processus d'élaboration et de prise de décisions de la BCBE.
En plus de la demande du Comité, Patrimoine canadien et Emploi et Développement social Canada ont également reçu un nombre important de demandes d'accès à l'information liées à la BCBE, certaines allant au-delà de la portée de la motion. Nous informerons le Comité de toute communication de documents liés à la BCBE, en vertu de la demande d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels, lorsque cela se produit.
Nous espérons que le matériel ci-joint sera utile au Comité pour ses travaux.
Cette lettre a été signée par le sous-ministre de l'Emploi et du Développement social, M. Graham Flack; la sous-ministre déléguée principale de l'Emploi et du Développement social et chef de l'exploitation pour Service Canada, Mme Lori MacDonald, et la sous-ministre déléguée principale de la Diversité, de l'Inclusion et de la Jeunesse de Patrimoine Canada, Mme Gina Wilson.
Comme il a été démontré, monsieur le président, ces lettres d'accompagnement, qui ont suivi l'adoption de la motion du Comité des finances, sont la démonstration que notre fonction publique a travaillé très fort pour rassembler les documents pertinents et fournir au Comité littéralement plus de 5 000 pages.
Comme on l'a souligné, la motion adoptée par le Comité stipulait que les questions de confiance du Cabinet et de sécurité nationale devaient être exclues de la demande et que toute expurgation nécessaire, y compris pour protéger la vie privée des citoyens canadiens et des résidents permanents dont les renseignements personnels auraient pu être inclus dans les documents, ainsi que des fonctionnaires qui ont fourni une assurance à ce sujet, devait être effectuée par le Bureau du légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes. Les exemptions ont été appliquées par notre fonction publique non partisane. Les sous-ministres de l'Emploi et du Développement social ont déclaré dans leur lettre d'accompagnement, qui fait l'objet du sous-amendement, que l'approche adoptée consistait à divulguer le plus d'information possible dans le cadre de la motion du Comité. Aucune exclusion n'a été faite pour des raisons de sécurité nationale.
Le Comité a aussi demandé au gouvernement de ne pas lui fournir de documents confidentiels du Cabinet. Le gouvernement a néanmoins décidé, là où il convenait de le faire, de divulguer certains documents confidentiels du Cabinet, même si le Comité n'avait jamais demandé de les obtenir. Une quantité importante de renseignements qui seraient normalement visés par le secret du Cabinet a été en fait fournie au Comité, des documents confidentiels du Cabinet qui n'étaient pas liés à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et qui, par conséquent...
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Merci, monsieur le président.
Voici un autre exemple. C’est aux pages 192 à 193 du communiqué du Bureau du Conseil privé. C’est un autre caviardage pour protéger un numéro de téléphone cellulaire. Nous pouvons tous convenir que le retrait de ces renseignements est raisonnable. Il est intéressant de noter que, pendant que nous luttons contre une deuxième vague de COVID-19, mes collègues de l’opposition choisissent de s’en prendre à des numéros de téléphone cellulaire privés. Je me souviens d’avoir lu cela aux fins du compte rendu, monsieur le président. Je sauterai donc cette partie.
À la page 268 du communiqué, nous avons un échange entre Mme Wernick et M. Philip Jennings du Bureau du Conseil privé. Il y est question d’une pièce jointe que Mme Wernick a transmise au Bureau. Je sais que l’opposition s’intéresse énormément à Mme Wernick, mais le seul élément caviardé ici est son numéro de téléphone cellulaire. Je ne pense pas qu’ils en aient besoin, monsieur le président.
Voici un autre exemple. Aux pages 348 à 352 du communiqué, nous avons un autre document complètement caviardé de M. Poilievre, si vous vous souvenez de cette fameuse conférence de presse. Si M. Poilievre était un ministre en poste — résultat qu’il attend peut-être de tout ceci —, il aurait accès à ce document tout entier. Cependant, comme il ne l’est pas, et à la suite de la motion adoptée par le Comité, nous avons en dessous les pages pertinentes du document qui se rapportent à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. De façon extraordinaire, les parties concernées dans ce document n’ont pas été caviardées par le greffier du Conseil privé.
Les éléments qui ne sont pas pertinents à la motion du Comité demandant des documents ont été caviardés par des fonctionnaires professionnels non partisans. Il y avait de bonnes raisons à cela. Par exemple, de nombreux points figurant probablement à l’ordre du jour de la réunion du Cabinet étaient des questions délicates touchant la sécurité nationale et l’approvisionnement qui nuiraient à la capacité du gouvernement d’agir dans l’intérêt national, des questions qui, si elles étaient divulguées, pourraient nuire au Canada. Je ne sais pas ce qu’en pensent mes collègues de l’opposition, mais je suis toujours en faveur de la protection de la réputation du Canada et de la sécurité nationale avant toute autre chose, monsieur le président.
Ces caviardages établissent clairement un juste équilibre entre la divulgation de renseignements pertinents et la protection des documents confidentiels du Cabinet.
Monsieur le président, en ce qui concerne un document très important, l’entente de contribution entre le gouvernement du Canada et Mouvement UNIS, qui se trouve aux pages 364 à 380 du communiqué du Bureau du Conseil privé, nous constatons encore une fois que la fonction publique professionnelle a caviardé les coordonnées personnelles. C’est tout. Rien de plus. Toute cette entente de contribution est de l'ordre public, elle n'a pas été caviardée et peut être examinée par le public et le Parlement.
Je pense qu’il vaut la peine de répéter que, pendant que nous discutons de l'expurgation des numéros de téléphone cellulaire privés, la deuxième vague de COVID-19 continue de faire rage dans certaines régions du Canada. Bien que nous devrions nous efforcer d’aider les Canadiens à surmonter la deuxième vague et de mener des consultations prébudgétaires pour voir comment aider à rebâtir, voilà que nous nous occupons de numéros de téléphone manquants, et je rappelle encore une fois à mes collègues qu’un article du Règlement nous oblige à entreprendre une consultation prébudgétaire.
Vous trouverez ci-dessous une proposition de Finances Canada — pas ci-dessous, excusez-moi. Permettez-moi de parler d’une proposition de Finances Canada aux pages 394 à 401 du communiqué du Bureau du Conseil privé. Elle traite en détail de la mise en œuvre de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, sans autre caviardage que l'expurgation du numéro de téléphone cellulaire d’un fonctionnaire.
Nous avons ensuite un document très intéressant, monsieur le président. Je pense que mes collègues en conviendront. Nous sommes à la page 404 du communiqué, qui est une invitation à une réunion pour discuter du contrat du Mouvement UNIS. Le renseignement caviardé est un identifiant de connexion à la conférence téléphonique. Ce sont des choses toutes simples qu'il faut caviarder dans le souci de protéger la vie privée.
Dans le communiqué du Bureau du Conseil privé, aux pages 417 à 419, nous avons des documents confidentiels du Cabinet portant la mention « Distribution limitée », un « Mémoire au » demandant sa décision concernant la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et d’autres questions.
Comme l’indique la motion du Comité, des questions liées à la bourse ont été demandées, et les voici divulguées. Toutefois, des éléments non liés à des documents confidentiels ont été caviardés, comme nous l’avons expressément permis par la motion que nous avons adoptée.
Il y a ensuite un courriel très intéressant dans le communiqué, aux pages 426 à 427, un courriel de Mme Rosanne MacKay du Bureau du Conseil privé à l’un de ses collègues, Alain Beaudoin. Il s’agit d’une note de réunion du Cabinet du . Ce n’est pas du tout inhabituel. Le caviardage se limite une fois de plus au numéro de cellulaire d’un fonctionnaire. Il y a une tendance ici, monsieur le président.
Jetons un coup d’œil aux pages 428 à 432. Encore une fois, nous avons un document avec un identifiant de connexion téléphonique caviardé, un point qui n’est clairement pas lié à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Ces éléments ont été caviardés par une fonction publique professionnelle qui fait abstraction de tout intérêt partisan.
Vous trouverez ci-dessous un autre document dont j’aimerais parler, à la suite de mes commentaires, aux pages 433 à 434. Encore une fois, de quoi se plaint donc mon collègue de l’opposition? C’est le numéro de cellulaire d’un fonctionnaire. Qu’est-ce que l’opposition espère trouver exactement en ayant le numéro de téléphone cellulaire de fonctionnaires?
Une autre page caviardée du communiqué est la page 456. M. Poilievre semble s’opposer à un caviardage sur cette page. Je vois qu’il est présent à la réunion, ou du moins qu’il est à l’écran, mais il n’est pas là pour entendre cela. Quoi qu’il en soit, je vais poursuivre en disant que nous sommes en train d’examiner un courriel entre des fonctionnaires qui ont quelque chose à voir avec le dossier de la bourse en question. Je suis persuadé que mes collègues d’en face arriveraient à déchiffrer ce courriel s’ils y tenaient. Je vais leur donner un indice. Le courriel provient d'un simple citoyen.
Il y a d’autres exemples. Pour la gouverne des Canadiens qui nous regardent, nous sommes déterminés à vous aider à surmonter cette pandémie. C’est notre obligation maintenant, et je pense que cela va définir ce que nous allons faire en notre qualité de parlementaires dans les semaines et les mois à venir. J’espère que le Comité sera autorisé à s'acquitter de la tâche. Malheureusement, nos collègues de l’opposition continuent à se préoccuper des numéros de téléphone cellulaire des fonctionnaires professionnels.
Voici d’autres renseignements tirés du communiqué du Bureau du Conseil privé. Aux pages 491 à 495, nous avons un courriel de M. Kielburger à Mme Fox du Conseil privé. Tout le contenu et les renseignements joints de M. Kielburger sont inclus. Il n’y a pas de caviardage du contenu, sauf pour les noms et les coordonnées personnelles des particuliers, qui ne sont pas du tout pertinents.
Passons maintenant aux documents fournis par le ministère des Finances. J’ajouterais que ses représentants ont fait un travail extraordinaire. Ils ont comparu devant le Comité à maintes reprises au cours de la session précédente pour répondre à nos questions au sujet de la pandémie, et je suis sûr que ces échanges se poursuivront si le Comité est autorisé à faire son travail.
Aux pages 1 à 3 du communiqué, encore une fois, tout le contenu lié à la bourse est présent. Les seules expurgations concernent des tiers qui ne sont pas associés au programme. Jetons un coup d’œil aux pages 51 à 54 du communiqué du ministère des Finances. Voici un courriel entre Mme Kovacevic du ministère et le personnel du ministre. Tout le contenu est ici, à la disposition du public et du Parlement. Les seuls passages caviardés sont des numéros de téléphone cellulaire, des renseignements qui ne sont pas pertinents et qui ne devraient pas être du domaine public.
Conformément à la prédisposition de mes collègues de l’opposition à monter sur leurs grands chevaux, si je puis m’exprimer ainsi, contre ce qu’ils appellent des caviardages déraisonnables, passons à la page 189 du communiqué du ministère. Nous avons une invitation à une réunion, et toute l’information est visible. Le renseignement caviardé est un numéro d’identification de conférence téléphonique. J’aimerais bien entendre mes collègues de l’opposition expliquer pourquoi ce caviardage serait inapproprié. Le caviardage a été effectué par une fonction publique non partisane et professionnelle qui, comme je l’ai mentionné tout au long de mes remarques, suivait toutes les lignes directrices pertinentes pour s’assurer que les documents étaient conformes à la motion du Comité, qui précise que le caviardage de renseignements personnels est permis.
Regardons maintenant la page 190 du communiqué du ministère des Finances. Ce même courriel envoyé par Craig Kielburger au ministre Morneau de l’époque faisait également partie du mémoire que Mouvement UNIS a fait parvenir au Comité. Dans ce courriel, nous voyons le même courriel contenant toute l’information. Comme on le voit ici, l’information n’avait rien à voir avec la bourse et n’avait donc aucun rapport avec la motion de notre Comité.
À la page 216 du communiqué du ministère des Finances, il y a un courriel de Mme Marquez de Mouvement UNIS aux fonctionnaires de la fonction publique qui étaient responsables de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Les seuls passages caviardés qu'on y retrouve sont les renseignements personnels de Mme Marquez.
Encore une fois, aux pages 222 à 223 du communiqué du ministère, le contenu du courriel entre Mme Marquez et les fonctionnaires du ministère est entièrement visible. Pourquoi mes collègues de l’opposition sont-ils en colère? Il s’agit de l’adresse électronique et des coordonnées de Mme Marquez. Pas de quoi se scandaliser.
Nous sommes maintenant à la page 224 du document du ministère. Nous avons ici une invitation à une réunion de Mme Kovacevic à un membre du personnel du cabinet d’un ministre. Tout le contenu est là. Quelles expurgations M. Poilievre et les conservateurs contestent-ils? Il s’agissait d’un numéro d'identification pour assister à la téléconférence et du numéro de téléphone cellulaire de Mme Kovacevic. Et les exemples ne s'arrêtent pas là.
Même chose à la page 226. Encore une fois, le seul caviardage présent est le numéro d'identification de la conférence téléphonique. Tout le contenu ainsi que les noms et les courriels des fonctionnaires concernés sont en évidence pour que les Canadiens et l’opposition puissent les voir.
Certains membres du Comité, et il y en a qui me sourient en ce moment, vont certainement m’accuser de ressembler à un disque rayé, mais il faut souligner que lorsque nous examinons le document du ministère des Finances, nous continuons de relever des tendances. Tout le contenu de l'ordre du jour et les notes pour une réunion entre les membres du Bureau du Conseil privé, du Cabinet du premier ministre, d'Économie et Développement social Canada et du ministère des Finances sont inclus.
Il s’agit d’un document confidentiel du Cabinet, monsieur le président, qui a été diffusé pour être mis à l'étude.
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À mon tour de vous remercier chaleureusement, monsieur le président et tous les collègues, pour cette pause de 10 minutes.
Je vais moi aussi faire une intervention passablement détaillée. Pas aussi longue que celle de M. Fragiskatos, mais je peux vous assurer, monsieur le président, qu'elle porte sur le sous-amendement. Je vais souligner les points que nous devons examiner afin de corriger les divergences et expliquer pourquoi il est important que les greffiers fassent une analyse comparative des deux versions dont nous avons parlé.
Je vais reprendre là où mon collègue M. Fraser s'est interrompu et faire un examen détaillé de la série de documents transmis par ESDC. Les lettres de transmission lues aux fins du compte rendu par M. Fraser donnent une bonne idée du contexte. Je vais vous donner d'autres exemples démontrant que c'est une bonne description du contexte. Je vais utiliser les numéros de pages estampillés sur les documents, puisque ce sont les seuls indicateurs que j'ai dans les documents transmis au comité aujourd'hui. Je le répète, tous commentaires concernent les documents d'ESDC. Je vais commencer par les pages 159 et 161.
Dans le coin supérieur droit de la page, on peut lire la mention « secret », ainsi que la mention « renseignements confidentiels du Conseil privé de la Reine pour le Canada ». Ce sont là des mentions clés que l'on trouve sur tout document contenant des renseignements confidentiels du Cabinet. Voici comment sont définis les renseignements confidentiels du Conseil privé de la Reine:
Les ministres du Cabinet ont une responsabilité collective envers toutes les mesures prises par le Cabinet et doivent appuyer publiquement toutes les décisions de ce dernier. Pour être en mesure de prendre une décision définitive, les ministres doivent pouvoir s'exprimer librement au cours des discussions du Cabinet. Si ces délibérations étaient publiques, la responsabilité collective des ministres en serait diminuée. Cette règle de confidentialité protège donc le principe de la responsabilité collective des ministres, car elle permet à ces derniers de participer à des débats francs qui sont essentiels au fonctionnement efficace de ce genre de régime.
La Cour suprême du Canada a reconnu que la confidentialité des délibérations du Cabinet était essentielle au bon fonctionnement du gouvernement. Dans la décision Babcock c. Canada, 2002, CSC 57, paragraphe 18, la Cour en explique la raison:
Le processus de gouvernement démocratique atteint son efficacité maximale lorsque les membres du Cabinet à qui incombe le choix des politiques et des décisions gouvernementales peuvent s'exprimer sans réserve au sein du Cabinet.
Pour préserver ce principe de confidentialité, le paragraphe 70(1) de la Loi sur la protection des renseignements personnels prévoit ceci:
La présente loi ne s'applique pas aux renseignements confidentiels du Conseil privé de la Reine du Canada.
Par souci d'uniformité, je vais utiliser les termes « documents confidentiels » dans le reste de mon intervention pour désigner les documents confidentiels du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Les documents classifiés secrets sont considérés comme secrets parce que leur divulgation causerait un préjudice grave à l'intérêt national, mais nous constatons ici qu'un seul renseignement confidentiel essentiel a été caviardé, soit l'identifiant d'une téléconférence. Cela démontre clairement que le gouvernement et la fonction publique ont agi de manière proactive en communiquant le plus de renseignements possible, même des renseignements normalement rigoureusement protégés et visés par le privilège afin de favoriser le fonctionnement approprié et efficace du gouvernement.
Je vais m'arrêter un moment. Je pense que nous utilisons parfois un jargon pour désigner qui fait le caviardage — je sais que cela a été mentionné à quelques reprises, mais on dit toujours qu'il faut répéter plusieurs fois que le message passe bien —, le caviardage a été fait par nos fonctionnaires indépendants, conformément à des règles très rigoureuses. Ce sont des règles qui s'appliquent depuis des années. Nous n'avons pas créé de nouvelles règles pour ces documents. Je veux rappeler à tous les Canadiens qui nous écoutent que ce sont des fonctionnaires indépendants qui ont décidé quels passages devaient être censurés et exclus.
Je vais donner un peu d'information sur ce que nous continuons... Je veux souligner quelques autres passages caviardés.
Aux pages 414 à 429, vous voyez un courriel échangé entre des fonctionnaires responsables du programme de la BCBE. Pour ceux qui l'ont oublié, il s'agit de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, dont la gestion avait été confiée à UNIS par ESDC. Sur ces pages, seuls des renseignements personnels et des documents confidentiels du Cabinet qui n'ont rien à voir avec ce programme ont été caviardés, ce qui est conforme à la motion adoptée par le FINA. Notre gouvernement a fait preuve de transparence. Tous les renseignements relatifs à la BCBE sont bien visibles. On ne trouve nulle part les pages entièrement noircies auxquelles M. Poilievre a maintes fois fait allusion. Je tiens à le souligner.
Aux pages 544 et 545 des documents transmis par ESDC, nous constatons là encore que seuls des numéros de téléphone ont été caviardés. Le seul caviardage effectué sur ces pages concerne l'identifiant d'une téléconférence.
À la page 621, nous voyons encore que l'information sur l'accès à la téléconférence a été caviardée, ce qui est très raisonnable, monsieur le président. Ce sont des lignes actives de téléconférence, probablement utilisées par Mme Wernick ou le personnel du ministre. Rien ne justifie que le public y ait accès. C'est une question de sécurité.
Monsieur le président, passons aux pages 622 à 628 des documents transmis par ESDC. Si vous les avez sous les yeux, vous verrez qu'au coin supérieur droit, il y a la mention « secret ». Pour les Canadiens qui nous suivent à la maison, je précise que le Secrétariat du Conseil du Trésor et nos services de sécurité considèrent comme étant secret tout renseignement susceptible de porter un préjudice grave à l'intérêt national. Je suis certaine que les Canadiens peuvent comprendre que les renseignements confidentiels du Cabinet sont des renseignements essentiels à l'intérêt national et au processus décisionnel du gouvernement. Ils ne sont jamais, et à juste titre, divulgués à la légère; dans ces pages, nous avons cependant un excellent exemple du niveau de transparence dont a fait preuve notre gouvernement pour faire en sorte que tous les documents relatifs à la BCBE soient transmis aux parlementaires.
Lorsque nous voyons dans ces documents confidentiels du Cabinet des passages caviardés, il s'agit de renseignements qui n'ont rien à voir la motion dont nous sommes saisis; il est évident qu'il s'agit de renseignements essentiels pour l'intérêt national et qu'ils doivent demeurer protégés. Nos fonctionnaires non partisans ont veillé au respect de l'intérêt national.
Passons aux pages 631 à 638. Comme je l'ai déjà dit précédemment, monsieur le président, ce n'est pas sans raison que de nombreux documents sont classés confidentiels ou ont un niveau de sécurité élevé et qu'ils sont protégés si rigoureusement. Je veux vous donner un exemple de caviardage fait par des fonctionnaires non partisans.
Examinons les pages 631 à 638 des documents transmis par ESDC. Mes collègues constateront qu'il n'y a qu'une seule page. C'est parce que les fonctionnaires ont caviardé cette partie en raison de sa pertinence et pour protéger les renseignements confidentiels du Cabinet, ce qui est dans notre intérêt national.
Monsieur le président, je sais que mes collègues de l'opposition nous prêtent parfois une mauvaise intention lorsque nos fonctionnaires indépendants font du caviardage. Je crois vraiment qu'ils travaillent de manière très responsable. Je crois vraiment qu'ils ont fait de leur mieux pour communiquer le plus d'information possible, tout en respectant la confidentialité des renseignements qui ne doivent pas être divulgués, conformément à la définition que j'ai donnée au début de mon intervention.
Passons aux pages 888 et 889. La seule mention caviardée est le numéro de cellulaire personnel d'un fonctionnaire.
Allons maintenant aux pages 958 à 966. Il semble s'agir d'un document du Cabinet portant sur les délibérations relatives à la mise en œuvre de la BCBE. Là encore, ce genre de documents n'est généralement jamais rendu public. Ce document est presque entièrement censuré, comme le permet la motion, les renseignements personnels non pertinents et les renseignements confidentiels du Cabinet ayant tous été caviardés.
Si nous passons aux pages 975 à 979 des documents transmis par ESDC, nous constatons qu'il y a peu de passages censurés. Seuls les renseignements personnels ont été supprimés; 95 % de ces pages sont lisibles et accessibles à tout le monde.
Aux pages 1056 et 1057, nous avons un courriel adressé par Mme Wernick à plusieurs autres fonctionnaires. Il est clair que tous les éléments concernent la BCBE. Ils n'ont pas été caviardés et sont bien lisibles. À ce moment-là, notre gouvernement était occupé à mettre en place des programmes pour aider les Canadiens à passer au travers la pandémie. Les passages caviardés concernent probablement des discussions au sujet de ces programmes.
Si vous allez aux pages 1092 à 1098, vous verrez à quoi ressemble une page entièrement caviardée.
Comme vous avez pu le constater dans mes exemples précédents, il est rare que des pages entières soient supprimées, comme c'est le cas ici; ces pages contiennent des renseignements confidentiels du Cabinet et, conformément à la mention du FINA, elles ont été expressément exclues. Là encore, ce sont des fonctionnaires professionnels non partisans qui les ont supprimées, dans l'exercice de leur devoir qui est de protéger les renseignements confidentiels du Cabinet.
Il y a ici une suppression intéressante, monsieur le président. Quelque part entre les pages 1262 et 1275 des documents transmis par ESDC, nous constatons que les fonctionnaires non partisans ont caviardé le mot de passe d'un document. Bien entendu, nous faisons ça pour des raisons de sécurité et pour toute autre raison valable.
Aux pages 1784 et 1788, on trouve un échange entre Mme Wernick et plusieurs fonctionnaires ministériels dans lequel seuls de rares passages ont été caviardés pour des raisons de confidentialité, ce qui, je le répète, est expressément autorisé aux termes de la motion du FINA.
Les pages 1959 et 1960 contiennent un courriel adressé par Mme Wernick à Mme Shannon du BCP. Nous constatons que 95 % du message est lisible, il n'y a qu'une suppression mineure d'un renseignement confidentiel du Cabinet. Comme nous l'avons déjà dit, cela est tout à fait autorisé.
Je vais voir si je peux vous donner quelques exemples de plus avant de conclure par un ou deux commentaires.
Aux pages 2176 à 2181, nous voyons un courriel envoyé par la sous-ministre d'ESDC. La majorité des renseignements sont lisibles parce qu'ils concernent la BCBE, mais là encore, tous les renseignements confidentiels du Cabinet ont été supprimés de même que les renseignements personnels.
À la page 2191, nous voyons un courriel adressé par la ministre Qualtrough à sa sous-ministre. Nous voyons que rien n'a été supprimé, à l'exception de l'adresse courriel personnelle de la ministre. En général, les échanges de ce genre demeurent confidentiels, mais la confidentialité a été levée parce qu'il y est question de la BCBE et nous pouvons tous en lire le contenu.
Ces exemples démontrent, je pense, que nos fonctionnaires ont fait de leur mieux pour communiquer le plus de renseignements possible, dans la mesure où nous respections tout ce qui peut être considéré comme confidentiel dans les délibérations du Cabinet, comme les numéros de téléphone ou tous renseignements personnels n'ayant aucun rapport avec le contrat de gestion de la BCBE, le programme de la BCBE et le choix de Mouvement UNIS comme gestionnaire du contrat de la BCBE.
J'essaie de voir s'il y a d'autres éléments pertinents, à part le caviardage de numéros de téléphone et d'autres détails. En gros, il reste encore une dizaine de pages où je peux affirmer qu'il n'y a pas eu de caviardage. Nous avons fait notre gros possible pour fournir l'information; les fonctionnaires ont cherché à communiquer le plus de renseignements possible... conformément aux directives de la motion adoptée le 7 juillet.
En terminant, j'aimerais faire un dernier commentaire. Il y a une chose que nous avons peut-être oubliée, c'est que, lorsque notre a annoncé la prorogation du gouvernement, il...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est malheureux. Nous avions pourtant une solution très élégante sur la table grâce à l'initiative de M. Gerretsen de proposer un amendement à l'amendement. On dirait que nous tournons en rond, mais c'est parfois nécessaire pour arriver à un bon résultat. M. Gerretsen avait proposé quelque chose que je trouvais tout à fait raisonnable. Je me demande pourquoi des collègues de l'opposition ne l'ont pas appuyé. Nous voici encore une fois en train de débattre d'un amendement qui préoccupait quelques-uns d'entre nous, à juste titre, un amendement qui frôle l'atteinte au privilège, si ce n'en est pas une entièrement.
Cela dit, monsieur le président, j'hésite encore beaucoup. Je pense que nous devons réfléchir très soigneusement à la façon de procéder.
N'oublions pas que tout ce débat fait obstacle à ce qui doit être l'objet fondamental de ce comité, surtout en ce moment. Il s'agit de la COVID-19, des consultations prébudgétaires et de l'invitation de près de 800 intervenants qui souhaitent comparaître devant le Comité et faire valoir leur point de vue. Nous continuons de tergiverser à ce sujet.
Comme je l'ai déjà dit aujourd'hui, et je le répète aux fins du compte rendu, l'article 83.1 du Règlement demande au Comité d'entreprendre ses consultations prébudgétaires, qui doivent s'étaler sur un certain nombre de semaines, suivant un échéancier précis. Il faut en avoir terminé à une date précise.
Monsieur le président, peut-être pourriez-vous consulter la greffière à ce sujet: que se passe-t-il si on enfreint cet article du Règlement? Plus l'opposition s'entête à faire de la petite politique, plus il y a des chances de contrevenir au Règlement. Que se passe-t-il si le Comité contrevient à l'article 83.1? Quelles sont les conséquences? Je pense que tous les membres du Comité doivent comprendre cela.
Il ne s'agit pas d'esquiver les problèmes entourant Mouvement UNIS ni certaines des erreurs commises dans cette affaire. Je siège à ce comité depuis un certain temps, y compris l'été dernier, où nous avons tenu un certain nombre d'audiences à ce sujet. Ce sont à coup sûr des questions importantes, mais je peux vous dire — et je pense que tous les membres du Comité seront d'accord avec moi — qu'il y a des gens dans nos collectivités qui veulent que le Comité s'applique à faire son travail. Il y a toutes sortes de questions à examiner. Je dirais que nous devrions sans plus tarder examiner de très près celles qui se rapportent à la COVID-19.
Plus l'opposition veut proposer des amendements — ou des motions, pour commencer, puis des amendements aux motions — qui n'ont rien à voir avec la question du jour...
Quand je me lève, je pense aux électeurs. Je sais que les députés ici présents pensent aussi aux électeurs. À quoi ces électeurs pensent-ils, monsieur le président? Ils pensent aux difficultés qu'ils doivent affronter à cause de la COVID-19. Ils pensent à payer leur loyer, à payer leur hypothèque, à mettre de la nourriture sur la table. Les programmes gouvernementaux ont été une véritable bouée de secours. Ils ont contribué de bien des façons à tisser un filet de sécurité pour les Canadiens d'un océan à l'autre, autant les particuliers que les propriétaires d'entreprises.
La FCEI, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, veut que le Comité se mette sérieusement à réfléchir à ces questions et à offrir au gouvernement des conseils fondés sur des avis d'expert, dont les siens. J'aimerais beaucoup entendre le point de vue de la FCEI, même si elle a critiqué le gouvernement sur un certain nombre de points. Elle a fait valoir des arguments convaincants tout au long de cette crise de la COVID-19.
C'est aussi vrai de la Chambre de commerce du Canada, un autre organisme dont la voix compte et que mes collègues conservateurs respectent certainement. Quel est son point de vue dans ce dossier? Elle veut que le Comité s'acquitte de sa tâche très importante.
Les restaurants sont en difficulté à l'heure actuelle. Plus nous débattons de motions et d'amendements à des motions pour faire ceci ou cela, ou de l'autre encore concernant Mouvement UNIS, plus cela nous empêche d'aider les gens sur le terrain. J'ai mentionné les restaurants en particulier. Ma famille a beaucoup d'expérience dans la restauration. Mes parents ont pris leur retraite récemment, mais je sais que les membres de la famille et les amis qui y sont encore sont aux prises avec de véritables problèmes.
Regardez ce que M. Todd Barclay disait récemment. Comme vous le savez, il est président-directeur général de Restaurants Canada. « Nous sommes heureux, disait-il, que le gouvernement fédéral donne suite à cette recommandation essentielle » — soit de venir en aide aux Canadiens pendant la COVID-19 — « parmi les autres nouvelles mesures de soutien annoncées... »
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec M. Julian lorsqu'il qualifie ce qui se passe ici d'obstruction systématique. Je dirais que c'est un débat animé, tandis que l'obstruction porte certaines connotations. Je ne doute pas de la sincérité de M. Julian, car c'est une personne sincère. Je suis souvent en désaccord avec lui, mais il a beaucoup contribué aux délibérations du Comité. Cependant, ce qui se passe ici est plutôt une discussion animée.
C'est bon de voir M. MacGregor au Comité. Je suis en désaccord avec lui aussi sur un certain nombre de questions, mais il apporte beaucoup au Parlement. Je sais qu'il a déjà été porte-parole du NPD en matière de justice. J'ai déjà siégé au Comité de la justice, pas comme membre officiel cependant, et j'ai pu entendre ses réflexions sur un certain nombre de questions liées à la justice et aux droits de la personne. Il enrichit toujours la discussion, et je sais qu'il le fera ici ce soir.
Je parlais des restaurants tantôt, avant l'intervention de M. Julian. Encore une fois, M. Todd Barclay, qui est président-directeur général de Restaurants Canada, s'est réjoui des différents programmes mis en place au niveau fédéral, mais les restaurants ont besoin d'une aide continue, comme il l'a dit, pour « surmonter la pandémie en cours ».
N'est-ce pas vrai, monsieur le président? Si vous parlez aux restaurateurs et à leurs employés, aux hôteliers et à leurs employés, dans le secteur du tourisme en particulier, vous voyez bien qu'ils sont en difficulté.
Un secteur que nous négligeons trop souvent est celui des congrès et des événements spéciaux. Comme je le disais plus tôt aujourd'hui, j'ai eu l'occasion hier de m'asseoir avec un propriétaire d'entreprise locale. Nous nous sommes promenés, en fait, à distance l'un de l'autre. Il exploite une entreprise qui, essentiellement, construit des stands comme on en voit dans les foires commerciales. Évidemment, il n'y a pas de foires commerciales en ce moment. Il compte plus de 30 employés — près de 40, en réalité —, mais à l'heure actuelle, il n'en a plus que 10. Il était très reconnaissant de la subvention salariale. C'est la seule chose qui le maintient à flot.
Ce sont ces gens-là que nous devons entendre. Nous n'avons pas besoin de tourner en rond comme nous le faisons, en débattant de questions dont nous avons déjà parlé durant l'été. Ce n'est pas comme si le gouvernement et les membres libéraux du Comité faisaient la sourde oreille aux propos de l'opposition.
Je le répète, nous avions une très bonne solution, une solution raisonnable, sinon un compromis — mais c'est de la politique, n'est-ce pas? — lorsque M. Gerretsen a proposé quelque chose qui, à mon avis, aurait vraiment fonctionné. Nous voici donc revenus à la motion de M. Kelly, qui — nous l'avons dit aux fins du compte rendu, ad nauseam, je l'admets, mais s'il faut le répéter encore, je le fais ici — pose problème.
Il faut garder tout cela à l'esprit, monsieur le président.
Je continue de regarder les points que soulèvent d'importants intervenants, et je me demande ce qu'ils pensent lorsqu'ils nous voient débattre d'amendements à des motions comme nous le faisons aujourd'hui et comme nous continuons de le faire.
Le YMCA, qui est évidemment un organisme respecté et reconnu, veut que des consultations prébudgétaires aient lieu. Nature Canada aussi veut que des consultations prébudgétaires aient lieu.
À propos de Nature Canada justement, n'oublions pas que les questions d'environnement doivent demeurer au tout premier plan. Nous devrions nous occuper de l'environnement et veiller à ce qu'il ne soit pas relégué à l'arrière-plan comme il l'a si souvent été dans l'histoire moderne du Canada, nous assurer de le garder à l'avant-plan, de reconstruire en mieux et de bien marquer l'importance de l'environnement dans tout plan d'intervention économique répondant à la COVID-19.
Jetez un coup d'œil à ce qui a déjà été dit à ce comité, sinon par mes amis conservateurs, à tout le moins par le NPD et le Bloc québécois, à propos de la nécessité de ne pas oublier l'environnement. C'est une chose à laquelle le Comité adhère entièrement. Les députés libéraux sont du même avis. Nous ne serons peut-être pas d'accord sur les nuances, sur les détails, mais je partage les sentiments de M. Ste-Marie, qui est un membre extraordinaire de ce comité et qui y contribue régulièrement. Je sais qu'il a une formation en économie et qu'il a enseigné l'économie. Lorsque je l'entends parler avec passion de l'environnement, je prends cela très au sérieux.
M. Julian a des réflexions très lucides sur l'environnement. Oui, nous ne sommes pas d'accord sur des sujets particuliers en matière de pipelines — je n'entrerai pas dans les détails —, mais j'ai vu M. MacGregor aussi tenir des discours enflammés au Parlement sur des enjeux environnementaux.
Lorsque nous continuons à discuter d'amendements — nous en sommes à l'amendement à la motion —, eh bien cela veut dire que nous ne parlons pas d'environnement. Cela veut dire que nous ne parlons pas de la façon de reconstruire en mieux, ce qui est une idée intéressante, tout ce courant de pensée qui s'est fait jour et qui dit que nous avons une nouvelle occasion d'adopter un programme qui place l'environnement au tout premier plan et...
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Merci, monsieur le président.
J'apprécie l'intervention de mes collègues. Je n'ai pas l'intention ici de faire obstruction à la discussion, de faire obstacle à ce qui a été proposé par M. Kelly sous la forme d'un amendement à une motion. Bien entendu, le Comité doit s'en occuper. J'ai dit en long et en large que lorsque nous continuons à débattre de questions qui ont été traitées de tant de façons, peut-être pas à la pleine satisfaction de nos collègues de l'opposition, cela nous empêche de traiter des questions de fond. Il s'agit bien sûr de l'environnement. Il s'agit bien sûr de la COVID-19.
Les provinces abordent la question du point de vue de la santé. Je suis très heureux de voir le gouvernement fédéral appuyer les gouvernements provinciaux en annonçant il y a quelques semaines l'octroi de 19 milliards de dollars pour favoriser une reprise sûre. C'est aux provinces de voir comment elles utiliseront cette somme d'argent, considérable, il faut le reconnaître, mais nécessaire. Cependant, restons à l'écoute de la Fédération canadienne des municipalités. Car il n'y a pas que les provinces; il faut aussi savoir de quoi les villes et les villages ont besoin pendant cette période.
Remarquez que je fais porter au compte rendu ce que j'entends de la part des électeurs. Ce que j'entends de la part des électeurs n'a rien à voir avec l'objet de la motion et de l'amendement à la motion. Ils me parlent de leurs problèmes quotidiens, que la COVID-19 ne fait qu'exacerber. C'est cela qui les préoccupe, dans tout le pays.
N'oublions pas non plus le dossier très important des affaires autochtones et la volonté du gouvernement canadien d'aller de l'avant avec un programme qui soit conforme à l'éthique générale de la réconciliation dans ce pays. Nous pourrions aborder toutes ces questions dès maintenant dans le cadre de nos consultations prébudgétaires. Je ne vois pas quand nous pourrons le faire si l'opposition continue de soulever, ici et dans d'autres comités, des questions qui ont peu à voir avec le désir de promouvoir les intérêts des Canadiens, et tout à voir avec une volonté partisane de pratiquer — selon l'expression de mon savant collègue M. Gerretsen — le plus de « carnage politique » contre le et le gouvernement en place.
Jamais je n'ai entendu les députés conservateurs, dans la motion et dans l'amendement à la motion, nous dire comment l'une ou l'autre peut servir les intérêts des Canadiens. Ils n'ont avancé aucun argument en ce sens. C'est très décevant parce que mes électeurs, nos électeurs à tous, les Canadiens de partout au pays, méritent mieux. Ils méritent un comité des finances qui reconnaît son rôle fondamental. Nous devons nous appliquer très sérieusement à recueillir des idées qui, sans nous lier obligatoirement, éclaireront certainement la réflexion de la , du et de tout le Cabinet. Aurons-nous le dernier mot sur chaque point? Bien sûr que non. Ce n'est pas du tout ce à quoi on s'attend, mais chose certaine, le gouvernement est à l'écoute du Comité des finances, comme on a pu le voir à maintes reprises.
En fait, je... J'en fais peut-être trop, monsieur le président — on pourrait m'en accuser —, mais je ne crois pas. Si vous regardez les programmes qui ont été créés et ceux qui ont été modifiés pour faire face à la COVID-19... Je pense au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Je pense à l'AUCLC, l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial. Je pense à la subvention salariale que le gouvernement a proposée et, heureusement, renouvelée dans le discours du Trône, pour qu'elle se poursuive jusqu'à l'été 2021. Voilà encore une chose que j'entends souvent de la bouche des propriétaires d'entreprise: la reconnaissance qu'ils en éprouvent.
Le Comité a joué un rôle crucial en proposant un grand nombre de ces idées. Elles reposaient sur quoi? Pas sur nos propres cogitations, mais sur les réflexions, les idées et les analyses de témoins experts, qu'il s'agisse d'organisations comme le Centre canadien de politiques alternatives — qui a certainement la sympathie de M. MacGregor —, la Chambre de commerce ou la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, ou d'un certain nombre de propriétaires d'entreprises, grandes et petites. Je pense que mes collègues conservateurs sympathisent avec eux, du moins je l'espère. Cependant, ils ne se comportent pas comme si c'était le cas en ce moment. Ce l'est chez nous en tout cas, chez les libéraux.
Ces programmes ont assuré la marche du pays. Je n'exagère pas. Ils ont assuré la marche de l'économie. Ils ont permis aux gens de continuer. Quels sont les résultats? Les Canadiens en ont arraché, oui, mais en même temps, si on se compare à d'autres partenaires du G7, le Canada s'en tire plutôt bien. Nous avons toujours un ratio de la dette au PIB qui est très viable aux alentours de 48 %. Je sais que les conservateurs — et ils ont bien le droit de le faire —, lorsqu'ils voudront bien revenir aux enjeux qui sont primordiaux pour le Comité, vont soulever les questions de la dette et du déficit. Ce qu'ils oublieront de dire, c'est qu'à 48 %, le ratio de la dette au PIB est encore très raisonnable. C'est une donnée qu'on se doit de rappeler. Au milieu des années 1990, le FMI nous donnait le titre de membre honoraire du tiers monde — c'était écrit dans le Wall Street Journal, en 1994, je crois — parce que nous avions un ratio de la dette au PIB de 67 % à l'époque. Nous n'en sommes même pas proches.
Débattons-en sérieusement au Comité. Je sais que des témoins veulent venir nous en parler, mais nous avons ici des collègues de l'opposition qui n'en finissent plus de tourner en rond sur des sujets bien particuliers. C'est bien ce qui me préoccupe.
Permettez-moi aussi de dire qu'il y a tellement de secteurs qui veulent faire entendre leur voix. J'ai signalé l'importance de l'environnement. J'ai parlé des questions autochtones. J'ai parlé des gens ordinaires qui travaillent dans les restaurants, les hôtels, les congrès et les événements spéciaux, dans le secteur du tourisme, mais aussi dans le secteur de la construction, qui est un moteur économique très important. J'ai eu connaissance tout récemment que les syndicats des métiers de la construction sont prêts à écouter le gouvernement, à stimuler l'économie en collaborant avec le gouvernement à des programmes d'infrastructure et des projets prêts à démarrer. J'aimerais bien les entendre, mais je ne peux pas le faire en ce moment. Aucun de nous ne peut le faire en ce moment.
Nous en sommes là, et c'est bien triste.
Je vais m'arrêter ici pour l'instant. Je remercie le Comité de sa patience. Encore une fois, nous devons tenir des consultations prébudgétaires.
Durant le temps que j'ai parlé, et je sais que cela fait un bon moment, je me demande si vous, monsieur le président, ou la greffière avez trouvé une réponse à ce qui se passe si le Comité est jugé avoir enfreint l'article 83.1 du Règlement. Quelles seraient les conséquences? J'ai regardé dans La procédure et les usages de la Chambre des communes et ce n'est pas clair. Je crois connaître la réponse. Quelle lecture intéressante pour les nouveaux membres du Comité. Je regarde Mme Jansen qui me sourit en ce moment, comme je peux le voir à l'écran, de façon très collégiale, et qui est sûrement d'accord avec moi. Je conseillerais à Mme Jansen, si elle ne l'a déjà fait, ainsi qu'aux autres nouveaux membres, de jeter un coup d'œil à cet ouvrage intitulé La procédure et les usages de la Chambre des communes, de Bosc et Gagnon, pour se familiariser avec le Règlement.
En vertu de l'article 83.1, comme je l'ai dit, notre comité a une obligation, mais que se passe-t-il en cas d'infraction au Règlement? L'ouvrage parle des « agents parlementaires », que je vois comme les députés. Si un député enfreint le Règlement, les conséquences sont très graves. Je ne savais pas trop si l'expression « agents parlementaires » désignait expressément les députés ou si elle se rapportait à une autre catégorie précise de personnes. C'est un point connexe, mais nous vous saurions gré de le clarifier.
La question essentielle que j'ai posée au début était: « Que se passe-t-il en cas d'infraction à l'article 83.1 du Règlement? » Toutes ces questions que j'ai soulevées se rapportent à la nécessité d'entreprendre une série d'audiences prébudgétaires. Ces délibérations sont... Bon, j'ai dit ce que j'avais à dire. Vous connaissez mon sentiment, monsieur le président.
Quoi qu'il en soit, monsieur le président, merci.
Je vais répéter un peu ce que M. Gerretsen a dit. Je pense que si vous prenez du recul et que vous examinez la motion de M. Poilievre — et d'après ce que j'ai entendu de la part de M. Julian, nous n'avons pas entendu grand-chose de la part de M. Ste-Marie, mais je crois comprendre qu'il partage cette préoccupation — s'il existe une conviction que les passages caviardés dans les 5 600 pages des documents de UNIS qui ont été rendus publics vers la fin août l'ont été parce que le gouvernement libéral essayait délibérément de cacher quelque chose, alors cette motion va droit au but.
J'ai aussi entendu aujourd'hui, dans la bouche de Mme Jansen et de M. Julian, que nous devrions nous attaquer aux questions qui comptent pour les Canadiens.
Si c'est ce que nous essayons de faire, et si nous devons, comme gouvernement, prouver que les fonctionnaires ont caviardé ces documents de façon indépendante, et si nous pouvions les faire comparaître devant le Comité, leur demander de nous répondre en personne et de fournir directement les documents pertinents au Comité, si nous pouvions poser ces questions nous-mêmes publiquement, alors je pense que nous devrions être en mesure de tirer les choses au clair et de passer à ce qui constitue notre véritable raison d'être.
Laissons un instant les faits de côté, parce que nous oublions que les documents n'étaient qu'une partie de l'ensemble des préoccupations entourant la sélection d’UNIS pour diriger la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, et rappelons que nous avons eu près de deux mois complets de réunions au sein de ce comité. Sans compter les autres comités et le fait que le commissaire à l'éthique se penche sur la question, de même que le vérificateur général. Nous avons déjà prouvé, et nous pouvons passer en revue toutes les personnes qui veulent se le rappeler, qu'il s'agisse de nouveaux ou d'anciens députés, ou de nouveaux ou d'anciens membres du Comité, qu'il y a des procès-verbaux qui montrent qu'il n'y a pas eu de corruption. Il n'y a pas eu d'abus de fonds. WE a été choisi de façon indépendante par des fonctionnaires. Nous n'avons pas conclu de contrat à fournisseur unique. Nous avons choisi un accord de contribution de façon très délibérée, avec des paramètres clairs, et nous l'avons fait pour les étudiants.
Je vous dirais que c'est une occasion extraordinaire. L'essence de cette motion, et j'espère que les gens ont eu l'occasion d'y jeter un coup d'œil, est de suspendre la motion originale que M. Poilievre a mise de côté et l'amendement, afin que nous puissions fournir les deux séries de documents dont nous avons parlé aujourd'hui, en plus de faire comparaître les fonctionnaires responsables du caviardage. Cela permettrait au Comité de les entendre directement. Tout cela se ferait en public.
Si, pour une raison ou une autre, l'opposition est vraiment mécontente de ce qu'elle entend ou pense que c'est insuffisant, nous pouvons décider de revenir à la motion originale de M. Poilievre ainsi qu'à l'amendement, même si j'espère que nous pourrons passer à autre chose, car, comme mon collègue M. Gerretsen l'a indiqué, nous verrions alors que ce n'est qu'un jeu et que c'est simplement une façon pour les députés de l'opposition de dire: « Eh bien, vous savez quoi? Nous voulons simplement donner le mauvais rôle aux libéraux. »
À l'heure actuelle, nous sommes aux prises avec une pandémie sans précédent. Les Canadiens nous demandent de donner le meilleur de nous-mêmes. Les Canadiens nous demandent d'être un gouvernement qui soit à la hauteur de la situation. Cela signifie que nous devons aller au-delà de ces considérations partisanes. Nous devons aller au-delà de ces jeux, ne serait-ce que pour le moment, ne serait-ce que pour cette année, parce que nous avons un travail vraiment important à faire.
S'il faut aller jusqu'à convoquer les fonctionnaires qui ont fait les caviardages, si nous devons consacrer une ou deux réunions à en discuter, alors allons de l'avant et faisons-le afin que nous puissions nous atteler le plus rapidement possible au travail important qui nous attend, rebâtir notre économie et aider les Canadiens à traverser cette pandémie sans précédent.
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Merci, monsieur le président.
Mme Dzerowicz a soulevé un certain nombre de points pertinents. Je suis tout à fait d’accord avec elle.
Je pense également qu’il est important de rappeler aux collègues de l’opposition la teneur exacte du sous-amendement de M. Gerretsen, au cas où il y aurait confusion. J’aurais pensé que l'appui serait désormais unanime pour une mesure tout à fait raisonnable.
L'amendement se lit comme suit: « après avoir examiné les deux différentes versions des documents, le Comité invite chacun des sous-ministres concernés ou les signataires des lettres de transmission, ainsi que le légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes, pour témoigner au sujet des expurgations appliquées aux documents qui ont été demandés et accordées dans la motion adoptée le 7 juillet 2020. »
Je ne comprends pas, monsieur le président, ce qui pose problème à l’opposition. Les membres libéraux du Comité et le gouvernement... Il n’y a pas d’obstruction ici. Vous ne pouvez pas accuser les députés libéraux de faire de l’obstruction. En fait, nous essayons de trouver un compromis.
Nous avons un très bon sous-amendement. Il est très solide, raisonnable et réfléchi. Les membres du Comité pourraient ainsi donner aux fonctionnaires et au légiste l’occasion de nous dire pourquoi certains passages ont été caviardés.
Qu’est-ce qui inquiète les députés de l’opposition? Craignent-ils que les fonctionnaires interrogés disent que les renseignements personnels ne devraient pas être rendus publics? C’est évident — du moins, cela devrait l’être, mais cela continue de poser problème aux députés de l’opposition, semble-t-il —, particulièrement les conservateurs. Craignent-ils que le légiste soit d’accord avec ce point de vue? Peut-être que oui, monsieur le président. Laissons ces réunions avoir lieu.
En attendant, commençons à planifier ce qui relève de notre principale responsabilité à l’heure actuelle, c’est-à-dire le respect de l’article 83.1 du Règlement. C’est absolument essentiel, monsieur le président.
Il y a tellement de choses à dire à ce sujet. Lorsque nous examinons notre responsabilité à titre de députés, nous ne pensons pas seulement à notre rôle... Mme Jansen l’a très bien dit. J’avais sa citation devant moi, mais elle a disparu, alors je ne vais pas la chercher. Elle a fait valoir ce matin qu’elle avait été élue pour servir et défendre les gens de sa collectivité. Tous les députés diraient la même chose.
Je suggère humblement à mes collègues de l’opposition de mettre de l’eau dans leur vin, si je peux utiliser cette expression. Monsieur le président, Victor Hugo a dit: « Être bon est facile; ce qui est difficile, c’est d'être juste. » J’ajouterais que, pour être juste, il faut être équitable. Il faut être ouvert. Il faut être ouvert au compromis.
C’est l’occasion de reconnaître que les députés libéraux et... Je parle en notre nom à tous. M. Gerretsen a présenté un amendement vraiment valable. Cela nous permettrait d’aller de l’avant. Cela permettrait à l’opposition de faire entendre ses préoccupations, mais d’une façon tout à fait juste et équitable.
Mes collègues de l’opposition souriaient lorsque j’ai parlé de Victor Hugo. C’est une citation célèbre et très pertinente. On ne peut pas parler d’équité sans parler de justice. De toute évidence, il avait beaucoup à dire sur la question de la justice.
Qu’y a-t-il de mal, dans un esprit d’équité et de justice, à inviter des fonctionnaires à témoigner devant le Comité pour expliquer les raisons de leurs actions? Je pense que c’est fondamentalement...
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Je ne sais pas comment je suis censé réagir à cela. M. Genuis a fourni une citation très éclairante.
Revenons à ce que je propose. J’ai levé la main pendant que Mme Jansen parlait. Cet amendement n’avait pas encore été distribué, même si je croyais le contraire. Je ne sais pas si elle a bien compris — et mon interprétation repose sur ses propos — ce qu'il demande.
J’aimerais revenir très rapidement là-dessus, maintenant que tout le monde l’a sous les yeux.
« Que le Comité permanent des finances demande le dossier complet des documents fournis au Bureau du légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes par les sous-ministres concernés ou les signataires des lettres de transmission, ainsi que le dossier final des documents que le légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes a approuvé pour publication ». L'amendement porte sur ces documents.
Il est ensuite écrit que « les deux ensembles de documents soient fournis au Comité au plus tard le 19 octobre » et plus loin, « qu'après avoir examiné les deux différentes versions des documents, le Comité invite chacun des sous-ministres concernés ou les signataires des lettres de transmission, ainsi que le légiste et conseiller parlementaire » — c’est-à-dire le point qu’elle a soulevé — « de la Chambre des communes, pour témoigner au sujet des expurgations ».
Ensuite, on indique diverses dates, ainsi que la reprise du débat sur la motion de M. Poilievre une fois que ces réunions auront eu lieu.
J’ai beaucoup de mal à accepter cela. Très franchement, monsieur le président, j’aimerais beaucoup savoir ce qu’en pensent M. MacGregor ou M. Ste-Marie. Je sais qu’ils ne voudraient pas se retrouver à devoir voter sur une mesure qui considère que ces fonctionnaires ont porté atteinte aux privilèges du Parlement sans même leur offrir une procédure régulière.
Comme nous n’avons pas entendu le NPD ni le Bloc. Je suis vraiment curieux de savoir s'ils vont l’appuyer. Il est important que les gens sachent que nous portons essentiellement un jugement sur un travail qui a été fait, sans demander comment il a été fait ni pourquoi. Bien que je comprenne la nécessité politique de ne pas appuyer mes deux motions précédentes, je pense que les membres devraient accorder beaucoup plus d’attention à celle-ci, parce que ce que nous disons, c’est de leur donner...
Je vois que M. MacGregor a levé la main pour vous faire signe, monsieur le président. Je sais que vous utilisez un très petit écran, alors j’espère que vous lui donnerez l’occasion d’intervenir au moment opportun. Peut-être que M. Ste-Marie aimerait intervenir également.
Non, il ne le souhaite pas. D’accord.
Nous disons essentiellement que ces fonctionnaires, qui sont indépendants et qui travaillent pour le Parlement, ont porté atteinte aux privilèges des députés. Le pire, c’est que vous ne leur donnez même pas l’occasion d’expliquer comment et pourquoi ils ont agi ainsi avant de les accuser. Si vous souhaitez défendre l’institution et les personnes, ce que font le NPD et le Bloc, je le sais, vous devriez au moins expliquer, aux fins du procès-verbal, pourquoi ils ne devraient pas avoir la possibilité de se défendre avant d'être jugés.
La prochaine partie est... Cela ne s’arrête pas là. Cet amendement ne signifie pas simplement: « D’accord, c’est tout. C’est la fin de l’histoire. » L’amendement précise ensuite que si le Comité n’est toujours pas satisfait, il peut prendre d’autres mesures qu’il juge nécessaires — c’est-à-dire, en cas d’atteinte au privilège —, de sorte qu’il soit toujours possible de revenir à la motion de M. Poilievre et de l’appliquer plus tard.
Il est facile de supposer que les gens ne comprennent pas les nuances du fonctionnement de tout cela. M. Poilievre a mis en évidence des documents qui avaient été caviardés et il les a brandis. Il a laissé entendre que c'était l'œuvre du cabinet du , que le premier ministre était là et qu’il avait caviardé tous ces documents ou demandé à son personnel de le faire avant qu’ils ne soient remis au Parlement. Voyons donc. Personne ici présent ne pense le contraire. Tout le monde sait que c’était bien l’intention de M. Poilievre. Personne ne croit qu’il a pris le temps d’expliquer aux gens, pendant qu’il faisait étalage de ces documents, que les conseillers juridiques et les hauts fonctionnaires du Parlement ont caviardé les parties nécessaires. Personne ne pense que qui que ce soit a pris le temps de faire cela.
Il faut donc laisser ces gens s’exprimer, sinon, cela reviendrait à déférer une personne au tribunal sans lui permettre de présenter de défense. J'ai du mal à imaginer qu'un député ne prône pas une plus grande transparence et une plus grande reddition de comptes — à moins, bien sûr, pour revenir à ce dont on m’a accusé si souvent aujourd’hui, que son motif réel ne soit pas l’ouverture, la transparence et la diffusion de l’information, mais qu’il fasse plutôt preuve de démagogie et tente encore une fois, comme l’a dit M. Fragiskatos, d'infliger des dommages politiques au en particulier.
Depuis le début, les conservateurs, qui sont dans l’opposition depuis 2015, ont consacré très peu de temps à la présentation de politiques et de motions. En revanche, je reconnais au NPD que, le plus souvent, ses motions de l’opposition portent sur les politiques, contrairement aux conservateurs. Ceux-ci visent toujours à faire mal paraître le , à le dépeindre sous un mauvais jour. Il s'agit toujours d’attaques personnelles contre le premier ministre.
Je m’excuse si j'en conclus que les conservateurs font preuve de démagogie, mais c’est tout ce que je les ai vu faire pendant cinq ans. Ils ne s'intéressent pas aux politiques. Ils ne cherchent pas à proposer quoi que ce soit qui puisse faire avancer les projets pour les Canadiens. Jamais. Ils présentent simplement des motions de l’opposition et profitent de diverses occasions pendant la période des questions pour tenter d’anéantir les carrières politiques, au lieu de faire avancer les choses auxquelles les Canadiens tiennent en ce moment.
Ceci à un rapport avec la discussion, monsieur le président. J’essaie de faire ressortir la raison pour laquelle ils ne sont pas intéressés à appuyer une telle mesure, ou du moins pourquoi j’ai l’impression qu’ils ne l’appuient pas. Je suis persuadé que le NPD et le Bloc sont d'un tout autre avis concernant l'affectation des fonctionnaires dans le cadre de ce processus et les conséquences qu’une motion comme celle-ci pourrait avoir sur eux. Je pense qu’ils devraient être extrêmement prudents lorsqu’ils s’engagent dans cette voie.
Monsieur le président, je sais que M. Badawey a quelque chose à ajouter, alors je vais conclure en disant que j’ai beaucoup de mal à laisser passer cela. Nous parlons d’une plus grande ouverture, d’une plus grande transparence et de permettre aux gens de se défendre contre des accusations d’atteinte au privilège. Nous devrions leur donner l’occasion de le faire.
Peut-être que M. MacGregor ou M. Ste-Marie voient les choses un peu différemment et ont des réticences à l'égard de cet amendement. Ils pourraient proposer un sous-amendement afin de le rendre plus acceptable. Toutefois, je crois que nous devons nous assurer que ces personnes aient la possibilité de réagir aux accusations sous-tendues par cette motion.
J’espère vraiment, comme M. Fragiskatos l’a dit dans un esprit de collégialité, que nous pourrons leur donner l’occasion de le faire. Si vous voulez vraiment aller au fond des choses, je pense que les gens vont appuyer cette idée.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Me lançant tout juste dans la mêlée, bien que j'aie un peu suivi le débat pendant la journée, je dois dire que, pour le Comité, c'est toute une épopée. J'ajoute que je n'entends pas donner de leçons, ni sermonner qui que ce soit, ni non plus multiplier les citations. J'irai droit au but.
Monsieur le président, j’ai sans doute l'avantage d'avoir suivi le débat de l'extérieur depuis une journée, alors que nombre d'entre vous y sont plongés depuis un bon moment. À dire vrai, monsieur le président, j'ai remarqué une attitude qui me dérange depuis que je suis devenu député, en 2015. Elle tranche avec ce que j'ai vécu comme maire d'une petite localité du Niagara pendant 14 ans, Port Colborne.
J’ai toujours eu une certaine attitude, une certaine mentalité, caractérisée par l'envie d'aller de l'avant dans l'intérêt des administrés, par la volonté d'assurer un bon gouvernement au lieu de servir des intérêts politiques. Très franchement, c’est l'attitude contraire que j'observe ici.
Si je parle de « bon gouvernement », c'est parce que des priorités bien plus importantes devraient nous mobiliser en ce moment, comme la COVID, la pandémie et bon nombre des dossiers auxquels beaucoup d’entre vous travaillent tous les jours pour servir tous les habitants et toutes les entreprises de leurs circonscriptions.
Considérant la situation, deux mots me viennent à l'esprit: responsabilité et transparence. Rien de plus simple: responsabilité à l'égard des sujets de discussion et transparence quant à la façon de parvenir à des décisions fondées sur la motion dont nous sommes saisis. Tout aussi important, voire plus, il faut en arriver à l'amendement proposé qui est maintenant à l'étude.
Monsieur le président, l'enjeu, c’est l'esprit d’équipe et c'est le respect. Si j'évoque mon passé de maire, c'est parce que je n'exigeais pas, mais imposais le respect de notre équipe: le respect des élus, certes, mais aussi et même davantage, le respect de ceux qui travaillent à nos côtés au quotidien et qui, il faut bien le dire, nous font paraître sous un jour favorable.
Ne vous leurrez pas, mesdames et messieurs les députés: une bonne partie du travail qu'on vous attribue ou qui vous vaut une mention ou une photo dans le journal, ce n'est pas vous qui l'accomplissez, mais ceux avec qui vous travaillez au quotidien, vos collaborateurs, l'équipe. À la Chambre, ce sont les fonctionnaires, dont le légiste, par exemple, mais la liste est longue. Il ne faut pas faire bon marché de cet apport. Ne l'oublions pas. Ces gens méritent de votre part autant de respect qu'ils en ont pour vous. Leur passion, c'est assurer un bon gouvernement, non pas servir des intérêts politiques.
Cela dit, cultiver cette mentalité fait surgir de nombreuses occasions, des occasions pour vous de représenter le mieux possible les habitants de vos circonscriptions et même de l'extérieur, au Canada, car il nous arrive de sortir de nos circonscriptions. Comme maire, j'ai aussi clairement fait comprendre aux conseillers que nous ne siégions pas au conseil municipal pour intimider nos collaborateurs. Nous étions là pour écouter, apprendre et prendre de bonnes décisions à la lumière de ce que nous avions entendu et appris. Il n'en va pas autrement ici. Nous pouvons prendre une bonne décision dans l'intérêt de nos électeurs, dictée par le souci de bien gouverner, ce qui est notre travail, et tenir compte des explications que les fonctionnaires et le légiste peuvent donner pour justifier leurs décisions, avant d'informer la Chambre qu'ils ont violé le privilège des députés, votre privilège.
Si je parle d'intimidation, c'est parce que, à dire vrai, si nous ne donnons pas aux fonctionnaires la possibilité de s'expliquer, ce sera de l'intimidation. Nous prendrons une décision qui n'est pas tout à fait éclairée.
Je suis actuellement président du Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités. J’ai eu la chance jusqu’à maintenant — même si nous n’avons eu qu’une seule réunion avec de nombreuses discussions — avec les députés qui composent ce comité. Dans les échanges sincères que j'ai avec eux, tant en séance qu'à l'extérieur, je constate que nous souhaitons tous nous mettre à l'œuvre et assurer un bon gouvernement au lieu de servir des intérêts politiques. Cela dit, les bons résultats apportent aussi des avantages sur le plan politique.
Lorsque viennent les élections, ces résultats ressortent dans le discours public: vous avez travaillé avec acharnement et bien servi la collectivité.
Je discute de la question avec bien des gens depuis de longues semaines, de longs mois. Au fond, ce qu'ils veulent, c'est pouvoir nourrir leur famille, payer leurs factures et rester en bonne santé.
Très franchement, ce que j'entends ici, ce sont de vaines paroles, jusqu'à un certain point. C’est du bruit et, comme on l’a dit, c’est un subterfuge d'un parti d’opposition qui veut faire entendre un certain discours, après l'excellente besogne accomplie depuis des mois par le gouvernement, mais aussi par nous tous qui travaillons ensemble.
Cela dit, il ne s’agit pas seulement de nous, mais aussi de ceux avec qui nous travaillons au quotidien. Il y a aussi les différents organismes, comme Centraide, les organisations d'aînés, les bureaux de la Légion, ceux qui aident les sans-abri, qui apportent une aide alimentaire, etc., sans oublier les conseils municipaux. Voilà de quoi il faut discuter maintenant. C’est la priorité. Il faut assurer un bon gouvernement.
Je me suis toujours considéré comme un député de circonscription, un député qui ne se laissera pas emprisonner dans la bulle d’Ottawa, dans les vaines paroles, dans les tentatives de monopolisation du discours pour faire passer des messages. Non. La simplicité avant tout. Il faut s'occuper des électeurs: Mme Jones à Thorold, Mme MacKinnon à Welland, M. Polc à Port Colborne, les habitants de toute la région. C’est ma priorité. C’est ce qui m’intéresse. C’est ce à quoi je consacre mon temps.
Et voici que je suis entraîné dans une séance comme celle-ci, que j'apprécie tout à fait par ailleurs. C'est un grand honneur de côtoyer nombre d'entre vous, que je vois presque tous les jours et qui font du bon boulot.
Pourquoi nous engager dans cette voie? Et s'il faut le faire, pourquoi ne pas s'y prendre correctement? Pourquoi ne pas le faire en répondant aux aspirations des électeurs, qui attendent de leurs députés responsabilité et transparence? Pourquoi ne pas permettre une démarche responsable et transparente et pourquoi ne pas adopter l'amendement?
J'en reviens encore à ma vie antérieure dont je m'inspire dans mon travail de député pour que le souci du bon gouvernement l'emporte sur les intérêts politiques. Vous êtes nombreux à le savoir, ce qui compte au niveau municipal, ce sont ceux avec qui on discute chez Loblaws, au terrain de soccer ou à la patinoire, ceux qu'on croise sur le trottoir en se promenant ou qui s'invitent quand on est en train de tondre son gazon. Ces gens-là veulent parler des transports en commun, du coût trop élevé de l'eau et de tant d'autres sujets.
Cela n'a guère changé. Je me fais toujours aborder. Voici une des premières questions qu'on me pose: « Pourquoi est-ce toujours la bagarre à Ottawa? Pourquoi les élus ne peuvent-ils pas simplement veiller sur nos intérêts, s'occuper de nos soucis quotidiens, comme vous le faisiez lorsque vous étiez maire, arrêter de faire de la politique partisane et d'imposer leur version des faits, de dénigrer le ou certains ministres ou députés? » Qu'attendons-nous? Mettons-nous au travail.
Je suis arrivé il y a environ une heure et j’ai pris connaissance de l’amendement proposé. Je suis profondément troublé par l'irrespect qui se manifeste, alors que nous devrions respecter ceux avec qui nous travaillons constamment.
Mesdames et messieurs, nous faisons tous partie de la même équipe. Nous devrions tous ramer dans le même sens. Nous sommes au Canada. Je vais m’abstenir de donner mon opinion sur ce qui se passe dans le monde ou même chez nos voisins du Sud, car ce qui importe ici, c'est que les efforts de tous les Canadiens doivent tendre vers le même but.
Je ne fais pas abstraction de la politique, car nous sommes à Ottawa, mais il faut pour cela qu'une attitude de respect prédomine. Il faut donc donner à notre équipe, c'est-à-dire aux fonctionnaires et au légiste, l'occasion de se présenter, de rendre des comptes, de faire preuve de transparence, de s'expliquer. Et nous passerons ensuite à la motion principale.
À vous tous, je dis ceci: faites preuve de respect. Montrez que vous reconnaissez la valeur de l'équipe. Montrez que vous êtes conscients que ce qui prime, c'est le bon gouvernement, et non la politique. Ainsi, nous pourrons progresser dans le débat, qui a son importance. Mais il est tout aussi important, voire davantage, de passer aux priorités qui doivent être les nôtres aujourd'hui, en ce 15 octobre 2020, et de poursuivre notre travail tant que la pandémie sévira.
Quelles sont ces priorités? Veiller à ce que chacun soit en bonne santé, en sécurité, avec l'assurance que le gouvernement est au service de ses intérêts supérieurs, compte tenu des problèmes d'aujourd’hui.
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Merci, monsieur le président.
Je serai bref. M. Gerretsen m’a demandé mon point de vue. Ce qui me frappe, dans la lettre originale du légiste de la Chambre, c'est le paragraphe où il dit que le pouvoir de la Chambre et de ses comités d’ordonner la production de documents est absolu et sans entrave, car il constitue un privilège parlementaire constitutionnel qui l'emporte sur les obligations législatives telles que les exceptions prévues dans la Loi sur l’accès à l’information. Voilà en bref ce qu’il en est. C’est tout, point final.
Nous étudions en ce moment un sous-amendement tendant à modifier un amendement proposé à une motion principale. Je comprends ce que les libéraux essaient de faire. Ils ont dit et répété qu’ils voulaient que le Comité des finances se consacre à des questions plus importantes, et les députés de l’opposition répondent: oui, passons au vote de façon à pouvoir nous attaquer à ces autres questions. Pour moi, cependant, il reste que divers ministères ont choisi de décider eux-mêmes ce que le Comité pouvait voir ou non. Cela nous ramène à la phrase du légiste: notre pouvoir d’ordonner la production de documents et de dossiers est absolu. Il repose sur une tradition séculaire. Voilà ce que nous défendons. Au bout du compte, il nous appartient de décider de ce que nous pouvons voir.
Au fond, aucun membre du Comité... Des députés ministériels ont laissé entendre que nous voulions peut-être lancer une chasse aux sorcières ou que des membres de divers ministères, des sous-ministres... Nous ne souhaitons pas nous en prendre à ces gens-là. J'ai entretenu une très étroite collaboration avec des sous-ministres au Comité de l'agriculture. Ce sont des fonctionnaires impeccables, probes. Nous ne voulons en rien remettre en cause leurs états de service ni ce qu'ils apportent au fonctionnement du gouvernement.
Le nœud de l'affaire, c'est la défense des droits et privilèges de l'institution parlementaire, d'un usage, d'un ensemble de règles qui reposent sur une tradition séculaire. C'est là que l'opposition se situe.
J’étais présent lors de la grande obstruction de 2017 au Comité de la procédure. J'y ai participé. Pourquoi les libéraux jouent-ils leur va-tout sur ce sujet? Pour s'adonner à des manœuvres d'obstruction dans un comité, pour l'empêcher de se prononcer, il faut avoir une bonne raison.
En 2017, nous faisions légitimement de l’obstruction au Comité de la procédure et des affaires de la Chambre parce que nous tentions d’empêcher l’exécutif de modifier unilatéralement le Règlement de la Chambre des communes. L'enjeu méritait que nous misions tout, car l'enjeu, c'était non seulement nos droits et privilèges de députés, mais aussi ceux de tous les députés, actuels et à venir. C'était une cause plus noble. Il était facile de l'expliquer aux Canadiens.
Vous devez vous demander... Ceux qui écoutent les délibérations non seulement du Comité permanent des finances, mais aussi du comité permanent de l'éthique, se demandent pourquoi c'est toujours le 8 octobre sur le site Web du Comité, puisque nous siégeons depuis maintenant plus de 176 heures, et pourquoi on présente sans cesse des sous-amendements pour modifier un amendement proposé à la motion principale. Ce sont des tactiques dilatoires constantes pour nous empêcher, nous, membres du Comité, de prendre connaissance de renseignements que nous avons le droit de voir, étant donné le pouvoir absolu du Parlement à cet égard.
Je terminerai en disant que je comprends pourquoi les libéraux se comportent de la sorte et se livrent à ces tactiques.
Pour revenir aux propos de M. Badawey, je dirai que le Parlement et ses divers comités sont capables de faire plus d'une chose à la fois. Les travaux du gouvernement se poursuivent. La Chambre des communes est saisie de projets de loi en matière de justice. Le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire étudie des questions agricoles. Le Comité permanent des finances s'intéresse à quelque chose qui est lié à son mandat, tout comme le Comité de l’éthique.
Le gouvernement fonctionne toujours. Les divers ministères aussi. La Chambre des communes examine encore d’autres questions. Le Comité exerce un pouvoir qu’il doit exercer. J’espère que les libéraux qui siègent au Comité comprennent que plus le processus s’éternise, moins les raisons qu’ils invoquent pour retarder la tenue d’un vote sembleront convaincantes aux yeux de la population canadienne.
Pour justifier des tactiques dilatoires, vous n’avez pas, de votre côté, un argument valable comme celui que nous, députés de l’opposition, avions en 2017. Le public nous a appuyés dans cette lutte. Il a compris que les droits du Parlement, les droits de ses députés et les droits qui nous protègent des excès de l’exécutif étaient en cause. Dans ce cas particulier, plus cela dure, plus on dirait qu'il y a quelque chose à cacher.
Je demanderais aux députés libéraux de nous aider à aller de l'avant afin que le Comité permanent des finances puisse tenir ses audiences prébudgétaires. Nous sommes déjà en octobre, mais il reste encore du temps cette année pour que le Comité puisse se prononcer sur la motion principale. Nous pouvons faire respecter le droit du Parlement d'exiger la production de documents afin que le Comité puisse exercer son droit d’examiner les documents non caviardés et de travailler avec le conseiller juridique du Parlement pour décider quels renseignements il faut éviter de rendre publics. Les comités ont bien des façons de protéger les renseignements personnels, mais, en fin de compte, c'est l'essence même du privilège parlementaire qui est ici en cause.
J’attire l’attention de tous les membres du Comité sur cette phrase très importante de la lettre originale du légiste parlementaire.
Sur ce, monsieur le président, j'ai terminé.
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Merci. Je suis heureux d’être parmi vous à titre d’invité.
Je n’allais pas intervenir. J’écoutais attentivement et, après avoir entendu M. Gerretsen et M. Badawey, il le fallait, parce qu’ils ont parlé à voix basse, très sérieusement du fait que le Parlement fait son travail correctement, en plus de parler de reddition de comptes et de transparence. Je sais que mes électeurs seraient étonnés si je n’intervenais pas en leur nom, parce qu’il est incroyablement ironique d’entendre ces mots dans le cadre de notre discussion aujourd’hui.
J’ai trouvé particulièrement intéressante l’affirmation de M. Badawey selon laquelle nous devrions tous ramer dans le même sens. Quelle déclaration incroyable, compte tenu du fait qu’il y a environ huit semaines, les libéraux ont non seulement cessé de ramer, mais ils ont aussi lancé tous les avirons pour qu’aucun d’entre nous ne puisse ramer. Il est tout à fait étonnant d’entendre cela au beau milieu d’une pandémie mondiale pour éviter la reddition de comptes et la transparence, pour reprendre les mots de M. Badawey, pour empêcher le Parlement de fonctionner correctement. « Correctement » est aussi le terme employé par M. Badawey.
Ils ont fermé le Parlement pour que le comité sur la COVID, par exemple, ne puisse pas fonctionner et entendre des témoins experts de partout au pays sur les meilleures mesures que nous pourrions prendre comme pays pour faire face à une pandémie mondiale.
Nous sommes dans une situation où, d’ici à ce que ce soit terminé, nous allons probablement dépenser autant d’argent ou accumuler autant de dettes en quelques mois, peut-être dans l'espace d'un an, qu’au cours des 150 années de la Confédération. Les Canadiens s’attendent à ce que le Parlement siège et que les parlementaires demandent des comptes au gouvernement. Dans un Parlement minoritaire, le gouvernement devrait collaborer avec les parlementaires de tous les partis pour obtenir les meilleurs résultats possible pour les Canadiens.
Je me devais d'intervenir. Quand j’ai levé la main au début, je crois que c’était avant même que M. Badawey prenne la parole. C’est en réaction aux propos de M. Gerretsen, qui a dit que les députés de l’opposition, tout particulièrement les conservateurs, n’ont pas présenté de projet de loi ou de motion pour améliorer la vie des Canadiens.
Au printemps 2017, la seule fois où j’ai eu l’occasion de présenter une motion de l’opposition, je me souviens d’avoir travaillé avec des députés du Nouveau Parti démocratique, du Bloc et du Parti vert, des députés de tous les partis à la Chambre, pour en arriver à une motion qui, selon moi, allait de soi. En fait, j’ai communiqué avec les libéraux. Entre une douzaine et deux douzaines de libéraux m’ont dit qu’ils appuieraient ma motion sur un partenariat canadien en matière d’autisme. Quand on y pense, il n'y a rien de plus facile à appuyer qu'une telle motion.
J’ai présenté la motion. Tout d’abord, un comité d’experts a proposé un budget au gouvernement. Il a été rejeté dans le budget. Nous avons ensuite présenté une motion de l’opposition pour faire avancer le dossier. Les néo-démocrates et les conservateurs ne sont pas toujours d’accord, mais sur ce point, nous étions tout à fait d’accord. En fin de compte, lorsqu’est venu le temps de se lever et de voter, tous les députés conservateurs, néo-démocrates et verts ont voté en faveur. Savez-vous qui n’a pas voté en faveur? Pas un seul membre du Parti libéral n’a voté en faveur du projet de loi parce qu’ils ont tous été contraints à voter contre.
Je vous regarde tous. Monsieur Fragiskatos, monsieur Easter, monsieur Gerretsen, monsieur Badawey, monsieur Fraser, vous avez voté contre. Vous avez tous les cinq voté contre.
Je ne peux rester silencieux après avoir entendu M. Gerretsen nous faire la morale comme il l'a fait tout à l'heure, et il a fait cela pour faire perdre le plus de temps possible au Comité afin d'éviter de perdre un vote qu’il perdra presque certainement tôt ou tard.
Au nom de mes électeurs et des intervenants avec lesquels je travaille partout au pays, je me devais d'intervenir. Je suppose que je vais maintenant céder la parole pour que nous puissions écouter pendant des heures et des heures les libéraux qui se lèvent à tour de rôle pour nous faire la morale comme ils le font depuis des heures déjà.
Cela dit, je ne peux qu’espérer qu'à un moment donné, nous allons un peu raison trouver et voter.
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Je trouve très intéressant, monsieur le président, d’entendre un député conservateur qui siégeait à la Chambre des communes quand M. Stephen Harper a prorogé le Parlement dans le seul but d’éviter des élections. Et le voilà maintenant en train de dire sans sourciller aux députés libéraux que proroger le Parlement, afin d'obtenir l’avis du Parlement à la suite de dépenses de plus de 300 milliards de dollars, et de déterminer si nous allons dans la bonne direction n’est pas une bonne façon d'utiliser la prorogation. Ce député siégeait à l'époque, y compris quand Stephen Harper a prorogé le Parlement sans autre raison que de sauver sa peau.
Je suis reconnaissant des commentaires de M. Lake. Je pense qu’il a fait un excellent travail à cet égard, en particulier en faisant valoir sa position à ce sujet, mais l’hypocrisie est une chose fascinante, et nous la voyons clairement en ce moment dans notre comité de la part des députés conservateurs.
Si je reviens à ce qu’a dit M. MacGregor, la raison pour laquelle j’ai de la difficulté avec ce qu’il dit, c’est qu'en réalité ce ne sont pas les fonctionnaires du ministère qui ont fait la majeure partie du caviardage. Il s’agissait plus précisément des hauts fonctionnaires. Je vais d'ailleurs revenir à ma motion, parce que nous leur avons expressément demandé de venir. Ce sont les sous-ministres, mais aussi le légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes. Il ne s’agit pas de personnel politique, et les sous-ministres ne font pas partie du personnel politique. Ce sont des gens qui n’ont aucun moyen de se défendre.
Laisser entendre, comme l’a fait M. MacGregor, qu’il est acceptable d’invoquer ce privilège parlementaire au motif que ces gens-là appartiennent au ministère... C’est malheureux, mais cela revient à la même tactique que celle des conservateurs, qui consiste à faire du grand déballage pour que M. Poilievre puisse revenir à la charge et se lancer dans des effets d'annonce avec un air offusqué et ainsi obtenir un clip de 20 secondes à afficher sur Twitter à l'intention de ses fidèles abonnés. En fait, cela n’a rien à voir avec l'objet du privilège parlementaire.
Ce que nous disons ici, c’est que ceux que cela a touchés et qui sont touchés par la motion qui est présentée en ce moment... Encore une fois, la façon dont nous en sommes arrivés à cette motion est très intéressante en ce sens que M. Poilievre a décidé de contourner l’ordre dans lequel les motions étaient déjà présentées en comité, mais je m’écarte du sujet. En fin de compte, nous nous retrouvons avec une motion qui tient des gens responsables d’une atteinte aux privilèges des députés, et je pense que c’est là-dessus que M. MacGregor et tous les membres de notre comité doivent se concentrer. C’est le fait que vous ne permettez pas à ces gens de se défendre.
M. MacGregor soulève la question. Il demande si c’est sur cette colline que nous sommes prêts à mourir. Eh bien, vous savez quoi? S’il s’agit d'une colline sur laquelle on peut sauver la carrière de professionnels qui travaillent au sein du gouvernement et qui n’ont pas voix au chapitre parce que le système ne leur laisse pas cette occasion du fait qu’ils font abstraction de tout intérêt partisan, alors c’est sur cette colline que je vais aller. Je vais défendre ces gens. J’irai sur la colline pour ces gens, et si M. MacGregor décide que ce n’est pas la colline sur laquelle il souhaite mourir, alors c’est tout à fait son droit. Cependant, je pense qu’il vaut la peine de se battre pour ces gens, de se battre pour qu’ils puissent se faire entendre et de leur donner l’occasion de comparaître devant un comité pour expliquer en détail pourquoi et comment les choses ont été caviardées comme elles l’ont été.
Je suis certain que nous allons finir par nous rendre compte qu’il n’y a rien d’autre à part un caviardage normal de renseignements qui n’avaient rien à voir avec la motion et ce que le Comité demandait.
J’ai déjà dit que nous devons vraiment trouver un moyen de permettre à ces gens de s’exprimer et de s’expliquer pour que nous puissions diffuser toute l’information. Il est extrêmement troublant de constater le mépris évident affiché par des députés de tous les partis de l’opposition face à cette possibilité de leur donner les moyens de le faire. Je suis prêt à me battre pour que ces fonctionnaires puissent se faire entendre.
C’est une colline sur laquelle je suis prêt à mourir, monsieur MacGregor. Je suis prêt à me battre pour que ces gens puissent se faire entendre. Je respecte le fait que vous prétendiez que c'était votre prérogative et que vous étiez justifié, en 2017, lorsque vous étiez dans la même situation, mais comme par magie, nous ne le sommes pas à l’heure actuelle. C’est votre opinion, sauf votre respect, avec laquelle je suis en total désaccord. Nous devons nous assurer que nos fonctionnaires bénéficient toujours des protections nécessaires et qu’ils ont toujours la possibilité de s’expliquer, dans la mesure du possible, surtout avant de présenter une motion qui laisse essentiellement entendre qu’ils ont porté atteinte à votre privilège, ce qui est extrêmement malheureux.
Je vais m'arrêter ici, monsieur le président. Je voulais réagir aux commentaires de M. MacGregor à ce sujet et, bien sûr, à l’hypocrisie de M. Lake.
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Merci, monsieur le président.
Je ne m’éterniserai pas là-dessus, mais je trouve plutôt curieux que M. MacGregor, qui est un député néo-démocrate passionné, ait déclaré publiquement qu’il n’appuyait pas le sous-amendement qui ouvre la porte, d’une façon très transparente et juste, aux fonctionnaires pour expliquer les décisions qu’ils ont prises. L’amendement de M. Kelly, comme tout ce que M. Poilievre a fait avant lui, ne permet pas aux fonctionnaires de s’expliquer. Au lieu de cela, il les réduit au silence.
Du côté des libéraux, nous avons proposé un sous-amendement, dont je parlerai en détail dans un instant, monsieur le président, qui donne les raisons pour lesquelles il est toujours important que nous examinions et appuyions le sous-amendement de M. Gerretsen.
J’ai trouvé cela plutôt curieux, étant donné que le NPD est toujours un parti qui appuie les fonctionnaires et toute l’idée d’une fonction publique dynamique, professionnelle et non partisane.
Pour revenir à ce qu’a dit M. Lake, même si je n’ai pas eu l’occasion d’apprendre à très bien le connaître, je sais qu’il défend avec passion un certain nombre de questions, notamment l’autisme. Je sais qu’il a contesté certaines décisions prises par le gouvernement dans le passé, ce qu’il est tout à fait libre de faire.
J’ai cependant remarqué, et je pense qu’il est important de le dire à M. Lake, qu’il est intéressant — je vais utiliser un mot neutre — que M. Lake n’ait pas mentionné le bilan du gouvernement Harper. Je sais que cela nous ramène un peu en arrière, mais il en faisait partie. Lorsqu’il accuse les membres du Comité de faire obstacle et de se livrer à des jeux politiques, ce que nous ne faisons pas... Cependant, si vous voulez parler de jeux politiques, monsieur le président, comment appelle-t-on les efforts pour faire obstruction aux travaux des comités, pour nuire aux travaux des comités, comme on l’a vu sous le gouvernement Harper?
En fait, si je ne m’abuse, des membres du personnel du Parti conservateur ont écrit un livre que devaient lire les membres des comités — en particulier les présidents de comités du Parti conservateur. Le but de cette brochure était de trouver des façons d’empêcher les comités de faire leur travail, de les empêcher de s’engager sérieusement dans les questions du jour, de faire en sorte que seuls des témoins favorables aux conservateurs viennent s’adresser aux comités. Il y a beaucoup d’autres exemples.
Je trouve donc un peu fort que M. Lake nous ait dit aujourd’hui à quel point il pense que le Parti libéral est injuste lorsqu’il présente des idées qui permettent de faire la lumière sur la question des documents caviardés de l'Organisme UNIS et qui nous permettent, comme parlementaires, de nous impliquer dans ces questions, mais qui permet d’une certaine façon aux fonctionnaires d’exprimer leur point de vue. Nous ne faisons absolument pas d’obstruction.
J’ai aussi été ému par la perspicacité de M. Badawey. Il aborde la question comme quelqu’un qui a dirigé la politique d’autres façons. Au niveau municipal, il a été pendant plusieurs années maire de Port Colborne — dont, en fait, j’ai une cravate, monsieur le président: ma belle-mère vient de là. La famille Badawey est bien connue et respectée dans cette collectivité. Je pense que nous comprenons pourquoi, lorsque nous entendons M. Badawey parler avec tant de passion des gens ordinaires qu’il connaît dans sa collectivité.
Je demande à mes collègues de ne pas oublier cet esprit et cette éthique. Que diraient en ce moment nos électeurs — et peut-être qu’ils sont tous à l’écoute et qu’ils sont tous captivés par cette question sur la chaîne parlementaire, même si quelque chose me dit... [Inaudible]
Que diraient-ils, cependant, s’ils savaient que nous avons eu l’occasion de débattre de ce sujet en long et en large — je crois que nous avons commencé à 11 heures aujourd’hui, et c’est très bien, car les journées sont longues dans la vie parlementaire — ou de parler des consultations budgétaires à la place? Sur quoi voudraient-ils que nous nous concentrions, monsieur le président? Quel sujet serait le plus important?
De plus, si nos électeurs étaient informés — et, oui, certains seront à l'écoute et le sauront déjà, mais si la grande majorité d’entre eux le savaient — que le Parti libéral a présenté un sous-amendement qui permet de communiquer la teneur générale de ce que l’opposition cherche à entendre, mais de façon beaucoup plus exacte, que diraient-ils? Je pense qu’ils diraient que le Comité devrait appuyer à l’unanimité M. Gerretsen à ce sujet. Je vais m’en tenir à ces observations initiales.
J'aimerais approfondir ma pensée sur la proposition de M. Gerretsen. Cela fait déjà un moment qu'il a soumis son sous-amendement, donc en guise de rappel, permettez-moi de lire aux députés la motion que M. Gerretsen a déposée. Elle se lit comme suit: « Que le Comité permanent des finances demande le dossier complet des documents fournis au Bureau du légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes par les sous-ministres concernés ou les signataires des lettres de transmission, ainsi que le dossier final des documents que le légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes a approuvés pour publication, que les deux ensembles de documents soient fournis au Comité au plus tard le 19 octobre 2020, et qu'après avoir examiné les deux différentes versions des documents, le comité invite chacun des sous-ministres concernés ou les signataires des lettres de transmission, ainsi que le légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes, pour témoigner au sujet des expurgations appliquées aux documents qui ont été demandés et accordées dans la motion adoptée le 7 juillet 2020, et que le président soit autorisé à planifier la comparution de ces témoins, et à convoquer une réunion pour reprendre le débat sur la motion de Pierre Poilievre une fois que ces réunions auront eu lieu. »
On pourrait sûrement m'accuser d'essayer de perdre du temps en lisant le sous-amendement proposé par M. Gerretsen, mais il me semble important de nous rafraîchir la mémoire, parce que c'est une longue réunion et qu'il y a déjà un certain temps que M. Gerretsen l'a soumis.
Nous voulons une imputabilité pleine et entière, monsieur le président, quant aux documents fournis au Comité. Depuis, l'opposition a déjà voté à deux reprises contre des tentatives de députés libéraux de fournir au Comité un ensemble commun de documents, monsieur le président, sans que les députés du Bloc ou du NPD ne disent un mot — et je suis surpris. Je ne saurais dire si ces députés ont vraiment exprimé une opinion, et il faut dire que bon nombre des représentants de ces deux partis ici présents sont des remplaçants. Je ne vois pas M. Julian. Je sais que M. McGregor s'est déjà prononcé officiellement. Il est malheureux qu'il se soit rangé ainsi, donc je pense que mon commentaire précédent s'applique.
Ensuite, nous demandons les lettres de transmission. Elles ont été beaucoup citées ici, mais permettez-moi de répéter que ces documents indiquent au Comité comment les fonctionnaires chevronnés qui ont préparé ces documents, à la lumière de la motion adoptée par ce comité, les ont expurgés. Voici un peu de matière à réflexion.
Je vous cite la lettre de M. Paul Rochon, sous-ministre des Finances:
Aux termes de la motion du Comité, les documents confidentiels du Cabinet et les renseignements liés à la sécurité nationale doivent être exclus du dossier. Aucun renseignement n’est retenu pour des raisons de sécurité nationale, étant donné que les renseignements ne concernent pas cette question. En ce qui a trait aux documents confidentiels du Cabinet, vous remarquerez qu’une grande quantité de renseignements sur la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant figurant dans des documents confidentiels du Cabinet sont fournis au Comité. Cette démarche est conforme à la divulgation publique de renseignements sur cette question faite par les membres du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Une approche fondée sur des principes a été adoptée à l’égard de ces renseignements afin d’assurer une application non sélective de la protection accordée par la confidentialité des délibérations du Cabinet. Par conséquent, une grande quantité de renseignements sur la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant qui seraient autrement protégés en tant que documents confidentiels du Cabinet sont rendus publics. Les renseignements qui ne sont pas liés à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et qui figurent dans les documents confidentiels du Cabinet sont retenus et ne sont pas considérés comme pertinents à la demande.
C'est tout à fait raisonnable, monsieur le président. Il poursuit ainsi:
En ce qui concerne les renseignements personnels, le Ministère est tenu de protéger ces renseignements en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels, à moins que les personnes à qui ils se rapportent consentent à leur divulgation, ou que la divulgation soit autrement autorisée dans certaines circonstances précises ou que les raisons d’intérêt public justifiant leur divulgation l’emportent nettement sur toute atteinte à la vie privée qui en résulterait.
Il écrit ensuite ceci:
Le Ministère a déployé des efforts raisonnables pour obtenir leur consentement. Dans les cas où le consentement n’a pas été accordé, le Ministère a conclu que les raisons d’intérêt public qui justifient la communication des renseignements au Comité l’emportaient sur toute atteinte à la vie privée de la personne concernée. En conséquence, la divulgation est effectuée en vertu du sous-alinéa 8(2)m)(i) de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Comme l’exige cette loi, le commissaire à la protection de la vie privée a été informé de notre décision. Dans de très rares cas, les renseignements personnels ont été supprimés de ces dossiers, car le consentement n’avait pas été obtenu des personnes concernées et le Ministère n’a pas été en mesure de conclure que les raisons d’intérêt public justifiant la divulgation l’emportaient nettement sur l’atteinte à la vie privée des personnes. Le type de renseignements personnels qui demeurent protégés consiste en l’identité de tiers indépendants dont l’opinion ou le point de vue se rapporte à une question non liée à la présente demande de renseignements, ainsi que les adresses électroniques et les numéros de téléphone personnels.
C'est la fin de la citation.
Je vous lirai maintenant un extrait de la lettre de M. Simon Kennedy, sous-ministre d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada, que mes amis conservateurs connaissent sous l'ancien nom d'Industrie Canada:
Innovation, Sciences et Développement économique Canada a récupéré tous les dossiers provenant du Ministère qui répondent à la motion du Comité. Vous trouverez ci-joint les résultats de cette recherche pour examen par le Comité.
Toutefois, il est à noter que, lors de la préparation de ce dossier, on a pris soin d’obtenir le consentement d’employés exonérés mentionnés dans les documents pour divulguer certains renseignements personnels et, en collaboration avec d’autres ministères, le consentement d’employés de WE Charity conformément aux dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels.
En outre, la motion du Comité stipule que les renseignements confidentiels du Cabinet et les informations sur la sécurité nationale sont à exclure du dossier. Aucune information n’a été retirée pour des raisons de sécurité nationale puisque de telles informations ne s’appliquent pas dans le cas présent. Pour ce qui est des renseignements confidentiels du Cabinet, vous noterez que l’information portant sur la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant qui constitue un renseignement confidentiel du Cabinet est fournie au Comité. Ceci est conforme aux divulgations publiques de renseignements sur ce sujet effectuées par des membres du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Une approche fondée sur des principes a été adoptée à l’égard de cette information pour assurer une application non sélective de la protection prévue en vertu de la confidentialité du Cabinet. L’information n’ayant pas trait à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et qui constitue un renseignement confidentiel du Cabinet n’est pas divulguée puisqu’elle n’est pas pertinente à la demande.
Voici ensuite, monsieur le président, le texte de M. Peter Wallace, secrétaire du Conseil du Trésor, qui se distingue par la particularité d'avoir été haut fonctionnaire aux trois ordres de gouvernement du Canada:
Selon la motion du comité, les renseignements confidentiels du cabinet et les renseignements relatifs à la sécurité nationale sont à exclure. Les renseignements en cause n’ayant pas trait à la sécurité nationale, aucun n’a été exclu pour une raison liée à celle-ci. En ce qui concerne les renseignements confidentiels du cabinet, une quantité considérable de renseignements relatifs à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant qui étaient considérés comme des renseignements confidentiels du cabinet est transmise au Comité. Cela correspond aux communications publiques de renseignements sur cette question faites par les membres du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Une approche de principes a été adoptée pour assurer une application non sélective de la protection prévue par le principe de confidentialité du cabinet. Par conséquent, parmi les renseignements communiqués sur la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, une quantité considérable serait, en d’autres circonstances, considérée comme des renseignements confidentiels du cabinet. Les renseignements qui ne concernent pas la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et qui constituent des renseignements confidentiels du cabinet sont exclus et identifiés comme étant sans objet aux fins de la demande.
Il continue en ces termes:
Cette même approche de principes a également été appliquée au deuxième ensemble de documents du SCT ci-joint, qui est fourni à l'appui de l'engagement pris par le Greffier du Conseil privé de fournir des informations supplémentaires sur la diligence raisonnable concernant la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant après sa comparution le 21 juillet 2020. De plus, puisque je pense qu'il est dans l'intérêt public de le faire, l’ensemble comprend des informations rendues disponibles grâce à une renonciation limitée du privilège avocat-client en ce qui concerne les informations fournies par Emploi et Développement social Canada.
Alors que de nombreux employés du SCT continuent à travailler de façon virtuelle, guidés par des mesures de santé publique et visant à freiner la propagation de la COVID-19, ces deux ensembles fournissent, à ma connaissance, à compter du 7 août 2020, les documents du SCT en réponse à la demande de production de documents et à la ligne d'enquête de diligence raisonnable susmentionnés.
Je viens de vous lire leur perspective pour le compte rendu. Je poursuivrai maintenant de mon propre chef, monsieur le président. Je répète que l'opposition — et je parle en particulier du Bloc, dont les députés n'ont rien dit ici — et le NPD se sont opposés à la demande de divulgation de ces lettres de transmission essentielles, sans dire un mot. C'est qu'ils sont déconnectés, monsieur le président. Je vois M. Ste-Marie ici. Je le respecte énormément.
Là encore, il y a quelque chose dans la motion de M. Gerretsen sur laquelle je pense que nous pouvons nous entendre. Toutes sortes de compromis ont été faits. J'espère que le Bloc a une opinion. J'ai entendu celle du NPD, mais malheureusement, elle n'a pas eu beaucoup d'effet, et c'est pourquoi je dis qu'elle ne compte pas vraiment, malgré tout le respect que je dois à mon honorable collègue, M. MacGregor.
De plus, nous demandons à ce que les diverses versions des documents soient comparées et à ce que les fonctionnaires qui ont écrit au Comité, à M. Gagnon et à tous les Canadiens, en fait, dans ces lettres de transmission, soient tenus de comparaître devant le Comité pour venir lui parler de leur approche et répondre aux questions des députés sur cette motion. Encore une fois, j'ai des questions à poser à ces personnes. Malheureusement, les conservateurs refusent d'entendre les conseils des fonctionnaires. Je l'ai déjà dit dans mes observations il y a environ une heure. Je trouve ahurissant que les conservateurs ne soient pas ouverts à cela. De quoi ont-ils peur? Ont-ils peur que les fonctionnaires viennent expliquer publiquement les raisons fondamentales pour lesquelles ils ne veulent pas divulguer de renseignements personnels, ce qui me semble très raisonnable. Cela viendrait mettre en lumière que toute cette mascarade des conservateurs est un jeu politique, ce qui ne fait aucun doute, mais je laisserai ce jugement de côté pour l'instant.
Voici donc la motion de M. Gerretsen, et je m'adresse encore une fois à mes collègues du Bloc et du NPD. Elle ouvre la porte à la conclusion d'un débat qui fait rage entre nous. Nous avons finalement trouvé une solution qui me semble raisonnable. Soyons sérieux. Dans toutes les études que ce comité a menées au cours de la dernière session parlementaire, les fonctionnaires nous ont présenté des témoignages empreints de vérité, monsieur le président. C'est d'ailleurs leur devoir, au nom des Canadiens.
C'est la même chose dans toutes les études auxquelles je participe depuis que je suis parlementaire. Cela ne fait aucun doute. J'ai eu l'honneur et le privilège de siéger au comité des finances, au comité des affaires étrangères, à celui de la sécurité publique et nationale, et chaque fois que des fonctionnaires ont l'occasion de venir comparaître devant un comité, celui-ci n'en tire que des avantages.
Il est malheureux que certains... et je ne parle pas nécessairement des conservateurs en particulier ou seulement des conservateurs ici présents aujourd'hui, mais de manière générale, de la perception que les conservateurs semblent avoir des fonctionnaires, en les présentant comme des gens irresponsables, qui profiteraient des largesses de l'État. C'est absolument faux. Si l'on regarde les principaux acteurs qui s'échinent à sortir les Canadiens de cette crise, les fonctionnaires jouent un rôle extrêmement important. Bien sûr, ce sont les Canadiens avant tout qui méritent le plus de crédit, en raison de toutes les responsabilités qu'ils assument eux-mêmes, pour leur famille et leurs entreprises. Les fonctionnaires jouent toutefois un rôle clé dans la recommandation de politiques pour répondre aux besoins du moment, et je pense en particulier à la PCU, mais aussi aux divers autres programmes qui ont été créés en un temps record et mis en place avec une compétence incroyable par la fonction publique, que malheureusement, les députés du Parti conservateur continuent de démoniser et que d'autres de nos collègues de l'opposition ne défendent pas comme ils le devraient ici, aujourd'hui.
Récapitulons un peu sur tout ce que le Comité a entendu de la bouche des fonctionnaires. Le lundi 3 février 2020, lors d'une séance très longue, qui s'est étirée de 15 h 30 jusqu'à 20 heures — et si cette séance était très longue, qu'en est-il de celle d'aujourd'hui? Mais quoi qu'il en soit, le Comité a tenu des consultations prébudgétaires au début de l'année 2020, comme il se doit, et les fonctionnaires qui suivent y ont participé. Nous avons entendu Nicholas Leswick, sous-ministre adjoint, Direction de la politique économique et budgétaire, et Andrew Marsland, sous-ministre adjoint principal, Direction de la politique de l'impôt, qui représentaient tous deux le ministère des Finances. Je parlerai de M. Marsland en particulier. Au tout début de la pandémie de COVID-19, j'ai reçu des questions pointues d'électeurs sur certains programmes proposés par le gouvernement. Je lui ai demandé très ouvertement des détails techniques devant le Comité, et il m'en a expliqué les raisons. Cela m'a permis, en ma qualité de député, de répondre à mes électeurs et de leur expliquer pourquoi les programmes étaient conçus de cette façon. Ses réponses m'ont été très utiles.
Evelyn Dancey, sous-ministre adjointe déléguée à la Direction du développement économique et des finances intégrées, était également présente.
Ensuite, le mardi 10 mars, de 15 h 30 à 17 h 30, soit pendant la plage horaire habituelle du Comité, nous nous sommes réunis dans le cadre d'une étude sur les subventions aux entreprises. Cela semble faire une éternité. Je m'en souviens mal, mais c'est tout de même pertinent de le mentionner parce que ce jour-là, nous avons entendu deux représentants de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique (l'APECA), soit Daryell Nowlan, vice-président, Politique et programmes, ainsi que Bill Grandy, directeur général des programmes. Nous avons également entendu des représentants de l'Agence canadienne de développement économique du Nord et du ministère de l'Industrie, soit Mitch Davies et Andrea Johnston. Excusez-moi, je ne voudrais pas manquer de respect à Mme Buist, de l'Agence canadienne de développement économique du Nord, qui était là aussi...
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Veuillez m'excuser, monsieur le président. La journée a été longue, et il m'arrive parfois aussi d'oublier comment les choses fonctionnent au Comité.
Je ne fais que réfuter les paroles de M. Genuis, monsieur le président, car encore une fois, il est intervenu dans la conversation sans même utiliser un rappel au Règlement. Comme il l'a rappelé à tous les députés à maintes reprises, il était autrefois un champion de débats.
Une voix: Est-ce vrai?
M. Peter Fragiskatos: Oui. Apparemment, M. Genuis a participé à de nombreux débats à l'école secondaire et à l'université. Il est très fier de lui-même. C'est très bien. Il nous a posé des questions au sujet du niveau de scolarité des fonctionnaires. Je lui ai confirmé que les fonctionnaires avaient reçu une très bonne éducation.
Le jeudi 2 avril, de 14 heures à 16 heures, nous avons mené une étude sur la réponse du gouvernement face à la COVID-19. Je n'oublierai pas de sitôt cette série de réunions dans ma carrière de parlementaire. En effet, plusieurs représentants de l'Agence du revenu du Canada ont comparu pour exprimer leur point de vue. J'ai déjà mentionné les représentants du ministère de l'Emploi et du Développement social et du ministère des Finances qui ont comparu à ces réunions, et je ne les répéterai donc pas. C'était un groupe impressionnant de personnes qui, au beau milieu de leurs travaux d'élaboration de politiques et de programmes, ont trouvé le temps de comparaître devant notre comité. Je sais que cela fait partie de leurs fonctions, monsieur le président, mais ces personnes travaillent 20 heures par jour et elles trouvent tout de même le temps d'informer notre comité de leurs travaux. Je crois qu'elles méritent tout notre respect au lieu d'être seulement reconnues de temps en temps. Elles méritent le type de respect qui leur permet de comparaître devant notre comité pour expliquer cet enjeu qui préoccupe tellement l'opposition, plutôt qu'on leur fasse dire des choses qu'elles n'ont pas dites. C'est justement ce que l'opposition tente d'accomplir en les empêchant activement de comparaître devant le Comité.
Si nous adoptons la motion de M. Gerretsen, nous aurons un résultat équitable qui permettra aux députés de l'opposition d'obtenir des réponses à leurs questions sans réduire nos fonctionnaires au silence.
Je vais maintenant amorcer ma conclusion, monsieur le président.
Les conservateurs refusent de collaborer. J'espère que le NPD et le Bloc commenceront à adopter une approche différente.
Les députés de l'opposition aiment beaucoup citer les paroles du légiste de la Chambre des communes, qui a dit... et qui rend de grands services à tous les parlementaires et qui sert aussi le pays. Les conservateurs souhaitent voter contre cela. N'oubliez pas que la motion de M. Gerretsen demande la comparution du légiste, ce qui permet à tous les membres du Comité, sans exception, de participer à cette discussion. Je demande aux néo-démocrates et au Bloc d'appuyer cette motion. Malheureusement, je n'ai pas entendu grand-chose sur ce point de la part de M. Ste-Marie ou de M. MacGregor.
Monsieur le président, nous ne devrions pas hésiter ou gaspiller notre temps. À la fin de sa motion très raisonnable, M. Gerretsen demande que le débat sur la motion principale et sur l'amendement de M. Poilievre soit suspendu, et que le président soit autorisé à planifier la comparution de ces témoins, et à convoquer une réunion pour reprendre le débat sur la motion de M. Poilievre une fois que ces réunions auront eu lieu.
Cela me semble très raisonnable, monsieur le président. Nous devrions permettre à la greffière et aux analystes de faire leur travail important et de nous fournir les documents que nous n'avons toujours pas reçus.
Malheureusement, encore une fois, les députés de l'opposition ne nous permettront pas d'accomplir le travail important qui doit être effectué ici. Il faut le reconnaître et l'ajouter au compte-rendu. Nous ne connaissons même pas leur raisonnement ou leur justification pour tout cela. J'espère que des députés du NPD et du Bloc — je ne compte plus sur les conservateurs — exprimeront leur point de vue à notre comité, à leurs électeurs et à tous les Canadiens qui nous regardent à la maison, monsieur le président.
C'est ce qui termine mes commentaires. Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Étant donné ce que j'ai entendu, j'allais attendre un peu pour reprendre la parole, mais je dois réintégrer la discussion en raison de quelques commentaires formulés par certains de mes collègues — en particulier, les commentaires de M. Lake sur certains points que j'avais soulevés, ainsi que d'autres collègues. Dans une certaine mesure, il est temps de dire franchement ce qui se passe ici, et je suis sûr que les députés de l'opposition y pensent, et ils ont raison d'y penser. On essaie, encore une fois, de créer un certain discours en raison de l'excellent travail que le gouvernement et les Canadiens ont accompli depuis que la COVID-19 est arrivée en mars dernier. Voilà ce qui se passe. N'ayons pas peur d'appeler un chat un chat.
Honnêtement, la plupart de nos résidants — du moins, ceux de la région de Niagara — s'en rendent compte. Ils comprennent parfaitement ce qui se passe ici et comme je l'ai dit plus tôt, ils formulent de nombreux commentaires sur ce que nous devrions faire et sur les priorités que nous devrions adopter. Il est donc inapproprié de tenter de détourner la discussion du travail qui est effectué.
J'aimerais également revenir sur un mot que j'ai évoqué plus tôt — et qui n'impressionne visiblement personne —, c'est-à-dire le respect. Il a été mentionné par M. Lake dans le cas de la lutte pour les droits de...
Monsieur Lake, permettez-moi d'énoncer très clairement pour qui je ou plutôt nous nous battons — et pour qui vous devriez également vous battre. Nous devrions respecter les personnes que nous représentons et respecter notre équipe. Nous devrions respecter la capacité et l'occasion qu'a notre équipe de veiller à ce que les décisions que nous prenons soient fondées sur des données probantes, sur de bons raisonnements et sur le travail accompli par notre équipe au quotidien. Honnêtement, cela va au-delà du travail que vous et moi accomplissons au quotidien, car cela concerne des questions qui doivent être fondées sur des données probantes pour que nous puissions prendre les décisions appropriées, et nous comptons sur ces gens pour y arriver. Encore une fois, c'est une question de respect — le respect des personnes qui font leur travail et des gens que nous représentons —, afin de veiller à ce que ces décisions soient éclairées et fondées sur des données probantes.
J'aimerais encore une fois revenir sur le discours et, dans une certaine mesure, en me fondant sur les commentaires de M. Lake, vous donner une brève leçon d'histoire, c'est-à-dire que le discours consiste, encore une fois, à mettre les Canadiens au premier plan et à accorder la priorité aux personnes plutôt qu'aux politiques, et non le contraire. Honnêtement, le 15 octobre 2020, le discours devrait concerner la santé et la sécurité de tous les Canadiens. Répéter cette discussion reviendrait à simplement faire de la rhétorique et du bruit et, honnêtement, cela nous empêcherait de faire notre travail. Lorsque je dis « nous », je parle des 338 députés et des personnes que nous représentons, car nous devons collaborer et ramer dans la même direction, afin de protéger les intérêts des Canadiens.
Monsieur Lake et les autres personnes qui se trouvent de l'autre côté de la table, soyons très clairs à cet égard. C'est notre discours. C'est notre priorité.
Cela dit, on a mentionné, entre autres, les dépenses liées à la COVID-19 et, manifestement, l'orientation prise par le gouvernement au cours des derniers mois. J'entends souvent le nouveau chef de l'opposition, l'ancien chef de l'opposition et les députés de l'opposition critiquer les dépenses effectuées. Mais j'ai toujours posé — et je continue de poser — les questions suivantes: quels sont vos commentaires? Quelles sont vos réflexions? Plutôt que formuler des critiques et faire partie du problème, faites donc partie de la solution. Cela dit, je ou plutôt nous serions visiblement heureux d'entendre certaines de ces réflexions et de découvrir ce que vous feriez pour aider les gens à nourrir leur famille et à avoir un emploi, et pour veiller à ce que la communauté des affaires — c'est-à-dire nos petites et moyennes entreprises et nos grandes entreprises — reçoivent de l'aide pour payer leur loyer, par exemple. La liste se poursuit. Je n'ai pas besoin de vous énumérer tout cela, car vous pouvez lire au sujet de cette situation tous les jours. Je suis sûr que vous entendez parler, tous les jours, des besoins de ces gens et de la façon dont la plupart de ces besoins sont comblés par l'entremise des programmes que nous avons mis sur pied.
Oui, il s'agit ici de transparence et de reddition de comptes. Comme je l'ai dit plus tôt, c'est aussi tout simplement une question de respect. Je crois que nous devrions tous le reconnaître et veiller à respecter les personnes avec lesquelles nous travaillons tous les jours, en plus de nous respecter les uns les autres. De plus, nous devrions également protéger nos intérêts autant que nous protégeons ceux de nos électeurs.
Cela dit, examinons les législatures précédentes et les nombreux votes auxquels nous avons participé et pendant lesquels les conservateurs ont voté contre tout cela.
Je me souviens de budgets et de votes, tôt le matin, auxquels les conservateurs se sont opposés, notamment des investissements dans la lutte contre l'itinérance et la pauvreté, des dépenses liées aux personnes âgées, à l'infrastructure, aux soins de santé dans ma circonscription et dans celle de M. Lake, c'est-à-dire Edmonton—Wetaskiwin, à des organisations sportives locales et à des loisirs, des réductions d'impôt et des soutiens aux entreprises. Je ne comprends pas pourquoi ils ont voté contre ces mesures. Elles étaient liées à de bonnes choses, comme celles que nous faisons au beau milieu de la pandémie actuelle. Heureusement, nous avions un gouvernement majoritaire à l'époque. Nous avons donc été en mesure d'effectuer un grand nombre de ces investissements.
Je dois donner une autre leçon d'histoire — je suis désolé, monsieur le président —, tout simplement pour répondre aux paroles de M. Lake et d'autres intervenants qui sont maintenant inscrites au compte rendu et qui concernent la prorogation du Parlement. Vous savez, vous n'avez qu'à penser à la 41e législature, avec le gouvernement Harper, en octobre 2013. En effet, à ce moment-là, le gouvernement a fermé le Parlement pendant 33 jours pour éviter de répondre aux questions sur le scandale lié aux dépenses du Sénat et sur les efforts de dissimulation déployés par le CPM par la suite. Lors de la 40e législature, le gouvernement Harper a fermé le Parlement pendant 63 jours pour éviter la question des détenus afghans. En 2008, les conservateurs du gouvernement Harper ont fermé le Parlement pour éviter un vote de confiance qui aurait entraîné la chute du gouvernement. Cet ajournement a duré 53 jours. En 2007, le gouvernement Harper a fermé le Parlement pour déclarer mission accomplie au sujet de cinq priorités d'élection, et il a fallu attendre 32 jours avant qu'un discours du Trône soit prononcé.
Monsieur le président, je suis ébahi par les commentaires qui ont été formulés et par l'audace des personnes qui les formulent tout en sachant cela. Franchement, M. Lake était présent à cette époque. Il était ministre.
Si les partis de l'opposition n'appuient pas le sous-amendement, cela ne fera qu'indiquer qu'ils ne se soucient pas des faits. Ils ne pensent pas qu'il est important de prendre une décision fondée sur des données probantes. Encore une fois, cela démontre un manque de respect. Tout ce qui les intéresse, c'est d'avoir quelque chose pour jeter de la poudre aux yeux et obtenir le soutien de leurs partisans, qui crieront également ces renseignements sur tous les toits lors de leur prochaine collecte de fonds. Ils devraient avoir honte, car en faisant cela, ils privent notre comité d'avoir l'occasion d'effectuer un travail important.
Encore une fois, monsieur le président, j'aimerais parler de mon ancienne vie. Lorsque nous avons fait face à des situations et à des questions comme celles-ci, nous n'avons pas fait de l'obstruction. Nous ne nous sommes pas enfoncés dans les détails de la politique. Honnêtement, nous avons fait passer les gens avant la politique. Nous n'avons pas fait passer la politique avant le peuple pour tenter d'échafauder un discours. Franchement, le discours devrait toujours consister à s'occuper des problèmes auxquels le peuple fait face au quotidien, les problèmes dont les gens parlent à l'heure du souper ou parfois plus tard, vers 21 heures. En ce qui me concerne, ce soir, ce sera à minuit. Les gens pensent à ces choses tous les jours et cela fait partie de leur vie. Franchement, il est inapproprié de détourner la conversation des préoccupations des gens pour en tirer un profit politique.
Les députés de l'autre côté peuvent parler tant qu'ils le souhaitent. Mais il faut appeler les choses par leur nom. Tout le monde sait ce qui se passe. Nous le savons ici. Nous sommes dans l'arène, mais honnêtement, les gens qui sont à l'extérieur de l'arène savent également ce qui se passe. Il faut appeler un chat un chat.
Ce sous-amendement demande seulement de veiller à ce que la décision prise soit fondée sur les meilleures preuves qui nous sont présentées par les personnes sur lesquelles nous comptons chaque jour pour nous apporter ces preuves. Vous ne pouvez pas être hypocrites ici. Vous ne pouvez pas dire d'un côté que vous souhaitez obtenir des preuves d'une manière différente sur d'autres questions, mais ne pas être prêts à les examiner ici. Que pouvons-nous en conclure? Que peuvent en conclure les Canadiens?
C'est une question de reddition de comptes et de transparence, mais par-dessus tout, c'est une question de respect, de respect envers notre équipe et envers les décisions qu'on s'attend à ce que nous prenions en nous fondant sur des données probantes.
Je rappelle souvent aux gens que différentes personnes ont occupé nos sièges au fil du temps. Même si nous avons des opinions à propos des personnes qui occupent un siège, dans n'importe quel ordre de gouvernement — qu'il s'agisse d'un maire, d'un conseiller municipal, d'un député fédéral ou provincial — il reste que les sièges seront toujours là. Ces sièges demeurent là, et différentes personnes les occupent.
Nous avons des opinions à propos des personnes qui occupent ces sièges. Toutefois, en tant qu'occupants de ces sièges, nous devons — et je dis bien devons et non pas devrions — respecter ces sièges que nous occupons. Cela implique de veiller à ce que les décisions soient prises par une équipe composée de tous les parlementaires et les employés de soutien et qu'elles soient fondées sur des données probantes afin qu'elles soient, par conséquent, de bonnes décisions. Cela implique également qu'il faut faire passer les gens avant la politique, et non pas l'inverse.
Il se trouve que les personnes d'en face font souvent l'inverse. C'est ce que nous avons pu observer entre 2015 et 2019. Je pense que les gens l'ont constaté, et c'est la raison pour laquelle nous sommes de retour au pouvoir au Parlement. On s'attend à ce que cela ne change pas.
Je vous demande tous de prendre cela en considération, à savoir le respect que méritent ces personnes, qui se fondent sur des données probantes pour prendre les bonnes décisions.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président. Je suis ravie d'être de retour pour participer à la discussion.
Je me suis absentée pendant 55 minutes, monsieur Ste-Marie. Je le mentionne au cas où vous voudriez le savoir.
J'ai écouté très attentivement vos propos, monsieur Ste-Marie. Je suis heureuse que vous ayez pris la parole. Je ne suis pas d'accord avec vous. Il ne s'agit pas de faire passer le temps; je pense que la motion directe qu'a proposée M. Gerretsen vise à répondre à ce que nous croyons être une préoccupation des députés de l'opposition. S'ils ont l'impression qu'on a procédé à des caviardages afin de cacher des renseignements secrets dont le public devrait prendre connaissance, je crois que cette motion vise directement à aborder cela.
Permettez-moi d'exposer quatre grands points de cette motion.
La première partie vise à suspendre la motion principale et l'amendement de M. Poilievre. Ils ne sont pas rejetés; ils sont seulement suspendus.
Laseconde partie vise à autoriser le président à planifier des réunions avec des témoins. Qui sont ces témoins? Essentiellement, nous invitons les sous-ministres concernés ou les signataires des lettres de transmission, ainsi que le légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes, à venir nous parler des plus de 5 600 documents, répondre à nos questions et nous expliquer pourquoi les documents ont été caviardés.
La quatrième partie demande la tenue d'une réunion pour reprendre le débat sur la motion de M. Poilievre une fois que ces séances auront eu lieu. Alors, nous voulons suspendre cette motion afin de nous pencher directement sur ce qui, à nos yeux, est au cœur de ce que nous entendons de la part des députés de l'opposition, du public et même des membres du Comité. C'est ce que nous tentons de faire. Si nous ne comprenons pas bien, si quelque chose nous échappe, alors dites-nous ce qui nous échappe, car je veux vous écouter, je veux vous entendre.
Je conviens avec mes collègues que M. Badawey a fait un bel exposé. C'était à mon avis un exposé très sincère à propos des Canadiens et de ce que nous voulons tous — pas seulement les libéraux, mais tous les députés — lorsque nous pensons aux Canadiens, que nous établissons un plan pour eux et que nous favorisons la reprise économique la plus solide possible. Alors je vous écoute, monsieur Ste-Marie, ainsi que tous les députés de l'opposition. Si quelque chose nous échappe, dites-nous ce que c'est, car j'estime que cette motion ne vise pas à faire passer le temps, mais plutôt à nous permettre de nous pencher délibérément sur ce qui est, selon nous, la principale question qu'ont soulevée les députés de l'opposition au cours des dernières semaines.
J'aimerais aussi dire, en ce qui concerne cette très longue journée de discussion, que, quiconque nous écoute, doit penser que nous sommes un peu fous, mais, parfois, je crois qu'il faut avoir une longue discussion pour tenter d'en venir à une solution. Il semble que c'est ce que nous sommes en train de faire. Nous essayons de voir si nous pouvons trouver un terrain d'entente, si les esprits vont finir par se calmer et si nous parviendrons à faire ressortir ce qu'il y a de mieux en nous, alors je ne vois pas cette journée entière passée à discuter comme étant une immense perte de temps, quoique j'aurais préféré que la réunion ne dure pas 9, 10 ou 11 heures.
J'aimerais réitérer quelques points, qui sont liés à mon avis à ce que nous essayons de faire avec cette motion.
On nous dit que nous, les députés du gouvernement libéral, essayons de cacher des choses parce que de nombreuses pages sont caviardées. Nous, les députés du gouvernement libéral, affirmons que ce n'est pas le cas, car nous pouvons compter sur de remarquables fonctionnaires indépendants qui ont respecté la loi à la lettre et qui ont fait de leur mieux pour fournir tous les renseignements demandés dans la motion de M. Julian, présentée et adoptée le 7 juillet... même si c'est en fait le 2 juillet qu'il a présenté sa motion. Mes collègues M. Fragiskatos et M. Fraser ainsi que moi-même avons présenté des éléments de preuve importants pour étayer notre position. Nous avons donné des exemples de fonctionnaires qui ont fait tout en leur pouvoir pour nous fournir le plus d'information possible..., et s'ils ont caché certains renseignements, il s'agissait de numéros de téléphone cellulaire personnel — des renseignements tout à fait non pertinents en regard de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant — et de renseignements confidentiels du Cabinet. Nous avons donné de multiples exemples.
Ce qui me plaît également à propos de cette motion, c'est qu'elle nous offre l'occasion d'entendre des fonctionnaires qui étaient chargés de fournir ces documents. Nous aurions la possibilité d'en apprendre au sujet du caviardage et des règles qui l'encadrent et de connaître les raisons pour lesquelles les documents ont été caviardés, ce qui, je pense, rassurerait les députés de l'opposition. Je dois dire honnêtement que s'il faut entendre des fonctionnaires avant de pouvoir continuer nos consultations prébudgétaires, je suis prête à consacrer quelques réunions à l'audition de ces témoins.
Encore une fois — je tiens à le répéter — nous ne faisons que suspendre la motion de M. Poilievre ainsi que son amendement. La quatrième partie de notre motion concerne la tenue d'une réunion visant à reprendre le débat sur la motion de M. Poilievre une fois que les séances auront eu lieu. Nous ne souhaitons pas rejeter la motion. Nous essayons de régler la question qui nous occupe.
J'ai aussi quelques autres observations à faire. Je me dis souvent que, si les gens disent « Eh bien, vous savez... ». Sachez que je n’ai reçu aucun appel téléphonique ou courriel. Soit dit en passant, je n'aime pas mentionner cela publiquement, car chaque fois que je le fais, quelqu'un commence tout à coup à inciter les gens à m'envoyer des courriels et à m'appeler, mais je peux dire que personne ne nous a appelés au cours des dernières semaines en ce qui concerne l'organisme UNIS et le fait que nous essayons supposément de cacher des choses en caviardant les documents qui ont été présentés. Les gens sont très préoccupés par le quotidien, et j'aimerais parler un peu plus de cela dans un instant.
Je tiens à mentionner à l'intention des Canadiens, ou de quiconque en dehors de notre équipe qui nous écoute, que deux motions ont été présentées et adoptées le 7 juillet. L'une portait sur toute cette information, et l'autre visait la tenue d'un certain nombre de réunions pour examiner les raisons pour lesquelles le gouvernement a accordé le contrat à l'organisme UNIS et la façon dont la décision a été prise. Je crois qu'on s'inquiétait qu'il y ait eu de la corruption. Nous avons entendu des témoignages très clairs. Les Kielburger se sont exprimés sous serment. Nous avons également entendu le premier ministre Trudeau. Normalement, un premier ministre ne comparaît pas devant un comité, mais M. Trudeau a tenu à comparaître devant le Comité pour faire preuve de transparence, rendre personnellement des comptes et répondre personnellement aux questions. Nous avons aussi entendu M. Morneau. Nous les avons tous entendus et ils nous ont tous dit qu'ils ne sont pas des amis et qu'il n'y a pas eu de corruption.
Personne n'a choisi l'organisme UNIS pour s'assurer qu'il soit rémunéré en raison de l'amitié qu'il entretient avec le premier ministre ou des ministres. Cela figure au compte rendu. Il n'y a pas eu mauvaise utilisation de fonds. On nous a dit que tout l'argent avait été remboursé. Aucun dollar n'a été mal utilisé. L'organisme n'a réalisé aucun profit. L'accord de contribution prévoyait un certain nombre de freins et contrepoids pour veiller à ce que l'argent soit dépensé à bon escient. L'organisme UNIS n'a réalisé aucun profit. L'objectif était de faire en sorte que le plus grand nombre d'étudiants possible s'engagent dans des activités de bénévolat et qu'ils puissent par le fait même gagner un peu d'argent pour être en mesure de poursuivre leurs études.
Nous avons aussi entendu Ian Shugart, Gina Wilson et Rachel Wernick. Pour ceux qui ne le savent pas, Ian Shugart est le greffier du Conseil privé et Rachel Wernick et Gina Wilson sont deux hautes fonctionnaires. Ils nous ont très clairement dit que ce sont les fonctionnaires qui ont choisi l'organisme UNIS et qui ont jugé que, considérant le temps dont nous disposions, cet organisme était le mieux placé pour administrer ce programme.
Nous avons également expliqué pourquoi nous avons dû établir rapidement l'accord de contribution. C'est parce que nous ne disposions que de quatre mois et que nous voulions faire tout notre possible pour l'ensemble des étudiants.
Je n'ai pu aller à mon chalet que pendant deux jours cet été. J'ai discuté avec des amis qui pensaient que la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant était le seul programme que nous avions mis sur pied pour les étudiants. C'est faux. Nous avons dépensé 9 milliards de dollars pour soutenir les étudiants. Nous avons entre autres mis en place la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants. Nous avons augmenté le nombre d'emplois offerts par l'intermédiaire du programme Emplois d'été Canada. Nous avons contribué à créer plus de 160 000 emplois supplémentaires. Nous avons apporté d'importantes modifications au Programme canadien de prêts aux étudiants et au Programme canadien des bourses aux étudiants. Nous avons mis en place de nombreuses initiatives pour les étudiants, dans lesquelles nous avons investi 9 milliards de dollars. Même si on exclut la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, on constate que nous avons dépensé plus de 8,1 milliards de dollars pour appuyer les étudiants. Ils ont bénéficié de cet argent, qui leur a été utile. Ces sommes leur permettent de poursuivre leurs études à l'heure actuelle. Nous devons continuer d'en faire davantage pour eux.
J'ai déjà parlé du fait qu'il ne s'agissait pas d'un contrat à fournisseur unique. Il s'agissait en fait d'un accord de contribution.
Je tiens à rappeler à tous que nous avons établi divers accords de contribution, dont un accord de 100 millions de dollars pour assurer la sécurité alimentaire, un accord de 350 millions de dollars pour soutenir des organismes à but non lucratif qui viennent en aide aux refuges et un accord de 50 millions de dollars pour lutter contre la violence familiale. Nous avons établi tous ces accords de contribution. C'est une façon de faire très habituelle au sein d'un gouvernement.
Je tiens à mentionner tout cela parce que c'est partie intégrante de la question. Pourquoi avons-nous demandé tous ces documents? C'est en raison de la question initiale de savoir si des choses inappropriées se sont produites lors du processus de sélection de l'organisme UNIS.
Qui a pris la décision de choisir cet organisme? Est-ce que quelqu'un a agi d'une façon répréhensible? Je pense que les éléments de preuve montrent sans équivoque que ce n'est pas le cas en ce qui concerne chacun des éléments que j'ai mentionnés.
Cela ne signifie pas que des erreurs n'ont pas été commises, car aucun gouvernement n'est parfait. Il y a quelques années, j'ai écouté Malcolm Gladwell dans le cadre d'une série de causeries à Toronto. L'une des principales choses qu'il a mentionnées c'est que, dans le monde en constante évolution dans lequel nous vivons, les gouvernements doivent agir et essayer des choses radicalement différentes. Les gouvernements doivent expérimenter et ne pas avoir peur de l'échec. Car si les gouvernements ne le font pas, qui le fera? Nous sommes les seuls à pouvoir le faire.
Je viens du monde des affaires. J'ai œuvré brièvement dans le secteur du capital de risque. Je peux vous dire que, dans ce domaine, le taux de réussite est d'un sur 10. Si une entreprise sur 10 est une réussite, alors on estime que c'est bien.
Quoi qu'il en soit, je pense que c'est la ministre qui l'a exprimé le mieux. Elle a dit que nous avons failli à la tâche en ce qui concerne la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Nous aurions pu faire beaucoup mieux. Nous sommes dans une pandémie et c'était complètement fou à ce moment-là. Nous devions agir à toute vitesse. Nous aurions dû être à la hauteur. Elle a également déclaré qu'elle croit que cela ne devrait diminuer en rien le travail très important, et je dirais fantastique, qui a été accompli pour les étudiants et les Canadiens de façon générale. Elle a continué d'en parler.
Nous ne sommes pas parfaits. Nous avons fait de notre mieux. Bien sûr, nous allons faire des erreurs. Bien entendu, il est correct qu'un comité se soit penché sur le dossier. Nous y avons consacré environ deux mois. Nous avons posé des questions très importantes. Nous avons répondu à des questions très importantes. Je crois qu'il importe de le reconnaître.
Je crois qu'il est également très important de reconnaître que la vérificatrice générale examine aussi... Nous devons nous rappeler que nous bénéficions de deux remarquables agents indépendants qui se consacrent depuis longtemps au service du public et des Canadiens. Ils examinent nos dépenses pour voir s'il y a eu des manquements à l'éthique. La vérificatrice générale a comparu devant nous pour nous expliquer qu'elle se penche sur nos dépenses en ce qui a trait à tous les programmes et sur la façon dont l'argent a été dépensé. Elle publiera plusieurs rapports d'ici la fin de l'année.
De son côté, le commissaire à l'éthique mène toujours une enquête sur le et l'ancien ministre des Finances, M. Morneau, pour déterminer s'ils ont enfreint les règles d'éthique.
Je tiens à rappeler aux Canadiens que les comités... et je sais avec certitude que notre comité est un comité qui n'est pas impartial. Il ne l'est pas, mais j'aimerais qu'il le soit, ne serait-ce que l'espace d'un instant. Je crois que nous avons du travail très important à accomplir.
Je rends souvent visite à des élèves dans des salles de classe. Je suis certaine que vous faites tous de même. L'une des classes que j'ai préférées est celle de niveau 5 et 6 à l'école St. Nicholas of Bari. Les élèves m'ont demandé entre autres ce qui me surprend le plus en tant que politicienne. Je leur ai répondu que ce qui me surprend le plus ce sont les envolées théâtrales. J'ignorais qu'il y aurait autant de théâtre et de manœuvres politiques. C'est ce que je leur ai répondu.
Un élève m'a demandé — et c'est pertinent dans ce cas-ci — s'il y a des jours où j'en ai assez. J'ai bien aimé sa question. Je lui ai répondu qu'il y a certes des jours où je me sens frustrée, mais je lui ai dit que c'est un honneur et un privilège d'occuper cet emploi, car il me donne l'occasion tous les jours d'améliorer la vie des gens. J'ai la chance de travailler avec des collègues formidables pour essayer de rendre notre pays meilleur.
J'adore ces questions. C'est la classe que j'ai le plus aimée, car les élèves m'ont posé les meilleures questions.
Je peux vous dire que ce que les gens m'ont dit — je voudrais dire au cours des dernières semaines, mais je devrais probablement dire au cours des derniers mois — c'est qu'ils sont très inquiets à propos de leurs parents et des membres de leur famille. Dans ma circonscription, les gens s'inquiètent du fait que leurs enfants sont présents à l'école durant la deuxième vague. Ils se demandent pourquoi les sommes versées par le gouvernement fédéral aux provinces et aux municipalités n'ont pas été utilisées pour accroître le nombre de centres de dépistage et améliorer la recherche de contacts.
Ils se posent la question; ils demandent pourquoi. Ils s'inquiètent pour leur emploi et leur avenir. Ils sont inquiets pour leur famille élargie. Ils sont très préoccupés par beaucoup de choses.
Un certain nombre d'entre eux m'ont écrit pour me dire que s'il y a une chose sur laquelle nous devrions nous pencher dans les consultations prébudgétaires — ils savent que je siège au comité des finances —, c'est l'environnement, comment nous pouvons redémarrer l'économie d'une façon qui nous aide à faire la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, qui contribuera à la décarbonation, qui prêtera main-forte à certains pans de notre secteur de l'énergie et à de nombreux autres secteurs afin de pouvoir faire la transition.
Ils sont préoccupés par le logement. Quand j'étais jeune, ma mère, qui gagnait le salaire minimum, et mon père, qui avait un salaire d'ouvrier, pouvaient se permettre une maison au centre-ville de Toronto. C'est maintenant impossible. La question du logement les préoccupe.
Il y a beaucoup de personnes formidables du secteur des arts et de la culture dans ma circonscription. Il y a longtemps qu'elles ont de la difficulté à survivre au XXIe siècle. Beaucoup a changé dans la façon dont nous finançons nos artistes et notre secteur culturel. Nous savons que les arts et la culture, comme le tourisme et l'industrie de l'accueil, sont très durement touchés pendant la pandémie, et il faudra du temps avant que le cours normal des choses reprenne.
Je mentionne également que nous avons entendu et lu beaucoup de leaders économiques, comme M. David Dodge et M. Don Drummond, et je pense qu'ils ont des choses utiles à dire. Cela m'a fait penser que j'ai vraiment hâte aux consultations prébudgétaires, car je veux entendre des idées sur la façon d'avoir une économie concurrentielle au Canada lorsque nous sortirons de la pandémie. Comment pouvons-nous attirer plus d'investissements étrangers directs? Comment pouvons-nous accélérer la croissance économique? Comment pouvons-nous investir dans le capital physique et le capital humain qui améliorent la productivité? Comment pouvons-nous investir dans les secteurs en transition? Nous avons énormément de choses sur lesquelles nous devrions nous pencher maintenant, y compris les choses du quotidien dont mon collègue, M. Vance Badawey, parlait. J'espère que nous mettrons l'accent là-dessus.
Je vais terminer par quelques autres observations, monsieur le président.
Il est nécessaire que nous donnions, en tant que leaders, le meilleur de nous-mêmes, afin d'être le gouvernement dont les Canadiens ont maintenant besoin, et que nous transcendions les jeux politiques et le statu quo. Je regrette que M. Poilievre ressente le besoin de bâiller pendant mes observations, mais je pense qu'il est important que nous les entendions.
Je vous dirais que je ne crois pas que ce qui se fait maintenant au Comité revient à essayer de trouver une solution. C'est ce que je pense de la situation présente. J'estime que nous serions très efficaces si nous pouvions trouver un moyen de passer aux consultations prébudgétaires. Imaginez ce qu'il en serait. Que perdrions-nous? Un peu d'ego, un peu de pouvoir pour tenir une séance de comité ou l'illusion que les députés de l'opposition demandent des comptes au gouvernement.
Ne pensez-vous pas qu'il serait beaucoup plus efficace de plutôt mener les consultations prébudgétaires les plus ambitieuses qui soient, d'entendre un nombre sans précédent d'idées et d'intervenants et de faire venir les meilleurs leaders nationaux et internationaux pour qu'ils nous fassent part de leurs meilleures idées? Nous pourrions peut-être même présenter un rapport unanime à la Chambre des communes, à notre . Ne pensez-vous pas que ce serait plus efficace et sans précédent? Les Canadiens et nous pourrions dire qu'au moment de l'histoire où nous traversions une pandémie sans précédent, tous les partis ont baissé leur bouclier partisan et travaillé ensemble dans l'intérêt des Canadiens. Le moment est venu où les Canadiens doivent nous voir nous montrer à la hauteur, donner le meilleur de nous-mêmes, pour pouvoir affirmer que c'est exactement ce que nous avons fait.
Nous nous sommes tous présentés aux élections pour servir les Canadiens et créer un meilleur pays. Qui sera au gouvernail et préparera la voie pour l'avenir si ce n'est pas nous? Si nous n'agissons pas maintenant, pendant une période d'énormes changements, de peur et de confusion, à quel moment le ferons-nous?
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie ma collègue, Mme Dzerowicz, de son intervention. La passion avec laquelle elle s'est exprimée à la fin témoigne vraiment de sa qualité en tant que députée et de sa contribution ici. On voit qu'elle veut sincèrement trouver une solution, une façon de s'en sortir. Ce sera un compromis que tout le monde pourra constater et apprécier.
Je vais revenir aux observations de M. Ste-Marie. Il dit que c'est une perte de temps. De toute évidence, c'est essentiellement le résultat du recours à l'obstruction pour faire valoir un argument. Il y a peut-être un peu de confusion quant à la raison pour laquelle nous nous engageons dans cette voie. L'illusion que M. Poilievre et d'autres conservateurs aimeraient créer, c'est qu'il y a quelque chose à cacher. Rien n'est plus faux.
Je tiens absolument à ce sous-amendement, justement parce que je suis préoccupé par le traitement réservé aux fonctionnaires. Je veux que leur voix se fasse entendre. Je veux qu'ils puissent s'exprimer avant que nous nous prononcions sur l'atteinte à des privilèges parlementaires compte tenu de la façon dont ils ont fourni de l'information. Je ne parle pas des membres du personnel politique, mais plutôt des fonctionnaires qui ont participé au caviardage des documents.
J'ai l'impression, monsieur le président, que mes démarches ne mèneront à rien. Mis à part les libéraux, il ne me paraît actuellement pas évident que d'autres députés appuient cet amendement.
J'en viens à la conclusion qu'il sera très difficile pour ces fonctionnaires de se défendre. Je pense qu'il est extrêmement important qu'ils puissent le faire. À défaut de quoi, monsieur le président, je pense que c'est mon devoir de me battre jusqu'au bout, comme l'a laissé entendre M. MacGregor. C'est notre devoir — et je relève certainement le défi — de veiller à ce qu'ils soient correctement représentés et à ce que leur voix soit entendue. Je ne veux pas que des fonctionnaires soient rendus responsables d'une violation des privilèges parlementaires alors que ce n'est peut-être pas le cas. Nous ne le saurons pas à quoi nous en tenir et nous ne pourrons pas rendre la meilleure décision possible si nous ne leur donnons pas l'occasion de se défendre.
Puisque des députés ne veulent pas leur en donner l'occasion, je vais tenter de les défendre de mon mieux.
Sur ce, je demande à tout le monde de consulter les passages caviardés par le Bureau du Conseil privé. J'aimerais les passer en revue pour faire ressortir explicitement les censures afin que le grand public sache à quoi s'en tenir et que cela figure au compte rendu.
Le document compte 151 pages. Je vais le parcourir le plus rigoureusement possible pour donner le plus de détails possible, afin que leur voix soit entendue alors que nous tentons de comprendre les modifications qu'ils ont apportées aux documents.
Commençons à la page 49, où nous voyons le premier exemple parfait. C'est un document du Bureau du Conseil privé. On y énumère un certain nombre de programmes. J'aimerais pouvoir vous montrer mon écran pour que tout le monde voie. Nous avons un tableau de style Excel. On y voit un certain nombre de programmes qui ne sont aucunement liés à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, sur laquelle porte la motion.
Je vais lire les programmes caviardés. C'est une des pages parfaites que M. Poilievre a brandies et secouées pendant qu'il était sur le podium et disait qu'elle avait été entièrement caviardée. Eh bien, parlons de ce qui a été caviardé.
Nous avons la Stratégie emploi et compétences jeunesse, qui n'avait rien à voir avec le dossier, le Programme de stages pratiques pour étudiants, le Programme d'apprentissage pour étudiants, le Service jeunesse Canada, d'autres aides financières, le Programme canadien des prêts aux étudiants, le doublement des montants des bourses canadiennes pour étudiants et la prestation canadienne pour les étudiants. Aucun de ces programmes n'était visible, car ils n'étaient pas visés par la motion de ce comité.
Cependant, parmi les programmes visibles et qui étaient entièrement visés par la motion du Comité se trouvait le Programme canadien de subventions aux étudiants, dans lequel il est expressément question des étudiants de niveau postsecondaire âgés de moins de 30 ans qui sont inscrits à des cours donnés le printemps, l'été ou l'automne et qui participent considérablement aux efforts de lutte contre la COVID-19 en tant que bénévoles, et on mentionne ensuite le montant de 900 millions de dollars devant être mis de côté ainsi que les différentes questions qu'on devait régler à ce sujet.
Il y avait également le projet d'entrepreneuriat social de l'organisme UNIS, ce qui était pertinent et visible dans le document. Le montant de 12 millions de dollars s'y trouve, et il est lui aussi parfaitement visible.
L'autre partie qui venait du Bureau du Conseil privé et qui est pertinente selon moi pour la discussion figure aux pages 78 et 79 du document. C'est un courriel que M. Kielburger a envoyé à Mme Fox au Bureau du Conseil privé. Le seul élément caviardé dans l'ensemble du courriel, monsieur le président, est l'adresse électronique d'un citoyen ordinaire, de l'adjoint de M. Kielburger. C'est un renseignement privé inutile dans le cadre des démarches. Par conséquent, rien n'était nécessaire à...
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Je suis loin d’avoir terminé. J’en suis seulement à la sixième de 151 pages, donc je veux vraiment m’y mettre.
Comme je le disais, le document fourni par le Bureau du Conseil privé s’intitule Increased Support for Canadian Youth and Students (soutien accru aux jeunes et étudiants canadiens). On y trouve beaucoup de détails sur les fonds, y compris leur provenance, sur les justifications de son importance, les raisons pour lesquelles ces programmes ont été créés, la décision ultime du ministre des Finances, et tout le reste. Rien n’est caviardé. Tout est là. Rien n’est caviardé. Je le répète, M. Poilievre aurait très bien pu brandir cet excellent exemple pour montrer que rien n’est caviardé.
Si vous allez à la page suivante, vous avez maintenant la page complète. Pour m’assurer que tout le monde suit bien, et je sais que vous suivez tous attentivement, c’est à la page 106. Cette page comporte plus précisément trois programmes. Elle est cotée « Secret » avec la mention « Confidence of the Queen's Privy Council » (renseignements confidentiels du Conseil privé de la Reine). On y établit manifestement les détails des programmes qui ont servi à collecter les renseignements. Deux des programmes, soit le programme d’emploi et de perfectionnement des compétences pour les jeunes et le Programme canadien de prêts aux étudiants, n’étaient pas pertinents, donc ils ont été complètement caviardés. La motion ne les mentionne pas, donc ils ont été complètement caviardés. À propos de celui qui est visible, la raison pour laquelle il était important de nous fournir cette page réside dans un paragraphe au bas de la page qui est directement lié à la prestation canadienne d’urgence pour les étudiants. Il dresse la liste de tout ce qui est lié aux séances d’information, à l’admissibilité des étudiants et à l’élargissement de l’application à tous les étudiants postsecondaires, y compris ceux au niveau collégial, que ce soit à temps plein ou à temps partiel.
Le fait est que, si nous convoquions ces fonctionnaires, ce que cette motion tente de faire, ils auraient l’occasion de répondre à ces questions. Ils ont dit avoir caviardé ces grandes sections parce qu’elles comportaient des choses qui portaient sur d’autres questions. Ils ont même laissé les titres afin que vous puissiez au moins savoir ce qui a été caviardé. Quelle ironie! Ils n’ont même pas caviardé les titres. Ils ont laissé les titres pour que nous sachions exactement ce qu’ils ont caviardé. Il n’en a résulté que ce petit paragraphe, au bas de la page, qui a trait à la motion.
Ensuite, vous passez à la page suivante du même document. On y trouve deux autres points relatifs à ce programme. On poursuit avec d’autres programmes où, une fois de plus, des éléments sont caviardés, mais on peut voir une autre section qui concerne la motion. On parle une fois de plus de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et tout ce qu’elle comportait.
La situation va se répéter, encore et encore, vous verrez. Brandir dramatiquement des papiers et déclarer: « Hé! Avez-vous vu tout ce qui est caviardé? » peut certes avoir son effet. Mais, je sais que, lorsqu’il aura finalement accès à ce qui a été caviardé, M. Poilievre n’aura rien à se mettre sous la dent. Ses interventions vont tomber à plat, car il n’y a rien à dévoiler. Mon objectif, comme je l’ai déjà dit, est de veiller à ce qu’on ne reproche pas à ceux qui ont préparé ces documents d’avoir contrevenu aux privilèges du Parlement, car ils ont fait exactement ce qu’ils devaient faire. Il est malheureux qu’on ne puisse pas les laisser venir devant le Comité pour nous le dire.
Je suis maintenant au bas de la page 108, à l’article 69. Vous pouvez voir qu’on fait de nouveau référence à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. On peut traduire le passage comme suit:
Dans votre annonce, vous dites que les bourses pour soutenir les études postsecondaires seraient offertes aux étudiants qui aident à lutter contre la COVID-19 cet été. Vous avez aussi annoncé que la valeur de la bourse peut aller de 1 000 $ à 5 000 $, selon le nombre d’heures enregistrées. Le reste des détails, y compris les critères d’admissibilité, l’adaptabilité, les sommes précises en fonction des heures enregistrées et le mécanisme de prestation, restent à établir.
Ensuite, évidemment, à la page suivante — je sais que tout le monde arrive à suivre —, il y a une section qui parle du programme UNIS pour l’entrepreneuriat social. On fournit des détails là-dessus, sur une bourse de 500 $ pour un programme de mentorat de 10 semaines. Vient enfin la recommandation du Bureau du Conseil privé. La recommandation du Bureau du Conseil privé est toute là, sauf pour une partie qui est une fois de plus caviardée, et on indique clairement que ce n’est pas pertinent.
Vous comprenez pourquoi c’est caviardé. Nous revenons constamment sur ce point, sur ce qui pourrait s’y cacher.
Je suis à la page 111 de cette soumission. Dans le document du Bureau du Conseil privé, ce sont les pages 189 et 190. Nous voyons un courriel entre Rachel Wernick et Mme Shannon, du Bureau du Conseil privé. Comme le prévoit la motion, les renseignements confidentiels du Cabinet non pertinents sont caviardés. Ils ne sont pas pertinents. De plus, le numéro de cellulaire de Mme Wernick a été caviardé. Je ne sais pas pourquoi M. Poilievre voudrait son numéro. Mais je crois qu’elle a tout à fait le droit de ne communiquer son numéro de cellulaire qu’à ceux qui en ont besoin, tout comme il n’est pas nécessaire d’avoir ce numéro et qu’il n’a aucune pertinence par rapport à la question étudiée par le Comité.
Je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que nous ne voudrions pas que ce numéro devienne du domaine public. Tout le courriel et tous les échanges connexes, de Rachel à Tara et inversement, sont toutefois là, à un détail près, c’est-à-dire les numéros de téléphone. Et on revient une fois de plus à la raison pour laquelle nous aurions besoin de cette information quand elle n’est absolument pas pertinente. Les gens ont droit à leur vie privée.
Passons maintenant à la page 191 du document du Bureau du Conseil privé. Nous avons un autre courriel entre Mme Wernick et Mme Shannon. Ici encore, seul le numéro de téléphone est caviardé. Ce courriel est daté du 7 mai 2020, à 15 h 14. Elles discutent de l’intention de la politique et échangent plusieurs courriels là-dessus. Toutes les adresses électroniques sont accessibles. Ce sont des adresses de type « .gc.ca ». Tout est accessible là-dedans, sauf à la mention « Mobile: » (cellulaire), où figure le numéro de téléphone de Mme Wernick. C’est le seul renseignement caviardé. Je le répète, je ne sais vraiment pas pourquoi M. Poilievre trouverait choquant que son numéro de téléphone soit caviardé.
Aux pages 192 et 193 du document du Bureau du Conseil privé, nous avons un autre caviardage en raison d’un numéro de cellulaire. Encore une fois, je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que la suppression de tels renseignements est tout à fait raisonnable.
Je trouve fascinant de voir que, tandis que la population lutte contre la deuxième vague de COVID-19, mes collègues cherchent à obtenir le numéro de cellulaire privé des gens. Je ne comprends pas leur motif, mais je suis persuadé qu’ils en ont un.
Le fait est que l’on voit tout le courriel, qui commence le jeudi 7 mai, à 15 h 22. L’échange commence avec Mme Wernick qui trouve cela magnifique et qui remercie Mme Shannon de lui avoir communiqué l’information. C’est une conversation entre elles.
Je vais être franc, ce n’est pas ce qu’il y a de plus palpitant à lire. Il n’y a vraiment rien de croustillant et on n’y trouve pas la preuve irréfutable que M. Poilievre semble chercher. Donc, j’imagine que courir après un numéro de cellulaire ou chercher d’autres renseignements qui n’ont absolument aucun lien avec ces programmes doit... Je ne sais pas. Peut-être que, caché quelque part là-dedans, on pourrait trouver le nom du deuxième assassin de Kennedy, celui perché sur la fameuse butte. Je n’en ai vraiment aucune idée.
Le fait est qu’on nous a remis énormément de renseignements. L’information qui est tout à fait non pertinente ou confidentielle, puisqu’il s’agit d’un numéro de téléphone personnel, est la seule chose qui n’est pas fournie.
Nous pouvons jeter un coup d’œil aux pages 219 à 221 du document du Bureau du Conseil privé. Bien franchement, c’est tout à fait extraordinaire. C’est un document qui n’est que rarement remis. Il n’aurait jamais été remis par le gouvernement Harper, j’en suis persuadé, à moins que M. Lake souhaite me corriger sur l’ouverture et la transparence extraordinaires du gouvernement Harper. On peut voir le sommaire de toute une réunion du Cabinet. Évidemment, ces détails sont normalement confidentiels, mais ils sont bien là. Ils peuvent les voir. Ce sont des choses qui, en ce qui a trait à ce dossier, n’ont pas été cachées.
Nous avons une autre page, la page suivante. Si ce n’avait été de la puce dans le bas de la page 220, la petite section qui porte sur la Bourse canadienne de bénévolat étudiant, cette page n’aurait jamais été incluse, car toute la page n’est pas pertinente. La seule façon de fournir ces cinq ou six lignes pertinentes est de caviarder les autres sections.
Bien sûr, M. Poilievre prend ce document et le brandit comme s'il s'agissait d'une preuve irréfutable que nous tentons de dissimuler d'énormes conspirations — ou du moins, il essaie de faire croire à ces conspirations —, mais la réalité est que cette page n’aurait même pas été fournie si la puce qui porte sur la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant n’avait pas été là, au bas. C’est la seule raison pour laquelle ils ont dû se débarrasser du reste. La page suivante, parce que le contenu de la puce continue sur la page suivante, n’est pas du tout caviardée.
S’il y a des gens dans le public qui nous écoutent encore — et nous en sommes à la 11e heure de cela —, j’espère qu’ils pourront comprendre de quoi il retourne en ce qui concerne les documents caviardés, et ce, malgré le fait que mes explications ne sont peut-être pas optimales.
Voici un exemple parfait. Nous avons ici une page, qui commence à la page 220, dont environ les quatre cinquièmes ont été noircis. La seule raison de cela est que l'information qui s’y trouvait n’était pas pertinente pour la motion. La partie concernant la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant commence à la puce suivante. À la page suivante, rien n'a été caviardé parce que le texte concerne la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et le commentaire du BCP sur l'orientation et la provenance des choses, de l'information qu'il était tout à fait approprié de divulguer.
Ce n’est pas différent que de faire du copier-coller, si vous deviez simplement copier-coller les parties concernées. Le problème est que — et là encore, cela s’adresse aux personnes qui y prêteront attention —, plutôt que de vous expliquer cela, plutôt que de penser que le public est suffisamment éduqué pour être en mesure de... Non, laissez-moi reformuler. Lorsque quelqu’un prend la page dont la majeure partie a été caviardée et la brandit comme une preuve, on a l’impression qu’il présume que le public va tout de suite accepter cela et dire: « Hé, le gouvernement n'est pas transparent; il a tout noirci. » Je comprends pourquoi on insiste tellement sur le côté théâtral de la chose, mais la réalité, c'est que c'est de cette façon que les documents sont divulgués.
Plus avant dans le document, aux pages 220 et 221, on commence vraiment à parler des détails et des commentaires du BCP, puis on prend connaissance des propos de la vice-première ministre concernant les éléments clés qui en découlent. Littéralement, tout est là pour que tout le monde puisse le lire.
À la page 222, il y a un autre courriel qui fait référence aux pages 254 à 256 du communiqué du BCP. Encore une fois, nous trouvons une partie caviardée, et — comme vous l'aurez deviné, les amis — il s’agit des numéros de téléphone cellulaire personnels et privés d’un membre du personnel, c'est-à-dire des renseignements qui, encore une fois, ne seraient jamais divulgués dans un communiqué, mais que M. Poilievre tient mordicus à obtenir.
Vous pouvez lire le courriel en entier. Il est de Tara Shannon, encore une fois, et il s’adresse à Mme Shannon Nix. Il y est question du partenariat, de la difficulté de mettre en œuvre les programmes existants, du fait de ne pas pouvoir accepter plus de stagiaires, etc. La deuxième partie porte sur le fait que les programmes de SJC ne sont pas financés, etc., et entre dans les détails à ce propos.
Ce que j'essaie de dire, c’est que rien de ce qui était pertinent à ce qui se passe et de ce que le Comité cherchait à obtenir par cette motion n’a été censuré. La seule chose qui a été censurée est le numéro de téléphone, en français et en anglais. La signature en bas est en anglais d’abord, puis en français, et le numéro de téléphone dans les deux versions de la signature a été caviardé.
C’est tout, monsieur le président. Tout le reste est accessible dans son intégralité.
Nous pouvons passer au courriel suivant, un échange entre Mme Wernick et M. Philip Jennings du BCP. Dans ce courriel, ils discutent d’une pièce jointe que Mme Wernick a transmise au BCP. Je sais que l’opposition s’intéresse beaucoup à Mme Wernick. Or, dans ce courriel, il n'y a qu'une chose qui a été rayée. Quelqu’un peut-il deviner de quoi il s'agit? Quelqu’un le sait-il? Le numéro de téléphone cellulaire est la seule chose qui a été caviardée.
Vous voyez, c’est ce que je trouve si fascinant. M. Poilievre n’a pas sauté sur l'estrade pour brandir ces documents en disant: « Pourquoi nous cache-t-on le numéro de téléphone de Mme Wernick? Pourquoi est-il censuré? » Bien sûr que non. Il n’a aucun effet dramatique à tirer de cela. Or, il en est de même pour tous les documents qui ont été soumis.
Encore une fois, Mme Wernick parle de la pièce jointe, qui est la proposition. Tout y est: on apprend à qui elle a été envoyée, quand elle a été envoyée, comment s’appelle le PDF. Encore une fois, il y a sa signature, puis son numéro de téléphone a été noirci.
Nous entrons dans le secret avec cet autre document, qui serait le prochain. Il s'agit d'un autre synopsis de réunion, un autre scénario à l'intention du cabinet. Encore une fois, c'est un document lourdement caviardé que M. Poilievre voulait agiter dans tous les sens. La réalité est que les parties qui sont noircies sont celles qui n’ont absolument rien à voir avec la motion que le Comité avait formulée. Cependant, la raison pour laquelle il était important de fournir tout cela — y compris la page couverture, le synopsis et tout le reste — est que, à la page suivante, qui est la première page qui devient pertinente, on découvre tout à coup la partie qui concerne la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant.
Cela se produit à maintes reprises dans ces documents, dont de grandes sections ont été noircies. Sauf qu'en réalité, les seules parties qui sont caviardées sont celles qui n’ont aucun rapport avec la motion. Lorsque vous arrivez aux parties qui sont pertinentes, vous pouvez prendre connaissance de tout ce qui concerne la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Je veux dire, je me pose la question. Peut-être que M. Poilievre espérait obtenir autre chose du secret du Cabinet, et que c'est pour cela qu'il est contrarié que certaines parties soient caviardées. Pourtant, dans les faits, il a obtenu exactement ce qu’il demandait. Le Comité a reçu exactement ce qu’il avait demandé.
En ce qui concerne mon amendement, dont nous parlons en ce moment, la raison pour laquelle je pense qu’il est si important pour nous d’avoir une discussion à ce sujet et d’adopter cet amendement, c'est de faire en sorte que les personnes qui ont procédé à ce caviardage puissent venir ici nous expliquer de quoi il retourne.
Excusez-moi, monsieur le président, mais je dois prendre une gorgée d'eau.
Les personnes qui viendront peuvent dire deux choses. Ils peuvent dire, non, Gerretsen est complètement dans l'erreur; toutes les choses que nous avons censurées étaient liées à l’Europe et nous ne voulions pas que vous les voyiez. Ils pourraient aussi venir ici et faire ce qui est probablement la chose la plus plausible qu'il nous sera donné de voir. Ils pourraient tout simplement valider tout ce que mes collègues et moi avons dit aujourd’hui sur cette question, à savoir que les éléments qui ont été caviardés sont des éléments qui n’étaient absolument pas pertinents et qui n’avaient rien à voir avec cette motion particulière. Le cas échéant, je suis convaincu que c'est ce que nous finirons par constater. Je n’ai aucun doute à ce sujet.
Vous savez, les gens se demandent pourquoi je présume que l'opposition a ses raisons d'agir de la sorte. Eh bien, pourquoi ne voudriez-vous pas qu’ils viennent ici et confirment si ce que je dis est vrai ou non? C'est quelque chose que je n'arrive pas à comprendre. J'estime qu’il nous incombe de faire en sorte que cette voix soit entendue.
Si vous allez à la page suivante, qui est la page 351 de ce document, la saga continue. Le commentaire du BCP sur ce programme particulier y figure en deux points. Le reste a été caviardé. Le reste a été caviardé parce qu'il n'a absolument rien à voir avec ce programme. Une très bonne façon de savoir que c’est effectivement le cas, c'est que dans ces documents — qui sont clairement des documents PDF ou une forme de Word ou quelque chose comme ça —, vous ne voyez pas de lignes ici et là. Ce n’est pas comme s'il y avait des mots ou des phrases à l’intérieur des paragraphes qui avaient été noircis. Vous ne voyez rien de cela dans ces documents.
Ce que vous voyez dans ces documents, ce sont des sections entières qui viennent clairement avant ou après les sections qui se rapportent à ce programme et les sections qui se rapportent à la demande qui a été faite par le Comité pour obtenir ces informations. C’est une indication appuyée que ce que nous avons ici est ce qui était lié à la motion dont il est question, notamment en ce qui concerne le programme de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant.
Les gens devraient noter le fait que dans une page ou deux d’informations pertinentes, pas un seul mot, pas une phrase, pas une expression ou un seul paragraphe n’a été noirci. C’est toute la partie qui est liée à ce programme.
Je ne peux pas me faire à l’idée que l’opposition permettrait aux fonctionnaires du gouvernement, qui sont non partisans, et aux agents parlementaires, qui sont non partisans, de voir leur carrière entachée par la possibilité d'avoir contribué à porter atteinte au privilège des députés.
Je ne peux pas comprendre, alors que c'est une évidence, pourquoi les membres de l’opposition... Je comprends pourquoi les conservateurs le font. Ils le font depuis le premier jour, depuis que je suis arrivé sur la Colline. Ils sont comme ça depuis le début. Je ne sais pas ce que c’est. Peut-être qu’ils n’ont tout simplement pas de bonnes idées. Tout ce qu’ils veulent faire, c’est parler du et de tout ce qu’il fait et qu’ils perçoivent comme une sorte de scandale. Ils ne veulent pas proposer quoi que ce soit de substantiel.
Par contre, je suis choqué de voir cela venant de mes collègues du Bloc et du NPD. J’ai toujours aimé le fait qu’ils veuillent défendre nos fonctionnaires. Ceci démontre de façon éloquente que ce n'est pas ce qu'ils font.
Je ne sais plus quoi dire à ce sujet, monsieur le président, car nos fonctionnaires sont l’institution. Ils sont les fondements du fonctionnement du Parlement. Pensez-y. Nous, les politiciens, allons et venons. Parmi les personnes assises autour de cette table, certaines d’entre nous seront présentes après les élections et d’autres non, et certaines d’entre nous seront parties après les élections. Cependant, les fonctionnaires, les employés et les personnes qui créent la base du fonctionnement de l’institution sont les personnes dont nous parlons. Ce sont ces personnes qui sont touchées par cette situation, monsieur le président.
Que se passe-t-il, monsieur le président? Sommes-nous en conférence téléphonique?
Monsieur le président, s’il devait y avoir une preuve tangible, c’est là que M. Poilievre l’aurait trouvée, dans ce document. Il s’agit de l’accord de financement proprement dit. Devinez ce qui en est expurgé? Absolument rien, à part les numéros de téléphone cellulaire privés et les coordonnées des personnes; leur nom ne l’est même pas. Cela entre dans les clauses « attendu que » et les clauses de résolution. Le document contient l’interprétation et les définitions. On y trouve aussi les dates et la durée. Tout y est, monsieur le président. Tout ce qui concerne les détails de ce plan y figure.
Si vous aviez eu à le trouver quelque part, c’est là que vous l’auriez fait. C’était tout ce que vous cherchiez, mais malheureusement, monsieur le président, pendant que tout le monde se concentrait sur les événements entourant la pandémie, je crois comprendre que M. Poilievre épluchait probablement avec soin ce document à la recherche de la preuve tangible qu’il n’a tout simplement pas trouvée. Alors qu’a-t-il fait? Il est retourné à ces documents antérieurs auxquels j’ai fait allusion tout à l’heure. Ce sont les documents dont certaines parties avaient été expurgées parce qu’elles n’avaient aucun rapport avec la motion que ce comité avait adoptée. Cet accord contractuel s’étend sur 11 pages avant d’arriver à la page du signataire, 11 pages dont 37 parties comportent des sous-parties elles-mêmes assorties de sous-parties qu’ils pourraient critiquer.
Monsieur le président, M. Poilievre aurait pu être là avec son personnel — je suis sûr qu’ils l’ont fait — pour fouiller dans les moindres détails de cet accord, à la recherche de la petite partie qui dit que tout cet argent sera versé à monsieur Untel, et ce sera formidable, n’est-ce pas? Non, parce que ces renseignements ne sont tout simplement pas là. Il n’allait jamais les trouver, car il savait qu’ils n’y étaient pas. Il a fouillé dans tout le document. Il a lu l’accord. Ils sont probablement restés assis, consternés, en pensant: « Oh non, qu’allons-nous faire maintenant? Nous n’avons pas la preuve tangible que nous pensions avoir. Oh, j’ai une idée. Revenons aux parties expurgées de tout à l’heure où ils ont caviardé toute la page, et nous dirons, ah, voyez ce qu’ils manquent. Ils ont pris tout ce que nous avions et ils ont tout expurgé, tout ce que nous étions censés avoir. » Pendant ce temps, il s’agissait de parties d’une feuille de calcul Excel qui n’avaient absolument rien à voir avec la motion en tant que telle, avec les documents qui avaient été demandés.
Si je dois être tout à fait honnête avec vous, monsieur le président, avant qu’on me demande de faire partie de ce comité et d’y participer, je ne l’avais même pas vraiment compris. Lorsque j’ai commencé à parcourir ces documents et à mieux comprendre, j’en suis moi-même venu à la conclusion. En tant que député, quelqu’un qui est « dans le coup », pour ainsi dire, j’en suis venu à la même conclusion. J’ai dit: « Comment est-il possible que M. Poilievre soit si obsédé par ces renseignements alors qu’il est assez clair que les parties qui ont été expurgées n’étaient pas du tout pertinentes? »
Je vous ramène à ce que j’ai dit précédemment, monsieur le président. S’il s’agissait d’un document dont on voulait expurger certaines parties pour cacher des choses, dans des courriels et des lettres, dans des contrats, vous auriez vu que des parties et des phrases en avaient été expurgées, tout comme des paragraphes et des mots. Vous ne voyez rien de tout cela. Tout est ouvert et disponible, à l’exception des numéros de téléphone et, dans certains cas, des adresses de courriel, bien que de nombreuses adresses de courriel aient été partagées.
Par votre intermédiaire, monsieur le président, je dirai que les députés de l’opposition se demandent pourquoi ils s’éternisent sur ce sujet. Pourquoi ont-ils l’intention de faire de l’obstruction à ce sujet? Pourquoi font-ils tout ce qu’ils peuvent pour y parvenir? C’est parce que la prémisse de ce qui s’est passé ici est fausse. Ils essaient de fabriquer un scandale là où il n’y en a pas. À mon sens, c’est problématique.
Le problème le plus flagrant, monsieur le président, et le plus grave que je connais est la façon dont ils essaient d’impliquer des agents du Parlement et des fonctionnaires du ministère dans cette affaire. C’est une chose pour l’opposition de s’en prendre à la personnalité ou aux relations personnelles d’un membre du Parlement — dans la plupart des cas, c’est à celles du premier ministre qu’ils s’en prennent. Par contre, c’est une tout autre histoire lorsqu’ils s’en prennent aux personnes qui sont là pour soutenir l’institution et qui, en théorie — vu la façon dont notre système est mis en place —, ne se préoccupent pas de savoir si c’est un gouvernement libéral ou conservateur. Ils s’en moquent. Ils sont là pour exécuter leurs directives dans un ministère, qu’elles viennent du Cabinet, de leur ministre ou du Parlement, comme c’était le cas ici. Maintenant, nous essayons de les impliquer dans tout cela. Je trouve cela très problématique.
Nous entendons les gens se demander pourquoi les libéraux font traîner les choses en longueur et pourquoi ils dépensent... depuis presque 12 heures. Je le fais parce que je ne veux pas que les gens qui ne peuvent pas se protéger dans ces scénarios tombent parce qu’ils sont considérés comme des dommages collatéraux par M. Poilievre. Je ne pense pas que ce soit approprié. Je ne pense pas que ce soit juste.
C’est une chose quand lui et les conservateurs s’en prennent continuellement au . Ils ne voyaient aucun inconvénient à ce que l’organisation caritative Mouvement UNIS écope, du moment qu’ils arrivent à leurs fins. Cela ne leur posait aucun problème, mais lorsqu’on s’en prend aux agents indépendants du Parlement, cela me pose un sérieux problème.
Oui, je vais retarder les choses le plus possible. Je freinerai autant que possible et je me battrai pour ces personnes parce qu’elles le méritent. Si les conservateurs — et, à ma grande consternation, le NPD et le Bloc — ne le voient pas et ne veulent pas voir qu’ils permettent à ces gens de devenir des dommages collatéraux dans la quête de M. Poilievre, alors c’est très dommage. Je ne laisserai pas cela se produire. Nous allons tout passer en revue, et je vais mettre en évidence... Je vais essayer de les défendre dans la mesure du possible. Ils le méritent de notre part, comme je l’ai dit par le passé.
Je passe maintenant à la page 376, monsieur le président. Celle-ci s’inscrit dans la continuité de cet autre document. Il s’agit de l’annexe A de la description du projet. J’ai parcouru 13 pages. Ce contrat compte 37 parties, plus la page des signataires, où chacun devrait écrire son nom en lettres moulées et le signer. Ensuite, nous passons à l’annexe A qui consiste en la description du projet.
Au fait, je dois souligner qu’aucun élément de ce contrat n’a été expurgé. J’encourage tous les députés à faire leurs devoirs et à examiner la totalité du contrat qui a été fourni par le Bureau du leader du gouvernement à la Chambre.
Ensuite, nous arrivons à l’annexe A. La première chose qui a été expurgée a été un numéro de téléphone, puis une adresse de courriel, puis un autre numéro de téléphone et une autre adresse de courriel. Nous avons les noms des bénéficiaires du projet, qui était l’organisme Mouvement UNIS. Leurs noms sont bien visibles. La seule chose que nous n’avons pas, c’est leur numéro de téléphone et leur adresse de courriel. Encore une fois, je ne comprends pas pourquoi les gens verraient la nécessité d’avoir ces renseignements.
Il explique comment Mouvement UNIS administrera les indemnités pécuniaires et facilitera la création de postes de bénévoles. Tous ces renseignements étaient accessibles à M. Poilievre et à son équipe de recherche, dans sa grotte ou son bureau, peu importe, afin de les examiner en détail et de bien localiser la preuve tangible.
Tout est là. Tout y est, monsieur le président.
Vous voyez les activités qu’ils étaient censés mener entre juin et septembre 2020, et vous obtenez tous les détails, les points essentiels d’absolument tout ce qui se passe. Tout y est. Ensuite, vous avez les mois de juillet à août, de septembre à novembre, et de décembre à mars 2021.
La réalité est qu’en lisant ce document et en y réfléchissant, je pense aux énormes occasions que les étudiants ont perdues à cause de cela. Je pense aux dommages collatéraux qui ont été causés en permettant au Mouvement UNIS, l’organisme caritatif, de faire les frais des motivations politiques de M. Poilievre. Je pense que c’est extrêmement... C’est un préjudice.
Il y a des jeunes, des étudiants, dont la situation s’est aggravée à cause de cela. Quand vous aurez enfin obtenu exactement ce que vous voulez, après que j’aurai passé en revue tous ces éléments et que j’aurai tout consigné au compte rendu, vous verrez que rien de tout cela n’était offensant et n’aurait pas dû être expurgé. Tout est là, dans le document lui-même, pour que vous puissiez le voir.
Passons à la page suivante, les conditions pour accéder aux postes de bénévoles créés par Mouvement UNIS. Voici les critères d’admissibilité à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant; tout est là, ouvert, disponible et transparent pour que les députés puissent l’examiner. Il y a tellement de renseignements ici.
M. Poilievre et les conservateurs — et le NPD, d’ailleurs — auraient pu profiter de l’occasion, lorsqu’ils ont reçu ce document, pour examiner la manière dont la politique a été créée en vue de promouvoir les intérêts et les possibilités des jeunes adultes. Il y a tellement de politiques ici qui auraient pu faire l’objet d’un examen minutieux, mais qui ne l’ont pas été, et c’est ce à quoi nous revenons sans cesse. Le sujet de l’examen était le suivant: Comment pouvons-nous faire croire qu’ils essayaient de cacher quelque chose afin de pouvoir rehausser notre propre programme politique? Malheureusement, c’est ce qui s’est passé.
Nous allons plus loin pour les versements de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. On donne des détails sur le montant forfaitaire, la manière dont les gens seraient payés, les résultats attendus. Ce sont les résultats qui étaient attendus de ce programme. Tous ces éléments se trouvent là.
Quarante mille possibilités de service bénévole ont disparu, parce que M. Poilievre considérait que le programme de Mouvement UNIS était une occasion de créer un carnage politique au détriment d’autres personnes. C’est ce qu’il a fini par en retirer. Ces possibilités ont disparu et, malheureusement, nous voyons des députés d’autres partis de l’opposition se joindre à eux et leur emboîter le pas.
Cependant, vous avez eu l’occasion de critiquer la politique en la matière lorsque vous avez obtenu tous ces éléments, de critiquer ce que ces résultats allaient être. Le NPD a eu l’occasion de venir ici et de dire: « Attendez. Pourquoi n’y a-t-il que 40 000 possibilités de bénévolat admissibles? Ne devrions-nous pas, pour une telle somme, voir 60 000 possibilités de bénévolat admissibles? Pourquoi ne pas faire X au lieu de Y? Pourquoi ne pas élaborer cette politique de manière à ce qu’elle fonctionne comme ceci au lieu de cela? » Mais non, ils ont choisi de ne rien faire de tout cela. Ils ont choisi de ne pas s’engager dans un dialogue significatif et productif dont les Canadiens pourraient bénéficier. Ils n’ont rien choisi à cette fin, même si toutes les informations étaient là.
Je poursuis mon étude et j’examine toujours les annexes. J’en suis maintenant à la ligne de signature, où les gens allaient signer qu’ils acceptaient l’annexe jointe au contrat.
La page suivante sur laquelle je me trouve est la page 394. C’est la proposition de Finances Canada qui figure aux pages 394 à 401 du communiqué du Bureau du Conseil privé. Elle traite de la mise en œuvre de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant dans son intégralité et de façon détaillée et non expurgée.
Je vais le répéter. Il traite de la mise en œuvre de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant dans son intégralité et de façon détaillée et non expurgée. Voici la proposition financière. Pouvez-vous deviner quel est le seul renseignement qui a été retiré? Je vais le préciser. Est-ce que quelqu’un à la maison peut deviner ce qui a été omis de ces renseignements?
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J’ai deux choses à dire à ce sujet, monsieur le président.
Tout d’abord, je vous remercie, monsieur Julian. Je laisse habituellement à mon parti le soin de me relever, mais j’apprécie le fait que vous l’ayez fait en mon nom.
Deuxièmement, je veux juste dire que c’est un énorme compliment d’être confondu avec M. Fraser, et je l’apprécie, monsieur le président. C’était très gentil de votre part.
En fait, monsieur Julian, pour votre bénéfice, je pourrais recommencer depuis le début. Préféreriez-vous cela? Non?
Je vais donc reprendre là où je me suis arrêté. J’étais à la page 380 et je discutais des détails qu’elle contient et de la façon dont les bénéficiaires et tout le monde allaient la signer.
Puis je suis passé à la partie suivante. J’ai pensé que c’était très important. Il s’agissait de la proposition financière portant précisément sur la mise en œuvre du programme de Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Je l’ai présentée et j’ai pensé que quelqu’un allait invoquer le Règlement pour essayer d’en faire une émission de télé-réalité et faire en sorte que les gens appellent pour répondre à ma question.
J’avais fait savoir que dans la proposition financière, la mise en œuvre de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant entre dans tous les détails. On nous donne un aperçu, on nous donne la description de la proposition, on nous donne les coûts, on nous dit à quoi s’attendre avec les 20 000 premières possibilités de placement, on nous donne la deuxième cohorte, et on nous donne la capacité initiale de traitement et d’administration du programme.
Nous passons ensuite à l’enveloppe de financement initiale de la bourse, soit un total de 500 millions de dollars. Nous abordons le fonds de réserve des subventions supplémentaires. Nous examinons les coûts de soutien du programme et les estimations de coûts. Nous nous penchons sur la mise en œuvre, de nouveau au cours de ces périodes de juin et juillet, puis au cours de l’été et de l’automne, et enfin sur les résultats.
Puis nous avons abordé les communications et les considérations des parties prenantes. Nous entrons dans les détails des parties prenantes qui ont été consultées et qui ont contribué à ce projet, puis nous arrivons à la fin, et pouvons-nous deviner ce qui est caviardé, monsieur le président?
C’est là où je voulais en venir. Monsieur le président, je ne veux même pas vous faire deviner, parce que je ne veux pas vous mettre dans l’embarras, mais c’était un numéro de téléphone.
C’est exact, monsieur le président. J’ai passé en revue chaque section de ce document — la proposition financière, la mise en œuvre du programme de Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et ses répercussions financières — et la seule partie qui a été expurgée était les numéros de téléphone du directeur général et du directeur.
Bien sûr, ce n’est pas ce que M. Poilievre a choisi de critiquer. Je suis sûr qu’il aurait pu y trouver quelque chose pour attaquer le gouvernement en ce qui concerne la politique qu’il essayait de créer et à quel point elle était horrible et mauvaise. Il aurait pu le faire, mais cela demande beaucoup de travail. Il faut pour ce faire trouver des idées et réfléchir à différentes façons de faire les choses et à la manière de faire mieux que les autres.
C’est beaucoup de travail. Il est beaucoup plus facile de prendre des bouts de papier, dont certaines parties ont été caviardées — et vous savez très bien pourquoi elles l’ont été — et de prendre votre lutrin et votre iPhone pour réaliser votre clip sur Twitter et commencer à agiter les pages, en disant: « Regardez tout le caviardage que nous avons ici », sans jamais tenir compte du fait que le document entier, qui concerne la proposition financière et la mise en œuvre du programme, est complet, à l’exception de 18 chiffres seulement qui représentent deux numéros de téléphone, ouverts et accessibles et non caviardés.
Dans l’ensemble du document, 18 chiffres ont été expurgés, ce qui représente deux numéros de téléphone. D’une certaine manière, monsieur le président, M. Poilievre, rejoint par M. Julian, le Bloc et le reste des conservateurs, en sont offensés. Je ne comprends tout simplement pas. C’est du grand théâtre, mais c’est une représentation entièrement fausse de ce qui se passe réellement.
Passons à un document encore plus intéressant, monsieur le président. J’en suis maintenant à la page 402.
C'est un document très intéressant. Je pense que mes collègues seront du même avis. Il s'agit d'un courriel — et nous sommes à la page 404 du document du Bureau du Conseil privé —, dans lequel on trouve une invitation à une réunion pour discuter du contrat de l'organisme UNIS. Le passage caviardé, c'est le code d'identification de la conférence téléphonique. Ce n'est probablement même plus actif. En règle générale, ces codes d'identification sont générés à chaque nouvelle réunion, mais pour une raison quelconque, les fonctionnaires ont décidé qu'il était important de rayer cette information, et c'est devenu un point extrêmement offensant pour M. Poilievre et tous les autres membres du Comité qui s'opposent à ce que les personnes à l'origine de ce caviardage viennent s'expliquer.
Pourquoi ne veulent-ils pas entendre la personne qui a supprimé le code d'identification afin qu'elle explique pourquoi elle a pris cette décision? Je n'arrive pas à comprendre pourquoi quelqu'un refuserait d'obtenir la réponse à cette question, à moins, bien sûr, qu'il ne s'y soit jamais intéressé dès le départ, parce que cela ne va pas dans le sens de son objectif de carnage politique, une expression que M. Fragiskatos et moi avons utilisée. Cela ne cadre pas avec cet objectif, et c'est clairement la seule raison pour laquelle quelqu'un ne voudrait pas que cette information soit rendue publique et que la population puisse entendre la justification directement de la bouche de ceux qui ont fait le caviardage. Voilà pourquoi je tiens à parcourir le tout méticuleusement et à m'assurer que leur voix sera entendue afin que nous comprenions les raisons ayant motivé leurs choix.
Passons maintenant à la page 405, où figurent les pages 417 à 419 du document du Bureau du Conseil privé. Il s'agit d'un document confidentiel du Cabinet, à diffusion restreinte. C'est ce qu'on appelle un mémoire au , et on y sollicite une décision concernant ce programme, à savoir la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, et d'autres questions. Conformément à la motion du Comité, on trouve ici les renseignements qui ont été demandés au sujet du programme. Voilà donc un document confidentiel du Conseil privé de la Reine, document qui est qualifié de secret et qui est à diffusion restreinte. Je ne sais pas pour vous, mais c'est ce qu'il y a de plus... Je suis sûr que M. Easter, qui a fait partie du Cabinet, a déjà vu ce genre de document. En tout cas, pas moi, mais M. Poilievre, oui. Cela ne signifie peut-être pas grand-chose pour lui, mais quand je vois ce document, un mémoire au , je me dis que c'est très important. Je dois vous avouer, en toute honnêteté, que je n'ai jamais vu un tel document jusqu'à maintenant.
Qu'est-ce qui est caviardé ici? Voyons voir. Les seuls éléments qui ont été censurés — et il n'y en a que quelques-uns — représentent un point et demi. Tout le reste peut être lu par les gens, parce qu'il s'agit d'éléments non liés aux renseignements confidentiels du Cabinet. Tous ces éléments ont été fournis. Les seuls points qui ont été caviardés sont ceux qui étaient liés aux renseignements confidentiels du Cabinet.
Cela revient à ce que je disais tout à l'heure. M. Poilievre n'a pas pris cette feuille et n'a pas demandé pourquoi le document confidentiel du Conseil privé de la Reine et le sommaire ont été si largement distribués ou pourquoi il parvient à obtenir tous les renseignements qui sont fournis ici. Il n'a jamais posé ces questions. Il ne l'a pas fait parce que cela ne servait pas ses intérêts, puisque les seuls renseignements qui sont caviardés ici sont ceux qui ne sont pas liés à la motion qui a été présentée par le Comité.
Passons maintenant aux pages suivantes, c'est-à-dire aux pages 2 et 3. On peut lire la page 2 dans son intégralité. Tout y est, de la décision du aux commentaires du Bureau du Conseil privé au sujet du dossier. Tout est accessible. Pas un seul mot n'a été biffé dans ce document secret et confidentiel du Conseil privé de la Reine, document à diffusion restreinte. À la page 2, tout est là. Il s'agit du document que le aurait reçu.
À la page 3, c'est la même chose: tous les détails sont là, point par point. Puis, vers le bas, il y a un élément caviardé.
Encore une fois, je dirais, de prime abord, que 97 % du document peut être lu dans son intégralité. Comme nous l'avons entendu, les petits passages qui ont été caviardés n'avaient rien à voir avec la motion et n'avaient pas été demandés dans la motion.
Nous passons ensuite à un courriel intéressant du Bureau du Conseil privé, aux pages 426 et 427. Il s'agit d'un courriel envoyé par Mme Roseanne MacKay, du Bureau du Conseil privé, à l'un de ses collègues, Alain Beaudoin. C'est une note pour le premier ministre en prévision d'une réunion du Cabinet, ce qui n'a rien d'inhabituel. Quelqu'un veut-il deviner ce qui est caviardé? Je sais que je commence à me répéter comme un disque rayé, mais je pense que nous commençons à remarquer une tendance ici, monsieur le président. Qu'est-ce qui a été expurgé? C'était le numéro de cellulaire d'un fonctionnaire. Encore une fois, de toute évidence, M. Poilievre a été très offensé de ne pas pouvoir connaître le numéro de cellulaire de cette personne. Bien franchement, je ne pense pas qu'il ait besoin de connaître cette information. Je crois que c'est l'avis général de tout le monde ici, à l'exception peut-être de M. Poilievre.
Tous les autres renseignements contenus dans ce courriel sont là. L'expéditrice, Roseanne McKay, entre dans les détails. Elle dit: « Veuillez trouver ci-joint l'ébauche de la note de gestion pour la réunion de mise en œuvre, qui aura lieu demain avec le Cabinet du premier ministre. » Viennent ensuite les détails. On voit vraiment ce qui s'est passé en coulisse. Le rideau est levé, et on voit exactement la chronologie des événements. On voit les courriels qui circulent dans tous les sens. On voit les documents. J'ai d'ailleurs parcouru le contrat. Il y a aussi les documents qui ont été fournis au sujet des répercussions financières du programme. On voit tous les courriels. Bref, on a littéralement levé le rideau.
Je suis tout simplement surpris. Je comprends les motivations des conservateurs, mais M. Julian a eu, lui aussi, l'occasion d'examiner ces documents. Il les a reçus de la part du Bureau du leader du gouvernement à la Chambre, et il a pu en prendre connaissance; pourtant, il persiste à croire que les fonctionnaires du Parlement sont responsables d'avoir enfreint le privilège parlementaire, faisant d'eux des dommages collatéraux dans cette affaire.
L'idée que des députés soient prêts à laisser tomber des gens pour cela m'est tout à fait étrangère. À la rigueur, je peux comprendre, même si je ne suis pas d'accord, que, dans le cas de quelqu'un comme un sous-ministre, vous puissiez dire: « Eh bien, ce député n'a vraiment pas su faire la distinction entre la partisanerie et l'impartialité. » Vous pouvez prendre position à ce sujet. Je comprends, parce que les gens font cela tout le temps. Ils peuvent prendre ce genre de décisions. Je ne pense pas que ce soit la bonne chose à faire, mais je sais que de temps à autre, les gens agissent ainsi. Je peux comprendre qu'on ne le fasse pas, mais je peux aussi comprendre pourquoi certains s'empressent de le faire. Par contre, ce que je n'arrive pas à saisir, c'est quand on commence à accuser des fonctionnaires du Parlement ou des conseillers juridiques. Qu'est-ce qui motive cette démarche? Je ne sais pas. Je suppose que c'est la perception de certains motifs politiques qui pousse les gens à sauter sur l'occasion et à faire quelque chose de ce genre. Nous pouvons voir ici une tendance.
J'espère, monsieur le président, que mes observations de ce soir serviront, à tout le moins, à mettre en lumière une tendance. La toute première chose à retenir, c'est que, dans la très grande majorité des cas, les éléments qui ont été caviardés étaient des numéros de téléphone. Ensuite, il s'agissait de renseignements qui n'avaient pas été demandés. Peut-être qu'il y a un moyen de contourner ce problème à l'avenir; peut-être qu'il n'y en a pas. Je n'en sais rien.
Le problème, c'est que lorsque ces documents ont été initialement préparés, personne ne savait évidemment qu'on allait demander qu'ils soient remis à un comité; ainsi, tout a été mis dans un seul document, et les choses ont été compilées ensemble. Par conséquent, lorsque ces documents ont été demandés et que les fonctionnaires ont commencé à les passer en revue, ils ont retiré des sections; voilà pourquoi chaque question à trancher ne commence pas forcément au début de la page suivante, un peu comme un chapitre.
C’est ce que nous voyons ici. Plusieurs questions sont discutées. Lorsque l’une d’entre elles est réglée, on passe à la question suivante, qui porte sur la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant; ainsi, les fonctionnaires ont dû supprimer la partie précédente parce qu’elle n’avait pas été demandée.
Ce qui est déplorable, c’est que M. Poilievre s’en est servi comme munitions pour commencer à agiter ce bout de papier, en disant que les fonctionnaires avaient caviardé tout cela parce qu’ils ne voulaient pas que nous le voyions. En réalité, c’est simplement que les gens ne voulaient pas faire de saut de page lorsqu’ils passaient au sujet suivant. C’est vraiment de cela qu’il s’agit. En effet, dans bon nombre de ces documents, il n’y avait tout simplement pas de saut de page. Si on avait fait un saut de page pour chaque sujet, alors chaque sujet aurait figuré sur sa propre page, et il n’y aurait eu aucun caviardage. Voilà le cœur du problème.
M. Julian sait cela. Je crois que M. Ste-Marie le sait aussi. Selon moi, la majorité de mes collègues du Parti conservateur le savent. Pour une raison quelconque, cela n’a pas d’importance pour eux. Pour une raison que j’ignore, monsieur le président, l’intégrité des personnes qui ont procédé au caviardage parce qu’il n’y avait pas de saut de page est maintenant remise en question, et ces gens se font accuser d’avoir porté atteinte au privilège parlementaire des députés. Je m’en offusque vivement.
En gros, cela tient à l’absence de sauts de page. S’il y avait eu des sauts de page, il n’y aurait pas eu les caviardages que nous voyons, et M. Poilievre n’aurait pas brandi ces feuilles devant tout le monde.
Passons maintenant aux pages 428 à 432 du document du Bureau du Conseil privé. Là encore, on a caviardé le code d’identification d’une conférence — cela ne fonctionne probablement même plus — et des éléments qui ne sont clairement pas liés à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Ces éléments ont été caviardés par les braves gens de la fonction publique.
Je trouve vraiment intéressant que, dans la plupart des cas, sinon tous, le titre est quand même visible. C’est ce que nous remarquons systématiquement tout au long du document, monsieur le président. En l’occurrence, je suis à la page 428. On y fait le point sur la mise en œuvre de la Subvention salariale d’urgence du Canada. Tout est là. Vient ensuite la Prestation canadienne d’urgence, ou PCU. Une partie de ce document n’étant pas pertinente, le texte a été expurgé. Cependant, nous voyons quand même tous les autres détails. On nous donne encore les titres pour que nous sachions exactement de quoi il s’agit, où et pourquoi certains passages ont été caviardés, et en quoi ces renseignements n’étaient pas pertinents.
Ce document est interminable. Aux pages 429 et 430, il y a beaucoup d’information sur le programme Emplois d’été Canada, et on fait le point sur sa mise en œuvre. Les commentaires qui s’y rapportent sont visibles. L’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial y figure également. Nous arrivons au Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes. Il y a aussi la Sécurité de la vieillesse, la prestation complémentaire au Supplément de revenu garanti et le Fonds d’aide et de relance régionale.
Nous passons ensuite à la page 432 du document. Et puis, devinez quoi? Nous avons un autre courriel ici, aux pages 433 à 434. Il y a un autre document du Bureau du Conseil privé. Monsieur le président, voulez-vous deviner ce qui est caviardé à nouveau? Il s’agit d’un numéro de téléphone à neuf chiffres d’une personne qui a envoyé un courriel. C’est tout.
Là encore, force nous est de constater que M. Poilievre a, de toute évidence, une fascination pour les numéros de téléphone des fonctionnaires; quoi qu'il en soit, c'est tout ce qui est biffé, comme vous pouvez le voir.
Un autre courriel, en date du 28 juillet, a pour objet le contrat de l'organisme UNIS et contient une phrase qui signifie en français: « Vous trouverez ci-dessous le courriel en question. » Ce message a été envoyé par Heather Moriarty, de la Division de la politique du développement social. Viennent ensuite les détails de la série de courriels qui ont été échangés, jusqu'à la page 434.
Nous arrivons à la page 435, et voici ce qui a été caviardé. Encore une fois, il ne s'agit apparemment que d'une adresse électronique. C'est l'adresse électronique d'une personne mentionnée dans le champ « c.c. », ou « copie conforme ». Monsieur le président, c'est la seule information qui a été caviardée.
Nous voyons, en détail, un courriel de Marc Kielburger. Voici le message:
Merci de votre temps et de votre appel.
Comme nous l'avons souligné lors de notre appel, nous envisageons le lancement avec confiance.
1. À l'heure actuelle, 10 000 placements UNIS sont déjà prêts.
2. Au besoin, 15 000 placements UNIS pourraient être prêts pour le lancement.
Le texte contient tous les détails. Tout est là. La seule information caviardée, c'est, une fois de plus, le numéro de téléphone à neuf chiffres.
À la page 458, on trouve encore un échange de courriels entre des fonctionnaires chargés du dossier de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Le contenu est, une fois de plus, entièrement visible. Seul le numéro de cellulaire d'un fonctionnaire a été caviardé. C'est tout.
:
La seule chose que renferme ce courriel du 11 juin destiné à Tara Shannon, ce sont les réponses aux questions techniques portant sur l'accord de contribution, comme cela a été demandé ici. La tierce partie a indiqué qu'elle avait besoin d'un accord signé pour le lendemain afin de pouvoir mettre en oeuvre le projet le lundi suivant, et il y a des détails supplémentaires à ce sujet. La seule chose qui manque est le numéro de téléphone de neuf chiffres dont l'obtention obsède tellement M. Poilievre.
Je passe maintenant à la page 481. C'est là que nous parvenons à la question de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant (BCBE). Il s'agit de questions, de réponses et de renseignements généraux sur les accords de contribution. Vous y trouverez tous les détails. Les accords de contribution sont utilisés par le gouvernement pour faire progresser l'atteinte de ses objectifs politiques. Dans le cadre d'un accord de contribution, le bénéficiaire est responsable de la conception des activités du projet qui sont exécutées pour atteindre les objectifs et les résultats. Il y a quelques questions à ce sujet. On voit la première question, puis les réponses. La deuxième question concerne la pertinence de la date du 5 mai. À la page deux, ils entrent dans tous les détails. Cette information est excellente. C'est l'occasion de tirer le rideau, de voir ce qui se passe dans les coulisses et de s'assurer que tout est exposé — et c'est le cas.
Dans ce document, il y a la première page, c'est-à-dire la page 481, qui est suivie des pages 482, 483, 484 et 485, et absolument rien n'a été censuré dans toutes ces pages. Ce document n'aurait pas permis à M. Poilievre d'atteindre son but, c'est-à-dire d'épater la galerie, car rien n'est censuré ici, étant donné qu'ils ont effectivement utilisé un saut de page à la fin du document. En fait, le document se termine par un paragraphe, suivi d'un saut de page.
Au bas de la page 485, si un autre sujet avait été abordé à cet endroit et que d'autres renseignements qui n'étaient pas du tout liés à la motion y avaient figuré — même si nous remarquons que c'est la fin de cette série particulière de questions sur la BCBE —, ils auraient été forcés de censurer cette information et il y aurait eu une grande section caviardée parce qu'elle aurait été sans rapport avec la motion que le Comité a adoptée. Heureusement, quelqu'un a inséré un saut de page à cet endroit et a commencé une nouvelle page, de sorte qu'ils n'ont pas été obligés de caviarder tout ce qui était sans rapport.
À la page 486, il y a un courriel que Craig Kielburger a envoyé à Mme Fox, laquelle travaille au Bureau du Conseil privé (BCP). Il figure aux pages 491 à 495 du communiqué du BCP. Le contenu intégral du courriel et des renseignements annexés par M. Kielburger s'y trouvent. Il n'y a aucune censure du contenu, mis à part les noms des simples citoyens et les coordonnées personnelles, ce qui est pertinent dans tous les cas.
Monsieur le président, nous observons le thème récurrent de la censure d'une adresse électronique ou d'un numéro de téléphone. Dans de rares cas, il s'agit du prénom ou du nom de famille d'une personne. Je n'ai vu cela qu'une seule fois dans tous les documents que j'ai lus jusqu'à maintenant. Dans cette partie, on entre dans les détails. Cette information provient de M. Kielburger. Il explique en détail ce qui se passe dans le cadre de l'accord en question. Les parties censurées ne concernent que les renseignements personnels.
Lorsque vous arrivez à la page suivante, ils commencent à parler de certains des programmes qu'ils prévoient et de certains des aspects qu'ils préconisent. Ce n'est pas ce qui intrigue M. Poilievre, mais cela reste des renseignements très importants sur les mesures qui sont prises pour aider les jeunes de notre pays. Ensuite, le document traite de leur engagement à l'égard du développement mondial, du conseil d'administration de l'organisme UNIS, du recrutement des ressources humaines, de la transparence, des ressources humaines et de la formation sur la diversité et l'inclusion.
Monsieur le président, ce sont tous d'excellents renseignements. Ils sont complètement intacts, puisqu'aucune lettre n'a été caviardée. Tout est là pour que les conservateurs puissent se pencher sur les détails et les étudier à fond. Bien sûr, ils n'ont rien trouvé parce qu'il n'y avait rien à trouver. Pourtant, ils souhaitent laisser entendre que, d'une manière ou d'une autre, nous pouvons trouver des agents du Parlement qui ont contribué à la violation du privilège parlementaire, ce qui est encore une fois très malheureux.
Monsieur le Président, j'attire maintenant votre attention sur certains des documents.
Je suis désolé, monsieur le président. Je viens de me rendre compte que je parle depuis très longtemps. Quelqu'un d'autre pourrait vouloir intervenir à ce sujet. Il y a un saut de page ici, et je vais peut-être faire une pause maintenant, parce que j'étais sur le point d'examiner les documents du Comité des finances. J'ai passé en revue à peu près la moitié des documents, alors pourquoi ne ferais-je pas une pause maintenant? Ensuite, si nécessaire, je recommencerai à parler de ces documents.
Je ne veux pas vous garder en haleine, mais j'ai l'impression que nous allons voir encore plus de numéros de téléphone censurés. Lorsque nous y arriverons, je veux que vous vous rappeliez que je vous avais prévenus et que c'est un thème récurrent.
Merci, monsieur le président.