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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 49e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion du Comité adoptée le mardi 27 avril, le Comité se réunit pour étudier la teneur du projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 avril 2021 et mettant en œuvre d'autres mesures.
La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 janvier, et les délibérations sont diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Pour le bénéfice des auditeurs, la webdiffusion montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Nous allons commencer par BIOTECanada.
Mais avant, je rappelle aux membres que nous avions de la difficulté à ajouter des heures à la séance du 27 mai pour procéder à l'étude article par article. C'est maintenant chose faite, alors nous pourrons nous réunir jusque dans la soirée du jeudi 27 mai et, espérons-le, en finir ce soir-là avec l'étude article par article du projet de loi . Nous verrons pour la suite.
Je vois que M. Barrett est là. Veut-il faire un test de son, monsieur le greffier, avant que nous passions à BIOTECanada?
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Merci, monsieur le président, et merci beaucoup au Comité de nous offrir cette occasion importante et très opportune pour BIOTECanada.
En guise d'introduction, BIOTECanada est l'association nationale qui représente le secteur canadien de la biotechnologie. Nous comptons quelque 240 membres dans tout le pays, avec des grappes ou des centres importants dans chacune des provinces. Comme le de l'Île-du-Prince-Édouard et vous-même, monsieur le président, pouvez certainement en témoigner, il y en a une, florissante à l'Île-du-Prince-Édouard, comme d'ailleurs dans toutes les provinces.
Nos entreprises œuvrent dans le domaine de la biotechnologie. Elles mettent au point des innovations qui trouvent des applications dans l'industrie, dans l'agriculture, en environnement et dans les sciences de la santé et de la vie. Nous comptons dans nos rangs les grandes pharmaceutiques multinationales, celles qui fabriquent les vaccins contre la pandémie actuelle de COVID, mais la plupart de nos membres sont des jeunes pousses qui innovent en vue de relever les défis de l'avenir en matière de santé et aussi, bien sûr, ceux d'une planète qui devient surpeuplée et qui cherche des solutions à sa croissance démographique.
Je vais revenir à ce que nous faisions il y a environ un an et demi, avant le début de la pandémie. À l'époque, tout le monde se tournait vers notre industrie pour trouver des solutions. On cherchait des produits thérapeutiques. On cherchait des vaccins. On se disait que la mise au point d'un vaccin prendrait, au mieux, trois ou quatre ans, mais peu de temps après, nous avions avec Moderna et Pfizer deux vaccins très viables qui étaient soumis à des tests. Dès décembre, ces vaccins ont commencé à être injectés et depuis, deux autres sont arrivés, soit AstraZeneca et Johnson & Johnson, puis d'autres se profilent à l'horizon, dont ceux des pharmaceutiques canadiennes Medicago et, espérons-le, IMV.
Il y a eu des progrès phénoménaux en très peu de temps. Je pense que c'est tout à l'honneur de la science et de l'industrie, mais aussi, des organismes de réglementation du monde entier. Une grande partie du mérite revient à ceux du Canada en particulier. Nous en sommes maintenant au stade de la vaccination. Nous nous en tirons plutôt bien au Canada, avec des taux de vaccination qui progressent à bon rythme. J'encourage tout le monde à continuer de se faire vacciner.
Nous avons l'occasion de nous pencher sur ce qui s'en vient. Il y a deux incontournables, je crois, pour le gouvernement et pour la société en général.
Le premier est de se préparer à une éventuelle pandémie ou à un problème de cet ordre à venir. L'autre est de reconstruire l'économie. Comme nous l'avons vu tout au long de la pandémie, le secteur de la biotechnologie continue de prospérer. Les investissements affluent et les entreprises continuent d'amener leurs innovations et leurs découvertes à un point où elles obtiennent encore plus d'investissements. Tout cela est très encourageant.
Le secteur de la biotechnologie peut en fait répondre à ces deux objectifs incontournables que sont la préparation et la reconstruction. Nous avons une base formidable sur laquelle nous appuyer. Notre association représente 240 entreprises, mais il y en a sans doute trois fois autant dans le pays. Nous avons donc un excellent écosystème sur lequel nous appuyer. Comme on l'entendait à la table sectorielle de stratégie économique en matière de santé et de biosciences, il y a des entreprises, des innovations et des scientifiques extraordinaires, mais il y a aussi des lacunes à combler.
La chose importante à remarquer dans ce budget, c'est qu'on reconnaît l'importance du secteur et la nécessité de combler ces lacunes, notamment en améliorant l'accès aux capitaux d'investissement, en regarnissant les programmes essentiels de financement et en dotant le Canada d'une capacité de biofabrication en prévision de futurs virus.
Les engagements de plus de deux milliards de dollars qui touchent à différentes parties de l'écosystème de la biotechnologie sont extrêmement importants, à nos yeux, et tout à fait bienvenus. Ils comblent certaines des lacunes, notamment les engagements d'une valeur d'un milliard de dollars destinés au Fonds stratégique pour l'innovation. Il y a maintenant un fonds réservé aux sciences de la vie en plus d'un fonds de capital de risque, ainsi que d'importants investissements chez Admare BioInnovations, chez VIDO-InterVac à Saskatoon, chez Génome Canada et dans le Réseau de cellules souches. Ce sont là des investissements cruciaux qui permettront de nous préparer à réagir à une crise future, mais qui reconnaissent aussi la valeur économique de ce secteur.
Ils s'inscrivent d'ailleurs dans le prolongement de certains investissements majeurs qui ont été faits, tout au long de la pandémie, dont ceux qui sont allés à des entreprises comme AbCellera, VBI Vaccines, Medicago et IMV. Je pense que tous ces efforts pris ensemble envoient des signaux très importants et placent le Canada en excellente posture puisque dans le monde entier, la biotechnologie est vue comme un secteur d'investissement par excellence. Selon certaines estimations, elle attire actuellement quelque chose comme 60 milliards de dollars d'investissements.
Le Canada doit demeurer aussi compétitif que possible et en profiter. Nous avons un écosystème fantastique, d'excellentes entreprises, des chercheurs et des scientifiques au talent phénoménal. Nous faisons de la recherche d'avant-garde et nous avons énormément de possibilités. Le gouvernement le reconnaît dans son budget. Il s'agit maintenant d'arriver à réunir tous ces éléments, à les arrimer aux investissements qui se font partout ailleurs et à vraiment mettre le Canada sur la scène mondiale. Nous saluons ce budget et, à coup sûr, les mises de fonds qu'il prévoit.
Je vais m'arrêter ici. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les députés. Merci beaucoup de cette occasion de vous parler d'un sujet qui me tient beaucoup à cœur, les prestations de maladie de l'assurance-emploi.
Je m'appelle Kathy MacNaughton. Mon conjoint de fait, David Fraser, a reçu un diagnostic de cancer de l'œsophage le 3 décembre 2014, le jour de son 50e anniversaire. Bien que nous ayons été dévastés par cette nouvelle, nous avions bon espoir de vaincre la maladie.
Nous avons demandé des prestations de maladie de l'assurance-emploi. Nous avons ensuite consulté nos médecins à Halifax. Nous avons établi un plan. David subirait 25 séances de radiothérapie et deux épisodes de chimiothérapie intense: à travers une bouteille attachée à un cathéter, le médicament passerait dans son corps jour et nuit sans discontinuer pendant cinq jours d'affilée. Après son traitement, il subirait une opération où son œsophage malade serait amputé et rattaché à son estomac, après quoi il se rétablirait.
David a commencé son traitement le 3 janvier 2015. Je suis restée chez nous parce qu'il avait un frère à Halifax qui pouvait s'occuper de lui. J'ai continué à travailler. Le traitement a pris fin à la mi-février. David est rentré à la maison et nous avons attendu que le chirurgien appelle pour fixer le rendez-vous de sa chirurgie. Deux jours plus tard, le chirurgien appelait pour nous annoncer une nouvelle dévastatrice: le cancer s'était propagé au foie et à l'aorte, et David était considéré en phase terminale. Nous pouvions cependant poursuivre le traitement à New Glasgow, ce qui lui donnerait encore jusqu'à trois ans à vivre.
C'est l'option que nous avons choisie. J'ai continué à travailler, parce qu'il le fallait pour nos finances. J'ai changé mes heures. Je travaillais de quatre heures du matin jusqu'à midi afin de pouvoir être à la maison avec lui pour lui donner ses médicaments et ses injections.
Au milieu de mars, ses prestations de maladie de l'assurance-emploi ont pris fin. Il a dit: « Comment allons-nous faire pour survivre? »
Je lui ai dit: « Ne t'en fais pas. Tu as encore 30 semaines de prestations régulières d'assurance-emploi. Nous irons rencontrer les gens de l'assurance-emploi. Ils doivent nous aider. »
Nous sommes allés leur parler. Ils ne pouvaient rien faire. David n'avait pas droit à ces 30 semaines de prestations parce qu'il n'était pas en mesure de travailler. Nous étions dévastés. Sur le chemin du retour, j'ai dit: « David, je te promets que je vais changer cela, parce que c'est tellement injuste. Tu as contribué à ces 30 semaines d'assurance-emploi et on te refuse le droit de toucher les prestations. »
Il a commencé sa chimiothérapie. Nous avons demandé la pension d'invalidité et on nous a offert 852 $ par mois pour nous aider financièrement. Ce n'était pas suffisant, mais nous ne pouvions rien faire d'autre.
Durant le temps que David était en chimiothérapie, ma sœur Kelly a voulu se faire installer un plancher flottant. Un jour, à mon retour du travail, David m'a dit: « Je vais l'installer pour elle. » J'ai dit: « Tu ne peux pas, David. Tu n'en as pas la force. » Il a dit: « Je dois le faire. Je dois t'aider financièrement pour que nous puissions nous en sortir. » J'ai dit: « D'accord. Faisons-le. » Je suis allée avec lui. J'apportais les planches et il les coupait. Il se déplaçait en chancelant et il les posait. Cela me brisait le cœur. Il m'a dit que cela lui coûtait physiquement, mais que cela lui faisait du bien mentalement, parce qu'il pouvait enfin contribuer et m'aider à payer les factures.
David est décédé le 4 août 2015, après huit mois de lutte contre le cancer de l'œsophage... et un mois et demi après avoir posé ce plancher.
J'ai lancé ma campagne appelée David's Cause en septembre 2015. J'ai commencé avec notre député provincial Tim Houston. Après un changement de gouvernement, Tim Houston m'a présentée à Sean Fraser, qui a bien voulu faire campagne avec moi. Il fallait faire connaître mon histoire parce que c'est tellement injuste que des gens aient à s'inquiéter de leur situation financière quand ils sont en train de mourir.
J'ai travaillé avec la Société canadienne du cancer et enfin, après sept ans, mon histoire a été entendue et la promesse que j'ai faite à mon mari a été tenue. Grâce au budget de 2021-2022, la durée des prestations de maladie de l'assurance-emploi passera de 15 à 26 semaines. La différence est énorme. Cette mesure aidera chaque année plus de 169 000 Canadiens qui se battent contre une maladie ou se remettent d'une blessure grave.
Le message que je voudrais laisser au Comité est le suivant: je vous prie de ne pas faire de cette question un enjeu politique, mais plutôt une affaire de compassion, de bienveillance pour la personne, de façon à éviter à ces 169 000 Canadiens les soucis financiers que mon mari a dû affronter à un moment où il tentait de survivre.
Merci d'avoir pris le temps de m'écouter.
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Merci beaucoup, monsieur Easter, et bonjour aux membres du Comité. Je suis heureux d'être parmi vous.
C'est tout un récit que vous nous avez livré là, madame MacNaughton. Mes pensées vous accompagnent, vous et votre famille.
Merci à tous de me donner l'occasion de m'adresser au Comité des finances au sujet d'une question très importante pour nous et pour les secteurs maritimes du Canada atlantique.
En 2020, le secteur des produits de la mer du Canada atlantique a réalisé des exportations de plus de 4,5 milliards de dollars et soutient des dizaines de milliers d'emplois dans des localités côtières principalement rurales. Le ministère des Pêches et des Océans, le MPO, a la tâche très difficile de gérer plus d'un millier de ports au Canada, et je tiens à souligner le travail qu'il fait, surtout dans l'Est du Canada, où se trouvent 80 % des ports de pêche du Canada. Nous comprenons tous à quel point il est important de veiller sur cette infrastructure essentielle.
J'ai eu des échanges directs avec mes homologues de l'Atlantique ce matin pour les mettre au courant. Nous sommes tous d'accord — Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Île-du-Prince-Édouard — pour dire qu'il faut mettre en place une nouvelle approche, une approche plus stratégique à long terme pour gérer efficacement les infrastructures essentielles. Nous sommes tous d'accord pour dire que le moment est bien choisi pour appuyer l'approche du gouvernement fédéral pour rebâtir en mieux après la pandémie et avoir une économie bleue.
J'ai rencontré des représentants de la P.E.I. Fishermen's Association et de la Prince Edward Island Aquaculture Alliance. Ils ont parlé des besoins urgents qu'ils constatent au quotidien, car des travaux de réparation s'imposent dans de nombreux ports de l'Île-du-Prince-Édouard, et on peut en dire autant pour Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick.
Nous sommes certes très heureux que le budget fédéral de 2021-2022 prévoie des investissements supplémentaires de 300 millions de dollars sur deux ans, mais nous estimons qu'il s'agit là d'une approche à court terme et qu'elle n'est pas propice à une planification et à une infrastructure solides et stratégiques à long terme.
Une évaluation du Programme des ports pour petits bateaux, en 2013, disait expressément: « Le recours à un important financement en plus du budget de base indique que le Programme manque de fonds pour gérer le cycle de vie des biens [sur toute sa durée] ».
Il a également été établi, dans un rapport que le Comité permanent des pêches et des océans a publié en 2019, que « le financement annuel nécessaire pour maintenir tous les ports de pêche essentiels en bon état de fonctionnement est estimé à plus de 150 millions de dollars par année, alors que les budgets de base continuent de s’élever à 75-85 millions de dollars, ce qui ne comprend pas les salaires et les frais généraux. » C'est ce qu'a déclaré la sous-ministre adjointe, Gestion des pêches et des ports, au MPO.
Depuis deux ans, je propose qu'il y ait un plan d'investissement stratégique quinquennal qui s'ajouterait au budget actuel de 1 milliard de dollars.
Tout comme mes collègues, j'ai entendu haut et fort les représentants de l'industrie. Les utilisateurs de ces installations sont reconnaissants des réparations effectuées et des apports de fonds chaque année, mais ils ont régulièrement constaté que les affectations budgétaires ne permettent pas d'accomplir la totalité des travaux. Une grande partie de l'infrastructure maritime qui relève du MPO date de plusieurs décennies. Les réparations à faire et les nouveaux investissements à consentir sont plus importants que ce que permettent les affectations budgétaires actuelles.
Les changements climatiques entraînent également des phénomènes météorologiques plus fréquents et plus violents dans l'Est du Canada, ce qui abîme davantage une infrastructure vieillissante. Je signale que parfois, avec les ondes de tempête, l'eau atteint le sommet des quais ou même les recouvre. À dire vrai, une grande partie de l'infrastructure existante n'a pas été conçue en fonction des répercussions actuelles des tempêtes plus violentes associées aux changements climatiques.
Ce qu'il faut, c'est une approche à long terme qui permettra une planification stratégique et la mobilisation de tous les groupes afin de définir le soutien nécessaire aux infrastructures essentielles actuelles et futures, si nous voulons accompagner la croissance de nos secteurs maritimes. Par exemple, le PIB moyen de l'économie maritime a augmenté de 25 % dans l'Est du Canada et de 45 % à l'Île-du-Prince-Édouard entre 2014 et 2018.
Il est également bien connu que les besoins des pêcheurs commerciaux ont évolué avec le temps. Les bateaux et les engins sont plus gros et la valeur des investissements faits par les pêcheurs a augmenté à un point tel qu'ils ne sont plus à l'aise d'amarrer un bateau qui vaut des centaines de milliers de dollars à un quai condamné.
Le secteur de l'aquaculture a également pris beaucoup d'expansion, et ses entreprises ont besoin d'avoir un accès pendant toute la période libre de glace. Certaines années, les bateaux sont restés toute l'année.
Les entreprises peuvent également devoir affronter des difficultés et des problèmes d'accès et de limitation de l'espace — pour ne rien dire de la navigation sécuritaire. Inutile de chercher plus loin que le port de Malpeque, que le président connaît très bien, pour trouver un exemple qui a été bien étudié pendant plus de deux décennies, et constater comment, malgré les meilleurs efforts de chacun, il reste encore beaucoup à faire. Les effets des changements climatiques sur ce port sont bien visibles.
Au moment où la fin de la pandémie est en vue, les secteurs maritimes sont bien placés pour contribuer à la réussite de nos économies. Le Canada est réputé pour sa production de protéines de produits de la mer de la plus haute qualité. Il nous sera cependant impossible d'accroître nos exportations si nous n'obtenons pas les investissements stratégiques nécessaires à l'infrastructure maritime essentielle qui soutient la récolte de produits de la mer.
Des investissements à long terme accrus dans l'infrastructure maritime appuieront le secteur des produits de la mer, allant dans le sens des discussions du gouvernement fédéral sur la stratégie de l'économie bleue. Ils permettront au Canada de consolider sa réputation internationale d'exportateur net de produits alimentaires de qualité. Cela soutiendra également les secteurs maritimes, ce qui cadre avec l'engagement fédéral à mieux rebâtir l'économie au moment où s'amorce la phase de relance après la pandémie. Nous soutiendrons la création d'emplois et l'investissement dans le secteur de la construction et de la réparation des infrastructures maritimes. Nous atténuerons les effets des changements climatiques, qui entraînent des phénomènes météorologiques plus violents et plus fréquents, et nous pratiquerons une planification stratégique en conséquence. Nous veillerons également à ce que la planification et l'approvisionnement à long terme soient plus efficaces, efficients et productifs et, enfin, nous soutiendrons les petites collectivités côtières rurales et les petites entreprises qui se développent autour de ces collectivités.
Bien que l'augmentation de 300 millions de dollars au cours des deux prochaines années proposée dans le budget de 2021 soit reconnue comme un bon départ, je tiens à dire au gouvernement fédéral qu'il a l'occasion, avec le ministère des Pêches et des Océans et la Garde côtière canadienne, de manifester son appui au secteur maritime canadien en élaborant un plan stratégique d'investissement à long terme dans l'infrastructure maritime, comme notre plan d'infrastructure maritime de soutien, qui a été remis au MPO avec l'aval de tous les ministres de l'Atlantique chargés des pêches et de l'aquaculture.
Je remercie le Comité permanent des finances de la Chambre des communes de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole aujourd'hui. C'est une question très importante pour l'Île-du-Prince-Édouard et le Canada atlantique.
Merci beaucoup.
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Merci à tous les témoins.
Je tiens d'abord à exprimer mes condoléances à Mme MacNaughton pour la perte de son mari.
Je tiens à vous assurer, madame MacNaughton, que tous les membres ici présents sont en faveur de ces prestations de maladie de l'assurance-emploi et de leur prolongation. En fait, certains d'entre nous avaient demandé que ces prestations soient prolongées encore davantage et l'avaient dit à la Chambre. Vous constaterez donc que le budget et ce qu'il propose à ce sujet seront appuyés sans réserve. Même si certains d'entre nous ne sont peut-être pas en mesure d'appuyer le budget dans son ensemble pour d'autres raisons, je tiens à vous assurer que nous sommes tous d'accord sur cette mesure.
Je voudrais m'adresser un instant au ministre Fox.
Vous avez réclamé très clairement une approche stratégique à long terme pour l'infrastructure maritime afin qu'elle puisse contribuer à la croissance économique de votre région. Soit dit en passant, ce n'est pas tellement différent de ce qu'on voit dans mon coin de pays. Sur la côte Ouest, nous avons nos propres difficultés dans le secteur des pêches, notamment à cause de la diminution des stocks de saumon. Nous faisons tous des pieds et des mains pour essayer de régler ces problèmes urgents qui réclament notre attention.
Vous avez parlé d'un plan d'infrastructure à long terme. Quelle forme prendrait-il? Sauf erreur, vous avez dit qu'un plan avait été présenté au gouvernement il y a quelque temps, mais qu'on n'y a pas donné suite, en tout cas pas dans sa totalité. Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
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Oui. Merci, monsieur Fast.
Il y a quelques années, après avoir parcouru ma province lorsque mon portefeuille m'a été confié, j'ai commencé à entendre directement le point de vue de l'industrie et à constater, par exemple, l'état de nos quais et de nos ports à l'Île-du-Prince-Édouard. Ensuite, nous avons commencé à tenir des réunions mensuelles avec les ministres de la région. Ils étaient aux prises avec exactement le même problème. Mon ministère a élaboré un plan d'infrastructure maritime et je l'ai communiqué aux autres ministres. Ils l'ont appuyé, puis nous l'avons présenté au cabinet de la .
Si vous considérez l'ensemble du Canada, vous voyez que nous avons eu droit à d'importants plans d'infrastructure en ce qui concerne les réseaux d'égout et de distribution d'eau, les routes, les voies maritimes, les chemins de fer et tous ces grands types d'infrastructures, mais il n'y a jamais eu de plan d'infrastructure ciblant expressément le secteur maritime dans l'intérêt des pêches et de l'aquaculture. C'est précisément ce que nous avons proposé au gouvernement fédéral.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être parmi nous ce matin.
Tout d'abord, madame MacNaughton, je ne saurais vous dire à quel point votre histoire — la vôtre et celle de votre mari — m'a touchée. Ma mère a eu un cancer du sein et c'est surtout moi qui me suis occupée d'elle au moment de la chirurgie et pendant la période de radiothérapie et de chimiothérapie. Malheureusement, nous l'avons perdue il y a un peu plus d'un an — assez étrangement, pas à cause du cancer du sein —, mais je ne peux même pas imaginer ce qu'une famille doit vivre si elle éprouve de surcroît des problèmes financiers. Merci de vous sentir suffisamment en sécurité pour nous raconter votre histoire. Je pense pouvoir parler au nom de nous tous en disant que nous comprenons et que nous allons continuer de travailler fort pour nous assurer que les gens qui ont besoin des prestations de maladie de l'assurance-emploi les obtiennent.
Mes questions s'adresseront à M. Casey.
Monsieur Casey, dans la réponse de BIOTECanada au budget de 2021, vous avez dit que l'innovation en biotechnologie est l'un des secteurs clés identifiés pour stimuler la reprise économique du Canada. Pourriez-vous nous en dire un peu plus et expliquer au Comité pourquoi vous le pensez?
C'est un secteur d'activité dont on trouve des grappes dans toutes les provinces, le plus souvent raccrochées à des universités ou à des instituts de recherche. Il s'appuie sur l'infrastructure que nous avons déjà mise en place et sur les investissements que nous avons faits dans les universités.
Quant aux entreprises mêmes, on en trouve des exemples dans tout le Canada: AbCellera, qui a fait un excellent premier appel public à l'épargne, Notch Therapeutics et Zymeworks, à Vancouver, Repare à Montréal et Medicago à Québec. Ce sont des entreprises qui, grâce à ces investissements, à mesure que leurs technologies seront plus éprouvées et se rapprocheront du stade de la commercialisation, emploieront des centaines de personnes. Ce seront des emplois très spécialisés et très bien rémunérés. Le personnel viendra des universités et collèges et des collèges techniques, et il aura de grandes compétences, comme des doctorats en sciences. Nous avons investi des fonds importants dans les programmes STIM, et le secteur pourra intégrer ce personnel.
À propos de certains de ces emplois, il faut dire que des millions de dollars seront injectés dans ces entreprises. Les technologies auxquelles elles travaillent permettront de créer de grandes entreprises. Nous voudrions créer au Canada des entreprises d'attache qui soient concurrentielles à l'échelle mondiale.
Prenez l'exemple de RIM BlackBerry et regardez ce que cela a fait pour la région de Kitchener-Waterloo. Si on crée des entreprises d'attache dans le domaine, les retombées et les investissements supplémentaires mèneront à une sorte de cycle fantastique qui attirera plus d'investissements, attirera plus de gens et stimulera la croissance.
Le potentiel énorme du secteur n’est rien de moins que fantastique. Même pendant la pandémie, lorsque les temps étaient difficiles, les investissements se sont poursuivis et les entreprises ont continué de croître.
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Les lacunes que nous avons constatées... Le budget fait beaucoup pour les cerner et commencer à les combler. Certaines des grandes lacunes seront toujours les mêmes dans le secteur. Il y en a deux principales.
La première est le capital d'investissement et l'accès à ce capital. Il coûte très cher d'amener une idée au stade de la commercialisation. Dans le cas de la santé, des vaccins et d'autres produits thérapeutiques, il faut faire des essais cliniques, ce qui coûte au moins un milliard de dollars et prend de 10 à 15 ans. Il faut trouver des types d'investisseurs très précis, des investisseurs patients qui ont de grandes connaissances. Il faut beaucoup de capitaux. Voyons un exemple pour illustrer les investissements nécessaires: pour Notch Therapeutics, à Vancouver, il a fallu un financement initial de série A de 85 millions de dollars. Il s'agit d'une entreprise en démarrage, et elle recueille 85 millions de dollars.
Le capital de risque se déplace un peu partout dans le monde comme un touriste. Il cherche les endroits où il peut séjourner qui lui paraissent les plus attrayants et les plus sûrs. Nous devons nous comporter comme un hôtel le ferait pour attirer des touristes. On place des chocolats sur les oreillers, on offre gratuitement le WiFi et le petit déjeuner, etc. Quoi que nous fassions au Canada, il faut chercher, si nous nous comportons comme un hôtel, l'équivalent des chocolats à mettre sur l'oreiller pour attirer les investisseurs.
C'est là qu'intervient la politique fiscale. C'est là qu'on entre dans les questions de propriété intellectuelle. Il faut avoir une administration accueillante pour les investisseurs en matière de réglementation et propice à la croissance des entreprises. C'est un élément très important. Le gouvernement fournit évidemment les conditions d'accueil.
C'est la même chose pour le talent. Le talent circule partout dans le monde, et cela concerne aussi bien les Canadiens très qualifiés, qui vont là où se trouvent les emplois. Nous devons donc nous efforcer d'attirer le plus de talents possible pour que les entreprises puissent...
Ce sont là les deux facteurs clés. Les investissements prévus dans le budget contribueront grandement à régler certains problèmes et à faire du Canada un pays plus attrayant de ce point de vue.
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C'est un autre domaine très important.
Nous comptons parmi nos membres des entreprises de biotechnologie industrielle, environnementale et agricole, et elles offrent vraiment des solutions qui permettent de relever certains des défis dont vous parlez. La population mondiale va atteindre 8, 9 ou 10 milliards, selon les projections. Cela exerce une pression énorme sur la planète.
Nous devons changer fondamentalement notre façon de vivre, de croître et de fabriquer les produits, et la biotechnologie permet d'apporter des changements. Nous avons des entreprises qui s'occupent de la restauration environnementale; elles permettent à d'autres entreprises de s'adapter. Des pièces d'automobile sont fabriquées à partir de produits du soya; c'est le résultat de la biotechnologie. Le secteur canadien de la biotechnologie propose toutes sortes de solutions fantastiques pour relever ces défis.
Dans ce champ d'activité, les possibilités économiques sont énormes pour l'entreprise qui devance toutes les autres, mais bien sûr, d'autres pays sont conscients du fait qu'il est important, du point de vue économique, d'arriver en tête. Il nous faut donc concurrencer d'autres pays non seulement pour garder ces entreprises, mais aussi pour attirer les investissements et le talent. Le défi est exactement le même dans le domaine des changements climatiques également.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Honorable ministre Fox, madame MacNaughton et monsieur Casey, bonjour et merci d'être des nôtres aujourd'hui. Je vous remercie également de vos présentations.
Madame MacNaughton, je tiens moi aussi à vous présenter mes plus sincères condoléances. Je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui ainsi que de votre témoignage des plus touchants.
Comme l'a dit mon collègue Ed Fast, le Comité est unanimement favorable à cette mesure. Ma formation politique a même présenté une motion à la Chambre pour faire passer la durée du congé de maladie à 50 semaines afin de bien couvrir toutes les personnes qui doivent se battre contre toutes les formes de cancer.
Nous allons donc continuer à faire les démarches nécessaires pour prolonger le congé de maladie de l'assurance-emploi jusqu'à 50 semaines afin que ce programme offre une meilleure couverture. Vous pouvez compter sur nous.
Ma première question s'adresse à l'honorable ministre Fox.
Ministre Fox, pourriez-vous commenter la situation du port de Cap-aux-Meules, aux Îles-de-la-Madeleine? On sait que le port a dû fermer 37 % de sa capacité portuaire à cause de la dégradation des infrastructures. Les gens de Cap-aux-Meules critiquent notamment l'absence de plans pour la réfection du quai.
Vivez-vous aussi ce genre de situation à l'Île-du-Prince-Édouard? Que devrait faire le gouvernement fédéral à cet égard?
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Je vous remercie de votre réponse.
Ce sont des nouvelles encourageantes. Je peux vous dire qu'un membre de mon équipe fait partie du groupe de participants à l'essai clinique pour le vaccin Medicago. Nous souhaitons qu'il soit disponible le plus rapidement possible. C'est certainement une source de fierté pour nous.
Monsieur Casey, si l'on se penche sur le cas de l'industrie pharmaceutique au Québec, pas seulement de l'industrie de la biotechnologie, dans les années 1990, il y avait une belle synergie entre les politiques de Québec et d'Ottawa, ce qui a vraiment permis d'attirer des joueurs internationaux et de développer une expertise et du talent.
Malheureusement, Ottawa a abandonné peu à peu les mesures de soutien à l'industrie, et nous avons vu que les cinq géants de l'industrie ont quitté le Canada.
Vous l'avez dit, il y a des mesures intéressantes dans le budget. Selon vous, est-ce que le gouvernement fédéral devrait en faire davantage pour recréer un environnement permettant d'attirer de tels joueurs et de redéployer la pleine expertise au Québec et au Canada?
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C'est une question très importante. Il y a une dizaine d'années, l'industrie en soi a changé. Elle a changé sa façon de développer des médicaments. Il fut un temps où des sociétés comme Pfizer, GlaxoSmithKline, Merck ou les autres, faisaient tout elles-mêmes à l'interne. Maintenant, elles font de la recherche et développement à l'interne, mais elles vont surtout à la chasse et elles récoltent. Elles trouvent des entreprises ailleurs.
Je vais utiliser un excellent exemple, compte tenu de la situation de la COVID-19. Le vaccin de Pfizer provient d'un certain nombre d'entreprises. L'une d'elles est BioNTech, en Allemagne. L'autre partie du vaccin Pfizer que très peu de gens connaissent est attribuable à une société appelée Acuitas, une petite entreprise canadienne de biotechnologie située à Vancouver. Celle-ci développe l'enveloppe lipidique dans laquelle entre le code d'ARNm, avant d'entrer dans le corps. Sans la technologie Acuitas, le vaccin Pfizer ne serait pas vraiment efficace.
C'est le nouveau type de développement de médicaments qui est en cours. Nous devons développer toutes ces entreprises en démarrage qui passent ensuite aux technologies plus importantes. Elles seront soit achetées par les grandes sociétés pharmaceutiques, soit par les grandes sociétés commerciales elles-mêmes, selon le type de technologie qu'elles mettent au point. Ce que nous devons faire, c'est établir une nouvelle relation avec les grandes multinationales, les entreprises en démarrage et le gouvernement qui reconnaît cette nouvelle approche à la mise au point de médicaments. Cela exige que tout le monde se réunisse et je pense qu'il faut créer une voie différente pour l'approbation réglementaire, mais aussi pour les produits figurant sur les listes de médicaments remboursés.
C'est un sujet très complexe à aborder au Comité. Je pense qu'il faut reconnaître que cette région du monde a changé. Si on veut attirer plus d'entreprises de fabrication et d'investissements ici, il faut une nouvelle relation de ce point de vue.
C'est une excellente question. Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je dois signaler qu'après avoir interrogé les témoins, je vais devoir m'absenter quelques minutes. Mon deuxième tour de deux minutes et demie pourrait aller à M. Ste-Marie ou à Mme May.
J'aimerais remercier tous nos témoins d'être venus. C'était évidemment des témoignages très intéressants. Nous espérons que vous et vos familles demeurez en santé et en sécurité pendant cette pandémie.
J'aimerais commencer par vous, madame MacNaughton.
Merci beaucoup de nous avoir raconté votre histoire et celle de David. Elle est certes très touchante. Il ne fait aucun doute, comme plusieurs membres du Comité vous l'ont dit, que votre histoire est sincère, et je pense que nous en comprenons tous l'importance.
Vous avez parlé des 26 semaines, et vous avez dit que nous devrions aller plus loin. La semaine prochaine, le projet de sera modifié de façon à faire passer le congé de maladie à un an, soit une année complète de soutien pour les Canadiens qui vivent ce que David et vous avez vécu.
Que pensez-vous de la prolongation des congés de maladie à une année complète? Nous avons certes les ressources nécessaires dans notre pays pour offrir ces mesures de soutien pendant une année complète de congé de maladie de l'assurance-emploi. Seriez-vous en faveur de cette mesure?
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Je vous remercie infiniment.
Il est certain que dans un pays où nous sommes en mesure de fournir 750 milliards de dollars en liquidités aux grandes banques canadiennes, nous pouvons nous permettre d'offrir du soutien pendant un an ou plus. Je vous remercie beaucoup de votre réponse à ma question.
J'aimerais maintenant m'adresser à M. Fox.
Vous avez exposé de façon très éloquente le cas du sous-financement de l'entretien des ports. En Colombie-Britannique, nous sommes confrontés à un véritable problème: le MPO ne s'occupe pas des navires abandonnés. Dans de nombreux ports, des navires ont été abandonnés. Il a fallu déployer de nombreux efforts pour amener le ministère fédéral à intervenir et à s'occuper de ces navires.
Avez-vous le même problème à l'Île-du-Prince-Édouard? Pensez-vous que le fait que Pêches et Océans n'intervienne pas pour retirer les navires abandonnés, qu'ils soient abandonnés par des entreprises ou par des particuliers, constitue un problème à l'échelle nationale?
J'aimerais maintenant donner la parole à M. Casey.
Monsieur Casey, il a beaucoup été question du rôle du secteur public dans la mise au point de vaccins et de médicaments. Nous avons parlé du Conseil national de recherches du Canada, le CNRC bien sûr, et celui-ci fera plus de recherche. Beaucoup de gens parlent des Laboratoires Connaught, qui appartenaient à l'État jusqu'à ce qu'ils soient vendus par un gouvernement antérieur.
Beaucoup de gens veulent reconstruire les infrastructures publiques. Quand on pense à l'insuline, c'est une invention canadienne du domaine public, et tous les Canadiens en sont fiers. Quel rôle le secteur public doit-il jouer pour nous préparer à ce qui est inévitablement, malheureusement, la prochaine pandémie? Dans quelle mesure croyez-vous que nous devrions faire ces investissements pour la recherche de propriété publique et mandatée par le secteur public?
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C'est une question très importante. Espérons qu'il n'y aura pas une autre pandémie, mais je pense qu'il serait irresponsable de ne pas s'y préparer. Le gouvernement en est conscient et y fait des investissements différents.
L'exemple de l'insuline est bon, comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, en ce sens que l'on célèbre maintenant le 100e anniversaire de la découverte de l'insuline. C'est maintenant la pierre d'assise d'une entreprise appelée Novo Nordisk, qui a son siège au Danemark. Je dirais que si nous faisons tout correctement ici au Canada, l'insuline d'aujourd'hui devrait s'appeler le « Canadadisk » ou quelque chose du genre. Nous devrions posséder cette entreprise phare. Cette grande multinationale devrait être établie ici. Je pense que nous devons bien faire les choses.
Les investissements dans certains programmes publics, comme le Programme d'aide à la recherche industrielle, ou PARI, du CNRC sont absolument essentiels pour beaucoup d'entreprises en démarrage. La plupart de nos entreprises en démarrage font référence au PARI, à la recherche scientifique et au développement expérimental, ou RS&DE... Tous ces types d'investissements dans les programmes sont absolument essentiels au développement des jeunes entreprises. Un certain nombre d'entreprises aujourd'hui pourraient faire leur historique et en parler comme d'une étape essentielle à leur développement.
Je pense que ce qu'il est important de retenir, cependant, pour ce qui est d'investir dans les installations en prévision d'une pandémie future, c'est qu'entre les crises, il faut demeurer actifs. Vous ne pouvez pas mettre ces entreprises au rancart, placarder les fenêtres et les portes, éteindre les lumières et ne revenir qu'à la prochaine crise. Il faut voir cela comme un athlète olympique. Ceux-ci ne restent pas assis à se tourner les pouces entre les olympiades. Ils s'entraînent pour rester au sommet, et il faut faire la même chose avec nos infrastructures pour qu'elles restent à jour.
Si nous voulons investir dans les infrastructures, il faut choisir les infrastructures commerciales, qui peuvent soutenir l'écosystème. Elles peuvent aussi soutenir la recherche et le développement, les entreprises en démarrage et être concurrentielles sur le plan commercial en même temps. Lorsque la prochaine crise surviendra, elles seront prêtes, les bonnes personnes seront aux commandes et le démarrage sera assuré au bon moment. Je pense que c'est un élément absolument essentiel de ce que nous allons faire si nous voulons développer la capacité de biofabrication dans notre pays.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence et de leurs témoignages ce matin.
Madame MacNaughton, je tiens moi aussi à vous offrir mes condoléances pour le décès de votre mari, David, et pour la douleur et l'anxiété que vous avez dû endurer.
Hier, des représentants de la Société canadienne du cancer ont comparu devant le Comité. Ils nous ont dit que 48 000 personnes meurent du cancer chaque année seulement parce qu'elles fument. Nous savons qu'il y a beaucoup d'autres types de cancer comme, dans le cas de David par exemple, le cancer de l'œsophage. Votre témoignage d'aujourd'hui est très précieux. Vous défendez des dizaines de milliers de personnes qui se retrouvent dans une situation semblable à la vôtre et à celle de David. Votre témoignage est important et je vous en remercie. Le Comité vous en est reconnaissant.
Merci d'être ici.
Monsieur Fox, nous sommes également très heureux de vous accueillir ce matin. Je vais poser une question à laquelle vous pourrez répondre avec un commentaire.
Lorsque vous examinez le projet de loi d'exécution du budget que nous étudions aujourd'hui, pensez-vous qu'il répond aux besoins immédiats et urgents de l'Île-du-Prince-Édouard en matière de pêches?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Ma première question s'adresse à Mme MacNaughton.
Madame MacNaughton, c'est merveilleux de vous voir ici. Merci beaucoup de votre témoignage déchirant. Cela nous rappelle qu'il y a un impact humain derrière toutes les politiques dont nous débattons au Parlement, et je pense que nous aurions tous intérêt à nous souvenir de votre témoignage lorsque nous pensons aux diverses questions qui se posent dans notre travail quotidien.
L'une des choses qui, à mon avis, est importante... Écoutez, vous avez raconté votre histoire mieux que je ne pourrais jamais le faire, et je vous remercie de m'avoir permis de vivre ce moment. Je pense que vous avez été très généreuse dans vos commentaires, mais dans la mesure où le crédit doit être rendu, c'est à vous qu'il revient. L'une des choses qui m'a renversé depuis que je vous ai rencontré, c'est votre persévérance dans ce dossier et le fait que vous vous êtes décrite comme une femme ordinaire de Westville qui a contribué à ce changement.
Pour ceux qui nous écoutent aujourd'hui, Mme MacNaughton s'est présentée avec une chemise qui disait « Parlez-moi de David's Cause » lors d'un événement que nous avons organisé lorsque le était en visite. Lorsqu'elle a appris que le , qui était auparavant responsable du dossier de l'assurance-emploi, venait dans la ville d'Antigonish, elle a emprunté l'autoroute pour avoir l'occasion de faire valoir son point de vue. Elle a rencontré notre ancien collègue, Mark Eyking, qui s'intéresse à cette question depuis un certain nombre d'années et, plus récemment, elle a communiqué avec la Société canadienne du cancer, qui travaillait simultanément sur cette question et a commencé à reproduire les textes de David's Cause dans ses communications.
Madame MacNaughton, il s'agit d'un exemple remarquable d'une personne qui a lancé une campagne de sensibilisation qui a vraiment retenu l'attention, et je pense que mes collègues de l'opposition seront d'accord pour dire qu'il y a un appui multipartite pour cette initiative, ce qui est absolument formidable.
Pouvez-vous transmettre un message aux Canadiens qui nous écoutent au sujet de l'importance de défendre une cause en laquelle vous croyez, même si vous n'êtes qu'une femme ordinaire de Westville?
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C'est vraiment important, tout aussi important que l'investissement. La question des talents est absolument essentielle. Nous devons être concurrentiels, parce que le talent, comme je l'ai dit plus tôt, est aussi très mobile. Il se déplace.
Le problème que nous avons est différent de celui des mines, du pétrole, du gaz et des produits forestiers, qui doivent également attirer des talents et des investissements. S'ils ne le font pas, il est impossible de prendre une mine, de l'emballer et de la déplacer ailleurs.
Notre industrie, essentiellement, n'est constituée que de bonnes idées. Elles sont sur des ordinateurs ou des ordinateurs portatifs, et si nous n'attirons pas les investissements et les talents au Canada, cette bonne idée ira ailleurs. Elle sera commercialisée ailleurs et tous les avantages économiques qui en découleront profiteront à cet endroit, où que ce soit. Il faut donc être aussi compétitif que possible.
À l'heure actuelle, il ne semble pas que ce soit un grave problème pour ce qui est d'attirer des talents. Nous avons un bassin fantastique d'universités et de collèges. Il semble que les entreprises soient en mesure de remplir leur rôle. Si vous regardez Zymeworks, AbCellera et Repare, elles poussent toutes à pas de géant et semblent être capables de trouver des gens.
Je pense toutefois qu'à mesure que nous grandissons, que l'économie s'ouvre et que les talents recommencent à affluer, nous devrons nous soucier de cette question et nous assurer d'être aussi attrayants que possible.
Je travaille avec un certain nombre de nos entreprises qui connaissent une croissance très rapide, pour cerner les domaines que nous pouvons améliorer, comme la politique d'immigration, en reconnaissant que, habituellement, lorsqu'on attire une personne d'un autre pays, son conjoint est tout aussi compétent et talentueux, et il faut attirer les deux. Comment pouvons-nous faciliter cela? Y a-t-il des incitatifs ou des allégements fiscaux que nous pouvons offrir? Il y a toutes sortes d'options. Nous devons nous tourner vers d'autres pays pour comprendre ce qu'ils font, et peut-être rester aussi concurrentiels que possible avec eux et imiter ce qu'ils font.
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C'est certainement un objectif clé à viser.
Nous devons créer des entreprises plus solides. Notre pays a très bien réussi à faire démarrer une multitude de petites entreprises qui, comme vous l'avez dit, finissent le plus souvent par se vendre aux grandes multinationales.
C'est une stratégie commerciale pour ainsi dire inévitable. Une entreprise a un petit produit, un seul médicament qu'elle tient à vendre à l'échelle mondiale. Or, sachant qu'elle ne deviendra jamais une grande société pharmaceutique du jour au lendemain, et qu'elle ne peut pas se passer de l'infrastructure fournie par les grands joueurs, c'est vers eux qu'elle va se diriger.
Les entreprises qui ont des technologies de type plateforme ou une capacité de fabrication, comme Medicago, AbCellera ou Repare, sont plus susceptibles de rester au Canada et de prendre de l'expansion. Si nous voulons qu'il en soit ainsi, nous devons commencer par cerner les lacunes. Le problème réside en partie dans le manque de capitaux d'investissement. Il y a aussi la question des talents, sans parler des incitatifs fiscaux. Il y a des éléments comme le régime de la « patent box » ou boîte à brevets en usage dans d'autres pays, qui permet aux entreprises de tirer des revenus de leur innovation sans avoir à payer des impôts élevés avant d'avoir atteint la rentabilité sur le plan commercial.
Il est essentiel de songer à des incitatifs et mesures fiscales de la sorte si l'on veut garder certaines de ces entreprises au pays.
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Merci, monsieur le président. Merci aux témoins.
Madame MacNaughton, chacun de mes collègues a reconnu vos efforts. Permettez-moi de me faire l'écho de ce qu'ils ont dit. C'est vraiment émouvant d'être ici aujourd'hui pour avoir le privilège de vous écouter expliquer ce que vous avez fait. C'est un exemple clair de ce que les électeurs peuvent faire lorsqu'ils travaillent avec leur député pour apporter des changements valables. Merci beaucoup de tous vos efforts.
Monsieur le président, on a parlé des ports pour petits bateaux. Le manque d'infrastructure a été mentionné. Je n'ai pas de question pour M. Fox, mais elle s'adresse à mes collègues conservateurs. Je pense qu'il serait sage qu'ils examinent le bilan du gouvernement précédent de 2006 à 2015 s'ils veulent comprendre les causes profondes de tout défaut d'infrastructure qui pourrait exister dans les ports pour petits bateaux. Ce n'est qu'une précision, un conseil et une aide pour mes collègues conservateurs qui ont posé des questions à ce sujet aujourd'hui.
Monsieur Casey, votre témoignage est très intéressant. Merci beaucoup d'être venu. Je vous ai entendu sur un balado récemment. Je sais que vous êtes très actif dans ce domaine et j'espère que cela se poursuivra. Je pense que le Canada est bien placé et que le gouvernement actuel n'en profitera que si des gens comme vous nous donnent des conseils sur ce que nous devons faire dans notre pays.
Chris Albinson, le nouveau président-directeur général de Communitech à Waterloo, a récemment écrit une lettre d'opinion dans le Globe and Mail. Permettez-moi de vous en lire quelques extraits. Il y a des aspects qui m'ont vraiment surpris. Je savais que le Canada réussissait côté technologie, mais il paraît que nous sommes même très bien positionnés dans ce pays, comme le précise l'article d'opinion.
Voici ce qu'il dit:
Pour ce qui est du rendement du capital investi, le Canada est maintenant le troisième écosystème technologique le plus productif de la planète après la Silicon Valley et la Chine, et il comble l'écart tandis que ces deux rivaux se replient sur eux-mêmes et stagnent.
Je relève également cette citation:
Si on conjugue notre solide avantage dans la prochaine vague de technologie — songez à l'intelligence artificielle, à l'apprentissage machine, à l'informatique quantique, à la 5G, à la technologie médicale, à la fabrication de pointe —, notre avantage relatif en matière de coûts et l'accès paritaire aux marchés et aux capitaux, il est facile de comprendre pourquoi le Canada est prêt à dominer.
Il utilise le mot « dominer » ici — pas seulement « bien faire », mais vraiment dominer le paysage mondial.
Êtes-vous d'accord avec ce point de vue? Pourriez-vous nous en dire davantage sur ce qui ressort de ce que je viens de lire? Y a-t-il quoi que ce soit qui, selon vous, pourrait être utile à nos délibérations, pour approfondir la question?
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Merci, monsieur le président.
J’aimerais poser une question à M. Casey.
Vous donnez l'impression d'être le partisan numéro un du gouvernement en ce qui concerne sa politique d’innovation, mais vous avez aussi mentionné Research in Motion, RIM, et il se trouve que nous avons accueilli hier Jim Balsillie, qui avait un point de vue assez différent sur la façon dont nous abordons l’innovation au Canada. Il parlait de l’innovation en général, alors que vous, vous vous limitez à la biotechnologie.
Il a mentionné le virage spectaculaire qui s’est opéré entre l’économie tangible et l’économie intangible, dont vous venez de parler, et j’attendais que vous abordiez la question. Je vais vous demander de nous en dire un peu plus à ce sujet et de nous parler de l’absence d’une loi sur les brevets au Canada. Soit dit en passant, j’ai également rencontré des représentants d’AbCellera. Ils ont souligné qu’ils se sentent enclins à quitter le Canada parce que nous ne favorisons pas le genre de climat qui permettrait aux entreprises en démarrage de rester au pays. La note que nous méritons côté commercialisation est épouvantable.
Par conséquent, pourriez-vous formuler des commentaires généraux sur la façon d'aborder la question de la nouvelle économie et sur la façon de mettre en œuvre des politiques qui permettront aux entreprises en démarrage de rester au Canada?
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Il faut que ce soit au moins un objectif important, parce que nous investissons tout cet argent et nous utilisons des crédits d’impôt et autres, le tout étant essentiellement financé par le contribuable. Vous créez une collection fantastique d’entreprises, et si vous les laissez toutes partir, nous ratons les véritables avantages commerciaux de voir ces entreprises croître et devenir de grandes sociétés.
J’ai surtout parlé de ce que RIM a fait pour la collectivité locale du Sud-Ouest de l’Ontario, montrant comment une fois qu’elle avait atteint son apogée, les entrepreneurs et investissements n'ont fait que se multiplier et la prophétie s'est réalisée d'elle-même.
En ce qui concerne le régime de la « boîte à brevets », pour en parler un peu, c’est la capacité de prendre sa propriété intellectuelle et d’en tirer des revenus en la faisant faire taxer à un niveau inférieur en attendant sa commercialisation. Ce n’est pas une idée farfelue. Cela s’est fait très efficacement dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni, qui a une stratégie en matière de sciences de la vie. Je pense que c’est probablement là où je veux en venir — demander comment relier tout cela.
Nous faisons tout en vase clos. Nous établissons les prix et les remboursements en vase clos. Nous investissons en vase clos. Nous faisons de la recherche et développement en vase clos. Nous avons des universités et du talent, mais est-ce que tout est relié? La Table de stratégies économiques en matière de santé et de sciences biologiques a fait un excellent travail pour ce qui est d’énumérer tous les atouts dont nous disposons et a déterminé qu’il fallait trouver une façon cohérente de tout relier pour qu’il s’agisse vraiment d’un écosystème. Comme tout écosystème, comme un récif de corail, chaque élément doit être sain, vivant et dynamique si l’ensemble du récif doit être sain. C’est ce dont nous avons besoin maintenant.
Nous avons d'excellents investissements. Nous avons l’infrastructure. Nous avons le talent. Nous avons toutes les entreprises qu'il faut. Nous devons maintenant relier tout cela à une stratégie coordonnée pour les sciences de la vie, non seulement à l'échelle fédérale, mais aussi à l'échelle provinciale. Il y a des provinces qui s’intéressent également aux domaines de l’investissement, des mesures fiscales et des talents, alors comment pouvons-nous faire le trait d'union entre tout cela?
C’est mon conseil. Si nous voulons y arriver, si nous voulons créer des entreprises solides et bien ancrées au Canada, il faut s'y prendre au moyen d’une stratégie.
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Merci beaucoup, et merci aux trois témoins pour leurs excellents exposés.
Madame MacNaughton, je vais vous citer comme exemple pour quiconque dans ma circonscription aurait l’impression qu’on ne peut rien faire au niveau fédéral. Je vais utiliser votre nom sans ambages, et j’espère que cela ne vous dérangera pas.
Mes questions s’adresseront essentiellement à M. Casey. Je pense que la plupart de mes collègues ne le savent pas, mais j’ai travaillé en biotechnologie pendant des années au terme de mes études de maîtrise en administration des affaires. J’ai travaillé pour une petite entreprise appelée GlycoDesign. J’ai contribué à ce qu’elle soit cotée en bourse. Elle a fini par se vendre à Inflazyme. Je connais donc très bien les problèmes du secteur.
Vous avez raison de dire que nous avons des tonnes d’idées incroyables. Nous avons suffisamment d’argent pour les entreprises en démarrage. Bon nombre de nos idées sont en fait vendues à de grandes sociétés.
L’un des principaux problèmes qui existaient à l’époque et qui existent encore aujourd’hui, je crois, c’est le renforcement de la capacité pour aider une entreprise à passer à l’étape suivante. D’une part, il y a l’investissement, mais d’autre part, en plus de disposer des talents nécessaires — et s'il est vrai que nous attirons notre juste part de talents, je pense que nous pourrions encore mieux faire à ce chapitre —, il faut renforcer la capacité pour pouvoir gérer ces organisations plus vastes.
Que pouvons-nous faire pour renforcer cette capacité?
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Encore une fois, comme je l’ai dit, l’investissement est toujours un élément important. L’argent qui doit être versé au secteur est absolument essentiel.
Certaines entreprises ont aussi relevé récemment certains obstacles. Je songe notamment à AbCellera et Repare à Montréal, qui ont déterminé l'importance d'avoir accès à des laboratoires autres que virtuels à l’heure actuelle. C'est à peine s'il y en a au Canada, et je pense que nous devons en créer davantage.
Je crois que le budget prévoit des fonds à cette fin. Cela dit, il demeure que les talents finiront par faire défaut à un moment donné.
La plupart des entreprises aimeraient rester ici, et pour peu que nous puissions surmonter certains obstacles, je ne pense pas que le risque de les perdre soit vraiment énorme, à condition, bien entendu, de garder l'œil ouvert pour voir ce que font les autres pays pour essayer de nous les ravir.
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Nous reprenons nos travaux.
Pour les besoins du compte rendu, je souhaite au deuxième groupe de la journée la bienvenue à la 49e séance du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Nous sommes réunis pour discuter du projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 avril 2021 et mettant en œuvre d'autres mesures.
À titre d'information pour les témoins, nous sommes réunis sous forme hybride, et, dans ce système, seules les personnes qui prennent la parole apparaissent à l'écran sur le site Web de la Chambre des communes, qui est public.
Nous allons maintenant entendre les témoins. Le premier est M. Jean-Guy Côté, directeur général du Conseil québécois du commerce de détail.
Monsieur Côté, nous vous serions reconnaissants de limiter vos remarques à environ cinq minutes.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je m'appelle Jean-Guy Côté, et je suis le directeur général du Conseil québécois du commerce de détail, ou CQCD.
Tout d'abord, j'aimerais remercier les membres du Comité de m'avoir invité à comparaître d'aujourd'hui. Cela me permettra de présenter une partie de la vision et l'analyse des détaillants québécois sur le projet de loi et sur le budget déposé il y a un mois.
Comme vous le savez peut-être, le Conseil québécois du commerce de détail est une organisation qui regroupe la majorité des détaillants québécois. Le CQCD est le chef de file du secteur du commerce de détail au Québec. Le CQCD a pour mission de représenter, de promouvoir et de valoriser ce secteur ainsi que d'élaborer des moyens pour favoriser l'avancement de ses membres.
Étant donné la durée limitée de mon intervention, je vais me concentrer sur quelques points seulement.
Comme vous le savez, les 14 derniers mois ont été remplis de défis pour les détaillants. La pandémie a accéléré plusieurs transformations déjà amorcées dans l'industrie, dont le transfert vers le commerce électronique. Dans certains secteurs, comme celui de la mode, des détaillants ont fermé leurs portes, des emplois ont été perdus.
Les divers programmes annoncés par le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ainsi que par les municipalités ont comblé en partie les besoins des entrepreneurs détaillants. Il faut saluer la rapidité de leur mise en place, bien qu'il aurait fallu, selon nous, les adapter dès l'automne 2020.
Le budget fédéral prolonge la durée des divers programmes, dont le soutien en matière salariale, le soutien au revenu et le soutien pour le loyer qui ont été mis en place pendant la pandémie. Ces programmes seront progressivement retirés pendant l'été. Si la reprise, confirmée par les chiffres très positifs de Statistique Canada mentionnés ce matin pour les ventes au détail, semble bien amorcée, certains secteurs du commerce de détail sont encore très touchés par les pertes de revenus subies pendant la pandémie. Nous espérons que le retrait progressif des diverses mesures sera surveillé et que, si des signes de stress économique supplémentaires apparaissaient, les mesures gouvernementales de soutien seront de nouveau offertes.
Cela m'amène à mon sujet principal, celui des frais d'interchange. Il s'agit des frais facturés aux détaillants par de grandes entreprises de carte de crédit sur l'ensemble des transactions faites en magasin et en ligne par carte de crédit. Ces frais atteignent parfois des pourcentages très élevés et servent à financer, en partie, les généreux programmes de points récompenses des entreprises de crédit. Ainsi, toutes les transactions faites en magasin ou en ligne par carte de crédit se retrouvent surtaxées d'un montant supplémentaire, en général assumé par le détaillant.
Le Canada a la fâcheuse réputation, justifiée, d'avoir les frais d'interchange parmi les plus élevés. En 2019, une recherche menée par la Réserve fédérale américaine, ou FED, de Kansas City, a démontré que le Canada se retrouvait dans le peloton de tête pour les frais d'interchange. Ces derniers se situent en général autour de 1,4 % par transaction. En comparaison, l'Australie a réduit ces frais en deçà de 1 %, mais l'exemple à suivre est celui de l'Union européenne, qui les a plafonnés à 0,5 %.
L'expansion notable du commerce en ligne dans les derniers mois amène un recours soutenu aux cartes de crédit pour payer les achats. Cette pratique ne disparaîtra pas, mais elle demande à être contrôlée. Un tel contrôle serait bienvenu par l'industrie du commerce de détail, mais il représenterait surtout une mesure d'équité. Les cartes de crédit offrant le plus de récompenses sont souvent soutenues par les revenus des cartes de crédit régulières détenues par les citoyens ayant moins de moyens financiers. De plus, les frais d'interchange sont régulièrement facturés aux organismes de charité lors des transactions relatives à des dons. Un plafonnement n'aurait aucune incidence sur les finances du gouvernement fédéral, mais il serait bienvenu pour les finances des détaillants.
Nous sommes heureux de voir que le budget ouvre la porte à une consultation visant à mettre en place des mesures concrètes lors de la mise à jour budgétaire. Il s'agit pour nous d'une promesse électorale qu'avait faite le gouvernement en place. Nous voulons collaborer et serons disposés à le faire pour proposer des solutions innovantes et avantageuses pour les détaillants.
Notre demande est simple, soit de plafonner à 0,5 % les frais d'interchange, comme l'a fait l'Union européenne, et d'éliminer les frais facturés sur les montants de TPS ou autres taxes lors des transactions.
En terminant, je remercie les membres du Comité de leur accueil aujourd'hui, et j'attends avec enthousiasme leurs questions.
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Les effectifs d'EPE et de travailleurs des services à l'enfance sont composés à 90 % de femmes, dont un nombre croissant de femmes de couleur.
Depuis toujours, les EPE et les travailleurs des services à l'enfance sont rémunérés sous le niveau du salaire-subsistance. Leurs salaires varient selon un spectre allant tout juste du salaire minimum à 30 $ l'heure. Cependant, le salaire moyen est d'environ 21 $ l'heure à l'échelle du Canada, soit environ 42 000 $ par an. C'est un salaire raisonnable pour quelqu'un qui vit avec un partenaire, mais, pour une personne célibataire, cela ne suffit pas à subvenir à ses besoins, sans parler d'acheter un véhicule ou une maison ou de se payer des vacances.
Compte tenu des faibles salaires en vigueur dans le secteur des services à la petite enfance, les employés restent en moyenne cinq ans dans ce secteur. Ce taux de roulement élevé signifie que des éducateurs de qualité abandonnent la profession, surtout en raison des bas salaires et des exigences élevées de l'emploi. Il érode également la qualité de la main-d'œuvre dans les services de garde, de sorte qu'on n'arrive pas à garder des professionnels pendant 15 ou 20 ans ou jusqu'à leur retraite.
Ce n'est pas un problème propre au Canada, à l'Ontario ou à London. Il se pose à l'échelle mondiale, comme en a témoigné l'Organisation de coopération et de développement économiques. Le nombre d'EPE compétents et qualifiés dépend aussi du vieillissement des effectifs, de la difficulté à attirer des EPE compétents et qualifiés, du roulement de personnel élevé, des bas salaires, du manque de reconnaissance et du sentiment d'être sous-estimé, et, enfin, des mauvaises conditions de travail.
Quelle est donc la solution?
Si on veut créer un système solide, abordable et de qualité, il est important de tenir compte de l'infrastructure humaine. Nous devons considérer la carrière des éducateurs de la petite enfance comme une profession respectée et valorisée, dont on peut être fier durant sa vie active.
Comment faire?
Des salaires plus élevés, des avantages sociaux, des congés suffisants et la protection de l'emploi permettront d'attirer plus d'éducateurs de la petite enfance compétents et qualifiés, d'augmenter le taux de rétention et de permettre aux garderies d'avoir du personnel qualifié et passionné qui restera dans la profession et garantira une éducation et des services de garde durables pour les enfants.
La LCCN recommande que le réseau national se dote d'une grille traduisant la valeur travail des EPE et la valeur des EPE pour les familles et les collectivités. Dans le cadre de cette échelle de rémunération, un nouvel EPE commencerait à 25 $ l'heure. Ce taux augmenterait d'année en année et lorsque d'autres qualifications seraient acquises, pour créer une grille de rémunération prévisible et fiable semblable à la grille salariale de la profession enseignante.
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Il est impossible d'avoir un système d'éducation et de garde des enfants de qualité partout au pays, et plus particulièrement pour nous dans la région de London-Middlesex, sans des éducateurs de la petite enfance qualifiés. Ils sont indispensables au succès d'un réseau national de garderies, et cela a été dûment noté hier dans le webinaire First Policy Response, dont le conférencier invité était , ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social.
Il est très important d'aller au-delà des chiffres. Quand on envisage d'élargir un système, il faut vraiment s'intéresser au parcours de certains éducateurs de la petite enfance, par exemple celui d'une éducatrice expérimentée qui termine actuellement un diplôme d'études collégiales en enseignement. La principale raison qu'elle invoque est que, malgré sa passion et son intention initiale de rester dans la profession, la rémunération et les perspectives de carrière, ainsi que sa situation de femme célibataire désireuse d'être financièrement indépendante, ont emporté sa décision de s'éloigner de la profession qu'elle avait choisie.
La deuxième étudiante, toute nouvelle dans la profession — nouvelle diplômée du programme — fait état d'une situation semblable en raison de ses problèmes de santé. Elle entrera dans un autre collège d'enseignants pour pouvoir continuer à travailler avec des enfants, mais évidemment à l'extérieur du système qui a désespérément besoin d'elle.
Ce ne sont là que deux expériences vécues qui traduisent, j'en suis convaincue, non seulement ce qui se passe dans la région de London, mais aussi dans tout le pays et dans le monde. Il est essentiel, au moment où l'on s'interroge sur les principaux paramètres budgétaires du soutien à la petite enfance, que la rémunération des professionnels de la petite enfance entre en ligne de compte.
Merci encore de nous avoir permis d'exprimer notre point de vue aujourd'hui.
[Français]
Je vous remercie également de nous avoir accordé de votre temps.
:
Bonjour. Je vous remercie de m'avoir invitée aujourd'hui. Je représente UNITE HERE Canada, le syndicat des travailleurs du secteur de l'hébergement.
J'aimerais vous parler du nouveau Programme d'embauche pour la relance économique du Canada et de la prolongation de la subvention salariale proposée dans le budget.
Lorsque le programme de subvention salariale a été instauré, le gouvernement a déclaré qu'il permettrait de garder les travailleurs en congé attachés à leur emploi jusqu'à leur retour. La subvention à l'embauche proposée est également censée aider les entreprises à réembaucher des travailleurs mis à pied ou à en embaucher de nouveaux. Le problème, c'est que ces programmes ne sont pas conçus pour aider les travailleurs. À moins de conditions plus strictes, la nouvelle subvention à l'embauche risque de récompenser les entreprises de leur mauvais comportement et de passer à côté des travailleurs qu'elle est censée aider. Dans notre secteur, nous avons vu trop d'employeurs hôteliers utiliser la subvention salariale et congédier quand même la plupart de leurs employés.
Le gouvernement propose une disposition de récupération pour les cadres des entreprises publiques dans le cadre du programme de subventions salariales, mais il n'y en a pas pour les employeurs du secteur privé. Par exemple, trois entreprises liées au Hilton Vancouver Metrotown ont eu recours au programme de subventions salariales, mais ont licencié la majorité de leurs employés dans les dernières semaines. D'autres hôtels ayant eu recours à la subvention salariale — par exemple, le Sheraton Ottawa ou le Pan Pacific Vancouver — ont également licencié une bonne partie de leurs employés au lieu de s'engager à les réembaucher lorsque la crise de la pandémie sera terminée.
Vous entendrez bientôt des travailleurs de l'hôtel Pacific Gateway, un site de quarantaine fédéral, dont les propriétaires sont nommés dans le registre de la Subvention salariale d'urgence du Canada. Ils ont récemment congédié plus de 70 % de leur personnel.
Nous voulons savoir si de tels employeurs seront admissibles à la subvention fédérale à l'embauche. À moins que le gouvernement n'ajoute des mesures de récupération ou des restrictions, nous pensons que la réponse est oui.
Nous croyons que les travailleurs mis à pied doivent pouvoir retrouver leur emploi. La nouvelle subvention à l'embauche devrait accorder la priorité à la réembauche du personnel mis à pied avant l'embauche de gens de l'extérieur, et la récupération prévue pour les subventions publiques devrait s'appliquer également aux employeurs du secteur privé. Le gouvernement devrait envisager de collaborer avec les provinces sur des dispositions relatives au rappel des travailleurs, comme celles qui ont été adoptées par l'État de la Californie et d'autres administrations, afin de veiller à ce que les travailleurs qui ont été mis à pied en raison de la pandémie soient les premiers à retrouver leur emploi.
Nous pensons que cela contribuerait grandement à assurer une relance juste reposant sur une approche féministe.
Merci.
Je devrais mettre mon chronomètre, mais ça va. Vous me ferez signe.
Madame Pihlak, je vous l'apprends sûrement, mais il y a de nombreuses années, lorsque j'étais une jeune adolescente, j'ai travaillé dans une garderie. J'ai beaucoup aimé cela, mais cela me brisait le cœur de voir à quel point c'était difficile pour les enfants de voir leurs mères et leurs pères arriver et partir. Ma sœur a elle aussi travaillé au même endroit. Bien sûr, j'étais une jeune adolescente, alors je ne travaillais qu'après l'école et pendant l'été. Ma sœur, elle, travaillait à temps plein et était agréée. Elle a travaillé là jusqu'à ce qu'elle se marie et ait sa propre famille.
Je me demande seulement combien... Vous avez mentionné qu'il y a un roulement élevé. Je sais par expérience qu'une grande partie de ce roulement est attribuable au fait que les femmes se marient et ont des enfants. Je me demande si vous avez examiné le problème sous cet angle.
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Merci, monsieur le président.
Madame Bourbonnais-MacDonald, c'est un plaisir de vous revoir. Madame Pihlak, c'est aussi un plaisir de vous avoir parmi nous.
Merci de votre participation. J'aimerais commencer par vous. En fait, je vais me risquer à dire que mes six minutes seront consacrées à vous interroger tous les deux, ce qui n'enlève rien aux autres témoins qui ont comparu devant nous aujourd'hui.
J'aimerais apporter une précision, et monsieur le président, je vous pose la question également. L'idée que le gouvernement fédéral tente d'imposer aux familles canadiennes ce qui se trouve dans le budget en tant que programme national d'apprentissage et de garde des jeunes enfants et l'idée que — comme nous avons été étonnés de l'entendre hier, et je suis poli — les familles seraient forcées de participer au programme sont complètement fausses. Bien entendu, les parents auront toujours le choix. Le Canada est une démocratie. Je ne suis pas sûr de comprendre le genre de questions que nous venons d'entendre... Nous avons entendu ce genre de choses hier aussi, monsieur le président. C'est bizarre. J'allais dire que c'est plutôt bizarre, mais c'est bizarre tout court. Mettons les choses au clair. Il s'agit de s'assurer que les parents ont le choix, bien sûr, mais que les parents ont des options. Tout cela est très coûteux.
C'est ma première question, en fait, à Mme Pihlak ou à Mme Bourbonnais-MacDonald. Je ne sais pas qui veut répondre. Les services de garde coûtent très cher partout au Canada. Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet?
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Oui. Nous sommes l'un des rares pays du G20 qui... Essentiellement, pour les parents, surtout dans certaines de nos grandes villes — Montréal, Vancouver et Toronto, et bientôt London —, le coût annuel d'une place dans une garderie réglementée, ou même de deux, est encore plus élevé que les frais de scolarité pour les études postsecondaires.
Si nous essayons d'établir un équilibre entre la prestation de soins de qualité et l'optimisation de la pédagogie et des programmes qui accompagnent les soins et l'apprentissage, ce qui est proposé, essentiellement, c'est de donner aux enfants de tout le pays la capacité d'entrer dans le système scolaire structuré avec beaucoup de potentiel. Je parle du potentiel non seulement du point de vue de ce qu'ils apprennent, mais aussi de leur bien-être personnel, de leur estime de soi. Des recherches sont en cours, et l'Université McMaster est un chef de file clé dans ce domaine.
Il est vraiment important de tenir compte de ce que les parents veulent. Évidemment, ce dont ils ont besoin en premier, comme nous l'avons découvert au cours de la pandémie, c'est de soins accessibles et fiables pour pouvoir continuer à faire leur travail, que ce soit à domicile ou comme travailleurs de première ligne. Un système qui peut offrir cela, que nous soyons en mode de crise ou non, soutient les familles de ce point de vue.
De plus, Mme Pihlak et moi voulons insister sur ce dont nous avons parlé plus tôt dans notre présentation. Il s'agit du concept selon lequel l'infrastructure du système — les installations, qu'importe — dépend d'une main-d'œuvre solide et qualifiée pour veiller à ce que nos enfants soient dans le bon environnement et à ce que les parents aient le choix au sein du système, ce qui comprend les soins d'urgence...
M. Peter Fragiskatos: Je...
Mme Céline Bourbonnais-MacDonald: Merci.
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Merci, monsieur Easter.
Je remercie le Comité de nous avoir invitées à nous joindre à vous aujourd'hui pour parler des subventions gouvernementales aux entreprises, comme la nouvelle subvention fédérale à l'embauche et la prolongation de la subvention salariale.
Comme Michelle Travis l'a dit, le gouvernement fédéral a repris notre hôtel, le Pacific Gateway. Le gouvernement a aussi fait venir la Croix-Rouge, qui est là depuis l'an dernier. Les employés ont été chassés du restaurant, des cuisines et du service d'entretien ménager. La direction de l'hôtel a profité de la prise de contrôle par le gouvernement fédéral pour me congédier et congédier 140 de mes collègues. Cela signifie que 70 % de nos collègues ont été congédiés. Les deux tiers étaient des femmes.
J'y ai travaillé à temps plein pendant sept ans comme hôtesse d'accueil et serveuse jusqu'à ce que la pandémie me mette au chômage. Je suis une mère célibataire qui élève deux enfants, de 12 et de 14 ans. La dernière année a été très stressante pour moi et pour ma famille. Mes collègues et moi pensions que nous pourrions retrouver nos emplois une fois la pandémie terminée. Nous avons simplement demandé à l'hôtel de prolonger nos droits de rappel en raison de la pandémie. Notre droit de rappel expire au bout de 12 mois. Nous avons tous dépassé ce stade, et c'est pourquoi nous avons été congédiés.
Les propriétaires du Pacific Gateway ont utilisé la subvention salariale, mais pas pour nous. Vont-ils recevoir la nouvelle subvention à l'embauche pour recruter nos remplaçants? Les subventions publiques sont censées aider les entreprises à nous garder en poste pendant la pandémie. Ce n'est pas ce qui se passe dans notre cas. Le nous avait aussi promis d'appliquer une approche féministe à la relance, mais, sous son gouvernement, ce sont des femmes qui continuent d'être les principales victimes des congédiements à notre hôtel. C'étaient des emplois bien rémunérés qui nous ont permis de subvenir aux besoins de nos familles.
Après la dernière ronde de licenciements massifs, nous avons fait la grève le 3 mai. Le gouvernement fédéral ne devrait pas dépenser des millions de dollars pour subventionner un hôtel qui nous met à la porte. Nous vous exhortons à cesser d'utiliser cet hôtel et à ne pas permettre aux hôteliers d'utiliser les subventions publiques à nos frais.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Madame Cardona, je vous remercie de votre témoignage, qui était très poignant. Souhaitons que la situation change.
Bonjour à tous les témoins. Je les remercie d'être parmi nous aujourd'hui.
Mes questions s'adressent à M. Côté.
Monsieur Côté, je vous remercie de votre présentation, qui était très claire. J'aimerais d'abord revenir sur la question des frais d'interchange imposés aux détaillants par les entreprises de carte de crédit. Ce taux est de 0,5 % en Europe, alors qu'il est de 1,4 % et qu'il peut même atteindre 2,5 % ici, au Canada.
C'est à cet égard que vous demandez au gouvernement de prendre des mesures. Est-ce exact?
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Nous demandons effectivement au gouvernement depuis quelques années de réduire ces frais à 0,5 %. L'Union européenne a démontré par la pratique qu'il est possible de le faire sans, nécessairement, détruire le système de paiement.
Il faut comprendre que, au Canada, le système de paiement par carte de débit est à coût fixe. Les frais facturés au détaillant sont sous forme de coût unique, peu importe la quantité achetée ou le montant de la facture.
En ce qui a trait aux cartes de crédit, il s'agit d'un pourcentage. Pour les grosses transactions, les frais facturés au détaillant deviennent donc assez substantiels.
Pour les petits et les moyens détaillants, qui n'ont pas nécessairement la marge de manœuvre pour négocier avec les deux grands fournisseurs de carte de crédit que nous connaissons bien, il est un peu difficile d'avoir un pouvoir de négociation pour arriver à réduire ces frais.
De grands détaillants, comme les grandes chaînes américaines, ont réussi à obtenir des taux intéressants au cours des années. Ce pouvoir de négociation n'est toutefois pas accessible aux petits et aux moyens détaillants.
Étant donné que le système bancaire est régi par le fédéral, il y a manifestement un espace pour contrôler [difficultés techniques] plus intéressant, et ce, à coût nul pour le gouvernement. Cela aiderait tout de même les détaillants et les acheteurs, d'autant plus que ces frais sont imposés dans le cas des dons de charité.
En effet, lorsqu'un don est fait à une quelconque œuvre de charité au Canada, un pourcentage de ce don va dans les poches des fournisseurs de carte de crédit. Dans un sens, c'est un peu comme si une taxation cachée ou privée était rattachée à la transaction.
La transaction s'est beaucoup simplifiée au cours des années en raison des systèmes informatiques et numériques qui sont en place et qui sont probablement déjà absorbés en matière de coûts. Nous comprenons donc mal pourquoi nous ne pourrions pas obtenir une réduction de ces frais d'interchange.
Le Globe and Mail a publié une série d'articles sur les problèmes liés au programme de subventions salariales. Je pense que l'idée d'une subvention salariale est tout à fait logique. Nous ne voyons pas d'inconvénient à ce que les employeurs aient accès à ce programme. Le problème, c'est que ce programme a été décrit comme un outil devant permettre aux travailleurs de demeurer attachés à leur emploi. Or, ce n'est pas ce que nous constatons. Nous avons vu des employeurs utiliser la subvention de façon sélective. Peut-être s'en servent-ils pour couvrir leurs frais de gestion ou simplement pour payer une équipe réduite. D'autres pays s'en sont servis pour effectivement faire en sorte que les travailleurs restent rattachés à leur emploi et que l'argent revienne à ceux qui en ont besoin. Il est tout à fait essentiel de maintenir ce lien.
Nous croyons savoir qu'il faudra un certain temps avant que les entreprises du secteur hôtelier reprennent leurs activités. Maintenant qu'on nous annonce une autre subvention, nous craignons qu'il n'y ait aucune restriction ou aucun contrôle quant aux personnes admissibles. Il y a bien certaines restrictions, mais reste à savoir si les employeurs pourront se prévaloir de cette subvention après avoir éliminé leur personnel et l'avoir remplacé par moins de gens. Reste à voir s'ils obtiendront une subvention pour embaucher des remplaçants. C'est un problème.
Nous avons constaté que cela a une incidence sur tous les travailleurs du secteur de l'accueil, qu'ils soient syndiqués ou non. Les non-syndiqués ont commencé à perdre leur emploi l'an dernier. Elisa Cardona vous en a parlé. Les conventions collectives peuvent contenir des clauses de rappel faisant état d'un délai de 12 mois, mais nous ne négocions pas les conventions en pensant à une pandémie. Nous avons demandé à tous nos employeurs d'envisager de prolonger la période de rappel au travail pour nous permettre de traverser la pandémie.
Nous savons que le travail reprend. Nous voulons nous assurer que les travailleurs qui ont investi plus de 10, 20, 30 ou 40 ans de leur vie dans ces hôtels se verront offrir la chance de retrouver leur emploi, et devant toute autre personne. Nous pensons que c'est juste. Cela ne coûte pas un sou au gouvernement. C'est la chose décente à faire pour les employeurs. Malheureusement, nous constatons que beaucoup d'employeurs profitent de la pandémie pour se débarrasser de leur personnel à long terme et pour réduire considérablement les gains salariaux que ceux-ci ont acquis au fil des ans. Il ne devrait pas en être ainsi. Nous ne voulons pas que les programmes gouvernementaux soient utilisés à l'avantage des employeurs et qu'ils n'aident pas les travailleurs.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être ici aujourd'hui. Merci beaucoup de votre important témoignage.
Je vais commencer par UNITE HERE, et peut-être par vous, madame Cardona, mais je tiens vraiment à vous remercier toutes les trois de vos témoignages très passionnés aujourd'hui.
Commençons par deux choses qui méritent d'être précisées, madame Cardona.
À la question de savoir combien d'argent le gouvernement fédéral donne à l'hôtel, vous avez parlé de 500 000 à 1 million de dollars. Je tiens à ce qu'il soit clair pour le compte rendu que vous l'avez entendu dire, mais que vous n'avez pas confirmation de ce montant. Pourriez-vous préciser cela, s'il vous plaît?
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Ce sont de très bonnes questions.
Pour répondre à votre première question, je dirais que, dans mes recherches, je m'intéresse aux politiques concernant la base, c'est-à-dire celles et ceux qui sont les plus directement touchés par les politiques publiques, comme les éducateurs de la petite enfance. Si j'organisais un groupe de discussion sur le thème des salaires, de quoi serait-il question? Dans la région de London-Middlesex, les gens réclament essentiellement une solution en réseau, et je pense que l'on pourrait avoir le même genre de discussion à l'échelle du pays. Encore une fois, cela pourrait faire partie des principes de base d'un système national tenant compte des besoins de Terre-Neuve, des Territoires du Nord-Ouest et de Vancouver, afin que nous ayons une vue d'ensemble de ce à quoi pourrait ressembler ce réseau à l'échelle du pays, mais selon le point de vue de chaque province et territoire.
Et puis, il y a la question de l'immigration. Le problème est que nous sommes confrontés aux mêmes problèmes que les pays qui ont des façons très semblables de former les éducateurs de la petite enfance. La Nouvelle-Zélande est exactement dans la même situation que nous. L'Irlande aussi. Il y a problème parce que chaque pays va puiser les ressources dont il a besoin ailleurs dans le monde. Cela revient à dire que nous devons avoir nos propres programmes pour former les gens que nous faisons venir...
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Je vous remercie beaucoup de la question.
En un sens, la prolongation est quand même très bien reçue, parce que la pandémie n'est pas nécessairement terminée. Des restrictions sont encore en vigueur, surtout pour les commerces non essentiels. Il faut comprendre que le commerce de détail n'est pas une industrie uniforme. Pour certains secteurs, les difficultés qu'ils subissent sont plus grandes que pour d'autres secteurs.
La souplesse constituera toujours un défi. Nous demandons que la réduction se fasse avec une certaine souplesse et que ce ne soit pas une réduction arithmétique, comme c'est le cas dans le budget. Si des problèmes surviennent dans certains secteurs du commerce ou dans d'autres secteurs économiques, il faut avoir la possibilité de maintenir les programmes un peu plus longtemps.
De plus, il faut toujours garder à l'esprit que le soutien à l'embauche est une excellente initiative. Néanmoins, le Québec et certaines régions du Canada devront faire face à un manque de main-d'œuvre. Il pourrait y avoir un manque d'employés, car, avec la réouverture des restaurants, certains employés de la restauration qui sont venus travailler dans le secteur du commerce de détail retourneront à leurs anciennes amours. Les détaillants devront relever un défi assez dynamique, alors qu'ils devront remplir les magasins et assurer la continuité des activités.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais revenir à Mme Travis, à Mme Cardona et à Mme Dhillon.
Mme Dzerowicz, qui est une bonne amie, a posé une question particulièrement hypocrite au sujet des montants des subventions fédérales versées à l'hôtel Pacific Gateway, parce qu'elle sait très bien que le gouvernement fédéral a catégoriquement refusé de publier les montants. a gardé ces montants secrets. J'ai écrit à la en janvier — le 5 janvier, pour être précis — et je n'ai toujours pas reçu de réponse.
Étant donné que ce sont vos impôts qui ont payé ces subventions versées à des PDG et qui, dans certains cas, sont donc mal utilisées, ne croyez-vous pas que le gouvernement devrait faire preuve de transparence et faire savoir aux Canadiens quelle proportion des subventions est allée à ces entreprises pour qu'on puisse déterminer s'il y a eu des mises à pied, si les conventions collectives ont été respectées ou si les montants ont servi à verser des dividendes et des primes aux cadres supérieurs? La transparence n'est-elle pas importante?
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Oui, la transparence est essentielle pour comprendre qui a accès au programme, combien d'argent reçoivent les bénéficiaires et pendant combien de temps le programme aura été utilisé. La seule façon de connaître les sommes en jeu consiste à étudier les rapports des compagnies publiques qui doivent consigner ce genre de données dans leurs déclarations.
Par exemple, j'ai parlé du Sheraton d'Ottawa qui a congédié 70 de ses 85 employés. Nous avons appris, dans un état financier public, que le propriétaire a retiré 500 000 $ du programme de subventions salariales. Il vient d'éliminer tout son personnel. Certes, il utilise aussi la subvention pour un autre hôtel, mais c'est quand même beaucoup d'argent pour deux hôtels, et je pense que c'était surtout pour celui-ci. C'est un problème. Nous ne savons pas combien les propriétaires du Pacific Gateway ont retiré du programme. Nous ne savons pas combien d'argent a été versé au Hilton Metrotown. La transparence est essentielle, mais nous croyons également que les règles et les conditions régissant tout type de financement public sont essentielles.
Encore une fois, regardez de l'autre côté de la frontière. Les Américains n'ont pas été parfaits dans la façon dont ils ont distribué les fonds publics, mais ils ont fait un peu mieux sur le plan de la transparence dans le cas des montants versés par le gouvernement. On sait à peu près si l'argent a ou non abouti dans les poches des travailleurs. C'est utile à savoir.
Franchement, il y a beaucoup de programmes au niveau fédéral, et nous ne savons pas quelles entreprises y ont recours, comme le programme PCSDT. Qui sont les entreprises qui obtiennent des prêts à faible taux d'intérêt et entièrement garantis par le gouvernement, et combien reçoivent-elles? Ce sont des renseignements que le public devrait connaître parce que le gouvernement assume le risque et, encore une fois, on a affaire à certains employeurs qui éliminent tout leur personnel.
Nous parlons rarement des petites entreprises familiales. Nous parlons d'investisseurs fortunés, de promoteurs immobiliers et de grandes sociétés privées qui sont très sophistiquées et qui sont propriétaires de biens immobiliers. L'industrie hôtelière est une industrie immobilière et elle détient des actifs précieux. Il faut avoir les poches profondes pour acheter un hôtel, et l'on se trompe quand on pense que les hôteliers ne sont que de petits exploitants.
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Je vais poser ma question très rapidement. Elle s'adresse à Mme Pihlak.
J'ai beaucoup aimé votre témoignage sur la question des garderies. Je vais reprendre là où mon collègue M. Falk s'est arrêté, soit sur la question du choix en matière de garde d'enfants.
Je vis dans une région rurale où alternent villages et zones purement agricoles. Certaines personnes se demandent si elles auront assez pour vivre et des programmes comme l'Allocation canadienne pour enfants sont alors très utiles. Cependant, dans des villages comme celui où j'ai grandi, Merigomish, il n'y a pas de garderie. Vous aurez peut-être un voisin qui pourra vous aider, mais vous ne trouverez pas d'établissement agréé.
J'aimerais que reveniez sur le commentaire que vous avez fait à propos d'une stratégie nationale de garde d'enfants qui consisterait à étendre l'accès universel à des services de garderie abordables, que ce soit dans une grande ville, une petite ville ou une collectivité rurale? Pouvez-vous nous expliquer un peu plus en détail ce que vous vouliez dire quand vous avez affirmé que beaucoup de gens n'ont actuellement pas de choix.