Bienvenue à la 35e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément à sa motion adoptée le vendredi 5 février dernier, le Comité se réunit pour étudier tous les aspects des dépenses, des programmes et de la politique monétaire liés à la pandémie de la COVID-19.
La séance d'aujourd'hui se déroulera suivant une formule hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 janvier. Ainsi, les membres participent en personne dans la salle ou à distance au moyen de l'application Zoom.
Les délibérations sont diffusées sur le site Web de la Chambre des communes. Il faut savoir que la webdiffusion ne fait voir que la personne qui parle, plutôt que l'ensemble du Comité.
Je demande aux participants de s'abstenir de prendre des instantanés d'écran. C'est d'ailleurs contraire aux règles parlementaires.
Avant de passer aux témoins... Chers collègues, j'avais espéré pouvoir nous réunir jeudi pour discuter des affaires du Comité et aussi entendre les témoins, mais nous allons être interrompus par des appels au vote, si bien que le temps à prévoir pour ces réunions sera passablement restreint. Je propose donc que le comité de direction se réunisse lundi soir. Je crois que cette plage horaire est encore disponible.
Je vous rappelle que le 27, nous accueillerons le gouverneur de la Banque du Canada pendant une heure et le directeur parlementaire du budget, pendant une heure également. En temps normal, nous les recevons chacun pendant une heure et demie, mais en raison des contraintes de temps imposées par Zoom, nous ne disposerons pas de nos trois heures habituelles. Nous devons donc nous en tenir à deux heures.
Voilà quelle est la situation. Y a-t-il des objections à ce sujet?
D'accord, nous allons passer aux témoignages.
Mesdames et messieurs les témoins, je vous prie de limiter vos exposés à environ cinq minutes.
Nous allons commencer avec Nicole Brayiannis, vice-présidente nationale, Fédération canadienne des étudiantes et étudiants.
Bienvenue, madame Brayiannis. Vous avez la parole.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité d'avoir invité la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants à s'exprimer sur cette question.
Je tiens d'abord à souligner le privilège qui m'est accordé de m'adresser à vous aujourd'hui et je vous demande de vous joindre à moi pour rendre hommage aux gardiens originels — les Anishinaabes, Haudenosaunees et Mississaugas de Credit — du territoire où j'habite, à Pickering, en Ontario.
Pour vous donner quelques renseignements contextuels, la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants est la plus ancienne et la plus grande organisation étudiante au Canada. Nous représentons plus de 530 000 étudiants de partout au pays et comptons parmi nos membres des étudiants canadiens et étrangers, à plein temps et à temps partiel, aux niveaux collégial et universitaire de premier cycle et des cycles supérieurs.
Je tiens à souligner à quel point je suis fière des leaders étudiants qui, depuis plus d'un an, militent sans relâche pour obtenir un meilleur soutien. Que ce soit au moyen de pétitions au Parlement signées par près de 10 000 Canadiens ou de la semaine de lobbying fédéral de la « Relance juste pour les étudiantes et étudiants », nous n'avons cessé de demander à nos représentants élus un soutien financier adéquat.
La pandémie s'est avérée être une lutte dans tous les secteurs. À mesure que les cours transitaient vers l'enseignement en ligne et que le travail devenait encore plus précaire, nous avons sans cesse vu des étudiants aux prises avec des difficultés nouvelles et accrues à accéder aux études postsecondaires.
Bien que nous soyons reconnaissants de l'investissement, annoncé en avril dernier, de plus de 9 milliards de dollars destiné aux étudiants, nous voulons combler le manque à gagner continu des étudiants et du secteur des études postsecondaires dans son ensemble. Jusqu'à présent, comme cela a été rapporté hier dans le budget de 2021, plus de 2 milliards de dollars de cet investissement n'ont pas encore été dépensés.
Les étudiants ont plutôt eu droit à l'échec de 912 millions de dollars qu'a été la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, à des critères d'exclusion les rendant inadmissibles aux secours financiers centralisés et à un moratoire de six mois sur les prêts étudiants fédéraux qui a pris fin en octobre 2020. En fait, les étudiants, qui ont dû se battre pendant des semaines pour obtenir la Prestation canadienne d'urgence, ont fini par obtenir un montant moindre et pour moins de la moitié de la durée de la pandémie.
C'est pourquoi nous recommandons en premier lieu de donner suite aux engagements pris envers les étudiants et les diplômés en consacrant les fonds inutilisés à l'extension des programmes d'aide financière actuels et futurs à tous les étudiants et récents diplômés canadiens et étrangers. De plus, les étudiants ont besoin qu'un investissement soit fait pour assurer des services de soutien en santé mentale accessibles et dotés de ressources financières et humaines suffisantes en vue de faire face à la menace bien réelle d'une crise de santé mentale chez les jeunes.
Alors que le taux de chômage chez les jeunes oscille autour de 20 %, après le record de 29 % atteint en mai 2020, les étudiants ont besoin que leurs représentants élus s'engagent à poser les fondements d'un avenir stable. Bien que le programme Emplois d'été Canada offre des possibilités d'emploi aux jeunes, il exclut les étudiants étrangers et les personnes de plus de 30 ans.
Au milieu de situations familiales et personnelles en constante évolution, il faut que toute personne vivant au pays puisse bénéficier facilement d'un service de répit, sans l'exigence et l'obstacle supplémentaire de la productivité qui sont imposées seulement aux jeunes en cette période difficile.
Le budget de 2021 promet également de doubler le Programme canadien de bourses aux étudiants pour une période supplémentaire de deux ans, ce qui aidera de nombreux étudiants à poursuivre leurs études dans la prochaine année scolaire. Parallèlement à cela, il faudrait que l'accent soit mis sur des mesures d'aide à plus long terme pour les étudiants à faible revenu et sur des investissements durables dans l'enseignement postsecondaire.
Depuis la fin des années 1970, notre système d'enseignement postsecondaire est de plus en plus sous-financé et il se trouve maintenant dans une situation de grande précarité, comme nous l'avons vu récemment avec l'effondrement de l'Université Laurentienne en Ontario. Par conséquent, notre deuxième recommandation est de pratiquer un financement ciblé au moyen des subventions fédérales, avec l'objectif d'en arriver à un régime universel de soutien qui correspondrait à 50 % des frais de scolarité dans chaque province et territoire.
Le Canada est l'un des seuls pays du G7 à ne pas avoir de loi fédérale sur l'enseignement postsecondaire. Pour demeurer concurrentiel à l'échelle mondiale et continuer d'attirer et de conserver les compétences au Canada, le gouvernement, s'il veut favoriser le progrès sur une grande échelle, se doit d'investir dans le secteur de l'éducation.
Pour nous assurer de dépenser l'argent à bon escient, nous devons adopter une approche holistique afin de bien pour comprendre les répercussions de la pandémie. Dans le cadre de ce processus, le directeur parlementaire du budget a été chargé, pour le compte de la Fédération, de produire des estimations et des modèles de coûts portant sur un tel programme de financement de contrepartie à court et à long terme, sur les stratégies fédérales d'élimination de la dette des étudiants et sur le montant du financement des programmes annuels devant permettre les ajustements nécessaires en fonction de l'inflation, de l'augmentation des inscriptions et des dépenses institutionnelles.
Le budget d'hier prévoit également l'exonération des intérêts courus sur les prêts étudiants pour les deux prochaines années et l'augmentation du seuil d'exigibilité du remboursement à 40 000 $ de revenu annuel dans le cas des emprunteurs vivant seuls.
C'est un pas dans la bonne direction. Cependant, notre troisième recommandation est de donner suite à la demande des étudiants de rétablir les moratoires au moins jusqu'en décembre 2021, de mettre en œuvre un programme provisoire d'exonération des prêts d'urgence et d'éliminer définitivement les intérêts sur les prêts étudiants.
L'endettement crée des difficultés économiques et fait que les étudiants tardent à se lancer dans de gros achats et à faire des choix de vie. Il inverse en fait la mobilité positive et ascendante associée à l'obtention d'un diplôme d'études postsecondaires. Plus que jamais, le secteur de l'enseignement postsecondaire est appelé à jouer un rôle crucial dans le progrès de notre pays. Le recyclage professionnel sera essentiel pour poursuivre le virage technologique et virtuel amorcé cette dernière année et il nous préparera à l'impératif parallèle d'une économie plus verte.
Dans le cadre d'une reprise sociale et économique équitable à la suite de la COVID-19, il sera essentiel, pour le redressement du Canada, de prioriser les dossiers qui concernent les étudiants et les études postsecondaires.
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants est heureuse de participer à cette consultation portant sur ces besoins. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions. Merci de votre attention.
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Bonjour à tous. Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que les membres du Comité, de me donner l'occasion de témoigner devant vous aujourd'hui.
Comme vous le savez sans doute, le Congrès du travail du Canada est la plus grande organisation syndicale au pays. Il regroupe une cinquantaine de syndicats nationaux et internationaux au Canada, ainsi qu'une douzaine de fédérations du travail provinciales et territoriales et une centaine de conseils du travail d'un bout à l'autre du pays.
Le CTC intervient dans les dossiers nationaux qui touchent les intérêts de quelque trois millions de travailleurs, hommes et femmes, d'un océan à l'autre.
La pandémie du coronavirus et la fermeture de l'économie continuent de bouleverser la vie de centaines de milliers de travailleurs. Je crois que le budget d'hier apporte un soulagement important aux travailleurs durement touchés par la pandémie. Il le fait de plusieurs façons.
En premier lieu, la prolongation de la Subvention salariale d'urgence du Canada continuera de soutenir l'emploi jusqu'à l'automne de 2021. En deuxième lieu, le Programme d'embauche pour la relance du Canada favorisera la création d'emplois et aidera les travailleurs sous-employés à obtenir du temps de travail supplémentaire pendant la deuxième moitié de l'année.
Nous espérons que le programme d'embauche sera amélioré davantage afin de mieux cibler les travailleurs, tels que les travailleurs déplacés, les travailleurs handicapés et les chômeurs de longue durée, qui, en période de reprise de l'emploi, sont souvent laissés à eux-mêmes. Afin d'accroître leur taux de participation, des mesures supplémentaires d'incitation à la formation professionnelle devraient accompagner la subvention à l'embauche.
En troisième lieu, la prolongation des prestations pour la relance et de la mesure provisoire d'assurance-emploi tiennent compte de la réalité de la troisième vague de la pandémie de la COVID-19 au Canada. La prestation d'urgence de soutien du revenu demeurera essentielle aux travailleurs durant la crise de santé publique actuelle.
Dès le départ, il était évident que le régime d'assurance-emploi ne pouvait pas répondre à la montée en flèche exceptionnelle du chômage. Il a tout simplement été submergé par l'ampleur sans précédent des pertes d'emplois. La mise en place d'un système simplifié de prestations de chômage, reposant sur un processus automatisé de traitement des demandes, s'imposait. Le gouvernement et les fonctionnaires fédéraux ont rapidement conçu et mis en œuvre la Prestation canadienne d'urgence, ou PCU, en réponse à la vague de mises à pied.
Le régime d'assurance-emploi n'a pas été à la hauteur, mais ce n'est pas seulement à cause d'une technologie désuète et d'un système administratif rigide, mais aussi parce qu'il s'était gravement dégradé au fil des décennies. Les restrictions à l'admissibilité excluaient les travailleurs occupant un emploi à temps partiel ou atypique, en particulier les femmes, les jeunes et les travailleurs racialisés. Ce sont eux qui ont ressenti le plus durement le choc économique de la pandémie. Nous tournant vers l'avenir, nous devrons nous occuper à corriger les faiblesses de longue date du régime d'assurance-emploi.
Nous sommes heureux que le budget d'hier annonce la tenue prochaine de consultations sur les réformes à long terme de l'assurance-emploi. À notre avis, la tâche la plus importante consistera à élargir l'accès à l'assurance-emploi et à hausser le niveau des prestations. Cela est essentiel pour diminuer les inégalités et réduire la précarité du marché du travail. Ces deux mesures auraient également pour effet d'inciter les employeurs à améliorer la qualité des emplois. De plus, la prolongation de la durée maximale des prestations améliorerait la qualité des appariements travailleur-emploi.
À nos yeux, un examen exhaustif, ouvert et participatif du régime d'assurance-emploi aurait dû avoir lieu depuis longtemps. Il devrait comprendre un examen minutieux de la gestion de la caisse d'assurance-emploi et des problèmes de financement à long terme du régime.
Plus important encore, il est temps de rétablir un financement fédéral de l'assurance-emploi. Pendant la plus grande partie de l'existence du régime, le gouvernement fédéral a assumé une part importante du coût du régime. Dans les années 1990, le gouvernement a cessé complètement de cotiser à l'assurance-emploi. Il est maintenant temps de revenir à un financement réellement tripartite de l'assurance-emploi.
Cela pourrait se faire en liant le financement du gouvernement fédéral à l'atteinte et au maintien du plein emploi. En deçà d'un certain seuil de chômage, disons 4 %, les cotisations des employeurs et des employés couvriraient le coût total des prestations. Au-delà de 4 %, le gouvernement fédéral serait tenu d'assumer le coût des prestations imputable à un chômage anormalement élevé. Ainsi serait affirmée la responsabilité primordiale du gouvernement dans la stabilisation de l'économie et la lutte contre le chômage.
Je vais m'arrêter là-dessus. Je suis tout disposé, comme mon collègue Chris Roberts, à répondre à vos questions. Merci beaucoup de votre attention.
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Je vous remercie de m'avoir invitée à témoigner aujourd'hui.
Je vous salue, monsieur le président ainsi que les membres du Comité. Je suis heureuse de l'occasion qui m'est donnée de m'adresser à vous. Je me félicite également de comparaître aux côtés de Hassan Yussuff. Plusieurs milliers de nos enseignants et de nos travailleurs de l'éducation sont également membres du CTC.
Je tiens tout d'abord à signaler que je vous parle aujourd'hui depuis Mi'kma'ki, le territoire ancestral et non cédé des Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse.
J'aimerais débuter en vous donnant un bref aperçu de l'incidence de la COVID-19 sur les élèves, les enseignants et les travailleurs en éducation.
Le système d'éducation du Canada est l'un des meilleurs au monde. Toutefois, cette position enviable est gravement menacée du fait de la faible priorité qui lui a été accordée depuis le début de la pandémie. Les résultats scolaires des élèves du pays en sont compromis. Le gouvernement fédéral doit demeurer actif pour empêcher que la cohorte actuelle de nos élèves de la maternelle à la 12e année, sans parler de l'économie, en souffre davantage.
En septembre dernier, l'OCDE a estimé que la valeur actuelle du PIB du Canada qui sera perdue d'ici la fin du siècle en raison des pertes d'apprentissage dues à la pandémie pourrait atteindre 2,5 milliards de dollars. Ce qui est plus préoccupant dans l'immédiat, c'est l'impact direct des fermetures d'écoles sur l'économie au moment même où le Canada tente son redressement. Selon la mesure globale de l'Institut C.D. Howe, la scolarité de la maternelle à la 12e année représente 11,5 % du PIB du Canada. Il s'ensuit que la perturbation du système d'éducation canadien, plus que dans presque tout autre secteur, se répercute sur l'économie canadienne.
Ces chiffres montrent crûment l'importance de créer et de maintenir des écoles sécuritaires. Pourtant, en Ontario et dans de nombreuses régions de l'Alberta et du Québec, les écoles sont de nouveau fermées. Élèves et enseignants sont obligés de se tourner vers l'enseignement en ligne, avec toutes les lacunes sur le plan de l'équité et de la qualité que cela comporte.
Je ne voudrais pas, avant de poursuivre, passer sous silence l'énorme stress qui s'exerce sur tous les gouvernements. Au nom de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, je remercie votre personnel et les membres de la fonction publique pour leur dévouement. Leur travail est d'une importance extrême.
Tout en reconnaissant que l'éducation est du ressort des provinces et territoires, la FCE a applaudi la création du Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire, de 2 milliards de dollars. Nous sommes reconnaissants des efforts déployés grâce à ce fonds et à d'autres initiatives fédérales visant à assurer la sécurité des élèves et des éducateurs. Malheureusement, je ne saurais trop insister sur le fait que cette aide ne s'est pas encore rendue jusqu'aux salles de classe. En effet, enseignants et travailleurs de l'éducation en sont toujours à payer de leur poche leur EPI, les désinfectants pour les mains, les produits de nettoyage supplémentaires pour les salles de classe et les séparateurs improvisés entre les pupitres.
La FCE s'est réjouie également de voir le gouvernement sortir des sentiers battus en annonçant l'enveloppe de financement de 3 milliards de dollars d'Infrastructure Canada pour les mesures de la résilience à la COVID-19, qui servira à soutenir des projets comme la rénovation et le réaménagement des d'écoles. Nous sommes également heureux qu'Infrastructure Canada ait annoncé récemment un investissement de 120 millions pour soutenir les projets d'amélioration de la ventilation dans les bâtiments publics, y compris les écoles. La FCE le réclame depuis longtemps.
Mais avons aussi quelques préoccupations. Quelles exigences de production de rapports et de reddition de comptes sont en place pour empêcher que le financement accordé aux projets serve, par exemple, à des réparations de toit différées d'année en année? De même, comment le gouvernement fédéral peut-il s'assurer que les provinces utilisent les fonds en temps opportun?
En Ontario, pas plus tard que la semaine dernière, un financement a été annoncé, au titre des mesures de résilience, pour la reconfiguration des espaces afin de renforcer la distanciation physique, en installant, par exemple, de nouveaux murs ou de nouvelles portes. Comprenez-moi bien. C'est un investissement des plus nécessaires, mais nous sommes à la fin de l'année scolaire. Ce fonds fédéral a été annoncé en août dernier. C'est pourquoi la FCE préconise — et continuera de le faire directement auprès des décideurs et fonctionnaires fédéraux — un meilleur suivi des fonds fédéraux destinés au milieu scolaire, soit par l'entremise d'un groupe de travail fédéral-provincial-territorial ou d'autres mécanismes pour faire en sorte que les fonds soient utilisés en temps opportun, qu'ils atteignent leur destination prévue et qu'ils apportent une amélioration réelle.
De plus, la FCE recommande vivement d'envisager d'autres mesures de soutien aux personnes en première ligne. Le manque de financement en santé mentale pour les travailleurs de première ligne demeure une grande préoccupation. Un récent sondage mené auprès d'enseignants canadiens révèle une situation inquiétante: plus de 70 % des répondants s'inquiètent des effets de la pandémie sur leur santé mentale et leur bien-être. Il va sans dire que cela s'explique en grande partie par le souci à peu près contant qu'ils se font pour leurs élèves dans cette période difficile.
Nous avons été heureux de l'annonce, faite dans l'Énoncé économique de l'automne, de fonds supplémentaires accordés pour le programme Espace mieux-être Canada. Des ressources accrues sont cependant nécessaires, et elles doivent être affectées expressément à des services répondant aux facteurs de stress propres au milieu de travail des enseignants et des autres travailleurs de première ligne.
Au moment où les gouvernements planifient les étapes des prochains mois, il nous faut aussi nous assurer que les enseignants et tous les travailleurs en éducation bénéficient d'un accès prioritaire aux vaccins contre la COVID-19 et, ainsi, permettre aux enfants de réintégrer les salles de classe, à leurs parents de retourner au travail et à notre économie d'amorcer son redressement.
La FCE est reconnaissante du soutien apporté par le gouvernement fédéral tout au long de cette crise, mais, comme la troisième vague de la pandémie, la plus brutale, le fait voir clairement, la pandémie n'est pas encore derrière nous. Les défis auxquels notre pays est confronté, notamment ceux qui se posent aux enseignants et aux travailleurs en éducation, continueront d'exiger toute l'attention du gouvernement.
Au nom des quelque 300 000 enseignants canadiens et de leurs élèves, je vous remercie d'avoir eu l'occasion de contribuer aux importants travaux du Comité. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
[Français]
Je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais tout d'abord remercier les membres du Comité de l'invitation à venir présenter aujourd'hui les positions et les enjeux du commerce de détail, au lendemain d'une journée importante dans le calendrier parlementaire. En effet, le dépôt d'un budget est généralement parmi les moments les plus importants de l'année, au Parlement. Nous vous sommes donc très reconnaissants de cette invitation, car cela nous permettra aussi de répondre à chaud aux divers éléments du budget.
Je suis le directeur général du Conseil québécois du commerce de détail depuis quatre semaines. C'est donc tout nouveau. Auparavant, j'étais un fidèle observateur de l'économie canadienne en tant que chercheur et directeur associé à l'Institut du Québec, qui est né d'une association entre HEC Montréal et le Conference Board du Canada. Au cours des derniers mois, j'ai pu suivre les mesures annoncées par le gouvernement et adoptées par le Parlement pour résoudre le problème économique de la pandémie. Par conséquent, j'ai une connaissance assez particulière des enjeux et des éléments qui ont été déposés.
Le Conseil québécois du commerce de détail représente des milliers de détaillants au Québec. Plusieurs d'entre eux sont basés au Québec et ont leur siège social au Québec, mais il y a aussi des détaillants qui sont basés ailleurs au Canada et qui ont beaucoup d'activités au Québec. Nous avons donc énormément de défis en commun avec d'autres détaillants ailleurs au Canada. Le Conseil représente aussi beaucoup de petits détaillants, c'est-à-dire des gens qui ont un ou deux commerces, ou une ou deux portes, comme on dit dans le commerce de détail. Nous sommes donc au fait des divers défis auxquels font face les détaillants, selon leur taille, pour assurer une reprise en bonne et due forme.
Nous sommes toujours dans une situation de crise. La pandémie se poursuit et le confinement est plus ou moins difficile ailleurs au Canada. Au Québec, certaines régions sont plus confinées que d'autres. Dans certaines régions, certains commerces de détail ne peuvent pas mener leurs activités comme à l'habitude, à cause du nombre de cas. La troisième vague est toujours très aiguë. Donc, les difficultés soulevées depuis mars 2020 sont toujours d'actualité. Les programmes qui ont été mis en place sont toujours aussi pertinents, finalement.
On remarque aussi que les industries ont été touchées de façon différente par la pandémie. Les domaines de la santé et de l'éducation ont été le fer de lance de la réponse à la pandémie. Le tourisme, l'hébergement, les arts et la culture ainsi que le commerce de détail ont subi beaucoup plus de pertes que d'autres industries qui ont pu demeurer ouvertes et qui ont pu continuer leurs activités économiques. Par conséquent, la réponse de chaque industrie à la pandémie et ce qu'elles ont vécu pendant celle-ci diffèrent d'une industrie à l'autre.
L'ensemble de nos membres nous indiquent cependant quelque chose d'important: la pandémie arrive après la conclusion d'une grande transformation dans l'industrie du commerce de détail, c'est-à-dire le virage numérique qui s'est amorcé il y a près de 20 ans et qui a transformé de façon majeure le paysage du commerce de détail et des emplois qui s'y trouvent. La pandémie est un puissant accélérateur de cette transformation.
Voici quelques statistiques intéressantes. Plus de 11 % des ventes se font en ligne, ce qui n'était pas le cas auparavant. De plus, 62 % des gens utilisent maintenant leur carte de crédit pour faire leurs achats dans les commerces de détail, un pourcentage beaucoup plus élevé qu'auparavant. Finalement, 86 % des gens qui font des achats en ligne font affaire avec des entreprises à l'extérieur du Canada. Ils font leurs achats auprès de détaillants étrangers, principalement américains. Comme on peut le voir, le portrait du commerce de détail a énormément changé au cours des derniers mois.
La réponse du gouvernement fédéral et les mesures conséquentes adoptées par le Parlement étaient quand même appréciables. Au cours des premiers mois de la pandémie, la réponse a été très musclée. À notre avis, c'était nécessaire pour répondre aux besoins. La Prestation canadienne d'urgence, étant universelle, a pu maintenir le revenu des Canadiens et augmenter le taux d'épargne. Cela va permettre une reprise économique beaucoup plus dynamique que si rien n'avait été fait. Par ailleurs, la Subvention salariale d'urgence du Canada a aidé nos détaillants à maintenir le lien d'emploi avec leurs employés, ce qui était nécessaire dans un contexte où il manquait énormément de gens dans certains postes. Il y a aussi eu la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer, qui a maintenu les établissements commerciaux ouverts lorsque la pandémie s'est suffisamment calmée pour permettre la réouverture de certains commerces.
Il y a d'autres mesures qu'il serait possible d'instaurer. Je vais en parler un peu plus, si on me le permet.
Lors de la présentation du budget d'hier, nous avons été très surpris d'entendre qu'on allait rouvrir le dossier des frais d'interchange, c'est-à-dire les frais facturés aux détaillants pour les paiements par carte de crédit. Le gouvernement a la possibilité d'encadrer cette question. Cela se ferait à coût nul pour le gouvernement et donnerait un peu de répit aux détaillants et aux consommateurs. Cela leur permettrait de participer à la reprise économique, qui, nous l'espérons, sera la plus dynamique possible dans les prochains mois. J'entrevois effectivement les prochains mois de manière positive.
J'espère pouvoir offrir de pertinentes réponses à vos questions dans les prochaines heures.
Bonjour, et salutations à tous les membres du comité des finances.
Je représente la Tourism Industry Association of Prince Edward Island. Le tourisme est l'industrie la plus durement touchée de l'île depuis l'éclosion de la pandémie. Avant la pandémie, le tourisme, l'une des trois premières industries de l'Île-du-Prince-Édouard, générait, estime-t-on, 504,8 millions de dollars de recettes directes et environ 145 millions de recettes fiscales. Jusqu'en 2020, nous avons connu cinq saisons de pointe consécutives, qui ont amené les entreprises de notre industrie à réinvestir et à étendre leurs activités.
En 2019, selon les estimations, l'Île-du-Prince-Édouard, qui compte une modeste population d'un peu moins de 160 000 habitants, a accueilli 1,6 million de visiteurs. L'industrie des croisières a établi un record, avec 128 000 passagers, presque l'équivalent de notre population totale, et a contribué à allonger notre industrie traditionnellement saisonnière au printemps et à l'automne. Au cours de la saison 2020, et de nouveau en 2021, les croisières s'arrêtent net, perdant la totalité de leurs 128 000 passagers.
L'impact qu'a cette industrie non seulement sur les ports touchés, mais aussi sur la chaîne d'approvisionnement, des transporteurs aux petites entreprises, y compris les détaillants, les restaurants, les entreprises de produits expérientiels et les voyagistes, est stupéfiant. Nous avons des entreprises familiales de vente au détail qui ont plus d'un million de dollars de stocks, achetés avant la saison 2020, et qui doivent supporter ce coût pendant des années. Notre principal transporteur, qui occupe normalement 500 personnes, n'en a plus que 155, dont la capacité est nettement réduite.
Dans les autres secteurs, nous avons connu une baisse de 80 % dans l'hébergement, et certains exploitants, comme les seuls parcs d'attractions familiaux de l'île, ont vu leurs effectifs fondre de 350 employés en 2019 à 198 en 2020 dans leurs quatre sociétés. Les ventes ont chuté de 60 à 80 %, la baisse étant de 80 % dans les deux plus grands parcs d'attractions. Pour une seule attraction, cela signifie la différence entre un profit de 300 000 $ et une perte de 300 000 $, malgré les subventions en place.
Pour bien mettre les choses en perspective, ces 300 000 $ de chiffre d'affaires donneraient à cette entreprise la capacité de rembourser environ 250 000 $ de dette et de poursuivre l'expansion de ses activités. À la place, la pandémie l'a forcée à contracter 300 000 $ de nouveaux emprunts, juste pour l'entretien de base, plutôt que d'investir dans de nouveaux projets d'immobilisations.
En plus de l'impact financier, dans l'incertitude, les entreprises perdent la main-d'œuvre qu'elles ont mis des années à former. Le gouvernement fédéral devra continuer d'investir dans le développement des compétences.
Certaines de nos grandes entreprises ont contracté de nouveaux emprunts pour survivre, mais beaucoup de nos petits exploitants n'ont pas les moyens de faire de même. En supportant la dette existante correspondant aux investissements des années précédentes, ces entreprises ne peuvent pas facilement s'endetter davantage sans savoir quand elles pourront rembourser. Par exemple, le Programme de crédit pour les secteurs durement touchés, le PCSDT, est venu en aide à un petit nombre d'entreprises de l'Île-du-Prince-Édouard, mais, malgré la faiblesse des taux d'intérêt ou quelles que soient les conditions de remboursement favorables, cela ne sera pas une option viable pour un grand nombre d'entre elles.
Nous reconnaissons que notre île a eu de la chance dans la pandémie, et nous sommes reconnaissants d'avoir été ouverts à la bulle de l'Atlantique pour l'été 2020. Conjugué à la Subvention salariale d'urgence du Canada et à d'autres programmes de soutien, cela a permis à un grand nombre de nos exploitants d'ouvrir leurs portes pour la saison, quoique à une capacité bien moindre et à coûts financiers élevés.
À l'approche de la saison 2021, notre optimisme s'est reporté sur les réalités d'une autre saison touristique sombre. Au mieux, nous nous préparons à une autre bulle de l'Atlantique, mais un grand nombre de nos exploitants ne survivront pas sans la prolongation de la Subvention salariale d'urgence du Canada et de la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer. Ces programmes sont un filet de sécurité qui permet à nos entreprises de garder leur personnel, et de rester ouvertes en cette période de grande incertitude. Avec les fermetures de la frontière et le maintien des restrictions liées à la COVID-19, ces exploitants se trouvent dans la position impossible d'avoir à établir un budget, de dresser leurs plans, de trouver du personnel et de faire des prévisions sans vraiment comprendre ce qui les attend dans les mois à venir.
Le gouvernement du Canada a reconnu le secteur le plus durement touché avec ces mesures de soutien. Nous vous remercions de reconnaître l'importance de notre industrie, et nous vous demandons de continuer à examiner et à évaluer ces programmes.
À l'approche de la réouverture de nos portes au reste du Canada, notre industrie fait face à la réalité de l'absence de tourisme significatif à l'Île-du-Prince-Édouard avant la saison 2022. Même si nos exploitants survivent à la saison 2021, sans la capacité de générer de bonnes liquidités, ils auront un long hiver pour se préparer à la saison 2022, qui, faut-il l'espérer, sera meilleure. L'industrie ne verra pas les niveaux d'achalandage ou de dépenses de 2019 que nous avons connus il y a quelques années seulement, mais cela marque le début d'un combat pour retrouver sa prospérité d'antan.
Cela dit, nous nous activons à assurer la survie de nos exploitants et à reconnaître l'importance non seulement de survivre, mais encore de trouver un moyen d'attirer les investissements et l'entretien des infrastructures pour bien positionner nos entreprises à accueillir de nouveau les visiteurs dans notre île, comme jadis, avec une hospitalité de calibre mondial, des expériences insulaires authentiques et un produit rafraîchissant, renouvelé et revitalisé.
Merci.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs membres du Comité. C'est un plaisir d'être là aujourd'hui.
Le Conseil canadien de l'industrie du conditionnement physique du Canada représente 6 000 établissements de conditionnement dans notre grand pays. Ces établissements vont des boutiques individuelles aux chaînes nationales et aux centres sans but lucratif et municipaux. Avant la COVID, l'industrie du conditionnement physique avait un effectif de 150 000 personnes et une clientèle de six millions de Canadiens. Elle a été décimée par la COVID-19 à cause des fermetures et des restrictions partout au pays. Jusqu'ici, nous avons mis à pied la moitié de notre personnel et perdu la moitié de notre clientèle.
La majorité des salles de conditionnement physique ont dû fermer au cours de la dernière année, malgré les données mondiales démontrant qu'elles ne sont pas des vecteurs de transmission de la COVID-19. Elles fonctionnent à entre 10 et 50 % de leur capacité de recettes. Notre industrie a beaucoup apprécié les subventions salariales et au loyer. Nous éprouvons encore de sérieuses difficultés financières. Nous avons encore les prêts aux petites entreprises, les contrats de location d'équipement, les taxes foncières et les dettes liées à l'équipement de protection individuelle. De plus, notre industrie a dû investir très rapidement et créer des plateformes en ligne afin de garder les Canadiens actifs à la maison. Nos établissements perdent actuellement de 15 000 $ à 30 000 $ en moyenne par mois.
Nous avons une foule de marques et d'installations de conditionnement physique qui ont ouvert l'année précédant la pandémie. Ces installations ne peuvent pas tirer parti de certaines des subventions que nous avons. Je voudrais attirer votre attention là-dessus aujourd'hui.
Les salles de conditionnement physique dans leur état actuel à l'échelle du pays ont encore pour deux à six semaines de capital et sont lourdement endettées. Elles sont en défaut de paiement de leur loyer et de remboursement de leurs emprunts. Actuellement, à l'échelle du pays, nous voyons qu'un tiers environ des établissements de conditionnement physique ont déjà fermé leurs portes. Certains ne donnent plus signe de vie. D'autres ont fait des sorties publiques. Nous savons qu'un tiers d'entre eux ont fermé. Nous verrons ce nombre doubler lorsque l'industrie sera écrasée par le poids de la réouverture.
Nous prévoyons que, lorsque tous les Canadiens seront vaccinés, notre industrie devra mettre de six à neuf mois pour récupérer les trois millions de membres qu'elle a perdus. Pour faire contrepoids aux dettes et aux autres coûts que nous avons dû assumer jusqu'ici, nous devrons augmenter notre clientèle de 20 %, ce qui signifie que nous devrons servir 7,2 millions de Canadiens. Selon nos projections, cela prendra de six à neuf mois de plus. Globalement, l'industrie du conditionnement physique est à 18 mois du retour à la situation de février 2020. Cela nous mènera en février 2023. C'est un impact financier crucial sur trois ans pour notre industrie.
Nous le savons tous, le budget fédéral a été déposé hier. Certes, il comprend d'excellentes initiatives pour la santé mentale, mais le secteur du conditionnement physique est déçu que le budget de 2021 n'ait pas retenu notre proposition. Nous avons eu beau inclure la santé mentale dans le budget, nous avons vraiment raté l'occasion d'aider la santé mentale, physique et sociale des Canadiens. C'est là qu'entrent en ligne de compte le conditionnement physique et les salles de conditionnement.
Le 28 janvier, j'ai eu le grand plaisir de présenter à la un plan de relance économique de l'industrie du conditionnement physique. Nous proposions de considérer les abonnements et les services de conditionnement physique comme frais médicaux aux fins des impôts des particuliers. C'est la ligne 33099. Notre proposition comprenait un modèle financier qui a montré des projections d'économies de soins de santé allant de 500 millions à 2 milliards de dollars par année, grâce à la lutte à l'inactivité physique au Canada. Notre proposition appuyait l'emploi de jeunes, la relance de notre industrie et la santé des Canadiens. Nous avions l'appui et le soutien de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC du Canada, de Diabète Canada et de la Société canadienne de cardiologie.
De toute façon, pourquoi les Canadiens se soucient-ils de la forme physique aujourd'hui? Eh bien, la réalité est que l'exercice est un remède. J'aurais tant de choses à vous dire. L'exercice réduit l'hypertension, le cancer et le diabète de 60 %, l'accident vasculaire cérébral de 50 % et la maladie d'Alzheimer de 40 %. L'exercice est tout aussi efficace que les antidépresseurs.
Nous savons que nous sommes dans une pandémie d'inactivité physique, comme l'Organisation mondiale de la Santé y a fait écho en 2018. Le pays mène la lutte contre la COVID, et l'accès à l'activité physique est aujourd'hui compromis. Nous sommes sur le point de perdre les deux tiers des salles de conditionnement physique, auxquelles les Canadiens n'auront plus accès.
Quelle est la solution? Il faut rendre ces dépenses déductibles des revenus aux fins de l'impôt. Comme pays qui finance la recherche et qui valorise l'exercice comme médicament, nous devons maintenant donner aux Canadiens la chance de profiter de l'exercice comme médicament. Le Canada a l'occasion d'attirer l'attention du monde entier et d'être reconnu pour avoir incité sa population à l'activité, l'occasion d'affirmer clairement que l'activité physique est fondamentale pour notre système de soins de santé.
Le temps est venu. Nous perdons notre industrie du conditionnement physique, mais ensemble nous pouvons créer du changement et protéger la santé physique, mentale et sociale des Canadiens.
Merci. J'attends vos questions.
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C'est là qu'il faut mettre l'accent sur la santé mentale et sociale. Nous voyons des gens se rassembler et créer une vraie communauté. Non seulement l'exercice est un remède — alors vraiment, dans une perspective physiologique, nous savons que bouger est un moyen de combattre la dépression, le stress et l'anxiété —, mais encore nous nourrissons la santé sociale, la communauté.
Notre pays a été isolé par la pandémie. Dans des pays comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande, les gens veulent être en forme. Ils veulent se retrouver dans des lieux de loisirs, des endroits où ils peuvent bouger. Encore une fois, c'est ainsi que l'on contribue à la santé mentale des Canadiens.
Quant à l'exploitant que vous avez mentionné, son cas n'est pas unique. C'est le genre de cas dont j'entends parler tous les jours. Avant la pandémie, j'avais une entreprise solide et prospère. J'avais mis une décennie à la bâtir. Elle a aujourd'hui 300 000 $ de dette. Je dois trouver moyen de la rebâtir, de la ramener au point où elle était. Ce sera encore une affaire de trois ans.
Nous n'avons même pas commencé à voir les retombées de notre industrie. Parce que notre industrie a été fermée pendant le plus clair de l'année, nous ne savons même pas ce qu'elle peut encaisser, financièrement, pour rouvrir.
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Oui, je pense que la fermeture des gymnases envoie le message qu'ils ne sont peut-être pas des endroits sécuritaires. Pourtant, comme je l'ai dit plus tôt, lorsqu'on regarde les données mondiales, les gymnases et les centres de conditionnement physique ne sont pas des sites de transmission de la COVID-19. Leur taux est en fait de 0,06 %, à l'échelle mondiale. Nous sommes donc en sécurité.
Nous pouvons envoyer le message « sortez et soyez actifs », mais cela ne fonctionne pas pour tout le monde. Cela ne rejoint pas tous les Canadiens là où ils sont. Nous en avons parlé: nous sommes tous assis ici devant Zoom, comme nous le faisons toute la journée, et ce n'est pas facile. Et c'est sans parler de la météo, et ainsi de suite.
De fait, pas plus tard que la semaine dernière, le British Medical Journal a révélé qu'il y a une corrélation directe entre un mode de vie sédentaire et les conséquences graves de la COVID — la mort, l'hospitalisation et le rétablissement — qui drainent les fonds que nous consacrons aux soins de santé, sans compter que, comme nation, nous avons fermé les fournisseurs de soins de santé physique, mentale et sociale. À mesure que nous les rouvrirons, nous devons être ici pour les Canadiens, et c'est risqué.
Mme Tamara Jansen: Je pensais...
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins du temps qu'ils nous consacrent cet après-midi.
J'aimerais commencer par M. Yussuff, si vous me le permettez.
Monsieur Yussuff, je vous remercie de défendre les intérêts des travailleurs canadiens. Je me trouve aujourd'hui à London, en Ontario. Nous avons une main-d'œuvre florissante dans de nombreux secteurs ici, avec une base traditionnelle dans la fabrication, et je sais que les travailleurs apprécient beaucoup le travail du Congrès.
Je voulais vous poser une question au sujet d'une lettre d'opinion que vous avez cosignée en juin 2020. Ce n'est pas le fait que vous avez écrit une lettre d'opinion que je veux signaler — ce n'est pas la première fois que vous écrivez — mais plutôt le fait que vous l'avez cosignée avec Goldy Hyder. C'est intéressant, car, comme nous le savons, Goldy Hyder est un porte-parole clé de l'entreprise canadienne. Il est le chef de la direction du Conseil canadien des affaires.
Le titre de l'article est « Pas de reprise économique sans services de garde de qualité ». Voici donc le monde des affaires réuni avec le monde syndical en un rare partenariat qui préconise la garde d'enfants à bien des égards et fait valoir qu'il est impératif, économiquement parlant, que notre pays aille de l'avant.
Le budget d'hier est historique à bien des égards, mais ce sont les garderies qui en constituent le cœur. Pourriez-vous nous parler de l'importance d'aller de l'avant avec la vision du gouvernement en matière de garde d'enfants et nous expliquer à quel point c'est crucial, dans une perspective économique.
Oui, je me rappelle très bien. Qui plus est, M. Hyder m'a même rappelé notre excellente collaboration dans un texto qu'il m'a adressé hier en fin de soirée. Ce matin, je ne lui ai pas répondu.
Il disait que nous reconnaissons tous les deux que la COVID-19 a eu des effets dévastateurs, surtout sur la vie des femmes qui travaillent et des femmes en général. Le gros de la responsabilité de la garde des enfants incombe aux femmes. Mais le plus important, c'est que nous avons fait de grands progrès pour intégrer les femmes au marché du travail, mais qu'il y a un grand risque que nous fassions marche arrière, de sorte que je n'ai pas encore surmonté l'enthousiasme que m'a inspiré l'annonce budgétaire d'hier et ce qu'elle représente pour le pays.
J'y vois une occasion sans précédent de rallier les provinces à la création d'un système national inspiré de l'expérience que nous avons vécue au Québec, qui a été incroyablement importante pour la participation des femmes, tout aussi importante pour l'apprentissage des jeunes enfants dans les écoles, et encore plus importante pour les familles aux prises avec des besoins en matière de garde d'enfants.
Je pense que cela aura un impact incroyable sur l'économie. Je crois qu'il s'agit vraiment d'un moment dans l'histoire du pays où, quelle que soit notre opinion, nous devrions tous nous unir pour appuyer cette initiative, qui représente un engagement fondamental envers les familles de travailleurs du pays et, surtout, des femmes qui travaillent.
De plus, je pense qu'avec le temps, la rentabilité du programme serait amplement assurée par la participation des femmes, leur contribution fiscale à l'économie et leur capacité de gagner un revenu et de subvenir également aux besoins de leur famille.
J'ai suivi de nombreuses entrevues hier et j'ai surveillé l'expression des personnes. Nous avons des problèmes de garderie. Je me demande comment cela va aider à reconnaître que notre pays a grandement besoin de garderies. L'investissement d'hier pour les prochaines années sera vraiment important pour nous aider à relever le défi. Nous devrons retrousser nos manches et travailler avec les provinces et les territoires pour les amener à collaborer avec le gouvernement fédéral afin que nous puissions bâtir un véritable programme national de garderies au nom de tous les travailleurs du pays.
L'économiste Jim Stanford, que vous connaissez sans doute très bien, a déclaré ceci au sujet de l'annonce d'hier. Il estime que le gain sera de deux à quatre fois plus grand que ce que disent de nombreux économistes au sujet de la hausse du PIB. De nombreux économistes parlent d'une augmentation de 1,2 % du PIB d'ensemble. Il estime même que ce sera de deux à quatre fois plus. Conséquence de cette croissance, les rentrées fiscales dans les coffres fédéraux couvriront les 8,3 milliards de dollars par an que coûtera le programme.
Je vous le dis à titre de préambule à ma dernière question. Que répondrez-vous à certains collègues de l'opposition qui parleront certainement dans les prochaines semaines des coûts d'un programme national de garderies? Qu'en pense le Congrès du travail du Canada?
L'opposition dira certainement que c'est trop cher, que nous n'en avons pas les moyens, et ainsi de suite.
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Les garderies coûtent cher. La réalisation des infrastructures nécessaires coûte cher, mais nous savons, grâce à des expériences maintes fois documentées, que le programme est amplement rentable au Québec. Le fait que nous avons aujourd'hui la plus forte participation des femmes à l'économie du Québec en dit long, sans parler du confort et du soutien. Les familles de travailleurs reconnaissent tout ce que ce programme leur apporte. Jim Stanford avait tout à fait raison. La rentabilité du programme avec le temps ne fait aucun doute.
Les syndicats et les entreprises s'entendent pour dire que c'est ce qu'il faut faire. Nous en avons assez parlé. Le temps est venu d'aller de l'avant. Nous ne sommes peut-être pas d'accord sur les détails. Nous avons un fort parti pris pour le programme québécois, qui a évolué au fil des ans. Disons-le, le programme québécois n'est pas resté figé depuis sa création.
Nous croyons que le nouveau programme évoluera avec le temps et qu'il s'améliorera. Là où nous avons un parti pris, bien sûr, c'est lorsque nous divergeons un peu d'avis quant à la mise en œuvre du programme, mais nous croyons qu'au bout du compte, ce programme va facilement s'autofinancer au fil du temps.
Il apportera aussi l'accomplissement, qui est... Nous vivons dans une société très inégalitaire. Voyons la réalité bien en face. En tant qu'homme, j'aimerais bien prétendre que je contribue beaucoup à mon ménage, mais je sais que j'y apporte beaucoup moins que ma partenaire, car il lui arrive d'assumer la plus large part du fardeau. Je suis fier de voir que mon pays va maintenant bouger pour faire de l'égalité des femmes la pierre angulaire de son développement économique.
Je pense que nous devrions tous nous sentir bien. Nous devrions aussi voir comment nous pourrons travailler ensemble pour que cela se fasse au niveau provincial. Nous avons besoin de l'appui et de la collaboration des provinces. J'espère pouvoir faire ma part au Congrès pour aider à bâtir une vaste coalition qui saura rallier les gouvernements provinciaux à ce programme.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je veux tout d'abord saluer les témoins et les remercier d'être présents aujourd'hui.
Mes questions s'adresseront à M. Côté, du Conseil québécois du commerce de détail.
J'imagine que la pandémie a beaucoup chamboulé le comportement des consommateurs, particulièrement en raison des restrictions sanitaires. Entre autres choses, les consommateurs n'avaient plus la possibilité de se rendre dans certains commerces de détail qu'ils avaient l'habitude de fréquenter.
On a constaté que plusieurs consommateurs se tournaient vers le commerce en ligne. Ce doit être assez difficile pour les commerces de détail de concurrencer les géants du commerce en ligne, qui offrent notamment la livraison gratuite ou à peu de frais. Par exemple, si on achète un produit à 10 $, mais qu'on paie 15 $ pour la livraison, cela peut poser problème au consommateur, mais également au commerçant. Les gens qui font des achats en ligne le font surtout parce que les prix y sont plus bas.
Croyez-vous que Postes Canada devrait faire un effort supplémentaire pour réduire les frais de livraison par le truchement de son programme Solutions pour petites entreprises? Entrevoyez-vous d'autres options pour les commerçants?
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Je vous remercie de la question.
Il y a plusieurs options, cependant j'aimerais souligner que les détaillants ont adapté leurs méthodes de livraison. Certains se sont montrés très débrouillards face à la concurrence. Évidemment, les détaillants qui n'ont pas une économie d'échelle leur offrant de vastes moyens pour organiser la livraison, contrairement à certains grands détaillants en ligne qu'on connaît tous, rencontrent certaines difficultés. Bien entendu, si Postes Canada décide de réduire ou d'adapter les frais de livraison, les détaillants accueilleront cette nouvelle à bras ouverts. C'est quelque chose d'envisageable. Cela dit, j'aimerais souligner qu'il existe d'autres solutions, d'autres façons de faire la livraison. À vrai dire, le prix n'est plus le seul facteur qui favorise l'achat en ligne en ce moment. La facilité en est un également: pour certains, il est plus facile de faire des achats en ligne que de se déplacer pour aller en magasin.
Fait intéressant, on a remarqué que, lorsque les gens se rendent en magasin, ils y restent peu de temps et ils achètent beaucoup de choses. Le fait de se rendre en magasin est devenu un événement en soi. Au lieu de n'acheter que quelques produits ou de ne rien acheter du tout, les gens se rendent en magasin pour acheter des produits prédéterminés et repartent en général avec les produits qu'ils voulaient acheter. On observe actuellement ce changement de comportement, qui va sans doute rester après la pandémie.
De toute évidence, des solutions de livraison concurrentielles seront toujours très bien accueillies par les détaillants.
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Je vous dirais d'emblée que mieux vaut tard que jamais.
Essentiellement, il faut comprendre que la TVQ est quand même perçue actuellement par la plupart des plateformes en ligne au Québec. Certains éléments sont déjà en place. L'expérience québécoise démontre que, lorsqu'on le demande, la plupart des grandes plateformes de vente en ligne se conforment aisément à la demande des gouvernements de s'inscrire au registre de taxation et de percevoir les taxes.
Depuis 2015, nous parlons de ce dossier et nous voulons que cet argent revienne au pays. Il restera toujours du travail à faire pour atteindre l'équité entre les détaillants et les entreprises en ligne situées à l'extérieur du pays. On pourrait décider que le lieu de résidence de l'acheteur sera dorénavant le principal élément qui déterminera s'il y a lieu ou non de percevoir la taxe, au lieu de se fier uniquement à l'entreprise pour la perception de la taxe.
Encore une fois, je mentionne que la perception des taxes au Québec fonctionne bien. Le fait que cette mesure s'étendra au reste du Canada constitue une bonne nouvelle. Au pays, 86 % des ventes en ligne se font auprès de commerçants qui se trouvent à l'extérieur du Canada. Dans 55 % des cas, ce sont des entreprises situées aux États-Unis; dans 31 % des cas, elles se trouvent ailleurs dans le monde. Ainsi, un nombre énorme d'entreprises en ligne qui ne sont pas canadiennes ou québécoises échappent aux frontières canadiennes. Le fait qu'on instaure des éléments d'équité est donc une bonne nouvelle.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup à nos témoins. Nous vous sommes très reconnaissants de vous être déplacés aujourd'hui. Vous êtes tous fort éloquents. Nous espérons que vos familles et vous resterez en santé et en sécurité pendant cette troisième vague tragique et mortelle qui déferle sur le pays.
J'ai beaucoup de questions. Je m'adresserai d'abord à Mme Brayiannis, puis à Mme Morse, à Mme Clemence et à Mme Hodson. Nous apprécions vraiment vos témoignages d'aujourd'hui.
Madame Morse, à vous entendre dire que les enseignants doivent acheter eux-mêmes leur équipement de protection dans un pays aussi riche que le Canada, mon cœur chavire à l'idée que nous infligeons ce traitement à nos enseignants et à nos étudiants et élèves.
Comme vous le savez probablement, le plus grand reproche au budget annoncé hier est que les milliardaires canadiens, qui ont profité largement de la pandémie — qui se sont enrichis de près de 80 milliards de dollars — échappent à toute forme d'imposition. Le Canada n'a que faire de l'impôt sur la richesse que d'autres pays adoptent.
En même temps que nous constatons que les milliardaires ne paient rien qui ressemble, même de loin, à leur juste part, nous voyons le gouvernement chercher à réduire, en commençant dans quelques semaines... Dans un peu plus de neuf semaines, nous commencerons à voir, effectivement, de grandes coupures dans la Prestation canadienne de la relance économique, la Subvention salariale d'urgence du Canada et le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Le gouvernement tient essentiellement pour acquis que, dans neuf semaines, nous serons sortis de la crise et qu'il pourra sabrer tous les soutiens qui devraient être mis en place pour aider les petites entreprises, les étudiants et les enseignants à l'échelle du pays.
Est-ce sage? Compte tenu de l'ampleur et de la portée de cette troisième vague — plus violente que les deux autres — de l'augmentation des nombres de décès et d'hospitalisations, est-il logique que le gouvernement, dans un peu plus de neuf semaines, commence à sabrer les prestations, au point de les éliminer toutes en septembre prochain?
Je vais commencer par...
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J'aimerais mentionner qu'à l'heure actuelle, les étudiants n'ont pas du tout accès aux avantages financiers. Lorsque nous parlons de mettre un terme aux ressources financières, il n'y a rien eu de propre aux étudiants depuis septembre 2020. Les moratoires ont aussi pris fin en octobre 2020, si bien que les étudiants cherchent vraiment une forme quelconque d'aide financière aujourd'hui.
Quant à la Prestation canadienne de la relance économique, nous constatons que de nombreux étudiants n'y ont pas droit parce qu'ils n'ont pas fait 5 000 $ au dernier exercice. Ce que nous recherchons vraiment, c'est une prestation de relance qui soit disponible aujourd'hui et demain.
Les étudiants doivent être inclus dans cet accès. Encore une fois, il n'est tout simplement pas possible de stimuler l'économie lorsque les étudiants arrivent tout juste à payer leurs études et qu'ils croulent sous des dizaines de milliers de dollars de dettes à la fin de leurs études, et c'est sans compter les perturbations du marché du travail. Nous devons vraiment ouvrir l'accès.
Nous demandons à notre gouvernement d'inclure les étudiants, d'offrir des réponses centrées sur les étudiants, et d'étendre la disponibilité générale des prestations à tous nos étudiants, tant au Canada qu'à l'international.
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Merci beaucoup. C'est une question importante.
Je pense que c'est pécher par optimisme de penser que la troisième vague sera derrière nous dans neuf semaines et que nous n'aurons plus besoin de prestations. Je pense que le gouvernement fédéral doit y regarder de plus près.
Nous savons que les enseignants suppléants au Canada ont beaucoup souffert pendant la pandémie. Bien sûr, leur emploi dépend de la capacité d'enseigner, une capacité qu'ils n'ont plus depuis que les écoles sont fermées. Nous avons besoin d'étudiants dans les écoles pour relancer notre économie. Le gouvernement doit se pencher de plus près sur les moyens de garder nos écoles ouvertes en toute sécurité et de s'assurer que nos étudiants et nos élèves sont à l'école, qu'ils apprennent au contact d'un enseignant.
Nous savons tous que des inégalités flagrantes dans notre système d'éducation ont été mises en lumière en ce qui concerne les étudiants et l'accès qu'ils ont ou qu'ils n'ont pas à la connectivité et aux appareils. Notre meilleure chance, c'est de ramener nos étudiants, nos élèves et nos enseignants dans les écoles. Cela suppose que le gouvernement devra instaurer des protocoles de santé et de sécurité plus rigoureux dans nos écoles et dégager des fonds pour que nos écoles restent sécuritaires. Selon moi, le gouvernement doit examiner d'un peu plus près son idée selon laquelle nous aurons franchi cette crise dans neuf semaines.
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Merci, monsieur Julian, de votre question.
Je l'ai dit plus tôt, la subvention salariale a été une bouée de sauvetage pour de nombreux exploitants. À l'Île-du-Prince-Édouard en tout cas et dans d'autres régions du Canada, l'industrie du tourisme est très saisonnière. Un large segment de notre industrie est fondé sur une saison de six mois. Il est extrêmement difficile d'analyser la baisse des taux des subventions salariales aujourd'hui, car nous avons encore des restrictions à la frontière — nous ne sommes même pas ouverts au Canada atlantique.
Notre infrastructure est conçue pour accueillir 1,6 million de visiteurs. À l'heure actuelle, avec une population de 160 000 personnes à l'Île-du-Prince-Édouard, il n'est pas réaliste pour nous de gérer cela. Nous étions certainement préoccupés lorsque nous avons vu ces chiffres régresser. Encore une fois, dans la composante atlantique, à l'Île-du-Prince-Édouard et chez mes homologues du Canada atlantique, nous sommes tous dans des situations très similaires, en ce sens que nos exploitants ne peuvent tout simplement pas viabiliser leurs activités. L'an dernier, avec la subvention salariale et un taux plus élevé des soutiens, un grand nombre de nos exploitants ont quand même connu des déficits à la fin de leur exercice. Pour passer à travers la nouvelle saison et être vraiment en mesure de nous préparer pour l'an prochain — avec la perspective optimiste d'être ouverts à tout le Canada et au monde — il est impératif de voir ces mesures de soutien remises en place et telles qu'elles étaient.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins qui ont fait un exposé aujourd'hui. J'ai bien aimé entendre tous leurs témoignages et leurs expériences.
Madame Hodson, j'ai deux observations à vous faire. Je ne veux même pas vous poser une question. En premier lieu, je tiens à vous féliciter pour votre toile de fond, que j'adore. Le message fantastique que vous envoyez au Comité est aussi un message fantastique pour tous les Canadiens: nous sommes toujours dans le meilleur pays du monde. Nous avons de quoi être reconnaissants. La joie est un choix que nous faisons tous les matins au sortir du lit. Je sais que vous l'avez trouvée, cette joie. Donc, merci de la communiquer à tous les Canadiens cet après-midi.
L'autre bon coup que vous avez fait, madame Hodson, est votre déclaration au sujet des décisions fondées sur des données. À mon avis, c'est un aspect qui a été oublié dans le processus décisionnel aux niveaux provincial et fédéral. Certes, nous devons revenir à cette pratique. Nous devons avoir des points d'ancrage budgétaire. Il nous faut des points de repère précis pour décider quand nous allons ouvrir nos frontières et comment nous allons procéder. Ces décisions doivent s'appuyer sur des données.
Madame Clemence, j'aurais quelques questions à vous poser. J'ai dans ma circonscription des exploitants d'entreprises touristiques qui exploitent des gîtes touristiques et des lignes aériennes dans le Nord, mais si je suis basé dans le Sud. Ils me parlent de leurs difficultés. Je comprends les défis que vous affrontez en matière de tourisme à l'Île-du-Prince-Édouard. Je suis déjà allé dans votre province. C'est une belle province, comme M. Easter pourra en témoigner. Il est un vrai champion pour vous.
Que faudra-t-il pour rétablir votre industrie touristique?
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Je pense que nous avons un problème de disparité entre les compétences disponibles et, bien sûr, les emplois offerts. Nous devons faire plus d'efforts pour aider plus de travailleurs à se mettre à niveau et à renouveler leurs compétences pour s'adapter aux besoins d'un marché du travail en constante évolution. C'est le défi que nous avons à relever. Le marché du travail se transforme à vive allure et les travailleurs vont avoir besoin d'un accès permanent à la formation. Ce n'est pas juste l'affaire d'un jour, qui ne se répète pas le lendemain ni la semaine d'après. Nous devons trouver une façon d'offrir aux travailleurs un meilleur accès à la formation continue afin qu'ils puissent constamment se perfectionner.
Nous avons beaucoup de travailleurs qualifiés au Canada. Certains peuvent vivre dans une région où le poste vacant n'est pas de leur ressort. De même, bien sûr, en considérant les mesures de transition liées aux changements climatiques, nous devons aussi déterminer comment nous allons amener de ces travailleurs — dont beaucoup sont qualifiés — dans d'autres régions du pays, ou modifier leurs compétences pour les adapter au marché du travail de leur région.
Je pense aussi que nous devons continuer de reconnaître et de valoriser l'importance de la politique d'immigration du pays. Il est évident qu'il faudra beaucoup plus de Canadiens pour soutenir la croissance de la population active en dépit des départs à la retraite et des décès. Étant donné le faible taux de natalité que nous avons au pays, comment allons-nous continuer d'attirer des gens et par quelles différentes avenues allons-nous le faire?
C'est très important à mon avis parce que nous reconnaissons ainsi que nous devons aider les Canadiens à accéder au marché du travail; si nous ne le faisons pas, il y aura du ressentiment, vu que [Difficultés techniques] de nouveaux Canadiens viennent aussi de l'étranger pour aider à combler les emplois que nous avons. Ils peuvent mettre leurs compétences et leurs talents au service du Canada.
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La Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke a fait une recherche portant sur ce que représenterait l'application de la TPS sur les divers produits achetés en ligne provenant de l'étranger. On a estimé que, pour l'ensemble du Canada, les pertes de revenus pour le gouvernement dans le cas de ces produits se situaient entre 864 millions et 1,93 milliard de dollars par année. Dans le contexte d'un éventuel retour à l'équilibre budgétaire, il s'agit de revenus intéressants pour le gouvernement. Cela favoriserait également l'équité entre les détaillants basés au Québec et au Canada et les plateformes internationales.
Mis à part cela, il y a également une mesure relative aux frais d'interchange. Rappelons que les frais d'interchange au Canada sont parmi les plus élevés au monde. L'Europe les plafonne à 0,5 %, alors qu'au Canada, il s'agit en moyenne de 1,5 %. Dernièrement, ils ont été de 1,4 %. Cette mesure aiderait amplement à remettre un certain montant d'argent dans le système. Pour vous donner un ordre de grandeur, je vous cite l'exemple de l'Union européenne. On estime qu'on est allé chercher environ 800 millions d'euros par année dans les poches des contribuables européens, tout simplement en plafonnant les frais d'interchange.
Donc, il existe d'autres mesures. Nous allons participer activement à la consultation annoncée dans le budget, en espérant voir d'autres mesures concrètes cet automne.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aurais une question pour M. Yussuff.
Je tiens à vous remercier de militer si fort en faveur d'un régime public universel d'assurance-médicaments. Outre le Congrès du travail du Canada, nous avons vu dans tout le pays des syndicalistes se battre pour obtenir l'assurance-médicaments universelle. En raison surtout de la pandémie et du nombre de pertes d'emplois, nous constatons que de plus en plus de gens n'ont aucun régime de médicaments. C'est pourquoi la , qui a été présentée en février et qui a été appuyée par le CTC, comme vous le savez, était si importante. Le gouvernement l'a rejetée. Elle aurait structuré l'assurance-médicaments de la même façon que notre régime universel de soins de santé.
Le rapport Hoskins demandait du financement cette année pour négocier avec les provinces afin de mettre les choses en branle. Le budget ne prévoit aucun financement nouveau pour l'assurance-médicaments. Beaucoup de gens disent qu'on laisse tomber l'assurance-médicaments et qu'elle aurait pu faire l'objet de discussions et de négociations avec les provinces en même temps que les garderies.
Pourriez-vous nous parler de l'importance de l'assurance-médicaments universelle pour les travailleurs et les millions de Canadiens qui n'ont pas de régime et qui ont du mal à payer leurs médicaments, surtout en pleine pandémie?
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Merci de votre question, monsieur Julian.
Bien sûr, nous militons depuis plus de trois ans pour l'instauration d'un régime national d'assurance-médicaments. Cela aussi émane de notre propre congrès et du dialogue avec nos membres. J'ai passé quelques mois à sillonner le pays. J'ai visité 27 villes et j'ai pu en discuter avec la population en général. Les histoires de gens qui en arrachent pour se procurer des médicaments m'ont brisé le cœur. Cela nous a confirmé qu'il s'agit d'un besoin fondamental. Le Canada doit trouver le moyen de se doter d'un régime national d'assurance-médicaments qui prendra...
Toute ma vie, je n'ai pas vraiment eu besoin de médicaments. J'ai eu de la chance. Je n'ai pas été malade. Je n'ai pas besoin de médicaments, mais je suis protégé par le régime privé de mon employeur. Il y a des millions de Canadiens qui n'ont pas le luxe d'un régime d'employeur auquel ils peuvent s'adresser pour obtenir leurs médicaments. Je comprends ce qu'ils endurent.
Je pense que le budget d'hier est une occasion ratée, et les gens peuvent être certains que nous n'allons pas arrêter de militer en faveur d'un régime national d'assurance-médicaments. C'est un de nos combats et nous n'allons pas y renoncer. Nous croyons que c'est réalisable, d'autant plus que le coût des médicaments pour les provinces et pour le gouvernement fédéral ne va pas diminuer avec les achats sur la plateforme Recollective. Plus tôt nous trouverons un mécanisme national pour acheter des médicaments, mais aussi pour en dresser une liste nationale, plus tôt nous pourrons faire la démonstration qu'il est possible d'avoir un régime public universel.
Les provinces sont de la partie, à part égale. Il est important que le gouvernement fédéral collabore avec elles pour que cela se produise. Le Dr Hoskins, dans son rapport, a présenté un plan très clair pour y arriver. Les médicaments essentiels viennent en tête de ses recommandations. Nous allons poursuivre nos efforts.
J'aimerais faire une dernière remarque à ce sujet. Beaucoup de nos membres qui ont perdu leur emploi et qui ont été mis à pied à cause de la pandémie ont aussi perdu la protection qui venait avec leur emploi. Ils n'ont plus accès à l'assurance-médicaments qu'ils avaient. C'est grave. C'est pourquoi nous avons vécu cela hier comme une grande déception. Nous allons poursuivre nos efforts.
Je terminerai là-dessus. Lorsque nous avons entrepris d'étendre le Régime de pensions du Canada, il nous a fallu neuf ans pour amener le gouvernement fédéral et les provinces à conjuguer leurs efforts pour y arriver. Personne n'a jamais cru que nous le ferions, et malgré l'engagement pris par le gouvernement fédéral précédent — qui est resté sans suite —, nous avons enfin réussi en 2016.
Je le dis sans hésitation: nous n'arrêterons pas notre campagne en faveur d'un régime national d'assurance-médicaments parce que nous croyons que c'est fondamental pour l'égalité de tous les Canadiens. Si vous vivez à l'Île-du-Prince-Édouard, vous avez droit au même accès aux médicaments que si vous vivez en Ontario ou en Colombie-Britannique. Nous devrions tous être traités de la même façon, et la seule façon d'y arriver, c'est de faire comme nous avons fait pour les soins de santé au Canada.
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Bien sûr. Merci de m'en donner l'occasion.
En plus de tout ce que vous venez de mentionner, dans l'industrie du conditionnement physique, nous devons louer l'équipement d'entraînement qui se trouve toujours dans nos installations. Je le répète, nos entreprises ont dû faire des investissements à répétition, ce qui veut dire qu'elles se sont endettées afin de pouvoir continuer à servir leurs clients en ligne. Elles ont dû créer des plateformes en ligne et obtenir des licences d'utilisation de logiciels, à un coût élevé qui se répercute sur les usagers.
Le principal problème de l'industrie du conditionnement physique, c'est le retour des clients. À quel moment seront-ils prêts à revenir, à la fois psychologiquement et physiquement? C'est ce qui représente notre plus importante perte. Dans l'ensemble du Canada, les installations perdent entre 15 000 et 30 000 $ par mois. En Alberta, un gros joueur du secteur, propriétaire d'une chaîne de centres de conditionnement physique, utilise la subvention pour le loyer. En raison des plafonds imposés et de la manière dont le programme est conçu, il reste encore plus de 800 000 $ par mois en loyers impayés conformément aux ententes de location.
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Comme vous le savez, la pandémie n'est pas encore terminée. Des milliers de Canadiens ne sont toujours pas de retour au travail et n'auront peut-être plus d'emploi quand la pandémie sera derrière nous. Toutes les mesures annoncées hier seront essentielles.
Le salaire minimum de 15 $ est très important pour les travailleurs sous réglementation fédérale. C'est l'occasion pour le gouvernement d'exercer son leadership à l'échelle nationale. Un grand nombre de travailleurs sous réglementation fédérale en bénéficieront. Bon nombre d'entre eux travaillent dans les aéroports du pays et ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Comme vous le savez, le Code du travail ne prescrivait pas de salaire minimum fédéral et je crois que cette mesure est essentielle pour construire l'avenir puisqu'il est indexé sur l'inflation. Nous pouvons en discuter, mais je pense que c'est vraiment important. Il y a longtemps que le CTC préconise l'établissement d'un salaire minimum national.
Quant à la prolongation de l'autre programme, la Prestation canadienne d'urgence ou PCU, et la prolongation du versement des prestations, il est très important que les travailleurs puissent se prévaloir de ces prestations de façon permanente. Je le répète, la pandémie ne sera peut-être pas terminée en septembre et nous devrons peut-être alors repenser cette mesure. Beaucoup de Canadiens se seraient retrouvés dans une pauvreté extrême si nous n'avions pas eu ces prestations dès le départ pour soutenir ces familles et ces particuliers. Nous devons absolument reconnaître ces réalités au fur et à mesure que nous avançons.
Le programme de formation sera très utile pour les travailleurs qui ont été mis à pied et qui risquent fort de ne pas retrouver leur emploi... Ce serait bien qu'ils puissent commencer à avoir accès à une formation pour acquérir de nouvelles compétences et accroître leurs chances de participer au marché du travail. De nouvelles compétences pourraient leur offrir de nouveaux débouchés.
Le budget reconnaît également l'importance capitale d'offrir une formation aux jeunes. Comme vous l'avez constaté lors de la récession de 2008, il a fallu attendre huit à neuf ans avant que les taux de chômage retombent sous le seuil des 10 %. Les mesures annoncées hier sont vraiment importantes. Nous devons aider les jeunes à se prévaloir de ces programmes de formation et d'apprentissage afin de les aider à avoir un brillant avenir.
Nous appuyons sans contredit la plupart des mesures annoncées hier. Nous savons qu'il sera primordial de donner aux travailleurs l'assurance qu'ils ne perdront pas leurs prestations du jour au lendemain. Notre grand défi est d'arriver à vacciner les Canadiens et, encore plus important, à maîtriser la propagation du virus afin que nous puissions relancer l'économie. Il n'y a rien de mieux que d'avoir un bon emploi. Je pense que ces mesures contribueront à l'épanouissement des travailleurs.
Par ailleurs, les investissements dans les infrastructures sont essentiels pour bâtir le Canada dont nous avons besoin pour lutter contre les changements climatiques. J'ai particulièrement apprécié le soutien annoncé pour les rénovations destiné aux entreprises et aux propriétaires de maisons. Cette mesure contribuera grandement à la création d'emplois et aidera les familles à participer à la lutte contre les changements climatiques, tout en réduisant leurs factures de chauffage.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également mes collègues du Comité de me donner si généreusement un peu de temps.
Ma première question est pour Mme Clemence.
J'ai une île... J'habite sur l'île de Vancouver et les commentaires que j'entends de la part des exploitants d'entreprises touristiques et de services d'autocars s'apparentent beaucoup à ce que vous venez de dire au sujet du budget déposé hier. J'aimerais donc vous poser une question sur le budget, tout en étant tout à fait d'accord avec chaque mot que nous avez dit concernant la situation précaire du secteur du tourisme, des services d'autocars et des grandes attractions touristiques. Dans ma région, les Jardins Butchart en sont un exemple.
Avec les 500 millions de dollars annoncés dans le budget d'hier pour venir en aide au secteur du tourisme, et les 100 millions de dollars pour aider Destination Canada à faire la promotion du Canada, les gens de ma région se demandent qui fera la promotion de leurs attractions touristiques si les entreprises ont fait faillite. J'aimerais savoir si vous pensez que le budget déposé hier aidera votre secteur et si nous avons besoin d'en faire plus.
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Merci beaucoup, madame May, de reconnaître ce travail. Je pense qu'il est indispensable compte tenu des défis avec lesquels nous devons composer pour faire reconnaître les travailleurs et les collectivités — car il ne s'agit pas seulement des travailleurs, mais des collectivités aussi — qui devront faire la transition vers d'autres secteurs à travers le pays.
Comme vous le savez, au moment de la création de notre groupe de travail, le gouvernement nous a versé 36 millions de dollars pour démarrer nos travaux et, dans le budget de 2019, l'ancien ministre des Finances nous a octroyé 150 millions de dollars de plus pour mettre en place des mesures transitoires pour les collectivités qui seront touchés par l'élimination progressive du charbon.
Il va sans dire que d'autres recommandations de ce rapport doivent être mises en œuvre. L'une d'entre elles, au sujet de laquelle nous sommes en discussion avec le gouvernement, est l'élaboration de mesures législatives transitoires équitables énonçant, dans un langage clair, les conditions dont jouiraient les travailleurs, si jamais ils perdaient leur emploi et devaient amorcer une transition vers un autre emploi: formation, évaluation de leurs compétences, possibilité de déménager s'ils le souhaitent, ou de prendre leur retraite.
Cela serait très utile parce que nous comprenons, en tant que mouvement, que les changements climatiques sont bien réels et que nous devons nous attendre à des défis et des perturbations dans le cadre du travail que nous effectuons dans ce pays. Nous espérons, bien sûr, que ces mesures législatives transitoires nous donneront l'occasion de montrer l'exemple, en tant que pays, et de démontrer que nous pouvons donner aux travailleurs l'assurance que nous voulons leur assurer un avenir prospère, à eux et à leurs familles. Nous voulons également rappeler aux collectivités qu'elles obtiendront de nouvelles ressources pour attirer de nouveaux investissements, lorsque les investissements dans certains secteurs disparaîtront.
En guise de conclusion, je vous signale que nous nous sommes rendus dans une collectivité albertaine où les installations de charbon avaient commencé à réduire leurs activités et où les mines étaient sur le point de fermer. Quatre cents emplois allaient disparaître dans le secteur du charbon. Aujourd'hui, cette ville a attiré 2 000 travailleurs grâce aux efforts déployés au niveau local pour éviter que la collectivité ne traverse des perturbations à cause de la transition des travailleurs du charbon.
Le rapport du groupe de travail contient d'autres recommandations qui doivent être mises en œuvre, et nous allons faire le suivi avec le gouvernement. Nous devons proposer des mesures législatives transitoires équitables afin d'aider les travailleurs à se construire un avenir.
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Merci, monsieur le président. C'est toujours un plaisir de travailler au Comité des finances sous votre gouverne, que vous exercez avec brio.
J'ai un bref commentaire. Je n'ai qu'une seule question pour Mme Hodson, étant donné que vous êtes la seule entrepreneure dans ce groupe de témoins. Dans ma circonscription, la ville où j'habite compte environ 13 000 petites et moyennes entreprises. Mon bureau se trouve dans un centre commercial, et j'ai mon restaurant, ma pâtisserie, mon tailleur et le nettoyeur juste à côté. Je sais combien tous ces gens travaillent fort et à quel point ils ont été touchés par cette pandémie.
Monsieur Yussuff, j'étais très heureux de voir dans ce budget, espérons-le, la fin de la rétrocession des contrats dans les aéroports. C'est un problème qui a été soulevé au cours de la première législature. J'ai hâte que ce projet de loi soit enfin adopté, monsieur Yussuff, et j'en suis très heureux.
Madame Clémence, votre secteur a été le premier à fermer et sera le dernier à ouvrir. À l'instar de la méthode comptable FIFO, pour utiliser l'acronyme anglais, vous pouvez inventer votre propre acronyme en français. À mesure que la vaccination se poursuit, nous espérons pouvoir commencer à réouvrir ces routes, surtout les routes régionales vers l'Île-du-Prince-Édouard et ailleurs, et y amener des touristes.
Madame Hodbon, en tant que chef d'entreprise, vous avez traversé une période très difficile comme bien d'autres, mais nous avons prolongé un certain nombre de programmes pour aider les entreprises. Avec la CPU et d'autres mesures, les chiffres sont éloquents. Ma circonscription compte de nombreux centres de conditionnement physique appartenant à un seul entrepreneur. Pouvez-vous me dire quels programmes ont bien fonctionné pour votre secteur et vos petites entreprises?
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Bien sûr. Merci de m'en donner l'occasion, monsieur Sorbara.
La subvention salariale et la subvention au loyer ont été des programmes essentiels pour notre secteur. Au tout début de la pandémie, nous avons négocié fermement avec les propriétaires. Au Conseil canadien de l'industrie du conditionnement physique, nous avons fait énormément d'appels sur Zoom pour essayer, ensemble, de trouver des façons de négocier avec nos propriétaires, avec comme résultat que de nombreux loyers ont été réduits. D'autres coûts vont toutefois donner un dur coup à nos livres comptables et à nos comptes bancaires, mais en général, la subvention salariale nous a été extrêmement utile pour maintenir en poste certains de nos employés.
Pour nos installations, qu'il s'agisse de petits centres-boutiques ou de grands centres de 30 000 pieds carrés, ces subventions ont été très utiles, mais il y a bien sûr des limites. Soit dit en passant, ces subventions seront utiles à une vaste diversité d'entreprises. L'industrie du conditionnement physique était en plein essor au début de la pandémie, nous avions des dizaines et des centaines de centres qui ouvraient à la grandeur du pays d'un mois à l'autre. Personnellement, j'ai dû fermer quatre de nos centres, ceux qui venaient d'être inaugurés au cours de l'année qui a précédé la pandémie.
Les programmes ont été d'une grande utilité. Les conditions qui y sont attachées ont fait en sorte que certains groupes, même au sein de notre secteur, ne peuvent en profiter. Le défi financier que pose la réouverture de ces centres pour notre secteur est quasi insurmontable.
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Merci, monsieur le président, et merci aussi à vous, chers collègues.
Je trouve qu'il ne serait pas logique d'entamer une nouvelle étude à ce moment-ci. Cela ne cadre pas avec notre plan de travail.
Monsieur Kelly, nous venons d'apprendre qu'il n'est pas possible d'avoir une réunion de trois heures. Je veux bien coopérer, c'est pourquoi je pense que ce n'est pas une bonne idée de demander au président de se prononcer sur la recevabilité de cette motion. Je propose donc que nous demandions au greffier de communiquer avec les témoins, comme cela a été suggéré.
Comme nous venons de l'apprendre, ils sont disposés à venir. C'est un problème de calendrier qui les a empêchés de venir. Invitons-les dans le cadre de notre étude en cours. Je suis d'accord avec ça. Autrement, nous devons nous demander s'il est vraiment nécessaire, monsieur le président, que vous vous prononciez sur la recevabilité de cette motion dans sa forme actuelle puisqu'elle propose une réunion de trois heures et que cela est impossible, comme nous le savons. Cela me semble un bon compromis, M. Kelly, je veux bien travailler avec vous là-dessus. Attendons la réponse des témoins que vous voulez inviter, mais faisons-les venir dans le cadre de l'étude en cours. Invitons-les dans ce cadre.
Voici comment cela fonctionne: six témoins feront partie d'un groupe d'une heure et demie — deux proposés par les libéraux, deux par les conservateurs, un par les bloquistes et un par les néo-démocrates. Cela veut dire qu'au cours de notre réunion de trois heures, nous entendrons quatre témoins proposés par les conservateurs. Nous parlons d'organisations et non de particuliers.
Nous avions l'Institut Fraser, ce qui fait un, mais il y reste encore trois places. Nous pourrions avoir la SCHL, ce qui ferait un deuxième témoin, puis Generation Squeeze, qui serait le troisième, et Watershed Partners, le quatrième. Nous pouvons accueillir les quatre témoins proposés par le Parti conservateur, peu importe le nombre de représentants que chaque organisation enverra.
Est-ce que cela vous semble logique?