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Bonjour, mesdames et messieurs.
[Français]
Bonjour à toutes et à tous.
[Traduction]
Bienvenue à la 43e séance du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie.
Les témoins que nous recevons aujourd'hui se sont montrés très persévérants et très patients. Ils se sont présentés à la dernière séance, mais la démocratie a fait qu'ils sont restés seuls dans notre salle, puisque nous ne sommes pas venus ici.
Nous tenons à vous remercier d'être venus une seconde fois.
Jusqu'à présent, il semble que vous allez réussir à nous parler cette fois-ci. Plutôt que de retarder encore les choses et de s'engager en territoire dangereux, permettez-moi de vous présenter les témoins.
Nous recevons aujourd'hui Gerard Peets, directeur général, Fabrication et sciences de la vie, du Secteur de l'industrie; Krista Campbell, directrice générale, Technologies de l'information et des communications; et Shannon Glenn, directrice générale, Politiques, du Secteur Science et innovation.
Je n'ai pas eu l'occasion de vous demander si vous comptez tous faire un exposé. Est-ce qu'un seul d'entre vous prendra la parole?
Alors, commencez, je vous prie.
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C'est en fait un plaisir que de venir ici pour la seconde fois, car la fois précédente, nous étions dans l'autre édifice, et il nous est toujours agréable de venir dans une de ces salles, qui sont vraiment superbes.
[Français]
Bonjour, monsieur le président et membres du comité. Je vous remercie de votre invitation.
[Traduction]
Merci beaucoup de nous avoir présentés.
Nous avons préparé un diaporama, que vous avez tous en main, j'espère. Je vous indiquerai de quelle diapositive je parle.
Il existe bien des manières différentes d'examiner la question des technologies de rupture. Comme vous amorcez votre étude, je pense qu'il est probablement utile de vous mettre en contexte pour vous expliquer comment Industrie Canada aborde la question et se penche sur le sujet. Mon diaporama vise à couvrir trois grands points.
D'abord, les technologies de rupture nouvelles suscitent évidemment des défis et des possibilités pour les entreprises et les industries canadiennes. De plus, la technologie évolue à un rythme de plus en plus rapide compte tenu de l'omniprésence des technologies de l'information et des communications. Enfin, dans le portefeuille de l'industrie et au sein du gouvernement, nous assumons bien des rôles pour favoriser la croissance des technologies et la compétitivité des entreprises canadiennes.
Sachez d'abord que nous nous intéressons aux technologies de rupture parce qu'elles transforment les marchés, les modèles d'entreprise, les chaînes d'approvisionnement et des industries entières. Mais que sont les technologies de rupture? Il n'existe pas vraiment de définition unique. Mais elles se caractérisent par quatre principaux traits. Elles évoluent rapidement, elles sont appliquées à l'échelle mondiale, elles ont des retombées économiques considérables et inattendues, et elles ont des retombées sociétales souvent substantielles et imprévues.
Dans le cadre de ces paramètres généraux, les divers analystes ont des opinions fort divergentes quant aux technologies auxquelles on devrait s'intéresser particulièrement. Mais s'ils sont tous en désaccord à ce sujet, ils s'entendent pour dire que ces technologies ont un impact économique considérable. McKinsey and Company estime que d'ici 2025, l'impact économique de l'« Internet des objets » totalisera de 1,4 à 6,2 billions de dollars. La fourchette est large, mais les deux chiffres sont stupéfiants.
À la troisième diapositive, vous verrez des listes de technologies dressées par McKinsey, le Forum économique mondial, le MIT et Gartner. La diversité de ces technologies, comme la fabrication additive, la cartographie cérébrale, la robotique de pointe et les drones agricoles, est telle qu'elle est réellement difficile à appréhender.
La quatrième diapositive vous donne une idée de l'approche qu'adopte Industrie Canada pour tenter d'appréhender la question. Nous avons trouvé utile de répartir les technologies de rupture en trois groupes: les technologies de plate-forme, de produits et de système. Je traiterai de chacune d'elles à la prochaine diapositive.
Mais d'abord, vous verrez, à l'extérieur du cadre, des références à un certain nombre de domaines du soutien et des politiques du gouvernement qui sont importants pour le développement et l'adoption des technologies. Au centre, nous tentons de mettre en lumière l'importance de la convergence et l'interdépendance des technologies. Elles s'influencent les unes les autres entre les diverses disciplines scientifiques traditionnelles et les diverses applications commerciales.
À la cinquième diapositive, je traiterai brièvement des technologies de plate-forme.
[Français]
Les technologies de plateforme, comme la nanotechnologie, par exemple, constituent la base du développement des produits et des procédés commerciaux. Ces technologies sont souvent très étroitement liées à d'importants investissements en infrastructures de recherche et soutenues par ceux-ci.
[Traduction]
La sixième diapositive porte sur les technologies de processus.
[Français]
Les technologies de système, comme la fabrication additive, qui désigne essentiellement l’impression industrielle en trois dimensions, soumettent les technologies à de nouvelles utilisations afin de modifier la manière de fabriquer un produit.
[Traduction]
La septième diapositive traite des technologies de produits. La voiture sans conducteur, qui peut redéfinir l'expérience du consommateur et créer des marchés entièrement nouveaux, constitue un exemple de ces technologies. Les produits de rupture peuvent rapidement favoriser l'émergence de de nouveaux chefs de file de l'industrie et sonner le glas d'autres acteurs, y compris des entreprises bien établies.
Je voulais faire remarquer que c'est vraiment l'impact généralisé des technologies de l'information et des communications qui est au coeur de la convergence et de l'évolution rapide des technologies auxquelles nous assistons aujourd'hui. On peut en voir un excellent exemple dans le domaine des sciences de la vie. La bio-informatique consiste en l'utilisation des ordinateurs pour traiter de façon numérique des quantités impressionnantes de données biologiques pour mieux comprendre les systèmes biologiques. La modélisation bio-informatique peut être porteuse de découvertes pouvant permettre la mise au point de médicaments, de vaccins et de diagnostics, tout cela grâce à un ordinateur.
Il va presque sans dire que les technologies ont des répercussions sur la compétitivité, mais je le souligne quand même. Le Canada est considéré comme une économie avancée en partie en raison de sa capacité de recherche-développement et de la réussite qu'il connaît au chapitre de la commercialisation dans un grand nombre d'industries.
À l'échelle de l'entreprise, les compagnies florissantes se tiennent à l'avant-garde des tendances et abandonnent les technologies courantes avant d'être dépassées. Kodak est probablement l'exemple le plus souvent évoqué d'entreprise qui n'a pas agi de la sorte. Elle n'a pas vu l'avènement de l'imagerie numérique et le déclin de la photographie par procédé chimique. Cette entreprise, dont le marché avait atteint le sommet de 30 milliards de dollars US en 1997, a été rayée de la carte en 2012.
IMB est pour sa part l'entreprise qui est probablement la plus souvent citée comme modèle de réinvention. Elle s'est départie de ses divisions d'ordinateurs personnels et de matériel serveur pour se concentrer uniquement sur l'infonuagique et l'analyse de données massives.
La réinvention s'effectue au sein des entreprises, mais elle ne s'arrête pas là. Les technologies de rupture ont des répercussions considérables sur la nature du travail. Le rythme auquel les nouvelles technologies arrivent sur le marché fait que la souplesse est une compétence professionnelle de plus en plus essentielle, ce qui est avantageux pour les travailleurs qui maîtrisent bien les ensembles de compétences émergentes qui sont exigés.
Sur le plan social, enfin, l'évolution de la technologie peut aussi soulever des questions au chapitre de l'acceptation sociale. Voilà qui peut pousser les gouvernements à réexaminer les cadres, y compris les normes et les règlements.
Ce que je trouve intéressant au sujet de la portée des technologies de rupture dans l'économie canadienne, c'est qu'elles ont le potentiel de toucher de façon très concrète les communautés et les entreprises de toutes les régions du pays. Elles ne se limitent pas aux secteurs de haute technologie comme l'aérospatiale, les TIC ou les sciences de la vie. Elles ont la capacité de transformer les entreprises de n'importe quel secteur.
J'emploierai la nanotechnologie pour l'illustrer.
À Vancouver, la nanotechnologie contribue à réduire la quantité de platine, un intrant onéreux qui entre dans la fabrication des assemblages de piles à combustible. La réduction du coût constitue, avec l'infrastructure, une des principales mesures permettant de déployer cette technologie à grande échelle. Au Québec, la nanotechnologie contribue à la conception de nouveaux matériaux légers plus solides utilisés dans des combinaisons spatiales pour les rendre plus souples et plus résistantes aux dommages, et les doter de capteurs. La transformation des aliments, que l'on ne considère parfois pas comme étant un domaine de fabrication de pointe, est présente dans toutes les régions du pays, et la nanotechnologie est utilisée pour concevoir des emballages antibactériens et pour prolonger la vie des produits.
[Français]
Industrie Canada et ses partenaires du gouvernement fédéral ont facilité l'accès au marché des technologies de rupture grâce à divers mécanismes, notamment la recherche-développement, les laboratoires et l'infrastructure de recherche, le soutien direct et indirect de l'industrie dans la recherche-développement, la commercialisation et l'innovation, ainsi que des partenariats axés précisément sur les secteurs évolués tels que les technologies des communications, la génomique et d'autres encore. Nous nous impliquons continuellement auprès de l'industrie et d'autres intervenants dans l'ensemble des régions et des secteurs.
[Traduction]
Enfin, j'avais pensé qu'il serait utile de vous donner une idée des questions qu'il serait, selon moi, intéressant de poser aux témoins et de considérer dans le cadre de votre étude.
Premièrement, comment les entreprises canadiennes peuvent-elles anticiper l'arrivée des technologies de rupture et leur influence sur leurs activités? Deuxièmement, comment l'industrie, les gouvernements et le secteur universitaire réussissent-ils à collaborer pour favoriser l'innovation dans le domaine des technologies de rupture? Troisièmement, où sont les pôles de développement de la technologie au Canada? Quatrièmement, quelles répercussions les technologies de rupture auront-elles sur les emplois et le travail? Enfin, comment les forces du Canada au chapitre des technologies de rupture cadrent-elles avec les tendances mondiales et les occasions de commercialisation futures?
C'est sur ces paroles que se termine mon exposé. Merci beaucoup.
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Je commencerai peut-être, puis je céderai la parole à mes collègues.
C'est une question difficile, car je peux nommer quelques initiatives qui m'impressionnent vraiment au pays, mais j'en oublierai certaines; cependant, je vous donnerai tout de même une idée des domaines que je considère comment étant vraiment intéressants.
L'un d'entre eux se trouve dans l'Ouest. En Alberta, il se passe des choses incroyables dans le domaine de la recherche sur les sables bitumineux, où des groupes comme COSIA montrent la voie de concert avec les acteurs de l'industrie. Vancouver est pas mal le centre du monde pour ce qui est du développement des piles à combustible, comme le prouvent des entreprises comme Daimler, Ford et d'autres compagnies situées là-bas.
Tout le monde parle toujours de Waterloo, car c'est une formidable plaque tournante du domaine des TIC, qui a des recoupements avec des initiatives vraiment intéressantes dans le secteur des sciences de la vie dans la région de Mississauga et dans les environs. Krista voudra peut-être intervenir à ce sujet. C'est un endroit très dynamique et extrêmement intéressant.
Montréal et Toronto comptent d'importants secteurs aérospatiaux de calibre mondial. Dans ce domaine, les technologies de rupture tendent à être adoptées à un rythme respectable parce qu'il faut s'assurer que tout a fait ses preuves en vol et est sécuritaire. Mais c'est aussi un secteur innovateur de premier plan.
Les sciences de la vie sont un secteur doté d'une capacité incroyable à Vancouver, Montréal, Québec et Toronto. On trouve ailleurs des poches ayant d'excellentes capacités, comme à l'Île-du-Prince-Édouard, où l'on trouve une grappe de biotechnologie formidable.
Il y en a bien d'autres, mais ce sont là les domaines vraiment intéressants.
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J'ajouterais à cela que le lien que vous avez souligné est essentiel pour que les investissements en recherche fondamentale et appliquée aient des retombées dans le secteur commercial. Depuis 2006, le gouvernement a fourni plus de 13 milliards de dollars en nouvelles ressources dans tous les domaines de la recherche fondamentale et appliquée et pour d'autres éléments clés qui sont importants à cet égard, notamment des questions relatives au développement de talent et à l'infrastructure de recherche dont Krista a parlé.
Chaque année, il se dépense 10,9 milliards de dollars dans ce domaine, notamment dans la recherche interne, auxquels s'ajoutent 3,4 milliards de dollars en revenus cédés au titre des crédits fiscaux à la RS&DE.
En ce qui concerne plus précisément les organismes subventionnaires, dans le domaine des technologies de rupture, par exemple, il importe qu'ils se concentrent non seulement sur la recherche fondamentale, mais aussi sur la recherche appliquée pour accroître l'incidence économique de la recherche qu'ils soutiennent, y compris les technologies de rupture. Ils mettent de plus en plus l'accent sur les partenariats et sur la manière dont ils structurent leurs programmes de subvention entre les chercheurs des établissements postsecondaires et les entreprises. C'est crucial, et ils continuent de se concentrer sur la recherche fondamentale, car il s'agit d'une source importante de futures technologies de rupture. C'est également un domaine de premier plan pour la formation de la prochaine génération.
Je ferai une parenthèse au sujet de l'annonce faite récemment au sujet du télescope de trente mètres pour indiquer que ce domaine entre dans la catégorie de la recherche fondamentale, mais qu'il s'agit aussi d'un important terrain de formation au chapitre des données massives, dont l'application dépasse de loin le domaine de l'astronomie pour s'étendre à un certain nombre de technologies de rupture. Voilà un exemple de talent.
J'effleurerai la question de la connectivité, qui a maintenant été soulevée dans quelques domaines, pour indiquer que les conseils subventionnaires ont également un certain nombre de programmes qui mettent l'accent sur les partenariats multidisciplinaires et multisectoriels, dont le Programme des réseaux de centres d'excellence dirigés par l'entreprise et le Programme des centres d'excellence en commercialisation et en recherche.
En outre, le Conseil national de recherches offre un certain nombre de programmes de recherches sur les technologies de rupture et s'intéresse beaucoup aux partenariats avec les entreprises. Je peux approfondir la question si vous le souhaitez.
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D'accord. Il y a beaucoup d'éléments.
Nous parlons de la voiture sans conducteur, de la voiture branchée et du véhicule autonome. Des gens disent que les prochaines grandes compagnies d'automobile pourraient être une coalition des sociétés Apple, Google et Microsoft et que le service de transport que fournit une voiture sera de plus en plus défini par des logiciels automatisés.
De plus, on investit. Notamment, GM l'a fait récemment. Il y a eu un désinvestissement également, mais l'investissement récent de GM dans son centre d'innovation à Oshawa pour la voiture branchée indique en quelque sorte l'importance qu'elle accorde à l'expertise en Ontario pour mettre au point une partie de cette technologie. Nous avons QNX, et nous avons le groupe de Waterloo, etc.
De toute évidence, si une voiture branchée communique avec l'infrastructure, quelqu'un devra changer l'infrastructure pour qu'elle puisse communiquer avec la voiture. Une voiture branchée interagit avec d'autres voitures. Eh bien, quel sera le modèle? Vont-elles parler la même langue? Une voiture branchée communique avec l'environnement. Est-il correct de se fier aux capteurs de la voiture, qui sont censés vous tenir loin d'un arbre qui est tombé sur la route ou différencier un chien d'un bébé? Toutes ces questions se posent pour un produit de rupture comme la voiture sans conducteur.
En ce qui concerne votre question sur les chefs de file mondiaux, comprenons-nous bien. Il y a de grands pays manufacturiers: cela a toujours été vrai pour l'Allemagne et les États-Unis. De bien des façons, certains endroits définissent les normes et sont à l'avant-garde presque partout. Au Canada, nous avons la possibilité de déterminer dans quels secteurs nous pourrions miser sur des choses intéressantes. Il est peu probable qu'un pays comme le Canada soit un chef de file sur tous les plans, mais nous pouvons certainement être compétitifs à l'échelle mondiale dans des créneaux particuliers.
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La question de la culture et celle de la capacité de gestion sont soulevées de plus en plus fréquemment. Cela est mentionné dans un bon nombre d'études. En ce moment, c'est toujours à un niveau anecdotique, mais l'ensemble des faits indique une différence de culture. Cela a été noté et soulevé dans la récente stratégie où il y a un nouvel accent sur la façon d'améliorer cette culture.
Bien sûr, ce serait un travail à très long terme, parce qu'il y a un concept d'éducation à cet égard qui commence dès l'enfance étant donné que c'est une question d'attitude. C'est aussi une question très importante au plan de l'éducation postsecondaire, surtout dans le domaine des études commerciales.
Il y a finalement un troisième volet où on regarde le cadre de gestion qui est maintenant en place, soit celui qui prévaut pour les adultes, et les outils qui peuvent être mis en place, être changés ou être augmentés pour soutenir une amélioration.
J'avais mentionné le Programme canadien des accélérateurs et des incubateurs. En ce moment, l'accent est mis surtout sur les petites entreprises et les nouvelles entreprises qui ont des plans de croissance rapide. Ce genre d'expertise et de mentorat — le mentorat est une grande partie des services qu'on offre à ces petites entreprises — peuvent être offerts aux cadres dans des entreprises de toutes les tailles.
Par ailleurs, nous aimerions encourager les écoles de gestion universitaires à offrir non seulement des programmes pour les jeunes d'âge universitaire, mais aussi des programmes pour les cadres qui sont à mi-chemin dans leur carrière.
C'est un travail qui prendra une génération et nous en sommes au début. Dans ce domaine, le rôle du gouvernement fédéral et celui des gouvernements provinciaux ne sont pas tout à fait clairs et sont à définir. J'encourage le comité à étudier cet aspect de la question.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins.
J'aimerais aborder la question des technologies de rupture d'un autre angle, soit l'incidence sur les gens plutôt que sur les entreprises.
Lorsque j'étais enfant, je lisais des bandes dessinées de Dick Tracy, qui avait une montre spéciale qui lui permettait de communiquer avec son quartier général. Beaucoup de technologies auxquelles nous rêvions existent de nos jours. Je pense aux films Retour vers le futur et Retour vers le futur II. Dans le deuxième, les protagonistes voyageaient dans le temps jusqu'en 2015, je crois. Nous y sommes. Dans certains cas, on est tombé pile, et beaucoup de choses semblent encore irréalistes. Beaucoup de choses ont évolué rapidement.
Vous avez parlé de Kodak. Mon endroit de rêve est Hawaï. La société Kodak y avait une merveilleuse installation. On pouvait y regarder des gens qui dansaient le hula, par exemple. Eh bien, les dirigeants n'ont pas vu les signaux avant-coureurs, et dans votre exposé, vous avez souligné qu'il y en avait. Ils n'ont pas vu ce qui se passait, n'ont pas fait preuve de souplesse, n'ont pas évolué et l'entreprise a disparu.
Quels sont les signaux clairs que le gouvernement se doit de cerner et auxquels il doit réagir de façon proactive? Il y a un changement; c'est ce qu'on observe. Habituellement, les gouvernements réagissent plutôt que d'être proactifs, et cela ne concerne pas seulement le Canada. Quelle est l'incidence sur les Canadiens? Comment pouvons-nous nous protéger contre le vol d'identité? C'est un problème qui prend de l'ampleur. La technologie évolue, mais les voleurs suivent cette évolution et présentent un risque pour les Canadiens.
Dans quels secteurs les technologies de rupture créent-elles des risques que le gouvernement doit contrer? Certains risques ne présentent que des inconvénients. Quand j'étais jeune, par exemple, nous filmions avec un petit... il fallait le remonter; cela s'appelait le Super 8. Ensuite, il a fallu les convertir en format Beta ou en VHS. Certaines sociétés détenaient des droits d'auteur, même si cela avait été converti il y a plus de 20 ans. J'ai fait convertir tous ces vieux films en format VHS. J'aimerais maintenant les regarder. Étant donné qu'il s'agit d'une vieille technologie, il m'est impossible de les mettre sur un DVD ou une carte mémoire, parce que les droits d'auteur appartiennent à une entreprise qui n'existe plus depuis longtemps.
Où se situent les risques que nous devons contrer et modifier, auxquels nous devons nous adapter? Qu'en est-il des risques liés au vol d'identité, qui est un problème important? Pourriez-vous parler de certains de ces enjeux?
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Merci, monsieur le président.
Je désire présenté la motion suivante au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie:
Que le Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie entreprenne une étude sur l’état de l’industrie touristique du Canada d’ici le 2 juin 2015 et fasse rapport de ses constatations à la Chambre.
Comme vous le savez, c'est une industrie importante. À l'échelle mondiale, l'industrie du tourisme international représente 1 000 milliards de dollars et les prévisions indiquent que sa forte croissance sera entre 3 % et 4 % annuellement jusqu'en 2030. Au Canada, le tourisme est responsable de près de 10 % des emplois, dont 618 300 emplois directs. Il s'agit d'un plus grand nombre d'emplois directs que pour l'industrie du pétrole et du gaz.
Le tourisme génère annuellement 16,4 milliards de dollars en revenus d'exportation et représente près de 2 % du PIB. En plus de créer un nombre important d'emplois, l'industrie touristique stimule les échanges commerciaux et les investissements, qui, à leur tour, améliorent la qualité de vie de la population. Cela se traduit en dépenses supplémentaires dans les communautés.
Pour ces raisons et parce qu'il en coûte relativement peu pour stimuler cette industrie, plusieurs pays ont fait du tourisme une priorité économique. À contre-courant de la tendance mondiale, le gouvernement canadien a réduit le budget de la Commission canadienne du tourisme dans le cadre de ses exercices budgétaires. Pour 2014-2015, le budget alloué à la commission n'était plus que de 57,9 millions de dollars. En dix ans seulement, le budget a subi une diminution de 41,5 %, soit presque la moitié. Pour cette même période, le Canada est l'une des seules destinations, parmi les 50 les plus prisées, à avoir connu une décroissance dans le nombre d'arrivées de touristes étrangers.
Selon l'Organisation mondiale du tourisme, avec une diminution de 20 % du nombre de visiteurs internationaux, le Canada est passé du 7e au 17e rang au classement des arrivées internationales entre 2002 et 2013. En outre, de nouvelles données publiées par Statistique Canada en juillet 2014 ont démontré que le nombre de chômeurs était en hausse, mais que le nombre de personnes recevant des prestations d'assurance-emploi était de moins en moins élevé. Les changements apportés par les conservateurs à l'assurance-emploi ont réduit l'accès au programme. En effet, plus de six chômeurs canadiens sur dix n'ont pas accès aux prestations. Cette situation affecte particulièrement l'industrie touristique, qui a besoin d'une main-d'oeuvre qualifiée disponible en haute saison.
De plus, un rapport de 2013 du Conference Board du Canada recommande des réformes dans le secteur du transport aérien où les taxes et les tarifs de base élevés font du Canada une destination malheureusement peu abordable. De plus, le Canada délivre des visas aux ressortissants étrangers qui souhaitent visiter le Canada à des fins de tourisme ou d'affaires. Ils ont besoin de ceux-ci pour entrer en territoire canadien.
Bien que les visas dissuadent les visiteurs indésirables, ils peuvent aussi décourager les vacanciers. Selon une enquête de l'AITC, le processus de demande de visa au Canada est considéré lourd, envahissant et plus long que celui de ses principaux concurrents, ce qui a comme effet de décourager les visiteurs potentiels.
Qu'il s'agisse de soutien financier ou tout simplement...
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Avant la réunion, j'ai indiqué que nous acceptions que cette motion soit présentée. Je ne m'attendais pas à autant d'explications à ce sujet. Je pense que cela se ressemble davantage à un discours, mais je suppose qu'il est plus important de l'étudier.
Premièrement, c'est à huis clos que nous traitons habituellement des travaux du comité. C'est en quelque sorte la procédure établie depuis plus de 10 ans que je siège ici.
Je dirais que choisir la date du 2 juin pour mener une étude... Nous venons de tenir la première réunion d'une étude sur les technologies perturbatrices au Canada, une étude qui semblait convenir à tous et qui porte sur un enjeu qui revêt probablement une certaine importance pour les gens de nos circonscriptions. Il nous reste très peu de temps avant le congé d'été, puis la tenue d'élections, donc — du moins pour moi, car je ne peux parler au nom de tous les députés de ce côté —, bien que j'accepterais volontiers d'entreprendre une étude sur le tourisme, nous n'en avons pas le temps, malheureusement. Nous n'avons simplement pas prévu assez de réunions pour le faire. En fait, si nous adoptions cette motion, cela signifierait que pour pouvoir préparer un rapport, nous n'aurions probablement que trois réunions avant de passer à l'étape du rapport. La première de ces réunions devrait avoir lieu dans deux jours, et nous ne pourrions probablement pas convoquer des témoins à comparaître dans deux jours de toute façon.
Pourquoi accorderions-nous la priorité à une nouvelle étude plutôt qu'à l'étude très importante que nous menons actuellement? Cela témoigne de l'approche très peu méthodique des partis d'opposition par rapport à ce genre de choses. Je pense qu'en tant que comité, nous devons nous organiser convenablement. Nous avons tous convenu d'entreprendre l'étude que nous avons commencée aujourd'hui, et nous voulons nous assurer d'avoir la possibilité d'entendre les témoins qui ont beaucoup de choses à dire à ce sujet.
Monsieur le président, conformément à la procédure établie pour l'étude des travaux du comité, je propose de passer à huis clos.