Bienvenue à la 34e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément à la motion qu'il a adoptée le vendredi 5 février 2021, le Comité se réunit pour étudier tous les aspects des dépenses et des programmes liés à la COVID-19.
La séance d'aujourd'hui se tient en mode hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 janvier, et les membres sont donc réunis en présentiel dans la salle et à distance par l'application Zoom.
Les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes.
Avant de donner la parole aux témoins, je crois que M. Kelly a un point ou une motion à présenter. Monsieur Kelly, la parole est à vous; ensuite, nous passerons aux témoins.
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Merci, monsieur le président.
Je commencerai par un commentaire, avant de donner un avis de motion.
J'ai été déçu de l'annulation de dernière minute de l'un des premiers groupes de témoins, Generation Squeeze. J'ignore s'il s'agissait d'un conflit d'horaire inévitable et soudain de son côté, ou s'il avait d'autres raisons de décider à la dernière minute de ne pas se présenter.
Suite à cela, je donne maintenant avis de ma motion. Ma motion se lit: « Que le Comité tienne une séance de trois heures pour recevoir le témoignage de deux groupes de témoins pour une heure et demie chacun, soit Andrew Cowan et Steffan Jones de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, d'une part, et Eric Swanson de Generation Squeeze et Charlie Ursell de Watershed Partners, d'autre part, au sujet de l'étude sur la richesse et le problème de l'inégalité intergénérationnelle du logement au Canada; et que leurs déclarations préliminaires à la séance soient limitées à cinq minutes par groupe ».
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Monsieur le président, mesdames et messieurs, je vous remercie du privilège que vous m'accordez aujourd'hui.
Droits des voyageurs est notre organisme indépendant sans but lucratif de bénévoles voués à l'autonomisation des voyageurs. Nous n'avons pas de financement du gouvernement ni de l'entreprise et nous n'avons pas d'intérêts financiers dans l'industrie du voyage. Nous parlons pour les voyageurs, que nous aidons quotidiennement à faire respecter leurs droits. Nous reconnaissons également que le secteur de l'aviation est important non seulement pour les voyageurs, mais aussi pour les travailleurs du secteur de l'aviation, qui ont aussi connu d'énormes difficultés au cours de la dernière année.
La pandémie a mis à l'avant-scène les enjeux systémiques qui secouent le secteur de l'aviation depuis près d'une décennie: les compagnies aériennes qui n'ont pas respecté les droits des voyageurs, et le gouvernement, qui n'a pas su les y obliger. La controverse entourant le remboursement illustre bien ces anomalies. Si le consommateur ne reçoit pas les biens ou les services qu'il a payés d'avance, il va de soi que le fournisseur doit lui rembourser toutes les sommes versées.
Le transport aérien ne fait pas exception à la règle. Les voyageurs ont droit à un remboursement pour les vols annulés par la compagnie aérienne, même si la raison est indépendante de la volonté du transporteur. En 2013, l'organisme de réglementation fédéral en a fait un « droit fondamental »; pourtant, depuis mars 2020, nous avons été témoins d'un assaut sans précédent contre la propriété privée des voyageurs et de l'effondrement de la protection du consommateur au Canada. Les compagnies aériennes, dont les revenus ont été décimés par la pandémie, ont fait main basse sur l'argent des voyageurs et empoché le prix des billets d'avion payés d'avance, sans fournir de services en retour.
Depuis plus d'un an, le gouvernement n'a rien fait contre les compagnies aériennes qui ont violé le droit fondamental des voyageurs à un remboursement pour annulation de vol. Le gouvernement a plutôt remplacé le droit légal au remboursement par une monnaie d'échange dans les négociations pour le sauvetage.
C'était inacceptable. Tout d'abord, en démocratie, les lois s'appliquent aux citoyens comme aux entreprises. Autrement, nous risquerions de créer une société à deux vitesses, comme le disait George Orwell, où « tous les animaux sont égaux, sauf que certains le sont plus que d'autres ». En second lieu, en ne remboursant pas promptement les voyageurs, les compagnies aériennes ont miné la confiance et la bonne volonté des consommateurs, qui sont la raison d'être de toute l'industrie du voyage.
Le plan de sauvetage d'Air Canada souffre des mêmes lacunes. Il ne prévoit pas de mécanisme d'exécution pour obliger à rembourser les voyageurs. Au lieu de forcer les actionnaires d'Air Canada, qui avaient déjà empoché les bénéfices, à payer la facture des remboursements, on préfère la refiler aux contribuables.
Le gros du renflouement prend la forme de prêts non garantis. Ainsi, aucun actif ne peut être saisi si Air Canada est incapable de rembourser. Les prêts non garantis ont tendance à devenir des subventions. De plus, les contribuables ne prennent qu'une participation symbolique de 6 % dans Air Canada. Par comparaison, l'Allemagne a pris une participation de 20 % dans Lufthansa.
En outre, le traitement de faveur accordé à Air Canada fausse le marché et mine la concurrence loyale. Et c'est sans parler de Sunwing, de WestJet, de Porter et d'autres compagnies aériennes dont les clients attendent aussi un remboursement.
Le plan de sauvetage d'Air Canada n'est pas seulement une mauvaise affaire; il ne tient pas compte du fait qu'il n'est pas possible de guérir le mal chronique dont souffre le secteur de l'aviation en y engloutissant des milliards de dollars pour cacher les symptômes.
La nouvelle politique de remboursement d'Air Canada l'illustre bien. Le 13 avril, quelques heures après l'annonce du sauvetage, Air Canada a ajouté à ses conditions une exception qui la dispense de son obligation de rembourser les voyageurs pour les annulations de vol. L'objet de l'exception est de légitimer le refus de rembourser en cas de nouvelle vague ou de nouvelle pandémie.
On ne sait pas trop si la et le étaient au courant du plan d'Air Canada d'ajouter cette exception ou s'ils ont été induits en erreur. Quoi qu'il en soit, les contribuables canadiens ont été floués. Ils ont payé des milliards de dollars, mais les problèmes systémiques liés à l'absence de protection des consommateurs ne font qu'empirer.
La résolution de ces problèmes systémiques est primordiale pour les voyageurs, les travailleurs de l'aviation, les agents de voyage et toute l'industrie du voyage. Les consommateurs n'accepteront de payer d'avance que s'ils ont la certitude de recevoir les services ou, à défaut de les recevoir, d'être remboursés intégralement de leur argent durement gagné. Si le Canada ne donne pas ces assurances, les consommateurs iront voir ailleurs, chez les compagnies aériennes basées dans des pays qui offrent ces garanties, comme les États-Unis ou l'Union européenne.
Le Canada a donc besoin d'une loi déclaratoire, comme le projet de loi C-249, pour protéger les droits des voyageurs à un remboursement et pour rétablir la confiance des consommateurs. Sans cette loi, ce n'est pas l'argent des contribuables qui sauvera notre industrie du voyage.
Merci.
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Merci beaucoup, et merci de m'avoir invitée à m'adresser au Comité. Je suis très privilégiée de pouvoir le faire.
Pour vous dire qui nous sommes, précisons que l'Antigonish Affordable Housing Society est un organisme sans but lucratif qui existe depuis 1993. Nous avons obtenu notre statut d'organisme de bienfaisance en 2014. Depuis lors, nous travaillons très fort. Nous avons ouvert quatre logements en 2017. Nous avons dû procéder en deux étapes, car nous ne trouvions pas les fonds nécessaires pour l'ensemble, puis, l'année suivante, nous en avons ouvert 10 autres. Nous avons 14 logements abordables de grande qualité et éconergétiques. Quatre d'entre eux sont des logements exempts d'obstacles.
Depuis, nous nous efforçons de trouver du financement pour le deuxième complexe que nous construisons, qui compte 12 logements. Il se trouve juste en face des écoles primaire, cours moyen, et élémentaire — un très bon emplacement. Encore une fois, nous avons du mal à trouver le financement nécessaire. Nous avions prévu 15 logements; nous en aurons 12. Nous avons commencé et nous espérons donner le feu vert, enfin, d'ici une semaine ou deux. Nous espérons ouvrir ces logements pour la fin de l'année. Le besoin est très grand à Antigonish, une petite ville universitaire où les loyers sont très chers. C'est un moyen indispensable d'ouvrir l'accès au logement abordable.
Notre vision est d'être environnementalement, socialement et financièrement durable, tout en assurant des logements abordables communautaires aux résidents de la ville et du comté d'Antigonish. Nous créons et recherchons de nouvelles possibilités de logement abordable. Notre vision et notre mission reposent sur nos valeurs de respect et de dignité pour tous et sur notre conviction que l'accès à un logement abordable et de qualité est un droit fondamental.
Voilà qui nous sommes et ce que nous faisons.
La COVID-19 a eu un effet important sur l'organisation ainsi que sur les locataires de nos logements. Pour les locataires mêmes, le stress était un gros problème, c'est connu dans tout le pays. La COVID a intensifié le stress chez de nombreuses personnes. Certains de nos locataires ont même vécu des crises de santé mentale pendant cette période. Heureusement, parce que nous mettons un accent aussi net sur la durabilité sociale, nous avons en place, dans le modèle qui nous est propre, un navigateur communautaire qui est là pour aider les locataires à accéder aux ressources et aux soutiens de la collectivité. Lorsque la COVID a frappé, nous étions bien positionnés pour aider les locataires de cette façon.
Je dois dire que nous avons beaucoup apprécié l'aide que nous avons reçue du Fonds d'urgence pour l'appui communautaire. Grâce aux 2 000 $ que nous avons reçus de Centraide du comté de Pictou, nous avons pu fournir aux locataires des masques, des désinfectants pour les mains et des laissez-passer d'autobus.
À titre d'information, certains des masques ont été achetés à un réfugié syrien nouvellement arrivé, qui a mis sur pied une nouvelle affaire de confection, de sorte que nous avons du même coup aidé une nouvelle entreprise locale. Les laissez-passer d'autobus, dont on a grandement besoin, aident aussi la société de transport communautaire d'Antigonish. Ce petit montant a été bien utilisé et a permis d'injecter des fonds dont la collectivité locale avait grandement besoin.
Notre exercice financier se termine à la fin de mars. En 2020, en conséquence directe de la COVID, nous avons connu une baisse de 20 000 $ de nos revenus provenant des dons et d'activités de souscription. Nous avons été très heureux de recevoir un prêt de 40 000 $ du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Ce prêt nous a bien servis pour couvrir une partie de nos frais de fonctionnement pour l'exercice qui vient de prendre fin et il continuera de nous aider à acquitter nos frais de fonctionnement pour le nouvel exercice.
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En décembre, nous avons demandé une augmentation du financement au montant de 20 000 $. Nous ne l'avons pas encore. Il semble que notre institution financière a de la difficulté à obtenir ces fonds. Ce serait du côté de la coopérative de crédit, et non pas du gouvernement. Nous espérons un déblocage pour bientôt.
Encore une fois, en mai 2020, nous avons demandé la Subvention salariale d'urgence du Canada, qui nous a beaucoup aidés dans notre programme pour atténuer les effets de la baisse de revenus.
Au total, ces programmes nous ont bien servis. En tant qu'organisme communautaire de bienfaisance sans but lucratif, nous comptons sur la souscription de fonds et les dons de bienfaisance pour certaines de nos dépenses de fonctionnement — essentiellement, pour les services du navigateur communautaire. C'est très important, croyons-nous pour la durabilité du logement abordable. Parce que nous avions notre navigateur en place avant la COVID, nous étions bien placés pour aider les locataires pendant la COVID, qui leur a infligé des niveaux de stress élevés. L'accès à ces fonds n'a pas été un gros problème, mais une surprise agréable pour nous. Or, on sait que la recherche de financement présente souvent tout un défi.
Dans la dernière année, il est apparu très clairement que bien des membres de notre société étaient dans une situation précaire exacerbée par la pandémie. Nous avons reçu un plus grand nombre d'appels de personnes qui cherchaient désespérément un logement abordable. La COVID a vraiment mis au jour les lacunes financières et sociales de notre société, qui ne peuvent plus vraiment être écartées. Pendant que nous nous préparons à une prochaine pandémie, de COVID ou d'autre chose, nous devons vraiment construire une collectivité résiliente. Comme les programmes d'urgence ont contribué à atténuer certains des effets négatifs de la COVID, je dirais maintenant que les programmes gouvernementaux doivent être axés sur l'édification de collectivités résilientes en prévision des prochaines pandémies qui nous attendent.
Pour édifier des collectivités résilientes, il faut des personnes en santé. Par « en santé », j'entends en bonne santé mentale, physique et sociale. Les personnes en santé sont plus résilientes aux chocs et aux stress, et elles contribuent à l'édification de collectivités résilientes. Pour que les personnes et les collectivités soient en santé, il faut aborder les déterminants sociaux de la santé sous l'angle de l'équité.
Veiller à ce que chacun ait accès à un logement de qualité, accessible et abordable fait aussi partie d'une collectivité résiliente. Je dirais qu'il faut revoir la Stratégie nationale sur le logement, que nous sommes heureux d'avoir, pour améliorer l'accès aux programmes et veiller à ce que des organismes comme la nôtre y aient accès. Nous y travaillons depuis 18 mois déjà. Cela demande énormément de temps et de compétences. Quand je songe à toutes les personnes qui ont consacré de leur temps et de leur expertise, de notre côté comme de l'autre, je me dis que cela aurait coûté beaucoup d'argent.
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Merci, monsieur le président, et merci de la patience dont vous faites preuve à mon égard. J'ai un discours à prononcer à la Chambre, et j'étais justement en train de résoudre ce conflit.
Merci à nos deux témoins, Mme Cameron et M. Lukács. La plupart de mes questions s'adresseront à M. Lukács.
Merci de votre exposé. Je pense que j'ai déjà eu le privilège de vous entendre parler de ce que vous faites pour les droits des voyageurs. C'est toujours très intéressant et informatif.
Vous avez parlé du récent sauvetage d'Air Canada. Il est intéressant d'apprendre, ces jours-ci, qu'Air Canada a ajouté à ses conditions un nouveau libellé pour se donner le droit légal de refuser les futurs remboursements aux voyageurs, et je pense que vous en avez dit un mot. Et ce, juste après que le gouvernement fédéral a fourni le renflouement de 6 milliards de dollars.
Vous avez laissé voir un peu votre réaction. Pensez-vous que cela a été oublié dans les négociations?
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La question est troublante.
C'est à un juge, bien sûr, d'établir la validité juridique de cette disposition contractuelle. Nous doutons sérieusement qu'un fournisseur ou une entreprise puisse se soustraire à l'obligation de rembourser ses clients en cas d'impossibilité d'assurer le service. Guerre, pandémie, ou même si le ciel nous tombe sur la tête, cela ne change rien. Tous les consommateurs ont le droit fondamental, dans tous les contrats, de récupérer leur argent s'ils ne reçoivent pas les biens ou les services qu'ils ont payés.
Cela dit, la réponse courte est qu'Air Canada le fait parce qu'elle le peut, parce que le gouvernement ne fait rien, ne prend pas de mesures de contrainte contre les compagnies aériennes qui bafouent les droits des passagers.
Dans le cas d'Air Canada, l'Office des transports du Canada pourrait, dès demain, abolir la disposition tarifaire. L'OTC n'aurait même pas besoin d'une plainte de notre part; un coup d'œil lui suffirait pour dire que c'est une condition déraisonnable, d'autant plus qu'Air Canada a dit le contraire dans de grandes déclarations publiques. Air Canada a assuré le public, par ses communiqués, que désormais, pour les billets qui sont achetés, elle rembourserait les voyageurs en cas d'annulation de vol, peu importe les raisons. Air Canada tient un double discours, et nous n'avons encore pas vu de mesure de contrainte.
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Vous avez aussi parlé de l'iniquité qu'il pourrait y avoir à renflouer une compagnie aérienne sans en faire autant pour les autres. Vous avez mentionné WestJet, Sunwing, Air Transat et Porter.
Récemment, le gouvernement fédéral a donné de l'argent aux provinces également pour qu'elles le distribuent, au sein de l'industrie du transport aérien, aux fournisseurs de services aux collectivités autochtones et nordiques. Dans ma province, le Manitoba, 12 millions de dollars d'aide fédérale ont été versés aux transporteurs assurant un service aérien régulier aux collectivités nordiques et autochtones. Le problème, c'est qu'il y a d'autres compagnies aériennes, comme Wings Over Kississing, qui desservent les mêmes collectivités que les transporteurs offrant un service régulier, souvent en concurrence avec eux, et qu'elles n'ont reçu aucun soutien.
En fait, au Manitoba, deux compagnies aériennes en particulier, Calm Air et Perimeter, ont reçu 9 des 12 millions de dollars de l'aide fédérale, alors que Kississing, qui est environ le tiers de la taille de Perimeter, n'a rien reçu du tout.
Je sais que vous vous préoccupez autant des employés et des exploitants des petites compagnies aériennes que des passagers. Pouvez-vous commenter cette situation?
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Merci, monsieur le président, et merci à nos deux témoins.
Mes questions porteront sur le problème du logement dans les petites collectivités.
Madame Cameron, je suis heureux de vous voir ici. Merci beaucoup de vous être jointe à nous aujourd'hui et de votre témoignage.
Si votre témoignage m'a particulièrement intrigué, madame Cameron, c'est en partie parce que nous avons financé largement le logement par le truchement de la Stratégie nationale sur le logement. Elle donne d'assez bons résultats dans le cas de grands organismes qui ont des employés à plein temps. J'ai eu l'occasion de prêter mon concours dans certains des projets que vous avez mentionnés et je comprends donc tout à fait la longue période de frustration que vous vivez lorsque vous tentez de finaliser le montage financier d'un projet de construction.
Je suis curieux de savoir si vous avez des conseils à donner au gouvernement sur la façon d'améliorer l'accès aux possibilités de financement de la Stratégie nationale sur le logement dans les petites collectivités où les organismes dépendent largement du bénévolat, comme c'est le cas du vôtre.
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Merci, monsieur Fraser.
J'ai en effet des conseils à donner. Comme vous le savez, j'en ai toujours.
L'un des grands défis est apparu avec la mise en place de la Stratégie nationale sur le logement. Pour la construction de notre dernier immeuble, nous avions obtenu du financement des administrations municipales et de Housing Nova Scotia. Nous avions lancé, avec succès, des activités de financement. Mais après la mise en place de la Stratégie nationale sur le logement, lorsque nous nous sommes adressés à Housing Nova Scotia, nous attendant à une contribution importante pour notre nouvelle construction, on nous a dit: « Nous ne faisons pas cela. Adressez-vous à la SCHL. »
Housing Nova Scotia nous a accordé de l'argent, mais le gros du financement est venu de la SCHL. Je ne pense pas que la SCHL ait l'habitude d'accorder des subventions. Elle s'occupe traditionnellement d'hypothèques et de prêts. J'ai entendu Evan Siddall parler de protéger l'argent, de l'utiliser judicieusement, ce qui est très bien, mais je constate qu'il est très difficile d'avoir accès à ce financement.
De notre point de vue, celui d'un petit organisme entièrement tributaire du bénévolat, le temps et les efforts nécessaires pour y arriver sont absolument phénoménaux. Nous sommes traités exactement de la même façon qu'un grand promoteur au centre-ville de Vancouver. À notre première expérience avec la SCHL l'an dernier, j'ai été estomaquée de voir l'évaluation qu'on nous avait faite. On ne nous a pas accordé les points que nous aurions dû obtenir, il me semble, en tant que fournisseur de logements complètement abordables et écoénergétiques, munis de panneaux solaires. Un grand promoteur pourrait n'avoir que 30 % de ses logements à prix abordable pour 10 ans seulement et aucun logement exempt d'obstacles, qui coûtent beaucoup plus à construire, mais cela ne nous a pas vraiment beaucoup aidés. C'est l'évaluation, qui se fait comme si nous étions tous pareils, qui n'est pas correcte.
L'autre chose, c'est que le gouvernement a beaucoup parlé de... Les grands promoteurs ne sont pas intéressés aux régions rurales; ils s'en tiennent aux centres urbains. Les organismes communautaires tentent depuis des années d'accéder au financement. Nous sommes l'un des très rares petits organismes qui ont réussi à le faire. Il y a donc quelque chose qui cloche dans ce processus. À mon avis, il devrait y avoir des processus distincts pour les organismes communautaires sans but lucratif et les grands promoteurs.
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De toute façon, les valeurs seront moins élevées. Nous construisons actuellement 12 logements. Nous voulions en construire 15, mais nous n'avons pas pu obtenir le financement voulu et avons donc réduit la taille du projet. Ce n'est pas tellement la valeur qui est en cause, mais la façon dont nous sommes évalués. Nous ne faisons pas de bénéfices. Nous ne pouvons en faire avec nos loyers. Nous sommes là pour construire des logements abordables, non pour produire des bénéfices pour des actionnaires.
Pourquoi avons-nous à surmonter tant de difficultés pour obtenir ce financement? Il faut, bien sûr, avoir des mécanismes pour rendre compte de l'utilisation des fonds accordés et ainsi de suite, mais si le gouvernement veut des logements abordables dans les petites collectivités et s'il fait confiance aux organismes pour cela, pourquoi y a-t-il tant d'obstacles à franchir pour accomplir ce travail qui, je pense, puisqu'il s'agit du logement abordable, devraient vraiment incomber aux gouvernements?
Nous sommes prêts à le faire, mais les conditions qui nous sont imposées dépassent l'entendement. Je connais des organismes communautaires qui ont abandonné, disant qu'ils étaient incapables de le faire. C'est tout simplement insensé.
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Merci, monsieur le président.
Je salue tous mes collègues, notamment Mme Damoff et M. Masse, qui se joignent à nous aujourd'hui.
Je remercie les deux témoins de leur présence et de leurs présentations.
Mes premières questions s'adressent à M. Lukács.
Je vous remercie encore une fois de soulever l'important enjeu que sont les droits des voyageurs. Ma première question concerne un élément de votre présentation et les échanges que vous avez eus avec M. Falk.
En regardant ce qui s'est fait dans les autres pays, qu'aurait dû faire le gouvernement pour mieux protéger les voyageurs? Quelles sont les pratiques exemplaires adoptées par d'autres pays dont nous aurions pu nous inspirer?
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Je vous remercie de la question.
La toute première chose que le gouvernement aurait dû faire, c'est d'affirmer et de faire respecter le droit fondamental des passagers à un remboursement. Cela a été fait aux États-Unis le 3 avril 2020, lorsque le ministère américain des Transports a émis un avis d'exécution. Dans l'Union européenne, cela s'est d'abord produit vers le 18 mars 2020. L'Union européenne est même allée jusqu'à poursuivre certains de ses membres pour les contraindre à faire respecter le droit fondamental des passagers à un remboursement. Si le gouvernement du Canada en avait fait autant, il aurait probablement été beaucoup plus facile d'offrir une aide à l'ensemble de l'industrie parce qu'elle n'aurait pas suscité une opposition publique aussi vive.
L'autre leçon à retenir, c'est que le Canada aurait dû suivre le modèle allemand — celui de la Lufthansa —, dans lequel l'État a acquis une participation importante au capital de la compagnie aérienne qui a été renflouée avec l'argent des contribuables. La participation de 6 % accordée aux contribuables canadiens dans le cadre de l'entente actuelle est bien inférieure à celle de 20 %, éventuellement de jusqu'à 25 %, obtenue en Allemagne.
Le dernier point à retenir, c'est que les prêts accordés à Air Canada étaient tous, à une exception près, des prêts non garantis. Air Canada n'a peut-être pas suffisamment d'actifs à offrir en garantie — je ne le sais pas, et c'est quelque chose qu'il faudrait examiner de plus près —, mais, en l'absence d'actifs, la participation au capital aurait été un moyen raisonnable d'assurer aux contribuables le rendement des sommes investies.
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Pour ce qui est de la concurrence, l'entente entre Air Canada et Air Transat aurait considérablement réduit la concurrence sur les routes transatlantiques et les destinations soleil. Quant aux données, sur les marchés de moyenne à forte concentration, l'entente aurait entraîné une hausse des tarifs aériens et les consommateurs auraient payé davantage.
Il est certain qu'au Canada, même aujourd'hui, la concurrence est insuffisante. Ce qu'il faudrait, c'est ouvrir notre marché à un plus grand nombre de compagnies aériennes, même pour le trafic passagers à l'intérieur du Canada — peut-être pas à toutes les compagnies aériennes, mais à celles d'États partenaires de confiance — parce qu'il ne faut pas se contenter d'un choix entre Air Canada et WestJet uniquement.
En ce qui concerne les routes régionales, c'est une question très difficile du fait que, d'une part, elles peuvent avoir une grande importance pour certaines collectivités et que, d'autre part, il ne faut pas s'attendre à ce que les compagnies aériennes exploitent les routes qui ne sont pas rentables. Si nous décidons collectivement, en tant qu'État, en tant que société, que les routes régionales sont importantes, les compagnies aériennes seront alors tout à fait en droit de demander une subvention pour recouvrer les coûts particuliers qui s'y rattachent.
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Merci, monsieur le président. Je suis heureux de vous voir, comme toujours.
Je remercie nos témoins.
Monsieur Lukács, j'aimerais commencer par votre point de vue sur NAV CANADA. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais NAV CANADA a finalement mis un terme à ses études sur la fermeture des aéroports. C'est quelque chose que je réclame depuis un certain temps, et j'ai déposé un projet de loi d'initiative parlementaire à ce sujet. Je suis curieux de voir ce qui se passera dans le budget ou dans l'entente à venir avec NAV CANADA parce que, lors de ses comparutions devant d'autres comités, M. Bohn, le PDG de NAV CANADA, a dit qu'il n'envisagerait pas de supprimer les primes si NAV CANADA obtenait des fonds publics dans le cadre de sa future entente. Nous verrons à quoi cela aboutira dans les détails.
Que répondez-vous à ceux qui sont maintenant préoccupés par le processus de traitement appliqué par Expedia et par les autres complications liées aux remboursements? Je crains que le principe d'égalité en souffre. Vous avez signalé des problèmes majeurs dans l'entente, mais je ne pense pas qu'on se soucie beaucoup des difficultés auxquelles se heurtent les consommateurs qui doivent passer par des tiers pour tenter de recouvrer leur argent.
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Les passagers sont en effet aux prises avec des problèmes importants du fait qu'ils reçoivent les remboursements directement d'Air Canada. Par exemple, dans les cas où des passagers ont utilisé leurs bons pour acheter un billet et où le deuxième billet était moins cher, on nous a rapporté que les passagers se font dire que seul le billet le moins cher leur sera remboursé, mais pas la différence entre les deux billets.
Quant aux fournisseurs tiers, ils suscitent de graves préoccupations. Expedia... FlightHub est un délinquant particulièrement blâmable, d'après ce que nous pouvons voir jusqu'à maintenant. Dans certains cas, les agents de voyage demandent aux passagers de payer des frais supplémentaires pour obtenir leur remboursement, même si les agents de voyage conservent la commission que leur verse la compagnie aérienne.
La solution et la réponse à cette question consisteraient à affirmer — car c'est bien le cas — que, en fin de compte, c'est la responsabilité d'Air Canada et de la compagnie aérienne de rembourser les sommes qu'elles ont en leur possession. Elles ne peuvent se décharger de cette responsabilité sur les agents de voyage. Il s'agit d'une autre lacune importante dans l'accord et d'un point sur lequel Air Canada a beaucoup insisté, mais nous doutons de la validité juridique de sa position. Nous sommes au courant d'une décision judiciaire qui confirme que, quel que soit l'intermédiaire en cause, les responsabilités de la compagnie aérienne demeurent les mêmes.
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Je ne prétends pas être un expert en droit de la concurrence, mais je sais que certains de ses aspects touchent les passagers et les compagnies aériennes.
Je crois que le Bureau de la concurrence n'a pas les outils nécessaires pour lutter, par exemple, contre les prix abusifs pratiqués par une grande compagnie aérienne pour essayer d'étouffer une petite compagnie aérienne en faisant baisser les prix, même en deçà des coûts. Lorsqu'une ordonnance judiciaire et une injonction sont rendues, il peut être déjà trop tard pour la petite compagnie aérienne; elle risque d'être en faillite.
Je suis d'accord dans la mesure où je peux voir, du point de vue des compagnies aériennes et des droits des passagers, qu'une refonte importante serait nécessaire pour accélérer les recours en cas de comportement anticoncurrentiel de ce genre. La question de savoir s'il faut donner plus de pouvoirs à un organisme gouvernemental soulève des questions. De façon générale, nous estimons que les décisions importantes devraient être prises par des décideurs indépendants — je veux dire indépendants du gouvernement, comme des tribunaux ou des juges, qui sont inamovibles.
Les lois peuvent et devraient évidemment être mises à jour pour que l'accès aux injonctions dans ce genre de situation — et, plus généralement, à certaines injonctions interlocutoires — soit plus facile. C'est une question qui s'est posée l'an dernier dans le contexte des remboursements. Les tribunaux fédéraux interprètent le critère juridique des injonctions interlocutoires de façon très étroite, de sorte qu'elles sont bien souvent pratiquement impossibles à obtenir, non seulement en matière de concurrence, mais aussi en matière de marques de commerce et de propriété intellectuelle.
Monsieur Lukács, je suis très sensible à vos démarches pour obtenir que les contribuables en ont pour leur argent. Nous vous en sommes très reconnaissants.
Cela a été absolument terrible au tout début quand nous avons rapatrié des Canadiens. Des familles achetaient des billets, puis le vol était annulé. Elles achetaient d'autres billets, et le vol était également annulé. Elles achetaient une troisième série de billets, et le vol était annulé encore une fois. Elles n'ont jamais été remboursées. C'est absolument scandaleux.
D'après ce que vous avez dit, si le gouvernement avait pris rapidement des mesures contre les compagnies aériennes à cet égard, comme d'autres pays l'ont fait, cela aurait pesé plus lourd dans l'équilibre de l'entente actuel.
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Permettez-moi de revenir un peu en arrière. Les politiques des compagnies aériennes n'ont pas d'importance, parce qu'elles ne peuvent pas passer outre à la loi. Et, selon la loi, il faut rembourser les passagers, point à la ligne. Malheureusement, le gouvernement fédéral n'a pas fait appliquer la loi.
Du côté des politiques, Air Canada a été à certains égards la plus délinquante, puisqu'elle a fait une fausse proposition selon laquelle si on achetait un billet soi-disant non remboursable, elle pouvait empocher votre argent et ne vous donner aucun service en retour. C'est insensé. C'est absurde.
En novembre 2020, WestJet a déclaré qu'elle rembourserait progressivement les passagers dont les vols avaient été annulés par elle. Nous constatons des progrès à cet égard, même si, dans bien des cas, ce que font les passagers et ce qui les aide à récupérer de l'argent, c'est obtenir une rétrofacturation en vertu des lois provinciales s'ils ont payé par carte de crédit.
Quant à Sunwing, c'est l'une des compagnies les plus délinquantes. Elle a d'abord promis un remboursement aux passagers, comme elle était censée le faire, puis elle a déclaré qu'elle était désolée, mais qu'elle n'avait pas assez d'argent. C'est la même chose pour Air Transat. Elle a également refusé de rembourser.
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Je pense que c'est un modèle important pour l'ensemble du Canada, pas seulement pour la Nouvelle-Écosse. Si on tient à la santé des gens et des collectivités, il faut admettre que le revenu y contribue largement. Beaucoup de gens ont pu sortir de la pauvreté grâce à la PCU. Le montant de la prestation a été fixé juste au-dessus du seuil de pauvreté. Cela a permis d'aider beaucoup de gens.
Des gens vivent dans la pauvreté parce que la politique stipule qu'ils ne peuvent recevoir qu'un certain montant s'ils sont handicapés, s'ils sont assistés sociaux ou s'ils sont chefs de famille monoparentale. Ces prestations sont inférieures au seuil de pauvreté. Ce n'est pas juste. Si on s'était assuré que tout le monde ait un revenu suffisant et si cela avait été mis en place avant la COVID, on aurait évité toutes sortes de problèmes et on aurait sauvé des vies. Les gens n'auraient pas besoin d'aller d'un emploi à l'autre simplement pour gagner assez d'argent pour arriver à peine à joindre les deux bouts. Avec leur emploi et une garantie, ils auraient assez d'argent pour s'en sortir.
Pour moi, cela va de soi, car les gens sont malades, ne se portent pas bien, parce qu'ils vivent sous le seuil de la pauvreté. Un revenu de subsistance garanti, dans le même esprit que la Sécurité de la vieillesse, pourrait constituer un supplément garanti. Le principe de la PCU devrait être prolongé. Il n'y aurait pas de crise du logement de cette ampleur si les gens avaient suffisamment d'argent pour se loger.
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Oui. C'en est une partie importante, et c'est pourquoi, à mon avis, la stratégie en matière de logement a été mise en place.
Comme vous le savez, le gouvernement fédéral a beaucoup contribué en matière de logement et de logement abordable il y a 30, 40 et 50 ans. Mon père s'est occupé de la Loi sur les terres destinées aux anciens combattants pour aider les gens à se loger. Par la suite, le gouvernement s'est désintéressé de cet enjeu, et, comme les municipalités n'assument pas leurs responsabilités, c'est un gros problème. Il est négligé depuis si longtemps que nous sommes vraiment plongés dans une crise majeure. Pour en sortir, il faut un partenariat à tous les niveaux — fédéral, provincial, municipal et communautaire —, mais il faut que chaque partenaire soit respecté et digne de confiance, ce qui n'est pas le cas actuellement. On nous parle souvent et on nous explique ce qu'il faut faire, mais le gouvernement n'est pas à l'écoute. Nous n'avons pas besoin de tout un ensemble de modèles différents, mais il faut, à mon avis, quelque chose de différent pour les promoteurs sans but lucratif.
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Je crois que vous l'avez dit vous-même: le logement est le droit fondamental dont tout le monde a besoin pour vivre. Sans cela, on n'a rien.
Comme vous l'avez dit, si on n'a pas d'adresse, on ne peut pas obtenir d'argent ou d'éducation. Ensuite, du point de vue de la santé, beaucoup de gens vivent dans des conditions très malsaines, sur les plans physique, mental et social. La drogue et la violence ne font qu'exacerber les choses.
À mes yeux, c'est quelque chose dont tout le monde a besoin. Il est évident, si vous consultez nos statistiques sur la santé, que les gens à faible revenu, qui vivent dans de mauvaises conditions, sont beaucoup plus susceptibles d'être malades. Ils sont beaucoup plus susceptibles d'alourdir le fardeau du système de santé, comme du système de justice, et d'abandonner l'école. Je crois savoir que, chaque fois qu'une famille déménage, un enfant perd trois mois d'école simplement à cause de cela. Cela se répercute sur tous les aspects de la vie, et c'est l'une des choses les plus fondamentales. La nourriture, l'eau, le logement et les vêtements sont des droits fondamentaux, donc ce sont des nécessités.
L'itinérance et le manque de logements abordables ne sont que la pointe de l'iceberg quand on examine la pauvreté. C'est ce que nous constatons. Ce sont les symptômes de la pauvreté.
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C'est absolument essentiel. Notre modèle, qui est axé sur les aspects sociaux, environnementaux et fiscaux, est très important. C'est une perspective holistique.
Le navigateur communautaire a pour rôle d'aider les locataires à accéder aux ressources dont ils ont besoin dans la collectivité pour bien vivre. Je vis tout près de logements sociaux et je peux voir les problèmes. Il y a 700 unités, et une personne a dit qu'elle avait fait appel au navigateur pour... Un navigateur pour 700 personnes, ce n'est tout simplement pas viable. Les gens essaient de sortir du logement social et viennent nous voir parce que c'est un bon endroit où vivre en sécurité.
Tout le monde a besoin d'aide à un moment donné. Si on a de bons logements abordables et sécuritaires, on brise le cycle de la pauvreté pour beaucoup de gens. Cela les aide à s'en sortir. Nous avons des exemples de succès — des mères monoparentales qui terminent leurs études, qui obtiennent un meilleur emploi et qui changent de vie — et c'est ce qu'il faut. Mais le soutien est essentiel. Ce n'est pas en mettant un toit sur la tête de quelqu'un qu'on va régler le problème.
Les gens ont des besoins divers. Nous n'offrons pas de services de counselling et ce genre de choses, mais nous mettons les gens en contact avec ces ressources, et, parfois, c'est une chose très simple dont ils ont besoin. Je crois que c'est extrêmement important pour que les choses s'inscrivent dans la durée.
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Comme vous l'avez dit, je suis très en faveur des coopératives et du mouvement coopératif. J'ai grandi dans ce mouvement.
Il y a un rôle pour différentes formes de logement abordable. Nous n'avons pas opté pour les coopératives d'habitation. Nous sommes un organisme de bienfaisance qui fournit des logements abordables. De nos jours, dans beaucoup des coopératives d'habitation, les gens sont locataires. Autrefois, si on pense au mouvement d'Antigonish et à Tompkinsville, dans la réserve minière du Cap-Breton, les gens participaient à la construction de leur maison, dont ils finissaient par être propriétaires, et c'était de l'avoir propre. C'est un modèle très différent. Un très bon modèle. C'est l'une des nombreuses possibilités dont nous aurions besoin pour offrir des logements abordables à tous. Je ne vois pas de solution unique. Je vois différents modèles.
Les coopératives d'habitation connaissent actuellement des difficultés. Il est difficile pour certaines de s'améliorer et de se transformer. Il y a beaucoup de solutions différentes. Si les gens pouvaient finir par devenir propriétaires, ce serait merveilleux.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci beaucoup au Comité.
Bonsoir. Je vous prie de m'excuser à l'avance; j'ai un rhume. C'est juste un rhume. J'ai passé des tests de COVID à plusieurs reprises. Excusez-moi si je tousse pendant mon exposé.
J'ai décidé de faire un exposé plutôt bref ce soir et je crois que cela prendra bien moins que cinq minutes. Je veux simplement faire valoir quelque chose très fermement.
Je m'appelle Patrick Sullivan. Je suis président et chef de la direction de la Chambre de commerce de Halifax, qui défend les intérêts des entreprises et s'efforce constamment de faire de Halifax une ville encore plus attrayante où vivre, travailler et se divertir. Avec environ 1 700 entreprises membres représentant plus de 65 000 employés, la Chambre de commerce est une voix puissante au service des intérêts des entreprises locales.
Je tiens à remercier le gouvernement fédéral de son soutien rapide et efficace à nos milieux d'affaires tout au long de la pandémie. Des programmes comme le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, la Subvention salariale d'urgence du Canada — que nous avons utilisés pour garder notre personnel à temps plein — et la subvention d'urgence du Canada pour le loyer ont été essentiels à la survie de nombreuses entreprises, grandes et petites.
Mais il est évident que, pendant que les vaccins sont distribués partout au pays, beaucoup de nos secteurs les plus durement touchés, comme le tourisme et l'hébergement, subiront encore les effets de la COVID-19 pendant le reste de l'année 2021.
Les entreprises ont besoin de prévisibilité. Elles ont besoin de savoir à quoi s'attendre pour planifier les mois à venir. Nous demandons que la subvention salariale d'urgence du Canada et la subvention d'urgence du Canada pour le loyer soient prolongées jusqu'en décembre 2021 afin que les secteurs fortement touchés puissent demeurer viables et retrouver leur pleine capacité en 2022. Compte tenu des pertes de revenus de plus d'un milliard de dollars en Nouvelle-Écosse durant les hautes saisons du tourisme et de l'hébergement en 2020, nous devons maintenir ces secteurs et ces entreprises à flot, non seulement pour l'emploi de nombreux Canadiens, mais aussi pour la pérennité de notre croissance économique et pour la relance après COVID-19.
Merci beaucoup. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie de l'invitation à comparaître devant vous aujourd'hui.
[Traduction]
Les gens qui travaillent dans les hôtels du Canada sont comme tous les autres Canadiens: ils veulent revenir à la normale le plus tôt possible. Mais notre secteur d'activité est unique.
Notre rôle est de réunir des gens en personne dans le cadre de congrès et de mariages, ou simplement pour rendre visite à leur famille, et ce n'est tout simplement pas possible dans l'immédiat. Pour notre secteur, la fin de cette pandémie ne viendra pas rapidement en un simple clic.
Nous sommes toujours confrontés à un exercice d'équilibre. Du côté positif, une relance semble possible, et la vaccination en cours pourrait permettre une relance du tourisme intérieur cet été dans certains segments comme les centres de villégiature.
Dans ce cas, si la plupart des Canadiens sont vaccinés d'ici juin, le gouvernement devra agir rapidement pour permettre une réouverture sécuritaire et investir pour stimuler notre relance afin de maximiser la saison touristique estivale, mais la réalité est que nous sommes actuellement dans une troisième vague. On encourage les gens à rester chez eux, les frontières intérieures et internationales restent fermées, et les interdictions visant les rassemblements de masse sont toujours en vigueur. Malheureusement, cela signifie que nous perdrons très probablement la saison la plus importante pour notre secteur en 2021. Si les restrictions sont encore nécessaires cet été, le gouvernement devra fournir un soutien financier aux entreprises du tourisme et de l'hébergement pour assurer leur survie jusqu'à ce qu'une relance soit possible.
La plupart des autres secteurs pourront rebondir rapidement lorsque les restrictions seront levées, mais ce n'est pas notre cas. Les voyages d'affaires ne reprendront leur rythme que progressivement. Les visiteurs étrangers viennent surtout en été, et non pas en automne ou en hiver. Les conférences et les événements qui déterminent nos activités pendant la saison morte prennent des mois à planifier. La plupart des organisateurs de festivals et d'événements ont été obligés d'annuler les activités qu'ils avaient prévues pour cet été et cet automne.
Les difficultés auxquelles nous nous attendons jusqu'à la fin de 2021 ne sont pas le résultat de décisions opérationnelles individuelles. Elles sont le résultat des derniers stades de cette pandémie. Nous sommes convaincus que, lorsque la COVID sera complètement derrière nous, le tourisme canadien reprendra de la vigueur et que les congrès et les grands événements auront de nouveau cours, mais cette relance sera plus tardive pour nous et ne se produira sûrement pas cet été, pas vraiment.
Jusqu'à ce qu'une relance soit possible pour les entreprises saisonnières et les organisateurs d'événements, les programmes de la subvention salariale et de la subvention au loyer resteront une bouée de sauvetage pour les hôtels. Tandis que d'autres secteurs rebondiront rapidement après juin, il serait à la fois prudent et réaliste que le gouvernement adapte ces programmes pour soutenir les secteurs les plus touchés par la pandémie.
Le sondage auquel nous avons procédé auprès de nos membres en mars a révélé que 70 % des hôtels canadiens fermeront leurs portes si on ne prolonge pas la Subvention salariale d'urgence du Canada et la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer jusqu'à la fin de l'année. En termes simples, si le gouvernement ne prolonge pas ces programmes au-delà de juin, nous perdrons des segments importants du secteur hôtelier.
Le gouvernement mérite d'être félicité d'avoir rapidement mis en oeuvre ces programmes et d'avoir offert des possibilités d'emprunt adaptées aux entreprises les plus durement touchées. Ces programmes sont la raison pour laquelle nous sommes encore là aujourd'hui, mais nos membres sont ébranlés par la pire année de leur histoire, et 2021 sera la deuxième puisqu'il y a très peu d'espoir d'avoir une saison estivale. Ce n'est pas le moment de se détourner des secteurs qui seront à la traîne pour des raisons indépendantes de leur volonté.
Dans le discours du Trône et dans l'énoncé économique de l'automne, le gouvernement s'est fermement engagé à appuyer les entreprises les plus durement touchées. Dans le prochain budget fédéral, nous avons besoin que le gouvernement s'engage clairement à soutenir notre secteur jusqu'à la fin de la pandémie et jusqu'à la fin de 2021.
Plus précisément, nous avons besoin d'un prolongement et d'une amélioration de la SSUC à hauteur de 75 %, pour aider notamment les secteurs durement touchés jusqu'à la fin de 2021, et d'un prolongement et d'une amélioration de la SUCL pour les entreprises durement touchées, dont un soutien plus important aux entreprises de taille moyenne. Cet engagement budgétaire donnerait à nos entreprises la confiance et la prévisibilité dont elles ont besoin pour traverser l'épreuve.
Les Canadiens veulent voyager de nouveau et le feront. Le moment venu, les hôtels du Canada seront prêts. Nous avons investi dans des protocoles sanitaires et sécuritaires améliorés à l'échelle du secteur et nous restons déterminés à protéger la santé et la sécurité de nos clients et de nos employés. Nous sommes prêts à continuer de faciliter les voyages essentiels, d'organiser des événements comme des tournois de hockey et des mariages et d'accueillir de nouveau des clients lorsque les restrictions seront levées. Mais, sans le soutien durable du gouvernement et des mesures de secours adaptées, beaucoup d'entreprises durement touchées comme la nôtre échoueront. Cela se traduira par un chômage à long terme et une perte de capacité pour les entreprises d'arrimage, comme les hôtels, qui favorisent le tourisme ici au Canada, le plus beau pays du monde.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Cela me fait plaisir de m'adresser à vous aujourd'hui pour aborder les questions liées à la pandémie et les différentes mesures adoptées par le gouvernement canadien pour soutenir les travailleurs et les travailleuses.
D'entrée de jeu, nous tenons à saluer le gouvernement canadien pour les efforts qui ont été faits jusqu'à maintenant pour soutenir les gens durement touchés par la crise sanitaire et la crise économique.
À la Confédération des syndicats nationaux, ou CSN, nous représentons des gens notamment du domaine de la culture et du secteur de l'hôtellerie. Mme Baker parlait de l'importance de soutenir le secteur de l'hôtellerie. Il est évident, pour une organisation syndicale comme la CSN, que le gouvernement canadien doit continuer à profiter des bas taux d'intérêt et à emprunter pour soutenir la classe des travailleuses et des travailleurs. Il doit maintenir les programmes de subvention salariale pour permettre aux industries de la culture, du tourisme et de l'hôtellerie de traverser cette crise extrêmement difficile pour tout le monde.
La CSN, un peu comme l'ont fait récemment le gouvernement du Québec ainsi que les autres provinces et territoires, demande au gouvernement fédéral d'augmenter le Transfert canadien en matière de santé de sorte à faire passer de 22 à 35 % sa contribution aux dépenses en santé des provinces et des territoires. Nous pensons que la crise qui sévit actuellement, notamment dans le réseau de la santé et des services sociaux, nécessite de nouveaux investissements majeurs, d'autant plus que nous allons assister à un vieillissement de la population au cours des prochaines années, au Québec et partout ailleurs sur le territoire canadien.
Nous considérons qu'on doit donner aux provinces les moyens financiers nécessaires pour créer plus de logements, que ce soit sous la forme de centres d'hébergement et de soins de longue durée, ou encore sous la forme de coopératives d'habitation. On pourrait même innover. Au Québec, on a proposé de nouvelles idées pour aborder la question de l'hébergement des personnes âgées.
Donc, à la CSN, nous nous rangeons derrière les provinces canadiennes qui réclament une hausse substantielle du Transfert canadien en matière de santé.
Par ailleurs, comme je l'ai mentionné, il faut poursuivre les programmes d'assistance pour les travailleurs et les travailleuses. Je pense que le gouvernement fédéral doit profiter de l'occasion pour réformer le régime d'assurance-emploi au Canada. La crise a démontré que tous les travailleurs et toutes les travailleuses, qu'il s'agisse de travailleurs autonomes, de travailleurs atypiques ou de travailleurs saisonniers, ne sont pas actuellement couverts par le programme d'assurance-emploi. Il faut profiter de la crise pour le moderniser et améliorer la couverture des travailleurs et travailleuses atypiques. Nous pensons qu'une réforme de l'assurance-emploi doit être entreprise par le gouvernement fédéral.
En ce qui concerne la relance économique, comme centrale syndicale, nous faisons le choix d'une relance qui sera aussi verte, c'est-à-dire une relance qui va tenir compte de l'importance du développement durable. Nous avons des fonds de travailleurs, au Québec. À la CSN, nous avons Fondaction, qui investit dans des entreprises qui prennent le virage vert. On doit profiter de la crise actuelle pour réorienter l'économie nationale et effectuer une transition vers des modes de production beaucoup plus écologiques, qui vont nous permettre de réduire notre empreinte en gaz à effet de serre.
Sur le plan manufacturier et industriel, d'une façon un peu plus ciblée au Québec, nous représentons les travailleurs et les travailleuses du chantier naval de la Davie. Cela fait plusieurs années que le gouvernement fédéral nous dit que la Stratégie nationale de construction navale doit prendre en considération Chantier Davie. Il y a aussi toute la question du contrat du fameux brise-glace polaire Diefenbaker, qui devait être accordé à Chantier Davie. Pour la grande région de Québec, et même pour le Québec en général, un chantier naval intégré à la Stratégie nationale de construction navale représente des milliers d'emplois directs et indirects.
Ce sont essentiellement les commentaires que je voulais faire dans les cinq minutes qui nous étaient imparties. Nous vous remercions encore une fois de votre écoute. Nous vous assurons de notre entière disponibilité, si jamais vous voulez discuter davantage de questions de finances publiques ou de développement économique et social.
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Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité permanent des finances.
Cette présentation s'inspire en grande partie de l'Étude économique de l'OCDE sur le Canada, publiée le 11 mars. Notre rapport est généralement positif au sujet de l'ensemble des mesures de politique économique qui ont été adoptées en 2020 et de l'évolution subséquente de ces mesures. La réponse stratégique initiale a été considérée comme suffisamment rapide. On a également considéré que les mesures prises avaient donné d'assez bons résultats pour ce qui est d'assurer un soutien du revenu aux ménages et aux entreprises les plus durement touchées.
Le Canada a été classé comme ayant l'un des plus importants programmes de soutien financier dans une comparaison internationale effectuée par l'OCDE à l'automne dernier. À l'époque, lorsque nous avons fait le calcul, le programme du Canada représentait environ 13 points de pourcentage du PIB. Les autres pays ayant pris d'importantes mesures budgétaires qui faisaient partie de la comparaison étaient l'Italie, l'Allemagne, l'Australie et le Japon. Nous tenons également à souligner qu'une politique budgétaire prudente au Canada au cours des dernières années a contribué à fournir une marge de manœuvre pour assurer ce soutien financier considérable.
Le programme de soutien du Canada est devenu plus ciblé, ce qui est une bonne chose. Il y a eu notamment la transition de la Prestation canadienne d'urgence à des prestations plus ciblées, y compris la Prestation canadienne de la relance économique ou PCRE. Il est certain qu'il sera possible d'apporter des améliorations techniques à certains de ces programmes qui sont toujours en vigueur. Par exemple, notre rapport signale que le taux de récupération de 50 % de la PCRE pourrait peut-être dissuader les gens de retourner sur le marché du travail.
Notre rapport insiste sur le fait que, pour le moment, il est approprié de mettre l'accent sur le maintien de ces mécanismes de soutien supplémentaires pour favoriser la reprise économique. L'aide financière aux ménages devrait faire en sorte de combler les écarts et d'assurer le soutien. Les entreprises doivent continuer de mettre l'accent sur leur propre relance.
Il vaut la peine de souligner, à mon avis, que même avec le maintien du soutien supplémentaire, le très important déficit généré en 2020 se résorbera en partie. La suppression des aides globales laisse entrevoir une réduction des dépenses. De plus, le processus de reprise en lui-même, à moins d'un autre choc, se traduira par un recul du déficit, grâce à l'augmentation des recettes et à la diminution des demandes de dépenses.
La crise a mis en évidence la question de savoir si les dispositions du filet de sécurité disponibles en temps normal sont adéquates. L'engagement récent de mettre en place un système de production automatisée des déclarations de revenus pour les déclarations simples, notamment pour qu'un plus grand nombre de ménages à faible revenu puissent recevoir également des crédits d'impôt, est le bienvenu. De plus, des changements permanents aux dispositifs de soutien du revenu pourraient être nécessaires pour accroître la fiabilité, la rapidité et l'efficacité des filets de protection sociale. Il s'agit d'une mesure difficile à mettre en œuvre. Selon notre rapport, l'une des solutions serait que les provinces et les territoires améliorent les dispositions des filets de protection sociale, peut-être avec l'aide financière du gouvernement fédéral.
En principe, un régime de revenu garanti représente une autre solution; toutefois, notre rapport conclut qu'un tel régime est probablement trop coûteux et pourrait réduire les incitations au travail. Bien que les programmes de soutien doivent continuer d'être offerts pendant que l'économie est fragile, il faut établir une feuille de route claire et transparente pour empêcher une montée inexorable de la charge de la dette publique. Le bilan passé du Canada en matière de déficit fédéral et de dette laisse supposer que, jusqu'à maintenant, les règles budgétaires définies de façon large ont bien fonctionné; toutefois, une règle plus précise pourrait constituer un point d'ancrage utile pour réduire le fardeau de la dette. Notre étude et celles qui l'ont précédée ont expressément suggéré l'adoption d'un objectif chiffré pour le ratio dette-PIB.
Enfin, je pense qu'il vaut la peine de souligner — et c'est quelque chose qui figure dans notre rapport — que la réussite économique après la COVID repose également sur des réformes structurelles qui n'entraînent pas nécessairement des coûts financiers directs. Pour aider le secteur des entreprises, notre rapport recommande d'accélérer les progrès, en particulier en ce qui concerne l'élimination des obstacles non tarifaires entre les provinces. Il préconise également qu'une attention soutenue soit accordée à la compétitivité et à la qualité des services de télécommunications. En outre, il définit les possibilités d'amélioration des procédures d'insolvabilité pour les entreprises. Pour les ménages, le rapport préconise la création d'un plus grand nombre de logements abordables, grâce à des mesures qui encouragent la construction d'un nombre plus important de logements, par exemple, l'allégement des règles d'urbanisme.
Cela met fin à mes observations préliminaires.
Merci.
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Oui. Le Canada fait partie des pays — l'autre pays où je travaille est la Norvège, et il y a d'autres exemples dans le monde à l'heure actuelle — où le prix des maisons a continué d'augmenter très rapidement pendant la pandémie.
Nous sommes confrontés ici à cette situation classique où, pour aider l'économie, les taux d'intérêt ont été réduits. Cela contribue à alimenter les augmentations déjà assez fortes des prix d'avant la crise. Dans l'ensemble, les revenus des ménages ont été soutenus, de sorte que la demande de logements s'est maintenue.
Comme je l'ai mentionné, parmi nos solutions à cet égard, nous en appelons souvent à des efforts à long terme pour essayer d'augmenter l'offre de logements. On pourrait essayer d'examiner la réglementation en matière de construction et les règles d'urbanisme pour voir s'il y a moyen de construire davantage de logements de cette façon.
J'ajouterais qu'il n'y a pas grand-chose à ce sujet dans notre rapport, parce que la situation n'est pas vraiment claire pour l'instant, mais il sera très intéressant de voir ce qu'il adviendra de la demande de logements dans un avenir rapproché. Nous savons qu'il y aura un mouvement permanent vers le télétravail. L'ampleur et la nature de ce phénomène seront très intéressantes, tout comme les répercussions sur le marché de l'habitation.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Hemmings, de votre exposé, qui était très intéressant. Je suis toujours heureux d'entendre le point de vue de l'OCDE. Vos rapports sont excellents, et le Comité ne peut que profiter d'un témoignage d'une organisation de l'envergure de la vôtre.
Pendant que vous parliez, je me suis souvenu de l'exposé que la Chambre de commerce du Canada a fait l'autre jour devant ce comité. La Chambre de commerce a fait valoir — je peux le résumer — qu'elle s'attend essentiellement à ce que la demande refoulée dans l'économie canadienne soit telle, qu'après la pandémie, elle soutiendra une croissance économique à long terme très réelle et importante. La Chambre de commerce a conseillé au gouvernement fédéral d'envisager d'investir dans des secteurs qui stimuleront la compétitivité et la productivité du Canada, notamment la recherche et le développement, l'expansion des services à large bande et les obstacles au commerce interprovincial, que vous avez mentionnés ici au Comité.
Je vous ai bien entendu parler de cela dans votre exposé? Vous ai-je bien compris? Si oui, pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet?
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Merci beaucoup. C'est un point de vue intéressant.
Sur le plan économique, ce ralentissement a pris une forme différente. Il est juste de dire qu'il n'est pas tout à fait similaire aux ralentissements économiques du passé et que, par conséquent, il faut faire preuve de créativité et rechercher tout ce qui peut stimuler la productivité et la compétitivité. Nous venons de donner quelques exemples. Je suis certain que nous pourrions en énumérer beaucoup d'autres. Vous avez tout à fait raison.
Monsieur Hemmings, je me souviens qu'il y a environ un an ou un an et demi, lorsque les programmes d'urgence ont été mis en place et améliorés, certains de mes amis de l'opposition et certains journalistes disaient que le gouvernement en faisait trop et qu'il devrait se retenir. Ils invoquaient plus ou moins l'austérité, à bien des égards, même s'ils n'ont pas utilisé ce mot.
Je me demande ce que vous penseriez si nous imaginions un instant que le gouvernement fédéral n'avait pas mis en place de programmes d'urgence ou si ces programmes avaient été beaucoup plus limités. Les programmes qui ont été adoptés étaient généreux et ont contribué à soutenir l'économie canadienne, à mon avis. Nous avons entendu le même point de vue exprimé ici par des experts qui ont témoigné au cours des dernières semaines et des derniers mois.
Qu'en pensez-vous? Si le gouvernement canadien n'avait pas mis en place les divers programmes d'urgence, où en serait le pays actuellement?
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à vous tous. Je vous remercie de votre présence et de vos présentations.
Mes premières questions s'adresseront à M. Létourneau.
Tout d'abord, je vous remercie de votre présentation.
Vous avez souligné l'importance de maintenir les subventions aux travailleurs des secteurs de la culture, de l'hôtellerie et du tourisme, qui ont été durement touchés. On comprend qu'il faut le faire tant et aussi longtemps que durera la pandémie.
Vous avez souligné également qu'il était important qu'Ottawa finance adéquatement la santé. Cela fait écho aux études du directeur parlementaire du budget et du Conference Board du Canada, qui font état du niveau d'endettement des provinces et qui démontrent qu'à terme, elles seront incapables de soutenir leur niveau de dépenses. Ottawa doit donc jouer un rôle à cet égard.
De plus, vous avez parlé de l'importance de faire une réforme en profondeur de l'assurance-emploi. Cela fait écho notamment à ce que l'ancien gouverneur de la Banque du Canada, M. Poloz, a dit devant ce comité, soit que le système s'était effondré dès le début de la pandémie. Il est important de bien couvrir les travailleurs et les travailleuses saisonniers atypiques et indépendants.
Évidemment, il y a aussi la Davie.
Enfin, vous avez parlé de la relance verte. Aux États-Unis, un débat a cours sur la nécessité du programme de relance de 1 900 milliards de dollars de l'administration Biden. Ce programme a des échos ici aussi. Lundi prochain, nous présentera son budget, et elle nous a annoncé à l'automne dernier que ce dernier inclurait un plan de relance se chiffrant entre 70 et 100 milliards de dollars.
N'hésitez pas à aborder les autres sujets que j'ai mentionnés, mais j'aimerais que vous nous parliez plus en détail de vos attentes relatives au plan de relance qui devrait être annoncé.
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Je pense qu'un programme sur les infrastructures constitue un volet important de la relance économique, bien sûr. En parallèle, je pense que l'OCDE, le FMI, et même l'ONU mentionnent très clairement qu'il faut profiter de la crise pour aller dans une autre direction. Selon moi, le Canada doit carrément cesser de soutenir activement le secteur des hydrocarbures. Pour nous, il est clair que si l'on veut bâtir le Canada autrement et inscrire le développement économique dans une perspective de développement durable, il faut faire d'autres choix.
Je dirais qu'il faut aussi privilégier les emplois dans le secteur des services. Comme je l'ai mentionné pour Chantier Davie, il faut positionner le secteur manufacturier et industriel, qui est important, mais il faut aussi s'assurer que tout le secteur des services est soutenu.
Je voudrais revenir sur les propos de Mme Baker en réponse à la question de M. Falk. Le tourisme, la culture et l'hôtellerie sont des secteurs importants. Comme on le sait, ils ne pourront malheureusement pas être relancés comme on l'aurait souhaité durant la prochaine saison estivale. Ces secteurs reposent sur des travailleurs qui sont qualifiés. Quand on appuie des entreprises et des travailleurs, on s'assure de la pérennité de la main-d'œuvre.
Au Québec, comme partout ailleurs au Canada, il existe actuellement une pénurie de main-d'œuvre. Il ne faudrait pas que les travailleurs des secteurs du tourisme, de la culture et de l'hôtellerie migrent vers d'autres secteurs. C'est pour cela que le filet de sécurité sociale est, à mon avis, quelque chose d'extrêmement important.
J'entendais parler plus tôt de l'augmentation faramineuse du coût des loyers. Au Québec, près de 1 million de travailleurs gagnent moins de 15 $ l'heure. Même s'ils sont parfois syndiqués, ces travailleurs vivent presque dans un état de pauvreté, malheureusement. D'autres intervenants ont mentionné l'importance de financer la construction de logements sociaux et la création de coopératives d'habitation pour soutenir la classe moyenne et les travailleurs. Ces derniers ont souvent des revenus très limités. Lorsque les coûts du marché immobilier dans la région de Montréal explosent comme ils le font dans la région de Toronto ou de Vancouver, cela devient intenable pour les gens de la classe moyenne.
Je voulais répondre à M. Ste-Marie, mais je voulais aussi en profiter pour aborder cette question. Comme l'a dit M. Hemmings dans les termes de l'OCDE, si le Canada n'avait pas déployé les efforts qu'il a faits pour soutenir la classe moyenne, cela aurait été une catastrophe. À preuve, la classe des travailleurs aux États-Unis a souffert de l'absence de politiques et d'un filet de sécurité sociale, que le gouvernement Trump a refusé de mettre en place. À ce sujet, le gouvernement canadien n'a pas hésité à faire une bonne partie du travail. Comme M. Hemmings l'a dit, le Canada remboursera sa dette grâce à la relance économique. Si l'on instaure de nouveau des politiques d'austérité, on va encore une fois détruire tout le filet de sécurité sociale, ce qui serait une catastrophe en prévision des crises qui ne manqueront pas de survenir à l'avenir, malheureusement.
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Merci, monsieur le président. Un échange qui fait de la bonne télévision.
Ma question s'adresse à Mme Baker.
Je fais partie d'une collectivité frontalière. Je représente Windsor, en face de Detroit. M. Easter et moi faisons tous les deux partie du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis. Nous avons d'importants liens avec les États-Unis dans le domaine du tourisme. Lorsque le Canada a tenu les Jeux olympiques de Vancouver, la Commission canadienne du tourisme de l'époque avait été installée dans cette ville. Il y avait davantage un effort concerté pour attirer des visiteurs de l'Europe et d'ailleurs dans le monde. Cela a un peu fait baisser nos chiffres avec les États-Unis. Une diminution s'est fait sentir au cours des différentes années.
Pouvez-vous nous parler de l'expérience de vos membres dans les collectivités frontalières? Le tourisme est en baisse partout au pays. Certains aspects, lorsque l'on a rouvert un peu, ont été couverts, mais dans les collectivités frontalières, je pense qu'il y a un niveau de difficulté supplémentaire. Nous n'arrivons toujours pas à retrouver les clients que nous avions auparavant, tant au chapitre du divertissement que des nuitées à l'hôtel.
Le Wilson Center, un groupe de réflexion à Washington, a présenté une proposition avec des entreprises canadiennes, et il y a aussi le Conseil canadien des affaires. Je réclame depuis un certain temps la création d'un groupe de travail sur les frontières. Auparavant, il y avait une organisation plus active. Il y a actuellement le groupe de travail sur la COVID, qui regroupe le Cabinet et les organismes qu'il décide de consulter.
Dans le passé, certains des programmes mis en place dans les collectivités frontalières se sont beaucoup compliqués. Certains sont désuets. D'autres ont besoin d'améliorations. Nous avons modifié Nexus pour rendre les déplacements plus accessibles et pour augmenter le nombre d'inscriptions et autres. Pensez-vous qu'un organisme comme le vôtre aimerait y participer? Je sais que d'autres, comme des chambres de commerce et des manufacturiers, se rallient maintenant à ce genre de philosophie. Ils cherchent à faire partie d'un style de gestion plus continu pour contribuer, même après la COVID, à la défense et à l'élaboration de politiques qui favorisent la libre circulation des marchandises et des services. Nous l'avons aussi constaté dans le cas du tourisme.
Il y a tellement de complications à la frontière à l'heure actuelle. Le processus devrait être continu au lieu de faire attendre les gens mois après mois.
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Absolument. C'est excellent.
Monsieur Létourneau, vous avez parlé de construction navale. Cela me rappelle toujours mon ancien collègue Peter Stoffer, qui clamait haut et fort à la Chambre des communes: « Et que ferez-vous pour la construction navale? » Nous avons les États-Unis avec leur politique « Buy America », la Buy American Act, la politique Jones et une série d'incitatifs pour que les gens s'approvisionnent au pays. Je ne vois pas pourquoi le Canada ne ferait pas la même chose, surtout pour les forces armées, la Garde côtière et autres. À mon avis, notre politique d'approvisionnement devrait être plus ferme et plus agressive. Nous devrons adopter cette politique en partie de toute façon, en plus des mesures de stimulation face à la COVID-19.
Pensez-vous que nous devrions profiter de ces politiques américaines nous aussi? Si nous y parvenons, nous pourrons peut-être conclure des ententes de partenariat avec les États-Unis. C'est peut-être une façon de nous unir au lieu de nous isoler et de nous écarter de leur politique comme nous le faisons maintenant.
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Personnellement, je crois qu'il est possible pour le Canada de s'entendre avec les États-Unis et de se positionner grâce aux trois chantiers existants. Cela fait plusieurs années que Chantier Davie réclame sa part des contrats fédéraux pour la construction navale, mais c'est aussi le cas des entreprises Seaspan, à Vancouver, et Irving, à Halifax. D'ailleurs, en décembre 2019, le gouvernement a préqualifié Chantier Davie pour en faire une partie intégrante de sa stratégie navale. C'est toujours dans les plans du gouvernement canadien. Or, c'est un peu comme dans d'autres secteurs: s'il n'y a pas de projets immédiats pour Chantier Davie, ce sera extrêmement difficile de retenir la main-d'œuvre.
En ce qui a trait à l'engagement que a pris concernant le Diefenbaker, nous avons été étonnés d'entendre récemment que la Seaspan, à Vancouver, se qualifiait peut-être, elle aussi, pour avoir le chantier du Diefenbaker.
Je pense que le Canada doit se doter d'une politique de chantiers navals autonome, indépendante et complémentaire à ce qui se fait du côté américain. J'imagine que c'est possible de le faire. Il faut surtout s'assurer qu'il y a une cohésion à l'intérieur du Canada. Malheureusement, force est de constater que le Québec a été laissé de côté au cours des dernières années, alors que les chantiers d'Halifax et de Vancouver ont obtenu plusieurs contrats de construction. Selon moi, on peut maintenir un équilibre au pays, tout en s'assurant que le Québec y a sa place.
Je rappelle que le chantier de la Davie est le plus grand chantier naval du Canada. C'est le chantier qui a réussi à mener, il y a quelques années, un projet important et ambitieux, soit celui de l'Obélix.
À mon avis, il est possible de discuter avec nos voisins nord-américains, tout en ayant une stratégie navale efficace et propre à notre capacité de production.
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D'accord, je comprends.
Votre rapport indique également que la pénurie de logements abordables pourrait être comblée par des mesures qui augmentent l'offre, comme la réduction du contrôle des loyers et l'assouplissement du zonage et de la réglementation foncière. J'aimerais citer mon collègue, , qui a souligné à quel point il est insensé que nous vivions dans l'un des pays les moins densément peuplés de la planète — on ne compte que quatre Canadiens pour chaque kilomètre carré de notre pays —, mais que nos biens immobiliers soient parmi les plus coûteux. Le Canada a plus de superficies où personne ne vit que d'endroits où l'on trouve des gens, et pourtant Vancouver et Toronto se classent au deuxième et au sixième rang des marchés immobiliers les plus chers au monde.
Si l'on compare le revenu médian au prix médian des maisons, nos maisons sont plus chères qu'à New York, qu'à Los Angeles, qu'à Londres, en Angleterre, et même plus chères que dans le petit pays insulaire appelé Singapour. Tous ces endroits sont beaucoup plus peuplés, mais la vie y est moins chère.
Pourquoi? Est-ce parce que nos banques centrales impriment de l'argent pour stimuler la demande et que nos gouvernements locaux bloquent la construction et, par conséquent, limitent l'offre? Avec la hausse de la demande et la baisse de l'offre, les prix augmentent.
Êtes-vous d'accord pour dire que l'intervention gouvernementale à tous les niveaux et de bien des façons a causé la crise du logement au Canada?
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Je ne dirais pas qu'il en est la source. Le gouvernement voulait soutenir l'économie, et son seul levier possible était la politique monétaire. Il a réduit le taux directeur, ce qui a causé un problème. Les taux d'intérêt sont bas depuis de nombreuses années, ce qui a alimenté les marchés de l'habitation partout au monde.
Pour contrer cela, tous les gouvernements, y compris le gouvernement canadien, ont adopté une politique macroprudentielle qui limite les emprunts hypothécaires afin de ne pas laisser monter le prix des maisons. Comme je l'ai mentionné, il est aussi possible d'adopter des mesures du côté de l'offre.
N'oublions pas ce qui se passe dans les pays qui, statistiquement, ont une très faible densité de population... J'ai aussi travaillé en Australie. D'une certaine façon, le marché du logement était le même en Australie. La population y est très urbaine, et je pense que c'est probablement le cas au Canada, en ce sens qu'un pourcentage énorme de la population vit en milieu urbain. Ces pays ressemblent un peu à des îles, si vous voulez.
Vous avez tout à fait raison. En pensant à la densité de la population canadienne, cela ne semble pas logique, mais les gens veulent vivre dans les villes, ce qui fait augmenter les prix. Le télétravail pourrait changer tout cela. Nous verrons bien.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous nos témoins de cet après-midi pour leurs exposés très réfléchis, intéressants et importants.
Monsieur Hemmings, merci beaucoup de comparaître devant notre comité. Je suis certaine que votre témoignage est très important pour tous les membres du Comité et pour tous les Canadiens qui nous écoutent.
Je me reporte à l'enquête économique de l'OCDE publiée le 11 mars dernier. Elle souligne que le plan de relance budgétaire prévu, le plan de relance économique historique aux États-Unis, pourrait stimuler les exportations canadiennes et l'économie dans son ensemble.
Quels secteurs de l'économie canadienne profiteront le plus de ces mesures de relance? Pouvez-vous nous dire comment le Canada peut tirer pleinement parti des dépenses de relance de l'économie américaine pour encourager la croissance de son économie?
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Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse à M. Hemmings, mais j'aimerais également entendre l'opinion de M. Létourneau.
Il y a quelques jours, Radio-Canada a révélé que, dans l'affaire des Panama Papers survenue il y a cinq ans, le Canada avait recouvré 15 fois moins d'argent que le Royaume-Uni et 12 fois moins que l'Allemagne, ce qui le place assez bas dans la liste. Même Revenu Québec a recouvré plus d'argent que l'Agence du revenu du Canada.
L'OCDE suggère une série d'actions afin de lutter contre l'évasion fiscale et l'évitement fiscal. De toute évidence, le Canada est à la traîne en ce qui a trait à la mise en place concrète des actions suggérées, en comparaison des autres pays membres de l'OCDE.
Monsieur Hemmings et monsieur Létourneau, qu'en pensez-vous?
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Je ne suis pas fiscaliste, mais je sais que, encore aujourd'hui, le Canada est malheureusement une véritable passoire pour ceux qui transfèrent de l'argent dans des paradis fiscaux pour éviter de payer leurs impôts au Canada.
Nous faisons partie de la coalition qui invite depuis plusieurs années le gouvernement canadien et les gouvernements provinciaux à agir sur ce terrain, surtout dans une conjoncture où le gouvernement canadien a pris des moyens pour soutenir l'activité économique des petites entreprises ainsi que les travailleurs touchés par la pandémie. De quelle façon finira-t-on par rembourser la dette du Canada? C'est bien sûr grâce aux taxes et impôts générés par la reprise économique. Cela me ramène à la question qu'on m'a posée tantôt sur les fameuses GAFA.
Il faut s'assurer que les entreprises et les gens qui s'enrichissent au Canada paient leurs impôts au Canada. Tous les mécanismes nécessaires doivent être en place pour éviter le déplacement des fortunes vers des paradis fiscaux en vue d'échapper au fisc canadien ou au fisc provincial. En fait, tant et aussi longtemps que nous ne pourrons pas travailler en coopération, dans le cadre de l'OCDE ou d'autres organismes internationaux, ce sont des centaines de millions de dollars qui échapperont au fisc canadien et qui ne feront malheureusement pas partie de ce qu'on appelle la redistribution de la richesse dans la population.
D'ailleurs, nous avions comparu en comité à ce sujet, il y a deux ou trois ans. Je ne me rappelle pas les chiffres, mais la somme qui échappait au fisc canadien pour se retrouver dans des paradis fiscaux était assez vertigineuse.
Je vous remercie de la question.
Je n'aime pas utiliser le temps du Comité pour débattre avec d'autres membres du Comité, mais M. Fragiskatos a fait un certain nombre de commentaires qui étaient manifestement faux et que je me dois de corriger.
Les députés de l'opposition, et encore moins les membres conservateurs de l'opposition, ne se sont jamais opposés aux mesures d'aide d'urgence appliquées pendant cette crise. En fait, c'était tout le contraire. En réalité, l'opposition conservatrice a très vite compris l'insuffisance de certaines mesures de soutien, notamment l'application initiale de la subvention salariale. Pendant les premiers mois de la pandémie, nous avons collaboré de façon constructive pour résoudre bon nombre des problèmes liés à la mise en œuvre de ces mesures d'aide. L'austérité, qu'elle soit déclarée ou non, n'a donc jamais fait partie de la réponse des conservateurs à la crise.
Cependant, l'opposition conservatrice conteste d'autres dépenses qui risquent d'atteindre, disons, 100 milliards de dollars en mesures de relance non définies, surtout à un moment où les taux d'épargne des Canadiens et de nombreuses entreprises, mais pas de toutes, sont extrêmement élevés. Nous nous attendons à ce que l'économie reprenne si nous parvenons un jour à immuniser la population.
Il fallait que je dise cela pour corriger les propos erronés de M. Fragiskatos.
Je vais continuer en disant...