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Merci, monsieur le président.
Ceci concerne tous les membres de tous les partis. Le greffier doit avoir avant mercredi les noms des témoins pour le , la Loi sur une stratégie nationale de développement durable. Je vous demande donc de les lui communiquer, si ce n'est déjà fait, car notre première session commence lundi prochain. je compte présenter le projet de loi et des amendements proposés pour répondre aux critiques faites à la Chambre par des députés. Je vais indiquer le genre de modifications que je présenterai afin d'éviter que les gens perdent du temps à contester des choses sur lesquelles nous sommes d'accord.
Je prévois aussi inviter des représentants de la Fondation Suzuki et de l'organisation The Natural Step étant donné que certains de leurs principes sont incorporés à ceux du projet de loi. Voilà pour le premier point, monsieur le président.
Deuxièmement, je demanderai aux députés de faire preuve d'indulgence lorsque le Commissaire à l'environnement se présentera aux deux sessions que nous avons prévues pour lui et de lui accorder du temps, pas beaucoup, pour s'exprimer sur le , car celui-ci a un effet sur le rôle du commissaire.
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Bien sûr. C'est une bonne idée.
Deux points à l'ordre du jour portent sur des sommes d'argent. Le premier concerne les témoins pour le projet de loi C-377 et la téléconférence. Bien sûr, ces dépenses ont déjà été faites et s'élèvent à environ à 2 345 $. Plaît-il au comité que le paiement soit fait rétroactivement?
Des voix: D'accord.
Le président: Pour le projet de loi de M. Godfrey, le projet de loi C-474, le greffier a fait une estimation de 7 700 $. Encore une fois, est-ce que le comité est d'accord?
Des voix: D'accord.
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Nous passons maintenant à l'étude article par article.
La procédure habituelle est de reporter à la fin le premier point, c'est-à-dire l'article 1, et aussi le préambule, qui est l'article 2.
(Les articles 1 et 2 sont reportés.)
(Article 3 — Objet.)
Le président: Aucun amendement n'a été présenté pour cet article qui porte sur l'objet du projet de loi.
Oui, monsieur Warawa.
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Monsieur le président, j'ai une petite observation. L'article 3 se lit comme suit:
La présente loi a pour objet d'assurer la pleine participation du Canada à la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique.
Ça paraît noble, et c'est en fait ce que nous devons faire. C'est la raison pour laquelle le Canada a le plan Prendre le virage.
L'article 3 dit que l'objet de cette loi est « d'assurer la pleine participation du Canada à la stabilisation ». Des témoins nous ont dit que ce projet de loi est vide et n'a pas une politique. Il n'accomplira rien. L'évaluation de ses coûts n'a pas été faite, nous ne savons donc pas quelles en seront les répercussions.
On nous a dit que ses effets devraient faire l'objet d'une étude. En fait, le projet de loi a été présenté par qui a dit lui-même qu'il fallait évaluer ses coûts. Ces points ont été largement soulevés.
Je crois que si ce projet de loi, le avait été présenté par le gouvernement, personne ne l'aurait appuyé. Mais parce qu'il est présenté par l'opposition, même s'il s'agit d'un projet de loi bancal que la Constitution abolira et qui n'accomplira rien, l'opposition continue avec entêtement de l'appuyer.
Nous savons que l'article 3 ne dit pas la vérité. Il ne permettra pas de faire ce dont le Canada a besoin. Le plan Prendre le virage permettra d'atteindre les objectifs que se doit d'atteindre le Canada.
Donc je ne peux pas être en faveur de ce projet de loi, je voulais seulement dire brièvement que cet article ne dit pas la vérité. Il n'accomplira rien et c'est ce que nous ont dit les témoins.
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Mes commentaires se présentent plus sous la forme d'une question, elle s'adresse aussi peut-être à nos personnes-ressources ici présentes.
Si j'en fais la relecture, l'article dit:
La présente loi a pour objet d'assurer la pleine participation du Canada à la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique.
Bien que je sois au Parlement depuis quelques années, aidez-moi à comprendre le poids juridique de cet article. Il s'agit, comme nous disons, d'un article de déclaration d'objet, d'un outil d'interprétation. Quel est son poids sur les autres questions ambiguës ou imprécises du projet de loi? Est-ce que quelqu'un peut m'éclairer et me donner une idée?
C'est plus qu'une déclaration directe, parce que c'est une grille ou une lentille à travers laquelle nous examinons tous les autres aspects ou parties du projet de loi, n'est-ce pas? Est-ce que cet article a un poids différent des autres articles? Est-il plus important?
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Monsieur le président, le projet de loi propose d'ajouter que le gouvernement a l'obligation d'assurer que les gaz à effet de serre soient réduits à des cibles précises, sous réserve de celles déterminées dans la CCNUCC.
L'amendement obligera les futurs gouvernements du Canada à accepter des cibles déterminées dans la CCNUCC. Ces cibles peuvent ne pas correspondre à celles du plan canadien Prendre le virage et la CCNUCC peut ne pas conclure un accord avec tous les grands émetteurs. Des témoins ont souligné combien il est important que le Canada soit un chef de file, et le Canada joue ce rôle maintenant grâce au plan Prendre le virage.
Nous avons eu les cibles les plus sévères de l'histoire du Canada, mais nous avons aussi joué un rôle de premier plan en demandant la participation de tous les grands émetteurs. Les derniers témoins ont maintes fois souligné l'importance de la participation des grands émetteurs à la solution, pas seulement 30 p. 100, mais tous les pays développés Le G8+5 a été mentionné, et 80 à 100 p. 100 des pays devraient réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, pas seulement 30 p. 100 des pays. Donc, il y a des problèmes à ce niveau dans le libellé.
Je n'ai pas très bien compris ce que vise l'amendement proposé par M. Bigras. Cependant, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques n'inclut pas des cibles précises, comme il a été mentionné. J'aimerais rappeler à M. Bigras que l'objectif ultime de cette convention est la stabilisation des concentrations et des émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. Cet objectif s'applique, à juste titre, à tous les pays, à tous les grands émetteurs.
En plus, nous ne sommes pas en position d'émettre des hypothèses, comme on l'a fait, sur ce que sera la nature exacte de tout nouvel accord, car toutes les parties sont sur le point d'entamer des négociations à Bali.
Donc, l'amendement proposé, tout comme le projet de loi , me pose beaucoup de problèmes.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais répondre directement aux commentaires du secrétaire parlementaire.
Premièrement, il a dit que ce projet de loi obligera le Canada à respecter les cibles déterminées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, et de ce fait il sera en contradiction avec le plan gouvernemental Prendre le virage. En fait, le gouvernement est déjà en violation des obligations des traités internationaux existants et a décidé unilatéralement de ne pas être lié dans son plan national Prendre le virage, qui, soit dit en passant, n'a jamais fait l'objet d'une loi ou d'un vote à la Chambre des communes. Il a unilatéralement décidé d'enfreindre la norme juridique existante. Voilà pour commencer.
Par conséquent, les préoccupations du secrétaire parlementaire concernant l'obligation des futurs gouvernements de respecter les normes établies par un organisme international ne sont pas fondées. Son propre gouvernement a amplement démontré aux Canadiens que leurs gouvernements intérieurs, y compris ce gouvernement, en particulier ce gouvernement, ont en fait abandonné unilatéralement ces normes.
Deuxièmement, le secrétaire parlementaire continue de répéter des contrevérités au peuple canadien à propos des pays de l'annexe 2, des pays en développement, pour savoir s'ils sont ou non signataires du traité international. Cela est faux. C'est un mensonge éhonté que le gouvernement répète jusqu'à l'excès. La CCNUCC, le Protocole de Kyoto et des documents annexes ont été signés par 172 pays qui, tous, d'une façon ou d'une autre — si je ne m'abuse cela répond directement aux observations du secrétaire parlementaire — ont convenu à des réponses communes mais distinctes au problème des changements climatiques dans des délais différents.
Notre propre ministre, votre ministre, s'est rendu à Bali pour lancer le cycle de négociations sur une durée de deux ans tout à fait prévu dans le Protocole de Tokyo pour inviter à la table les pays de l'annexe 2, comme l'Inde, la Chine et d'autres pays, afin d'établir pour eux des cibles concrètes comme celles des 36 pays de l'annexe 1 qui ont été les premiers à commencer.
Il n'est pas juste de continuer à répéter aux Canadiens des contrevérités fondamentales sur le Protocole de Kyoto, et je demande avec beaucoup de respect au secrétaire parlementaire d'arrêter, car ce n'est pas vrai.
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J'ai une question, inspirée probablement par ce que je viens d'entendre. Je trouve un peu étrange et curieux de s'engager à un accord futur sans connaître les termes de cet accord, la Convention-cadre sur les changements climatiques, et ce que seront les cibles.
Personnellement, si je devais conclure un accord pour acheter un terrain ou n'importe quoi d'autre et que cet accord prévoit des choses futures, imprévues et inconnues, en signant cet accord j'accepte aussi ces choses sans avoir la moindre idée de ce qu'elles sont. Je ne conclurai jamais un tel accord. Je pense que la majorité des Canadiens feraient de même.
La raison pour laquelle nous ferions cela à ce moment, me paraît plus qu'étrange, et même dangereuse, qui est un meilleur terme, puisque nous ne savons pas exactement à quoi nous nous engageons, où cela va nous mener, pendant que nous sommes ici... En fait, nous signons un chèque en blanc.
J'aimerais demander aux membres du comité s'ils préféreraient décrire autrement la situation. Je dirai simplement que notre acceptation de réduire, sous réserve des cibles déterminées par la CCNUCC, ne me semble pas sage et prudente. Je crois que c'est ce que pensent les Canadiens, parce que dans leur vaste majorité, je ne crois pas qu'ils se lanceraient dans le type de scénario que nous vivons ici.
Il n'est pas sage, qu'il s'agisse d'un contrat d'achat d'une maison ou d'un accord individuel quelconque, d'accepter, en signant, de futures situations imprévisibles.
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Tout d'abord, j'aimerais revenir sur les propos de M. McGuinty. Il a soulevé des contrevérités fondamentales, ce sont ses propres mots, et il a précisé que le gouvernement a abandonné les normes internationales, que nous étions en violation des normes internationales.
Il a tout à fait raison, le gouvernement précédent ne les a pas respectées. Le fait est qu'il s'agissait de son parti, le gouvernement libéral précédent, qui s'est engagé à atteindre un niveau de 6 p. 100 inférieur à celui de 1990. L'avons-nous atteint? Non. Était-ce une erreur de bonne foi? Non, si l'on se fonde sur ce que l'on a entendu ces deux dernières années, en fait, il n'avait pas de plan, aucune mesure n'a été prise. Beaucoup d'annonces ont été faites au sujet de ce que l'on appelle aujourd'hui l'écoblanchiment. Il y a écoblanchiment quand un produit est présenté comme écologique, mais que l'on constate qu'il ne l'est en l'examinant d'un peu plus près. C'est l'erreur commise par le gouvernement libéral précédent: essayer de convaincre le public canadien et aussi le monde qu'il se souciait vraiment de l'environnement et qu'il allait prendre des mesures.
Prendre des mesures dépasse de loin le fait de se fixer simplement un niveau de 6 p. 100 inférieur à celui de 1990. Il faut prendre des mesures, il faut du concret, il faut une politique. C'est la raison pour laquelle le projet de loi C-377 me préoccupe beaucoup. Nous avons entendu dire que le projet de loi C-377 est très similaire à ce qui s'est passé sous le gouvernement libéral précédent qui n'a pas tenu ses promesses faites au reste du monde et aux Canadiens. Il n'a pas tenu ses promesses. Il a abandonné ces normes avec pour résultat un niveau de 33 p. 100 supérieur à ses objectifs. C'était terrible.
Notre pays se retrouve avec un gâchis environnemental très embarrassant. Un témoin a dit que cette inaction a plongé le Canada dans l'embarras durant ces dernières 12, 14 et 15 années.
Avec le projet de loi C-377, nous aboutirons au même résultat, c'est-à-dire une déclaration pleine d'espoir, mais sans méthode de mise en oeuvre, sans plan, sans évaluation des coûts et la création de problèmes constitutionnels. Il semble bien beau en théorie, mais il n'y a rien dedans. C'est comme promettre à quelqu'un quelque chose que l'on n'a pas. Ce ne sont que des paroles.
Il est, donc, très important que le Canada se dote d'un plan réaliste. Je crois que le plan Prendre le virage dont le coût a été évalué et qui prévoit une politique, permettra d'atteindre les objectifs de réduction absolue de 20 p. 100 d'ici 2005 et de 60 à 70 p. 100 d'ici 2050. C'est un bon plan, bon pour l'environnement, bon pour l'image des Canadiens.
Nous avons entendu aujourd'hui durant la période des questions, monsieur le président, que le NPD, qui est l'auteur du projet de loi C-377, admet aujourd'hui qu'il ignore la façon dont ce plan sera concrétisé, mais le dirigeant du NPD a un rêve.
Nous avons aussi entendu à la période des questions, qu'il n'est pas en faveur de la capture et du stockage du dioxyde de carbone. Dans les conférences internationales, on voit que c'est l'une des principales technologies nouvelles de réduction des émissions de gaz à effet de serre: le dioxyde de carbone est capturé et réinjecté par des tuyaux dans la terre pour y être stocké. Il peut être utilisé pour la récupération assistée et des hydrocarbures. Le CO2 peut être stocké en toute sécurité pendant des millions d'années.
Je ne faisais que répondre à certaines des préoccupations et observations de M. McGuinty par rapport à l'article 5.
Il est très important que nous apportions des éclaircissements sur le projet de loi C-377. Le projet de loi C-377 est une coquille vide, un faux projet de loi. Il ne nous permettra pas de faire ce que les Canadiens attendent de nous.
L'autre problème est l'importance de l'amendement. L'amendement vise à réduire, sous réserve des cibles ultimes de la...
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Monsieur le président, je pense que je commence à voir plus clair dans la stratégie du gouvernement. Que dit l'amendement? D'abord, l'amendement favorable corrige une coquille de mon amendement parce que, effectivement, dans la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, il n'y a pas de cibles, il y a des objectifs. L'amendement favorable du NPD corrige donc une coquille.
Ensuite, le gouvernement s'oppose au fond de l'amendement qui vise à être conforme à la Convention-cadre des Nations Unies. Que signifie cette opposition? Elle signifie que non seulement le gouvernement rejette le Protocole de Kyoto, mais qu'en plus, il refuse de souscrire aux objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Alors que le ministre se gargarisait à Bali en prétendant vouloir continuer à négocier à l'intérieur de la convention, le gouvernement nous dit aujourd'hui qu'il est prêt à voter contre un amendement qui vise à respecter les objectifs de la convention-cadre. Ces objectifs ne sont pas des cibles, ce sont des objectifs de stabilisation des émissions de gaz à effet de serre.
Je commence à comprendre aussi la présentation de M. Johnson. Il disait que ce qui est peut-être fondamental, c'est de négocier autour de la table du G8 composée également des pays émergents.
Je comprends donc que le gouvernement refuse les objectifs de la convention-cadre et ceux du Protocole de Kyoto. Que le gouvernement nous dise ce qu'il a encore à nous dire. Sa table de négociation se limite-t-elle au Partenariat Asie-Pacifique? Est-ce ce qu'il veut?
La motion que je présente ne parle même pas de respecter les objectifs du Protocole de Kyoto, mais ceux de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Je dis une chose au gouvernement: si le gouvernement et la partie gouvernementale votent contre l'amendement BQ-1, cela voudra dire que le gouvernement ne souhaite plus respecter les objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies. Ce sera inscrit. On demandera un vote par appel nominal, le secrétaire parlementaire votera contre cet amendement et il en portera l'odieux.
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Je crois qu'il est important lorsque nous faisons cette étude... de voir les progrès accomplis, car nous savons tous que nous avons une date limite pour apporter des modifications appropriées au projet de loi.
Si ce projet de loi pose un problème fondamental à mes collègues conservateurs, ils ont eu l'occasion de s'expliquer et nous les avons compris. Nous en sommes maintenant à l'adoption du projet de loi.
Je leur demande, quand les sous-amendements leur ont été présentés, quand ils les ont lus pour la première fois, de comprendre ce qu'ils contestent avant de s'y opposer. Deuxièmement, s'ils ne vont pas faire des ajouts ou des modifications au projet de loi, nous avons compris et ils l'ont dit clairement qu'ils n'en étaient pas satisfaits. Merci. Mais si vous n'avez pas l'intention de travailler, pour améliorer le projet de loi, alors je vous suggère d'éviter de faire des commentaires et aussi de les répéter aux médias, chez vous ou dans vos collectivités.
La motion qui est présentée dit que nous encourageons le gouvernement à s'acquitter des obligations internationales comme il s'est déjà engagé à le faire, aussi, je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi le parti ministériel passe 15 ou 20 minutes à confirmer ceci, à nier cela. À vrai dire, c'est ce que votre ministre s'est engagé à faire. C'est exactement ce qu'il s'est engagé à faire.
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Au cours du débat, on a demandé au Nouveau Parti démocratique s'il pouvait nous dire combien cela coûte. On n'a obtenu aucune réponse. On demande maintenant de réduire les émissions de 25 p. 100 par rapport à celles de 1990, mais on a oublié que de 1997 à 2005, absolument rien n'a été fait. Je ne veux pas mettre le blâme sur les libéraux. Ils ne sont ni plus idiots ni plus brillants que n'importe qui. Ils ont eu un problème et on a pris 10 ans de retard. Pour essayer de rattraper ces 10 ans de retard, on établit des objectifs de réduction excessivement importants. Il est question de 52 p. 100 de réduction par rapport aux émissions actuelles. J'y vois là de l'hypocrisie.
L'objectif de réduction de 20 p. 100 d'ici 2020 représente actuellement l'objectif le plus élevé non seulement pour les pays du G8, mais pour tous les pays du monde. On parle de réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre. C'est l'objectif le plus élevé au monde. Or, non seulement on veut doubler cet objectif, mais on veut l'augmenter de deux fois et demie. Le tableau qu'on nous a remis mentionne des coûts représentant 19 p. 100 du produit intérieur brut du Canada. Pour la province de Québec, les coûts sont d'environ 8 p. 100, mais ils sont de 37 p. 100 pour les autres provinces. Pour l'Alberta, ils sont de 51 p. 100. Il faut aussi prendre cela en considération.
C'est la seule étude que nous avons. Je ne lui donne pas la priorité absolue. Elle contient peut-être des erreurs; c'est un témoin qui nous l'a apportée. Cette étude est présentement la seule qui traite du volet économique. Je parle aussi à mes amis de l'Ontario. Pour l'Ontario, il est question d'un coût du PIB de 23 p. 100. Un coût de 5 p. 100, c'est déjà une récession importante; un coût de 23 p. 100, c'est cinq fois une récession importante.
On peut bien lire l'encart ou autre chose et ne pas écouter, mais c'est ça, la réalité. Mes amis libéraux ont-ils bien lu ce document? Y a-t-il un autre document qui dise le contraire? On ne l'a pas eu. On a demandé une copie; on ne l'a pas eue. On dit maintenant que c'est nous qui ne sommes pas corrects et qui n'écoutons pas. On a posé la question avant Noël et on n'a pas eu de réponse non plus. On a donné trois mois à l'opposition pour nous répondre et ils ne l'ont pas fait. On dit maintenant que c'est nous qui aurions tort de ne pas nous embarquer dans cette histoire. Il va falloir un jour sortir la partisanerie de ce débat et vraiment travailler pour trouver de vraies solutions.
L'objectif de 20 p. 100 proposé par le gouvernement est déjà l'objectif le plus difficile à atteindre pour les pays du G8 et du monde entier. Augmenter ce pourcentage de deux fois et demie uniquement pour essayer de respecter des normes, tout en oubliant qu'on a pris 11 années de retard, c'est ce qui est grave. On ne peut pas rattraper ce retard instantanément.
J'ai fait des études. Prenons par exemple l'industrie du transport. Combien d'années faut-il pour changer un parc automobile? D'après ce qui est proposé, on donne environ huit ans pour changer toutes les autos au Canada. On dit qu'il n'y aura pas de coûts, que cela ne coûtera rien aux individus.
Proposer une modification qui aura un effet sur l'ensemble des résidants et de l'industrie, et prétendre qu'il n'y aura pas d'effets négatifs importants, c'est ridicule.
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Y a-t-il d'autres observations?
Permettez-moi de lire la motion modifiée afin que tout le monde sache exactement ce qu'elle dit:
Le gouvernement du Canada veille à ce que le niveau des émissions canadiennes de gaz à effet de serre soit réduit, sous réserve de l'objectif ultime de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Est-ce que tout le monde a entendu l'amendement de forme? Très bien.
(L'amendement est adopté par 7 voix contre 0.)
(L'article 5 modifié est adopté.)
(Article 6 — plan des cibles à atteindre.)
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Encore une fois, l'objet ici est, comme on peut le voir, de tenir compte du travail de la CCNUCC de façon plus précise que ne le préconisait le projet de loi original qui avait été présenté, car beaucoup de choses se sont passées depuis. Nous avons un nouveau rapport d'évaluation de la Conférence de Bali.
Il y a vraiment trois changements, le problème est que — je suis à l'amendement LIB-4 — l'alinéa b) proposé contient maintenant — commencez à lire après le point-virgule.
b) fait mention des preuves et analyses scientifiques, économiques et technologiques sur lesquelles se fonde chaque cible;
Puis, on insère l'amendement LIB-5:
Ici aussi, il y a un amendement:
notamment les plus récents rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat et les cibles d'émissions de gaz à effet de serre les plus sévères adoptées par d'autres gouvernements nationaux.
:
Je veux modifier l'alinéa
b) pour insérer LIB-5, et dans cette partie de LIB-5, je veux dire « notamment les plus récents » — c'est nouveau dans le LIB-5 — « rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat ».
Autrement dit, il faut en tenir compte et aussi des autres cibles d'émissions de gaz à effet de serre adoptées par d'autres gouvernements nationaux. Il n'est pas dit de les suivre aveuglément; il faut en tenir compte, car ils font partie de l'environnement concurrentiel dans lequel le Canada évoluera. C'est tout.
La seule autre modification que je propose — je vous prie de m'excuser de faire ce tictacto en trois dimensions — après en avoir discuté avec divers partis, l'alinéa c) dans lequel nous disons « démontre que chaque cible correspond à une contribution équitable », est la suppression du mot « équitable » et l'ajout du mot « responsable », ainsi on lira « une contribution responsable du Canada », ce qui semble mieux exprimer ce que nous essayons d'accomplir.
Je sais que c'est un peu désordonné, car nous traitons de beaucoup de choses à la fois, mais ce sont des amendements à des amendements et l'incorporation de deux amendements en un seul.
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Nous avons la première partie du paragraphe 6(1).
Dans les six mois suivant la sanction de la présente loi, le ministre établit et dépose devant chaque chambre du Parlement un plan intérimaire d’émissions canadiennes de gaz à effet de serre pour les années 2015, 2020, 2025, 2030, 2035, 2040 et 2045.
Puis, nous passons au LIB-4:
a) prévoit une cible d'émissions canadiennes de gaz à effet de serre pour chacune de ces années;
b) fait mention des preuves et analyses scientifiques, économiques et technologiques sur lesquelles se fonde chaque cible;
Nous passons maintenant au LIB-5:
notamment les plus récents rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat et les cibles d'émissions de gaz à effet de serre les plus sévères adoptées par d'autres gouvernements nationaux.
Puis, nous revenons à l'alinéa c), qui est l'amendement LIB-4 qui dit:
c) démontre que chaque cible correspond à une contribution responsable du Canada à l'objectif ultime de la CCNUCC d'empêcher toute perturbation anthropique et dangereuse du système climatique, et à l'engagement ferme du Parlement envers le Protocole de Tokyo.
Vous n'avez qu'à supprimer le mot « équitable » et mettre « responsable ».
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Merci, monsieur le président.
Nous accueillons favorablement cet amendement. La question de l'article 6 que nous abordons était absente des initiatives précédentes du gouvernement. Elle vise à tenir au courant les Canadiens et le Parlement des progrès accomplis pour atteindre nos cibles et nos objectifs.
Beaucoup de promesses à long terme sont faites dans la loi du gouvernement, des accords financiers finaux s'étendant à six ans et plus. Le suivi régulier de nos réductions de gaz à effet de serre est essentiel. Cet amendement vise à inclure dans ses prévisions des mesures de ce que les autres pays font et, je l'espère, à inciter le Canada à mieux chercher des solutions ailleurs.
Je crois que depuis trop longtemps notre pays ne compte que sur lui-même et sur son intelligence pour régler les problèmes d'émissions de gaz à effet de serre et qu'il n'a pas étudié les travaux des autres pays sur ce point, des pays qui nous ont dépassés au plan de l'efficacité énergétique et autres domaines similaires.
Nous pensons que c'est un bon amendement pour l'article 6 et nous espérons qu'il sera adopté.
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Le projet de loi a deux objets. Premièrement, le milieu scientifique contribue constamment à l'élargissement de nos connaissances sur les changements climatiques et si cette loi doit évoluer, elle devra toujours tenir compte des plus récents rapports de la CCNUCC, par exemple. Nous ne pouvons nous arrêter à la science de l'année dernière si celle de cette année nous fournit de meilleures raisons de prendre des mesures. Donc, c'est l'un des objets de ce projet de loi.
Deuxièmement, il faut plus se pencher sur ce que font les autres pays. C'est une approche que le gouvernement lui-même a proposé en disant que l'on pourra ainsi mesurer nos efforts en les comparant à ceux des grands pollueurs industriels, la Chine et l'Inde par exemple. Le gouvernement actuel et le Parlement actuel ont décidé de suivre les efforts des autres grands émetteurs industriels afin de déterminer leur degré de responsabilité.
Je crois que tout le monde reconnaît que le Canada est une puissance industrielle privilégiée qui a une plus grande capacité d'adaptation que les pays en développement et que la situation de notre pays est différente. La définition du mot « responsable » dépendra toujours du contexte. Ce sera toujours en fonction de ce que les autres pays font, qu'il s'agisse de pays en développement ou de pays développés.
Soit dit en passant, cette approche est très européenne. Les Européens ont dit que d'ici 2020, ils réduiront leurs émissions de 20 p. 100 par rapport au niveau de 1990, quel qu'en soit le prix. Si les cibles d'autres grands gouvernements nationaux seront plus élevées que celles que l'on prévoit aujourd'hui — comme les États-Unis —, ces gouvernements augmenteront alors leurs cibles de 30 p. 100.
Par conséquent, cet article est conçu pour souligner notre obligation à être concurrentiels, car nous voulons toujours compter parmi les chefs de file en matière de réduction des gaz à effet de serre. Le leadership est quelque chose qui change, en fonction de ce que font les autres pays, que ce soit les États-Unis, la Chine, la Russie ou autres. Cet article donne au gouvernement et au Parlement la souplesse nécessaire pour améliorer la loi à l'avenir.
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Il y a deux genres de cible. Les cibles scientifiques, qui nous disent, au monde, que nous devons faire certains efforts sinon la température globale augmentera de plus de 2 p. 100 à cause des émissions de gaz à effet de serre. Une série de cibles est donc fondée sur la science et nous indique ce que nous devons faire.
Une autre série de cibles indique des responsabilités communes mais distinctes fondées, tout d'abord, sur les antécédents historiques. Comment divers pays se sont enrichis au cours des siècles? Nous, et les pays industrialisés — l'Angleterre, l'Allemagne, les États-Unis — vivons de la richesse d'une économie créée par les émissions de gaz à effet de serre et nous ne pouvons pas l'oublier. C'est quelque chose que nous avons. Nous avons pollué et nous en payons les conséquences.
Il y a aussi l'élément par habitant. Comme les Indiens le disent: « Nous promettons de ne jamais émettre une plus grande quantité d'émissions de gaz à effet de serre par habitant que vous », une promesse qui, quand on y pense, n'a rien d'extraordinaire.
Donc, il y a l'élément historique, juste à mon avis, car c'est un fardeau que nous avons développé avec le temps, et il y a l'élément par habitant, c'est-à-dire pourquoi est-ce que des citoyens de la planète n'atteindront jamais le même stade de développement que le nôtre? Maintenant que notre pays est développé, nous allons vous mettre des bâtons dans les roues; vous ne pourrez pas développer le vôtre.
Ce sont les trois éléments: les cibles scientifiques que nous devons atteindre pour obtenir des résultats, les éléments historiques, qui nous rappellent la façon dont l'Occident s'est enrichi; et l'élément par habitant, qui traite des conséquences, surtout au plan de l'équité, sur les pays victimes des effets des changements climatiques, comme les îles à faible altitude, par exemple.
Voilà ce qu'un gouvernement doit prendre en compte pour établir ses cibles. C'est la raison pour laquelle les mots « fait mention » sont inclus. L'amendement établit tout simplement quelques principes d'équité et permet au gouvernement actuel de prendre la meilleure décision possible compte tenu des facteurs concurrentiels et de la situation des autres pays.
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Évidemment. En ce qui concerne la référence à l'amendement LIB-4, le nouvel alinéa
c) souligne l'engagement ferme à l'égard du Protocole de Tokyo, ce qui implique un engagement envers le niveau de 1990.
Bien sûr, les futurs gouvernements seront affrontés à l'avenir et aux consécutives dispositions prises après 2012. Ce ne sera plus le Protocole de Tokyo; ce sera autre chose.
Je pense que cet amendement vise à prendre au mot le ministre de l'Environnement, voulant que le Canada soit un leader, que le Canada veuille faire partie du système international. Ni le Canada, ni le secrétaire parlementaire, refusent la science de la CCNUCC. L'amendement formule quelque chose d'assez souple afin de tenir compte des changements que nous ne pouvons pas prévoir, mais il établit des principes d'équité qui nous rappelleront ce que le Canada doit faire en tant que pays responsable, développé et qui joue un rôle de premier plan.
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Il y a une limite à ce que nous pouvons faire avec le projet de loi. Nous avons cherché, par le biais de cet amendement — et nous le répétons dans le préambule —, à actualiser le projet de loi pour qu'il tienne compte des changements qui sont survenus dans le monde depuis son dépôt, il y a bientôt un an et demi de cela.
Ce n'est pas notre projet de loi. Nous essayons d'énoncer les principes qui vont servir à orienter les décisions des futurs gouvernements, mais sans trop leur lier les mains et sans chercher à deviner ou à prévoir ce que les autres pays vont faire. Nous voulons des objectifs assortis d'ambitions claires mais qui tiennent compte du contexte, des preuves scientifiques, des aspects concurrentiels des mesures prises par les autres pays.
À mon avis, nous ne pouvons pas en faire plus, étant donné que nous sommes en train de rédiger un projet de loi qui devrait nous servir de cadre jusqu'en 2050.
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Il n'est pas plus difficile d'établir l'évolution historique des émissions de gaz à effet de serre que de vérifier les antécédents historiques d'une entreprise qui pollue un site depuis très, très longtemps. Nous avons les preuves en main. Les historiens de l'économie savent combien de dioxyde de carbone a été émis par les pays industrialisés au fil des ans. Nous savons quelle quantité de charbon a été brûlée. Je suis moi-même un historien de l'économie et je peux vous dire que nous avons une très bonne idée de l'importance que revêtait la combustion du charbon aux XIX et XX
e siècle pour les grandes puissances industrielles. C'était là de la principale source d'émissions de gaz à effet de serre. Ces chiffres sont bien connus. Il existe un lien absolu entre la combustion de charbon, l'énergie utilisée et la prospérité économique des pays qui ont été les premiers à utiliser cette technique. C'était ce qu'on appelait la révolution industrielle. C'est un fait bien connu.
Pour revenir au principe de la chose, nous n'hésiterions pas à pénaliser une entreprise qui, au fil des ans, s'est enrichie en polluant des terrains. Nous estimons qu'un jour ou l'autre les pollueurs vont finir par payer, même s'ils ne se rendent pas compte que c'est qu'ils faisaient à l'époque, parce que leurs activités ont eu pour effet de leur apporter la prospérité. Ils ont fait fortune par le biais des émissions créées par la consommation d'énergie. C'était cela la révolution industrielle, une histoire qui est bien connue.
Fait intéressant à noter, les participants à la conférence sur la CCNUCC, à Bali — le ministre ne l'a pas démenti —, ont conclu que, compte tenu des antécédents historiques établis, les pays développés devraient, d'ici 2020, réduire leurs émissions de 25 à 40 p. 100 par rapport au niveau de 1990. Le constat est le suivant: vous l'avez fait, vous ne pouvez pas vous en tirer tout simplement parce que vous vous êtes enrichis, ou parce que la situation n'est plus la même. Vous devez prendre conscience de la façon dont vous vous êtes enrichi. L'Occident s'est enrichi, et il doit maintenant en payer le prix. Nous devons en payer le prix.
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J'ai deux brèves questions à poser. Je vais ensuite m'arrêter.
Concernant le principe du pollueur-payeur, comme vous l'avez dit, monsieur Godfrey... Je ne comprends pas, en fait, ce que vous cherchez à faire. Je suppose que, dans un sens, vous voulez démontrer que le concept du pollueur-payeur n'existe pas à l'échelle nationale. C'est quelqu'un d'autre — le gouvernement fédéral — qui assume cette responsabilité. C'est peut-être ce que vous laissez entendre.
Vous ne dites rien au sujet du PIB. Pourquoi? Vous avez parlé de l'élément par habitant, des antécédents historiques, des preuves scientifiques, mais pas du PIB. Est-ce qu'il en est question en quelque part?
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Le projet de loi essaie d'établir des principes généraux. Notre objectif est de nous appuyer sur le texte de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, texte dans lequel il est question de la notion de responsabilité, des antécédents historiques, du bilan par habitant. Ces éléments font partie de la Convention-cadre des Nations Unies, du Protocole de Kyoto. Pourquoi avons-nous des responsabilités communes et non distinctes? Le projet de loi se fonde sur ces principes.
En nous appuyant sur la CCNUCC et le Protocole de Kyoto, nous allons pouvoir établir les principes qui vont nous servir de guide et qui vont aborder des notions comme le bilan par habitant, les antécédents historiques, la capacité de payer, les responsabilités communes, mais distinctes. Tout cela est implicite quand nous nous appuyons sur ces textes. Il n'est pas nécessaire de tout redéfinir, car une fois que vous les citez, vous avez tout dit.
Nous devrions remercier M. Godfrey. Nous avons eu droit à une leçon d'histoire. Il nous a parlé du XVIIIe siècle, ainsi de suite, de sorte que vous devrez subir une épreuve à la fin. Nous allons afficher les notes.
Concernant l'amendement, pouvons-nous le mettre aux voix sans en faire la lecture? Tout le monde sait que les amendements LIB-4 et LIB-5 ont été regroupés. J'aimerais que le comité se prononce d'abord sur l'amendement. Nous allons voter sur l'amendement qui est proposé à l'article 6.
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal]
(L'article 6 modifié est adopté.)
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Nous en sommes à l'amendement NDP-2, page 9.
Il y a un manque de concordance entre les lignes de l'amendement NDP-2 et celles du BQ-2. Si le NDP-2 est adopté, le BQ-2 ne pourra pas l'être. Compte tenu de ce manque de concordance, l'amendement BQ-2 peut uniquement être adopté si le NDP-2 est rejeté.
Monsieur Cullen, je vous invite à nous dire quelques mots au sujet de l'amendement NDP-2.
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Merci, monsieur le président.
Ces amendements découlent directement des témoignages que nous ont fourni plusieurs spécialistes du droit constitutionnel.
Je vais être bref. Toutefois, je fais appel à votre indulgence, car il s'agit d'un des amendements les plus importants que nous examinons aujourd'hui.
Trois grands points se dégagent des témoignages, que nous avons examinés de très près. Le premier concerne le renvoi à la LCPE, plus précisément à l'article 93 de la loi.
D'abord, le pouvoir de prendre des règlements que confère le projet de loi est jugé trop vaste. Comme le savent les membres du comité — nous en avons parlé à maintes reprises lors d'autres audiences —, l'article 93 nous permet de circonscrire l'objet du projet de loi, le pouvoir qu'a le gouvernement de prendre des règlements, les restrictions qui accompagnent ce pouvoir. L'amendement s'appuie sur la LCPE, qui a déjà résisté à une contestation devant la Cour suprême, et sur les discussions qui ont entouré le projet de loi C-288. Voilà pour le premier point, qui consiste à limiter le pouvoir de réglementation du gouvernement.
Ensuite — encore une fois, nous nous appuyons sur les spécialistes du droit constitutionnel que nous avons rencontrés —, il y a le choix des termes juridiques. On a laissé entendre que l'utilisation des mots « règlements appropriés en vertu de la présente loi ou de toute autre loi » contribue à ancrer le projet de loi, une critique dont ont fait l'objet d'autres lois en vigueur. Il ne s'agit pas ici d'une mesure législative distincte, mais d'une mesure qui tient compte de certaines décisions — la contestation constitutionnelle dont a fait l'objet la LCPE, ainsi de suite.
Enfin, et ce troisième point est tout aussi important : si nous voulons mieux définir, au paragraphe 7(2) — et j'espère que les membres du comité arrivent à me suivre — les compétences fédérales et provinciales, il faut que le projet de loi précise davantage ce que les gouvernements provinciaux et fédéral, surtout, sont autorisés à faire. Le libellé que nous proposons, soit « les mesures qu'elle juge appropriées pour limiter les émissions de gaz à effet de serre », se rapproche de celui que l'on retrouve dans le projet de loi C-288. Le paragraphe 7(2) actuel disparaît complètement. Il en est question plus tard à l'article 9.
Ces changements, qui sont sérieux, répondent de manière directe à certaines préoccupations qui ont été formulées. Le rôle du comité est de faire en sorte que les projets de loi sont aussi solides que possible sur le plan constitutionnel et s'appuient sur les lois en vigueur.
Dernière chose : la première partie de l'amendement NDP-2, soit les « règlements appropriés en vertu de la présente loi ou de toute autre loi », reconnaît l'existence d'un pouvoir gouvernemental. Nous sommes peut-être, dans un sens, trop explicites quand nous définissons les règlements que le gouvernement peut prendre...
Les députés du parti ministériel ont souvent dit que le plan aurait une portée trop vaste, qu'il pourrait faire telle ou telle chose, ainsi de suite. Le n'a jamais eu pour objet de définir de manière précise le plan qui serait établi et les mesures qui seraient adoptées. Nous avons tous vu les pistes de solution. Le projet de loi C-377 n'a jamais eu pour but de jouer un tel rôle. Son objectif consistait plutôt à orienter le gouvernement, à lui permettre d'utiliser les pouvoirs qu'il possède pour établir, par exemple, un système de plafonnement et d'échanges, des règlements régissant les émissions des automobiles, ou encore les divers outils qui sont à sa disposition, outils que définit, en fait, cet amendement.
Le parti ministériel devrait trouver dans cet amendement des éléments rassurants. Nous espérons qu'il va l'appuyer.
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Monsieur le président, je remercie mon collègue du NPD de son effort et d'avoir consenti à intégrer une approche plus consensuelle, qui respecte les champs de compétence des provinces.
J'ai un amendement favorable à proposer à l'amendement NPD-2. Immédiatement après « présente loi ou de toute autre loi », j'ajouterais « dans les limites des compétences constitutionnelles fédérales ». En somme, je prendrais le texte « dans les limites des compétences constitutionnelles fédérales » qui se trouve à l'alinéa b), et je le transférerais en haut. L'alinéa b) commencerait par « limiter la quantité de gaz à effet de serre qui peut être libérée ».
L'amendement se lirait comme suit:
règlement appropriés en vertu de la présente loi ou de toute autre loi dans les limites des compétences constitutionnelles fédérales :
a) limiter la quantité de gaz à effet de serre qui peut être libérée dans l’environnement;
b) limiter la quantité de gaz à effet de serre qui peut être libérée dans chaque province en appliquant à chacune l'engagement pris aux termes de l'article 5 [...]
Et cela continue.
Monsieur le président, il n'y a aucune garantie que l'approche territoriale sera appliquée par le gouvernement fédéral, mais dans cet amendement, il y a des aspects qu'on retrouvait dans le projet de loi . Ces aspects mettent un peu plus d'asymétrie dans le projet de loi que ce que nous y lisions initialement.
Si cet amendement favorable était accepté, je crois qu'il pourrait faire consensus. De toute façon, il me semble clair que BQ-2 va tomber.
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J'allais tout simplement signaler que le plan Prendre le virage prévoit des règlements très précis qui permettent d'atteindre les mêmes objectifs que ceux qui sont énoncés dans l'amendement proposé par le NPD. Pour ce qui est du cadre réglementaire pour les émissions de gaz à effet de serre, la formule utilisée pour calculer les réductions, les cibles, tout cela figure à la page 9 de même que dans le cadre réglementaire qui s'applique aux émissions atmosphériques. Tout cela figure dans la partie de la table des matières qui porte sur les gaz à effet de serre.
Donc, il existe déjà une formule qui permet de fixer les cibles qui s'appliquent aux installations existantes et nouvelles. Il existe déjà un mécanisme de conformité. Tous les détails sont connus.
Il s'agit ici d'un recoupement, d'un chevauchement, si vous voulez. Je suppose que le NPD tient à proposer cet amendement, mais il n'est pas nécessaire, puisque nous avons déjà quelque chose d'écrit noir sur blanc. Le plan Prendre le virage définit des objectifs bien précis.
Nous sommes saisis d'un amendement. Tout le monde est conscient du fait que l'amendement s'insère immédiatement après les mots « toute autre loi ». Nous ne faisons que déplacer la première partie de l'alinéa b).
Tous ceux qui sont en faveur de l'amendement?
(L'amendement est adopté.)
(L'article 7 modifié est adopté par 7 voix contre 4. [Voir le Procès-verbal])
(L'article 8 est adopté.)
(Article 9 — Respect de l'engagement et des cibles)
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Je pense que d'autres changements s'imposent, car cet amendement ne tient pas compte de certaines initiatives de réduction des émissions des pays du G8. Ils sont en train de discuter des changements climatiques, d'établir des partenariats, du moins, pour faire avancer les discussions. Les Nations Unies vont ensuite être saisies du dossier. Elles vont chercher à établir un accord-cadre mondial de concert avec certains des émetteurs les plus importants au monde.
Nous nous sommes déjà engagés à établir un accord-cadre mondial pour les changements climatiques qui englobe tous les émetteurs du monde. Le gouvernement, nous l'avons vu, a exercé des pressions pour que d'autres pays participent aux discussions. Les médias en ont parlé. Ces efforts ont été largement reconnus.
Compte tenu de ce que je viens de dire, nous ne pouvons voter en faveur de l'amendement de M. Godfrey.
:
L'amendement BQ-3 aura comme conséquence, si je ne me trompe pas, d'éliminer l'alinéa c).
Je retirerais donc l'amendement BQ-3, mais je voudrais présenter un amendement à l'alinéa c). Après le mot « abrogeant », j'ajouterais « , en conformité avec l'article 7, » avant « les règlements nécessaires [...] »
Puis-je présenter un amendement sur-le-champ?
:
Merci, monsieur le président.
Cet amendement nous renvoie à l'article 7, en général. Il définit comment le gouvernement atteindra ces cibles. Nous voulions préciser certaines choses dans la loi à ce sujet. Il s'agit notamment d'établir un échéancier. Bien avant d'atteindre l'objectif visé, le gouvernement doit faire rapport à la population canadienne sur les réalisations faites et se prononcer sur la prochaine cible.
À l'instar des autres amendements que nous avons proposés, cette disposition ajoute une mesure de responsabilisation qui n'avait pas été prévue. Beaucoup de changements découleront des modifications que nous avons faites à l'article 7 et qui ont été adoptées, et les membres du comité peuvent examiner le reste.
L'échéancier est plus court pour les premières cibles. C'est parce que nous sommes maintenant en 2008. Toutefois, par la suite, on donne suffisamment de temps au gouvernement en place — peu importe qui le forme et quelle est sa tendance politique — pour montrer aux Canadiens que c'est ce que la loi exige de publier et qu'il doit agir en conséquence. Nous croyons qu'une telle mesure de responsabilisation s'impose depuis longtemps pour ce qui est des décisions prises à l'égard du changement climatique au Canada.
C'est tout.
:
Je remercie M. Godfrey pour son intervention, et nous pouvons corriger le libellé.
Cette disposition donne aux membres du comité un certain niveau de confort, puisque nous avons entendu — dans le cadre de l'examen de divers projets de loi sur le changement climatique — les gens d'affaires qui, souvent, déplorent l'incertitude que laisse planer le gouvernement alors qu'ils doivent élaborer des plans d'investissement à long terme, que ce soit pour une grande usine, le secteur de l'automobile ou la production énergétique. La raison d'être de cette disposition, qui permet d'établir de longs échéanciers, est d'envoyer des messages clairs à l'industrie: voici la cible qui sera fixée; faites vos modifications et vos investissements maintenant.
Si c'est l'effort que nous devons faire pour renverser la situation, alors nous devons éliminer toutes les excuses ou raisons — selon votre point de vue — que les membres du comité, les gouvernements et les Canadiens ont entendues depuis trop longtemps. Cette disposition est donc importante puisqu'elle permet d'envoyer un message clair et de donner une certitude à l'industrie pour qu'elle fasse les investissements nécessaires pour freiner sa pollution. Peu importe le confort ou l'inconfort que le parti ministériel ressent devant le projet de loi, je suis certain qu'il peut appuyer et confirmer ce niveau de certitude, après avoir entendu bon nombre d'intervenants parmi les gens d'affaires et les environnementalistes.
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Monsieur le président, je rappelle à M. Cullen que ces choses se font déjà. On a une certitude avec le plan Prendre le virage, par règlement, et ce que le député propose créera beaucoup d'incertitude pour l'industrie et pour l'avenir.
Ma question porte sur la date qu'il a fixée, soit le 31 décembre 2008. Je lui rappelle que nous sommes en mars 2008. Les députés libéraux savent combien il faut de temps pour adopter un règlement. Notre plan Prendre le virage est un cadre de réglementation — et il faut du temps.
À mon avis, le est bien mal rédigé, et nous devons essentiellement le refaire. Nous avons déjà un bon plan, alors je ne suis pas particulièrement intéressé à aider M. Cullen à rendre acceptable un très mauvais projet de loi.
C'est un aspect très important. Dans son amendement, le député propose la date butoir du 31 décembre. Ce n'est pas réaliste. C'est un mauvais projet de loi, vous devez tout de même avoir des cibles et des échéances réalistes.
Je me demande si M. Cullen croit honnêtement que vous pouvez légalement obtenir un règlement en si peu de temps. Je peux lui dire que la réponse est non. Ce n'est pas réaliste. Quel tour de magie est-il en train d'imaginer?
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Je suis ravi que le secrétaire parlementaire m'ait posé cette question, pour deux raisons.
Un des moments que j'ai le plus aimés, je crois, c'était lorsque nous avons reçu son patron ici il y a quelques mois, et je lui ai demandé pourquoi, après deux ans de pouvoir, le gouvernement n'avait pas pris un seul règlement pour s'attaquer aux gaz à effet de serre — en deux ans, ce qui est un délai bien raisonnable pour prendre un règlement. Or, nous attendons toujours.
La rumeur veut qu'un certain cadre soit annoncé et qu'un règlement soit pris cet été. Cela signifie que le règlement — ce que concoctera le gouvernement — doit nous amener en 2015, pour donner aux entreprises un niveau minimal de certitude. Le gouvernement prépare ce règlement. Or, je ne compte pas sur ce règlement pour établir la bonne cible et des échéances convenables. C'est ce que ce projet de loi assure aux Canadiens.
Pour ce qui est des délais et du temps qu'il faut, nous sommes maintenant en mars, et il nous dit que c'est malheureusement impossible d'avoir un règlement d'ici décembre. Entre-temps, le gouvernement prévoit publier un règlement en juin. Il ne peut pas y avoir deux vérités. Ou bien le gouvernement prend ce règlement, ou bien il ne le prend pas. S'il est en mesure de prendre un règlement, et c'est ce qu'on prétend aujourd'hui et depuis plusieurs jours, alors ce projet de loi s'intègre parfaitement à ses plans. Toutefois, ce projet de loi utilise un modèle basé sur des données scientifiques au lieu de faire un tour de passe-passe pour fixer les cibles.
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Il est clair que M. Cullen — et je le considère comme un ami lorsque nous sortons de cette salle — se passionne pour l'environnement, et je n'essaie pas de le discréditer, mais, de toute évidence, il ne sait pas comment un règlement est formé.
Par votre entremise, je demanderais à un membre du personnel de soutien combien de temps il faut pour former un règlement. Il y a une procédure à suivre. Il y a un processus et je crois comprendre qu'il faut environ 18 mois. Il faut un avis d'intention de réglementer. Il y a la publication dans la Gazette. Le gouvernement a déposé un avis d'intention de réglementer en avril, et le processus suit son cours.
Par votre entremise, ma question s'adresse au personnel. Qui peut éclairer le comité? Quel est le processus à suivre pour qu'un règlement...?
:
Bonjour, monsieur le président. Je suis Michel Arès, des Services juridiques d'Environnement Canada, ministère de la Justice.
La réponse à la question de M. Warawa est malheureusement une réponse d'avocat. Cela dépend du règlement. Une politique gouvernementale veut qu'un projet de règlement soit publié 30 jours à l'avance dans la Gazette du Canada et que les commentaires fournis par le public soient considérés.
[Traduction]
Selon la complexité du règlement, ce qui est en jeu, qui est consulté et sur quoi porte la consultation, le processus peut prendre trois mois, un an, deux ans. Ce n'est pas une question juridique.
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Non, et j'en ai une autre.
Je vous remercie de votre réponse. Elle nous donne un contexte très général. Vous dites que tout dépend de ce qui est envisagé dans le règlement.
Ce que nous envisageons ici, c'est une vaste consultation auprès de l'industrie pour fixer des cibles de gaz à effet de serre qui seront rigoureuses et qu'il faudra défendre sur la scène internationale, mais qui toucheront l'industrie canadienne. Pensez-vous qu'un processus de trois mois suffira? Je ne le pense pas, et je crois que c'est un exercice très complexe que d'établir des cibles internationales pour 2050 qui vont avoir un impact sur tous les secteurs de l'industrie au Canada. Il faudra un certain temps pour bien faire les choses.
Votre réponse était très générale: de trois mois à deux ans. Avez-vous une idée du temps qu'il faudrait pour ce que propose le ?
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Pour terminer, monsieur le président, comme le montrera le compte rendu, j'ai offert au secrétaire parlementaire de contribuer sensiblement au projet de loi, et il a choisi de rejeter cette offre.
Le gouvernement se penche sur ce processus de consultation depuis le début de 1992, et de façon sérieuse depuis 2000. Ce n'est pas comme si la conversation venait tout juste d'être amorcée. On en parle depuis de nombreuses années, comme les témoins nous l'ont dit. Il y a eu les tables rondes et les diverses tentatives du gouvernement actuel, des gouvernements précédents, etc. Le problème au Canada, c'est qu'on propose de prendre plus de temps, de tenir plus de consultations. Je ne crois pas que la plupart des Canadiens seraient satisfaits de cela.
Le gouvernement de l'Alberta a proposé, en mars, un règlement qu'il prendrait en juillet. Nous proposons décembre, si un règlement est adopté en vertu de ce projet de loi. Si le secrétaire parlementaire a une meilleure idée, il peut proposer un amendement. Il a choisi de ne pas le faire.
Je crois que nous devons avancer. À moins que le gouvernement ne soit prêt à présenter un règlement sérieux et crédible, après avoir passé plus de deux ans au pouvoir sans en prendre aucun, il manque vraiment trop de crédibilité.
:
Je maintiens ma position à ce sujet. C'est un fait, et le NPD le sait très bien.
J'ai tout à fait le droit de faire valoir mon point de vue, monsieur Cullen, et vous n'avez pas de leçon à me donner. Nous voulons quelque chose qui soit faisable, alors que cela n'est pas réaliste. Le projet de loi n'a pas encore été adopté par le comité, et il doit également passer par d'autres étapes. Toutefois, vous voulez apporter des amendements à la hâte. Je ne crois pas que ce soit raisonnable, compte tenu des circonstances.
:
J'aimerais qu'on en revienne à la proposition de M. Godfrey, pour qu'on puisse l'approuver et peaufiner le libellé.
Donc, nous commencerions par — et M. Cullen, j'espère que vous êtes d'accord — « Un règlement pris en application du paragraphe (1) » plutôt que « Des règlements ». Le paragraphe dirait: « Un règlement pris en application du paragraphe (1) assurant », et ainsi de suite.
Je vais maintenant mettre l'amendement NPD-3 aux voix...
Une voix: Je crois qu'il faut garder le pluriel.
Le président: On garderait « règlements », au pluriel? D'accord. Donc, « Des règlements pris en application du paragraphe (1) ».
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Il s'agit donc du paragraphe 9(3) proposé. J'ai perdu le compte du nombre d'amendements que le NPD doit apporter à son propre projet de loi.
Monsieur le président, certains ont parlé de mettre un autre instrument à notre disposition. Or, je crois que notre plan Prendre le virage constitue déjà une boîte à outils bien remplie. Par exemple, nous reconnaissons déjà que les changements climatiques sont une priorité qui doit être commune à toutes les administrations et les collectivités. Elle ne relève pas uniquement du gouvernement fédéral. Nous considérons que les provinces ont un rôle à jouer, tout comme les collectivités, l'industrie et les particuliers. Il doit s'agir d'une priorité à tous les niveaux de compétences.
Notre gouvernement fédéral prend également des mesures concrètes, dans les limites de ses compétences, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, nous ne pouvons y arriver seuls.
Nous reconnaissons pouvoir aider les gouvernements provinciaux, notamment par l'établissement des écoFiducies. En Ontario, par exemple, nous pouvons aider à fermer les centrales thermiques alimentées au charbon de M. McGuinty, ce qu'il n'a pu faire lui-même, monsieur le président. Nous considérons qu'il faut travailler en partenariat. Le gouvernement fédéral n'y arrivera pas seul. L'Ontario peut sûrement passer à l'action, maintenant que nous l'appuyons.
Il faut également pouvoir compter sur la participation de l'industrie. Nous avons déjà entamé un processus de consultation à grande échelle avec celle-ci, monsieur le président, afin de fixer par règlement le prix du carbone, pour que l'industrie s'y conforme.
Les particuliers doivent aussi faire leur part. Prenons par exemple nos crédits dont ils peuvent tirer parti pour rénover leurs maisons afin qu'elles soient plus écoénergétiques. Je viens justement de faire effectuer une vérification de la consommation d'énergie de mon domicile, et ma femme et moi-même essayons d'apporter les améliorations nécessaires pour accroître l'efficacité énergétique de notre maison, construite il y a 35 ans. Les particuliers doivent donc mettre la main à la pâte. C'est le fondement sur lequel repose notre plan Prendre le virage. Nous avons tenu compte de nombre de ces éléments, monsieur le président.
Nous avons intégré dans nos budgets des leviers fiscaux qui appuient les actions prises par notre gouvernement — non pas seul, mais de concert avec ses partenaires et les particuliers — en vue d'atteindre ces objectifs.
On voit bien que notre gouvernement, grâce à son plan Prendre le virage et ses budgets, collabore avec tous ses partenaires et adopte une démarche intégrée en ce qui concerne la réduction des gaz à effet de serre, mais également de la pollution...
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Les membres du gouvernement ont parlé de la nécessité d'effectuer des analyses à six reprises aujourd'hui. Peut-être pourrions-nous demander au bureau du ministre de nous fournir toutes les études qui appuient le plan du gouvernement
Prendre le virage.
Par exemple, M. Watson vient de faire référence aux postes budgétaire. Peut-être pourrait-il expliquer aux Canadiens sur quelles analyses se fonde l'écoFiducie; quelles études montrent la réduction conséquente des gaz à effet de serre; lesquelles étayent les affirmations du gouvernement au sujet des mesures visant les laissez-passer de transport en commun. Le gouvernement a-t-il effectué des analyses économétriques ou de la modélisation? Pas à notre connaissance.
En toute justice envers les députés, ils ne cessent de souligner la nécessité d'effectuer des analyses pour appuyer ce projet de loi. Je me demande s'ils pourraient nous dire ce que cela signifie concrètement. Est-ce que le secrétaire parlementaire pourrait demander au ministre de faire en sorte que les Canadiens et les membres de ce comité aient accès à toutes les analyses effectuées et tous modèles utilisés par le gouvernement ou ses sous-contractants? Nous aimerions savoir exactement comment le gouvernement en est arrivé aux chiffres qu'il avance.