Permettez-moi tout d'abord de vous dire que je suis accompagné aujourd'hui du sous-ministre délégué de l'Environnement, Ian Shugart, ainsi que du sous-ministre adjoint des Affaires internationales, David McGovern. Je les remercie d'être ici.
[Français]
Bonjour, mes collègues. C'est bien sûr un grand plaisir pour moi d'être ici avec vous aujourd'hui.
[Traduction]
Merci pour votre aimable invitation. Comme toujours, je me réjouis de travailler avec les membres du Comité de l'environnement de la Chambre des communes.
Comme vous le savez, la semaine prochaine, le monde entier se réunira en Indonésie à l'occasion de la treizième Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. Bien entendu, avant ces rencontres, les Canadiens devraient également être informés de la position de leur gouvernement au sujet de ce que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, appelle l'enjeu qui définira notre époque. C'est également la raison pour laquelle je me retrouve devant le comité aujourd'hui, prêt à discuter de la position du Canada en Indonésie et de ce que notre gouvernement souhaite accomplir.
[Français]
Tout d'abord, j'aimerais rappeler aux membres du comité le contexte actuel dans lequel se trouve le Canada et, de fait, le monde entier.
Monsieur le président, le monde est à un point tournant. Le récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat diffusé plus tôt cette année le démontre très clairement.
En peu de mots, voici la situation. Ignorer les changements climatiques n'est pas une option. À titre de citoyens canadiens, nous avons une responsabilité, non seulement envers notre nation mais envers le monde entier, de poser des gestes concrets. Le monde doit également faire sa part dans cette lutte.
Si ce n'est pas le cas, nous ferons face à un avenir incertain où prédomineront les changements climatiques.
[Traduction]
L'avenir peut sembler sombre aux yeux de certains, mais je crois fermement que l'humanité et l'ingéniosité humaine doivent relever ce défi de front. Les effets des changements climatiques sont de plus en plus visibles, même ici au Canada. Par exemple, nous avons perdu de grandes parties de notre majestueuse forêt boréale en raison du temps estival plus chaud et plus sec qui a créé les conditions idéales pour les feux de forêt. À l'intérieur de la Colombie-Britannique, on prévoit que les dévastateurs dendroctones du pin qui ont survécu grâce aux températures modérées de ces dernières années ravagent 50 p. 100 des pins adultes de la province d'ici l'an prochain. Au Nord, les preuves des changements climatiques sont évidentes: des routes se détériorent, des écoles s'écroulent et des infrastructures importantes s'effondrent, tout cela à cause de la fonte rapide du pergélisol. Dans les régions urbaines, nos citoyens les plus vulnérables — les enfants, les aînés et en particulier ceux qui souffrent de problèmes respiratoires — doivent chaque jour faire face à une pollution de l'air croissante.
Et tout cela seulement au Canada. Ailleurs dans le monde, les changements climatiques sont tout aussi violents, et leurs conséquences tout aussi graves que celles auxquelles nous assistons dans notre pays.
Les preuves scientifiques existent, et je crois qu'elles sont indéniables. Mais ce qui est encourageant, c'est que le monde prend finalement au sérieux les données scientifiques. De plus en plus de pays se joignent à la lutte contre les changements climatiques, et le Canada en fait bien sûr partie.
Notre gouvernement ne veut pas se limiter à un rôle de meneur de claques, comme le précédent gouvernement. En fait, nous participons déjà activement sur la scène internationale à l'élaboration d'une politique climatique post-2012. À la réunion des leaders du G8 en Allemagne ce printemps, le Canada a établi des liens en aidant les pays de l'Union européenne et les États-Unis à trouver un terrain d'entente.
[Français]
En Allemagne, nous avons pu nous entendre sur un libellé pour l'établissement d'objectifs mondiaux à long terme visant la réduction des émissions produites par les grands émetteurs. Il s'agit d'un grand pas en avant, particulièrement si l'on considère qu'il s'agissait de la première fois que les États-Unis faisaient montre d'une certaine souplesse en acceptant des objectifs à long terme.
Pour sa part, le gouvernement canadien se compte fier et privilégié d'avoir joué un rôle de premier plan dans ces négociations très importantes. Notre approche, lors de la conférence du G8, était fondée sur un engagement national à réduire les émissions de 60 à 70 p. 100 d'ici à 2050. Ce plan a été bien accueilli par les autres membres de la conférence.
[Traduction]
Nous avons fait des progrès semblables pendant les réunions du forum de coopération économique Asie-Pacifique, à l'automne. Les pays membres de l'APEC sont responsables de 60 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale. Ces pays comprennent deux des plus grands émetteurs: les États-Unis et la Chine. À Sydney, les dirigeants de l'APEC ont réaffirmé leur engagement commun envers la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques; ils ont mis au point une série de principes sous-tendants une politique climatique post-2012 efficace, politique qui comprendrait des mesures concrètes visant à ce que tous les émetteurs atteignent des objectifs mondiaux communs.
Monsieur le président, la politique climatique post-2012 doit être adoptée par tous les principaux émetteurs, et ce, pour différentes raisons. Passons au diagramme 2. En regardant ce diagramme, on voit que d'ici 2050, si les pays développés réduisent leurs émissions de 100 p. 100, les émissions de gaz à effet de serre vont continuer de monter en flèche en raison de l'énorme croissance des émissions produites par le monde en développement. C'est pourquoi il faut que des pays comme la Chine et l'Inde acceptent leurs responsabilités et réduisent leurs émissions. Le fait est que les pays développés qui ont approuvé les réductions de gaz à effet de serre contenues dans le Protocole de Kyoto ne seront responsables que de 18 p. 100 des émissions.
En 2004, le Canada n'était responsable que d'environ 2 p. 100 des émissions mondiales. Allons au diagramme 4. On s'attend à ce que ce chiffre diminue, en raison des mesures prises par notre gouvernement et des mesures prises partout au pays. Mais les émissions produites par l'Inde et la Chine, par exemple, ont tendance à augmenter et on s'attend à ce que les Chinois soient responsables de près de 23 p. 100 de toutes les émissions d'ici 2050. Même si le Canada devait éliminer toutes ses émissions de gaz à effet de serre, la Chine les remplacerait, jusqu'à la dernière once, en 18 mois. Même si nous n'éliminons que 10 p. 100 de nos émissions, la Chine ne mettrait que 60 jours à les remplacer.
Monsieur le président, selon les données, nous pouvons tirer une conclusion simple: lorsque l'on parle des émissions de gaz à effet de serre, le statu quo n'équivaut pas à des progrès. Si nous souhaitons être en mesure de protéger l'environnement, tous les grands émetteurs doivent être prêts, comme le Canada, à agir et agir immédiatement. Voilà le message que la délégation du Canada emportera en Indonésie la semaine prochaine. Nous sommes optimistes; nous pensons que le monde tiendra compte de notre message, selon lequel toute entente portant sur la période post-2012 doit comprendre tous les principaux émetteurs.
Mais nous sommes aussi réalistes. Permettez-nous d'indiquer clairement ce que le monde devrait attendre de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. Bon nombre d'organisations, y compris les Nations Unies, s'entendent pour dire que la conférence représente le meilleur point de départ pour les négociations sur l'entente post-2012 — un point de départ, pas un aboutissement. Les membres des groupes d'opposition environnementaux tentent de faire croire aux Canadiens qu'un accord post-Kyoto sera élaboré et que le Canada y fera obstacle. C'est tout simplement faux.
La vérité est simple et claire. La réunion en Indonésie établira les bases d'un processus et d'un échéancier sur la négociation d'un accord post-2012. Le Canada travaillera très fort afin d'établir un processus qui exigera que tous les principaux émetteurs réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre, peu importe s'ils font partie des pays développés ou en développement. Les gaz à effet de serre n'ont pas de frontières ils touchent tout le monde sur la planète, et c'est pourquoi l'entente doit s'appliquer à tous les pays.
Lorsqu'il s'agit de traités qui réunissent différents aspects de l'opinion internationale, les progrès se font graduellement. Le Canada tentera d'atteindre un objectif satisfaisant en Indonésie. Dans le cadre de la conférence, la position d'ensemble du pays est claire et comporte trois aspects: les pays du monde doivent s'entendre pour lancer des négociations en vue d'établir un accord post-2012; ils doivent s'entendre sur ce que seront les fondations d'un tel accord; enfin, ils doivent s'entendre sur une date finale pour les négociations. Le Canada proposera 2009.
[Français]
Permettez-moi de répéter ces phrases en français. Le Canada fera tout en son pouvoir pour la réussite de la conférence en Indonésie. La position de notre pays à l'aube de cette rencontre est claire et fondée sur trois points fondamentaux: le monde doit se réunir et commencer à négocier une entente pour la période postérieure à 2012; il doit y avoir un accord général sur les jalons qui composeront la prochaine entente; et il doit y avoir un accord général sur l'échéancier des négociations. Le Canada croit que 2009 est un bon échéancier.
[Traduction]
Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a énoncé ces objectifs et les partage. Ce sont ses objectifs, et le Canada les accepte.
Ces objectifs, à atteindre en Indonésie, sont justes, équilibrés et raisonnables. Il faut se souvenir que le Protocole de Kyoto a été lancé cinq bonnes années après le Sommet de la Terre de Rio tenu en 1992. Aujourd'hui, nous n'avons pas tout ce temps, et c'est pourquoi le Canada tente de rapprocher la date butoir.
Monsieur le président, permettez-moi de répéter que le Canada participera à tous les processus de lutte contre les changements climatiques qui mèneront à une entente signée par tous les principaux émetteurs. Nous pensons que c'est essentiel. À défaut d'inclure les principaux émetteurs dans un accord post-2012, le monde s'engagera dans une voie qui ne mène absolument nulle part.
La position du Canada sur ce que devrait être l'accord post-2012 est claire et concise. Le l'a clairement révélée au G-8, au sommet de l'APEC, aux Nations Unies et au récent sommet du Commonwealth. Toute entente à long terme sur l'après 2012 doit comprendre les principaux pays émetteurs, comme la Chine, l'Inde et les États-Unis.
Allons à la page 6. Comme vous le savez, un premier ministre a déjà dit ce qui suit:
J'ai toujours dit que lorsqu'il s'agit de l'avenir, il faut que les pays en développement participent, et pour la deuxième période d'engagement...afin de veiller à ce que les pays en développement acceptent aussi les engagements. C'est ce qui est nécessaire selon nous, parce qu'il faut que les principaux émetteurs du monde développé participent, de même que les pays en développement...
Bien entendu, il s'agit du premier ministre élu en Australie, qui entrera en fonction lundi.
Il n'est pas le seul. Allons à la page 7: « Ce n'est pas logique que le Canada — qui ne produit que deux pour cent des gaz à effet de serre à l'échelle mondiale — ratifie un traité qui exige des réductions importantes, à moins que les plus grandes nations ne le signent. » C'était en 1997, juste avant le sommet de Kyoto.
[Français]
Monsieur le président, comme l'a dit ma collègue Line Beauchamp, la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du l'environnement du Québec, nous croyons qu'on doit imposer des cibles à tous et que les pays doivent participer à la lutte contre les changements climatiques, y compris les États-Unis et les économies émergentes comme la Chine et l'Inde.
[Traduction]
Monsieur le président, le a été clair: Toute accord post-2012 doit être juste et réaliste, sans imposer de fardeaux indus à un pays en particulier. Il doit s'agir d'une entente souple à long terme comportant une approche équilibrée qui protège la croissance économique de même que notre environnement.
Ainsi, en Indonésie, la délégation canadienne prendra des mesures pour que la collectivité internationale s'engage. Nous travaillons afin de veiller à ce que les négociations produisent une entente qui satisfasse ces principes.
Aujourd'hui, je suis fier de vous dire que notre délégation sera accompagnée d'une équipe de conseillers remarquables du Canada, qui fourniront des conseils et de l'aide à la délégation, ainsi qu'à moi personnellement, en ma qualité de ministre de l'Environnement. Les noms de ces conseillers seront annoncés au cours des prochains jours; ils mettront à notre disposition une grande expérience et de l'expertise dans différentes questions, y compris l'environnement, la santé, l'industrie, les premières nations et le Nord.
Les conseillers participeront à bon nombre de séances à la conférence et me conseilleront au sujet des différents enjeux, y compris le cadre de négociation le plus adéquat pour un accord post-2012, la mise en oeuvre et la promotion de la technologie écologique et la façon dont le Canada peut apporter sa contribution, le rôle des nations développées et en développement dans tout accord post-2012, les conséquences des changements climatiques dans le Nord de même que le rôle d'adaptation en réponse aux changements climatiques.
[Français]
En outre, la délégation canadienne comprendra un nombre significatif de représentants des provinces comme l'Ontario, le Québec, l'Alberta et autres, qui s'intéresseront grandement au déroulement de la conférence. Je suis aussi très heureux qu'un nombre de mes collègues provinciaux m'accompagneront en Indonésie.
Monsieur le président, lorsque nous serons en Indonésie, nous saisirons toutes les occasions possibles pour discuter de notre plan d'action, prendre le virage visant à réduire les gaz à effet de serre d'un pourcentage absolu de 20 p. 100 d'ici 2020 et de 60 p. 100 à 70 p. 100 d'ici 2050, et à réduire la pollution atmosphérique en même temps. Aucun autre pays au monde ne s'est avancé à en faire autant et en un aussi court laps de temps en matière de gaz à effet de serre et de pollution atmosphérique.
[Traduction]
C'est un rôle que nous assumons pleinement, surtout compte tenu de la place de chef de file que nous occupons au sein de la communauté internationale. Nous considérons également que nos initiatives sur le plan national nous confèrent une crédibilité qui a trop longtemps fait défaut au Canada, sous l'administration du gouvernement précédent.
Le fait est qu'en 2005, nos émissions des gaz à effet de serre étaient de 33 p. 100 supérieures aux objectifs établis dans le Protocole de Kyoto sous l'administration du gouvernement précédent. Comme vous le savez, je m'attends à entendre des critiques de la part de certains, comme cela a été le cas par le passé. Le fait est que ce genre de critiques abondent en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique. Pendant bien des années, nous avons entendu beaucoup trop de gens dans ces pays parler à n'en plus finir sans ne rien faire. On a présenté beaucoup de plans mais peu de mesures concrètes. Le gouvernement précédent a discuté de quatre plans différents, et quel en a été le résultat? Une augmentation massive des gaz à effet de serre au point où nous avons considérablement dépassé nos objectifs de Kyoto de 33 p. 100. Je pense que l'Institut C.D. Howe a indiqué que cette stratégie équivalait à brûler notre argent pour réchauffer la planète.
En fait, le gouvernement précédent a assisté à beaucoup trop de conférences sur le changement climatique, organisées par les Nations Unies pendant des années et a sermonné la communauté internationale alors que pendant tout ce temps, au pays, le gouvernement précédent a délibérément sapé toute mesure concrète de lutte contre le changement climatique. Le présent gouvernement refuse aujourd'hui de se faire sermonner par ceux qui n'ont aucune crédibilité dans ce dossier. Et si vous prenez connaissance de ce que certains de mes prédécesseurs ont déclaré sur cette question — si vous passez à la page 11 — le ministre des Finances n'a jamais réussi à trouver de l'argent pour Kyoto, ce qui m'a terriblement déçu.
La page 12 cite les propos d'un autre de mes prédécesseurs. Je me rappelle très bien du moment où le premier ministre Chrétien a en fait appuyé Kyoto. Il m'a téléphoné avant de partir pour l'Afrique du Sud, parce qu'il se heurtait à une énorme résistance de la part de la bureaucratie, du ministère des Finances, de l'ancien ministre des Finances, Paul Martin, et tous ceux qui s'occupaient du portefeuille des Ressources naturelles, y compris M. Goodale et Anne McLellan. Ils s'opposaient violemment au Protocole de Kyoto.
Le fait est que le présent gouvernement prend des mesures concrètes pour réparer les dégâts environnementaux causés par les membres de notre propre Parlement, monsieur le président. Je n'assumerai pas la responsabilité du terrible bilan affiché par le gouvernement précédent en matière de changement climatique et de la façon dont il a embarrassé le Canada sur la scène mondiale. Je ne peux pas remonter dans le temps et respecter nos objectifs de Kyoto, dont la prochaine échéance est prévue dans 33 jours seulement, mais nous sommes prêts à agir et à prendre des mesures énergiques au cours des années à venir.
Notre plan permettra au Canada de s'engager dans la voie de véritables réductions en matière de gaz à effet de serre. Pour la toute première fois, le gouvernement fédéral du Canada exige que l'industrie réduise ses gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique en établissant des objectifs obligatoires rigoureux. Il s'agit d'une mesure sans précédent au Canada, et je pense que l'approche volontaire n'a tout simplement pas fonctionné.
Lorsque nous parlons de changement climatique au Canada, nous devons reconnaître que nous sommes dans une situation unique lorsqu'il s'agit de lutter contre le changement climatique, peut-être unique au monde. Nous sommes le deuxième plus grand pays au monde. Nos villes et villages sont dispersés sur des milliers de kilomètres. Notre climat est essentiellement un climat froid. Les Canadiens ont besoin d'énergie pour accomplir leurs tâches quotidiennes; pour aller au travail, emmener leurs enfants jouer au hockey, prendre des leçons de piano, pour faire fonctionner l'économie. Et effectivement, nous avons la chance de posséder de précieuses ressources naturelles, qui font du Canada une super puissance énergétique en devenir.
Nous tenons également à nous assurer que les emplois canadiens qui existent dans diverses industries demeurent ici même au Canada. Le gouvernement ne veut pas que des entreprises ferment leurs portes. Nous ne voulons pas qu'à cause de la sévérité de nos règlements, des emplois soient transférés en Chine, où il n'existe aucun règlement.
Contrairement à bien d'autres pays, nous n'avons pas l'option de partager le fardeau ou une économie en train de s'effondrer, et je crois que c'est une bonne chose. La semaine dernière, à la Conférence du Commonwealth, nous avons été témoins des tactiques de certains pays qui préfèrent se livrer à des manigances politiques plutôt que de s'attaquer sérieusement au changement climatique grâce à une entente qui rallierait les principaux émetteurs. Nous allons en fait devoir réduire les gaz à effet de serre pour atteindre nos objectifs. Les mesures que nous allons prendre sont draconiennes mais également équilibrées. Elles aboutiront à des réductions absolues des émissions de gaz à effet de serre au Canada et produiront des avantages immédiats pour la santé de nos citoyens.
Notre plan d'action a suscité des réactions favorables autant que défavorables, ce qui m'indique que nous avons établi l'équilibre approprié entre la perfection que recherchent certains écologistes et le statu quo que d'autres membres de l'industrie visent à protéger.
Croyez-le ou non, monsieur le président, il est possible d'assurer la croissance de l'économie tout en réduisant de façon draconienne les gaz à effet de serre et les pollueurs atmosphériques nuisibles. Cela est possible pourvu que les règles soient appliquées de façon uniforme à tous les grands émetteurs et tant que tous les secteurs de notre économie, depuis le secteur des transports jusqu'aux secteurs pétrolier et gazier, au secteur de la fonderie et au secteur minier, seront tenus de réduire leurs émissions et la pollution atmosphérique qu'ils produisent. Nous avons établi un plan qui prévoit des règles et des règlements rigoureux, mais également qui offre la possibilité d'un développement plus créatif de la part des diverses entreprises qui sont le moteur de notre économie.
Je tiens à préciser que lorsque nous établissons ces règlements rigoureux, nous ne le faisons pas arbitrairement. En fait, encore aujourd'hui, nous travaillons avec l'industrie et les groupes environnementaux pour établir des règlements appropriés.
Nous passons maintenant à la page 15. Des groupes comme le Sierra Club, l'Institut Pembina, la Fondation David Suzuki, et le Climate Action Network, ainsi que certains groupes de l'industrie ont écrit au cet été pour lui indiquer que le Cadre réglementaire sur les émissions atmosphériques annoncé récemment par le gouvernement est une initiative réglementaire d'une ampleur et d'une complexité vraisemblablement sans précédent dans l'histoire fédérale. J'ai rencontré avec plaisir les représentants de ces groupes et de l'industrie cet été, et nous sommes en train de travailler en collaboration pour trouver des façons de réduire les émissions.
Le présent gouvernement reconnaît également les mesures importantes que les provinces et les territoires sont en train de prendre pour promouvoir l'air pur et s'attaquer aux changements climatiques. Pour les aider dans leurs initiatives, nous avons créé un fonds de fiducie de 1,5 milliard de dollars destiné à appuyer les gouvernements provinciaux et territoriaux. Ce fonds vise à réduire les gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique.
Nous sommes convaincus que le Canada peut être une superpuissance en matière d'énergie propre et nous tenons à développer cette technologie écologique ici même chez nous — contrairement à l'administration précédente qui voulait expédier des milliards de dollars de l'argent du contribuable canadien en achetant des crédits d'air chaud à la Russie. À quoi allait servir cet argent au juste?
Par exemple, 200 millions de dollars seront versés à la Colombie-Britannique en aide à la construction d'une autoroute de l'hydrogène. L'Alberta et la Saskatchewan recevront environ 200 millions de dollars pour axer leurs efforts sur la capture et le stockage de carbone. La province de l'Ontario va recevoir 586 millions de dollars pour l'aider à fermer les usines alimentées au charbon dans la province de l'Ontario. Les provinces maritimes vont recevoir environ 92 millions de dollars pour concentrer leurs efforts sur l'énergie marémotrice et ondulatoire.
[Français]
La province de Québec reçoit 350 millions de dollars pour la lutte aux changements climatiques. Il s'agit de 25 millions de dollars de plus que ce qu'a réclamé le premier ministre Jean Charest.
[Traduction]
Mais la technologie verte ne suffit pas. Nous acceptons également d'assumer la responsabilité de nettoyer les sites fédéraux contaminés que nous avons hérités, en fournissant une aide de 214 millions de dollars pour nettoyer 279 sites considérés prioritaires.
Notre gouvernement croit également que la conservation joue un rôle-clé dans la prévention du changement climatique, grâce à la préservation de notre patrimoine naturel. Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons annoncé que nous allions réserver sans doute le plus vaste territoire réservé de l'histoire du Canada: le bras oriental du Grand Lac des Esclaves, et la rivière Ramparts et ses terres humides. Monsieur le président, c'est un territoire qui représente environ le double de la superficie de votre province natale de la Nouvelle-Écosse.
Nous avons également pris des mesures en annonçant une vaste expansion de la Réserve du parc national Nahanni, la création d'une aire marine nationale de conservation au Lac Supérieur, et une aide fédérale de 30 millions de dollars pour protéger la forêt pluviale Great Bear au Nord de la Colombie-Britannique et qui se trouve dans la circonscription de notre collègue Nathan Cullen.
Monsieur le président, je mentionne uniquement ces réalisations parmi tant d'autres pour souligner l'engagement ferme que le gouvernement a pris envers l'environnement et la conservation. Je les mentionne également pour rappeler que les mesures que nous avons prises à l'échelle nationale nous ont permis d'acquérir une crédibilité à l'étranger — suffisamment de crédibilité, j'ajouterais, pour ne pas hésiter à demander à la communauté internationale d'accepter notre position selon laquelle tout cadre réglementaire sur le changement climatique, postérieur à 2012, doit inclure les principaux émetteurs.
Il ne fait aucun doute que la voie qui mènera à cette entente sera longue et cahoteuse. En fait, je ne me fais aucune illusion; il est peu probable que nous signions un nouveau traité rapidement ou sans débat et discussion houleux, mais je dirai ceci: Il y a 20 ans, en septembre 1987, la communauté internationale a fait front commun contre ce qui était sans doute à l'époque le plus grand défi environnemental, les CFC et leurs conséquences désastreuses sur notre couche d'ozone. Jusqu'à ce moment-là, les conclusions scientifiques ne faisaient pas l'unanimité et certains refusaient de croire que la volonté collective de la communauté internationale permettrait de régler ces problèmes. Mais une fois que l'on a compris ce qui était en jeu, une fois que l'on a compris même à l'époque que des mesures pourraient avoir des répercussions 10, 20 et 30 ans plus tard, on était prêt à entamer le dialogue et disposer à convenir qu'un consensus était possible.
Comme nous le savons maintenant, le résultat a été la signature du Protocole de Montréal, que l'ancien Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a qualifié d'entente internationale sans doute la plus efficace jusqu'à présent. Et 20 ans plus tard, ici encore à Montréal, en septembre dernier, les membres de la communauté internationale se sont réunis à nouveau pour accélérer l'élimination progressive des hydrocarbures fluorés, un autre groupe de substances nuisibles pour la couche d'ozone.
Je suis très fier du rôle de chef de file que le Canada a joué à Montréal, mais les États-Unis ont également fait preuve d'un excellent leadership, sans compter l'engagement important pris par la Chine tout au long de ce processus. Ils méritent que l'on reconnaisse le rôle important qu'ils ont joué à cet égard, de même que l'équipe des Nations Unies à Montréal.
La même situation peut se reproduire à nouveau alors que la génération présente fait face aux changements climatiques, le plus grand défi environnemental de son époque. Le Canada a été un chef de file en 1987 à l'époque de la ratification du Protocole de Montréal initial, et une fois de plus en septembre dernier, lorsqu'il a défié et convaincu la communauté internationale d'accélérer de 10 ans l'élimination progressive des produits chimiques qui appauvrissent la couche d'ozone et contribuent également accessoirement aux changements climatiques.
Le Canada a été un chef de file lorsque le a permis de réaliser un consensus au Sommet du G-8, à l'APEC, aux Nations Unies et à la Conférence du Commonwealth, mais tous les grands émetteurs doivent se rallier à la lutte contre les changements climatiques. Monsieur le président, le Canada redeviendra un chef de file la semaine prochaine en Indonésie et bien au-delà, lorsque la communauté internationale unira ses efforts pour élaborer une politique climatique post-2012. Lorsque le Canada prendra la parole sur la scène mondiale, il saura qu'il le fait en toute légitimité.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Merci monsieur le ministre, merci d'être venu nous rencontrer aujourd'hui.
Permettez-moi de dresser un bref historique — un historique intéressant — de ce qui s'est produit au sein de notre comité dans les 12 derniers mois, environ.
En juin dernier, bon nombre d'entre nous sont allés à Berlin pour la rencontre mondiale du G8+5, qui avait lieu juste avant la rencontre du G8 à Heiligendamm. Les députés libéraux et néo-démocrates ont parlé de notre crédibilité à l'étranger. Je dois dire qu'il était embarrassant de se trouver là-bas en tant que Canadien compte tenu des 13 longues années d'inaction des libéraux dans le dossier des changements climatiques. Lorsque les libéraux ont été élus en 1993, ils s'étaient joints au mouvement et ils avaient promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre; ils n'ont absolument rien fait.
C'était donc gênant. Mais monsieur le ministre, je puis vous assurer qu'il y avait à l'échelle internationale un optimisme bien réel sur le fait que nous avions renversé la vapeur, que nous avions mis fin aux beaux discours et que nous prenions de vraies mesures. Notre plan est très semblable à celui mis en oeuvre au Japon. Durant les deux jours que nous avons passés dans les réunions de cette conférence, à Berlin, on a beaucoup parlé de l'importance de se concentrer sur les solutions, comme vous le faites, monsieur le ministre. On a parlé de la capture et du stockage du carbone et de l'importance de ces mesures, surtout au Canada. On a parlé des technologies dont la planète aura besoin et du fait que le monde entier espère que le Canada aidera à la création de ces technologies.
Monsieur le ministre, si vous regardez la page 4 du document, on y trouve des propos pertinents à ce que nous avons entendu lorsque j'étais à Berlin.
On a dit... J'en vois qui rient, et j'encouragerais les députés de l'opposition... Cela n'a rien de drôle; c'est une question très sérieuse.
On nous a encouragés à faire savoir ce que nous avions appris là-bas après notre retour au Canada et à chercher des solutions. Le gouvernement a mis en place un cadre, et j'espère que notre comité se concentrera sur les solutions. La capture et le stockage du carbone sont l'une des solutions. J'ai dressé la liste des idées que nous avons ramenées d'Allemagne: cette liste de solutions sur laquelle les autres pays ont demandé à notre comité de se concentrer. On nous a dit que le Canada devrait se concentrer sur ces solutions.
Monsieur le ministre, notre comité a malheureusement refusé de se concentrer sur les solutions, et nous constatons aujourd'hui que l'on préfère s'attaquer au gouvernement au lieu de travailler à trouver des solutions. Je trouve cela très décevant. Mais comme le montre ce tableau, il existe un énorme problème à l'échelle de la planète, et le Canada s'est engagé à faire partie de la solution.
La semaine dernière, monsieur le ministre, nous avons entendu un groupe de témoins du GIEC — nous les avions invités —, ainsi que d'autres témoins mardi cette semaine. Lorsque nous avons entendu les représentants du GIEC, on a demandé qu'est-ce qui se produirait si les émissions de gaz à effet de serre du Canada et des États-Unis étaient entièrement abolies — nous savons que c'est impossible, et de façon hypothétique, ce qui se produirait s'il n'y avait plus aucune émission de gaz à effet de serre en Amérique du Nord. On nous a répondu très clairement que ces émissions continueraient d'augmenter à l'échelle de la planète. C'est pour cela qu'il est aussi important que le Canada soit un leader mondial dans la création de technologies qui aideront les autres pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. C'est un défi que je suis prêt à relever, car c'est exactement ce que vous faites, monsieur le ministre, comme le montre ce tableau.
Nous avons également entendu un autre exemple mardi cette semaine. On a posé une question au sujet de l'aluminium. La production d'une tonne d'aluminium au Canada suscite l'émission de quatre tonnes de gaz à effet de serre. Mais la production de la même tonne d'aluminium en Chine produit sept tonnes de gaz à effet de serre. Vous avez dit, comme l'indique également ce tableau, que tous les émetteurs de gaz à effet de serre doivent faire leur part, pas seulement le Canada. Sinon, les émissions de gaz à effet de serre continueront de croître, ce qui signifie que la crise des changements climatiques se poursuivra.
La question que je vous pose est donc la suivante, monsieur le ministre. À votre avis, une fois Kyoto abandonné, dans quelle mesure est-il important que tout...? Vous en avez parlé, mais si je regarde ce tableau, à quelle rapidité faudra-t-il obtenir des engagements de la Chine, de l'Inde et des États-Unis — c'est-à-dire des principaux émetteurs — afin qu'ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre et suivent l'exemple du Canada?
Nos objectifs sont parmi les plus rigoureux au monde: 20 p. 100 d'ici 2020, et 60 à 70 p. 100 d'ici 2050. Dans quelle mesure est-il important que nous fassions tous notre part, et à quel rythme?
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Merci, monsieur le président. J'entamais à peine mes remarques.
Monsieur le président, nous mettrons en oeuvre une nouvelle stratégie sur l'eau, afin d'appuyer le nettoyage de nos plus grands lacs et de nos océans et afin d'améliorer l'accès à de l'eau potable dans les collectivités de nos premières nations. Ce sont d'excellentes nouvelles, monsieur le président, des nouvelles qui, je le répète, ont obtenu l'appui du Parlement. Nous avons déjà mis en oeuvre les premiers éléments de cette stratégie, en annonçant un plan très stricte de lutte conte le déversement d'égouts et l'introduction de nouveaux règlements contraignants sur le traitement des eaux usées partout au pays. Monsieur le président, lui-même a exprimé son inquiétude au vu des algues bleues et nous avons appuyé ce rapport déposé à la Chambre. Mais il faut aussi traiter de l'agriculture, des algues bleues provenant des égouts, et c'est bien ce qu'a fait notre gouvernement. Je le répète: nous avons l'approbation du Parlement pour faire entendre ce message en Indonésie.
La semaine dernière, le gouvernement du Canada a annoncé qu'il consacrerait 42,5 millions de dollars aux océans canadiens. C'est fabuleux, monsieur le président. Ce sont des mesures pour protéger les océans, mais aussi des régions écologiquement fragiles partout au Canada, comme les îles Scott en Colombie-Britannique, et ce en collaboration avec des groupes comme le Fonds mondial pour la nature.
Monsieur le président, durant de longues années — trop nombreuses, monsieur le président —, l'ancien gouvernement libéral s'est abstenu de toute action en faveur l'environnement. À présent, le Canada aura enfin les règlements nationaux strictes nécessaires pour améliorer le qualité de l'eau, protéger la santé des Canadiens, réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour faire face au problème international que nous devons tous résoudre.
Tels sont les faits. L'opposition ne peut demander au gouvernement de faire quelque chose qu'elle s'est abstenue de faire elle-même; c'est manqué de constance. Pendant que les libéraux étaient au pouvoir, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 33 p. 100 par rapport aux cibles. Est-ce ce qui avait été promis aux Canadiens? Non. En 1993, on leur avait promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'ancien gouvernement s'est engagé à respecter le Protocole de Kyoto mais, en 2004, on produisait 33 p. 100 de plus que les cibles, de plus que les promesses.
Nous avons entendu dire aujourd'hui que la lutte au changement climatique avait échoué. Certaines des personnes autour de la table aujourd'hui sont en partie responsables de cet échec. Ont été prises alors des décisions faisant fi du changement climatique. Le ministre l'a dit aujourd'hui.
Notre devoir envers le Canada, notre devoir envers la planète nous impose de prendre le problème au sérieux, ce que fait le gouvernement actuel. S'abstenir de lutter contre le changement climatique n'est pas un choix possible. Nous devons relever le défi pleinement. Nous avons entendu le ministre le dire aujourd'hui et c'est un message à faire entendre non seulement ici au Canada mais aussi en Indonésie.
Monsieur le président, je pense qu'il est approprié de maintenir l'appui, comme je l'ai dit plus tôt aux membres de notre comité. Même si certains députés se sont abstenus de l'appuyer, le message du gouvernement dans le Discours du Trône a obtenu la majorité du gouvernement. Que dit le message? De prendre au sérieux le changement climatique, de mettre fin à 13 longues années d'inactivité libérales.
Il nous faut envisager des solutions; notre gouvernement entend bien trouver des solutions: efficacité énergétique, carburant renouvelable, piégeage et stockage du dioxyde du carbone, une bourse du carbone canadienne. Et nous voulons travailler avec les États-Unis, la Chine et l'Inde pour qu'eux aussi adoptent la solution.
Nous nous souvenons tous du tableau que nous avons vu ici il n'y a pas si longtemps, celui qui montrait les augmentations des émissions de gaz à effet de serre qui seraient attribuables à l'Inde, à la Chine et aux États-Unis. Nous avons une obligation — je crois que chacun d'entre nous croit à cette obligation — de faire face à la situation, de reconnaître l'existence du problème, celui de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Comment procéder, monsieur le président? En veillant à ce que chacun y participe. Si vous voyiez quelqu'un arroser une pelouse qui est saturée, vous mettriez fin à l'inondation, à ce gaspillage d'eau, ressource précieuse. Arroser une pelouse est une chose, mais la détremper et gaspiller l'eau qui coule sur le trottoir serait un terrible gâchis. Or, c'est ce qui se passe dans l'environnement. Il faut que nous fermions les robinets, que nous mettions fin aux mauvais traitements de l'atmosphère, que nous cessions de décharger dans notre atmosphère des quantités excessives de dioxyde de carbone et des émissions de gaz à effet de serre.
La semaine dernière, ou peut-être au début de la semaine, nous avons d'ailleurs entendu , je crois que c'était lui, parler du rejet d'émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et de ce que cela coûtait à la planète. Je paraphrase ce qu'il a dit, en espérant ne pas déformer sa pensée. Je suis d'accord avec lui. Par le passé, c'est ce qu'ont longtemps fait les gouvernements: rejeter des émissions de gaz à effet de serre trop importantes dans l'atmosphère. Avec quel résultat? Le changement climatique. La planète se réchauffe.
Le rapport du groupe d'experts le montrait: même si le Canada et les États-Unis réduisaient à néant leurs émissions, s'ils arrêtaient tout, les émissions de gaz à effet de serre continueraient à augmenter. On l'a vu au tableau 4.
Il est donc essentiel que chacun participe. Pour revenir à mon analogie de tout à l'heure, il y a trop de gens qui arrosent la pelouse. C'est plus que de l'arrosage, c'est une inondation et un gaspillage d'une ressource. Il faut amener la Chine à commencer à fermer le robinet. Quand? Maintenant. Et l'Inde? Et les États-Unis? Pour résoudre la crise du changement climatique, il faut que tous les gros émetteurs adoptent la solution. C'est ce qu'a dit le . Il a manifestement adopté ce point de vue de leader. C'est aussi le message que fera entendre le ministre en Indonésie.
Monsieur le président, j'estime essentiel que nous maintenions notre appui, notre approbation. Si les membres du comité n'appuient pas ceci, ils divergent du vote favorable accordé aux discours du Trône. Que peut-on en conclure? Ils nous faut faire preuve de constance. Il nous faut affronter le problème du changement climatique.
Monsieur le président, j'estime que la motion est très claire. Elle appuie la poursuite du mandat et j'espère que tous les membres du comité l'approuveront.
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... qui a donné de son temps sans compter.
Le Canada va continuer à travailler fermement dans le cadre du processus onusien. Je pense qu'on a établi les balises des négociations à Kampala, en Ouganda, et que nous allons continuer dans ce sens. Comme l'a dit M. McGuinty en Chambre pour que tous ceux qui y étaient l'entendent, il ne fera pas partie de la délégation canadienne. Il s'agira d'une délégation qui n'aura jamais été aussi solidaire et décidée.
Une voix: Qu'est-ce que vous en savez?
M. Maurice Vellacott: Les députés de l'opposition peuvent y participer s'ils le désirent. Vous pouvez y aller; il n'y a rien qui vous en empêche. Le député d'Ottawa-Sud peut très bien y aller. Mais il faut savoir qu'il aurait pu se montrer à la hauteur en représentant véritablement les Canadiens. Mais il ne l'a pas fait. Il aurait pu représenter ces Canadiens au nom desquels il dit parler, mais il ne l'a pas fait. Il s'est abstenu. La Chambre des communes a donné au gouvernement, le gouvernement conservateur, un mandat, plus particulièrement sur l'environnement, mais le député a choisi de ne pas se lever. Il était entre deux chaises pendant tout un moment et ne s'est pas prononcé pour défendre les Canadiens comme il aurait dû le faire. Mais en fait, en s'abstenant, il a soutenu le gouvernement en lui accordant un mandat.
J'aimerais également rappeler aux députés que nous enverrons en Indonésie une délégation compétente, dont les membres n'ont aucunement l'intention de mettre le Canada dans l'embarras. On peut dire que certaines des choses qui se sont produites à Bonn étaient honteuses. Il est clair que les partis de l'opposition — et on le constate encore aujourd'hui puisqu'ils ont eu recours à une tactique de dernière minute en présentant une motion au dernier moment — tentent de faire dérailler le comité, je suppose, en partie. De toute évidence, les partis de l'opposition n'ont pas l'intention de véritablement travailler à l'étranger. En effet, ils préfèrent profiter de l'occasion pour attaquer leur adversaire politique. Qu'ils le fassent s'ils le désirent, mais pas aux dépens du gouvernement.
Il est important de noter que le comité ne se réunit pas pour traiter de questions partisanes mais plutôt pour identifier les prochaines étapes du processus. L'honorable député le sait pertinemment. Et d'ailleurs, les provinces y seront également représentées. Divers groupes environnementaux ainsi que des parties tierces y seront. Ces groupes ont l'intention de participer aux négociations et rien ne va les en empêcher. Ils y seront.
Plus tôt, j'ai cité, en plus de toutes les informations qui figuraient à l'écran précédemment, une déclaration du haut-commissariat de Grande-Bretagne dans laquelle on accordait beaucoup d'importance à ce principe de participation universelle. C'est M. Harper, le premier ministre du Canada, qui y tenait particulièrement et finalement un consensus a été atteint à Kampala. Ce principe est cité à titre de premier objectif à atteindre à Bali entre le 3 et le 14 décembre, ce qui permettra, comme il a été dit, de lancer un processus très important. En effet, il s'agit d'un processus critique pour la communauté internationale tout entière. Dans le cadre de l'établissement des objectifs, on a accordé une importance toute particulière à ce principe de participation universelle et à l'établissement d'un objectif de stabilisation globale à long terme bénéficiant de l'aval de tous. Notre parti, notre gouvernement, notre ministre de l'Environnement et le premier ministre, comme il l'a démontré récemment, prônent la réduction d'émissions dans l'absolu par les pays développés.
C'est absolument remarquable de faire preuve d'un tel leadership à l'étranger, mais, comme j'ai pu le démontrer dans les questions que j'ai posées au ministre, j'estime qu'il est encore plus vital d'être chef de file en la matière ici au pays.
Monsieur le président, la population canadienne ne sera pas bernée. L'inaction des libéraux est bien documentée. Il suffit de s'intéresser à ce qu'a dit la commissaire à l'environnement entre 1998 et 2006. Dans le rapport de 1998 — il est toujours possible de s'y reporter directement mais je pense que ceci résume bien la situation — la commissaire à l'environnement dit sans détour que le gouvernement fédéral — le gouvernement libéral à l'époque — ne respectait pas ses engagements en matière de politique.
Dans le rapport de la commissaire à l'environnement de 1999, on trouve la déclaration suivante: « les ministères fédéraux ne s'entendent pas sur l'ampleur et l'importance des risques associés à certaines substances toxiques, ni sur l'interprétation et l'application des lois, ni sur la nature de leurs rôles et pouvoirs respectifs. Cette situation est source d'indécision, d'inaction et de tensions entre les ministères ».
Et, ça ne vient pas de moi, monsieur le président. C'est la commissaire à l'environnement, qui est respecté de tous, qui le dit dans son rapport de 1999.
La commissaire à l'environnement en dit encore plus dans son rapport de 2000 — on a l'impression de détecter une certaine tendance — en indiquant « nous avons cerné des problèmes persistants dans la gestion, par le gouvernement fédéral, des enjeux clés tels que les changements climatiques, les substances toxiques et la biodiversité ». Je cite toujours « Les engagements pris envers les Canadiens ne sont pas respectés » — j'insiste, on dit bien « ne sont pas respectés ».
Et on pourrait dire bien d'autres choses encore. Le rapport de 2001 dit que la tendance constante à la hausse des émissions au Canada démontre que le gouvernement n'a pas donné suite à ses promesses.
J'espère que cela vous est utile, monsieur le président, car comme je l'avais promis, j'espère vous éclairer et débattre de tous les aspects de la motion dont nous sommes maintenant saisis.
Dans son rapport de 2002, la commissaire à l'environnement disait ce qui suit: « Le déficit du développement durable continue de s'accentuer ». Et on trouve des déclarations semblables partout.
La commissaire à l'environnement s'est exprimée clairement sur l'échec abject du gouvernement pour ce qui est de respecter les enjeux environnementaux. Je pourrais citer bien d'autres exemples encore, mais la commissaire est une source relativement objective à laquelle nous pouvons nous référer.
Par opposition, monsieur le président, comme vous le savez... car je sais que vous étudiez ces questions avec beaucoup d'intérêt et que vous êtes un brillant élève dans ce domaine. Vous savez très bien, monsieur le président, monsieur Regan, que le gouvernement a annoncé un programme clair en matière d'environnement. Le programme est là, il est du domaine public. Grâce à notre plan, nous continuerons d'obtenir des résultats en poursuivant des objectifs réalistes et réalisables en matière d'assainissement de l'environnement.
C'est ce que veulent mes électeurs et c'est ce qu'ils me disent. Ils veulent des résultats tangibles. Quand je parle aux jeunes et à d'autres encore, je constate que les bons discours et les effets de manche... Ce qu'ils veulent, ce sont des gestes concrets, des progrès. Et c'est ce que nous leur donnerons.
Notre plan continuera de produire des résultats réalistes en matière d'assainissement de l'environnement. Ce plan mettait l'accent sur des mesures étendues à l'échelle nationale, et il a continué, à l'échelle internationale...