J'aimerais vous parler un petit peu de ma dernière journée et demie, et de ma visite à Washington en tant que membre du groupe de dialogue du G8+5. J'ose espérer que cela intéressera tout le monde, car il y a été question de l'environnement.
Quatre pays étaient représentés. Nous avions un membre de l'Afrique du Sud, un membre du Brésil, un membre du Royaume-Uni, et des Canadiens. Nous cherchions un moyen de maintenir le groupe de dialogue G8+5 une fois déposé notre rapport à Tokyo le 28 juin. Ce rapport, qui sera déposé le 28 juin, portera sur des solutions au changement climatique pour le G8+5 — les 13 pays — auxquelles nous travaillons depuis trois ans. L'important est que si ces pays l'acceptent — et nous croyons que ce sera le cas, car ils ont déjà fait 95 p. 100 du chemin en vue de l'acceptation de ces solutions —, ils comptent pour plus de 70 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Si, donc, les pays du G8 plus la Chine, l'Inde, le Brésil, le Mexique et l'Afrique du Sud s'entendent sur les solutions au changement climatique, cela vaudra la peine d'être rapporté.
Nos visites avaient principalement pour objet de prendre le pouls des États-Unis dans le contexte actuel. Nous nous sommes retrouvés à Washington le même jour que le Pape et que Gordon Brown, ce qui a rendu les choses encore plus intéressantes. Ces messieurs ne se sont pas joints à notre comité — je ne voudrais pas vous induire en erreur —, mais ils étaient là et notre journée passée à Washington n'en a été que d'autant plus excitante.
Notre rôle était de discuter du bill Lieberman-McCain qui s'en vient, et ainsi de suite, ainsi que du bill loi Boxer, dont le Sénat américain va débattre le 2 juin. Il va discuter de l'établissement de cibles confirmées et du processus de plafonnement et d'échange d'émissions pour les États-Unis. Il va donc y avoir un fort important débat de deux ou trois semaines au Sénat américain au sujet du changement climatique. Ce sera la première fois qu'on discute de la question aux États-Unis, et le gouvernement va sans doute pour la toute première fois prendre d'importantes mesures en matière de changement climatique. Nous y voyons donc un très important pas en avant pour les États-Unis.
Nous avons rencontré le groupe Lieberman, nous avons rencontré le groupe McCain, et nous avons eu un long entretien avec Floyd DesChamps, le conseiller principal du sénateur McCain. Nous étions tout à fait sur la même longueur d'onde. S'il devait devenir président, je pense que ce serait un énorme pas en avant pour ce qui est du dossier du changement climatique.
Nous avons rencontré Mme McCollum, membre du Congrès, et avons beaucoup appris au sujet de son intérêt pour la pauvreté, la pauvreté liée au changement climatique et la migration des peuples et ainsi de suite, qui résulteront de changements attribuables au changement climatique.
Nous avons rencontré M. Gilchrest, membre du Congrès, et j'estime qu'il comprend mieux la question que n'importe qui d'autre. Il est extrêmement bien informé et cela a été très impressionnant d'entendre son opinion quant au groupe intermédiaire — les membres du Congrès au milieu — de démocrates et de républicains qui veulent oeuvrer au dossier du changement climatique et qui tiennent vraiment à ce qu'il se fasse quelque chose aux États-Unis.
Nous avons ensuite rencontré Edward Markey, la personne ayant autorité en matière de changement climatique aux États-Unis. C'est lui qui a été nommé. Il fait partie du petit cercle au Congrès, et il est très désireux de travailler avec nous à l'avenir. Il s'était joint à nous à Brasilia lors du dernier forum, et il se joindra à nous au Japon fin juin.
Le lendemain, nous avons rencontré Monique Barbut du Fonds pour l'environnement mondial des Nations Unies. Le Canada verse à ce groupe 158 millions de dollars, et nous voulions savoir ce qu'a en tête Mme Barbut. Elle nous a tout particulièrement encouragés à nous intéresser aux océans, à l'Arctique et aux effets — atténuation et adaptation, mais surtout adaptation — dans ces secteurs.
Le principal objet de notre présence là-bas était de nous entretenir avec la Banque mondiale. Un à-côté intéressant a été notre rencontre avec le personnel de la Banque mondiale, et s'il y en a parmi vous qui n'avez jamais visité la Banque mondiale, je peux vous dire qu'il s'agit d'une organisation gigantesque. Nous avons été plutôt impressionnés par sa très grande taille.
Nous avons donc discuté avec le personnel et avons eu une présentation d'une demi-heure au cours de laquelle nous avons eu l'occasion de dire ce que nous pensions en tant que groupe du G8+5. N'oubliez pas qu'il s'agit d'un groupe non partisan et non politique; tous les partis y sont représentés. Il y a donc eu une période de questions et de réponses, et il a été fort intéressant de nous entretenir avec le personnel.
Nous avons ensuite rencontré le sénateur John Kerry. John Kerry fait partie de notre groupe depuis le tout premier jour et joue un rôle fort important en tant que porte-parole du Sénat. Nous avons également rencontré Olympia Snowe, un autre sénateur. Elle est elle aussi très engagée dans le dossier et il a été formidable de la rencontrer. Nous avons ensuite rencontré Graeme Wheeler, directeur général de la Banque mondiale, et Kathy Sierra, qui occupe elle aussi un poste important à la banque.
Je pense qu'ils nous ont, dans l'ensemble, encouragés. Ils assureront un financement durable pour le groupe de dialogue du G8+5 et je pense qu'ils nous aideront à vraiment insister sur la question du changement climatique à ce niveau-là.
Au total, donc, le voyage a été fort réussi. Je remercie le comité d'avoir accepté de reporter à aujourd'hui la date de notre réunion afin que je puisse participer à ces séances fort importantes. Je pense pouvoir dire au nom de notre groupe que nous avons été très heureux de leur déroulement. Nous n'allons pas faire gloire de la déclaration du président Bush dans la Rose Garden, mais vous aurez remarqué qu'il a également fait état du changement climatique et mentionné que l'idée est d'atteindre un jour la croissance zéro. Aucun détail en la matière n'a été fourni, mais il y a au moins eu une déclaration au sujet du changement climatique, ce qui est un grand pas en avant.
Comme vous pouvez vous l'imaginer, les Américains sont tout à fait absorbés par la campagne électorale, et la course présidentielle a été mentionnée partout où nous sommes allés et compte pour une grosse part dans tout ce qui se passe aux États-Unis. Je pense que nous tous devrions sans doute nous féliciter de ne pas être des membres du Congrès qui doivent se faire élire tous les deux ans; pour un sénateur, c'est tous les six ans. Lorsque vous rendez visite à ces gens dans leur bureau en face-à-face, l'impression que vous avez est qu'ils sont perpétuellement en campagne électorale.
Je ne sais pas si vous avez des questions. J'ai trouvé la rencontre fort bien réussie et je pense que Bryon Wilfert et moi-même convenons tous les deux que nous avons été en mesure de contribuer beaucoup en ce qui concerne la perspective canadienne. J'estime qu'il est assez unique qu'ils trouvent toujours intéressant que deux partis ici oeuvrent ensemble sur le dossier du changement climatique.
Voilà donc le rapide rapport que je voulais vous faire, et si vous avez des questions, je me ferai un plaisir d'y répondre ou de vous fournir davantage de précisions ultérieurement. La réunion a en tout cas été positive. Permettez-moi de vous dire qu'au cours des dernières années toutes les réunions n'ont pas été aussi positives que celle que nous avons eue hier aux États-Unis. Voilà.
Nous avons une ou deux motions dont nous pourrions traiter tout de suite. Il me semble que nous pourrions peut-être régler d'abord le sort de celle de M. Bigras. Je pense que vous avez une lettre, et je demanderais à M. Bigras de nous en entretenir très brièvement. Je pense que nous pourrons en traiter assez rapidement.
Monsieur Bigras.
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Monsieur le président, j'ai déposé un avis de motion concernant le dossier du satellite RADARSAT-2. Comme vous le savez, cette transaction est encore à l'étude et aura des répercussions importantes pour le Canada.
Par cette motion, nous demandons que le ministre de l'Industrie du Canada maintienne fermement sa décision dans ce dossier. Le Canada a investi des fonds publics de plus de 445 millions de dollars afin de développer cette technologie, entre autres par l'entremise de MDA et de l'Agence spatiale canadienne.
Dans une lettre du 8 avril, qui a été rendue publique par l'entreprise Alliant Techsystems Inc., le ministre a indiqué assez clairement avoir de profondes réserves par rapport à cette transaction et qu'il n'était pas sûr que celle-ci répondait aux intérêts du Canada.
On a investi 445 millions de dollars de fonds publics. Cette technologie a été mise en place, entre autres, pour protéger la souveraineté canadienne de l'Arctique. Ce satellite est appelé à jouer un rôle fondamental dans la lutte contre les changements climatiques; c'est une technologie importante qui permettra de connaître l'état des changements climatiques dans le cadre d'une politique d'adaptation aux changements climatiques, particulièrement dans l'Arctique. Pour toutes ces raisons, nous recommandons, par cette motion, de demander au ministre de maintenir sa position.
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Toutes mes excuses, monsieur Bigras. Nous changeons de jour. Nous fonctionnons mieux le mercredi que le jeudi.
En ce qui concerne la motion suivante dont j'aimerais traiter, je pense qu'il y a eu consultation, mais je vais demander à M. Comartin d'expliquer cette motion.
Il y a une ou deux corrections dont le greffier a fait état et qu'il nous faudrait apporter. Monsieur Comartin, avant que je ne vous cède la parole, pourrais-je apporter les corrections dont le greffier dit qu'elles s'imposent?
Le texte est le suivant:
Que le titre, le préambule et les articles 1, 2, 10 tel que modifié,
— nous avons voté là-dessus —
11, 12, 13 et 14 du projet de loi C-377, Loi visant à assurer l'acquittement des responsabilités du Canada pour la prévention des changements climatiques dangereux, soient réputés adoptés; que le projet de loi, tel que modifié, soit réputé adopté et que le président en fasse rapport à la Chambre; et que le comité prépare un deuxième rapport conformément à l'article 108(2) du Règlement faisant état des circonstances entourant l'étude article par article du projet de loi.
Il y a juste une ou deux corrections à apporter ici, et tout le monde les a — je tiens simplement à ce que tout le monde soit sur la même longueur d'onde.
Je vais donc demander à M. Comartin de présenter cette motion et d'en proposer l'adoption.
Y a-t-il d'autres commentaires?
Bien. Voici un petit peu ce que j'avais en tête. La lettre d'accompagnement dirait quelque chose comme ceci, et nous travaillerions bien sûr le texte et en discuterions à notre première réunion et pourrions en faire rapport lundi, mais je n'ai pas la date en tête:
Le Comité souhaite expliquer de la façon suivante, conformément au paragraphe 108(1) du Règlement, pourquoi il n'a pas terminé l'étude du projet de loi C-377.
Le Comité a été saisi du projet de loi le 16 octobre 2007. Il a commencé à l'étudier le 11 décembre suivant et a entendu 25 témoins représentant 23 groupes. Il en a commencé l'étude article par article le 3 mars 2008, et le 5 mars, il a demandé à la Chambre des communes, en vertu de l'article 97.1 du Règlement, de prolonger le délai initial de trente jours.
La Chambre a approuvé la prolongation le 12 mars 2008. Le Comité a adopté les articles 3 à 9 avec huit amendements; reporté la mise aux voix de l'article 1 (le titre abrégé) et du préambule aux termes du paragraphe 75(1) du Règlement, et réservé l'article 2. Mais il a été incapable de progresser davantage du fait que l'article 10 a suscité un débat de plus de 20 heures qui s'est révélé une impasse.
Au cours du débat, deux décisions de la présidence ont été renversées alors qu'elles étaient conformes à la procédure. Le lundi 14 avril 2008, le Comité a donc fait à la Chambre un rapport dans lequel il décrit des difficultés de l'usage, de la procédure et du Règlement de la Chambre des communes qui peuvent empêcher le Comité d'exécuter son mandat.
Il s'agit donc, en gros, de l'historique de ce qui s'est passé, avec les dates. Et bien sûr, la dernière partie reflétera ce que nous aurons fait aujourd'hui. Il faudra que cela y soit inclus.
Cela vous donne donc tout simplement une idée de ce que nous avons en tête, afin que nous n'ayons pas à passer beaucoup de temps à en débattre plus avant. Nous aimerions savoir ce que vous en pensez, après quoi nous mettrons cette motion aux voix.
Monsieur Godfrey.
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Deux pages sont suggérées comme limite pour les opinions dissidentes. Y a-t-il d'autres interventions à ce sujet?
Je conclus donc que nos opinions seront limitées à deux pages. Je vais demander à tout le monde de faire parvenir ses opinions au greffier d'ici le lundi 28 avril. Cela nous donnera le temps de tout mettre ensemble, de faire traduire et de tout préparer. Je présume que cela nous permettra de déposer le rapport mercredi, jeudi ou un jour de cette semaine. Cela devra être déposé dans les deux langues officielles. Il s'agit de l'opinion de chaque parti ou personne.
Peut-être pourriez-vous les faire parvenir au greffier avant la fin de la journée de lundi. Est-ce convenu?
Des voix: D'accord.
Le président: D'accord, tout le monde comprend cela.
Voilà, nous en avons fini avec le projet de loi, et M. Cullen n'était pas là pour jouir de ce moment avec nous.
Vous lui avez envoyé un message par BlackBerry? Bien.
Monsieur Godfrey, lors de cette première réunion, le 28 avril, nous examinerons le rapport. Nous le finaliserons afin que les greffiers puissent tout préparer pour le dépôt plus tard cette semaine-là. Nous passerons ensuite au projet de loi et tenterons d'obtenir des témoins pour, disons, la dernière heure de cette séance, puis de nouveau le mercredi.