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Je veux d'abord dire aujourd'hui qu'à titre de ministre de l'Environnement, je suis très fier du vif intérêt que les Canadiens accordent à l'environnement. Les Canadiens comprennent l'importance de notre environnement et il s'engagement de plus en plus pour le protéger, ce qui profitera à tous.
Nous comprenons mieux, aujourd'hui, que notre environnement et notre économie sont inextricablement liés. Notre gestion de l'environnement déterminera l'héritage que nous laisserons à la prochaine génération. Notre gouvernement le comprend. Il ne se contente pas d'écouter attentivement les Canadiens, il prend des mesures concrètes pour obtenir des résultats, dans l'intérêt des Canadiens et de l'environnement.
Dans les budgets 2006 et 2007, notre gouvernement a annoncé des investissements de plus de neuf milliards de dollars pour financer des priorités et des initiatives liées aux initiatives environnementales des prochaines années. Je mentionnerai notamment que près d'un milliard de dollars a été alloué aux initiatives environnementales d'Environnement Canada sur cinq ans.
Notre gouvernement a pris des mesures adaptées à ses priorités environnementales, des mesures qui montrent hors de tout doute que nous sommes sérieux lorsque nous parlons de protéger et d'assainir l'environnement. Notre gouvernement comprend bien la situation et il prouve au monde entier que le Canada est déterminé à réduire ses émissions.
Les émissions ne cessent d'augmenter depuis 13 ans, mais notre gouvernement a proposé un plan intitulé « Prendre le virage », qui manifeste un engagement réel, la volonté de faire plus que de parapher un document. Pour la première fois dans l'histoire du Canada, nous avons obtenu l'appui de l'industrie pour prendre des mesures et adopter des cibles obligatoires, et non pas volontaires, en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique. Nous menons notre pays dans une nouvelle direction, et le changement climatique n'est pas la seule priorité qui nous intéresse. Nous mettons aussi l'accent sur des priorités comme l'eau propre, la protection de l'environnement et, ce qui m'est particulièrement cher, la conservation. Nous travaillons pour préserver notre patrimoine naturel et nos écosystèmes, pour protéger notre faune et nos oiseaux migrateurs. Dans le budget 2007, notre gouvernement alloue 22 millions de dollars au recrutement d'agents d'application des lois environnementales. Notre engagement garantira une responsabilisation accrue en matière d'application des lois environnementales: les pollueurs paieront.
Nous veillons aussi à la sécurité des Canadiens, grâce à nos services météorologiques et à nos systèmes de prévision des tempêtes. La protection du patrimoine naturel du Canada constitue également une priorité, et une partie du budget appuie un vaste programme de conservation des aires naturelles, pour élargir les aires protégées dans les Territoires du Nord-Ouest et mettre en oeuvre la Loi sur les espèces en péril.
Je vous donne quelques exemples des importants travaux que mène Environnement Canada pour protéger la faune. Environnement Canada réalise des recherches sur l'écologie de l'ours polaire et négocie une entente de conservation entre le Canada, le Nunavut et le Groenland.
Comme vous le savez peut-être, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada doit déposer un rapport sur l'état des populations d'ours polaire. Nous avons retenu les services de 18 scientifiques de renom travaillant au sein d'universités et de groupes gouvernementaux et non gouvernementaux du Canada pour définir l'habitat essentiel du caribou dans la forêt boréale. Ce travail non seulement aidera les populations de caribous mais en outre il favorisera la biodiversité dans la forêt boréale de notre beau pays.
Nous avons adopté une stratégie de rétablissement pour deux oiseaux marins importants, le puffin à pieds roses et l'albatros à queue courte. Comme mon collègue, le député de Langley, l'a récemment annoncé, nous prendrons aussi des mesures pour protéger les îles Scott, en Colombie-Britannique, ce qui aidera d'autant plus ces espèces.
Nous étudions attentivement un autre oiseau marin migrateur, le guillemot marbré, qui habite la forêt pluviale du Grand Ours et à la protection duquel notre gouvernement a alloué 30 millions de dollars. Nous espérons que cette mesure nous permettra de retirer son nom de la Loi sur les espèces en péril.
Ce ne sont là que quelques exemples de l'excellent travail qu'accomplissent les hommes et les femmes d'Environnement Canada, qui sont déterminés à protéger certaines de nos espèces les plus vulnérables. Le Canada a la chance d'être servi par des fonctionnaires dévoués, qui luttent vaillamment pour une noble cause.
Monsieur le président, notre gouvernement a promis d'aligner son budget et ses priorités, et comme vous le constatez, nous tenons parole. Pourtant, malgré tous nos investissements et nos priorités environnementales, Environnement Canada a de la difficulté à maintenir les programmes et services qu'il offre aux Canadiens, et ce indépendamment de l'investissement considérable consenti par notre gouvernement en matière d'environnement.
Cela ne signifie pas que tous les secteurs du ministère sont en croissance. Pour comprendre le budget actuel et le budget supplémentaire du ministère, il faut reconnaître que l'exercice n'est pas encore terminé. Nous ne voyons pas l'ensemble du tableau. Le budget du ministère peut encore évoluer car un budget supplémentaire sera déposé d'ici la fin de l'exercice.
Actuellement, le budget d'Environnement Canada pour l'exercice en cours s'élève à 842 millions de dollars. Le budget supplémentaire qu'étudie actuellement la Chambre des communes comprend 290 millions de plus et, s'il est adopté, portera le budget du ministère à plus d'un milliard de dollars.
Il faut toutefois signaler que ce budget supplémentaire reprend dans une large mesure le financement destiné à de nouveaux programmes transférés à Environnement Canada par un autre ministère.
La principale augmentation vient du transfert à Environnement Canada de l'initiative de revitalisation du secteur riverain de Toronto. Ce poste budgétaire figurait précédemment dans le budget du Secrétariat du Conseil du Trésor. Les fonds inscrits au budget supplémentaire (A) ne comprennent pas le financement des fonctions nouvellement transférées. Le budget global du ministère augmentera cette année d'environ 55 millions de dollars.
Monsieur le président, il faut comprendre que les nouveaux fonds alloués au ministère sont spécifiquement destinés aux mesures appuyant les priorités environnementales du gouvernement. Ce financement n'améliore pas la situation du ministère, le financement de base demeure limité.
Même si le ministère reçoit de l'argent frais, il ne pourra pas l'affecter aux programmes et services existants dans tous les cas. Les pressions financières sur le budget de base d'Environnement Canada s'expliquent par divers facteurs.
Premièrement, l'examen des dépenses de 2005, mené par le gouvernement précédent, a produit des compressions d'environ 22 millions de dollars, un montant dont le ministère ne dispose plus d'une année sur l'autre. Cela a été décidé et approuvé par un de mes prédécesseurs, cette année-là.
Environnement Canada souffre aussi des effets d'une autre mesure de compression des dépenses remontant à 2003, toujours sous le gouvernement précédent. Nous avons hérité de cette situation et nous faisons de notre mieux pour améliorer les choses.
Par ailleurs, suite aux compressions du gouvernement précédent, le budget d'Environnement Canada est limité par le montant qu'il peut reporter à l'exercice suivant. Dans les années antérieures, ce montant s'élevait à 25 ou 35 millions de dollars, mais il a été ramené à 13 millions de dollars.
De nouveaux besoins, des problèmes qui seront réglés à l'interne, sont venus aggraver la situation budgétaire. Le ministère a dû revoir ses opérations informatiques pour améliorer la capacité et la sécurité à l'appui de nos programmes scientifiques. Il s'efforce en outre d'adopter un système d'états financiers vérifiés, ce qui nécessite des investissements supplémentaires.
Le ministère a également fait l'objet d'une vaste réorganisation il y a moins de deux ans. L'exercice visait à instaurer une nouvelle structure axée sur les résultats, pour mieux gérer les grandes priorités, et il a eu des conséquences financières.
La transformation d'avril 2006 a eu une incidence sur le ministère.
Conjugué, tout cela a créé une situation financière difficile mais gérable. Pour gérer prudemment, il faut constamment surveiller les opérations et vérifier si nos ressources limitées sont gérées efficacement et si les fonds affectés à des priorités secondaires sont transférés aux priorités supérieures.
J'ai sans doute épuisé mon temps, je vais donc conclure.
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Monsieur le président, notre gouvernement se soucie profondément de l'environnement et de la capacité qu'a notre pays pour surveiller, gérer et protéger nos précieux trésors naturels. Nous faisons le nécessaire pour que les secteurs prioritaires soient traités et protégés comme il se doit et, malgré la situation dont nous avons hérité, grâce à une planification soigneuse, notre gouvernement continue d'exécuter le programme environnemental le plus complet jamais offert aux Canadiens. Mieux encore, le ministère travaille d'arrache-pied, et cela porte fruit.
Je crois que nous avons fait des progrès extraordinaires en très peu de temps. Ces deux dernières années, notre gouvernement a lancé plusieurs grandes initiatives, notamment un projet pilote national de cote air santé, un plan d'action intitulé « Prendre le virage » et le Fonds en fiducie du Canada pour la qualité de l'air et les changements climatiques.
Le Canada est également devenu membre de la coalition internationale contre le commerce illicite d'animaux sauvages, pour lutter contre le commerce illégal de plantes et d'animaux. Nous avons investi dans une campagne nationale pour acheter et protéger des terres d'intérêt écologique dans tout le sud du Canada, de concert avec Conservation de la nature Canada.
Notre gouvernement étoffe la protection de nos eaux et de nos terres et renforce l'application des lois environnementales afin de responsabiliser les pollueurs, et à cette fin il recrute 106 agents d'application des lois environnementales.
La situation est claire. Les fonctionnaires ministériels ont dû redoubler d'efforts et peser soigneusement toutes les décisions financières dans l'intérêt de notre environnement.
Merci de m'avoir invité.
Je veux aborder un point soulevé lors de la dernière séance du comité. Monsieur le président, comme vous n'y étiez pas, je vais vous lire une citation.
Le député d'Ottawa-Sud a laissé entendre que j'avais mal cité l'ancien vice-président des États-Unis. J'ai vérifié les sources et je peux dire non seulement que je n'ai pas fait d'erreur, mais même que j'ai repris exactement ses paroles. Monsieur le président, je sais que vous êtes amateur de sports. Parfois, en cas de doute, vous dites qu'il faut repasser la vidéo. Nous pouvons donc regarder la vidéo et voir que, hansard à l'appui, ce sont bien les paroles de M. Gore que j'ai répétées.
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Je veux répondre à cette question. Ce dossier est très important pour moi en tant que ministre de l'Environnement.
Par contre, je vais répondre en anglais parce que je veux être très précis.
[Traduction]
Il y a eu trois examens des dépenses. Les deux premiers ont été réalisés par le gouvernement précédent et le troisième, par notre gouvernement. Sur le plan pratique, je considère généralement qu'il est bon de surveiller de près ses dépenses, en fonction de ses priorités.
Suite à ce que j'appellerai le troisième examen, réalisé par notre gouvernement, des compressions ont été effectuées dans le budget ministériel, mais elles ne touchaient pas le Service canadien de la faune.
Deux exercices de compression antérieurs ont réduit le financement d'Environnement Canada. L'un a été mené par John McCallum et l'autre, par un autre membre du Cabinet. Ces compressions n'ont jamais été concrétisées, mais la gestion de trésorerie a été modifiée pendant quelques années — des fonds ont été reportés, le ministère s'est astreint à une gestion financière prudente.
En conséquence, lorsque des compressions au Service canadien de la faune ont été envisagées, j'ai hésité. J'ai révisé la question et j'ai interdit toute réduction.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être venu aujourd'hui.
J'aimerais reprendre certaines des questions posées par mon collègue du Bloc et les approfondir un peu.
Dans votre déclaration préliminaire — en passant, j'ai été déçu de ne pas en avoir un exemplaire, car en général nous avons ce document, mais nous ne l'avons pas reçu —, vous avez mentionné de nombreux buts louables de votre gouvernement en matière d'environnement, les réalisations que vous envisagez, et pourtant vous avez un peu plus de 13 millions de dollars non dépensés en 2006-2007 et que vous voulez reporter en 2007-2008.
J'ai de la difficulté à comprendre que, malgré toutes les pressions dont vous avez parlé — vous nous avez dit que votre budget était limité — et, d'après ce que nous savons, certaines dépenses sont gelées au ministère, il y a eu des compressions et des réaffectations... Malgré tout, et avec votre objectif en matière d'environnement qui est de protéger l'environnement du Canada, 13 millions de dollars n'ont pas été dépensés au cours de cet exercice. Je crains que vous ne soyez plus soucieux de plaire au ministre des Finances et au premier ministre en produisant des surplus que de vraiment protéger l'environnement.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Nous ne pouvons dépenser que l'argent que le Parlement nous accorde. Comme vous le savez, les fonds nous sont donnés au compte-gouttes tout au long de l'année. Il y a le budget principal, puis les budgets supplémentaires. À peu près toutes les organisations vont reporter un certain montant. La synchronisation n'est pas parfaite. Gérer à un pour cent près, comme l'a dit le sous-ministre, c'est essentiellement ce qu'il nous faut faire, pour respecter nos autorisations. Il y a un peu d'argent qui arrive en fin d'année.
Quant à votre question sur ce que nous avons fait des 13 millions, eh bien, évidemment, nous les avons affectés à d'autres priorités, y compris le Service canadien de la faune. Notre budget supplémentaire est devant la Chambre. S'il est approuvé, nous pourrons utiliser cet argent. Sinon, nous ne pouvons budgéter et dépenser que les fonds que le Parlement nous accorde. Effectivement, c'est ce que nous faisons.
Si vous me le permettez, j'aimerais expliquer rapidement notre budget principal et notre budget supplémentaire. Dans le budget principal, quelque 74,5 millions de dollars sont destinés à de nouveaux travaux. Nous devons les affecter aux initiatives sur l'air pur, les produits toxiques, et au programme de l'air pur. Ce montant comprend aussi le financement temporaire que nous avons alloué aux espèces en péril, mais notre budget supplémentaire corrige cette asymétrie. Là aussi, c'est une question de synchronisme. En outre, comme l'a dit le ministre, il y a eu réduction des dépenses de l'ordre de 10 millions de dollars.
Cela nous donne une augmentation nette d'environ 38 millions. Notre budget supplémentaire, comme nous l'avons dit, s'établit donc maintenant à près de 290 millions, mais un montant important est destiné au Centre Harbourfront, et nous ne pouvons pas utiliser cet argent.
C'est donc un peu plus que l'an dernier, mais nous faisons l'impossible pour réaffecter les fonds. Nous nous sommes aussi concentrés sur un poste de dépenses important, les déplacements et la correspondance, dans l'ensemble du ministère et non pas seulement dans un programme. Nous pensions pouvoir réaliser des économies, et nous y sommes parvenus.
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Si je calcule bien, les fonds accordés au Service canadien de la faune ont augmenté, vous avez dit monsieur le ministre qu'ils étaient passés de 75 à 84,5 millions de dollars, ce qui représente une hausse de 13 p. 100. Les fonds accordés aux intervenants de l'extérieur pour protéger les espèces en péril ont augmenté de 46 p. 100, ce qui est merveilleux. En outre, le budget du personnel du Service canadien de la faune a augmenté de 7,5 millions de dollars, soit 24 p. 100.
Le Service canadien de la faune remplit des fonctions très importantes. J'ai fait quelques recherches: il élabore des stratégies de rétablissement pour les espèces en péril, notamment la stratégie de rétablissement du caribou; il établit des règlements concernant les oiseaux migrateurs, la destruction des nids; il appuie des relevés d'oiseaux dans les secteurs prioritaires, par exemple les oiseaux mazoutés en mer et l'étude du bécasseau maubèche dans le contexte de la grippe aviaire; il mesure la teneur de produits toxiques dans l'organisme de diverses espèces, il gère les aires protégées, y compris la réserve nationale de faune de Portobello Creek, au Nouveau-Brunswick, et celle du lac Last Mountain, en Saskatchewan, etc. Il intervient beaucoup, et ses efforts sont couronnés de succès.
Monsieur le ministre, vous êtes venu en Colombie-Britannique, il y a un an environ, je crois, et vous avez annoncé l'initiative de la forêt pluviale du Grand Ours... et je m'en suis réjoui car c'était une occasion que le gouvernement précédent avait négligée. Il en avait parlé, il y avait pensé, mais c'est vous, monsieur le ministre, qui êtes venu en Colombie-Britannique pour faire cette annonce. Vous vous intéressez depuis longtemps à la protection des aires environnementales très fragiles du Canada et vous avez accompli des exploits cette année.
Voici ma question. Pourquoi le NPD voterait-il contre la protection de la forêt pluviale du Grand Ours?
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Je ne veux pas parler d'histoires de familles, monsieur Baird. Je fais simplement remarquer qu'il faut replacer les citations dans leur contexte.
J'ai une petite question pour vous.
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible.]
L'hon. John Godfrey: Ma petite question est...
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible.]
Le président: Silence.
L'hon. John Godfrey: Écoutez, de formation, je suis historien et journaliste, et tout ce que je demande, c'est que l'on présente les citations en contexte.
La question que je veux vraiment vous poser est la suivante. Vu l'intérêt que vous manifestez depuis quelques temps pour les dossiers des changements climatiques, pourquoi avez-vous effectivement réduit le financement ou cessé d'octroyer de nouveaux fonds à deux organisations: la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère — il nous faut justement en savoir plus dans ce domaine, et j'aurais cru au contraire qu'elle méritait plus de fonds — et le Réseau canadien de recherche sur les impacts climatiques et l'adaptation, qui a perdu son financement en juin 2006 et qui a dû fermer ses portes définitivement le 30 juin 2007?
Nous essayons de comprendre les incidences des changements climatiques et le climat, pourquoi avez-vous réduit le financement des activités scientifiques?
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Je vous remercie de votre patience, nous avions beaucoup de questions à vous poser.
On nous a bien expliqué certaines des difficultés que les compressions libérales antérieures ont provoquées, mais on nous a aussi expliqué clairement les engagements du ministre, et le personnel du ministère nous a confirmé clairement que l'engagement du gouvernement, formulé par le ministère, vise des réductions absolues.
Il est aussi évident, monsieur le président, que notre gouvernement ira à Bali — nous en avons parlé jeudi dernier — et le ministre a dit à certains membres du comité, jeudi dernier et aujourd'hui, qu'il allait demander à tous les grands émetteurs de mettre l'épaule à la roue. Comme je l'ai répété au comité à maintes reprises, je veux que nous cherchions des solutions et que nous cessions de nous gargariser de paroles. Cherchons des solutions, des mesures que vous souhaiteriez voir adopter, monsieur le président, et tenons des discussions valables sur la gazéification des déchets, la séquestration du carbone, les technologies de charbon propre, etc.
Je crois qu'il serait tout à fait approprié que je présente une motion, monsieur le président, pour que le comité appuie la demande adressée par le gouvernement à tous les grands émetteurs pour qu'ils participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Depuis des mois, on nous dit que si les grands émetteurs ne participent pas aux efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ces émissions continueront d'augmenter dans le monde. C'est l'objectif du gouvernement, et j'espère que c'est le but de tous les députés ici présents. C'est donc ma motion, exigeons des grands émetteurs qu'ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre.
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Merci, monsieur le président.
À la page 338 du Marleau et Montpetit, le deuxième paragraphe précise :
D'habitude, le quorum est vite rétabli afin que la Chambre puisse poursuivre ses travaux. Si la Chambre doit lever la séance, faute de quorum, tout point à l'ordre du jour qui est alors à l'étude à l'exception d'une initiative parlementaire qui n'a pas été sélectionnée pour faire l'objet d'un vote, garde son rang au feuilleton pour la séance suivante.
Cela s'applique aux travaux de la Chambre, mais c'est clairement ce qui s'est produit, monsieur le président, une motion a été déposée et était débattue lorsque — et cela est télévisé, c'est très facile à vérifier — tous les membres de l'opposition se sont levés et sont sortis. Ils ont compté, puis ils sont sortis.
Le président de la séance, M. Regan, a alors dit que nous n'avions pas le quorum alors qu'en fait, monsieur le président, nous l'avions. Voyez les règles, nous avons le quorum s'il y a un membre de l'opposition; il y avait un membre de l'opposition et cinq députés du gouvernement, alors lorsque les députés se sont levés et sont sortis, nous avions un quorum réduit. Il ne fallait pas lever la séance. Revenons donc à notre procédure; il est dit que la question qui était discutée a maintenant préséance.
Ma question s'adresse, par votre entreprise, au greffier. Dans le Marleau et Montpetit, ne dit-on pas que la question qui devrait avoir préséance est la motion que les membres de l'opposition ont refusé de débattre en sortant de la salle?
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J'ai vraiment de la difficulté à accepter cela car lorsque nous posons la question au Président ou aux greffiers de la Chambre, ils nous disent que les comités parlementaires prennent leurs propres décisions, qu'en fait, il n'y a pas de Feuilleton ni de règle qui s'applique aux comités. Je l'ai bien souvent entendu, les comités sont maîtres de leur destin, pour ainsi dire. Ils élisent un président pour prendre des décisions, ils ont un comité directeur, ils ont un comité, et les décisions se prennent.
J'ai donc de la difficulté à ramener une motion qui n'a pas été mise aux voix, une motion qui a été présentée, effectivement, alors que la séance était levée. De fait, une nouvelle motion a été présentée. Cette nouvelle motion, selon moi, était irrecevable simplement parce qu'elle ne portait pas sur la question à l'étude, le budget, comme je crois qu'elle aurait dû le faire.
Je pense que la motion de M. Bigras est inscrite à l'ordre du jour, et c'est ce dont nous devons discuter. Il nous reste cinq minutes pour examiner cette motion.
Évidemment, il nous faut aussi nous entendre au sujet de la réunion de jeudi, des témoins à convoquer pour poursuivre l'examen du . Nous devons d'abord convoquer nos témoins. Je crois qu'il y en a trois qui sont apparemment disposés à venir parler du projet de loi C-377, mais il faudra le confirmer.
Je le répète, le comité, maître de son destin, doit décider s'il veut entendre M. Layton et les deux autres témoins, Aldyen Donnelly et Matthew Bramley. Ce sont les trois témoins suggérés. Évidemment, il s'agit du projet de loi de M. Layton.
Nous continuerons sur ce thème jeudi. Le greffier doit savoir immédiatement s'il doit confirmer la présence de ces témoins. Voilà ma première question.
Deuxièmement, après avoir discuté de la motion de M. Bigras, les députés veulent-ils revenir après le vote pour poursuivre ce débat? C'est la question suivante, car notre séance sera levée d'ici deux ou trois minutes.
Monsieur Warawa.
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Merci, monsieur le président.
Si je présente cette motion aujourd'hui, c'est simplement parce que depuis le 3 décembre, soit depuis hier, s'est ouverte à Bali la 13e Conférence des Parties sur les changements climatiques. Cette conférence vise à obtenir des objectifs contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre. On sait que le ministre nous a annoncé qu'il avait l'intention de quitter le Canada pour Bali avec, dans ses valises, son plan de lutte contre les changements climatiques qui, selon lui, a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Mais quelle est cette réalité? La réalité c'est que le gouvernement s'est engagé à réduire de 20 p. 100, en 2020, ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à l'année 2006, et ce, sur la base de l'intensité des émissions.
D'abord, cela signifie que toutes les entreprises qui ont fait des efforts par le passé se verraient pénalisées par le plan du ministre parce qu'il prend l'année 2006 comme référence. Il y a beaucoup de ces entreprises au Québec. Je pense aux secteurs industriels québécois qui ont réussi à réduire de 7 p. 100 leurs émissions de gaz à effet de serre depuis 1990.
Ensuite, le gouvernement nous annonce que ces cibles ne seront pas des cibles absolues. Ce seront plutôt des cibles d'intensité où la réduction des émissions de gaz à effet de serre sera conditionnelle à la production. On prévoit donc des réductions par unité de production. Cela signifie, en termes absolus, des augmentations d'émissions de gaz à effet de serre au Canada.
Pour la première fois, la WWF a chiffré les émissions de gaz à effet de serre que représente la mise en place du plan du . Elle représente des augmentations de 179 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre. Cela pourrait même monter jusqu'à 219 p. 100.
Nous ne devons pas, nous ne pouvons pas accepter que le ministre parte pour Bali dans quelques heures avec ce plan qui, contrairement à ce que le ministre tentera de faire croire à la communauté internationale, ne réduira pas les émissions de gaz à effet de serre. Il doit prendre des engagements de réductions absolues de l'ordre de 20 p. 100 par rapport à 1990 d'ici 2020.
Les rapports des groupes scientifiques sont éloquents et ont fait la démonstration que, pour nous assurer que les changements climatiques n'auront pas de répercussions économiques et environnementales dangereuses — le mot « dangereux » est important —, il nous faut limiter la hausse des températures moyennes à 2 oC par rapport à la période préindustrielle.
Ça nous demande un effort considérable, et c'est ce dont parle cette motion. Elle demande aussi au Canada de joindre le parapluie de l'Europe, qui a décidé de dépasser cet engagement de réduction de 20 p. 100 en invitant les pays industrialisés à réduire de 30 p. 100 leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
Monsieur le président, nous attendons du ministre à Bali qu'il se tienne debout et qu'il propose de véritables cibles de réductions absolues et contraignantes. Nous souhaitons aussi qu'il lance un message clair aux pays en développement et aux pays émergents, en rappelant l'importance des mécanismes de développement propre. C'est un instrument fort du Protocole de Kyoto qui permet aux entreprises québécoises et canadiennes qui disposent d'une technologie environnementale d'effectuer un transfert technologique dans ces pays émergents. Ceux-ci pourraient ainsi contribuer à l'effort global de réduction des gaz à effet de serre, et des entreprises qui possèdent des technologies de développement durable pourraient faire des affaires.
Malheureusement, le gouvernement canadien n'a pas encore payé ses frais minimaux de 1,5 million de dollars. Ce non-respect de ses engagements financiers démontre que le gouvernement ne croit pas aux instruments contenus dans le Protocole de Kyoto, entre autres le mécanisme de développement propre.
De plus, le ministre doit lancer un message clair, lorsqu'il sera à Bali, qu'il croit au système d'échange de crédits d'émissions. C'est fondamental, c'est un autre outil puissant nous permettant de respecter nos engagements internationaux. Si le Canada ne prend pas des engagements contraignants de réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre, quel message le gouvernement canadien va-t-il lancer à la communauté des affaires? Quel sera l'impact sur le marché du carbone? Ne risquons-nous pas de voir ce marché, qui permet à des entreprises qui ont fait des efforts par le passé d'engranger des profits, s'effondrer, comme Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, l'a affirmé il y a quelques semaines en Asie.
À notre avis, le ministre n'a pas d'autre choix: il doit lancer un message clair; s'engager à ce que d'ici 2020, les émissions de gaz à effet de serre soient réduites de 20 p. 100 de façon absolue; réitérer l'appui du Canada, qui avait été clairement indiqué à Kyoto et réitéré à Marrakech, relativement aux mécanismes de développement propre; et dire clairement à la communauté internationale qu'il croit à un système de marché d'échange d'émissions. C'est ainsi, monsieur le président, que le Canada pourra retrouver un leadership sur la scène internationale.
Pas plus tard qu'aujourd'hui, l'Allemagne s'est engagée à réduire de 40 p. 100 ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020 par rapport à 1990, et ce, de façon absolue. Le Canada est de plus en plus isolé. Pendant qu'on a un premier ministre qui estime que Kyoto était une erreur, pas plus tard qu'hier, l'Australie a affirmé son intention de ratifier le Protocole de Kyoto.
Le Canada ne peut rester isolé plus longtemps par rapport à la communauté internationale. C'est le sens de la motion qui nous est présentée aujourd'hui. Je sais que par le passé le gouvernement a utilisé toutes sortes de manoeuvres dilatoires afin de faire de l'obstruction systématique au sein des comités. Je ne donnerai pas aujourd'hui la chance au gouvernement d'utiliser des manoeuvres dilatoires et d'obstruction qui viseraient à faire en sorte que nous perdions la face, de ce côté du comité, alors que nous souhaitons voir des mesures fermes en termes de réduction de gaz à effet de serre. C'est la raison pour laquelle je propose une motion d'ajournement des travaux du comité.