Je vous demanderais d'abord de bien vouloir excuser ce retard. Nous venons de voter à la Chambre. Les membres du comité vont continuer à arriver, mais nous avons le quorum et nous allons donc commencer.
Nous étudions aujourd'hui, conformément au paragraphe 32(5) du Règlement, le rapport d'automne 2010 du commissaire à l'environnement et au développement durable, qui a été renvoyé au comité hier.
Notre témoin du Bureau du vérificateur général du Canada est le commissaire à l'environnement et au développement durable, Scott Vaughan.
Bienvenue, Scott.
Il est accompagné du directeur principal, Stratégie de développement durable, Vérification et études, Jim McKenzie.
Les témoins du ministère de l'Environnement sont Michael Keenan, sous-ministre adjoint, Direction générale de la politique stratégique; Jim Abraham, directeur général, Surveillance météorologique et environnementale et Dan Wicklum, directeur général, Sciences et technologie, Eau.
Le MPO est représenté par Jody Thomas, sous-commissaire, Opérations, Garde côtière canadienne.
Le ministère de la Santé est représenté par Paul Glover, sous-ministre adjoint, Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs.
La représentante du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien est Sheila Gariepy, directrice, Direction de l'environnement et des ressources renouvelables, Affaires du Nord.
Pour le ministère des Ressources naturelles, c'est David Boerner, sous-ministre adjoint par intérim, Secteur des sciences de la Terre, qui témoignera.
Le représentant du ministère des Transports est Gerard McDonald, sous-ministre adjoint, Sécurité et sûreté.
Les représentants des ministères, qui ne sont pas assis à cette table, sont quand même présents pour répondre aux questions si les membres du comité désirent en poser au sujet de leur ministère, suite au rapport du commissaire.
Nous allons entendre quatre déclarations préliminaires avant de passer aux questions des membres du comité.
Monsieur Vaughan, veuillez commencer et ne pas dépasser 10 minutes, s'il vous plaît.
Merci.
:
Monsieur le président, bon après-midi et merci de nous avoir invités.
Il me fait plaisir de vous présenter notre rapport d’automne 2010, qui a été déposé hier à la Chambre des communes. Je suis accompagné de James McKenzie, Andrew Ferguson et Richard Arseneault.
[Français]
Notre rapport aborde plusieurs sujets, depuis les déversements de pétrole provenant de navires, à la surveillance des ressources en eau et aux impacts des changements climatiques.
Il souligne les faiblesses communes, des faiblesses qui ne sont pas nouvelles dans la façon dont le gouvernement fédéral gère les enjeux liés à l'environnement — autant un manque de données essentielles qu'une information insuffisante sur les grandes menaces environnementales et un manque de plans pour faire face à ces menaces.
[Traduction]
Le gouvernement s’est engagé plus d’une fois, au fil des années, à assumer le leadership en matière de protection de l’environnement et d’avancement du développement durable. Un leadership soutenu est nécessaire pour venir à bout de ces faiblesses que nous avons signalées à maintes reprises.
Le premier chapitre du rapport examine la mesure dans laquelle le gouvernement est prêt à faire face aux déversements de pétrole provenant de navires. Chaque jour, en moyenne, au moins un déversement de pétrole est signalé à la Garde côtière canadienne. Heureusement, la plupart de ces déversements sont petits. Cependant, étant donné les constatations de la vérification, je crains que le gouvernement ne soit pas prêt à faire face à un déversement majeur.
[Français]
La vérification sur les déversements de pétrole a conclu que le plan national de gestion des urgences de la Garde côtière canadienne n'est pas à jour et que celle-ci n'a pas fait d'évaluation complète de sa capacité d'intervention depuis 2000.
Transports Canada évalue les organismes d'intervention certifiés du secteur privé pour confirmer qu'ils sont prêts à intervenir en cas de déversement. Il n'existe pas de pratique équivalente pour la Garde côtière.
Nous avons aussi constaté que faute d'avoir un système fiable pour consigner l'information sur les déversements de pétrole, la Garde côtière n'est pas en mesure de déterminer avec précision combien de déversements se produisent chaque année et quels en sont la taille et les impacts sur l'environnement.
[Traduction]
Nous avons relevé plusieurs lacunes inquiétantes, allant d’évaluations de risque incomplètes à des plans d’intervention d’urgence désuets. Ces lacunes doivent être comblées pour que le gouvernement fédéral soit prêt à réagir à tous les déversements de pétrole provenant de navires qui se produisent en eaux canadiennes.
Le chapitre 2 se penche sur la façon dont Environnement Canada surveille la qualité et la quantité des ressources en eau douce du Canada par le biais des programmes de surveillance à long terme. Environnement Canada dirige les programmes fédéraux de surveillance de l’eau depuis 40 ans. Pourtant, il n’a toujours pas fait des choses élémentaires, par exemple définir ses responsabilités et réagir aux menaces qu’il a reconnues comme pesant sur les ressources en eau du Canada.
Environnement Canada ne surveille pas la qualité de l’eau sur la majorité des terres fédérales, et il ignore si d’autres ministères fédéraux y exercent une surveillance quelconque.
[Français]
La vérification a aussi montré que le ministère a évalué les risques qui menacent les ressources en eau du Canada, mais qu'il n'a pas adapté son réseau de surveillance en fonction du développement industriel, des changements climatiques et de la croissance démographique dans certaines régions.
Environnement Canada devrait mettre à jour son évaluation des menaces qui pèsent sur les ressources en eau du Canada, depuis les changements climatiques aux impacts sur la santé humaine, pour pouvoir gérer son réseau de surveillance de manière à reconnaître les menaces les plus urgentes et ainsi à leur faire face.
Le chapitre 3 s'attarde sur le rôle que joue le gouvernement fédéral dans l'adaptation face aux changements climatiques. Le gouvernement a reconnu que les impacts des changements climatiques sont inévitables et qu'ils se produisent déjà. La santé des Canadiens et l'environnement naturel, les collectivités et l'économie du Canada sont vulnérables face à ces impacts, et le gouvernement n'est pas prêt à faire face à ces impacts.
[Traduction]
L’absence de stratégie et de plan d’action du gouvernement fédéral a nui aux efforts des ministères pour coordonner leurs actions afin de faire face aux effets des changements climatiques. Les ministères examinés ont recensé les risques auxquels ils pourraient être exposés en raison des changements climatiques, mais ils ont pris peu de mesures concrètes pour s’adapter aux impacts qui pourraient se concrétiser. L’adaptation aux changements climatiques exige un leadership soutenu, notamment la mise en place d’une stratégie fédérale et d’un plan prévoyant des mesures concrètes tant pour informer les Canadiens sur les impacts des changements climatiques que pour les aider à s’y adapter.
Monsieur le président, le dernier chapitre de mon rapport est mon rapport annuel sur les pétitions en matière d’environnement. Le processus de pétition a été établi en 1995 pour fournir aux Canadiens un mécanisme officiel, mais simple, d’exprimer leurs préoccupations environnementales aux ministres fédéraux et d’obtenir une réponse.
[Français]
Nous avons reçu 18 pétitions cette année.
Encore une fois, l'incidence des enjeux environnementaux sur la santé est le sujet qui a été le plus souvent soulevé par les pétitionnaires, suivi par les substances toxiques, les pêches et l'eau.
[Traduction]
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous serions heureux de répondre aux questions du Comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Gerard McDonald et je suis le sous-ministre adjoint responsable du groupe Sûreté et sécurité à Transports Canada. Je vous remercie de me donner l'occasion d'examiner avec vous aujourd'hui les améliorations continues apportées aux politiques et programmes environnementaux qui relèvent de ma compétence.
Mon exposé portera sur le premier chapitre du rapport du commissaire à l'environnement et au développement durable. Ce chapitre s'intitule: Les déversements de pétrole provenant de navires. Je tiens ici à remercier le commissaire et son personnel pour la production de ce rapport, car il fait partie intégrante de notre plan pour nous améliorer continuellement et atteindre nos objectifs.
Mes collègues d'Environnement Canada et de la Garde côtière canadienne sont ici avec moi aujourd'hui et j'aimerais vous renseigner sur le Régime canadien de préparation et d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures en milieu marin, qui est réalisé en partenariat par le gouvernement et l'industrie, et pour vous décrire son intervention initiale contre la pollution causée par les hydrocarbures des navires.
Ce régime établi en 1995 comprend des directives et une structure réglementaire conçues pour la préparation et l'intervention en cas de déversements d'hydrocarbures en milieu marin. Le principe du pollueur-payeur sous-tend ce régime.
[Français]
Transports Canada est le premier organisme responsable de la réglementation. Il est également responsable de la gouvernance de l'ensemble de l'administration et de la supervision du régime.
Nous jouons un rôle essentiel dans la surveillance des niveaux d'activités maritimes. Nous réalisons des évaluations de risques et apportons des ajustements au régime, selon les besoins.
Transports Canada élabore et applique des normes afin de mieux protéger notre environnement et, par le biais de la réglementation, s'assure que le niveau approprié de préparation est atteint afin de répondre aux incidents impliquant des déversements d'hydrocarbure en milieu marin au Canada, dans les délais d'intervention prescrits et dans les divers environnements d'intervention.
En plus de mettre des règlements en vigueur, Transports Canada applique strictement la réglementation du volet prévention en faisant inspecter les navires pour vérifier leur conformité aux dispositions de prévention de la pollution et en faisant enquête sur les incidents de pollution.
[Traduction]
Transports Canada peut également déposer des accusations contre toute personne qui enfreint un règlement et il peut imposer des sanctions administratives pécuniaires en cas de non-conformité à la loi. Les sanctions administratives pécuniaires sont un moyen hors cour d'appliquer la loi. Elles améliorent l'efficacité du programme d'application de Transports Canada et rehaussent ainsi la sécurité de la collectivité maritime, du milieu marin et du grand public.
Nos partenariats jouent un rôle essentiel en accélérant la conception de programmes, de politiques et de buts mutuellement profitables. Le Régime canadien de préparation et d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures en milieu marin est un excellent exemple de ce type de partenariat. L'industrie joue un rôle majeur dans la réussite du régime, parce qu'elle a l'obligation d'assurer un niveau efficace de préparation et d'intervention en cas de déversements d'hydrocarbures, en conformité avec les exigences réglementaires et dans une collaboration réussie avec le gouvernement. Les interventions réalisées lors de déversements d'hydrocarbures au Canada réunissent toujours les efforts de l'industrie, des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux, de leurs organismes de réglementation et d'intervention.
[Français]
Toutefois, les pollueurs sont ultimement responsables des déversements qu'ils causent et ils ont également la responsabilité de confiner la pollution marine et d'assainir les lieux. C'est le principe de base du pollueur-payeur en action.
La Garde côtière canadienne est un des partenaires du régime et elle joue également un rôle essentiel en surveillant les activités d'assainissement des pollueurs ou en faisant le travail elle-même quand le pollueur est inconnu, ne veut pas intervenir ou ne peut pas le faire.
La prévention des déversements d'hydrocarbures est une priorité du gouvernement du Canada et le régime s'est révélé être un système extrêmement efficace qui contribue aux mesures de prévention tout en garantissant une intervention efficace quand un navire déverse des hydrocarbures.
[Traduction]
Je tiens à préciser très clairement que le gouvernement du Canada est bien préparé et qu'il est prêt à réagir aux déversements d'hydrocarbures dans les eaux canadiennes. C'est ce que nous faisons depuis de nombreuses années et nous continuerons d'intervenir efficacement dans les situations d'urgence causées par les déversements d'hydrocarbures des navires. Grâce au régime, les eaux sont plus propres et nous pouvons réagir de façon opportune lorsque survient un incident ou un accident dans lequel un déversement d'hydrocarbures est en cause.
Je peux affirmer avec fierté que Transports Canada et ses partenaires gouvernementaux et industriels sont déterminés à maintenir et améliorer le Régime national de préparation et d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures en milieu marin. Avec nos partenaires, nous nous efforçons continuellement d'améliorer le fonctionnement du régime et, dans la mesure du possible, d'intervenir plus efficacement à l'égard des déversements d'hydrocarbures des navires dans les eaux canadiennes.
Il est recommandé que Transports Canada et la Garde côtière canadienne fassent une évaluation nationale des risques concernant les déversements d'hydrocarbures des navires. À ce sujet, Transports Canada s'est engagé à évaluer les risques avec ses partenaires sur les trois côtes océaniques du pays. Nous commencerons à déterminer la portée des évaluations dès cette année et nous terminerons cette étape d'ici la fin de l'exercice financier 2011-2012.
[Français]
Au sujet de la deuxième recommandation, Transport Canada convient qu'il faut tenir à jour les plans de gestion des situations d'urgence. C'est pourquoi il s'est engagé à les examiner et à les mettre à jour chaque année.
Transports Canada a examiné récemment son plan national de préparation en matière de prévention et d'intervention environnementales. Par ailleurs, il a été recommandé de faciliter l'établissement d'un régime ayant pour objet les substances nocives et potentiellement dangereuses au Canada. Nous procéderons en collaboration avec nos principaux partenaires pour concevoir les systèmes et les procédures nécessaires.
[Traduction]
Cette activité sera complémentaire aux efforts déjà déployés couramment en vue de concevoir un régime national de préparation et d'intervention en cas de déversement de substances nocives et potentiellement dangereuses. Transports Canada assure aux Canadiens et aux Canadiennes qu'il fait ce qui est nécessaire pour exécuter ses priorités environnementales et, à la lumière des recommandations énoncées, nous sommes résolus à maintenir et améliorer notre Régime national de préparation et d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures en milieu marin. De plus, nous évaluerons les risques dans le domaine des activités de préparation et d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures par les navires.
La mondialisation a ouvert de nombreux marchés et augmenté le transport et le commerce maritimes partout dans le monde. À son tour, ce changement a compliqué le transport maritime soumis à des facteurs tels que le déroulement d'activités maritimes variables, les divers types de navires utilisés ainsi que l'augmentation inévitable des envois de nombreuses substances potentiellement dangereuses. Cependant, à l'heure actuelle, si un incident impliquant le déversement de substances nocives et potentiellement dangereuses venait à se produire dans nos eaux, le gouvernement du Canada serait préparé et prêt à intervenir contre toute pollution causée par les hydrocarbures d'un navire. La Garde côtière canadienne, par l'intermédiaire de son équipe nationale d'intervention, jouerait un rôle de coordination afin de confiner la pollution et de s'occuper des opérations d'assainissement. Environnement Canada et l'industrie pourraient également être appelés sur les lieux pour participer aux activités d'intervention.
La complexité du transport maritime mondial multiplie les risques d'incidents de déversement de substances nocives et potentiellement dangereuses dans les eaux canadiennes et c'est pourquoi il faut aussi oeuvrer à la création d'un cadre d'ensemble qui aidera à faire face efficacement aux situations d'urgence dans lesquelles les substances nocives et potentiellement dangereuses sont en cause. Le plus important, c'est que le cadre global réussi qui est envisagé pourra guider le Canada et lui permettre d'élaborer un régime national pour les substances nocives et potentiellement dangereuses afin de mieux protéger nos eaux. En outre, le Canada pourra ainsi mieux appuyer les conventions et les protocoles internationaux établis.
Pour être réussi, un régime canadien doit être harmonisé avec les conventions et les protocoles internationaux, notamment le Protocole OPRC-HNS, autrement dit le Protocole sur la préparation, la lutte et la coopération en matière d'incidents de pollution par les substances nocives et potentiellement dangereuses. Cette activité nécessitera une grande part de coopération et de coordination nationales et internationales durant une longue période.
Ceci dit, les démarches sont déjà commencées et des jalons ont déjà été franchis en vue d'établir un régime pour les substances nocives et potentiellement dangereuses au Canada.
[Français]
Nous avons comparé les régimes d'autres pays dans le domaine des produits chimiques pour mieux comprendre la complexité de la conception et de l'application de régimes de ce genre et nous continuerons d'examiner les types de produits chimiques que nous importons et exportons pour mieux cerner la portée que devrait avoir un cadre national réussi.
Nous avons mis un temps précieux à faire de la recherche documentaire et des analyses dans les rapports connexes et les initiatives antérieures pour bien comprendre la conception d'un régime d'intervention et d'urgence en cas de déversement de produits chimiques en milieu marin.
De plus, pour faciliter la consultation nationale, nous avons préparé pour les intervenants des exposés sommaires sur la nature et les avantages des régimes consacrés aux substances nocives et potentiellement dangereuses.
[Traduction]
Nous oeuvrons avec nos collègues de Transports Canada et nos partenaires gouvernementaux dans le but d'adhérer au Protocole sur la préparation, la lutte et la coopération en matière d'incidents de pollution par les substances nocives et potentiellement dangereuses, et aussi dans le but de ratifier la Convention sur la responsabilité et l'indemnisation visant les substances nocives et potentiellement dangereuses. Les intervenants du secteur du transport maritime au Canada nous ont remis de nombreux rapports sur le commerce et le trafic des substances nocives et potentiellement dangereuses et nous en attendons d'autres encore.
Finalement, nous avons conclu un partenariat avec le Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux, en vue de produire un guide éducatif pour le grand public dans le domaine des substances nocives et potentiellement dangereuses. Nous avons réussi à franchir des étapes et celles-ci s'ajoutent à l'objectif fondamental de créer un régime global pour les substances nocives et potentiellement dangereuses. Ce régime aidera à maîtriser les répercussions environnementales des incidents sur les eaux canadiennes et à garantir la protection et la sécurité du public.
Je termine en vous disant que j'ai très hâte de voir germer les avantages à long terme des régimes canadiens. Je pense au Régime de préparation et d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures en milieu marin, qui vise à améliorer continuellement la sécurité de nos collectivités maritimes et à mieux protéger notre environnement, et je pense aussi au régime global qui sera conçu pour les substances nocives et potentiellement dangereuses et qui devrait engendrer un cadre national pour le Canada.
Je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole aujourd'hui. Je serais heureux de répondre à vos questions.
:
Bonjour, mon nom est Jody Thomas et je suis sous- commissaire responsable des Opérations à la Garde côtière canadienne.
Je vous remercie pour votre invitation qui me permettra de répondre au premier chapitre du rapport du commissaire à l'environnement et au développement durable. Ce chapitre est intitulé « Les déversements de pétrole provenant de navires ».
Avant tout, je tiens à remercier le commissaire à l’environnement et son personnel dévoué pour les recommandations adressées à la Garde côtière dans le chapitre sur « Les déversements de pétrole provenant de navires ». Je précise que l’objectif principal de la vérification était d’évaluer le cadre de gestion du Programme d’intervention environnementale de la Garde côtière.
Le commissaire à l’environnement n’a pas vérifié l’exécution opérationnelle du programme ni les interventions environnementales effectuées concrètement lorsque des incidents surviennent en mer.
Comme mon collègue de Transports Canada vient de vous l’expliquer, le Régime canadien de préparation et d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures en milieu marin décrit le cadre de responsabilité de l’industrie concernant les mesures d’assainissement qu’elle doit prendre elle-même après ses propres déversements d’hydrocarbures. Transports Canada a la responsabilité de réglementer tous les aspects du régime tandis que la Garde côtière canadienne est le premier organisme fédéral responsable de s’assurer qu’une intervention convenable fait suite aux déversements d’hydrocarbures des navires.
Dans les situations normales, lorsque le propriétaire du navire intervient après un déversement, la Garde côtière surveille ses activités pour s’assurer qu’il répond aux exigences du gouvernement canadien. Toutefois, quand le propriétaire du navire ne veut pas intervenir ou ne peut pas le faire ou quand le déversement est d’origine inconnue, la Garde côtière prend des mesures pour qu’une intervention convenable ait lieu en utilisant son propre matériel ou en faisant appel à une entreprise privée telle qu’un organisme d’intervention.
La Garde côtière canadienne réagit à 1 300 incidents de pollution par année en moyenne et elle procède en collaboration avec ses partenaires fédéraux, provinciaux ou industriels pour que tous les incidents soient suivis d’une intervention convenable. Jusqu’à maintenant, la Garde côtière canadienne est intervenue pour réagir à tous les événements de pollution qui lui ont été signalés.
Cet été, en plus de s’occuper de deux échouements de navires dans l’Arctique, elle est intervenue dans 86 cas de pollution maritime signalés au pays entre le 28 août et le 15 septembre.
Les Canadiens et les Canadiennes peuvent être rassurés — en cas de déversement majeur, la Garde côtière canadienne peut fournir toutes les ressources disponibles en collaborant avec ses partenaires fédéraux, provinciaux, industriels et internationaux pour aider à limiter le plus possible les répercussions sur le milieu marin.
[Français]
En général, la Garde côtière canadienne est d'accord sur les recommandations du commissaire à l'environnement au sujet des améliorations à apporter au processus administratif de son programme d'intervention environnementale.
Nous avons commencé à améliorer l'évaluation des risques et à mettre à jour les plans de gestion de situations d'urgence et à établir des procédures nationales pour bien documenter les résultats des interventions subséquentes aux déversements.
[Traduction]
Pour exécuter ces tâches, la Garde côtière a créé la nouvelle Direction de l’intervention environnementale, placée sous le leadership d’un directeur. Elle a également commencé à déterminer avec Transports Canada la portée de la mise à jour des évaluations antérieures des risques.
De plus, même si les vérificateurs ont mentionné que plusieurs documents de gouvernance de la Garde côtière n’étaient pas à jour, je souligne que nous avons néanmoins pris des décisions de gestion dans nos activités quotidiennes pour nous assurer que notre matériel d’intervention est placé à des endroits choisis stratégiquement en fonction de nos renseignement continuellement actualisés sur les risques. Les risques ne cessent pas de changer et notre approche évolue en conséquence. Par exemple, dans la baie Placentia, la Garde côtière a entreposé dans des caches du matériel de première intervention en quantités proportionnelles au trafic accru des navires-citernes.
La Garde côtière canadienne mettra en vigueur une Stratégie nationale d’intervention d’urgence dès le printemps 2011. Cette stratégie sera complétée par une politique d’intervention nationale et des plans nationaux destinés à orienter les efforts de la Garde côtière, notamment en cas d’incident majeur, et elle établira un processus d’examen périodique pour garantir que ses plans régionaux de gestion des situations d’urgence demeurent à jour et adéquats. Ce processus d’examen sera en vigueur au printemps 2012.
[Français]
La Garde côtière continuera d'améliorer ses processus de gestion et nous continuerons d'affermir les mesures de qualité que le public canadien attend de notre institution nationale pour la protection de l'environnement.
[Traduction]
Merci beaucoup. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur le président, de me permettre de m'adresser au comité permanent à propos du rapport que le commissaire à l'environnement et au développement durable a présenté au Parlement hier.
[Français]
Je remercie aussi le commissaire de son rapport. J'apprécie ses commentaires parce qu'il est important de mettre en oeuvre avec efficacité les politiques et programmes environnementaux du gouvernement fédéral.
Je vais décrire brièvement les mesures qui ont déjà été prises par Environnement Canada ou que le ministère planifie prendre pour aborder les enjeux soulignés par le commissaire dans les chapitres 2 et 3.
[Traduction]
En ce qui a trait au chapitre 2, « La surveillance des ressources en eau », Environnement Canada déploie des efforts pour s'assurer que les ressources hydriques du pays sont utilisées de manière raisonnable. Le ministère a adopté une approche ferme et complète pour protéger les eaux canadiennes. De plus, il a pris des mesures concrètes et mesurables pour appliquer cette approche. Le plan du ministère comprend des investissements dans la surveillance, la recherche et la technologie dans le domaine des sciences de l'eau, l'assainissement des zones problématiques, en plus de la formation de partenariats. Par exemple, dans le cadre du Plan d'action pour l'assainissement de l'eau, Environnement Canada appuie les investissements visant à assainir et à rétablir le lac Winnipeg, le lac Simcoe et plusieurs secteurs préoccupants des Grands Lacs. En outre, le ministère continue de collaborer avec ses partenaires du gouvernement du Québec pour protéger le fleuve Saint-Laurent. Environnement Canada, avec ses partenaires, élabore aussi le Règlement sur les effluents des systèmes d'assainissement des eaux usées, en vue de l'élimination graduelle des eaux usées non traitées ou sous-traitées rejetées dans les cours d'eau canadiens.
Le ministère a examiné les recommandations du commissaire, et ses représentants ont déjà commencé à prendre des mesures pour aborder certaines questions soulevées.
Tout d'abord, Environnement Canada mettra à jour l'inventaire des terres et eaux fédérales qui relèvent de sa compétence. Ensuite, le ministère examinera et améliorera les critères d'évaluation des besoins quant à la surveillance des ressources hydriques s'il y a lieu, et continuera d'échanger continuellement de l'information avec les intervenants fédéraux. Finalement, Environnement Canada collaborera avec d'autres ministères fédéraux, y compris Affaires indiennes et du Nord Canada, afin de préciser et de documenter les rôles et responsabilités en matière de surveillance à long terme de la qualité de l'eau et de sa quantité. De plus, le ministère planifie se servir des lignes directrices de l'Organisation météorologique mondiale de 2008, ainsi que d'autres données de référence, s'il y a lieu, pour les réseaux de surveillance de l'eau.
Environnement Canada continuera d'améliorer les rapports sur la qualité de l'eau par l'entremise de l'initiative des Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement. Il se servira aussi de l'Indice de la qualité des eaux défini par le Conseil canadien des ministres de l'Environnement.
Finalement, Environnement Canada maintiendra sa certification ISO nationale, et continuera d'appliquer les principes de mesure du rendement « planifier, faire, vérifier, améliorer» à la surveillance de la quantité d'eau. Il continuera aussi d'intégrer les pratiques régionales exemplaires aux activités de surveillance de la qualité de l'eau du ministère à l'échelle du pays.
En ce qui a trait au chapitre 3, « L'adaptation aux impacts climatiques », Environnement Canada accepte les recommandations, et tente d'aborder les préoccupations du CEDD.
Pour fournir un contexte, en 2007, le gouvernement a annoncé un investissement de 85,9 millions de dollars dans cinq programmes d'adaptation. Des investissements ont été faits dans la recherche pour améliorer les scénarios relatifs aux changements climatiques au Canada, et dans l'élaboration d'un système d'alerte et d'intervention visant à protéger la santé de la population canadienne contre, entre autres, les maladies infectieuses. Par exemple, grâce à ces programmes, Affaires indiennes et Nord Canada finance des initiatives pour aider les habitants du Nord à évaluer les principales vulnérabilités et possibilités d'adaptation. Ressources naturelles Canada élabore également et diffuse des outils de gestion pour soutenir les programmes d'adaptation régionaux.
À l'échelle internationale, le Canada investit 45 millions de dollars durant l'exercice financier de 2010-2011 dans des initiatives d'adaptation, dans le cadre d'un investissement de 400 millions de dollars en apport de financement accéléré, en vertu de l'Accord de Copenhague, afin d'aider les pays en développement à réduire leurs émissions et à s'adapter aux changements climatiques.
Les représentants du ministère ont élaboré une stratégie en réaction aux recommandations du CEDD, et ont commencé à prendre des mesures pour aborder les questions soulevées.
[Français]
Tandis que les ministères individuels continueront de créer des outils d'adaptation et des pratiques exemplaires en fonction de leur principal domaine d'expertise, Environnement Canada créera un comité interministériel pour partager ses outils et pratiques exemplaires à l'échelle du gouvernement fédéral. En même temps, Environnement Canada a pris des mesures pour déterminer les initiatives d'adaptation requises pour préparer le ministère en vue du risque que posent les changements climatiques pour ses champs de compétence. Enfin, Environnement Canada s'inspirera des travaux interministériels antérieurs et en cours pour créer un cadre stratégique d'adaptation fédéral.
[Traduction]
En conclusion, monsieur le président, les réalisations d'Environnement Canada en matière d'environnement se fondent sur une science crédible, des partenariats fructueux et un engagement envers la prestation de services de qualité élevée à la population canadienne.
Mes collègues et moi-même sommes prêts à répondre à vos questions.
Merci.
Bonjour. C'est la première fois que je siège au Comité permanent de l'environnement. Je remplace mon collègue Bernard Bigras qui est à Cancún présentement.
Je suis contente d'être ici, parce qu'il y a un dossier qui me tient beaucoup à coeur. C'est le dossier de la contamination de l'eau à Shannon.
Dans le chapitre 2, vous parlez de la surveillance des ressources en eau. Vous faites un constat assez troublant. Vous dites que le gouvernement n'a pas défini ses responsabilités, en matière de surveillance de l'eau et sur les terres qui appartiennent au fédéral, et qu'Environnement Canada ne valide pas les données recueillies grâce au programme de surveillance de la qualité de l'eau.
Je suis en contact avec le Regroupement des citoyens de Shannon qui a été obligé d'intenter un recours collectif contre le gouvernement au sujet de la contamination de l'eau. J'aimerais d'abord m'adresser à M. McDonald, qui est sous-ministre adjoint au ministère des Transports.
Tout à l'heure, M. Keenan, du ministère de l'Environnement, a dit qu'il y avait un principe de base dans les responsabilités du ministère qui s'appelait « pollueur-payeur ». Je veux savoir si, en matière d'environnement, on a le même principe de base. Car il est beaucoup plus facile d'intenter une poursuite contre un contrevenant, un individu, qu'il ne l'est pour un individu de le faire contre un gouvernement. J'en sais quelque chose grâce au comité de Shannon qui a dû avoir recours à d'autres ressources.
Le comité de citoyens a eu beaucoup de difficulté à avoir des données sur les analyses qui ont été faites. D'ailleurs, j'ai eu l'appui de toute l'opposition à la Chambre pour que des documents soient déposés.
Beaucoup de ministères ont des responsabilités relativement à cette contamination. Il y a la Défense nationale et il y a le ministère de l'Environnement, en ce qui concerne les analyses d'eau. Quand il y a plusieurs ministères, comment pourrait-on exiger qu'il y ait une coordination, dans le cas de poursuites contre le gouvernement, pour faciliter, par exemple, la tâche des gens qui intentent le recours, qui veulent obtenir des données et avoir l'heure juste en ce qui concerne l'eau qu'ils boivent quotidiennement?
L'eau a été contaminée par du trichloroéthylène pendant plusieurs années, sans les gens sachent de quelle qualité était l'eau qu'ils buvaient tous les jours. Il y a eu des conséquences. Il y a eu une augmentation des cancers. D'ailleurs, le ministère de la Santé a aussi un intérêt dans ce dossier. Donc, il faut frapper à plusieurs portes.
Auriez-vous des recommandations à faire? Avez-vous pu, d'ailleurs, constater l'ampleur du problème de qualité de cette eau, qui est imbuvable et impropre à la consommation?
:
Ma réponse est la suivante. Nous sommes un organisme scientifique. Nous pensons qu'il est toujours possible de faire mieux et nous sommes toujours prêts à recevoir des conseils, comme ceux que nous recevons du commissaire, et à les suivre lorsque c'est applicable et que cela permet d'améliorer les choses.
Je dirais que le commissaire s'est surtout penché sur la surveillance à long terme de la qualité de l'eau d'Environnement Canada. En fait, il s'agit seulement d'une très petite partie des données recueillies par l'ensemble des organismes qui font la surveillance à long terme de la qualité de l'eau. Nous faisons, à Environnement Canada, un tout autre genre de surveillance selon une formule que nous appelons « le contrôle de la surveillance ». Il s'agit d'une surveillance à court terme. Nous nous en servons pour poser rapidement des questions très précises et réaffecter nos ressources dans d'autres secteurs plus prioritaires.
Par exemple, nous sommes en train de faire un contrôle de la surveillance des eaux souterraines dans près de 100 sites de la rivière Athabasca. Il s'agit d'une partie très importante du travail supplémentaire que nous réalisons suite à l'exploitation des sables bitumineux. Nous avons tout un défi scientifique à relever en ce qui concerne l'Athabasca, car vous pouvez trouver dans la rivière des substances toxiques, par exemple des acides naphthéniques et des hydrocarbures polyaromatiques, mais sans pouvoir dire avec certitude s'ils proviennent d'une source naturelle ou d'une source anthropogénique ou industrielle. La raison pour laquelle on exploite les sables bitumineux dans ce secteur est qu'il y a là-bas des sables bitumineux et que l'Athabasca traverse directement ces sables bitumineux. Si vous suivez les rives de cette rivière, vous pourrez voir du bitume flotter dans la rivière et tous ses affluents.
C'est un défi sur le plan scientifique et quand nous trouvons des polluants, nous devons en attribuer la source. Nous avons donc entrepris, il y a environ 18 mois, ce que nous appelons une opération d'identification dans laquelle nous avons beaucoup investi. Nous investissons 1,6 million de dollars supplémentaires dans ce programme. Son but est d'identifier les substances particulières attribuables uniquement à l'exploitation ou à la transformation des sables bitumineux. Cela va nous permettre de dire qu'effectivement telle ou telle substance toxique que l'on trouve dans la rivière à cette concentration provient de l'exploitation des sables bitumineux ou de l'activité minière.
En fait, nous faisons beaucoup plus. Nous avons toute une série de tests de toxicité et nous utilisons toutes sortes d'organismes pour tester la toxicité des effluents des bassins de résidus miniers. Ensuite, nous allons faire la même chose dans la rivière. Cela produit-il des effets toxiques dans la rivière, dans l'eau ou dans les sédiments? Pour le moment, nous n'en trouvons pas.
Par conséquent, nous menons toute une série d'activités scientifiques. Nous le faisons en partenariat avec d'autres groupes d'intervenants. Nous avons parlé de RAMP et de la surveillance à long terme de la qualité de l'eau dans la rivière. RAMP surveille la qualité de l'eau dans ce que nous appelons les « lacs sensibles à l'acide », dans une cinquantaine de lacs de la région.
Il y a aussi un autre groupe d'intervenants, la Wood Buffalo Environmental Association, qui joue à peu près le même rôle que RAMP, mais pour l'atmosphère. Il examine la qualité de l'air et la pollution qui pourrait se déposer sur le sol. Ensuite, nous cherchons à établir si ces dépôts se retrouvent dans la rivière suite à la fonte des neiges.
Nous avons donc un programme scientifique que nous jugeons très complet.
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J'ai demandé, depuis 2004, qu'on fasse une étude du lac Winnipeg et je me réjouis donc que cette étude ait commencé en 2007.
La seule critique que j'aurais à formuler est que, dans vos observations au sujet de l'étude du lac Winnipeg, vous dites qu'on soupçonnait que la charge de nutriments attribuable aux activités agricoles menaçait le lac. Ce n'est pas seulement l'agriculture. Les effluents que rejettent les municipalités posent un sérieux problème dans l'ensemble de ce bassin hydrologique, surtout pour ce qui est des effluents provenant des États-Unis par la rivière Rouge. C'était donc un sujet de préoccupation.
Je voudrais toutefois poser une question à M. Wicklum, car je crois qu'il a également travaillé à la supervision.
Je viens d'avoir une bonne assemblée publique à Gimli au sujet de l'initiative du bassin du lac Winnipeg. Les scientifiques d'Environnement Canada étaient là pour expliquer l'excellent travail qu'ils accomplissent avec leurs différents partenaires.
L'été dernier, j'ai eu l'occasion de me rendre sur la plate-forme du consortium de recherche sur le lac Winnipeg, sur le navire Namac. Les scientifiques d'Environnement Canada étaient à bord et ils déposaient des rosettes et surveillaient la qualité de l'eau dans l'ensemble du bassin; ils sont restés là-bas pendant plusieurs mois. Il n'y a pas seulement une station de surveillance. Des gens se trouvent à bord d'un bateau qui sillonne le lac pour découvrir où se situent les problèmes d'algues, examiner les espèces aquatiques, étudier la charge en éléments nutritifs et faire ce genre d'analyse.
J'aimerais savoir si vous avez quelque chose à ajouter.
Les représentants de la Gestion des ressources hydriques étaient à bord, ainsi que la Fondation du lac Winnipeg. Il y a donc divers groupes communautaires et personnes qui s'intéressent à la question et qui travaillent avec la province et le gouvernement fédéral.
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Oui, monsieur le président, je vais vous dire ce que j'en pense.
Environnement Canada surveille les principaux affluents du lac Winnipeg depuis 30 ans et nous avons donc surveillé la rivière Rouge et la rivière Saskatchewan. C'est une des principales raisons pour lesquelles la province du Manitoba a dit au gouvernement du Canada: « Nous pensons que nous avons un problème ici, au lac Winnipeg, mais nous allons aider à le nettoyer ». C'était à cause des données d'Environnement Canada.
C'est exactement ce que la surveillance est censée faire; elle est censée mettre en lumière les problèmes. Par conséquent, nous avons utilisé nos données — nous avons un système bien conçu pour signaler un problème — et nous avons lancé l'initiative du bassin du lac Winnipeg. C'est une initiative de 17,7 millions de dollars, qui s'étale sur quatre ans.
Si vous le permettez, monsieur le président, je vais revenir sur ce qu'a dit M. Ferguson quant au fait que le gouvernement du Canada n'est pas en mesure de faire rapport des tendances nationales de la qualité de l'eau. Nous estimons que nous pouvons faire rapport des tendances grâce à nos indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement. Nous avons 153 sites ICDE — les sites des indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement — et nous synthétisons toutes les données que nous recueillons dans ces sites en un seul chiffre, un seul paramètre, ce qui permet de communiquer les résultats plus facilement.
Un des véritables défis que posent les données de surveillance est que vous avez toutes sortes de chiffres, mais comment les communiquer aux gens de façon très simple sans toutefois perdre de renseignements? Grâce aux ICDE dont nous faisons rapport chaque année — et à compter de cette année, nous allons en faire rapport dans le cadre de notre stratégie fédérale de développement durable — nous pensons avoir une bonne connaissance de la qualité de l'eau au niveau national. C'est exactement l'objectif que poursuit notre programme grâce aux ICDE.