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Je vous remercie, monsieur le président, de m'avoir invité à prendre la parole devant le comité ce matin.
Je suis heureux de pouvoir vous parler aujourd'hui du Budget supplémentaire des dépenses (C), mais j'en profiterai aussi pour parler du Budget principal des dépenses.
C'est la première fois que j'ai le plaisir de comparaître devant ce comité depuis ma nomination comme ministre de l'Environnement du Canada, de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale et de Parcs Canada, et je me réjouis de pouvoir travailler avec chacun des membres du comité dans les jours à venir.
Comme vous pouvez vous en douter, le poste de ministre de l'Environnement comporte de grandes possibilités: la possibilité, bien sûr, de contribuer positivement à la conservation du patrimoine naturel spectaculaire du Canada.
Notre gouvernement s'emploie avant tout à trouver un juste équilibre entre la relance de l'économie et la protection de l'environnement. Nous avons mis en place un plan qui permet déjà de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un plan qui adopte une approche stratégique, un secteur à la fois. Un plan qui met l'accent sur des progrès concrets et mesurables. Et ce plan donne déjà des résultats. En collaboration avec les provinces, les territoires et d'autres partenaires, nous avons déjà pris des mesures qui viendront réduire les émissions de gaz à effet de serre de 65 mégatonnes, ce qui nous amène à environ un quart de notre objectif de réduction des émissions fixé à 607 mégatonnes d'ici 2020.
Oui, il reste encore beaucoup à faire, mais au cours des cinq dernières années, des bases solides ont été posées. En collaboration avec nos partenaires provinciaux et territoriaux et d'autres partenaires, nous avons réalisé d'importants progrès dans plusieurs domaines, notamment: l'établissement d'une nouvelle norme pour les émissions des véhicules de passagers et des véhicules utilitaires légers, et nous faisons actuellement de même pour les véhicules lourds; l'annonce de normes qui élimineront progressivement l'utilisation du charbon sale pour la production d'électricité, une autre grande source d'émissions; la signature de l'Accord de Copenhague, un accord international supervisé par les Nations Unies qui comprend les objectifs de réduction des gaz à effet de serre de tous les grands émetteurs et qui établit un cadre permettant d'accroître la transparence des mesures d'atténuation de toutes les parties; et la fourniture de 400 millions de dollars de fonds nouveaux et supplémentaires pour le climat en 2010 — la contribution la plus importante jamais faite par Ie Canada en vue d'appuyer les efforts internationaux visant la lutte contre les changements climatiques;
En ce qui a trait aux changements climatiques — un des plus graves dangers environnementaux qui menacent Ie monde aujourd'hui — nous nous sommes clairement engagés et nous avons pris des mesures importantes. Avec les États-Unis, nous nous sommes engagés a réduire les émissions de gaz à effet de serre de 17 p. 100, sous les niveaux de 2005, d'ici 2020 — un objectif ambitieux. Pour y arriver, nous avons élaboré un plan détaillé afin d'obtenir de véritables émissions à court, à moyen et à long terme, tout en maintenant la compétitivité économique du Canada et sa capacité à créer des emplois.
Dans certains secteurs clés, le Canada a aligné sa politique de façon stratégique avec celle de son voisin et plus important partenaire commercial, les États-Unis. Même si cette approche n'est aucunement une solution environnementale passe-partout, dans certains secteurs, la nature hautement intégrée de l'économie nord-américaine en fait l'approche la plus pratique et la plus efficace. Nous misons ainsi sur de longs antécédents de collaboration réussie entre nos deux pays. Je tiens à noter en particulier qu'il y a 20 ans ce mois-ci, le Canada et les États-Unis ont signé l'Accord sur la qualité de l'air. À l'époque, les pluies acides causaient de graves dommages à nos lacs et à nos écosystèmes des deux côtés de la frontière, et le smog constituait une menace sérieuse pour l'air que nous respirons. En collaborant, le Canada et les États-Unis ont pu réduire de moitié les émissions qui causent les pluies acides, et réduire du tiers les émissions contribuant au smog dans la région transfrontalière établie en vertu de l'Accord.
Sur le plan des transports — qui est responsable d'environ 22 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre du Canada, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les États-Unis sur les normes d'émission des véhicules de 2011. C'est logique, compte tenu du caractère transfrontalier de l'industrie de I'automobile, et nous continuerons de travailler ensemble sur des normes encore plus rigoureuses pour 2017 et après.
Toutefois, dans le cas de l'électricité, nous suivons notre propre voie. Les États-Unis dépendent du charbon pour produire environ la moitié de leur énergie électrique. Les États-Unis ont 650 usines alimentées au charbon, comparativement à nos 51 usines, ce qui signifie que nous sommes mieux placés pour suivre un dispositif réglementaire indépendant afin d'éliminer progressivement nos usines alimentées au charbon et de devenir un chef de file mondial en matière d'électricité propre.
Je le répète: cette approche reflète notre engagement a l'égard de politiques réalistes et pragmatiques — s'harmonisant avec les États-Unis lorsqu'il est logique de le faire, comme dans le cas des transports, et suivant un dispositif unique, comme pour l'électricité, lorsque l'harmonisation n'est pas logique. Notre gouvernement prend aussi des mesures pour s'assurer que les avantages économiques de I'élaboration des sables bitumineux sont équilibrés par un mandat environnemental solide et clair. C'est pourquoi nous avons accepté les recommandations d'un groupe consultatif indépendant de scientifiques, qui ont examiné les pratiques de surveillance de l'eau dans les environs des sables bitumineux, principalement la rivière Athabasca et ses affluents.
Nous élaborons actuellement un plan technique fondé sur ces recommandations. En collaboration avec l'Alberta et d'autres intervenants, y compris les collectivités autochtones, les groupes environnementaux et l'industrie — la portée de notre plan s'élargira de façon à comprendre la surveillance de la qualité de l'air, les végétaux et les habitats des animaux.
La bonne gestion de ce dossier est importante, surtout à un moment où les prix du pétrole se trouvent à un sommet historique, ce qui encourage une accélération de la production. Il faut donc assurer un leadership solide et clair dans ce dossier, et c'est exactement ce que nous faisons.
Pour ce qui est de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, monsieur le président, notre orientation pour le prochain exercice sera axée vers la production d'évaluations environnementales de haute qualité sur d'importants projets, et le rôle que nous jouerons va façonner l'avenir de l'évaluation environnementale fédérale.
Nous veillons également à nous assurer que les peuples autochtones sont consultés sur les évaluations environnementales qui les concernent. C'est particulièrement important puisque l'Agence, au nom du gouvernement du Canada, est chargée d'encourager et d'appuyer la participation des Autochtones au processus d'évaluation environnementale.
De plus, je tiens à dire quelques mots sur les mesures que prend Parcs Canada pour établir de plus en plus d'aires de nature sauvage protégées. II s'agit de zones qui sont reconnues comme des tampons naturels qui protègent notre planète contre les impacts des changements climatiques, comme les sécheresses et les inondations. Elles offrent aussi un abri pour les végétaux et les animaux qui aident la nature à réagir aux changements. Au cours des quatre dernières années seulement, nous avons pris des mesures qui permettront d'ajouter plus de 133 000 kilomètres carrés aux terres et aux cours d'eau administrés par Parcs Canada. II s'agit d'une augmentation de 48 p. 100, soit une zone protégée supplémentaire de taille équivalente à un pays comme la Grèce.
J'aimerais maintenant vous parler des documents budgétaires présentés au Parlement en vue de leur examen. Il y a deux documents principaux: Ie Budget supplémentaire des dépenses (C) pour l'exercice 2010-2011, et Ie Budget principal des dépenses pour 2011-2012. Nous examinerons ces budgets des dépenses pour mon portefeuille qui comprend Environnement Canada, I'Agence canadienne d'évaluation environnementale et Parcs Canada.
Commençons par le Budget supplémentaire des dépenses (C). Ce budget des dépenses représente la dernière demande de redressement pour nos affectations financières au cours du présent exercice. Pour Environnement Canada, cet exercice a commencé par une demande de 1,1 milliard de dollars en dépenses prévues. Il s'agit d'une augmentation de 10 p. 100 par rapport à l'exercice précédent.
La première chose que vous remarquerez probablement au sujet de ce budget des dépenses, c'est qu'on n'y demande pas de fonds supplémentaires. Nous cherchons plutôt a transférer 4,7 millions de dollars à d'autres ministères.
La majorité de ces fonds seront dirigés vers des ministères dans le cadre du financement du Canada relativement aux changements climatiques. Cet argent provient de la part de 5 millions de dollars qu'Environnement Canada a reçus des 400 millions de dollars approuvés afin d'appuyer l'atténuation et l'adaptation dans les pays en développement, comme prévu dans l'Accord de Copenhague.
Pour Parcs Canada, le Budget supplémentaire des dépenses (C) prévoit la réorientation de 5 millions de dollars des dépenses des programmes au Compte des nouveaux parcs et lieux historiques. Ce transfert couvrirait les coûts supplémentaires associés aux nouveaux parcs nationaux et aux aires marines nationales de conservation.
Monsieur le président, permettez-moi de parler maintenant du Budget principal des dépenses, la première demande de financement ministériel pour le prochain exercice.
Dans ce Budget principal des dépenses, Environnement Canada demande 872 millions de dollars. Ce montant est une partie du financement que le ministère demandera au cours de I'exercice. Nous prévoyons d'autres ajustements à notre financement au moyen du Budget supplémentaire des dépenses qui sera déposé plus tard au cours de l'exercice.
Comme vous le savez, les dépenses ministérielles peuvent changer d'un exercice à l'autre. C'est particulièrement vrai pour un ministère réglementaire comme le mien, où une partie du financement a été de nature temporaire et est soumis à un examen approfondi avant d'être renouvelé. Au cours du présent exercice, un certain nombre de nos programmes fondés sur un financement temporaire arrivent à échéance. Cela ne veut pas dire que les programmes — comme le Plan de gestion des produits chimiques, celui sur les espèces en péril, le Programme sur la qualité de l'air et le Plan d'action pour les sites contaminés fédéraux — prendront fin.
Dans ce contexte, et comme l'indiquent des Rapports antérieurs sur les plans et les priorités, ces programmes suivent le processus de renouvellement. La prolongation ou l'élargissement de leur financement temporaire est assujetti à des décisions du gouvernement. Une fois approuvés, les montants de financement seront inclus dans le Budget supplémentaire des dépenses qui sera déposé plus tard au cours de l'exercice.
Pour ce qui est de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, le Budget principal des dépenses de 2011-2012 propose un financement de 30 millions de dollars. Cette demande est de 1 million de dollars de plus que ce qui a été demandé dans le Budget principal des dépenses pour le dernier exercice. L'Agence demande des fonds supplémentaires afin d'assumer sa responsabilité élargie visant la consultation des Autochtones pendant les évaluations environnementales par des groupes d'examen fédéraux.
Le Budget principal des dépenses de 2011-2012 pour Parcs Canada, par contre, s'élève à 690,5 millions de dollars. La baisse nette que vous remarquerez dans ce budget est principalement attribuable à la fin du financement dans le cadre du Plan d'action économique du Canada. Ce budget tient aussi compte de certaines réductions qui ont été apportées en vue de réduire la croissance des dépenses de fonctionnement à Parcs Canada.
Monsieur le président, permettez-moi de terminer en remerciant encore une fois le comité de cette possibilité de me joindre à vous, et pour votre travail continu au nom des Canadiens. En tant que nouveau ministre, j'apprécie vos points de vue et je reçois avec plaisir vos suggestions. Je me réjouis à la perspective de travailler avec chacun d'entre vous dans le but d'alléger notre empreinte sur cette planète et de protéger notre incroyable patrimoine naturel pour les générations futures.
Je suis heureux de répondre maintenant à vos questions.
Merci.
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Donc, cet argent va aller dans le compte.
M. Alan Latourelle: Oui.
M. Gerard Kennedy: Le compte va donc passer à environ 25 millions de dollars. Je suis curieux de voir ce que vous allez en faire.
D'après ce qui est indiqué, le compte va servir à financer toutes sortes de promesses, notamment de nouveaux parcs nationaux, de nouveaux sites historiques nationaux, ainsi que des aires marines nationales de conservation. Combien va-t-il réellement en coûter pour aménager tous ces sites? Ces chiffres sont-ils inscrits quelque part? Peut-on les voir?
Vous comprendrez que, pour un simple pékin comme moi, il est facile de conclure qu'il n'y a pas de plan d'aménagement des nouveaux parcs promis puisque les fonds qui y sont alloués sont toujours là à la fin d'année. L'argent est versé dans le compte, mais bien souvent, il n'est pas dépensé.
Combien cela va-t-il coûter? Pouvez-vous nous le dire? On a promis que ces parcs seraient aménagés. Quel en sera le coût? Combien d'argent…? Comme il s'agit de nouveaux sites qui ont besoin d'être aménagés, cela nécessite des investissements et des dépenses de fonctionnement. Pourriez-vous nous dire, aujourd'hui ou dans peu de temps, combien d'argent tout cela représente? À ce moment-là, nous serons en mesure de comparer ce chiffre avec l'argent qui a été placé dans le compte et qui n'a pratiquement pas bougé depuis plusieurs années.
Bref, pouvez-vous nous donner un chiffre global, ou êtes-vous en mesure de nous indiquer les sommes précises qui seront consacrées à l'aménagement de ces parcs qu'on nous promet depuis un certain temps?
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, bonjour, monsieur le ministre. Je vous souhaite la bienvenue au comité et bonne chance dans vos nouvelles responsabilités.
Je comprends, d'après les réponses que vous avez données à M. Kennedy, que vous ne pouvez pas répondre en détail. Toutefois, il me semble que vous avez le devoir, à titre de ministre de l'Environnement, de protéger les budgets que vous avez à votre disposition.
Quand on examine le budget principal qui a été déposé, on voit qu'on prévoit des baisses de 20 p. 100 pour votre ministère. Il me semble que le ministre de l'Environnement n'est pas très actif. J'ai l'impression qu'il s'agit d'un ministre de l'Environnement fantôme, docile et au service du ministre des Finances, qui s'apprête à sabrer dans son ministère. Vous comprendrez qu'on s'attend à ce que le ministre de l'Environnement soit proactif et à ce qu'il protège les budgets mis à sa disposition.
Quand j'ai regardé le Budget principal des dépenses, je me suis beaucoup intéressé au Service météorologique du Canada, entre autres, et à tout ce qui concerne la dégradation des réseaux de climatologie.
Je ne sais pas si vous savez qu'un rapport d'Environnement Canada, émis par votre ministère au mois de juin 2008, indiquait que la capacité d'Environnement Canada était compromise au cours des dernières années relativement à la collecte, l'interprétation et la diffusion d'information sur l'état de notre système national du climat. Des erreurs significatives s'y glissent.
Les clients d'Environnement Canada, autant à l'interne qu'à l'externe, sont incapables d'obtenir les informations qu'ils cherchent. Je suis donc allé voir ce qu'on prévoyait dans le budget principal. En effet, des contributions y sont prévues. J'ai eu une belle surprise.
Cependant, après avoir regardé ce que vous aviez fait de ces contributions et de ce financement qui vous avaient été accordés, j'ai déchanté. J'ai déchanté lorsque des directeurs d'école et des guides scouts m'ont appelé et m'ont dit qu'avec cet argent, vous envoyiez des radios météo aux différents intervenants pour pouvoir permettre aux chefs d'écoles, de scouts et de guides de: « contrôler les informations concernant les prévisions météorologiques incluant les mises en garde. »
Alors que vous avez réduit, au cours des dernières années, les services météorologiques d'Environnement Canada et les services en région, comment pouvez-vous aujourd'hui justifier une telle dépense de 888 000 $ pour venir en aide à des directeurs d'écoles qui ont pris votre bidule, l'ont mis sur le coin de la table et ne l'ont jamais utilisé? Comment pouvez-vous justifier une telle dépense, aujourd'hui?
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Par où vais-je commencer? J'ai ici tout un classeur plein d'initiatives et de réalisations intéressantes, qu'il s'agisse du réseau de parcs ou du service météorologique, dont nous avons parlé tout à l'heure. Il y a encore bien sûr des défis importants à relever. Mais je peux vous dire qu'il y a aussi beaucoup de bonnes nouvelles aux chapitres du développement durable et responsable de la part de notre industrie des ressources, de la protection, de la réglementation, du contrôle et des évaluations environnementales.
J'étais au port d'Hamilton, hier, pour parler des activités du ministère, et plus particulièrement des engagements que nous avons pris dans le cadre du Plan d'action des Grands Lacs afin de remédier à la situation. Cela s'inscrit dans l'accord que nous avons signé avec les États-Unis, l'accord sur la qualité de l'eau des Grands Lacs. Il y a encore pas mal de problèmes à régler en ce qui concerne, par exemple, le traitement des eaux usées municipales et les espèces de poisson envahissantes, aussi bien dans les Grands Lacs que dans les eaux frontalières.
À Hamilton, le problème numéro un est bien sûr le nettoyage de Randle Reef. Il s'agit d'une grande aciérie qui appartenait à l'origine à Stelco et qui appartient aujourd'hui à US Steel. J'ai invité nos partenaires, la province, les municipalités de la région et d'autres parties prenantes — la région d'Halton — à entreprendre le nettoyage du site le plus problématique sur le plan environnemental au Canada. Les mesures à prendre sont très semblables à ce qu'il faudra faire pour les étangs de goudron de Sydney, par exemple.
Au chapitre des bonnes nouvelles, il y a bien sûr l'aménagement de nouveaux parcs nationaux et de nouvelles aires protégées, ce dont les Canadiens peuvent vraiment être fiers. Nous collaborons également avec ceux qui habitent ou qui ont une entreprise à proximité des aires protégées.
Il y a quelques semaines, j'ai rencontré des représentants de la Cattlemen Asociation, et nous avons examiné ensemble les retombées positives importantes de la décision de Parcs Canada de laisser paître les animaux dans le parc national des Prairies, car cela a contribué à restaurer les habitats naturels et les cycles environnementaux qui existaient à l'époque où les bisons, entre autres, paissaient en toute liberté.
Certes, d'aucuns formulent des prévisions très inquiétantes quant aux conséquences des changements climatiques pour l'Arctique canadien, mais nous nous employons activement, avec les parties prenantes canadiennes et nos voisins du Conseil de l'Arctique, à mettre en place des programmes adéquats pour assurer la protection des espèces en danger et des espèces qui devront s'adapter aux nouvelles conditions climatiques.
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Je vais commencer par le début de votre intervention, et vous ne serez pas surprise si je vous dis que je ne suis absolument pas d'accord avec la façon dont vous avez décrit la situation. Après 13 ans d'inertie du gouvernement libéral face au problème des changements climatiques et des efforts déployés au niveau international pour y remédier, notre gouvernement se distingue nettement par les initiatives qu'il a entreprises et par les engagements qu'il a pris et qu'il continue de prendre.
S'agissant de la réduction de 65 mégatonnes dont vous avez dit que c'était le seul engagement que nous avions pris à l'horizon 2020, permettez-moi de vous rappeler que nous avons déjà pris des mesures dans le secteur des transports. L'an dernier, les mesures s'appliquaient aux automobiles et aux camionnettes, aux énergies renouvelables, à l'essence et au diesel. Je vais bientôt annoncer de nouveaux règlements applicables aux poids lourds. D'ici quelques mois, je pense être en mesure d'annoncer des règlements pour les véhicules utilitaires lourds tout-terrain.
Pour ce qui est de la réduction et du contrôle des émissions de gaz à effet de serre, la première série de mesures prendra fin en 2014 pour les automobiles et les camionnettes. Les mesures qui seront applicables pendant les cinq dernières années seront encore plus sévères. Mais pour en revenir aux 65 mégatonnes, c'est la réduction prévue d'ici à 2020. Cela ne tient pas compte des réductions importantes que nous obtiendrons dans les centrales électriques alimentées au charbon et dans d'autres usines qui produisent beaucoup d'émissions, ni des réductions que nous réaliserons, par exemple, dans les résidences privées et commerciales et même les résidences officielles du pays, qui produisent elles aussi beaucoup d'émissions, mais pour lesquelles nous avons déjà pris des mesures et continuerons de le faire.
Le programme « Adieu bazou » a donné d'excellents résultats, mais son objectif n'était pas, comme certains l'ont laissé entendre, de doper l'industrie automobile. Son objectif était de réduire le nombre de véhicules polluants fabriqués avant 1995 sur les routes. Le programme offrait un incitatif modeste, 300 $, mais ça a suffi pour retirer 126 000 véhicules de la circulation et empêcher ainsi la libération de 4 000 tonnes d'émanations nocives dans l'atmosphère. Les nouveaux véhicules répondent aujourd'hui à des normes plus sévères, sans compter les incitatifs offerts par d'autres gouvernements à l'achat de véhicules électriques. J'ai eu l'occasion de discuter avec des chercheurs de mon ministère et d'Hydro Québec qui, à ce propos, est un chef de file mondial en matière d'accumulateurs au lithium et de recherches sur des accumulateurs plus efficaces, afin d'encourager le secteur automobile à s'orienter dans ce sens.
Il y a quelques semaines, j'ai rencontré les ambassadeurs des États-Unis et du Canada lors d'une réunion avec les représentants du secteur automobile, où étaient présents les grands fabricants automobiles établis au Canada. Je peux vous dire que leur objectif est de fabriquer des automobiles plus propres, y compris des automobile hybrides et des automobiles électriques.
C'est un débat qui est en cours, et lorsque nous discutons avec les organisations environnementales, les organisations non gouvernementales, la population canadienne et nos alliés et partenaires internationaux, nous devons nous fonder sur les faits et sur les données scientifiques. Il arrive que les discussions dérapent lorsque certains intervenants se livrent à des exagérations, des contre-vérités et même des mensonges délibérés.
Il ne faut jamais perdre de vue le fait que le Canada ne produit qu'à peine 2 p. 100 du total des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Je l'ai dit, et je le répète, le secteur des transports et celui des centrales électriques alimentées au charbon sont ceux qui produisent le plus de gaz à effet de serre, au Canada. D'autres secteurs font davantage parler d'eux dans les médias nationaux et internationaux, mais ils produisent peu de gaz à effet de serre par rapport au volume total des émissions.
Je ne le dirai jamais assez: le Canada est un chef de file mondial dans la recherche sur le phénomène qu'on appelle les changements climatiques. Nous participons activement au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Mes collègues n'ignorent pas que des études scientifiques publiées récemment dans des revues scientifiques extrêmement respectées ont salué la contribution importante des scientifiques d'Environnement Canada sur la scène internationale. Elles ont également souligné l'engagement pris par le Canada de lutter contre les changements climatiques et d'encourager les plus gros producteurs de gaz à effet de serre à prendre des mesures correctrices et à s'adapter, car l'adaptation est assurément une dimension importante des objectifs et des programmes d'Environnement Canada.
Par exemple, dans l'Arctique canadien, certains dommages sont irréparables, et il va falloir prévoir des financements et des aides à l'adaptation pour la flore, la faune et les populations de ces régions du Canada et d'autres régions du monde.
En ce qui concerne les 400 millions de dollars alloués au programme de financement accéléré, et dont une partie ont déjà été débloqués, ils s'adressent aux pays en développement et aux petits États insulaires qui constatent déjà une augmentation du niveau de la mer. Dans les cas extrêmes, il faudra envisager le déplacement des populations vers d'autres îles ou à des altitudes plus élevées.
Vous avez constaté que, dans le Budget supplémentaire des dépenses (C), on transfère des fonds à l'ACDI pour Haïti, où il va falloir entreprendre une reforestation à grande échelle, comme cela ne s'est sans doute jamais fait ailleurs auparavant.
Nous avons donc la volonté d'agir. Je suis prêt à fournir à tous mes collègues, de mon parti et des autres, toutes les informations, études et mises à jour dont ils pourraient avoir besoin. Je veillerai tout particulièrement à ce que ces informations vous soient transmises et que nous puissions ainsi entretenir une bonne collaboration. C'est un domaine où nous devrions pouvoir mettre nos allégeances partisanes de côté, car, je ne le dirai jamais assez, il y a énormément de bonnes choses qui se font dans les différents ministères, sous la houlette d'Environnement Canada.
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Merci, monsieur le président.
Merci de rester avec nous. Ça nous donne une chance de continuer à poser des questions. Aussi, merci beaucoup d'accompagner le ministre.
Monsieur Boothe, dans son discours de tout à l'heure, un discours que vous connaissez certainement mot à mot, le ministre Kent a dit: « Nous avons mis en place un plan qui permet déjà — j'insiste sur le mot « déjà » — de réduire les émissions de gaz à effet de serre, [les] GES. » Ensuite, il a dit qu'il ne voulait pas dire de fausseté.
Par contre, si on consulte le site Web de votre ministère, on se rend compte que les émissions en mégatonnes ont diminué entre 2008 et 2009 — évidemment, puisqu'il y a eu une crise —, mais qu'elles sont passées de 701 mégatonnes en 2009 à 718 mégatonnes en 2010, et qu'on prévoit des émissions de 720 mégatonnes en 2011 et de 728 mégatonnes en 2012. Or, le ministre dit qu'il y a des réductions.
Sur votre site, on dit même qu'avec les mesures fédérales, les émissions en mégatonnes continuent d'augmenter. Ça ne donne donc rien de mettre en place des mesures fédérales, sachant que les chiffres relativement aux émissions en mégatonnes augmentent, si on se fie aux chiffres que je viens de vous donner.
Pourriez-vous m'expliquer la différence entre ce que le ministre vient de dire et ce qui est indiqué sur le site Web de votre ministère?
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins de comparaître devant notre comité. Je suis heureux d'avoir l'occasion de remplacer M. Scarpaleggia en son absence.
Dans sa déclaration liminaire, que certains d'entre vous ont pu entendre, le ministre a dit qu'il attachait beaucoup d'importance à nos commentaires et suggestions, et j'espère que vous ferez de même.
À la page 4 de sa déclaration, il nous dit que le gouvernement a élaboré un plan détaillé visant à réduire concrètement les émissions à court, à moyen et à long terme, sans compromettre pour autant la compétitivité économique du Canada et sa capacité de créer des emplois. J'aimerais parler des initiatives écoAction et écoÉnergie, qui sont le prolongement de ce que l'ancien gouvernement libéral avait présenté dans le cadre du programme ÉnerGuide. Nous sommes ravis que ce programme ait été maintenu, même s'il a été rebaptisé.
J'aimerais prendre un exemple précis, si vous me le permettez. Dans le cadre du programme éoÉnergie, une entreprise a vu le jour à Guelph sous le nom de Guelph Solar Hot Water, et a permis de créer un certain nombre d'emplois d'installateur de systèmes de chauffe-eau dans les immeubles. Quand le gouvernement a soudainement décidé l'an dernier, en secret, de mettre fin au programme, le propriétaire de l'entreprise, Steve Dyck, est venu me voir. Il avait les larmes aux yeux de voir s'effondrer tous ses projets, d'être obligé de licencier ses employés et de ne plus avoir de revenus. C'était une expérience épouvantable.
J'ai ensuite reçu un nombre incroyable de courriels, notamment d'une femme de Mount Forest, une certaine Corey La Chanse. Elle est propriétaire de Green-Seal Technologies, qui installe de l'isolation dans les maisons, et son entreprise était elle aussi touchée. Il s'agissait d'un programme qui permettait aux gens de contribuer à l'atténuation des effets des changements climatiques, qui stimulait les économies locales et qui encourageait l'innovation et la création d'emplois.
Le ministre a dit qu'il « défendrait avec acharnement les programmes qui ont fait la preuve de leur efficacité ces dernières années ». C'est ce qu'il a dit, mais ça ne l'a pas empêché de déclarer à la Chambre des communes que ce programme ne sera pas reconduit, ce que je déplore.
Voici donc les questions que je voudrais vous poser: ce programme a-t-il donné des résultats? Combien d'emplois a-t-il permis de créer? Dans le cadre de vos fonctions auprès du ministre, avez-vous l'intention de lui recommander de reconduire ces programmes?
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Merci, monsieur le président.
Je vais vous poser mes quatre questions en rafale, et ensuite ceux qui se sentent à l'aise pour y répondre sont les bienvenus.
J'aimerais d'abord parler de la Loi sur les espèces en péril. Notre comité a entrepris une étude sur la question, et, dans le cadre de cette étude, des fonctionnaires du Ministère nous ont dit que les dépenses engagées depuis le début de l'application de cette loi s'élevaient à des centaines de millions de dollars, mais qu'aucune espèce en péril n'avait été retirée des différentes annexes de la loi. Pourriez-vous me dire si votre ministère procède à des évaluations pour déterminer l'efficacité de ce genre d'activité, afin de s'assurer que les deniers publics consacrés aux espèces en péril sont utilisés à bon escient?
Monsieur Boothe, vous avez parlé du transport ferroviaire. Dans ma circonscription, le CN utilise la voie de garage du village de Mirror pour stationner ses wagons, mais les mécaniciens laissent tourner les moteurs à l'arrêt, à proximité des résidences. Ce n'est certainement pas très bon pour l'environnement. Avez-vous des programmes ou des crédits qui permettraient de modifier les règlements relatifs à ces gros moteurs diesel qu'on laisse tourner à l'arrêt, pendant des heures interminables, ou encore des programmes pour encourager les sociétés ferroviaires à réduire leurs empreintes carbone et leur consommation de carburant?
Monsieur Latourelle, j'aimerais vous parler des droits d'entrée dans les parcs. Actuellement, les habitants de Calgary ou d'Edmonton qui se rendent en Colombie-Britannique en voiture, ou qui en reviennent, n'ont pas à payer de droits d'entrée s'ils ne font que traverser le parc, sans s'y arrêter. Par contre, les 7 500 habitants de Rocky Mountain House et les 1 500 habitants de Bentley qui prennent l'autoroute 11 vers l'ouest doivent payer des droits de 20 $ pour faire 20 km sur cette route. Souvent, ils préfèrent faire un détour par Cochrane, au sud, ou par Hinton, au nord, pour éviter de devoir payer ces droits. Ne serait-il pas plus logique, sur le plan environnemental, de supprimer ce droit d'entrée afin que les gens n'aient plus à faire ce long détour pour se rendre en Colombie-Britannique à partir du centre de l'Alberta? Franchement, je trouve que ce n'est pas juste pour les gens qui habitent là.
Pour ce qui est des litiges, notre comité a récemment examiné le projet de loi . Plusieurs organisations environnementales, dont Ecojustice, nous ont dit que le coût des poursuites susceptibles d'être intentées dans le cadre de ce projet de loi… Il faut dire que les articles de ce projet de loi facilitent les poursuites judiciaires. Quelqu'un a-t-il calculé, au sein de votre ministère, les coûts que cela pourrait entraîner, si le projet de loi était adopté? Certains ont beau prétendre qu'il ne sera pas une source de litiges, nous constatons quand même que les budgets ont augmenté au chapitre des poursuites judiciaires. J'entends donc toutes sortes d'explications contradictoires, et des groupes comme Écojustice estiment que ce sont les contribuables du Canada qui vont finir par payer la facture des poursuites contre le gouvernement du Canada.
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Permettez-moi de faire un bref commentaire au sujet de la Loi sur les espèces en péril. Si c'est un tel fiasco, c'est à cause de l'architecture de la loi. En fait, c'est une loi qui empêche les citoyens d'agir. Je viens d'une circonscription où l'agriculture et l'exploitation des ressources jouent un rôle important, et où les gens participent activement et bénévolement à la protection de l'environnement. Or, la principale faiblesse de la Loi sur les espèces en péril réside dans sa nature coercitive. Je recommande donc vivement au ministère de remplacer cette approche coercitive par une approche incitative, afin d'encourager la population à protéger ces espèces.
J'aimerais savoir comment vous élaborez les politiques au sein de votre ministère, et plus particulièrement les politiques relatives aux émissions de gaz à effet de serre, à l'efficacité énergétique, à la conservation de l'énergie, etc.
La Table ronde sur l'environnement et l'économie a publié il y a quelques années un rapport intitulé « Objectif 2050 ». Je faisais partie de ce groupe, à l'époque. Si je me souviens bien, le rapport examinait l'impact économique d'un système de plafonnement et d'échange, qui ne semble plus être d'actualité en Amérique du Nord. Quoi qu'il en soit, le rapport faisait une analyse détaillée de l'impact sur notre économie d'un système de plafonnement et d'échange
Il y a une chose en particulier qui m'avait surpris, et qui me surprend encore plus aujourd'hui que je représente une circonscription rurale éloignée à la Chambre des communes. L'impact économique de bon nombre de ces programmes est ressenti de façon disproportionnée par ceux qui habitent dans les zones rurales ou qui ont de faibles revenus.
Je suis convaincu qu'on ne tient pas assez compte des effets de ce genre de programme sur les gagne-petit et sur ceux qui habitent dans les zones rurales, alors qu'on sait que ces groupes sociaux consacrent une part disproportionnée de leurs revenus à l'énergie. Certes, la majorité des Canadiens habitent dans les villes, mais j'ai l'impression que les politiques sont trop axées sur leurs besoins, même si bien sûr il faut en tenir compte, et que c'est souvent au détriment des besoins des gagne-petit et des habitants des zones rurales — qui sont souvent les mêmes personnes.
Dans votre ministère, lorsque vous planchez sur ce genre de programmes et de politiques, est-ce que vous faites une analyse de leur impact économique, en particulier sur les gagne-petit et les habitants des régions rurales?
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Je vous remercie de votre question.
Les questions que vous soulevez sont bien entendu prises en compte lorsque nous analysons diverses stratégies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Nous utilisons différents outils analytiques pour rassembler différents types de données.
Par exemple, nous calculons l'impact qu'un règlement, qu'il s'agisse d'un règlement sur les prix ou d'un règlement sur les critères de rendement, aura sur l'activité industrielle et sur les prix, et ensuite, nous en calculons l'impact sur les ménages. On voit alors nettement que l'impact varie selon les régions et selon les catégories de revenus. C'est donc un facteur dont nous tenons compte régulièrement dans nos analyses économiques.
En deuxième lieu, je voudrais dire que l'impact de ce genre de mesures dépend beaucoup de leur niveau de détail. Par exemple, on pense généralement que toute mesure visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre augmente automatiquement le prix de l'énergie, et que par conséquent, la facture des ménages augmentera. Ce n'est pas toujours le cas.
Il y a des exceptions, et les normes de rendement établies par le gouvernement du Canada, de concert avec le gouvernement américain, en ce qui concerne les véhicules légers en sont un bon exemple. Ces normes vont s'appliquer pendant la première phase jusqu'à l'année modèle 2017, et permettront de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre.
Mais ces normes vont également permettre de réduire le coût d'utilisation globale des automobiles. En effet, les voitures coûtent plus cher à l'achat, parce que le fabricant doit y ajouter certains équipements, mais finalement, en consommant moins d'essence,l'automobiliste va dépenser moins d'argent. Et c'est encore plus vrai pour quelqu'un qui habite dans une région rurale, car il a souvent des distances plus longues à parcourir. Bref, l'application de ces normes entraîne une diminution des coûts d'utilisation des automobiles.
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Merci, monsieur le président.
Je poursuis d'abord sur la question de la réduction des gaz à effet de serre. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre votre analyse. Dans le tableau qui est sur votre site Web — M. Ouellet en a parlé —, on a calculé, pour l'année 2009, 701 mégatonnes; pour 2010, 718 mégatonnes; pour 2011, 720 mégatonnes; et pour 2012, 728 mégatonnes. Ces chiffres tiennent bel et bien compte des mesures fédérales. Je vois donc qu'il y a une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Sur votre site Internet, votre tableau présente des chiffres en fonction des mesures fédérales et des chiffres qui n'en tiennent pas compte. Avec les mesures fédérales, avec ce que vous nous proposez, la tendance n'est pas à la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour la période 2009-2012, mais plutôt à leur augmentation. C'est le commentaire que je voulais faire.
Ensuite, il me semble que la question de la recherche est assez importante. Jusqu'à maintenant, la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère finançait de nombreux centres de recherche, entre autres des centres pour l'Arctique. Je pense au centre de recherche atmosphérique au Nunavut. Ce centre a été financé par la fondation.
Voici ma question. Dans ce que vous nous proposez aujourd'hui, est-ce qu'il y a quelque chose qui va pallier les coupes dans le financement à la fondation? On nous dit qu'il ne restera, dans quelques années, que des infrastructures, c'est à dire une bâtisse, et qu'il n'y aura plus de chercheurs financés par la fondation. Est-ce que Environnement Canada a prévu de compenser les coupes dans le financement que la fondation fournit à ces centres de recherche? C'est bien beau d'avoir des infrastructures, mais s'il n'y a pas de chercheurs, ce n'est pas très efficace.