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La séance est ouverte. Bienvenue à tous.
La réunion de ce matin a lieu conformément au Règlement. Nous examinons en fait deux rapports. Le premier rapport est le chapitre 4, les dossiers de santé électroniques du rapport de l'automne 2009 de la vérificatrice générale du Canada et le deuxième, survol des rapports de vérification fédérale et provinciaux du rapport du printemps 2010 de la vérificatrice générale du Canada. Nous traitons donc de dossiers de santé électroniques et de la mise en oeuvre de dossiers de santé électroniques au Canada.
Le comité est très ravi, évidemment, d'accueillir, du Bureau du vérificateur général du Canada, Mme Fraser, vérificatrice. Elle est accompagnée ce matin du vérificateur adjoint, Neil Maxwell, et de Louise Dubé, directrice principale.
D'Inforoute Santé du Canada, nous accueillons Richard Alvarez, président et chef de la direction. Il est accompagné du chef de l'exploitation, Mike Sheridan.
Nous accueillons également, du ministère de la Santé, Mme Karen Dodds, sous-ministre adjointe, Direction générale de la politique stratégique.
Encore une fois, je vous souhaite tous la bienvenue. Nous allons interrompre les discussions 10 minutes à l'avance pour examiner les rapports du comité de direction et la motion de Mme Faille. Nous examinerons d'abord le rapport du comité de direction.
Cela dit, nous allons passer directement aux déclarations préliminaires. Nous entendrons d'abord la vérificatrice elle-même, Mme Fraser.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Nous vous remercions de nous donner l'occasion de présenter les résultats de deux rapports sur les dossiers de santé électroniques. Comme vous l'avez dit, je suis accompagnée aujourd'hui de Neil Maxwell, vérificateur général adjoint, et de Louise Dubé, directrice principale, tous deux responsables des vérifications dans le domaine de la santé.
Les dossiers de santé électroniques, ou DSE, se veulent la réponse à plusieurs problèmes persistants qui touchent le système de santé au Canada, et dont certains peuvent être attribués à l'utilisation de dossiers papier. Les DSE devraient permettre aux professionnels de la santé d'échanger plus facilement de l'information sur les patients, ce qui réduirait les coûts et améliorerait la qualité des soins.
En novembre 2009, nous avons présenté les résultats d'une vérification du projet des dossiers de santé électroniques d'Inforoute et de Santé Canada, en nous basant sur les travaux de vérification qui se sont terminés en avril 2009. Au 31 mars 2009, Inforoute avait consacré ou avait engagé 1,2 milliard de dollars dans cette initiative. Certains experts ont estimé que le coût total de l'établissement des dossiers de santé électroniques à l'échelle nationale dépasserait 10 milliards de dollars. Inforoute est d'accord avec cette estimation.
Nous avons examiné la façon dont Inforoute gère les fonds du gouvernement fédéral pour atteindre son objectif de mettre en place des dossiers de santé électroniques compatibles à l'échelle du Canada. Dans l'ensemble, nous avons constaté qu'Inforoute avait à son actif de nombreuses réalisations depuis sa création et qu'elle gère adéquatement les fonds de 1,2 milliard de dollars que le gouvernement fédéral lui a accordés pour atteindre son objectif. Inforoute est bien surveillée par son conseil d'administration et Santé Canada, le ministère dont elle relève. Elle a conçu une démarche pour mettre en place un système de dossiers de santé électroniques compatibles. Elle a défini les principales exigences et les éléments clés d'un tel projet. Inforoute a aussi établi un plan directeur ou une architecture pour guider la conception des systèmes ainsi que des plans stratégiques et une stratégie de gestion des risques. Elle a collaboré avec ses partenaires ainsi qu'avec les parties prenantes et obtenu leur appui, ce qui est essentiel pour assurer le succès de cette initiative.
[Français]
Nous avons aussi constaté qu'Inforoute approuve des projets cofinancés par les provinces et les territoires, dont la conception respecte les normes établies et le plan directeur. Nous avons noté qu'Inforoute surveille comme il se doit la mise en oeuvre des projets par les provinces et les territoires.
Par ailleurs, nous avons indiqué qu'Inforoute avait encore des améliorations à faire dans certains domaines. L'objectif d'Inforoute vise à ce que, d'ici 2010, la moitié des Canadiens aient un dossier de santé électronique accessible aux professionnels de la santé. Nous avons constaté qu'Inforoute doit communiquer plus de renseignements sur les résultats obtenus. Plus particulièrement, elle doit faire rapport sur les progrès accomplis en vue d'atteindre son objectif de 2010. À ce jour, les rapports d'Inforoute indiquent seulement si les systèmes sont achevés. Les rapports n'indiquent pas si les systèmes sont utilisés par les professionnels de la santé, ni si les systèmes mis au point respectent les exigences de compatibilité. Or des informations sur l'utilisation des systèmes et leur compatibilité aideraient le Parlement et les Canadiens à mieux comprendre les progrès réalisés jusqu'à maintenant.
Nous avons constaté que les contrôles mis en place par Inforoute pour la rémunération des dirigeants et les frais d'accueil et de voyage étaient fondamentalement efficaces, mais que la société pourrait améliorer sa politique de passation de contrats.
Pendant que nous procédions à cette vérification, les bureaux de vérification de six provinces ont examiné la mise en oeuvre, dans leur territoire respectif, de projets relatifs aux dossiers de santé électroniques financés par Inforoute ou par leur province, ou les deux. Chaque bureau a présenté les résultats de sa vérification à son assemblée législative entre les mois d'octobre 2009 et d'avril 2010. De concert avec mes homologues provinciaux, j'ai présenté un aperçu des rapports fédéral et provinciaux sur les dossiers de santé électroniques en avril 2010.
Dans les six administrations vérifiées, les vérificateurs ont constaté que chacune avait mis en place au moins un système de base des dossiers de santé électroniques, et que certaines provinces avaient presque terminé la mise en place de leurs systèmes de dossiers de santé électroniques.
[Traduction]
Les six bureaux de vérification législative provinciaux participants ont émis diverses réserves sur la planification des projets de DSE, même si certains d'entre eux ont récemment observé des progrès. Par exemple, trois bureaux ont constaté que les ministères avaient lancé des projets de DSE sans établir un plan stratégique global, ce qui augmente le risque que les projets ne respectent pas les objectifs ni les priorités fixés pour l'ensemble de l'initiative et qu'ils ne répondent pas aux besoins des utilisateurs.
À l'égard de la mise en oeuvre des DSE, les vérificateurs généraux provinciaux participants ont déclaré que chaque province avait mis l'accent sur la compatibilité des systèmes au sein de son propre territoire. Il est trop tôt pour déterminer si les systèmes de chaque administration seront compatibles à l'échelle nationale.
Plus particulièrement, mes homologues provinciaux ont noté que les rapports publics portant sur les progrès accomplis sont limités. Les provinces manquent d'information exhaustive sur les coûts engagés jusqu'ici, les bases de référence et les mesures de rendement nécessaires pour rendre compte des progrès accomplis de façon plus complète.
Inforoute, les provinces et les territoires doivent collaborer en vue d'élaborer des mesures de rendement et des normes de rapport pour chaque système de base des dossiers de santé électroniques afin de veiller à ce que le Parlement, les assemblées législatives et les Canadiens disposent d'informations suffisantes sur les progrès réalisés et les bienfaits obtenus.
Même si l'élaboration et la mise en oeuvre des systèmes de dossiers de santé électroniques ont progressé à l'échelle du Canada, une collaboration constante entre Inforoute, les provinces et les territoires et d'autres parties prenantes sera nécessaire pour relever les défis importants qui se dessinent à l'horizon.
Parmi ces défis, mentionnons la nécessité d'augmenter le nombre de médecins de soins primaires utilisant des systèmes de dossiers informatisés; de mettre à niveau les projets de DSE terminés qui ne répondent pas à toutes les normes de compatibilité nationale; de tenir compte de l'incidence des écarts entres les lois provinciales et territoriales en matière de collecte, d'utilisation, de protection et de divulgation des renseignements personnels sur la santé; de surveiller le total des coûts; et de financer le projet jusqu'à son achèvement. Une des questions clés consiste à savoir si l'objectif de 2010 sera atteint d'ici la fin de l'année.
[Français]
Compte tenu de l'importance des investissements engagés, des avantages potentiels et de l'intérêt des Canadiens à l'égard des soins de santé, le comité souhaiterait peut-être demander à Inforoute de lui fournir une version actualisée du plan d'action qu'elle avait élaboré en réponse à notre vérification de novembre 2009. De plus, tous les vérificateurs généraux participants ont proposé qu'à l'avenir, les comités législatifs continuent d'assurer la surveillance de cette initiative et de suivre les progrès accomplis en vue de réaliser l'objectif de 2010.
Je vous remercie, monsieur le président. Cela termine ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité.
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Bonjour mesdames et messieurs.
Monsieur le président, merci de nous donner l'occasion de parler devant le comité aujourd'hui.
Comme vous l'avez dit plus tôt, j'ai à mes côtés Mike Sheridan, le chef de l'exploitation d'Inforoute.
J'aimerais d'abord remercier la vérificatrice générale du Canada et son équipe pour ce que nous croyons être un rapport exhaustif et équilibré, que son bureau a déposé au Parlement, en novembre 2009 et en avril 2010, sur les dossiers de santé électroniques.
Comme la vérificatrice générale le mentionne dans son survol du rapport de vérification, chaque province a adopté une stratégie unique à l'égard des dossiers de santé électroniques. Elles n'ont même pas les mêmes stratégies de cybersanté, ni les mêmes priorités, calendriers et approches.
En tant qu'investisseur stratégique, et en consultation avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, Inforoute a élaboré les principales exigences et les composantes clés et une architecture conceptuelle pour guider...
En tant qu'investisseur stratégique, et en consultation avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, Inforoute a élaboré les principales exigences et les composantes clés et une architecture conceptuelle pour guider le déploiement des DSE. Le plan stratégique d'Inforoute définit les priorités, de même que des objectifs et des cibles mesurables. Il présente aussi un plan directeur concerté pour le développement des divers éléments du DSE que nous finançons.
Le survol du rapport de Mme Fraser mentionne ce qui suit: « À l'échelon fédéral, la vérification nous a permis de constater qu'Inforoute gérait les fonds fédéraux avec diligence en vue d'atteindre son objectif d'établissement des DSE dans l'ensemble du pays. » Il en résulte que, aujourd'hui, chaque province et chaque territoire ainsi que les populations qu'ils desservent bénéficient d'une part des investissements du gouvernement fédéral dans les nouveaux systèmes d'information qui contribueront à transformer les soins de santé.
Permettez-moi de vous donner deux exemples. Nos investissements ont aidé à éliminer 75 p. 100 des pellicules radiographiques qui ont été remplacées par des images numériques. Aujourd'hui, jusqu'à 40 p. 100 des radiologistes disent fournir des services à de nouveaux points de service ou à des sites éloignés — ce qui est incroyablement important, compte tenu de la taille de notre pays — ce qui permet d'éviter entre 10 000 et 17 000 transferts de patients chaque année.
Grâce aux investissements d'Inforoute, des systèmes d'information sur les médicaments sont maintenant utilisés en Colombie-Britannique, en Alberta, à l'Île-du-Prince-Édouard et en Saskatchewan. PharmaNet, en Colombie-Britannique, enregistre chacune des ordonnances délivrées en pharmacie et émet des alertes aux pharmaciens et aux médecins. En 2008, plus de 55 millions d'ordonnances ont été traitées au moyen de PharmaNet et 2,5 millions d'interactions médicamenteuses importantes ont été signalées. Ces données indiquent que les systèmes d'information sur les médicaments, mis en oeuvre dans l'ensemble du Canada, pourraient réduire considérablement le nombre d'ordonnances inadéquates et détecter plus de 20 millions d'interactions médicamenteuses importantes chaque année.
Dans son rapport au Parlement, en novembre 2009, la vérificatrice générale a émis huit recommandations à l'intention d'Inforoute. Peu de temps après le dépôt du rapport, Inforoute a fait parvenir son plan d'action à votre comité ainsi qu'au Comité permanent de la santé. Notre réponse aux huit recommandations comprenait quelque 40 mesures distinctes, lesquelles étaient mises en application au 31 mars 2010, date de l'échéancier que nous nous étions nous-mêmes fixé et qui correspond à la fin de notre exercice financier. Nous avons également passé en revue notre plan d'action avec le Bureau du vérificateur général du Canada.
Des huit recommandations, cinq concernaient une meilleure gestion de notre production de rapports, surtout à l'intention des Canadiens. Nous avons mené des groupes de discussion avec le public partout au pays pour nous assurer que les améliorations apportées à notre production de rapports sur l'accessibilité, l'adoption, la normalisation et les cibles d'investissement, ainsi que sur les variances dans nos plans d'affaires, seraient comprises par les Canadiens. Ce qui est ressorti de ces discussions de groupes nous a aidés à améliorer et à développer notre production de rapports sur ces mesures clés, lesquelles ont été intégrées à notre rapport annuel de 2009-2010 qui sera publié au cours des prochaines semaines.
Nous avons également évalué et renforcé nos contrôles de gestion des contrats d'approvisionnement de biens et de services afin de réduire les risques de différends contractuels. Nous avons ajouté des points de contrôle, devancé les avis de date d'expiration aux administrateurs de contrats, amélioré les processus et procédures de signature et apporté des modifications à l'acheminement des travaux requis. Nous avons ajouté à ces changements administratifs un programme de communications internes et de séances d'information à l'intention du personnel.
Tel qu'il a été recommandé par le BVG, Nous avons révisé et modifié notre politique sur l'approvisionnement en ce qui a trait aux modifications et aux prolongations de contrats, et la nouvelle politique a été approuvée par notre conseil d'administration, et est maintenant fermement en place.
En réponse à la recommandation voulant qu'Inforoute documente davantage son analyse des livrables de projet pour appuyer ses décisions de verser les fonds, nous avons remanié notre système de gestion du portefeuille de projets, et modifié et mis à jour nos processus et procédures à l'appui du versement des fonds pour les livrables de façon plus cohérente. Tout le personnel visé a reçu une formation sur les exigences du nouveau système.
Nous avons également intégré à notre processus d'approbation des investissements dans le système de base du DSE, l'exigence d'obtenir les résultats de tests de conformité pour les composantes de base du DSE que nous finançons.
Nous croyons avoir répondu aux recommandations de manière opportune et efficace et avoir pris en charge les préoccupations soulevées dans le rapport de vérification du BVG.
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration, c'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Chers membres, je suis heureuse d'être parmi vous, aujourd'hui.
[Traduction]
J'aimerais d'abord remercier la vérificatrice générale et son personnel pour leurs rapports instructifs. Santé Canada est heureux qu'ils aient entrepris l'examen des initiatives liées aux dossiers de santé électroniques. La rétroaction de ce processus a profité à toutes les parties.
Le gouvernement fédéral a investi 2,1 millions de dollars dans le projet Inforoute Santé du Canada depuis 2001. Dans ce contexte, les vérifications ont fourni la confirmation et la preuve que ces fonds sont gérés d'une manière responsable et efficace.
[Français]
En effet, la vérification du projet des dossiers de santé électroniques a fourni un niveau additionnel de diligence raisonnable pour soutenir la récente allocation de 500 millions de dollars à Inforoute dans le budget de 2009.
Je veux profiter de l'occasion pour parler d'une façon un peu plus détaillée de la réaction de Santé Canada au rapport de vérification publié à l'automne et au rapport de survol publié au printemps.
[Traduction]
Tel que mentionné par Mme Fraser, on s'attend à ce que les avancements en matière de cybersanté soient très avantageux pour les Canadiens étant donné qu'ils permettent une gestion meilleure, sûre et rapide des renseignements sur le patient, et on peut déjà en constater les preuves à travers le pays.
La mise en place des technologies de la cybersanté est sans doute un processus très complexe, surtout au Canada, où 14 administrations distinctes sont responsables de la prestation des soins de santé. Les résultats de la vérification sont donc encourageants car, même si les vérificateurs ont déterminé des aspects à améliorer, ils ont aussi souligné plusieurs réalisations. Pour ce qui est du rapport de la vérificatrice générale publié à l'automne 2009, Santé Canada a été heureux de constater que Mme Fraser a reconnu qu'Inforoute a fait de grands progrès depuis sa création, ce qui a été réitéré aujourd'hui par la vérificatrice générale. À ce propos, Mme Fraser a souligné que les provinces et les territoires sont responsables de leur propre rythme de progression.
Je crois que cela témoigne de l'importance d'avoir une organisation telle qu'Inforoute, qui rallie toutes les parties à un objectif commun.
[Français]
De plus, la vérificatrice générale a recommandé à Santé Canada de développer et de mettre en place un cadre complet pour le suivi de l'observation des accords de financement par Inforoute. À cet égard, je suis heureuse de vous annoncer que le ministère avait déjà terminé la mise en oeuvre de son cadre de suivi, au moment de la publication du rapport en novembre 2009. Ce cadre a été communiqué au bureau de la vérificatrice générale.
[Traduction]
Ce document est un outil adaptable qui sera fréquemment mis à jour par le ministère afin qu'il reflète l'évolution de cette initiative active. Je suis heureuse que la vérificatrice générale ait mis en évidence ce document, car je crois qu'il montre l'attention soutenue que Santé Canada accorde à la reddition de comptes et à la diligence raisonnable pour ce qui est des investissements fédéraux importants dans Inforoute.
Le rapport présenté au printemps par la vérificatrice générale, Les dossiers de santé électroniques au Canada — Survol des rapports de vérification fédéraux et provinciaux, offre une occasion unique de mieux comprendre la complexité des activités liées à la cybersanté à l'échelle pancanadienne et dans chacune des administrations. À ce sujet, j'étais heureuse de constater qu'il souligne davantage les progrès en cours au Canada. À titre d'exemple, la mise en oeuvre des dossiers de santé électroniques exige l'établissement d'un certain nombre de composants de base. Tel que mentionné par Mme Fraser, chaque administration a, au moins, un nouveau composant en place.
J'étais également heureuse de voir que ce rapport souligne le rôle important joué par Inforoute pour garantir la mise en place normalisée et harmonisée des dossiers de santé électroniques à l'échelle du pays. En fait, l'objectif final est de s'assurer que l'information électronique sur la santé des citoyens est accessible, peu importe où ils se trouvent à l'intérieur du pays. À cette fin, Inforoute a dirigé la création d'un plan directeur qui décrit un modèle de système pancanadien pour les dossiers de santé électroniques (DSE). Inforoute mène également des activités de définition, d'élaboration, de maintenance et d'application de normes qui sont nécessaires afin que les systèmes de DSE puissent communiquer entre eux.
[Français]
Le rapport tempère ces constatations de progrès en soulignant la gamme de défis auxquels doivent faire face les intervenants. Cela dit, je tiens à souligner que ces défis sont bien compris par les gouvernements et Inforoute, et que des plans et des activités sont en cours afin de surmonter chacun de ces obstacles.
Je suis également persuadée que le récent investissement supplémentaire de 500 millions de dollars du gouvernement fédéral dans Inforoute Santé du Canada permettra d'accélérer la prise de mesures relativement à plusieurs de ces enjeux tels que l'informatisation des cabinets de médecins, la compatibilité des systèmes et l'achèvement de la mise en place des dossiers de santé électroniques.
[Traduction]
Pour finir, j'aimerais exprimer de nouveau l'appréciation de mon ministère à l'égard de ces rapports de vérification informatifs. Santé Canada attend avec intérêt la poursuite des progrès dans le domaine de la cybersanté et je suis convaincue que les résultats de la vérification appuieront ce processus continu.
Il me fera plaisir de répondre à toutes les questions que les membres pourraient avoir.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs, et bienvenue au comité.
Le rapport de la vérificatrice générale sur les dossiers de santé électroniques est à la fois, il me semble, rassurant et inquiétant. Rassurant sur le plan de la gestion interne où Inforoute reçoit de bonnes notes, et c'est peut-être le rapport le plus positif sur ce plan que j'aie lu dans ma courte histoire dans ce comité.
J'ai noté un point d'inquiétude sur la gestion interne concernant la question des appels d'offre: les contrats étaient modifiés à plusieurs reprises, les coûts augmentaient. Inforoute a reconnu que c'était là un problème. Elle s'est engagée à proposer les modifications nécessaires au conseil pour le quatrième trimestre 2009-2010.
Cela a-t-il été fait, monsieur Alvarez?
En bref, oui, cela a été fait. Maintenant, pour vous donner plus de détails, sachez que la politique adoptée par le conseil nous permettait de présenter une demande de proposition et de solliciter des soumissions. Ce que nous n'avons pas précisé, dans cette demande de proposition — et la vérificatrice générale en a fait rapport —, c'est que l'on pouvait accorder des prorogations de marché. Dans le cas cité dans le document, la portée du projet ayant pris de l'ampleur, il a fallu plus de temps; par conséquent, le contrat a été prolongé à six reprises, il me semble. Nous l'avons fait sans solliciter de nouvelles propositions, conformément à la politique du conseil, qui nous le permettait.
Nous avons depuis changé les choses. Lorsque nous présentons une demande de proposition, nous précisons qu'il est possible que le contrat soit prolongé à de nombreuses reprises. Ainsi, les soumissionnaires en sont conscients.
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Ce nombre est tiré de deux études — l'une effectuée par Booz Allen et l'autre par McKinsey. Il tient compte de l'ensemble du système de soins de santé — les soins à domicile, les soins de longue durée, tous les hôpitaux, les cabinets médicaux, les cliniques communautaires, et ainsi de suite.
La portée de notre projet est maintenant bien définie. Au début, monsieur, nous devions nous contenter de 50 millions de dollars en deniers publics. On ne nous avait alors promis aucun financement additionnel. Au fil du temps, toutefois, nous avons touché des fonds supplémentaires. Mais nous nous sommes vraiment serrés la ceinture, et nous avons bien défini nos priorités. Si on ne nous octroyait plus rien, nous aurions au moins établi les bases communautaires; nous aurions au moins complété le travail pour certains hôpitaux, pour les renseignements sur les médicaments, etc. Si on nous octroie des fonds additionnels, nous pourrons commencer à implanter le tout dans les collectivités.
Mais voilà ce qu'il en est. Oui, nous couvrons 75 p. 100 des coûts admissibles, mais les provinces doivent assumer de nombreuses autres dépenses que nous ne défrayons pas. Alors, lorsqu'on compare les investissements des provinces et ceux du gouvernement fédéral, on constate que c'est habituellement partagé moitié-moitié.
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Je vous remercie de cette brillante question. Quand je pense au travail qui nous attend, à ce que la technologie d'information va nous permettre de faire, je peux vous dire que nous allons révolutionner le système de soins de santé. Les cliniciens vont travailler complètement différemment.
Le défi pour nous n'est pas d'ordre technologique, soit dit en passant; c'est un défi humain. Très souvent, ces cliniciens ne sont pas salariés ni employés, mais au contraire des entrepreneurs et des petites entreprises et le défi est de les faire adopter ces nouvelles technologies. Nous savions dès le début que le plus gros défi, ce serait la direction et ce serait de faire utiliser ces systèmes.
C'est pourquoi nous avons créé un système de protection des fonds fédéraux. Nous sommes un investisseur stratégique et voici comment nous versons notre financement: une fois que nous avons une entente signée sur le travail à faire, nous fournissons 20 p. 100 du financement pour lancer le travail, puis encore 30 p. 100 lorsque le matériel et les logiciels sont installés, mais nous conservons 50 p. 100 des fonds jusqu'à ce qu'il y ait une réelle utilisation des systèmes, c'est-à-dire jusqu'à ce que les cliniciens commencent à s'en servir. À notre avis, nous pouvons créer des groupes de pairs, des outils et des pratiques exemplaires pour expliquer comment les cliniciens devraient se servir de ces technologies, mais on ne peut pas les forcer. C'est aux provinces et aux territoires de s'assurer qu'ils s'en servent. C'est pourquoi nous conservons la moitié du financement.
Est-ce que ça va marcher? Je suis convaincu que oui, que les cliniciens vont changer leur façon de travailler. Est-ce que cela prendra du temps? Oui, il faut du temps parce que tout cela implique beaucoup d'apprentissage, surtout pour les cliniciens qui ne font plus partie du système, qui ont quitté l'université il y a 20 ou 30 ans. Ils découvrent de nouveaux outils et apprennent comment s'en servir. Les cliniciens qui sont dans le système aujourd'hui ne sortiront pas de l'université et ne pratiqueront pas au Canada sans ces systèmes d'avant-garde.
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À la page 5 du rapport de la vérificatrice générale, on parle justement des critères d'admissibilité aux projets, de l'architecture qui est établie, du financement total accordé à Inforoute, qui est fixé définitivement lors de l'approbation des projets. On dit aussi que les provinces et les territoires doivent assumer tous les risques de dépassement des coûts.
Madame Fraser, d'après ce que je comprends, les provinces sont tributaires du gouvernement fédéral. Depuis quelque temps, le vérificateur général du Québec a dans sa mire ce projet de développement qui est appelé le Dossier de santé du Québec. Avez-vous eu l'occasion de prendre connaissance du rapport du vérificateur général?
Curieusement, il s'intéresse aux mêmes questions que vous, présentement. Il critique le fait que ce système est loin d'atteindre les résultats attendus. Avez-vous des suggestions ou des attentes concernant Inforoute, en vue d'assurer un certain leadership ou de revoir, avec les provinces, l'encadrement des divers projets? On voit que les projets sont approuvés, mais pour une raison quelconque, les risques ne sont pas évalués correctement.
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Bien sûr, et merci pour votre question.
Nous avons essentiellement mis en place un système de garantie: si les cliniciens ne participent pas ou s'il leur faut du temps, alors nous retenons cet argent jusqu'à ce qu'ils atteignent cet objectif. Nous avons donc une approche de financement par étapes.
Si les provinces retardent leur projet, ça va coûter plus cher. Mais devinez quoi? Selon notre entente, avec les fonds fédéraux, nous limitons ce que nous allons payer. Une fois que nous signons cette entente, si elles souhaitent prendre tout le temps voulu, c'est à elles de payer, pas à nous.
Cela dit, si elles échouent, nous échouons. Nous allons donc au-delà de cela en tentant de leur proposer de temps à autre d'autres options et d'autres plans. En fait, si vous avez lu le rapport du vérificateur publié récemment au Québec, il souligne essentiellement que Inforoute propose des plans au gouvernement sur la façon d'aller de l'avant; pour l'instant, le gouvernement n'a pas exécuté ces plans. Mais il s'agit clairement d'un échec pour nous que de disposer de fonds fédéraux sans pouvoir faire quoi que ce soit, parce que ces projets prennent trop de temps. En même temps, nous ne voulons pas gaspiller l'argent si nous n'allons pas obtenir en fait des résultats.
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Les mesures que nous prenons, encore une fois grâce aux nouveaux fonds provenant du gouvernement fédéral, nous permettront d'adopter plus rapidement les systèmes automatisés dans le milieu de soins primaires dans les collectivités, c'est-à-dire par les médecins ainsi que les infirmiers praticiens.
À l'heure actuelle, environ six provinces sont déjà allées de l'avant avec ce programme, mais les autres n'ont rien fait. Les provinces qui ont particulièrement bien réussi ont établi des bureaux entre le ministère et les associations de médecins pour aider ces derniers à s'informatiser. Nous aiderons les provinces qui n'ont pas encore ces bureaux afin qu'elles puissent les mettre en place en tenant compte des pratiques exemplaires et en faisant en sorte qu'elles y aient accès. Des provinces comme le Québec et Terre-Neuve sont de bons exemples. Nous les encouragerons à inscrire leurs médecins et leurs infirmiers praticiens dès que possible. Nous assumerons la moitié de ces coûts pendant les deux premières années. Encore une fois, nous obtiendrons du financement.
Nous voulons nous assurer que ces systèmes, au fur et à mesure qu'ils sont installés, ne soient pas mis au rancart, mais qu'on les utilise de façon pratique. Ainsi, nous exigerons qu'ils aient par exemple des alertes et des rappels dans les systèmes concernant les contre-indications liées aux médicaments, des résultats de laboratoire contradictoires ou négatifs, la capacité d'offrir des rappels pour les patients atteints de maladie chronique, la capacité de recevoir les résultats de laboratoire directement dans leurs systèmes et la capacité de passer à d'autres fonctions comme les ordonnances électroniques. Ça fait vraiment partie de notre programme.
Nous insistons également beaucoup sur le plan détaillé, que Mme Fraser a mentionné à plusieurs reprises. Ce plan détaillé est très simple. Au fur et à mesure que nous mettons sur pied le système, nous le développons en fonction du particulier, c'est-à-dire des Canadiens. Nous ne le développons pas en fonction du médecin ou de l'hôpital. Ces systèmes sont choses du passé, et il s'agissait de systèmes clos. Lorsque les patients passaient d'un endroit à un autre, ils ne pouvaient jamais obtenir le résultat de leurs examens, de sorte qu'il fallait recommencer à établir leurs antécédents médicaux. Alors, il est très important pour nous maintenant de faire fond sur tous les investissements que nous avons faits par le passé et de faire en sorte que ces systèmes médicaux électroniques dans les collectivités sont interexploitables avec les bases de données sur les médicaments, les bases de données des laboratoires et les bases de données des diagnostics afin qu'on puisse mettre le bilan du patient à jour et obtenir une image complète de ses antécédents médicaux.
Je viens de terminer une visite d'un bout à l'autre du pays, j'ai rencontré des représentants des provinces et des territoires, et les stratégies et les processus sont extraordinairement bien accueillis.
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D'accord. Je sais que c'est très complexe. Vous dites que oui, vous avez des incitatifs.
M. Richard Alvarez: Oui.
M. Derek Lee: Le plan stratégique a-t-il comparé la participation des secteurs? Cela fait-il partie du plan?
Puis-je examiner votre plan, si vous avez un exemplaire ici, et pendant que j'ai la parole, pouvez-vous me parler du processus de mobilisation des composantes locales du système de santé? Par exemple, un cabinet de médecin reçoit 5 000 dossiers de clients. Le médecin commencerait-il la première journée à saisir de nouvelles données dans les dossiers de santé électroniques, ou vous attendez-vous à ce qu'un médecin ou une clinique reviennent en arrière et convertissent tous les dossiers existants en dossiers de santé électroniques? Qu'avez-vous inclus dans votre plan, vos comparaisons, votre mécanisme de mesure, à ce sujet? Quelles sont les attentes figurant dans votre plan au sujet de ces professionnels de la santé, qu'il s'agisse d'une nouvelle personne ou d'un praticien de 78 ans, quelque part, qui travaille à temps partiel?
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J'ai une question à ce sujet et je crois que M. Young a mis le doigt sur quelque chose d'important, c'est-à-dire que les avantages sont énormes pour la société canadienne. Je crois qu'Inforoute, selon ce qu'indique la vérification, fait un excellent travail. Vous êtes un groupe bien géré et bien dirigé et vous administrez vos contrats de façon efficace et efficiente.
Cependant, si l'on recherche une approche pancanadienne, il semble que nous n'en soyons pas encore là. Nous sommes en retard par rapport aux autres pays occidentaux et comme vous l'avez dit, nous arrivons dernier. Je crois avoir déjà vu que 9 p. 100 des cliniciens utilisent ce système, selon les chiffres de 2007.
Alors voici ma question. Peut-être que Mme Dodds voudra également y répondre. Qui est responsable de faire passer ce projet à la prochaine étape? Inforoute ne reçoit pas énormément de financement. Je crois que vous dépensez votre argent sagement. Mais notre pays comporte 14 champs de compétences différents, ce qui complique les choses. Ce n'est pas un processus facile et je ne crois pas que l'on réalise autant de progrès que les autres pays.
Nous utilisons le financement du gouvernement fédéral pour encourager ce changement, mais si vous regardez l'entente de 2004 signée entre les provinces et le gouvernement fédéral, ce dernier n'a pas très bien surveillé lesdites ententes. Cela n'a rien à voir avec les dossiers de santé électroniques, mais avec d'autres questions et le gouvernement fédéral a tout simplement laissé les provinces prendre leur argent, alors qu'elles ont déclaré qu'elles ne respecteraient pas les ententes ni ne fourniraient au fédéral l'information demandée. Pourtant, les provinces ont reçu leur argent quand même.
Alors ma question est plutôt d'ordre général. Qui est responsable de faire passer ce projet à l'étape suivante, une étape si importante pour les Canadiens? Est-ce le ministère de la Santé ou Inforoute? Pouvez-vous éclairer notre lanterne?
Madame Dodds, vous pouvez peut-être commencer.
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Je vous remercie de votre question.
Comme l'ont fait remarquer la vérificatrice générale et M. Alvarez tout à l'heure, le gouvernement fédéral a versé des sommes importantes à Inforoute. Je crois que cela indique que le gouvernement fédéral comprend les avantages de ce projet. À la fois le gouvernement libéral et le gouvernement conservateur lui ont accordé du financement. Les avantages potentiels de ce système sont apparents pour plusieurs.
J'ai posé une question à mes collègues d'Inforoute la semaine dernière. M. Alvarez a dit que, s'agissant des dossiers de santé électroniques, des DSE — c'est ce que le médecin de votre communauté, le médecin de famille voit dans son bureau — le Canada arrive loin derrière les autres pays. Je lui ai demandé quelle était la position du Canada en matière de DSE, du système d'information sur les composantes des médicaments, les résultats des laboratoires en imagerie diagnostique, et cetera. Il m'a répondu que la situation était inverse et que le Canada était un chef de file.
Les autres pays se sont d'abord concentrés sur les DSE et n'ont pas forcément adopté une approche nationale. Il y a peut-être un médecin local et c'est ce médecin et ses patients qui profitent de ce système. Ce que le Canada a fait, en revanche, grâce au plan directeur d'inforoute, c'est d'élaborer ce que j'appellerais les plus rebutantes composantes du dossier de santé électronique.
Et je suis très satisfaite du dernier investissement de 500 millions de dollars. On met beaucoup l'accent sur les dossiers de santé électroniques, parce que c'est à ce niveau que les médecins et les Canadiens comprennent vraiment les avantages de tout le travail de base qu'Inforoute a réalisé en partenariat avec les provinces et les territoires.
Comme M. Young l'a dit, cette base de données sur l'information liée aux médicaments n'est pas vraiment utile jusqu'à ce que le médecin l'utilise pour remplir une ordonnance. Actuellement, elle est utile dans les pharmacies, mais on aimerait également que les médecins disposent de cette information lorsqu'ils remplissent des ordonnances. On aimerait également que le patient puisse y avoir accès.
Donc, lorsque nous accélérerons la mise en oeuvre des DSE, je crois que les avantages du système deviendront plus visibles et que davantage de médecins consulteront les DSE.
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Notre pays fait énormément de progrès. J'ai parlé des systèmes d'imagerie diagnostique. Dans ce contexte, nous avons jeté tous les formulaires pour les rayons X. Près de 70 à 80 p. 100 de ce type de formulaire sont aujourd'hui numérisés, ce qui veut dire que tous ces rayons X peuvent être consultés où que vous soyez.
Permettez-moi vous donner un exemple rapide. Plusieurs provinces sont aujourd'hui complètement numérisées. Le Manitoba est en voie de le devenir. Churchill a été finalement numérisé il y a quelques semaines. Et ce jour-là, un enfant portant des blessures est arrivé. Habituellement, ils auraient envoyé un jet de Winnipeg pour y amener l'enfant, mais ils n'ont eu qu'à lui faire passer un scanner et envoyé les images au Winnipeg Health Sciences Centre. Les médecins du centre les ont regardées, ont déterminé qu'il n'était pas nécessaire de faire venir l'enfant à Winnipeg et ont donné leurs instructions. Le lendemain, un autre enfant est arrivé et cette fois, Churchill a pensé qu'on pourrait s'occuper de l'enfant sur place, mais ils ont quand même envoyé les images du scanner. Au Winnipeg Health Sciences Centre, on les a examinées et on a dit: nous vous envoyons un jet, envoyez-nous le patient immédiatement.
Les changements sont considérables. Nous observons un gain de productivité de 25 à 30 p. 100 chez nos radiologues. C'est comme si on avait 500 radiologues supplémentaires.
J'ai parlé de systèmes d'information sur les médicaments. Prenons le cas de l'Alberta qui est à l'avant-garde, qui, aujourd'hui, a adopté les dossiers de santé électroniques. Ces dossiers sont consultés chaque jour par 20 000 utilisateurs. Après la mise en place de ses dossiers de santé électroniques, cette province a pu élaborer très rapidement des systèmes et des registres de gestion des maladies chroniques.
Prenez, par exemple, la chirurgie pour le cancer. Nous avons maintenant un système pour la chirurgie du cancer qui permet aux cliniciens d'inscrire le minimum de données aussitôt après l'intervention plutôt que d'avoir à transcrire leurs rapports. Le changement à ce niveau réside dans le fait que la transcription des rapports prenait souvent plus d'un mois. Aujourd'hui, ils obtiennent leurs rapports une heure après l'opération chirurgicale. Ils font rapport de toutes ces opérations et enseignent les pratiques exemplaires aux nouveaux médecins.
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins.
C'est un rapport généreux. Je ne suis pas certain de m'y souscrire; mon opinion est peut-être un peu biaisée par mon expérience en Ontario.
Permettez-moi de passer au rapport. Je crois comprendre qu'un commentaire a été formulé à la fin de juin ou au début de juillet 2009. Selon Inforoute Santé Canada, des 322 millions visites annuelles chez le médecin, environ 94 p. 100 donnent lieu à des dossiers papiers rédigés à la main. En comparant le Canada à d'autres pays au plan des dossiers de santé électroniques, nous constatons qu'aux Pays-Bas, 98 p. 100 des dossiers de santé sont électroniques; en Nouvelle-Zélande, 92 p. 100; au Royaume-Uni, près de 90 p. 100; en Australie, 80 p. 100. Les États-Unis sont le seul pays à avoir un résultat pire que celui du Canada. J'ai du mal à comprendre.
Nous avons un rapport, publié en octobre 2009 par le vérificateur de l'Ontario, indiquant qu'au lieu d'être en haut de la liste, l'Ontario se rapproche du bas en ce qui concerne les dossiers de santé électroniques. Où est le ministère de la Santé, ou Inforoute? J'ai l'impression que nous versons de l'argent sans compter. Nous avons constaté une corruption à hauteur d'un milliard de dollars en Ontario. Je présume qu'il s'agit en partie de sommes provenant du gouvernement fédéral; il s'agit peut-être en partie d'argent provenant du gouvernement provincial.
Très honnêtement, ce que je veux dire, c'est que cela a commencé en 2001; nous sommes maintenant en 2010. Nous sommes en bas de la liste dans presque tous les domaines que vous avez évoqués, même si je sais que Mme Dodds a parlé des médecins et des patients qui ont des avantages par rapport à certains autres pays. Je pense qu'en Ontario et au Canada, c'est ce qui doit d'être prioritaire. Dans le domaine des soins de santé, les patients doivent être la priorité; pas les systèmes ni les ordinateurs. Les patients doivent en faire partie; ils sont la priorité.
Je mesure l'importance des dossiers numériques et électroniques. Nous comprenons qu'ils sont nécessaires. Mais très honnêtement, je pense que nous n'avons pas rendu de compte au sujet de l'argent qui a été injecté dans le système. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi nous élaborons aujourd'hui des plans stratégiques, en 2010. J'ai lu quelque part qu'en 2006, nous avions révisé le plan directeur, cinq ans après 2001. S'il vous plaît, encouragez-moi. Il semble qu'en 2001, Inforoute a été créée par le gouvernement qui a injecté de l'argent sans avoir une orientation; il a fallu attendre jusque vers 2006 pour réaliser un certain travail organisationnel. Il n'y a pas de planification stratégique; il ne semble pas y avoir beaucoup de reddition de comptes. Les provinces ont des résultats très variés du point de vue de la continuité.
Je vous demande donc, monsieur Alvarez, madame Dodds et madame Sheila Fraser, la vérificatrice générale, de m'aider à comprendre qu'il s'agit en fait d'une continuité, qu'il y a compatibilité, parce que je ne vois pas de mention de la compatibilité dans les systèmes créés. Nous avons des provinces qui accomplissent différentes choses, et il y a des priorités.
Je vous pose beaucoup de questions, mais je vais bientôt manquer de temps. C'est pour cette raison que je vous les pose. Ne soyez pas découragés; c'est simplement que je dois comprendre, parce que de notre point de vue en Ontario, les choses ne se sont pas bien déroulées.
Vous avez posé beaucoup de questions et, avec tout le respect que je vous dois, monsieur le député, je pense qu'il y avait un peu de subjectivité en raison de la province où vous résidez — et où je vis également, comme par hasard.
Je tiens à souligner que le milliard de dollars dépensé en Ontario ne provenait pas du financement fédéral qui a été gaspillé. Pour tous les fonds du gouvernement fédéral injectés en Ontario, nous avons obtenu des résultats absolus. Ils ont un système de télésanté de classe mondiale, en passant, et nous avons contribué au financement de ce système. Il y a quelques années, en Ontario, une personne âgée arrivait dans un hôpital et personne n'avait idée des médicaments que cette personne âgée prenait. Nous avons changé cela et les avons encouragés à mettre en oeuvre la base de données sur les médicaments en Ontario, le Programme de médicaments de l'Ontario, dans les hôpitaux. L'an dernier, il y a eu un million de consultations de ce système; aujourd'hui, ils peuvent vérifier quels médicaments une personne prend.
Ainsi, avec les fonds fédéraux , nous avons eu de nombreuses réussites en Ontario. Les sommes qui ont fait l'objet de rapports étaient clairement de l'argent avec lequel nous n'avions rien à voir et que nous n'avons pas dépensé.
Pour ce qui est des plans stratégiques, Inforoute avait dès le départ un plan stratégique en place, absolument. Ce plan se manifeste sous forme des domaines prioritaires et des programmes dans lesquels nous investirons. Plus de 600 personnes ont participé au processus d'établissement d'un consensus autour du plan directeur et de l'architecture lorsque les provinces ont commencé leur travail. Manifestement, avec le temps, l'apparition de nouvelles technologies et l'acquisition de nouvelles connaissances, il faudra revoir et rafraîchir les plans ou les approfondir. C'est exactement ce que nous avons fait après six ans.
Si vous alliez en Alberta et aviez un dossier de santé électronique avec 20 000 utilisateurs, ou si vous alliez en Colombie-Britannique pour voir un système pharmaceutique fonctionnant à plein régime, ou si vous alliez en Nouvelle-Écosse ou à Terre-Neuve et constatiez que tous les pharmaciens communautaires sont dans le système, ou si vous constatiez qu'une province entière est numérisée, je pense que vous auriez une opinion différente. De nombreux progrès ont été réalisés. Manifestement, plus une province et un gouvernement sont grands plus le travail est difficile. C'est difficile pour le Québec, ainsi que pour l'Ontario. De plus, s'il y a des problèmes de gestion, des problèmes de gouvernance, l'établissement de ces plans prend encore plus de temps.
Nous les encourageons, nous pouvons leur fournir des incitatifs, mais nous ne pouvons pas faire le travail pour elles.
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Merci beaucoup monsieur le président.
Dans ce cas-ci, comme l'a dit la vérificatrice générale, c'est aux fruits que l'on reconnaîtra l'arbre; je parle ici du suivi, du fait de savoir si tout ce qui rend le scénario positif aujourd'hui se maintiendra.
Je dois vous dire, monsieur Alvarez, que vous donnez certainement l'impression de quelqu'un de très direct et qui connaît son dossier. En dépit du fait que ce n'est pas parfait, vous semblez bien comprendre votre organisation. Je suis impressionné. Les défis que nous voyons ici sont sérieux.
Je m'adresserai à Bev brièvement.
Bev, si vous voulez poser une autre question, je peux vous céder une minute ou deux de mon temps de parole. Vous semblez avoir de bonnes questions, et je vous offre mon temps, étant donné que j'ai presque terminé.
Encore une fois, je vous souhaite la meilleure des chances, et nous verrons lorsque nous ferons le suivi comment les choses se déroulent. Mais si cela se rapproche des impressions que vous nous avez données aujourd'hui, j'ai beaucoup plus confiance qu'avant la réunion et je vous remercie pour cela.
J'offre à mon collègue, M. Shipley, le reste de mon temps, s'il en a besoin.
Votre question nous ramène au point de départ. J'aimerais revenir à l'un des points abordés par mes collègues. Lorsque nous avons amorcé notre travail, la situation variait beaucoup d'une province à l'autre. Elle variait même au sein des provinces. Certains hôpitaux avaient leurs propres systèmes bien développés, des systèmes d'une vingtaine d'années environ, tandis que certaines provinces n'en avaient aucun. Au début d'Inforoute, on s'était donné une vision et un objectif. Ce qui est bien, c'est que dès le début, cet objectif était de portée nationale — nous voulions que les renseignements puissent être transmis à l'échelle du pays, que les renseignements soient relatifs au patient et non pas seulement à l'hôpital ou au médecin. C'est un objectif important, mais il faudra du temps pour l'atteindre.
Voyez la situation au Danemark et en Nouvelle-Zélande. On peut y constater combien de temps prennent les projets de ce genre, et il s'agit de petits pays. La Nouvelle-Zélande n'est pas très étendue et elle compte seulement deux millions d'habitants. Elle a un système fédéral fort, et il lui a pourtant fallu 17 ans. Au Danemark, il a fallu 16 ans. Aux États-Unis, le département des Anciens Combattants a eu besoin de 16 ans. Nous faisons donc de bons progrès. Il reste des difficultés à régler, mais les avantages sont considérables. Les vérifications ont été très utiles; elles ont attiré l'attention sur les secteurs qu'il fallait améliorer.
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Nous utilisons depuis le début tout un éventail de principes et de mesures de précaution. Nous estimons notamment que les systèmes d'information de cette nature devraient venir du secteur privé. Nous ne finançons pas les gouvernements pour qu'ils créent des bureaucraties écrasantes autour de ces systèmes.
Par ailleurs, nous nous étions donné deux objectifs. Comme nous parlons ici de technologie de pointe, nous voulions nous assurer que le Canada peut compter sur une industrie du logiciel forte et dynamique, une industrie qui pourrait vendre ses produits dans le monde entier. Nous voulions aussi que les systèmes puissent être adoptés à l'échelle du pays. C'est exactement ce que nous faisons. On ne peut pas essayer de reproduire des systèmes gouvernementaux. En bout de ligne, qui entretient le système? C'est pourquoi le secteur privé a un rôle à jouer.
L'un des traits qui différencient notre approche de celle adoptée en Angleterre et ailleurs, c'est que nous travaillons étroitement avec le secteur privé. Nous lui disons ce qu'il faut faire: nous définissons les exigences et les normes, nous précisons les disponibilités, et nous indiquons quand les provinces seront prêtes à amorcer le processus de demande de proposition. De cette façon, le secteur privé peut mettre à profit ses ressources et ses compétences.
Un groupe international a publié un rapport important sur les systèmes de TI. Ce rapport fait l'éloge de notre plan et de notre coordination. Les fournisseurs utilisent ce plan tout au long du développement du système.
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Comme je l'ai dit, nous avons réalisé deux analyses.
D'après ce que je sais — et j'occupe ce travail depuis au moins six ans et j'ai une assez bonne compréhension de ce qui se fait à l'échelle internationale —, notre pays est l'un des seuls qui dispose d'un cadre de mesure des avantages.
Nous avons examiné les rapports et nous avons calculé que les économies pourraient être de six ou sept milliards de dollars — peut-être davantage, nous a-t-on dit —, mais nous voulions nous doter de mécanismes nous permettant de vérifier si nous obtenions ces avantages.
Nous avons rassemblé les éléments les plus brillants du monde de la recherche, certains chercheurs étrangers et un grand nombre de nos chercheurs au Canada. Ils ont conçu à notre intention un cadre qui contient divers indicateurs. Au fur et à mesure que nous finançons des projets et que ces projets sont mis en oeuvre sur le réseau, nous mesurons systématiquement si les avantages ont été obtenus.
J'ai parlé de l'imagerie diagnostique. Nous allons bientôt publier un guide sur les médicaments. Même si quelques provinces seulement participent à notre projet, les économies pourraient être d'environ 450 millions de dollars par année. Par extrapolation, les économies pourraient être de plus d'un milliard de dollars par année pour l'ensemble du Canada. Ce sont des avantages importants.
Au fur et à mesure que d'autres systèmes sont mis en application, nous ferons le même genre de mesures.
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Tout d'abord, je vous remercie de m'avoir reçu. Si j'ai dit que je serais ravi de revenir, j'ai peut-être un peu exagéré...
Des voix: Oh, oh!
M. Richard Alvarez: ... mais je reviendrai volontiers, c'est sûr.
En terminant, j'aimerais vous dire ceci. Étant donné l'importance pour la transformation des dossiers, on me demande souvent pourquoi cela prend tant de temps. En réponse, je demande tant de temps comparé à quoi?
Pensons aux systèmes bancaires actuels. Il a fallu dix ans, à partir de la conversion du premier grand livre général pour que l'ensemble des succursales soit en ligne. Il a fallu dix autres années, soit un total de vingt ans, pour la première opération Interac, et encore dix autres années avant que vous et moi puissions avoir accès à notre compte bancaire à partir de notre ordinateur, à la maison. Songez qu'il a fallu 30 ans, ou au moins 20 ans, pour que les banques arrivent à ce résultat, avec leurs crédits, leurs débits, et songez maintenant au nombre et à la complexité des opérations dans le secteur de la santé: il faut y mettre le temps. Je crois que d'ici une dizaine d'années, notre pays aura fait de très grands progrès.
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Merci beaucoup, monsieur Alvarez.
Monsieur Dodds, avez-vous encore quelque chose à dire? Bien.
Encore une fois, au nom des membres du comité, merci beaucoup. Vous pouvez disposer.
Avant de lever la séance, il y a deux questions dont nous devons traiter. Tout d'abord, chers collègues, il y a l'approbation du procès-verbal du comité de direction. Le procès-verbal a été distribué.
Je vous signale trois choses. Premièrement, nous avons prévu une séance pour l'examen par les pairs en septembre. Cela se fera par téléconférence avec les responsables en Australie, hors des heures normales de travail, probablement le soir. Vous aurez un préavis suffisant.
Deuxièmement, à l'automne, nous aurons des audiences sur le rapport spécial de la vérificatrice générale sur la Société canadienne des postes et sur la Société du Musée des sciences et de la technologie du Canada.
Troisièmement, le comité a autorisé la présentation au comité de liaison de notre budget pour la participation à l'assemblée annuelle du Conseil canadien des comités des comptes publics qui se tiendra en août, à Québec.
Vous avez lu le procès-verbal; j'attends une motion.