:
Nous avions convenu qu'ils seraient présents pendant quelques minutes.
[Français]
Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement et à la motion adoptée par le comité le jeudi 9 décembre 2010 concernant le rapport de la vérificatrice générale du Canada sur la commissaire à l'intégrité du secteur public du Canada, nous avons avec nous aujourd'hui Mme Christiane Ouimet.
[Traduction]
Elle est l'ancienne commissaire à l'intégrité du secteur public du Canada.
Avec l'assentiment du comité, elle est accompagnée de M. Whitehall, son avocat. Or, M. Whitehall n'est pas un témoin et il ne va répondre à aucune de vos questions. Mme Ouimet peut le consulter si elle en ressent le besoin, mais ce n'est pas lui qui va répondre aux questions.
Deuxièmement, je rappelle à tous les membres du comité qu'à titre de témoins, Mme Ouimet jouit de la même immunité que celle qui est accordée au Parlement. Je présume que Mme Ouimet et M. Whitehall savent tous deux ce que cela signifie. Les déclarations de Mme Ouimet n'entraîneront pas de conséquences juridiques.
Madame Ouimet, depuis que la vérificatrice générale a déposé un rapport assez dur sur le Commissariat à l'intégrité de la fonction publique en décembre dernier, les Canadiens ont attendu pendant trois mois et demi pour entendre votre version des faits. Je vous invite à commencer.
:
Thank you, Mr. Chairman.
Tout d'abord, le rapport de la vérificatrice générale semble avoir été accepté d'emblée, sans contestation, par le Parlement. Le simple fait pour moi de vous faire part aujourd'hui de mes grandes réserves sera peut-être vu comme inapproprié, mais l'objet de ma déclaration d'aujourd'hui est précisément de signaler des failles sérieuses et des constats erronés qui ont attaqué ma réputation et celle de mon bureau.
Je suis heureuse d'être ici pour parler d'un rapport qui, essentiellement, traite de relations de travail et de quatre de mes décisions. Je vais traiter précisément les quatre décisions dont il y est fait mention. J'aimerais aussi vous parler de l'approche rigoureuse, des mesures de contrôle et des procédures très détaillées qui ont été mises en oeuvre sous ma direction.
Messieurs les membres du comité, j'ai passé huit ans à servir les institutions publiques du Canada. J'ai été moi-même décideur dans un tribunal administratif, j'ai dirigé des programmes de fraude commerciale dans tout le Canada et des équipes de vérification pour améliorer des organisations. Lorsque j'étais à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, j'ai développé le plan du président, ce qui a permis d'éliminer un arriéré de 55 000 dossiers. J'ai reçu le titre honorifique de chef de police autochtone en reconnaissance de mon leadership. Comme sous-ministre déléguée à Travaux publics, j'ai restructuré un ministère de 14 000 employés dans le contexte du dossier de la commandite. Je suis retournée à mes sources, à Agriculture Canada, pour aider les fermiers dans le besoin.
J'ai accepté le poste de commissaire à l'intégrité en 2007, avec l'appui des deux Chambres. Je suis très fière aujourd'hui de vous dire que je laisse une institution professionnelle avec une expertise unique au Canada en matière d'enquêtes administratives et dotée d'un personnel de très haut calibre. Quand j'ai quitté mon poste, j'avais 15 enquêtes sérieuses en cours.
Je dois absolument vous mentionner que le rapport, qui doit être lu dans le contexte du mandat que je vais vous expliquer, me pose de sérieuses difficultés.
[Traduction]
Nous avons appliqué la loi telle qu'elle a été rédigée par le Parlement pour notre compte. Nous avions affaire à un texte de loi très complexe, et j'ai dû mettre en place une organisation capable de s'acquitter d'un mandat très complexe en plus d'établir des procédures et des mécanismes de surveillance. J'ai d'ailleurs rédigé un document à l'Université Laval qui explique la genèse du commissariat, sa complexité et les défis auxquels il est confronté.
Essentiellement, aux termes de la loi, nous pouvions intervenir si un autre processus était en cours. Nous ne pouvions servir de substitut à une autre organisation ni mettre en oeuvre des décisions de tribunaux. Si une autre option s'avérait adéquate, notre champ d'action était également limité. Nous avons reçu des plaintes portant sur les langues officielles et sur la protection des renseignements personnels. En pareils cas, nous avons collaboré avec les entités compétentes, et à juste titre, si elles déclaraient que la plainte était de leur ressort.
Nous devions également examiner toute une longue liste de critères — la bonne foi, si c'est suffisamment important — mais en fin de compte, nous avons eu affaire aux divulgations qui nous ont été rapportées, aux représailles auxquelles s'ajoutent les quelque 100 régimes de divulgation à l'échelle du Canada.
J'aimerais ajouter que d'après moi, il y a une très mauvaise compréhension du travail que nous faisons. Les quelque 200 cas desquels on parle constamment ont en fait fait l'objet d'examens très approfondis, c'est-à-dire des pré-enquêtes. En fait, mon ancien sous-commissaire, qui est un expert en droit administratif, a bien étudié la loi. Nous devions nous montrer justes pour s'assurer de ne pas lancer des enquêtes prématurées et nuire à la réputation des personnes accusées ni soulever des attentes.
Essentiellement, ces examens comprenaient des entrevues, l'étude de documents et des analyses des faits. Nous avons passé des semaines, des mois et à l'occasion des années à procéder à ces examens, et chacun d'entre eux a fait l'objet d'une documentation exhaustive. En dernière analyse, je suis fière d'affirmer qu'il y avait un consensus à l'égard de tous les cas qui nous ont été soumis. Je n'ai jamais eu à renverser une seule décision ou recommandation.
Je ne suis pas d'accord avec l'affirmation selon laquelle il n'y avait pas de procédures, car dès ma première journée de travail, j'ai mis en oeuvre des procédures. Monsieur le président, je crois comprendre que vous avez reçu des rapports sur toutes les procédures préparées par l'institution. Je n'en ai pas reçu copie, mais je vais vous en donner un exemple.
Le 13 décembre,
[Français]
le guide de procédures a été complété.
[Traduction]
C'était très approfondi, même si on y indique qu'il s'agit d'une ébauche. Dans le corps de texte, il est écrit:
[Français]
« Les règles contenues dans ce guide sont provisoires. »
[Traduction]
Le mot « provisoire » est employé car il faut acquérir de l'expérience.
Compte tenu de mon expérience approfondie dans la gestion des enquêtes, la première chose à faire est de se fonder sur les règles de procédure. Nous avons des listes de contrôle pour chaque cas de représailles parce que cela relevait de notre compétence exclusive. Nous avions des organigrammes. Nous avions des systèmes de suivi. Nous avions également, à ma demande, établi des procédures opérationnelles. J'ai embauché un ancien haut fonctionnaire de la GRC qui avait beaucoup d'expérience dans la gestion de la politique découlant de la loi que j'avais proposée. En fait, nous avions consigné à cette procédure un nombre de politiques. Par exemple, comment faire affaire avec de hauts fonctionnaires? Quels sont les délais? Essentiellement, on disposait d'à peu près tous les outils possibles. Au moment de mon départ, on a procédé, tout comme je l'avais fait à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, à une mise en correspondance de la façon dont les décisions sont prises et de la façon dont sont effectuées toutes les contre-vérifications.
En outre, une fois les décisions prises, je demandais au commissaire adjoint d'effectuer un contrôle de la qualité, ainsi qu'à un ancien directeur général de la vérification de vérifier si tous les dossiers étaient complets. Au terme d'une vérification par les services juridiques, nous ouvrions de nouveau des dossiers, car nous ne sommes pas infaillibles, mais nous voulions nous assurer de la solidité du processus.
Une autre idée fausse largement répandue porte sur le tribunal. C'était encore au début de cette période, mais j'ai délégué au commissaire adjoint des pouvoirs en vertu de la loi lui permettant d'examiner chaque cas de représailles pour s'assurer que nous les avions examinés très attentivement. La loi prévoit une condition très rigoureuse. Il doit y avoir un lien entre les représailles et la divulgation. En fin de compte, aucun dossier ne répondait à ce critère, et le Parlement nous permet également d'avoir recours à la conciliation. La plupart des parties préféreraient suivre un processus non officiel de conciliation afin que leur identité ne soit pas dévoilée lors d'une audience publique tenue par le tribunal.
Nous nous comparions très bien. Pour ce qui est des freins et contrepoids, je vous réfère à mon exposé. Étant donné qu'il s'agit du Comité des comptes publics, nous avions des contrôles financiers et des systèmes de gouvernance exemplaires.
Très rapidement, pour ce qui est des ressources humaines, lorsque j'ai pris la relève, j'ai hérité d'une unité administrative qui fonctionnait déjà depuis cinq ans avec ses propres méthodes de fonctionnement. On m'a dit que certains joueurs n'avaient pas hâte à ce que j'exerce un rôle de leadership. En fait, le poste était occupé de façon intérimaire par une personne qui était très déçue. Et on m'a dit en juin qu'aucun document d'information ne serait préparé pour moi en août. Le plaignant, qui s'est confié aux médias, a indiqué qu'il était très furieux de ma nomination, et c'est regrettable. Il a refusé de fournir toute information substantielle sur les enquêtes qu'il avait conduites antérieurement et sur celles qui étaient en cours de réalisation. On lui avait promis qu'il obtiendrait un poste de direction sans concours, comme on l'avait promis à d'autres. Je dois dire que certaines personnes ont agi de façon très professionnelle, et elles ont été très utiles. Mais en fin de compte, à la suite d'un échange exigeant de l'information, il a quitté, et la question du rendement est devenue une préoccupation importante. Je ne pouvais pas obtempérer du point de vue du rendement... compte tenu des conseils que j'avais reçus de l'agence des ressources humaines.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier d'être venu nous rencontrer aujourd'hui. Peu importe la position que nous adoptons dans ce dossier, je suis convaincu que la situation n'est pas très plaisante pour vous. Les choses ne seront pas agréables aujourd'hui, mais j'espère que lorsque la réunion sera terminée vous jugerez que vous avez été traités de façon équitable — et c'est important — et si les choses se déroulaient autrement je sais que M. Whitehall est ici pour défendre vos droits. J'espère sincèrement que même si les choses ne seront pas faciles cet après-midi, vous jugerez que vous avez été traités de façon équitable.
Cela dit, j'ai des questions très directes à vous poser. J'aimerais d'abord placer les choses dans leur contexte. Mon père, aujourd'hui décédé, Leonard George Christopherson, m'a appris que l'argent peut faire bien des choses, y compris convaincre les gens de se taire.
Selon votre point de vue, on pourrait croire, ou d'aucuns pourraient soutenir... Voici les allégations politiques: vous avez été choisie personnellement par le gouvernement pour occuper ce poste, et la consigne secrète était de vous assurer que rien ne puisse nuire au gouvernement. Ça expliquerait pourquoi il y a eu si peu d'enquêtes, pourquoi il y a eu si peu — en fait aucune — de conclusions indiquant qu'il y avait des problèmes. Puis lorsque l'on a constaté qu'il se pouvait fort bien que la VG avait eu vent de la situation, soudainement vous avez rencontré des représentants du gouvernement et vous vous êtes entendus qu'il vous fallait quitter ce poste. Pour s'assurer que les désirs du gouvernement, soit que rien ne soit rendu public sur ce qui s'était produit pendant que vous occupiez ce poste, deviennent réalité, vous avez signé un document où vous vous engagiez à ne rien divulguer; et voilà qu'on vous offre près d'un demi-million de dollars pour vous encourager à respecter cette entente. Ça c'est une interprétation de la situation.
J'ai des questions à poser sur le rapport de la VG, mais j'aimerais vous poser d'abord des questions sur les réponses que vous avez données aux autres questions un peu plus tôt. Vous avez dit qu'ils — vous entendiez le gouvernement — voulaient que vous quittiez ce poste. Pouvez-vous me dire comment ce message vous a été communiqué?
:
J'ai examiné chaque conclusion et commentaire, et si vous lisez ma déclaration écrite, je réponds à chaque aspect. Cela a pris deux ans, ce qui en soit est très inhabituel. Il s'agit d'une très petite organisation de 20 personnes. Des équipes de sept vérificateurs se sont présentées à notre porte. J'ai dû répondre à chaque question, et je dois dire que j'ai été contre-interrogée pendant trois jours par quatre personnes: un avocat plaidant en chef du secteur privé, le sous-vérificateur général, l'enquêteur en chef — qui en fait provenait du milieu de l'exécution de la loi. Je ne crois pas qu'elle avait déjà travaillé à une vérification. Et ils ont utilisé des techniques policières. Il y avait également un représentant des services juridiques ou de la vérification. Je n'ai jamais vu une telle vérification.
L'institution était représentée par un avocat, et ils ont été entièrement satisfaits par toutes mes réponses. En fait, il n'y a pas eu d'enquête ou d'enquête préliminaire lorsque cette enquête a été lancée, et je ne crois pas qu'ils avaient de l'expérience au sujet de ma loi. C'est pourquoi ils se sont arrêtés à mi-chemin.
J'ai dû retenir les services de M. Whitehall afin d'obtenir les détails des allégations lancées contre moi car je les prenais très au sérieux. Et très franchement, jusqu'à ce jour, qu'il s'agisse de la gestion financière, d'une enquête, de la gouvernance, chaque aspect de notre institution... Je savais que nous serions la cible de critiques étant donné la nature du commissariat.
J'ai embauché des experts juridiques. Un ancien juge de la Cour suprême travaillait avec nous à titre de conseiller spécial pour examiner les concepts juridiques, dont certains sont contestés par la vérificatrice générale.
Mon commissaire adjoint était l'expert en droit administratif du Canada. Nous avons fait appel à des experts en dotation, en ressources humaines, pour être certains que nous utilisions la bonne approche. Trois anciens cadres sont venus travailler comme agents parce qu'ils croyaient au mandat. En fait, on nous citait en modèle, même au sujet des ressources humaines. On nous invitait à présenter notre modèle. Le contrôleur général a reconnu que nous avions les mesures de contrôle financier les plus avancées du secteur public. Nous avons tant investi pour que notre organisation soit au-dessus de tout soupçon dans le domaine de la gestion, mais également dans les domaines juridique, quasi juridique et administratif, et mes trois rapports annuels, monsieur, sont éloquents. Ils décrivent la situation.
Dans le deuxième chapitre je parle des défis qui sont uniques à une petite agence. Je n'étais pas seule...
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Merci, monsieur le président. Bienvenue à nos témoins ici aujourd'hui.
Madame Ouimet, bien sûr je me rappelle la première fois que je vous ai rencontrée. J'étais membre du Comité des opérations gouvernementales lors du processus d'approbation lorsque nous avons eu pour la première fois l'occasion de juger de votre capacité, de vos compétences et du fait que vous étiez disposée à occuper ces fonctions. Il faudrait souligner, pour la gouverne de mes collègues d'en face, au cas où ils seraient préoccupés par la nature partisane, que le président du comité à l'époque était un député de l'opposition. L'opposition était majoritaire au comité, mais je peux vous dire que peu importe la composition du comité ce jour-là, une motion unanime a été proposée par le Comité des opérations gouvernementales en vue d'approuver votre nomination à la suite de l'exposé et des témoignages qui ont été faits.
Cela est bien beau, mais me voici quelques années plus tard et la situation est différente. Notre comité a toujours eu énormément de respect pour le Bureau du vérificateur général et nous répondons surtout aux préoccupations et aux rapports de la vérificatrice générale. Nous n'avons jamais eu l'occasion par le passé de douter de la véracité de ces rapports. Nous sommes donc un peu coincés ici aujourd'hui en ce sens que dans son rapport la vérificatrice générale a extrêmement critiqué votre conduite alors que dans vos déclarations vous niez avoir eu une telle conduite.
Avec la réputation que vous aviez, comment en sommes-nous arrivés là au bout de trois ans, comment en sommes-nous arrivés à la situation actuelle où nous nous heurtons à ce problème difficile? Dites-moi comment et pourquoi nous nous retrouvons dans cette situation où le comité est chargé d'examiner cette question? Franchement, les membres du comité veulent savoir, et lorsqu'il y a autant d'argent et d'allégations en jeu, je pense que les Canadiens méritent de savoir également.
:
Continuons, madame Ouimet, sur un autre aspect du problème. Un des courriels mentionnés tout à l'heure provenant du Cabinet du premier ministre disait ceci:
[Traduction]
... si vous pouviez informer le BCP sur le statut de sa demande.
[Français]
Il s'agit d'un dossier dont vous avez parlé plus tôt. Le Cabinet du vous a demandé de lui fournir de l'information additionnelle sur le dossier. Le nom a été retiré, mais c'est un cas spécifique. Je me pose également des questions sur un autre courriel. Il provient du Conseil du Trésor. On y dit ceci: Mme Marie-Josée Beauchesne, notre directrice, désire réviser le document au préalable afin de s'assurer que tout est en harmonie avec le contenu de l'atelier.
Il s'agissait d'une présentation que vous alliez faire. Pourquoi le Conseil du Trésor désirait-t-il réviser vos documents? Si vous étiez indépendante, madame Ouimet, pourquoi ces deux bureaux fédéraux se mêlaient-ils de votre travail?
Vous étiez un agent indépendant qui relevait du Parlement. On s'entend là-dessus. Tout le monde le sait. Pourquoi, en plus de disposer d'information spécifique, le a-t-il le pouvoir d'acheter votre silence? Celui-ci a agi exactement comme il l'a fait hier à la Chambre des communes. Il a conclu que le Parlement passait après lui. Il a acheté votre silence pour un demi-million de dollars. La raison en est toujours inconnue. Vous dites que c'est à cause du Bureau de la vérificatrice générale, mais pourquoi vous justifiez-vous à l'égard d'une lettre de la vérificatrice générale? Vous ne le faites pas face à la vérificatrice générale, au Parlement ou à ceux envers qui vous êtes redevable, mais auprès du Cabinet du premier ministre.
Les liens sont tellement flagrants! Il n'existe pas d'indépendance, madame Ouimet. En plus, le s'est permis de vous acheter avec un demi-million de dollars. C'est la façon dont je vois les choses. Vous faisiez supposément votre travail. C'est du moins ce que vous dites et ce que semblaient dire plus tôt certains membres du gouvernement. Or le premier ministre a fait fi de la décision du Parlement et du Sénat et a décidé d'acheter votre silence pour des raisons qu'on aimerait bien connaître. Ces choses-là n'ont pas été clarifiées.
Pourquoi le a-t-il voulu acheter votre silence? Si, relativement à votre embauche, vous étiez redevable envers le Parlement et le Sénat, pourquoi est-ce lui qui vous a payé un demi-million de dollars? Ça n'a aucun sens. Il doit donc y avoir d'autres raisons, et ce sont celles que nous voulons connaître. Sinon, vous relevez directement du Parlement.
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Je vais commencer par la dernière intervention. J'étais un peu confuse, je l'avoue, parce qu'il y avait beaucoup d'éléments. Je vais cependant faire tout mon possible pour répondre aux questions.
D'abord, je n'ai pas eu accès à ces courriels. Selon moi, vous les citez peut-être hors contexte, malheureusement. Des questions ont peut-être été posées. Je ne peux que présumer qu'un divulgateur est déjà allé au Bureau du Conseil privé. S'il y a une question, le registraire va pouvoir dire qu'il s'en occupe. C'est ma seule...
Pour ce qui est de l'autre question, j'ai fait plus de 150 présentations d'un bout à l'autre du Canada, notamment dans les organismes centraux, pour expliquer la loi. Je n'ai aucune idée de quelle présentation il s'agit. Je suis un agent du Parlement. On ne change pas le fond de mes messages, mais il se peut qu'au niveau du format... Il faudrait vraiment me donner plus de détails à ce sujet. Quelquefois, le Conseil du Trésor a une responsabilité relativement à l'agent des ressources humaines. En vertu de la loi, c'est à ces gens qu'il incombe de préparer certaines sections d'une présentation. Il reste que jamais, au grand jamais, on n'a modifié le fond de mes présentations.
En ce qui a trait à la troisième question, après seulement trois ans de service, le gouvernement du Canada m'a fait une offre que j'ai acceptée. Je ne peux rien ajouter car je ne connais pas les commentaires du et je ne suis pas en position d'en traiter.
Soyons clair. Je me suis jointe à un bureau qui ne voulait pas m'appuyer. Le personnel ne m'avait même pas rencontrée et avait déjà dit clairement qu'il ne voulait pas m'appuyer. Et je ne suis pas la seule. Il y a même eu une étude de cas à l'École de la fonction publique du Canada qui a fait un rapport là-dessus.
Je devais fixer une direction. Je devais établir une institution. Notre travail se faisait au pied levé. En fait, j'ai même fait l'objet d'une vérification avant d'arriver, à partir d'avril.
Je voulais le soutien de tout le personnel, mais même si les gens ne voulaient pas m'appuyer — ils ont pris leurs décisions en quelques semaines — j'avais une tâche à accomplir. Je l'ai accomplie avec intégrité, conformément à toutes les politiques applicables. Il y avait un expert principal aux ressources humaines qui connaissait tous les plaignants, qui n'a pas été interrogé par la vérificatrice générale et qui confirmerait que j'ai respecté toutes les politiques.
De plus, nous avons offert de la formation, des mentors, des retraites spéciales. Si vous étudiez mes communications écrites, je félicite les employés, mais il y a une direction, et si les gens n'aiment pas cette direction, ils ont le droit de... J'ai lu tous les témoignages, monsieur le président, et bien que certaines personnes disent que c'était une atmosphère tendue, j'ai personnellement été bien traitée. Les deux personnes qui ont été soi-disant marginalisées ont été les premières à me donner un coup de fil à ma retraite et m'envoient des notes de remerciement depuis. Certains ont été promus ailleurs, car ils le méritaient. Deux d'entre eux sont partis en préretraite, et il y a des membres de l'équipe de transition qui n'aimaient pas leurs postes précédents non plus, mais le noyau du groupe est resté avec moi pendant cette période.
Nous avons construit ensemble l'institution que vous avez aujourd'hui, qui mènera à bien ces 15 enquêtes.
J'exhorte les parlementaires et les groupes de pression à aider les dénonciateurs avec qui nous traitons maintenant pour que des décisions puissent être prises, pour que mon institution — mon ancienne institution, je suis encore passionnée par le travail que je faisais, car je m'étais investie professionnellement et personnellement — puisse faire appliquer la loi. Il ne s'agit peut-être pas de l'outil idéal que voulait le Parlement, mais il produira des résultats.
Je suis personnellement extrêmement offensée. J'ai traité les gens avec respect, avec dignité, et les gens — peut-être dans leur esprit, car nous avons chacun notre propre perception —, la grande majorité des employés dont vous avez entendu parler dans le témoignage écrit et même dans le témoignage que j'ai lu, ont apprécié ces défis. Je vous le garantis.
:
Madame Faille, madame Ouimet, nous allons clore la séance dans quelques instants.
J'aimerais poser quelques questions, si vous le permettez, puis je vais céder la parole à M. Christopherson, qui m'a avisé d'une question qu'il aimerait présenter au comité à propos des prochaines étapes.
Madame Ouimet, vous projetez l'image d'une personne très professionnelle et très préparée. Vous n'êtes pas une personne qui se laisse facilement faire, à mon avis, et vous avez d'abord indiqué à tous les membres du comité, et ils le savent déjà, que vous avez été nommée en vertu d'un ordre à la fois de la Chambre des communes et du Sénat, les deux chambres du Parlement. Vous ne pouvez être révoquée que pour des motifs valables ou par un décret semblable des deux chambres.
Nous n'avons pas adopté de décret en ce sens à la Chambre des communes. Pourquoi ne résisteriez-vous pas à toute mesure visant à vous retirer de votre poste? La raison pour laquelle vous avez un mandat de sept ans est que les parlementaires vous veulent comme haut fonctionnaire du Parlement, de personne d'autre. Je ne parviens pas à comprendre pourquoi vous acceptez toute forme de proposition, de contrat, d'offre — je pense que c'est comme ça que vous l'avez appelé — qui met fin à votre contrat quatre ans avant son expiration, de gens de qui vous ne relevez pas.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. Il ne me faudra que 60 secondes.
Lorsque nous avons commencé, nous avons commencé avec une phrase écrite par la vérificatrice générale. Dans son rapport, la vérificatrice générale dit:
Selon nous, le comportement et les actions de la commissaire ne résistent pas à l'examen public le plus minutieux, et sont inappropriés et inacceptables pour un fonctionnaire — et encore plus de la part de l'agent du Parlement chargé expressément de préserver l'intégrité du secteur public et de protéger les fonctionnaires contre les représailles.
Aujourd'hui, Mme Ouimet nous a dit:
Les conclusions de la vérificatrice générale constituent une attaque sérieuse et directe contre mon intégrité personnelle et professionnelle. Elles ne sont pas fondées et je les réfute carrément. Mon engagement envers la fonction publique est solide et date de longtemps, et je continue de remplir mon mandat avec intégrité et dans l'intérêt public.
Je m'excuse. Cela date du 10 mars de l'an passé.
J'ai demandé à Mme Ouimet si elle est encore en accord avec ses propos, et il est clair que la réponse est oui. Quant à moi, pour ce qui est de la réputation de Mme Ouimet, elle se place quelque peu — en fait, plus que quelque peu — en conflit direct avec le Bureau de la vérificatrice générale, ou du moins elle remet son intégrité en doute.
À mon avis, monsieur le président, nous devrions inviter à nouveau Mme Ouimet à notre prochaine réunion, ainsi que Mme Fraser. J'ai appris au cours de la dernière demi-heure, par le blogue « Kadyverse », que la vérificatrice générale a déclaré qu'elle ne déroge pas des conclusions contenues dans son rapport. Les avis sont donc tellement partagés qu'il faut en prendre note.
Je propose donc que nous invitions Mme Ouimet à la prochaine réunion, et que nous invitions également Mme Fraser. Ainsi, nous pourrons alors répondre avec précision à certaines de ces questions.