Bienvenue à tous à la 13e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier les lignes directrices du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés. Nous passerons ensuite à l'étude article par article du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur l'Agence du revenu du Canada, concernant les donneurs d'organes et de tissus.
Je remercie les témoins d'être venus aujourd'hui. Nous accueillons John Adams, président du conseil d'administration de la Coalition pour de meilleurs médicaments. De Boehringer Ingelheim Canada Ltée, nous accueillons Mehmood Alibhai, directeur, Politique nationale et accès des patients, et Annie Beauchemin, directrice exécutive, Accès aux patients, tarification, solutions pour les affaires de soins de santé. Nous accueillons aussi Stephen Frank, président-directeur général, de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes, et Colleen Fuller, de Independent Voices for Safe and Effective Drugs.
Je vais commencer par vous donner quelques renseignements à la suite de la motion adoptée à la Chambre le mercredi 13 septembre 2020. Le Comité siège maintenant de façon hybride, ce qui signifie que les membres peuvent participer en personne ou par vidéoconférence. Quel que soit leur mode de participation, tous les membres sont comptés aux fins du quorum. Le pouvoir du Comité de siéger est toutefois limité par l'utilisation prioritaire des ressources de la Chambre, qui est déterminée par les whips. Tous les votes auront lieu par appel nominal, à moins que le Comité n'en dispose à l'unanimité ou avec dissidence. Enfin, le Comité peut délibérer à huis clos à condition de tenir compte des risques que poseraient des délibérations menées à distance à la protection des renseignements personnels.
Nos délibérations seront affichées sur le site Web de la Chambre des communes, et sachez que la webémission affiche toujours la personne qui parle et non l'ensemble du Comité.
Pour assurer le bon déroulement de la réunion, je vais énoncer quelques règles à respecter. Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix, car les services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Au bas de votre écran, vous pouvez choisir le parquet, le français ou l'anglais. Avant de parler, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre propre micro, et lorsque vous avez fini de parler, mettez votre micro en sourdine pour réduire les interférences à un minimum.
Je vous rappelle que tous les députés et les témoins doivent s'adresser à la présidence. Pour demander la parole en dehors du temps prévu pour les questions, les députés doivent activer leur micro et déclarer qu'ils ont un rappel au Règlement. Ils devront faire de même pour intervenir sur un rappel au Règlement soulevé par un autre député. En cas de débat, les députés devront cliquer sur la fonction « Lever la main » afin de signaler au président qu'ils souhaitent prendre la parole et s'inscrire à la liste des intervenants. Pour ce faire, vous devez cliquer sur « Participants » au bas de l'écran. La liste s'affichera, et vous verrez à côté de votre nom que vous pouvez cliquer sur « Lever la main ».
Lorsque vous interviendrez, veuillez parler lentement et clairement. À moins de circonstances exceptionnelles, l'utilisation de casques d'écoute avec microphone à flèche est obligatoire pour toutes les personnes qui participent à distance. En cas de problème technique, veuillez en informer le président. Soulignons que nous devrons peut-être suspendre la séance pendant quelques minutes afin de laisser le temps à tous les membres de participer pleinement.
Pour ceux qui participent en personne, procédez comme vous le faites habituellement lorsque le comité plénier se réunit en personne dans une salle de comité, en gardant à l'esprit les directives du Bureau de régie interne sur le port du masque et sur les protocoles de santé. Pour attirer mon attention, veuillez me faire signe de la main ou, au moment opportun, dire mon nom. Si vous souhaitez invoquer le Règlement, attendez le moment qui convient et indiquez-moi clairement que vous souhaitez invoquer le Règlement.
Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour que tous les membres, qu'ils participent virtuellement ou en personne, aient l'occasion de prendre la parole.
Merci à tous d'avoir écouté une fois de plus ce long discours d'ordre administratif.
Avant de demander aux témoins de faire leurs déclarations préliminaires, j'informe le Comité que nous avons reçu une lettre du légiste indiquant l'ordre de production de documents. Je demande au Comité l'autorisation de rendre cette lettre et son addenda publics.
Ai-je l'approbation du Comité?
Des députés: D'accord.
Le président: Merci. La lettre sera rendue publique.
Nous allons maintenant poursuivre avec les témoins.
Les témoins auront jusqu'à 10 minutes pour faire leur déclaration préliminaire. J'utiliserai des cartes, une carte rouge et une carte jaune. Le carton jaune signifie qu'il vous reste une minute avant la fin de votre temps de parole. Lorsque vous verrez le carton rouge, votre temps sera écoulé, alors essayez de conclure assez rapidement. Merci à tous.
Nous allons commencer par la Coalition pour de meilleurs médicaments.
Monsieur Adams, président du conseil d'administration, vous avez 10 minutes.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, nous vous remercions de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui, et nous remercions le Comité et son personnel du travail qu'ils ont accompli tout au long de la pandémie.
Je représente une coalition de 30 organismes de patients nationaux et régionaux qui collaborent par l'entremise de la Coalition pour de meilleurs médicaments pour appuyer les patients et préconiser un meilleur accès aux médicaments qui sauvent des vies. Je suis le président bénévole du conseil d'administration de la Coalition.
Notre organisme sans but lucratif appuie toutes les mesures prises par des gouvernements, par des assureurs publics ou privés et par la société civile afin d'améliorer l'accès aux médicaments pour les patients canadiens. Notre organisme est petit, mais il est puissant, car il se compose d'organismes de bienfaisance et de groupes communautaires, notamment celui que je dirige, l'organisme Canadian PKU and Allied Disorders. La PCU et ses troubles connexes sont liés à des maladies cérébrales rares. Ces organismes font participer les patients et les soignants à l'amélioration des soins et se consacrent activement à la recherche, à la prestation de services aux patients, à l'éducation et à la défense des causes.
Les organismes membres de la Coalition se consacrent à des troubles de santé divers, notamment la maladie mentale, l'arthrite, l'asthme, la cécité, la maladie de Parkinson, le psoriasis ainsi que les cancers qui affectent les seins, les reins, les lymphomes et les ovaires. Ces organismes fournissent aussi du soutien aux survivants.
Je suis ici aujourd'hui à titre de défenseur des droits des patients, car lorsque notre plus jeune enfant est né, le miracle du dépistage universel chez les nouveau-nés a détecté chez lui un trouble génétique rare. Il a donc tout de suite reçu des services thérapeutiques. À l'âge adulte, il s'est porté volontaire pour un essai clinique du premier médicament développé pour ce trouble génétique. Ce médicament a transformé son cerveau et sa vie. Sa mère, mon épouse, est décédée en 2014 de deux maladies neurodégénératives, la SLA et la démence frontotemporale, pour lesquelles on n'a pas encore trouvé de traitement efficace. Il est extraordinaire de réussir à faire passer des maladies mortelles comme la SLA d'incurables à traitables, et il est extraordinaire de réussir à éliminer de façon permanente des troubles génétiques, comme celui de mon fils, en notre ère de thérapies cellulaires et génétiques.
Je vais maintenant aborder la question importante des conflits d'intérêts réels, perçus et imaginaires. J'ai rempli avec plaisir le formulaire de divulgation du Comité, car je tiens à décrire la façon dont la Coalition pour de meilleurs médicaments finance et régit ses activités. Nous ne vendons pas nos services. Nous n'exigeons pas de cotisations d'adhésion ou autres. Nous ne jouissons pas d'une permanence universitaire ou d'une quelconque sécurité d'emploi. Nous ne demandons pas aux patients de défendre leur propre cause.
Si les gouvernements établissent un financement des activités d'intérêt public pour les patients, nous en ferons la demande. Ce type de financement existe déjà dans le contexte de la lutte contre les changements climatiques, de la réglementation des télécommunications et des contestations judiciaires pour les droits de la personne en vertu de la Charte. Nous demandons au Comité de recommander un financement pour la défense de l'intérêt public.
La Coalition accepte des fonds de l'industrie pharmaceutique pour financer ses activités de soutien aux patients. Nous ne le cachons pas et nous sommes conscients de ce que les gens pourraient en penser. Nous acceptons ce financement en soulignant fermement que ces fonds n'auront aucune influence sur nos politiques, sur les conseils que nous fournissons et sur nos activités. Nous menons toutes nos activités et nos interactions avec la plus grande intégrité. La Coalition et ses organismes membres adhèrent à un code de conduite sur le financement que le public peut consulter dans notre site Web. Toutes nos initiatives sont conçues et élaborées à l'interne par notre organisme et conformément à sa mission et à ses objectifs, sans permettre à des bailleurs de fonds d'en influencer le contenu, les messages ou l'exécution. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions à ce sujet. Je suis convaincu que nous devons tous présenter nos conflits avec transparence, qu'ils soient perçus ou réels.
La question à l'étude aujourd'hui est l'approche du gouvernement à l'égard du prix des médicaments et les risques critiques que cette approche pose pour certains patients canadiens. Notre objectif est de veiller à ce que tous les Canadiens aient accès aux médicaments qu'il leur faut. Tous les patients ont besoin de soins médicaux. Nous préconisons la nécessité de rendre les médicaments plus abordables pour tous les patients, en particulier ceux qui paient de leur poche, et d'harmoniser les prix réels à ceux de pays similaires au nôtre. Nous croyons également que la réglementation et les lignes directrices doivent encourager, et non décourager, l'administration des nouveaux médicaments et vaccins ainsi que des essais cliniques parrainés par les concepteurs de médicaments. Ces essais sont cruciaux pour les patients volontaires, car ils leur permettent d'accéder très tôt à de nouvelles thérapies prometteuses, comme ce fut le cas pour mon fils.
Il existe un conflit naturel entre le montant que les assureurs sont prêts à payer et l'accès des patients aux médicaments. Qu'on le veuille ou non, le marché des produits pharmaceutiques est mondial, et le Canada est obligé de soutenir la concurrence des autres pays, tant pour les médicaments que pour les vaccins et pour l'EPI.
Si le Canada réglemente ses prix trop bas, les patients que nous représentons n'auront pas accès aux médicaments qui pourraient transformer leur vie, ou même la sauver. Si les prix sont trop élevés, les régimes publics d'assurance seront submergés. Cela serait désastreux tant pour les patients que pour les contribuables. Le défi pour le Parlement, le gouvernement et le CEPMB consiste à équilibrer ces intérêts. Cette tâche est loin d'être facile.
Le gouvernement et le CEPMB ont décidé de suivre leur approche sans savoir quelles répercussions elles auront sur les patients. Voilà ce qui nous préoccupe profondément. En comparaissant devant ce comité, le CEPMB n'a pas pu dire quand certaines conditions des lignes directrices entreront en vigueur. D'une part, la séquence de lancement des produits relève d'une entité internationale; d'autre part, les processus et les règles d'établissement des prix des médicaments dans un avenir prévisible au Canada manquent de clarté, alors comment peut-on s'attendre à ce qu'un nouveau médicament ou une nouvelle indication soit mise en marché au Canada?
Le gouvernement prend des décisions peu judicieuses qui posent de grands risques, et les patients en subiront les conséquences. Nous ne sommes pas en mesure de donner notre consentement éclairé. Dans leur forme actuelle, les règlements et les lignes directrices du CEPMB ne favorisent pas un équilibre entre le prix et l'accès. Plus précisément, la réduction des prix prévue dépasse l'intention initiale, et les premières données probantes soulignent son effet négatif, c'est-à-dire une baisse de la mise en marché de nouveaux médicaments et une réduction du nombre d'essais cliniques menés sur les nouveaux médicaments.
Le gouvernement a confirmé la légitimité de ces préoccupations et, à mon avis, il a négligé ses valeurs morales en exemptant les vaccins et les médicaments contre la COVID des règles du CEPMB. Pourquoi exempter la COVID et pas les autres maladies mortelles?
On entend souvent dire que rares sont les nouveaux médicaments qui apportent des bienfaits considérables aux patients. Les vaccins contre la COVID l'ont révélé, mais ils soulignent aussi que ces affirmations n'ont rien d'utile. Nous avons aujourd'hui un seul vaccin approuvé. C'est une percée. D'autres vaccins seront approuvés, bien sûr, mais ils ne produiront probablement pas de résultats cliniques plus efficaces que le premier. Il est clair que nos systèmes de santé et les particuliers bénéficieront considérablement de l'accès à plusieurs vaccins approuvés même si le tout premier est le seul à provenir d'une percée scientifique. C'est ainsi que se déroule l'innovation.
Les communautés de patients ont besoin de savoir si les médicaments seront disponibles pour les Canadiens à un prix abordable et assez rapidement. Depuis l'annonce des nouvelles règles, les demandes de nouveaux médicaments ont diminué par rapport à celles de pays semblables. C'est troublant.
Santé Canada et le CEPMB veulent abaisser le prix des médicaments pour indiquer ce que le système de santé public est prêt à payer, ou capable de payer. Ces changements ne garantissent aucunement que les systèmes de santé offriront ces médicaments aux patients à ces prix. Les patients risquent d'être doublement pénalisés. La réglementation des prix risque d'empêcher la commercialisation de nouveaux médicaments, et même s'ils réussissent à entrer dans le marché, le système ne les couvrira peut-être pas.
Nous souhaitons présenter quatre recommandations au Comité.
Tout d'abord, la Coalition pour de meilleurs médicaments appuie la réduction graduelle du prix des médicaments. Le CEPMB a mentionné une réduction progressive, sans toutefois préciser les dates et les médicaments. Nous demandons de la clarté et des décisions fondées sur des données probantes. Nous exhortons le Comité à recommander au gouvernement fédéral, par l'entremise du Cabinet, de suspendre la mise en vigueur de certaines parties des règlements et des lignes directrices, en reportant les nouveaux facteurs économiques à une deuxième étape en attendant les résultats d'autres études et consultations. Le nouveau panier des pays de comparaison devrait réduire immédiatement les prix courants — surtout pour les patients qui paient de leur poche —, ce qui, permettez-moi de le souligner, représente 21 % de toutes les dépenses en médicaments au Canada.
Deuxièmement, la Coalition recommande que le Comité demande une meilleure divulgation de l'établissement des politiques. Nous appuyons tous les efforts déployés par le Comité pour assurer cette transparence. Le gouvernement devrait divulguer les commentaires fournis dans le cadre des consultations officielles et autres, en indiquant la nature et l'ampleur des préoccupations ainsi que la façon dont il traite ces préoccupations pour les atténuer. De plus, il est important que le gouvernement et le CEPMB publient la correspondance et les commentaires qu'ils reçoivent des provinces et des territoires.
Troisièmement, la Coalition pour de meilleurs médicaments demande au Comité de recommander au gouvernement d'élaborer et de publier des données probantes complètes, avec des indicateurs de réussite ou d'échec des politiques, c'est-à-dire des mesures clés de l'introduction de nouveaux médicaments et du lancement d'essais cliniques parrainés par les concepteurs de médicaments. Il est nécessaire de divulguer les hypothèses du gouvernement et du CEPMB sur lesquelles reposent l'établissement des règlements et des lignes directrices. Nous exhortons le Comité à demander que les études de cas qu'effectue le CEPMB sur certains médicaments, préparées en 2018 pour démontrer l'incidence des propositions possibles, soient mises à jour et publiées conformément au règlement et aux lignes directrices définitifs.
Quatrièmement, la Coalition demande au Comité de recommander que le gouvernement étudie la question et fournisse du financement dans l'intérêt public afin que la voix des patients, leurs besoins et leurs intérêts soient mieux représentés dans les politiques publiques et par les organismes de réglementation, notamment par le CEPMB du prix des médicaments brevetés.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Merci.
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Bonjour, je vous souhaite un bon après-midi.
[Traduction]
Je m'appelle Annie Beauchemin et je représente la société Boehringer Ingelheim. Je suis accompagnée de mon collègue, Mehmood Alibhai.
Merci, monsieur le président et membres distingués du Comité permanent de la santé, de nous avoir invités à témoigner aujourd'hui. Nous sommes heureux de pouvoir le faire, vu les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons.
Comme nous le savons tous, la pandémie de la COVID-19 a vraiment transformé notre société cette année. Nous tenons tout d'abord à vous remercier pour le travail que vous accomplissez dans ces conditions difficiles et surtout pour les efforts que vous déployez afin d'accomplir le travail important que les Canadiens vous ont confié au Parlement.
Depuis que la société Boehringer Ingelheim a lancé ses activités au Canada, il y a près de 40 ans, nous sommes fiers d'avoir joué un rôle essentiel pour la santé des Canadiens. Notre siège social se trouve à Burlington, en Ontario, et nous employons environ 600 personnes partout au Canada. Nous sommes déterminés à réaliser des percées médicales et à investir dans la recherche, le développement et les thérapies qui répondent à des besoins médicaux non satisfaits.
Notre société est l'une des plus grandes compagnies pharmaceutiques au monde, mais elle est très particulière, parce qu'elle est demeurée une propriété familiale. Elle a été fondée il y a plus de 130 ans par Albert Boehringer, et nous nous efforçons quotidiennement de respecter les normes éthiques élevées qu'il a fixées.
Albert Boehringer a donné le ton à la culture d'entreprise que nous appliquons aujourd'hui. Nous soutenons nos employés et les collectivités locales en nous attachant aux valeurs de la confiance, du respect, de l'empathie et de la passion pour le travail que nous accomplissons. Notre vision est de produire de la valeur en innovant. Autrement dit, nous cherchons à trouver de nouvelles façons d'améliorer la santé et d'offrir de la valeur avec un esprit novateur. Nous sommes déterminés à mettre au point des médicaments novateurs et rentables qui, je le répète, répondent à des besoins médicaux non satisfaits.
En participant à la recherche médicale et pharmaceutique pour les humains et les animaux ainsi qu'à des projets d'amélioration du système de santé — et nous en menons un grand nombre —, nous avons contribué à améliorer considérablement les soins de santé et nous avons mis au point des médicaments novateurs et rentables.
Nos projets d'amélioration du système de soins de santé sont neutres sur le plan pharmaceutique — ils ne portent aucune marque commerciale —, et la famille Boehringer nous a confié le mandat de mener des initiatives qui mettent l'accent sur l'optimisation des résultats pour les patients et sur l'amélioration de la santé...
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Notre vision est de produire de la valeur en innovant. Autrement dit, nous cherchons à trouver de nouvelles façons d'améliorer la santé et d'offrir de la valeur avec un esprit novateur. Nous sommes déterminés à mettre au point des médicaments novateurs et rentables qui répondent à des besoins médicaux non satisfaits.
En participant à la recherche médicale et pharmaceutique pour les humains et les animaux ainsi qu'à des projets d'amélioration du système de santé — et nous en menons un grand nombre —, nous avons contribué à améliorer considérablement les soins de santé et nous avons mis au point des médicaments novateurs et rentables.
Nos projets d'amélioration du système de soins de santé sont neutres sur le plan pharmaceutique. La famille Boehringer nous a confié le mandat de mener des initiatives qui mettent l'accent sur l'optimisation des résultats pour les patients et sur l'amélioration de l'efficience du système de santé pour en soutenir la viabilité.
Au Canada, la société Boehringer Ingelheim mène et parraine des essais cliniques visant à établir l'innocuité et l'efficacité des médicaments qu'elle met au point. Nos principaux domaines thérapeutiques au Canada sont les maladies cardiométaboliques, les soins spécialisés, notamment les maladies oncologiques comme le cancer du poumon, ainsi que les maladies pulmonaires fibreuses progressives et les maladies respiratoires, comme l'asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique.
Chaque année, la société Boehringer Ingelheim participe à environ 70 essais cliniques. Comme vous pouvez l'imaginer, l'année 2020 n'a pas été reposante pour nous non plus. Depuis que nous avons compris en quoi consiste le virus de la COVID-19, nous nous sommes efforcés de mieux le comprendre afin de trouver des moyens novateurs d'enrayer les effets catastrophiques qu'il a sur la société et sur les personnes les plus vulnérables.
De plus, nous mettons activement à l'essai des composés existants et nouveaux qui peuvent aider à prévenir ou à atténuer certaines séquelles dévastatrices que laisse la COVID-19 dans les organes des personnes qui la contractent. Nous en sommes maintenant à la deuxième phase d'une option thérapeutique qui pourrait aider jusqu'à 85 % des patients les plus gravement atteints et admis aux soins intensifs pour détresse respiratoire aiguë. Si ce traitement est approuvé, il réduira le besoin d'utiliser des respirateurs pour les patients les plus gravement touchés.
Comme notre société date de 1885, soit de plus d'un siècle, nous avons toujours adopté une vision à long terme de l'influence que nous voulons produire par notre travail. Nous planifions pour les générations futures et nous nous concentrons sur le rendement à long terme. Notre indépendance et notre appartenance à une famille nous permettent de poursuivre cette vision qui, à notre avis, a accru notre influence dans le domaine des sciences de la vie.
Cette indépendance nous permet également de poursuivre des initiatives dans les domaines où nous croyons pouvoir faire le plus de bien. Autrement dit, nous pouvons nous concentrer sur la résolution de certains des problèmes de santé les plus complexes auxquels notre pays fait face. Elle nous permet de participer à l'évolution de l'expérience des patients et à la création de changements durables.
Nous participons à ces initiatives de changement du système depuis près d'une décennie au Canada. Malheureusement, aucune des ressources que nous avons investies dans ces domaines et dans ces projets n'est reconnue par le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés.
Par exemple, en septembre 2020, nous avons eu le plaisir d'annoncer la création de l'organisme Bridging HOPE, par lequel nous aidons la population en fournissant de l'éducation en soins palliatifs. Il s'agit d'une collaboration très nouvelle avec l'industrie et avec Pallium Canada visant à améliorer la qualité et l'accessibilité des soins palliatifs au Canada. Ensemble, nous dotons les fournisseurs de soins des compétences et des outils dont ils ont besoin pour offrir de meilleurs soins palliatifs et pour soutenir les patients atteints d'une maladie limitant l'espérance de vie et leurs familles. Nous répondons ainsi à un besoin urgent qui ne fera qu'augmenter avec le vieillissement de la population.
Je vais vous passer le micro maintenant, monsieur Alibhai.
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Merci, madame Beauchemin.
Merci, monsieur le président, et merci également aux distingués membres du Comité.
Nous nous consacrons à apporter les meilleures solutions possible aux problèmes des Canadiens. Nous collaborons depuis trois ans avec un groupe de travail autochtone sur les politiques de santé à l'élaboration d'un cadre stratégique pour la santé des Autochtones. En fait, l'un d'entre vous a participé à cette initiative. Plusieurs d'entre vous ont été informés du travail que nous accomplissons avec la population autochtone.
Ce cadre axé sur les Autochtones orientera lui aussi les principes de l'approche que la société Boehringer suivra dans le cadre des partenariats qu'elle crée avec les communautés autochtones pour trouver des solutions aux problèmes du système de santé qui, comme Mme Beauchemin l'a souligné, sont neutres sur le plan pharmaceutique. C'est le mandat de la famille, qui démontre encore une fois l'engagement de notre organisme.
Notre mission nous oblige à investir profondément dans la recherche et l'innovation afin d'offrir aux Canadiens certains des traitements et des médicaments les plus avancés. Les plus récents règlements compromettraient notre capacité de continuer à financer ces projets novateurs et ces études de recherche.
La société Boehringer Ingelheim appuie un système de soins de santé durable au Canada et investit massivement dans la R-D. Nous envisageons de lancer de nouveaux médicaments sur le marché. Les Canadiens bénéficient d'un accès précoce à des médicaments qui changent leur vie, et cela grâce à nos essais cliniques et par le fait que nous sommes parmi les premiers pays à demander l'examen réglementaire et le lancement de nouveaux médicaments.
Toutefois, le modèle qui nous a permis de servir nos patients pendant plus d'un siècle est menacé par les lignes directrices définitives du CEPMB. Autrement dit, nous croyons que ces lignes directrices finiront par décourager ou retarder considérablement la mise en marché de nouveaux médicaments qui sauvent des vies ainsi que les investissements dans la recherche et le développement. Elles retarderont la réalisation d'essais cliniques au Canada et la priorisation du Canada comme marché de lancement de nouveaux médicaments.
On ne peut pas ignorer cela. L'intention du CEPMB perdra de son importance si, ultimement, elle entraîne une réduction du nombre des médicaments et des traitements novateurs, des essais cliniques, des partenariats novateurs visant à améliorer le système de santé et l'accès pour les Canadiens. Cette intention doit être soutenue par une politique bien réfléchie et bien élaborée, et les lignes directrices du CEPMB ne semblent pas s'engager dans cette voie.
L'un des principes fondamentaux de l'industrie des sciences de la vie est le processus permettant aux détenteurs de brevet d'accéder au marché des médicaments, d'investir dans la recherche et l'innovation et de faire approuver leur produit pour l'administrer aux patients qui en ont le plus besoin. Par ses lignes directrices, le CEPMB s'écarte de son rôle initial de réglementer l'usage abusif des brevets. Il s'ingère dans une compétence exclusivement provinciale, le contrôle des prix. Ce processus minera les activités exercées par les provinces qui, de nos jours, tiennent compte des commentaires des patients et des experts. Le CEPMB créera beaucoup d'incertitude pour les entreprises qui envisageront de consacrer du temps et des ressources à la mise au point de médicaments novateurs.
Il me reste peu de temps. Nous exhortons le Comité et le gouvernement fédéral à réexaminer ces lignes directrices et les règlements qui les sous-tendent. Les lignes directrices actuelles créent de l'incertitude et auront des conséquences imprévues sur la viabilité des entreprises et, par conséquent, sur l'accès aux médicaments qui sauvent des vies.
Encore une fois, monsieur le président et distingués membres du Comité, je vous remercie de nous avoir offert cette occasion de présenter le point de vue de la société Boehringer Ingelheim. Nous nous ferons un plaisir de discuter de cet enjeu, qui est crucial pour l'avenir des soins de santé au Canada.
Merci.
:
Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de nous donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir invité à m'adresser à vous aujourd'hui dans le cadre de votre examen des lignes directrices du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés.
L'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes est une entité à adhésion libre dont les membres détiennent 99 % des affaires d'assurances vie et maladie en vigueur au Canada. Ces assureurs fournissent à 29 millions de Canadiens des produits qui contribuent à leur sécurité financière, dont l'assurance-maladie complémentaire.
[Traduction]
Nos membres appuient fortement les modifications proposées au Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés, qui entreront en vigueur le 1er janvier. Nos entreprises membres, qui comprennent des compagnies d'assurance-maladie régionales sans but lucratif, assurent des médicaments sur ordonnance et offrent d'autres régimes de prestations de maladie à plus de 142 000 entreprises, petites et grandes, partout au Canada. Plus de 26 millions de Canadiens dépendent du régime d'assurance de leur employeur pour obtenir des médicaments d'ordonnance, des soins dentaires, des soins oculovisuels, de la physiothérapie et du soutien en santé mentale.
Comme un grand nombre de Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts et s'inquiètent pour la santé et la sécurité de leur famille, ils ont besoin de savoir sur quoi ils peuvent compter. Les Canadiens qui bénéficient d'un régime d'assurances de leur employeur veulent savoir qu'ils pourront compter sur ces assurances quand ils en auront besoin. Nous savons que 87 % des Canadiens sont satisfaits de leur régime d'assurances. Bien que tous les Canadiens soient en faveur de réformes intelligentes visant à améliorer le système actuel, ils ne veulent pas qu'il perturbe ce régime d'assurances.
[Français]
Depuis neuf mois, alors que sévit la pandémie de la COVID-19, les assureurs collaborent avec les employeurs afin que les Canadiens continuent de pouvoir compter sur leurs régimes au travail. Pour les aider à surmonter cette période difficile, les employeurs ont reçu une aide directe de plusieurs centaines de millions de dollars, y compris sous forme de rabais et de rapports de primes.
Tout comme le système de santé en général, les régimes d'assurance privée ont été mis à l'épreuve par la pandémie de la COVID-19. Je suis heureux de pouvoir dire que les régimes au travail ont réussi le test. La crise sanitaire a montré que ces régimes sont résilients.
[Traduction]
Plus de 98 % des 26 millions de Canadiens qui étaient couverts par leur régime d'assurance-maladie en mars le sont toujours. Les employeurs canadiens et leurs employés continuent de compter sur ces assurances pour une vaste gamme de prestations de soins supplémentaires, comme je l'ai mentionné plus tôt. Toutefois, nous ne pouvons pas tenir cela pour acquis.
L'augmentation du coût des médicaments continuera de faire pression sur la viabilité des programmes d'assurance-médicaments tant publics que privés. Le coût élevé et croissant des médicaments est un problème auquel il faut s'attaquer. À l'heure actuelle, les Canadiens paient les prix les plus élevés au monde pour certains médicaments brevetés. Ces coûts exercent des pressions sur les régimes financés par les employeurs et par les gouvernements. C'est pourquoi les modifications apportées au Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés sont si importantes.
[Français]
Avec le temps, ces modifications permettront de mieux aligner les prix au Canada sur ceux pratiqués dans les autres pays prospères du globe. Cela amènera des économies pour les provinces et les employeurs canadiens, économies qui, non seulement rendront les programmes plus viables, mais leur donneront la capacité de couvrir des médicaments nouveaux sur le marché, lesquels sont souvent très coûteux.
Il ne s'agit pas seulement d'aider les régimes d'assurance publique et privée. Les réformes se traduiront directement par des économies pour les personnes qui paient de leur poche.
[Traduction]
En fin de compte, nous croyons que ces modifications établissent un juste équilibre entre la réduction du coût élevé des médicaments d'ordonnance au Canada et l'accès qu'ont les Canadiens à des médicaments abordables et nécessaires. Comme je l'ai dit, nos compagnies d'assurances de personnes sont fières des mesures que nous avons prises pour maintenir les régimes en place et pour offrir des prestations à 26 millions de Canadiens. Il est important que nous payions un prix équitable par rapport à d'autres pays développés si nous voulons maintenir cette couverture pour les Canadiens avec la marge financière nécessaire pour couvrir les nouveaux médicaments coûteux qui sont en cours de développement.
Après avoir mené des consultations pendant plusieurs années, le CEPMB a présenté ses lignes directrices définitives plus tôt cet automne. Les compagnies d'assurances de personnes du Canada sont très favorables à cette mesure et exhortent les membres du Comité à appuyer sa mise en œuvre le 1er janvier, comme prévu. Ces mesures concrètes et immédiates réduiront le coût des médicaments brevetés pour tous les Canadiens et contribueront à la viabilité des régimes d'assurance-médicaments.
Merci de m'avoir accordé de votre temps. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions et de vous fournir plus de détails pour éclairer votre étude si vous avez des questions à me poser tout à l'heure.
Merci, monsieur le président.
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Merci. Je remercie profondément le Comité d'avoir invité notre organisme à comparaître aujourd'hui.
Je me joins à vous de l'Ouest du Canada, des beaux territoires non cédés des nations Musqueam, Tsleil-Waututh et Squamish.
Notre groupe se concentre sur la politique pharmaceutique globale, mais plusieurs d'entre nous possèdent une expertise dans des domaines particuliers, notamment les médicaments pour traiter le cancer, la maladie d'Alzheimer et autres. Je suis spécialiste des médicaments qui traitent le diabète, et plus particulièrement l'insuline.
J'ai comparu devant le Comité pour la première fois en 2003. Je participais à une campagne nationale, organisée par un groupe appelé Canadian Society for Diabetic Rights, qui demandait l'accès continu aux produits de l'insuline d'origine animale. J'ai traité de cet enjeu pendant les deux jours d'audience que le Comité a tenus.
L'insuline est parfois appelée l'enfant modèle des problèmes d'approvisionnement en produits pharmaceutiques. Entre 1995 et 2006, le procès de Novo Nordisk c. Eli Lilly a entraîné le retrait de 26 différents types d'insuline. Près de 45 000 personnes ont alors dû se démener pour trouver de nouvelles solutions. Cette décision n'avait rien à voir avec l'innocuité et l'efficacité des produits insuliniques, que tout le monde utilisait régulièrement depuis les années 1950.
Ces retraits faisaient partie d'une stratégie de marketing visant à forcer les gens à opter pour des marques beaucoup plus coûteuses. À l'époque, et grâce au travail de ce comité, Santé Canada a reconnu que la vie et la sécurité d'une minorité importante de personnes dépendaient de l'accès à l'insuline animale. À la demande pressante du Comité, le ministère s'est efforcé d'en assurer l'accès, et il continue de le faire.
Cette expérience m'a appris que les patients qui ont besoin de médicaments se heurtent à deux obstacles: l'offre et l'abordabilité.
Il incombe au CEPMB de veiller à ce que la commercialisation des nouveaux médicaments soit équitable. Nous reconnaissons qu'il s'agit d'un organisme de réglementation important, et pendant toute l'année dernière, nous l'avons exhorté à resserrer ses lignes directrices. Plus tôt cette année, nous avons eu le plaisir de constater que l'élaboration de ces lignes directrices était sur la bonne voie. Bien que l'on puisse toujours les améliorer, nous espérons que le Comité appuiera le CEPMB et, en fait, que celui-ci continuera à resserrer sa réglementation.
Les décisions du CEPMB ont un effet d'entraînement partout au pays. Elles influent sur l'égalité et sur l'inégalité d'accès. Comme l'a démontré le problème de l'insuline Lantus, que nous mentionnons dans notre mémoire, les décisions qui entraînent des prix déraisonnables sur les médicaments imposent un lourd fardeau aux consommateurs ainsi qu'aux assureurs privés et publics.
Dans le cas de l'insuline, des preuves accablantes ont démontré que les insulines humaines recombinantes, qui sont sur le marché depuis 1983, n'apportent aucun avantage supplémentaire et ne réduisent pas les effets secondaires des insulines animales. Toutefois, les prix ont monté en flèche, même après la création du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés en 1987.
Comme la cause d'Eli Lilly l'a démontré au Comité en 2003, lors de sa commercialisation en 1980, une fiole de 10 millilitres d'insuline de bœuf et de porc coûtait 4,87 $. Puis en 1983, l'entreprise a lancé son insuline d'ADN recombinante, connue sous le nom d'humuline, au prix de 12,50 $ pour un flacon de 10 millilitres. Le prix avait triplé, mais selon le réseau Cochrane Collaboration qui en avait examiné les données probantes, l'humuline n'offrait pas plus d'avantages thérapeutiques que les produits d'origine animale.
En 1995, le premier médicament analogue est arrivé sur le marché pour 30 $, un autre produit insulinique qui ne présentait pas plus d'avantages thérapeutiques que l'insuline humaine recombinante et, bien sûr, que l'insuline animale.
Depuis 1987, le CEPMB a approuvé la mise en marché de nouvelles insulines. Je dirais même qu'il a laissé le prix de l'insuline augmenter, bien que les patients lui aient prouvé qu'ils n'en retiraient aucun avantage sur les plans de la sécurité et de l'efficacité et que le prix n'était pas justifié du tout. Voilà pourquoi il faut que le CEPMB resserre les outils de réglementation mis à sa disposition.
Les personnes que ce faible mécanisme d'examen des prix frappe le plus durement sont justement celles qui sont le moins capables d'assumer ce fardeau, notamment les personnes qui n'ont pas d'assurance, ou très peu, les personnes pauvres et celles qui sont en mauvaise santé. Bien entendu, pendant la pandémie de la COVID qui frappe le monde entier, le nombre de ces personnes a augmenté.
Une enquête menée récemment auprès de personnes handicapées et de patients souffrant de maladies chroniques a révélé qu'en moyenne, ces personnes ont cinq ordonnances, qui leur coûtent entre 200 et 3 000 $ par mois. La plupart d'entre elles ont besoin de médicaments sûrs, efficaces et abordables. Le Conseil agit dans leur intérêt en prenant des décisions équitables et raisonnables.
Les gouvernements disent souvent qu'une fois qu'ils ont autorisé la mise en marché, ils n'ont aucun contrôle sur l'approvisionnement. Je ne suis pas d'accord, et je ne suis pas seule à penser ainsi. Nous croyons que les gouvernements possèdent les outils nécessaires et que s'ils ne les ont pas, ils peuvent les créer. Il est urgent qu'ils le fassent, en partie parce que les pharmaciens du monde entier menacent de cesser de fournir de nouveaux médicaments aux Canadiens si les lignes directrices entrent en vigueur. C'est tout à fait contraire à l'éthique.
Nous exhortons donc le Comité à recommander à la Chambre des communes d'adopter une loi qui renforce la capacité de fabriquer des médicaments et des vaccins. Si le Canada utilisait sa capacité de délivrer des licences obligatoires, les Canadiens ne seraient plus vulnérables dans les cas où les titulaires de brevets ne sont pas en mesure de fournir des médicaments ou refusent de le faire. Le gouvernement du Canada pourrait aussi collaborer avec d'autres pays intéressés pour que les règles de propriété intellectuelle de l'Accord ADPIC de l'OMC soient assouplies. Par exemple, d'autres pays, comme les Pays-Bas, voudraient peut-être élaborer des politiques qui répondent aux besoins de la population tout en respectant les exigences de l'OMC.
L'octroi de licences obligatoires — ou même la possibilité d'en octroyer — augmenterait le contrôle du gouvernement sur les prix des titulaires du brevet tout en protégeant le droit de ces titulaires de faire des profits. Cela soutiendrait les négociations avec les fabricants sur l'achat en vrac de médicaments essentiels et renforcerait le rôle du CEPMB.
Enfin, le Canada produit et fournit depuis longtemps aux Canadiens des médicaments et des vaccins au prix coûtant par le truchement des régimes publics et privés d'assurance-médicaments. La société Connaught Labs, qui a découvert l'insuline et qui est devenue une grande productrice internationale de vaccins, a joué un rôle clé dans l'établissement des régimes d'assurance provinciaux en fournissant des médicaments et des vaccins au prix coûtant. Nous subissons encore les graves répercussions de la privatisation de la société Connaught en 1984. Cependant, s'il est possible de privatiser une société d'État, il est aussi possible d'en créer une. Nous exhortons le Comité à inclure cela dans ses recommandations à la Chambre des communes.
Le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés joue un rôle crucial en maintenant un certain contrôle sur les prix au Canada, surtout depuis que les brevets sur les médicaments sont accordés pour des périodes toujours plus longues. Les nouveaux règlements et les nouvelles lignes directrices sont des mesures positives qui fournissent aux Canadiens des outils plus efficaces, mais ils ne sont pas suffisants. Le CEPMB a besoin de l'appui du Parlement et du gouvernement du Canada pour faciliter l'accès aux médicaments.
Les Canadiens doivent avoir la certitude que le gouvernement fédéral utilise tous les moyens à sa disposition pour favoriser l'accès à des médicaments sûrs, efficaces et abordables et que s'il ne dispose pas de ces outils, il les créera.
Merci encore de m'avoir permis de présenter nos points de vue et nos recommandations qui, je l'espère, éclaireront votre étude. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Merci.
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Tout simplement, en ce qui concerne le premier point, ceux qui souffrent le plus du prix des médicaments sont les patients qui paient de leur poche. Cela représente environ 21 % des dépenses totales en médicaments d'ordonnance au Canada. Ces patients n'ont pas la capacité de négocier un meilleur prix.
En deuxième lieu, ce sont les compagnies d'assurance privées, qui sont fort bien représentées ici par M. Frank. Lorsqu'elles choisissent de le faire, elles ont la possibilité de négocier le prix au nom des commanditaires de leurs régimes.
Le troisième groupe est celui des programmes gouvernementaux d'assurance-médicaments qui, au bout de 60 ans, ont fait ce qu'il fallait et négocient collectivement avec les fournisseurs de médicaments par l'entremise d'une organisation informelle, l'Alliance pancanadienne pharmaceutique, à laquelle participent tous les gouvernements du Canada. Les régimes d'assurance-médicaments du gouvernement veillent sur leurs propres intérêts et font du bon travail.
Le problème, ce sont les nouveaux facteurs. La simple vérité, c'est qu'aucun autre pays au monde ne se sert de ces facteurs économiques pour contrôler les prix des médicaments.
Permettez-moi de faire la distinction entre le contrôle des prix par la réglementation plutôt que la négociation des prix, ce que les patients n'ont pas la capacité de faire. C'est pourquoi nous sommes en faveur de la proposition et du règlement visant à modifier la base de comparaison pour tenir compte des pays qui ont la même capacité de payer, de leur produit intérieur brut.
Les facteurs économiques... Franchement, si le Comité et ses analystes pouvaient prendre le temps de réexaminer les six études de cas, portant sur six types de médicaments différents, que le personnel du CEPMB a présentées en 2008 — qui n'ont pas été mises à jour dans la version finale du règlement ou des lignes directrices —, vous verriez les problèmes. J'invite le Comité et ses analystes à approfondir la question. Je me ferai un plaisir de vous aider et de vous indiquer les bons documents.
Il serait merveilleux que le CEPMB ait suffisamment confiance en nous pour nous dévoiler les détails de ses feuilles de calcul, de ses hypothèses et de son analyse, afin que nous puissions nous faire un plaisir de les valider ou de les contester. Le personnel du CEPMB n'a pas divulgué les hypothèses et les détails de ses analyses concernant ces études de cas.
Avec tout le respect que je vous dois, le manque de divulgation me rend sceptique. Voilà pourquoi nous sommes préoccupés par le risque important que le gouvernement et le CEPMB prennent en procédant à tous ces changements en même temps.
Pour terminer, permettez-moi d'utiliser l'analogie du médecin et de son patient. Aucun médecin digne de ce nom ne prescrirait délibérément quatre nouveaux médicaments en même temps à un patient, parce que si l'un d'eux donne des résultats, on ne sait pas lequel. Plus important encore, si les résultats sont mauvais, on ne sait pas quelle en est la cause. Le problème avec ces règlements et ces lignes directrices, c'est qu'ils essaient de faire quatre choses différentes en même temps. Si quelque chose tourne mal, quelle est la principale cause du problème?
Nous leur demandons de prendre le temps de réfléchir. Modifions la liste des pays de comparaison et examinons de plus près les répercussions plus probables de chacun des trois nouveaux facteurs économiques supplémentaires. Il s'agit d'une expérience en matière de politique publique qui n'a été menée nulle part ailleurs dans le monde.
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Si vous me le permettez, je vais utiliser l'exemple de la SLA. Vous avez vu un de vos collègues au Parlement vivre la maladie et sa finalité, pendant que je regardais ma femme la subir.
J'aimerais faire un peu de publicité pour des gens merveilleux qui travaillent à Santé Canada. Il y avait un médicament au Japon qui ralentissait la progression de la maladie. Il ne changeait pas l'issue de la maladie. Il n'était pas disponible au Canada. Nous avons pour tradition de permettre à des personnes d'importer, pour usage personnel, un approvisionnement de 90 jours d'un médicament qui n'est pas disponible au Canada. C'est un véritable problème parce qu'il y a beaucoup de médicaments qui ne sont pas disponibles au Canada, indépendamment des discussions sur le CEPMB.
C'était une grosse affaire d'aller au Japon pour ramener un approvisionnement de 90 jours. Santé Canada a réinterprété les règles de façon très humanitaire. Il n'était pas nécessaire d'aller au Japon. Le fabricant pouvait expédier le médicament, en expédier un approvisionnement de 180 jours. Cette société pharmaceutique du Japon est venue au Canada et a suivi le processus. La bonne nouvelle, c'est que son médicament est maintenant disponible au Canada, mais elle n'a pas pu s'entendre avec le CEPMB en vertu des anciennes règles — pas les nouvelles règles, mais les anciennes —, alors elle a fait quelque chose de vraiment inhabituel. Elle a laissé son brevet expirer. Elle s'est soustraite à la compétence du CEPMB. La bonne nouvelle, c'est que le médicament... Ce n'est pas le meilleur médicament au monde, mais quand vous faites face à la SLA, vous ne refusez pas une lueur d'espoir.
Ce qui me préoccupe, c'est que, compte tenu des obstacles supplémentaires au remboursement et à l'accès des patients, lorsqu'il y aura une percée dans le domaine de la SLA, comme ce fut le cas pour la COVID-19, le Canada aura encore plus de retard pour donner aux patients... Les patients atteints de SLA n'ont pas beaucoup de temps pour le processus. Ils ont besoin d'aide le plus tôt possible.
Je prends l'exemple de la SLA, mais il y a beaucoup d'autres maladies pour lesquelles il n'y a pas de thérapies utiles ou adéquates pour le moment. Avec tout le respect que je vous dois, je ne suis pas prêt à attendre que les gouvernements financent toute la R-D qui apportera une molécule révolutionnaire pour la SLA ou une autre maladie. Nous avons besoin de la participation des investisseurs du secteur privé. S'il vous plaît, ne leur mettons pas des bâtons dans les roues.
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Je pense que la question de la preuve est très importante. L'ACMTS, par exemple, Therapeutics Initiative et d'autres organismes semblables au Canada examinent les données probantes pour évaluer si le prix demandé vaut la peine de recommander aux régimes d'assurance-médicaments provinciaux d'inscrire ou non le produit sur la liste.
Si le Conseil s'était fondé sur les données probantes pour l'insuline Lantus, l'exemple que j'ai cité dans notre mémoire, je ne pense pas qu'il aurait approuvé un prix de lancement de 5,50 $ l'unité pour cette insuline si les données probantes avaient été évaluées comme elles auraient dû l'être.
J'ai suivi de près un bon nombre de ces questions concernant l'insuline. J'ai le diabète depuis 52 ans, alors j'ai vu tous les prix de l'insuline depuis un demi-siècle au Canada. Lorsque j'ai reçu mon premier diagnostic de diabète à la fin des années 1960, l'insuline coûtait à ma famille environ 1,17 $ la fiole. Le prix de cette insuline a augmenté au fil des ans et lorsque ce produit a finalement été retiré au milieu des années 1990, il coûtait 11 $ la fiole.
Le prix des nouvelles insulines de marque a augmenté de façon incroyable. Elles ne sont pas meilleures que l'insuline que j'ai commencé à utiliser à la fin des années 1960. Je ne dis pas que nous devrions payer 1,17 $ la fiole, mais le coût de l'insuline sur le marché aujourd'hui est tout à fait injustifié. Le Conseil d'examen des prix doit pouvoir utiliser de meilleurs outils pour évaluer si les prix sont justifiés ou non.
Maintenant, l'insuline la plus chère au Canada coûte environ 150 $ pour une quantité de 7,5 millilitres. Ces insulines n'allègent pas le fardeau des diabétiques qui consomment de l'insuline. Elles n'allègent certainement pas non plus le fardeau financier du diabète. Je pense que si les décisions du Conseil étaient fondées sur des données probantes, nous ne verrions pas ces prix pour l'insuline au Canada. Du moins, j'espère que ce ne serait pas le cas.
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Merci, monsieur le président, et bonjour à tous.
Monsieur le greffier, je crois que vous avez reçu l’amendement et que vous l’avez distribué à tous les membres du Comité.
Monsieur le président, je vais de toute évidence proposer cet amendement au projet de loi , puis j’aimerais en parler.
Merci à tous de vous être rendus disponibles et de m’avoir écouté pendant quelques minutes.
Tout d’abord, je suis heureux d’être ici. Je suis heureux de prendre la parole au sujet d’un projet de loi qui, je le sais, est très important pour le député et pour les députés de tous les partis. Cela me galvanise énormément. C’est dans cet esprit que je présente cet amendement. Au bout du compte, il s’agit d’augmenter le nombre de donneurs d’organes et de tissus inscrits au Canada.
J’ai préparé quelques remarques pour tout le monde. Je vous remercie de me donner l’occasion de me joindre à votre comité aujourd’hui dans le cadre de l’examen de ce projet de loi visant à promouvoir une cause qui, il est juste de le dire, a l’appui de tous les parlementaires, à savoir l’augmentation du nombre de donneurs d’organes et de tissus inscrits au Canada. C’est une question extrêmement importante pour aider les Canadiens qui en ont désespérément besoin. C’est littéralement une question de vie ou de mort. Nous avons besoin de la meilleure loi possible.
Je sais que nous appuyons tous l’intention du projet de loi. C'est mon cas. Je félicite le député de de son travail et de son désir de faire adopter ce projet de loi à la Chambre et au Sénat. Je suis moi aussi déterminé à faire progresser l’objectif du projet. C’est pourquoi je préconise certains amendements pour rendre le projet de loi plus réalisable pour l’Agence du revenu du Canada afin qu’il puisse être mis en œuvre le plus tôt possible. Espérons, si le Parlement peut l’adopter assez rapidement, qu'il sera prêt pour l’année de production des déclarations de 2021. Nous devons nous assurer que le projet de loi propose la façon la plus efficiente et la plus efficace pour l’Agence du revenu du Canada de recueillir ces renseignements et que le processus soit efficient et utile pour les provinces et les territoires, qui sont responsables, en dernier ressort, des dons d’organes et de tissus.
À titre de secrétaire parlementaire de la ministre du Revenu national, je me suis donné comme priorité d’examiner le projet de loi en détail et d’en discuter avec des experts de l’ARC qui seraient chargés de le mettre en œuvre. Je crois sincèrement que le Comité devrait entendre directement les experts professionnels de l’ARC, surtout en ce qui a trait à leur expérience avec le projet de loi précurseur du projet de la dernière législature, à savoir le projet . En outre, des interactions de l’ARC avec les provinces et les territoires au sujet de cette loi ont eu lieu.
Néanmoins, je propose un amendement fortement recommandé pour que la loi soit plus simple à mettre en œuvre par l’ARC avec les provinces et les territoires, et aussi pour que cela soit fait le plus rapidement possible. Cet amendement ne modifie pas l’objectif du projet de loi, mais plutôt la manière d'atteindre l’objectif, c’est-à-dire éliminer les obstacles potentiellement importants et les retards très chronophages.
Cet amendement simple aurait cet effet. Plutôt que de demander à l’ARC de recueillir directement le consentement des donneurs et les organes au nom des provinces et des territoires, l’ARC recueillerait et partagerait les renseignements personnels des personnes qui souhaitent devenir donneurs d’organes et de tissus avec leurs provinces et territoires respectifs, qui obtiendraient alors un consentement direct. Par conséquent, l’amendement supprimerait les renvois aux paragraphes 63.1(1) et (2) du projet de loi, qui feraient référence aux déclarations de revenus produites en vertu de l’alinéa 150(1)d) de la Loi de l’impôt sur le revenu.
Soyez assurés qu’en vertu de cette approche, un formulaire serait inclus dans la déclaration T1, en format papier et dans un logiciel de déclaration de revenus certifié, pour demander si la personne souhaite recevoir des renseignements de sa province ou de son territoire sur la façon de devenir un donneur d’organes et de tissus. Il convient également de noter que l’avis de cotisation informerait toujours la personne que, conformément à sa demande, ses renseignements ont été transmis à sa province ou à son territoire à titre de donneur potentiel d’organes et de tissus. Une fois que les renseignements seraient envoyés à la province ou au territoire concerné, un suivi pourrait être fait auprès de la personne au sujet du consentement réel au don d’organes et de tissus.
Il s’agit d’un rôle important et approprié pour les provinces et les territoires, car il relève de leur compétence et non de celle de l’Agence du revenu du Canada. Les exigences juridiques relatives à l’admissibilité des donneurs et au consentement éclairé sont très complexes et varient grandement d’une administration à l’autre au Canada, ce qui signifie que les provinces et les territoires ont des rôles différents. En faisant en sorte que les provinces et les territoires jouent le rôle qui leur revient dans l’obtention du consentement, nous respectons non seulement leur champ de compétence, mais, ce qui est tout aussi important, nous supprimons un obstacle en éliminant la nécessité de longues négociations et d’ententes compliquées avec chacune des provinces et chacun des territoires sur les exigences juridiques pour obtenir le consentement approprié.
Avec l’amendement que je propose aujourd’hui, nous espérons que le gouvernement fédéral sera en mesure de conclure plus rapidement des ententes avec les provinces et les territoires selon une approche plus directe, simple et efficace qui, d’après ce que j’ai compris des fonctionnaires de l’ARC, nécessiterait des mois plutôt que des années.
Je le répète, nous voulons tous que les objectifs du projet de loi deviennent réalité le plus tôt possible. Cependant, pour que l’ARC puisse intervenir dès la première période de déclaration en 2021 — soit au titre des gains qui seront réalisés entre janvier et mars de l’année prochaine ou lors de toute autre première période fiscale — , les provinces et les territoires doivent se rallier. Nous devons trouver le moyen le plus rapide d’y parvenir.
J’aimerais ajouter que l’approche adoptée ici, pour les députés qui ont été élus dans la belle province de l’Ontario, serait semblable à l’approche où l’information est recueillie pour ce qu’on appelle la prestation Trillium de l’Ontario, où une page distincte est fournie dans le dossier de la déclaration, que ce soit en ligne ou sur papier, et où l’information est ensuite transmise à la province de l’Ontario.
J’ai bon espoir que c’est ce que fera notre amendement aujourd’hui et que l’objectif du député de deviendra réalité, et pourra ainsi — fort probablement — sauver la vie de milliers de Canadiens.
Monsieur le président, je vous remercie du temps que vous m’avez accordé aujourd’hui.
Je tiens à féliciter encore une fois le député Webber des efforts qu’il a déployés au fil des ans pour que le projet de loi se concrétise.
Nous sommes d’accord avec vous concernant l’esprit du projet de loi, monsieur Webber, et je vous félicite de votre travail à cet égard.
Je remercie mes collègues de m’avoir écouté cet après-midi.
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Merci, monsieur le président.
Je veux commencer par saluer tout le monde. Je suis heureux d’être de retour au Comité permanent de la santé. J’ai travaillé avec vous pendant cinq ans, et cela me manque, mais je siège maintenant au Comité des comptes publics, qui est aussi très intéressant.
Monsieur le président, comme vous le savez tous puisque je vous ai fait parvenir un document contenant mes réflexions sur les amendements, je ne peux pas appuyer les changements proposés. Ils modifient la portée et l’esprit du projet de loi, qui vise à placer la question très visiblement sur le formulaire de déclaration des revenus.
Je voudrais parler un peu du projet de loi et du fait qu’il n’empiéterait pas sur la compétence des provinces en matière de gestion des listes de donneurs. Il ne ferait que leur faciliter la tâche.
Ma proposition est très simple et pourrait être mise en œuvre très rapidement. Le gouvernement fédéral, par l’entremise de l’ARC, partage déjà des données tous les jours avec les provinces et les territoires au moyen de réseaux cryptés assortis de solides mesures de fiabilité et de protection de la vie privée. Comme l'infrastructure est déjà en place, cela ne coûtera pratiquement rien à l’ARC. L’Agence partage déjà des dizaines de champs de données sur chaque contribuable avec les provinces et les territoires. Ce serait simplement un partage de plus.
La proposition de M. Sorbara, selon moi et selon beaucoup de gens, modifierait la portée globale du projet de loi. Cela déplacerait la question d'un endroit très visible, c’est-à-dire à la première page du formulaire T1. En la supprimant de la déclaration principale, on en fait une note de bas de page inutile, et son efficacité en est réduite au point qu'elle en devient pratiquement sans intérêt. La question serait inscrite dans un endroit moins évident, et on irait jusqu'à demander aux gens de remplir un formulaire distinct, ce que personne ne ferait.
Le problème a été soulevé au cours de la dernière législature, au Comité permanent de la santé, et tous les partis ont dit clairement qu’ils voulaient que la question reste en première page. L’ARC a également indiqué clairement que c'était possible, comme l’avaient demandé et s'y attendaient les députés.
Je veux m’assurer aujourd’hui que l’ARC comprenne parfaitement que le Parlement s’attend à ce que cette question supplémentaire figure sur la première page du formulaire T1 dans toutes les provinces et tous les territoires. Ce n'est pas nouveau. Nous en avons parlé au cours de la dernière législature. J’ai témoigné devant le Comité de la santé au sujet du projet de loi . J’y ai dit que je voulais m’assurer que l’ARC comprenne parfaitement que le Parlement s’attend à ce que cette question supplémentaire figure sur la première page du formulaire T1 dans toutes les provinces et tous les territoires. Je voulais exprimer notre volonté que les gens aient la possibilité de cocher une case sur la première page, cette option étant une sorte d'appel à l’action.
Je dois également préciser que des représentants de l’ARC étaient présents à la réunion du Comité et qu’ils ont été clairement informés. En fait, Sheila Barnard y était présente. Elle travaille à l’ARC. Elle est chargée des modifications législatives touchant le formulaire T1. Elle a confirmé que l'ARC comprenait que l’intention du projet de loi était d'inscrire la question sur le formulaire de déclaration annuelle des revenus.
M. Frank Vermaeten, sous-commissaire à l’Agence du revenu du Canada, était présent, lui aussi, et il a confirmé plus directement qu'il comprenait:
La première page est certainement assez chargée, particulièrement si vous prenez la version française. Cela dit, nous pensons pouvoir l'inscrire sur cette première page. Ce serait notre intention.
Même notre collègue Sonia Sidhu en a parlé au Comité permanent sur la santé: « Vous avez dit qu'il est possible que, par rapport à la mise en page du formulaire T1, nous puissions insérer la case à cocher sur la première page, de sorte qu'on ne puisse pas la rater. »
Le problème est là. Si nous enterrons cette question ou ce processus, il sera inefficace. Je suis tout à fait d’accord avec elle.
Monsieur le président, vous aviez également dit:
Dans notre discussion, nous avons parlé de l'importance de cette saisie de données qui apparaissent sur la première page du formulaire T1, mais cela n'est précisé nulle part dans le projet de loi. Y a-t-il une façon de s'assurer que c'est fait?
Et M. Frank Vermaeten, de l'ARC, avait répondu:
Je ne crois pas qu'il y ait une façon législative claire de s'assurer que c'est fait. Comme je l'ai dit, nous aimerions l'inscrire sur la première page.
L’ARC a fait savoir à l’époque que c’était possible et qu’elle allait le faire. Et tout d'un coup, nous revoilà à la case départ.
Il suffit de se poser la question: est-ce que l’amendement proposé par le député Sorbara renforce l’efficacité du projet de loi et facilite la situation de ceux qui attendent une greffe vitale? Je crois que la réponse est douloureusement évidente et je serais très heureux que les membres du Comité en conviennent.
Nous avons tous beaucoup travaillé. J’ai beaucoup travaillé. Jusqu’ici, le Parlement a adopté ce projet à l’unanimité. Nous avons beaucoup travaillé pour que ce projet soit appuyé à l’unanimité, comme il l’a été au cours de la dernière législature.
Beaucoup de gens attendent une greffe vitale. Ils seraient amèrement déçus que nous laissions passer cette occasion et que nous reléguions la question dans les dernières pages d'un formulaire que personne ne remplira. Montrons à tous les Canadiens que nous sommes unis et déterminés à améliorer véritablement le système de dons d'organes et de tissus au Canada. Je vous demande instamment de ne pas appuyer les amendement proposés.
Merci, monsieur le président.
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Merci. Je n’ai pas grand-chose à dire, mais j’aimerais obtenir une précision.
Je tiens d'abord à remercier, moi aussi, M. Webber de sa détermination et de sa persévérance à l’égard de ce projet de loi. Je peux dire que j’ai travaillé avec beaucoup de parlementaires et — je l’ai dit à la Chambre et je tiens à ce que cela figure au compte rendu — il n’y en a pas de plus collégial ou de plus aguerri que M. Webber. Sa contribution au Comité de la santé a été extrêmement importante.
Merci.
J’appuie également tout ce qu'a dit M. Webber. J’ai eu le privilège de siéger au Comité de la santé durant la dernière législature, et je peux affirmer que tous les faits et tous les arguments présentés ici par M. Webber sont tout à fait exacts. Je ne m’y attarderai donc pas. Ce n’est pas seulement l’opinion de M. Webber; c'est en fait une description très exacte des témoignages.
En fait, ma question s’adresse à M. Sorbara. Je veux m’assurer de bien comprendre l'objet de ses amendements. En écoutant ses propos, je n’ai pas eu l’impression que son objectif correspond aux changements tels que les perçoit M. Webber.
Monsieur Sorbara, je vais vous poser une question directe, et n’hésitez pas à donner des détails si vous le jugez nécessaire.
Votre motion vise-t-elle simplement à permettre à l’ARC d'indiquer la possibilité que des renseignements personnels soient transmis à une province en vue d’un don d’organe éventuel, n’importe où sur le formulaire, voire sur un formulaire distinct ou autrement? Est-ce le but principal de votre amendement?
Autrement dit, M. Webber a-t-il correctement décrit votre amendement?
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Je pourrais peut-être ajouter quelque chose.
L’objet du projet de loi de M. Webber, qu'il me corrige si je me trompe, est... une question de sphère de compétence. Je me souviens du moment où le NPD a proposé — je crois que des députés de tous les partis l’ont proposé à un moment ou un autre — de créer un registre national des dons d’organes. Cela n’a pas été possible, au dire des libéraux, je crois, pour des raisons de sphère de compétence. Ils estimaient que cela relevait de la compétence des provinces, et c'est ce qui, à mon avis, explique le projet de loi de M. Webber.
Autrement dit, on demanderait aux contribuables de cocher une case sur le formulaire pour autoriser l’ARC à fournir des renseignements — le nom et les coordonnées, etc. — aux provinces qui contrôlent les dons d’organes, lesquelles communiqueraient ensuite avec les intéressés et s'occuperaient de la suite des choses.
Si c’est le cas — et je demanderais à M. Webber de le confirmer —, j’estime que nous devrions adopter son point de vue, parce que nous voulons que la question soit la plus visible possible. Sans vouloir m'éterniser, je rappelle que l’ARC a dit que c'était possible même si la première page est chargée. Elle dit comprendre l'enjeu et avoir les ressources et la capacité nécessaires.
Ai-je bien compris, monsieur Webber et monsieur Sorbara? En fait, le formulaire ne ferait qu'informer la province que l'intéressé accepterait un suivi.
C’est pourquoi, monsieur Sorbara, je ne vois pas bien ce qu’il pourrait y avoir d’autre sur ce formulaire unique, puisque c’est le processus que nous appliquons.
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Merci, monsieur le président.
L’ARC donne probablement des directives au secrétaire parlementaire concernant cet amendement, mais je pense que M. Van Bynen soulève un point vraiment important. L’amendement est présenté sous forme dichotomique: soit nous inscrivons la question dans un formulaire distinct, soit nous n'arriverons pas à obtenir une mise en oeuvre rapide. Je ne peux pas accepter cela. En l'occurrence, la volonté et l’intention du Parlement sont suprêmes. Si le Parlement donne une directive pour que la question soit placée visiblement plutôt que d’être enterrée dans un autre formulaire, eh bien, ce sera la directive que devra appliquer la bureaucratie.
J'aimerais mieux que cela se fasse comme il se doit plutôt qu’obtenir un impact limité. Je pense que c’est vraiment le compromis que nous recherchons ici.
M. Webber nous a expliqué, si j'ai bien compris, que l’esprit du projet de loi est d’inciter le plus grand nombre de Canadiens à envisager de prendre cette décision et à la prendre. Ce n'est pas parce que les contribuables se font aider pour préparer leur déclaration d'impôt que cela compromettra leur consentement. Quand on présente sa déclaration, même si on s'est fait aider, on doit tout de même examiner son contenu et attester que les renseignements sont véridiques et complets. Le contribuable consent activement au contenu de son formulaire d’impôt, et je crois donc que cet argument ne tient pas vraiment.
Je pense que les bureaucrates ont peut-être donné au gouvernement des conseils visant à leur faciliter la tâche, mais ce faisant, on s'écarte de l’esprit et de l’intention de la loi. Nous ne pouvons pas appuyer l’amendement en restant fidèles à l’esprit du projet de loi, et c’est pourquoi, à mon avis, nous ne devrions pas l’appuyer.
Quant à la compétence provinciale, l’amendement ne supprime en rien l’obligation de collaborer avec les provinces pour rendre la proposition acceptable dans leur sphère de compétence. Là aussi, l'argument ne tient pas vraiment, puisque ce serait quand même nécessaire. Au stade où nous en sommes, il s’agit en fait pour le ministre de donner des directives et de veiller à ce que les bureaucrates fassent le nécessaire entre les provinces et le gouvernement fédéral. C’est davantage une question de volonté politique et d’efficacité au sein de la bureaucratie que nécessairement...
Autrement dit, l'idée que cela prendra des années est en fait un échéancier bureaucratique et non une volonté ou une orientation politique. J’ose croire que, dans un dossier aussi urgent et qui pourrait sauver tant de vies, nous sommes capables d'une volonté politique plus forte.
Enfin, je crois que le secrétaire parlementaire a dit que la Nouvelle-Écosse s’était retirée. Ce n’est pas exact. Je crois qu’elle s'oriente vers le consentement présumé, ce qui est différent.
J’implore mes collègues, surtout ceux du Parti libéral et notamment M. Van Bynen. Je pense qu’il est plus important de rester fidèle à l’esprit du projet de loi que de prêter le flanc à un argument absurde concernant la mise en oeuvre. À mon sens, cet amendement neutralise l’esprit du projet de loi. Je vous le dis: nous pouvons respecter les compétences provinciales, nous pouvons donner des directives au ministre et à la bureaucratie pour que cela se fasse dans l’esprit de ce qui est proposé, et nous pouvons faire quelque chose qui sauvera des vies.
Je tiens à réitérer ce que mon collègue, M. Webber, a dit sur l'idée d'enterrer la question dans un formulaire supplémentaire. Le but de ce projet de loi est précisément de donner une visibilité à la question pour que les gens y réfléchissent et prennent une décision qui pourrait sauver des vies. Un formulaire supplémentaire faciliterait peut-être un peu la vie de quelques bureaucrates, mais je préférerais que nous, en tant que Parlement, donnions des directives au gouvernement et à la bureaucratie pour que cela se fasse d’une façon qui sauvera réellement la vie de Canadiens plutôt que de simplement se soucier d'assembler des formulaires.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Je ne prendrai pas beaucoup de temps.
Mme Rempel Garner a très bien expliqué ce que j’allais dire.
Je ne faisais pas partie du Comité de la santé au moment du débat initial, mais j’ai souvent parlé de ce projet de loi à M. Webber. Sans vouloir vous offenser, monsieur Sorbara, cet amendement est un très gros changement par rapport à ce sur quoi tous les partis s'étaient entendus au cours de la législature précédente et durant tout le processus. D’après les bleus de certains débats antérieurs du Comité, l’ARC avait dit que ce ne serait pas un problème, qu’elle avait les moyens, le financement et les directives du Parlement pour qu'il soit possible de cocher une case sur la première page, et je trouve alarmant de revenir sur le sujet avec une position complètement différente.
Quant à l’amendement de M. Sorbara, il a dit qu’il y aurait un formulaire distinct dans la trousse de déclaration, mais rien ne le garantit. S’agirait-il seulement de la ligne 247 de la déclaration de revenus? S’agirait-il d’un formulaire facile à lire et à trouver? Le fond même du projet de loi de M. Webber vise à ce que la question figure à la première page de la déclaration de revenus. Tous les Canadiens la verront. Elle sera très visible. L’ARC a accepté de s'en occuper. Sans vouloir offenser les bureaucrates, ce sont les parlementaires qui sont censés leur donner une orientation et des directives. Pas l'inverse.
L’ARC aurait pu exprimer ces préoccupations en tout temps auparavant. Mais elle nous a donné l’assurance que c’était faisable et que ce serait fait. Et voilà maintenant un amendement... M. Sorbara est le messager, et je ne veux donc pas trop le charger, mais nous ne savons rien des conditions d'application de cet amendement. La question serait posée dans un formulaire distinct, mais nous n'en savons rien, puisqu'on est passé de « Oui, il y aura une case à cocher sur la première page » à « Nous ne voulons pas vraiment faire cela. Nous pourrions nous engager à le faire, mais... ». L’amendement de M. Sorbara n’offre aucune garantie.
Je sais, monsieur le président, que vous avez fortement appuyé l’initiative de M. Webber pendant le peu de temps que j’ai passé au Comité. Il est très rare que nous, parlementaires de différentes allégeances politiques, unissions nos efforts et proposions quelque chose que nous appuyons tous, que nous avons tous approuvé après un long travail et qui, nous le savons, profitera aux Canadiens. Les bureaucrates de l’ARC ne peuvent pas nous dire: « Vous savez quoi? Ce serait plus facile pour nous et ce serait moins de travail de faire x au lieu de faire ce que le Parlement et la Chambre des communes nous ont unanimement demandé. » Je pense que cela envoie un piètre message aux Canadiens avec lesquels M. Webber et bon nombre d’entre vous ont travaillé pour élaborer ce projet de loi. Ils s’attendent à ce que nous donnions suite à ce que nous nous sommes engagés à faire jusqu’à maintenant.
En conclusion, je sais à quel point M. Webber a travaillé. Il convient de respecter cette capacité à obtenir l'appui de tous les parlementaires et de ne pas changer au gré de l’ARC, qui, je le rappelle, ne nous donne aucune garantie. Compte tenu de l’esprit du projet de loi, je ne peux pas appuyer ces amendements et j’invite évidemment mes collègues du Comité à ne pas les appuyer eux non plus et à rester fidèles à ce qui a fait notre unanimité dans les dernières années.
Quand on est si près du but... La pilule était difficile à avaler pour M. Webber, qui était si près du but lors de la législature précédente. Il est vraiment dommage de se faire mettre des bâtons dans les roues alors que nous sommes de nouveau tout près du but. Je souhaite que nous fassions droit à ce sur quoi nous nous sommes entendus auparavant et à l'esprit du projet de loi dans l'intérêt de tous nos électeurs en n'appuyant pas cet amendement.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Merci à tous les députés qui ont exprimé leur point de vue. Je vais aborder la question sous deux angles, et je vais répondre à la question de M. Webber. C’est une question très importante parce que, pour moi, être en faveur de l’intention du projet de loi, c'est être en faveur de son efficacité et de son résultat concret, à savoir de multiplier le nombre de personnes désireuses de s'inscrire au registre des donneurs de tissus et d’organes. Ce doit être l’objectif du projet de loi, et c’est un enjeu très important pour beaucoup de Canadiens et pour les organisations dont vous avez parlé.
Il y a toujours un équilibre à trouver dans l’élaboration des lois en tenant compte de nombreux intervenants et de nombreux points de vue. Comme l'a dit M. Barlow, que signifie écouter les bureaucrates et autres représentants? Nous devons écouter les conseils des fonctionnaires. Bien sûr que la décision finale revient au gouvernement, mais il est utile et tout à fait impératif de donner ces avis aux parlementaires. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas conscients des problèmes ou des enjeux ni que nous soyons enclins à affirmer oui ou non, mais il est important, en l'occurrence, que les fonctionnaires de l’ARC donnent leur avis.
Mon sentiment, très franchement, est que le projet de loi devrait être adopté, comme l'a dit M. Van Bynen, absolument. Et j'aimerais que, dans la trousse de déclaration, une page distincte énonce clairement... et que nous pourrions communiquer aux provinces de façon très rapide et efficace. On y indiquerait le contenu convenu avec les provinces et les renseignements descriptifs nécessaires.
Je reviens sur ce que j'ai dit. Si vous permettez l’analogie, ce n'est pas comme si on demandait aux gens s’ils acceptent qu'on transmette leurs renseignements pour être inscrits au registre d'Élections Canada. Élections Canada est un organisme fédéral auquel l’information est transmise et qui s'assure ensuite que les gens sont bien inscrits sur la liste électorale, et cela, c'est en première page. Dans cet exemple, il y a des questions de compétence. Quant au retrait de la Nouvelle-Écosse, dont Mme Rempel Garner a parlé, je vais y jeter un coup d’oeil parce que je suis évidemment toujours ouvert à une rétroaction constructive et prêt à reconnaître une erreur d’interprétation.
Quant à l’efficience, l’efficacité et l’inclusion de cette question dans la trousse de déclaration, le moyen le plus rapide est de l’inscrire sur une page distincte, pas sur le formulaire T1, mais dans la trousse de déclaration. Elle serait quand même là. Tout le monde pourrait la voir. Quand les contribuables préparent leur déclaration, il est important que la question leur soit posée. Nous devons veiller à ce que les Canadiens aient l'information nécessaire pour prendre des décisions à caractère très personnel, notamment celle de s'inscrire au registre des donneurs de tissus et d’organes.
Monsieur Webber, c’est une très longue façon de dire oui. Je crois que cela ne compromet pas l’efficacité du projet de loi .
Merci.
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Merci, monsieur Fisher.
Puisqu’il n’y a pas d’autres intervenants, je vais mettre la question aux voix.
(L’article 1 est adopté par 11 voix contre 0.)
Le président: Merci.
Le titre est-il adopté?
(Le titre est adopté par 11 voix contre 0.)
Le président: Le projet de loi est-il adopté?
(Le projet de loi C-210 est adopté par 11 voix contre 0.)
Le président: Cela nous amène à notre dernière question. Le président doit-il faire rapport du projet de loi à la Chambre?
Des députés: D'accord.
Le président: Merci à tous.
Félicitations, monsieur Webber.
Je tiens à remercier tous ceux qui ont défendu avec sérieux et sincérité leur point de vue sur toutes les questions dont nous sommes saisis aujourd’hui.
Je vois que M. Webber a levé la main.
Monsieur Webber, si vous voulez prendre la parole, allez-y.