Bienvenue à la 45e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier la situation d'urgence à laquelle font face les Canadiens avec la pandémie de COVID‑19.
Avant d'accueillir les témoins, j'aimerais attirer l'attention du Comité sur la demande de budget supplémentaire pour cette étude. Tous les membres devraient en avoir reçu un exemplaire de la part du greffier. Cette demande s'ajoute au budget que nous avons déjà adopté pour cette étude. On y demande 4 125 $ de plus. Cela couvrirait les coûts supplémentaires relatifs aux écouteurs des témoins, aux vidéoconférences, aux expéditions, etc. Si vous voulez en discuter, nous pourrons le faire plus tard. J'espère cependant que le Comité voudra approuver ce budget dès maintenant.
Y a‑t‑il consentement unanime?
Des députés: D'accord.
Le président: Puisqu'il n'y a pas de dissidence, merci à tous. Le budget supplémentaire est donc approuvé. Merci.
Je vais maintenant accueillir les témoins.
[Français]
À titre personnel, nous accueillons le professeur Alain Lamarre, de l'Institut national de la recherche scientifique, ou INRS.
[Traduction]
Nous avons M. Ambarish Chandra, professeur à l'Université de Toronto, qui témoignera à titre personnel. Nous avons également le Dr Michael Silverman, président et chef du service des maladies infectieuses à l'Université Western. Et nous entendrons le Dr Michael Dumont, directeur médical du Lu'ma Medical Centre et médecin de famille.
Nous allons commencer par les exposés. Je tiens à informer les témoins que je montrerai un carton jaune lorsque leur temps de parole sera presque écoulé et un carton rouge lorsqu'il sera terminé.
Si vous voyez le carton rouge, essayez de conclure. Vous n'avez pas besoin de vous arrêter immédiatement, mais essayez de conclure. Merci.
[Français]
Nous commençons par M. Lamarre.
Professeur Lamarre, vous avez la parole pour cinq minutes.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, j'aimerais remercier le Comité de son invitation à participer à cette réunion.
J'aimerais prendre quelques minutes pour parler de l'importance d'augmenter significativement le financement de la recherche au Canada, en particulier celui de la recherche fondamentale. Il s'agit, selon moi, d'un sujet primordial pour maintenir et augmenter la place du Canada sur l'échiquier mondial de l'innovation en matière de santé.
Je suis professeur titulaire au Centre Armand‑Frappier Santé Biotechnologie de l'Institut national de la recherche scientifique à Laval. J'étudie la réponse immunitaire aux infections virales et aux vaccins depuis plus de 20 ans. J'ai donc été à même de constater une diminution relative du subventionnement de la recherche au Canada durant cette même période.
La recherche fondamentale représente une composante indispensable du développement de nouvelles technologies pour la prévention et le traitement des maladies. À titre d'exemple, la technologie d'ARN messager, qui est à la base des nouveaux vaccins contre la COVID‑19, est issue de développements dans la conception de nouvelles approches pour le traitement du cancer. Cela veut dire que le développement d'approches innovantes ne peut pas toujours être accéléré par des investissements ciblés et spécifiques à un problème donné, mais qu'il émane souvent d'investissements globaux en recherche fondamentale, dont les retombées potentielles étaient souvent insoupçonnées à l'origine.
Le modèle d'affaires de l'industrie pharmaceutique a radicalement changé au cours des dernières décennies. En effet, les grandes sociétés pharmaceutiques font de plus en plus appel aux secteurs public et universitaire pour développer de nouvelles technologies, au lieu de se fier uniquement à leurs propres ressources en recherche-développement. C'est pour cette raison qu'un écosystème de recherche publique riche et diversifié est de plus en plus important pour le développement et la commercialisation d'un nouveau traitement innovant pour les patients.
Le financement de la recherche biomédicale au Canada provient majoritairement des Instituts de recherche en santé du Canada, ou IRSC. Selon une récente analyse de l'Association canadienne des neurosciences utilisant les données des IRSC, le taux de réussite des demandes de financement aux concours ouverts des IRSC n'a cessé de diminuer depuis 2005, passant d'un taux de réussite de 31 % à un taux inférieur à 15 % en 2018. Un si faible taux de réussite signifie que d'excellentes demandes ne sont pas financées et devront faire l'objet d'une autre soumission, ce qui impose une charge de travail supplémentaire importante aux chercheurs et peut même éventuellement mener à la fermeture de laboratoires performants, surtout pour les chercheurs en début de carrière. En plus du faible taux de succès aux concours ouverts des projets des IRSC, les demandes subventionnées font généralement l'objet d'une réduction de plus de 25 % des budgets, ce qui démontre encore plus le manque flagrant de financement.
Selon les données de l'Organisation de coopération de développement économique, soit l'OCDE, le Canada est le seul pays du G7 où les dépenses intérieures brutes en recherche-développement sont en baisse depuis 2001. Il est maintenant l'avant-dernier pays du G7 pour cette mesure, devançant seulement l'Italie. À titre d'exemple, le montant par habitant d'investissements en recherche est plus de trois fois supérieur aux États‑Unis qu'au Canada. Cela démontre bien l'effort considérable qui devrait être consenti par le Canada pour se hisser parmi les leaders mondiaux en ce domaine.
Dans le but de contribuer à la réflexion sur ces enjeux stratégiques, j'aimerais proposer deux mesures que le gouvernement du Canada pourrait considérer pour maximiser les retombées de ses investissements en matière de recherche biomédicale. Ces mesures sont en harmonie avec les récentes recommandations de l'Association canadienne des neurosciences et avec le Rapport final du Groupe consultatif sur l'innovation des soins de santé, intitulé « Libre cours à l'innovation: Soins de santé excellents pour le Canada ».
Premièrement, il faudrait augmenter les investissements fédéraux dans la recherche fondamentale au Canada de 25 % dès maintenant, et de 10 % par année pendant les 10 prochaines années afin de rattraper le retard du Canada dans ce domaine par rapport aux autres pays du G7. Deuxièmement, il faut poursuivre et augmenter les investissements fédéraux dans les infrastructures de recherche de pointe au moyen de la Fondation canadienne de l'innovation, soit la FCI. On sait que les nouvelles avancées en matière de recherche fondamentale demandent des infrastructures à la fine pointe de la technologie. Ces infrastructures entraînent des coûts d'exploitation et d'entretien importants pour les chercheurs et les universités. Il sera donc primordial au cours des années à venir de poursuivre et d'augmenter les investissements de la FCI, non seulement dans les infrastructures, mais aussi dans le financement de leurs coûts d'exploitation et d'entretien à long terme.
En conclusion, la pandémie de la COVID‑19 a mis en lumière l'importance d'avoir un écosystème riche et diversifié en matière de recherche fondamentale afin de mieux se prémunir contre de futures crises sanitaires.
Le Canada devrait faire un effort supplémentaire considérable pour redevenir un chef de file mondial en matière de recherche-développement et investir massivement dans le subventionnement de la recherche au cours de la prochaine décennie.
Je vous remercie. Je suis disponible pour répondre à vos questions.
:
Bonjour et merci de m'avoir invité aujourd'hui.
Je suis professeur agrégé d'économie à l'Université de Toronto. Mes recherches antérieures et en cours portent sur les compagnies aériennes et la frontière canado-américaine. J'ai publié des articles et écrit un certain nombre d'éditoriaux à ce sujet dans les médias. J'ai déjà témoigné devant des comités sénatoriaux au sujet des compagnies aériennes et des voyages transfrontaliers. Je vais vous parler aujourd'hui des politiques du Canada touchant la frontière et les voyages internationaux depuis le début de la pandémie.
À mon avis, le Canada a pris des décisions valables, mais il a aussi fait des erreurs à cet égard. Je comprends ceux qui ont dû prendre des décisions rapides en pleine période de stress, bien souvent sans beaucoup d'information à leur disposition, et mes remarques ne sont pas censées être trop critiques. Il est cependant important de prendre acte des bonnes décisions, mais aussi de reconnaître les erreurs pour éviter de les répéter.
Les économistes ne sont généralement pas favorables à une limitation sévère des voyages internationaux. Mes propres recherches démontrent les énormes avantages sociaux et économiques des voyages. Pourtant, l'an dernier, j'ai appuyé la décision de mettre fin aux voyages non essentiels entre les États-Unis et le Canada. Je suis toujours convaincu que cette décision était la bonne.
Je crois aussi que le gouvernement du Canada a correctement défini les principaux secteurs essentiels qu'il fallait exempter de toute restriction. Ils ont été circonscrits par Sécurité publique Canada et comprennent des catégories comme le secteur alimentaire, l'approvisionnement en eau, la santé, le secteur manufacturier et d'autres.
À mon avis, on a commis et on continue de commettre des erreurs dans les procédures obligatoires de dépistage et de quarantaine pour les voyageurs qui entrent au Canada. Beaucoup de voyageurs ont été exemptés de la quarantaine ou des tests, notamment ceux qui fournissent des services essentiels, ceux qui maintiennent la circulation des biens ou des personnes essentiels et ceux qui font la navette pour aller au travail ou à l'école. Nous avons, à juste titre, exempté ces voyageurs des tests et de la quarantaine, mais nous continuons d'imposer ces exigences à une petite minorité de voyageurs sans que cela serve à grand-chose.
Il était évidemment nécessaire d'exempter les camionneurs, d'autres employés des transports, les travailleurs et les étudiants qui font la navette et tous ceux qui travaillent dans un secteur essentiel. Nous avons des chaînes d'approvisionnement incroyablement intégrées avec les États-Unis. Nos réseaux alimentaires, nos chaînes d'approvisionnement manufacturières et toutes nos livraisons, des médicaments aux matériaux de construction, supposent des déplacements transfrontaliers réguliers. Les camions ne passeront pas si les conducteurs doivent être mis en quarantaine pendant deux semaines. Ceux qui font la navette tous les jours ne peuvent évidemment pas être mis en quarantaine, et le personnel de santé ne devrait pas être dissuadé de traverser la frontière.
D'après mes calculs, environ 14 000 camions passent des États-Unis au Canada tous les jours, soit environ 5 millions de camions par an. Les gens qui font la navette en voiture représenteraient environ 2 millions de déplacements. Si on additionne les camionneurs, les gens qui font la navette, les travailleurs essentiels et les autres voyageurs exemptés, on constate que plus de 80 % des gens qui traversent actuellement la frontière ne sont pas tenus de subir des tests ou de faire une quarantaine.
On a fait croire aux Canadiens que les tests et la quarantaine à la frontière nous protègent contre l'infection et les nouveaux variants, mais, en fait, ces politiques sont faibles. Prenons l'exemple des retraités migrateurs de retour au pays qui traversent la frontière en taxi, comme ils sont autorisés à le faire. Même s'ils sont entièrement vaccinés, ils doivent quand même subir trois tests et faire une quarantaine de 14 jours, alors que le chauffeur de taxi, qui n'est peut-être pas vacciné, n'y est pas tenu.
Cela étant, il n'y a guère de doute que les virus et leurs variants présents, disons, aux États-Unis ont fait et continueront de faire leur chemin ici quoi qu'il en soit. Pourquoi donc exiger que les 20 % de voyageurs restants subissent des tests et fassent des quarantaines, même lorsqu'ils ont la preuve de leur vaccination? Continuer de tester et de mettre en quarantaine des voyageurs entièrement vaccinés coûte extrêmement cher au gouvernement, prend beaucoup de temps à l'ASFC et coûte cher aux voyageurs, et l'on ne voit guère l'avantage qui en est tiré.
À l'heure actuelle, le gouvernement du Canada ne tient pas compte des avis clairs de son propre comité d'experts, qui recommande de laisser entrer librement les voyageurs vaccinés et de rétablir la circulation transfrontalière normale. C'est déconcertant. Les gouvernements précédents ont toujours favorisé la libre circulation des personnes et des marchandises et se sont opposés aux propositions visant à rendre la frontière « plus étanche ». Le Canada a agi rapidement après les événements du 11 septembre pour empêcher la fermeture de la frontière et il a réussi à obtenir des exemptions canadiennes à la réglementation américaine, comme l'obligation de présenter un passeport et les dispositions Buy America. La politique du Canada a toujours été de considérer qu'une frontière relativement ouverte sert clairement les intérêts des Canadiens et des entreprises canadiennes.
Le Canada commettrait une grave erreur en continuant de restreindre la plupart des formes de voyages, compte tenu du faible nombre de cas dans les deux pays, surtout à un moment où les législateurs américains expriment leur propre désarroi et leur frustration face à une situation qui perdure. Il ne s'agit pas seulement des droits des citoyens garantis par la Charte, mais aussi de la survie du secteur touristique, qui emploie, directement ou indirectement, 10 % des Canadiens.
Les Canadiens peuvent s'attendre à ce qu'une commission d'enquête examine les mesures prises par le Canada face à la pandémie. De nombreux aspects seront évalués, mais la façon dont le gouvernement aura géré les frontières aériennes et terrestres devra faire l'objet d'une attention particulière. Je suis convaincu qu'une enquête révélerait à la fois des décisions valables et des décisions erronées. Nous devons en prendre acte pour prendre de meilleures décisions à l'avenir.
Je vous remercie.
:
Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner ici aujourd'hui.
J'aimerais aborder la question de la vaccination des travailleurs de la santé contre la COVID.
La vaccination des travailleurs de la santé est une mesure incroyablement efficace pour contrôler la COVID‑19. Une étude effectuée par le ministère des anciens Combattants de Cleveland a révélé que les travailleurs de la santé vaccinés ont 19 fois moins de chances de contracter la COVID que ceux qui n'ont pas été vaccinés. Un établissement a connu quatre éclosions de COVID, toutes associées à une transmission par des travailleurs de la santé non vaccinés. Il n'y a pas eu d'éclosions parmi les travailleurs vaccinés.
Une éclosion récente est partie d'un seul travailleur de la santé non vacciné qui a transmis la COVID à 20 autres travailleurs de la santé et à 26 résidents, entraînant la mort de trois patients. Cela s'est produit en dépit du fait que les patients de l'établissement avaient été vaccinés en grand nombre.
Au Canada, les taux de vaccination des travailleurs de la santé sont très variables d'un établissement à l'autre, et les taux de vaccination du personnel y sont souvent bien inférieurs à ceux de la population générale. Comme la vaccination du travailleur de la santé qui s'occupe de vous peut contribuer à vous protéger, ces taux de vaccination variables soulèvent une importante question d'équité du point de vue de la prestation des soins de santé et de la sécurité des patients.
Beaucoup de patients ne réagissent pas au vaccin en raison de problèmes graves comme le cancer, la dialyse, la transplantation d'organes ou d'autres conditions entraînant une immunodépression. Ils sont vulnérables et dépendent donc des travailleurs de la santé et de leur entourage pour éviter d'être exposés à la COVID.
Contrairement à ce qui se passe dans le secteur privé, les patients qui doivent aller à l'hôpital ne peuvent pas simplement décider de rester chez eux. Nous avons donc l'obligation morale de leur garantir que nous ferons le maximum pour leur éviter de tomber gravement malades et de mourir quand ils nous sont confiés.
Cela soulève la question de savoir si la vaccination devrait être obligatoire pour les travailleurs de la santé qui fournissent des soins directs aux patients.
L'éventualité d'une politique de vaccination obligatoire soulève diverses préoccupations. Premièrement, en raison de la protection de la vie privée, les travailleurs de la santé n'ont même pas à déclarer leurs renseignements médicaux à leur établissement.
Il est vrai que la confidentialité des renseignements médicaux doit être maintenue, mais il existe des exceptions que le public a le droit de connaître pour être protégé. Les problèmes d'alcoolisme d'une personne doivent rester une affaire privée. Mais, s'il s'agit d'un pilote de ligne commerciale, l'organisme de réglementation de la sécurité aérienne a le droit confirmé d'exiger d'en être informé.
À notre connaissance, beaucoup de gens n'accueilleraient pas facilement des personnes non vaccinées chez eux. Pourtant, à l'heure actuelle, les patients hospitalisés n'ont même pas le droit de demander si le préposé aux soins de santé qui vient dans leur chambre est vacciné.
La plupart des patients n'accepteraient pas de recevoir des soins directs d'une personne non vaccinée. C'est pourtant ce qui se passe encore régulièrement et cela ne perdure qu'en raison d'un manque de transparence qui permet au système de refuser cette information au patient.
Les patients ont le droit de s'attendre à ce que les soins qu'ils reçoivent dans un établissement médical s'appuient sur des principes scientifiques permettant de choisir la meilleure solution. Nous n'accepterions pas qu'un travailleur de la santé décide unilatéralement qu'il n'est pas nécessaire de se laver les mains et continue de prodiguer des soins sans se laver les mains entre deux patients. Il faut maintenir certains principes scientifiques faisant absolument consensus au sujet de la sécurité des patients pour fournir des soins fondés sur les connaissances scientifiques.
Je ne suis pas en train de recommander que ceux qui s'opposent vigoureusement à la vaccination soient vaccinés contre leur gré. Je dis cependant que le rôle de fournir des soins de santé de première ligne est un privilège et non un droit.
Si des travailleurs de la santé préfèrent ne pas se faire vacciner, malgré les risques bien documentés pour eux-mêmes et pour leurs patients, les hôpitaux devraient pouvoir décider de ne pas permettre que leurs patients soient mis en danger. Ces travailleurs pourraient être réaffectés à des activités non liées aux soins directs si c'est possible ou, sinon, être licenciés. Il faudrait prendre des dispositions spéciales pour les travailleurs de la santé allergiques aux vaccins, mais une véritable allergie aux vaccins est un phénomène extrêmement rare.
Nos hôpitaux exigent déjà que les travailleurs de la santé fournissent la preuve qu'ils sont vaccinés contre d'autres agents pathogènes courants, dont la rougeole et l'hépatite B. Plusieurs pays ont adopté des politiques de vaccination obligatoire contre la COVID pour les travailleurs de la santé.
La commission de l'égalité des chances en emploi des États-Unis a statué que toutes les entreprises peuvent obliger leurs employés à se faire vacciner pour protéger leurs clients. Beaucoup de grands hôpitaux des États-Unis ont donc adopté une politique de vaccination obligatoire du personnel.
Mais, au Canada, même si la plupart des dirigeants d'établissements médicaux aimeraient instaurer ce genre de politique, ils sont paralysés par des questions relevant de la réglementation, notamment de la Charte des droits et libertés, et par le fait qu'il n'y a pas de directives fédérales ou provinciales.
On a de toute urgence besoin de directives fédérales et d'une stratégie nationale à cet égard. Je demande donc la création d'un comité qui serait composé de représentants d'établissements médicaux, de fournisseurs de soins de santé, d'éthiciens, de groupes de défense des droits des patients et de juristes. Cela permettrait d'élaborer rapidement des lignes directrices sur la mise en œuvre de politiques de vaccination obligatoire contre la COVID pour les travailleurs de la santé de première ligne.
Merci.
Je m'appelle Michael Dumont. J'appartiens au clan Marten Anishinabe. Ma famille est membre de la Première Nation Shawanaga, et j'ai également des ancêtres européens de diverses origines. Je vous parle depuis le territoire non cédé des peuples Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh, où j'ai l'honneur d'habiter. Je suis médecin de famille et je représente le Lu'ma Medical Centre, dont je suis le directeur médical.
Je remercie le Comité de me donner l'occasion aujourd'hui de parler des soins primaires fournis aux Autochtones vivant en milieu urbain dans le contexte de la pandémie de COVID‑19.
Les Autochtones du Canada affichent des disparités inacceptables en matière de résultats en matière de santé, et il y a toujours un grand besoin non comblé de soins médicaux culturellement sécuritaires. Cela étant et compte tenu de l'appel à l'action 22 de la Commission de vérité et réconciliation, nous avons, en 2016, créé le Lu'ma Medical Centre, qui est une société autochtone sans but lucratif. Notre centre offre des soins primaires culturellement sécuritaires et intégrés à 1 900 Autochtones de l'agglomération urbaine de Vancouver grâce à un modèle de double contrôle et de travail d'équipe, qui conjugue la perspective occidentale et la perspective autochtone traditionnelle en matière de santé et de guérison.
Nous avons eu la chance de créer d'excellents partenariats avec la Régie de la santé des Premières Nations, le Vancouver Coastal Health et notre ministère provincial de la Santé pour dresser notre plan de services communautaires, qui permet de financer notre équipe multidisciplinaire. L'appui de notre député fédéral, , et celui de notre député provincial et ministre de la Santé, Adrian Dix, ont été inestimables.
Cependant...
Les Autochtones du Canada affichent des disparités inacceptables en matière de résultats en matière de santé, et il y a toujours un grand besoin non comblé de soins médicaux culturellement sécuritaires. Cela étant et compte tenu de l'appel à l'action 22 de la Commission de vérité et réconciliation, nous avons, en 2016, créé le Lu'ma Medical Centre, qui est une société autochtone sans but lucratif. Notre centre offre des soins primaires culturellement sécuritaires et intégrés à 1 900 Autochtones de l'agglomération urbaine de Vancouver grâce à un modèle de double contrôle et de travail d'équipe, qui conjugue la perspective occidentale et la perspective autochtone traditionnelle en matière de santé et de guérison.
Nous avons eu la chance de créer d'excellents partenariats avec la Régie de la santé des Premières Nations, le Vancouver Coastal Health et notre ministère provincial de la Santé pour dresser notre plan de services communautaires, qui permet de financer notre équipe multidisciplinaire. L'appui de notre député fédéral, Don Davies, et celui de notre député provincial et ministre de la Santé, Adrian Dix, ont été inestimables.
Nous sommes cependant dans une situation difficile. Nos services de soins primaires font face à une demande sans précédent, alimentée par les urgences sanitaires concomitantes de la pandémie de COVID‑19 et de l'épidémie de surdoses d'opiacés et par le racisme subi par les Autochtones dans le système de santé. Nous n'avons plus assez d'espace physique dans notre immeuble pour répondre aux besoins de nos patients de plus en plus nombreux et nous cherchons de l'aide financière pour apporter les améliorations importantes dont une unité adjacente à notre immeuble aurait besoin pour que nous puissions élargir nos services.
Dans le cadre de cette expansion, nous prévoyons aménager deux salles d'examen médical supplémentaires, une salle de physiothérapie, un espace sacré pour les cérémonies et la guérison de groupe, une salle de médecine traditionnelle, une pharmacie culturellement intégrée et trois salles de counseling. Ces améliorations nous permettront de réaliser pleinement notre plan de services, en permettant à 2 800 Autochtones éloignés de leur foyer et vivant en milieu urbain de recevoir des soins primaires culturellement sécuritaires.
Nous avons recueilli 60 000 $ auprès de partenaires locaux et provinciaux, mais nous avons besoin de 160 000 $ de plus pour mener à bien ce projet. Il est extrêmement difficile pour les organismes de santé autochtones comme le nôtre d'avoir accès à des fonds d'immobilisations pour réaliser des projets comme celui‑ci à l'extérieur des réserves, où vivent en majorité les Autochtones — qu'ils soient inscrits, non inscrits ou Métis.
Un partenariat entre Services aux Autochtones Canada et le ministère de la Santé permettrait de créer un mécanisme de financement pour les subventions d'immobilisations à l'appui de la création de centres de santé pour Autochtones à l'extérieur des réserves. Ce mécanisme serait très avantageux pour les Autochtones inscrits et les autres Autochtones vivant dans des centres urbains éloignés de leur communauté d'origine et aiderait le gouvernement fédéral à concrétiser l'engagement de combler l'écart entre les Autochtones et les non-Autochtones du pays en matière de santé.
J'aimerais souligner comment nous avons répondu aux besoins de soins locaux pendant la pandémie de COVID‑19. Nous sommes actuellement le seul site de vaccination contre la COVID‑19 pour Autochtones dans la municipalité de Vancouver et nous offrons des services de soutien culturel tout au long de l'expérience de vaccination. Des 10 cliniques de vaccination de masse organisées ou prévues, sept ont été prises en charge par le système de réservation provincial. Dans ces cliniques, seulement 1 à 29 % des participants étaient des Autochtones, puisque les non-Autochtones pouvaient toujours prendre rendez-vous et déplaçaient les membres de notre communauté qui cherchaient à se faire vacciner dans le cadre sûr de notre centre. Dans les trois cliniques pilotes qui ont suivi, où les réservations ont été coordonnées directement par notre organisation, 99 % des vaccins ont été administrés à des membres des communautés autochtones.
Nous avons largement réussi à surmonter l'hésitation à se faire vacciner et à améliorer l'immunité de notre population autochtone urbaine, qui affiche des taux d'infection à la COVID‑19, d'hospitalisation et de décès plus élevés que les Canadiens non autochtones.
Nous demandons à Santé Canada et à Services aux Autochtones Canada de conclure des partenariats plus directs avec des organisations autochtones urbaines comme la nôtre, qui ont gagné la confiance de nos communautés locales, pour administrer des vaccins contre la COVID‑19 aux Autochtones hors réserve dans des conditions sécuritaires et efficaces. Nous sommes convaincus que cette méthode produira des taux de vaccination plus élevés et permettra d'améliorer les résultats en matière de santé comparativement à la dépendance actuelle à l'égard des partenaires provinciaux ou territoriaux pour la vaccination des Autochtones hors réserve.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps d'écouter l'histoire du Lu'ma Medical Centre et de m'avoir donné l'occasion d'en parler.
Hay'Qa o'Siem. Chi Miigwetch. Respectueusement.
:
Vous avez parlé de l'écosystème de la recherche et des sciences de la vie.
Le 1er juillet prochain, la réforme du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés, le CEPMB, entrera en vigueur. M. Clark, du CEPMB, nous a affirmé qu'en cinq ans, le Conseil n'avait jamais fait d'étude pour évaluer l'incidence de la réforme des sciences de la vie au Québec et au Canada.
Plusieurs témoins, dont des représentants de Recherche Canada, sont venus nous dire qu'en affaiblissant le secteur biopharmaceutique, qui est un maillon clé de la chaîne d'innovation des sciences de la santé, on peut s'attendre à ce qu'il y ait des répercussions néfastes sur l'ensemble de cette chaîne au Québec, y compris sur les instituts de recherche, sur les hôpitaux d'enseignement, sur les organismes de recherche sous contrat et sur les centres d'essais cliniques.
Cela vous inquiète-t-il, monsieur Lamarre?
La question de l'ouverture et de la fermeture des écoles a fait l'objet de nombreux débats. Cela dit, on s'entend généralement pour dire que, compte tenu des risques à court et à long terme pour le développement et la santé mentale liés à l'absence d'apprentissage en présentiel et de la faible probabilité que la COVID ait de graves répercussions sur les enfants, l'endroit le plus sûr pour eux est l'école.
Ces considérations doivent cependant être mises en balance avec les risques pour la santé des enseignants et pour celle des parents et avec la trajectoire globale de la transmission communautaire. Ce sont autant de questions d'ordre médical. Il s'agit de hiérarchiser diverses priorités médicales, et il est donc préférable que ce soit le médecin-hygiéniste qui prenne la décision.
Je ferais une distinction entre ces enjeux et des préoccupations politiques comme la fermeture d'entreprises. Quand on ferme l'économie, on peut prendre des mesures de renflouement et d'atténuation en puisant dans les fonds publics, et ce sont les responsables politiques qui ont un rôle important à jouer dans la décision. En revanche, les fermetures d'écoles sont purement de l'ordre de la hiérarchisation des priorités en matière de santé. Aucune aide financière ne peut indemniser un enfant des perturbations dans son développement à long terme.
Les responsables politiques sont soumis à des pressions sociales qui ne devraient pas entrer en ligne de compte dans le choix du meilleur moyen d'optimiser la santé publique. On promet souvent que les écoles seront les dernières à fermer et les premières à rouvrir. Mais, dans la pratique, ce n'est pas ce qui arrive parce que différents groupes d'action exercent de fortes pressions politiques. Des données américaines confirment qu'avec le même niveau de transmission communautaire, les États dirigés par des gouverneurs démocrates étaient beaucoup plus nombreux à avoir fermé les écoles que les États dirigés par des gouverneurs républicains.
La décision de fermer les écoles devrait être apolitique et prise par le système de santé publique, avec le même degré de séparation du processus décisionnel qu'au ministère de la Justice. Cela garantirait que les priorités en matière de santé publique restent au premier plan.
:
Nous les utilisons à l'Université Western, mais nous avons été paralysés par deux ou trois choses. Tout d'abord, le processus est très lent. Il existe un anticorps monoclonal, le bamlanivimab, qui est une combinaison de monoclonaux et qui vient d'être approuvé par Santé Canada, mais qui n'est toujours pas disponible.
À mesure que les variants se multiplieront, nous aurons besoin de ces autres solutions. Ces anticorps sont disponibles aux États-Unis. Ils y sont disponibles depuis un certain temps. Ils permettent vraiment d'aider ceux qui risquent de souffrir de symptômes graves de la COVID en raison de troubles sous-jacents graves.
Ce n'est pas une panacée. Ils sont difficiles à administrer, parce qu'il faut appliquer un traitement intraveineux à des gens qui sont généralement en bonne santé au moment où ils en ont besoin, mais qui risquent d'être très malades.
Nous avons constaté qu'il est extrêmement difficile d'y avoir accès, mais les difficultés peuvent être surmontées. À vrai dire, l'approbation récente du médicament combiné par Santé Canada a été très lente et très tardive. Il existe aux États-Unis beaucoup d'autres solutions qui ne sont pas encore offertes au Canada. Nous avons besoin d'un déploiement rapide de ce médicament pour que les gens qui en ont besoin puissent l'obtenir.
Nous avons également besoin d'une infrastructure pour qu'il puisse être administré en clinique externe plutôt qu'à l'hôpital. Aux États-Unis, on a mis sur pied des cliniques de consultation externe spéciales qui ont permis de traiter des centaines de milliers de personnes. Nous n'en avons pas encore au Canada.
:
Nous reprenons nos travaux.
Bienvenue à la deuxième partie de la 45e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes.
Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier le Budget supplémentaire des dépenses (A) 2021‑2022: crédits 1a et 5a sous la rubrique Agence canadienne d'inspection des aliments; crédit 5a sous la rubrique Instituts de recherche en santé du Canada; crédits 1a, 5a et 10a sous la rubrique Ministère de la Santé; et crédits 1a, 5a et 10a sous la rubrique Agence de la santé publique du Canada.
Bienvenue aux témoins.
Nous accueillons aujourd'hui l'honorable Patty Hajdu, ministre de la Santé.
La ministre est accompagnée de Denis Vinette, vice-président de la Direction générale des voyageurs à l'Agence des services frontaliers du Canada. Nous accueillons également Mme Siddika Mithani, présidente de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Nous avons avec nous le Dr Michael Strong, président des Instituts de recherche en santé du Canada. Nous avons aussi M. Stephen Lucas, sous-ministre de la Santé. Nous accueillons Mme Monik Beauregard, sous-ministre déléguée au ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile. Nous accueillons également M. Matthew Tunis, secrétaire exécutif du Comité consultatif national sur l'immunisation. Enfin, au nom de l'Agence de la santé publique du Canada, nous accueillons la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la Santé publique, M. Iain Stewart, président, et la brigadière-générale Krista Brodie, vice-présidente, Logistique et opérations.
Sur ce, j'invite la ministre à faire une déclaration de 10 minutes; je vous en prie, madame la ministre.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de me présenter devant vous aujourd'hui pour parler du Budget supplémentaire des dépenses (A) du portefeuille de la Santé.
Je tiens d'abord à souligner le travail exceptionnel de ce comité au cours des derniers mois, alors que le Canada répond à la pandémie de COVID‑19. Votre surveillance diligente est essentielle pour garantir que nous travaillons efficacement à protéger les Canadiens pendant la pandémie et au‑delà.
Comme la lutte contre la COVID‑19 continue à occuper une large part du travail du portefeuille de la Santé, la plupart des plans de dépenses que je vais vous présenter aujourd'hui s'articulent autour d'elle.
Les personnes suivantes m'accompagnent: M. Stephen Lucas, sous-ministre, Santé Canada; Iain Stewart, président de l'Agence de la santé publique du Canada; la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la Santé publique; la brigadière-générale Krista Brodie, vice-présidente du Groupe de travail sur le déploiement des vaccins, Logistique et opérations; Mme Siddika Mithani, présidente de l'Agence canadienne d'inspection des aliments; et M. Michael Strong, président des Instituts de recherche en santé du Canada.
Je commencerai par faire le point sur la réponse continue du Canada à la COVID‑19.
J'ai le plaisir d'annoncer que l'activité de la maladie continue de diminuer dans tout le Canada. Nous voyons moins de nouveaux cas et le nombre de personnes gravement malades diminue également, alors que les taux d'infection globaux baissent. En même temps, l'approvisionnement en vaccins continue de s'améliorer, ce qui permet à un nombre croissant de Canadiens de recevoir leur première et leur deuxième dose. Au début du mois, la quantité de vaccins Moderna livrée dans les territoires était suffisante pour vacciner 85 % des adultes qui y vivent et y travaillent.
En tout, 29 millions de doses de vaccin ont été livrées dans tout le Canada. Par conséquent, plus de 70 % des adultes admissibles au Canada ont déjà reçu au moins une dose.
Ces tendances sont encourageantes. L'augmentation de la vaccination, combinée à des mesures rigoureuses de santé publique, fonctionne. Le nombre de cas à l'échelle nationale est maintenant à son plus bas niveau depuis des semaines, et nous espérons que l'été qui s'annonce sera synonyme de sécurité et de santé pour nous tous.
Néanmoins, nous sommes à un point crucial de la pandémie. Alors que l'immunité se renforce au sein de la population, nous devons continuer à travailler pour maintenir les taux d'infection à un faible niveau. Cela est d'autant plus important que des variants préoccupants plus facilement transmissibles circulent dans la plupart des provinces et des territoires.
C'est pourquoi, pour l'instant, nous demandons à tous les Canadiens, qu'ils soient vaccinés ou non, de continuer à suivre les conseils de santé publique de leur région. En faisant preuve d'une prudence accrue maintenant, nous préparons une réouverture en toute sécurité dans les mois à venir et un retour à nos vies avec, espérons‑le, la possibilité de retrouver des activités plus normales à l'automne.
Le portefeuille de la Santé s'efforce de maintenir les Canadiens en bonne santé et en sécurité alors que nous traversons cette période critique de la pandémie. Le Budget supplémentaire des dépenses que je présente aujourd'hui appuie cet engagement.
Étant donné la nature changeante de la pandémie, nous avons modifié certains de nos plans d'affectation des ressources afin de mieux soutenir notre travail en évolution. Au total, je demande 5,5 milliards de dollars supplémentaires au nom du portefeuille de la Santé, lequel comprend Santé Canada, l'Agence de la santé publique du Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
En premier lieu, je parlerai de Santé Canada. Grâce à ce Budget supplémentaire des dépenses, Santé Canada recevra une augmentation nette d'un peu plus de 1 milliard de dollars. Ce montant, qui comprend à la fois de nouveaux fonds et des fonds reportés de l'exercice précédent, servira principalement à la réponse du Canada à la COVID‑19. Cela comprend des investissements pour renforcer le secteur des soins de longue durée, améliorer les soins virtuels et les outils de santé numériques et relancer l'économie en toute sécurité.
Ces estimations comprennent également des fonds pour soutenir le travail continu de Santé Canada dans d'autres domaines. Cela comprend 53,5 millions de dollars pour le Plan de gestion des produits chimiques du Canada, 27 millions de dollars pour prolonger le Fonds d'investissement-santé pour les territoires et 14,25 millions de dollars pour soutenir la Commission de la santé mentale du Canada. Un peu plus de 15 millions de dollars sont également prévus pour les régimes d'avantages sociaux des employés.
L'Agence de la santé publique du Canada continue de mettre l'accent sur la mise en place d'une intervention robuste face à la pandémie de COVID‑19. Grâce à ce budget supplémentaire, l'Agence propose une augmentation d'un peu moins de 4,4 milliards de dollars. Ce montant comprend à la fois des fonds nouveaux et des fonds réaffectés. La plupart des fonds demandés serviront à soutenir l'intervention en cours pour lutter contre la COVID‑19, y compris la recherche et la mise au point de vaccins; les mesures frontalières et relatives aux voyages, et les installations d'isolement; les contre-mesures médicales; les tests, la recherche des contacts et la gestion des données, dans le cadre de l'Accord sur la relance sécuritaire.
Une partie du financement sera également consacrée à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants autochtones dans le cadre du Programme d'aide préscolaire aux Autochtones, ainsi qu'au Plan de gestion des produits chimiques du Canada.
En troisième lieu, je parlerai des Instituts de recherche en santé du Canada, pour lesquels une augmentation d'environ 111 millions de dollars est demandée dans le cadre de ce Budget supplémentaire des dépenses. Cet investissement, qui résulte de la réaffectation de fonds de la phase 3 des contre-mesures médicales de 2020‑2021, aidera à combler les lacunes persistantes et émergentes dans la recherche sur la COVID‑19 et les domaines prioritaires, tels que les variants et la COVID‑19 de longue durée.
En dernier lieu, je parlerai de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, ou ACIA. Comme vous le savez, la pandémie de COVID‑19 a exercé une forte pression sur la production alimentaire et la chaîne d'approvisionnement alimentaire du Canada. Dans cette optique, l'ACIA propose une augmentation nette d'un peu plus de 35 millions de dollars pour aider à préserver l'intégrité du système d'assurance de la salubrité des aliments du Canada. Cela comprend une augmentation de 28,7 millions de dollars pour accroître la capacité d'inspection des aliments et maintenir une présence quotidienne d'inspection dans les établissements de transformation des viandes agréés par le gouvernement fédéral. Cela comprend également 6,4 millions de dollars pour soutenir les ajustements aux régimes d'avantages sociaux des employés.
Monsieur le président, à ce moment-clé de la pandémie, la priorité absolue du gouvernement demeure la protection de la santé et la sécurité des Canadiens. Si nous continuons à faire preuve d'attention, de prudence et de vigilance, nous préparerons le terrain pour une réouverture en toute sécurité et la reprise de toutes les activités auxquelles nous avons dû renoncer depuis un an.
Le Budget supplémentaire des dépenses (A) que j'ai présenté aujourd'hui appuiera le travail important qui doit avoir lieu avant, pendant et après cette transition.
Mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions.
Merci, monsieur le président.
Je pense qu'il est important de clarifier notre tâche aujourd'hui. Tout d'abord, nous sommes ici pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses et, traditionnellement, nous bénéficions d'une très grande latitude dans les questions que nous posons, non seulement sur le contenu du budget des dépenses, mais même sur ce qui ne s'y trouve pas. Deuxièmement, nous sommes réunis ici, de même que les témoins, à la suite de la motion du Comité prévoyant l'étude de questions relatives à la façon dont le gouvernement a répondu à la COVID.
Les questions dont la Chambre était saisie résultaient de préoccupations soulevées au laboratoire de Winnipeg, qui s'occupait de virus, et il y a un lien clair entre cela et une éventuelle interférence ou présence compromettant la recherche sur la COVID au Canada, etc. Les questions qui ont été contestées et l'objet de notre réunion d'aujourd'hui sont donc liés.
Ce qui me préoccupe, c'est que Mme O'Connell a invoqué le Règlement à quatre reprises, si je ne m'abuse, pour exactement le même motif, sur lequel vous vous êtes prononcé plusieurs fois. Je pense qu'il y a un certain point où un membre qui se livre à une manœuvre répétitive et vexatoire, qui soulève le même rappel au Règlement à plusieurs reprises, malgré votre décision... Cela interrompt le déroulement des échanges. Je pense que tous les membres ont le même droit de parole de six minutes pour intervenir comme ils l'entendent. Il ne fait aucun doute que ces questions sont pertinentes. J'invite donc tous les membres à s'abstenir de s'interrompre les uns les autres, tout particulièrement lorsque le motif de leur rappel au Règlement a déjà été rejeté.
:
Merci, monsieur le président.
Bien que je reconnaisse la valeur de la position de M. Davies, ma capacité, en tant que députée, d'invoquer le Règlement, comme n'importe quel autre député, est un privilège qui est reconnu à tous.
Monsieur le président, à ce sujet, la députée a mentionné qu'elle se reportait à un article du Budget supplémentaire des dépenses, mais n'a pas dit lequel. Je suis sensible à l'observation de M. Davies, mais c'est Mme Rempel Garner qui a ouvert la porte et qui n'a pas donné de faits ou de raisons à l'appui de ses questions.
Mon dernier point à ce sujet porte sur le fait que Mme Rempel Garner a laissé entendre qu'elle avait des questions sur le laboratoire de microbiologie relativement au Budget supplémentaire des dépenses et aux sommes qui y sont accordées, ce qui, je le reconnais, serait pertinent. Cependant, toutes ses questions à M. Stewart concernaient une motion à la Chambre — une procédure — et sur son intention de s'y conformer ou non. Elle n'a pas posé une seule question sur le laboratoire. Elle a simplement posé des questions sur une motion de procédure qui venait d'un autre conservateur, et cela n'a rien à voir avec...
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Stewart.
À ce sujet, si vous aviez ignoré les conseils de la communauté du renseignement de sécurité nationale ou des experts sur cet aspect du caviardage et remis des documents non caviardés en sources ouvertes, y aurait‑il des mécanismes pour empêcher, disons, la Chine, la Russie, l'Iran ou toute autre puissance étrangère, d'avoir accès à ces renseignements de sécurité nationale, une fois qu'ils auraient été rendus publics?
Ce que je cherche ici, monsieur le président, et la question que je vous pose, monsieur Stewart, c'est de savoir s'il y a des mesures de protection de ces documents une fois qu'ils seront dans le domaine public. Les conservateurs continuent de prétendre que les Canadiens doivent obtenir cette information. Ils omettent toutefois de faire remarquer que la loi dont parle M. Stewart, qui vise à protéger la sécurité nationale, est en place parce que les Canadiens ne seraient pas les seuls à en prendre connaissance. Une fois cette information communiquée en sources ouvertes, ou sous forme non sécurisée, ce sont en fait des pays malveillants partout dans le monde qui seraient enchantés d'obtenir cette information concernant la sécurité nationale et le renseignement au Canada.
Monsieur Stewart, si vous aviez fait fi de la loi et des conseils des experts en sécurité nationale, y aurait‑il eu des mesures de protection contre des pays ou gouvernements malveillants dans le monde qui auraient accès à de l'information concernant la sécurité nationale et le renseignement au Canada?
Avez-vous des pouvoirs qui auraient empêché cet élargissement de l'accès après la communication de ces documents en sources ouvertes?
:
Monsieur le président, madame la députée, je vous remercie.
Vous avez tout à fait raison. En matière de sécurité, il y a les sources ouvertes, les sources incertaines et les renseignements précis. Les documents relatifs aux activités d'un laboratoire de niveau 4 revêtent un intérêt pour de nombreuses parties.
D'après mon expérience des dernières semaines, lorsque nous remettons des documents, ceux‑ci ne tardent pas à être rendus publics par le comité de la Chambre des communes qui les reçoit. L'effet cumulatif de la communication de ces documents commence, en soi, à susciter des préoccupations de sécurité dans la communauté du renseignement.
Les documents que nous n'avons pas rendus publics jusqu'à présent en raison de nos préoccupations en matière de sécurité — et de sécurité nationale, bien sûr — sont classifiés, de sorte que les répercussions dont vous parlez seraient encore plus profondes.
Si vous me le permettez, on nous a demandé de fournir les documents non caviardés à un comité dont aucun des membres n'avait une attestation de sécurité et qui n'avait pas la capacité de traiter les documents classifiés, ni même d'avoir des communications sécurisées. Elles se faisaient sur le World Wide Web.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vais poser ma question à la ministre Hajdu.
Hier, nous avons appris qu'un éminent chercheur québécois, le microbiologiste Gary Kobinger, qui a élaboré des vaccins contre les virus Zika et Ebola et qui travaille en ce moment à un vaccin contre la COVID‑19, quittera le Québec pour aller diriger le laboratoire Galveston National à l'Université du Texas. La raison principale qu'il a donnée, c'est que le financement ne constituait pas un problème là-bas et que les projets y étaient nombreux. On se rappelle d'ailleurs qu'il s'était vu refuser par Ottawa le financement nécessaire pour mener à bien ses recherches et ses essais cliniques pour son vaccin contre la COVID‑19.
Bien que vous ayez augmenté de façon significative le financement de la recherche pendant l'année de la pandémie, vous n'avez pas maintenu le même niveau d'investissement, et plusieurs chercheurs ne pourront pas obtenir le financement adéquat pour leurs recherches. Que devons-nous faire pour trouver une solution? Durant la période des questions, vous avez répondu à mon collègue Mario Simard que vous faisiez déjà des investissements massifs, que vous étiez en lien avec les scientifiques et les chercheurs et que la capacité de production au pays devait être améliorée.
Lorsqu'on lui a posé une question durant la dernière heure, M. Lamarre a répondu qu'il faudrait augmenter de 25 % la recherche fondamentale et ensuite l'augmenter de 10 % par année pour les 10 prochaines années afin de rattraper le retard du Canada par rapport aux autres pays du G7. Le Canada est actuellement en avant-dernière place, devant l'Italie.
Avez-vous l'impression que vous en faites assez présentement? Qu'attendez-vous pour hausser réellement le financement de la recherche et faire cesser l'exode des cerveaux?
[Français]
Je reconnais moi aussi la valeur de la recherche.
[Traduction]
Je pense qu'il est extrêmement important de continuer dans la voie où nous sommes engagés, celle d'un réinvestissement dans la recherche, l'acquisition de connaissances scientifiques et factuelles, dans ce pays, après une décennie de compressions dans le domaine scientifique — en fait, de dégradation de la recherche scientifique — sous l'ancien gouvernement conservateur de Harper. C'est pourquoi nous avons mis cela au cœur de notre politique en 2015.
Heureusement que nous l'avons fait, puisque cela nous a permis de renforcer les activités de recherche durant les quatre dernières années qui ont précédé la pandémie de la COVID‑19. Nous avons été en mesure de mobiliser très rapidement le milieu canadien de la recherche pour qu'il étudie non seulement le coronavirus lui-même, mais aussi de nombreux aspects de la pandémie de la COVID‑19, activité qui sera, à mon avis, l'une des retombées bénéfiques d'avoir été aux prises avec une pandémie mondiale.
Je pourrais peut-être inviter le Dr Strong à vous parler de certains de ces travaux effectués par l'entremise des IRSC. Il est ici aujourd'hui. Je pense que le travail accompli par nos chercheurs sous l'égide des IRSC est d'une importance cruciale.
Docteur Strong, c'est à vous.
J'aimerais réitérer l'importance des investissements à long terme. Un signal fort doit être envoyé aux gens du milieu de la recherche, qui attendent ce signal.
D'autre part, en 2017, le Québec s'est doté de la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2017‑2027. C'est un secteur important de l'économie québécoise, et on y investit plusieurs milliards de dollars en recherche-développement. Ce secteur comprend plus de 660 entreprises et 32 000 emplois de haute qualité au Québec.
Le 1er juillet prochain, la réforme du CEPMB doit entrer en vigueur, même si M. Douglas Clark, nous a dit il y a cinq ans que le CEPMB n'avait jamais fait d'étude d'impact de la réforme des sciences de la vie au Québec et au Canada. Pourtant, on sait que la recherche se fait au cœur d'un écosystème fort de tous ses maillons et que, en affaiblissant le secteur biopharmaceutique, on affaiblit toute la chaîne.
Le Bloc québécois propose une solution qui fait consensus, c'est-à-dire modifier le panier de référence des pays et reporter ce qui est litigieux pour mettre en place une table de discussion. Personne ne veut d'un troisième report passif, car cela prolongerait l'incertitude.
Êtes-vous d'accord pour mettre en œuvre ces recommandations, madame la ministre?
:
La députée soulève un point très important. Par l'entremise de la présidence, je tiens à remercier la députée de tout le travail qu'elle fait dans sa circonscription auprès des foyers de soins de longue durée et de leurs résidants. Elle a tout à fait raison de dire que c'est une tragédie nationale, et la situation est pire dans certaines provinces. Nous savons qu'en Ontario et au Québec, par exemple, les militaires ont rédigé des rapports accablants sur les conditions dans les foyers de soins de longue durée dans ces provinces, des rapports qui ont horrifié tous les Canadiens.
Il reste encore beaucoup à faire. C'est pourquoi le a pris cet engagement et qu'il a promis d'apporter un soutien aux provinces et aux territoires, tout de suite et dans l'avenir, afin de renforcer les mesures de protection des soins de longue durée. Par exemple, l'énoncé économique de l'automne prévoit l'injection de 500 millions de dollars dans le Fonds pour la sécurité des soins de longue durée à partir du Budget supplémentaire des dépenses (A). Il est aussi prévu de renforcer les mesures de prévention et de lutte contre les infections et d'utiliser l'argent prévu pour assurer la stabilité de la main-d'œuvre afin que les gens ne soient pas laissés à eux-mêmes pendant très longtemps dans des conditions absolument terribles.
Je dirai aussi que cela s'ajoute aux 740 millions de dollars déjà prévus dans l'Accord sur la relance sécuritaire. Le budget de 2021 prévoit aussi beaucoup d'argent, soit 3 milliards de dollars, pour travailler avec les provinces et les territoires à des mesures qui renforceront la protection des gens dans les foyers de soins de longue durée.
Nous sommes bien entendu en train d'établir des normes nationales et cherchons à les appliquer de sorte que, peu importe où vous vivez dans une province ou un territoire — que vous soyez résidant d'un foyer de soins de longue durée, personne âgée, personne handicapée ou autre — vous puissiez vivre en sécurité, dans la dignité et la sécurité.
Je vous remercie de votre question.
:
Il est certain que les choses vont beaucoup mieux pour les gens de Brampton et de partout au pays. Les vaccins font une grande différence, tout comme les mesures sanitaires que les provinces et les territoires ont imposées, certaines plus tard que nous l'aurions souhaité. Ces mesures sont solides, et le nombre de cas diminue grâce à cette combinaison de facteurs.
En fait, plus de 35,3 millions de vaccins ont été livrés aux provinces et aux territoires jusqu'à maintenant. Comme vous le savez, le et la ont annoncé aujourd'hui que nous recevrons 11 millions de doses de Moderna de plus que nous le pensions, ce qui signifie qu'un plus grand nombre de secondes doses seront administrées dans l'ensemble du pays. La perspective sera donc bien meilleure à la fin de l'été au début de l'automne et durant l'automne 2021.
Ce qui m'a vraiment fait mal au cœur, et peut-être à vous aussi, ce sont les difficultés auxquelles se sont heurtés beaucoup d'enfants, surtout dans les provinces où les écoles sont fermées depuis si longtemps. En fait, c'est en Ontario que les écoles ont été fermées le plus longtemps au pays.
De nombreux chercheurs disent maintenant qu'il y aura des effets à long terme sur les élèves qui ne sont pas à l'école et qui ne peuvent pas étudier. J'espère, et je suis sûre que vous l'espérez aussi, qu'à l'automne, nous verrons les élèves retourner en classe pour recevoir l'instruction dont ils ont besoin et qu'ils méritent, d'une façon qui aide à favoriser leur développement social et qui permette aux familles de faire tout ce qui est possible grâce à notre système d'éducation.
:
Merci, monsieur le président.
Mes questions s'adressent à la ministre Hajdu.
La semaine dernière, les témoignages des représentants de Dand's Legacy, à Vancouver ont été particulièrement convaincants et m'ont directement touché. Je pense que tous les députés et tous les Canadiens conviendront que c'est une question pertinente pour les Canadiens d'un océan à l'autre. Nous savons que la crise des opioïdes est l'une des plus importantes crises de santé publique au Canada. Mes pensées, nos pensées vont à celles et à ceux qui ont perdu un être cher ou qui sont aux prises avec une dépendance en ce moment.
Voici un peu de contexte. Ma circonscription couvre une grande partie des régions rurales du Cap-Breton, ainsi que de petites collectivités rurales de la partie continentale de la Nouvelle-Écosse. C'est la région géographique de la province qui constitue ce que l'Autorité sanitaire de la Nouvelle-Écosse appelle la région est. Pour mettre les choses en perspective, sachez qu'en Nouvelle-Écosse, on recense 1 638 anciens consommateurs d'opiacés qui sont en sevrage actif, la majorité d'entre eux — soit environ 830 — se trouvant dans ma région, soit la région est.
Je tiens à remercier David Sawler, pasteur de la Lighthouse Church et directeur de la section jeunesse des Undercurrent Youth Centres, pour tout le travail qu'il a fait sur le terrain et pour m'avoir fourni ces statistiques.
Chers collègues, contrairement aux gouvernements précédents, je suis fier que notre gouvernement traite la crise des opioïdes comme un problème de santé publique, et non comme un problème de criminalité. Comme vous le savez, la province de la Colombie-Britannique et la Ville de Vancouver collaborent avec Santé Canada pour trouver des façons de permettre aux personnes atteintes de troubles liés à la consommation de substances d'avoir un meilleur accès aux traitements. Pour vous dire franchement, c'est une démarche que j'ai suivie de très près pour voir comment elle pourrait s'appliquer aux collectivités que je représente.
J'ai deux questions à poser à la ministre.
Que nous disent les organisations sur le terrain? Pensez-vous que c'est la bonne démarche? Pourquoi ou pourquoi pas?
La deuxième question est tout aussi importante. En ce qui concerne ce type de collaboration entre tous les ordres de gouvernement, pensez-vous que nous pouvons aller au‑delà du travail que Santé Canada fait actuellement en collaboration avec la Ville de Vancouver?
Merci.
Tout d'abord, j'ai le cœur brisé de voir des familles aux prises avec des problèmes de toxicomanie, dont la consommation d'opioïdes. Je dois dire que la stigmatisation associée à la toxicomanie et à la consommation problématique de substances est en partie ce qui empêche les gens d'avoir accès à des services efficaces de traitement et de réduction des méfaits.
Sur un plan plus personnel, laissez-moi vous dire que c'est un défi multigénérationnel dans ma famille. C'est en partie la raison pour laquelle cette question me passionne tant. Personnellement, j'ai vu trop de vies détruites, gâchées à cause de la consommation problématique de substances. Si nous y pensons bien, nous pouvons tous dire que nous connaissons un être cher qui est aux prises avec des problèmes de toxicomanie, si nous ne le sommes pas nous-mêmes.
Je pense que ce genre de conversations franches et ouvertes sont importantes parce que plus nous pouvons parler de cela, plus les personnes concernées peuvent en parler et plus le dialogue devient facile. C'est là, je crois, tout ce qui sous-tend la discussion sur le concept d'approvisionnement sûr, sur la réduction des méfaits et sur la décriminalisation. Il n'est pas question d'encourager la consommation de drogues, comme certains opposants conservateurs pourraient le prétendre et l'ont d'ailleurs affirmé, suivant en cela la politique néfaste héritée de 10 années de régime Harper. Il s'agit plutôt d'aller à la rencontre des gens, là où ils se trouvent, et de leur offrir du soutien et des services avec compassion afin de réduire le risque de décès.
Un collègue à moi disait qu'on ne peut pas guérir un mort. Nous devons sauver des vies pour que les gens aient la possibilité de se rétablir, et c'est exactement l'objectif du gouvernement libéral. Nous travaillerons avec les collectivités sur les outils qu'elles jugent appropriés, y compris l'approvisionnement sécuritaire, y compris la réduction des méfaits. y compris des centres de consommation supervisée, en veillant à ce que les groupes communautaires, qui font un travail acharné au quotidien auprès les familles, aient ce dont ils ont besoin pour poursuivre leur action.
Enfin, si vous n'avez pas entendu parler du groupe Moms Stop the Harm, allez visiter son site Web. Écoutez ce que certaines des mères ont à dire. Elles racontent des histoires déchirantes de jeunes morts de surdoses d'opioïdes, et elles supplient les gouvernements d'adopter une approche non partisane et de collaborer entre eux pour sauver des vies.
:
Je remercie le député pour cette question également.
C'est l'un des aspects positifs de la COVID‑19. Il n'y en a pas eu beaucoup, mais nous en découvrirons peut-être d'autres avec le recul, dans les prochaines décennies. Pour l'heure, le bon côté de la pandémie, c'est que les soins virtuels ont pu être rapidement mis en œuvre. Les provinces et les territoires ont rapidement pris des mesures pour créer, par exemple, des codes de facturation permettant de rémunérer adéquatement les professionnels de la santé qui dispensent des soins en ligne, autrement dit en distanciel.
Moi aussi, je viens d'une collectivité semi-rurale. Nous avons accompli un travail essentiel au côté des provinces et des territoires pour améliorer l'accès aux soins virtuels. Nous avons débloqué 240 millions de dollars, dont 72 millions dans le Budget supplémentaire des dépenses (A). Il était question de renforcer l'offre de services de santé virtuels de manière à protéger la vie privée et les données des patients, et à garantir la prestation de soins de qualité.
Cela ne va pas remplacer les soins offerts en personne, mais peut certainement s'inscrire en complément de ces soins, surtout pour les personnes qui ont de la difficulté à accéder aux soins en présentiel.
Par l'entremise du président, je vous dis merci, monsieur Kelloway.
:
Merci, monsieur le président.
D'abord, je veux réagir à ce qu'a dit la ministre. Quand on pose la question à l'ensemble des Québécois, personne ne veut des transferts conditionnels de la part d'Ottawa. Ce qu'on veut, ce sont des transferts sans condition, particulièrement en santé. L'Assemblée nationale, à l'unanimité, et l'ensemble des provinces ont voté en faveur d'une augmentation sans condition des transferts en santé à hauteur de 35 % des dépenses des provinces. Les mots « sans condition » sont importants.
Madame la ministre, vous vous vantez, sur le site de Santé Canada, d'avoir allégé, avec les deux arrêtés d'urgence, les règles entourant les vaccins contre la COVID‑19 afin que le Canada reste attrayant pour les essais cliniques, et d'avoir ainsi amélioré l'accès des Canadiens à d'éventuelles options thérapeutiques contre la COVID‑19.
Pourtant, avec la réforme réglementaire du CEPMB, vous allez faire le contraire. Vous resserrez les règles sans avoir été à l'écoute des acteurs du milieu. L'incertitude et la complexification de ces règles ont et auront une incidence sur le nombre de lancements de nouveaux médicaments au Canada et sur les activités liées aux essais cliniques.
Êtes-vous consciente de cette flagrante contradiction?
:
En effet, mais il y a tout de même une contradiction.
Je reviens à l'importance de reporter la mise en œuvre pour s'assurer qu'il n'y ait pas de contradiction. On s'entend sur l'application du panier de référence des pays, et même l'industrie est prête à faire cette concession pour que les prix baissent rapidement.
J'aimerais surtout vous voir, madame la ministre, faire preuve de leadership, établir une table de discussion composée de partenaires et de représentants de l'industrie pour échanger sur le reste de l'implantation du CEPMB, et peut-être même y siéger en tant que présidente. Ces participants seraient des représentants d'associations, de patients, du monde de la recherche, des sciences de la vie, de l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux, l'INESSS, de l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, l'ACMTS, de l'Alliance pancanadienne pharmaceutique, l'APP, du CEPMB et des industries pharmaceutique et biotechnologique.
Seriez-vous prête, madame la ministre, à assumer ce leadership pour s'assurer de la vision de l'investissement à long terme pour notre industrie pharmaceutique?
Je remercie le député, par l'entremise du président, de me donner l'occasion de souligner l'approche d'Équipe Canada pour laquelle nous avons opté plus tôt. Je crois avoir commencé à en parler dans ma réponse à la question d'un autre député. Au début de la pandémie, nous étions persuadés que, même si nos rôles et responsabilités sont prévus dans nos lois, les Canadiens avaient besoin que le gouvernement fédéral intervienne pour les aider. Les ressources humaines en santé sont l'un des domaines où les provinces et les territoires nous ont demandé d'intervenir.
Au début de la pandémie, nous avons créé un programme d'intervention rapide pour transférer des ressources vitales, comme des infirmières, des médecins et d'autres travailleurs essentiels de la santé publique, des épidémiologistes également, aux provinces et aux territoires qui avaient besoin de l'aide supplémentaire. Ainsi, au début de l'année, nous avons aidé à coordonner le déploiement de médecins et d'infirmières de Terre-Neuve-et-Labrador, qui se sont portés bénévoles en Ontario pour aider à freiner la troisième vague.
Je vais laisser la Dre Tam vous dire quelques mots des autres ressources que nous avons fournies aux provinces et aux territoires.
:
Merci beaucoup de votre question.
J'ai justement eu l'occasion de rencontrer les bénévoles de Jeunesse, J'écoute cette semaine. Quel service formidable ils rendent aux Canadiens. Ils répondent aux appels de tout le monde, souvent des jeunes, mais en réalité de personnes de tous âges, de tous les coins du pays. Nous savions dès le départ que nous devions appuyer ce travail.
Espace mieux-être est également né du sentiment que la pandémie allait bouleverser la vie des Canadiens à tel point qu'elle allait exacerber les problèmes de santé mentale et plonger des personnes dans la détresse à toute heure du jour et de la nuit. Nous voulions nous assurer que, quelle que soit la situation d'un Canadien, quelle que soit la situation d'une personne dans notre pays, ce service serait accessible.
Nous allons prolonger ces services pour une autre année. Nous savons que, premièrement, nous ne sommes pas encore tirés d'affaire et, deuxièmement, que bien des choses ont changé lorsque les gens ont commencé à reprendre leur vie en main. Il y a eu d'énormes souffrances. D'énormes sacrifices aussi, certains que nous connaissons et d'autres que nous ignorons. Les habitudes ont été perturbées. Les relations ont été perturbées. Les cadres de travail ont été perturbés. Nous savons que les Canadiens continueront d'avoir besoin d'aide pendant encore un certain temps.
C'est notre contribution pour veiller à apporter de l'aide aux Canadiens au moment où ils en ont besoin, grâce à des lignes d'aide d'urgence, de même que par le portail Espace mieux-être, qui aide à trouver l'aide dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin et dans la langue dans laquelle ils en ont besoin.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Ma question s'adressera à la ministre Hajdu, parce que j'ai aimé une partie de sa réponse. Elle dit avoir consulté l'ensemble des gens que je voulais réunir autour d'une table.
Cependant, voit-elle la différence entre le fait de consulter des gens et le fait de les réunir autour d'une table pour qu'ensemble, on puisse trouver la meilleure stratégie possible et échanger sur les différents domaines d'expertise?
Je pense notamment au Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID‑19. On se rappellera qu'il y a eu des critiques quant à la transparence et à l'éthique de certaines personnes qui étaient autour de la table. Ce qui est important pour moi, c'est de s'assurer qu'on travaille en concertation, particulièrement en ce qui concerne le CEPMB.
D'ailleurs, Recherche Canada émet quatre recommandations sous le thème de la prudence. Premièrement, il s'agit de préserver l'ensemble de l'écosystème de la recherche et de l'innovation en santé.
Deuxièmement, on dit que le gouvernement devrait reconsidérer les répercussions des réformes du CEPMB non seulement sur les coûts des médicaments, mais aussi sur leur valeur et sur l'accès des patients à ceux-ci et aux essais cliniques novateurs.
Troisièmement, on estime que le gouvernement devrait examiner les répercussions de ces réformes sur l'emploi de la prochaine génération de chercheurs hautement qualifiés et sur ses investissements dans ce domaine.
Conséquemment, la quatrième recommandation est que le gouvernement fédéral reporte la mise en œuvre des réformes du CEPMB jusqu'à ce qu'il ait conclu un processus plus complet à l’appui de l'ensemble de l'écosystème de la recherche et de l'innovation en santé, en réunissant autour de la table l'ensemble des principaux intervenants qui sont touchés par les réformes.
Qu'est-ce que la ministre a à répondre à Recherche Canada: une alliance pour les découvertes en santé?
:
Nous avons beaucoup de chance au Canada d'avoir des vaccins très efficaces. Toutefois, ils ne sont pas efficaces à 100 %, même après deux doses.
Par exemple, si un vaccin est efficace à 80 %, il se peut que le cinquième de la population, même après la vaccination, demeure vulnérable à l'infection. Ce que nous savons, en général, c'est que ces infections seront moins graves, ce qui veut dire que le caractère protecteur des vaccins contre la gravité des infections et très important.
Vous avez soulevé un point très important, à savoir qu'il est toujours possible d'être infecté. Même si vous avez une maladie bénigne, vous pourriez la transmettre à quelqu'un d'autre qui n'aurait pas été complètement bien vacciné. En définitive, le résultat est le même, que l'on parle d'infections à l'un des variants qui circulent maintenant ou de cas d'infection après la vaccination. En fin de compte, il faut deux doses de vaccin, identiques ou pas. Cela continuera de donner des résultats.
Les équipes sportives doivent respecter des protocoles sanitaires. À l'heure actuelle, les rencontres se déroulent sous les auspices des services de santé publique qui ont mis en place des plans de sécurité afin que les personnes infectées ne risquent pas de propager largement le virus.