Bienvenue à tous à la 42e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier la situation d'urgence à laquelle font face les Canadiens à la lumière de la pandémie de COVID‑19.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins. De l'Association canadienne des optométristes, nous accueillons M. François Couillard, le Dr Michael Nelson et Laurèl Craib-Laurin. De la ville de Windsor, nous accueillons le maire Drew Dilkens. De la région de Peel, nous accueillons le Dr Lawrence Loh, médecin hygiéniste, Santé publique, et la Dre Jennifer Loo, médecin hygiéniste intérimaire et cheffe de la direction d'Algoma Public Health. De plus, nous accueillons le Dr Christopher Mackie, médecin hygiéniste, Service de santé de Middlesex-London. Nous accueillons également, de UNITE HERE Canada, Michelle Travis, directrice de recherche, Elisa Cardona, employée d'accueil, section locale 40, et Kiran Dhillon, employée d'accueil, section locale 40.
Tous les témoins sont invités à faire une déclaration de cinq minutes.
J'afficherai un carton jaune quand votre temps sera presque écoulé et un carton rouge quand votre temps de parole sera terminé. Si vous voyez le carton rouge, vous n'aurez pas à vous arrêter tout de suite, mais vous devrez essayer de conclure rapidement.
Sur ce, j'invite l'Association canadienne des optométristes à commencer. Allez-y, s'il vous plaît, pour cinq minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour et merci à tous les membres du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes, et en particulier à Luc Thériault, député de Montcalm, de m'avoir donné cette occasion de présenter un exposé au nom de l'Association canadienne des optométristes.
Je m'appelle Michael Nelson et je suis le président de l'association. Je suis également un optométriste en exercice à Winnipeg, au Manitoba. Je suis accompagné de François Couillard, notre PDG, et de Laurèl Craib-Laurin, notre directrice principale des relations avec les gouvernements et les parties prenantes.
Notre association représente plus de 5 400 optométristes, des médecins qui prodiguent les soins oculaires primaires aux Canadiens. Nous avons reçu, pendant la pandémie de COVID‑19, un nombre croissant de patients se plaignant de divers problèmes de vision. Les Canadiens se rendent compte de l'importance de leurs yeux. Ils savent qu'ils ne doivent pas tenir pour acquis leur sens de la vue. Les optométristes constatent des taux plus élevés de fatigue visuelle, une augmentation de la sécheresse oculaire et un taux croissant de myopie. Des affections oculaires telles que la rétinopathie diabétique, qui peut entraîner une perte de vision, se sont aggravées, car certains Canadiens ont choisi de retarder leurs examens oculaires de routine.
Le taux croissant de myopie est particulièrement alarmant pour les optométristes et devrait alerter le gouvernement aussi. L'année dernière, le premier rapport mondial sur la vision de l'Organisation mondiale de la santé a présenté des résultats surprenants. Par exemple, le taux de myopie devrait passer de 28 % en 2010 à 50 % en 2050. Ce constat est très alarmant, car la myopie augmente les risques de glaucome, de décollement de la rétine et de perte de vision chez l'adulte. Si l'hérédité joue un rôle important dans la myopie, elle est encore exacerbée par ce que nous avons vu tout au long de la pandémie de COVID‑19, à savoir de plus en plus de temps le nez rivé à un écran et pas assez de temps en plein air. Ce phénomène est particulièrement inquiétant pour les enfants, car ils passent de plus en plus de temps devant un écran pour leurs activités scolaires et récréatives.
Pour ceux qui vivent avec la rétinopathie diabétique, une affection particulièrement prédominante dans les populations autochtones, les problèmes d'accès aux soins pendant la pandémie ont entraîné une détérioration de la santé oculaire.
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Certaines questions de politique de haut niveau concernant la santé oculaire méritent l’attention du gouvernement fédéral, car elles ont des répercussions majeures non seulement sur la santé des Canadiens, mais également sur l’économie et la productivité de notre nation.
Un document de recherche de Deloitte Access Economics, paru le mois dernier, estime que le coût total de la perte de vision au Canada était de 15,6 milliards de dollars en 2019. C'était avant la pandémie de COVID‑19.
L’absence d’un système coordonné de soins de santé primaires pour la santé oculaire a été particulièrement manifeste pendant la pandémie de COVID‑19, qui a considérablement réduit la capacité des optométristes à fournir des soins aux Canadiens. Les problèmes de vision touchent la majorité des Canadiens, puisque six sur dix d'entre eux déclarent avoir eu un problème de vision. Chaque année, près de 1 million de Canadiens manquent le travail ou l’école, ou voient leurs performances affectées par des problèmes de vision.
Nous aimerions vous encourager à mener une étude sur la vision, au Comité permanent de la santé, une fois que cette pandémie sera terminée.
Pour une raison quelconque, les nombreux systèmes de soins de santé du Canada ne reconnaissent pas que nos yeux méritent le même niveau de soins que les autres parties du corps. Il est urgent de donner la priorité à la santé oculaire et à l’accès à des soins visuels appropriés pour toutes les populations.
Nous avons la possibilité de faire en sorte que la santé oculaire et les soins de la vue fassent partie intégrante de la prestation des soins de santé dès la naissance. Soixante-quinze pour cent des pertes de vision peuvent être traitées ou prévenues, ce qui signifie que la détection et le traitement précoces peuvent améliorer la santé de la population et contribuer à éviter des interventions et des traitements futurs plus coûteux.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
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Merci beaucoup, monsieur le président. C'est vrai que le vent souffle, mais par à‑coups aujourd'hui.
Je vous remercie, vous et les membres du Comité, de me donner l'occasion de plaider en faveur des collectivités frontalières, non seulement Windsor, mais toutes les collectivités de partout au pays, pour qu'elles aient accès aux vaccins excédentaires offerts par nos voisins américains.
Dans ma collectivité, avant le début de la pandémie, la frontière entre Windsor et Detroit ressemblait beaucoup à celle entre Ottawa et Gatineau, dans l'ombre de la Colline du Parlement.
Des milliers de travailleurs de la santé vivent dans ma collectivité, mais se rendent travailler tous les jours à Detroit.
Au début de la pandémie, quand Detroit était un point chaud quant au nombre d'éclosions — en fait, l'un des pires endroits aux États-Unis —, les infirmières canadiennes traversaient la frontière chaque jour pour appuyer le système de santé dans le Sud-Est du Michigan. Il n'est pas exagéré de dire que, sans les travailleurs de la santé canadiens, des hôpitaux entiers auraient fermé au Michigan, ce qui aurait créé des problèmes généralisés. En fait, le département d'État américain a reconnu cette précieuse contribution, et le consul général américain est venu à Windsor. Lui et moi avons distribué des cartes-cadeaux de remerciement aux médecins, aux infirmières et aux pharmaciens qui traversaient le tunnel Windsor-Detroit et le pont Ambassador.
C'était en avril 2020.
Au début de la vaccination, la Ville de Windsor a pris des mesures pour appuyer tous les aspects du processus. Des centaines d'employés municipaux ont été redéployés pour prêter main-forte à des cliniques de vaccination de masse à Windsor. Nous avons mis sur pied un centre d'appels spécial pour veiller à ce que le processus se déroule sans heurts et de façon efficace.
Cela n'a pas été sans difficultés, la plus importante étant l'écart entre l'offre et la demande.
Au début, 12 000 personnes âgées de plus de 80 ans figuraient sur notre liste d'attente. Certaines avaient attendu six semaines avant de téléphoner pour prendre leur premier rendez-vous.
En fait, j'ai pris moi-même 180 rendez-vous. Quand j'ai appelé une dame de 86 ans, elle s'est mise à pleurer de joie. Elle n'était pas sortie de chez elle depuis six semaines. Elle ne voulait même pas sortir son bac de recyclage sans son téléphone de peur de manquer l'appel qui lui donnerait de nouveau la possibilité d'embrasser ses petits-enfants.
Le problème, c'est que la peur et l'incertitude qu'elle avait ressenties au début n'ont fait qu'empirer après sa première injection, parce qu'on lui a dit de rentrer chez elle et d'attendre jusqu'à quatre mois que quelqu'un d'autre l'appelle pour lui donner un deuxième rendez-vous.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, nous pouvons et devons faire mieux jusqu'à ce que tout le monde ait été complètement vacciné. Aujourd'hui, de nombreux responsables médicaux de Detroit et de l'État du Michigan ont offert de nous envoyer leurs vaccins excédentaires, dont beaucoup expireraient autrement et seraient jetés parce que le nombre de personnes souhaitant se faire vacciner est en baisse, cela à deux kilomètres à peine de Detroit.
La semaine dernière, nous avons appris que l'État du Michigan avait jeté 35 000 doses, tandis que, selon moi ces doses auraient pu servir à vacciner des Canadiens.
Je comprends qu'une foule de questions se posent, des questions qu'il faudrait régler pour rendre possible ce genre d'effort international de vaccination. Je ne suis pas ici pour minimiser ou banaliser les efforts nécessaires pour que cela se produise, mais je suis ici pour préconiser que cet effort soit accéléré, parce que cela aiderait les Canadiens à avoir accès à leur deuxième dose plus rapidement que si nous n'agissons pas.
Le rapport du Comité consultatif d'experts en matière de tests et de dépistage de la COVID‑19, publié par le gouvernement fédéral le 28 mai, souligne précisément que les Canadiens qui n'ont qu'une dose sont grandement désavantagés sur le plan de la santé publique. Je comprends qu'il existe une voie pour que les Canadiens soient entièrement vaccinés en fonction de l'approvisionnement national réparti entre les provinces, mais ce processus prendra des mois pour que tous les Canadiens admissibles reçoivent leur deuxième dose. Aujourd'hui, nos homologues américains se proposent d'envoyer des vaccins excédentaires au Canada.
Il est urgent de dialoguer avec toutes les parties concernées des deux côtés de la frontière pour trouver une solution.
Tout au long de cette pandémie, tous les ordres de gouvernements ont déplacé des montagnes pour protéger la santé et la sécurité du public. Les initiatives stratégiques qui auraient autrement pris des années se règlent en quelques jours, et je m'engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour créer les conditions propices au succès.
La semaine dernière, le conseil d'administration de la Windsor-Detroit Tunnel Corporation a voté en faveur de la fermeture du tunnel international dans le but d'organiser une clinique de vaccination à la frontière, en aval de la rivière Detroit. J'ai établi une liste d'attente en ligne pour les résidents de Windsor-Essex qui sont prêts à faire la queue pour recevoir les vaccins excédentaires des États-Unis. Aujourd'hui, plus de 11 500 Canadiens figurent sur cette liste.
Des solutions créatives ont été trouvées au poste frontalier de Carway entre l'Alberta et le Montana, et je félicite tous les intervenants des deux côtés de la frontière pour la créativité dont ils ont fait preuve afin que l'on fasse, là‑bas, ce qu'il faut. Les vaccins excédentaires du Montana servent à des Canadiens qui attendaient. Je demande le même type de créativité et d'effort pour être [Difficultés techniques] afin que nous puissions atteindre notre objectif binational commun de vacciner pleinement nos résidents pour réunir les familles, pour relancer nos économies, pour remettre les gens au travail, pour faire ouvrir les entreprises et pour rouvrir la plus longue frontière non défendue du monde.
Cependant, j'ai besoin de l'aide et du leadership de notre gouvernement fédéral, et c'est ce que je demande encore aujourd'hui.
Merci. J'attends avec impatience les questions et les discussions de ce matin.
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Bonjour. Je remercie les membres du Comité de me donner l'occasion de présenter un exposé aujourd'hui.
Je me concentrerai principalement sur mon expérience de médecin hygiéniste de la région de Peel. J'ai aussi l'honneur d'être accompagné aujourd'hui de deux confrères, le Dr Chris Mackie, du Service de santé de Middlesex-London, et la Dre Jennifer Loo, médecin hygiéniste d'Algoma Public Health. Ils pourront ajouter à mes remarques en parlant de leurs propres expériences dans d'autres régions de l'Ontario.
La région de Peel est l'un des 34 bureaux de santé publique de l'Ontario. Elle dessert 1,5 million de personnes dans les villes de Brampton, de Mississauga et de Caledon. Comme bon nombre d'entre vous le savent probablement, la région de Peel est l'une des régions à avoir été la plus touchée par la COVID‑19 au Canada, en raison de facteurs démographiques comme une grande proportion des milieux de travail essentiels ainsi que de la diversité sociodémographique et économique. L'aéroport international le plus fréquenté du pays se trouve sur notre territoire, lui qui a été une source d'introduction de variants préoccupants dans notre collectivité.
Depuis le début de la pandémie, les efforts déployés localement en matière de santé publique sont soutenus par une collaboration continue avec nos partenaires du fédéral et des provinces, des municipalités locales et avec nos partenaires communautaires. Pour vous donner des exemples précis du genre de soutien que le gouvernement fédéral a apporté à la région de Peel, sachez que nous avons reçu une somme de 6,5 millions de dollars de l'Agence de la santé publique du Canada destinée à financer des logements d'isolement volontaire pour les résidents qui ne peuvent pas s'isoler à domicile. Nous avons aussi obtenu 13,1 millions de dollars dans le cadre du programme Vers un chez-soi afin de pouvoir véritablement aider certains de nos résidents les plus vulnérables. Le fédéral nous a aussi aidés à gérer des éclosions dans les foyers de soins de longue durée en dépêchant les Forces armées canadiennes afin de protéger certains des aînés les plus vulnérables de notre collectivité.
Nous avons grandement apprécié ces mesures de soutien et d'autres que nous avons reçues. Nous reconnaissons qu'il y a d'autres volets où la collaboration pourrait être renforcée.
Le soutien financier à court terme des gouvernements provincial et fédéral nous a aidés dans nos efforts immédiats de lutte contre la pandémie. À Peel, ces efforts ont nécessité le redéploiement de la plupart de nos employés, l'embauche de travailleurs et la suspension de la plupart de nos programmes de santé publique. Nous sommes reconnaissants de cet appui.
Toutefois, à plus long terme, le gouvernement fédéral pourrait aider davantage la Peel Public Health et les services de santé publique de l'Ontario en allouant des fonds propres à la santé publique dans le cadre des transferts provinciaux, puisque la plupart des fonds consacrés à la santé servent traditionnellement à la prestation de soins de santé. En outre, il pourrait améliorer les ressources et la gouvernance de l'Agence de la santé publique du Canada afin de mieux appuyer les interventions nationales en cas de maladies infectieuses. Pour cela, il faudrait notamment que l'administratrice en chef de la santé publique ait l'autonomie et le pouvoir nécessaires pour orienter les mesures de santé publique, y compris par le maintien des programmes internationaux de surveillance. Il pourrait également fournir des ressources supplémentaires pour répondre aux crises de santé publique préexistantes qui ne sont pas liées à la COVID, comme la crise des opiacées, ainsi qu'à celles qui surviendront en raison du retard dans la prestation des services de santé publique. Au besoin, nous serions heureux d'approfondir les principaux problèmes de la COVID auxquels est confronté le secteur de la santé publique à l'occasion de la période de questions.
Un autre aspect à examiner serait la gestion des éclosions dans les communautés des Premières Nations. Mes confrères de Middlesex-London et d'Algoma qui m'accompagnent aujourd'hui m'ont dit qu'ils jouent un rôle de premier plan à l'échelle locale pour donner suite à un mandat défini par Ottawa. Cela pourrait nécessiter un soutien et des ressources supplémentaires.
Le gouvernement fédéral pourrait aussi appuyer nos interventions en cas de pandémie en améliorant les mesures de contrôle des déplacements et de franchissement des frontières afin de réduire davantage l'afflux de variants préoccupants ou de variants à surveiller provenant d'autres provinces et de l'étranger.
Nous appuyons les mesures fédérales et provinciales visant à restreindre les déplacements non essentiels. Pour souligner notre niveau de préoccupation, le conseil régional de Peel a récemment demandé la suspension de tous les déplacements non essentiels en provenance d'autres provinces ou d'autres pays et aboutissant à l'aéroport international Pearson de Toronto. Au fur et à mesure que la situation internationale évolue, il faut apporter rapidement des ajustements aux restrictions de voyage.
La Dre Loo abordera un autre point, soit l'expérience d'Algoma en ce qui concerne la gestion à la frontière terrestre. Cette expérience a fait ressortir un désir des acteurs locaux de participer à la formulation de toutes les restrictions proposées qui ont une incidence sur nos collectivités.
Parallèlement, il est également important de protéger les personnes vulnérables qui sont touchées par les restrictions. À Peel, cela comprend les étudiants étrangers qui arrivent au Canada. Bon nombre d'entre eux sont victimes d'un commerce abusif par des propriétaires sans scrupules et doivent payer des sommes astronomiques pour partager des espaces inadéquats pendant et après leur isolement. Le soutien du gouvernement fédéral pourrait nous aider à fournir aux étudiants qui arrivent de meilleurs renseignements sur leurs options en matière d'isolement.
Nous devons également nous assurer que notre main-d'œuvre est protégée. À Peel, une analyse de notre vaste secteur du travail essentiel a révélé que, dans 25 % des cas d'éclosion sur les lieux de travail, des employés étaient allés travailler même après l'apparition des symptômes. Sans congé de maladie approprié, les travailleurs essentiels sont souvent incapables de s'isoler ou de rester à la maison quand ils sont malades, ou d'avoir accès à la vaccination en temps opportun. Les améliorations apportées précédemment à la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et à la nouvelle prestation ontarienne pour la protection du revenu des travailleurs sont des pas dans la bonne direction. Toutefois, d'autres améliorations pourraient consister à réduire au minimum le temps passé sans revenu grâce au versement rapide des fonds et à l'élimination de l'exigence de démontrer une perte de revenu de 50 % avant de pouvoir présenter une demande. Ces changements élimineraient les obstacles et aideraient à faire en sorte que nos travailleurs puissent suivre les directives de santé publique quand ils sont malades.
Au Canada, la santé publique est une responsabilité partagée entre tous les ordres de gouvernement. La coordination et la collaboration sont essentielles. Il est tout aussi important de faire preuve de souplesse pour relever les défis locaux. Il est essentiel que les différents ordres de gouvernement fassent porter leur appui à l'échelon local tandis que nous nous passons de la phase d'intervention à celle de la relance.
Mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour. Je remercie le Comité de nous avoir invitées aujourd'hui.
Je m'appelle Michelle Travis et je suis directrice de la recherche à la section locale 40 de UNITE HERE, le syndicat des employés d'accueil.
La COVID‑19 a eu un effet dévastateur sur les employés du secteur hôtelier qui ont perdu leur emploi à cause de la pandémie. C'est particulièrement le cas à l'hôtel Pacific Gateway, que le gouvernement fédéral a repris l'an dernier en vertu de la Loi sur la quarantaine.
Vous entendrez tout à l'heure deux travailleuses qui ont été directement touchées par cette prise de contrôle et qui demandent au gouvernement d'agir.
Le gouvernement injecte des sommes incalculables de fonds publics dans un hôtel qui a récemment congédié plus de 140 travailleurs permanents, surtout des femmes. Il n'y a aucune transparence quant aux modalités ni au temps que durera cette prise de contrôle par le gouvernement fédéral. Nous avons demandé une copie de l'entente entre le gouvernement et l'hôtel, mais l'hôtel dit qu'il n'y en a pas.
Les travailleurs durement touchés ont le droit de savoir pourquoi le gouvernement a mis sous respirateur artificiel cet hôtel qui profite de la pandémie pour congédier une grande partie de son personnel, et pourquoi il le subventionne. Les travailleurs devraient être autorisés à retourner au travail à mesure que les restrictions seront levées. Chaque jour, le gouvernement subventionne cet hôtel, et d'autres travailleurs risquent de perdre leur emploi.
Nous exhortons le gouvernement à indiquer quand il va se retirer du Pacific Gateway, à nous remettre une copie de son accord et à aller voir ailleurs.
J'aimerais maintenant que vous entendiez les deux personnes qui m'accompagnent.
Allez‑y, madame Cardona.
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Bonjour. Merci beaucoup de prendre le temps de m'écouter.
Je m'appelle Elisa Cardona et je travaille à temps plein depuis sept ans comme hôtesse et serveuse au Pacific Gateway Hotel, près de l'aéroport de Vancouver.
Lorsque le gouvernement a repris l'hôtel, il a fait appel à la Croix-Rouge. Certains d'entre nous ont été évincés des restaurants, de la cuisine et des services d'entretien ménager.
Le gouvernement a prolongé à maintes reprises son occupation de notre hôtel. Il nous a dit qu'il serait parti en mai dernier, puis en août, puis en novembre, et il a repoussé son départ au 30 mars 2020. Il vient de dire qu'il resterait jusqu'à la fin de l'été.
L'hôtel a pris prétexte de cette mainmise des autorités fédérales pour me licencier, ainsi que 142 de mes collègues, soit plus de 70 % du personnel.
Bon nombre d'entre nous avons été licenciés au cours des deux derniers mois et beaucoup sont des femmes. Je suis une mère célibataire qui élève deux enfants âgés de 12 et de 14 ans, et depuis un an, je m'inquiète de mes finances et de mes ressources, ce qui est extrêmement stressant pour moi et ma famille. Je m'attendais à retourner à mon emploi le moment venu.
Nous avons demandé à l'hôtel de nous reprendre après la COVID‑19, lorsqu'il sera de nouveau possible de travailler. La direction a toujours refusé.
Le gouvernement fédéral subventionne un hôtel qui prend prétexte d'une pandémie qui ne durera qu'un temps pour nous congédier et nous remplacer par du personnel moins bien payé. Nous avions là de bons emplois qui nous permettaient de faire vivre une famille. Pourquoi le gouvernement tolère-t‑il ce comportement?
Le nous a promis une relance féministe. Pourtant, ce sont les femmes qui sont le plus durement touchées par les licenciements qui se font sous ses yeux au Pacific Gateway. Une plainte relative aux droits de la personne a été déposée contre l'hôtel pour discrimination fondée sur le sexe et la race à l'égard des femmes parce que leurs emplois ont été touchés de façon disproportionnée.
Combien le gouvernement a‑t‑il dépensé pour cet hôtel pendant que des femmes comme moi sont traitées comme des objets jetables? Après la dernière vague d'embauches massives, nous avons fait la grève et sommes demeurées sur le piquet de grève. Ce qui se passe à notre hôtel est inacceptable. Le gouvernement peut et doit agir. C'est pourquoi nous lui demandons de cesser de subventionner le Pacific Gateway Hotel.
Merci.
Je m'appelle Kiran Dhillon. J'ai travaillé comme préposée au nettoyage des chambres au Pacific Gateway Hotel pendant 17 ans, jusqu'à ce que la pandémie frappe.
J'ai élevé mes enfants grâce à cet emploi. Lorsque le gouvernement a repris notre hôtel comme lieu de quarantaine, il a fait appel à la Croix-Rouge. D'autres personnes ont été formées pour faire notre travail.
J'ai été licenciée le mois dernier avec beaucoup de mes collègues. L'hôtel a congédié 90 % du personnel d'entretien ménager. La plupart d'entre nous sont des femmes qui y travaillent depuis des dizaines d'années. Au Pacific Gateway, ce sont les femmes qui écopent le plus des pertes d'emplois, alors que les emplois des hommes sont plus susceptibles d'être protégés.
Nous avons déposé une plainte relative aux droits de la personne pour discrimination fondée sur le sexe et la race en raison de la façon dont nous avons été traitées. L'hôtel a licencié 74 % de son personnel féminin. D'autres collègues de travail risquent de perdre leur emploi cet été si le gouvernement continue d'utiliser notre hôtel.
Mes collègues et moi voulons savoir quand le gouvernement cessera d'utiliser cet hôtel et comment il aidera les femmes comme moi à retourner au travail pour que nous ne soyons pas traitées comme des personnes de deuxième classe.
Les gens ont envie de recommencer à voyager. Il n'y a aucune raison pour que nous perdions nos emplois pendant une pandémie qui ne durera qu'un temps.
Merci beaucoup.
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Je vais adresser mes questions au maire Dilkens.
Au préalable, je tiens à dire à Mme Cardona et à Mme Dhillon que leur témoignage est bouleversant et qu'il doit provoquer une prise de conscience chez tous les membres du Comité. Je ne peux pas croire que vous ayez dû passer par là. Je demande encore une fois au gouvernement d'abolir le programme de quarantaine à l'hôtel, qui n'a aucune base scientifique et est discriminatoire.
Je suis vraiment désolée que vous ayez dû subir cette injustice. Je suis sous le choc. C'est ridicule.
Monsieur le maire Dilkens, je crois comprendre qu'avant la séance — environ trois minutes avant —, vous avez reçu une lettre de l'ASPC disant que si une pharmacienne américaine passait la main au Canada, à la frontière, pour donner à un Canadien une dose qui, autrement, irait à la poubelle, cela serait considéré comme l'importation d'un médicament pour la vente et nécessiterait l'approbation de Santé Canada. Est‑ce exact?
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins qui se joignent à nous aujourd'hui.
Je vais adresser mes questions au Dr Loh, mais je tiens d'abord à les remercier, lui et son équipe, du travail acharné qu'ils ont fait dans notre collectivité pendant la pandémie.
Docteur Loh, le nouveau variant Delta a été dépisté chez nous. Le 2 juin, vous avez dit que nous devions injecter rapidement les deuxièmes doses à Peel et dans d'autres zones chaudes pour assurer une protection maximale. Je suis d'accord avec vous sur la nécessité d'établir des priorités.
Avez-vous reçu des réactions du gouvernement provincial au sujet de la priorisation des points chauds pour l'injection de la deuxième dose?
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Je vous remercie de votre question, monsieur Trudel.
Je voudrais commencer par dire qu'il se fait très peu de recherche en optométrie, au Canada. Entre 0,5 et 1 % des budgets globaux de recherche au Canada sont consacrés aux soins de la vue.
Quand on voit le travail qui se fait dans les Instituts de recherche en santé du Canada, ou IRSC, on constate qu'aucune entité au sein de ces instituts ne se consacre aux soins de la vue. Par comparaison, les National Institutes of Health, aux États‑Unis, comprennent un institut spécialement voué aux soins de la vue, mais il n'y a rien de tel au Canada.
Une bonne partie de la recherche se fait par les provinces et est subventionnée par celles-ci. Le gouvernement du Québec, entre autres, y consacre beaucoup de fonds. Des fondations québécoises privées font également de la recherche.
Il se fait un peu de recherche fondamentale et de la recherche sur des thérapies avancées pour certains problèmes de santé pouvant conduire à des pertes de vision. Des essais cliniques sont aussi réalisés sur de nouveaux médicaments susceptibles d'aider à ralentir la progression des pertes de vision.
La pandémie a montré que nous tous — les enfants, les adultes, tout le monde — utilisons beaucoup plus nos écrans et a fait ressortir l'importance de la vue pour nous. Nous accueillons de plus en plus de patients qui présentent des symptômes liés à l'utilisation d'écrans. Cela a bien fait ressortir toute l'importance de la vue, et les Canadiens estiment qu'il s'agit d'un domaine de recherche où le gouvernement fédéral doit faire preuve de leadership.
À propos des enfants — j'ai déjà parlé de la myopie —, des études établissent un lien entre l'utilisation accrue des écrans, le temps passé devant les écrans, et l'augmentation du nombre de cas de myopie, ce qui peut entraîner ultérieurement des problèmes de vision et un risque accru de maladies ophtalmiques.
Cette pandémie rappelle aux Canadiens de ne pas tenir leur vision pour acquise. Notre vue est importante, et nous avons besoin que le gouvernement fédéral prenne l'initiative en la matière.
À ce que je sache, il n'y a pas eu de campagne de ce genre. Tout ce qui concerne les soins de la vue a vraiment été négligé par le passé, si on compare cela aux soins dentaires ou, maintenant, aux soins en santé mentale. Pendant un certain temps, la santé mentale était un sujet tabou, mais maintenant, il y a beaucoup de campagnes à ce sujet.
Nous entrevoyons une campagne un peu comme celle qui a été faite par le passé pour cesser de fumer. Il faut vraiment éduquer le public et lui faire prendre conscience que certaines choses sont bonnes pour les yeux et que d'autres ne le sont pas. Il faut prendre des rendez-vous fréquents avec des spécialistes de la vue pour s'assurer d'avoir un suivi sur sa santé visuelle et pour pouvoir détecter rapidement les problèmes afin d'éviter qu'ils deviennent des problèmes beaucoup plus sérieux qui peuvent causer la cécité.
Il n'y a pas eu de campagne de ce genre par le passé, et c'est pour cela que nous et plusieurs de nos partenaires à l'échelle nationale essayons d'en développer.
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Je vous remercie de votre question.
Comme nous sommes situés à la frontière internationale, notre situation sort de l'ordinaire, en ce sens que nous possédons la moitié du tunnel Windsor-Detroit. Detroit est propriétaire de l'autre moitié. C'est vraiment le seul cas semblable entre les États-Unis et le Canada. Grâce à l'approbation unanime que nous avons obtenue de la commission, nous avons la capacité, comme la commission l'a dit, de fermer le tunnel aussi souvent et aussi longtemps qu'il le faut pour faciliter la vaccination à la ligne de démarcation.
En fait, nous avons tracé la ligne dans le tunnel. L'idée, c'est que du côté américain, nous avons de multiples offres de gens qui habitent au Canada, de Canadiens, donc, pour faciliter la vaccination et obtenir les vaccins. Nous essayons de trouver une façon de faire qui n'est peut-être pas la plus facile. Il y a de meilleures solutions, plus optimales, mais nous essayons de trouver une façon pratique de gérer toute la logistique des deux côtés de la frontière. Nous pouvons fermer le tunnel, faire descendre les gens et les vacciner directement à la frontière. Ils seraient alors entièrement vaccinés.
Vous savez quoi? Devinez quoi? Ce serait préférable pour tous les autres Canadiens qui attendent un vaccin. Nous avons acquis d'autres vaccins auprès d'autres sources, et tout le monde monterait plus rapidement dans la liste de priorité.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le maire Dilkens, merci d'être venu.
En tant que députée de l'Ontario, je comprends l'exaspération du gouvernement de l'Ontario à l'égard de certains plans de vaccination. Je suis sûre que vous vous êtes exprimé. Il y a eu notamment la question des délais de quatre mois, car d'autres provinces ont moins tardé à les abréger, mais nous sommes heureux de voir que l'Ontario commence à mettre en place le dispositif pour administrer les deuxièmes doses.
Je suis certain que vous avez eu des conversations très animées avec le premier ministre Ford à ce sujet.
Quant aux échanges au sujet de ces doses, même si je reconnais qu'aucune dose ne devrait être gaspillée, le nœud du problème, c'est que ces doses ne sont pas la propriété du Canada. Elles appartiennent aux États-Unis, aux Américains, aux contribuables qui les ont payées.
Même si nous voulons nous assurer que les Canadiens peuvent avoir accès à des doses, il faudrait que l'État du Michigan, le gouvernement américain et, franchement, même le premier ministre Ford donnent leur appui, comme cela a pu se faire entre le Manitoba et le Dakota du Nord. Tous les ordres de gouvernement ont participé aux discussions. Il ne s'agissait pas de créativité, mais de planification précise.
Avez-vous l'appui de l'État du Michigan, du gouvernement américain et du premier ministre Ford pour l'importation de ces vaccins, appui que nous avons eu dans d'autres provinces?
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C’est une très bonne question.
Je dois souligner que ce rapport contient beaucoup d'informations provenant d'experts. Il a été réalisé par des experts qui travaillent pour une filiale de Deloitte qui se trouve en Australie. Ce sont donc des données pointues.
À l’Association canadienne des optométristes, nous préférons citer le montant de 15,6 milliards de dollars, car ce sont des coûts très tangibles. Ce sont des coûts de santé et de productivité.
Le montant de 30 millions de dollars concerne les pertes de qualité de vie. Ce n’est pas vraiment une perte tangible de productivité et il ne s'agit pas de coûts. Ceux qui ont préparé le rapport ont une méthodologie pour chiffrer la perte de qualité de vie.
L’Association canadienne des optométristes préfère se référer au montant de 15,6 milliards de dollars. C’est ce que nous avons mentionné dans nos commentaires.
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Nous reprenons nos travaux.
Nous reprenons la 42e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier la situation d'urgence à laquelle les Canadiens font face à cause de la pandémie de COVID‑19.
Je souhaite la bienvenue aux témoins. Du ministère de la Santé, nous accueillons M. Stephen Lucas, sous-ministre; du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, M. Bill Matthews, sous-ministre; du Comité consultatif national de l'immunisation, M. Matthew Tunis, secrétaire général; de l'Agence de la santé publique du Canada, M. Iain Stewart, président, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique, et la brigadière-générale Krista Brodie, vice-présidente, Logistique et opérations. Du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, enfin, nous accueillons M. Rob Stewart, sous-ministre.
Je vous remercie tous de votre présence et du temps que vous nous accordez.
Nous allons passer directement aux questions, en commençant par M. Barlow, qui aura six minutes.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de s'être joints à nous encore une fois aujourd'hui. Je sais qu'au cours de ces derniers mois, certains d'entre vous se sont rendus disponibles à plusieurs reprises pour répondre à des questions, et je sais que ces temps, vous êtes très occupés. Je tiens à ce que vous sachiez que l'effort supplémentaire que vous avez fait pour revenir nous parler est grandement apprécié.
J'aimerais poser quelques questions au sous-ministre Matthews au sujet de la reddition de comptes aux contribuables, en particulier au sujet des unités mobiles de santé.
Certaines personnes cherchent à dénicher un complot et du copinage là où il n'y en a pas, alors je vais vous demander de mettre tout cela au clair en nous donnant quelques détails.
Quelles étaient les circonstances entourant la pandémie au moment où l'on a envisagé d'utiliser des unités mobiles? Pourquoi a‑t‑on investi cet argent à l'avance?
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Cela s'est fait quand les salles d'urgence débordaient et que nous manquions terriblement d'espace. Vous avez vu le navire de croisière dans le port de New York, et nous avons remarqué que d'autres pays prenaient des mesures pour planifier l'installation d'unités d'hôpitaux mobiles ou d'unités de santé.
Il est important de souligner qu'il faut du temps pour concevoir ces solutions et les mettre en œuvre. La conception est une chose, mais l'acquisition de l'équipement qui l'accompagne est toute autre. On ne peut pas simplement acheter ces produits au magasin.
À ce moment‑là, nous avons établi des contrats pour deux conceptions différentes, l'une avec la société Weatherhaven, dont on insère l'unité dans une structure existante — c'est celle qui a été déployée en Ontario — et un autre modèle de SNC-Lavalin et ses partenaires qui est conçu... Oh, excusez-moi, l'unité de Weatherhaven est autonome, on ne la monte pas à l'intérieur d'un immeuble. Celle de SNC-Lavalin et de ses partenaires se monte dans une structure existante, comme un centre sportif ou autre.
Nous nous sommes efforcés d'harmoniser ces contrats. Ensuite, nous avons collaboré avec des responsables de la santé pour les concevoir et pour commencer à acheter l'équipement qui serait nécessaire si ces unités devaient être déployées. Comme vous le savez, l'Ontario en a demandé, alors certaines unités ont été déployées.
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Merci, monsieur le président. Bonjour à mes collègues et, encore une fois, merci aux témoins d'être venus.
Ma première question s'adresse à la Dre Tam.
La semaine dernière, le premier ministre de la Nouvelle‑Écosse, Iain Rankin, et le médecin hygiéniste en chef, le Dr Strang, ont annoncé que dès demain, les travailleurs en rotation qui n'ont pas de symptômes et qui ont été entièrement vaccinés au moins deux semaines avant d'arriver en Nouvelle‑Écosse n'auront plus besoin de s'isoler. Par contre, ils devront subir un test le 1er ou le 2e jour, puis de nouveau le 5e ou le 6e jour, puis encore une fois le 12e, le 13e ou le 14e jour.
Je crois comprendre que les personnes qui ont reçu une dose de vaccin et qui ne viennent pas d'un point chaud d'exposition doivent s'isoler pendant sept jours après avoir obtenu la preuve de deux résultats négatifs.
À mesure que nous cherchons des moyens de rouvrir nos frontières nationales en toute sécurité, à quoi vous attendez-vous et quelles sont vos préoccupations au sujet de la réouverture, le cas échéant?
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Je vais commencer par dire ceci. La semaine dernière, le CCNI a recommandé que le vaccin AstraZeneca/Covishield COVID‑19 ou un vaccin à l'ARNm soit offert pour la dose subséquente dans une série commencée avec le vaccin AstraZeneca/Covishield COVID‑19. Il recommandait donc que la dose précédente compte et que l'on ne recommence pas la série.
Le CCNI a présenté cette recommandation en s'appuyant sur les résultats de plusieurs études menées à l'étranger, l'une en Espagne, l'autre au Royaume‑Uni et la troisième en Allemagne. Ces études ont démontré que l'on peut en toute sécurité administrer un vaccin à l'ARNm après un vaccin AstraZeneca. En fait, les résultats d'études à intervalles multiples — quatre semaines et aussi de huit à douze semaines — ont démontré que la vaccination mixte est sécuritaire.
Le CCNI a également examiné les données sur la réaction immunitaire provenant de l'étude menée en Espagne et dont les résultats indiquent qu'en fait, en administrant un vaccin à l'ARNm après le vaccin AstraZeneca, on renforce la réaction immunitaire.
Depuis, plusieurs études menées en Allemagne sur la réaction immunitaire ont reproduit ces mêmes résultats. On a constaté que le vaccin Pfizer administré après l'AstraZeneca stimule fortement la réaction immunitaire.
Voilà sur quoi se fondent les recommandations du CCNI. Il avait examiné les résultats d'études menées dans plusieurs pays sur la vaccination mixte et sur la réaction immunitaire qui démontraient que l'on pouvait appliquer cette stratégie en toute sécurité. Les provinces et les territoires se penchent actuellement sur cette question et sur la façon dont ils vont l'intégrer dans leurs approches d'administration de la deuxième dose partout au pays.
Merci.
Je poursuis rapidement, parce que je n'ai pas beaucoup de temps. Le maire de Windsor souhaite obtenir des doses des États‑Unis. Comme je ne sais pas qui participe aux discussions à ce sujet, n'hésitez pas à intervenir si c'est l'un d'entre vous. Je me souviens des discussions qui ont eu lieu au sujet des camionneurs, par exemple, au Manitoba et au Dakota du Nord, ainsi que du travail considérable qui a été fait avec le premier ministre de la province, le gouverneur de l'État et les autorités locales pour que ce processus se concrétise.
Je crois comprendre que le gouvernement fédéral des États‑Unis a décrété que les voyages pour se faire vacciner ne sont pas essentiels. Le gouverneur du Michigan n'a pas offert ces doses au Canada. Il y a peut-être certaines pharmacies qui offrent leurs doses excédentaires afin d'éviter qu'elles soient gaspillées, et je les comprends. En fin de compte, ces doses sont payées par les contribuables américains et leur appartiennent. À moins qu'ils soient disposés à nous les donner, que nous les voulions ou non, les propriétaires de ces doses doivent, en fait, nous faire savoir qu'ils souhaitent nous en faire don. Est‑ce là un résumé exact de la question?
Ce n'est pas que le gouvernement canadien ne veut pas avoir ces doses. En fait, nous travaillons tous les jours avec le gouvernement fédéral américain pour obtenir des doses excédentaires, mais ce sont les autorités gouvernementales locales qui n'ont pas autorisé le Canada à les obtenir.