Bienvenue à tous à la 24e séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier la situation d'urgence à laquelle les Canadiens font face avec la deuxième vague de la pandémie de COVID-19.
Je tiens à rappeler que chacun a le droit de participer à ces délibérations dans la langue officielle de son choix. Si vous éprouvez des difficultés à entendre l'interprétation, avertissez-nous aussitôt pour que nous puissions régler le problème.
Je souhaite la bienvenue aux témoins. Du Comité consultatif national de l'immunisation, nous accueillons la Dre Caroline Quach-Thanh, présidente et professeure titulaire, Université de Montréal. Du ministère de la Santé, nous accueillons le Dr Marc Berthiaume, directeur, Direction générale des produits de santé et des aliments, Direction des produits thérapeutiques, Bureau des sciences médicales. De l'Agence de la santé publique du Canada, nous accueillons Mme Kimberly Elmslie, vice-présidente, Direction générale de l'immunisation; le Dr Howard Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique; et le Dr Guillaume Poliquin, directeur général scientifique par intérim, Laboratoire national de microbiologie.
Je signale aux intervenants que je vais utiliser ces cartes pour indiquer que votre temps de parole est presque écoulé. Comme d'habitude, je vais brandir la carte jaune environ une minute avant la fin de votre temps de parole. Je vais utiliser la rouge lorsque votre temps sera écoulé, et si vous la voyez, veuillez conclure sans tarder.
Sur ce, nous allons poursuivre nos exposés. Nous allons commencer par la Dre Caroline Quach-Thanh.
Docteure, vous avez la parole pour 10 minutes.
[Français]
Monsieur le président et membres du Comité permanent de la santé, je vous remercie de cette nouvelle invitation à témoigner à votre comité, cette fois à propos de l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca pour les adultes âgés de 65 ans et plus.
Les recommandations du Comité consultatif national de l'immunisation, ou CCNI, émises le 1er mars 2021, étaient les suivantes.
Une série complète de vaccins contre la COVID-19 actuellement autorisés devrait être proposée aux personnes appartenant au groupe d'âge autorisé sans contre-indications au vaccin. Dans le contexte d'un approvisionnement en vaccins limité, les premières doses du vaccin à ARN messager contre COVID-19 devraient être réservées en priorité aux populations clés énumérées dans le document «?Orientations sur l'administration prioritaire des premières doses de vaccin contre la COVID-19 » du CC?I.
En raison de l'efficacité supérieure rapportée dans les essais cliniques, le vaccin à ARN messager contre la COVID-19 est recommandé de manière préférentielle aux personnes appartenant au groupe d'âge autorisé sans contre-indications, en particulier aux personnes présentant le plus grand risque de maladie grave et de décès et le plus grand risque d'exposition à la COVID-19.
Dans le contexte d'un approvisionnement en vaccins limité, le vaccin contre la COVID-19 d'AstraZeneca peut être proposé aux personnes âgées de 18 à 64 ans sans contre-indications si les avantages d'une vaccination précoce l'emportent sur les limitations d'une vaccination avec un vaccin moins efficace; la facilité du transport, de l'entreposage et de la manipulation de ce vaccin assure l'accès à la vaccination qui peut être autrement difficile; le consentement éclairé comprend une discussion sur les options actuellement disponibles et sur le calendrier des futurs vaccins.
[Traduction]
Lorsqu'il a formulé ses recommandations, le CCNI avait évalué les données des essais cliniques randomisés soumis par le fabricant, ce qui signifie deux études de phase un/deux, une étude de phase deux/trois et une étude de phase trois, ainsi qu'une étude sur l'efficacité dans la vie réelle réalisée en Écosse par Vasileiou et ses collaborateurs intitulée « Effectiveness of first dose of COVID-19 vaccines against hospital admissions in Scotland: national prospective cohort study of 5,4 million people ». C'est une préimpression, ce qui qui signifie que cette étude n'a pas encore été examinée par les pairs.
Les données d'un essai de phase trois en cours aux États-Unis ne sont pas encore disponibles. Il convient de noter que la FDA attend ces résultats pour prendre une décision sur l'autorisation. Les données des essais cliniques présentées étaient difficiles à interpréter, car on a utilisé à la fois un régime faible dose/dose standard et un régime dose standard/dose standard dans les essais, un intervalle varié entre les doses, et recruté des participants de plus en plus âgés après avoir d'avoir ciblé les adultes de 18 à 55 ans.
Les estimations de l'efficacité du vaccin contre les cas confirmés de COVID-19 survenant au moins 15 jours après la deuxième dose, selon l'intervalle entre les doses, suggèrent une augmentation de l'efficacité du vaccin avec un intervalle croissant entre les doses de vaccin, mais les intervalles de confiance sont grands et se chevauchent. En résumé, un intervalle de confiance de 95 % signifie que nous sommes convaincus à 95 % que la véritable valeur — dans ce cas, l'efficacité du vaccin — correspondra à ces limites.
Lorsque les intervalles de confiance autour d'une estimation ponctuelle se chevauchent dans une étude donnée, cela signifie que les deux estimations pourraient être les mêmes. Dans ce cas, l'efficacité du vaccin avec un intervalle entre les doses de quatre à huit semaines était de 55,7 %, avec un intervalle de confiance à 95 % de 39 % à 68 %, tandis que l'efficacité du vaccin avec un intervalle supérieur à 12 semaines était de 81,6 %, avec un intervalle de confiance à 95 % de 47 % à 94 %, donc les deux intervalles se chevauchent.
Une analyse de sous-groupe de l'efficacité du vaccin par rapport à la première occurrence confirmée de COVID-19 au moins 15 jours après la deuxième dose a montré que, pour tous les intervalles entre les doses, l'estimation ponctuelle de l'efficacité du vaccin variait autour de 60 % pour le groupe d'âge plus jeune — c'est-à-dire de 18 à 64 ans — avec un intervalle de confiance qui n'incluait pas zéro. Cela signifie qu'un vaccin est vraiment efficace, comparativement à 43 % pour les 65 ans et plus, avec un grand intervalle de confiance incluant zéro, ce qui signifie que l'efficacité réelle du vaccin pourrait être nulle.
À la lumière de ces données, le CCNI a estimé qu'il était plus sécuritaire, compte tenu de la disponibilité de deux autres vaccins à ARNm très efficaces chez les personnes de 65 ans et plus, de recommander les vaccins à ARNm dans ce groupe d'âge et de ne pas recommander le vaccin AstraZeneca pour les personnes de 65 ans et plus. Nous attendons d'autres données, y compris l'essai clinique en cours aux États-Unis.
Le CCNI a également examiné l'étude écossaise, car ces données étaient disponibles. Cette étude, qui n'a pas encore fait l'objet d'un examen par les pairs, est une étude de cohorte d'observation prospective en temps réel, réalisée au niveau national en Écosse, à l'aide de données administratives qui sont toutes couplées. La cohorte comptait 5,4 millions de personnes. Les auteurs ont étudié les premières doses des vaccins Pfizer-BioNTech ou AstraZeneca. Les auteurs ont évalué l'efficience — c'est-à-dire l'effet du vaccin dans la vie réelle, par opposition à l'efficacité, qui étudie l'effet dans un essai clinique randomisé — par rapport à l'admission à l'hôpital avec la COVID-19 comme principal diagnostic dans les 28 jours suivant un test PCR positif pour le SRAS-CoV-2.
Au cours de la période d'étude, 35 % des participants ont été vaccinés, principalement parmi les premiers groupes prioritaires âgés de 80 ans et plus. Les personnes plus jeunes ont davantage reçu le vaccin Pfizer, tandis que les personnes de 80 ans et plus ont davantage reçu le vaccin AstraZeneca. Les auteurs ont signalé une efficience du vaccin statistiquement significative par rapport aux admissions liées à la COVID-19 chez ceux qui ont reçu une première dose de l'un ou l'autre des deux vaccins, qui a augmenté au fil du temps jusqu'à un sommet du 28e jour au 34e jour après la vaccination.
Bien que ces données semblent prometteuses, le Comité n'a pas été en mesure d'expliquer pourquoi l'efficience du vaccin était si élevée si tôt. Aux jours 7 à 13, l'efficience déclarée était déjà de 70 %, avec un intervalle de confiance à 95 % de 63 % à 76 %. Cela a soulevé des questions sur la validité méthodologique de l'étude. De plus, compte tenu du contexte de la vaccination ciblée et du plan d'étude, le CCNI a considéré qu'il y avait un risque élevé de biais et que les personnes vaccinées n'étaient probablement pas comparables aux personnes non vaccinées. Compte tenu de ces incertitudes, le CCNI a décidé que cette étude n'était pas assez solide pour modifier la politique et a maintenu sa recommandation de ne pas utiliser le vaccin AstraZeneca pour les personnes de 65 ans et plus pour le moment.
Peu de temps après la publication des recommandations du CCNI, deux autres études sur l'efficience réelle ont été préimprimées. Le comité s'est réuni hier, le 10 mars, pour en discuter et décider si ces nouvelles données changeraient les recommandations. Un énoncé mis à jour, qui comprendra les données réelles, sera publié le plus tôt possible.
[Français]
En ce qui a trait à l'autorisation de Santé Canada, on se doit de réaliser que Santé Canada et le Comité consultatif national de l'immunisation, bien que relevant tous les deux de la , n'ont aucun lien hiérarchique l'un envers l'autre. Santé Canada a comme rôle d'autoriser des indications d'utilisation particulières d'un produit qui se doit d'être sécuritaire, immunogène, efficace et de qualité appropriée. Pour ce faire, il révise les données précliniques, les données des essais cliniques et les renseignements sur la fabrication soumis par les fabricants ainsi que les données de surveillance post-commercialisation.
Une fois un vaccin autorisé, le CCNI entre en jeu. Le rôle du CCNI, qui est à la fois un comité technique et un organisme consultatif, a comme objectif de recommander des stratégies de vaccination pour promouvoir la santé, prévenir et contrôler les maladies infectieuses et se préparer aux urgences de santé publique ou intervenir dans un tel cas. Pour ce faire, il révise toutes les données probantes pertinentes et accessibles sur les vaccins en question dans le contexte de considérations de santé publique, pour ensuite prendre en considération non seulement les caractéristiques des vaccins et le fardeau de la maladie, mais également les notions d'éthique, d'équité, d'acceptabilité et de faisabilité, s'alliant régulièrement le soutien de modélisateurs mathématiques, ce qui permet d'évaluer les effets de diverses stratégies.
Le CCNI peut formuler des recommandations hors homologation lorsqu'il existe un besoin manifeste étayé par une analyse éthique de santé publique.
[Traduction]
Dans ce contexte particulier, le CCNI a examiné les avantages d'administrer le vaccin COVID-19 plus tôt aux Canadiens par rapport aux limites de l'administration d'un vaccin qui, selon les données disponibles, est moins efficace. À partir de la modélisation mathématique, diverses stratégies ont été étudiées. Dans le cadre d'essais cliniques, les vaccins à ARNm ont démontré une plus grande efficacité que le vaccin AstraZeneca. Toutefois, dans le contexte de l'approvisionnement limité, le CCNI a tenu compte de facteurs supplémentaires au moment d'évaluer les options de vaccination contre la COVID-19.
La modélisation interne examinée par le CCNI, fondée sur les projections de l'approvisionnement au Canada, a indiqué qu'un programme comprenant à la fois des vaccins à ARNm et le vaccin AstraZeneca pourrait avoir des avantages à court terme sur le plan de la santé publique — prévenir les maladies symptomatiques, les hospitalisations et les décès — lorsque le vaccin d'AstraZeneca est offert plus tôt aux adultes de 18 à 54 ans au lieu d'attendre un vaccin à ARNm pendant les périodes de transmission de l'épidémie. Les avantages pour la santé publique d'offrir le vaccin AstraZeneca plus tôt, seulement aux personnes de 55 à 64 ans étaient moins certains, étant donné les temps d'attente plus courts prévus pour obtenir le vaccin à ARNm. La modélisation a supposé que les vaccins n'avaient aucun effet sur la prévention de la transmission, car il n'y a pas encore de preuve à cet effet.
La population qui a reçu un vaccin COVID-19 à faible efficacité aura une protection contre la maladie de la COVID-19 plus tôt que si elle avait attendu que les vaccins à ARNm soient disponibles. Toutefois, ces populations pourraient finir par avoir une protection moindre, selon la durée de la protection des deux vaccins, car une plus grande proportion de la population demeurera vulnérable. Selon les stratégies de vaccination, les iniquités en santé pourraient être exacerbées si ce tort potentiel n'est pas pris en compte lors de la mise en œuvre du programme de vaccination dans les populations qui présentent des facteurs de risque croisés de maladies graves et d'exposition.
Les vaccins COVID-19 à ARNm ont des exigences plus difficiles en matière d'entreposage et de transport que le vaccin AstraZeneca, ce qui peut limiter les lieux où le vaccin peut être offert. Il est possible de réduire la réticence vaccinale en offrant le vaccin COVID-19 à des endroits plus pratiques. Cet élément a été jugé important dans la décision de savoir qui devrait recevoir le vaccin AstraZeneca.
[Français]
J'espère que ces explications ont permis au Comité de comprendre la réflexion qui a eu lieu au CCNI en regard de la prise de décision et des recommandations émises le 1er mars dernier.
Je vous remercie de votre attention. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
:
Bonsoir, monsieur le président.
Je m'appelle Marc Berthiaume et je suis directeur du Bureau des sciences médicales à la Direction générale des produits de santé et des aliments de Santé Canada.
Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant le Comité aujourd'hui. Je suis heureux d'avoir l'occasion de discuter des normes élevées de Santé Canada pour le processus d'approbation des vaccins et, en particulier, de répondre aux questions concernant l'approbation du vaccin AstraZeneca pour les personnes de plus de 65 ans.
Je tiens d'abord à souligner que Santé Canada n'autorise les vaccins que s'ils satisfont aux exigences rigoureuses du ministère en matière d'innocuité, d'efficacité et de qualité.
Comme pour les autres vaccins, Santé Canada a mené des examens scientifiques indépendants et approfondis pour déterminer que les avantages l'emportent sur les risques pour le vaccin AstraZeneca contre la COVID-19 mis au point en partenariat avec l'Université d'Oxford, ainsi que la version du vaccin AstraZeneca du Serum Institute of India, parrainé au Canada par Verity Pharmaceuticals.
Santé Canada a rigoureusement évalué les données disponibles provenant d'essais cliniques et de données probantes réelles et a déterminé que ce vaccin est sans danger pour les adultes de 18 ans et plus.
Nous avons également collaboré avec l'Agence européenne des médicaments à l'examen du vaccin AstraZeneca, dans le cadre de son processus ouvert. Cette initiative permet aux organismes de réglementation de confiance à l'extérieur de l'Union européenne, comme Santé Canada, de collaborer et d'échanger de l'information tout au long du processus d'examen.
Tous les organismes de réglementation qui ont autorisé le vaccin AstraZeneca ont accordé des indications pour adultes sans restriction.
Même s'il existe peu d'information provenant des essais cliniques pour calculer son efficacité chez les personnes de 65 ans et plus, l'autorisation de Santé Canada pour une vaste population adulte a pris en considération les données disponibles sur les réactions immunitaires. Des études sur l'utilisation réelle du vaccin, ainsi que des données sur le profil d'innocuité du vaccin provenant de millions de personnes qui l'ont reçu, commencent à faire ressortir des preuves prometteuses.
En plus des données probantes concrètes encourageantes qui montrent déjà des avantages en ce qui concerne les résultats comme l'hospitalisation, il est important de noter qu'il n'y a pas eu de problème d'innocuité dans ce groupe d'âge. Il n'y a eu aucun problème dans les études cliniques, où environ 700 personnes de plus de 65 ans ont reçu le vaccin. ni chez le grand nombre de personnes âgées qui ont été vaccinées à ce jour dans d'autres pays qui ont également autorisé le vaccin AstraZeneca et qui l'administrent à des personnes de plus de 65 ans.
Plus précisément, au cours du premier résumé de la période de production de rapports sur l'innocuité du 1er au 31 janvier 2021, des données sur l'innocuité étaient disponibles pour plus de 3,7 millions de personnes qui ont reçu le vaccin, et aucun problème d'innocuité n'a été relevé. Un risque d'anaphylaxie est apparu plus récemment, et il est en train d'être ajouté à la monographie du produit.
Santé Canada est au courant des rapports sur les effets indésirables en Europe, y compris les décès, à la suite de l'immunisation au moyen du vaccin AstraZeneca, en particulier les événements thromboemboliques comme les caillots sanguins. Nous surveillons la situation et travaillons en étroite collaboration avec les organismes de réglementation nationaux pour recueillir des renseignements, y compris l'Agence européenne des médicaments, dont le comité de sécurité a lancé une enquête accélérée. À l'heure actuelle, nous ne croyons pas qu'il s'agit d'un nouveau problème d'innocuité qui aura une incidence sur le déploiement du vaccin au Canada. Ce genre d'événements démontre que notre système de sécurité rigoureux fonctionne bien pour cerner les problèmes et commencer rapidement à enquêter.
Santé Canada assure aux Canadiens que les avantages de la vaccination l'emportent sur les risques. Nous nous attendons à recevoir d'autres renseignements sur les essais cliniques en cours et la surveillance post-commercialisation au cours des prochains mois. S'il faut apporter d'autres changements sur le plan de l'innocuité ou de l'efficacité, Santé Canada prendra les mesures nécessaires.
Entre-temps, le ministère a fait preuve de transparence en ce qui concerne les données qui ont été prises en considération et a tenu compte des données limitées sur l'efficacité pour les personnes de plus de 65 ans dans son document d'application de la réglementation, y compris la monographie du produit.
[Français]
Je tiens à souligner que tous les vaccins contre la COVID-19 ont été autorisés au Canada en vertu d'un arrêté d'urgence approuvé en septembre 2020, ce qui nous permet d'accélérer l'examen des traitements et des vaccins pour lutter contre la COVID-19, tout en maintenant un niveau élevé d'examen scientifique.
Grâce à cet arrêté d'urgence, Santé Canada est en mesure d'approuver de nouveaux vaccins sur la base des preuves disponibles, avec des exigences administratives et des demandes plus souples. Il permet également de procéder à des examens continus, ce qui permet à un fabricant de vaccin de soumettre sa demande d'autorisation avant d'avoir terminé tous les essais cliniques. Cela signifie qu'il peut soumettre les données requises au fur et à mesure qu'elles deviennent disponibles. En outre, l'arrêté d'urgence donne à Santé Canada le pouvoir d'appliquer des conditions pour exiger du fabricant qu'il continue à fournir des informations sur l'innocuité, l'efficacité et la qualité du vaccin une fois celui-ci commercialisé.
Nous disposons également d'un solide système de surveillance post-commercialisation pour contrôler l'innocuité des vaccins contre la COVID-19. Une fois qu'un vaccin est sur le marché, Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada surveillent tout effet indésirable après l'immunisation, en collaboration avec les provinces et les territoires, les partenaires internationaux et les fabricants. L'arrêté d'urgence donne le pouvoir d'imposer des conditions à toute autorisation, à tout moment, comme la réalisation d'évaluations supplémentaires des informations d'innocuité. Nous prendrons rapidement des mesures si des problèmes d'innocuité sont découverts.
Toutes les décisions réglementaires de Santé Canada sont indépendantes et fondées uniquement sur des données scientifiques et des preuves. Nos équipes spécialisées dans l'examen des vaccins contre la COVID-19 sont composées d'experts scientifiques et réglementaires expérimentés, y compris des scientifiques et des médecins ayant de nombreuses années d'expérience dans l'examen de vaccins. Ensemble, ces mesures ont permis à Santé Canada d'autoriser plusieurs essais cliniques au Canada pour les vaccins contre la COVID-19, ainsi que pour cinq vaccins: Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca, la version d'AstraZeneca produite par le Serum Institute en Inde et Janssen.
Dans le cadre de notre engagement continu envers l'ouverture et la transparence, Santé Canada a publié sur son portail des vaccins et traitements contre la COVID-19 des renseignements détaillés sur les vaccins autorisés liés à la COVID-19, y compris des monographies de produits canadiens et des sommaires de décisions réglementaires qui fournissent un résumé de haut niveau des preuves qui ont été examinées pour appuyer l'autorisation des vaccins.
Santé Canada et l'Agence de santé publique du Canada fournissent des mises à jour hebdomadaires sur les événements indésirables signalés à la suite de l'immunisation. Notre réponse à la pandémie est guidée par les sciences et les recherches les plus récentes. Nous continuons aussi à surveiller de près les nouveaux variants viraux et à travailler avec les fabricants et les organismes de réglementation internationaux pour évaluer les effets des nouveaux variants sur l'efficacité des vaccins et fournir des conseils aux fabricants.
Santé Canada, dans le cadre du Consortium Access qui comprend également nos homologues réglementaires au Royaume-Uni, en Australie, en Suisse et à Singapour, a élaboré et publié en collaboration avec ces derniers des lignes directrices destinées à l'industrie et portant sur notre approche réglementaire commune pour autoriser la mise à jour des vaccins existants pour lutter contre les nouveaux variants.
Les Canadiens peuvent être assurés que le processus d'examen de chaque vaccin a été rigoureux et qu'il existe des systèmes permettant de continuer à surveiller l'innocuité et l'efficacité des vaccins liés à la COVID-19 après leur autorisation. Les vaccins sont essentiels à la réponse du Canada à la pandémie et à sa lutte contre la COVID-19. L'autorisation de ces vaccins supplémentaires, qui répondent aux normes rigoureuses d'innocuité, d'efficacité et de qualité de Santé Canada, fournit des outils supplémentaires pour lutter contre cette pandémie le plus rapidement possible.
Je vous remercie.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. Bonsoir, mesdames et messieurs.
Ce soir, je parlerai du rôle du Comité consultatif national sur l'immunisation dans le système d'immunisation du Canada. Comme vous le savez, le CCNI est un organisme externe spécialisé qui fournit des conseils indépendants à l'Agence de la santé publique du Canada sur l'utilisation optimale des vaccins autorisés au Canada. Le CCNI est en opération depuis plus de 50 ans en tant que groupe consultatif technique national sur l'immunisation et est largement respecté par les provinces et les territoires ainsi qu'au niveau international.
Le CCNI est composé d'experts dans les domaines de la pédiatrie, des maladies infectieuses, de l'immunologie, de la pharmacie, des soins infirmiers, de l'épidémiologie, de la pharmacoéconomie, des sciences sociales et de la santé publique, provenant de partout au Canada. Dans le contexte de la COVID-19, la stratégie fédérale, provinciale et territoriale du Canada en matière de pandémie désigne le CCNI comme organisme faisant autorité pour donner des conseils sur la priorisation des vaccins contre la pandémie et la conception des programmes de santé publique relatifs aux vaccins. Ses recommandations sont conçues pour soutenir les objectifs de la réponse de santé publique en cas de pandémie, qui sont de réduire au minimum les maladies graves et la mortalité globale, tout en minimisant les perturbations sociétales résultant de la COVID-19.
Les conseils du CCNI relatifs à la COVID-19 sont axés sur la priorisation stratégique des vaccins, ainsi que sur les orientations spécifiques aux vaccins et le classement des produits en vue d'une utilisation clinique. Les recommandations éclairent la planification des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux en vue d'une répartition efficiente, efficace et équitable des vaccins contre la COVID-19. Le CCNI examine minutieusement les données disponibles lorsqu'il élabore ses recommandations. Cela inclut la prise en compte des caractéristiques des vaccins, telles que l'innocuité, l'efficacité, l'immunogénicité et l'efficience. Le CCNI intègre également des facteurs programmatiques, tels que l'économie, l'éthique, l'équité, la faisabilité et l'acceptabilité.
Les directives du CCNI sont de nature consultative. Les décisions relatives à la planification et à la mise en oeuvre des programmes d'immunisation relèvent de la compétence des administrations provinciales et territoriales. Les provinces et les territoires déterminent comment utiliser les vaccins autorisés contre la COVID-19, en fonction de leurs propres besoins et circonstances, en particulier les considérations de santé publique, l'épidémiologie locale, la capacité du système de santé et la logistique de la gestion des vaccins.
Le CCNI est soutenu par un secrétariat hébergé au sein de l'ASPC. Bien que les membres du CCNI ne soient pas des employés du gouvernement et demeurent externes au gouvernement fédéral, le Secrétariat soutient les réunions et les délibérations du Comité, l'examen scientifique rigoureux des preuves et l'élaboration des déclarations du CCNI et des produits de communication destinés aux prestataires de soins de santé et au public. Ce soutien du Secrétariat est nécessaire, car les membres du comité sont des bénévoles, occupant d'importants rôles cliniques et de santé publique à plein temps.
Le CCNI complète l'expertise de ses nombreux membres en engageant largement les intervenants dans l'élaboration de ses recommandations impliquant de nombreux organismes de liaison. Le Comité canadien d'immunisation, qui est une table fédérale, provinciale et territoriale, participe activement à de nombreux points du travail du CCNI. Lors de la rédaction des directives sur les vaccins COVID-19, y compris le vaccin AstraZeneca, le CCNI a sollicité la contribution du Comité consultatif spécial sur la COVID-19, qui est composé de médecins hygiénistes en chef provinciaux et territoriaux et d'autres hauts fonctionnaires.
Il y a une distinction importante à faire entre le rôle du CCNI et la fonction de Santé Canada en tant qu'organisme national de réglementation du Canada. Il n'est pas rare que le CCNI fasse des recommandations plus ou moins larges que les conditions d'utilisation approuvées par Santé Canada. Le CCNI est différent de Santé Canada, qui ne dicte pas la pratique de la médecine ni ne fait de recommandations sur la manière dont les vaccins devraient être utilisés dans les différents groupes d'âge et sous-populations pour des raisons de santé publique.
Conformément à son mandat d'optimiser les avantages de l'immunisation pour la santé publique au Canada, le CCNI a toujours formulé des recommandations préférentielles sur l'utilisation de vaccins dans les populations clés contre les maladies. Quelques exemples incluent les vaccins contre la grippe et le zona. En formulant ses recommandations, le CCNI prend également en considération d'autres vaccins disponibles au Canada et peut faire des recommandations préférentielles en fonction du contexte actuel. Sa situation est différente de celle de Santé Canada qui, en tant qu'autorité réglementaire, examine chaque vaccin indépendamment pour évaluer s'il existe suffisamment de preuves de son innocuité, de son efficacité et de la qualité de sa fabrication pour répondre aux exigences réglementaires d'autorisation.
Les cliniciens sont habitués à consulter à la fois la monographie de produit et les conseils du CCNI lorsqu'ils prennent leurs décisions cliniques en matière de vaccins pour les patients. Ils ne s'attendent pas à ce qu'ils soient identiques, sachant qu'ils sont motivés par des perspectives différentes.
Les recommandations du CCNI viennent compléter les indications réglementaires avec du contexte tiré de la situation réelle et des renseignements sur les stratégies de santé publique en fonction des données disponibles et changeantes. Le Comité révise ses recommandations lorsque nécessaire, en fonction des nouvelles données et de l'évolution du contexte.
Sur la scène mondiale, d'autres pays s'appuient également sur leurs groupes consultatifs techniques nationaux sur la vaccination respectifs pour obtenir des conseils d'experts sur la COVID-19. Par l'intermédiaire du secrétariat du CCNI au sein de l'ASPC, le CCNI est bien relié aux GCTNV internationaux. Le Canada préside actuellement le réseau mondial des GCTNV, un forum soutenu par l'Organisation mondiale de la Santé où ces groupes partagent des données et collaborent sur des plans de travail.
Le secrétariat du CCNI communique régulièrement avec les pays, bilatéralement et par l'entremise du réseau mondial des GCTNV, afin de se tenir informé des développements internationaux liés à la COVID-19.
L'ASPC s'attend à ce que différentes approches soient adoptées dans le monde entier en réponse à la COVID-19. Chaque pays élabore des programmes de vaccination qui s'inspirent de l'épidémiologie locale, des valeurs, des préférences, de l'infrastructure sociale et des systèmes de santé locaux. Naturellement, ces considérations varient considérablement d'un pays à l'autre.
Comme vous le savez tous, les données concrètes sur la COVID-19 et l'efficacité des vaccins évoluent en temps réel. Le CCNI continuera à suivre de près et à examiner les preuves émergentes et révisera ses recommandations au fur et à mesure que l'information sera disponible.
Je tiens à remercier le président et les membres du Comité de me donner l'occasion de discuter de cette question.
Merci.
:
Merci beaucoup de votre question. Je demanderais également à la Dre Quach-Thanh d'ajouter ses commentaires, parce que le CCNI, la Dre Quach-Thanh et les autres membres ont analysé les éléments de preuve pour voir exactement ce que révèlent les données réelles, comparativement aux données des essais cliniques que Santé Canada a, bien sûr, utilisées pour approuver le vaccin.
D'après les très bonnes données probantes qui ont été présentées... par exemple, même les données canadiennes sur ce qui s'est passé en Colombie-Britannique et au Québec dans le cas du haut niveau de protection accordé aux résidents des établissements de soins de longue durée après même une seule dose. Partant des principes de vaccinologie et d'immunologie, nous savons que l'immunité ne disparaît normalement pas complètement après quelques mois. En tout cas, ce n'est pas l'expérience des autres pays qui permet de le croire.
C'est pourquoi... Et je m'en remettrais certainement à la Dre Quach-Thanh. On a recommandé de prolonger l'intervalle jusqu'à quatre mois. Comme l'a dit la Dre Quach-Thanh, cela ne signifie pas que tous les Canadiens devront attendre exactement quatre mois après leur première dose. Tout dépend de la cadence de l'approvisionnement, car, bien sûr, nous prévoyons recevoir encore bien des millions de doses à compter du deuxième trimestre.
Au total, dans la perspective de la santé de la population, on pense... En tout cas, les médecins hygiénistes en chef des provinces et des territoires, qui ont entendu l'exposé du CCNI il y a une huitaine, s'entendent généralement pour trouver logique de vacciner rapidement le plus grand nombre de Canadiens avec cette première dose, étant donné le niveau élevé de protection, pour obtenir ce niveau global de protection de la population. Il est certain qu'au fur et à mesure de l'arrivée de plus grandes quantités de doses on pourra administrer cette deuxième dose.
Tel est le résultat final global quant à la façon dont les provinces et les territoires suivent les conseils du CCNI. De toute évidence, dans leur propre contexte, ils sont en train de l'opérationnaliser dans le meilleur intérêt de leur population.
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Je vous remercie de votre question.
Essentiellement, les recommandations du CCNI s'adressent aux provinces et aux territoires, qui peuvent les appliquer à leurs propres priorités en matière d'épidémiologie, de compétence gouvernementale, de logistique, etc. Une fois diffusées, nos recommandations sont regroupées et intégrées dans le GCI, le Guide canadien d'immunisation, qu'utilisent les fournisseurs de soins de santé.
Le problème dans le cas de la pandémie, c'est que tout change tellement vite que le GCI ne dit rien du vaccin contre la COVID. Les professionnels de la santé examinent les déclarations pour essayer de comprendre l'historique de notre recommandation. C'est ce qui se passe, mais un peu de décalage, de sorte que nous avons décidé que les déclarations seraient utilisées, en même temps, par les professionnels de la santé et les provinces et les territoires.
Habituellement, le CCNI ne s'adresse pas directement aux Canadiens. Nous sommes là pour appuyer les mesures de santé publique. Il pourrait être plus compliqué de demander aux gens d'essayer de tout comprendre. Nous savons que le langage utilisé n'est pas celui du profane. Il est ce que comprennent la santé publique et les fournisseurs de soins de santé. Même à ce niveau, certains fournisseurs de soins de santé nous ont dit qu'ils n'étaient pas certains de comprendre les différences entre les recommandations fermes du CCNI et ses simples conseils, parce que cela s'adressait aux provinces et aux territoires.
Les éléments que nous pesons pour faire une recommandation sont le fardeau de la maladie et les caractéristiques du vaccin, comme l'innocuité, l'immunogénicité, l'efficacité, mais aussi, comme madame Elsmlie l'a dit, l'éthique, l'équité, l'acceptabilité, la faisabilité, la modélisation mathématique et l'économie, lorsqu'on en vient là. À ce stade-ci, l'économie n'a pas trouvé sa place dans les décisions du CCNI sur les vaccins, parce que nous allons utiliser ces vaccins de toute façon, peu importe le coût.
Lorsque nous examinons tous ces éléments, il peut arriver qu'un peu d'efficacité soit sacrifiée à la capacité de vacciner plus de Canadiens, parce que, dans notre modèle mathématique, lorsque nous comparons diverses possibilités et divers scénarios, c'est la solution qui semble optimale.
Avons-nous toujours raison? Je ne saurais dire que nous avons parfaitement raison. Les choses évoluent. Nous formulons des recommandations éclairées par nos connaissances, et nous travaillons vraiment là-dessus avec une bonne foi généreuse... Nous ne cachons rien; il se trouve seulement que, cette fois-ci, nous n'avons pas dit la même chose, Santé Canada et nous.
Comme je l'ai dit, ce n'est pas la première fois que cela se produit. C'est la première fois que le public le remarque.
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Merci, monsieur le président.
Avant de poser mes questions, je tiens à remercier tous les témoins du travail qu'ils font au nom des Canadiens, et je les remercie d'avoir répondu à toutes les questions ce soir. À mon avis, il est facile de critiquer les plans de distribution, les recommandations et les décisions et, dans certains cas, de faire peur aux gens à propos des vaccins. Cependant, j'ai entièrement confiance en vous, et je sais que vous avez à cœur l'intérêt supérieur de tous les Canadiens. Je vous suis vraiment très reconnaissant pour le travail que vous faites. À mon avis, vous n'êtes pas seulement des chefs de file au Canada, mais des chefs de file dans le monde.
Je vais commencer par la Dre Quach-Thanh. Je suppose qu'il s'agit là d'un scénario pratique, et c'est un peu la façon dont nous fonctionnons ici, dans Cap-Breton—Canso. Ici, en Nouvelle-Écosse, nous avons commencé à vacciner les personnes âgées de plus de 80 ans. Ma mère a reçu sa lettre la semaine dernière. Nous en sommes tous très heureux.
Quand j'ai pris rendez-vous pour un vaccin, j'ai constaté que la période d'attente entre la première et la deuxième dose est maintenant de 105 jours, plutôt que deux à trois semaines.
Je pense que vous l'avez souligné, mais ce sera l'occasion pour vous d'approfondir la question. Je me demande si vous pouvez expliquer au Comité — et, tout aussi important, à celles et ceux qui suivent nos délibérations de la maison — pourquoi le CCNI recommande d'espacer la première et la deuxième doses du vaccin contre la COVID-19 d'une période pouvant atteindre 105 jours. De plus, pouvez-vous nous donner plus de détails sur ce qui a changé depuis les recommandations initiales?
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Je vais commencer par la dernière partie de votre question.
Ce qui a changé depuis la recommandation initiale, c'est que les données provenant du Royaume-Uni, du Québec et de la Colombie-Britannique montrent qu'après huit semaines entre les deux doses, nous avions toujours une efficacité supérieure à 80 %, même dans les foyers de soins de longue durée, ce qui, pour nous, était un signe que ces vaccins sont en fait très bons.
Comme je l'ai dit, dans la modélisation mathématique, nous avons réduit l'efficacité du vaccin dans le temps, ce qui... selon une courbe plus ou moins prononcée. Quelle que soit la perte d'efficacité, le scénario consistant à administrer une dose de vaccin au plus grand nombre de Canadiens possible est celui qui permet le plus de réduire le nombre d'hospitalisations et de décès, surtout si la vaccination se fait maintenant, parce que ce qui est important, c'est maintenant. La Nouvelle-Écosse est peut-être une excellente province, car il n'y a pas beaucoup de transmission, mais dans d'autres provinces, c'est endémique.
Nous voulons réduire la transmission le plus rapidement possible pour réduire le risque d'apparition des variants. Un variant apparaît quand le virus se reproduit et commet une erreur, une erreur qui est en fait bonne pour lui. S'il se reproduit moins, parce qu'il se transmet moins, alors le risque que des variants n'apparaissent est réduit. À partir des données, nous avons décidé de prolonger l'intervalle pour permettre d'administrer la première dose au plus grand nombre de personnes possible.
L'important dans tout cela est que nous ayons des systèmes de surveillance efficaces afin d'avoir des données en temps réel sur ce qui se passe. Au Québec, en Colombie-Britannique et en Alberta, et probablement aussi en Nouvelle-Écosse, les gens peuvent dire: « Nous en sommes maintenant à neuf semaines de vaccination et l'efficacité du vaccin est de X. Nous pouvons continuer. Nous en sommes maintenant à 10 semaines et l'efficacité du vaccin est de Y. Nous pouvons continuer. » Il est alors facile de dire, dès qu'on constate une diminution d'efficacité n'importe où: « Nous commençons à administrer la seconde dose maintenant. »
Tout ce que cela veut dire, c'est que les vaccins sont là et qu'au lieu de réduire le rythme pour les adultes de moins de 60 ans, pour les gens qui ont des problèmes médicaux sous-jacents entre 18 et 59 ans, on utilise les vaccins disponibles pour les inoculer maintenant aux 70 ans et plus qui ont reçu une première dose.
Nous avons la capacité de suivre l'efficacité d'un vaccin pas à pas, et c'est à partir de là que nous pouvons dire... Nous n'avons pas toutes les données. Je vous mentirais si je vous disais que nous savons tout, mais nous avons la capacité de modifier nos recommandations rapidement, et les provinces le font très bien.
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Merci beaucoup de votre question sur la réticence vaccinale. De toute évidence, il s'agit d'une question complexe qui comporte de nombreuses facettes relativement à l'amélioration de la confiance des Canadiens à l'égard des vaccins. Il y a de multiples facettes.
Tout d'abord, grâce à nos collègues de Santé Canada nous avons l'un des systèmes de réglementation les plus respectés et les plus rigoureux au monde. Je pense que les Canadiens ont l'assurance que tout vaccin approuvé au Canada est à la fois sûr et efficace. Je pense que c'est la première étape.
Il est certain que les campagnes de masse et les conférences de presse auxquelles beaucoup participent, dont la Dre Tam et moi-même, sont également importantes, car elles renforcent les messages déterminants destinés aux Canadiens au sujet de l'importance de la vaccination et de ses avantages sur le plan de la protection.
Nous reconnaissons également — et je pense que c'est un point clé qui n'a peut-être pas été soulevé — qu'en matière de diffusion de l'information destinée de permettre aux Canadiens de se sentir plus à l'aise face aux vaccins... Ce n'est pas grâce à moi personnellement. Je pense que les Canadiens font confiance à leur fournisseur de soins de santé. L'une des choses importantes que nous faisons également, grâce à des webinaires et autres, c'est de donner les outils nécessaires aux professionnels et aux fournisseurs de soins de santé de première ligne pour qu'ils se sentent habilités et soient en mesure de fournir des renseignements crédibles afin que leurs patients puissent prendre une décision éclairée au sujet de la vaccination. Je pense que c'est une étape clé.
Nous reconnaissons aussi qu'il peut y avoir différents degrés de réticence ou d'hésitation face à la vaccination au sein de certaines communautés racialisées. Il est par conséquent aussi très important de collaborer avec les chefs de file de ces communautés. C'est ce que nous avons, par exemple, constaté dans différentes communautés autochtones. Les dirigeants se sont manifestés, ils se sont fait vacciner, ont affiché le message dans les médias sociaux pour dire: « Regardez, j'ai reçu mon vaccin. Je suis protégé. Ma famille est protégée. C'est bon pour moi. C'est bon pour tout le monde. » Voilà le genre de choses que nous faisons.
Je dirais aussi qu'au bout du compte, chaque Canadien a une certaine responsabilité. Il se trouve qu'Internet est un outil puissant où circulent beaucoup de désinformation et mauvaises informations. Il est également très important de savoir comment utiliser Internet de façon responsable et ne pas tomber dans les pièges à clics pour rendre toute désinformation virale.
Enfin, je tiens à dire que...
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Je vais essayer de répondre à votre question. Je ne suis pas convaincue de l'avoir comprise complètement.
Sur le plan des infections asymptomatiques, ces données sont en train d'être recueillies dans le cadre de diverses études. On sait que pour AstraZeneca, qui a examiné ce facteur alors que les autres compagnies ne l'ont pas fait — on va au moins leur donner cela —, l'efficacité du point de vue de la diminution des infections asymptomatiques n'était pas bonne. Les autres compagnies n'ont pas étudié ce facteur, alors c'est peut-être aussi leur cas.
Pour ce qui est des variants, il n'y a pas de lien entre une infection asymptomatique et un variant. Présentement, plusieurs façons sont utilisées pour savoir si un vaccin fonctionne contre les variants ou pas. Il y a des méthodes in vitro. Après avoir vacciné une personne, on prend ses anticorps pour voir s'ils sont capables de neutraliser le virus variant. De plus, on regarde si l'immunité cellulaire de la personne a un effet sur le variant.
Par ailleurs, l'autre moyen consiste à faire des études d'efficacité vaccinale. Ce dernier consiste à déterminer, dans la population, quelle proportion des maladies le vaccin est capable de prévenir quand il y a un variant, comparativement à quand il n'y en a pas.
AstraZeneca et Johnson & Johnson, dans leurs études de phase 3, ont été aux prises avec les variants sud-africain et britannique. Ils ont donc parfois des efficacités vaccinales un peu plus faibles que Pfizer et Moderna, qui ont fait leurs études bien avant, alors qu'il n'y avait pas de variants. Il faut aussi prendre cela en compte dans l'analyse des données.
À savoir comment utiliser les données actuelles pour déterminer si l'on est capable de contrôler les variants ou pas, c'est vraiment possible grâce à la surveillance de l'efficacité vaccinale au sein de la population.