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Merci, monsieur le président et membres du Comité.
Je pense qu'il est évidemment très important de tenir cette discussion ici aujourd'hui. Je vais présenter cette motion sur la tenue d'un débat ici, motion que tous les députés libéraux ont appuyée.
Permettez-moi tout d'abord de souligner qu'il est bien malheureux que le Comité de la santé doive consacrer une réunion de son calendrier pendant la plus grande pandémie de notre époque qui a frappé les soins de longue durée le plus durement partout au pays. Il est crucial que le Comité étudie cette question... Les députés libéraux avaient choisi ce sujet pour leur prochaine étude dans le cadre de la rotation, et la motion a été adoptée, mais malheureusement, ces plans ont changé le 28 mai lorsqu'on a modifié le calendrier des sujets à étudier.
Cependant, je pense que ce désir — certainement celui des députés libéraux, et je suis sûre que d'autres l'affirmeront aujourd'hui — de revenir à l'étude des soins de longue durée est extrêmement important. C'est pourquoi nous présentons cette motion maintenant. Nous ne pensons pas pouvoir attendre plus longtemps. Nous pensons que ce comité a le devoir de débattre des enjeux importants qui touchent les Canadiens.
Certes, ce débat au Comité permanent de la santé est très opportun pendant cette pandémie, comme nous l'avons vu aujourd'hui même, je crois, dans les médias, au sujet de l'enquête préliminaire du coroner du Québec. En Ontario, nous avons un nouveau ministre des Soins de longue durée et nous avons davantage de reportages dans les médias sur certains enjeux. Cela tombe à point nommé, sinon que nous aurions dû tenir ce débat plus tôt encore, mais encore une fois, nous nous en tenons à la volonté et au bon vouloir du Comité.
Pour ce qui est des détails de la motion — je suis sûre que vous les avez tous devant vous —, je vais me reporter pour l'instant au fond même de la motion.
Je vais lire cette motion pour le compte rendu. Je propose:
Que le Comité permanent de la santé entreprenne une étude d'au moins 4 réunions, d'une durée d'au moins deux heures par réunion, dans le but d'entendre des témoins sur le sujet de l'état des soins de longue durée au Canada;
Que le domaine d'étude du comité comprenne, sans s'y limiter, les éléments suivants:
a. Procéder à une vaste consultation et effectuer une analyse des mesures à prendre pour s'assurer que les résidents des établissements de soins de longue durée reçoivent la qualité de soins qu'ils méritent, en mettant l'accent sur une planification adéquate en cas de pandémie et sur la création de normes;
b. Examiner les besoins en infrastructure dans les établissements de soins de longue durée et comment le financement fédéral de l'infrastructure pourrait aider à créer des espaces pour la planification en cas de pandémie et l'amélioration de la qualité des soins;
c. Explorer les possibilités de partenariat fédéral-provincial-territorial dans le but d'améliorer les soins aux populations les plus vulnérables du Canada;
d. La différence de qualité des normes entre les établissements de soins de longue durée à but non lucratif et à but lucratif;
e. Examiner les conditions de travail, notamment les salaires, les infrastructures, les qualifications et les congés de maladie payés;
Que les témoins potentiels soient envoyés au greffier au plus tard 5 jours après l'adoption de cette motion; et, que le greffier utilise le processus habituel d'établissement du nombre de témoins par rapport à la pondération de la proportionnalité de chaque parti reconnu au sein du comité.
Je vais commencer par parler de l'alinéa a), « procéder à une vaste consultation et effectuer une analyse des mesures à prendre pour s'assurer que les résidents des établissements de soins de longue durée reçoivent la qualité de soins qu'ils méritent ».
Monsieur le président, de nombreuses collectivités ont été durement touchées, certainement après la première et même pendant la deuxième vague de la pandémie. Nous avons surtout constaté les conditions affreuses dans lesquelles se trouvaient certains établissements de soins de longue durée. Dans ma circonscription en particulier, la villa Orchard, à Pickering, a été durement touchée. Nous avons perdu plus de 70 résidents. C'est tragique. En fait, j'ai déjà assisté à plusieurs cérémonies commémoratives annuelles. Comme le Comité de la santé n'a pas encore étudié la question, il est absolument crucial qu'il s'y mette. Je me souviens de l'époque où les comités étudiaient un enjeu, produisaient un rapport et présentaient leurs recommandations au gouvernement. Il faut que nous reprenions ces saines habitudes.
L'alinéa a) de la motion porte en fait sur cette sensibilisation et sur cette analyse générale et porte sur le fait que notre comité tient à présenter ce qu'il entendra des témoins. Parmi les témoins, nous devrions entendre des familles qui nous décriront ce qu'elles ont ressenti en observant les soins de longue durée que recevaient leurs proches. Nous devrions entendre les travailleurs, qui nous décriront ce qu'ils ont vécu ainsi que les changements à apporter. Nous devons entendre des experts, des gens qui comprennent comment d'autres pays ont mis en œuvre de meilleures normes de soins de longue durée et qui nous diront aussi comment nous préparer à l'éventualité d'une pandémie. Nous avons constaté de nombreuses défaillances, pour ainsi dire, dans les établissements de soins de longue durée qui n'étaient pas prêts à faire face à une pandémie, ce qui a eu des conséquences désastreuses.
Le deuxième élément dont je vais parler, à l'alinéa b), porte sur les besoins en infrastructures dans les établissements de soins de longue durée. À mon avis, il s'agit d'un besoin crucial et urgent en Ontario. Je vais vous l'expliquer. Au moment où cela s'est produit, nous avons remarqué, ou de nombreuses personnes nous l'ont dit, que bon nombre de ces foyers de soins de longue durée n'avaient même pas d'air climatisé. Comme il faisait très chaud pendant les vagues de la pandémie, les gens mouraient non seulement de la COVID, mais aussi de malnutrition ou de déshydratation.
Je sais qu'avant la pandémie, les gens réclamaient, entre autres choses, une bonne climatisation et une bonne ventilation. Je le répète, il s'agit‑là d'un élément de base de la préparation à une pandémie. À l'époque, notre premier ministre, M. Ford, avait dit que tous les établissements, tous les foyers de soins de longue durée seraient climatisés et qu'aucun nouvel établissement ne serait construit sans climatisation. Il s'avère, et nous l'avons entendu aux nouvelles la semaine dernière, ou peut-être la semaine précédente, que l'Ontario n'a jamais modifié ces règlements. À l'heure actuelle, on construit encore dans la province de nouveaux foyers de soins de longue durée sans y installer l'air climatisé.
Encore une fois, je comprends qu'il s'agit d'une compétence provinciale, mais nous siégeons au Comité de la santé, alors nous devrions être au courant de ces choses. Nous devrions être au courant des pratiques exemplaires. Nous devrions formuler des recommandations au gouvernement afin que lorsqu'il mène des discussions avec les provinces et les territoires, nous puissions dire: « Voici ce que nous avons entendu d'un groupe de personnes, de défenseurs des droits ou de familles qui nous ont fait part de leurs expériences, et voici la norme qu'il faudrait appliquer partout ».
Passons maintenant à l'alinéa c), « explorer les possibilités de partenariat fédéral-provincial-territorial ». De nouveau, comme je l'ai dit en présentant l'alinéa b), il est crucial que nous entendions un vaste éventail de témoins afin de soutenir les conversations avec nos partenaires provinciaux et territoriaux et de présenter exactement ce que nous entendons. Comme je l'ai dit, notre comité peut fournir des recommandations.
Cette motion ne devrait pas surprendre le Comité. Notre gouvernement s'occupe déjà des soins de longue durée et de la création de normes nationales. Il annonçait déjà un financement de 1 milliard de dollars dans l'Énoncé économique de l'automne, puis de 3 milliards de dollars dans le budget de 2021.
Je pense qu'il est extrêmement important que le Comité de la santé se prononce à ce sujet. Le Comité des finances, auquel je siégeais précédemment, prend la production de ses rapports très au sérieux. Je vais décrire la façon dont il ferait les choses, par exemple, pour le budget.
Le gouvernement, le ministre des Finances, a toujours mené des consultations publiques pour le prochain budget, quelle que soit l'année. Il mène toujours ces consultations en ligne et en table ronde. Elles sont organisées par le ministère des Finances et par le cabinet du ministre. En même temps, des groupes de l'extérieur formulent aussi des recommandations budgétaires. Ensuite, le Comité des finances entame lui aussi un processus de consultation.
Pourquoi est‑ce que je mentionne cela? C'est qu'il n'y a rien de mal... En fait, je dirais qu'il est crucial que notre comité mène sa propre étude indépendante — les comités sont indépendants — et que tous les partis puissent inviter les témoins qu'ils jugent...
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Merci, monsieur le président. J'allais simplement suggérer de vérifier la cabine, parce que je n'ai rien changé à mon casque d'écoute.
Pour ce qui est des parallèles entre les comités, je le répète, le Comité des finances assume un rôle précis et distinct en préparant les prochains budgets. Ces mises en œuvre, ou ces consultations budgétaires, ont souvent lieu dans les provinces et dans les territoires, qu'il s'agisse de consultations ou... En fait, une année, nous avons invité les premiers ministres de tous les territoires, et quand nous le pouvions, nous nous y rendions nous-mêmes... Nous voulions entendre des commentaires plus précis.
Je fais cette comparaison pour souligner que les comités mènent constamment des consultations, même s'il s'agit parfois de domaines de compétence provinciale et territoriale. C'est une façon de découvrir ce que le gouvernement fédéral peut faire, de voir s'il aurait un rôle à jouer, de savoir quelles sont les préoccupations des provinces et des territoires. Nous ne saurons pas en quoi consistent les problèmes si nous ne participons pas à ces conversations.
La raison pour laquelle je soulève cette question dans le contexte du point c de la motion principale est que les comités mènent souvent des consultations et invitent leurs propres témoins, choisissent leurs propres thèmes d'étude lorsqu'il s'agit d'un enjeu dont le gouvernement s'occupe activement. Le gouvernement mène ses propres consultations. Il y a aussi des tierces parties qui présentent leurs propres recommandations. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi nous, le Comité de la santé, resterions silencieux sur un enjeu aussi important, alors voilà pourquoi je trouve cela si crucial. Notre comité pourra entendre des témoins et participer à un débat un peu différent de celui auquel peuvent participer des tiers ou le gouvernement lui-même.
Il est également bon de voir les choses sous un autre angle. Notre comité est composé de représentants de plusieurs partis, de tous les partis ayant le statut de parti à la Chambre. Nous pouvons présenter des rapports dissidents et des amendements. Nous pouvons formuler des recommandations en fonction de ce que les témoins nous disent. Je pense qu'il est extrêmement utile de faire cela, de fournir cela au ministre et au gouvernement.
Il est vraiment important que nous ne restions pas silencieux et que nous entendions ces différents points de vue afin de produire un rapport et de présenter des recommandations. Ensuite, notre comité — attention, je parle maintenant du Comité des finances —, examinait souvent les recommandations que le gouvernement avait acceptées et celles qu'il avait rejetées. Nous nous demandions s'il fallait réentendre des témoins à ce sujet ou s'il nous fallait plus d'information. Cela nous donnait l'occasion d'approfondir des enjeux très importants.
Comme je l'ai dit, cela n'empêche pas notre comité, même en traitant de l'alinéa sur les partenariats fédéraux-provinciaux-territoriaux, de discuter de points d'entente et de désaccords. Si nous nous heurtons à des problèmes de compétence, nous devrions appeler tous les témoins et, une fois que nous les aurons entendus, nous pourrons déterminer les prochaines étapes ou élaborer des recommandations pour le gouvernement, qui pourra choisir de les accepter ou non.
C'est le rôle de notre comité. Je considère cela comme un rôle primordial, surtout sur un enjeu comme les soins de longue durée, alors que tant de patients sont décédés de la COVID. Nous avons entendu des descriptions horribles de ce qui s'est passé.
J'aimerais maintenant passer à l'alinéa d) de la motion, à la différence de qualité des normes entre les établissements de soins de longue durée à but non lucratif et à but lucratif. C'est un domaine qui suscite beaucoup d'attention, parce qu'il est manifeste que le modèle à but lucratif présente de graves problèmes. Les résidences où de graves éclosions sont survenues et qui ont eu des problèmes étaient des établissements à but lucratif. Je ne dis pas que tous les établissements à but lucratif étaient déficients, mais c'est là que nous avons constaté des problèmes.
Le NPD a présenté une motion à la Chambre, et je lui reprochais de demander tout simplement que l'on se débarrasse des organismes à but lucratif sans examiner les conséquences. Comment faudrait‑il s'y prendre? Le ferait‑on par étapes? Qui s'attaquerait à ces établissements?
Je reconnais que nous devrions examiner le modèle à but lucratif et la raison pour laquelle il y a eu tant de problèmes dans les établissements qui ont fait face à des éclosions et à des problèmes. Pourquoi ces choses sont-elles survenues dans le modèle à but lucratif? Franchement, nous ne pouvions pas en débattre dans le cadre de cette motion de l'opposition. Son contenu ne présentait aucun détail, aucun paramètre à ce sujet. Je trouve que nous avons maintenant une occasion idéale d'examiner cette question. Pourquoi cela s'est‑il produit? Quelle serait la vision? Comment la concrétiser graduellement? Qui s'en chargerait? Qu'arrivera‑t‑il à ces résidents? Pourrions-nous fixer d'autres dispositions ou d'autres normes pour qu'en fin de compte, le critère ne soit pas le but lucratif, mais la qualité des soins offerts aux résidents? Tous les aînés ont le droit de vivre dans la dignité.
L'alinéa e) se lit comme suit: « Examiner les conditions de travail, notamment les salaires, les infrastructures, les qualifications et les congés de maladie payés ». J'ai entendu dire, et je suis certain que de nombreux collègues l'ont entendu aussi, que les conditions de travail sont manifestement un facteur. Il n'y a souvent pas assez de travailleurs en soins de longue durée, leurs salaires sont bas, leurs emplois sont précaires, alors ils sont obligés de travailler dans plusieurs établissements pour gagner un revenu décent. Quelle infrastructure! Les travailleurs craignaient de tomber malades et de contaminer leur famille. Ils n'avaient pas assez d'EPI. Ils possédaient les qualifications, mais pas de congés de maladie payés. Les travailleurs qui entraient en contact avec une personne atteinte de la COVID pouvaient-ils s'absenter du travail?
Que de problèmes... Il est certain que notre gouvernement a rapidement lancé le processus de redémarrage sécuritaire et engagé d'autres fonds pour pallier cela, pour augmenter les salaires, surtout dans les soins de longue durée. Certaines provinces ont emboité le pas, d'autres non.
J'aimerais beaucoup que l'Ordre des infirmières et infirmiers, par exemple, nous parle de la situation des travailleurs en soins de longue durée. Quel est leur état de santé mentale? Allons-nous faire face à une pénurie de main-d'œuvre? Comment encourager et former les travailleurs de façon à ce qu'ils gagnent un bon salaire et qu'ils ne doivent pas travailler dans le milieu horrible maintenu tout au long de cette pandémie? Ces questions doivent certainement peser très lourd sur le cœur des gens qui travaillaient et vivaient dans cette situation.
À ce sujet, j'aimerais souligner certaines choses pour ceux qui se demandent peut-être pourquoi nous examinons cet enjeu. Je suis convaincue que nous aurions dû nous pencher sur ce problème il y a longtemps. Cependant, nous avons tous convenu de suivre le plan de travail du Comité, et les libéraux ont dit que quand leur tour serait venu d'étudier un enjeu, ils choisiraient les soins de longue durée. J'aurais aimé étudier cet enjeu plus tôt, et je sais que plusieurs de mes collègues le pensent aussi, mais voilà où nous en sommes. À mon avis, le plus important est de poursuivre notre travail en entendant les témoins nécessaires.
Monsieur le président, j'aimerais lire pour le compte rendu quelques segments qui soulignent l'importance d'étudier cet enjeu. Il s'agit d'un extrait du rapport sur l'Opération Laser que les Forces armées canadiennes ont menée dans les établissements de soins de longue durée de ma collectivité. Je dois vous avertir que le contenu est parfois très explicite. On y parle de la résidence Orchard Villa, dans ma circonscription, pas très loin de là où je me trouve aujourd'hui, en fait.
Voici certaines des observations soulevées:
1. Prévention des infections:
(1) Présence de coquerelles et de mouches;
(2) Odeur d'aliments pourris dans le couloir à l'extérieur de la chambre d'un patient. Un membre des FAC a trouvé plusieurs plateaux de nourriture avariée empilés sur une table de chevet.
b. Utilisation inadéquate d'EPI à tous les niveaux de la hiérarchie (médecins inclus);
c. Mauvaises pratiques de prévention des infections et d'utilisation de l'EPI (port double ou triple de blouses et de masques, masque chirurgical sous un N95, foulards sous les masques, etc.).
Préoccupations relatives aux normes de pratique et à la qualité des soins:
a. Patients en couches laissés dans leur lit souillé au lieu de les aider à aller aux toilettes;
b. Négligence de l'horaire de soins buccaux et d'hydratation;
c. Mauvaise position (tête du lit soulevée) pendant la consommation de repas et de liquides;
d. Les préposés aux bénéficiaires n'assoient pas toujours les résidents avant de les nourrir, de les hydrater et de leur donner des médicaments; le risque d'étouffement ou d'aspiration est donc élevé; cela comprend l'observation d'un incident qui semble avoir contribué à la mort du patient (code bleu pour un patient couché sur le dos qui s'est étouffé pendant qu'on le nourrissait, et le personnel n'a pas réussi à déloger la nourriture et à ranimer le résident)...
Cela s'est produit dans ma collectivité. Un résident en soins de longue durée est mort étouffé parce qu'on ne l'avait pas assis pour lui donner à manger. Le rapport souligne ensuite que le respect de la dignité des patients n'est pas toujours une priorité et que le personnel est épuisé, ce qui est un élément important de l'alinéa d) auquel je faisais référence.
Le rapport souligne également ce qui suit:
f. Erreurs d'administration de médicaments dangereux;
g. Le personnel place de la nourriture et des effets personnels importants hors de la portée des résidents...
Il est ensuite question de ce qui suit:
i. À la suite d'un incident, le personnel ne s'est pas soucié d'un patient dont la hanche était probablement fracturée; le technicien médical et l'orthopédiste ont traité le résident et l'ont fait transférer à l'hôpital;
j. Chutes multiples, mais aucune évaluation requise sur les circonstances de ces chutes;
k. Incohérence de l'évaluation de la douleur et traitement inadéquat;
l. Manque évident de connaissances sur la contrainte. Multiples scénarios d'aide à la marche retirés et de matelas placés au sol pour empêcher les résidents de se lever et de se déplacer dans l'établissement.
a. Les générateurs d'oxygène liquide ne sont pas remplis, donc on ne peut pas les utiliser;
b. Nombre restreint de fournitures de pansement et fournitures inaccessibles;
c. On a trouvé une unité d'aspiration en bon état de fonctionnement entreposée sous clé dans une salle au sous-sol, et le reste des unités d'aspiration ne fonctionnaient pas; la dernière vérification des batteries remontait à 2014;
d. Les concentrateurs d'oxygène ne sont pas facilement accessibles.
e. Les patients dormaient à même leur matelas par manque d'accès à la lessive et à la literie;
f. Accès médiocre à... des protège-draps...
Et ainsi de suite. De toute évidence, c'est un avertissement pour les proches qui ont placé des êtres chers dans des établissements comme celui‑ci. Je ne pense pas avoir besoin de continuer, mais je pourrais le faire. N'oublions surtout pas que ce rapport ne traite que d'une résidence. Ce n'était qu'une résidence dans ma circonscription qui fonctionnait ainsi.
Je sais que d'autres collègues présenteront leurs opinions sur cette motion, mais quand en pensant à ces choses et en entendant ces descriptions, comment pourriez-vous, dans votre rôle de parlementaires du Comité de la santé, ne pas demander une étude, convoquer des témoins, entendre des familles, voir ce que des proches ont vécu, entendre des travailleurs qui étaient complètement débordés et désolés de voir des conditions qu'ils ne pouvaient pas corriger? Comment s'assurer que les travailleurs ne se retrouvent plus jamais dans une telle situation? Comment s'assurer que des proches ne soient plus obligés de lire de telles descriptions, d'apprendre que leurs êtres chers étaient laissés à eux-mêmes dans des couches trempées au milieu des coquerelles?
C'est la plus grande tragédie issue de cette pandémie dans notre pays. Notre comité, nous les parlementaires, sommes entièrement responsables d'étudier cette catastrophe. Ce n'est pas juste un droit. Nous nous devons d'examiner cela, d'entendre les gens, les familles, les travailleurs et les experts, et de présenter des recommandations au gouvernement pour que cela ne se reproduise plus.
Le gouvernement a déjà promis d'apporter des changements permanents et de fixer des normes nationales. Pourquoi nous, membres du Comité de la santé, grâce à nos antécédents personnels et à la contribution que chacun peut apporter à cette étude, ne voudrions-nous pas présenter des recommandations sur l'établissement de ces normes? Pourquoi le Comité de la santé refuserait‑il d'entendre nos opinions, nos électeurs et ces témoins?
Monsieur le président, je pourrais encore continuer longtemps, mais voici où je veux en venir. Comme je l'ai dit, c'est une terrible tragédie dans notre pays. Dans notre rôle de parlementaires, nous avons le devoir et la responsabilité d'écouter ceux qui ne peuvent pas s'exprimer.
En menant cette étude, nous pourrons convoquer et entendre des témoins. Ensuite, notre comité aura le devoir de faire tout ce qu'il pourra pour rédiger un rapport, présenter des recommandations et veiller à que les témoignages entendus soient bien présents dans les débats du gouvernement ainsi que dans le travail qu'il effectuera avec les provinces et les territoires. En effet, nous ne résoudrons ce problème qu'en travaillant en partenariat.
Dans notre rôle de membres du Comité de la santé, nous avons maintenant l'occasion de présenter ce que nous pensons qui devrait être fait et de veiller à ce que les opinions sur les soins de longue durée de nos électeurs et de ceux de tout le pays soient entendues et figurent dans notre rapport.
Monsieur le président, je vais peut-être en rester là pour l'instant, mais techniquement, voulez-vous que je relise la motion que j'ai proposée?
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Merci, monsieur le président.
Je pense que c'est une motion très importante, et j'espère que les autres membres du Comité l'appuieront.
Comme bon nombre d'entre vous le savent, ma circonscription, Brampton-Sud, a subi les conséquences de cette pandémie. Grace Manor, l'un des établissements de soins de longue durée de l'Ontario, a eu besoin de l'aide des forces armées au début de la pandémie, et le rapport que les FAC ont produit contenait des descriptions choquantes. Cet enjeu préoccupe profondément les Canadiens.
Monsieur le président, je me dois d'expliquer pourquoi j'ai ajouté ma signature de députée locale à cette lettre et pourquoi je crois que tous les membres du Comité devraient appuyer cette motion. Grâce au travail dévoué d'un groupe de familles de résidents en soins de longue durée, de nombreuses descriptions ont émergé d'un établissement de soins de longue durée de ma circonscription. Premièrement, un reportage a signalé récemment qu'un membre du personnel refusait d'administrer les médicaments aux résidents. Deuxièmement, des résidents sont morts de déshydratation. Dans ma circonscription, monsieur le président, des résidants sont morts de déshydratation. Cela s'est produit après la publication du rapport des Forces armées canadiennes, monsieur le président.
Vendredi dernier, dans ma circonscription, des familles de résidents en soins de longue durée ont organisé une protestation, car ils s'inquiétaient pour leurs proches, pour leurs parents et pour leurs grands-parents. Cela s'est produit en juin 2021, un an et demi après le début de la pandémie.
Monsieur le président, je suis convaincue que tous les membres du Comité sonneraient l'alarme si cela se produisait dans leur circonscription ou dans leur province. Bon nombre d'entre nous ont rencontré des familles et des dirigeants de collectivités, comme les Canadiens de l'association des soins de longue durée. En réponse à cette motion, ils ont dit qu'ils étaient vraiment heureux que nous la présentions. L'Association canadienne des soins de longue durée est prête à l'appuyer. Les gens tiennent à ce que nous prenions au sérieux cet enjeu des soins de longue durée.
J'aimerais vous faire part de la raison la plus importante pour laquelle le Comité doit entreprendre cette étude en priorité. Selon l'outil de suivi de la COVID‑19 en soins de longue durée de l'Institut national sur le vieillissement, les résidents de ces foyers représentaient seulement 4 % des cas positifs en Ontario. Cependant, 42 % des décès liés à la COVID‑19 dans la province ont eu lieu chez les résidents des foyers de soins de longue durée. À l'échelle nationale, ce chiffre s'élève à 59 %, même s'il ne représente que 6 % des cas positifs. C'est scandaleux.
Lorsqu'une majorité de décès manifeste un point commun, nous nous devons de l'examiner dans le cadre de notre étude sur la COVID. Les aînés et les autres résidents de ces foyers comptent parmi les Canadiens les plus vulnérables, et le gouvernement provincial a l'obligation de diligence de s'occuper d'eux, ce qui a été grandement négligé pendant la pandémie.
Nos aînés n'ont pas seulement bâti notre pays, ils l'ont aussi défendu. Des générations de Canadiens courageux de toutes les couches de la société se sont portées volontaires pour servir notre pays et se sont sacrifiées pour cela. Des centaines de milliers de gens se sont battus, et un grand nombre d'entre eux continuent à servir, alors nous sommes responsables de les aider.
Le virus de la pandémie de COVID‑19 les a touchés de façon disproportionnée, surtout s'ils vivent dans des établissements de soins de longue durée. Certains aînés sont restés complètement seuls pendant une très longue période. Ils sont séparés de leur famille et de leur collectivité. Nous avons entendu des récits, monsieur le président, de personnes âgées qui ne pouvaient pas voir de membres de leur famille qui parlaient leur langue, ce qui les rendait extrêmement vulnérables. On entend beaucoup de ces tristes récits. Les mesures imposées par la santé publique ont obligé de nombreux aînés à compter sur des amis, sur des proches ou sur des services communautaires pour obtenir de la nourriture et des médicaments.
Au cours de la première vague de la pandémie, au Canada, on a signalé une éclosion dans plus d'un établissement de soins de longue durée sur trois. Ces résidences n'étaient tout simplement pas prêtes à faire face à une grave éclosion virale comme celle‑ci. On comprend cela dans une certaine mesure. Le virus de la COVID n'existait même pas il y a deux ans, et il se propage plus facilement que les virus habituels. La grande majorité d'entre nous n'a pas vu cela venir, mais il faut que nous sachions comment nous préparer pour l'avenir.
La plupart des gens s'attendaient à ce que les établissements familiaux, comme les foyers de soins de longue durée, sachent quelles mesures de contrôle appliquer en cas d'infection et suivent des procédures de prévention qui auraient réduit le risque de ce virus. Ce n'était manifestement pas le cas. On a beaucoup parlé des pratiques de travail dans ce secteur, du fait que les préposés aux bénéficiaires doivent accumuler des quarts de travail à temps partiel dans plusieurs résidences ainsi que les conditions de travail qui ne les encouragent pas à rester. J'ai rencontré de nombreux représentants de ces professionnels, qui m'ont tous décrit des conditions qui nuisent au moral des travailleurs et à la stabilité d'emploi sur le terrain.
Ils m'ont aussi parlé des répercussions qu'a la pandémie sur le personnel. Tout le monde sait qu'en Ontario, les établissements de soins de longue durée sont criblés de problèmes depuis des décennies. Malgré cela, peu de temps avant le début de la pandémie, le gouvernement provincial a réduit les budgets des soins de longue durée et des services de soins de santé, ce qui a entraîné une diminution de l'inspection des établissements et des problèmes de dotation dans toute la province.
Nous pouvons tous espérer que la pandémie a sonné l'alarme qui entraînera enfin des améliorations à court et à long terme dans les établissements de soins de longue durée, mais il faut élaborer une feuille de route. Après les tragédies dont nous avons été témoins, les Canadiens veulent que le gouvernement fédéral collabore avec les provinces et les territoires pour résoudre ce problème qui relève de leur compétence.
J'ai reçu des centaines de courriels de mes électeurs à ce sujet, et je reçois encore beaucoup d'appels en ce moment. On a beaucoup parlé des établissements publics ou privés, sans but lucratif ou à but lucratif. En Ontario, on a enregistré beaucoup plus de décès dans les résidences à but lucratif que dans les établissements publics. Certains partis ont suggéré que l'on élimine complètement les résidences à but lucratif. Toutefois, ces problèmes ne se sont pas manifestés dans toutes les provinces, et cet écart entre les taux de mortalité, entre ces modèles, est moins important. Nous devrions entendre des témoignages sur les avantages et les inconvénients de chaque modèle. Il faut que nous étudiions cette question.
Je sais que certains pensent que le gouvernement fédéral n'a aucun rôle à jouer dans ce dossier, surtout au Québec. J'ai dit plus tôt que 59 % des décès attribuables à la COVID au Canada se sont produits dans des établissements de soins de longue durée, mais que 72 % d'entre eux ont eu lieu au Québec, qui affiche le pourcentage le plus élevé de toutes les provinces et de tous les territoires. C'est pourquoi, depuis le début, nous travaillons avec toutes les provinces et tous les territoires, y compris avec le Québec et l'Ontario.
Aujourd'hui, ma collègue, Mme O'Connell, a fait référence à un article affiché au site Web de Radio-Canada présentant les résultats de l'enquête sur la situation des soins de longue durée au Québec pendant la première vague. Je l'ai lu il y a quelques minutes et j'ai été scandalisée. Cette enquête indique que les autorités québécoises ont cru pendant des semaines qu'il n'y avait pas de transmission asymptomatique, ce qui a permis au virus de se propager sans qu'on le détecte. Comme Mme O'Connell l'a mentionné, ce rapport découle d'une enquête du coroner.
La coroner Géhane Kamel a déclaré que l'enquête n'avait pas pour but de déterminer la culpabilité, mais plutôt de formuler des recommandations pour prévenir de futures tragédies.
Je suis d'accord avec elle. Notre étude n'aura pas pour but de blâmer des provinces, mais de collaborer de très près avec elles. C'est pourquoi nous devrions mener notre propre étude sur cet enjeu afin de formuler des recommandations sur la façon dont le gouvernement fédéral devra réagir.
Pour en revenir à ce rapport, on y révèle des choses troublantes. Pour les Canadiens qui nous regardent depuis chez eux, si cela vous trouble, je vous recommande de me mettre en sourdine pendant environ une minute.
Je vous présente des faits établis dans le cadre de cette enquête. Il y avait une pénurie d'équipement d'oxygène. Le rapport indique que personne ne s'était occupé des cadavres pendant des heures et que le personnel qui manifestait les symptômes de la COVID‑19 continuait à travailler. Un préposé n'a pas pu se soumettre à un test de dépistage de la COVID, bien qu'il ait perdu le sens de l'odorat deux jours plus tôt et qu'il présente des symptômes semblables à ceux de la grippe. On lui a dit qu'il ne pouvait pas être testé parce qu'il n'avait pas voyagé à l'étranger. Enfin, une infirmière a dit à l'auteur de cet article que la situation était « un vrai film d'horreur ». Une autre infirmière a dit que les salons funéraires tardaient à recevoir les cadavres.
Monsieur le président, je suis vraiment désolé de présenter ce rapport horrible du Québec aujourd'hui. Comment pourrions-nous refuser de travailler avec le Québec et avec toutes les provinces et tous les territoires?
Les chercheurs de l'Institut national sur le vieillissement ont également constaté que le nombre de décès dans les établissements de soins de longue durée au Canada était trois fois plus élevé que celui des autres pays de l'OCDE. Il n'est pas surprenant, monsieur le président, que la plupart des Canadiens craignent d'être transférés dans un établissement de soins de longue durée quand ils vieillissent, maintenant qu'ils ont vu ce qui s'est passé pendant cette pandémie.
Les forces armées ont fait rapport des conditions qui prévalent dans les foyers de SLD de ma circonscription, et j'aimerais rappeler aux membres du Comité ce qu'ils ont constaté.
Des membres des Forces armées canadiennes ont aussi apporté leur aide à des établissements de soins de longue durée. La Croix-Rouge canadienne continue à les aider. Ces personnes ont accompli un travail crucial en aidant nos parents, nos grands-parents et nos aînés. Pour cela, nous leur devons nos plus sincères remerciements.
J'ai mentionné ces choses plus tôt, mais les détails sont importants, monsieur le président. On a constaté que les membres du personnel passaient d'unités de COVID à d'autres unités sans changer leur EPI, qui était contaminé. Ils ne suivaient pas les politiques de base de prévention des infections comme de se laver les mains entre chaque interaction avec des patients et ils nettoyaient leurs gants avec un désinfectant pour les mains au lieu d'enfiler de nouveaux gants. Les plaies n'étaient pas traitées de façon stérile. Les médicaments n'étaient pas bien documentés. Le personnel était agressif en repositionnant les patients et n'aidait pas les résidents pendant les repas. Les membres du personnel inscrivaient que les résidents refusaient de manger au lieu de les aider. Ils laissaient de la nourriture dans la bouche de résidents endormis. C'était au début de la pandémie. Je décris ici l'établissement décrit dans le rapport où les conditions étaient les pires.
Toutefois, le ministère des Soins de longue durée a continué d'enquêter sur ce foyer. En mars, il a constaté que le propriétaire de l'établissement avait omis de documenter l'apport de liquide de trois résidents. L'un d'entre eux est mort de déshydratation. À la suite d'une enquête menée séparément, une infirmière qui y travaillait fait maintenant face à 11 accusations pour avoir omis de fournir les nécessités de la vie en négligeant d'administrer des médicaments aux résidents.
Monsieur le président, ces actes sont irresponsables. Le fait de ne pas avoir apporté d'améliorations substantielles après la première vague tragique est un acte dangereusement irresponsable. À l'heure actuelle, le Canada doit être prêt à offrir une formation supérieure et à financer davantage de préposés aux bénéficiaires, même en période ordinaire. Nous avons une population vieillissante, et les aînés veulent rester chez eux le plus longtemps possible. Ils le désirent plus que jamais après avoir entendu les descriptions désastreuses des établissements de soins de longue durée.
Nous devons apporter des améliorations dans ce domaine aux conditions de travail, à la rémunération et au respect des préposés et des bénéficiaires. C'est un domaine majoritairement féminin, souvent composé d'immigrantes et de personnes de couleur. Ces travailleuses doivent se sentir appréciées pour que les meilleures d'entre elles restent dans la profession et que les travailleurs médiocres ne puissent plus y rester. Nous avons désespérément besoin de travailleurs.
Le Centre de soins d'Eatonville, à Etobicoke, est un autre établissement mentionné dans le rapport des FAC. Parmi les problèmes relevés, mentionnons le fait que les patients atteints de la COVID n'étaient pas isolés, qu'on les laissait la même chambre que des patients dont le test avait donné des résultats négatifs. On leur permettait de se promener, ce qui risquait de propager la COVID dans tout l'établissement.
Ces gens appliquaient une culture générale qui consistait à ne pas utiliser les fournitures, y compris l'EPI de base, parce que tout cela coûtait cher. Le rapport décrivait également un grave manque de personnel pendant la journée, alors les patients ne recevaient pas le soutien qu'il leur fallait. Le moral était bas, et le bien-être du personnel était à risque. On a compté près d'une douzaine d'infections fongiques causées par des cathéters mal utilisés et un manquement flagrant à certaines ordonnances récurrentes, comme de vérifier régulièrement les signes vitaux des patients ou de les retourner, dans certains cas, sous prétexte qu'on risquait de les réveiller.
On a également relevé des comportements abusifs et agressifs, des commentaires dégradants ou inappropriés adressés aux résidents ainsi que des rapports inexacts présentés aux familles des patients sur leur état et sur leur alimentation, sur leur niveau de douleur et sur leur état général.
À l'établissement Hawthorne Place Care Centre de North York, on n'effectuait que peu ou pas de désinfection avant d'installer un cathéter, et l'on a signalé une grave contamination fécale dans de nombreuses chambres de patients. Il y avait une grave pénurie d'infirmières autorisées, surtout pendant les week-ends. On a constaté une terrible détérioration des normes de propreté en soins de longue durée. Le personnel a affirmé que certains résidents n'avaient pas été nourris depuis plusieurs semaines. On a vu des patients nourris de force et déshydratés, ce qui a causait des étouffements et de l'aspiration. On a remarqué qu'un cathéter était encore en place trois semaines après la date de changement requise.
Nous devons également examiner les différentes façons dont les gouvernements provinciaux ont réagi à la crise dans ces établissements. En Ontario, la province avait promis d'embaucher des gens dans les établissements de soins de longue durée après les observations catastrophiques de la première vague, mais aucune amélioration importante ne s'est concrétisée. Au début de la deuxième vague, ces établissements n'étaient toujours pas prêts à faire face à une éclosion totale. Bien que l'on ait averti le gouvernement provincial qu'il fallait immédiatement embaucher et former plus d'experts en prévention des infections et des milliers de préposés aux bénéficiaires, il a réagi avec beaucoup de lenteur.
Nous devons nous attaquer à ce problème dans l'intérêt des bénéficiaires de soins de longue durée et de leurs familles. Je souligne qu'il n'est jamais trop tard pour étudier cela. Il n'est jamais trop tard pour parler de ces problèmes, qui ne se régleront pas de sitôt. Ces tragédies ne sont pas derrière nous. Elles se produisent encore aujourd'hui, non pas à Vancouver ou à Calgary, mais dans ma circonscription, à Brampton-Sud. C'est pourquoi mes électeurs m'ont envoyée ici pour parler en leur nom. Je le fais maintenant avec fierté et j'en assume la pleine responsabilité. Nous avons tous cette responsabilité.
J'aimerais maintenant parler du bilan de notre gouvernement afin d'en informer les membres de ce comité et les Canadiens qui nous regardent. Notre position est claire. Les résidents des établissements de soins de longue durée méritent des soins sûrs et de qualité, et ils méritent d'être traités avec dignité. La pandémie a mis en lumière des problèmes systémiques qui persistent dans les établissements de soins de longue durée partout au pays. Dans l'énoncé économique de l'automne 2020, le gouvernement a promis de verser 1 milliard de dollars dans le Fonds pour la sécurité des soins de longue durée afin que nos aînés et leurs aidants naturels soient bien protégés et soutenus. De plus, dans le budget de 2021, nous avons investi 3 milliards de dollars pour établir des normes nationales sur les soins de longue durée.
Pour vous donner une idée de ce que le budget de 2021 prévoit pour les aînés du Canada, je vais énumérer quelques mesures.
Le budget de 2021 propose d'accorder à Emploi et Développement social Canada 90 millions de dollars sur trois ans, à partir de 2021-2022, pour lancer l'Initiative pour vieillir dans la dignité à la maison. Cette initiative aidera les organismes communautaires à fournir un soutien pratique aux aînés vulnérables à faible revenu afin de les aider à vieillir chez eux, par exemple en jumelant les aînés avec des bénévoles qui les aideront à préparer des repas, à entretenir leur maison, à faire des courses, à prendre soin de leur jardin et à se déplacer.
Cette initiative appuierait également des projets régionaux et nationaux qui aident à élargir les services qui ont déjà permis d'aider les aînés à rester chez eux.
Par exemple, le portail de connaissances peut les aider à accéder aux services locaux qui leur sont offerts, ou fournir un soutien pratique aux organismes en leur offrant de l'information, des ressources et des séances de formation.
Notre position est claire. Les personnes qui vivent dans des établissements de soins de longue durée méritent des soins sécuritaires et de qualité et d'être traitées avec dignité. Comme je l'ai déjà dit, la pandémie a jeté de la lumière là-dessus. Le budget de 2021 propose d'accorder à Statistique Canada 41,3 millions de dollars sur six ans et 7,7 millions par la suite, à compter de 2021‑2022, afin d'améliorer l'infrastructure et la collecte de données sur les services de soutien, les soins primaires et les produits pharmaceutiques.
Nous avons investi à chaque étape du processus et soutenu régulièrement nos aînés en leur fournissant les fonds nécessaires pour garantir leur sécurité. Toutefois, nous devons continuer d'agir. Nous devons continuer d'appuyer les Canadiens et les foyers de soins de longue durée, et nous pouvons le faire grâce à cette motion. Nous pouvons faire des recommandations.
Nous avons tous beaucoup de chance d'être Canadiens. Notre rythme de vaccination est des meilleurs au monde, et nous sommes au premier rang des pays du G7, du G20 et de l'OCDE pour le nombre de premières doses administrées et la rapidité avec laquelle nous nous rattrapons pour les deuxièmes doses.
Si le Canada est un pays merveilleux, c'est bien grâce aux Canadiens qui vivent ici et qui, pendant des générations, ont travaillé fort pour faire de notre pays l'un des meilleurs où il fait bon vivre. Des gens qui ne cherchaient qu'à travailler dur pour prospérer et offrir tout ce qu'il y avait de meilleur à leur famille et à leur collectivité nous sont venus du monde entier. Ils ont bâti ce pays d'un océan à l'autre. Les aînés du Canada ont tout donné pour nous léguer un pays qui nous propulsera vers un lendemain exemplaire sous le signe de la prospérité et des valeurs canadiennes qui nous guident dans nos relations avec d'autres pays.
Nous devrions tous réfléchir à l'immense contribution des aînés canadiens à l'édification de notre pays. Ce sont des amis, des proches, des voisins, des collègues et des modèles à imiter. Ils ont jeté les assises d'une vie meilleure pour des millions de Canadiens.
Du côté des libéraux, nous reconnaissons la contribution des aînés du Canada à notre pays. Ce n'est pas tout le monde dans cette industrie qui est un mauvais acteur, monsieur le président. Il y a des tas de gens dévoués et attentionnés qui travaillent dans des circonstances difficiles et épuisantes sur le plan émotionnel, mais il y a un besoin urgent de réforme. Le gouvernement fédéral a un rôle à jouer pour protéger la santé et la sécurité de tous les Canadiens. Les enfants et les familles des bénéficiaires de soins de longue durée le demandent depuis plus d'un an, et nous leur devons d'étudier ce dossier en profondeur.
À présent que nous rebâtissons notre économie et que nous amorçons notre reprise, puisons nos forces dans la résilience, la détermination et la compassion que nous ont léguées nos aînés. Nous leur devons notre gratitude. Nous devons être là pour ceux qui nous ont élevés et qui ont bâti ce pays.
C'est pourquoi les députés libéraux du Comité ont présenté cette motion. C'est pour dire aux aînés du Canada qu'ils méritent absolument des soins de qualité et sécuritaires et d'être traités avec dignité.
Écoutons ce que les familles ont à dire. Écoutons les travailleurs. Étudions la question.
C'est une question très importante. Nous devons l'étudier et formuler des recommandations. Nos aînés sont là qui attendent. Les Canadiens nous regardent. Monsieur le président, c'est notre responsabilité.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Si j'ai bien compris, si nous en sommes là où nous sommes, c'est parce que le gouvernement libéral a prorogé le Parlement l'été dernier, ce qui a fait traîner les travaux des comités pendant un certain temps. Je me souviens que les députés libéraux de ce Comité faisaient de l'obstruction sur des motions de programmation qui nous auraient permis d'étudier les enjeux. Il a donc fallu plusieurs réunions et un ordre de la Chambre pour établir le calendrier du Comité de la santé.
Ensuite, nous avons dû suivre toute une procédure spéciale pour établir l'ordre du jour des dernières réunions du Comité, ce qui comprenait l'étude de la réponse du gouvernement face à la COVID, notamment en ce qui a trait aux soins de longue durée — j'y reviendrai dans un instant —, et une fois de plus, il y a eu plusieurs réunions que les libéraux ont cherché à gaspiller avec leurs tactiques obstructionnistes, alors que nous aurions pu examiner d'autres questions. Les députés de l'opposition ont dû recourir à des motions de la Chambre pour obliger le Comité à faire son travail. Cette année a été extrêmement frustrante pour moi.
Au point où nous en sommes, comme vous le savez, monsieur le président, nous avions adopté une motion de programmation pour les dernières réunions. Avec leur obstruction systématique, les libéraux ont eu l'occasion de modifier la motion et d'inclure d'autres options, mais ils n'en ont pas profité pour soulever la question des soins de longue durée.
Ce qui me laisse un peu perplexe, c'est que je ne suis pas plus perplexe que ça. Je sais pourquoi nous sommes là aujourd'hui. En fait, je pense que c'est mon collègue, , qui a fait une petite déclaration que je veux lire très brièvement, parce que je pense qu'elle résume bien la situation: les libéraux utilisent les conditions épouvantables des soins de longue durée à des fins politiques, ce qui est un véritable affront à tous les aînés en cause. Nous n'avons pas besoin d'autres « études », les problèmes sont clairs comme de l'eau de roche et les familles ont besoin d'action. La rhétorique libérale et le refus d'agir coûtent des vies.
Monsieur le président, je crois comprendre que la réunion d'aujourd'hui était prévue. Un avis de réunion a été envoyé pour inviter le légiste et d'autres commissaires à comparaître pour examiner le fait qu'il y a probablement eu outrage au Parlement parce que le gouvernement a refusé de nous fournir des documents non caviardés, comme l'a ordonné la Chambre des communes. Le sous-ministre de l'Approvisionnement a comparu et a confirmé que le gouvernement n'avait pas fourni de documents non caviardés au légiste, et la réunion d'aujourd'hui était censée permettre au légiste d'obtenir des éclaircissements à cet égard.
Bien entendu, après la diffusion de l'avis de convocation, vous avez annulé la réunion, monsieur le président, et cette réunion a été proposée pour discuter d'une étude qui aurait pu être présentée par les libéraux il y a quelque temps.
Je crois fermement que le gouvernement doit agir dans le dossier des soins de longue durée. Je crois que Mme Sidhu vient de dire qu'il était « irresponsable » de ne pas faire d'ajustements après la première vague. Je suis d'accord avec elle. Les conditions épouvantables que nous avons observées dans de nombreux établissements de soins de longue durée se sont produites au début de 2020, c'est-à-dire avant que le gouvernement ne proroge le Parlement et avant que les députés ministériels ne présentent des motions obstructionnistes. Je tiens également à souligner que de nombreux témoins du milieu des soins de longue durée ont comparu devant le Comité suite à l'approbation de la motion présentée par les députés de l'opposition.
Comme l'a dit dans sa déclaration — pendant que les députés lisaient ce que le gouvernement avait prévu dans le budget —, le gouvernement a tout intérêt à agir à cet égard. Je sais qu'il y a un groupe d'experts, mais ils n'ont pas encore pris de mesures en ce qui concerne les normes nationales de soins, par exemple, ou quoi que ce soit d'autre. Ils ne l'ont pas fait.
Je veux aussi parler de la façon dont le gouvernement donne suite aux recommandations. Nous étions censés nous réunir aujourd'hui essentiellement pour discuter du fait que le gouvernement n'a pas donné suite aux recommandations. En fait, un ordre du Comité exigeant la fourniture de documents non caviardés au légiste pour examen... Je ne crois pas tellement en la capacité du gouvernement de répondre aux recommandations du Comité.
Je partage la préoccupation de mon collègue, , selon laquelle le gouvernement se servirait de cette question pour faire obstruction à sa propre motion. S'il le voulait vraiment, il aurait pu le faire de plusieurs façons, mais le a parlé pendant plus d'une demi-heure. Il est clair que nous assistons à de l'obstruction par les libéraux à l'égard de leur propre motion.
Cela dit, je propose:
Que le Comité reprenne les réunions convenues conformément à la motion adoptée le 2 juin 2021.
Je dois vous dire que je suis au Parlement depuis 13 ans et que j'ai été extrêmement déçu par moments. En général, ce n'était pas à cause des questions de fond, mais plutôt à cause des abus des parlementaires sur le plan de la procédure et de leurs propos hypocrites. C'est exactement ce qui s'est passé ici, et je dois le dire pour le compte rendu. Pour tous ceux qui nous regardent, je dois dire que la négativité, la désinformation, la soi‑disant indignation et le cynisme dont les libéraux ont fait preuve aujourd'hui viennent de remporter à mes yeux le palmarès de tout ce qu'il y a de plus déplorable.
Examinons ce qui s'est passé. Il y a environ un mois, nous avons présenté une motion au Comité pour déterminer quelles seraient nos six dernières réunions, avec des témoins concrets pour chacune d'elles. Nous en avons débattu, nous les avons approuvées et que s'est‑il passé ensuite? Les libéraux ont fait de l'obstruction. Savez-vous pourquoi? Eh bien, tout simplement parce qu'ils voulaient laisser au président une certaine marge de manœuvre pour éviter la modification de l'ordre séquentiel de ces réunions.
Tous les membres de ce Comité, à l'exception peut-être de M. Jowhari, qui, si j'ai bien compris, n'en fait pas partie, ont reçu un avis la semaine dernière de l'ordre du jour de la réunion. Nous devions entendre le légiste et le greffier du Conseil privé sur la question des documents. Avoir l'audace d'affirmer devant la caméra qu'ils n'étaient pas prêts pour la réunion d'aujourd'hui parce qu'ils n'étaient pas au courant de ce qui allait se passer, c'est de l'hypocrisie à la énième puissance.
Je vais vous dire autre chose au sujet de la réunion qui devait avoir lieu aujourd'hui, et qui est le résultat de l'adoption unanime de la motion dont j'ai parlé. Mme O'Connell a voté en faveur. M. Van Bynen a voté en faveur de la motion, pour ce que seraient les dernières réunions. Soit dit en passant, la réunion d'aujourd'hui était prévue la semaine dernière. Nous en avons été avisés. En fin d'après-midi, vendredi, Mme O'Connell a présenté une motion portant sur l'article 106(4).
Monsieur le président, je dois exprimer mon extrême mécontentement à votre égard. Vous n'avez jamais prévu une réunion en vertu de l'article 106(4) pour le jour ouvrable suivant, pas une seule fois. Une réunion prévue à l'article 106(4) du Règlement doit avoir lieu dans un délai prescrit. Cette réunion s'est déroulée après celle qui était censée avoir lieu aujourd'hui, c'est‑à‑dire celle prévue pour entendre le légiste et le greffier du Conseil privé, et vous avez pris l'initiative, monsieur le président, de reporter cette réunion unilatéralement et de la remplacer par une autre qui aurait facilement pu être prévue pour demain ou mercredi.
Nous savons tous ce qui se passe ici, et les Canadiens devraient savoir que les libéraux font de l'obstruction aujourd'hui, et ils le font pour éviter que le Comité tienne le gouvernement responsable de son refus de se conformer à un ordre de la Chambre de produire des documents pour le Comité. Aujourd'hui, nous étions censés entendre deux témoins — le greffier du Conseil privé et le légiste — dont le travail consiste à veiller à ce que la volonté du Parlement prime par-dessus tout.
Il est on ne peut plus lamentable d'utiliser les soins de longue durée comme stratagème politique. Que les libéraux proposent une motion pour étudier les soins de longue durée le dernier jour de séance du Comité de la santé, quand nous sommes sur le point de plier bagage pour l'été... Ils ont eu toute l'année pour le faire. Soit dit en passant, les conditions dans les foyers de soins de longue durée, les conditions épouvantables, celles que Mme Sidhu a citées, sont survenues il y a plus d'un an. Les Forces armées canadiennes les ont dénoncées dans leurs rapports de mars, avril et mai 2020. Pas un seul député libéral n'avait alors proposé une motion pour étudier les soins de longue durée. Voilà à quel point cette question leur tenait à cœur.
Cela dit, nous n'avons pas besoin de plus de discussions. Si vous croyez pouvoir vous en tirer comme si de rien n'était, songez que tout le monde au pays est au courant des conditions épouvantables des soins de longue durée. Tout le monde au pays sait ce qu'il faut faire, et que veulent les libéraux? Causer, tenir quatre réunions pour en parler... Est‑ce là la réponse des libéraux à ces décès tragiques dans les établissements de soins de longue durée?
Les libéraux ont formé le gouvernement du Canada et ils peuvent faire ce que bon leur semble. Ils viennent de dépenser 380 milliards de dollars, et ils ne peuvent rien faire pour les soins de longue durée? Si les libéraux voulaient vraiment s'en occuper, ils auraient fait quelque chose. Ils feraient quelque chose. Ils ne se contenteraient pas d'en parler.
Soit dit en passant, avec tout le respect que je dois à mon collègue, M. Lemire, il y a d'importantes questions de compétence que le soulève de façon extraordinairement sélective. Quand il ne veut pas se prononcer sur les soins dentaires, l'assurance-médicaments ou autre chose, il se contente de dire que la question relève des provinces. Il fait la leçon au NPD en disant que nous ne comprenons pas les compétences.
Et voilà que les libéraux veulent parler des soins de longue durée, qui sont carrément de compétence provinciale. Ce n'est plus un problème tout à coup. Bien entendu, c'est parce qu'ils y voient une balle politique avec laquelle jongler. Je trouve choquant et dégoûtant que les libéraux se servent de cette question pour tenter de contourner leur responsabilité à l'égard de toutes les personnes âgées du pays qui reçoivent des soins de longue durée.
Vous savez, un gouvernement qui a peur de rendre des comptes est un gouvernement qui a perdu son sens moral. Un gouvernement qui a peur de la transparence... Je sais pourquoi les libéraux sont nerveux. C'est parce qu'ils savent qu'ils contreviennent carrément à un ordre de la Chambre. Le mépris dont ils font preuve aujourd'hui est absolument identique à celui qu'ils ont censuré autrefois à l'endroit de la question des détenus afghans, qui a fait tomber le gouvernement Harper.
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Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de nous avoir invités dans le cadre de votre étude.
Comme vous l'avez dit, je suis accompagné de Gregory Smolynec, le sous-commissaire. En raison d'un engagement pris antérieurement, je ne pourrai assister à toute la réunion, mais M. Smolynec sera là pour répondre aux questions que vous pourriez vouloir poser par la suite.
Je suis ici aujourd'hui pour vous parler de ce que la Loi sur la protection des renseignements personnels permet et ne permet pas en ce qui concerne la production de documents, sous l'empire des dispositions concernant la communication de renseignements personnels.
Permettez-moi de commencer par décrire le rôle du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, qui consiste à veiller au respect des responsabilités et des obligations énoncées dans la Loi sur la protection des renseignements personnels, c'est-à-dire la loi du secteur public en matière de vie privée, et la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, qui est la loi du secteur privé.
La loi du secteur public, la Loi sur la protection des renseignements personnels, adoptée en 1983, s'applique aux pratiques de traitement des renseignements personnels des ministères et des organismes fédéraux. Cette loi définit les renseignements personnels comme étant des renseignements, quels que soient leur forme et leur support, concernant un individu identifiable. La Loi stipule que les renseignements personnels recueillis par les institutions fédérales ne peuvent servir qu'aux fins auxquelles ils ont été recueillis, que pour les usages qui sont compatibles avec ces fins ou qu'aux fins auxquelles ils peuvent leur être communiqués en vertu du paragraphe 8(2) de la Loi — qui est l'article pertinent à votre étude, je crois.
[Traduction]
Selon la Loi sur la protection des renseignements personnels, les renseignements personnels ne peuvent pas être communiqués sans le consentement de l’individu qu’ils concernent, sauf si les exceptions définies au paragraphe 8(2) de la Loi s’appliquent, dont deux sont pertinentes dans le contexte de la présente discussion.
La première que j’aimerais souligner est l’alinéa 8(2)m). Cette disposition permet la communication de renseignements personnels lorsque, de l’avis du responsable de l’institution, des raisons d’intérêt public justifieraient nettement une éventuelle violation de la vie privée, ou lorsque l’individu concerné en tirerait un avantage certain. Pour que ce pouvoir discrétionnaire puisse être exercé, la communication doit être manifestement nécessaire à l'intérêt public. Ce pouvoir discrétionnaire de communiquer ou de ne pas communiquer des renseignements personnels revient au responsable de l’institution.
La deuxième disposition sur laquelle je désire attirer votre attention est l’alinéa 8(2)c), qui autorise la communication de renseignements personnels à un tribunal, à une personne ou à un organisme ayant le pouvoir de contraindre à la production de renseignements par subpœna, mandat ou ordonnance. Dans ce contexte, nous reconnaissons le pouvoir du Parlement d’exiger la production de documents pouvant contenir des renseignements personnels, et reconnaissons que la Loi sur la protection des renseignements personnels permet donc la communication de renseignements personnels à un comité.
Dans les cas précédents où cette question a été soulevée, nous avons recommandé que les comités étudient une gamme d’options pour s’assurer d’exercer leurs pouvoirs de manière à ne pas porter indûment atteinte à la vie privée. Quelques mesures pourraient contribuer à l’atteinte d’un tel équilibre, comme le fait de veiller à ce que les comités conviennent de limiter les renseignements personnels demandés uniquement aux cas qui sont clairement nécessaires pour des raisons d’intérêt public. Il serait également possible de tenir des réunions à huis clos pour l’examen de renseignements personnels et les discussions à cet égard, et de s’assurer qu’il y a des procédures adéquates pour protéger ces renseignements une fois qu’ils sont en la possession du comité dans son ensemble et de chacun de ses membres. Voilà donc quelques exemples de mesures de protection de la vie privée.
Nous espérons que...
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Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui. En tant que légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes, je suis heureux d'être ici pour pouvoir répondre à vos questions.
Je suis accompagné de Michel Bédard, légiste adjoint et conseiller parlementaire, Affaires juridiques.
J'espère que nos réponses aideront le Comité dans ses délibérations.
[Traduction]
Comme vous le savez, le 26 octobre 2020, la Chambre des communes a adopté une motion demandant au Comité d'entreprendre une étude sur la situation d'urgence à laquelle font face les Canadiens à la lumière de la deuxième vague de la pandémie de COVID‑19 et a ordonné la production de documents de divers ministères et cabinets de ministres en lien avec cette étude.
L'ordre de la Chambre exigeait qu'avant leur dépôt à la Chambre et leur distribution au Comité, tous les documents soient examinés par mon bureau pour des questions de protection des renseignements personnels et de sécurité nationale. En outre, il était également indiqué que mon bureau examinerait des documents relatifs à la COVID‑19 provenant du groupe de travail sur les vaccins et de ses sous-comités afin d'y déceler toute information dont la divulgation aurait risqué de nuire à des négociations contractuelles ou autres entre le gouvernement et une tierce partie.
Dans son témoignage devant le Comité permanent des finances, le 24 novembre 2020, le greffier du Conseil privé, M. Ian Shugart, a indiqué que les documents nécessaires au respect de l'ordre de la Chambre pourraient représenter des millions de pages.
Le 27 novembre 2020, j'ai moi-même témoigné devant ce comité et j'ai confirmé que je consacrerais près de 100 % des ressources de mon bureau à l'examen des documents afin de respecter le délai de sept jours prévu dans l'ordre, ce qui nous aurait permis d'examiner jusqu'à 50 000 pages pendant cette période de sept jours. Le même jour, le Comité a adopté une ordonnance demandant à mon bureau d'établir l'ordre de priorité dans lequel nous examinerions les documents et confirmant que nous pourrions éventuellement obtenir une prolongation pour ce faire, en faisant rapport au Comité.
L'ordre précisait également que tous les documents devaient être remis au Comité dans les deux langues officielles. Il s'agit du deuxième rapport du Comité à la Chambre qui a été adopté le 4 décembre 2020.
Le 7 décembre 2020, mon bureau a reçu environ 5 000 documents totalisant près de 27 000 pages de divers ministères et cabinets ministériels, documents que nous avons examinés conformément à l'ordre de la Chambre et dans le délai prescrit de sept jours. Dans les lettres accompagnant les documents, le gouvernement avait indiqué que mon bureau pourrait s'attendre à recevoir d'autres lots de documents du gouvernement.
La majorité des documents fournis par le gouvernement étaient dans une seule langue officielle.
[Français]
Dès que nous avons reçu les documents, j'ai écrit au greffier du Conseil privé pour lui demander de confirmer si le gouvernement avait l'intention de fournir des versions traduites des documents et, le cas échéant, quand nous pouvions nous attendre à les recevoir.
Dans sa réponse du 18 décembre 2020, M. Shugart a indiqué que, à son avis, à la suite du deuxième rapport du Comité, adopté par la Chambre le 4 décembre 2020, mon bureau était le mieux placé pour déterminer l'ordre et le contenu des travaux de traduction.
Le 22 décembre 2020, j'ai écrit à M. Shugart en indiquant que le gouvernement a l'obligation de produire les documents dans les deux langues officielles, conformément à l'article 8 de la Loi sur les langues officielles et à l'article 32(4) du Règlement, et que le deuxième rapport du Comité n'avait diminué en rien cette obligation.
J'ai ajouté que, pour éviter tout autre délai, mon bureau se chargerait exceptionnellement de relayer les séries de documents qu'il avait reçus jusqu'à ce jour au Bureau de la traduction, au nom du gouvernement, mais que, à l'avenir, nous nous attendions à ce que le gouvernement prenne des mesures pour s'assurer que la traduction de tout autre document produit serait effectuée en temps voulu, de manière à ce que nous recevions les documents dans les deux langues officielles en vue de leur dépôt à la Chambre et de leur renvoi au Comité une fois notre processus d'approbation terminé.
[Traduction]
Le même jour, j'ai fait rapport de cet échange au Comité. Mon bureau a, par la suite, reçu d'autres documents du gouvernement. Le 3 février, j'ai donc écrit de nouveau à M. Shugart pour lui demander quand mon bureau pourrait s'attendre à recevoir les versions traduites des documents en question afin qu'ils puissent être déposés à la Chambre et remis au Comité.
Le 26 février, j'ai reçu une lettre de la sous-greffière du Conseil privé indiquant que les documents avaient été fournis dans la langue dans laquelle ils étaient disponibles dans les systèmes du gouvernement, cela pour les produire le plus rapidement possible. Par ailleurs, compte tenu du rôle de mon bureau dans la détermination de la priorité et de la séquence de contrôle et de distribution des documents, le gouvernement estimait que nous étions les mieux placés pour déterminer l'ordre dans lequel les documents devaient être traduits et pour obtenir des fonds supplémentaires du Bureau de régie interne de la Chambre des communes. La sous-greffière a également fait savoir que le gouvernement s'attendait à fournir mensuellement des documents en réponse à l'ordre de la Chambre.
Le 2 mars, j'ai fait rapport à ce comité à ce sujet et j'ai réitéré ma position selon laquelle le gouvernement était tenu de fournir des copies bilingues des documents. J'ai également demandé au Comité comment il souhaitait procéder pour la traduction des documents des quatrième et cinquième lots ainsi que des lots suivants produits par le gouvernement.
Jusqu'à maintenant, nous avons été en mesure de fournir 6 307 documents au Président pour qu'il les dépose à la Chambre.
Le 12 février, le Comité a adopté une motion ordonnant au président de demander si les ententes relatives aux sept vaccins commandés par le Canada avaient été fournies à mon bureau en réponse à l'ordre de la Chambre, et, le cas échéant, d'accorder la priorité à leur traduction afin que ces documents puissent être déposés à la Chambre et remis au Comité dans les plus brefs délais. La motion prévoyait également que, si ces ententes n'avaient pas encore été produites par le gouvernement, le Comité les réclame afin de les soumettre à un examen conforme aux paramètres établis dans la motion de la Chambre et que cet examen par le Comité se fasse à huis clos.
Le 25 février, le président du Comité a demandé si mon bureau avait reçu du gouvernement les ententes sur les vaccins, et j'ai confirmé que ce n'était pas le cas. Par la suite, le président a écrit au greffier du Conseil privé pour demander que le gouvernement fournisse ces ententes au Comité.
Enfin, le 4 juin, M. James Stott, sous-ministre adjoint de la Direction générale des politiques, de la planification et des communications à Services publics et Approvisionnement Canada, a informé le Comité que le gouvernement transmettait ses ententes sur les vaccins après avoir examiné les contrats en vertu des exigences strictes de la Loi sur l'accès à l'information et consulté les entreprises concernées, comme il se devait, pour assurer la protection appropriée de leurs renseignements. Il a précisé que le gouvernement avait appliqué les mesures appropriées pour protéger les renseignements personnels ou de tiers, de même que pour éviter de compromettre les ordres émis ou la position de négociation du Canada, compte tenu de l'évolution du marché.
[Français]
Voilà qui termine cette trame factuelle. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Je vous remercie.
:
Nous avons entendu beaucoup de choses aujourd'hui. Je pense que les questions de M. Davies ont établi les obligations du gouvernement en vertu de l'ordre de la Chambre et de l'ordre du Comité de la santé.
Monsieur Dufresne, je vous remercie de tout le travail que vous faites à cet égard, et je vous remercie de vos efforts continus pour assurer la transparence au Parlement. Compte tenu de la gravité de la situation, il est décevant de ne pas pouvoir avoir accès à certains de ces documents. Je m'en voudrais de ne pas dire qu'aujourd'hui nous devrions évoquer Britney Spears et sa mise sous tutelle et, aux fins du compte rendu, je voudrais simplement dire « Libérez Britney ». Toutefois, étant donné les circonstances et vu la quantité de témoignages que nous avons entendus aujourd'hui, je sais ce qui doit être fait maintenant.
Je propose donc:
Que l'on demande à l'analyste et au greffier de produire un bref rapport à l'intention de la Chambre, dans lequel ils décriront les faits importants liés au possible outrage, dont il a été question avec Bill Matthews, sous-ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, concernant les documents exigés par la Chambre le 26 octobre 2020 et aussi demandés par le Comité le 19 février 2021; que le rapport soit déposé dès qu'il sera prêt.
Monsieur le président, il est très clair pour moi que le gouvernement est coupable d'outrage à la motion de la Chambre et à la motion dont le Comité est saisi. Je crois que M. Davies a fait un travail de premier plan pour expliquer au Comité les obligations qui incombent au gouvernement et que celui-ci n'a pas respectées. Il est certain que le secrétaire parlementaire du gouvernement n'a pas répondu de façon factuelle, ce qui aurait permis de prouver le contraire, et c'est décevant.
Le Parlement est suprême. Les questions qui ont été soulevées par tous les députés de l'opposition aujourd'hui montrent vraiment que, peu importe l'allégeance politique, le Parlement est suprême et nous avons droit à cette information. Lorsque la Chambre ou le Comité ordonnent l'obtention de cette information, ce n'est pas au gouvernement d'essayer de poursuivre le Président de la Chambre des communes ou de dissimuler les choses. La lumière est le meilleur remède qui soit. S'il n'y a pas de problème, il ne devrait pas être difficile de nous fournir ces documents.
S'il y a des problèmes, c'est au Parlement et à ce Comité d'envisager les meilleures façons de procéder. J'ai hâte que le greffier et l'analyste fournissent ce rapport et je me réjouis de veiller à ce que les Canadiens, peu importe la façon dont ils votent, sachent que le Parlement fonctionne et que, quelle que soit sa couleur politique, le gouvernement, et singulièrement le gouvernement libéral actuel, comprenne que son pouvoir est limité par chacun d'entre nous. Nous ne faisons pas rapport au gouvernement. Nous leur demandons des comptes. C'est notre rôle ici.
Je m'adresse aux membres libéraux du Comité, y compris le secrétaire parlementaire. Votre rôle est de demander des comptes au gouvernement. Il s'agit de veiller à ce que toutes les mesures soient prises dans l'intérêt des Canadiens, non pas pour suivre la ligne de parti, non pas pour dénigrer qui que ce soit, mais pour veiller à ce que la transparence et la reddition de comptes soient assurées et à ce que le gouvernement soit bon et juste.
L'attitude du gouvernement, qui a joué la montre et fait de la dissimulation, constitue un affront au Parlement et un affront à la démocratie. Nous ne sommes peut-être pas d'accord sur les politiques à mener ni sur l'allégeance politique, mais nous devrions convenir que le Parlement est suprême. Nous devrions convenir que nos droits de parlementaires sont primordiaux.
En ce qui concerne le travail de M. Dufresne et du conseiller juridique, je sais que vous avez essayé de faire de votre mieux, de même que la commissaire à l'information et le commissaire à la protection de la vie privée. Je le crois fermement. Ce qui s'est passé au cours des derniers mois au Parlement est très préoccupant à mes yeux et aux yeux de nombreuses personnes. Bien sûr, il peut arriver que le gouvernement ne veuille pas que certains faits soient mis au jour. C'est vrai pour tous les gouvernements, mais nous ne pouvons pas ignorer le fait que le Parlement est suprême, que nous avons le droit d'examiner ces documents, de vérifier ce qui s'est passé, d'adopter des ordonnances de production de documents, puis de proposer une meilleure façon de procéder lorsque nous constatons des lacunes.
Il y a des façons d'imposer des contraintes à la divulgation de documents. Par exemple, la motion de M. Barlow parlait d'examen à huis clos. Ce sont des modalités de délibération et des limites qui peuvent être imposées à la divulgation de l'information, mais ce n'est pas ce que le gouvernement a fait.
Voilà ce que M. Davies a révélé en posant ses questions aujourd'hui. Aucun effort n'a été déployé pour travailler avec le Parlement. Aucun effort n'a été fait pour collaborer avec l'opposition. C'était à la limite de la dictature et cela suffit. Ça suffit. Nous ne voulons pas de cela.
Cette motion est importante, et j'espère que tous les membres du Comité conviendront que nous sommes suprêmes et que nous devons rendre des comptes à nos électeurs. J'espère qu'elle sera adoptée et que la lumière sera faite sur ces questions.
En guise de conclusion, j'aimerais m'adresser à M. Dufresne.
Vous aurez beaucoup de pain sur la planche au cours des prochains jours, et je tiens à vous dire, au nom des quelque 120 000 électeurs que je représente, qu'ils comptent sur vous pour défendre leur position en faveur de la démocratie. Nous ne pouvons permettre que ce qui s'est produit se poursuive. Alors que le Parlement suspend ses travaux pour l'été, nous comptons sur vous maintenant pour porter le flambeau et vous assurer que nous ne sommes pas réduits au silence par des décisions qui empêchent notre suprématie.
Merci, monsieur le président.
Je cède maintenant la parole à mes autres collègues, qui, je l'espère, appuieront la motion.
Je crois que l'ensemble du Comité est redevable de l'excellent travail de M. Davies, qui a expliqué les choses de façon extrêmement claire. Je vais cependant y revenir, probablement pas avec autant d'éloquence que lui.
La demande visant à obtenir les contrats relatifs aux vaccins est assez simple. Il y a une motion de la Chambre qui demande des documents en précisant qu'ils doivent être caviardés. Il est dit explicitement qu'ils doivent être caviardés par le greffier et non par le gouvernement ou un service gouvernemental.
Il y a ensuite la motion de M. Barlow, qui demande que ces documents soient caviardés conformément à cette motion. C'est extraordinairement simple. Ce n'est pas difficile à comprendre et, en réalité, le gouvernement est ouvertement en désaccord avec cela.
Oui, c'est la suprématie parlementaire, et c'est clair. Comme Mme O'Connell l'a dit, nous l'avons entendu à maintes reprises de la part du , de l'ancien , des libéraux, des conservateurs et des néo-démocrates. Cela ne fait aucun doute. Le légiste nous a dit que le Parlement est suprême.
Cependant, ce n'est pas vraiment l'élément essentiel, car nous devons être gouvernés par le peuple, et le Parlement n'est qu'une émanation du peuple. Lorsque le gouvernement décide de désobéir ouvertement et de façon flagrante au Parlement, il dit à chacun de mes quelques 100 000 électeurs: « Nous nous en fichons. Nous allons faire ce que nous voulons. Nous sommes irresponsables. » C'est le comble de l'irresponsabilité gouvernementale. C'est ce pour quoi notre pays a été fondé. C'est la raison d'être de la Grande Charte. C'est la raison pour laquelle nous avons formé un gouvernement responsable.
Si le gouvernement — si l'exécutif — n'écoute pas le Comité, pourquoi existons-nous? Pourquoi ce comité est‑il ici? Si nous n'avons aucun pouvoir, si nous n'avons aucune autorité sur la bureaucratie, nous ne faisons que gaspiller de l'argent. Nous ne sommes qu'un club de restauration. Nous ne sommes pas une émanation du peuple, ce que nous sommes censés être.
Quand, madame O'Connell, vous remettez en question la suprématie parlementaire, vous remettez en question le fondement même de notre nation, de notre pays, qui est, je crois, le meilleur pays au monde. Il nous incombe à tous — et je le dis non seulement à mes collègues néo-démocrates ou conservateurs, mais aussi à mes collègues libéraux. Vous êtes les gardiens de la démocratie responsable. Si vous ne votez pas en faveur de cette motion, vous faites littéralement fi de tous les hommes et de toutes les femmes qui ont sacrifié leur vie pour que nous ayons un gouvernement responsable, pour que nous ayons un gouvernement qui réponde lorsque les voix des gens se font entendre. Nous disons: « Vous savez quoi? Le légiste ne peut pas voir ces documents. » Il y a toutes sortes de dispositions qui visent à protéger la sécurité nationale.
Que ce soit le député Barlow ou la députée Rempel Garner, ils ont utilisé ce pouvoir avec précision. Ils n'ont pas dit: « Allons de l'avant et rendons ces documents publics. » Ils sont conscients de l'impact de ce pouvoir, du pouvoir sans limites d'exiger la mise à disposition de n'importe quel document, la comparution de n'importe quel témoin de la fonction publique, à tout moment.
Ils ont protégé notre sécurité nationale. Ils ont protégé la vie privée sous toutes ses formes en donnant d'abord les documents au légiste, qui est une créature du Parlement, et en lui donnant le pouvoir de les censurer de sorte que nous nous assurons qu'aucun document inutile... Ils sont même allés jusqu'à dire: « Le Comité siégera à huis clos afin de ne pas risquer, par inadvertance, que certains renseignements, certains renseignements personnels ou d'autres documents... »
En conclusion, la loi est absolument claire. Nous, parlementaires, avons le pouvoir absolu d'obtenir tous les documents que nous voulons quand nous le voulons, et nous les avons demandés. Le gouvernement n'en a pas tenu compte. Ce n'est pas seulement une gifle au Parlement. C'est une gifle pour chacun des quelque 37 millions de Canadiens qui nous élisent pour siéger à Ottawa, et que nous représentons. Honte à vous si vous ne votez pas en faveur de cette motion.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur le président.
D'abord, parce que c'est jour de fête nationale au Québec et que les festivités ont commencé, j'aimerais pouvoir souhaiter bonne Fête nationale du Québec à tous les Québécois qui sont présents ici. Malheureusement, ils ne sont pas très nombreux.
On peut quand même s'intéresser à des questions comme la compétence unique des provinces au chapitre des centres de soins de longue durée. Toutefois, ce n'est pas ce dont il est question en ce moment. Il est question de la hiérarchie du droit.
Le droit constitutionnel prime-t-il le droit législatif? Pour quelle raison le gouvernement et certains fonctionnaires opposent-ils des prérogatives du Parlement à celles des renseignements personnels? Ce sont des éléments sur lesquels je me questionne.
Je fais référence aussi à l'article 18 de la Constitution de 1867:
Les privilèges, immunités et pouvoirs que possèderont et exerceront le Sénat et la Chambre des communes et les membres de ces corps respectifs, seront ceux prescrits de temps à autre par loi du Parlement du Canada; mais de manière à ce qu'aucune loi du Parlement du Canada définissant tels privilèges, immunités et pouvoirs ne donnera aucuns privilèges, immunités ou pouvoirs excédant ceux qui, lors de la passation de la présente loi, sont possédés et exercés par la Chambre des communes du Parlement du Royaume‑Uni de la Grande‑Bretagne et d'Irlande et par les membres de cette Chambre.
J'ajoute à cela l'article 108(1)a) du Règlement, qui parle des pouvoirs des comités permanents:
Les comités permanents sont autorisés individuellement à faire étude et enquête sur toutes les questions qui leur sont renvoyées par la Chambre et à faire rapport à ce sujet à l'occasion. Sauf lorsque la Chambre en ordonne autrement, ils sont aussi autorisés à convoquer des personnes et à exiger la production de documents et dossiers, à se réunir pendant que la Chambre siège et pendant les périodes d'ajournement, à siéger conjointement avec d'autres comités permanents, à faire imprimer au jour le jour les documents et témoignages dont ils peuvent ordonner l'impression, et à déléguer à des sous-comités la totalité ou une partie de leurs pouvoirs, sauf celui de faire rapport directement à la Chambre.
Ce sont des éléments dont je trouvais qu'il était intéressant de vous faire part, monsieur le président, d'autant plus qu'ils concernent l'étude que nous aurions à faire présentement. Pour moi, il est vraiment d'intérêt national de savoir combien les Canadiens paient pour des vaccins. On parle de l'offre et de la demande, d'un jeu qui a de l'influence à l'échelle mondiale.
Nous savons que le premier problème rencontré par le Canada est lié au fait que nous n'avions pas de capacité nationale de production de vaccins. Nous nous sommes donc retrouvés entièrement dépendants de l'international. Si l'offre et la demande sont ce qui cause la fluctuation des prix, le prix d'un vaccin acheté au début de sa période de disponibilité, soit en décembre, et le prix d'un vaccin acheté cet été seront-ils les mêmes? Conséquemment, le vaccin a-t-il coûté plus cher au début parce que le gouvernement voulait faire un spectacle devant les caméras? Pourrons-nous avoir les informations exactes?
Ce que nous avons appris, par le budget, c'est que 9 milliards de dollars auraient été consacrés à l'achat de vaccins. Si on peut comparer l'offre et la demande, pourrions-nous avoir plus d'éléments pour nous permettre de le savoir?
C'est une question d'intérêt public. La difficulté à pouvoir analyser le prix réel des vaccins, car les documents ont été caviardés par le ministère au lieu d'avoir été envoyés à un légiste qui les aurait caviardés lui-même, selon les règles de la motion, est quelque chose de vraiment intéressant. Selon un article du 5 février, le Canada aurait payé plus cher pour être en tête des listes de livraison de Pfizer et de Moderna en décembre, versant en moyenne 37,70 $ par vaccin, d'après une donnée publiée par Statistique Canada.
Lors d'une réunion de comité, j'ai posé une question à M. Pinnow, le président de Pfizer Canada, pour savoir justement si cette offre et cette demande influençaient le prix d'un vaccin. Il m'a répondu: « Pfizer a déclaré dès le début que l'économie traditionnelle de l'offre et de la demande n'entrait pas en ligne de compte dans ses décisions en matière de prix. »
Je lui ai alors demandé si le prix d'un vaccin acheté par le gouvernement du Canada ou par n'importe quel autre pays au cours du dernier trimestre de décembre 2020, soit en décembre, serait plus élevé ou moins élevé s'il était acheté durant l'été de 2021, où la demande serait moins importante. M. Pinnow m'a dit: « Encore une fois, j'apprécie la question, mais nous n'aborderons pas publiquement la question des prix. »
Nous sommes ainsi vraiment dans une optique où le privilège des parlementaires ne s'applique pas. Il s'agit de l'intérêt supérieur de la population, de l'intérêt public qui est de savoir combien aura coûté l'ensemble de la pandémie de COVID‑19. Or aucune réponse ne nous est donnée, alors qu'il est absolument fondamental, selon moi, de connaître ces données.
Statistique Canada, dans une analyse du commerce international de marchandises pour le mois de décembre 2020, nous dit ceci: « Selon une analyse préliminaire, il est estimé que les importations du Canada de vaccins contre la COVID‑19 ont totalisé environ 16 millions de dollars en décembre. » Ce chiffre est-il bon ou non? Pourrions-nous en savoir davantage?
Au 30 décembre, Ottawa avait reçu 424 150 doses de Pfizer et de Moderna. Le gouvernement a refusé de dire combien il avait payé chacune d'elles, mais l'analyse de Statistique Canada nous a ramenés à 37,70 $.
Par contre, le Canada a aussi reçu ses premières fioles à temps pour Noël, peu après le Royaume‑Uni, mais avant l'Union européenne. Cela faisait évidemment de beaux clips à la télévision, au Canada et dans d'autres pays, de voir des personnes âgées recevoir enfin le vaccin.
Cela dit, d'après les chiffres publiés par une députée belge, le mois dernier, l'Union européenne a payé ces doses bien moins cher que le Canada, soit 22,91 $ pour celles de Moderna et 18,47 $ pour celles de Pfizer. Les États‑Unis ont aussi déboursé moins que nous, soit 24,80 $ pour les doses de Pfizer et 35 $ pour celles de Moderna d'après les données publiées par Washington et le magazine Forbes. Or les Européens et les Américains sont des producteurs de vaccins.
Or le Canada ne l'est pas parce que nous avons abandonné notre capacité de produire des vaccins. Heureusement, nous ferons peut-être quelques pas symboliques pour en produire, mais ce sera probablement après que l'ensemble des Canadiens auront été vaccinés. Les Américains et les Européens ont commandé un plus grand nombre de fioles que le Canada et ils disposent d'usines de productions chez eux. Ce sont deux facteurs qui influencent les prix. À cet effet, j'aimerais savoir si en tant que contribuables, nous avons payé le juste prix de ce que nous avons reçu, et surtout si le gouvernement retiendra que de dépendre d'autres pays producteurs de vaccins nous aura mis en position de faiblesse. D'ailleurs, il en va de même pour les équipements de protection individuelle.
Nous entrons dans une autre phase avec le CEPMB, soit le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés, dans laquelle nous nous retrouvons encore totalement dépendants des prix d'autres pays. Pouvons-nous agir à ce titre?
La transparence, c'est-à-dire le fait de ne pas avoir de documents caviardés, nous permettrait de prendre des décisions éclairées dans l'intérêt supérieur des gens que nous représentons.
J'émets l'hypothèse que nous avons payé beaucoup trop cher et que les compagnies pharmaceutiques se sont enrichies grandement sur le dos des contribuables canadiens. Bien sûr, nous sommes en contexte de pandémie et la dette équivaut à plus de 1 billion de dollars. L'argent devient donc un élément très relatif, mais je trouve essentiel d'avoir une gestion responsable. C'est peut-être ce qui n'a pas été fait.
Je vous rappelle l'urgence de nous assurer que les usines du Canada peuvent être utilisées et que nos chercheurs peuvent faire des recherches en appliquant la science fondamentale. Nous devons financer l'ensemble de la chaîne de vaccination, c'est-à-dire l'écosystème, comme l'a dit M. Lamarre au Comité, la semaine passée. Nous avons manqué le bateau à bien des égards, et, ultimement, on devrait se demander si l'argent que nous avons payé en trop pour les vaccins aurait pu être investi dans la production de nos propres vaccins.
Je pense que, poser la question, c'est y répondre. Cela dit, je ne suis pas un scientifique, je suis un parlementaire. J'aimerais pouvoir m'appuyer sur des données très concrètes pour avoir en tête ces éléments. Or le gouvernement ne nous permet pas de les avoir présentement. Il me semble qu'il serait irresponsable de mener une campagne électorale sur une question aussi fondamentale: avons-nous payé trop cher pour les vaccins?
En ce sens, j'appuie la motion.
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Merci, monsieur le président.
J'espère sincèrement que les députés de l'opposition ne vont pas commencer à me faire payer un loyer pour le temps que je passe à habiter leurs pensées en ce moment.
Je trouve particulièrement intéressant de constater que lorsqu'on ne dispose que d'un argumentaire très faible, on se rabat sur les attaques personnelles. C'est tout ce que nous avons entendu au cours de ces dernières divagations.
Permettez-moi de récapituler.
Nous avons entendu aujourd'hui que des milliers de pages ou de documents — peu importe comment vous voulez les définir — ont été remis au légiste. La remise de documents sous une forme non censurée, se poursuit, le cas échéant. Le légiste l'a confirmé. Il a aussi souligné que le gouvernement n'a jamais indiqué qu'il retenait quoi que ce soit. En fait, il a indiqué que les documents continuent d'être transmis. Il n'a pas dit non plus — et il n'a pas mordu à l'hameçon lancé par l'opposition — que le gouvernement était en infraction de quelque façon que ce soit. Il a dit clairement qu'il continuait de faire son travail. Il reçoit les documents qui lui sont fournis.
Je pense que l'objectif du jour de la coalition conservatrice et néo-démocrate était d'essayer de nous prendre au piège et cela ne s'est tout simplement pas produit, parce que leurs allégations sont infondées, car le gouvernement fournit les documents.
Voilà un bref résumé.
Ce qui s'est passé ici depuis équivaut un peu à lancer des lignes au hasard pour voir ce qui mord. M. Morantz a parlé de sécurité nationale. Personne dans la motion dont nous sommes saisis ne parle de sécurité nationale. Il ne siège peut-être pas au bon comité. La mention de la sécurité nationale se fondait simplement sur certains des paramètres de la motion de la Chambre concernant le caviardage, mais le légiste n'a jamais laissé entendre que les demandes de documents exprimées par la motion du 26 octobre n'étaient pas respectées. À vrai dire, il a dit qu'il les recevait toujours, et que le travail se poursuivait.
Alors, qu'ont fait les conservateurs? Ils ont dit que c'était une dictature. Ils ont parlé du Watergate, de Richard Nixon... Je veux dire, y a‑t‑il eu le moindre argument substantiel sur les faits dont nous sommes saisis? Non. Ce ne sont que des insultes. C'est le moment de gloire des conservateurs.
Des documents sont présentés. En fait, je crois que le greffier a dit que plus de 6 000 documents lui ont été remis. J'en ai été avisée, et devinez quoi? Aucun membre de l'opposition n'a convoqué de réunion pour examiner ces documents. Nous n'avons pas eu de réunion à ce sujet. Les conservateurs viennent de les recevoir. La théorie du complot à laquelle je fais allusion insinue qu'un grand nombre de documents ne sont pas fournis, et qu'ils ne reçoivent rien. En fait, ils ont reçu les documents, et ce qu'ils ne disent pas aux Canadiens, c'est qu'ils ne contiennent pas matière à scandale, alors « faisons semblant qu'il y a quelque chose de grave qui manque ». Cela me rappelle les États-Unis — le grand mensonge. Il n'y a pas de scandale dans les documents qu'ils ont reçus, les milliers de documents qu'ils ont reçus, alors il s'agit maintenant d'insinuer qu'il en existe d'autres.
Monsieur le président, permettez-moi de passer à l'autre question qui a été soulevée. M. Lawrence et une autre personne, j'ai oublié qui c'était, ont parlé des contrats. Les contrats sont au fondement de cette question. M. Maguire l'a dit: les contrats sont au fondement de cette question. M. Lawrence a dit que c'était « simple ». Eh bien, monsieur le président, j'ai en main la motion du 26 octobre. Elle compte quatre pages. Il y a 30 articles dans cette motion. L'opposition a même inclus un amendement au cours du processus — 30 articles, 4 pages, et pas une seule mention des contrats relatifs aux vaccins. C'est aussi simple que cela.
Je pense que nous avons vu les conservateurs se lancer dans une expédition de pêche avec le NPD, et qu'ils sont rentrés bredouilles. Ensuite, ils sont passés au révisionnisme historique avec ce que j'appelle toujours la « motion Barlow », car, je le répète, monsieur le président, il y a 4 pages, 30 articles, et pas une seule mention des contrats relatifs aux vaccins qui, selon les conservateurs, sont au cœur de tout cela. Ils ont une drôle de façon de montrer ce qui est au cœur des choses.
Aujourd'hui, l'opposition a davantage mené d'attaques personnelles contre moi qu'elle n'a parlé de contrats de vaccins. Je pense que les Canadiens voient clair dans ce jeu.
Après la mise en place de la motion du 26 octobre — 30 articles, 4 pages et aucune mention des contrats relatifs aux vaccins —, les conservateurs se sont rendu compte que, mince alors, ils n'en avaient pas fait mention, et voilà la motion Barlow du 5 février qui entre en scène.
Dans cette motion, ils reconnaissent en fait au troisième paragraphe — j'y ai fait référence à plusieurs reprises aujourd'hui — que « Si le légiste ne dispose pas de ces documents ». Eh bien, si c'était si simple et si c'était dans la motion ou l'ordre de la Chambre datant du mois d'octobre, pourquoi inclure une disposition comme celle-là? C'est parce que cela n'existait pas, alors les conservateurs essaient de réécrire l'histoire.
Mais la motion Barlow dit clairement que si le légiste ne dispose pas de ces documents — parce que le légiste n'a jamais été tenu de les avoir —, elle établit les modalités selon lesquelles ces documents doivent être communiqués au Comité.
Voilà ce que les conservateurs ne veulent pas que les Canadiens comprennent, monsieur le président. La motion demande que les ententes sur les vaccins conclues avec les fournisseurs soient déposées au Comité dans les deux langues officielles et que les documents soient examinés conformément aux paramètres établis dans la motion de la Chambre.
Le légiste a confirmé que cela avait été fait. Les documents ont été remis aux membres du Comité. Ils ont été fournis dans les deux langues officielles et ils ont été établis en fonction des paramètres de la motion. L'examen été effectué en fonction des paramètres de la motion principale.
La différence, et c'est ce que les conservateurs essaient de contester, c'est que le légiste aurait dû faire l'examen. Si les députés de l'opposition voulaient cela, pourquoi ne l'ont-ils pas inclus dans leur motion? Ce n'est pas la faute du gouvernement si les conservateurs créent ce labyrinthe de mensonges, de confusion et de procédures sur des amendements, des motions et des ordres qui n'ont pas vraiment de sens, pour ensuite revenir et dire que le gouvernement n'a pas fait ce qu'il ne lui a jamais été demandé de faire.
Aucun Canadien ne verrait cela comme une façon logique de travailler. Au lieu de cela, le gouvernement, dans un effort pour être aussi transparent que possible, a présenté les documents dans les deux langues officielles et a dit qu'il les avait approuvés en fonction des paramètres de la motion d'octobre. Le gouvernement s'y est conformé. Les conservateurs sont tellement peu habitués à cette façon de gouverner, car lorsqu'ils étaient au pouvoir... Ces députés ne sont tellement pas habitués à ce que les Comités reçoivent cette information que je pense qu'ils sont sous le choc et qu'ils ne savent pas quoi faire.
Pour conclure, monsieur le président, je dois dire que je suis assez remontée parce que j'ai l'impression que c'est un dévoiement de la Chambre. Les insultes qui ont été prononcées, le fait de dire qu'il s'agit en quelque sorte d'un club de restauration et que l'on se demande ce que nous faisons ici...
Si les députés veulent faire quelque chose, pourquoi ne passent-ils pas en revue les milliers de documents qui leur ont été fournis? Pourquoi ne parlent-ils pas de ces documents aux Canadiens?
C'est parce qu'il n'y a pas de scandale. Tout ce que les conservateurs savent faire, c'est inventer des théories du complot et laisser entendre qu'il se passe quelque chose d'horrible et que les Canadiens ont simplement besoin d'en être informés.
Lorsque vous examinez les faits, je pense que les tentatives d'obstruction menées par les conservateurs et les néo-démocrates à l'encontre de leur propre motion aujourd'hui en disent long, parce qu'ils savent qu'ils n'ont pas d'arguments valables. Au lieu de cela, ils ont recours à des attaques personnelles, à des insultes, ils disent que c'est une dictature — une dictature qui a fourni tous les documents. Je pense qu'ils ont une vision assez embrouillée de ce qu'est une dictature parce que nous avons respecté la motion.
Ce n'est pas la faute du gouvernement si la motion des conservateurs n'a pas de sens. Ce n'est pas la faute du gouvernement si l'ordonnance d'octobre n'incluait pas les contrats relatifs aux vaccins. Le gouvernement s'y est conformé. Ce n'est pas la faute du gouvernement si, après 30 articles, 4 pages et pas une seule mention des contrats sur les vaccins, les conservateurs, soutenus par le NPD, crient au complot et disent qu'il se passe quelque chose d'horrible.
C'est mon dernier point, monsieur le président. Je pense que c'est assez horrible que... Je suis tout à fait en désaccord avec M. Lemire lorsqu'il dit que les vaccins coûtent trop cher. Je serais très curieuse de savoir à combien il estime le prix de la vie d'un de ses électeurs. Il voulait que nous attendions et que nous n'achetions pas de vaccins, mais je dirais, monsieur le président, que nous avons travaillé à sauver des vies, à obtenir des vaccins pour sauver ces vies. Je pense que ses électeurs seraient très intéressés de savoir qu'il estime que nous avons dépensé trop d'argent pour essayer de leur sauver la vie.
Je pense qu'il s'agit d'un cas classique où les conservateurs n'ont vraiment aucun fait pour étayer leurs accusations. Ils se tournent plutôt vers les insinuations et les insultes. C'est très bien, monsieur le président. Je pense que les Canadiens voient clair dans tout cela parce que nous avons les documents sous les yeux. Le Comité a reçu des milliers de pages et pas un seul point n'a été soulevé par les membres du Comité. Je pense que cela dit tout.
Merci, monsieur le président.