Bienvenue à la neuvième séance du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier la situation d'urgence à laquelle les Canadiens font face avec la deuxième vague de la pandémie de la COVID-19, pendant la première heure, et les Lignes directrices du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés, pendant la deuxième heure.
Je tiens à remercier les témoins que nous accueillons aujourd'hui. Pour la première heure, nous accueillons M. Philippe Dufresne, légiste et conseiller parlementaire, et M. Michel Bédard, légiste adjoint et conseiller parlementaire.
Pour la deuxième heure, représentant le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés, nous entendrons son président, le Dr Mitchell Levine, et le directeur exécutif, M. Douglas Clark.
Je vais commencer par vous donner quelques renseignements à la suite de la motion qui a été adoptée à la Chambre le mercredi 23 septembre 2020.
Le Comité siège actuellement en mode hybride, ce qui signifie que les députés peuvent participer en personne ou par vidéoconférence. Tous les membres, peu importe leur mode de participation, seront comptés pour le quorum. Le pouvoir du Comité de siéger est toutefois limité par l'utilisation prioritaire des ressources parlementaires, qui est déterminée par les whips.
Toutes les questions font automatiquement l'objet d'un vote par appel nominal, à moins que le Comité ne consente, à l'unanimité ou avec dissidence, à ce qu'il en soit autrement. Enfin, le Comité peut délibérer à huis clos, pourvu qu'il tienne compte des risques de bris de la confidentialité inhérents à ce type de délibérations avec des participants à distance.
Les délibérations d'aujourd'hui seront accessibles depuis le site Web de la Chambre des communes, et je rappelle que c'est toujours la personne qui parle qui apparaît à l'écran, plutôt que l'ensemble du Comité.
Voici maintenant quelques règles à suivre pour assurer le bon déroulement de la séance.
Les personnes qui participent à distance, députés comme témoins, peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts, et vous avez le choix, au bas de votre écran, entre « Parquet », « Anglais » et « Français ». Avant de prendre la parole, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Quand vous avez terminé de parler, désactivez votre micro afin de réduire le plus possible les interférences.
Je vous rappelle que toutes les interventions des membres du Comité et des témoins doivent être faites par l'intermédiaire de la présidence. Si un député désire demander la parole en dehors de la période qui lui est réservée pour ses questions, il doit activer son micro et indiquer qu'il invoque le Règlement. Si un député veut participer au débat, il doit utiliser la fonction « Lever la main ». La présidence saura ainsi que vous souhaitez prendre la parole et pourra créer une liste d'intervenants. Pour ce faire, vous n'avez qu'à cliquer sur l'icône « Participants », au bas de votre écran. Je précise que vous n'avez pas à utiliser cette fonction pour répondre à des rappels au Règlement ou pour invoquer le Règlement suite à un rappel au Règlement. Il suffit de faire un geste de la main ou d'indiquer que vous invoquez le Règlement.
Lorsque vous avez la parole, veuillez vous exprimer lentement et clairement. À moins de circonstances exceptionnelles, l'utilisation d'un casque d'écoute muni d'un microperche est obligatoire pour tous les participants à distance. Si un problème technique survient, veuillez en aviser la présidence. Il est à noter qu'en pareil cas, nous pourrions devoir interrompre nos travaux pendant un moment, car nous devons nous assurer que tous les députés peuvent participer pleinement à la séance.
Pour ceux qui participent à la réunion en personne, veuillez procéder de la manière habituelle lorsque le Comité au complet se réunit en personne dans la salle de comité. Veuillez respecter les directives du Bureau de régie interne en ce qui concerne le port du masque et les protocoles en matière de santé. Si vous souhaitez attirer mon attention, je vous prie de me faire un signe de la main ou de m'interpeller par mon nom au moment opportun. Si vous souhaitez invoquer le Règlement, veuillez attendre le moment adéquat pour me l'indiquer clairement.
Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir l'ordre le plus approprié, que vous participiez à la séance en personne ou virtuellement.
Cela dit, j'invite le légiste, M. Dufresne, à faire sa déclaration.
Vous avez 10 minutes.
:
Merci, monsieur le président.
En tant que légiste et conseiller parlementaire de la Chambre des communes, je suis heureux d’être ici aujourd’hui pour répondre à toutes les questions que le Comité pourrait avoir concernant la motion de la Chambre et le rôle qu’elle prévoit pour mon bureau. J’espère que mes réponses aideront le Comité.
[Français]
Comme vous le savez, la motion de la Chambre ordonne que certains documents du gouvernement du Canada soient fournis à mon bureau au plus tard le 30 novembre. Il s'agit entre autres de documents du Cabinet du , du Bureau du Conseil privé, du cabinet de la , du cabinet de la , de Santé Canada et de l'Agence de la santé publique du Canada, ainsi que de tous les documents relatifs au Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19 et à ses sous-comités, à la stratégie de distribution et de surveillance des vaccins contre la COVID-19 du gouvernement du Canada et aux communications du gouvernement avec l'Organisation mondiale de la santé concernant le Réseau mondial d'information en santé publique.
La motion prévoit que le greffier du Bureau du Conseil privé peut demander un report du délai de sept jours supplémentaires en écrivant une lettre au Comité.
[Traduction]
La motion de la Chambre exclut expressément de l’ordre les procès-verbaux des réunions du Cabinet et de ses comités. La motion prévoit aussi que tous les documents émis en vertu de cet ordre soient approuvés par mon bureau à des fins de protection de la vie privée et de la sécurité nationale, et en ce qui a trait à l’ensemble des dossiers relatifs au Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19 et à ses sous-comités, qu’ils soient caviardés en outre de l’information dont on pourrait raisonnablement s’attendre que la divulgation entraverait des négociations contractuelles ou autres entre le gouvernement du Canada et une tierce partie.
La motion prévoit que mon bureau s’acquitte de cette tâche dans les sept jours suivant la réception des documents, qu’il transmette les documents au Président, que celui-ci les dépose à la Chambre des communes à la première occasion et que ces documents soient renvoyés en permanence au Comité.
[Français]
L'ordre permet au gouvernement de ne pas produire les procès-verbaux des réunions du Cabinet et de ses comités.
Pour tous les autres motifs de caviardage, que ce soit à des fins de protection de la vie privée ou de la sécurité nationale ou lorsqu'on pourrait raisonnablement s'attendre à ce que la divulgation de l'information entrave des négociations contractuelles ou autres entre le gouvernement du Canada et une tierce partie, l'ordre indique qu'il revient à mon bureau d'approuver le caviardage.
[Traduction]
À notre avis, l’ordre de la Chambre n’empêche pas le gouvernement de proposer des passages qui devraient selon lui être caviardés pour ces motifs, mais mon bureau doit voir les documents pour pouvoir prendre la décision finale, conformément à l’ordre, quant à l’information à communiquer à la Chambre et au Comité.
En fin du compte, c’est au Comité et à la Chambre qu’il revient de déterminer s’ils sont satisfaits des documents émis en vertu de l’ordre, de l'approche du gouvernement et du caviardage effectué. Ce pouvoir cadre avec le rôle de « grand enquêteur de la nation » qui est confié à la Chambre.
[Français]
Sur le plan du processus et des ressources, mon bureau compte 15 juristes, deux parajuristes et d'autres employés, dont des jurilinguistes, des membres de l'équipe des publications, des traducteurs, des adjoints administratifs et un étudiant stagiaire. Au total, il s'agit de 35 employés.
Mon bureau fournit une gamme complète de services juridiques et législatifs au Parlement, au Bureau de régie interne, à la Chambre et à ses comités, aux députés et à l'Administration de la Chambre. En outre, il rédige les projets de loi d'initiative parlementaire ainsi que les amendements aux projets de loi d'initiative ministérielle. Il s'occupe aussi de l'impression des projets de loi aux différentes étapes de l'examen législatif. Il offre pour ainsi dire à la Chambre des services juridiques et législatifs semblables à ceux que le ministère de la Justice offre au gouvernement.
En prévision de la très grande quantité de documents que nous devrons passer en revue et caviarder pour respecter l'ordre de la Chambre, nous avons fait appel à de nouvelles ressources.
[Traduction]
Mon bureau a bien pris connaissance de l’ordre de la Chambre et il a fait les préparatifs nécessaires pour pouvoir y donner suite et commencer le travail dès la réception des documents. Il a créé une équipe de projet chargée des préparatifs avant la réception des documents. Cette équipe est dirigée par le légiste adjoint et conseiller parlementaire, Services juridiques, M. Michel Bédard, qui m’accompagne aujourd’hui.
L’équipe de projet a étudié attentivement le libellé de l’ordre de la Chambre et elle a élaboré une procédure interne de téléchargement, d’organisation, d’examen et de caviardage des documents. Comme je l’ai déjà dit, en prévision de la très grande quantité de documents que nous devrons passer en revue et caviarder, nous avons fait appel à de nouvelles ressources. Nous avons notamment embauché deux autres conseillers juridiques.
Pour pouvoir nous acquitter de cette tâche, nous avons mobilisé et mis à contribution les ressources actuelles du Bureau.
Selon l'ordre de la Chambre, nous devons faire le travail dans les sept jours suivant la réception des documents. Nous croyons comprendre qu'il s'agit de jours civils. Nous devrons ensuite remettre les documents caviardés au Président, qui les déposera à la Chambre. Les documents seront ensuite renvoyés au Comité.
À ce stade-ci, je ne sais pas combien de documents nous seront transmis par le gouvernement en réponse à l'ordre adopté par la Chambre, mais nous prévoyons d'en recevoir un très grand nombre.
En effet, lorsqu'il a comparu devant le comité des finances, mardi, le greffier du Conseil privé, M. Ian Shugart, a indiqué qu'il pourrait y avoir des millions de pages. Vu le volume sans précédent de documents que nous attendons, la tâche sera considérable et mobilisera des ressources à plein temps.
[Français]
Je suis prêt à affecter presque 100 % des ressources de mon bureau à l'examen et au caviardage des documents durant la période de sept jours prescrite par la Chambre.
Cela signifie que toutes nos autres activités, y compris la prestation d'avis juridiques et la rédaction de projets de loi d'initiative parlementaire, seraient extrêmement réduites ou remises à plus tard, sauf pour les services essentiels.
Comme la Chambre siège, les services essentiels comprennent la préparation des projets de loi d'initiative ministérielle, la publication des projets de loi déposés à la Chambre, la réimpression des projets de loi à la demande des comités, l'impression des parchemins, la rédaction d'amendements législatifs à toutes les étapes et la prestation d'avis juridiques urgents.
Voyons maintenant combien de pages nous pourrions traiter en sept jours.
Essentiellement, si tous les avocats traitent chacun entre 300 et 500 pages par jour, nous estimons que, dans les sept premiers jours suivant la réception des documents, nous pourrions traiter jusqu'à 50 000 pages.
Cette estimation est basée sur les 6 000 pages que nous a récemment envoyées le gouvernement en réponse à l'ordre du Comité permanent des finances visant la production de documents.
[Traduction]
Dans le cas qui nous occupe aujourd'hui, le volume de documents pourrait être exponentiellement supérieur, et l'étendue du caviardage que doit vérifier mon bureau est également plus vaste. Bien entendu, cette estimation pourrait fluctuer selon le volume et le type de documents que nous recevrons en réponse à l'ordre de la Chambre. L'approche que choisira le gouvernement pourrait aussi avoir une incidence sur le temps nécessaire.
Si le volume de documents excède celui que peut traiter mon bureau en sept jours, j'en informerai immédiatement le Comité et lui demanderai des instructions pour la suite.
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions, si vous en avez.
:
Merci. C'est exactement ce que je pensais.
Cela dit, monsieur le président, je propose ce qui suit:
Que le président soit chargé de présenter le rapport suivant à la Chambre immédiatement, sous réserve que les opinions dissidentes ou supplémentaires, conformément à l’article 108(1)(b) du Règlement, soient soumises au greffier du comité dans les 24 heures suivant l’adoption de cette motion:
Le Comité permanent de la santé s’est réuni conformément à l’ordre de renvoi adopté le lundi 26 octobre 2020 et recommande ce qui suit:
Que le légiste et conseiller parlementaire, quand il examine des documents en vertu du sous-alinéa (aa)(ii) de l’ordre adopté par la Chambre le lundi 26 octobre 2020, soit chargé d’examiner les documents dans l’ordre suivant: (a) les documents produits par l’Agence de la santé publique du Canada en réponse aux paragraphes (y) et (z) de l’ordre, relatifs aux vaccins; (b) tous les autres documents produits en réponse aux paragraphes (y) et (z) de l’ordre, relatifs aux vaccins; (c) les documents produits en réponse au paragraphe (w) de l’ordre, relatifs aux tests de dépistage rapide; (d) d’autres catégories de documents pouvant être spécifiées à l’occasion par le Comité permanent de la santé; et (e) tous les autres documents, que tous les documents soient distribués au comité dans les deux langues officielles; et
Que le Comité permanent de la santé puisse, à la demande du légiste et conseiller parlementaire, accorder un ou plusieurs reports de l’échéance prescrite au sous-alinéa (aa)(ii) de l’ordre adopté par la Chambre le lundi 26 octobre 2020 pour l’examen des documents, sous réserve qu’il remette au Comité un rapport hebdomadaire sur le processus d’examen.
Monsieur le président, pendant que le légiste est ici, je dirais qu'il y a dans les médias canadiens beaucoup d'intérêt — c'est le moins qu'on puisse dire — pour le processus de production et de distribution des vaccins, etc. Les documents qui auront une certaine pertinence pour le Comité pourraient être mis en priorité, comme le légiste vient de l'indiquer. Cela permettrait de donner au légiste, comme il le propose, des indications sur les documents à mettre en priorité et à produire en priorité. En outre, il pourrait revenir devant le Comité plus tard.
Je pense que nous devons accorder la priorité aux aspects qui sont les principales préoccupations des Canadiens et qui, je pense, ont fait le plus souvent l'objet de discussions au Parlement ces derniers mois et qui sont probablement les plus pertinents pour notre réponse à la COVID-19. Nous pourrons ainsi les examiner rapidement, puis permettre au légiste de revenir au Comité pour nous présenter une mise à jour sur les progrès, essentiellement. Je pense que cela pourrait être une solution élégante à certains problèmes qui ont été soulignés. Nous pourrions donc avancer dans nos travaux parlementaires et examiner la réponse du gouvernement — sa pertinence — tout en fournissant une certaine orientation et une certaine clarté.
Je tiens à souligner que je trouve étrange que le légiste n'ait encore reçu aucun document. Il est étrange que le BCP affirme aujourd'hui dans une lettre maintenant publique — je peux donc en parler — qu'il y a un volume important, qu'il quantifie ce volume, mais qu'il n'a encore rien transmis au légiste.
Je tiens encore une fois à remercier le légiste et son équipe d'aider les parlementaires à faire leur travail. J'espère que le Comité appuiera cette motion pour que nous puissions lui donner des indications sur les priorités à établir et sur ce que nous pourrons examiner en premier.
Merci.
Tout d'abord, je trouve la motion excellente. Depuis le début, une des préoccupations principales des députés du gouvernement — probablement en fait de tous les députés — concerne la façon de transmettre efficacement les renseignements importants au Comité, étant donné que le nombre de documents pourrait être considérable. Je trouve que c'est une excellente façon d'établir les priorités, compte tenu des faits que le greffier du Conseil privé, M. Shugart, présente dans sa lettre, que j'ai lue ce matin. Grosso modo, il déclare que le gouvernement ne pourra pas fournir tous les documents à temps. De son côté, le légiste vient de nous dire qu'en dépit des efforts herculéens déployés par son bureau et des ressources supplémentaires affectées à la tâche, il ne sera pas en mesure de satisfaire aux exigences de la motion dans les délais prescrits.
Pour les parlementaires, la seule chose responsable à faire, c'est de trouver une façon d'adapter notre motion pour répondre à cette réalité. Je crois pouvoir parler au nom de tous les néo-démocrates en disant que nous devrions accorder la priorité aux vaccins et au dépistage rapide. Ce sont les deux dossiers auxquels la population canadienne s'intéresse probablement le plus. À mes yeux, la proposition vise simplement à adapter la motion de manière à ce que la marche à suivre soit plus raisonnable. Ainsi, le Comité pourra enfin commencer à recevoir des documents, conformément à la volonté de la Chambre.
En ce qui a trait à la dernière observation de Mme Rempel Garner, je m'interrogeais aussi sur la marche à suivre. Je pense que le président et elle ont raison: la question doit être renvoyée à la Chambre. Toutefois, à la fin de sa déclaration, après son explication des difficultés d'ordre pratique qui risquent de l'empêcher de traiter les renseignements à temps, le légiste a déclaré:
Si le volume de documents excède celui que peut traiter mon bureau en sept jours, j'en informerai immédiatement le Comité et lui demanderai des instructions pour la suite.
S'il est possible de poser la question au légiste et de lui demander d'expliquer cette déclaration, sa réponse pourrait éclairer tous les membres du Comité. D'après ce que j'ai compris, comme la motion de fournir les documents au Comité a été adoptée, le Comité pourrait collaborer avec le légiste pour trouver une façon efficace de procéder, de sorte que le Comité reçoive les documents de manière ordonnée, étant donné les réalités pratiques et pragmatiques liées au nombre de documents.
Puis-je poser la question au légiste? Le Comité peut-il simplement travailler avec vous, ou la proposition doit-elle être présentée à la Chambre?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bien que je sois contre la motion à l’étude, nous avons une heure avec le légiste, à la demande des conservateurs — demande que nous avons appuyée. Nous sommes heureux que vous soyez des nôtres aujourd’hui.
Il est maintenant 14 h 32 en Nouvelle-Écosse, ce qui signifie qu’il est 13 h 32 là-bas. Nous n’aurons donc pas le temps de poser toutes les questions que nous espérions poser. La motion ne semble qu’un autre obstacle semé sur notre chemin, un autre bâton mis dans nos roues.
J’ai eu 45 secondes environ pour imprimer la motion et l’examiner, mais ma conclusion est que nous ne l’appuierons pas. Nous n’interviendrons pas non plus sur la motion, car je trouve important, par respect pour le légiste, de clore la discussion et de passer aux questions. Quelques députés perdront probablement leur temps de parole à cause de ceci.
Tout ce que je vais dire, c’est que nous avons débattu la motion pendant toute une journée à la Chambre des communes, et nous l’avons adoptée. À mon avis, nous devrions respecter la motion que la Chambre nous a renvoyée. Toutefois, je le répète, l’important en ce moment, c’est de revenir au témoignage de M. Dufresne.
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Très rapidement, j’aimerais répondre aux observations de M. Fisher. C’est vrai que le légiste est avec nous, et l’essentiel de sa déclaration préliminaire et de son témoignage jusqu’à maintenant, c’est qu’il ne dispose pas des ressources nécessaires pour mettre en œuvre la motion adoptée par la Chambre.
Je trouve la motion de Mme Rempel Garner parfaitement pertinente puisqu’elle concerne le fond de la question dont nous sommes saisis.
J’ai une autre préoccupation à l’esprit: ce que le gouvernement, le greffier du Conseil privé et maintenant le légiste nous disent grosso modo, c’est que le gouvernement ne peut pas respecter l’ordre de la Chambre. C’est ce qu’on nous dit.
M. Fisher a mentionné que nous devrions respecter la motion de la Chambre. Eh bien, la motion de la Chambre est claire. Nous avons demandé des documents. Nous avons fixé un échéancier, et la Chambre l’a adopté. En réalité, ce que le gouvernement nous dit, c’est qu’il ne le fera pas, mais est-ce vraiment parce qu’il n’en a pas les moyens, ou refuse-t-il simplement de le faire?
D’après moi, c’est une question de ressources. Le légiste a indiqué clairement que des ressources et du personnel supplémentaires ont été mobilisés, et ce n’est tout de même pas assez. On mentionne qu’il y a des millions de documents. Je n’ai aucune idée d’où vient cette estimation et je n’ai aucun moyen de la vérifier. Je ne sais pas s’il s’agit de rhétorique politicienne ou si l’estimation est fondée sur des données.
L’autre possibilité, c’est de déclarer que la Chambre des communes a adopté une motion qui ordonne au gouvernement de produire des documents, et que c’est au gouvernement de trouver les ressources nécessaires pour se conformer à la motion. Je ne sais pas s’il est vraiment du ressort du gouvernement de dire qu’il ne peut pas produire les documents demandés ou qu’il refuse de le faire.
:
Merci, monsieur le président.
Je parle précisément de la motion puisque la motion est fondée sur la déclaration du témoin, qui nous a dit qu’il ne disposait pas des ressources nécessaires pour fournir au Comité tous les documents visés par l’ordre de la Chambre. La motion de Mme Rempel Garner tente de résoudre ce problème de manière très responsable en proposant un ordre de priorité.
J’appuie la motion parce que je crois moi aussi qu’il faut établir un ordre de priorité. Il s’agit d’une solution rationnelle, raisonnable et sensée. Cependant, je pose aussi la question sous-jacente, à savoir: pourquoi le gouvernement n’est-il pas en mesure d’envoyer tous les documents, qu’il y en ait des millions ou non? C’est une question de ressources. La tâche est ardue, mais elle n’est pas impossible.
Je pose la question pour que mes collègues y réfléchissent, au lieu de s’attendre simplement à ce que le gouvernement se conforme à l’ordre de la Chambre. Je suppose que nous pourrons prendre les mesures qui s’imposent après, s’ils ne le font pas. Je trouve la motion très rationnelle et raisonnable.
Je vais terminer en disant que j’ai écouté les libéraux dans la Chambre s’opposer à la motion concernant la production de documents. Un de leurs arguments principaux était que les documents seraient trop nombreux et que ce serait trop difficile à faire pour le gouvernement. Nous sommes maintenant saisis d’une motion qui vise à établir un ordre de priorité et à cibler d’abord les vaccins et le dépistage. Commençons au moins par les documents à ce sujet et donnons plus de temps au gouvernement pour produire le reste des documents. Maintenant, les libéraux nous disent qu’ils n’appuient pas cette proposition. C’est difficile à comprendre.
J’appuierai la motion et je remercie ma collègue de l’avoir déposée.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Dufresne, je vous remercie de la clarté de votre présentation et de vos réponses.
Je n'ai pas beaucoup de questions. J'ai trouvé les questions de M. Van Bynen très intéressantes. Toutefois, je ne suis pas certain que vous ayez répondu à l'ensemble de mes interrogations.
Tout d'abord, quand j'ai lu la lettre du greffier du Conseil privé, j'ai été un peu abasourdi de voir qu'il pourrait y avoir des millions de pages. Selon le calcul que vous avez présenté aujourd'hui, il faudrait donc au moins 20 jours de travaux assidus et continus pour produire les documents à la Chambre et au Comité. C'est sans compter le fait qu'il nous indique, dans sa lettre, que les documents seraient envoyés tels quels. Autrement dit, on ne sait pas dans quelles proportions ces documents sont en langue anglaise ou en langue française, alors on ne peut pas estimer le temps que cela pourrait prendre pour en faire la traduction. De fait, il est nécessaire que les documents soient transmis dans les deux langues officielles. C'est une variable inconnue qui me semble assez importante. Cela risque de s'appliquer aussi, mais de façon beaucoup plus modeste, à la motion que nous avons entreprise aujourd'hui relativement au traitement séquentiel de l'information.
Par ailleurs, je me questionne sur la décision du greffier du Conseil privé d'exclure les renseignements commerciaux confidentiels. Peut-être pourrez-vous m'éclairer là-dessus. Je croyais qu'il vous envoyait tous les documents pertinents.
La motion que nous avons adoptée stipule que de l'information peut être caviardée dans le cas où l'on pourrait raisonnablement s'attendre à ce que la divulgation complète entrave des négociations contractuelles ou autres entre le gouvernement et une tierce partie. Cela relève de votre jugement et des analyses de votre contentieux, non pas du greffier du Conseil privé.
L'ordre de la Chambre ne vient-il pas en quelque sorte commander au greffier du Conseil privé de nous envoyer tous les documents?
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Je crois bien que toutes les mesures que vous venez de décrire feront partie de notre plan, une fois que le nouveau régime sera entré en vigueur, au mois de janvier 2021.
Nous allons procéder par étapes, à commencer par la mise en application des nouveaux prix plafonds, qui sont le résultat des nouveaux pays de comparaison.
Ce n'est que beaucoup plus tard, probablement dans deux ou trois ans, que nous pourrons procéder à des vérifications. Cela va dépendre de la décision de la Cour d'appel fédérale. Celle-ci doit déterminer si, oui ou non, nous pouvons obtenir l'information dont nous avons besoin pour vérifier si les détenteurs de brevets obtempèrent aux nouveaux prix plafonds confidentiels.
Pour le moment, c'est exactement ce que nous faisons: nous allons de l'avant, une étape à la fois. Tout d'abord, les nouveaux prix plafonds établis en fonction des pays vont commencer à s'appliquer en janvier 2022. Pour le moment, on n'applique pas le prix plafond confidentiel, ce qu'on appelle le prix escompté maximum.
Entretemps, nous allons surtout consulter les compagnies de brevets, mais nous nous occuperons aussi de ce dossier avec d'autres intervenants, au fur et à mesure.
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Nous avons un certain nombre de documents politiques fondamentaux vers lesquels je pourrais vous diriger. C'est une grande question avec une longue réponse, et je pense donc que j'aimerais, avant toute chose, vous orienter vers notre plan stratégique 2015-2018. Ce plan expose exactement ce dont vous parlez par écrit — et d'une manière qui, je l'espère, est accessible à la plupart des gens.
Pour revenir à la déclaration du Dr Levine, il s'agit du changement radical que nous avons observé dans la nature des produits qui dominent le marché. Ces produits vont des médicaments à petites molécules qui traitent des maux courants et qui sont sans doute à la portée des gens ordinaires, aux médicaments biologiques complexes destinés à traiter des maladies plus rares et qui, de toute évidence, ne sont à la portée de personne et que même les payeurs institutionnels ne peuvent pas se permettre d'acheter facilement. C'est donc un grand changement. Il a nécessité un changement correspondant dans notre régime.
Il y a un autre grand changement. Le Canada a été le premier pays à adopter la pratique de l’établissement des prix en fonction des références internationales pour veiller à obtenir un prix raisonnable et équitable, mais depuis qu'il a fait cela à la fin des années 1980, avec la création du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés, la plupart des autres pays l'ont imité. L'industrie a tenté de réduire l'efficacité de cette politique, notamment en négociant des remises et des rabais confidentiels sur le prix courant public. Cela a entraîné l'établissement des prix dans la clandestinité, ce qui est un autre grand défi pour nous.
Les changements qui ont été apportés aux règlements et aux lignes directrices découlent directement de ces changements. Les nouveaux outils de réglementation, les outils économiques, la valeur pharmacoéconomique et la taille du marché nous permettront de nous assurer que les Canadiens en ont pour leur argent avec ces produits aux prix exorbitants.
L'un des autres changements — et il se trouve actuellement devant la Cour d'appel fédérale — exige que les titulaires de brevets nous fournissent des renseignements sur ces remises et rabais confidentiels, afin que nous puissions réglementer le prix réel sur le marché.
Je sais que c'était une longue réponse, mais si vous souhaitez obtenir de plus amples renseignements, je vous encourage vivement à consulter notre site Web. Ces cinq dernières années, nous avons été très transparents à l'égard de ce problème, de la solution que nous proposons et de la voie à suivre pour y parvenir.
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C'est une très bonne question. Comme je l'ai dit, c'est ce que des groupes de patients ont menacé de faire au Royaume-Uni et en Suisse, et c'est en quelque sorte ce qui a ramené Vertex à la table des négociations. C'est du moins ce que je comprends.
Un certain nombre de dispositions de notre Loi sur les brevets permettent la concession de licence obligatoire. En effet, les articles 65 et 66 font référence au type de situation que vous venez de décrire, c'est-à-dire lorsque le titulaire d'un brevet refuse de fournir le produit à des conditions raisonnables. Toutefois, il existe une disposition beaucoup plus ouverte, à savoir l'article 19 de la Loi, qui permet au gouvernement de passer outre à un brevet pour une utilisation publique et non commerciale ou dans des circonstances émergentes.
Toutes ces dispositions... Comme vous le savez probablement, monsieur Davies, le Canada avait autrefois un système de concession de licence obligatoire qui permettait aux entreprises de médicaments génériques de produire des médicaments brevetés à tout moment pendant la durée de validité du brevet. Cependant, au début et au milieu des années 1990, nous avons signé l'ALENA et l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent aux commerces de l'Organisation mondiale du commerce, et ces accords comportent de nombreuses normes et restrictions sur la mesure dans laquelle les pays peuvent se prévaloir de ces dispositions, de sorte que nos dispositions reflètent et suivent maintenant le libellé de l'ALENA et de l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce ou les ADPIC.
Mais ce n'est pas impossible. Lorsque je rencontre mes homologues à l'étranger, des représentants de nombreux pays affirment qu'ils n'ont pas les outils nécessaires pour faire face de manière adéquate aux types de prix qu'ils observent et qu'ils doivent donc explorer davantage cette option de concession de licence obligatoire et vérifier s'ils doivent modifier leur régime juridique et les accords multilatéraux dont ils sont signataires. Ces pays se demandent s'ils sont maintenant dans la même position que l'étaient les pays en développement il y a 20 ans pour les médicaments contre la tuberculose, le sida et la malaria, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent tout simplement pas se permettre de payer les prix du marché.
Je pense que les pays industrialisés se retrouvent de plus en plus souvent dans cette situation, si bien qu'ils sont maintenant disposés à parler plus librement de la concession de licence obligatoire.